Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-03-10
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Description : 10 mars 1878 10 mars 1878
Description : 1878/03/10. 1878/03/10.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
BmCM 10 MARS
<878.
NMMC:!E i~MS
im-. 'r
.CM S'ABOIE'
en86lgique,enUa'ie.
dans !e Luxembourg, en Turqute,
t& suisse, ep Syriet en Roumanie et dans to<
régences du Ma~oc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon
XtMtoats-poste. soit internattonaux, soit tfancatt
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
etdaBgtoustesautrespays,
't~l'eMoi d'une TaJeurpaya6le&PM-t)t.
.w.
Les simonces sont reçues
chM Sn!ï. ~~Mehey, t.iaMte tt G',
)!t,pIaced9laBourse, Bou~e,
*i &n bureau daJt~!MMWA<.)
eUMdoiTenttou~oTtTs atreaRTMea par !a t~d~cHot. r
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ËDITtON BE PARIS
r, POLH'!Q!JES ET LITTËRAtRES
;t')..U .)-M~ .'
0~ S'ABOIE
rae des Prëtres-Saint-Germain-l'Auxerrois, i7.
)PBKXmE~'AB<&a!KE!aEMTf:
Un an. Six mois. Trois mouh
DépMtemens. 80 fr. <0 fr. 20 fr.
Pajis. 72 h. 36 &. tSfr.
Les àbonnemens partent des l" et i6 d1- TchacjTiemots.
~uf~, M nmméfo. MeeM.
~~jUM'ttBBteno, nm nmm~fe « MM.
In ~ondM~spapers omce. 17, Gresham sb'eet, G. P. 0.:
&Wmt. MeMzy, m<~rE. G. Londoa, MM. ~H. Smith et N
-t~Stf~n
A BrnxeUes, & FO/~M ~e ?«S~Madeleine, d&ns les kiosques et dans les bi-
MiotJiéqnes dea Kares de chemins de fer beltfes.
A. Valparaiso [Chili), chez M. Orestes L. Tomero.
~c- pAMS
SAMEDI 9 AtARS
Nous nous sommes trompés hier en
donnant les vingt-neuf articles publiés
par la ~~MMC~même du traité conclu entre la Russie
et la Porte ce n'était ()u'un résumé,
une analyse de ce texte que le ré-
dacteur a eu probablement sous les
yeux et qu'il a suivi paragraphe par
paragraphe. Le document de la .&<
MMe~c ~K~ peut donc être consi-
aéré sinon comme authentique au
moins comme exact. Quant au traité
officiel il sera probablement com-
muniqué à l'Europe dans quelques jours,
et peut-être le 30 mars anniversaire
.du traité de 18a6. Ceux qui connais-
sent la dévotion des Russes aux an-
niversaires comptent beaucoup sur cette
date mais il ne faut pas oublier
que l'instrument de paix doit encore être
apporté de San-Stefano à Sàmt-Péters
bourg par le général IgnatiefT alors seu-
lement le czar pourra le ratifier et lui
donner par là un caractère définitif.
Définitif est-il le mot juste? Nous nous
sommes habitués à l'idée que les conven-
tions arrêtées entre la Russie et la Porte
.devraient être soumises aux puissances
dans le futur Congrès. Une dépêche
adressée de Vienne.au journal ~m~M
exprime sur ce point un doute assez
significatif « Bien que l'on continue,
dit la dépêche, à nier dans nos cer-
? cles officieux qu'il existe une al-
Hance entre la Russie et la Turquie, on y
o manifeste néanmoins une certaine in-
') quiétude. On semble appréhender que
B ces deux puissances ne se soient enga-
n gées à maintenir les clauses du traité
M de San-Stefano, quelles que puissent
» être les décisions du Congrès. » Voilà
qui est peu respectueux pour le Congrès,
c'est-à-dire pour l'Europe, et il est à
croire que les termes de cette dépêche
jsont excessifs ce n'est pas dans la forme
-qu'il faut chercher la vérité, mais dans le
fond, Le correspondant viennois du ~M% est à peu près du même avis que celui
du y~.jM, mais il donne plus de détails
et H explique la situation d'une manière
-plus complète.
Le général Ignatieff, âpres avoir signé
et fait signer par le plénipotentiaire turc
les conditions de la paix, est venu à Gou-
stantinople jouir de son triomphe et se
..montrer à ses anciennes connaissances.
Bientôt après, il est retourné à San-Ste-
fano, ramenant avec lui Sat'vet Pacha,
'sous prétexte de régler quelques ques-
tions subsidiai"es avant de partir pour
Saint-Pétersbourg. Tout n'était-il donc
-pas terminé entre la Russie et la Porte,
.entre le vainqueur et le vaincu ? Non,
'sans doute. Si l'on étMdie l'histoire des
rapports entre la Russie et la Turquie,
on verra que la Russie à toujours pro-
cédé à l'égard de son voisin du Sud de
d~ux manières par la guerre, puis par
des traités d'alliance où le Sultan devenait
l'ami et le protégé du czar. Les deux sys-
tèmes, alternant l'un avec l'autre, ont éga-
lement bien servi les intérêts rosses. S'il
y a à Moscou des comités panslavistes
qui poussent à la destruction de l'empire 'e
ottoman par le glaive et par la con-
quête, ailleurs, dans des~ sphères plus
froides, dans les cercles diptomatiques,
on' se demande s'il ne serait pas plus
habile de s'emparer peu à peu de la Tur-
quie, sous une forme douce et comme par
in fitt ration, et s'il ne serait pas prudent de
veilter à l'entretiend'un héritage aussi pré-
.cieux jusqu'au jour où on pourra le recueil-
lir a son profit. Les Tousses sont des héros
jsur le champ de bataille, mais personne
n'ignore qu'ils ne sont pas moins dange-
reux par leurs gr&ces insinuantes en
temps de paix que par leur briliant cou-
rage en temps de guerre, et envers la)
t'.M'te ils usent successivement de tous
leurs avantages, et en abusent. Quelque
extraordinaire que paraisse un traite de
bonne amitié et d'alliance intime cuire la I
TurquieetlaRussie après la guen'equ'eHes
viennent de se faire, rien eu réai'te
ne serait plus conforme aux t!'adi!ions
des deux pays, et peut-être à leurs in-
térêts. Les circonstances sont même, au-
jourd'hui particulièrement favorables
à'cette solution. La Russie peut dire,
a la Porte Je vous ai fait beau-
coup de mal, mais les amis sur lesquels
Tous comptiez sont-iis venus à votre aidé,
vous ont-ils protégée dans cette triste
aventure Non seulement ils ne vous ont
Sonné aucun secours matériel, mais ils
vous ont moralement reniée. QueHc con-
ilaoce pouvez-vous désormais avoir en
eux?Yous avez pourtant besoin de se-
coura, et peut-être en ce moment plus
que jamais. N.OH3 ne. vouloQ,?pa. votre j
mort immédiate: nous vous aiderons a~
-vivre ou à vivoter, si vous voulez bien )
vous y prêter..
Un politique, et surtout en diplomatie, j
il ne faut pas avoir de rancune. La philo-
sophie fataliste des Orientaux les dispose <
tout naturellement à s'accommoder aux
aéoMaitésdu jour qui passe. Ils ont. de c
plua, un respect instinctif pour la force, et' )
~s viennent d'éprouver terribif.ment celle
delà Russie. En6n, on a l'oreille fine
Constantinople; on entend fort bien
(;& qui se dit ea Europe et il se
dit d'eirangcs choses de certains ~n-
dtoits. L'idée du démembrement de ]
l'empire oitoman, bien qu'elle se pré-
sente encore sous des formes ~hésitantes s
et modestes, gagne chaque jour du ter-
rain. L'Angleterre est vivement solli-
citée de prendre l'Egypte l'Autriche
de prendre autre chose, l'Italie autre
chose encore. Si tout le monde pre-
nait, on semble croire que tout le
monde serait content, ce qui est douteux,
car il est des meubles très encombrans
et des mets qu'il est très difficile de s'as-
similer. Mais enfin, il souffle sur la Tur
quie un vent de démembrement et de
partage qui, pour être encore léger,
n'en est pas moins fort menaçant. Si
l'appétit vient en mangeant, il n'est pas
aussi vrai de dire qu'après avoir perdu
un membre ou deux on désire en perdre
un troisième et être dévoré en entier. La
fable du renard malade dont les mouches
suçaient le sang trouve ici son applica-
tion naturelle le hérisson proposait au
renard de percer les mouches de ses pi-
quans et de l'en débarra~er. –Du tout,
répondit l'animal subtil ces mouches
sont rassasiées et repues; à leur place il
en viendraitd'autres qui seraient à jeun.–
La Russie est repue ou peu s'en faut, elle
a ce qu'elle désirait, elle est satisfaite.
Mais ce n'est pas une raison pour qu'elle
souhaite de voir les autres se rassasier à
leur tour sur ce qui reste de l'empire otto-
man. Ce reste, elle se le réserve pour le
temps où elle aura terminé sa digestion.
Où serait pour elle l'avantage de s'être
agrandie si, autour d'elle, chacun s'a-
grandissait dans la même proportion?
L'Autriche, la Grèce, la Roumanie et la
Serbie elles-mêmes deviendraient bien-
tôt une digue ou un empêchement pour
la Russie. On voit donc que l'alliance
turco-russe, si invraisemblable au pre-
mier abord, peut non seulement être
conclue, mais l'être en toute sincérité
et a l'avantage des deux contractans. Cela,
sans doute, est très original, mais la vie
de ce monde est la plus merveilleuse des
lanternes magiques; tout arrive; il faut
tout voir, tout prévoir s'il est possible,
tout comprendre et ne s'étonner de rien.
Le général Ignatieff, qui est redevenu
le héros du jour, est particulièrement pro-
pre à ménager une alliance entre la Rus-
sie et la Turquie. C'est sa politique à lui.
