Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-01-29
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Description : 29 janvier 1878 29 janvier 1878
Description : 1878/01/29. 1878/01/29.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
MM 29 JMM
M~ M'JM!M
im
UN S'ABONNE'
rae des Prêtres-Samt-Germain-l'Auxerrois, t7.
PtHX BE ~'ABeKM'EMB~'E' 1:
Un an. Six mois. Trois mots.
D~artemens. 80 ?. 40 fr. 20 ?.
Fans. 72 &. 36 fr. 18 ?.
Les abonnemens partent des 1*' et 16 d<
chaque mois.
.~s~
ON S'ABONKE
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans ies
tcgences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon
M moyen d'une valeur payable à Pans ou de
taandats-poste, soit internationaux, soit frança'a
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
pM renvoi d'une valeur payable &'PM'M.
POUTRES ET UTTËRA1RES
PM~t «n mantéco. eeat*
B~pa~t~metM, nm acm~fo. tS e~*
In ~em~en, apply to Ce~te and C", foret~B
newspM'ers oBfce, <7, (.resh.im street, G. P. 0.;
tHB. tteMzy, tBtKMBtt et C' FinchIa.îteConANl.
R. C. L&ndon, 50~. W.-M. SMttth et «kMt,
t!<:6, Strand, w. C.. London.
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M&deleine, dans les kiosques et dans tes bt-
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A. V~pamiao [C!un], chez M. Orostes L. Tomero.
Les amumonrsoHt. Mcuca
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8, place de ta Bourse,
et ac bureau d~i JfeCKNAt. t
e'îcsdotYent toujours ëtreagre~es par !a r6dact!o&.
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de retard dans l'envoi du Journal.
PAMS
MJKDÏ 38 JANVIER
Le pays vient de venger la Chambre des
Députés des accusations dont elle a été
l'objet la semaine dernière. Sept arron-
dissemens dont les élections avaient été
invalidées ont remplacé hier sept députéa
monarchistes par sept députés républi-
cains. Il serait difGcile de soutenir que ce
changement est dû à une pression offi-
cielle. Le gouvernement actuel a donné à
ses fonctionnaires l'ordre de laisser aux
électeurs une entière liberté. En agissant
ainsi, il a obéi aux principes qu'il a t.fU!
jours proclamés; mais, s'il avait voulu
tenir une conduite différente, il lui aurait
été impossible de le faire efficacement.
Les nouveaux préfets sont à peine arrivés
dans leurs départemens la plupart d'en-
tre eux y sont encore inconnus et n'ont
pn y acquérir aucune influence. Aquoileur
aurait servi de vouloir intervenir dans les
élections? C'est donc librement, spontané-
ment, que sept circonscriptions électorales
oat fatiSé les arrêts de la Chambre. Leur
véritable sentiment avait été faussé le
4 octobre. Il a suffi de leur rendre l'in-
dépendance pour qu'elles élisent les
hommes qui ont leur confiance et' qui re-
présentent leurs opinions.
Les sept circonscriptions qui ont ainsi
justifié les actes de la Chambre sont cel-
les d'Albit de Prades, de Périgueux, de
Lure, de Saint-Sever, de Castellane et de
Gap. A Aibi, le candidat invalidé, M. le
baron Gorssë, s'est rendu justice à lui-
même, il s'est désisté, II en a été de même
à Gap et a Prades, où MM. Bontoux et'de
Gelcen ont refusé de comparaître de nou-
veau devant les électeurs. Leurs anciens
concurrens;MM. Cavalié.Cyprien Chaix et
Escanyé.ontété élus sans combat. Dans la
2" circonscription de Périgueux.M. Alfred
Magne, bonapartiste, a remplacé dans
la'lutte le candidat conservateur évincé,
M. Raynaud, malgré, la grande popula-
rité de, sa, famille dans le département, il
a été battu p&r M. Chavoix, candidat répu-
blicain. La même manœuvre s'est pro-
duite à Saint-Sever, où M. de Laborde a
cédé sa place à M.- Faton de'Favecnay,
bonapartiste plus' actif, qui a succombé
devant M. ëourigues, candidat républi-
cain, et à Castëllane, où M. Rbstang, bona-
partiste, successeur de TM. de Rabiers du
Villars, a vainement lutté contre M. Arthur
Picard, républicain. EnSn, à Lure,
M. Ricot,: candidat invalidé,, a disparu.
devant M. Marquiset, candidat républi-
cain. Deux autres élections ont eu lieu
hier la'première à Céret, par suite de la
nomination de M. Massot au Sénat, et la
seconde à Bordeaux, par suite de la mort
de M. Mie: A Cêret; M. le docteur Fbrné,
candiaatr republican,i, n'ava~pas de con-
current; il adonc ~é élu .sans difficulté.
A Bordeaux, la lutte était eng&gée entre
les diverses nuances de ila'gauche répti"
Micame~ La. bataille n'est pas'unie, il y
aura ballottage. Nous consta.ton's néan-
moins avec plaisir que 16s candidats in-
transigeans'et lë6 candidats exotiques sont
les'derniers arrivés sur la. liste. L'élection
de M. Caduc, ancien membre de l'Assem-
blée Nationale, qui avait échoué en 1876
centre M. Mie, est assurée. C'est un suc-
cès pour la politique de temporisation et
d'opportunité~ si inutilement battue en
brèche par la'politique radicale.
La; diplomatie russe est décidément en-
core plus mystérieuse que nous ne le suppo-
sons. Nous vivon~dépuisqu'e'lques jours
dans la nuit,'et les~éÈ%rés~ clartës* qu'oui
veut bien'!ai!?sër apparaître a" nos yeux
sont plus faites pour no~s égarer que pour 1
nous conduire'. T~ous nous trbtnpion.s.par
exemple, lorsque nous disions samedi que :i
la Russie semblait vouloir s'assurer Tad-
hésion de l'Autriche, au'besoin contrel'An-
gleterre, en vue d'un Congrès. C'eet
le contraire qui paraît vrai mamtënan).
Dans' toutes c*es négociations, !a diplo-
matie russe a joué un double jeu très
habile. Tantôt eile disait à l'Autri-
che: Ne vous tourmentez pas, vous
avez ma parole vos intérêts, se-
ront garantis laissant entendre que
si quelqu'un avait à se plaindre, ce serait
l'Angleterre; tantôt elle se tournait vers
l'Angleterre et lui tenait un langage du
même genre, mais où les rôles étaientdép!a-
cés 'etoù l'Autriche se trouvait avoir àsoa
tour la situation sacrifiée. Grâce à la ma-
nière dont les conditions de paix ont été
tenues secrètes, cette manœuvre a plei-
nement réussi. On Sait que lord Beacons-
netd, suivant son propre aveu, n'en con-
naît'ofScielIemeut jusqu'ici que les linéa-
mens généraux. Il fst probable que le
comte ACdrassyTi'a pas été d'abordmieux
éclairé.En arrivant à Vienne, M. de Novi-
ItoS'n'a pas été chargé de faire la lumière,
mais plutôt d'épaissir l'ombre. De là 009
mirages trompeur. qui se dissipent peu à
peu, àmssare que )c-< conditions de la Rus-
sie apparaissent, non plus dans leurs traits
généraux, mais dans leurs détails prati-
quas. Ces dé)&it< sont, en en'ci., le point
import&nt, capital. Ceux qu'on a appris
ces. derniers jours à Vienne y eut produit,
dit-on, une émotion profonde, et personne
n'aura de peine à se l'expliquer.
H est facile de comprendre en etTet
comment les inquiétudes qui éclataient
au commencement de la semaine der-
nière sur les bords de la Tamise se sont
transportées tout à coup sur les bords du
Danube. Lorsque les Russes marchaient
~hardiment sur Gailipoli et Constantinople,
c'était dans les chairs de l'Angleterre que
pénétrait la pointe "de l'épée moscovite.
Lord Beaconsûeld l'a compris, et la flo!.të
anglaise a reçu l'ordre de pénétrer dans
les' Dardanelles. Cette démonstration
n'est pas restée sans effet. Les Russes se
sont arrêtés. De plus, les conditions
de paix ont été communiqués d'une ma-
nière intime au cabinet anglais. Or il
s'est trouvé que ces conditions ne tou-
chaient pas directement « la. sphère des
intérêts britanniques. HConst~ntinople et
j&allipoli n'étaient point menaces; la Rus-
sie obtenait, il est vrai, de la Porte, le
libre passage des détroits; mais-toutes les
puissances pouvant à leur tour réclamer de
la Turquie une concession analogue, il n'y
avait pas là un sujet d'effroi immédiat
pour l'Angleterre. Lord Beaconsfield a dit
à la Chambre des Lords que les conditions
russes lui paraissaient « offrir une base
acceptable pour l'armistice )), et la flotte
anglaise est restée en panne à l'entrée
des Dardanelles. Le péril s'est déplacé. »
Des détroits, il est passé sur le Danube,
etc'est«la sphère des intérêts autrichiens~
qui a été atteinte. Dans la çonGance ab-
solue que lui inspiraient les promesses
de la Russie, promesses cent fois répé-
tées, garanties même, affh'me-t-on, par
une parole auguste, l'Autriche avait com-
mis l'imprudence de ne pas spécifier
exactement, comme l'avait fait l'Angle-
terre, les points où el!e regarderait ses
intérêts comme engagés. Quelle n'a point
été sa juste surprise quand elle a vu se
déchirer le voile qui cachait la réalité à
ses yeux
Ce ne sont pas les dépêches de Constan-
tinople qui nous ont fait connaître les
motif~ des appréhensions de l'Autriche.
