Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-02-11
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Description : 11 février 1878 11 février 1878
Description : 1878/02/11. 1878/02/11.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
JOURNAL DES DEBATS
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
1' ET
LÎMII FÉVRIER
~â_ i
ON S'ABOXIVE
rue des Preires-Saint-Germain-l'Auxerroig, 17.
Ip~~3 DE L'13é~t~Pï~'
Un an. Six mois. Trois mois.
Dftpartemens. 80 fr. 40 fr. 20 fr.
Paris.«. 72 fr. 36 ;r. 18 fr.
Les aboaaecaens partent icz t" et 16 de
chaque n;oi3.
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ftéparteoteca, ees Enenéroo 86 cent*
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papers office.' 17, Gresham street, G. P. 0.: i
3&M. Oeiizy, èaviea et CM, Kiïich laae CornbiU/ u
E. C., London SSSI. W.-H. Staitîi et Son,
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4 Bruxelles, à VOf/la dt publicité, 48, rue de la <̃.
Madeleine, dans les kiosques et daas les fci.
bliotbèaue» des (rares d<* chemins de fer1)eUrég.
À. Valparaiso (Chili}, chez M. Orestes L. Tornero.
-LUNDI if FÉVRIER
̃"̃̃); 1878.
•' ON S'ABONNE ̃•̃̃̃•
en Belgique, en Italie.
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans le*
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
̃aandats-poste, soit internationaux, soit français,
çn Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du iJord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
pur l'envoi d'une valeur payable 6 Fi If.
Les annonces sont reçues
ehexMM. Faachey, &,»rate et G*,
8, place de la Bourse,
•t au bureau du <5©ERIVAI*|
aUacdniTent tonioiiTRStTAacrAAp.QnRi' la rïtiactift*.
PARIS
DIMANCHE 10 FÉVRIER
Au milieu des grands événemens qui
viennent d'éclater en Europe, il est diffi-
cile de suivre les incidens journaliers de
la politique intérieure. Par bonheur, ces
incidens n'ont pas une importance telle,
qu'il soit dangereux d'en détourner quel-
quefois son attention. Les légers tiraille-
mens qui s'étaient produits à la Chambre
-des Députés au commencement de la se-
maine dernière, et que les journaux réac-
tionnaires avaient exploités avec tant de
passion et de mauvaise foi, disparaissent
peu à peu. Le ministère et la majorité
«ont plus unis que jamais. Les lois capi-
tales sur l'état de siége et sur le co'por-
tage ont été votées sans la moindre diffi-
culté la commission et le cabinet se sont
mis d'accord sur la 'discussion du budget
tous les petits nuages qu'on avait signalés
comme les avant-coureurs de grosses
tempêtes se sont évanouis dans un ciel
serein. Il ne faut ni s'étonner ni surtout
s'e.ff rayer des hésitations qui se manifes-
tent de temps en temps dans la marche
• régulière du gouvernement parlementaire.
C'est la condition nécessaire, inévitable,
de la liberté. La discipline militaire ne
saurait être la règle des Assemblées. 11
n'y a que les pouvoirs despotiques qui
vont sans broncher toujours droit devant
eux; mais on sait où cela les mène et de
quel prix se paient cette indépendance et
cette fermeté d'allures pour lesquelles les
adversaires du régime parlementaire pro-
fessent une si vive admiration.
La position de la Chambre actuelle se
complique d'ailleurs de difficultés qu'il
serait trop injuste de méconnaître. M. Du-
faure a très finement et très justement
comparé l'état dès esprits, depuis la for-
mation du cabinet libéral, à la situation
d'une population qui vient d'éprouver un
tremblement de terre, et qui, à la moindre
oscillation, se croit menacée d'une nou-
velle catastrophe. Le tremblement de
terre a duré six mois, et il est bien natu-
rel que le système nerveux du pays ait
acquis une grande sensibilité pendant
une si longue et si douloureuse épreuve.
Nous avouons même que nous sommes
surpris de la facilité avec laquelle le
calme, et l'espérance ont pu rentrer dans
les cœurs. Les partis réactionnnaires, qui
avaient tout fait pour exaspérer la Cham-
bre et l'opinion publique, comptaient sur
une explosion de colères qui ne s'est pas
produite. Ils en sont réduits à grossir
outre mesure quelques signes d'appré-
henSion auxquels, en toute autre circon-
stance, on n'attacherait aucun intérêt.
Laissons-leur ce triste nft>yen de polé-
mique C'est pour eux une consolation, et
ce peut être pour la Chambre un avertisse-
ment. Avoir les efforts des ennemis de la ré-
publique pour perpétuer l'état de trouble
dont nous sortons, pour semer des élémens
de discorde entre le majorité et le cabinet,
pour affaiblir l'un et pour pousser l'autre à
des manifestations compromettantes, tout
le monde doit comprendre la nécessité de
rester' uni sur le terrain d'une politique
de sagesse et de prudens compromis.
Plus le gouvernement sera fort auprès de
la Chambre, plus il lui sera aisé de ren-
dre impossible toute tentative d'un retour
offensif des droites. C'est en-lui qu'il faut
chercher un point d'apjsui contre les cri-
ses nouvelles dont le danger ne devien-
drait sérieux que le JQur où les républi-
cains, obéissant à des impulsions diffé-
rentes, sembleraient perdre la cohésion et
l'unité de vue quiles ont conduits jusqu'ici
au succès.
Les craintes qu'inspirent à certains es-
prïts les dispositions du Sénat ne peuvent
également disparaître qu'à cette condi-
tion. L'attitude de la haute Assemblée
pendant la semaine qui vient de s'écou-
ler est très instructive. On dirait que
la coalition des droites sénatoriales est
quelque peu ébranlée, et nous ne pensons
pas que la malencontreuse discussion
provoquée par M. de Lorgeril resserre
beaucoup des liens qui commenceraient à
se relâcher. Ce ne sont pas les auteurs
du 4 septembre qui ont eu le plus à
souffrir de l'interpellation d'hier, ce sont
les bonapartistes. L'ardente éloquence de
M. d'Audiffret-Pasquier a réveillé des
souvenirs peu favorables au développe-
ment de l'amitié récente des constitulion-
néls et des partisans de l'Empire. Si les
droites de la Chambre regardent M. Rou-
her comme leur chef, les droites du Sénat
ne sont pas prêtes à chercher le leur
dans le même parti. D'autre part, le
triple échec de M. Decazes a soulevé les
colères des constitutionnels contre les
membres de l'extrême droite. On s'est
renvoyé mutuellement a ce sujet de cruel-
les accusations. La lutte n'est pas finie,
car les défenseurs de l'ancien ministre
des affaires étrangères annoncent qu'il
aura le courage de se présenter encore au
quatrième tour de scrutin. Sera-t-il plus
heureux cette fois? Nous en doutons.
Lorsqu'on se rappelle quel rôle mal-
adroit la diplomatie française a joué dans
les négociations qui ont précédé la guerre
d'Orient et quelle a été l'attitude im-
prudente de nôtre représentant à la
Conférence de Constantinople, il est im-
possible de méconnaître la part de res-
ponsabilité qui revient à M. Decazes dans
les iriste3 événemens auxquels nous as-
sistons aujourd'hui. Mais, quoi qu'il ar-
rive, les incidens de sa candidature au-
ront jeté dans les rangs des droites un
nouveau ferment de désunion.
Est-ce à dire que nous croyons le Sé-
nat disposé à se rallier franchement à la
politique libérale et patriotique du cabi-
net ? Non sans doute. Nous ne de-
mandons pas à la haute Assemblée une
pareille adhésion. Il nous suffit qu'elle
ne fasse point une opposition décisive aux
projets du gouvernement et de la Cham-
bre. Sous ce rapport, le renvoi de la
loi sur les crédits supplémentaires à la
commission du budget a été un incident
de bon augure les droites avaient livré une
véritable bataille, elles avaient lancé à la
tribune un de leurs chefs les mieux écou-
tés, un de leurs orateurs les plus élo-
quens. M. Buffet avait conduit l'attaque
avec sa vigueur ordinaire, et la question
était de celles qui offrent aux consciences
timorées d'utiles laux-fuyans. M. Buffet
n'en a pas moins été battu, à une très
faible majorité, il est vrai mais que de
fois n'avons-nous pas vu une majorité
d'une voix se transformer en quelques
jours et grandir dans des proportions
importantes Après la loi sur. les crédits
supplémentaires, viendront les lois sur
l'amnistie, sur l'état de siège et sur le col-
portage. Le Sénat sait que le nouveau
cabinet a fait de l'acceptation de ces lois
la condition de son entrée, aux affaires.
Il prendrait donc, s'il les repoussait, la
responsabilité d'une crise ministérielle
et gouvernementale des plus graves.
Il détruirait l'accord qui s'est établi
depuis le 13 décembre entre le chef de
l'Etat et la majorité de la Chambre. Il dé-
chirerait le traité de paix qui a été signé
après une guerre longue et malheureuse
entre les pouvoirs publics. Ce serait une
sorte de 16 mai accompli par la Chambre
haute contre le pays et le chef de l'Etat.
