Titre : Excelsior : journal illustré quotidien : informations, littérature, sciences, arts, sports, théâtre, élégances
Éditeur : [s. n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-06-23
Contributeur : Lafitte, Pierre (1872-1938). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32771891w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 juin 1925 23 juin 1925
Description : 1925/06/23 (A16,N5307). 1925/06/23 (A16,N5307).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4604050c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-228
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/07/2016
EXCELSIOR
Il n'est pas de succès qui
puisse compenser le mal qu'une
nation se fait à elle-même quand
elle renonce à prendre la justice
pour loi suprême. CHANNINû.
igme Année. — N° 5,307., — Pierre Lafitte, fondateur.
20* Paris, Seine, S.-et-Oise PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (Xme) .-, - DeTcoSts 25c..
1
En page 5 :
MODE ET HOME
..................................
En page 6 :
'•••• NOS
ILLUSTRATIONS
MARDI
123
JUIN 1925
.....................
Saint Félix
""•■•■•"■••■•■■•■MIIMIMIIITIIIMIIIIMMIIII
Adr. télégr. : Excel.-Paris. — Tél. : Gut. 02-73, 02-75, 15-00.
LES RÉSULTATS
DU REFERENDUM
DES SOCIALISTES
SERONT CONNUS
CE MATIN
Il y a tout lieu de croire que
les partisans de la cessation
de la politique de soutien
seront en majorité.
AUJOURD'HUI A LA CHAMBRE
COMMUNICATION DE M. PAINLEVÉ
SUR LES AFFAIRES DU MAROC
On connaîtra seulement. ce matin
les résultats complets du référendum
auquel a eu recours Je groupe so-
cialiste de la Chambre pour fixer son
attitude il l'égard du ministère
Painlévé. Mais, dès, hier soir, on
comptait :
40 voix pour la motion de M. Com-
père-More! {cessation de la politi-
que' d-e soutien);
35 voix pour la. motion, de M. Re-
naudeT(rupture l'ond ¡IL ionnée):
12 voix pour la motion de M. Vin-.
cent Auriol (continuation).
Une quarantaine de votes man-
quaient encore, sur lesqu&is-en pré-
voyait une douzaine d'abstentions.
Mais d'après des pointages sérieux,
les résultats ci-dessus ne parais-
saient pas devoir être clian-és.
Ce matin, le groupe parlementaire
du parti' sera définitivement fixé. Il
provoquera aussitôt une réunion des
bureaux des groupes du cartel et leur
indiquera les raisons pour lesquelles
le groupe socialiste estime devoir
renoncer à pratiquer la politique de
soutien. Il arrêtera, d'autre part, les
ÓÜ:\H;ÈFtE-:\IoltEL J
1*, députe du Gard
(l'hot. Henri Manuel.)
Ycrmes d'un manifeste aux électeurs
républicains et socialistes.
Le groupe aura, d'autre part, à
arrêter son attitude à l'occasion, du
débat qui s'ouvrira l'après-midi sur
les déclarations de M. Painlevé, pré-
sident du Conseil.
Malgré la majorité escomptée en
faveur de la motion de rupture,' on
prévoit à ce sujet de sérieuses diver-
gences de vues.' Aussi, M. Compère-
Morel manifestait-il, hier. l'intention
de provoquer la réunion d'un congrès
extraordinaire du parti, où sa motion
recueillerait, croit-il, une majorité
supérieure à celle obtenue dans le
référendum.
Indiquons qu'en ce qui concerne la
séance de cet après-midi, aucune
(nouvelle demande d'interpellation
m'était parvenue hier soir au secré-
tariat général de la présidence de la
Chambre. M. Painlevé fera donc, à
l'ouverture de la séance, la communi-
cation annoncée sur les affaires du
Maroc. Puis, comme le règlement de
la Chambre prévoit qu'un député
peut, toujours répondre à un membre
du gouvernement, un communiste,
M. Doriot sans doute, demandera à
interpeller ou plutôt reprendra sa
demande d'interpellation déjà ajour-
née deux fois. C'est alors que s'en-
gagera un débat que la Chambre en-
tend terminer dans la soirée et qui
se terminera, vraisemblablement, par
le vote d'un ordre du jour de con-
fiance.
Demain mercredi, la Chambre
pourrait ainsi reprendre la discussion
du budget.
M. PAINLEVÉ AU SÉNAT
M. Paul' Painlevé, président du
Consei],' devait être entendu aujour-
d'hui dans une réunion commune des
cinq grandes commissions du Sénat.
En raison du débat qui il lieu au-
jourd'hui à la Chambre sur les af-
.fairc,-s du Maroc, cette audition a été
ajournée. On croit, au Luxembourg,
qu'elle aura lieu demain, si le débat
de l'autre assemblée est épuisé ce
soir. -
La politique extérieure
du directoire espagnol
MADRID, 22 juin. -- La présidence
du directoire a remis une note sur
les rapports internationaux de l'Es-
pagne. Les télégrammes échangés en-
tre le premier ministre français et le
gouvernement espagnol, les liens cha-
que jour plus étroits entre l'Espagne,
l'Angleterre et le Portugal, les mar-
ques d'égards données par les Etats-
Unis en la personne de son ambas-
sadeur, les visites des directeurs des
ç;:nds journaux américains, ainsi
que l'intensification des relations spi-
rituelles et commerciales démontrent
que l'Espagne est chaque jour mieux
considérée dans le monde et comment
le directoire a su affirmer ce res-
pect par la sincérité de ses procédés
et la clarté de ses actes tendant non
seulement au bien du pays, mais à la
cordialité avec les autres peuples.
LE PREMIER CONSEIL NATIONAL ÉCONOMIQUE
M. PAINLEVE PRONONÇANT SON DISCOURS/
Le conseil national économique s'est réuni pour la première fois hier, à
16 h. 30, au Quai d'Orsay, sous la présidence de M. Painlevé. Le président du
Conseil a procédé à l'installation des membres composant le nouvel orga-
nisme, qui a particulièrement pour but d'examiner le problème de la vie chère
et les conditions du travail. Sur cet instantané figurent, à la droite de M. Pain-
levé, M. Durafour; à sa gauche, M. Bonnet, sous-secrétaire d'Etat à la prési-
dence du Conseil.
LA TENSION DES CHANGES
S'EST ACCENTUÉE HIER
Traitée le matin à 102,65, la livre
a clôturé à 104,10.
La livre sterling, qui, hier matin,
était traitée à 102, 65, a clôturé à
18 heures à 104,10. A 15 h. 50, elle
avait atteint le cours de 10-i, 78. De
son côté, le dollar, qui avait ouvert
il 21,12, a terminé à 21,41, après avoir
été traité il 21.57.
Dans les milieux financiers auto-
risés, on estime qu'aucun élément
nouveau n'est intervenu pouvant
justifier un tel fléchissement dans la
valeur de notre monnaie. C'est plu-
tôt du point de vue psychologique
que doit être expliqué le phénomène.
A l'heure actuelle, une véritable ner-
vosité, résultant de l'incertitude dans
laquelle se trouve le pays relative-
ment à la question financière, règne
sur le marché, qui, au demeurant,
est assez étroit.
On achète des changes pour les
paiements futurs à deux et à trois
mois, mais on n'en vend plus.
D'autre part, on a parlé à maintes
reprises des fameuses échéances qui
doivent être effectuées au commence-
ment de, juillet. Or, nous sommes au
2:3 juin. Gomment va-t-on y faire
l'ace? On ne voit pas non plus quand
sera voté le budget. Des divergences
de vues séparent le ministre des Fi-
nances. des commissions et du Parle-
ment..
Quel est le remède? La confiance,
seule, est susceptible d'assainir le
marché. Mais il faut, d'autre part,
que le public sache que les sacrifices
qu'on lui demande sont indispensa-
bles, que, si ceux-ci sont immédiats,
l'amélioration n'est qu'à échéance. Il
faut aussi et surtout qu'une entente
existe entre le gouvernement et le
Parlement.
