Titre : Excelsior : journal illustré quotidien : informations, littérature, sciences, arts, sports, théâtre, élégances
Éditeur : [s. n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-07-08
Contributeur : Lafitte, Pierre (1872-1938). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32771891w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 juillet 1925 08 juillet 1925
Description : 1925/07/08 (A16,N5322). 1925/07/08 (A16,N5322).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4603690n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-228
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/07/2016
EXCELSIOR
La Vertu vaut mieux
que la gloire.
1 VAUVENARGUES. -
(gme Année. .- NQ 5,322. — Pierre Lafi,tte, fondateur.
2 0 c. Paris, Seine, S.-et-Oisc
ZU et Seine-et-Marne.
PARIS, 20, RUE D'ENGIIIEN (Xme)
Départements Arc
et Colonies 25
VOIR
EN PAGE 6
NOS -
ILLUSTRATIONS
""«""""UHimiiniiiif
MERCREDI
8
JUILLET 1925
*"«""
Sainte Virginie
...I.»..III»I»IIUIIIIIUIIHIIIIIIHIIIUUI,,||,
Arlr. télégr. : Excel.-Paris. — Tél. : Gut. 02-73, 02-75, 15-00.
LES COMMUNISTES VEULENT PROVOQUER
A LA CHAMBRE UN DÉBAT SUR LE MAROC
Mais après une intervention de M. Painlevé l'interpellation
de M. Vaillant-Couturier a été renvoyée à la suite.
M. PAINLEVE CONFERE AVEC LE GÉNÉRAL NAULIN
LE TERRAIN DES OPERATIONS AUX FRONTIERES DU RIF
On y voit Sakka, dont les douars ont été incendiés par nos partisans, ainsi
que Bab-Kessil et Bab-Taza, qui viennent d'être occupés par nos troupes.
Sur la côte méditerranéenne, le point d'atterrissage qui serait choisi par les
Espagnols et devant lequel croisent actuellement des gardiens vigilants, est
l embouchure de l oued Lau. C est par ce cours d'eau que se pratique la prin-
cipale contrebande des armes sur Chechaouène, grand entrepôt rifain.
Hier soir, en fir. de séance, les
communistes ont essayé de provo-
quer. à la Chambre, un nouveau dé-
bat sur les événements du Maroc.
M. Vaillant-Couturier a, en effet,
demandé à ;nterpel'''f sur « les me-
sures que le gouvernement compte
prendre pour arrêter l'effusion du
sang au Muroc et signer immédiate-
ment l'armistice »
M. Paie;pvé. qui venait précisé-
ment de déposer, avec le projet de
loi relatif à l'organ;sation générale
de la na/;cn pour le temps de
guerre, un. projet oortant ouverture
de crédits sur l'exercice 1925 pour
les dépenses du Maroc, demanda le
renvoi à 'a suite.
1— Les discussions sur le Maroc pour-
ront se produire lors de l'examen du
projet de crédits, ajouta le président du
conseil.
M. Vaillant-Couturier insista, ré-
clamant deb explications immédiates
sur la situation au Maroc. Comme il
parlait d.> « soulèvements de tri-
bus » dans la fég-on de l'Ouergtta.
M.v. Herrio' l'invita à être prudent
daivs' SP* paroles. ••
— Vous apportez des ragots à la tri-
bune, dit à son tour M. Painlevé au
député communiste. Vous répandez des
bruits pour essayer de leur donner
créance !
Quand les cinq minutes réglemen-
taires furent écoulées, M. Herriot
invita M. Vaillant-Couturier à ter-
miner.
— C'est avec cette terminologie qu'on
nous conduit au massacre, clama l'ora-
teur communiste...
Ce fut. aussitôt, un vacarme in-
tense. M. ^aillant- Couturier voulut
continuer. Il fut rappelé à l'ordre,
avec inscription a-i procès-verbal,
par le président qui lui déclara que
ses parole.*-, à pat't il" du moment où
il avait été invité à quitter la tri-
bune, ne figureraient pas à l'Offi-
ciel. Il quitta finalement la tribune.
Sur une question de M. Lebas,
M. Vincent Auriol f:t connaître que
la commission des finances serait,
cet après rïjidi. en mesure de pré-
senter son rapport sur le projet de
crédits. La discussion courrait donc
venir ce soir.
t— .Te suis prêt à discuter sur le Maroc,
dit M. Painlevé. Mais la Chambre com-
prendra que je préfère répondre à d'au-
tres qu'à ceux qui, pendant que, nos
soldats se battent comageusement, se
réjouissent des succès cl'Abc!-e]-Krim et
s'efforcent d;:J les grossir pour émouvoir
l'opinion.
De vifs applaudissements accueil-
lirent les paroles du président du
Conseil.
L'interpellation fut alors ren-
voyée à la suite. Mais, comme nous
venons de l'indiquer le débat vien-
dra sans doute ce sc-,ir avec l'examen
du projet de crédits.
LES OPÉRATIONS AU MAROC
FEZ, 7 juillet. — Au nord d'Ouez-
zan, la garnison du poste de Zaïdour
s'est repliée après avoir détruit les
bâtiments du poste.
A J'est d'Ouezzan, près de Tafrant,
une corvée d'eau a été attaquée par
des groupes dissidents du Djebel Bi-
bane. Ceux-ci ont été repoussés.
L'attitude des Fichtala reste dou-
teuse, mais sans tendance à l'aggra-
vation.
Dans la région au sud de l'Ouergha,
le calme règne. Les Tsouts hésitants
se raffermissent dans leur fidélité
pour nous.
IVos partisans ont réussi un raid
audacieux sur Saka.
Dans la région au nord de Belkas-
sem, l'ennemi a prononcé, hier ma-
tin, une attaque sur un front de 8 ki-
lomètres environ.
Il a été repoussé par notre grou-
pement léger de Belkrassean, ap-
puyé par un détachement venu de
Dar Kaid Medboh.
L'évacuation de Taza
L évacuât, ion des femmes et des en-
fants européens de Taza s'est faite
sur l'Algérie dans des conditions très
satisfaisantes. Le calme règne dans
Taza. Les services d'autocars entre
Fez et Taza fonctionnent de façon j
normale.