Quoique général, il est diplomate avant
tout, et il n'a pas moins de confiance dans
les ressources de sou esprit que dans le gé-
niestratégiquedesGourkooudesSkobeIefï'.
Pendant son long séjour comme ambassa-
deur à Constantinople, il s'est appliqué à
entrer fort avant dans les bonnes grâces
des hommes d'Etat ottomans, et ses efforts
n'ont pas été sans succès. On sait qu'il
avait acquis un grand empire sur l'infor-
tuné Sultan Abdul-Aziz, auquel il avait
même fini par faire accepter l'idée d'une
garde russe de S0,000 hommes. Le Sultan
craignait pour sa sûreté, et il avait
de bonnes raisons pour cela. Con-
stantinople l'effrayait, l'isolement du sé-
rail ne le rassurait pas. Il n'est pas im-
possible qu'une situation encore plus
grave inspire au Sultan actuel des crain-
tes à peu près analogues, et ces craintes, ie
général IgnaUeff a toujours été habile à les
faire naître et à les développer avant d'of-
frir le préservatif. Les motifs d'inquiétude
ne manquent pas aujourd'hui quoique
chancelant, le trône du Sultan n'est pas
sans tenter plusieurs prétendans la Con-
stitution donnée, puis retirée, a laissé
derrière elle des élémens d'opposition;
l'effervescence des vieux musulmans en
présence des résultats de la guerre est ex-
trême. On conçoit que le général Ignatieff
trouve dans de telles circonstances un
champ d'intrigues très conforme à ses heu-
reuses facultés, et qu'il y poursuive sa po-
litique favorite d'alliance entre la Russie
protectrice et la Porte protégée et un
peu sujette. Accompagné à San-Ste-
fano par ëafvet Pacha, il doit l'être à
Saint-Pétersbourg par Réouf Pacha, mi-
msLre de la guerre. Pourquoi la compa-
gnie d'un si grand personnage, sinon pour
terminer a Saint-Pétersbourg ce qu'on
aurait commencé a San-Stefano ? Nous
ne donnons tout cela. que comme des hy-
pothèses, mais non pas cependant comme
des hypothèses enl'airetsans bases sérieu-
ses. Il y a dans cet aperçu tout un côté de
la question, un peu obscur jusqu'ici, mais
qui se dégage et s'éclaire de plus en plus. j
L'avenir; même le plus prochain, est
inconnu. Peut-êlrc les germes que l'on
sème en ce moment seront-ils étouffés;
mais il importait de les signaler pour le
cas où ils se développeraient, et où nous
verrions au Congrès la Turquie, menacée
.l'un démembrement complet, se pré-
senter sous le protectorat de la Russie.
~Ke'A.Kf.
€tM!f'~ ie 8 i' 9 Ks.M6
;e<9/
Comptant.<3S. '?45'i.M
FiBoom- -!43S. MS2i2 ni 2
4t,~6'0'
Compta.at)0326.<û3d0. -Ht
~e.e
Go!NptMtt:l.nacoa.)-.tl03S.040. B.
PNITB MUBSS DO SOtR.
Emprunt 5 0/0. i)n{r..}S.M)'2.
30/0. 74fp.:i5.S71/2.
R~yptiennes 6 0/0.. t30 fr.. tSt fr. 8?, ~Hl fr. 25.
Rxtér" espagnole.. <3i/a.
Intérieure. l2i/.}.
TO~tapMe privée.
Service télégraphique de l'agence Ha va~.
ConstaDtinopie, !e 8 mars, soir.
On assure qu'après .sa visite au Sultan et un
Séjour de trois jours à Constantinople. !e grand-
duc Nicolas retournera à Saint-Pétersbourg.
Le prince Hassan est arrive.'
Quetques fonctionnaires ottomans ont été en-
voyés à Odessa pour veiller au rapatriement des
) prisonniers turcs.
Mehemet Pacha a été nommé chef de l'état-
major gêné rat.
Osman-Nourri Pacha a été nommé comman-
i dant des forces ottomanes en Crète.
Le Sultan a demandé que le grand-duc Nicolas
lui fit sa visite sans la nombreuse escorte d'oui-
ciers et de cosaques que le généra! en chef mos-
covite était dans l'intention d'amener.
La Porte a adressé aux puissances une Note
dans laquelle eUe leur demande d'exercer une
pression sur la Grèce pour empecht'r cette puis-
sance de favoriser et d'alimenter 1 insurrection
en Thessalie, en Epire et en Crète.
Suleiman Pacha arrivera aujourd'hui à Con-
stantinople pour être jugé par un conseil de
guerre.
Mahmoud-Nedim Pacha, qui avait été exitë.
vient d'être autorisé a rentrer a Constantinopte.
Si la démarche de la Porte auprès des puis-
s~noes. relati\ementà taGrécej reste sans effet,
un corps expéditionnaire sera envoyé en Thes-
salie et en Epire. Il sera appuyé par l'escadre
cuirassée, sous le commandement d'Hobart Pacha.
Des troupes ont été déjà envoyées en Crète.
Londres, le 9 mars.
On télégraphie au y vantes
Berlin. le 8.–Un télégramme adressa de Vienne
a la ~<:ble s'opposer à l'occupation do ta. Bosnie et de l'Her-
zegovine par l'Autriche, elqu'ettosc dispose a
appuyer la Turquie dans sa résistance armée
contre l'Autriche.
Vienne, le 8. Toutes les puissances ont ac-
cepté la réunion du Congrès à Berlin. Toutefois,
la France a exprimé le désir que la discussion
dans le Congres ne portât que sur la quesnon
d'Orient.
Toutes les puissances sont prêtes a accepter
une date quelconque de réunion. La question
est main tenant celle-ci: La Russie acceptera-
t-elle la date de la un du mois qui lui a été pro-
posée ? Quand la réponse de la Russie sera arri-
vée. la date détiniUve sera fixée et le cabinet de
Berlin adressera aux puissances des invitations
formelles.
Corfou, le 8. Les Turcs ont chassé les in-
surgés de Ghiask, de Lyocarsion et de Chalcibei.
D'après. un télégramme do Constantinople
adressé au Da~y :?M~)'~)A. la Gréoo est accusée
de favoriser l'insurrection en Thessalie, en Epiro
et en Crète, en lui donnant une assistance maté-
rielle. L'Angleterre et la France s'efforcent de
persuader au roi de taire cesser le mouvement
insurrectionnel, lui promettant de présenter au
Congrès les demandes légitimes de la Grèce.
S'il faut en croire un télégramme do Saint-Pé-
tersbourg, la Russie accepte volontiers la propo-
sition de faire voter les populations sur la ques-
tion des frontières de la Bulgarie.
On télégraphie de Vienne au jT~MM qu'on s'at-
tend a ce que le crédit demandé soit voté par la
Délégation de Hongrie et pa.r colle d'Autriche
mais, pour cette dernière, ce ne sera pas sans
difnculté.
Londres,le9niars.
Le MMM publie le télégramme suivant
« San-Stefano, le 6 mars. Le général IgnatiRfT
n'ira à Saint-Pétersbourg qu'après ia ratification
définitive du traité par ie Sultan. Le détai pour
l'évacuation par les troupes russes du territoire
qu'eues occupent ne commencera à courir qu'a-
près la signature finale du traité qui sortira de la
Conférence. »
Londres, le 9 mars.
Un conseil spécial des ministres siège actuel-
lement à la résidence officielle de lord Bea-
constield.
Vienne, le 9 mars.
Toutes les puissances, y compris l'Angleterre,
ont fait savoir au gouvernement austro-hongrois
qu'etles acceptaient en principe la réunion d'un
Congrès & Bertin.
Rien n'est encore décidé quant à la date à la-
quelle cette réunion tMira lieu.
La Russie ne devant pas être prête à y pren-
dre part avant que les préliminaires de paix
aient été ramilles a Const&ntinoplc et a Saint-Pé-
tersbourg, et vu la nécessité de déterminer ies
questions qui devront être soumises a ia discus-
sion, on est généralement convaincu que le Con-
gres ne se réunira pas avant le mois d'avril.
On confirme que le prince LobanoCf-Rostonsky,
adjoint du ministre de l'intérieur, ancien minis-
tre de la Russie a Constantinople, accompagnera
le prince Gortchakofï à Berlin.
Vienne, le 9 mars.
Suivant une communication adressée do Lon-
dres à la Ctendre hardiment à un changement dans la di-
rection des affaires étrangères d'Angleterre, a.u
cas ou les différends actuels entre l'Angleterre
et la Russie dégénéreraient en action belliqueuse
de la part de l'Angleterre, perspective inévitable,
vu lo refus obstine de la Russie de soumettre &
la révision et à la sanction de l'Europe les arran-
gemens avec la Turquie. « Ce changement, ajoute
fë correspondant londonien de la. t'euUte vien-
noise. pourrait peut-être bien avoir lieu avant la
réunion du Congres, et. selon toute probabitité,
ce sera lord Lyons qui remplacera le comte.
Derby. n
La Cche de Bucharest, annonçant que !c colonel
Holban est parti pour Rom'~ chargé par le prince
Chartes déporter a.u roi d'Italie la grand'croix
de l'Ordre de l'Htoilo de Roumanie.
Semlin,Ie9mars.
M. Ristitch a. déclaré que les correspondances
concernant un changement de poUdque de la
Serbie étaient, apocryphes. Il a ajouté que !d Ser-
bie maintiendrait son étroite amitié avec la Rus-
sie pour achever de remplir sa. mission.
Le colonel Leschjanin arrivera mercredi à Bel-
grade. où il apporte le traité de paix.
La paix et lindépondancc de la Serbie seront
proelaméesjeudi.
Une députation est arrivée de Pirot pour pré-
senter au prince MHan une Adresse de soumis-
sion.
Bucharest, te 8 mars, soir.
La navigation est en pleine activité depuis Or-
sova jusqu'à Turnu-Magurclie.
Les Turcs ont commencé à évacuer l'ilôt d'A-
dakale la garnison a du traverser le territoire
serbe.