En dépit des efforts des partis réaction-
naires, elle reculera, nous en sommes con-
vaincus, devant un acte aussi coupable.
Mais il faut que le gouvernement soit très
fort pour vaincre tous les scrupules, tou-
tes les résistances, tous les projets fu-
nestes des meneurs qui ont déjà si sou-
vent abusé de la majorité sénatoriale. Un
ministère absolument investi de la con-
fimce de la Chambre obtiendra du Sénat
ce que ne parviendrait jamais à lui arra-
cher un ministère qui n'aurait pas der-
rière lui le parti républicain tout entier.
PBTITB BOORSK DU DIMANGHB.
Emprunt 8 0/0 110 fr. 10, 08 3/4, 13 3/4.
3 0/0. 73 fr. 80, 77 1/2, 80.
Italien 74 fr. 30, 22 1/2.
Extér'» espagnole.. 12 5/8, n/16.
3 0/0 turc 9 fr. 17 1/2, 22 1/2, 17 1/2.
Florins {or). 63 S/16, 1/4, 7/16, 3/8.
Hongrois 6 0/0 79 3/8,1/2.
Egyptiennes 6 0/0.. 143 fr. 12 1/2.
Russe.<; 80 1/2, 5/8.
Nous recevons de notre correspondant par-
ticulier la dépêche suivante
0 Vienne, le 10 février, 6 h. soir.
» Là réponse du cabinet russe est attendue.
On croit que le prince Gortchakofl fera des
objections pour le siège de la Conférence à
Vienne, parce que la Russie n'aurait qu'une
importance secondaire sous la présidence du
comte Andrassy, ministre des affaires étran-
gères de l' Autriche-Hongrie. On ne pense pas
que les conférences puissent avoir lieu avant
deux mois.
» L'escadre autrichienne doit se rendre à
Gonstantinople dans le courant de la semaine.
» On signale de Jassy une centaine dé trains
remplis ae troupes russes se rendant à Ga-
̃latz. »
/dalZ. »
L'agence Havas nous communique les dé-
pèches suivantes
Marseille, le 10 février.
M. Fournier. ambassadeur de France à Con-
stantinople, s'est embarqué hier soir pour se ren-
dre à son poste.
Rome, le 10 février.
On assure que le camerlingue Pecci repousse
la proposition d'arborer sur le Vatican les dra-
peaux des puissances catholiques, le gouverne-
ment italien ayant pris toutes les mesures né-
cessaires pour maintenir l'ordre, qui d'ailleurs
ne semble pas devoir être troublé. Cependant le
gouvernement augmente la garnison de Rome.
Les ambassadeurs de France d'Autriche, de
Portugal et d'Espagne auprès du Vatican ont de
fréquentes conférences.
Ce matin, à six hei res et demie, a commencé
l'exposition du corps du Saint-Père. Grande af-
fluence. Les gardes nobles font le service.
LePopofo rontano assure que la décision de
tenir le conclave à Rome a été prise à une très
grande majorité. Onze voix seulement se sont
prononcées contre.
Les dernières dépêches annoncent une amélio-
ration dans la santé de Garibaldi.
Les bruits d'après lesquels le ministre de l'in-
térieur aurait empêché hiir soir la transmission
de plusieurs dépêches sont très exagérés. Le mi-
nistère a seulement arrêté la transmission de
cinq dépêches, dont une seule était adressée à
i étranger (à Marseille).
Madrid, le 9 février) soir.
La PoîiMca, journal ministériel, dit que l'Espa-
gne est intéressée à ce que le Conclave n'élise
pas un Pape d'un esprit trop absoiu car il serait
alors l'ennemi de la monarchie et de la liberté
constitutionnelle espagnole, et pourrait favoriser
le parti carliste contre les principes libéraux qui
régissent la société péninsulaire ibérique.
One pareille élection, dit la Polilica, ferait re-
gretier davantage le Pape défunt.
Divers journaux appuient ces idées.
̃ Rome, le 10 février.
La reine de Portugal est partie aujourd'hui
pour Turin. Le roi, la reine, le duc d'Aoste et
les autorités l'ont accompagnée à la gare.
Demain, à l'arrivée des cardinaux absens, le
Sacré-Collège se déclarera en session permanente.
La bulle de Pie IX donne au Sacré-Collège la fa-
culté de déroger. aux anciennes formalités, mais
elle ne prescrit aucune règle.
La foule est énorme à Saint-Pierre. î.a' force ¡
publique a dû demander des renforts. Plusieurs
personnes ont eu leurs habits déchirés. ïl va eu
des évanouissemens, les femmes et les enfans
crient. Une compagnie d'infanterie de ligne est
entrée dans l'église pour régler les moùvemens
de la foule. Le corps du Pape est déposé sur un
lit drapé de rouge. Il est revêtu de ses habits
pontificaux. Aux quatre angles du lit sont quatre
gardes-nobles, qui se tiennent le sabre nu. Autour r
du lit sont placés douze grands candélabres.
Les pieds du Pape dépassent la grille de la
chapelle, selon l'iîsage, de manière que le public
peut commodément les baiser. Le visage du
Pape est calme et sans altération.
Vienne, le 10 février.
Le cardinal prince primat de Hongri', Simon,
a été nommé fondé de pouvoirs de l'Autriche au
Conclave.
La nouvelle donnée par la Presse de Vienne.
et d'après laquelle des cuirassés de la flotte
française auraient reçu l'ordre de se rendre à
Gonstaiitinople, est inexacte.
(Affenee Havas.)
ÉLECTION LÉGISLATIVE.
Scrutin de ballottage du 10 février.
-•̃• Gironde. ̃•̃•̃̃•̃
Arrondissement de Bordeaux.
2° circonscription.
Caduc S5. 063 élu
On parle de la démission de M. Grivart,
gouverneur du Crédit foncier, qui s'est séparé
du gouvernement dans le vote relatif au pro-
jet de loi sur les crédits supplémentaires.
La session ordinaire du Congrès des
États-Unis s'est ouverte le 10 janvier, et
elle présente un intérêt exceptionnel à
cause de la diversité et de l'importance
des questions qui figurent à son ordre
du jour. Il y a d'abord toute une série de
questions économiques et financières le
silver bill ayant pour objet de restituer à
l'argent la qualité d'étalon monétaire, le
bill pour le rappel de l'acte fixant
au lor janvier 1879 la reprise des paie-
mens en espèces, la réforme du tarif
des douanes et l'émission d'un emprunt
populaire de 4 0/0 destiné à absorber les
fonds des Caisses d'épargne. On sait que
le silver bill a été adopté à une majorité
considérable par la Chambre des Représen-
tans, il se peut qu'il le soit aussi par le Sé-
nat mais le Président, M. Hayes, est bien
décidé à le frapper de son veto. Dans ce
cas, le Congrès ne pourrait passer outre
qu'à la condition de réunir dans les deux
Chambres une majorité des deux tiers en
faveur du bill. Il est peu probable que
cette majorité soit acquise, au moins dans
le Sénat. On peut donc espérer que la
fermeté du Président épargnera aux Etats-
Unis la honte d'une mesure qui aurait
tous les caractères d'une banqueroute
déguisée. En effet, un dollar en argent ne
valant, au cours actuel, que 92 cents en
or, ce serait une somme de 8 cents par
dollar pu de 8 0/0 qu'on ferait passer,
d'une façon tout à fait indue et sub-
reptice, de la poche des créanciers dans
celle des débiteurs. Or, si l'on songe
que le gouvernement est le plus grand
débiteur de l'Union, qu'il doit de l'ar-
gent non seulement aux Américains,
mais encore à un bon nombre d'Euro-
péens qui ont participé aux emprunts à
l'aide desquels il a pu venir à bout de la
rébellion du Sud, on sera d'avis certaine-
ment qu'en employant son pouvoir légis-
latif et exécutif à rogner les titres de ses
créanciers il ne montrerait point une ex-
quise délicatesse. Cette sorte de scrupule
louche peu, nous ne l'ignorons pas, les
partisans du silver Mil, parmi lesquels
figurent naturellement les grands pro-
priétaires de mines d'argent. L'un d'en-
tre eux M. Jones du Nevada a
eu l'idée ingénieuse de ressusciter l'en-
quête sur l'élection présidentielle, la-
quelle élection a notoirement manqué
de 'pureté, pour obliger M. Hayes à capi-
tuler. Mais il ne semble pas que cette
manœuvre plus politique que morale ait
fait grande impression sur le Président, et
il y a apparence que le silver bill finira
par être abandonné. En revanche, on
donnera probablement une fiche de con-
solation aux débiteurs embarrassés en
reculant d'une année ou deux la reprise
des paiemens en espèces. Cet ajourne-
ment ne sera, au surplus, que de peu
de conséquence, car le papier-monnaie
ne vaut aujourd'hui que de -1 0/0 à 1 1 /2 0/0
moins que l'or; avant peu, si les théo-
ries des inflationisles (partisans de l'é-
mission illimitée du papier-monnaie) ne j
reprennent pas le dessus, il atteindra le
pair, et le cours forcé ne sera plus que
nominal auxEtats-Unis comme il l'est en ]
France.