La levée
des mehallas chérifiennes
Les contrôleurs civils ont com-
mencé leurs tournées dans les tribus
pour opérer la levée des hommes qui
composeront les méhallas chérifien-
nes. Chaque caïd a été invité à four-
nir cinquante cavaliers.
Au Maroc espagnol
MADRID, 7 juillet-. — Au cours d'une
opération de police et du renforce-
ment de certains peints de lia ligne
des postes, l'ennemi a laissé sur le
terrain dix cadavres et des ,armes. Les
Espagnols ont eu trente-cinq tués et
blessés, dont quatre-, Européens tués.
M. PAINLEVÉ REÇOIT LE GÉNÉRAL NAULIN
M. Paul Painlevé a reçu hier matin
le, général Naulin avec lequel il a eu
un long entretien.
Le nouveau commandant en chef
des forcès militaires au Maroc rejoin-
dra son poste dans une dizaine de
jours.
Il profitera de ce délai pour étudier
la situation.
DÉSESPÉRÉ D'AVOIR ÉCRASÉ
DEUX PERSONNES
UN CHAUFFEUR SE JETTE
DANS LA SEINE
On le retire sain et sauf ; mais
une de ses victimes est dans un
état très grave.
La nuit dernière, M. Jean Tist,
trente-deux ans. et son amie Amélie
Lambert, trente-cinq ans, revenant
de Saint-Denis, rentraient à leur do-
micile. 10. passage Riboulet, à Pierre-
fitte, conduisant une poussette char-
gée d'accessoires de cotillon. Ils
étaient arrivés à proximité de leur
domicile, lorsque dans la nuit une
auto surgit à une allure désordonnée
ei les renversa tous deux. Emportée
par la vitesse l'auto ne put s'arrê-
ter aussitôt et roula pendant 200
mètres. Le chauffeur René Leme-
nuissier, trente-quatre ans, loueur
de voitures, 38, rue Bayen, à Paris,
affolé, quitta * sa voiture et alla se
jeter dans la Seilne, d'où il fut re-
tiré quelques instants après par des
mariniers témoins de son geste.
M. Tist et son amie ont été admis
à l'hôpital Saint-Louis. L'état du
premier est considéré comme déses-
péré. Le chauffeur est gardé à la dis-
positi'on de M. Tiha, commissaire de
police.
AU METRO "GARE DU NORD"
DES MALFAITEURS TENTENT
DE S'EMPARER DE LA CAISSE
A la station de métro Gare-du-
Nord, vers 13 heures, M. Moth, chef
de station, quittait le bureau nQ 1
dans lequel se trouvait, seule, une
employée, Mme Anaïs Morissel..
Quelques instants plus tard, celle-
ci, occupée à compter des carnets de
tickets, entendant s'ouvrir derrière
elle la porte du bureau, crut que le
chef revenait; mais, s'étant retournée,
elle aperçut un i:ndividu inconnu
d'elle qui tenait un revolver.
Aux cris d'effroi poussés par la
caissière, le malfaiteur s'enfuit. Un
passant Je saisit au collet. Mais, me-
nacé par l'arme du bandit, il dut lâ-
cher prise et lui laisser le champ
libre.
Le signalement de l'individu armé
a pu être relevé et transmis à M. Bé-
nézech, commissaire de police •
C'est un homme âgé de vingt à
vingt-cinq ans,. 1 m. 70 environ, che-
MME MORISSET
caissière à la station gare du Nord,
qui se trouvait seule dans le bu-
reau quand le bandit y pénétra.
veux longs, moustaches rasées,, vêtu
d'un complet gris clair.
D'autres employés du Métro avaient
d'ailleurs remarqué, depuis 9 heures
du matin, la présence dans les cou-
loirs de deux hommes, dont l'un cor-
respond au signalement donné par
Mme Moriisset. Son compagnon, dis-
parut en même temps que son com-
plice.
LA GUERRE DANS LE RIF. == SUR LE FRONT EST
UNE TRIBU AMIE PRETE AU COMBAT DANS LA REGION DE TAZA
C'est sur le front est, dans la région de Taza, qu'a été pris cet instantané montrant les membres d'une tribu amie
se préparant au combat contre les dissidents. On sait que dans ce secteur une fraction importante de la tribu des
Branes est passée à l'ennemi. Les dernières nouvelles signalant que des récents succès de nos troupes sur ce point
du front n'ont pas tardé à faire sentir leurs bons effets et que les tribus fidèles ont marqué-leur joie par de vives
manifestations et ont repris confiance,
UN FONCTIONNAIRE MODÈLE
M. EUGÈNE PIERRE
secrétaire général
de la présidence de la Chambre
EST MORT HIER
AU PALAIS-BOURBON
Jusqu'au moment où le mal le
terrassa, il ne cessa de parti-
ciper à l'activité parlementaire.
Avec M. Eugène Pierre, secrétaire
général de la présidence de la Cham-
bre, qui s'est éteint hier matin après
une courte maladie, disparaît sans
contredit le plus fidèle habitué du
Palais-Bourbon.
Successivemnt. commis, commis
principal, secrétaire rédacteur, il
avait été appelé ,le 1er janvier 1885,
par M. Henri Brisson, aux fonctions de
secrétaire générai de la présidence de
la Chambre, fonctions qu'il remplis-
sait effectivement le lundi 22 juin,
. M. EUGÈNE PIERRE
secrétaire général de la présidence
de la Chambre
(Phot. Henri Manuel.)
il y a quinze jours à peine, quand il
fut terrassé par le mal qui devait
l'emporter.
Il publia plus de quinze ouvrages
de droit parlementaire
Aucune question de dro"t ni
de procédure parlementaire n'était
étrangère à M. Eugène Pierre. Aussa,
l'éminent secrétaire général de la
présidence était - il le conseiller
écouté de tous les présidents dans
tous les cas litigieux qui se présen-
taient au cours des discussions.
Il publia, d'ailleurs, pendant sa
longue carrière, plus de quinze ou-
vrages qui font autorité et fixent,
dans ses moindres détails, l'applica-
tion des lois organiques concernant
la Constitution, TMe'étftrardëS' dépu:"
tés, la liberté de la presse, etc... Son
Traité de droit -politique, électoral et
parlementaire est particulièrement
réputé et on s'y réfère chaque'fois
qu'il s'agit de résoudre un problème
de droit dont la solution peut donner
lieu à controverse.