UuclMrest,Ie8"ma.rs,soir.
Le colonel Leschjani;i a tétégraphié a.u prince
Mitan que le tj'aité de paix signé à Sao-Stefano
donne a la Serbie tout le territou'c comp!"?. entt'e
Krupetz, Ak-Pa!ankn, Radisevka, Stemtxa. Mc-
drestina, VtasidUxa. Lescovatx, Pritchevatx. (.0-
lemseio, Tonotnitx~. Pra-titza, Novoscto. Mitro-
vitza sur lUbar. Cocarnik et Novi-Bazar m.<(m'à
Raska.
Bucharest,le8mars.soir.
11 est absolument inexact que la Roumanie ait
demandé la Dobrutschà, les îles de l'embou-
chure du Danube, WIddin et une indemnité de
250 millions.
La Roumanie ne songe pas & agrandir le terri-
toire qu'elle tient du traité de Paris, et elle est
catégoriquement décidée à ne pas le laisser dimi-
nuer.
Eome,Ie9mars.
On dit qu'à 1~. suite du vote d'hier, nommant
M. Cairo!i président de la Chambre des Beautés,
le ministère a offert sa d(''mission'au roi, qui s'est
réservé de orendre nne détermination.
La Chambre a procédé à la nomination de ses
vicû-pt~sidens, de ses ~ecreKm'GS ft, fhi.~es
questeurs.
Aucun candid&t pour iavicc-pi'usidcuce n'ayant
obionu ta inajorit'~ vouhio, un nouYeau tour do
scrutinsnrainëcessMf'
M~f. SoiidaH et. Dd: Giudice ont A!.); taircs. I! y n. haUottn.ere pour tes ~ix autres.
?t!~f. Manfrm et Peblasio ont ('-t6 6tu.-i ques-
teurs.
I.es scrutins de baHottage auront iieu dcm:un.
AMtrtche-Monj~fte.
Aujourd'hui, le gouvernement a soumis aux
deux Délégations les projets relatifs a l'approba-
tion des dépenses communes pour le deuxième
trimestre, aux crédits supplémentaires pour les
ministères des afT ires étra'~éres et de la guerre,
au crédit extraordinaire do 6 misions de Rotins.
et a la subvention pour tes réfugiés bo.sn'aques
et herxégoviniens. Les projets de lois ont été ren-
voyés aux commissions.
M. le comte Andrassy, auquel on avait de-
mandé en séanco publique de faire des déclara-
tions touchant le but du crédit, a exprimé le dé-
sir de discuter cette question dans les sous-com-
missions. vu qu'il ne s'agit pas seulement des
affaires de l'Autriche, mais aussi de celles de
l'Europe, et que le Congres va avoir lieu trcs
prochainement.
Dans son expose de la situation politique, le
compte ~ndrassy rappelle la demande dû crédit.
eiMaordmaire qui a été présentée et ajoute
'«La situation politique est dominée actuelle-
ment par deux événemens la signature des
préliminaires de paix et ht perspective d'un
Congrès appelé a fixer d'une manière défi-
nitive les résultats de la guerre. Je ne veux
pas me livrer a une analyse détaillée des
préliminaires do paix qui ne sont pas con-
nus d'une fa';on authentique. Cela serait. du
reste, inopportun avant, la réunion du Con-
tres dont jo ne voudrais pas rendre la réali-
sation difficile. I) est tout naturel que, dans les
arranpemens conclus pendant la campagne, on
ait fait passer les intérêts militaires avant
les intérêts politiques, et il est impossible que
tes intérêts de l'Europe et ceux do quelques
Etats en particulier n'aient pas souffert de cette
situation. Il en est surtout ainsi dans le cas où
définitifs. »
Le ministre fait remarquer que l'opinion pu-
blique passe d'un extrême a l'autre.
« La situation générale, dit-il, se présentera
probablement sous un jour moins inquiétant.
La Russie a déclaré a plusieurs reprises qu'elle
ne tirait pas l'épée dans un but égoïste. mais
en vue de l'amélioration du sort des chrétiens
d'Orient. Nous devons exiger que les résultats
de la guerre soient ainsi limités, que ni nos inté-
rêts ni ceux de l'Europe ne soient lésés, et que le
résultat de la conclusion do la paix soit une so-
lution aussi satisfaisante que possible, et non
pas une modification de la puissance relative des
Eta.ts.;
La tilche de la Conférence consistera à mettre
le résultat réel des opérations militaires en har-
monie avec cette manière de voir, et cela. dans
l'intérêt de la Russie comme dans l'intérêt de
l'Europe.
La Russie a entrepris une tâche difficile. Si
les arrangemens conclus au quartier général
russe étaient mis en vigueur de la façon Ûxée
par les contractans, il faudrait se demander, pour
une moitié de la Turquie, quel serait le sort
tait à l'autre moitié de ce pays. à. quelles pro-
po. fions on devrait réduire la Turquie pour qu'elle
put continuer d'exister, comment on pourrait
assurer aussi aux autres chrétiens de l'Orient
l'amélioration de situation accordée à ceux d'une
partie de la Turquie, et en quoi devraient con-
sister les garanties de l'accomplissement des ré-
formes dans l'autre partie.
.r~
uua uuucuncs énormes no peuvent. être sur-
montées que par une cntenta de l'Europe. Il est
complètement impossible qu'une seule puissance
accomplisse cette tâche sans l'appui des autres
ou contre leur gré. L'Etat qui aurait la prétention
de r.'gte" ces questions suivant ses propres ins-
pirations aurait besoin de pouvoir compter, en
iace dj reste de l'Europe, sur une coalition qui,
à l'heure qu'il est. n'existe pas.
& H n'est pas de t'intérêt spécial de la Russie
d'avoir fait des sacrifices pour des choses qui ne
portent pas en elles-mêmes une garantie de
stabilité, et auxquelles l'Europe soit obligée
de refuser sa sanction; il est donc permis
d'espérer que les délibérations des puissances
conduiront & une entente. Le gouvernement se
rendra au Congrès avec la mission de maintenir
la paix et avec la ferme résolution de défendre
énertriquement les intérêts austro-hongrois, ainsi
que les intérêts de l'Europe.
c D'un autre cûléi cependant, le gouverrement
d'un pays aussi sérieusement intéressé dans les
événemens ne saurait baser ses ca)cu)s sur de
simples espérances. Nous avions réservé notre
action pour le moment où la paix serait conclue,
action pour laquelle il fallait concentrer toutes
les forces de la monarchie. Le gouvernement
s'adresse à la représentation nationale, avec le
sentiment du devoir qui lui commande de garan-
tir jes Intérêts de l'empire contre toute surprise,
et de ne pas compter simplement sur des argu-
mens politiques en un moment où toutes les
puissances intéressées dans la question apparais-
sent armées de toutes pièces. Nous n'avons pas
l'intention de mobiliser, nous ne demandons que
les moyens de prendre les mesures nécessaires en
cas d événement. !1 n'y a )à aucune pen-
sée hostile contre telle ou telle puissance, ni au-
cune vame démonstration, mais uniquement une
mesure de précaution contre n'importe queue
éventualité, et une affirmation de la tâche, sou-
vent constatée, du gouvernement, do défendre les
intérêts de l'Europe de concert avec l'Europe, et
les intérêts austro-hongrois en particulier, à ses
propres risques et périls. Ce n'est pas un vote de
connancs que réclame le gouvernement, ni un
crédit pour le ministère actuei, mais un crédit
pour n'importe que! ministère dont les Déléga-
tions attendraient qu'il acceptât la responsabilité
de la sauvegarde des intérêts de la monarchie
dnns les circonstances actuelles. »,
L'inconvénient, de n'avoir pas de traité
de commerce, ou du moins de convention
commerciale bien déHnie avec les Etats
voisins, la France l'a senti l'année der-
nière, au mois d'août, lorsque subitement
l'Espagne se mit à relever son tarif de
douanes. Elle le disposait en deux colon-
nes, l'une à l'usage des nations auxquelles
elle accorde le traitement de la nation !a
plus favorisée par réciprocité, comme la.
Belgique, la Hollande l'Allemagne, l'Au-
triche-Hongrie l'autre pour l'importation
des marchandées des autres pays avec
lesquels elle fait. des échanges, comme la
France, l'Angleterre, tes Etat~-Uais. En-
tre les deux il y avait, une différence
de droit de 20, de 2~ même de 40 0/0. Nous
n'avons pas besoin de dire quel trouble cet te
hausse subite des d!'oit.s, qui ne frappait
pas à la fois l'industrie de tous les peu-
ples, jeta dans les transactions en inter-
rompant. des opérations commerciales
commencées et en faisant naître de nom-
breux procès. Il n'était pas possible de
ne point chercher à porter remède à cette
situation, et c'est ce qui fit entamer entre
la France et l'Espagne les négociations dont
est sortie la convention soumise en ce
moment à l'approbation des Chambres.
L'Espagne, pour ce qui concerne l'An-
gleterre, espérait obtenir, par la hausse
des droits, le redressement d'une injus-
tice imaginaire- Elle prétend que les An-
'glais ont favorisé les Tics de la France
au détriment des siens, ce qui n'est pas
exact, puisque, pour le même degré d'al-
cool, ils paient le même droit d'entrée. Si
les vins espagnols paient davantage, c'est
qu'ils sont plus alcoolisas. L'Angleterre
laisse au temps le soin de dissiper cette er-
reur, et elle n'a pris pncore aucune mesure
pour répondre à la surélévation des droits
d'entrée qui porte Fur ses marchandises.
Les Etats-Unis ne ba)aneèrent pas; ils ont
aussitôt surtaxé de 2 fr. 50 c. la tonne de
toutes les importations d'Espagne. Nous
n'avons pas voulu entrer dans la guerre
des tarifs, et nous avons eu raison. Ces
guerres ne font que restreindre les échan-
ges, et il est toujours meiileur de s'ex-
pliquer et de se faire des concessions mu-
tueDes.