La réforme du tarif des douanes, qu'un 1
télégramme de Washington nous a an- 1
noncée récemment, a bien une autre ini- 1
portance. On n'ignore pas avec quel .en- s
thousiasme les Américains ont adopté et < (
renforcé le système prohibitif pendant et
après la guerre de la sécession, et quels i ]
résultats merveilleux ils s'en promettaient. 1 <
Non seulement ce système devait réparer <
en un clin d'oeil tous les maux de la ]
guerre, mais encore il devait affranchir à s
jamais l'Amérique de l'obligation onéreuse i
et humiliante de demander à l'Europe I
une foule d'articles de nécessité ou de <
luxe, fers, machines, étoffas, articles de (
mode, vins, etc., etc., sous le futile I 1
et misérable prétexte que ces articles <
y sont produits à meilleur marché et en
meilleure qualité qu'en Amérique. Le ta-
rif a mis bon ordre à ces abus il a frappé
les produits d'Europe de droits à peu près
proh.bitifs.Le résultat a été que les ladies
et les gentlemen de l'Union ont été effec-
tivement affranchis du tribut qu'ils
payaient aux fabricans de drap aux mo-
distes et aux couturières de l'Europe,
mais qu'ils ont eu, en même temps, la
surprise désagréable de voir s'élever à
des hauteurs extraordinaires le tribut que
les fabricans d'étoffes, les modistes et les
couturières de Philadelphie, de Boston et
de New- York avaient désormais le droit
exclusif de prélever sur eux. Ils ont
cessé de même d'être tributaires des
propriétaires et des marchands de vin
de Bordeaux ou de Champagne mais il
leur a fallu remplacer ces breuvages ex-
quis, quoique étrangers, par des liquides
indigènes, -des vins de Calawba, de Sco-
pernung, qui sont des drogues abomina-
bles quoique nationales^ On se flattait, à
Ja vérité, que la prospérité des manufac-
"tûrîePSj dès viticulteurs, des confection-
neurs, des modistes et autres producteurs
nationaux fournirait une ample compen-
sation au surcroît de dépenses et aux dé-
boires infligés aux consommateurs; on ne
doutait pas que l'industrie nationale, pro-
tégée désormais contre la concurrence
d'étrangers avides, ne devînt promp-
tement assez puissante et assez riche
pour défier toutes les crises. Un re-
levé statistique des faillites publié par
l'Agence mercantile Dun, Barlow et C8,
pour les années écoulées depuis l'explo-
sion de la crise de 1873, et reproduit par
le Coîirrier des Etats-Unis, nous montre
dans quelle mesure ces prévisions dorées
des fauteurs du système prohibitif se sont
réalisées. Dans cette période de cinq an-
nées, le nombre des faillites déclarées
aux Etats-Unis s'est élevé à 36,787, avec
un passif de 966,586,071) dollars, près de
5 milliards de francs. En 1873, il y a eu
1 faillite sur 1 08 maisons; en 1 874 1 sur 1 03
en. 1875, 1 sur 83; en 1876, 1 sur 76; en
1877,1 sur 73.Voilà la stabilité et la pros-
périté sans mélange que le régime prohi-
bitif a assurées à la production et au com-
merce de l'Union. Aussi les Américains,
qui se soucient médiocrement des princi-
pes, mais qui n'aiment pas qu'un sys-
tème leur. fasse perdre de l'argent, com-
mencent-ils à se dégoûter du régime pro-
hibitif. Des clubs du free trade ont poussé
comme des champignons depuis deux ans
jusque dans les citadelles mêmes de la
prohibition, à Boston et à Philadelphie, et
tout nous porte à espérer que la réforme
du tarif sera prochainement un fait ac-
compli.
Enfin, le secrétaire du Trésor vient de
lancer «̃ l'emprunt populaire » de 4 0/0,
dont les coupures descendent au minimum
de 50 dollars, et sont rachetables après
trente ans, à dater du lor juillet 1877. Il
s'agit d'attirer dans les caisses du Trésor,
qui s'en servira pour rembourser ses au-
tres emprunts, les dépôts des Caisses d'é-
pargne. Ceux-ci ne s'élèvent pas à moins
de 850 millions de dollars (plus de 4 mil-
liards de francs), appartenant à 2,300,000
déposans. Cette opération est vantée
comme essentiellement démocratique pai4
un grand nombre de journaux; mais, dé-
mocratique on non, elle nous laisse assez
froids. En Amérique aussi bien qu'en Eu-
rope, le « Trésor » ressemble à cette ca-
verne du lion dont parle Je bonhomme
La Fontaine on y entre plus aisément
que l'on n'en sort. Les gouvernemens
sont de grands mangeurs d'épargnes, et on
peut contester qu'il soit sage d'encourager
chez eux cet appétit déjà suffisamment
vorace, en leur confiant le garde-manger
de l'épargne populaire.
Plusieurs autres questions, parmi les-
quelles nous citerons la question chinoise
et la question indienne, sont encore à l'or-
dre du jour. Les Chinois continuent à af-
fluer en Californie, où cette race sobre,
laborieuse et économe, constitue un élé-
ment inférieur, mais utile de la popula-
tion non seulement les Chinois s'adon-
nent aux travaux des mines, et c'est
grâce au concours de leur main-d'œu-
vre relativement à bon marché que
le chemin de fer du Pacifique a pu être
rapidement achevé, mais encore ils four-
aissent d' excellons domestiques, ils sont
suisiniers de naissance et ils n'ont pas
le rivaux pour le blanchissage du linge,
Seulement, ces diverses supériorités n'ont
3as manqué d'exciter la jalousie de leurs
>oncurrens t peau plus ou moins blan-
>he. On les a accusés de toute sorte de
?ices abominables, et chaque fois qu'un
îavire débarque au quai de San-Francisco
ine cargaison de « Célestes », la populace
es accueille avec les démonstrations i
es moins rassurantes. De même que <
es gouvernemens d'Europe ont été trop i
;ouvent obligés de protéger les « profits » 1
les chefs d'industrie en prohibant les t
)roduits étrangers, le gouvernement amé- (
icain est mis aujourd'hui en demeure de 1
t protéger » les salaires des ouvriers,
'lecteurs et éligibles, en interdisant l'im- 1
lortatiou du travail à bon marché. Un <
lénateur californien, M. Sargeut, a sou- ç
nis au Comité des affaires étrangères un 1
)ill ayant pour objet l'établissement d'un s
Iroit d'importation de 250 dollars par tête i
le Chinois. Ce droit prohibitif figurerait f
îatureilement dans la cédule du tarif qui ]
«I consacrée au bétail bœuf?, porcs-, t
1 montons et. Chinois. Eu revanche, on
s'occupe activement d'améliorer la situa-
h tion des Peaux-Rouges, qui sont, heureu-
5 sèment pour eux, de médiocres travail-
? leurs, et qui n'entendent rien à la cuisine
ni au blanchissage. Une enquête a été
3 ouverte sur la conduite générale du Bu-
reau indien. L'es commissaires du Bureau
ont été interrogés, mais ils ont répondu
i d'une voix unanime qu'ils n'avaient ja-
i mais entendu dire qu'aucun abus eût
3 réussi à se glisser dans leur administra-
3 tion. L'un d'entre eux cependant a avoué
t avec franchise qu'il existait parmi les
t employés une tendance regrettable à pro-
t longer leurs vacances; mais c'était tout!
? La commission d'enquête n'a pas paru,
1 comme on va le voir, entièrement satis-
l faite de cette réponse
« Il ressort de cette réponse, lisons-nous
5 dans le rapport du Comité, que le commis-
̃ saire ne considérait comme un abus ni l'ab-
sence de règlemens, de système et de mé-
t thode; ni la suppression de toutes plaintes
et réclamations; ni la soustraction de corres-
pondances .semi-officielles ni le désordre des
̃ papiers et documens; ni la permutation sans
autorisation des fonctions entre les em-
ployés ni l'opposition sourde au Bureau des
commissaires indiens ni l'incapacité du
commis principal, du commis aux annuités,
s du commis à la correspondance ni l'incom-
̃ pétence du chef de la division de la compta-
bilité, ni celle du chef de la division des
terres ni le manque habituel de circonspec-
tion dans la division des finances, etc.; ni,
i finalement, la démoralisation générale de
l'admiDistration tout entière. »
Ce langage sévère permet de bien au-
gurer de l'enquête. Il est grandement
temps, en effet, que l'administration des
affaires indiennes soit améliorée. Traqués
comme des bêles fauves par les pion-
niers, exploités par le Bureau indien, les
anciens propriétaires de la terre améri-
caine sont menacés d'une extinction pro-
chaine. Nous trouvons à ce propos dans
les faits divers du Courrier des Etats-
Unis une nouvelle caractéristique. On
annonce la mort d'un nommé Johnston,
dit mangeur de foie, qui n'avait pas d'au-
tre profession que celle de chasseur d'In-
diens. Il allait à la chasse aux Indiens
comme nous allons à la chasse aux la-
pins il tuait sans scrupule tous ceux qui
avaient la mauvaise chance de se trouver
au bout de son rifle, et il ne professait
même aucune répugnance pour la chair
de ce gibier. Il lui était arrivé un jour de
manger le foie d'un Indien, ce qui lui
avait valu le surnom dont il était fier.