A-t-il écrit aussi des Mémoires,
comme certains l'affirment ? Nous le
saurons sans doute bientôt. Mais tous
ceux qui approchèrent ce haut fonc-
tionnaire accompli, chez qui la cour-
toisie égalait la ponctualité, le sa-
vaient incapable de malveillance.
Le devoir avant tout
Il avait aussi une haute idée des
obligations que lui imposaient ses
fonctions. Et jamais, avant sa courte
maladie, il. n'avait manqué de défiler,
sa serviette sous le bras, à la suite
du président, devant le piquet d'hon-
neur. On a gardé, d'autre part, le
souvenir de cette séance de la nuit
du 31 décembre 1921 au 1er janvier
1922, pendant laquelle M. Doumer,
ministre des Finances du cabinet
Briiand, fit voter le budget de 1922
par les deux assemblées.
La Chambre siégeait depuis le
31 décembre, neuf heures du matin.
La nuit s'était passée en discussions
laborieuses. Président,, rapporteur gé-
néral, ministres étaient exténués. A
soixante-quatorze ans, M. Eugène
Pierre, qui n'avait plis quitté son
poste, participait à la fatigue géné-
rale.
Un sage conseiller
Tous less vice-présidents, dont ses
sages conseils facilitèrent les débuts,
'l'oublieront pas, d'autre part, son
amabilité et le souci constant qu'il
eut de leur éviter de commettre au
fauteuil ces petites erreurs, ces pe-
tites gaucheries qui peuvent com-
promettre une carrière.
Il y a quelques années, un vice-
président, qui devait débuter le lende-
main à une séance du matin, lui avait
demandé comme un service de lui
confier, pour l'étudier dans la soirée,
le dossier des affaires qui devaient
venir en discussion.
M. Eugène Pierre résista douce-
ment. Comme le nouveau vice-prési-
dent insistait, le secrétaire général
lui dit avec un sourire :
— Renoncez à cette idée, croyez-
moi... Tous les présidents qui ont
voulu consulter leur dossier avant la
séance-ont toujours très mal présidé.
Il y a il n « précédent » illustre :
celui de M. Buffet.
Le vice-président s'inclina. Il rem-
plit d'ailleurs ses fonctions à mer-
veille et ne manqua jamais, par la
suite, de témoigner à M. Eugène
Pierre la plus déférente amitié. —
LÉOPOLD BLOND.
Les obsèques de M. Eùgène Pierre,
secrétaire général de la présidence de
1.1 Chambre, auront lieu vendredi, à
14 heures, à Sainle-Clotilde.
EN PAGE 2 :
Le programme naval et l'ins-
titut de coopération intellec-
tuelle devant le Sénat.
L'examen du budget par la
commission sénatoriale des
finances.
EN DERNIERE HEURE :
Le cabinet Baldwin et la pro-
pagande antibritannique des
soviets..
DANS LA BOUCLE DE SOSPEL
LUCIEN BUYSSE
S'ENFUIT AVEC BOTTECCHIA
ET GAGNE L'ÉTAPE
L'Italien Bottecchia, premier du
classement général, pourrait
être pénalisé.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
NICE. 7 juillet. — L'étape de Tou-
lon à Nice, qui pourrait n'être qu'une
agréable promenade au bord de la
Méditerranée sous les, eucalyptus et
les pins parasols de l'Esterel, se com-
plique de 100 kilomètres en monta-
gne greffés artificiellement sur le
parcours. Il y fait toujours terrible-
ment chaud.'C'est l'étape de la foule
délirante et imprudente, car on y frôle
la frontière italienne, et c'est celle
aussi des-automobilistes aeharnés à
suivre, malgré les avis contraires qui
leur sont prodigués. L'un d'eux, tout
à l'heure, à l'arrivée, vient d'ouvrir
une brèche dans le rempart du pu-
blic, blessant une quinzaine de per-
sonnes. Le fait surprenant est que pa-
reil accident ne se produise pas à
chaque étape, surtout en montagne.
On dirait que, dans le Midi, le passage
de la course communique à la foule
une sorte de folie collective passa-
gère, mais annuelle.
Dans toute la France, sauf dans le
Mid;, on réclame les Pélissi-e*p.-Quand
ils ne sont pas là, on se rattrape sur
Alavoine et Christophe. Les meridio-
naux, eux, veulent Bottecchia, et ça
repose d'entendre enfin prononcer son
nom de facon convenable. Ils ont
bien failli ne pas le voir aujourd'hui,
pour deux raisons : .la première, c'est
qu"à cause des Italiens antifascistes
qui n'aiment pas le champion natif
du Frioul, on lui avait retiré son
maillot jaune pour essayer de le faire
passer inaperçu. Seulement, comme il
fut vite en tête, tout le monde le "re-
connut,. ; la deuxième raison est que.
dans Nîmes-Toulon, Bottecchia esi
accusé de s'être fait aider par un
coureur italien qui n'est pas de son
écurie. Une forte pénalisation menace
depuis deux jours Bottecchia et touie
son équipe. Le directeur, de cette
équipe annonce que si on inflige un
retard à ses hommes il les retire de
la course. On discute, on palabre, on
atermoie tandis que j'écris. La déci-
sion des commissaires n'est pas en-
core connue, et le mot' « 'combine ,).
que l'on entend si souvent, continue
de revenir dans les conversations; «
J'allais oublier la course d'aujour-
LUCIEN BUYSSE.
vainqueur de l'étape Toulon-Nice
sur bicyclette A utomoto munie de
. pneus Hutchinson 1 ..
d'hui par Hyères, Cozolin-Sainte-
Màxime et son golfe bleu où se ba-
lancent des barques légères, par Fré-
jus, où des tirailleurs sénégalais
attendent. les coureurs, blottis sous
les lauriers roses, par Saint-Raphaël
et Nice. Elle constitua la promenade
habituelle, et puis ils s'élancèrent
dans la montagne. (
.
(Suite page 3, colonne 1)
LES TERRAINS DES FORTIFICATIONS
ONT AFFRONTÉ LE FEU DES ENCHÈRES.
