JËDITION DE PARIS.
JCtfMAIj DES DEBATS
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mREM i§ jmm
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0~ S'ABO~I~E
rue des Prëtres-Bain~Germam-rAnxerrois, n.
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Les Eboirnemens partent des l" et i< M
chaque mois.
ON S'ABONNE'
en Belgique, en Itaiie.
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régences du Maroc et'de la Tunisie,
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bhothëquea des gares d'* chemims de fer beifes.
A. Yalparaiso (ChUt), chez M. Oreatos L. Tomero.
Les annonces sont reçues
6hNMN.e'
8, place de la Bourse,
et an bureau du JMJRNA<
PÂMS
JEUDI i7 JANVIER
Lé discours par lequel la reine d'An-
gleterre a. ouvert aujourd'hui le Parlement
était attendu avec impatience nous
en publions le texte, nous réservant de
l'apprécier en détail. Au reste, un
seul passage de ce discours mérite
une sérieuse attention c'est celui
dans lequel la reine annonce qu'elle
compte sur la libéralité du Parlement
pour faire face aux événemens qui pour-
raient se produire. Après avoir rappelé avec
une grande exactitude les dernières phases
de la question, la reine constate que les
conditions que l'Angleterre a mises à sa neu-
tralité ont jusqu'ici été respectées, et elle
ajoute « Je suis très disposée à croire que
les deux parties sont également désireuses
de les respecter autant que cela leur sera
possible. » Comment ne pas voir dans ces
mots l'expression d'un doute? «Je ne puis
pas me dissimuler à moi-même, ajoute
la. reine, que, si les hostilités devaient
malheureusement se prolonger, quelque
circonstance imprévue pourrait me faire °
un devoir d'adopter certaines mesures de
précaution, o De quelles circonstances la
reine veut-elle parler? D'une marche
des Russes sur Constantinople Il est clair,
en eSet, que si la guerre se prolonge, elle
ne peut se prolonger que dans ce sens et
n'amener que ce résultat. Quelles sont
alors les mesures à prendre ? La reine
ne le dit pas, mais elle remarque que ces
mesures ne seront efficaces qu'à la
condition d'être, par avance, convena-
blement préparées. En conséquence,
elle annonce que son gouvernement de-
mandera des subsides au Parlement.
Nous nous bornons pour aujourd'hui à
appeler l'attention sur ce passage du dis-
cours de la reine. Nous en parlerons-plus
à It.isir lorsque nous saurons d'ailleurs
quelle impression il a produite en Angle-
terre sur le Parlement et sur l'opinion.
Au moment où seréunit le Parlement
anglais, il nous paraît très à propos de
jeter un coup d'œil d'ensemble sur l'état
militaire et diplomatique de la question
d'Orient. Nous pouvons nous aider pour
cela d'une conversation qui a eu lieu dans
la soirée du 13 janvier entre lord Bea-
consfield et Midhat Pacha, conversation
dont la Neue F~M F?'ëM~ de Vienne
donne un résumé télégraphique. Les
deux interlocuteurs ont avoué d'a-
bord que ni l'Angleterre ni la Porte
ne connaissaient les conditions de la
Russie soit pour l'armistice, soit pour
la paix. Il ressort du discours de la
reine que la situation n'a pas changé,
et que l'ignorance de l'Angleterre sur
ce double point dure encore. Midhat
Pacha n'a pas mis en doute que la Russie
exigerait la soumission absolue de la
Porte sa supériorité militaire lui permet
de tout imposer, à moins que les
puissances européennes qui sont intéres-
sées dans la question n'interviennent
au dernier moment. Midhat a rappelé
que dans une déclaration faite au Parle-
ment par lord Derby, l'Angleterre s'était
réservé d'intervenir lorsqu'un des deux
belligérans serait épuisé et demanderait
la médiation. C'est le cas qui s'est pro-
duit. La dépêche ajoute que lord Bea-
consûeld n'a pas répondu sur ce point et
qu'il s'est borné à eu prendre note. Mais,
a-t-il dit, 1 la Turquie est-elle à
b-)Ut de ressources? Ne peut-elle pas
s soutenir encore quelque temps? Midhat
Pacha n'a pas dissimulé que cette illu-
sion n'était plus possible: les Turcs ont
perdu presque toute leur artillerie ils sont
démoralisés; ils ne peuvent plus songer
à la. résistance. Lord Beaconsfield a ex-
primé alors l'espérance d'empêcher la
marche des Russes sur Gonstantinople,
avec le concours d'une autre 'puissance
à quoi Midhat a répliqué qu'il n'y avait
pa.a un moment à perdre, attendu qu'a-
près la catastrophe de Schipl:a la Porte
ne pouvait plus opposer aucune résistance
à ses ennemis.
Nous nous bornons à rapporter en
chroniqueur cette intéressante conver-
sation. Il est pourtant difficile de ne pas
se demander quelle est la puissance à
laquelle lord BeaconsSeld a fait allu-
sion, et sur le concours de laquelle il
compte encore. Evidemment, il s'agit de
l'Autriche, que ses intérêts les. plus
essentiels rapprochent aujourd'hui de l'An-
gleterre, et que sa situation géogra-
phique met sur le flanc et sur les
derrières de l'armée ru~se. Cette situa-
tion aurait donné à l'Autriche une force
extrême si sa politique avait été con-
duite dès le début avec plus de résolution,
et si son gouvernement avait les mains li-
bres d'engagemens envers l'Allemagne et
la Russie. Par malheur, la politique au-
trichienne n'a pas cessé d'être molle
incertaine, hésitante, et il est bien tard
aujourd'hui pour réparer les fautes du
passé. N'importe L'Autriche est tou-
jours une puissance avec laquelle il
faut compter qu'il serait dangereux
de négliger ou de froisser, et son
union avec l'Angleterre aurait, si elle se
produisait, une influence morale incon-
testable. Imagine-t-on l'Angleterre et
l'Autriche déclarant que, pour leur
compte, elles ne reconnaîtront pas les
gOlutions qui seraient prises sans leur
concours sur le Danube et sur les Darda-
nelles ? Si l'Autriche et l'Angleterre par-
laient encoredepréserverl'iutégritédel'em-
pire ottoman, leur prétention serait difficile
à soutenir. Il ne fallait pas laisser en-
treprendre la guerre actuelle si on ne vou-
lait pas en accepter les conséquences. Qui
pouvait, à l'origine, prévoir ces conséquen-
ces ? La Russie elle-même n'en avait
pas une idée nette elle ne se doutait ni
de la force de résistance de l'empire ot-
toman, ni des sacrifices qu'elle serait
obligée de faire devant Plevna, ni des
compensations qu'elle pourrait légiti-
mement demander. L'intégrité de l'em-
pire- ottoman, dont il était, si souvent
question avant la guerre, ne peut plus
aujourd'hui'être invoquée; aussi ne l'est-
elle pas, et'l'Autriche comme l'Angleterre
ne se le dissimulent et ne le dissimulent
point. Mais on peut, tout en faisant la
part du feu, sauver encore quelque chose,
et c'est ici que l'Angleterre et' l'Au-
triche pourraient mettre d'accord leur
diplomatie. L'ont-elles fait? Les télé-
grammes presque identiques qui nous
arrivent, depuis trois ou quatre jours, de
JLfmdres, de Vienne ~t de Constw.ntinople,
sont-ils la manifestation discrète de cet
accord? C'est ce qu'un avenir prochain
nous montrera; il serait téméraire de dire
aujourd'hui oui ou non.
La question d'Orient intéresse l'Europe
entière, mais elle intéresse surtout l'An-
gleterre et l'Autriche,, l'une à cause des
détroits et l'autre à cause du Danube.
C'est dire que, si les intérêts autrichiens
et anglais peuvent inspirer aux deux gou-
vernemens une politique commune, Us sont
néanmoins'distincts; non pas que l'Au-
triche n'ait aucun intérêt sur les détroits,
mais ce sont pour elle des intérêts de
second ordre non pas que l'Angleterre
n'ait point d'intérêts sur le Danube, mais
ces intérêts sont pour elle au second
plan. Que résulte-t-il de ce double fait?
Que l'Autriche ne peut défendre les intérêts
des détroits comme ceux du Danube qu'à
la condition que l'Angleterre défendra
les intérêts du Danube comme ceux des
détroits. C'était la vieille diplomatie, la
diplomatie classique, mais peut-être _est-
ce encore la bonne, de grouper les
intérêts de diverses puissances et de
les protéger tous avec la même ardeur,
afin que chacun bénéficie de la force ou
de l'influence des autres. Si l'Autriche, en
Orient, ne songe qu'au Danube, l'An-
gleterre ne songera qu'aux détroits, et,
dès lors, l'une et l'autre seront impuis-
santes. Quand nous disons le Danube,
quand nous disons les détroits, nous nous
servons d'expressions générales et collec-
tives qui désignent un certain nombre de
questions diverses. Le Danube signifie la
Roumanie, la Serbie, la Bulgarie, l'Her-
zégovine, la Bosnie et même le Monténé-
gro. On voit tous les problèmes qui se
rattachent à ce faisceau. La Roumanie
'sera déclarée indépendante mais décla-
rera-t-on sa neutralité comme celle de
ta Belgique? Lui laissera-t-on la partie
de la Bessarabie que la Russie a per-
due en 18SC? Si on la lui enlève, lui
donnera-t-on la Dobrutscha en compen-
sation ? Si on ne lui donne p.is la Dobrut-
scha, que lui donnera-t-on? Des ter-
ritoires à l'ouest ? Mais à l'ouest il y a la
Serbie? Celle-ci sera-t-elle agrandie, et'
comment? Que fera-t-ou pour l'Herzégo-
vine et pour la Bosnie? Laissera-t-on au
Monténégro le port d'Antivari, dont il
s'est emparé? Quant à la Bulgarie, nul ne
sait exactement où elle commence et où
elle finit. Se prolonge-t-elle au sud des
Balkans, comme les géographes russes le
croyaient lors de la Conférence de Constan-
tinople ? Et ici, nous ne sommes pas seu-
lement en présence de questions de fron-
tières, mais aussi de questions d'or-
ganisation intérieure. Toutes ces ques-
tions intéressent l'Autriche à peu près
autant que l'énigme du sphinx inté-
ressait Œdipe. Quant aux détroits, ils
soulèvent une multitude de problèmes si
compliqués, et qui présentent des faces
si multiples, que les Russes, avec tout
!eur esprit, s'y sont un psu embrouillés.