La.~ Turquie est évidemment condamnée
au silence; elle ne répète que ce qu'il
plaît à la Russie de lui laisser dire.; Mais
des révélations plus ou moins directes ont
été faites, et le journal ~M~, qui
puise ses rénseignemens viennois aux sour-
ces offieieUes,. nous les a fait connaître
dans lés dépêches dont voici les passages
principaux
"f
«Vienne, le 26. janvier, 2 h.
? Quoiqu'elles soient inoditiables dans leur en-
semble et qu'eues supposent, au moins en par-
tie, ta/ratification des puissances, les conditions
russes contiennent déjà dea points, comme l'oc-
cupation prolongée de la Bulgarie, qui ne sau-
raient agréer au gouvernement austro-hongrois.
J'ajoute que la question de la rétrocession de
la Bessarabie et du régime des détroits est ré-
servée à la Conférence qui s'ouvrira probable-
ment.
L'effet général produit sur l'esprit du comte
Andra:ssy est des pids péntMes.
En somme, la situation parait s'être tendue
ici,subitement.
-< a Vienne, le 27 janvier..
Non seulement'le9 c&aditibns russes sont va-
gues, mais encore elles, sont incomplètement dé-
]unies. ·
C'est pour cette raison'que le comte Aùdrassy y
déclare ne pas vouloir discuter le projet avant
qu'il ne soit signé de la Porte.
e On m'assure que cet,te réserve aurait été éga-
lement formulée par les cabinets de Paris, Rome
et Londres, avec une force particulière à Lon-
dres. naturellement.
? Néanmoins, le cabinet austro-hongrois est
assez au courant de l'ensemble des dispositions
de la Russie pour manifester l'intention de faire
connaître des sentnnèhs peu favorables à la sup-
pression de l'empire turc ou aux nouveaux grou-
pemens slaves que la Russie serait disposée &
former à la frontière autrichienne.
& La Russie paraît '.voutoir préjuger, dans ses
canditions de paix, l'avenir de la Serbie, da la
Roumanie et du Monténégro, rég!er la question
de la Bessarabie, étendre les confins de la Bulga-
rie jusqu'à Andrinople inclusivement, occuper
trois ans cette province, enfin annexer Kars et
Batoum, e.t démanteler Erzeroum.
& Les puissances seraient consuttées unique-
ment sur la'question des DardàneUes, sur t'au-
tonomie de la Bulgarie, de la Bosnie et de l'Her-
zégovine. et sur diverses détimi.t.ations géogra-
phiques.
» L'indemnité exigée par la Russie serait de
2 milliards 1/
~Le.F~M~MMt~, feuille officieuse, juge sé-
vërement'iè~rojët~ de'ta Russie, qu'eue'accuse
de vouloir faire disparaitre la Turquie- de l'Eu-
rope, pour l'absorber dans une sorte de protecto-
rat russe.
Je vous conurme.qae le comte Andràssy est
opposé à toute id~e (~annexion. ))
Nos~ectetirs sont trop au courant de la
situation de l'Autriche pour'qu'il soit né-
cessaire de leur expliquer l'importance
de'ces dépêches. On a bien raison à .l
Vienne: les conditions de la Russie, si J
nous les connaissons exactement, auraient J
pour résultat de faire disparaître la Tur-
quie de l'Europe. Que resterait-il de i
l'indépendance de l'empire ottoman si 1
les Russes séjournaient trois ans en Bul-
ga.rie et à Andrinbple ? Absolument
rien. A ia première crise politique,– et
il est bien clair qu'il s'en produirait à
Constantinopie car on saurait en provo-
quer s'iln'en éclataitpas spontanément,–
le Sultan lui même appellerait les Russes
à son secoure pour sauver sa vie et sa
couronne. Une marche de quelques jours
suffirait pour arriver dans la capitale de
l'empire. L'Europe distraite et non pré-
venue aurait-e'le le temps d'interve-
nir ? Mais ce n'est- pas tout. Les Rus-
ses eu Bu~arie seraient les grands 1
justiciers de toute la Turquie. Toutes les
principautés, devenues soi disant indé-
pendiiiitus, !n Roumanie, la Serbie, le Mon
tenegro, exerceraient sur les districts
voisins une invincible atirâctiou. Que
quelque pacha se permît d'accomplir un
acte de justice ou d'injustice quelconque
dans un des villages de la Vieille -Serbie
restés sous la domination ottomane, aus-
sitôt la Grande Serbie se remuerait et les
Russes interviendraient. Est-il un homme
de bon sens en Europe qui puisse sup-
poser qu'une pareilte agitation sur les
flancs de l'Autriche ne serait pas un
danger permanent pour ~empire des
Habsbourg? H est inutile d'insister. Il est
inutile de parler des bouches du Danube
et de l'intérêt que l'Autriche,et l'Allema-
gne du Sud tout entière ont à conserver
le seul débouché que les tarifs élevés de
la Russie aient laissé à leur commerce à
l'est de l'Europe. Toutes ces questions
sont en quelque sorte 1'~ e~ de la politi-
que européenne, et il n'y a pas un esprit
éclairé qui ne les connaisse dans tous
leurs détails.
Comme on le voit, l'émotion do l'Au-
triche est bien naturelle. L'habile tactique
de la. diplomatie russe, qui consiste à
faire connaître « les nnéamens généraux,
les termes élastiques des conditions de
paix, et à en dissimuler avec soin les dé-
faits d'application, nous a presque fait
croire à nous-mêmes que la Russie éton-
nerait le monde-par sa modération. La.
Bulgarie sera autonome, disait-on. Quoi
de plus acceptable Ce qui l'est moins,
ce sont les garanties de cette autonomie.
Personne ne protesterait contre l'adoption
du programme de la Conférence. Mais
consentira-t-on à voir la Bulgarie s'é-
tendae jusqu'à Andrinople, et les Rus-
ses y séjourner pendant trois ans?
Par malheur, rien ne nous prouve
que l'Europe aura l'occasion de faire
connaître à ce sujet son sentiment.
Pendant qu'on nous amuse par de sa-
vantes manœuvres diplomatiques, qui
sait si ce sont les préliminaires de paix
ou la' paix elle même dont on pré-
pare la signature ? Nous ne serions pas
étonnés d'apprendre tout à coup. qu'une
seconde paix d'Andrinopte a été con-
clue sans le consentement de l'Eu-.
rope. Mais, dans le cas où cette
cruelle surprise nous serait épargnée,
verrons-nous une Conférence discuter les
articles du traité? Rien n'est moins cer-
tain, car un grand nombre dé dépêches
commencent à insinuer que M. de Bis-
marck est opposé à l'idée d'un Congrès,
et que la question des Dardanelles elle-
même doit être réglée par la voie diplo-
matique ordinaire, c'est-à-dire de ca-
binet à cabinet. Que deviendront alors les
intérêts autrichiens? Ces intérêts ont
donné lieu à un malentendu perpétuel
entre Vienne et Saint-Pétersbourg. A
Vienne, on songeait au Danube et aux
principautés slaves; à Saint-Pétersbourg,
on feignait de croire que les intérêts de
l'Autriche se bornaient à. la possession
de la Bosnie et de l'Herzégovine. Le qui-
proquo se dissipe. Le ~le comte Andrassy est opposé à tout pro-
jet d'annexion. Nous le croyons sans
peine, attendu que l'annexion, dans les
conditions actuelles, serait la plus honteuse
des duperies. L'Autriche a trop compté sur
l'alliance des trois empires, ,Les événe-
menslui prouvent qu'elle s'est trompée. Si
uneGonférence&'ouvre.l'Autrichedevrané-
cessairement se rapprocher de l'Angleterre
et. renoncer à cette politique des intérêts
isolés qui lui a été si fatale depuis
quelques années. L'Europe devrait alors
prendre en main la cause d'une puissance
dont la sécurité est si nécessaire à tous, et
lui prêter l'appui de ses conseils et de ses
voix. Mais l'Europe le fera-t-etle? Il fau-
drait savoir, pour le dire, si la Conférence
se réjnira..
B'OPRSE DE PAMS
CM'tM!rc [~M te 18 )B(fMNMe.!S~)<
&
Comp!.a.nt.'73M. ':4.M.
Fmcour. MN7<2 74 5.47t2
At./Ët~/S''
Compta.BH04.. '.<0429.2SJ.
&<~
Comp!Anmo.H860. ,60.
Fiunou!099'?121i042t2 .45.J.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. HO fr. 35, 30, 36 1/4,10,121/2
30/0. 74fr.,73f)-.833/4.
ttaUen ~4 fr. 2!i, 73 fr. 971/2,74 fr.
Russe. 869/i6,3/i6.
Hongrois 6 0/0. 79 7.16, 1/8.
5 0/0 turc. 9 fr. SO, 40.
Florins (or)~ 637/16,1/4.
Egyptiennes 60/0.. tS8 fr. 12 1/2, ISSfr. 7S.
ELECTIONS LËGISIjATtVES.
Scrutin dti 2? janvier.
A!pea (Basses-).
Arrondissement de Castellane.
Inscrits, S.971.–Vot&ng, 4.21S.
Artht.n- Picard, r6p. 2. S43 élu
Rostang,bona.p. 1.S61
M. du Rsbier du. Villars, invaUdé, ne s'est
pas représente.