Que voulez-vous? Ne faut-il pas débar-
rasser le Far-West de ces sauvages Peaux-
Rouges, qui se montrent obstinément ré-
fractaires à la civilisation?
Au chapitre des affaires extérieures,
nous n'avons à signaler que des querel-
les de frontières avec les Mexicains, et le?
deux affaires assez curieuses de la décou-
verte de Morant Cayes et de l'indemnité
de Venezuela. Morant Cayes est un îlot
inhabité au sud-ouest de la Jamaïque et
appartenant à des particuliers de cette
colonie. Un beau jour, un capitaine de
navire marchand américain aperçut un
îlot dont l'existence lui était incon-
nue. Il y descendit, y trouva du guano
et se mit à l'exploiter après avoir
planté préalablement le drapeau étoilé
sur le plus haut sommet de cette terre
nouvelle qui avait échappé jusque-là à
l'attention des navigateurs. Les proprié-
taires, informés de l'aventure, l'invitèrent
à déguerpir, et, comme il s'y refusait
avec énergie, un navire anglais alla le
prendre à la côte et le ramena à Kingston.
Là-dessus, demande d'indemnité et même
de restitution de l'île au Christophe
Colomb Yankee, fortement appuyée par
le Commercial Advertiser, par le molii
que, le guano péruvien ne suffisant plus
aux besoins des cultivateurs américains,
ils sont bien obligés d'en aller chercher
ailleurs. En chercher, soit! mais en pren-
dre! Il ne paraît pas cependant que
cetle théorie, dont on voit d'ici les con-
séquences fécondes, ait des chances de
prévaloir, et on regarde l'affaire comme
manquée. Il en a été autrement de
l'affaire de l'indemnité du Venezuela,
laquelle a été combinée et conduije d'une
manière tout à fait supérieure. Un
beau jour de l'année 1866, quelques ci-
toyens ingénieux et en quête de numé-
raire eurent l'idée de se faire payer
une indemnité par le Venezuela. Ils (
chargèrent un homme de loi intelligent j ji
de réclamer aux autorités de ce pays lj
250,000 dollars pour inexécution de con- 1
trats maritimes, en employant les procé- 1
dés nécessaires pour mener l'affaire à r
bon terme. L'homme de loi leur démontra s
qu'il serait préférable de changer l'inti- F
tulé de la réclamation en substituant des
« contrats d'émigration » aux « contrats c
maritimes », puis il s'aboucha avec le
gouvernement vénézuélien. Malheureuse- p
ment, il rencontra une résistance obsti- f
née et inexplicable de la part d'un fonc- v
tionnaire venezuelien, M. Conde, à qui il n
offrit en vain 25,000 et jusqu'à 50,000 dol- C
lars pour l'allocation d'une indemnité de a
200,000. Une révolution étant survenue à
propos, le nouveau Président consentit
à révoquer ce fonctionnaire inintelli-
gent, à la condition qu'.on lui livrerait
1 ,000 fusils et 4 pièces de canon dont il
avait besoin pour débarrasser définitive-
ment le pays des anarchistes. Le contrat
fut scrupuleusement exécuté on rem- 1
plaça l'intraitable Conde par un homme s
ayant l'intelligence de ces sortes d'affairés I c
I et qui eut la délicatesse de se contenter
de 25,000 dollars. Les fusils, les canons et
les commissions payés, il resta aux récla-
mans une somme nette de 137,500 dol-
e lars, sur lesquels l'homme de loi retint ̃
é 37,500 dollars pour ses honoraires, et
c'est ainsi que se termina, à la satisfac-
a tion générale, l'affaire de l'indemnité ve-
II nezuelienne.
Cette affaire, et bien d'autres dans les-
t quelles les faibles voisins du peuple amé-
ricain ont joué un rôle médiocrement'
é avantageux, ne font-elles pas souvenir
s des infortunés pèlerins qui s'étaient four-
i- voyés dans la salade de Gargantua, et que1
le jeune colosse dévorait à belles dents-
sans penser à mal? Malheur aux pèlerins;.
chinois, peaux-rouges, mexicains ou ve-r
nezueliens que leur mauvaise étoile a mis;
à la portée de la terrible mâchoire du •
f Gargantua américain 1
G. de MoLiNApr. ̃••'
3 >– ^̃"̃i ^̃•̃̃̃– •̃
On nous écrit de Rome, le 8 février
a La mort du Souverain-Pontife, que ja
vous ai annoncée hier par deux télégrammes,
3 a produit l'effet d'un événement imprévu
1 parce qu'il était pressenti depuis si long-
temps, qu'on croyait presque qu'il n'arrive-
rait jamais. Depuis plusieurs jours, en effet,
les nouvelles du Vatican étaient excellentes,
et l'onsavait que Pie IX avait donné plusieurs
audiences, notamment le 2 février, soixante-
quinzième anniversaire de sa première com-
munion.
» Le médecin ordinaire avait même cru
pouvoir s'éloigner du palais, et on a dû le
t rappeler en toute hâle lorsque, hier matin, la
crise s'est déclarée. Vers midi, S. S. a reçu
les derniers sacremens et a expiré après une
agonie de quelques heures.
» On assure que Pie IX est mort en gardant
jusqu'au dernier moment la conscience de
lui-même et la plus parfaite sérénité. Pen-
̃ dant toute l'après-midi, et dès que les pre-
i mières rumeurs ont éclaté, une foule consi-
̃ dérable s'est pressée autour du Vatican.
» Pie IX était entouré de la sympathie gé-
nérale, même de celle de ses adversaires po-
litiques, qui tous rendent un éclatant hommage
à ses qualités personnelles. Les libéraux ita-
liens n'ont pas oublié que Pie IX donna le
premier signal d'une révolution qu'il ne put
diriger par la suite, mais qui, dans sa pensée
comme dans la leur, avait pour but final l'af-
franchissement de la péninsule de toute do-
mination étrangère.
» Aujourd'hui, les cardinaux présens à
Rome, au nombre de plus de trente, `
sont réunis au Vatican, sous la prési-
dence du cardinal Pecci, lequel, en qua-'
lité de camerlingue, est une sorte de
Pape par intérim Le Sacré-Collége doit déci-
der si le Cond ive aura lieu à Rome et s'il sera
immédiat ou bien ouvert seulement après le
délai de neuf jours, conformément à l'usage.
Il est probable que le Conclave aura lieu à
Rome et qu'on attendra les neuf jours régle-
mentaires, ce qui en reporteraitl'ouverture au
17 de ce mois.
» Le gouvernement italien a déclaré depuis
longtemps qu'il entendaitassurer au Concave
une liberté complète et une sécurité absolue,
ce qui ne lui coûtera pas de grands efforts,
puisque personne n'a l'intention de troubler
l'ordre. Rien n'indique que ces résolutions
aient été modifiées, et il serait fort difficile `
qu'elles lo fussent; il faudrait, en- effet,
îuterdire absolument le Conclave si on ne
voulait pas lui laisser toute liberté. Il
n'existe pas de terme moyen praticable.
De leur côté, les cardinaux n'ont aucune" rai-
son de se dispenser des formalités canoni-
ques. Ils ont, au contraire, intérêt à faire Une
élection absolument régulière, de façon qu'au-
cune puissance n'ait l'idée de la contester et
n'élève d'objection raisonnable. Mais, le len-
demain de l'élection, surgira une grosse diffi-
culté. LenouveauPapevoudra-t-il reconnaître
le gouvernement italien? Ce serait lo dés-
aveu absolu de la politique suivie par Pie IX
depuis 1860, et il n'est pas dans les traditions
de l'Eglise de faire des volte-face aussi brus-
ques. Sile futur Papene reconnaît pas legouyer-
nement italien, celui-ci consentira-t-il à le
reconnaître lui-même comme Souverain-Pon-
tife ?Et s'il ne le reconnaît pas, la loi des ga-
ranties tombe d'elle-même.
» Je ferai en sorte de vous renseigner pro-
chainement sur tous les incidens qui pour-
ront se produire ou être prévus; mais, quand
il s'agit d'un sujet aussi grave, il ne faut pas
parler au hasard. Pour la ville de Rome. l'a-
vénement d'un nouveau Pontife n'a plus
l'importance qu'il avait naguère. Sous l'an-
cien régime, le Pape gouvernait et adminis-
trait il était à la fois évoque, roi et maire de
Rome tous les intérêts, grands et petits, fie
rattachaient à lui. Aujourd'hui, ils sont limi-
'és à ce qu'on appelle la famille du Vatican,
qui est, à la vérité, fort nombreuse et, à ce
propos, on assure que Pje IX a pris, ces
jours derniers, des mesures peur que les pen-
sions- qu'il servait fussent continuées après
lui-. Mais, si l'importance localedu Souverain- °
Pontife a décru, son importance générale a
p'ûtôt augmenté par l'effet même des pas-
sions diversesqu'asoulevées la destruction du
pouvoir temporel.