Ils se demandent aujourd'hui s'ils doivent
insister pour obtenir la Iibcr!é tout à fait
absolue du passage par le Bosphore et
par les Dardanelles. Nous reviendrons
sur ce point qui est des plus curieux.
Voilà bien, dans leurs termes généraux,
les intérêts autrichiens et les intérêts an-
glais. Mais que faire pour les protéger? Il
n'y a pas un moment à perdre sans doute,
mais ce n'est qu'une difficulté de plus
lorsqu'il faut prendre sans retard une
résolution aussi grave. Nous croyons,
pour notre compte, que le moment d'in-
tervenir dans le conflit par les armes
est passé la parole est aux diplo-
mates. Si l'Angleterre et l'Autriche,
s'appuyant sur leurs propres déclara-
tions et sur celles do la Russie, annoncent
qu'elles ne reconnaîtront aucune stipula-
tion contraire au traité de Paris, qui aurait
été prise sans eltes, une pareille attitude
ne serait pas sans eSët mais quel en se-
rait le corollaire? L'Angleterre et l'Au-
triche ne devraient elles pas engager
les diverses puissances à se réunir en
Congrès ? C'est une initiative qui leur re-
vient naturellement. La prendront-elles?
Elles n'auraient pas hésité autrefois
mais, depuis que la politique de l'Europe
n'est plus .réglée par des principes, il est
difficile de prévoir, et l'oo ne peut guère
que poser les diverses hypothèses, en lais-
sant les solutions à la sagesse égoïste des
divers gouvernemens, ce qui est la der-
nière forme qu'ait prise le hasard.
BOURSE BE PARIS
CtStnre le 16 te 17 Mamase.S 0/0
Comptant. 73 30- 7310.20.
Fin cour. 73.2~,2 729X.321/2
ASL/SC/0
Compta.ntl03N'i.t032S.30.
so/e
ComptantMHl! 189 20. S-
Fi!icou.r.{09t'712109 S.1212 2
PETH'N BOURSE DU SOIR.
Emprunt H 0/0. ~9 fr. 85, 90, 82 t/'2, 8.
30/0. 72 fr. 80, 85, 70, 72 1/2.
ItaMen. '72fr. 121/2, 03.
S 0/0 turc. 9fr.70,65.
Egyptiennes 6 0/0.. 160fr.,)53ft-.37.
Florins (or). 637/8,3/4.
Russe. 8&J/8,7/
Hongrois 6 0/0 78
Notre correspondant de Berlin nous adresse
le télégramme suivant 1
a Berlin, Je 17 janvier.
» La ~Vof~cM~cA~ .l~m~ac Zi;~KM~ an-
nonce que le prince de Bismarck, malade, a
ajourné à une époque indéterminée son retour
à Berlin. Il se-peut donc que la nouveUe ses-
sion du Rfiehstas-, qui s'ouvrira, le G février.
n'apporte aucune lumière sur les deux ques-
tions importantes du moment à l'intérieur,
la réforme adnr'iisi.rat~ve; au dehors, la po-
litique de l'empire à l'égard de l'Orient.
Le ministre B'riedmthal a prononcé hier
à la Chambre des Députés un excellent dis-
cours pour justifier ics mesures répressives
prises par l'administration dans l'afUire des
miracles de Marpingen, qui est le Lourdes
de l'Auemagoe. ZD -n,
Une lettre diplomatique, adressée de
Vienne à la Po~, rappeUe et développe cette
thèse, qu'un des objets de la poiiUque alle-
mande est de maintenir intacts les intérêts
vitaux de l'A-uIricho-Hongrie.
» On attend avec caimo les nouvelles de
Londres. »
MtégfMpMc ptivéc.
(Service télégraphique de l'agence HavM.)
La T'oHt'MC~~ Co'MM~OM de Vienne publie
la dépêche suivante
o. Athènes, le 17 janvier.
» Des négociations d'une grande importance
sont engagées entre la Grèce et l'Angleterre. Elles
peuvent avo'r, dit-on, pour résultat de faire ioucr
prochainement un rôle actif a la Crécc à côte de
l'Angleterre.
» Les Monténégrins sont entres à Dulcigtio sans
combat. »
Saint-Pétersbourg, le {6 janvier, soir.
On ne connaît jusqu'à présent que la demande
faite par la Turquie pour amener des négocia-
tions en'vue d'un armistice; on ne sait pas en-
cora quels sont les seniimens des Turcs.
Les instructions envoyées par le gouvernement
russe aux quartiers généraux sont. sans doute
tleja arrivées a destination. La demande de la
Turquie est la conséquence naturelle des derniè-
res défaites essuyées par cette puissance. Il est
évident qu'après les grands sacritices faits
par notre bravo armée, le gouvernement 'doit
mettre en sûreté le résultat du dévouement dont
elle a fait preuve, et ne pas conclure l'armistice
avant que notre adversaire acharné ait donné
toutes les garanties nécessaires au point de vue
militaire, et que l'on soit sûr que l'armistice ne
nuira pas a nos succès. Tout le monde envisage
ici la situation de cette manière, et l'on pense
que la Turquie, après l'ouverture du Parlement
anglais, sera forcée de renoncer a l'idée qu'elle
pourrait être secourue par l'Angleterre.
Londres, le 17 janvier.
Le ~Oi'fMMf/ Po.~ confirme )a nouveUe que
l'Autriche et i'Angioterrc ont signiué à la Russie
qu'eliea no reconna!tront pas de traité de paix
conclu sans leur assentiment- aux principales
conditions de ce traité.
Londres, le H janvier.
Le Dstantinopic disant que les délégués ottomans ont
reçu l'ordre d'en référer a Constantinopte dans
le cas où le commandant en chef russe leur ferait t
des demandes incompatibles avec les disposi-
tions du traité de Pans.
Le même journal dans '.)no dépêche de
Vienne, assure que la conséquence immédiate
des dernières démarches faites par l'Ang\etet're
et l'Autriche sera que la Porte, quelles que soient
les circonstances, ne prendra aucune décision
finale en ce qui concerne les conditions de paix,
avant que ces conditions n'aient été soumises
aux grandes puissances.
Une dépêche de Berlin, adressée au ,')/0!'MM:~ PM/,
annonce que la Porte a propose à la Russie la ces-
sation immédiate des hostilités pour cinq jours
pendant lesquels des arrangemens pourraient
être pris pour la conclusion d'un armistice, et fi-
nalement d'un traité de paix.
D'après un té!égramme de Vienne, adressé au
,S~objections contre une nouvelle Conférence euro-
péenne.
Un télégramme de Constantinople, adressé au
même journal, rapporte le bruit que le grand vi-
zir aurait donné au prince de Reuss ambassa-
deur d'Allemagne, de bonnes assurances sur la
détermination de la Turquie à faire la paix, lais-
sant aux puissances, quelles qu'elles soient, qui
s'opposeraient aux conditions de paix, le soin
de régler leur ditïérend directement avec la
Russie.
On croit probable, ajoute 'a dépêche du ,S'~x-
f~)' que les négociations pourront avoir lieu a
Tirnovaau lieudeKcsanJyK, ccquipermet'rait
d'accéicrer 1:' solution. Le général Jgnatie!)' parti-
cipera. punse-t-on, a ces négociations.
S'il faut en croire uue dépêche de Vienuc adres-
sée au .Da~y ?M~f< le cabinet hellénique au-
rait donné carte blanche aux comités de guerre
603 hommes auraient déjà franchi la frontière.
On télégraphie d'Athènes au 2'~M
« Le cabinet a décidé hier de ne faire aucun
pat en avant durant les négociations actuelles
mais, dans le cas ou eiïes n'auraient aucun ré-
sultat, le gouvernement grec déclarera la guerre
à. la Turquie, ou plus probablement forcera la
Turquie a la lui déclarer elle-même.
x- Immédiatement après la réunion duministére
dans laquelle ces décrions ont été prises, le stea-
mer ~.M~&!< est parti pour les ues Ioniennes,
où il se tiendra prêt à transporter les troupes. »
Londres, le 17 janvier.
Une lettre de lord Stratford de Redcliffe con-
seille a l'Angleterre de garder une neutralité Ti-
quante jusqu'à ce que les conditions de paix des
Russes soient connues.