L'HORAIRE DES CHANGES
Lundi 22 juin
Livre Dollar
9 h. 5 102 65 21 12
12 heures 104 55 21 '51
13 h. 30 104 40 21 48
14 heures 104 39 21 46
14 11.30 10 i '50 21 48 %
14 h. 45 104 55 21 51 te
15 h. 50 104 78 21 57
10 h. 15 101 70 21 53
16 h. 30 104 55 21 51
16 h. 50 104 35 21 li 6
16 h. 55 104 30 21 45
17 heures 104 15 21 42
17 h. 30 104 08 21 41
18 heures ........ 10'1 10 21 41
LE CAS D'ANNA LEVASSOR
Anna Levassor que le jury a con-
damnée à deux DI1S de prison pour Le
meurtre de sa sœur, vient de se pour-
voir e.11 cassa lion.
De son côté, son défenseur,' M" Guil-
hcrme-t, a l'intentioai d'adresser au
garde des Sceaux une requête pour
attirer son attention sur son cas. AUl1[t
Levassor, déclarée responsable avec
largo atténuation, a donné llet.t.eme':1L
l'impression à l'audience d'être entière-
ment irresponsable.
Son avocat n'a pu que plaider l'irres-
ponsabilité. Il n'a pu prendre des con-
duisions au cours des débats, car ces con-
clusions auraient dù être signées de
l'accusée elle-même, situation inadmis-
sible.
M" Guilhermet propose, pour remé-
dier à cette situation, que l'examen
mental soit toujours effectué dans un2
maison spéciale, afin que les- conclu-
sions ne se Lrouvent pas démenties à
l'audience..
NOS MATELOTS SERONT PROPRES
CHERDOL'nc, 22 juin (Dépêche ?<;(;"-
ticulière). — !j'ordrc vient d'être
donné aux matelots de notre flotte' de
revêtir désormais la tenue d'été, avec
pantalon blanc et béret à coiffe
blanche.
La marine faisait le même jour le
nécessaire pour que les militaires de
notre armée navale fussent dignes,
par leur ,propreté corporelle, de la
blancheur immaculée à laquelle ils
sont obliges.
C'est la raison pour laquelle l'in-
tendance maritime a acquis à Cher-
bourg, 5",130 brosses il dents, adju-
gées à raison de lOG francs le cent,
à une société parisienne ; 7.745 pei-
gnes-démêloirs adjugés pour 72 fr.
le cent, à un négociant de la capi-
tale ; 8.500 brosses à laver/ offertes
pour 9,383 francs par une autre mai-
son de Paris.
On voit que la marine procure plus
de peignes-démêloirs que de brosses
à dents à ses mathurins.
AU QUAI D'ORSAY
M. Aristide Briard a reçu hier
après-midi M. Uoesch, ambassadeur
d'Allemagne.
LE GANADERO BARRÈRE
VICTIME D'UN ACCIDENT D'AUTO
Moyr-DE-MARSAN, 2'2 juin. — Roule
de Lapcyraclc, eh voulant éviter une
motocyclette. M. Harrère, le ganadero
bien connu, imprima un faux mouve-
ment à son automobile, qui alla se
briser contre un arbre. Blessé à la
tête et sérieusement contusionné au
côté droit, .M. Barrère a été condu:t
à son domicile. Il semble hors d,!
danger.
C'est lui qui fournit le troupeau et
la quadrilla lors des récentes courses
landaises qui eurent lieu à Paris, au
Vélodrome d'Hiver.
LA CRÉANCE AMÉRICAINE
SUR LES PAYS EUROPÉENS
WASHINGTON, 22 juin. — On paraît
se réjouir fortement dans les'milieux
financiers et politiques des Etats-
Unis, du fait que, non seulement
l'Italie est résolue d'engager des né-
gociations pour le remboursement de
sa dette, mais que la Belgique est
décidée à envoyer prochainement à
Washington une commission dirigée
par M. Theunis, afin de négocier le
remboursement à la trésorerie améri-
caine de-s :2 5 0 millions de dollars
qu'elle lui doit.
A signaler il ce propos, entre pa-
renthèses, que la Belgique devra ac-
complir eiv cela un effort d'autant
plus -i^r-U^^.et-^atfe'mlUv que M.
WMson, d'accord avec M., Clemenceau
et M. Lloyd George, lui! avait fait
savoir en juin 1919 qu'on ne lui ré-
clamerait pas le' remboUl'sement des
sommes qui lui furent avancées jus-
qu'à l'armistice du 11 novembre
1918. Comme on le voit, les Etats-
Unis reprennent la parole donnée par
M. Wilson.
On est, en outre, satisfait à Was-
hington et il New-York -cl'apl-,reridrc,
que la Tchécoslovaquie se prépare à
son tour à'négocier la consolidation
de sa dette et l'on persiste à croire
que la France ne va pas tarder à en-
voyer. une commission aux Etats-
Unis — probablement au début de
l'automne — pour négocier aussi le
paiement'de sa dette de guerre.
Il est tt croire que la commission
parlementaire américaine du rem-
boursement des dettes extérieures
acceptera volontiers les proposi-
tions qui lui seront faites par les
débiteurs de consentir un morato-
rium sur le paiement des intérêts et
qu'elle acceptera d'étendre le paie-
ment de la dette elle-même sur une
assez longue période.
Reste à voir ce que fera le Congrès,
qui ne paraît pas, jusqu'à présent,
animé d'intentions conciliantes à cet
égard. On espère, toutefois, qu'il ac-
ceptera, lui aussi, un moratorium. Il
fant attendre, pour être fixé, le mois
de décembre, date à laquelle se: réunit
le Congrès.
L 'accroissement
de la marine japonaise
NEW- YOTIK, 22 juin. — Le gouver-
nement de Tokio, mande-t-on au
New York Herald, a décidé de met-
tre à exécution un vaste programme
d'extension navale. Ce programme
comprend la construction de quatre
croiseurs de 10,000 tonnes, de quatre
destroyers de 1,500 tonnes et de six
sous-marins de 1,500 tonnes.
On déclare à Tokio que ces nou":
velles constructions n'ont d'autre but
que de'remplacer les bateaux cons-
truits avant 1913 cr dont le type.est-
devenu caduc.,
On pense également, dans les ¡-
lieux navals japonais, que le Japon
se voit obligé d'adopter un tel pro-
gramme devant l'extension queTAmé-.
rique et la Grande-Bretagne donnent
à leurs forces navales auxiliaires. La
construction des bateaux japonais
doit-,commencer en 1920 et doit être
terminée en 1931.
DEUX DES CHINOIS
QUI PARTICIPÈRENT
AU COUP DE FORCE
CONTRE LA LEGATION
RUE DE BABYLONE
ONT ÉTÉ ARRÊTÉS
A BILLANCOURT
Le flagrant délit suffit pour
qu'ils soient poursuivis malgré
le principe de l'exterritorialité.
M. Bacquart, juge d'instruction, a
été chargé d'ouvrir une information
pour violences avec préméditation.
guet-apens, bris d'objet d'utilité pu-
blique pt extorsion de signature con-
tre le Chinois Tcheng Kone Tuhing.
arrêté dimanche à la légation. et
contre deux de ses compatriotes qui
ont été mis hier'en état d'arrestation.
M. Tcheng Lot, ministre de Chine
à Paris, ne déposa pas de plainte eL
désirait que l'affaire n'eût pas de
suite, mais la justice estima que
l'ordre public avait été trop grave-
ment atteint et décida de poursuivre
d'office. Le bris d'objc's d'utilité pu-
blique vise- le f;;.1 d'avoir coupé les
fils téléphoniques pour, empêcher
toute communication avec l'extérieur.
Sur mandat délivré par M. Bac-
quart, M. Dubié, commissaire de po-
lice de l'Ecole militaire, se rendit
hier après-midi aux usines Renault,
où travaillaient deux Chinois ayant
participé à ce coup de force : Lou
Ko un et Soun Lugh Tiou.