Un lot de 572 mètres avait été offert à 629,431 francs, non
compris les droits divers qui viennent corser ce prix déjà élevé
AUCUN ADJUDICATAIRE NE S'EST PRÉSENTÉ
LES LOTISSEMENTS QUI N'ONT PAS TROUVE ACQUEREURS
Les parties hachurées du plan ci-dessus représentent les huit lotissemcdt"
qui ont été mis en vente hier, sans succès. Ils font partie des îlots 12 et iz bis.
qui comportent douze autres lotissements. Trois autres îlots, le jo, le u i-t
le^ 11 bis, situés entre le boulevard Gouvion-Saint-Cyr et la routé de la
Révolte, comptent vingt-neuf lots. Une nouvelle mise en vente aura îitu
en octobre
On n'a pas oublié la scène de revue
qui a mis en joie, en 1900, tous les
visiteurs de l'Exposition. Elle repré-
sentait la déconvenue d'un envoyé
d'une république lointaine qui, délé-
gué en France pour acheter des ba-
teaux de guerre et ayant perdu au
jeu tout son argent, voulait, en déses-
poir de cause, acheter... les pierres
des fortifications. Ce qui, alors, appa-
raissait comme une ahurissante bou-
tade. est pourtant devenu une réalité.
On vend parfaitement, au mètre cube,
les pierres du mur murant Paris. La
Ville a même mis en vente, hier. une
partie du terrain où s'élevait naguère
la rébarbative muraille qui corsetait
la capitale.
Il s'agit des terrains nouvellement
aménagés qui s'étendent de la porte
de Champerret à la porte de Courcel-
les, en bordure du boulevard Ber-
thier. L'espace aménagé comporte
quarante-huit lots. On en livrait hier
huit au feu des enchères.
Il y avait foule à la chambre des
notaires pour assister à cette sensa-
t.ionnelle vente, beaucoup voulant
s'offrir l'émotion de voir grimper des
enchères sur des terrains dont la mise
à prix variait de 700 à 1,100 francs le
mètre carré. Hélas ! les feux se sont
successivement consommés sans
qu'aucune voix, dans la salle, ait
réclamé l'honneur d'être adjudica-
taire du premier terrain vendu des
fortifications. Les huit lots restent
pour compte à la Ville. N'allez cepen-
dant pas croire que sa déconvenue
d'hier incite M. Naudin à offrir ces
beaux terrains pour rien. Il y aura
preneur à la prochaine vente, n'en
doutez pas ; mais. hier, le 10L de 572
mètres à 629,431 francs, non compris
les frais préparatoires et les droits,
a paru un peu cher. A ce prix, l'en-
voyé de la république lointaine au-
rait lui-même préféré acheter les ba-
teaux de guerre.
Rappelons, à titre de renseigne-
ment, que les différents lots de ter-
rain se répartissaient ainsi :
1er lot, îlot n° 12, à l'angle de trois
voies nouvelles, avec pan coupé de
10 mètres. Surface : 572 m. 21. Mise à
prix (à raison de 1.100 francs le mè-
tre) : 629,431 francs.
3" lot de l'îlot n° 12, sur voie nou-
velle. Surface : 394 m. 80. Mise à prix
(Ü raison de 700 francs le mètre) :
276,360 francs.
4" lot de l'îlot n° 12, sur voie nou-
velle. Surface ; 451 m. 25. Mise à prix
(à raison de 800 francs le mètre) :
361,000 francs.
8" lot de l'îlot n° 12, sur voie nou-
velle. Surface : 538 m. 08. Mise à
prix (à raison de 800 francs le mè-
tre) : 430,464 francs.
7" lot de l'îlot n° 12, sur voie nou-
vel1e, Surface : 504 m. 33. Mise à ni'i-t
(Ü raison de 800 francs Je mè! ■ :
403.464 francs.
12° lot de l'îlot il" 12, à l'angle do
deux voies nouvelles) avec pan p-cepé
de 5 mètres. Surface : 792 m. 82.
Mise à prix (à raison de 900 fouies
le mètre) : 713.538 francs.
7* lot de l'îlot 11° 12 b. à l'anale de,
deux voies nouvelles, avec pan rour-é
de 10 mètres. Surface : 792 m.
Mise à prix (à raison de 1.000 iian<^
le mètre) : 792,340 francs.
8° lot de l'îlot 11° 12 h, à l'angle de
deux voies nouvelles, avec par: emipé
de 5 mètres. Surface : 699 m. 59. Mise
à prix (Ú raison de 900 francs le mè-
tre) : 629,631 francs.
LE VOYAGE ÉVENTUEL
DE M. CAILLAUX A LONDRES
ET A WASHINGTON
L'accueil sympathique fait M*
T opinion bfttttniliqùe et* pr Tbp i ni on
américaine aux informations 1',':«(-
tives aux possibilités de voya;.T- de
lVI. Caillaux à Londres et à Washing-
ton, pour le règlement de comoJi',,:l--
non des dettes interalliées et h) né-
gociation d'un emprunt pour le- ré-
gions libérées, témoigne de l'j i i' ,',',t
suscité en Angleterre et aux 1-11 a.,s-
Unis par cette éventualité.
Toutefois, il ne s'agit encore qu'î
d'une intention du ministre (th l'i-
nances, qui attache la pius haute im-
portance à une liquidation des d''h's.
liquidation sans laquelle tout projet
d'assainissement Jinancier serai! d..
lusoire, Mais cette intention. il!! i l'
per.sonnette, ne saurait avoir un ca-
ractère de décision arrêtée qu'à? f\délibération au sein du gouY(.',';'-
ment.
La question ne s'est point 0ri,'" i'n
posée au Conseil des mrnistres Ki'e
ne pourra vraisemblablement iv.fre
qu'après le lancement et peut-èire [,t
clôture de l'émission de l'emp!" ¡ 11!,
La solution dépendra tout natur"'-
lement des circonstances ultérieur -,
tant au point de vue politique qu an
point de vue financier.
En tout état de cause — et qn que soient les hommes politique.-; de
premier plan et les techniciens (Ími-
nents à qui seront confiées les négo-
ciations — la volonté du gouverne-
ment français de régler aussitôt que
possible les dettes interalliées :rs(.-
formelle. A cet égard, l'accord i-.f
absolu entre MM. Caillaux et Briaud
et le président du Conseil, ainsi
qu'avec tous leurs collègues du ca-
binet.