Qn croit assez généralement que, depuis
le pacte de famille conclu en ~761, il y a
des liens plus étroits de commerce entre
l'Espagne et la France, et que les mar-
chandises des deux pays circulent à leur
frontière ou entre leurs ports avec des
avantages particuliers. Rien n'est moins
exact. Le traité du pacte de famille n'a
jamais reçu d'exécution quant à ce qui
est du commerce, et les événemens de la
Révolution et de l'Empire n'ont cessé de
diminuer le commerce même qui se fai-
sait entre les deux Etats, et qui avait
beaucoup d'importance autrefois. C'est
seulement depuis une vingtaine d'an-
nées que les chemins de fer lui ont
rendu un peu de vie; mais l'Espagne
ne figure encore qu'au septième rang sur
le tableau de nos échanges. Il est certain
que les résultats du commerce seraient
bien plus avantageux pour l'Espagne
comme pour la France si un traité d'une
certaine durée liait leurs intérêts mais
l'Espagne, jusqu'ici, a toujours montré de
la répugnance à s'engager, et, lorsqu'elle
contracte des conventions, c'est une tra-
dition chez elle de les faire aussi courtes
que possible.
Nous vivions avec elle sous le régime
des tarifs généraux, excepté pour cer-
tains articles dont les droits ont été ré-
glés par une convention spéciale en 186H.
En nous frappant tout à coup, l'Espagne
n'a eu sans doute pour but que d'obtenir
de nous que nous l'admettions sans dis-
cussion aux bénéfices concédés aux Etats
avec lesquels nous avons discuté et con-
clu des traités. Cette manière sommaire de
procéderade quoisurprendre. Ala rigueur,
nous pouvons laisser entraver nos échanges
avec l'Espagne qui ne représentent que le
a
trentième ae nou'e commerce exteneur
mais l'Espagne souffrirait si nous eussions
voulu user de représailles, puisque ces mê-
mes échanges représentent chez elle dix fois
davantage. Ce qui lui était le plus péni-
ble, c'était de ne pouvoir faire entrer ses
vins chez nous qu'en payant S fr. par
hectolitre. Mais quel était donc le sort des
nôtres à îeur entrée chez elle? Le vin or-
dinaire avait à payer t30fr. pour une
pièce de 225 litres, et 400 fr. le vin mous-
seux. Aussi ne lui pouvions-nous guère
vendre que 10,000 hectolitres par an, tan-
dis qu'elle nous en vendait 300,000.
Entre le tarif de l'Espagne et le nôtre,
il y a une si forte différence que l'on a
calculé qu'elle ne paie que 3 ou 4 millions
de droits chez nous pour une exportation
de9H ou 100 millions, et que nous en
payons plus de 30 chez elle pour une ex-
portation de 1SO. Néanmoins, pour sortir
des difficultés produites par le rehausse-
ment subit des droits édictés à Madrid
le 27 juillet dernier, la France a con-
senti à négocier sur la base de la
concession réciproque du traitement
de la nation la plus favorisée pour
l'importation, l'exportation, le transit et
la navigation. On aurait voulu profiter de
l'occasion et appliquer dès à présent, pour
la conclusion d'un traite définitif, les sti-
pulations du traité préparé avec l'Italie,
qui va devenir le point de départ de tous
nos nouveaux engagemens d" commerce;
mais l'examen des tarifs respectifs de la
France et de l'Espagne a fait reconnaître
qu'il n'était pas possible de surmonter
aussi vite les obstacles. La convention
signée le 8 décembre dernier à Paris, et
que le Sénat a déjà approuvée, n'est faite
que pour durer deux ans. Dans ce délai
se négociera un traité. S'il n'est pas
conclu en 1880, la convention pourra être
prorogée d'un commun accord.
Quel en est maintenant le caractère?
Elle contient trois genres de clauses. La
première des stipulations établit la fixité
de la convention du 18 juin i86S pour les
articles qui en avaient été l'objet. C'est
quelque chose déjà, pour notre commerce,
que de pouvoir compter que les droits
portés aux tableaux annexés à cette con-
vention ne seront augmentés dans aucun
cas. La seconde a trait au régime des
vins. Nos vins ordinaires entreront en Es-
pagne au droit de 6 fr.l'hectolitre, elles vins
mousseux au droit de 20 fr. Les vins d'Es-
pagne entreront chez nous, jusqu'à 14 de-
grés d'alcoolisation, au droit de 3 fr. oO c.
Comme le vinage est libre en Espagne,
nous verrons les vignerons du Midi nous
demander la liberté pour eux aussi, et il
sera difficile de la leur refuser. La troi-
sième décide un dégrèvement de droits à
l'entrée eif Espagne pour les objets de
bijouterie et de joaillerte en argent, pour I
la bijouterie fausse et pour les ouvrages
eu cuivre eL eu bi'pn~e dores, argentés ou
nickelés.
Aussitôt que le traité conclu entre la
France et l'ItaUe le 6 juillet )877 sera ra-
tifié et mis à exécution, l'Espagne accep-
tera, comme représentant les droits à la
valeur mentionnés dans les tarifs conven-
tionnels actuellement en vigueur, les di-
verses taxes spécifiques nouvelles.
Les importations françaises jouiront
-et ceci n'est pas un point à dédaigner–
du traitement national quant aux droits
d'accise, d'octroi ou de consommation
perçus en Espagoe pour le compte de
1 Etat, des provinces et des communes Les
articles de tous les anciens traites se trou~
vent abrogés, ainsi que l'article 2 ad"
ditionnel au traité du 20 juillet 1814
Ils avaient créé au profit de la marine et
du commerce des deux pays un régime
d'exception pour le cabotage, la pêche, la
vente du poisson. les formalités de douane
et la répression de la contrebande; mais
1 Espagne avait depuis longtemps refusé
de nous en laisser jouir, et elle favorisait
plutôt la contrebande à notre détriment
qu'elle ne la réprimait. Le droit commun
sera désormais l'unique règle appliquée.
Telle est la convention nouvetle Un
orateur du Sénat a eu raison de dire que
c'est l'amorce d'un bon traité, et il faut
espérer qu'avant que le délai de deux ana
se soit écoulé, l'Espagne et la France au-
ront reconnu qu'il est de leur intérêt de
reConcer à d'anciennes méfiances que
rien ne justifie entre elles, et que, par
l'effet d'un traité loyalement débattu.
leurs échanges prendront promptement
assez d'importance pour les satisfaire
lune et l'autre.
L'Espagne nous envoie en quantités
croissantes, depuis douze ou quinze ans'
des céréales, des vins pour coupages sur-
tout, du plomb, des bestiaux, des fruits
des laines, du zinc, de la soie, des huiles'
de la cochenille, des peaux, pour ne citer
que les principaux articles de son im~
portation et dans l'ordre même de l'im-
portance qu'ils ont prise; nous lui ven-
dons principalement, de notre côté, en
suivant le même ordi-je, des tissus de
lame, des tissus de soie, des chevaux et
des mulets, de la mercerie, des ouvrages
en métaux des laines, parfois du blé, du
coton, des bois, des peaux, du bétail, du
fer, des Sis, de l'orfèvrerie, du papier
des peaux préparées, des tissus de coton
et enfin le peu de vin qu'on a vu. Ce sont
les derniers articles de cette liste qui au-
ront le plus à gagner aux stipulations de
la convention qui va bientôt entrer en
vigueur.
PAUL BoiTEAU.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
n~ P~~ deioiconcer.
nant. l'état de siége a été déposé aujourd'hui
et la discussion, sur Ja demande dé M. le
président du conseil, a été nxee à jeudi saM
opposition C~t le resuitat de ia~eance qui
a et6 extrômement courte, car elle n'a pas
duré une demi.heure, et sans importance'
car le seu projet qui vint à l'ordre du joS
S~ tirage au sort des avait
trait à deux tUres du Code rural dont I.s~
~u~Snd~
se réunira lundi, » 1,
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députes):
a A la un de la séance d'hier, M. Cheruin
avait promis d'apporter des ar~umeas nou
veaux pour combattre le projette rachat d~
hgnes secondaires et des chemins d'intérêt
local duSud~puest, et soutenir l'ajournemeS
Quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse. le projet'
selon lui, engage la grande question du ré-
gime général des chemins de fer. L'article ~f
tiécide le rachat de diverses ligues c'est ou
une injustice en leur faveur, ou le point df,
départ d'un rachat universel, et alors il est
interdit à la Chambre sans y avoir réfléchi plus mûrement. Quanta à
lui, M. Cherpin ae se considère pas comme
éclairé, ce qui ne l'empêche pas de parler
très clairement des conséquences probables
de la résolution proposée, et de donner d'ex-
cellentes raisons pour que la décision ne soit
prise que lorsque les plans généraux de M dû
Freycinet auront été examinés, ce qui immi
que au moins six mois d'ajourcement. Il
Au contraire, au contraire i M. Cherpin
se trompe; c'est M. Laroche-Joubert ouf le
lui dit. La décision générale ne sera bonne à
prendre que lorsqu'on aura d'abord fait l'ex-
perience du rachat des Charente La Cham
bre ne peut donc pas se dispenser de voter
ce rachat. M. Laroche-Joubert était jaloux
des laurifM de M. Ganivet, et il a même tenu
à parler autant que lui, ce qui peu à peu a
replonge au moins les trois quarts de laques
iioLt d.na l'obscurité. Mais M. Rouher allait
révpitier les esprits et ranimer l'attention
M. Rouhernes'arre'epasauxlimites'du
projet qui se débat; il peut dès aujourd'hui
dire ce qu'il pense du plan complet de M de
Freycmet. H l'approuve en principe, mais à
condition que le temps se charge de l'exécu-
tion, et qu'on n'obtige pas la France à s'en
acquitter en dix.ans. Le programme est beau.
mais les voies et moyens lui manqueraient ou
coûteraient trop cher aux budgets, si l'Et&t
marchait trop vite.