Il se rendit ensuite 28, rue Traver-
sière, à Billancourt, et perquisitionna
en leur présence dans le logement
Les trois Chinois arrêtés : L'ION
SOUN LONG H Ti ON et ( clans
le, médaillon) TCHENG KONE
TCHING.
qu'ils occupaient. Des papiers, des
tracts communistes furent saisis - et
les deux Chinois, désignés par leur
compatriote Tcheng Kone Tchin'g.
furent 'amenés au commissariat de
l'Ecole militaire et de là conduits au
cabinet de M. Bacqtiart.-
Tcheng K0)18 Tching, qui avait été
arrêté il y a quelque temps pour
distribution de tracts, sera poursuivi
pour détention de stupéfiants ''décou-
verts a son domicile. *
Ce que dit M. Morain
M. Morain, préfet de police, qui a
suivi de près cette affaire a fait les
déclarations suivantes :
— J'étais aux courses aux côtés de
M. le président de la République, lors-
que je fus prévenu de ce qui se
passait à la légation. Il était 15 h. 45.
Je m'empressai de me rendre rue de
Babylone et je voulus voir le mi-
nistre, mais il n'y était pour per-
sonne, pas même pour le préfet de
police.
» J'appris par le second secré-
taire de la légation qu'il désirait que
l'an'airc n'eût aucune suite, et qu'il se
refusait de porter plainte. Mais' j!
s'agit de la sécurité de Par:s et les
faits sont trop graves pour qu'ils de-
meurent sans sanction. Le flagrant
délit suffit pour que nous poursui-
vions, malgré le principe de l'ex-
territorialité.
» C'est en vertu de celui-ci que les
agents ne peuvent y pénétrer sans
une demande formelle et j'eslime,
qu'en l'espèce, les miens firent tout
leur devoir, comprenant à la fois la
gravité des faits et leurs obligations.
» La légation est surveillée par
des plantons et les rondes de cy-
clistes, elle l'était dimanche comme
les autres jours, mais vous avez vous-
même indiqué pourquoi les Chinois
qui devaient opérer n'avaient pas été
/remarqués. Ils étaient venus indi-
viduellement à pied ou par trois ou
quatre dans des taxis.
Les Chinois ne sont'pas nombreux
à Paris. Un millier peut-être, dont
un peu moins de la moitié sont des
étudiants, les autres des ouvriers.
S'ils ne créent pas un élément de
perturbation, il est nécessaire qu'ils
ne puissent croire qu'un coup de
force leur est permis.
PENDANT LA PERQUISITION RUE TRAVERSIERE. A DROITE, QUELQUES-UNES DES PANCAR-
TES ABANDONNEES A LA LEGATION PAR LES ENVAHISSEURS
UN AUTOBUS DÉFONCE UNE BOUTIQUE RUE DAUPHINE
LA DEVANTURE DE LA CHARCUTERIE DEMOLIE
Hier matin, un autobus de la ligne AR se dirigeant vers la gare du Nord,
dérapa dans la rue Dauphine. Le lourd véhicule monta, sur le trottoir et vint
défoncer la devanture d'une charcuterie. Trois personnes, qui passaient,
furent renversées et deux d'entre elles grièvement blessées ont été trans-
portées à l'hôpital de la Charité. Mme Marie Letendu, sexagénaire, a eu les
jambes fracturées, et Mlle Odette Lebigre, âgée de dix-huit ans, a dû être
immédiatement amputée du pied droit.
UNE AUTOMOBILE
TOMBE SUR UN QUAI AU MANS
LE MANS. 22 juin. — Ce matin, à
2 h. 30, cinq mécaniciens, qui sui-
vaient en automobile le quai Lalande,
se rendaient à la gare, pour embar-
quer du matériel en vue du Grand
Prix d'Endurance. Par suite d'un
éclairage défectueux, le conducteur
crut que le quai suivait une ligne
droite alors qu'il oblique fortement à
droite avant d'arriver au port. L'au-
tomobile bondit sur le trottoir,
heurta le parapet de fer qu'elle ren-
versa et tomba de deux mètres cin-
quante de hauteur sur l'embarcadère.
Ses cinq occupants furent blessés.
Le plus atteint est M. Jean Loublic.
trente-huit ans, qui a eu la poitrine
défoncée par le volant; son camarade,
M. Rosa, a eu la jambe fracturée.
Tous deux ont été transportés 't
l'hôpital. Les autres blessés sont MM.
Hippolyte Dupont, Eugène Varon et
Adolphe Péri. Leur état est peu grave.
LA REPRESSION DES MENÉES
COMMUNISTES
M. Steeg, garde des Sceaux, a
conféré hier après-midi avec MM.
Schercllin, procureur général; Prou-
haram, procureur de la République,
et Gilbert, directeur ries affaires cri-
minelles, au sujet, de. la répression
des menées communistes
L'ACCORD FRANCO-ESPAGNOL
- Le gouvernement communique la
ilote suivante ;
; Le général Jordan a et M. Aguirrc de
Carcer, pour le gouvernement espagnol,
ei MM. d-o Perret li de La liocca et de
Sorbier de Pougnadoresse, pour le gou-
vernement. t'ran(;ain, ont signé aujour-
d'hui à la présidence du directoire, l'ac-
cc.rd intervenu entre l'Espagne et ;.l
France, pour la surveillance des côtes
marit.imes du Maroc.
Cette surveillance s'étendra aux ré-
glons du littoral des territoires esp 1-
gnols et français tant de la souveraineté
que du protectorat compris entre le
2 ouest de Orecnwich et le 27 de. la-
t.itude nord.
Les bâtiments de guerre des deux
nations exerceront conjointement cette
surveillance, chaque commandement
conservant son indépendance complète
et suivant de.s directives générales con-
certées entre les autorités navales des
deux pays.
~ La surveillance portera sur l'impor-
tation des armes et du matériel de
guerre au Maroc et sur la stricte obser-
vation des dispositions internationales
et le règlement interdisant l'accès des
côtes marocaines en dehors des ports de
commerce.
Un cortège de 90,000 chiens
VIENNE, 22 juin. — Plusieurs mil-
liers des propriétaires des quelque 90,000
chiens, de Vienne se sont réunis en un
meeting de protestation contre la mesure
qui défend d'introduire les chiens dans
les tramways. Leur requête ayant été
repoussée, ils ont proposé que tous les
possesseurs de chiens de Vienne tra-
versent la ville, en tenant leurs chiens
en laisse.
Ils basent leur protestation sur le
fait qu'il est impossible, -lt la plupart
d'entre eux, de se rendre à la campagne
sans prendre de moyens de locomotion.
Il y a peu de chances que cette mani-
festation curieuse aboutisse à un ré-
sultat, car l'administration des tram-
ways se plaint déj.\ de l'encombrement
des voitures.
A 104 ans elle veut divorcer
NEw-YonK, 22 juin. Mme Murphy,
de Brooklyn, qui est âgée de cent quatre
ans,'vient de demander pour la trente-
troteième fois le divorce. Elle a donné
comme motif qu'elle n'aime plus son
mari. Celui-ci, M. Patrick Murphy, es-
père que, cette fois-encore, le tribunal
lui donnera raison.
M. et Mme Murphy se sont mariés en
1900 'et la première demande de sépara-
tioir'date' de 1905.
L'ACADÉMIE DES SCIENCES
A ÉLU HIER M. L. GUILLET
MM. Painlevé et Borel étaient venus
voter avec leurs confrères
M. Painlevé, président du Conseil,
et M. Emile Borel, ministre de la Ma-
rine, membres l'un et l'autre de
l'Académie des sciences, se sont ren-
dus hier à la séance de cette- classe
de l'Institut, qui avait à élire un
membre titulaire de la division des
applications de la science, à l'indus-
trie. en remplacement de M. Rabut,
décédé.
Les candidats présentés étaient :
en première ligne, M. Léon Guillet ;
en deuxième liigne c,r: xquo, lVDT.
Paul Boucherot et Jean Rey ; en troi-
sième ligne ex æquo, MM. Louis Bré-
guet, Emile Brylinski et Ernest
Fourneau.