Mpes (Hantes-).
Arrondissement de Gap.
In-icriis, ~4i6. Votaus,ll.<22.
Cypiiea Chaix, r6p. 8.068 fia
Bontoux.Iég. ~.708
M. Bontoux, inv&lidé, s'est désisté.
BoB'dogae. i
ArrondissementdoPérigueux. :j
2" circonscription.
Inscrits, 15.600. Votans, 12.6S3.
Docteur Chavoix. rép. 6.472 élu
Alfred Magne, bonap. 6.112
M. Alfred Magne avait été substitué à
M. Raynaud, candidat invalidé.
€t:pemde. 1
Arrondissement de Bordeaux,
2~ circonscription.
Caduc. 4.382
Delboy. 3.181
Steeg. 3.106
YvesGuyot. 1.034
Ballottage.
Cette cireonseription était représentée pré- 1
cedemment par M. Mie, décédé.
Landea.
Arrondissement de Saint-Sever.
Sourigues, rép. H. 322 élu
Paton de Favernay. 7.1t~ i
M.Sourigue;) remplace M.deLaborde.in- j
.yalj~~iqHi: ne s'est pas teprésenté.
Pyténees-0jp!cntates.
Arrondissement de Cêret.
Inscrits, II.096.–Votans, 4.921.
Forné, rép. 4.868 élu
M. Forné remplace M. Paul Massot,, élu sé-
nateur du département.
Arrondissement de Prades.
M. E. Escanyé, sans concurrent, est élu.
Résultats incomplets. les communications
étant interrompues par la neige.
M. Escanyé est l'ancien compétiteur de
M. de Gelcen, qui a été invalidé et a renoncé
à)a.lutte.
SaAne (Hante-).
Arrondissement de Lure.
2~ circonscription.
Marquiset, rép. 8.161 élu
Ricot,monarch. 6.274
M. Marquiset remplace M. Ricot, invalidé.
TaM).
Arrondissement d'Albi.
Inscrits, 28,123. Votans, 16.828.
Cavaliê, rép. 14.241 élu
M. Cavaliê remplace M. le baron Gorsse, in-
validé, .qui ne s'est pas représenté.
Nous recevons de nos correspondans parti-
culiers les dépêches suivantes
c Berlin. le 28 janvier, matin.
» Les lettres de Vienne représentent la si-
tuation comme très inquiétante etdisentquélo
moment d'assurer les intérêts vitaux de l'Au-
triche est venu. On a remarqué ici une Note
quelaJy<:de ses lecteurs, et où est exprimée la crainte
que la Russie ne veuille recouvrer la. posses-
sion de la boucha danubienne de Sulina.Il
importe, ajoute cette Note, que l'Allemagne
et l'Autriche agissent de concert pour main-
tenir cette région sous le protectorat euro-
péen (1).
a La Po~ exprime les mômes idées et re-
garde comme impossible que la Russie rentre
en possession de son ancien protectorat sur
tous les chrétiens de l'empire Ottoman. Tous
les politiques sérieux, dit la Po~, pensent
que si le comte Andrassy ne déploie pas l'ac-
tivité et l'énergie nécessaires, l'avenir de l'Au-
triche peut être gravement compromis. Les
seules conditions que l'Autriche puisse ad-
mettre sont l'ouverture des Dardanelles à tou-
tes les puissances; l'indépendance de la Rou-
manie le ~MM ~MO absolu pour la Serbie,
dont tout agrandissement créerait un centre
d'attraction dangereux la constitution de
la Bulgarie bornée aux Balkans en une pro-
vince autonome sur le modèle du Liban. La.
'.Ppolitique commerciale prohibitive, la Russie,
une fois maîtresse du Danube,. arrêterait
bientôtTexp~sion de la culture germanique
vers l'Orient et fermerait à l'Allemagne le
seul débouta considérable qu'aient encore
dans cette direction sou commerce et son in-
dustrie.
B La confirmation officielle do la signature
de l'aiinistice n'est pas encore parvenue ici.N
a Vienne, le 28 janvier, soir.
» Le comte Andrassy adressera. prochaine-
ment à Saint-Pétersbourg une Note contenant
des observations amicales sur les conditions
de paix. L'idée est que les frontières du Mon-
ténégro et de la Serbie ne peuvent être ré-
glées que par l'Autriche; que le Danube doit.
étra neutralisé dans tout son' cours, de Sem-
Jin & ses embouchures. La Bulgarie res te le
point !e plUft important, sur lequel il y aura.
de graves observations à faire, l'Autriche ne
pouvant admettre une occupation prolongée
de cette province. Il y aura probablement
un Congrès européen pour régler ces ques-
tions. w
«Berlin, le 28 janvier, soir~
c Rien ne conSrme que l'armistice soit
signé,
La TVo~&MM~'e~.A~f'M~MM ~~Ka~ de.ce
soir dit que cette signature ne prouverait
d'ailleurs nullement que tout serait uni et
arrangé qu'une catastrophe est possible à
Constantinople, nécessitant une intervention
générale.
a La même feuille maintient, contre les as-
sertions de l~e~Po.!< de Vienne. son dire
que la Russie a l'intention de réclamer la
Bessarabie.
N Une dépêche adressée de Vienne à la
A~s~oM! ~M~MM~ cesoir dit que l'inquiétude
et le mécontentement vont croissant dans les
cercles dirigeans d'Autriche, où les condi-
tions russes sont considérées comme impli-
quant l'anéantissement de la. Turquie.!)
T~MgrapMe pftvée.
~Service téMgraphiqM de t'agence Havas.)
Londres, le 27 janvier, soir.
Le conseildes ministres s'est réuni aujourd'hui
Tous les ministres étaient présens, sauf lord
Cairns et le duc deRichmond, qui sont absens de
Londres.
Londres, le 29 janvier.
CHA.MBnE BES COMMCMES. tSM' jS/A~O~ ~0?'M-
co~ explique les raisons qui font demander tes
crédits. Les conditions de la paix ne sont pas
encore ofnciettemeht connues, el!e-. ont été seuië-
tnent communiquées de sourcs autorisée. Le gou-
vernement ne sait pas si l'armistice est déjà si-
(1) ~OM* plus loin, Fous le titre ~fNM~, la
tractuction de cette No'e de ta A's~o!M< ~K~.
gné. Les conditions qui sont en discussion doi-
vent nécessairement soulever des questions eu-,
ropéennes qui exigeront la réunion d'un Congrès.
L'Autriche partage cette opinion. Les crédits f=ont
nécessaires pour permettre à l'Angleterre d'entrer
dans les conseils de l'Europe avec le prestige qui
convient à son rang..
Constantinople, le 28 janvier,
10 h. 35 m. matin.
On assure que les hostilités continuent. Des
engagemens auraient encore eu lieu samedi à
Baxardjik, dans la. Dobrutscha et aux environs
de Tchorlu. Les Turcs se tiennent partout sur la
défensive.
On n'a pas encore reçu l'avis que les prélimi-
naires de paix aient été signés.
Be)gra.de, le 28 janvier.
Le gouvernement serbe ne considère pas
comme imminente la signature des préliminaires
de paix. attendu que le -grand-duc Nicolas n'a
rien notifié officiellement sur ce sujet au prince
Mitan.
Bucharest, le 26 janvier.
Le général Ignatieff est arrivé ici hier. On
croit que sa venue se rattache a la question des
négociations en vue de l'armistice et de la paix.
Les Turcs sont maintenant entièrement enfer-
més dans Widdin. Us ont été forcés d'abandon-
ner hier les deux derniers viHages qu'ils occu-
paient encore en dehors de l'enceinte de la place.
Londres, le 28 janvier.
Une dépêche de Saint-Pétersbourg, adressée au
~MMM. porté
« On croit ici que la paix est signée, mais ce
bruit mérite d'être confirmé. »
Cologne, le 28 janvier.
On télégraphie de Péra. le 27, à la G'Co~M;
« Aucune nouvelle annonçant la signature
de l'armistice n'est encore arrivée à Constanti-
nople. On pense dans les cercles diplomatiques
que ce retard provient de ce que la Porte hésite,
au dernier moment, à donner son assentiment.~
Bruxelles, le 28 janvier.
-P.M<~M~aMM belge publie une dépêche de
Berlin, du 28 janvier, annonçant que les condi-
tions de la Russie n'ont été connues d'abord &
Londres qu'en termes généraux.
On praint que la connaissance des détails ne re-
nouvelle la crise.
Constantinople, !e 27 janvier, soir.
La Porte n'avait pas encore reçu ce matin la
nouvelle officielle de la signature des prélimi-
naires de paix. Jeudi, elle avait cependant auto-
risé, par télégramme, les plénipotentiaires a. les
signer le soir même. On suppose que le retard pro-
vient de ce que les plénipotentiaires et le grand-
duc Nicolas se sont transportés de Kesanlyk. à
Andrinople, où les préliminaires devaient être
signés.
La signature doit avoir eu lieu actuellement, et
l'on attend aujourd'hui le télégramme qui doit
l'annoncer.
La Porte tient les conditions secrètes jusqu'à.
ce que la signature lui ait été signifiée.
Le chiffre de l'indemnité de guerre et la déli-
mitation de la Bulgarie autonome ne sont pas
encore connus.
On dit que la Russie consentirait & laisser
le règlement définitif do la question du libre pas-
sage des Dardanelles à un Congrès européen.
Constantinople, le 27 janvier,
6 h. 30 m. soir.