D No s'agit-il que du projet actuel de ra-
chat de 2,618 kilomètres, quelle Nécessite y
avait-il de le préparer, de le déposer? L'a-
mendement ADain-Targé, l'année dernière.
n'était pas une loi, c'était un amendement
qu'on renvoyait à l'examen d'une commit
sion. et qui n'a jamais été rapporté. Les
conventions de rachat n'ont nullement été
réclamées par les pouvoirs publies, et on les
<878.
NMMC:!E i~MS
im-. 'r
.CM S'ABOIE'
en86lgique,enUa'ie.
dans !e Luxembourg, en Turqute,
t& suisse, ep Syriet en Roumanie et dans to<
régences du Ma~oc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon
XtMtoats-poste. soit internattonaux, soit tfancatt
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
etdaBgtoustesautrespays,
't~l'eMoi d'une TaJeurpaya6le&PM-t)t.
.w.
Les simonces sont reçues
chM Sn!ï. ~~Mehey, t.iaMte tt G',
)!t,pIaced9laBourse, Bou~e,
*i &n bureau daJt~!MMWA<.)
eUMdoiTenttou~oTtTs atreaRTMea par !a t~d~cHot. r
m..
ËDITtON BE PARIS
r, POLH'!Q!JES ET LITTËRAtRES
;t')..U .)-M~ .'
0~ S'ABOIE
rae des Prëtres-Saint-Germain-l'Auxerrois, i7.
)PBKXmE~'AB<&a!KE!aEMTf:
Un an. Six mois. Trois mouh
DépMtemens. 80 fr. <0 fr. 20 fr.
Pajis. 72 h. 36 &. tSfr.
Les àbonnemens partent des l" et i6 d1- TchacjTiemots.
~uf~, M nmméfo. MeeM.
~~jUM'ttBBteno, nm nmm~fe « MM.
In ~ond
&Wmt. MeMzy, m<~r
-t~Stf~n
A BrnxeUes, & FO/~M ~e ?«S~
MiotJiéqnes dea Kares de chemins de fer beltfes.
A. Valparaiso [Chili), chez M. Orestes L. Tomero.
~c- pAMS
SAMEDI 9 AtARS
Nous nous sommes trompés hier en
donnant les vingt-neuf articles publiés
par la ~~MMC~même du traité conclu entre la Russie
et la Porte ce n'était ()u'un résumé,
une analyse de ce texte que le ré-
dacteur a eu probablement sous les
yeux et qu'il a suivi paragraphe par
paragraphe. Le document de la .&<
MMe~c ~K~ peut donc être consi-
aéré sinon comme authentique au
moins comme exact. Quant au traité
officiel il sera probablement com-
muniqué à l'Europe dans quelques jours,
et peut-être le 30 mars anniversaire
.du traité de 18a6. Ceux qui connais-
sent la dévotion des Russes aux an-
niversaires comptent beaucoup sur cette
date mais il ne faut pas oublier
que l'instrument de paix doit encore être
apporté de San-Stefano à Sàmt-Péters
bourg par le général IgnatiefT alors seu-
lement le czar pourra le ratifier et lui
donner par là un caractère définitif.
Définitif est-il le mot juste? Nous nous
sommes habitués à l'idée que les conven-
tions arrêtées entre la Russie et la Porte
.devraient être soumises aux puissances
dans le futur Congrès. Une dépêche
adressée de Vienne.au journal ~m~M
exprime sur ce point un doute assez
significatif « Bien que l'on continue,
dit la dépêche, à nier dans nos cer-
? cles officieux qu'il existe une al-
Hance entre la Russie et la Turquie, on y
o manifeste néanmoins une certaine in-
') quiétude. On semble appréhender que
B ces deux puissances ne se soient enga-
n gées à maintenir les clauses du traité
M de San-Stefano, quelles que puissent
» être les décisions du Congrès. » Voilà
qui est peu respectueux pour le Congrès,
c'est-à-dire pour l'Europe, et il est à
croire que les termes de cette dépêche
jsont excessifs ce n'est pas dans la forme
-qu'il faut chercher la vérité, mais dans le
fond, Le correspondant viennois du ~M%
du y~.jM, mais il donne plus de détails
et H explique la situation d'une manière
-plus complète.
Le général Ignatieff, âpres avoir signé
et fait signer par le plénipotentiaire turc
les conditions de la paix, est venu à Gou-
stantinople jouir de son triomphe et se
..montrer à ses anciennes connaissances.
Bientôt après, il est retourné à San-Ste-
fano, ramenant avec lui Sat'vet Pacha,
'sous prétexte de régler quelques ques-
tions subsidiai"es avant de partir pour
Saint-Pétersbourg. Tout n'était-il donc
-pas terminé entre la Russie et la Porte,
.entre le vainqueur et le vaincu ? Non,
'sans doute. Si l'on étMdie l'histoire des
rapports entre la Russie et la Turquie,
on verra que la Russie à toujours pro-
cédé à l'égard de son voisin du Sud de
d~ux manières par la guerre, puis par
des traités d'alliance où le Sultan devenait
l'ami et le protégé du czar. Les deux sys-
tèmes, alternant l'un avec l'autre, ont éga-
lement bien servi les intérêts rosses. S'il
y a à Moscou des comités panslavistes
qui poussent à la destruction de l'empire 'e
ottoman par le glaive et par la con-
quête, ailleurs, dans des~ sphères plus
froides, dans les cercles diptomatiques,
on' se demande s'il ne serait pas plus
habile de s'emparer peu à peu de la Tur-
quie, sous une forme douce et comme par
in fitt ration, et s'il ne serait pas prudent de
veilter à l'entretiend'un héritage aussi pré-
.cieux jusqu'au jour où on pourra le recueil-
lir a son profit. Les Tousses sont des héros
jsur le champ de bataille, mais personne
n'ignore qu'ils ne sont pas moins dange-
reux par leurs gr&ces insinuantes en
temps de paix que par leur briliant cou-
rage en temps de guerre, et envers la)
t'.M'te ils usent successivement de tous
leurs avantages, et en abusent. Quelque
extraordinaire que paraisse un traite de
bonne amitié et d'alliance intime cuire la I
TurquieetlaRussie après la guen'equ'eHes
viennent de se faire, rien eu réai'te
ne serait plus conforme aux t!'adi!ions
des deux pays, et peut-être à leurs in-
térêts. Les circonstances sont même, au-
jourd'hui particulièrement favorables
à'cette solution. La Russie peut dire,
a la Porte Je vous ai fait beau-
coup de mal, mais les amis sur lesquels
Tous comptiez sont-iis venus à votre aidé,
vous ont-ils protégée dans cette triste
aventure Non seulement ils ne vous ont
Sonné aucun secours matériel, mais ils
vous ont moralement reniée. QueHc con-
ilaoce pouvez-vous désormais avoir en
eux?Yous avez pourtant besoin de se-
coura, et peut-être en ce moment plus
que jamais. N.OH3 ne. vouloQ,?pa. votre j
mort immédiate: nous vous aiderons a~
-vivre ou à vivoter, si vous voulez bien )
vous y prêter..
Un politique, et surtout en diplomatie, j
il ne faut pas avoir de rancune. La philo-
sophie fataliste des Orientaux les dispose <
tout naturellement à s'accommoder aux
aéoMaitésdu jour qui passe. Ils ont. de c
plua, un respect instinctif pour la force, et' )
~s viennent d'éprouver terribif.ment celle
delà Russie. En6n, on a l'oreille fine
Constantinople; on entend fort bien
(;& qui se dit ea Europe et il se
dit d'eirangcs choses de certains ~n-
dtoits. L'idée du démembrement de ]
l'empire oitoman, bien qu'elle se pré-
sente encore sous des formes ~hésitantes s
et modestes, gagne chaque jour du ter-
rain. L'Angleterre est vivement solli-
citée de prendre l'Egypte l'Autriche
de prendre autre chose, l'Italie autre
chose encore. Si tout le monde pre-
nait, on semble croire que tout le
monde serait content, ce qui est douteux,
car il est des meubles très encombrans
et des mets qu'il est très difficile de s'as-
similer. Mais enfin, il souffle sur la Tur
quie un vent de démembrement et de
partage qui, pour être encore léger,
n'en est pas moins fort menaçant. Si
l'appétit vient en mangeant, il n'est pas
aussi vrai de dire qu'après avoir perdu
un membre ou deux on désire en perdre
un troisième et être dévoré en entier. La
fable du renard malade dont les mouches
suçaient le sang trouve ici son applica-
tion naturelle le hérisson proposait au
renard de percer les mouches de ses pi-
quans et de l'en débarra~er. –Du tout,
répondit l'animal subtil ces mouches
sont rassasiées et repues; à leur place il
en viendraitd'autres qui seraient à jeun.–
La Russie est repue ou peu s'en faut, elle
a ce qu'elle désirait, elle est satisfaite.
Mais ce n'est pas une raison pour qu'elle
souhaite de voir les autres se rassasier à
leur tour sur ce qui reste de l'empire otto-
man. Ce reste, elle se le réserve pour le
temps où elle aura terminé sa digestion.
Où serait pour elle l'avantage de s'être
agrandie si, autour d'elle, chacun s'a-
grandissait dans la même proportion?
L'Autriche, la Grèce, la Roumanie et la
Serbie elles-mêmes deviendraient bien-
tôt une digue ou un empêchement pour
la Russie. On voit donc que l'alliance
turco-russe, si invraisemblable au pre-
mier abord, peut non seulement être
conclue, mais l'être en toute sincérité
et a l'avantage des deux contractans. Cela,
sans doute, est très original, mais la vie
de ce monde est la plus merveilleuse des
lanternes magiques; tout arrive; il faut
tout voir, tout prévoir s'il est possible,
tout comprendre et ne s'étonner de rien.
Le général Ignatieff, qui est redevenu
le héros du jour, est particulièrement pro-
pre à ménager une alliance entre la Rus-
sie et la Turquie. C'est sa politique à lui.