Avec MM. Painlevé et Emile Borel,
soixante de leurs 'confrères prirent
part au scrutin, qui donna ces résul-
tats :
MM. Léon Guillet 38 Elu
Paul Boucherot 17
Louis lit,égtiel Ii
Ernest Fourneau .............. 1
62
Le nouvel académicien, M. Léon
Guillet, est le directeur de l'Ecole
centrale.
Né en 1875, docteur ès sciences
physiques en 1902, professeur au
Conservatoire des arts et mffiITs-en
1908 et à l'Ecole centrale eh 1911,
M. Léon Guillet a fait, sur les alliages
et sur les traitements des' produits
métallurgiques, de remarquables tra-
vaux, Ses études et ses réalisations
sur les combinaisons de l'aluminium
avec d'autres métaux, sur les aciers
spéciaux, les cémentations et les
trempes, sur les traitements thermi-
ques des produits métallurgiques,
etc., l'ont classé au premier rang des
savants industriels.
Pendant la guerre, il fut, en 1914 et
1915, chargé de missions relatives à
la fabrication des munitions; il diri-
gea, de 1915 à 1919, les services tech-
niques au ministère du Commerce et
de l'Industrie; il créa, avec M. Le
Chatelier, un appareil de trempe à
immersion qui fit descendre la teneur
des rebuts d'obus de G 0/0 à 0.5 0/0.
et l'emploi de cet appareil se généra-
lisa rapidement.
Président de la Société des ingé-
nieurs civils de France en 1923 et
directeur depuis 1923 do l'Ecole cen-
trale, M.Léon Guillet, qui dirige l'En-
cyclopédie minière et métallurgique,
est l'auteur de nombreux et très ap-
préciés ouvrages sur les alliages, les
aciers spéciaux, les traitements ther-
miques, la métallographie microsco-
pique, etc.
1\1. Léon Guillet, qui fonda un grand
nombre de laboratoires industriels,
rendit, d'autre part, les plus grands
services au pays, non seulement pen-
dant la guerre, mais après l'armis-
tice, comme expert technique à la
conférence des préliminaires de paix.
Inondations en Italie
AQUILA, 21 juin. — De très fortes
inondations se sont produites dans
la région de Sassa. Tornimparte, Pre-
turo et Lucoli, occasionnant des dom-
mages importants dans les habita-
tions et aux récoltes. Les députés et
les autorités de la région se sont ren-
dus sur les lieux.
Squelettes géants
MEXICO, 22 juin. — Des mineurs
ont découverts près de Sisôguichio,
province de Chihuahua', des sque-
lettes humains d'une laille giganles-
que mesurant de 3 mètres à 3 m. 60.
Fascistes et communistes
anglais aux prises
LO-NDIII,-S, 22 juin. — Une bagarre
a eu lieu la nuit' dernière, à Hyde
Park, entre fascistes et communistes.
Des coups de feu ont été tirés, mais
personne n'a été blessé.
La Yougoslavie va dénoncer
ses traités de commerce
BELGRADE, 22 juin., —^ La Yougo-
slavie a l'intention de dénoncer tous
ses traités de commerce. Elle accor-
dera d'ailleurs à la France la clause
de la nation la plus favorisée.
EN DERNIERE HEURE :
L'opinion britannique et le parte
de sécurité.
La situation au Maroc. -
L'ENSEIGNEMENT
A LA CASERNE
DES ILLETTRÉS
EST RATIONNEL
ET RAPIDE
Le général Gouraud a autorisé
l'application d'une nouvelle mé-
thode, qui donne toute
satisfaction.
UNE VISITE AU COURS QUE PROFESSE
BÉNÉVOLEMENT Mme SIMON,
VEUVE DU COLONEL
La guerre, parmi d'autres bienfaits.
nous a :égué. bêlas! un grand nombre
d'illettrés. Ceux qui furent,.cn 19ti
et dans les années qui suivirent, de
petils garçons manquant l'école. ai-
dant aux labours, Ü, la ferme, a la
boutique, forment il. présent des con-
tingents de recrues ne sachant ni lire
ni écrire. On a créé pour eux des
classes dans les casernes, mais, pour
qui ne s'y exerça pas dès l'enfance,
l'étude paraît souvent aride et les
progrès sont bien lents. Cependant, il
existe maintenant une méthode ra-
'pide, rationnelle, intelligente, grâce
il. laquelle enfants et adultes peuvent,
en quatre ou cinq leçons, savoir lire
et écrire. Cette méthode, le général
Gouraud a autorisé Mme Simon. qlil
en est l'auteur, à l'enseigner à l'Ecole
militaire, aux illettrés du 12° cui-
rassiers.
Après deux leçons
— Il y a plusieurs années, nous
dit Mme Simon, que je professe "bé.-
névolement. Après la mort de îllc)Îl
UN COIN DE 7jA CLASSE A L'ECOLH
MILITAIRE
- S
mari, Ic:colonel 'Simon, mort au Ma-
roc, j'ai voulu apprendre notre LUJ-
gue aux Arabes et ,leÙr donner
notions de lecture et cl'écrit'ure. J'ai
cherché quel pouvait être, pour a1'-
river à ce but, le plus simple mo^ TI
Cela m'a amenée, en ce qui concent"
l'écriture, à diviser les caractères: h
n'y a, pour mes élèves, que «d M.IX
sortes de lettres : celles qui ont .' -
boucles — l'o devient le centre d''
celles-ci — celles qui n'en ont pas,
et se forment d'après l'i. A Mar.i-
kech, le paclia El Glaoui m'a confié
ses' enfants une heure par jour; qua-
tre mois après, ils parlaicnt.' écri-
vaient et lisaient le français cou l'am,
ment. Je voudrais obtenir une cla-sr
dans les écoles de la Ville : la d'
monstration serait bientôt faite. Qu<'
de peine et de temps seraient épar-
gnés ainsi aux élèves et aux institu-
teurs! Regardez, d'ailleurs, les cahi"r>
de mes Llettrés. Imaginez-vous vrai-
ment que les garçons, qui ont écri'
ces pages n'aient encore pris, en
tout, que deux !cçons? La troisième
aura lieu demain. Si vous voulez y
assister?...
Écoliers à fourragère
J'ai assisté à ce troisième cours à
la caserne — non sans émotion. Dans
la salle d'honneur décorée par les An-
namites, de lanternes, de ptifonn;(- -s
.peints d'un goût neuf et dont pl:¡-.
d'un « metil)lier- » moderne s'im-
pira, une trentaine de soldats pri-,,.
nent place derrière les labiés. Velus
c!e bleu horizon, portant, le casque ef
la fourragère, bottés, éperonnés.
ouvrent gauchement les cahiers sco-
laires que distribue un jeune briz:,-
dier. La plupart ont de bonnes fa-
ces rurales et tannées, certains écou-
tent bouche ouverte. Habitués .,t
d'autres outils, les mains empoignant
lourdement la plume, les godilllJ;
pèsent sur le sol. Le soleil entre j'.:r
la fenêtre, accroche des lueurs a v
éperons, et lèvent de ce' beau soir v
juin nous appprte, montant de h'
cour, les notes cuivrées du clai. :'..
Personne ne bouge. Les regards nt'
détournent point du tableau noir où,
de sa baguette, Mme Simon mon l r,'
les lettres. Des voix milles où se m ê-
lent de traînants' nccrnts provinciaux
épellent.. Jamais élèves ne furent plus
attentifs. Ils gardent .pourtant, ce*
l'écolier le regard vite détourne. J.a
peur d'être pris en faute et cette fa-
çon enfantine déposer la main sur ia
bouche pour y capter ou y dissinw-
ler le rire. Consciencieux ils aiigncn,
d'une écriture presque géométrique
extrêmement claire, leurs colonne--, de
lettres. Il Cil est qu'un compliment
fait puérilement rougir, d'autres qa:
contemplent, émerveillés; les sign".-.
qu'ils viennent de tracer et, tout,
haut, s'en félicitent : « Ça va ! « Je
ne vois plus que des dos bleus,
rondes tètes penchées, je perçoit.
près de moi, le souffle court d ui.
garçon qui ahane tant il s'appli-
que. Sur la couverture je lis le noni
de cet,, élève studieux: X.... du i-"
cuirassiers, 3"'leçon ». Je feuillette Ui,
instant ce cahier et doute fort qu >'*
en puisse montrer d'aussi bien teatH
dans les écoles, même après six moi-
de cours,
Il n'est pas de succès qui
puisse compenser le mal qu'une
nation se fait à elle-même quand
elle renonce à prendre la justice
pour loi suprême. CHANNINû.
igme Année. — N° 5,307., — Pierre Lafitte, fondateur.