On assure que la. Russie annexerait seulement
Batoum pour le moment; mais d'autres places
fortes de l'Arménie seraient occupées jusqu'à ce
que le paiement de l'indemnité de guerre fut ter-
miné.
On assure également que les préliminaires de
paix, qui actuellement ont été probablement si-
gnés a Andrinople, seraient communiqués de-
main ù. la Chambre des Députés. Or, ceUe-ci pa-
ra!! disposée à les voter sans discussion.
Londres, le 28 janvier.
Une dépêche de Constantinbp~e, adressée au
jSgramme annonçant que.les préliminaires de la
paix étaient signés. Des délégués du grand-duo
Nicolas devaient arriver avant-hier, samedi, à
Andrinople.
La même dépêche ajoute que l'Angleterre avait
reçu l'autorisation de la Porte de faire entrer sa
flotte dans les Dardanelles..
Le ~MM annonce, par une dépêche de Péra,
que la paix ne sera pas signée a Constantinople~
mais sur le territoire russe.
D'après une dépêche de Vienne, adressée au
.0contreront une opposition sérieuse de la part de
l'Angleterre et del'Autriche, cette dernière puis-
sance étant particulièrement hostUe a une rétro-
cession de la Bessarabie a la Russie.
Cologne, le 28 janvier.
La Paris, indiquant comme authentiques'les condi-
tions suivantes posées par la Russie
« La Serbie et la' Roumanie formeront des
royaumes indépendans;
» Le Monténégro sera indépendant et obtiendra
un accroissement de territoire
La Bulgarie jusqu'aux Balkans sera semi-
indépendante, comme Etat vassal de la Turquie;
» La Bosnie et l'HerzegoAine auront un gou-
verneur chrétien les détails concernant ces pro-
vinces seront traités dans un Congrès;,
La question du passage des Dardanelles sera
réservée à un Congrès. Mais la Russie manifeste
dès aujourd'hui son désir de faire adopter le li-
bre passage des'détroits pour toutes les nations
européennes;
& Le montant de l'indemnité de guerre n'est pas
encore fixé. s
Les renseignemens sur les annexions en Asie
et sur le gage. que la Russie entend conserver
entre ses mains sont contradictoires. <
Athènes, le 27 janvier, 6 h. 30 m. soir.
Le journal grec les D~s~. organe de M. Doli-
georgis, dit que la Grèce s'est abstenue de faire
ta guerre parce qu'il lui était impossible de iut~
ter seule contre la Turquie, qui a pu combattre
contre les Serbes, les Roumains, les Monténé-
grins et les Russes.
La Grèce a vainement demandé à la Russie
son alliance. des navires, des avantages daus les
conditions d'armistice et de paix. En déclarant
la guerre, la Grèce eût donc couru à une ruine
inévitable.
Cet article a produit une grande sensation.
Les manifestans de ces jours derniers jont re-
commencé à parcourir les rues en vociférant de-
vant les habitations des ministres.
2,000 d'entre eux sont allés manifester au
Pirée.
La troupe les a dispersés par quelques déchar-
ges faites en l'air. Trois personnes ont été néan-
moins blessées.
La viMe est tranquille.
Vienne, le 28 janvier, 5 h. 30 m. soir,
Le prince Ghika est venu ici pour plaider en
faveur de la Roumanie contre la rétrocession de
:Ia Bessarabie & la Russie. Il doit se rendre en-
suite à Paris. à Berlin et à Londres.
Le prince Ghikà a déjà vu le comté Andrassy,
qui pense que cette question, avec quelques au-
tres, de vra~tre soumise a. une conférence dans
laquelle l'Autriche se propose'de demander la
neutralisation du Danube sur tout son parcours.
Rome, le 27 janvier, soir.
Les envoyés extraordinaires désignés jusqu'à.
présont pour porteries lettres autographes du
roi Humbert annonçant aux cours européennes
son avènement au troue sont:
Le général Ciâldini pour Berlin, Carsiruhe et
Bruxelles;
Le générât DeUa.Rocca- pour Paris et Londres:
Le comte de Launay;~ pour Saint-Pétersbourg
Le général Gerbaix de Sonnas, pour Madrid
Enfin le major général Doncieu de la Bastie,
pour Dresde et Stockholm. 1
e
Quelques journaux ont annonce que
l'armée territoriale serait réunie, du
moins en partie, et pour une quinzaine
de jours, dans le courant de cette année..
Bien que la chose n'ait pas été confirmée,
elle ne paraîtra pas trop invraisemblable
le contraire plutôt pourrait être surpre-
nant. Voilà, en. effet, six ans bientôt que
l'armée territoriale aété instituée par uns
loi; depuis plus de trois ans on travaille
à former ses cadres d'officiers, et, jusqu'à
ce jour, aucun fait n'est venu attester,
l'existence de cette création dont nous
dirons, sans lui manquer de respect, qu'eMe
n'a de vie que sur le papier. En vérité, les
ministres qui se sont succédé au poste de
la guerre ont fait de louables efforts pour.
réunir et classer les élémens de cette or-
ganisation ils ont arrangé le travail
théorique et préparatoire, mais sans aller.
au delà et ce n'est pas un reproche que
nous leur adressons, vu que la question
budgétaire sans parler d'autres obstacles
a constamment barré le chemin.
Ce système d'immobilité ne peut ce-
pendant pas toujours durer, et le moment
viendra, peut-être même est-il venu,
où le ministre de la guerre, pénétré du
sentiment de sa responsabilité voudra.
tirer cette armée territoriale des cartons
où elle sommeille,– de crainte qu'elle ne
s'y endorme pour jamais,–afin delà pro-
duire et de savoir comment elle se com-
portera au grand jour. L'épreuve consiste-
rait à réunir les hommes, a les placer
entre leurs cadres, à les faire marcher et
vivre et s'exercer quelques* jours sous des
armes et des habits pris dans les-maga-
sins régionaux de la sorte, on pourrait voir
le détail et juger aussi le fonctionnement
des rouages qui doivent imprimerie mouve-
ment à l'ensemble. Ces choses semblent tel-
lement simples, que l'on serait impardon-
nable de les rappeler si nous ne vivions'
dans un pays où le goût de la perfection
fait que l'on néglige assez volontiers le
nécessaire pour aller droit au superflu. Le.
superflu certainement serait d'avoir des',
généraux fermes et instruits comme on,
les prépare, si l'on devait manquer en-
suite de réserves solides à leur mettre sous
la main. Or, des réserves solides, tout
le monde en France a pu s'en convaincre
puisque tout le monde a pu faire partie des
troupes improvisées de 1870, exigent
des réunions préparatoires pbur donner à~
l'homme, autant que possible, l'habitude:
d'obéir et de manœuvrer a la voix, quel-
quefois sur un simple signe du chef; et ce.
sont là des qualités qui ne s'improvisent'
pas.
` La réunion périodique des troupes ~e'
seconde ligne en temps de paix est, du
reste, une conséquence forcée de l'adop-'
tion du service obligatoire qui nous a été
imposé par l'exemple de nos voisins. Les
Allemands, qui gèrent leurs finances pu-
bliques avec une stricte économie, comme
il convient à un peuple sage'qui n'est'pa.s
riche, ne se sont pas laissé éblouir par
l'éclat de Jeurs victoires; ils n'ont pas cessé
de convoquer chaque année une partie de
leur ~M~!p~' pour des exercices militai-
res. En France, malgré l'étalage de pa-
triotisme que l'on a raison de mettre dans
les discours puisque c'est un. moyen d'éle-
ver les esprits, nous en sommes encore à
pratiquer l'appel des réservistes ce que
le public connaît sous le nom des vingt-
huit jours. Quant à notre armée territo-
riale, qui est notre ~;M~:o~, elle n'a en-
core été vue sur aucun champ de man-
œuvres, si l'on excepte un petit nombre de'
ses officiers. Avec cela~ nous avons la juste
prétention d'être pour le moins aussi riches
que les autres peuples du continent il fau-
drait avoir aussi l'ambition de ne leur cé-
:der en rien quand il s'agit des sacrifices que
conseille le souci de notre existence na-
tionale. Mais .ce qui nous coûte le plus,
pourquoi hésiter à le dire? ce ne sont pas
les sacrifices d'argent, c'est le dérange-
ment de nos personnes et de nos habitudes
et, de ce côté, notre patriotisme pour at-
teindre son niveau a certainement besoin
de faire quelque progrès. S'il était utile de
chercher autre part que chez les Al-
lemands, dont les mœurs et la civili-
sation se rapprochent le plus des nô-
tres, des preuves de l'utilité des trou-
pes de seconde ligne, nous pourrions
les trouver en Russie. Dans la guerre
présente, et malgré l'effectif considérable
des troupes mobilisées. la Russie a dû
réunir les hommes du premier ban de
l'o~o~c~MM ou milice de l'empire, qu'il
ne faut confondre ni avec la réserve ni
avec les troupes locales. En Roumanie,
enfin, les cavaliers de l'armée territoriale
ont combattu côte à côte avec la garde
impériale du czar.
Nous aurons certainement à revenir sur
cette importante question c'est assez de
rappeler aujourd'hui que l'armée territo-
riale n'a dé raison d'être et ne peut tenir
sa place dans notre organisation militaire
qu'à la condition d'être réunie et exercée
chaque année par fractions. Aussi, toute
question financière réservée, nous approu-
verions .et nous encouragerions l'initiative
du ministre de la guerre, s'il jugeait op-
portun de soumettre prochainement aux
Chambres un projet tendant à iaire sortir
progressivement l'armée territoriale de l'at-
mosphère des bureaux pour Ini permettre.
d'essayer ses premiers pas à côté dë'l'àr~
rnée active, dont elle a pour imssion~yêtre'
t le soutien.