Quoique général, il est diplomate avant
tout, et il n'a pas moins de confiance dans
les ressources de sou esprit que dans le gé-
niestratégiquedesGourkooudesSkobeIefï'.
Pendant son long séjour comme ambassa-
deur à Constantinople, il s'est appliqué à
entrer fort avant dans les bonnes grâces
des hommes d'Etat ottomans, et ses efforts
n'ont pas été sans succès. On sait qu'il
avait acquis un grand empire sur l'infor-
tuné Sultan Abdul-Aziz, auquel il avait
même fini par faire accepter l'idée d'une
garde russe de S0,000 hommes. Le Sultan
craignait pour sa sûreté, et il avait
de bonnes raisons pour cela. Con-
stantinople l'effrayait, l'isolement du sé-
rail ne le rassurait pas. Il n'est pas im-
possible qu'une situation encore plus
grave inspire au Sultan actuel des crain-
tes à peu près analogues, et ces craintes, ie
général IgnaUeff a toujours été habile à les
faire naître et à les développer avant d'of-
frir le préservatif. Les motifs d'inquiétude
ne manquent pas aujourd'hui quoique
chancelant, le trône du Sultan n'est pas
sans tenter plusieurs prétendans la Con-
stitution donnée, puis retirée, a laissé
derrière elle des élémens d'opposition;
l'effervescence des vieux musulmans en
présence des résultats de la guerre est ex-
trême. On conçoit que le général Ignatieff
trouve dans de telles circonstances un
champ d'intrigues très conforme à ses heu-
reuses facultés, et qu'il y poursuive sa po-
litique favorite d'alliance entre la Russie
protectrice et la Porte protégée et un
peu sujette. Accompagné à San-Ste-
fano par ëafvet Pacha, il doit l'être à
Saint-Pétersbourg par Réouf Pacha, mi-
msLre de la guerre. Pourquoi la compa-
gnie d'un si grand personnage, sinon pour
terminer a Saint-Pétersbourg ce qu'on
aurait commencé a San-Stefano ? Nous
ne donnons tout cela. que comme des hy-
pothèses, mais non pas cependant comme
des hypothèses enl'airetsans bases sérieu-
ses. Il y a dans cet aperçu tout un côté de
la question, un peu obscur jusqu'ici, mais
qui se dégage et s'éclaire de plus en plus. j
L'avenir; même le plus prochain, est
inconnu. Peut-êlrc les germes que l'on
sème en ce moment seront-ils étouffés;
mais il importait de les signaler pour le
cas où ils se développeraient, et où nous
verrions au Congrès la Turquie, menacée
.l'un démembrement complet, se pré-
senter sous le protectorat de la Russie.
~Ke'A.Kf.
€tM!f'~ ie 8 i' 9 Ks.M6
;e<9/
Comptant.<3S. '?45'i.M
FiBoom- -!43S. MS2i2 ni 2
4t,~6'0'
Compta.at)0326.<û3d0. -Ht
~e.e
Go!NptMtt:l.
PNITB MUBSS DO SOtR.
Emprunt 5 0/0. i)n{r..}S.M)'2.
30/0. 74fp.:i5.S71/2.
R~yptiennes 6 0/0.. t30 fr.. tSt fr. 8?, ~Hl fr. 25.
Rxtér" espagnole.. <3i/a.
Intérieure. l2i/.}.
TO~tapMe privée.
Service télégraphique de l'agence Ha va~.
ConstaDtinopie, !e 8 mars, soir.
On assure qu'après .sa visite au Sultan et un
Séjour de trois jours à Constantinople. !e grand-
duc Nicolas retournera à Saint-Pétersbourg.
Le prince Hassan est arrive.'
Quetques fonctionnaires ottomans ont été en-
voyés à Odessa pour veiller au rapatriement des
) prisonniers turcs.
Mehemet Pacha a été nommé chef de l'état-
major gêné rat.
Osman-Nourri Pacha a été nommé comman-
i dant des forces ottomanes en Crète.
Le Sultan a demandé que le grand-duc Nicolas
lui fit sa visite sans la nombreuse escorte d'oui-
ciers et de cosaques que le généra! en chef mos-
covite était dans l'intention d'amener.
La Porte a adressé aux puissances une Note
dans laquelle eUe leur demande d'exercer une
pression sur la Grèce pour empecht'r cette puis-
sance de favoriser et d'alimenter 1 insurrection
en Thessalie, en Epire et en Crète.
Suleiman Pacha arrivera aujourd'hui à Con-
stantinople pour être jugé par un conseil de
guerre.
Mahmoud-Nedim Pacha, qui avait été exitë.
vient d'être autorisé a rentrer a Constantinopte.
Si la démarche de la Porte auprès des puis-
s~noes. relati\ementà taGrécej reste sans effet,
un corps expéditionnaire sera envoyé en Thes-
salie et en Epire. Il sera appuyé par l'escadre
cuirassée, sous le commandement d'Hobart Pacha.
Des troupes ont été déjà envoyées en Crète.
Londres, le 9 mars.
On télégraphie au y
Berlin. le 8.–Un télégramme adressa de Vienne
a la ~<:
zegovine par l'Autriche, elqu'ettosc dispose a
appuyer la Turquie dans sa résistance armée
contre l'Autriche.
Vienne, le 8. Toutes les puissances ont ac-
cepté la réunion du Congrès à Berlin. Toutefois,
la France a exprimé le désir que la discussion
dans le Congres ne portât que sur la quesnon
d'Orient.
Toutes les puissances sont prêtes a accepter
une date quelconque de réunion. La question
est main tenant celle-ci: La Russie acceptera-
t-elle la date de la un du mois qui lui a été pro-
posée ? Quand la réponse de la Russie sera arri-
vée. la date détiniUve sera fixée et le cabinet de
Berlin adressera aux puissances des invitations
formelles.
Corfou, le 8. Les Turcs ont chassé les in-
surgés de Ghiask, de Lyocarsion et de Chalcibei.
D'après. un télégramme do Constantinople
adressé au Da~y :?M~)'~)A. la Gréoo est accusée
de favoriser l'insurrection en Thessalie, en Epiro
et en Crète, en lui donnant une assistance maté-
rielle. L'Angleterre et la France s'efforcent de
persuader au roi de taire cesser le mouvement
insurrectionnel, lui promettant de présenter au
Congrès les demandes légitimes de la Grèce.
S'il faut en croire un télégramme do Saint-Pé-
tersbourg, la Russie accepte volontiers la propo-
sition de faire voter les populations sur la ques-
tion des frontières de la Bulgarie.
On télégraphie de Vienne au jT~MM qu'on s'at-
tend a ce que le crédit demandé soit voté par la
Délégation de Hongrie et pa.r colle d'Autriche
mais, pour cette dernière, ce ne sera pas sans
difnculté.
Londres,le9niars.
Le MMM publie le télégramme suivant
« San-Stefano, le 6 mars. Le général IgnatiRfT
n'ira à Saint-Pétersbourg qu'après ia ratification
définitive du traité par ie Sultan. Le détai pour
l'évacuation par les troupes russes du territoire
qu'eues occupent ne commencera à courir qu'a-
près la signature finale du traité qui sortira de la
Conférence. »
Londres, le 9 mars.
Un conseil spécial des ministres siège actuel-
lement à la résidence officielle de lord Bea-
constield.
Vienne, le 9 mars.
Toutes les puissances, y compris l'Angleterre,
ont fait savoir au gouvernement austro-hongrois
qu'etles acceptaient en principe la réunion d'un
Congrès & Bertin.
Rien n'est encore décidé quant à la date à la-
quelle cette réunion tMira lieu.
La Russie ne devant pas être prête à y pren-
dre part avant que les préliminaires de paix
aient été ramilles a Const&ntinoplc et a Saint-Pé-
tersbourg, et vu la nécessité de déterminer ies
questions qui devront être soumises a ia discus-
sion, on est généralement convaincu que le Con-
gres ne se réunira pas avant le mois d'avril.
On confirme que le prince LobanoCf-Rostonsky,
adjoint du ministre de l'intérieur, ancien minis-
tre de la Russie a Constantinople, accompagnera
le prince Gortchakofï à Berlin.
Vienne, le 9 mars.
Suivant une communication adressée do Lon-
dres à la C
rection des affaires étrangères d'Angleterre, a.u
cas ou les différends actuels entre l'Angleterre
et la Russie dégénéreraient en action belliqueuse
de la part de l'Angleterre, perspective inévitable,
vu lo refus obstine de la Russie de soumettre &
la révision et à la sanction de l'Europe les arran-
gemens avec la Turquie. « Ce changement, ajoute
fë correspondant londonien de la. t'euUte vien-
noise. pourrait peut-être bien avoir lieu avant la
réunion du Congres, et. selon toute probabitité,
ce sera lord Lyons qui remplacera le comte.
Derby. n
La C
Holban est parti pour Rom'~ chargé par le prince
Chartes déporter a.u roi d'Italie la grand'croix
de l'Ordre de l'Htoilo de Roumanie.
Semlin,Ie9mars.
M. Ristitch a. déclaré que les correspondances
concernant un changement de poUdque de la
Serbie étaient, apocryphes. Il a ajouté que !d Ser-
bie maintiendrait son étroite amitié avec la Rus-
sie pour achever de remplir sa. mission.
Le colonel Leschjanin arrivera mercredi à Bel-
grade. où il apporte le traité de paix.
La paix et lindépondancc de la Serbie seront
proelaméesjeudi.
Une députation est arrivée de Pirot pour pré-
senter au prince MHan une Adresse de soumis-
sion.
Bucharest, te 8 mars, soir.
La navigation est en pleine activité depuis Or-
sova jusqu'à Turnu-Magurclie.
Les Turcs ont commencé à évacuer l'ilôt d'A-
dakale la garnison a du traverser le territoire
serbe.
UuclMrest,Ie8"ma.rs,soir.