LE TREMBLEMENT DE TERRE DE CALIFORNIE
CE QUI RESTE DE L'HOTEL CALIFORNIA, UN DES PLUS IMPORTANTS DE LA VILLE
Voici une des premières photographies parvenues à Paris du terrible tremblement de terre qui détruisit une partie
de la ville de Santa-Barbara, en Californie, station balnéaire réputée, surnommée la « Menton du Pacifique ». La
plupart des grands édifices furent complètement démolis par la secousse ; de nombreux incendies et un raz de
marée inondant les rues basses vinrent augmenter encore le désastre, qui fit une centaine de morts et plus die
trois cents blessés.
La Vertu vaut mieux
que la gloire.
1 VAUVENARGUES. -
(gme Année. .- NQ 5,322. — Pierre Lafi,tte, fondateur.
2 0 c. Paris, Seine, S.-et-Oisc
ZU et Seine-et-Marne.
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8
JUILLET 1925
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Sainte Virginie
...I.»..III»I»IIUIIIIIUIIHIIIIIIHIIIUUI,,||,
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LES COMMUNISTES VEULENT PROVOQUER
A LA CHAMBRE UN DÉBAT SUR LE MAROC
Mais après une intervention de M. Painlevé l'interpellation
de M. Vaillant-Couturier a été renvoyée à la suite.
M. PAINLEVE CONFERE AVEC LE GÉNÉRAL NAULIN
LE TERRAIN DES OPERATIONS AUX FRONTIERES DU RIF
On y voit Sakka, dont les douars ont été incendiés par nos partisans, ainsi
que Bab-Kessil et Bab-Taza, qui viennent d'être occupés par nos troupes.
Sur la côte méditerranéenne, le point d'atterrissage qui serait choisi par les
Espagnols et devant lequel croisent actuellement des gardiens vigilants, est
l embouchure de l oued Lau. C est par ce cours d'eau que se pratique la prin-
cipale contrebande des armes sur Chechaouène, grand entrepôt rifain.
Hier soir, en fir. de séance, les
communistes ont essayé de provo-
quer. à la Chambre, un nouveau dé-
bat sur les événements du Maroc.
M. Vaillant-Couturier a, en effet,
demandé à ;nterpel'''f sur « les me-
sures que le gouvernement compte
prendre pour arrêter l'effusion du
sang au Muroc et signer immédiate-
ment l'armistice »
M. Paie;pvé. qui venait précisé-
ment de déposer, avec le projet de
loi relatif à l'organ;sation générale
de la na/;cn pour le temps de
guerre, un. projet oortant ouverture
de crédits sur l'exercice 1925 pour
les dépenses du Maroc, demanda le
renvoi à 'a suite.
1— Les discussions sur le Maroc pour-
ront se produire lors de l'examen du
projet de crédits, ajouta le président du
conseil.
M. Vaillant-Couturier insista, ré-
clamant deb explications immédiates
sur la situation au Maroc. Comme il
parlait d.> « soulèvements de tri-
bus » dans la fég-on de l'Ouergtta.
M.v. Herrio' l'invita à être prudent
daivs' SP* paroles. ••
— Vous apportez des ragots à la tri-
bune, dit à son tour M. Painlevé au
député communiste. Vous répandez des
bruits pour essayer de leur donner
créance !
Quand les cinq minutes réglemen-
taires furent écoulées, M. Herriot
invita M. Vaillant-Couturier à ter-
miner.
— C'est avec cette terminologie qu'on
nous conduit au massacre, clama l'ora-
teur communiste...
Ce fut. aussitôt, un vacarme in-
tense. M. ^aillant- Couturier voulut
continuer. Il fut rappelé à l'ordre,
avec inscription a-i procès-verbal,
par le président qui lui déclara que
ses parole.*-, à pat't il" du moment où
il avait été invité à quitter la tri-
bune, ne figureraient pas à l'Offi-
ciel. Il quitta finalement la tribune.
Sur une question de M. Lebas,
M. Vincent Auriol f:t connaître que
la commission des finances serait,
cet après rïjidi. en mesure de pré-
senter son rapport sur le projet de
crédits. La discussion courrait donc
venir ce soir.
t— .Te suis prêt à discuter sur le Maroc,
dit M. Painlevé. Mais la Chambre com-
prendra que je préfère répondre à d'au-
tres qu'à ceux qui, pendant que, nos
soldats se battent comageusement, se
réjouissent des succès cl'Abc!-e]-Krim et
s'efforcent d;:J les grossir pour émouvoir
l'opinion.
De vifs applaudissements accueil-
lirent les paroles du président du
Conseil.
L'interpellation fut alors ren-
voyée à la suite. Mais, comme nous
venons de l'indiquer le débat vien-
dra sans doute ce sc-,ir avec l'examen
du projet de crédits.
LES OPÉRATIONS AU MAROC
FEZ, 7 juillet. — Au nord d'Ouez-
zan, la garnison du poste de Zaïdour
s'est repliée après avoir détruit les
bâtiments du poste.
A J'est d'Ouezzan, près de Tafrant,
une corvée d'eau a été attaquée par
des groupes dissidents du Djebel Bi-
bane. Ceux-ci ont été repoussés.
L'attitude des Fichtala reste dou-
teuse, mais sans tendance à l'aggra-
vation.
Dans la région au sud de l'Ouergha,
le calme règne. Les Tsouts hésitants
se raffermissent dans leur fidélité
pour nous.
IVos partisans ont réussi un raid
audacieux sur Saka.
Dans la région au nord de Belkas-
sem, l'ennemi a prononcé, hier ma-
tin, une attaque sur un front de 8 ki-
lomètres environ.
Il a été repoussé par notre grou-
pement léger de Belkrassean, ap-
puyé par un détachement venu de
Dar Kaid Medboh.
L'évacuation de Taza
L évacuât, ion des femmes et des en-
fants européens de Taza s'est faite
sur l'Algérie dans des conditions très
satisfaisantes. Le calme règne dans
Taza. Les services d'autocars entre
Fez et Taza fonctionnent de façon j
normale.
La levée
des mehallas chérifiennes
Les contrôleurs civils ont com-
mencé leurs tournées dans les tribus
pour opérer la levée des hommes qui
composeront les méhallas chérifien-
nes. Chaque caïd a été invité à four-
nir cinquante cavaliers.
Au Maroc espagnol
MADRID, 7 juillet-. — Au cours d'une
opération de police et du renforce-
ment de certains peints de lia ligne
des postes, l'ennemi a laissé sur le
terrain dix cadavres et des ,armes. Les
Espagnols ont eu trente-cinq tués et
blessés, dont quatre-, Européens tués.