MM 29 JMM
M~ M'JM!M
im
UN S'ABONNE'
rae des Prêtres-Samt-Germain-l'Auxerrois, t7.
PtHX BE ~'ABeKM'EMB~'E' 1:
Un an. Six mois. Trois mots.
D~artemens. 80 ?. 40 fr. 20 ?.
Fans. 72 &. 36 fr. 18 ?.
Les abonnemens partent des 1*' et 16 d<
chaque mois.
.~s~
ON S'ABONKE
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans ies
tcgences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon
M moyen d'une valeur payable à Pans ou de
taandats-poste, soit internationaux, soit frança'a
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
pM renvoi d'une valeur payable &'PM'M.
POUTRES ET UTTËRA1RES
PM~t «n mantéco. eeat*
B~pa~t~metM, nm acm~fo. tS e~*
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Les amumonrsoHt. Mcuca
Chez MSM. ~~nchey, ~itiSte et C',
8, place de ta Bourse,
et ac bureau d~i JfeCKNAt. t
e'îcsdotYent toujours ëtreagre~es par !a r6dact!o&.
Les souscripteurs dont l'abonnement
expire .le 31 janvier sont priés de le
renouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
PAMS
MJKDÏ 38 JANVIER
Le pays vient de venger la Chambre des
Députés des accusations dont elle a été
l'objet la semaine dernière. Sept arron-
dissemens dont les élections avaient été
invalidées ont remplacé hier sept députéa
monarchistes par sept députés républi-
cains. Il serait difGcile de soutenir que ce
changement est dû à une pression offi-
cielle. Le gouvernement actuel a donné à
ses fonctionnaires l'ordre de laisser aux
électeurs une entière liberté. En agissant
ainsi, il a obéi aux principes qu'il a t.fU!
jours proclamés; mais, s'il avait voulu
tenir une conduite différente, il lui aurait
été impossible de le faire efficacement.
Les nouveaux préfets sont à peine arrivés
dans leurs départemens la plupart d'en-
tre eux y sont encore inconnus et n'ont
pn y acquérir aucune influence. Aquoileur
aurait servi de vouloir intervenir dans les
élections? C'est donc librement, spontané-
ment, que sept circonscriptions électorales
oat fatiSé les arrêts de la Chambre. Leur
véritable sentiment avait été faussé le
4 octobre. Il a suffi de leur rendre l'in-
dépendance pour qu'elles élisent les
hommes qui ont leur confiance et' qui re-
présentent leurs opinions.
Les sept circonscriptions qui ont ainsi
justifié les actes de la Chambre sont cel-
les d'Albit de Prades, de Périgueux, de
Lure, de Saint-Sever, de Castellane et de
Gap. A Aibi, le candidat invalidé, M. le
baron Gorssë, s'est rendu justice à lui-
même, il s'est désisté, II en a été de même
à Gap et a Prades, où MM. Bontoux et'de
Gelcen ont refusé de comparaître de nou-
veau devant les électeurs. Leurs anciens
concurrens;MM. Cavalié.Cyprien Chaix et
Escanyé.ontété élus sans combat. Dans la
2" circonscription de Périgueux.M. Alfred
Magne, bonapartiste, a remplacé dans
la'lutte le candidat conservateur évincé,
M. Raynaud, malgré, la grande popula-
rité de, sa, famille dans le département, il
a été battu p&r M. Chavoix, candidat répu-
blicain. La même manœuvre s'est pro-
duite à Saint-Sever, où M. de Laborde a
cédé sa place à M.- Faton de'Favecnay,
bonapartiste plus' actif, qui a succombé
devant M. ëourigues, candidat républi-
cain, et à Castëllane, où M. Rbstang, bona-
partiste, successeur de TM. de Rabiers du
Villars, a vainement lutté contre M. Arthur
Picard, républicain. EnSn, à Lure,
M. Ricot,: candidat invalidé,, a disparu.
devant M. Marquiset, candidat républi-
cain. Deux autres élections ont eu lieu
hier la'première à Céret, par suite de la
nomination de M. Massot au Sénat, et la
seconde à Bordeaux, par suite de la mort
de M. Mie: A Cêret; M. le docteur Fbrné,
candiaatr republican,i, n'ava~pas de con-
current; il adonc ~é élu .sans difficulté.
A Bordeaux, la lutte était eng&gée entre
les diverses nuances de ila'gauche répti"
Micame~ La. bataille n'est pas'unie, il y
aura ballottage. Nous consta.ton's néan-
moins avec plaisir que 16s candidats in-
transigeans'et lë6 candidats exotiques sont
les'derniers arrivés sur la. liste. L'élection
de M. Caduc, ancien membre de l'Assem-
blée Nationale, qui avait échoué en 1876
centre M. Mie, est assurée. C'est un suc-
cès pour la politique de temporisation et
d'opportunité~ si inutilement battue en
brèche par la'politique radicale.
La; diplomatie russe est décidément en-
core plus mystérieuse que nous ne le suppo-
sons. Nous vivon~dépuisqu'e'lques jours
dans la nuit,'et les~éÈ%rés~ clartës* qu'oui
veut bien'!ai!?sër apparaître a" nos yeux
sont plus faites pour no~s égarer que pour 1
nous conduire'. T~ous nous trbtnpion.s.par
exemple, lorsque nous disions samedi que :i
la Russie semblait vouloir s'assurer Tad-
hésion de l'Autriche, au'besoin contrel'An-
gleterre, en vue d'un Congrès. C'eet
le contraire qui paraît vrai mamtënan).
Dans' toutes c*es négociations, !a diplo-
matie russe a joué un double jeu très
habile. Tantôt eile disait à l'Autri-
che: Ne vous tourmentez pas, vous
avez ma parole vos intérêts, se-
ront garantis laissant entendre que
si quelqu'un avait à se plaindre, ce serait
l'Angleterre; tantôt elle se tournait vers
l'Angleterre et lui tenait un langage du
même genre, mais où les rôles étaientdép!a-
cés 'etoù l'Autriche se trouvait avoir àsoa
tour la situation sacrifiée. Grâce à la ma-
nière dont les conditions de paix ont été
tenues secrètes, cette manœuvre a plei-
nement réussi. On Sait que lord Beacons-
netd, suivant son propre aveu, n'en con-
naît'ofScielIemeut jusqu'ici que les linéa-
mens généraux. Il fst probable que le
comte ACdrassyTi'a pas été d'abordmieux
éclairé.En arrivant à Vienne, M. de Novi-
ItoS'n'a pas été chargé de faire la lumière,
mais plutôt d'épaissir l'ombre. De là 009
mirages trompeur. qui se dissipent peu à
peu, àmssare que )c-< conditions de la Rus-
sie apparaissent, non plus dans leurs traits
généraux, mais dans leurs détails prati-
quas. Ces dé)&it< sont, en en'ci., le point
import&nt, capital. Ceux qu'on a appris
ces. derniers jours à Vienne y eut produit,
dit-on, une émotion profonde, et personne
n'aura de peine à se l'expliquer.
H est facile de comprendre en etTet
comment les inquiétudes qui éclataient
au commencement de la semaine der-
nière sur les bords de la Tamise se sont
transportées tout à coup sur les bords du
Danube. Lorsque les Russes marchaient
~hardiment sur Gailipoli et Constantinople,
c'était dans les chairs de l'Angleterre que
pénétrait la pointe "de l'épée moscovite.
Lord Beaconsûeld l'a compris, et la flo!.të
anglaise a reçu l'ordre de pénétrer dans
les' Dardanelles. Cette démonstration
n'est pas restée sans effet. Les Russes se
sont arrêtés. De plus, les conditions
de paix ont été communiqués d'une ma-
nière intime au cabinet anglais. Or il
s'est trouvé que ces conditions ne tou-
chaient pas directement « la. sphère des
intérêts britanniques. HConst~ntinople et
j&allipoli n'étaient point menaces; la Rus-
sie obtenait, il est vrai, de la Porte, le
libre passage des détroits; mais-toutes les
puissances pouvant à leur tour réclamer de
la Turquie une concession analogue, il n'y
avait pas là un sujet d'effroi immédiat
pour l'Angleterre. Lord Beaconsfield a dit
à la Chambre des Lords que les conditions
russes lui paraissaient « offrir une base
acceptable pour l'armistice )), et la flotte
anglaise est restée en panne à l'entrée
des Dardanelles. Le péril s'est déplacé. »
Des détroits, il est passé sur le Danube,
etc'est«la sphère des intérêts autrichiens~
qui a été atteinte. Dans la çonGance ab-
solue que lui inspiraient les promesses
de la Russie, promesses cent fois répé-
tées, garanties même, affh'me-t-on, par
une parole auguste, l'Autriche avait com-
mis l'imprudence de ne pas spécifier
exactement, comme l'avait fait l'Angle-
terre, les points où el!e regarderait ses
intérêts comme engagés. Quelle n'a point
été sa juste surprise quand elle a vu se
déchirer le voile qui cachait la réalité à
ses yeux
Ce ne sont pas les dépêches de Constan-
tinople qui nous ont fait connaître les
motif~ des appréhensions de l'Autriche.