Le colonel Leschjani;i a tétégraphié a.u prince
Mitan que le tj'aité de paix signé à Sao-Stefano
donne a la Serbie tout le territou'c comp!"?. entt'e
Krupetz, Ak-Pa!ankn, Radisevka, Stemtxa. Mc-
drestina, VtasidUxa. Lescovatx, Pritchevatx. (.0-
lemseio, Tonotnitx~. Pra-titza, Novoscto. Mitro-
vitza sur lUbar. Cocarnik et Novi-Bazar m.<(m'à
Raska.
Bucharest,le8mars.soir.
11 est absolument inexact que la Roumanie ait
demandé la Dobrutschà, les îles de l'embou-
chure du Danube, WIddin et une indemnité de
250 millions.
La Roumanie ne songe pas & agrandir le terri-
toire qu'elle tient du traité de Paris, et elle est
catégoriquement décidée à ne pas le laisser dimi-
nuer.
Eome,Ie9mars.
On dit qu'à 1~. suite du vote d'hier, nommant
M. Cairo!i président de la Chambre des Beautés,
le ministère a offert sa d(''mission'au roi, qui s'est
réservé de orendre nne détermination.
La Chambre a procédé à la nomination de ses
vicû-pt~sidens, de ses ~ecreKm'GS ft, fhi.~es
questeurs.
Aucun candid&t pour iavicc-pi'usidcuce n'ayant
obionu ta inajorit'~ vouhio, un nouYeau tour do
scrutinsnrainëcessMf'
M~f. SoiidaH et. Dd: Giudice ont A!.);
?t!~f. Manfrm et Peblasio ont ('-t6 6tu.-i ques-
teurs.
I.es scrutins de baHottage auront iieu dcm:un.
AMtrtche-Monj~fte.
Aujourd'hui, le gouvernement a soumis aux
deux Délégations les projets relatifs a l'approba-
tion des dépenses communes pour le deuxième
trimestre, aux crédits supplémentaires pour les
ministères des afT ires étra'~éres et de la guerre,
au crédit extraordinaire do 6 misions de Rotins.
et a la subvention pour tes réfugiés bo.sn'aques
et herxégoviniens. Les projets de lois ont été ren-
voyés aux commissions.
M. le comte Andrassy, auquel on avait de-
mandé en séanco publique de faire des déclara-
tions touchant le but du crédit, a exprimé le dé-
sir de discuter cette question dans les sous-com-
missions. vu qu'il ne s'agit pas seulement des
affaires de l'Autriche, mais aussi de celles de
l'Europe, et que le Congres va avoir lieu trcs
prochainement.
Dans son expose de la situation politique, le
compte ~ndrassy rappelle la demande dû crédit.
eiMaordmaire qui a été présentée et ajoute
'«La situation politique est dominée actuelle-
ment par deux événemens la signature des
préliminaires de paix et ht perspective d'un
Congrès appelé a fixer d'une manière défi-
nitive les résultats de la guerre. Je ne veux
pas me livrer a une analyse détaillée des
préliminaires do paix qui ne sont pas con-
nus d'une fa';on authentique. Cela serait. du
reste, inopportun avant, la réunion du Con-
tres dont jo ne voudrais pas rendre la réali-
sation difficile. I) est tout naturel que, dans les
arranpemens conclus pendant la campagne, on
ait fait passer les intérêts militaires avant
les intérêts politiques, et il est impossible que
tes intérêts de l'Europe et ceux do quelques
Etats en particulier n'aient pas souffert de cette
situation. Il en est surtout ainsi dans le cas où
Le ministre fait remarquer que l'opinion pu-
blique passe d'un extrême a l'autre.
« La situation générale, dit-il, se présentera
probablement sous un jour moins inquiétant.
La Russie a déclaré a plusieurs reprises qu'elle
ne tirait pas l'épée dans un but égoïste. mais
en vue de l'amélioration du sort des chrétiens
d'Orient. Nous devons exiger que les résultats
de la guerre soient ainsi limités, que ni nos inté-
rêts ni ceux de l'Europe ne soient lésés, et que le
résultat de la conclusion do la paix soit une so-
lution aussi satisfaisante que possible, et non
pas une modification de la puissance relative des
Eta.ts.;
La tilche de la Conférence consistera à mettre
le résultat réel des opérations militaires en har-
monie avec cette manière de voir, et cela. dans
l'intérêt de la Russie comme dans l'intérêt de
l'Europe.
La Russie a entrepris une tâche difficile. Si
les arrangemens conclus au quartier général
russe étaient mis en vigueur de la façon Ûxée
par les contractans, il faudrait se demander, pour
une moitié de la Turquie, quel serait le sort
tait à l'autre moitié de ce pays. à. quelles pro-
po. fions on devrait réduire la Turquie pour qu'elle
put continuer d'exister, comment on pourrait
assurer aussi aux autres chrétiens de l'Orient
l'amélioration de situation accordée à ceux d'une
partie de la Turquie, et en quoi devraient con-
sister les garanties de l'accomplissement des ré-
formes dans l'autre partie.
.r~
uua uuucuncs énormes no peuvent. être sur-
montées que par une cntenta de l'Europe. Il est
complètement impossible qu'une seule puissance
accomplisse cette tâche sans l'appui des autres
ou contre leur gré. L'Etat qui aurait la prétention
de r.'gte" ces questions suivant ses propres ins-
pirations aurait besoin de pouvoir compter, en
iace dj reste de l'Europe, sur une coalition qui,
à l'heure qu'il est. n'existe pas.
& H n'est pas de t'intérêt spécial de la Russie
d'avoir fait des sacrifices pour des choses qui ne
portent pas en elles-mêmes une garantie de
stabilité, et auxquelles l'Europe soit obligée
de refuser sa sanction; il est donc permis
d'espérer que les délibérations des puissances
conduiront & une entente. Le gouvernement se
rendra au Congrès avec la mission de maintenir
la paix et avec la ferme résolution de défendre
énertriquement les intérêts austro-hongrois, ainsi
que les intérêts de l'Europe.
c D'un autre cûléi cependant, le gouverrement
d'un pays aussi sérieusement intéressé dans les
événemens ne saurait baser ses ca)cu)s sur de
simples espérances. Nous avions réservé notre
action pour le moment où la paix serait conclue,
action pour laquelle il fallait concentrer toutes
les forces de la monarchie. Le gouvernement
s'adresse à la représentation nationale, avec le
sentiment du devoir qui lui commande de garan-
tir jes Intérêts de l'empire contre toute surprise,
et de ne pas compter simplement sur des argu-
mens politiques en un moment où toutes les
puissances intéressées dans la question apparais-
sent armées de toutes pièces. Nous n'avons pas
l'intention de mobiliser, nous ne demandons que
les moyens de prendre les mesures nécessaires en
cas d événement. !1 n'y a )à aucune pen-
sée hostile contre telle ou telle puissance, ni au-
cune vame démonstration, mais uniquement une
mesure de précaution contre n'importe queue
éventualité, et une affirmation de la tâche, sou-
vent constatée, du gouvernement, do défendre les
intérêts de l'Europe de concert avec l'Europe, et
les intérêts austro-hongrois en particulier, à ses
propres risques et périls. Ce n'est pas un vote de
connancs que réclame le gouvernement, ni un
crédit pour le ministère actuei, mais un crédit
pour n'importe que! ministère dont les Déléga-
tions attendraient qu'il acceptât la responsabilité
de la sauvegarde des intérêts de la monarchie
dnns les circonstances actuelles. »,
L'inconvénient, de n'avoir pas de traité
de commerce, ou du moins de convention
commerciale bien déHnie avec les Etats
voisins, la France l'a senti l'année der-
nière, au mois d'août, lorsque subitement
l'Espagne se mit à relever son tarif de
douanes. Elle le disposait en deux colon-
nes, l'une à l'usage des nations auxquelles
elle accorde le traitement de la nation !a
plus favorisée par réciprocité, comme la.
Belgique, la Hollande l'Allemagne, l'Au-
triche-Hongrie l'autre pour l'importation
des marchandées des autres pays avec
lesquels elle fait. des échanges, comme la
France, l'Angleterre, tes Etat~-Uais. En-
tre les deux il y avait, une différence
de droit de 20, de 2~ même de 40 0/0. Nous
n'avons pas besoin de dire quel trouble cet te
hausse subite des d!'oit.s, qui ne frappait
pas à la fois l'industrie de tous les peu-
ples, jeta dans les transactions en inter-
rompant. des opérations commerciales
commencées et en faisant naître de nom-
breux procès. Il n'était pas possible de
ne point chercher à porter remède à cette
situation, et c'est ce qui fit entamer entre
la France et l'Espagne les négociations dont
est sortie la convention soumise en ce
moment à l'approbation des Chambres.
L'Espagne, pour ce qui concerne l'An-
gleterre, espérait obtenir, par la hausse
des droits, le redressement d'une injus-
tice imaginaire- Elle prétend que les An-
'glais ont favorisé les Tics de la France
au détriment des siens, ce qui n'est pas
exact, puisque, pour le même degré d'al-
cool, ils paient le même droit d'entrée. Si
les vins espagnols paient davantage, c'est
qu'ils sont plus alcoolisas. L'Angleterre
laisse au temps le soin de dissiper cette er-
reur, et elle n'a pris pncore aucune mesure
pour répondre à la surélévation des droits
d'entrée qui porte Fur ses marchandises.
Les Etats-Unis ne ba)aneèrent pas; ils ont
aussitôt surtaxé de 2 fr. 50 c. la tonne de
toutes les importations d'Espagne. Nous
n'avons pas voulu entrer dans la guerre
des tarifs, et nous avons eu raison. Ces
guerres ne font que restreindre les échan-
ges, et il est toujours meiileur de s'ex-
pliquer et de se faire des concessions mu-
tueDes.