M. PAINLEVÉ REÇOIT LE GÉNÉRAL NAULIN
M. Paul Painlevé a reçu hier matin
le, général Naulin avec lequel il a eu
un long entretien.
Le nouveau commandant en chef
des forcès militaires au Maroc rejoin-
dra son poste dans une dizaine de
jours.
Il profitera de ce délai pour étudier
la situation.
DÉSESPÉRÉ D'AVOIR ÉCRASÉ
DEUX PERSONNES
UN CHAUFFEUR SE JETTE
DANS LA SEINE
On le retire sain et sauf ; mais
une de ses victimes est dans un
état très grave.
La nuit dernière, M. Jean Tist,
trente-deux ans. et son amie Amélie
Lambert, trente-cinq ans, revenant
de Saint-Denis, rentraient à leur do-
micile. 10. passage Riboulet, à Pierre-
fitte, conduisant une poussette char-
gée d'accessoires de cotillon. Ils
étaient arrivés à proximité de leur
domicile, lorsque dans la nuit une
auto surgit à une allure désordonnée
ei les renversa tous deux. Emportée
par la vitesse l'auto ne put s'arrê-
ter aussitôt et roula pendant 200
mètres. Le chauffeur René Leme-
nuissier, trente-quatre ans, loueur
de voitures, 38, rue Bayen, à Paris,
affolé, quitta * sa voiture et alla se
jeter dans la Seilne, d'où il fut re-
tiré quelques instants après par des
mariniers témoins de son geste.
M. Tist et son amie ont été admis
à l'hôpital Saint-Louis. L'état du
premier est considéré comme déses-
péré. Le chauffeur est gardé à la dis-
positi'on de M. Tiha, commissaire de
police.
AU METRO "GARE DU NORD"
DES MALFAITEURS TENTENT
DE S'EMPARER DE LA CAISSE
A la station de métro Gare-du-
Nord, vers 13 heures, M. Moth, chef
de station, quittait le bureau nQ 1
dans lequel se trouvait, seule, une
employée, Mme Anaïs Morissel..
Quelques instants plus tard, celle-
ci, occupée à compter des carnets de
tickets, entendant s'ouvrir derrière
elle la porte du bureau, crut que le
chef revenait; mais, s'étant retournée,
elle aperçut un i:ndividu inconnu
d'elle qui tenait un revolver.
Aux cris d'effroi poussés par la
caissière, le malfaiteur s'enfuit. Un
passant Je saisit au collet. Mais, me-
nacé par l'arme du bandit, il dut lâ-
cher prise et lui laisser le champ
libre.
Le signalement de l'individu armé
a pu être relevé et transmis à M. Bé-
nézech, commissaire de police •
C'est un homme âgé de vingt à
vingt-cinq ans,. 1 m. 70 environ, che-
MME MORISSET
caissière à la station gare du Nord,
qui se trouvait seule dans le bu-
reau quand le bandit y pénétra.
veux longs, moustaches rasées,, vêtu
d'un complet gris clair.
D'autres employés du Métro avaient
d'ailleurs remarqué, depuis 9 heures
du matin, la présence dans les cou-
loirs de deux hommes, dont l'un cor-
respond au signalement donné par
Mme Moriisset. Son compagnon, dis-
parut en même temps que son com-
plice.
LA GUERRE DANS LE RIF. == SUR LE FRONT EST
UNE TRIBU AMIE PRETE AU COMBAT DANS LA REGION DE TAZA
C'est sur le front est, dans la région de Taza, qu'a été pris cet instantané montrant les membres d'une tribu amie
se préparant au combat contre les dissidents. On sait que dans ce secteur une fraction importante de la tribu des
Branes est passée à l'ennemi. Les dernières nouvelles signalant que des récents succès de nos troupes sur ce point
du front n'ont pas tardé à faire sentir leurs bons effets et que les tribus fidèles ont marqué-leur joie par de vives
manifestations et ont repris confiance,
UN FONCTIONNAIRE MODÈLE
M. EUGÈNE PIERRE
secrétaire général
de la présidence de la Chambre
EST MORT HIER
AU PALAIS-BOURBON
Jusqu'au moment où le mal le
terrassa, il ne cessa de parti-
ciper à l'activité parlementaire.
Avec M. Eugène Pierre, secrétaire
général de la présidence de la Cham-
bre, qui s'est éteint hier matin après
une courte maladie, disparaît sans
contredit le plus fidèle habitué du
Palais-Bourbon.
Successivemnt. commis, commis
principal, secrétaire rédacteur, il
avait été appelé ,le 1er janvier 1885,
par M. Henri Brisson, aux fonctions de
secrétaire générai de la présidence de
la Chambre, fonctions qu'il remplis-
sait effectivement le lundi 22 juin,
. M. EUGÈNE PIERRE
secrétaire général de la présidence
de la Chambre
(Phot. Henri Manuel.)
il y a quinze jours à peine, quand il
fut terrassé par le mal qui devait
l'emporter.
Il publia plus de quinze ouvrages
de droit parlementaire
Aucune question de dro"t ni
de procédure parlementaire n'était
étrangère à M. Eugène Pierre. Aussa,
l'éminent secrétaire général de la
présidence était - il le conseiller
écouté de tous les présidents dans
tous les cas litigieux qui se présen-
taient au cours des discussions.
Il publia, d'ailleurs, pendant sa
longue carrière, plus de quinze ou-
vrages qui font autorité et fixent,
dans ses moindres détails, l'applica-
tion des lois organiques concernant
la Constitution, TMe'étftrardëS' dépu:"
tés, la liberté de la presse, etc... Son
Traité de droit -politique, électoral et
parlementaire est particulièrement
réputé et on s'y réfère chaque'fois
qu'il s'agit de résoudre un problème
de droit dont la solution peut donner
lieu à controverse.
A-t-il écrit aussi des Mémoires,
comme certains l'affirment ? Nous le
saurons sans doute bientôt. Mais tous
ceux qui approchèrent ce haut fonc-
tionnaire accompli, chez qui la cour-
toisie égalait la ponctualité, le sa-
vaient incapable de malveillance.