Lord Stratford croit, que la Russie respecte!'?-
tss oMia'u.tioBS que lui imposent les traités.
@HYM'~Hs'e dtM !P:M ioment anglaïM.
DISCOURS DE LA REINE.
Miiorda et Messieurs,
J'ai jugé & p'opos de vous convoquer avant
l'époque habituelic do votre reunion afin de
vous fairo connaître les eu'orts que j'ai faits
poiu.' mettre un terme à la guerre qui ravage
en ce moment la partie orientale de l'Europe
et l'Arménie, et d'obtenir l'avis et l'assistance
de mon Parlement dans l'état actuel des af-
faires publiques.
Vous savez qu'après m'être en vain eHbr-
cée d'empêcher cette guerre; j'ai déclaré que
j'avais l'Intention d'observer la neutralité,
dans ce différend que je regrettais mais
que je n'avais pu écarter tant que les
Tntérêts de mes Etats précisés par mon
gouvernement, ne seraient exposés à au-
cun danger. J'ai fait savoir en même
temps que je désirais sérieusement profiter
de toute occasion qui pourrait se présenter
pour essayer d'amener une solution pacifique
des questions qui divisent les puissances bel-
ligérantes.
Les succès obtenus par les armes russes
en Europe et en Asie ont convaincu la
Porte de la nécessité d'essayer do mettre fin
a. des hostilités qui causent d'immenses
souffrances à ses sujets. En conséquence,
le gouvernement du Sultan a fait ap-
peMttx bons offices des puissances neutres
cosignataires des traités relatifs à l'empire
ottoman. La plupart des puissances auxquel-
les cet appel a été adressé n'ont pas cru de-
voir satisfaire à cette demande et ont commu-
niqué cet avis à la Porte.
La Porte, alors, a résolu d'adresser un ap-
pel séparé à mon gouvernement, et j'ai aus-
sitôt consenti à m'informer auprès de l'em-
pereur de Russie si S. M. I. accueillerait des
ouvertures en vue de la paix.
L'empereur, dans sa réponse, a exprimé
son plus sincère désir de voir se conclure la
paix, et a "ait connaître en même temps son
opinion sur Ja procédure a suivre pour at-
teindre ce but.
Des négociations ont eu lieu à ce sujet en-
tre le gouvernement de Russie et la Turquie
par mon intermédiaire; et j'ai la sérieuse
confiance que ces négociations peuvent ame-
ner finalement une solution pacifique des
questions en litige et la un de la guerre. Au-
cun effort ne scr~ épargné par moi pour
amener ce ré-ultit.
Jusqu'à présent, et tant que les opérations
de guerre ont progressé, aucun des beiligé-
raas n'a enfreint les conditions sur lesquelles
est basés ma neutralité; je suis très disposée
à croire que les d:ux parties sont également
désireuses de les respecter autant que cela
leur sera possibie.
Tant que ces conditions ne seront pas
enfreintes mon attitude restera la mern''
mais je ne puis me dissimuler à moi-même
que, si les hostilités devaient malheureuse-
ment se prolonger, quelque circonstance im-
prévue pourrait me faire un devoir d'adop-
ter certaines mesures de précaution. Cas me-
sures ne pourraient pas être prises d'une ma-
nière efficace sans qu'où y fut convenable-
cu'nt préparé. J'ai doac confiance da.ns ta li-
béraUt' do mon Parlemant, ci je compta qu'il
me fournira les moyens nécessaires pour ob-
tenir ce résultat.
Los documens relat'is à cette affaire seront
placés sans retard sous vos yeux.
M<'s relations avec toutes les puissances
étrangères continuent d'être amicaies.
Je suis heureuse que la tcrribia famine qui
a ravagé l'Inde méridionale soit près do tou-
cher à son terme. Des efl'orts vaiUans et efS-
caci's oat été faits par mon gouvernement
local en vue de soulager tes souffrances de la
population. Dans l'aceomptissement de ça de-
voir, il a été puissamment secondé par le gé-
Eét'cux coacouM de mon pauple, taut dans
la Grande-Bretagueque dans noa colonies.
J'ai. ordonné qu'una enquête fût fait<) sur
les mesufcs tes plus propres à diminuer dans
l'avenir 1~ danger de teïïes c~amités.
la situation des an'aires indigènes dans
l'Afrique :Hé)idionale m'a c:!usé dernièrement
quelque anxiété et a réclamé la vigilante at-
tention de mon gouvernement. J'ai pensé
qu'il était uti'e do renforcer mes tt'oup?s
dans cette partie de mon empire. J'ai la con-
fiance qu'un arrangement am'abto et satis-
faisant de toutes les difficultés poura. être
promptemcnt conclu.
Messieurs de la Chambre des Com-
munes, °
J'ai fait préparer le budget do l'année pour
vous être présenté sans M tard.
Milords etMessieurs,
Il vous sera présenté un biil relatif à l'ad-
ministration des comtés, et votre attention
sera de nouveau a~pe'ée sur l'exécuHon de
la loi sur les factoreries et sur la juridiction
sommaire des magistrats.
Vous serezappelés, des le commencement
de votre session, à examiner un biU relatif
à la question de la peste bovine en Angle-
terre.
Les questions ayant trait aux routes et aux
ponts en Ecosse, ainsi qu'aux écoles et aux
hôpitaux d'Ecosse recevant des subsides, vous
seront également soumises.
Votre attention sera appelé sur la question
de l'enseignement secondaire en. MaHda, et
sur la loi du grand-jury dans ce pays.'
Entre autres mesures tendantes a. la
modification de cette loi, il vous sera soumis
un bill destiné a simplifier et à réunir en un
seul corps toutes les lois et la procédure re-
latives aux délits poursuivables.
Je recommande ces questions à votre plus
sérieuse attention, et je prie le Tout-Puissant
de bénir et de guider vos délibérations.
Londres, le t7 janvier, 4 h..M m. soir.
L'ouverture du rarlemcnt excite le plus vif
intérêt. Une fn'ando foute assiège le;) abords du
palais de Westminster. Les tnbunes réservées
au public, dans la. Chambre des Lords et dans la
Chambre des Communes. sont occupées au point
qu'il no reste pas la plus petite place libre. Les
côu.Mrs qui font communiquer entre elles les deux
Chambres sont encombrés de personnes qui
n'ont pu trouver place dans les tribunes, et
c'est a. travers cette haie épaisse do curieux que
les membres des Communes se rendent chez les
Lords pour entendre la lecture du Message royni.
Au dedans comme au dehors, tout le monde
est très anxieux et très impatient de connaître la
pensé~de la reine et du cabinet.
La reine n'ouvre pas la session ea'personne.
Lord Cairns, lord grand-chancelier et g'ardien du
grand sceau, lit, dans la Chambre des Lords, le
Message roya!. Âpres cettH lecture, les membres
de la Chambre des Communes rentrent dans leur
salle et suspendent la séance jusqu'à cinq heures.
Bruxelles, le n janvier.
A'o~ trouve quo le discours de la reine
d'Angleterre est. en somme, paciuque. Cepen-
dant, dit l'organe russe, les Turcs pourront, y
trouver matière H espérer i'~si'~tu.nce anRb~e.
s'iis continuent la guerre.
A ce point de vue, le Message n'est pas de na-
ture à favoriser une prompte et heureuse issue
des négociations qui vont s'ouvrir a Kesanlyk.
En dépit du proverbe populaire QM~
:MMC ses dettes ~M~e/M~, c'est un devoir
plutôt qu'un plaisir de donner son ar-
gent à ses créanciers. En Europe, on se
contente volontiers de leur payer les
intérêts qu'on leur doit, et c'est ainsi
que les dettes publiques se sont aug-
mentées, en moyenne, d'un milliard cha-
que année depuis un demi-siècle. Aux
Etats-Unis, où JeSerson avait mis en
honneur cette maxime que chaque gé-
nération doit payer sa dépense, et
qu'il est maihonnête d'endetter les géné-
rations futures, le gouvernement consa-
cre régulièrement un septième ou un
huitième de ses recettes à l'amortisse-
ment de la dette publique. Grâce au
fonctionnement énergique et continu de
l'amortissement, cette dette, que la guerre
de la sécession avait portée en quatre
ans au chiffre énorme de 2,742,300,428
dollars plus de 13 milliards 1/2. de
francs,est descendue aujourd'hui à
2,046,027,066 doHars. En douze ans elle
a été réduite d'environ 3 milliards 1/2
de francs, et si quelque nouvelle guerra
ne vient point la grossir, elle pourra
être éteinte avant la fin du présent
siècle.
Cette mise en pratique de la maxime de
Jefferson est, quoi qu'on en puisse dire,
des plus louables. On ne peut, malheu-
reusement, adresser les mêmes éloges à
l'expédient que certains Snanciers améri-
cains viennent d'imaginer pour réduire
légalement, ce qui n'est pas toujours sy-
nonyme d'honnêtement, la dette publique
et toutes les dettes d'environ un dixième.