Qn croit assez généralement que, depuis
le pacte de famille conclu en ~761, il y a
des liens plus étroits de commerce entre
l'Espagne et la France, et que les mar-
chandises des deux pays circulent à leur
frontière ou entre leurs ports avec des
avantages particuliers. Rien n'est moins
exact. Le traité du pacte de famille n'a
jamais reçu d'exécution quant à ce qui
est du commerce, et les événemens de la
Révolution et de l'Empire n'ont cessé de
diminuer le commerce même qui se fai-
sait entre les deux Etats, et qui avait
beaucoup d'importance autrefois. C'est
seulement depuis une vingtaine d'an-
nées que les chemins de fer lui ont
rendu un peu de vie; mais l'Espagne
ne figure encore qu'au septième rang sur
le tableau de nos échanges. Il est certain
que les résultats du commerce seraient
bien plus avantageux pour l'Espagne
comme pour la France si un traité d'une
certaine durée liait leurs intérêts mais
l'Espagne, jusqu'ici, a toujours montré de
la répugnance à s'engager, et, lorsqu'elle
contracte des conventions, c'est une tra-
dition chez elle de les faire aussi courtes
que possible.
Nous vivions avec elle sous le régime
des tarifs généraux, excepté pour cer-
tains articles dont les droits ont été ré-
glés par une convention spéciale en 186H.
En nous frappant tout à coup, l'Espagne
n'a eu sans doute pour but que d'obtenir
de nous que nous l'admettions sans dis-
cussion aux bénéfices concédés aux Etats
avec lesquels nous avons discuté et con-
clu des traités. Cette manière sommaire de
procéderade quoisurprendre. Ala rigueur,
nous pouvons laisser entraver nos échanges
avec l'Espagne qui ne représentent que le
a
trentième ae nou'e commerce exteneur
mais l'Espagne souffrirait si nous eussions
voulu user de représailles, puisque ces mê-
mes échanges représentent chez elle dix fois
davantage. Ce qui lui était le plus péni-
ble, c'était de ne pouvoir faire entrer ses
vins chez nous qu'en payant S fr. par
hectolitre. Mais quel était donc le sort des
nôtres à îeur entrée chez elle? Le vin or-
dinaire avait à payer t30fr. pour une
pièce de 225 litres, et 400 fr. le vin mous-
seux. Aussi ne lui pouvions-nous guère
vendre que 10,000 hectolitres par an, tan-
dis qu'elle nous en vendait 300,000.
Entre le tarif de l'Espagne et le nôtre,
il y a une si forte différence que l'on a
calculé qu'elle ne paie que 3 ou 4 millions
de droits chez nous pour une exportation
de9H ou 100 millions, et que nous en
payons plus de 30 chez elle pour une ex-
portation de 1SO. Néanmoins, pour sortir
des difficultés produites par le rehausse-
ment subit des droits édictés à Madrid
le 27 juillet dernier, la France a con-
senti à négocier sur la base de la
concession réciproque du traitement
de la nation la plus favorisée pour
l'importation, l'exportation, le transit et
la navigation. On aurait voulu profiter de
l'occasion et appliquer dès à présent, pour
la conclusion d'un traite définitif, les sti-
pulations du traité préparé avec l'Italie,
qui va devenir le point de départ de tous
nos nouveaux engagemens d" commerce;
mais l'examen des tarifs respectifs de la
France et de l'Espagne a fait reconnaître
qu'il n'était pas possible de surmonter
aussi vite les obstacles. La convention
signée le 8 décembre dernier à Paris, et
que le Sénat a déjà approuvée, n'est faite
que pour durer deux ans. Dans ce délai
se négociera un traité. S'il n'est pas
conclu en 1880, la convention pourra être
prorogée d'un commun accord.
Quel en est maintenant le caractère?
Elle contient trois genres de clauses. La
première des stipulations établit la fixité
de la convention du 18 juin i86S pour les
articles qui en avaient été l'objet. C'est
quelque chose déjà, pour notre commerce,
que de pouvoir compter que les droits
portés aux tableaux annexés à cette con-
vention ne seront augmentés dans aucun
cas. La seconde a trait au régime des
vins. Nos vins ordinaires entreront en Es-
pagne au droit de 6 fr.l'hectolitre, elles vins
mousseux au droit de 20 fr. Les vins d'Es-
pagne entreront chez nous, jusqu'à 14 de-
grés d'alcoolisation, au droit de 3 fr. oO c.
Comme le vinage est libre en Espagne,
nous verrons les vignerons du Midi nous
demander la liberté pour eux aussi, et il
sera difficile de la leur refuser. La troi-
sième décide un dégrèvement de droits à
l'entrée eif Espagne pour les objets de
bijouterie et de joaillerte en argent, pour I
la bijouterie fausse et pour les ouvrages
eu cuivre eL eu bi'pn~e dores, argentés ou
nickelés.
Aussitôt que le traité conclu entre la
France et l'ItaUe le 6 juillet )877 sera ra-
tifié et mis à exécution, l'Espagne accep-
tera, comme représentant les droits à la
valeur mentionnés dans les tarifs conven-
tionnels actuellement en vigueur, les di-
verses taxes spécifiques nouvelles.
Les importations françaises jouiront
-et ceci n'est pas un point à dédaigner–
du traitement national quant aux droits
d'accise, d'octroi ou de consommation
perçus en Espagoe pour le compte de
1 Etat, des provinces et des communes Les
articles de tous les anciens traites se trou~
vent abrogés, ainsi que l'article 2 ad"
ditionnel au traité du 20 juillet 1814
Ils avaient créé au profit de la marine et
du commerce des deux pays un régime
d'exception pour le cabotage, la pêche, la
vente du poisson. les formalités de douane
et la répression de la contrebande; mais
1 Espagne avait depuis longtemps refusé
de nous en laisser jouir, et elle favorisait
plutôt la contrebande à notre détriment
qu'elle ne la réprimait. Le droit commun
sera désormais l'unique règle appliquée.
Telle est la convention nouvetle Un
orateur du Sénat a eu raison de dire que
c'est l'amorce d'un bon traité, et il faut
espérer qu'avant que le délai de deux ana
se soit écoulé, l'Espagne et la France au-
ront reconnu qu'il est de leur intérêt de
reConcer à d'anciennes méfiances que
rien ne justifie entre elles, et que, par
l'effet d'un traité loyalement débattu.
leurs échanges prendront promptement
assez d'importance pour les satisfaire
lune et l'autre.
L'Espagne nous envoie en quantités
croissantes, depuis douze ou quinze ans'
des céréales, des vins pour coupages sur-
tout, du plomb, des bestiaux, des fruits
des laines, du zinc, de la soie, des huiles'
de la cochenille, des peaux, pour ne citer
que les principaux articles de son im~
portation et dans l'ordre même de l'im-
portance qu'ils ont prise; nous lui ven-
dons principalement, de notre côté, en
suivant le même ordi-je, des tissus de
lame, des tissus de soie, des chevaux et
des mulets, de la mercerie, des ouvrages
en métaux des laines, parfois du blé, du
coton, des bois, des peaux, du bétail, du
fer, des Sis, de l'orfèvrerie, du papier
des peaux préparées, des tissus de coton
et enfin le peu de vin qu'on a vu. Ce sont
les derniers articles de cette liste qui au-
ront le plus à gagner aux stipulations de
la convention qui va bientôt entrer en
vigueur.
PAUL BoiTEAU.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
n~ P~~ deioiconcer.
nant. l'état de siége a été déposé aujourd'hui
et la discussion, sur Ja demande dé M. le
président du conseil, a été nxee à jeudi saM
opposition C~t le resuitat de ia~eance qui
a et6 extrômement courte, car elle n'a pas
duré une demi.heure, et sans importance'
car le seu projet qui vint à l'ordre du joS
S~ tirage au sort des avait
trait à deux tUres du Code rural dont I.s~
~u~Snd~
se réunira lundi, » 1,
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députes):
a A la un de la séance d'hier, M. Cheruin
avait promis d'apporter des ar~umeas nou
veaux pour combattre le projette rachat d~
hgnes secondaires et des chemins d'intérêt
local duSud~puest, et soutenir l'ajournemeS
Quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse. le projet'
selon lui, engage la grande question du ré-
gime général des chemins de fer. L'article ~f
tiécide le rachat de diverses ligues c'est ou
une injustice en leur faveur, ou le point df,
départ d'un rachat universel, et alors il est
interdit à la Chambre
lui, M. Cherpin ae se considère pas comme
éclairé, ce qui ne l'empêche pas de parler
très clairement des conséquences probables
de la résolution proposée, et de donner d'ex-
cellentes raisons pour que la décision ne soit
prise que lorsque les plans généraux de M dû
Freycinet auront été examinés, ce qui immi
que au moins six mois d'ajourcement. Il
Au contraire, au contraire i M. Cherpin
se trompe; c'est M. Laroche-Joubert ouf le
lui dit. La décision générale ne sera bonne à
prendre que lorsqu'on aura d'abord fait l'ex-
perience du rachat des Charente La Cham
bre ne peut donc pas se dispenser de voter
ce rachat. M. Laroche-Joubert était jaloux
des laurifM de M. Ganivet, et il a même tenu
à parler autant que lui, ce qui peu à peu a
replonge au moins les trois quarts de laques
iioLt d.na l'obscurité. Mais M. Rouher allait
révpitier les esprits et ranimer l'attention
M. Rouhernes'arre'epasauxlimites'du
projet qui se débat; il peut dès aujourd'hui
dire ce qu'il pense du plan complet de M de
Freycmet. H l'approuve en principe, mais à
condition que le temps se charge de l'exécu-
tion, et qu'on n'obtige pas la France à s'en
acquitter en dix.ans. Le programme est beau.
mais les voies et moyens lui manqueraient ou
coûteraient trop cher aux budgets, si l'Et&t
marchait trop vite.
D No s'agit-il que du projet actuel de ra-
chat de 2,618 kilomètres, quelle Nécessite y
avait-il de le préparer, de le déposer? L'a-
mendement ADain-Targé, l'année dernière.
n'était pas une loi, c'était un amendement
qu'on renvoyait à l'examen d'une commit
sion. et qui n'a jamais été rapporté. Les
conventions de rachat n'ont nullement été
réclamées par les pouvoirs publies, et on les
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