Le devoir avant tout
Il avait aussi une haute idée des
obligations que lui imposaient ses
fonctions. Et jamais, avant sa courte
maladie, il. n'avait manqué de défiler,
sa serviette sous le bras, à la suite
du président, devant le piquet d'hon-
neur. On a gardé, d'autre part, le
souvenir de cette séance de la nuit
du 31 décembre 1921 au 1er janvier
1922, pendant laquelle M. Doumer,
ministre des Finances du cabinet
Briiand, fit voter le budget de 1922
par les deux assemblées.
La Chambre siégeait depuis le
31 décembre, neuf heures du matin.
La nuit s'était passée en discussions
laborieuses. Président,, rapporteur gé-
néral, ministres étaient exténués. A
soixante-quatorze ans, M. Eugène
Pierre, qui n'avait plis quitté son
poste, participait à la fatigue géné-
rale.
Un sage conseiller
Tous less vice-présidents, dont ses
sages conseils facilitèrent les débuts,
'l'oublieront pas, d'autre part, son
amabilité et le souci constant qu'il
eut de leur éviter de commettre au
fauteuil ces petites erreurs, ces pe-
tites gaucheries qui peuvent com-
promettre une carrière.
Il y a quelques années, un vice-
président, qui devait débuter le lende-
main à une séance du matin, lui avait
demandé comme un service de lui
confier, pour l'étudier dans la soirée,
le dossier des affaires qui devaient
venir en discussion.
M. Eugène Pierre résista douce-
ment. Comme le nouveau vice-prési-
dent insistait, le secrétaire général
lui dit avec un sourire :
— Renoncez à cette idée, croyez-
moi... Tous les présidents qui ont
voulu consulter leur dossier avant la
séance-ont toujours très mal présidé.
Il y a il n « précédent » illustre :
celui de M. Buffet.
Le vice-président s'inclina. Il rem-
plit d'ailleurs ses fonctions à mer-
veille et ne manqua jamais, par la
suite, de témoigner à M. Eugène
Pierre la plus déférente amitié. —
LÉOPOLD BLOND.
Les obsèques de M. Eùgène Pierre,
secrétaire général de la présidence de
1.1 Chambre, auront lieu vendredi, à
14 heures, à Sainle-Clotilde.
EN PAGE 2 :
Le programme naval et l'ins-
titut de coopération intellec-
tuelle devant le Sénat.
L'examen du budget par la
commission sénatoriale des
finances.
EN DERNIERE HEURE :
Le cabinet Baldwin et la pro-
pagande antibritannique des
soviets..
DANS LA BOUCLE DE SOSPEL
LUCIEN BUYSSE
S'ENFUIT AVEC BOTTECCHIA
ET GAGNE L'ÉTAPE
L'Italien Bottecchia, premier du
classement général, pourrait
être pénalisé.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
NICE. 7 juillet. — L'étape de Tou-
lon à Nice, qui pourrait n'être qu'une
agréable promenade au bord de la
Méditerranée sous les, eucalyptus et
les pins parasols de l'Esterel, se com-
plique de 100 kilomètres en monta-
gne greffés artificiellement sur le
parcours. Il y fait toujours terrible-
ment chaud.'C'est l'étape de la foule
délirante et imprudente, car on y frôle
la frontière italienne, et c'est celle
aussi des-automobilistes aeharnés à
suivre, malgré les avis contraires qui
leur sont prodigués. L'un d'eux, tout
à l'heure, à l'arrivée, vient d'ouvrir
une brèche dans le rempart du pu-
blic, blessant une quinzaine de per-
sonnes. Le fait surprenant est que pa-
reil accident ne se produise pas à
chaque étape, surtout en montagne.
On dirait que, dans le Midi, le passage
de la course communique à la foule
une sorte de folie collective passa-
gère, mais annuelle.
Dans toute la France, sauf dans le
Mid;, on réclame les Pélissi-e*p.-Quand
ils ne sont pas là, on se rattrape sur
Alavoine et Christophe. Les meridio-
naux, eux, veulent Bottecchia, et ça
repose d'entendre enfin prononcer son
nom de facon convenable. Ils ont
bien failli ne pas le voir aujourd'hui,
pour deux raisons : .la première, c'est
qu"à cause des Italiens antifascistes
qui n'aiment pas le champion natif
du Frioul, on lui avait retiré son
maillot jaune pour essayer de le faire
passer inaperçu. Seulement, comme il
fut vite en tête, tout le monde le "re-
connut,. ; la deuxième raison est que.
dans Nîmes-Toulon, Bottecchia esi
accusé de s'être fait aider par un
coureur italien qui n'est pas de son
écurie. Une forte pénalisation menace
depuis deux jours Bottecchia et touie
son équipe. Le directeur, de cette
équipe annonce que si on inflige un
retard à ses hommes il les retire de
la course. On discute, on palabre, on
atermoie tandis que j'écris. La déci-
sion des commissaires n'est pas en-
core connue, et le mot' « 'combine ,).
que l'on entend si souvent, continue
de revenir dans les conversations; «
J'allais oublier la course d'aujour-
LUCIEN BUYSSE.
vainqueur de l'étape Toulon-Nice
sur bicyclette A utomoto munie de
. pneus Hutchinson 1 ..
d'hui par Hyères, Cozolin-Sainte-
Màxime et son golfe bleu où se ba-
lancent des barques légères, par Fré-
jus, où des tirailleurs sénégalais
attendent. les coureurs, blottis sous
les lauriers roses, par Saint-Raphaël
et Nice. Elle constitua la promenade
habituelle, et puis ils s'élancèrent
dans la montagne. (
.
(Suite page 3, colonne 1)
LES TERRAINS DES FORTIFICATIONS
ONT AFFRONTÉ LE FEU DES ENCHÈRES.
Un lot de 572 mètres avait été offert à 629,431 francs, non
compris les droits divers qui viennent corser ce prix déjà élevé
AUCUN ADJUDICATAIRE NE S'EST PRÉSENTÉ
LES LOTISSEMENTS QUI N'ONT PAS TROUVE ACQUEREURS
Les parties hachurées du plan ci-dessus représentent les huit lotissemcdt"
qui ont été mis en vente hier, sans succès. Ils font partie des îlots 12 et iz bis.
qui comportent douze autres lotissements. Trois autres îlots, le jo, le u i-t
le^ 11 bis, situés entre le boulevard Gouvion-Saint-Cyr et la routé de la
Révolte, comptent vingt-neuf lots. Une nouvelle mise en vente aura îitu
en octobre
On n'a pas oublié la scène de revue
qui a mis en joie, en 1900, tous les
visiteurs de l'Exposition. Elle repré-
sentait la déconvenue d'un envoyé
d'une république lointaine qui, délé-
gué en France pour acheter des ba-
teaux de guerre et ayant perdu au
jeu tout son argent, voulait, en déses-
poir de cause, acheter... les pierres
des fortifications. Ce qui, alors, appa-
raissait comme une ahurissante bou-
tade. est pourtant devenu une réalité.