Cet expédient consiste à rétablir aux Etats-
Unis le régime du double étalon, c'est-à-
dire à permettre aux débiteurs de s'ac-
quitter indifféremment avec de l'or ou de
l'argent, en prenant pour base la propor-
tion de 1 à 16. Il n'y aurait rien à redire
si cette proportion était exacte, sil 6 kilog.
d'argent valaient enectivpment 1 kilog.
d'or, mais ils valent en réalité 8 ou 10 0/0
de moins, et telle a été depuis un certain
nombre d'années l'abondance de la pro-
duction de l'argent, que la baisse pourrait
bien n'avoir pas dit son dernier mot. Les
partisans du double étalon prétendent,
nous ne l'ignorons pas, que cette baisse
provient surtout de ce que plusieurs
grands Etats, tels que l'Allemagne et les
Etats-Unis eux-mêmes, ont enlevé à l'ar-
gent une partie de son débouché en le
démonétisant mais nous avons peur que
le mal soit sans remède N'en déplaise
aux poètes, nous sommes arrivés a l'âge
d'or, à la vérité quelque peu mélangé de
papier. L'âge d'argent appartient au passé.
Malgré ses bons et anciens états de ser-
vices, la pièce de 5 fr. est aujourd'hui su-
rannée. Elle est trop massive et trop
lourde. Nos porte-monnaie'ne sont plus
faits A sa taille, et les garçons de la Ban-
que ont perdu l'habitude de porter des
sacoches. L'argent n'est plus bon qu'à
f:ure de la monnaie divisionnaire. On aura
beau le remettre légalement sur le même
pied que l'or, le public continuera de lui
préférer l'or et même le papier.
Les partisans de la remonétisation de
l'argent aux Etats-Unis ne peuvent donc
pas invoquer les convenances du public.
Non le public américain n'éprouve au-
cunement le besoin de voir reparaître le
dollar d'argent. Ce n'est pas des conve-
nances du public qu'il s'agit en cette af-
faire il s'agit de l'intérêt des débiteurs,
Etats, villes, comtes, associations, parti-
culiers, auxquels il serait fort agréable de
voir s'alléger, par un procédé tout à fait
légal sinon légitime, leurs dettes d'un
dixième. Dira-t-on qu'ils sont dupes d'une
illusion; que, s'ils gagnent comme débi-
teurs à la remonétisation de l'argent, ils
perdront comme créanciers que les im-
pôts payés en dollars d'argent seront, en
réalité, diminués d'un dixième que tous
les appointemens, salaires, etc, se trou-
veront réduits dans la même proportion;
mais, comme on va le voir, ces raisons
économiques et Snancières, si valables
qu'elles soient, ne peuvent exercer qu'une
influence secondaire sur la solution de
la question qui s'agite en ce moment en-
tre les partisans et les adversaires du
double étalon.
Avant tout, c'est une question politi-
que. La remonétisation de l'argent est
soutenue par le parti démocrate, dont le
noyau principal est dans le Sud, tandis
que le parti républicain demeure Sdèle à
l'étalon d'or; et l'opposition de leurs vues
sur une question purement monétaire s'ex-
plique par l'origine de la dette actuelle
des Etats-Unis. Cette dette a été contrac-
tée tout entière par les Etats du Nord
pour réprimer la rébellion du Sud. Il est
donc assez naturel que les démocrates du
Sudn'éprouventpasunetendressebienvive
pour les porteurs des titres de cette dette,
et que l'idée de la réduire légalement d'un
dixième ne leur cause aucune horreur. Le
Sud avait, lui aussi, contracté une dette;
il avait émis un papier-monnaie que le
Nord s'est gardé de reconnaître, et qui ne
vaut aujourd'hui que ce que valent nos
anciens assignats. Les porteurs de ce pa-
pier-monnaie de la sécession et des au-
tres titres des dettes sécessionnistes en
ont perdu toute la valeur, et c'est pour
eux un véritable crève-cœur de se dire
qu'ils paient, de lourds impôts pour servir
les intérêts des emprunts qui ont permis
au Nord de les battre et de les ruiner.
Leurs suffrages sont donc acquis d'avance
à toute mesure propre à alléger le poids
d'une dette contractée contre eux. S'ils
pouvaient la « nullifier comme le Nord
victorieux a nullifié la leur, ils n'y man-
queraient pas. A ces sudistes pleins de
rancune se sont joints les démocrates, et
même un certain nombre de républicains
de l'Ouest pour d'autres raisons encore
moins avouables.
L'Ouest est le grand déversoir de la
population et des capitaux des Etats du
Nord et de l'Est, aussi bien que d'une
partie de l'Europe. Chaque année, 5 ou
G millions d'acres de ses terrains vierges
sont mis en culture, et l'on voit de gran-
des villes s'y improviser avec la rapidité
d'un décor de théâtre. Mais il ne faut pas
seulement des intelligences et .des bras
pour défricher le sol, creuser des mines
et bâtir des villes, il faut encore des capi-
taux. Ces capitaux sont puisés dans les
grands réservoirs des banques de l'Est, où
les populations industrieuses et économes
des vieux Etats apportent incessammentles
fruits de leur épargne. C'est ainsi qu'une
portion notable de la propriété rurale et
surtout de la propriété urbaine de l'Ouest
appartient à des capitalistes de l'Est ou
se trouve hypothéquée à leur proiit. La
ville de Chicago, par exemple, a été re-
bâtie après son grand incendie, au moyen
des capitaux de l'Est. La nécessité de
payer régulièrement de gros intérêts pour
ces emprunts a toujours paru gênante
aux emprunteurs, et elle l'est particulière-
ment devenue depuis l'explosion de la
crise de 1873. Ceux qui ont pu s'y dérober
impunément nous voulons parler des
Etats, des comtés et des villes n'y ont
pas manqué, et le correspondant du
2~ de 500 millions de dollars (2 milliards
500 millions de francs) le montant des
dettes des Etats, comtés, villes déclarés
en faillite dans les régions du Sud et de
l'Ouest. Le montant des dettes des parti-
culiers est probablement plus élevé en-
core, et ceux-ci ne peuvent pas s'en
exonérer d'une façon aussi commode,
car ils ne sont pas à l'abri des vi-
sites des huissiers bu peut saisir leurs
biens et les vendre à l'encan, tan-
dis qu'on ne peut pas saisir et vendre
un Etat, un comté ou une ville. Ils ac-
cueilleraient donc avec un vif empresse-
ment tout procédé légal qui leur permet-
tait de s'exonérer, sans bourse délier,
d'une partie de leur dette, et c'est pour-
quoi ils se Sont montrés d'abord les par-
tisans déterminés de la conservation et
même de la multiplication, M/~MM, du
papier-monnaie, ensuite de la remonétisa-
tion de l'argent. Ils ont d'ailleurs, en fa-
veur de cette dernière, un argument qui
ne manque pas de quelque fondement.
« Nous avons emprunté, disent-ils, tout
cet argent alors que la valeur des ~e~-
~c/~y restait de moitié ou du quart au-
dessous du dollar espèces; nos créan-
ciers se sont arrangés depuis de façon à
remettre les ~reprise des paiemens en espèces, sur le
pied du pair avec l'or, et ils ont démoné-
tisé en 1873 le dollar d'argent, nous em-
pêchant ainsi de nous libérer dans une
monnaie dont la valeur a depuis constam-
ment varié en leur faveur. De la sorte, ils
nous contraignent à acquitter en or une
dette que nous avons contractée sous le ré-
gime d'une circulation d'une valeur bien
moindre (1). » Ajoutons enfin qu'outre l'ar-
gent que les Américains des diiférentes par-
ties de l'Union se doivent les uns aux autres,
ils sont tous débiteurs.vis-à-vis de l'Europe,
d'une somme énorme dont le paiement n'a
été stipulé eu or que pour la plus faible pro-
portion. D'après les évaluations du ~~o-
C~MMM~ de la Chambre des Représen-
tans, à ne tenir compte que des emprunts
nationaux d'Etats ou de corporations, la
dette des Etats-Unis vis-à-vis de l'Europe
dépasserait 400 millions de livres Sterling
(10 milliards de francs). Parmi les obliga-
tions fédérales, les T~/o~y sont seules
remboursables en or, tandis que les .Z~
~M~y et les emprunts consolidés sont
remboursables en « espèces métalliques »
et par conséquent, d'après le Comité, en
argent aussi bien qu'en or. Est-il bien né-
cessaire de remarquer à ce propos que
les. intérêts des créanciers d'Europe ne
trouvent pas de l'autre côté de l'Atlanti-
que des défenseurs d'une énergie surhu-
maine, et que si la remonétisation de l'ar-
gent ne lésait pas d'autres intérêts que
ceux-là, elle ne soulèverait qu'une oppo-
sition extrêmement modérée ?
Mais, on le conçoit, le parti républicain
qui a vaincu le Sud est engagé d'honneur
à ne pas laisser s'affaiblir la valeur des
titres des emprunts fédéraux, et, d'un au-
tre côté, les capitalistes qui onf prêté leur
argent dans l'Ouest se soucient encore
moins de perdre un dixième de la valeur de
leurs créances. Ils font, en conséquence,
une opposition énergique à la mesure, et
il s'est créé même, parmi les grandes mai-
sons de banque de l'Est, une coalition
ayant pour objet de supprimer tout crédit
aux maisons de l'Ouest qui' af6cheraient
leurs sympathies pour le ~Jde M. BIands pour la remonétisation de
(!) Correspondance du ~t~. traduite par ~E-
CC~tOKM~Mp~.
JCtfMAIj DES DEBATS
?
mmt i8
mREM i§ jmm
i8?8.
0~ S'ABO~I~E
rue des Prëtres-Bain~Germam-rAnxerrois, n.
PBtX NE ~'AB~~KESSEM'E'
Una.n. Six mois. Trois mets.