» II est probable que le Conclave sera fort
court, et on peut presque affirmer que le nou-
veau Pape sera élu avant la fin du mais de
février. Il est défendu aux cardinaux, sous
peine d'excommunication, de s'entretenir dû
Pape futur tant que le Souverain- Pontife est
vivant; il est néanmoins impossible qu'il
n'existe pas des accords tacites, le Sacré-
Collége étant convaincu qu'en présence des
attaques dont l'Eglise est l'objet, il doi
donner l'exemple de l'union.
» H.-G. MONTFEKRIEK. »
On nous écrit de Londres, le 9 février
a Conservateurs et libéraux ont également
approuvé l'envoi d'une partie de la flotte à
Cons tan tinople, en présence des positions mi-
litaires occupées par les Russes. Ceux-ci
se trouvent virtuellement maîtres de la
capitale de l'empire ottoman qu'ils ont
JOURNAL DES DEBATS
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
1' ET
LÎMII FÉVRIER
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-LUNDI if FÉVRIER
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régences du Maroc et de la Tunisie,
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Les annonces sont reçues
ehexMM. Faachey, &,»rate et G*,
8, place de la Bourse,
•t au bureau du <5©ERIVAI*|
aUacdniTent tonioiiTRStTAacrAAp.QnRi' la rïtiactift*.
PARIS
DIMANCHE 10 FÉVRIER
Au milieu des grands événemens qui
viennent d'éclater en Europe, il est diffi-
cile de suivre les incidens journaliers de
la politique intérieure. Par bonheur, ces
incidens n'ont pas une importance telle,
qu'il soit dangereux d'en détourner quel-
quefois son attention. Les légers tiraille-
mens qui s'étaient produits à la Chambre
-des Députés au commencement de la se-
maine dernière, et que les journaux réac-
tionnaires avaient exploités avec tant de
passion et de mauvaise foi, disparaissent
peu à peu. Le ministère et la majorité
«ont plus unis que jamais. Les lois capi-
tales sur l'état de siége et sur le co'por-
tage ont été votées sans la moindre diffi-
culté la commission et le cabinet se sont
mis d'accord sur la 'discussion du budget
tous les petits nuages qu'on avait signalés
comme les avant-coureurs de grosses
tempêtes se sont évanouis dans un ciel
serein. Il ne faut ni s'étonner ni surtout
s'e.ff rayer des hésitations qui se manifes-
tent de temps en temps dans la marche
• régulière du gouvernement parlementaire.
C'est la condition nécessaire, inévitable,
de la liberté. La discipline militaire ne
saurait être la règle des Assemblées. 11
n'y a que les pouvoirs despotiques qui
vont sans broncher toujours droit devant
eux; mais on sait où cela les mène et de
quel prix se paient cette indépendance et
cette fermeté d'allures pour lesquelles les
adversaires du régime parlementaire pro-
fessent une si vive admiration.
La position de la Chambre actuelle se
complique d'ailleurs de difficultés qu'il
serait trop injuste de méconnaître. M. Du-
faure a très finement et très justement
comparé l'état dès esprits, depuis la for-
mation du cabinet libéral, à la situation
d'une population qui vient d'éprouver un
tremblement de terre, et qui, à la moindre
oscillation, se croit menacée d'une nou-
velle catastrophe. Le tremblement de
terre a duré six mois, et il est bien natu-
rel que le système nerveux du pays ait
acquis une grande sensibilité pendant
une si longue et si douloureuse épreuve.
Nous avouons même que nous sommes
surpris de la facilité avec laquelle le
calme, et l'espérance ont pu rentrer dans
les cœurs. Les partis réactionnnaires, qui
avaient tout fait pour exaspérer la Cham-
bre et l'opinion publique, comptaient sur
une explosion de colères qui ne s'est pas
produite. Ils en sont réduits à grossir
outre mesure quelques signes d'appré-
henSion auxquels, en toute autre circon-
stance, on n'attacherait aucun intérêt.
Laissons-leur ce triste nft>yen de polé-
mique C'est pour eux une consolation, et
ce peut être pour la Chambre un avertisse-
ment. Avoir les efforts des ennemis de la ré-
publique pour perpétuer l'état de trouble
dont nous sortons, pour semer des élémens
de discorde entre le majorité et le cabinet,
pour affaiblir l'un et pour pousser l'autre à
des manifestations compromettantes, tout
le monde doit comprendre la nécessité de
rester' uni sur le terrain d'une politique
de sagesse et de prudens compromis.
Plus le gouvernement sera fort auprès de
la Chambre, plus il lui sera aisé de ren-
dre impossible toute tentative d'un retour
offensif des droites. C'est en-lui qu'il faut
chercher un point d'apjsui contre les cri-
ses nouvelles dont le danger ne devien-
drait sérieux que le JQur où les républi-
cains, obéissant à des impulsions diffé-
rentes, sembleraient perdre la cohésion et
l'unité de vue quiles ont conduits jusqu'ici
au succès.
Les craintes qu'inspirent à certains es-
prïts les dispositions du Sénat ne peuvent
également disparaître qu'à cette condi-
tion. L'attitude de la haute Assemblée
pendant la semaine qui vient de s'écou-
ler est très instructive. On dirait que
la coalition des droites sénatoriales est
quelque peu ébranlée, et nous ne pensons
pas que la malencontreuse discussion
provoquée par M. de Lorgeril resserre
beaucoup des liens qui commenceraient à
se relâcher. Ce ne sont pas les auteurs
du 4 septembre qui ont eu le plus à
souffrir de l'interpellation d'hier, ce sont
les bonapartistes. L'ardente éloquence de
M. d'Audiffret-Pasquier a réveillé des
souvenirs peu favorables au développe-
ment de l'amitié récente des constitulion-
néls et des partisans de l'Empire. Si les
droites de la Chambre regardent M. Rou-
her comme leur chef, les droites du Sénat
ne sont pas prêtes à chercher le leur
dans le même parti. D'autre part, le
triple échec de M. Decazes a soulevé les
colères des constitutionnels contre les
membres de l'extrême droite. On s'est
renvoyé mutuellement a ce sujet de cruel-
les accusations. La lutte n'est pas finie,
car les défenseurs de l'ancien ministre
des affaires étrangères annoncent qu'il
aura le courage de se présenter encore au
quatrième tour de scrutin. Sera-t-il plus
heureux cette fois? Nous en doutons.
Lorsqu'on se rappelle quel rôle mal-
adroit la diplomatie française a joué dans
les négociations qui ont précédé la guerre
d'Orient et quelle a été l'attitude im-
prudente de nôtre représentant à la
Conférence de Constantinople, il est im-
possible de méconnaître la part de res-
ponsabilité qui revient à M. Decazes dans
les iriste3 événemens auxquels nous as-
sistons aujourd'hui. Mais, quoi qu'il ar-
rive, les incidens de sa candidature au-
ront jeté dans les rangs des droites un
nouveau ferment de désunion.
Est-ce à dire que nous croyons le Sé-
nat disposé à se rallier franchement à la
politique libérale et patriotique du cabi-
net ? Non sans doute. Nous ne de-
mandons pas à la haute Assemblée une
pareille adhésion. Il nous suffit qu'elle
ne fasse point une opposition décisive aux
projets du gouvernement et de la Cham-
bre. Sous ce rapport, le renvoi de la
loi sur les crédits supplémentaires à la
commission du budget a été un incident
de bon augure les droites avaient livré une
véritable bataille, elles avaient lancé à la
tribune un de leurs chefs les mieux écou-
tés, un de leurs orateurs les plus élo-
quens. M. Buffet avait conduit l'attaque
avec sa vigueur ordinaire, et la question
était de celles qui offrent aux consciences
timorées d'utiles laux-fuyans. M. Buffet
n'en a pas moins été battu, à une très
faible majorité, il est vrai mais que de
fois n'avons-nous pas vu une majorité
d'une voix se transformer en quelques
jours et grandir dans des proportions
importantes Après la loi sur. les crédits
supplémentaires, viendront les lois sur
l'amnistie, sur l'état de siège et sur le col-
portage. Le Sénat sait que le nouveau
cabinet a fait de l'acceptation de ces lois
la condition de son entrée, aux affaires.
Il prendrait donc, s'il les repoussait, la
responsabilité d'une crise ministérielle
et gouvernementale des plus graves.
Il détruirait l'accord qui s'est établi
depuis le 13 décembre entre le chef de
l'Etat et la majorité de la Chambre. Il dé-
chirerait le traité de paix qui a été signé
après une guerre longue et malheureuse
entre les pouvoirs publics. Ce serait une
sorte de 16 mai accompli par la Chambre
haute contre le pays et le chef de l'Etat.
En dépit des efforts des partis réaction-
naires, elle reculera, nous en sommes con-
vaincus, devant un acte aussi coupable.
Mais il faut que le gouvernement soit très
fort pour vaincre tous les scrupules, tou-
tes les résistances, tous les projets fu-
nestes des meneurs qui ont déjà si sou-
vent abusé de la majorité sénatoriale. Un
ministère absolument investi de la con-
fimce de la Chambre obtiendra du Sénat
ce que ne parviendrait jamais à lui arra-
cher un ministère qui n'aurait pas der-
rière lui le parti républicain tout entier.
PBTITB BOORSK DU DIMANGHB.
Emprunt 8 0/0 110 fr. 10, 08 3/4, 13 3/4.