On vend parfaitement, au mètre cube,
les pierres du mur murant Paris. La
Ville a même mis en vente, hier. une
partie du terrain où s'élevait naguère
la rébarbative muraille qui corsetait
la capitale.
Il s'agit des terrains nouvellement
aménagés qui s'étendent de la porte
de Champerret à la porte de Courcel-
les, en bordure du boulevard Ber-
thier. L'espace aménagé comporte
quarante-huit lots. On en livrait hier
huit au feu des enchères.
Il y avait foule à la chambre des
notaires pour assister à cette sensa-
t.ionnelle vente, beaucoup voulant
s'offrir l'émotion de voir grimper des
enchères sur des terrains dont la mise
à prix variait de 700 à 1,100 francs le
mètre carré. Hélas ! les feux se sont
successivement consommés sans
qu'aucune voix, dans la salle, ait
réclamé l'honneur d'être adjudica-
taire du premier terrain vendu des
fortifications. Les huit lots restent
pour compte à la Ville. N'allez cepen-
dant pas croire que sa déconvenue
d'hier incite M. Naudin à offrir ces
beaux terrains pour rien. Il y aura
preneur à la prochaine vente, n'en
doutez pas ; mais. hier, le 10L de 572
mètres à 629,431 francs, non compris
les frais préparatoires et les droits,
a paru un peu cher. A ce prix, l'en-
voyé de la république lointaine au-
rait lui-même préféré acheter les ba-
teaux de guerre.
Rappelons, à titre de renseigne-
ment, que les différents lots de ter-
rain se répartissaient ainsi :
1er lot, îlot n° 12, à l'angle de trois
voies nouvelles, avec pan coupé de
10 mètres. Surface : 572 m. 21. Mise à
prix (à raison de 1.100 francs le mè-
tre) : 629,431 francs.
3" lot de l'îlot n° 12, sur voie nou-
velle. Surface : 394 m. 80. Mise à prix
(Ü raison de 700 francs le mètre) :
276,360 francs.
4" lot de l'îlot n° 12, sur voie nou-
velle. Surface ; 451 m. 25. Mise à prix
(à raison de 800 francs le mètre) :
361,000 francs.
8" lot de l'îlot n° 12, sur voie nou-
velle. Surface : 538 m. 08. Mise à
prix (à raison de 800 francs le mè-
tre) : 430,464 francs.
7" lot de l'îlot n° 12, sur voie nou-
vel1e, Surface : 504 m. 33. Mise à ni'i-t
(Ü raison de 800 francs Je mè! ■ :
403.464 francs.
12° lot de l'îlot il" 12, à l'angle do
deux voies nouvelles) avec pan p-cepé
de 5 mètres. Surface : 792 m. 82.
Mise à prix (à raison de 900 fouies
le mètre) : 713.538 francs.
7* lot de l'îlot 11° 12 b. à l'anale de,
deux voies nouvelles, avec pan rour-é
de 10 mètres. Surface : 792 m.
Mise à prix (à raison de 1.000 iian<^
le mètre) : 792,340 francs.
8° lot de l'îlot 11° 12 h, à l'angle de
deux voies nouvelles, avec par: emipé
de 5 mètres. Surface : 699 m. 59. Mise
à prix (Ú raison de 900 francs le mè-
tre) : 629,631 francs.
LE VOYAGE ÉVENTUEL
DE M. CAILLAUX A LONDRES
ET A WASHINGTON
L'accueil sympathique fait M*
T opinion bfttttniliqùe et* pr Tbp i ni on
américaine aux informations 1',':«(-
tives aux possibilités de voya;.T- de
lVI. Caillaux à Londres et à Washing-
ton, pour le règlement de comoJi',,:l--
non des dettes interalliées et h) né-
gociation d'un emprunt pour le- ré-
gions libérées, témoigne de l'j i i' ,',',t
suscité en Angleterre et aux 1-11 a.,s-
Unis par cette éventualité.
Toutefois, il ne s'agit encore qu'î
d'une intention du ministre (th l'i-
nances, qui attache la pius haute im-
portance à une liquidation des d''h's.
liquidation sans laquelle tout projet
d'assainissement Jinancier serai! d..
lusoire, Mais cette intention. il!! i l'
per.sonnette, ne saurait avoir un ca-
ractère de décision arrêtée qu'à? f\délibération au sein du gouY(.',';'-
ment.
La question ne s'est point 0ri,'" i'n
posée au Conseil des mrnistres Ki'e
ne pourra vraisemblablement iv.fre
qu'après le lancement et peut-èire [,t
clôture de l'émission de l'emp!" ¡ 11!,
La solution dépendra tout natur"'-
lement des circonstances ultérieur -,
tant au point de vue politique qu an
point de vue financier.
En tout état de cause — et qn
premier plan et les techniciens (Ími-
nents à qui seront confiées les négo-
ciations — la volonté du gouverne-
ment français de régler aussitôt que
possible les dettes interalliées :rs(.-
formelle. A cet égard, l'accord i-.f
absolu entre MM. Caillaux et Briaud
et le président du Conseil, ainsi
qu'avec tous leurs collègues du ca-
binet.
LE TREMBLEMENT DE TERRE DE CALIFORNIE
CE QUI RESTE DE L'HOTEL CALIFORNIA, UN DES PLUS IMPORTANTS DE LA VILLE
Voici une des premières photographies parvenues à Paris du terrible tremblement de terre qui détruisit une partie
de la ville de Santa-Barbara, en Californie, station balnéaire réputée, surnommée la « Menton du Pacifique ». La
plupart des grands édifices furent complètement démolis par la secousse ; de nombreux incendies et un raz de
marée inondant les rues basses vinrent augmenter encore le désastre, qui fit une centaine de morts et plus die
trois cents blessés.
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