D6partonens. 80 &. 40 ?. 20 ?.
Paris. '!2fr. 36 ?. i8fr.
Les Eboirnemens partent des l" et i< M
chaque mois.
ON S'ABONNE'
en Belgique, en Itaiie.
dans le Luxembourg, en Turque,
en Suisse, en Syrie,' en Roumanie et dans tes
régences du Maroc et'de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
)m moyen d'une valeur payable a Pans ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit franco,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
cnez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays.
p~l'envoi d'une valeur payable & M
Parte, cm mmméFO e M eea~.
C~M'temetM~ ma mmmére.
papers oaice, Gresham street, G. P.C.;
MM.BeMzy. m&vtef et C', Finch lane Cor~tiU.
B. C.,LoiMlon; MM. W.-aa. SmKh et Bem,
186, Strand, W. C. London..
A Bruxelles, & r0/?!e< ~< ~&He<«, 46, me delà
Madeletne, dans les Jtiosques et dans les bi-
bhothëquea des gares d'* chemims de fer beifes.
A. Yalparaiso (ChUt), chez M. Oreatos L. Tomero.
Les annonces sont reçues
6hNMN.e'
8, place de la Bourse,
et an bureau du JMJRNA<
PÂMS
JEUDI i7 JANVIER
Lé discours par lequel la reine d'An-
gleterre a. ouvert aujourd'hui le Parlement
était attendu avec impatience nous
en publions le texte, nous réservant de
l'apprécier en détail. Au reste, un
seul passage de ce discours mérite
une sérieuse attention c'est celui
dans lequel la reine annonce qu'elle
compte sur la libéralité du Parlement
pour faire face aux événemens qui pour-
raient se produire. Après avoir rappelé avec
une grande exactitude les dernières phases
de la question, la reine constate que les
conditions que l'Angleterre a mises à sa neu-
tralité ont jusqu'ici été respectées, et elle
ajoute « Je suis très disposée à croire que
les deux parties sont également désireuses
de les respecter autant que cela leur sera
possible. » Comment ne pas voir dans ces
mots l'expression d'un doute? «Je ne puis
pas me dissimuler à moi-même, ajoute
la. reine, que, si les hostilités devaient
malheureusement se prolonger, quelque
circonstance imprévue pourrait me faire °
un devoir d'adopter certaines mesures de
précaution, o De quelles circonstances la
reine veut-elle parler? D'une marche
des Russes sur Constantinople Il est clair,
en eSet, que si la guerre se prolonge, elle
ne peut se prolonger que dans ce sens et
n'amener que ce résultat. Quelles sont
alors les mesures à prendre ? La reine
ne le dit pas, mais elle remarque que ces
mesures ne seront efficaces qu'à la
condition d'être, par avance, convena-
blement préparées. En conséquence,
elle annonce que son gouvernement de-
mandera des subsides au Parlement.
Nous nous bornons pour aujourd'hui à
appeler l'attention sur ce passage du dis-
cours de la reine. Nous en parlerons-plus
à It.isir lorsque nous saurons d'ailleurs
quelle impression il a produite en Angle-
terre sur le Parlement et sur l'opinion.
Au moment où seréunit le Parlement
anglais, il nous paraît très à propos de
jeter un coup d'œil d'ensemble sur l'état
militaire et diplomatique de la question
d'Orient. Nous pouvons nous aider pour
cela d'une conversation qui a eu lieu dans
la soirée du 13 janvier entre lord Bea-
consfield et Midhat Pacha, conversation
dont la Neue F~M F?'ëM~ de Vienne
donne un résumé télégraphique. Les
deux interlocuteurs ont avoué d'a-
bord que ni l'Angleterre ni la Porte
ne connaissaient les conditions de la
Russie soit pour l'armistice, soit pour
la paix. Il ressort du discours de la
reine que la situation n'a pas changé,
et que l'ignorance de l'Angleterre sur
ce double point dure encore. Midhat
Pacha n'a pas mis en doute que la Russie
exigerait la soumission absolue de la
Porte sa supériorité militaire lui permet
de tout imposer, à moins que les
puissances européennes qui sont intéres-
sées dans la question n'interviennent
au dernier moment. Midhat a rappelé
que dans une déclaration faite au Parle-
ment par lord Derby, l'Angleterre s'était
réservé d'intervenir lorsqu'un des deux
belligérans serait épuisé et demanderait
la médiation. C'est le cas qui s'est pro-
duit. La dépêche ajoute que lord Bea-
consûeld n'a pas répondu sur ce point et
qu'il s'est borné à eu prendre note. Mais,
a-t-il dit, 1 la Turquie est-elle à
b-)Ut de ressources? Ne peut-elle pas
s soutenir encore quelque temps? Midhat
Pacha n'a pas dissimulé que cette illu-
sion n'était plus possible: les Turcs ont
perdu presque toute leur artillerie ils sont
démoralisés; ils ne peuvent plus songer
à la. résistance. Lord Beaconsfield a ex-
primé alors l'espérance d'empêcher la
marche des Russes sur Gonstantinople,
avec le concours d'une autre 'puissance
à quoi Midhat a répliqué qu'il n'y avait
pa.a un moment à perdre, attendu qu'a-
près la catastrophe de Schipl:a la Porte
ne pouvait plus opposer aucune résistance
à ses ennemis.
Nous nous bornons à rapporter en
chroniqueur cette intéressante conver-
sation. Il est pourtant difficile de ne pas
se demander quelle est la puissance à
laquelle lord BeaconsSeld a fait allu-
sion, et sur le concours de laquelle il
compte encore. Evidemment, il s'agit de
l'Autriche, que ses intérêts les. plus
essentiels rapprochent aujourd'hui de l'An-
gleterre, et que sa situation géogra-
phique met sur le flanc et sur les
derrières de l'armée ru~se. Cette situa-
tion aurait donné à l'Autriche une force
extrême si sa politique avait été con-
duite dès le début avec plus de résolution,
et si son gouvernement avait les mains li-
bres d'engagemens envers l'Allemagne et
la Russie. Par malheur, la politique au-
trichienne n'a pas cessé d'être molle
incertaine, hésitante, et il est bien tard
aujourd'hui pour réparer les fautes du
passé. N'importe L'Autriche est tou-
jours une puissance avec laquelle il
faut compter qu'il serait dangereux
de négliger ou de froisser, et son
union avec l'Angleterre aurait, si elle se
produisait, une influence morale incon-
testable. Imagine-t-on l'Angleterre et
l'Autriche déclarant que, pour leur
compte, elles ne reconnaîtront pas les
gOlutions qui seraient prises sans leur
concours sur le Danube et sur les Darda-
nelles ? Si l'Autriche et l'Angleterre par-
laient encoredepréserverl'iutégritédel'em-
pire ottoman, leur prétention serait difficile
à soutenir. Il ne fallait pas laisser en-
treprendre la guerre actuelle si on ne vou-
lait pas en accepter les conséquences. Qui
pouvait, à l'origine, prévoir ces conséquen-
ces ? La Russie elle-même n'en avait
pas une idée nette elle ne se doutait ni
de la force de résistance de l'empire ot-
toman, ni des sacrifices qu'elle serait
obligée de faire devant Plevna, ni des
compensations qu'elle pourrait légiti-
mement demander. L'intégrité de l'em-
pire- ottoman, dont il était, si souvent
question avant la guerre, ne peut plus
aujourd'hui'être invoquée; aussi ne l'est-
elle pas, et'l'Autriche comme l'Angleterre
ne se le dissimulent et ne le dissimulent
point. Mais on peut, tout en faisant la
part du feu, sauver encore quelque chose,
et c'est ici que l'Angleterre et' l'Au-
triche pourraient mettre d'accord leur
diplomatie. L'ont-elles fait? Les télé-
grammes presque identiques qui nous
arrivent, depuis trois ou quatre jours, de
JLfmdres, de Vienne ~t de Constw.ntinople,
sont-ils la manifestation discrète de cet
accord? C'est ce qu'un avenir prochain
nous montrera; il serait téméraire de dire
aujourd'hui oui ou non.
La question d'Orient intéresse l'Europe
entière, mais elle intéresse surtout l'An-
gleterre et l'Autriche,, l'une à cause des
détroits et l'autre à cause du Danube.
C'est dire que, si les intérêts autrichiens
et anglais peuvent inspirer aux deux gou-
vernemens une politique commune, Us sont
néanmoins'distincts; non pas que l'Au-
triche n'ait aucun intérêt sur les détroits,
mais ce sont pour elle des intérêts de
second ordre non pas que l'Angleterre
n'ait point d'intérêts sur le Danube, mais
ces intérêts sont pour elle au second
plan. Que résulte-t-il de ce double fait?