20* Paris, Seine, S.-et-Oise PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (Xme) .-, - DeTcoSts 25c..
1
En page 5 :
MODE ET HOME
..................................
En page 6 :
'•••• NOS
ILLUSTRATIONS
MARDI
123
JUIN 1925
.....................
Saint Félix
""•■•■•"■••■•■■•■MIIMIMIIITIIIMIIIIMMIIII
Adr. télégr. : Excel.-Paris. — Tél. : Gut. 02-73, 02-75, 15-00.
LES RÉSULTATS
DU REFERENDUM
DES SOCIALISTES
SERONT CONNUS
CE MATIN
Il y a tout lieu de croire que
les partisans de la cessation
de la politique de soutien
seront en majorité.
AUJOURD'HUI A LA CHAMBRE
COMMUNICATION DE M. PAINLEVÉ
SUR LES AFFAIRES DU MAROC
On connaîtra seulement. ce matin
les résultats complets du référendum
auquel a eu recours Je groupe so-
cialiste de la Chambre pour fixer son
attitude il l'égard du ministère
Painlévé. Mais, dès, hier soir, on
comptait :
40 voix pour la motion de M. Com-
père-More! {cessation de la politi-
que' d-e soutien);
35 voix pour la. motion, de M. Re-
naudeT(rupture l'ond ¡IL ionnée):
12 voix pour la motion de M. Vin-.
cent Auriol (continuation).
Une quarantaine de votes man-
quaient encore, sur lesqu&is-en pré-
voyait une douzaine d'abstentions.
Mais d'après des pointages sérieux,
les résultats ci-dessus ne parais-
saient pas devoir être clian-és.
Ce matin, le groupe parlementaire
du parti' sera définitivement fixé. Il
provoquera aussitôt une réunion des
bureaux des groupes du cartel et leur
indiquera les raisons pour lesquelles
le groupe socialiste estime devoir
renoncer à pratiquer la politique de
soutien. Il arrêtera, d'autre part, les
ÓÜ:\H;ÈFtE-:\IoltEL J
1*, députe du Gard
(l'hot. Henri Manuel.)
Ycrmes d'un manifeste aux électeurs
républicains et socialistes.
Le groupe aura, d'autre part, à
arrêter son attitude à l'occasion, du
débat qui s'ouvrira l'après-midi sur
les déclarations de M. Painlevé, pré-
sident du Conseil.
Malgré la majorité escomptée en
faveur de la motion de rupture,' on
prévoit à ce sujet de sérieuses diver-
gences de vues.' Aussi, M. Compère-
Morel manifestait-il, hier. l'intention
de provoquer la réunion d'un congrès
extraordinaire du parti, où sa motion
recueillerait, croit-il, une majorité
supérieure à celle obtenue dans le
référendum.
Indiquons qu'en ce qui concerne la
séance de cet après-midi, aucune
(nouvelle demande d'interpellation
m'était parvenue hier soir au secré-
tariat général de la présidence de la
Chambre. M. Painlevé fera donc, à
l'ouverture de la séance, la communi-
cation annoncée sur les affaires du
Maroc. Puis, comme le règlement de
la Chambre prévoit qu'un député
peut, toujours répondre à un membre
du gouvernement, un communiste,
M. Doriot sans doute, demandera à
interpeller ou plutôt reprendra sa
demande d'interpellation déjà ajour-
née deux fois. C'est alors que s'en-
gagera un débat que la Chambre en-
tend terminer dans la soirée et qui
se terminera, vraisemblablement, par
le vote d'un ordre du jour de con-
fiance.
Demain mercredi, la Chambre
pourrait ainsi reprendre la discussion
du budget.
M. PAINLEVÉ AU SÉNAT
M. Paul' Painlevé, président du
Consei],' devait être entendu aujour-
d'hui dans une réunion commune des
cinq grandes commissions du Sénat.
En raison du débat qui il lieu au-
jourd'hui à la Chambre sur les af-
.fairc,-s du Maroc, cette audition a été
ajournée. On croit, au Luxembourg,
qu'elle aura lieu demain, si le débat
de l'autre assemblée est épuisé ce
soir. -
La politique extérieure
du directoire espagnol
MADRID, 22 juin. -- La présidence
du directoire a remis une note sur
les rapports internationaux de l'Es-
pagne. Les télégrammes échangés en-
tre le premier ministre français et le
gouvernement espagnol, les liens cha-
que jour plus étroits entre l'Espagne,
l'Angleterre et le Portugal, les mar-
ques d'égards données par les Etats-
Unis en la personne de son ambas-
sadeur, les visites des directeurs des
ç;:nds journaux américains, ainsi
que l'intensification des relations spi-
rituelles et commerciales démontrent
que l'Espagne est chaque jour mieux
considérée dans le monde et comment
le directoire a su affirmer ce res-
pect par la sincérité de ses procédés
et la clarté de ses actes tendant non
seulement au bien du pays, mais à la
cordialité avec les autres peuples.
LE PREMIER CONSEIL NATIONAL ÉCONOMIQUE
M. PAINLEVE PRONONÇANT SON DISCOURS/
Le conseil national économique s'est réuni pour la première fois hier, à
16 h. 30, au Quai d'Orsay, sous la présidence de M. Painlevé. Le président du
Conseil a procédé à l'installation des membres composant le nouvel orga-
nisme, qui a particulièrement pour but d'examiner le problème de la vie chère
et les conditions du travail. Sur cet instantané figurent, à la droite de M. Pain-
levé, M. Durafour; à sa gauche, M. Bonnet, sous-secrétaire d'Etat à la prési-
dence du Conseil.
LA TENSION DES CHANGES
S'EST ACCENTUÉE HIER
Traitée le matin à 102,65, la livre
a clôturé à 104,10.
La livre sterling, qui, hier matin,
était traitée à 102, 65, a clôturé à
18 heures à 104,10. A 15 h. 50, elle
avait atteint le cours de 10-i, 78. De
son côté, le dollar, qui avait ouvert
il 21,12, a terminé à 21,41, après avoir
été traité il 21.57.
Dans les milieux financiers auto-
risés, on estime qu'aucun élément
nouveau n'est intervenu pouvant
justifier un tel fléchissement dans la
valeur de notre monnaie. C'est plu-
tôt du point de vue psychologique
que doit être expliqué le phénomène.
A l'heure actuelle, une véritable ner-
vosité, résultant de l'incertitude dans
laquelle se trouve le pays relative-
ment à la question financière, règne
sur le marché, qui, au demeurant,
est assez étroit.
On achète des changes pour les
paiements futurs à deux et à trois
mois, mais on n'en vend plus.
D'autre part, on a parlé à maintes
reprises des fameuses échéances qui
doivent être effectuées au commence-
ment de, juillet. Or, nous sommes au
2:3 juin. Gomment va-t-on y faire
l'ace? On ne voit pas non plus quand
sera voté le budget. Des divergences
de vues séparent le ministre des Fi-
nances. des commissions et du Parle-
ment..
Quel est le remède? La confiance,
seule, est susceptible d'assainir le
marché. Mais il faut, d'autre part,
que le public sache que les sacrifices
qu'on lui demande sont indispensa-
bles, que, si ceux-ci sont immédiats,
l'amélioration n'est qu'à échéance. Il
faut aussi et surtout qu'une entente
existe entre le gouvernement et le
Parlement.