La.~ Turquie est évidemment condamnée
au silence; elle ne répète que ce qu'il
plaît à la Russie de lui laisser dire.; Mais
des révélations plus ou moins directes ont
été faites, et le journal ~M~, qui
puise ses rénseignemens viennois aux sour-
ces offieieUes,. nous les a fait connaître
dans lés dépêches dont voici les passages
principaux
"f
«Vienne, le 26. janvier, 2 h.
? Quoiqu'elles soient inoditiables dans leur en-
semble et qu'eues supposent, au moins en par-
tie, ta/ratification des puissances, les conditions
russes contiennent déjà dea points, comme l'oc-
cupation prolongée de la Bulgarie, qui ne sau-
raient agréer au gouvernement austro-hongrois.
J'ajoute que la question de la rétrocession de
la Bessarabie et du régime des détroits est ré-
servée à la Conférence qui s'ouvrira probable-
ment.
L'effet général produit sur l'esprit du comte
Andra:ssy est des pids péntMes.
En somme, la situation parait s'être tendue
ici,subitement.
-< a Vienne, le 27 janvier..
Non seulement'le9 c&aditibns russes sont va-
gues, mais encore elles, sont incomplètement dé-
]unies. ·
C'est pour cette raison'que le comte Aùdrassy y
déclare ne pas vouloir discuter le projet avant
qu'il ne soit signé de la Porte.
e On m'assure que cet,te réserve aurait été éga-
lement formulée par les cabinets de Paris, Rome
et Londres, avec une force particulière à Lon-
dres. naturellement.
? Néanmoins, le cabinet austro-hongrois est
assez au courant de l'ensemble des dispositions
de la Russie pour manifester l'intention de faire
connaître des sentnnèhs peu favorables à la sup-
pression de l'empire turc ou aux nouveaux grou-
pemens slaves que la Russie serait disposée &
former à la frontière autrichienne.
& La Russie paraît '.voutoir préjuger, dans ses
canditions de paix, l'avenir de la Serbie, da la
Roumanie et du Monténégro, rég!er la question
de la Bessarabie, étendre les confins de la Bulga-
rie jusqu'à Andrinople inclusivement, occuper
trois ans cette province, enfin annexer Kars et
Batoum, e.t démanteler Erzeroum.
& Les puissances seraient consuttées unique-
ment sur la'question des DardàneUes, sur t'au-
tonomie de la Bulgarie, de la Bosnie et de l'Her-
zégovine. et sur diverses détimi.t.ations géogra-
phiques.
» L'indemnité exigée par la Russie serait de
2 milliards 1/
~Le.F~M~MMt~, feuille officieuse, juge sé-
vërement'iè~rojët~ de'ta Russie, qu'eue'accuse
de vouloir faire disparaitre la Turquie- de l'Eu-
rope, pour l'absorber dans une sorte de protecto-
rat russe.
Je vous conurme.qae le comte Andràssy est
opposé à toute id~e (~annexion. ))
Nos~ectetirs sont trop au courant de la
situation de l'Autriche pour'qu'il soit né-
cessaire de leur expliquer l'importance
de'ces dépêches. On a bien raison à .l
Vienne: les conditions de la Russie, si J
nous les connaissons exactement, auraient J
pour résultat de faire disparaître la Tur-
quie de l'Europe. Que resterait-il de i
l'indépendance de l'empire ottoman si 1
les Russes séjournaient trois ans en Bul-
ga.rie et à Andrinbple ? Absolument
rien. A ia première crise politique,– et
il est bien clair qu'il s'en produirait à
Constantinopie car on saurait en provo-
quer s'iln'en éclataitpas spontanément,–
le Sultan lui même appellerait les Russes
à son secoure pour sauver sa vie et sa
couronne. Une marche de quelques jours
suffirait pour arriver dans la capitale de
l'empire. L'Europe distraite et non pré-
venue aurait-e'le le temps d'interve-
nir ? Mais ce n'est- pas tout. Les Rus-
ses eu Bu~arie seraient les grands 1
justiciers de toute la Turquie. Toutes les
principautés, devenues soi disant indé-
pendiiiitus, !n Roumanie, la Serbie, le Mon
tenegro, exerceraient sur les districts
voisins une invincible atirâctiou. Que
quelque pacha se permît d'accomplir un
acte de justice ou d'injustice quelconque
dans un des villages de la Vieille -Serbie
restés sous la domination ottomane, aus-
sitôt la Grande Serbie se remuerait et les
Russes interviendraient. Est-il un homme
de bon sens en Europe qui puisse sup-
poser qu'une pareilte agitation sur les
flancs de l'Autriche ne serait pas un
danger permanent pour ~empire des
Habsbourg? H est inutile d'insister. Il est
inutile de parler des bouches du Danube
et de l'intérêt que l'Autriche,et l'Allema-
gne du Sud tout entière ont à conserver
le seul débouché que les tarifs élevés de
la Russie aient laissé à leur commerce à
l'est de l'Europe. Toutes ces questions
sont en quelque sorte 1'~ e~ de la politi-
que européenne, et il n'y a pas un esprit
éclairé qui ne les connaisse dans tous
leurs détails.
Comme on le voit, l'émotion do l'Au-
triche est bien naturelle. L'habile tactique
de la. diplomatie russe, qui consiste à
faire connaître « les nnéamens généraux,
les termes élastiques des conditions de
paix, et à en dissimuler avec soin les dé-
faits d'application, nous a presque fait
croire à nous-mêmes que la Russie éton-
nerait le monde-par sa modération. La.
Bulgarie sera autonome, disait-on. Quoi
de plus acceptable Ce qui l'est moins,
ce sont les garanties de cette autonomie.
Personne ne protesterait contre l'adoption
du programme de la Conférence. Mais
consentira-t-on à voir la Bulgarie s'é-
tendae jusqu'à Andrinople, et les Rus-
ses y séjourner pendant trois ans?
Par malheur, rien ne nous prouve
que l'Europe aura l'occasion de faire
connaître à ce sujet son sentiment.
Pendant qu'on nous amuse par de sa-
vantes manœuvres diplomatiques, qui
sait si ce sont les préliminaires de paix
ou la' paix elle même dont on pré-
pare la signature ? Nous ne serions pas
étonnés d'apprendre tout à coup. qu'une
seconde paix d'Andrinopte a été con-
clue sans le consentement de l'Eu-.
rope. Mais, dans le cas où cette
cruelle surprise nous serait épargnée,
verrons-nous une Conférence discuter les
articles du traité? Rien n'est moins cer-
tain, car un grand nombre dé dépêches
commencent à insinuer que M. de Bis-
marck est opposé à l'idée d'un Congrès,
et que la question des Dardanelles elle-
même doit être réglée par la voie diplo-
matique ordinaire, c'est-à-dire de ca-
binet à cabinet. Que deviendront alors les
intérêts autrichiens? Ces intérêts ont
donné lieu à un malentendu perpétuel
entre Vienne et Saint-Pétersbourg. A
Vienne, on songeait au Danube et aux
principautés slaves; à Saint-Pétersbourg,
on feignait de croire que les intérêts de
l'Autriche se bornaient à. la possession
de la Bosnie et de l'Herzégovine. Le qui-
proquo se dissipe. Le ~le comte Andrassy est opposé à tout pro-
jet d'annexion. Nous le croyons sans
peine, attendu que l'annexion, dans les
conditions actuelles, serait la plus honteuse
des duperies. L'Autriche a trop compté sur
l'alliance des trois empires, ,Les événe-
menslui prouvent qu'elle s'est trompée. Si
uneGonférence&'ouvre.l'Autrichedevrané-
cessairement se rapprocher de l'Angleterre
et. renoncer à cette politique des intérêts
isolés qui lui a été si fatale depuis
quelques années. L'Europe devrait alors
prendre en main la cause d'une puissance
dont la sécurité est si nécessaire à tous, et
lui prêter l'appui de ses conseils et de ses
voix. Mais l'Europe le fera-t-etle? Il fau-
drait savoir, pour le dire, si la Conférence
se réjnira..
B'OPRSE DE PAMS
CM'tM!rc [~M te 18 )B(fMNMe.!S~)<
&
Comp!.a.nt.'73M. ':4.M.
Fmcour. MN7<2 74 5.47t2
At./Ët~/S''
Compta.BH04.. '.<0429.2SJ.
&<~
Comp!Anmo.H860. ,60.
Fiunou!099'?121i042t2 .45.J.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. HO fr. 35, 30, 36 1/4,10,121/2
30/0. 74fr.,73f)-.833/4.
ttaUen ~4 fr. 2!i, 73 fr. 971/2,74 fr.
Russe. 869/i6,3/i6.
Hongrois 6 0/0. 79 7.16, 1/8.
5 0/0 turc. 9 fr. SO, 40.
Florins (or)~ 637/16,1/4.
Egyptiennes 60/0.. tS8 fr. 12 1/2, ISSfr. 7S.
ELECTIONS LËGISIjATtVES.
Scrutin dti 2? janvier.
A!pea (Basses-).
Arrondissement de Castellane.
Inscrits, S.971.–Vot&ng, 4.21S.
Artht.n- Picard, r6p. 2. S43 élu
Rostang,bona.p. 1.S61
M. du Rsbier du. Villars, invaUdé, ne s'est
pas représente.
Mpes (Hantes-).
Arrondissement de Gap.
In-icriis, ~4i6. Votaus,ll.<22.