Que l'Autriche ne peut défendre les intérêts
des détroits comme ceux du Danube qu'à
la condition que l'Angleterre défendra
les intérêts du Danube comme ceux des
détroits. C'était la vieille diplomatie, la
diplomatie classique, mais peut-être _est-
ce encore la bonne, de grouper les
intérêts de diverses puissances et de
les protéger tous avec la même ardeur,
afin que chacun bénéficie de la force ou
de l'influence des autres. Si l'Autriche, en
Orient, ne songe qu'au Danube, l'An-
gleterre ne songera qu'aux détroits, et,
dès lors, l'une et l'autre seront impuis-
santes. Quand nous disons le Danube,
quand nous disons les détroits, nous nous
servons d'expressions générales et collec-
tives qui désignent un certain nombre de
questions diverses. Le Danube signifie la
Roumanie, la Serbie, la Bulgarie, l'Her-
zégovine, la Bosnie et même le Monténé-
gro. On voit tous les problèmes qui se
rattachent à ce faisceau. La Roumanie
'sera déclarée indépendante mais décla-
rera-t-on sa neutralité comme celle de
ta Belgique? Lui laissera-t-on la partie
de la Bessarabie que la Russie a per-
due en 18SC? Si on la lui enlève, lui
donnera-t-on la Dobrutscha en compen-
sation ? Si on ne lui donne p.is la Dobrut-
scha, que lui donnera-t-on? Des ter-
ritoires à l'ouest ? Mais à l'ouest il y a la
Serbie? Celle-ci sera-t-elle agrandie, et'
comment? Que fera-t-ou pour l'Herzégo-
vine et pour la Bosnie? Laissera-t-on au
Monténégro le port d'Antivari, dont il
s'est emparé? Quant à la Bulgarie, nul ne
sait exactement où elle commence et où
elle finit. Se prolonge-t-elle au sud des
Balkans, comme les géographes russes le
croyaient lors de la Conférence de Constan-
tinople ? Et ici, nous ne sommes pas seu-
lement en présence de questions de fron-
tières, mais aussi de questions d'or-
ganisation intérieure. Toutes ces ques-
tions intéressent l'Autriche à peu près
autant que l'énigme du sphinx inté-
ressait Œdipe. Quant aux détroits, ils
soulèvent une multitude de problèmes si
compliqués, et qui présentent des faces
si multiples, que les Russes, avec tout
!eur esprit, s'y sont un psu embrouillés.
Ils se demandent aujourd'hui s'ils doivent
insister pour obtenir la Iibcr!é tout à fait
absolue du passage par le Bosphore et
par les Dardanelles. Nous reviendrons
sur ce point qui est des plus curieux.
Voilà bien, dans leurs termes généraux,
les intérêts autrichiens et les intérêts an-
glais. Mais que faire pour les protéger? Il
n'y a pas un moment à perdre sans doute,
mais ce n'est qu'une difficulté de plus
lorsqu'il faut prendre sans retard une
résolution aussi grave. Nous croyons,
pour notre compte, que le moment d'in-
tervenir dans le conflit par les armes
est passé la parole est aux diplo-
mates. Si l'Angleterre et l'Autriche,
s'appuyant sur leurs propres déclara-
tions et sur celles do la Russie, annoncent
qu'elles ne reconnaîtront aucune stipula-
tion contraire au traité de Paris, qui aurait
été prise sans eltes, une pareille attitude
ne serait pas sans eSët mais quel en se-
rait le corollaire? L'Angleterre et l'Au-
triche ne devraient elles pas engager
les diverses puissances à se réunir en
Congrès ? C'est une initiative qui leur re-
vient naturellement. La prendront-elles?
Elles n'auraient pas hésité autrefois
mais, depuis que la politique de l'Europe
n'est plus .réglée par des principes, il est
difficile de prévoir, et l'oo ne peut guère
que poser les diverses hypothèses, en lais-
sant les solutions à la sagesse égoïste des
divers gouvernemens, ce qui est la der-
nière forme qu'ait prise le hasard.
BOURSE BE PARIS
CtStnre le 16 te 17 Mamase.
Comptant. 73 30- 7310.20.
Fin cour. 73.2~,2 729X.321/2
ASL/SC/0
Compta.ntl03N'i.t032S.30.
so/e
ComptantMHl! 189 20. S-
Fi!icou.r.{09t'712109 S.1212 2
PETH'N BOURSE DU SOIR.
Emprunt H 0/0. ~9 fr. 85, 90, 82 t/'2, 8.
30/0. 72 fr. 80, 85, 70, 72 1/2.
ItaMen. '72fr. 121/2, 03.
S 0/0 turc. 9fr.70,65.
Egyptiennes 6 0/0.. 160fr.,)53ft-.37.
Florins (or). 637/8,3/4.
Russe. 8&J/8,7/
Hongrois 6 0/0 78
Notre correspondant de Berlin nous adresse
le télégramme suivant 1
a Berlin, Je 17 janvier.
» La ~Vof~cM~cA~ .l~m~ac Zi;~KM~ an-
nonce que le prince de Bismarck, malade, a
ajourné à une époque indéterminée son retour
à Berlin. Il se-peut donc que la nouveUe ses-
sion du Rfiehstas-, qui s'ouvrira, le G février.
n'apporte aucune lumière sur les deux ques-
tions importantes du moment à l'intérieur,
la réforme adnr'iisi.rat~ve; au dehors, la po-
litique de l'empire à l'égard de l'Orient.
Le ministre B'riedmthal a prononcé hier
à la Chambre des Députés un excellent dis-
cours pour justifier ics mesures répressives
prises par l'administration dans l'afUire des
miracles de Marpingen, qui est le Lourdes
de l'Auemagoe. ZD -n,
Une lettre diplomatique, adressée de
Vienne à la Po~, rappeUe et développe cette
thèse, qu'un des objets de la poiiUque alle-
mande est de maintenir intacts les intérêts
vitaux de l'A-uIricho-Hongrie.
» On attend avec caimo les nouvelles de
Londres. »
MtégfMpMc ptivéc.
(Service télégraphique de l'agence HavM.)
La T'oHt'MC~~ Co'MM~OM de Vienne publie
la dépêche suivante
o. Athènes, le 17 janvier.
» Des négociations d'une grande importance
sont engagées entre la Grèce et l'Angleterre. Elles
peuvent avo'r, dit-on, pour résultat de faire ioucr
prochainement un rôle actif a la Crécc à côte de
l'Angleterre.
» Les Monténégrins sont entres à Dulcigtio sans
combat. »
Saint-Pétersbourg, le {6 janvier, soir.
On ne connaît jusqu'à présent que la demande
faite par la Turquie pour amener des négocia-
tions en'vue d'un armistice; on ne sait pas en-
cora quels sont les seniimens des Turcs.
Les instructions envoyées par le gouvernement
russe aux quartiers généraux sont. sans doute
tleja arrivées a destination. La demande de la
Turquie est la conséquence naturelle des derniè-
res défaites essuyées par cette puissance. Il est
évident qu'après les grands sacritices faits
par notre bravo armée, le gouvernement 'doit
mettre en sûreté le résultat du dévouement dont
elle a fait preuve, et ne pas conclure l'armistice
avant que notre adversaire acharné ait donné
toutes les garanties nécessaires au point de vue
militaire, et que l'on soit sûr que l'armistice ne
nuira pas a nos succès. Tout le monde envisage
ici la situation de cette manière, et l'on pense
que la Turquie, après l'ouverture du Parlement
anglais, sera forcée de renoncer a l'idée qu'elle
pourrait être secourue par l'Angleterre.
Londres, le 17 janvier.
Le ~Oi'fMMf/ Po.~ confirme )a nouveUe que
l'Autriche et i'Angioterrc ont signiué à la Russie
qu'eliea no reconna!tront pas de traité de paix
conclu sans leur assentiment- aux principales
conditions de ce traité.
Londres, le H janvier.
Le D
reçu l'ordre d'en référer a Constantinopte dans
le cas où le commandant en chef russe leur ferait t
des demandes incompatibles avec les disposi-
tions du traité de Pans.
Le même journal dans '.)no dépêche de
Vienne, assure que la conséquence immédiate
des dernières démarches faites par l'Ang\etet're
et l'Autriche sera que la Porte, quelles que soient
les circonstances, ne prendra aucune décision
finale en ce qui concerne les conditions de paix,
avant que ces conditions n'aient été soumises
aux grandes puissances.
Une dépêche de Berlin, adressée au ,')/0!'MM:~ PM/,
annonce que la Porte a propose à la Russie la ces-
sation immédiate des hostilités pour cinq jours
pendant lesquels des arrangemens pourraient
être pris pour la conclusion d'un armistice, et fi-
nalement d'un traité de paix.
D'après un té!égramme de Vienne, adressé au
,S~
péenne.
Un télégramme de Constantinople, adressé au
même journal, rapporte le bruit que le grand vi-
zir aurait donné au prince de Reuss ambassa-
deur d'Allemagne, de bonnes assurances sur la
détermination de la Turquie à faire la paix, lais-
sant aux puissances, quelles qu'elles soient, qui
s'opposeraient aux conditions de paix, le soin
de régler leur ditïérend directement avec la
Russie.
On croit probable, ajoute 'a dépêche du ,S'~x-
f~)' que les négociations pourront avoir lieu a
Tirnovaau lieudeKcsanJyK, ccquipermet'rait
d'accéicrer 1:' solution. Le général Jgnatie!)' parti-
cipera. punse-t-on, a ces négociations.
S'il faut en croire uue dépêche de Vienuc adres-
sée au .Da~y ?M~f< le cabinet hellénique au-
rait donné carte blanche aux comités de guerre
603 hommes auraient déjà franchi la frontière.
On télégraphie d'Athènes au 2'~M
« Le cabinet a décidé hier de ne faire aucun
pat en avant durant les négociations actuelles
mais, dans le cas ou eiïes n'auraient aucun ré-
sultat, le gouvernement grec déclarera la guerre
à. la Turquie, ou plus probablement forcera la
Turquie a la lui déclarer elle-même.
x- Immédiatement après la réunion duministére
dans laquelle ces décrions ont été prises, le stea-
mer ~.M~&!< est parti pour les ues Ioniennes,
où il se tiendra prêt à transporter les troupes. »
Londres, le 17 janvier.