L'HORAIRE DES CHANGES
Lundi 22 juin
Livre Dollar
9 h. 5 102 65 21 12
12 heures 104 55 21 '51
13 h. 30 104 40 21 48
14 heures 104 39 21 46
14 11.30 10 i '50 21 48 %
14 h. 45 104 55 21 51 te
15 h. 50 104 78 21 57
10 h. 15 101 70 21 53
16 h. 30 104 55 21 51
16 h. 50 104 35 21 li 6
16 h. 55 104 30 21 45
17 heures 104 15 21 42
17 h. 30 104 08 21 41
18 heures ........ 10'1 10 21 41
LE CAS D'ANNA LEVASSOR
Anna Levassor que le jury a con-
damnée à deux DI1S de prison pour Le
meurtre de sa sœur, vient de se pour-
voir e.11 cassa lion.
De son côté, son défenseur,' M" Guil-
hcrme-t, a l'intentioai d'adresser au
garde des Sceaux une requête pour
attirer son attention sur son cas. AUl1[t
Levassor, déclarée responsable avec
largo atténuation, a donné llet.t.eme':1L
l'impression à l'audience d'être entière-
ment irresponsable.
Son avocat n'a pu que plaider l'irres-
ponsabilité. Il n'a pu prendre des con-
duisions au cours des débats, car ces con-
clusions auraient dù être signées de
l'accusée elle-même, situation inadmis-
sible.
M" Guilhermet propose, pour remé-
dier à cette situation, que l'examen
mental soit toujours effectué dans un2
maison spéciale, afin que les- conclu-
sions ne se Lrouvent pas démenties à
l'audience..
NOS MATELOTS SERONT PROPRES
CHERDOL'nc, 22 juin (Dépêche ?<;(;"-
ticulière). — !j'ordrc vient d'être
donné aux matelots de notre flotte' de
revêtir désormais la tenue d'été, avec
pantalon blanc et béret à coiffe
blanche.
La marine faisait le même jour le
nécessaire pour que les militaires de
notre armée navale fussent dignes,
par leur ,propreté corporelle, de la
blancheur immaculée à laquelle ils
sont obliges.
C'est la raison pour laquelle l'in-
tendance maritime a acquis à Cher-
bourg, 5",130 brosses il dents, adju-
gées à raison de lOG francs le cent,
à une société parisienne ; 7.745 pei-
gnes-démêloirs adjugés pour 72 fr.
le cent, à un négociant de la capi-
tale ; 8.500 brosses à laver/ offertes
pour 9,383 francs par une autre mai-
son de Paris.
On voit que la marine procure plus
de peignes-démêloirs que de brosses
à dents à ses mathurins.
AU QUAI D'ORSAY
M. Aristide Briard a reçu hier
après-midi M. Uoesch, ambassadeur
d'Allemagne.
LE GANADERO BARRÈRE
VICTIME D'UN ACCIDENT D'AUTO
Moyr-DE-MARSAN, 2'2 juin. — Roule
de Lapcyraclc, eh voulant éviter une
motocyclette. M. Harrère, le ganadero
bien connu, imprima un faux mouve-
ment à son automobile, qui alla se
briser contre un arbre. Blessé à la
tête et sérieusement contusionné au
côté droit, .M. Barrère a été condu:t
à son domicile. Il semble hors d,!
danger.
C'est lui qui fournit le troupeau et
la quadrilla lors des récentes courses
landaises qui eurent lieu à Paris, au
Vélodrome d'Hiver.
LA CRÉANCE AMÉRICAINE
SUR LES PAYS EUROPÉENS
WASHINGTON, 22 juin. — On paraît
se réjouir fortement dans les'milieux
financiers et politiques des Etats-
Unis, du fait que, non seulement
l'Italie est résolue d'engager des né-
gociations pour le remboursement de
sa dette, mais que la Belgique est
décidée à envoyer prochainement à
Washington une commission dirigée
par M. Theunis, afin de négocier le
remboursement à la trésorerie améri-
caine de-s :2 5 0 millions de dollars
qu'elle lui doit.
A signaler il ce propos, entre pa-
renthèses, que la Belgique devra ac-
complir eiv cela un effort d'autant
plus -i^r-U^^.et-^atfe'mlUv que M.
WMson, d'accord avec M., Clemenceau
et M. Lloyd George, lui! avait fait
savoir en juin 1919 qu'on ne lui ré-
clamerait pas le' remboUl'sement des
sommes qui lui furent avancées jus-
qu'à l'armistice du 11 novembre
1918. Comme on le voit, les Etats-
Unis reprennent la parole donnée par
M. Wilson.
On est, en outre, satisfait à Was-
hington et il New-York -cl'apl-,reridrc,
que la Tchécoslovaquie se prépare à
son tour à'négocier la consolidation
de sa dette et l'on persiste à croire
que la France ne va pas tarder à en-
voyer. une commission aux Etats-
Unis — probablement au début de
l'automne — pour négocier aussi le
paiement'de sa dette de guerre.
Il est tt croire que la commission
parlementaire américaine du rem-
boursement des dettes extérieures
acceptera volontiers les proposi-
tions qui lui seront faites par les
débiteurs de consentir un morato-
rium sur le paiement des intérêts et
qu'elle acceptera d'étendre le paie-
ment de la dette elle-même sur une
assez longue période.
Reste à voir ce que fera le Congrès,
qui ne paraît pas, jusqu'à présent,
animé d'intentions conciliantes à cet
égard. On espère, toutefois, qu'il ac-
ceptera, lui aussi, un moratorium. Il
fant attendre, pour être fixé, le mois
de décembre, date à laquelle se: réunit
le Congrès.
L 'accroissement
de la marine japonaise
NEW- YOTIK, 22 juin. — Le gouver-
nement de Tokio, mande-t-on au
New York Herald, a décidé de met-
tre à exécution un vaste programme
d'extension navale. Ce programme
comprend la construction de quatre
croiseurs de 10,000 tonnes, de quatre
destroyers de 1,500 tonnes et de six
sous-marins de 1,500 tonnes.
On déclare à Tokio que ces nou":
velles constructions n'ont d'autre but
que de'remplacer les bateaux cons-
truits avant 1913 cr dont le type.est-
devenu caduc.,
On pense également, dans les ¡-
lieux navals japonais, que le Japon
se voit obligé d'adopter un tel pro-
gramme devant l'extension queTAmé-.
rique et la Grande-Bretagne donnent
à leurs forces navales auxiliaires. La
construction des bateaux japonais
doit-,commencer en 1920 et doit être
terminée en 1931.
DEUX DES CHINOIS
QUI PARTICIPÈRENT
AU COUP DE FORCE
CONTRE LA LEGATION
RUE DE BABYLONE
ONT ÉTÉ ARRÊTÉS
A BILLANCOURT
Le flagrant délit suffit pour
qu'ils soient poursuivis malgré
le principe de l'exterritorialité.
M. Bacquart, juge d'instruction, a
été chargé d'ouvrir une information
pour violences avec préméditation.
guet-apens, bris d'objet d'utilité pu-
blique pt extorsion de signature con-
tre le Chinois Tcheng Kone Tuhing.
arrêté dimanche à la légation. et
contre deux de ses compatriotes qui
ont été mis hier'en état d'arrestation.
M. Tcheng Lot, ministre de Chine
à Paris, ne déposa pas de plainte eL
désirait que l'affaire n'eût pas de
suite, mais la justice estima que
l'ordre public avait été trop grave-
ment atteint et décida de poursuivre
d'office. Le bris d'objc's d'utilité pu-
blique vise- le f;;.1 d'avoir coupé les
fils téléphoniques pour, empêcher
toute communication avec l'extérieur.
Sur mandat délivré par M. Bac-
quart, M. Dubié, commissaire de po-
lice de l'Ecole militaire, se rendit
hier après-midi aux usines Renault,
où travaillaient deux Chinois ayant
participé à ce coup de force : Lou
Ko un et Soun Lugh Tiou.