3 0/0. 73 fr. 80, 77 1/2, 80.
Italien 74 fr. 30, 22 1/2.
Extér'» espagnole.. 12 5/8, n/16.
3 0/0 turc 9 fr. 17 1/2, 22 1/2, 17 1/2.
Florins {or). 63 S/16, 1/4, 7/16, 3/8.
Hongrois 6 0/0 79 3/8,1/2.
Egyptiennes 6 0/0.. 143 fr. 12 1/2.
Russe.<; 80 1/2, 5/8.
Nous recevons de notre correspondant par-
ticulier la dépêche suivante
0 Vienne, le 10 février, 6 h. soir.
» Là réponse du cabinet russe est attendue.
On croit que le prince Gortchakofl fera des
objections pour le siège de la Conférence à
Vienne, parce que la Russie n'aurait qu'une
importance secondaire sous la présidence du
comte Andrassy, ministre des affaires étran-
gères de l' Autriche-Hongrie. On ne pense pas
que les conférences puissent avoir lieu avant
deux mois.
» L'escadre autrichienne doit se rendre à
Gonstantinople dans le courant de la semaine.
» On signale de Jassy une centaine dé trains
remplis ae troupes russes se rendant à Ga-
̃latz. »
/dalZ. »
L'agence Havas nous communique les dé-
pèches suivantes
Marseille, le 10 février.
M. Fournier. ambassadeur de France à Con-
stantinople, s'est embarqué hier soir pour se ren-
dre à son poste.
Rome, le 10 février.
On assure que le camerlingue Pecci repousse
la proposition d'arborer sur le Vatican les dra-
peaux des puissances catholiques, le gouverne-
ment italien ayant pris toutes les mesures né-
cessaires pour maintenir l'ordre, qui d'ailleurs
ne semble pas devoir être troublé. Cependant le
gouvernement augmente la garnison de Rome.
Les ambassadeurs de France d'Autriche, de
Portugal et d'Espagne auprès du Vatican ont de
fréquentes conférences.
Ce matin, à six hei res et demie, a commencé
l'exposition du corps du Saint-Père. Grande af-
fluence. Les gardes nobles font le service.
LePopofo rontano assure que la décision de
tenir le conclave à Rome a été prise à une très
grande majorité. Onze voix seulement se sont
prononcées contre.
Les dernières dépêches annoncent une amélio-
ration dans la santé de Garibaldi.
Les bruits d'après lesquels le ministre de l'in-
térieur aurait empêché hiir soir la transmission
de plusieurs dépêches sont très exagérés. Le mi-
nistère a seulement arrêté la transmission de
cinq dépêches, dont une seule était adressée à
i étranger (à Marseille).
Madrid, le 9 février) soir.
La PoîiMca, journal ministériel, dit que l'Espa-
gne est intéressée à ce que le Conclave n'élise
pas un Pape d'un esprit trop absoiu car il serait
alors l'ennemi de la monarchie et de la liberté
constitutionnelle espagnole, et pourrait favoriser
le parti carliste contre les principes libéraux qui
régissent la société péninsulaire ibérique.
One pareille élection, dit la Polilica, ferait re-
gretier davantage le Pape défunt.
Divers journaux appuient ces idées.
̃ Rome, le 10 février.
La reine de Portugal est partie aujourd'hui
pour Turin. Le roi, la reine, le duc d'Aoste et
les autorités l'ont accompagnée à la gare.
Demain, à l'arrivée des cardinaux absens, le
Sacré-Collège se déclarera en session permanente.
La bulle de Pie IX donne au Sacré-Collège la fa-
culté de déroger. aux anciennes formalités, mais
elle ne prescrit aucune règle.
La foule est énorme à Saint-Pierre. î.a' force ¡
publique a dû demander des renforts. Plusieurs
personnes ont eu leurs habits déchirés. ïl va eu
des évanouissemens, les femmes et les enfans
crient. Une compagnie d'infanterie de ligne est
entrée dans l'église pour régler les moùvemens
de la foule. Le corps du Pape est déposé sur un
lit drapé de rouge. Il est revêtu de ses habits
pontificaux. Aux quatre angles du lit sont quatre
gardes-nobles, qui se tiennent le sabre nu. Autour r
du lit sont placés douze grands candélabres.
Les pieds du Pape dépassent la grille de la
chapelle, selon l'iîsage, de manière que le public
peut commodément les baiser. Le visage du
Pape est calme et sans altération.
Vienne, le 10 février.
Le cardinal prince primat de Hongri', Simon,
a été nommé fondé de pouvoirs de l'Autriche au
Conclave.
La nouvelle donnée par la Presse de Vienne.
et d'après laquelle des cuirassés de la flotte
française auraient reçu l'ordre de se rendre à
Gonstaiitinople, est inexacte.
(Affenee Havas.)
ÉLECTION LÉGISLATIVE.
Scrutin de ballottage du 10 février.
-•̃• Gironde. ̃•̃•̃̃•̃
Arrondissement de Bordeaux.
2° circonscription.
Caduc S5. 063 élu
On parle de la démission de M. Grivart,
gouverneur du Crédit foncier, qui s'est séparé
du gouvernement dans le vote relatif au pro-
jet de loi sur les crédits supplémentaires.
La session ordinaire du Congrès des
États-Unis s'est ouverte le 10 janvier, et
elle présente un intérêt exceptionnel à
cause de la diversité et de l'importance
des questions qui figurent à son ordre
du jour. Il y a d'abord toute une série de
questions économiques et financières le
silver bill ayant pour objet de restituer à
l'argent la qualité d'étalon monétaire, le
bill pour le rappel de l'acte fixant
au lor janvier 1879 la reprise des paie-
mens en espèces, la réforme du tarif
des douanes et l'émission d'un emprunt
populaire de 4 0/0 destiné à absorber les
fonds des Caisses d'épargne. On sait que
le silver bill a été adopté à une majorité
considérable par la Chambre des Représen-
tans, il se peut qu'il le soit aussi par le Sé-
nat mais le Président, M. Hayes, est bien
décidé à le frapper de son veto. Dans ce
cas, le Congrès ne pourrait passer outre
qu'à la condition de réunir dans les deux
Chambres une majorité des deux tiers en
faveur du bill. Il est peu probable que
cette majorité soit acquise, au moins dans
le Sénat. On peut donc espérer que la
fermeté du Président épargnera aux Etats-
Unis la honte d'une mesure qui aurait
tous les caractères d'une banqueroute
déguisée. En effet, un dollar en argent ne
valant, au cours actuel, que 92 cents en
or, ce serait une somme de 8 cents par
dollar pu de 8 0/0 qu'on ferait passer,
d'une façon tout à fait indue et sub-
reptice, de la poche des créanciers dans
celle des débiteurs. Or, si l'on songe
que le gouvernement est le plus grand
débiteur de l'Union, qu'il doit de l'ar-
gent non seulement aux Américains,
mais encore à un bon nombre d'Euro-
péens qui ont participé aux emprunts à
l'aide desquels il a pu venir à bout de la
rébellion du Sud, on sera d'avis certaine-
ment qu'en employant son pouvoir légis-
latif et exécutif à rogner les titres de ses
créanciers il ne montrerait point une ex-
quise délicatesse. Cette sorte de scrupule
louche peu, nous ne l'ignorons pas, les
partisans du silver Mil, parmi lesquels
figurent naturellement les grands pro-
priétaires de mines d'argent. L'un d'en-
tre eux M. Jones du Nevada a
eu l'idée ingénieuse de ressusciter l'en-
quête sur l'élection présidentielle, la-
quelle élection a notoirement manqué
de 'pureté, pour obliger M. Hayes à capi-
tuler. Mais il ne semble pas que cette
manœuvre plus politique que morale ait
fait grande impression sur le Président, et
il y a apparence que le silver bill finira
par être abandonné. En revanche, on
donnera probablement une fiche de con-
solation aux débiteurs embarrassés en
reculant d'une année ou deux la reprise
des paiemens en espèces. Cet ajourne-
ment ne sera, au surplus, que de peu
de conséquence, car le papier-monnaie
ne vaut aujourd'hui que de -1 0/0 à 1 1 /2 0/0
moins que l'or; avant peu, si les théo-
ries des inflationisles (partisans de l'é-
mission illimitée du papier-monnaie) ne j
reprennent pas le dessus, il atteindra le
pair, et le cours forcé ne sera plus que
nominal auxEtats-Unis comme il l'est en ]
France.