Une lettre de lord Stratford de Redcliffe con-
seille a l'Angleterre de garder une neutralité Ti-
quante jusqu'à ce que les conditions de paix des
Russes soient connues.
Lord Stratford croit, que la Russie respecte!'?-
tss oMia'u.tioBS que lui imposent les traités.
@HYM'~Hs'e dtM !P:M ioment anglaïM.
DISCOURS DE LA REINE.
Miiorda et Messieurs,
J'ai jugé & p'opos de vous convoquer avant
l'époque habituelic do votre reunion afin de
vous fairo connaître les eu'orts que j'ai faits
poiu.' mettre un terme à la guerre qui ravage
en ce moment la partie orientale de l'Europe
et l'Arménie, et d'obtenir l'avis et l'assistance
de mon Parlement dans l'état actuel des af-
faires publiques.
Vous savez qu'après m'être en vain eHbr-
cée d'empêcher cette guerre; j'ai déclaré que
j'avais l'Intention d'observer la neutralité,
dans ce différend que je regrettais mais
que je n'avais pu écarter tant que les
Tntérêts de mes Etats précisés par mon
gouvernement, ne seraient exposés à au-
cun danger. J'ai fait savoir en même
temps que je désirais sérieusement profiter
de toute occasion qui pourrait se présenter
pour essayer d'amener une solution pacifique
des questions qui divisent les puissances bel-
ligérantes.
Les succès obtenus par les armes russes
en Europe et en Asie ont convaincu la
Porte de la nécessité d'essayer do mettre fin
a. des hostilités qui causent d'immenses
souffrances à ses sujets. En conséquence,
le gouvernement du Sultan a fait ap-
peMttx bons offices des puissances neutres
cosignataires des traités relatifs à l'empire
ottoman. La plupart des puissances auxquel-
les cet appel a été adressé n'ont pas cru de-
voir satisfaire à cette demande et ont commu-
niqué cet avis à la Porte.
La Porte, alors, a résolu d'adresser un ap-
pel séparé à mon gouvernement, et j'ai aus-
sitôt consenti à m'informer auprès de l'em-
pereur de Russie si S. M. I. accueillerait des
ouvertures en vue de la paix.
L'empereur, dans sa réponse, a exprimé
son plus sincère désir de voir se conclure la
paix, et a "ait connaître en même temps son
opinion sur Ja procédure a suivre pour at-
teindre ce but.
Des négociations ont eu lieu à ce sujet en-
tre le gouvernement de Russie et la Turquie
par mon intermédiaire; et j'ai la sérieuse
confiance que ces négociations peuvent ame-
ner finalement une solution pacifique des
questions en litige et la un de la guerre. Au-
cun effort ne scr~ épargné par moi pour
amener ce ré-ultit.
Jusqu'à présent, et tant que les opérations
de guerre ont progressé, aucun des beiligé-
raas n'a enfreint les conditions sur lesquelles
est basés ma neutralité; je suis très disposée
à croire que les d:ux parties sont également
désireuses de les respecter autant que cela
leur sera possibie.
Tant que ces conditions ne seront pas
enfreintes mon attitude restera la mern''
mais je ne puis me dissimuler à moi-même
que, si les hostilités devaient malheureuse-
ment se prolonger, quelque circonstance im-
prévue pourrait me faire un devoir d'adop-
ter certaines mesures de précaution. Cas me-
sures ne pourraient pas être prises d'une ma-
nière efficace sans qu'où y fut convenable-
cu'nt préparé. J'ai doac confiance da.ns ta li-
béraUt' do mon Parlemant, ci je compta qu'il
me fournira les moyens nécessaires pour ob-
tenir ce résultat.
Los documens relat'is à cette affaire seront
placés sans retard sous vos yeux.
M<'s relations avec toutes les puissances
étrangères continuent d'être amicaies.
Je suis heureuse que la tcrribia famine qui
a ravagé l'Inde méridionale soit près do tou-
cher à son terme. Des efl'orts vaiUans et efS-
caci's oat été faits par mon gouvernement
local en vue de soulager tes souffrances de la
population. Dans l'aceomptissement de ça de-
voir, il a été puissamment secondé par le gé-
Eét'cux coacouM de mon pauple, taut dans
la Grande-Bretagueque dans noa colonies.
J'ai. ordonné qu'una enquête fût fait<) sur
les mesufcs tes plus propres à diminuer dans
l'avenir 1~ danger de teïïes c~amités.
la situation des an'aires indigènes dans
l'Afrique :Hé)idionale m'a c:!usé dernièrement
quelque anxiété et a réclamé la vigilante at-
tention de mon gouvernement. J'ai pensé
qu'il était uti'e do renforcer mes tt'oup?s
dans cette partie de mon empire. J'ai la con-
fiance qu'un arrangement am'abto et satis-
faisant de toutes les difficultés poura. être
promptemcnt conclu.
Messieurs de la Chambre des Com-
munes, °
J'ai fait préparer le budget do l'année pour
vous être présenté sans M tard.
Milords etMessieurs,
Il vous sera présenté un biil relatif à l'ad-
ministration des comtés, et votre attention
sera de nouveau a~pe'ée sur l'exécuHon de
la loi sur les factoreries et sur la juridiction
sommaire des magistrats.
Vous serezappelés, des le commencement
de votre session, à examiner un biU relatif
à la question de la peste bovine en Angle-
terre.
Les questions ayant trait aux routes et aux
ponts en Ecosse, ainsi qu'aux écoles et aux
hôpitaux d'Ecosse recevant des subsides, vous
seront également soumises.
Votre attention sera appelé sur la question
de l'enseignement secondaire en. MaHda, et
sur la loi du grand-jury dans ce pays.'
Entre autres mesures tendantes a. la
modification de cette loi, il vous sera soumis
un bill destiné a simplifier et à réunir en un
seul corps toutes les lois et la procédure re-
latives aux délits poursuivables.
Je recommande ces questions à votre plus
sérieuse attention, et je prie le Tout-Puissant
de bénir et de guider vos délibérations.
Londres, le t7 janvier, 4 h..M m. soir.
L'ouverture du rarlemcnt excite le plus vif
intérêt. Une fn'ando foute assiège le;) abords du
palais de Westminster. Les tnbunes réservées
au public, dans la. Chambre des Lords et dans la
Chambre des Communes. sont occupées au point
qu'il no reste pas la plus petite place libre. Les
côu.Mrs qui font communiquer entre elles les deux
Chambres sont encombrés de personnes qui
n'ont pu trouver place dans les tribunes, et
c'est a. travers cette haie épaisse do curieux que
les membres des Communes se rendent chez les
Lords pour entendre la lecture du Message royni.
Au dedans comme au dehors, tout le monde
est très anxieux et très impatient de connaître la
pensé~de la reine et du cabinet.
La reine n'ouvre pas la session ea'personne.
Lord Cairns, lord grand-chancelier et g'ardien du
grand sceau, lit, dans la Chambre des Lords, le
Message roya!. Âpres cettH lecture, les membres
de la Chambre des Communes rentrent dans leur
salle et suspendent la séance jusqu'à cinq heures.
Bruxelles, le n janvier.
A'o~ trouve quo le discours de la reine
d'Angleterre est. en somme, paciuque. Cepen-
dant, dit l'organe russe, les Turcs pourront, y
trouver matière H espérer i'~si'~tu.nce anRb~e.
s'iis continuent la guerre.
A ce point de vue, le Message n'est pas de na-
ture à favoriser une prompte et heureuse issue
des négociations qui vont s'ouvrir a Kesanlyk.
En dépit du proverbe populaire QM~
:MMC ses dettes ~M~e/M~, c'est un devoir
plutôt qu'un plaisir de donner son ar-
gent à ses créanciers. En Europe, on se
contente volontiers de leur payer les
intérêts qu'on leur doit, et c'est ainsi
que les dettes publiques se sont aug-
mentées, en moyenne, d'un milliard cha-
que année depuis un demi-siècle. Aux
Etats-Unis, où JeSerson avait mis en
honneur cette maxime que chaque gé-
nération doit payer sa dépense, et
qu'il est maihonnête d'endetter les géné-
rations futures, le gouvernement consa-
cre régulièrement un septième ou un
huitième de ses recettes à l'amortisse-
ment de la dette publique. Grâce au
fonctionnement énergique et continu de
l'amortissement, cette dette, que la guerre
de la sécession avait portée en quatre
ans au chiffre énorme de 2,742,300,428
dollars plus de 13 milliards 1/2. de
francs,est descendue aujourd'hui à
2,046,027,066 doHars. En douze ans elle
a été réduite d'environ 3 milliards 1/2
de francs, et si quelque nouvelle guerra
ne vient point la grossir, elle pourra
être éteinte avant la fin du présent
siècle.
Cette mise en pratique de la maxime de
Jefferson est, quoi qu'on en puisse dire,
des plus louables. On ne peut, malheu-
reusement, adresser les mêmes éloges à
l'expédient que certains Snanciers améri-
cains viennent d'imaginer pour réduire
légalement, ce qui n'est pas toujours sy-
nonyme d'honnêtement, la dette publique
et toutes les dettes d'environ un dixième.