Il se rendit ensuite 28, rue Traver-
sière, à Billancourt, et perquisitionna
en leur présence dans le logement
Les trois Chinois arrêtés : L'ION
SOUN LONG H Ti ON et ( clans
le, médaillon) TCHENG KONE
TCHING.
qu'ils occupaient. Des papiers, des
tracts communistes furent saisis - et
les deux Chinois, désignés par leur
compatriote Tcheng Kone Tchin'g.
furent 'amenés au commissariat de
l'Ecole militaire et de là conduits au
cabinet de M. Bacqtiart.-
Tcheng K0)18 Tching, qui avait été
arrêté il y a quelque temps pour
distribution de tracts, sera poursuivi
pour détention de stupéfiants ''décou-
verts a son domicile. *
Ce que dit M. Morain
M. Morain, préfet de police, qui a
suivi de près cette affaire a fait les
déclarations suivantes :
— J'étais aux courses aux côtés de
M. le président de la République, lors-
que je fus prévenu de ce qui se
passait à la légation. Il était 15 h. 45.
Je m'empressai de me rendre rue de
Babylone et je voulus voir le mi-
nistre, mais il n'y était pour per-
sonne, pas même pour le préfet de
police.
» J'appris par le second secré-
taire de la légation qu'il désirait que
l'an'airc n'eût aucune suite, et qu'il se
refusait de porter plainte. Mais' j!
s'agit de la sécurité de Par:s et les
faits sont trop graves pour qu'ils de-
meurent sans sanction. Le flagrant
délit suffit pour que nous poursui-
vions, malgré le principe de l'ex-
territorialité.
» C'est en vertu de celui-ci que les
agents ne peuvent y pénétrer sans
une demande formelle et j'eslime,
qu'en l'espèce, les miens firent tout
leur devoir, comprenant à la fois la
gravité des faits et leurs obligations.
» La légation est surveillée par
des plantons et les rondes de cy-
clistes, elle l'était dimanche comme
les autres jours, mais vous avez vous-
même indiqué pourquoi les Chinois
qui devaient opérer n'avaient pas été
/remarqués. Ils étaient venus indi-
viduellement à pied ou par trois ou
quatre dans des taxis.
Les Chinois ne sont'pas nombreux
à Paris. Un millier peut-être, dont
un peu moins de la moitié sont des
étudiants, les autres des ouvriers.
S'ils ne créent pas un élément de
perturbation, il est nécessaire qu'ils
ne puissent croire qu'un coup de
force leur est permis.
PENDANT LA PERQUISITION RUE TRAVERSIERE. A DROITE, QUELQUES-UNES DES PANCAR-
TES ABANDONNEES A LA LEGATION PAR LES ENVAHISSEURS
UN AUTOBUS DÉFONCE UNE BOUTIQUE RUE DAUPHINE
LA DEVANTURE DE LA CHARCUTERIE DEMOLIE
Hier matin, un autobus de la ligne AR se dirigeant vers la gare du Nord,
dérapa dans la rue Dauphine. Le lourd véhicule monta, sur le trottoir et vint
défoncer la devanture d'une charcuterie. Trois personnes, qui passaient,
furent renversées et deux d'entre elles grièvement blessées ont été trans-
portées à l'hôpital de la Charité. Mme Marie Letendu, sexagénaire, a eu les
jambes fracturées, et Mlle Odette Lebigre, âgée de dix-huit ans, a dû être
immédiatement amputée du pied droit.
UNE AUTOMOBILE
TOMBE SUR UN QUAI AU MANS
LE MANS. 22 juin. — Ce matin, à
2 h. 30, cinq mécaniciens, qui sui-
vaient en automobile le quai Lalande,
se rendaient à la gare, pour embar-
quer du matériel en vue du Grand
Prix d'Endurance. Par suite d'un
éclairage défectueux, le conducteur
crut que le quai suivait une ligne
droite alors qu'il oblique fortement à
droite avant d'arriver au port. L'au-
tomobile bondit sur le trottoir,
heurta le parapet de fer qu'elle ren-
versa et tomba de deux mètres cin-
quante de hauteur sur l'embarcadère.
Ses cinq occupants furent blessés.
Le plus atteint est M. Jean Loublic.
trente-huit ans, qui a eu la poitrine
défoncée par le volant; son camarade,
M. Rosa, a eu la jambe fracturée.
Tous deux ont été transportés 't
l'hôpital. Les autres blessés sont MM.
Hippolyte Dupont, Eugène Varon et
Adolphe Péri. Leur état est peu grave.
LA REPRESSION DES MENÉES
COMMUNISTES
M. Steeg, garde des Sceaux, a
conféré hier après-midi avec MM.
Schercllin, procureur général; Prou-
haram, procureur de la République,
et Gilbert, directeur ries affaires cri-
minelles, au sujet, de. la répression
des menées communistes
L'ACCORD FRANCO-ESPAGNOL
- Le gouvernement communique la
ilote suivante ;
; Le général Jordan a et M. Aguirrc de
Carcer, pour le gouvernement espagnol,
ei MM. d-o Perret li de La liocca et de
Sorbier de Pougnadoresse, pour le gou-
vernement. t'ran(;ain, ont signé aujour-
d'hui à la présidence du directoire, l'ac-
cc.rd intervenu entre l'Espagne et ;.l
France, pour la surveillance des côtes
marit.imes du Maroc.
Cette surveillance s'étendra aux ré-
glons du littoral des territoires esp 1-
gnols et français tant de la souveraineté
que du protectorat compris entre le
2 ouest de Orecnwich et le 27 de. la-
t.itude nord.
Les bâtiments de guerre des deux
nations exerceront conjointement cette
surveillance, chaque commandement
conservant son indépendance complète
et suivant de.s directives générales con-
certées entre les autorités navales des
deux pays.
~ La surveillance portera sur l'impor-
tation des armes et du matériel de
guerre au Maroc et sur la stricte obser-
vation des dispositions internationales
et le règlement interdisant l'accès des
côtes marocaines en dehors des ports de
commerce.
Un cortège de 90,000 chiens
VIENNE, 22 juin. — Plusieurs mil-
liers des propriétaires des quelque 90,000
chiens, de Vienne se sont réunis en un
meeting de protestation contre la mesure
qui défend d'introduire les chiens dans
les tramways. Leur requête ayant été
repoussée, ils ont proposé que tous les
possesseurs de chiens de Vienne tra-
versent la ville, en tenant leurs chiens
en laisse.
Ils basent leur protestation sur le
fait qu'il est impossible, -lt la plupart
d'entre eux, de se rendre à la campagne
sans prendre de moyens de locomotion.
Il y a peu de chances que cette mani-
festation curieuse aboutisse à un ré-
sultat, car l'administration des tram-
ways se plaint déj.\ de l'encombrement
des voitures.
A 104 ans elle veut divorcer
NEw-YonK, 22 juin. Mme Murphy,
de Brooklyn, qui est âgée de cent quatre
ans,'vient de demander pour la trente-
troteième fois le divorce. Elle a donné
comme motif qu'elle n'aime plus son
mari. Celui-ci, M. Patrick Murphy, es-
père que, cette fois-encore, le tribunal
lui donnera raison.
M. et Mme Murphy se sont mariés en
1900 'et la première demande de sépara-
tioir'date' de 1905.
L'ACADÉMIE DES SCIENCES
A ÉLU HIER M. L. GUILLET
MM. Painlevé et Borel étaient venus
voter avec leurs confrères
M. Painlevé, président du Conseil,
et M. Emile Borel, ministre de la Ma-
rine, membres l'un et l'autre de
l'Académie des sciences, se sont ren-
dus hier à la séance de cette- classe
de l'Institut, qui avait à élire un
membre titulaire de la division des
applications de la science, à l'indus-
trie. en remplacement de M. Rabut,
décédé.
Les candidats présentés étaient :
en première ligne, M. Léon Guillet ;
en deuxième liigne c,r: xquo, lVDT.
Paul Boucherot et Jean Rey ; en troi-
sième ligne ex æquo, MM. Louis Bré-
guet, Emile Brylinski et Ernest
Fourneau.
Avec MM. Painlevé et Emile Borel,
soixante de leurs 'confrères prirent
part au scrutin, qui donna ces résul-
tats :
MM. Léon Guillet 38 Elu
Paul Boucherot 17
Louis lit,égtiel Ii
Ernest Fourneau .............. 1
62
Le nouvel académicien, M. Léon
Guillet, est le directeur de l'Ecole
centrale.