Cypiiea Chaix, r6p. 8.068 fia
Bontoux.Iég. ~.708
M. Bontoux, inv&lidé, s'est désisté.
BoB'dogae. i
ArrondissementdoPérigueux. :j
2" circonscription.
Inscrits, 15.600. Votans, 12.6S3.
Docteur Chavoix. rép. 6.472 élu
Alfred Magne, bonap. 6.112
M. Alfred Magne avait été substitué à
M. Raynaud, candidat invalidé.
€t:pemde. 1
Arrondissement de Bordeaux,
2~ circonscription.
Caduc. 4.382
Delboy. 3.181
Steeg. 3.106
YvesGuyot. 1.034
Ballottage.
Cette cireonseription était représentée pré- 1
cedemment par M. Mie, décédé.
Landea.
Arrondissement de Saint-Sever.
Sourigues, rép. H. 322 élu
Paton de Favernay. 7.1t~ i
M.Sourigue;) remplace M.deLaborde.in- j
.yalj~~iqHi: ne s'est pas teprésenté.
Pyténees-0jp!cntates.
Arrondissement de Cêret.
Inscrits, II.096.–Votans, 4.921.
Forné, rép. 4.868 élu
M. Forné remplace M. Paul Massot,, élu sé-
nateur du département.
Arrondissement de Prades.
M. E. Escanyé, sans concurrent, est élu.
Résultats incomplets. les communications
étant interrompues par la neige.
M. Escanyé est l'ancien compétiteur de
M. de Gelcen, qui a été invalidé et a renoncé
à)a.lutte.
SaAne (Hante-).
Arrondissement de Lure.
2~ circonscription.
Marquiset, rép. 8.161 élu
Ricot,monarch. 6.274
M. Marquiset remplace M. Ricot, invalidé.
TaM).
Arrondissement d'Albi.
Inscrits, 28,123. Votans, 16.828.
Cavaliê, rép. 14.241 élu
M. Cavaliê remplace M. le baron Gorsse, in-
validé, .qui ne s'est pas représenté.
Nous recevons de nos correspondans parti-
culiers les dépêches suivantes
c Berlin. le 28 janvier, matin.
» Les lettres de Vienne représentent la si-
tuation comme très inquiétante etdisentquélo
moment d'assurer les intérêts vitaux de l'Au-
triche est venu. On a remarqué ici une Note
quelaJy<:de ses lecteurs, et où est exprimée la crainte
que la Russie ne veuille recouvrer la. posses-
sion de la boucha danubienne de Sulina.Il
importe, ajoute cette Note, que l'Allemagne
et l'Autriche agissent de concert pour main-
tenir cette région sous le protectorat euro-
péen (1).
a La Po~ exprime les mômes idées et re-
garde comme impossible que la Russie rentre
en possession de son ancien protectorat sur
tous les chrétiens de l'empire Ottoman. Tous
les politiques sérieux, dit la Po~, pensent
que si le comte Andrassy ne déploie pas l'ac-
tivité et l'énergie nécessaires, l'avenir de l'Au-
triche peut être gravement compromis. Les
seules conditions que l'Autriche puisse ad-
mettre sont l'ouverture des Dardanelles à tou-
tes les puissances; l'indépendance de la Rou-
manie le ~MM ~MO absolu pour la Serbie,
dont tout agrandissement créerait un centre
d'attraction dangereux la constitution de
la Bulgarie bornée aux Balkans en une pro-
vince autonome sur le modèle du Liban. La.
'.P
une fois maîtresse du Danube,. arrêterait
bientôtTexp~sion de la culture germanique
vers l'Orient et fermerait à l'Allemagne le
seul débouta considérable qu'aient encore
dans cette direction sou commerce et son in-
dustrie.
B La confirmation officielle do la signature
de l'aiinistice n'est pas encore parvenue ici.N
a Vienne, le 28 janvier, soir.
» Le comte Andrassy adressera. prochaine-
ment à Saint-Pétersbourg une Note contenant
des observations amicales sur les conditions
de paix. L'idée est que les frontières du Mon-
ténégro et de la Serbie ne peuvent être ré-
glées que par l'Autriche; que le Danube doit.
étra neutralisé dans tout son' cours, de Sem-
Jin & ses embouchures. La Bulgarie res te le
point !e plUft important, sur lequel il y aura.
de graves observations à faire, l'Autriche ne
pouvant admettre une occupation prolongée
de cette province. Il y aura probablement
un Congrès européen pour régler ces ques-
tions. w
«Berlin, le 28 janvier, soir~
c Rien ne conSrme que l'armistice soit
signé,
La TVo~&MM~'e~.A~f'M~MM ~~Ka~ de.ce
soir dit que cette signature ne prouverait
d'ailleurs nullement que tout serait uni et
arrangé qu'une catastrophe est possible à
Constantinople, nécessitant une intervention
générale.
a La même feuille maintient, contre les as-
sertions de l~e~Po.!< de Vienne. son dire
que la Russie a l'intention de réclamer la
Bessarabie.
N Une dépêche adressée de Vienne à la
A~s~oM! ~M~MM~ cesoir dit que l'inquiétude
et le mécontentement vont croissant dans les
cercles dirigeans d'Autriche, où les condi-
tions russes sont considérées comme impli-
quant l'anéantissement de la. Turquie.!)
T~MgrapMe pftvée.
~Service téMgraphiqM de t'agence Havas.)
Londres, le 27 janvier, soir.
Le conseildes ministres s'est réuni aujourd'hui
Cairns et le duc deRichmond, qui sont absens de
Londres.
Londres, le 29 janvier.
CHA.MBnE BES COMMCMES. tSM' jS/A~O~ ~0?'M-
co~ explique les raisons qui font demander tes
crédits. Les conditions de la paix ne sont pas
encore ofnciettemeht connues, el!e-. ont été seuië-
tnent communiquées de sourcs autorisée. Le gou-
vernement ne sait pas si l'armistice est déjà si-
(1) ~OM* plus loin, Fous le titre ~fNM~, la
tractuction de cette No'e de ta A's~o!M< ~K~.
gné. Les conditions qui sont en discussion doi-
vent nécessairement soulever des questions eu-,
ropéennes qui exigeront la réunion d'un Congrès.
L'Autriche partage cette opinion. Les crédits f=ont
nécessaires pour permettre à l'Angleterre d'entrer
dans les conseils de l'Europe avec le prestige qui
convient à son rang..
Constantinople, le 28 janvier,
10 h. 35 m. matin.
On assure que les hostilités continuent. Des
engagemens auraient encore eu lieu samedi à
Baxardjik, dans la. Dobrutscha et aux environs
de Tchorlu. Les Turcs se tiennent partout sur la
défensive.
On n'a pas encore reçu l'avis que les prélimi-
naires de paix aient été signés.
Be)gra.de, le 28 janvier.
Le gouvernement serbe ne considère pas
comme imminente la signature des préliminaires
de paix. attendu que le -grand-duc Nicolas n'a
rien notifié officiellement sur ce sujet au prince
Mitan.
Bucharest, le 26 janvier.
Le général Ignatieff est arrivé ici hier. On
croit que sa venue se rattache a la question des
négociations en vue de l'armistice et de la paix.
Les Turcs sont maintenant entièrement enfer-
més dans Widdin. Us ont été forcés d'abandon-
ner hier les deux derniers viHages qu'ils occu-
paient encore en dehors de l'enceinte de la place.
Londres, le 28 janvier.
Une dépêche de Saint-Pétersbourg, adressée au
~MMM. porté
« On croit ici que la paix est signée, mais ce
bruit mérite d'être confirmé. »
Cologne, le 28 janvier.
On télégraphie de Péra. le 27, à la G'
« Aucune nouvelle annonçant la signature
de l'armistice n'est encore arrivée à Constanti-
nople. On pense dans les cercles diplomatiques
que ce retard provient de ce que la Porte hésite,
au dernier moment, à donner son assentiment.~
Bruxelles, le 28 janvier.
-P.M<~M~aMM belge publie une dépêche de
Berlin, du 28 janvier, annonçant que les condi-
tions de la Russie n'ont été connues d'abord &
Londres qu'en termes généraux.
On praint que la connaissance des détails ne re-
nouvelle la crise.
Constantinople, !e 27 janvier, soir.
La Porte n'avait pas encore reçu ce matin la
nouvelle officielle de la signature des prélimi-
naires de paix. Jeudi, elle avait cependant auto-
risé, par télégramme, les plénipotentiaires a. les
signer le soir même. On suppose que le retard pro-
vient de ce que les plénipotentiaires et le grand-
duc Nicolas se sont transportés de Kesanlyk. à
Andrinople, où les préliminaires devaient être
signés.
La signature doit avoir eu lieu actuellement, et
l'on attend aujourd'hui le télégramme qui doit
l'annoncer.
La Porte tient les conditions secrètes jusqu'à.
ce que la signature lui ait été signifiée.
Le chiffre de l'indemnité de guerre et la déli-
mitation de la Bulgarie autonome ne sont pas
encore connus.
On dit que la Russie consentirait & laisser
le règlement définitif do la question du libre pas-
sage des Dardanelles à un Congrès européen.
Constantinople, le 27 janvier,
6 h. 30 m. soir.
On assure que la. Russie annexerait seulement
Batoum pour le moment; mais d'autres places
fortes de l'Arménie seraient occupées jusqu'à ce
que le paiement de l'indemnité de guerre fut ter-
miné.