Cet expédient consiste à rétablir aux Etats-
Unis le régime du double étalon, c'est-à-
dire à permettre aux débiteurs de s'ac-
quitter indifféremment avec de l'or ou de
l'argent, en prenant pour base la propor-
tion de 1 à 16. Il n'y aurait rien à redire
si cette proportion était exacte, sil 6 kilog.
d'argent valaient enectivpment 1 kilog.
d'or, mais ils valent en réalité 8 ou 10 0/0
de moins, et telle a été depuis un certain
nombre d'années l'abondance de la pro-
duction de l'argent, que la baisse pourrait
bien n'avoir pas dit son dernier mot. Les
partisans du double étalon prétendent,
nous ne l'ignorons pas, que cette baisse
provient surtout de ce que plusieurs
grands Etats, tels que l'Allemagne et les
Etats-Unis eux-mêmes, ont enlevé à l'ar-
gent une partie de son débouché en le
démonétisant mais nous avons peur que
le mal soit sans remède N'en déplaise
aux poètes, nous sommes arrivés a l'âge
d'or, à la vérité quelque peu mélangé de
papier. L'âge d'argent appartient au passé.
Malgré ses bons et anciens états de ser-
vices, la pièce de 5 fr. est aujourd'hui su-
rannée. Elle est trop massive et trop
lourde. Nos porte-monnaie'ne sont plus
faits A sa taille, et les garçons de la Ban-
que ont perdu l'habitude de porter des
sacoches. L'argent n'est plus bon qu'à
f:ure de la monnaie divisionnaire. On aura
beau le remettre légalement sur le même
pied que l'or, le public continuera de lui
préférer l'or et même le papier.
Les partisans de la remonétisation de
l'argent aux Etats-Unis ne peuvent donc
pas invoquer les convenances du public.
Non le public américain n'éprouve au-
cunement le besoin de voir reparaître le
dollar d'argent. Ce n'est pas des conve-
nances du public qu'il s'agit en cette af-
faire il s'agit de l'intérêt des débiteurs,
Etats, villes, comtes, associations, parti-
culiers, auxquels il serait fort agréable de
voir s'alléger, par un procédé tout à fait
légal sinon légitime, leurs dettes d'un
dixième. Dira-t-on qu'ils sont dupes d'une
illusion; que, s'ils gagnent comme débi-
teurs à la remonétisation de l'argent, ils
perdront comme créanciers que les im-
pôts payés en dollars d'argent seront, en
réalité, diminués d'un dixième que tous
les appointemens, salaires, etc, se trou-
veront réduits dans la même proportion;
mais, comme on va le voir, ces raisons
économiques et Snancières, si valables
qu'elles soient, ne peuvent exercer qu'une
influence secondaire sur la solution de
la question qui s'agite en ce moment en-
tre les partisans et les adversaires du
double étalon.
Avant tout, c'est une question politi-
que. La remonétisation de l'argent est
soutenue par le parti démocrate, dont le
noyau principal est dans le Sud, tandis
que le parti républicain demeure Sdèle à
l'étalon d'or; et l'opposition de leurs vues
sur une question purement monétaire s'ex-
plique par l'origine de la dette actuelle
des Etats-Unis. Cette dette a été contrac-
tée tout entière par les Etats du Nord
pour réprimer la rébellion du Sud. Il est
donc assez naturel que les démocrates du
Sudn'éprouventpasunetendressebienvive
pour les porteurs des titres de cette dette,
et que l'idée de la réduire légalement d'un
dixième ne leur cause aucune horreur. Le
Sud avait, lui aussi, contracté une dette;
il avait émis un papier-monnaie que le
Nord s'est gardé de reconnaître, et qui ne
vaut aujourd'hui que ce que valent nos
anciens assignats. Les porteurs de ce pa-
pier-monnaie de la sécession et des au-
tres titres des dettes sécessionnistes en
ont perdu toute la valeur, et c'est pour
eux un véritable crève-cœur de se dire
qu'ils paient, de lourds impôts pour servir
les intérêts des emprunts qui ont permis
au Nord de les battre et de les ruiner.
Leurs suffrages sont donc acquis d'avance
à toute mesure propre à alléger le poids
d'une dette contractée contre eux. S'ils
pouvaient la « nullifier comme le Nord
victorieux a nullifié la leur, ils n'y man-
queraient pas. A ces sudistes pleins de
rancune se sont joints les démocrates, et
même un certain nombre de républicains
de l'Ouest pour d'autres raisons encore
moins avouables.
L'Ouest est le grand déversoir de la
population et des capitaux des Etats du
Nord et de l'Est, aussi bien que d'une
partie de l'Europe. Chaque année, 5 ou
G millions d'acres de ses terrains vierges
sont mis en culture, et l'on voit de gran-
des villes s'y improviser avec la rapidité
d'un décor de théâtre. Mais il ne faut pas
seulement des intelligences et .des bras
pour défricher le sol, creuser des mines
et bâtir des villes, il faut encore des capi-
taux. Ces capitaux sont puisés dans les
grands réservoirs des banques de l'Est, où
les populations industrieuses et économes
des vieux Etats apportent incessammentles
fruits de leur épargne. C'est ainsi qu'une
portion notable de la propriété rurale et
surtout de la propriété urbaine de l'Ouest
appartient à des capitalistes de l'Est ou
se trouve hypothéquée à leur proiit. La
ville de Chicago, par exemple, a été re-
bâtie après son grand incendie, au moyen
des capitaux de l'Est. La nécessité de
payer régulièrement de gros intérêts pour
ces emprunts a toujours paru gênante
aux emprunteurs, et elle l'est particulière-
ment devenue depuis l'explosion de la
crise de 1873. Ceux qui ont pu s'y dérober
impunément nous voulons parler des
Etats, des comtés et des villes n'y ont
pas manqué, et le correspondant du
2~
500 millions de francs) le montant des
dettes des Etats, comtés, villes déclarés
en faillite dans les régions du Sud et de
l'Ouest. Le montant des dettes des parti-
culiers est probablement plus élevé en-
core, et ceux-ci ne peuvent pas s'en
exonérer d'une façon aussi commode,
car ils ne sont pas à l'abri des vi-
sites des huissiers bu peut saisir leurs
biens et les vendre à l'encan, tan-
dis qu'on ne peut pas saisir et vendre
un Etat, un comté ou une ville. Ils ac-
cueilleraient donc avec un vif empresse-
ment tout procédé légal qui leur permet-
tait de s'exonérer, sans bourse délier,
d'une partie de leur dette, et c'est pour-
quoi ils se Sont montrés d'abord les par-
tisans déterminés de la conservation et
même de la multiplication, M/~MM, du
papier-monnaie, ensuite de la remonétisa-
tion de l'argent. Ils ont d'ailleurs, en fa-
veur de cette dernière, un argument qui
ne manque pas de quelque fondement.
« Nous avons emprunté, disent-ils, tout
cet argent alors que la valeur des ~e~-
~c/~y restait de moitié ou du quart au-
dessous du dollar espèces; nos créan-
ciers se sont arrangés depuis de façon à
remettre les ~
pied du pair avec l'or, et ils ont démoné-
tisé en 1873 le dollar d'argent, nous em-
pêchant ainsi de nous libérer dans une
monnaie dont la valeur a depuis constam-
ment varié en leur faveur. De la sorte, ils
nous contraignent à acquitter en or une
dette que nous avons contractée sous le ré-
gime d'une circulation d'une valeur bien
moindre (1). » Ajoutons enfin qu'outre l'ar-
gent que les Américains des diiférentes par-
ties de l'Union se doivent les uns aux autres,
ils sont tous débiteurs.vis-à-vis de l'Europe,
d'une somme énorme dont le paiement n'a
été stipulé eu or que pour la plus faible pro-
portion. D'après les évaluations du ~~o-
C~MMM~ de la Chambre des Représen-
tans, à ne tenir compte que des emprunts
nationaux d'Etats ou de corporations, la
dette des Etats-Unis vis-à-vis de l'Europe
dépasserait 400 millions de livres Sterling
(10 milliards de francs). Parmi les obliga-
tions fédérales, les T~/o~y sont seules
remboursables en or, tandis que les .Z~
~M~y et les emprunts consolidés sont
remboursables en « espèces métalliques »
et par conséquent, d'après le Comité, en
argent aussi bien qu'en or. Est-il bien né-
cessaire de remarquer à ce propos que
les. intérêts des créanciers d'Europe ne
trouvent pas de l'autre côté de l'Atlanti-
que des défenseurs d'une énergie surhu-
maine, et que si la remonétisation de l'ar-
gent ne lésait pas d'autres intérêts que
ceux-là, elle ne soulèverait qu'une oppo-
sition extrêmement modérée ?
Mais, on le conçoit, le parti républicain
qui a vaincu le Sud est engagé d'honneur
à ne pas laisser s'affaiblir la valeur des
titres des emprunts fédéraux, et, d'un au-
tre côté, les capitalistes qui onf prêté leur
argent dans l'Ouest se soucient encore
moins de perdre un dixième de la valeur de
leurs créances. Ils font, en conséquence,
une opposition énergique à la mesure, et
il s'est créé même, parmi les grandes mai-
sons de banque de l'Est, une coalition
ayant pour objet de supprimer tout crédit
aux maisons de l'Ouest qui' af6cheraient
leurs sympathies pour le ~J
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