Né en 1875, docteur ès sciences
physiques en 1902, professeur au
Conservatoire des arts et mffiITs-en
1908 et à l'Ecole centrale eh 1911,
M. Léon Guillet a fait, sur les alliages
et sur les traitements des' produits
métallurgiques, de remarquables tra-
vaux, Ses études et ses réalisations
sur les combinaisons de l'aluminium
avec d'autres métaux, sur les aciers
spéciaux, les cémentations et les
trempes, sur les traitements thermi-
ques des produits métallurgiques,
etc., l'ont classé au premier rang des
savants industriels.
Pendant la guerre, il fut, en 1914 et
1915, chargé de missions relatives à
la fabrication des munitions; il diri-
gea, de 1915 à 1919, les services tech-
niques au ministère du Commerce et
de l'Industrie; il créa, avec M. Le
Chatelier, un appareil de trempe à
immersion qui fit descendre la teneur
des rebuts d'obus de G 0/0 à 0.5 0/0.
et l'emploi de cet appareil se généra-
lisa rapidement.
Président de la Société des ingé-
nieurs civils de France en 1923 et
directeur depuis 1923 do l'Ecole cen-
trale, M.Léon Guillet, qui dirige l'En-
cyclopédie minière et métallurgique,
est l'auteur de nombreux et très ap-
préciés ouvrages sur les alliages, les
aciers spéciaux, les traitements ther-
miques, la métallographie microsco-
pique, etc.
1\1. Léon Guillet, qui fonda un grand
nombre de laboratoires industriels,
rendit, d'autre part, les plus grands
services au pays, non seulement pen-
dant la guerre, mais après l'armis-
tice, comme expert technique à la
conférence des préliminaires de paix.
Inondations en Italie
AQUILA, 21 juin. — De très fortes
inondations se sont produites dans
la région de Sassa. Tornimparte, Pre-
turo et Lucoli, occasionnant des dom-
mages importants dans les habita-
tions et aux récoltes. Les députés et
les autorités de la région se sont ren-
dus sur les lieux.
Squelettes géants
MEXICO, 22 juin. — Des mineurs
ont découverts près de Sisôguichio,
province de Chihuahua', des sque-
lettes humains d'une laille giganles-
que mesurant de 3 mètres à 3 m. 60.
Fascistes et communistes
anglais aux prises
LO-NDIII,-S, 22 juin. — Une bagarre
a eu lieu la nuit' dernière, à Hyde
Park, entre fascistes et communistes.
Des coups de feu ont été tirés, mais
personne n'a été blessé.
La Yougoslavie va dénoncer
ses traités de commerce
BELGRADE, 22 juin., —^ La Yougo-
slavie a l'intention de dénoncer tous
ses traités de commerce. Elle accor-
dera d'ailleurs à la France la clause
de la nation la plus favorisée.
EN DERNIERE HEURE :
L'opinion britannique et le parte
de sécurité.
La situation au Maroc. -
L'ENSEIGNEMENT
A LA CASERNE
DES ILLETTRÉS
EST RATIONNEL
ET RAPIDE
Le général Gouraud a autorisé
l'application d'une nouvelle mé-
thode, qui donne toute
satisfaction.
UNE VISITE AU COURS QUE PROFESSE
BÉNÉVOLEMENT Mme SIMON,
VEUVE DU COLONEL
La guerre, parmi d'autres bienfaits.
nous a :égué. bêlas! un grand nombre
d'illettrés. Ceux qui furent,.cn 19ti
et dans les années qui suivirent, de
petils garçons manquant l'école. ai-
dant aux labours, Ü, la ferme, a la
boutique, forment il. présent des con-
tingents de recrues ne sachant ni lire
ni écrire. On a créé pour eux des
classes dans les casernes, mais, pour
qui ne s'y exerça pas dès l'enfance,
l'étude paraît souvent aride et les
progrès sont bien lents. Cependant, il
existe maintenant une méthode ra-
'pide, rationnelle, intelligente, grâce
il. laquelle enfants et adultes peuvent,
en quatre ou cinq leçons, savoir lire
et écrire. Cette méthode, le général
Gouraud a autorisé Mme Simon. qlil
en est l'auteur, à l'enseigner à l'Ecole
militaire, aux illettrés du 12° cui-
rassiers.
Après deux leçons
— Il y a plusieurs années, nous
dit Mme Simon, que je professe "bé.-
névolement. Après la mort de îllc)Îl
UN COIN DE 7jA CLASSE A L'ECOLH
MILITAIRE
- S
mari, Ic:colonel 'Simon, mort au Ma-
roc, j'ai voulu apprendre notre LUJ-
gue aux Arabes et ,leÙr donner
notions de lecture et cl'écrit'ure. J'ai
cherché quel pouvait être, pour a1'-
river à ce but, le plus simple mo^ TI
Cela m'a amenée, en ce qui concent"
l'écriture, à diviser les caractères: h
n'y a, pour mes élèves, que «d M.IX
sortes de lettres : celles qui ont .' -
boucles — l'o devient le centre d''
celles-ci — celles qui n'en ont pas,
et se forment d'après l'i. A Mar.i-
kech, le paclia El Glaoui m'a confié
ses' enfants une heure par jour; qua-
tre mois après, ils parlaicnt.' écri-
vaient et lisaient le français cou l'am,
ment. Je voudrais obtenir une cla-sr
dans les écoles de la Ville : la d'
monstration serait bientôt faite. Qu<'
de peine et de temps seraient épar-
gnés ainsi aux élèves et aux institu-
teurs! Regardez, d'ailleurs, les cahi"r>
de mes Llettrés. Imaginez-vous vrai-
ment que les garçons, qui ont écri'
ces pages n'aient encore pris, en
tout, que deux !cçons? La troisième
aura lieu demain. Si vous voulez y
assister?...
Écoliers à fourragère
J'ai assisté à ce troisième cours à
la caserne — non sans émotion. Dans
la salle d'honneur décorée par les An-
namites, de lanternes, de ptifonn;(- -s
.peints d'un goût neuf et dont pl:¡-.
d'un « metil)lier- » moderne s'im-
pira, une trentaine de soldats pri-,,.
nent place derrière les labiés. Velus
c!e bleu horizon, portant, le casque ef
la fourragère, bottés, éperonnés.
ouvrent gauchement les cahiers sco-
laires que distribue un jeune briz:,-
dier. La plupart ont de bonnes fa-
ces rurales et tannées, certains écou-
tent bouche ouverte. Habitués .,t
d'autres outils, les mains empoignant
lourdement la plume, les godilllJ;
pèsent sur le sol. Le soleil entre j'.:r
la fenêtre, accroche des lueurs a v
éperons, et lèvent de ce' beau soir v
juin nous appprte, montant de h'
cour, les notes cuivrées du clai. :'..
Personne ne bouge. Les regards nt'
détournent point du tableau noir où,
de sa baguette, Mme Simon mon l r,'
les lettres. Des voix milles où se m ê-
lent de traînants' nccrnts provinciaux
épellent.. Jamais élèves ne furent plus
attentifs. Ils gardent .pourtant, ce*
l'écolier le regard vite détourne. J.a
peur d'être pris en faute et cette fa-
çon enfantine déposer la main sur ia
bouche pour y capter ou y dissinw-
ler le rire. Consciencieux ils aiigncn,
d'une écriture presque géométrique
extrêmement claire, leurs colonne--, de
lettres. Il Cil est qu'un compliment
fait puérilement rougir, d'autres qa:
contemplent, émerveillés; les sign".-.
qu'ils viennent de tracer et, tout,
haut, s'en félicitent : « Ça va ! « Je
ne vois plus que des dos bleus,
rondes tètes penchées, je perçoit.
près de moi, le souffle court d ui.
garçon qui ahane tant il s'appli-
que. Sur la couverture je lis le noni
de cet,, élève studieux: X.... du i-"
cuirassiers, 3"'leçon ». Je feuillette Ui,
instant ce cahier et doute fort qu >'*
en puisse montrer d'aussi bien teatH
dans les écoles, même après six moi-
de cours,
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