La réforme du tarif des douanes, qu'un 1
télégramme de Washington nous a an- 1
noncée récemment, a bien une autre ini- 1
portance. On n'ignore pas avec quel .en- s
thousiasme les Américains ont adopté et < (
renforcé le système prohibitif pendant et
après la guerre de la sécession, et quels i ]
résultats merveilleux ils s'en promettaient. 1 <
Non seulement ce système devait réparer <
en un clin d'oeil tous les maux de la ]
guerre, mais encore il devait affranchir à s
jamais l'Amérique de l'obligation onéreuse i
et humiliante de demander à l'Europe I
une foule d'articles de nécessité ou de <
luxe, fers, machines, étoffas, articles de (
mode, vins, etc., etc., sous le futile I 1
et misérable prétexte que ces articles <
y sont produits à meilleur marché et en
meilleure qualité qu'en Amérique. Le ta-
rif a mis bon ordre à ces abus il a frappé
les produits d'Europe de droits à peu près
proh.bitifs.Le résultat a été que les ladies
et les gentlemen de l'Union ont été effec-
tivement affranchis du tribut qu'ils
payaient aux fabricans de drap aux mo-
distes et aux couturières de l'Europe,
mais qu'ils ont eu, en même temps, la
surprise désagréable de voir s'élever à
des hauteurs extraordinaires le tribut que
les fabricans d'étoffes, les modistes et les
couturières de Philadelphie, de Boston et
de New- York avaient désormais le droit
exclusif de prélever sur eux. Ils ont
cessé de même d'être tributaires des
propriétaires et des marchands de vin
de Bordeaux ou de Champagne mais il
leur a fallu remplacer ces breuvages ex-
quis, quoique étrangers, par des liquides
indigènes, -des vins de Calawba, de Sco-
pernung, qui sont des drogues abomina-
bles quoique nationales^ On se flattait, à
Ja vérité, que la prospérité des manufac-
"tûrîePSj dès viticulteurs, des confection-
neurs, des modistes et autres producteurs
nationaux fournirait une ample compen-
sation au surcroît de dépenses et aux dé-
boires infligés aux consommateurs; on ne
doutait pas que l'industrie nationale, pro-
tégée désormais contre la concurrence
d'étrangers avides, ne devînt promp-
tement assez puissante et assez riche
pour défier toutes les crises. Un re-
levé statistique des faillites publié par
l'Agence mercantile Dun, Barlow et C8,
pour les années écoulées depuis l'explo-
sion de la crise de 1873, et reproduit par
le Coîirrier des Etats-Unis, nous montre
dans quelle mesure ces prévisions dorées
des fauteurs du système prohibitif se sont
réalisées. Dans cette période de cinq an-
nées, le nombre des faillites déclarées
aux Etats-Unis s'est élevé à 36,787, avec
un passif de 966,586,071) dollars, près de
5 milliards de francs. En 1873, il y a eu
1 faillite sur 1 08 maisons; en 1 874 1 sur 1 03
en. 1875, 1 sur 83; en 1876, 1 sur 76; en
1877,1 sur 73.Voilà la stabilité et la pros-
périté sans mélange que le régime prohi-
bitif a assurées à la production et au com-
merce de l'Union. Aussi les Américains,
qui se soucient médiocrement des princi-
pes, mais qui n'aiment pas qu'un sys-
tème leur. fasse perdre de l'argent, com-
mencent-ils à se dégoûter du régime pro-
hibitif. Des clubs du free trade ont poussé
comme des champignons depuis deux ans
jusque dans les citadelles mêmes de la
prohibition, à Boston et à Philadelphie, et
tout nous porte à espérer que la réforme
du tarif sera prochainement un fait ac-
compli.
Enfin, le secrétaire du Trésor vient de
lancer «̃ l'emprunt populaire » de 4 0/0,
dont les coupures descendent au minimum
de 50 dollars, et sont rachetables après
trente ans, à dater du lor juillet 1877. Il
s'agit d'attirer dans les caisses du Trésor,
qui s'en servira pour rembourser ses au-
tres emprunts, les dépôts des Caisses d'é-
pargne. Ceux-ci ne s'élèvent pas à moins
de 850 millions de dollars (plus de 4 mil-
liards de francs), appartenant à 2,300,000
déposans. Cette opération est vantée
comme essentiellement démocratique pai4
un grand nombre de journaux; mais, dé-
mocratique on non, elle nous laisse assez
froids. En Amérique aussi bien qu'en Eu-
rope, le « Trésor » ressemble à cette ca-
verne du lion dont parle Je bonhomme
La Fontaine on y entre plus aisément
que l'on n'en sort. Les gouvernemens
sont de grands mangeurs d'épargnes, et on
peut contester qu'il soit sage d'encourager
chez eux cet appétit déjà suffisamment
vorace, en leur confiant le garde-manger
de l'épargne populaire.
Plusieurs autres questions, parmi les-
quelles nous citerons la question chinoise
et la question indienne, sont encore à l'or-
dre du jour. Les Chinois continuent à af-
fluer en Californie, où cette race sobre,
laborieuse et économe, constitue un élé-
ment inférieur, mais utile de la popula-
tion non seulement les Chinois s'adon-
nent aux travaux des mines, et c'est
grâce au concours de leur main-d'œu-
vre relativement à bon marché que
le chemin de fer du Pacifique a pu être
rapidement achevé, mais encore ils four-
aissent d' excellons domestiques, ils sont
suisiniers de naissance et ils n'ont pas
le rivaux pour le blanchissage du linge,
Seulement, ces diverses supériorités n'ont
3as manqué d'exciter la jalousie de leurs
>oncurrens t peau plus ou moins blan-
>he. On les a accusés de toute sorte de
?ices abominables, et chaque fois qu'un
îavire débarque au quai de San-Francisco
ine cargaison de « Célestes », la populace
es accueille avec les démonstrations i
es moins rassurantes. De même que <
es gouvernemens d'Europe ont été trop i
;ouvent obligés de protéger les « profits » 1
les chefs d'industrie en prohibant les t
)roduits étrangers, le gouvernement amé- (
icain est mis aujourd'hui en demeure de 1
t protéger » les salaires des ouvriers,
'lecteurs et éligibles, en interdisant l'im- 1
lortatiou du travail à bon marché. Un <
lénateur californien, M. Sargeut, a sou- ç
nis au Comité des affaires étrangères un 1
)ill ayant pour objet l'établissement d'un s
Iroit d'importation de 250 dollars par tête i
le Chinois. Ce droit prohibitif figurerait f
îatureilement dans la cédule du tarif qui ]
«I consacrée au bétail bœuf?, porcs-, t
1 montons et. Chinois. Eu revanche, on
s'occupe activement d'améliorer la situa-
h tion des Peaux-Rouges, qui sont, heureu-
5 sèment pour eux, de médiocres travail-
? leurs, et qui n'entendent rien à la cuisine
ni au blanchissage. Une enquête a été
3 ouverte sur la conduite générale du Bu-
reau indien. L'es commissaires du Bureau
ont été interrogés, mais ils ont répondu
i d'une voix unanime qu'ils n'avaient ja-
i mais entendu dire qu'aucun abus eût
3 réussi à se glisser dans leur administra-
3 tion. L'un d'entre eux cependant a avoué
t avec franchise qu'il existait parmi les
t employés une tendance regrettable à pro-
t longer leurs vacances; mais c'était tout!
? La commission d'enquête n'a pas paru,
1 comme on va le voir, entièrement satis-
l faite de cette réponse
« Il ressort de cette réponse, lisons-nous
5 dans le rapport du Comité, que le commis-
̃ saire ne considérait comme un abus ni l'ab-
sence de règlemens, de système et de mé-
t thode; ni la suppression de toutes plaintes
et réclamations; ni la soustraction de corres-
pondances .semi-officielles ni le désordre des
̃ papiers et documens; ni la permutation sans
autorisation des fonctions entre les em-
ployés ni l'opposition sourde au Bureau des
commissaires indiens ni l'incapacité du
commis principal, du commis aux annuités,
s du commis à la correspondance ni l'incom-
̃ pétence du chef de la division de la compta-
bilité, ni celle du chef de la division des
terres ni le manque habituel de circonspec-
tion dans la division des finances, etc.; ni,
i finalement, la démoralisation générale de
l'admiDistration tout entière. »
Ce langage sévère permet de bien au-
gurer de l'enquête. Il est grandement
temps, en effet, que l'administration des
affaires indiennes soit améliorée. Traqués
comme des bêles fauves par les pion-
niers, exploités par le Bureau indien, les
anciens propriétaires de la terre améri-
caine sont menacés d'une extinction pro-
chaine. Nous trouvons à ce propos dans
les faits divers du Courrier des Etats-
Unis une nouvelle caractéristique. On
annonce la mort d'un nommé Johnston,
dit mangeur de foie, qui n'avait pas d'au-
tre profession que celle de chasseur d'In-
diens. Il allait à la chasse aux Indiens
comme nous allons à la chasse aux la-
pins il tuait sans scrupule tous ceux qui
avaient la mauvaise chance de se trouver
au bout de son rifle, et il ne professait
même aucune répugnance pour la chair
de ce gibier. Il lui était arrivé un jour de
manger le foie d'un Indien, ce qui lui
avait valu le surnom dont il était fier.
Que voulez-vous? Ne faut-il pas débar-
rasser le Far-West de ces sauvages Peaux-
Rouges, qui se montrent obstinément ré-
fractaires à la civilisation?