On assure également que les préliminaires de
paix, qui actuellement ont été probablement si-
gnés a Andrinople, seraient communiqués de-
main ù. la Chambre des Députés. Or, ceUe-ci pa-
ra!! disposée à les voter sans discussion.
Londres, le 28 janvier.
Une dépêche de Constantinbp~e, adressée au
jSgramme annonçant que.les préliminaires de la
paix étaient signés. Des délégués du grand-duo
Nicolas devaient arriver avant-hier, samedi, à
Andrinople.
La même dépêche ajoute que l'Angleterre avait
reçu l'autorisation de la Porte de faire entrer sa
flotte dans les Dardanelles..
Le ~MM annonce, par une dépêche de Péra,
que la paix ne sera pas signée a Constantinople~
mais sur le territoire russe.
D'après une dépêche de Vienne, adressée au
.0
l'Angleterre et del'Autriche, cette dernière puis-
sance étant particulièrement hostUe a une rétro-
cession de la Bessarabie a la Russie.
Cologne, le 28 janvier.
La Paris, indiquant comme authentiques'les condi-
tions suivantes posées par la Russie
« La Serbie et la' Roumanie formeront des
royaumes indépendans;
» Le Monténégro sera indépendant et obtiendra
un accroissement de territoire
La Bulgarie jusqu'aux Balkans sera semi-
indépendante, comme Etat vassal de la Turquie;
» La Bosnie et l'HerzegoAine auront un gou-
verneur chrétien les détails concernant ces pro-
vinces seront traités dans un Congrès;,
La question du passage des Dardanelles sera
réservée à un Congrès. Mais la Russie manifeste
dès aujourd'hui son désir de faire adopter le li-
bre passage des'détroits pour toutes les nations
européennes;
& Le montant de l'indemnité de guerre n'est pas
encore fixé. s
Les renseignemens sur les annexions en Asie
et sur le gage. que la Russie entend conserver
entre ses mains sont contradictoires. <
Athènes, le 27 janvier, 6 h. 30 m. soir.
Le journal grec les D~s~. organe de M. Doli-
georgis, dit que la Grèce s'est abstenue de faire
ta guerre parce qu'il lui était impossible de iut~
ter seule contre la Turquie, qui a pu combattre
contre les Serbes, les Roumains, les Monténé-
grins et les Russes.
La Grèce a vainement demandé à la Russie
son alliance. des navires, des avantages daus les
conditions d'armistice et de paix. En déclarant
la guerre, la Grèce eût donc couru à une ruine
inévitable.
Cet article a produit une grande sensation.
Les manifestans de ces jours derniers jont re-
commencé à parcourir les rues en vociférant de-
vant les habitations des ministres.
2,000 d'entre eux sont allés manifester au
Pirée.
La troupe les a dispersés par quelques déchar-
ges faites en l'air. Trois personnes ont été néan-
moins blessées.
La viMe est tranquille.
Vienne, le 28 janvier, 5 h. 30 m. soir,
Le prince Ghika est venu ici pour plaider en
faveur de la Roumanie contre la rétrocession de
:Ia Bessarabie & la Russie. Il doit se rendre en-
suite à Paris. à Berlin et à Londres.
Le prince Ghikà a déjà vu le comté Andrassy,
qui pense que cette question, avec quelques au-
tres, de vra~tre soumise a. une conférence dans
laquelle l'Autriche se propose'de demander la
neutralisation du Danube sur tout son parcours.
Rome, le 27 janvier, soir.
Les envoyés extraordinaires désignés jusqu'à.
présont pour porteries lettres autographes du
roi Humbert annonçant aux cours européennes
son avènement au troue sont:
Le général Ciâldini pour Berlin, Carsiruhe et
Bruxelles;
Le générât DeUa.Rocca- pour Paris et Londres:
Le comte de Launay;~ pour Saint-Pétersbourg
Le général Gerbaix de Sonnas, pour Madrid
Enfin le major général Doncieu de la Bastie,
pour Dresde et Stockholm. 1
e
Quelques journaux ont annonce que
l'armée territoriale serait réunie, du
moins en partie, et pour une quinzaine
de jours, dans le courant de cette année..
Bien que la chose n'ait pas été confirmée,
elle ne paraîtra pas trop invraisemblable
le contraire plutôt pourrait être surpre-
nant. Voilà, en. effet, six ans bientôt que
l'armée territoriale aété instituée par uns
loi; depuis plus de trois ans on travaille
à former ses cadres d'officiers, et, jusqu'à
ce jour, aucun fait n'est venu attester,
l'existence de cette création dont nous
dirons, sans lui manquer de respect, qu'eMe
n'a de vie que sur le papier. En vérité, les
ministres qui se sont succédé au poste de
la guerre ont fait de louables efforts pour.
réunir et classer les élémens de cette or-
ganisation ils ont arrangé le travail
théorique et préparatoire, mais sans aller.
au delà et ce n'est pas un reproche que
nous leur adressons, vu que la question
budgétaire sans parler d'autres obstacles
a constamment barré le chemin.
Ce système d'immobilité ne peut ce-
pendant pas toujours durer, et le moment
viendra, peut-être même est-il venu,
où le ministre de la guerre, pénétré du
sentiment de sa responsabilité voudra.
tirer cette armée territoriale des cartons
où elle sommeille,– de crainte qu'elle ne
s'y endorme pour jamais,–afin delà pro-
duire et de savoir comment elle se com-
portera au grand jour. L'épreuve consiste-
rait à réunir les hommes, a les placer
entre leurs cadres, à les faire marcher et
vivre et s'exercer quelques* jours sous des
armes et des habits pris dans les-maga-
sins régionaux de la sorte, on pourrait voir
le détail et juger aussi le fonctionnement
des rouages qui doivent imprimerie mouve-
ment à l'ensemble. Ces choses semblent tel-
lement simples, que l'on serait impardon-
nable de les rappeler si nous ne vivions'
dans un pays où le goût de la perfection
fait que l'on néglige assez volontiers le
nécessaire pour aller droit au superflu. Le.
superflu certainement serait d'avoir des',
généraux fermes et instruits comme on,
les prépare, si l'on devait manquer en-
suite de réserves solides à leur mettre sous
la main. Or, des réserves solides, tout
le monde en France a pu s'en convaincre
puisque tout le monde a pu faire partie des
troupes improvisées de 1870, exigent
des réunions préparatoires pbur donner à~
l'homme, autant que possible, l'habitude:
d'obéir et de manœuvrer a la voix, quel-
quefois sur un simple signe du chef; et ce.
sont là des qualités qui ne s'improvisent'
pas.
` La réunion périodique des troupes ~e'
seconde ligne en temps de paix est, du
reste, une conséquence forcée de l'adop-'
tion du service obligatoire qui nous a été
imposé par l'exemple de nos voisins. Les
Allemands, qui gèrent leurs finances pu-
bliques avec une stricte économie, comme
il convient à un peuple sage'qui n'est'pa.s
riche, ne se sont pas laissé éblouir par
l'éclat de Jeurs victoires; ils n'ont pas cessé
de convoquer chaque année une partie de
leur ~M~!p~' pour des exercices militai-
res. En France, malgré l'étalage de pa-
triotisme que l'on a raison de mettre dans
les discours puisque c'est un. moyen d'éle-
ver les esprits, nous en sommes encore à
pratiquer l'appel des réservistes ce que
le public connaît sous le nom des vingt-
huit jours. Quant à notre armée territo-
riale, qui est notre ~;M~:o~, elle n'a en-
core été vue sur aucun champ de man-
œuvres, si l'on excepte un petit nombre de'
ses officiers. Avec cela~ nous avons la juste
prétention d'être pour le moins aussi riches
que les autres peuples du continent il fau-
drait avoir aussi l'ambition de ne leur cé-
:der en rien quand il s'agit des sacrifices que
conseille le souci de notre existence na-
tionale. Mais .ce qui nous coûte le plus,
pourquoi hésiter à le dire? ce ne sont pas
les sacrifices d'argent, c'est le dérange-
ment de nos personnes et de nos habitudes
et, de ce côté, notre patriotisme pour at-
teindre son niveau a certainement besoin
de faire quelque progrès. S'il était utile de
chercher autre part que chez les Al-
lemands, dont les mœurs et la civili-
sation se rapprochent le plus des nô-
tres, des preuves de l'utilité des trou-
pes de seconde ligne, nous pourrions
les trouver en Russie. Dans la guerre
présente, et malgré l'effectif considérable
des troupes mobilisées. la Russie a dû
réunir les hommes du premier ban de
l'o~o~c~MM ou milice de l'empire, qu'il
ne faut confondre ni avec la réserve ni
avec les troupes locales. En Roumanie,
enfin, les cavaliers de l'armée territoriale
ont combattu côte à côte avec la garde
impériale du czar.
Nous aurons certainement à revenir sur
cette importante question c'est assez de
rappeler aujourd'hui que l'armée territo-
riale n'a dé raison d'être et ne peut tenir
sa place dans notre organisation militaire
qu'à la condition d'être réunie et exercée
chaque année par fractions. Aussi, toute
question financière réservée, nous approu-
verions .et nous encouragerions l'initiative
du ministre de la guerre, s'il jugeait op-
portun de soumettre prochainement aux
Chambres un projet tendant à iaire sortir
progressivement l'armée territoriale de l'at-
mosphère des bureaux pour Ini permettre.
d'essayer ses premiers pas à côté dë'l'àr~
rnée active, dont elle a pour imssion~yêtre'
t le soutien.
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