Au chapitre des affaires extérieures,
nous n'avons à signaler que des querel-
les de frontières avec les Mexicains, et le?
deux affaires assez curieuses de la décou-
verte de Morant Cayes et de l'indemnité
de Venezuela. Morant Cayes est un îlot
inhabité au sud-ouest de la Jamaïque et
appartenant à des particuliers de cette
colonie. Un beau jour, un capitaine de
navire marchand américain aperçut un
îlot dont l'existence lui était incon-
nue. Il y descendit, y trouva du guano
et se mit à l'exploiter après avoir
planté préalablement le drapeau étoilé
sur le plus haut sommet de cette terre
nouvelle qui avait échappé jusque-là à
l'attention des navigateurs. Les proprié-
taires, informés de l'aventure, l'invitèrent
à déguerpir, et, comme il s'y refusait
avec énergie, un navire anglais alla le
prendre à la côte et le ramena à Kingston.
Là-dessus, demande d'indemnité et même
de restitution de l'île au Christophe
Colomb Yankee, fortement appuyée par
le Commercial Advertiser, par le molii
que, le guano péruvien ne suffisant plus
aux besoins des cultivateurs américains,
ils sont bien obligés d'en aller chercher
ailleurs. En chercher, soit! mais en pren-
dre! Il ne paraît pas cependant que
cetle théorie, dont on voit d'ici les con-
séquences fécondes, ait des chances de
prévaloir, et on regarde l'affaire comme
manquée. Il en a été autrement de
l'affaire de l'indemnité du Venezuela,
laquelle a été combinée et conduije d'une
manière tout à fait supérieure. Un
beau jour de l'année 1866, quelques ci-
toyens ingénieux et en quête de numé-
raire eurent l'idée de se faire payer
une indemnité par le Venezuela. Ils (
chargèrent un homme de loi intelligent j ji
de réclamer aux autorités de ce pays lj
250,000 dollars pour inexécution de con- 1
trats maritimes, en employant les procé- 1
dés nécessaires pour mener l'affaire à r
bon terme. L'homme de loi leur démontra s
qu'il serait préférable de changer l'inti- F
tulé de la réclamation en substituant des
« contrats d'émigration » aux « contrats c
maritimes », puis il s'aboucha avec le
gouvernement vénézuélien. Malheureuse- p
ment, il rencontra une résistance obsti- f
née et inexplicable de la part d'un fonc- v
tionnaire venezuelien, M. Conde, à qui il n
offrit en vain 25,000 et jusqu'à 50,000 dol- C
lars pour l'allocation d'une indemnité de a
200,000. Une révolution étant survenue à
propos, le nouveau Président consentit
à révoquer ce fonctionnaire inintelli-
gent, à la condition qu'.on lui livrerait
1 ,000 fusils et 4 pièces de canon dont il
avait besoin pour débarrasser définitive-
ment le pays des anarchistes. Le contrat
fut scrupuleusement exécuté on rem- 1
plaça l'intraitable Conde par un homme s
ayant l'intelligence de ces sortes d'affairés I c
I et qui eut la délicatesse de se contenter
de 25,000 dollars. Les fusils, les canons et
les commissions payés, il resta aux récla-
mans une somme nette de 137,500 dol-
e lars, sur lesquels l'homme de loi retint ̃
é 37,500 dollars pour ses honoraires, et
c'est ainsi que se termina, à la satisfac-
a tion générale, l'affaire de l'indemnité ve-
II nezuelienne.
Cette affaire, et bien d'autres dans les-
t quelles les faibles voisins du peuple amé-
ricain ont joué un rôle médiocrement'
é avantageux, ne font-elles pas souvenir
s des infortunés pèlerins qui s'étaient four-
i- voyés dans la salade de Gargantua, et que1
le jeune colosse dévorait à belles dents-
sans penser à mal? Malheur aux pèlerins;.
chinois, peaux-rouges, mexicains ou ve-r
nezueliens que leur mauvaise étoile a mis;
à la portée de la terrible mâchoire du •
f Gargantua américain 1
G. de MoLiNApr. ̃••'
3 >– ^̃"̃i ^̃•̃̃̃– •̃
On nous écrit de Rome, le 8 février
a La mort du Souverain-Pontife, que ja
vous ai annoncée hier par deux télégrammes,
3 a produit l'effet d'un événement imprévu
1 parce qu'il était pressenti depuis si long-
temps, qu'on croyait presque qu'il n'arrive-
rait jamais. Depuis plusieurs jours, en effet,
les nouvelles du Vatican étaient excellentes,
et l'onsavait que Pie IX avait donné plusieurs
audiences, notamment le 2 février, soixante-
quinzième anniversaire de sa première com-
munion.
» Le médecin ordinaire avait même cru
pouvoir s'éloigner du palais, et on a dû le
t rappeler en toute hâle lorsque, hier matin, la
crise s'est déclarée. Vers midi, S. S. a reçu
les derniers sacremens et a expiré après une
agonie de quelques heures.
» On assure que Pie IX est mort en gardant
jusqu'au dernier moment la conscience de
lui-même et la plus parfaite sérénité. Pen-
̃ dant toute l'après-midi, et dès que les pre-
i mières rumeurs ont éclaté, une foule consi-
̃ dérable s'est pressée autour du Vatican.
» Pie IX était entouré de la sympathie gé-
nérale, même de celle de ses adversaires po-
litiques, qui tous rendent un éclatant hommage
à ses qualités personnelles. Les libéraux ita-
liens n'ont pas oublié que Pie IX donna le
premier signal d'une révolution qu'il ne put
diriger par la suite, mais qui, dans sa pensée
comme dans la leur, avait pour but final l'af-
franchissement de la péninsule de toute do-
mination étrangère.
» Aujourd'hui, les cardinaux présens à
Rome, au nombre de plus de trente, `
sont réunis au Vatican, sous la prési-
dence du cardinal Pecci, lequel, en qua-'
lité de camerlingue, est une sorte de
Pape par intérim Le Sacré-Collége doit déci-
der si le Cond ive aura lieu à Rome et s'il sera
immédiat ou bien ouvert seulement après le
délai de neuf jours, conformément à l'usage.
Il est probable que le Conclave aura lieu à
Rome et qu'on attendra les neuf jours régle-
mentaires, ce qui en reporteraitl'ouverture au
17 de ce mois.
» Le gouvernement italien a déclaré depuis
longtemps qu'il entendaitassurer au Concave
une liberté complète et une sécurité absolue,
ce qui ne lui coûtera pas de grands efforts,
puisque personne n'a l'intention de troubler
l'ordre. Rien n'indique que ces résolutions
aient été modifiées, et il serait fort difficile `
qu'elles lo fussent; il faudrait, en- effet,
îuterdire absolument le Conclave si on ne
voulait pas lui laisser toute liberté. Il
n'existe pas de terme moyen praticable.
De leur côté, les cardinaux n'ont aucune" rai-
son de se dispenser des formalités canoni-
ques. Ils ont, au contraire, intérêt à faire Une
élection absolument régulière, de façon qu'au-
cune puissance n'ait l'idée de la contester et
n'élève d'objection raisonnable. Mais, le len-
demain de l'élection, surgira une grosse diffi-
culté. LenouveauPapevoudra-t-il reconnaître
le gouvernement italien? Ce serait lo dés-
aveu absolu de la politique suivie par Pie IX
depuis 1860, et il n'est pas dans les traditions
de l'Eglise de faire des volte-face aussi brus-
ques. Sile futur Papene reconnaît pas legouyer-
nement italien, celui-ci consentira-t-il à le
reconnaître lui-même comme Souverain-Pon-
tife ?Et s'il ne le reconnaît pas, la loi des ga-
ranties tombe d'elle-même.
» Je ferai en sorte de vous renseigner pro-
chainement sur tous les incidens qui pour-
ront se produire ou être prévus; mais, quand
il s'agit d'un sujet aussi grave, il ne faut pas
parler au hasard. Pour la ville de Rome. l'a-
vénement d'un nouveau Pontife n'a plus
l'importance qu'il avait naguère. Sous l'an-
cien régime, le Pape gouvernait et adminis-
trait il était à la fois évoque, roi et maire de
Rome tous les intérêts, grands et petits, fie
rattachaient à lui. Aujourd'hui, ils sont limi-
'és à ce qu'on appelle la famille du Vatican,
qui est, à la vérité, fort nombreuse et, à ce
propos, on assure que Pje IX a pris, ces
jours derniers, des mesures peur que les pen-
sions- qu'il servait fussent continuées après
lui-. Mais, si l'importance localedu Souverain- °
Pontife a décru, son importance générale a
p'ûtôt augmenté par l'effet même des pas-
sions diversesqu'asoulevées la destruction du
pouvoir temporel.
» II est probable que le Conclave sera fort
court, et on peut presque affirmer que le nou-
veau Pape sera élu avant la fin du mais de
février. Il est défendu aux cardinaux, sous
peine d'excommunication, de s'entretenir dû
Pape futur tant que le Souverain- Pontife est
vivant; il est néanmoins impossible qu'il
n'existe pas des accords tacites, le Sacré-
Collége étant convaincu qu'en présence des
attaques dont l'Eglise est l'objet, il doi
donner l'exemple de l'union.
» H.-G. MONTFEKRIEK. »
On nous écrit de Londres, le 9 février
a Conservateurs et libéraux ont également
approuvé l'envoi d'une partie de la flotte à
Cons tan tinople, en présence des positions mi-
litaires occupées par les Russes. Ceux-ci
se trouvent virtuellement maîtres de la
capitale de l'empire ottoman qu'ils ont
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