Titre : Excelsior : journal illustré quotidien : informations, littérature, sciences, arts, sports, théâtre, élégances
Éditeur : [s. n.] (Paris)
Date d'édition : 1913-11-02
Contributeur : Lafitte, Pierre (1872-1938). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32771891w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 novembre 1913 02 novembre 1913
Description : 1913/11/02 (A4,N1083). 1913/11/02 (A4,N1083).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k46024378
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-228
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/06/2016
LES FÊTES DE LA TOUSSAINT
Nombreux furent
les Parisiens
qui visitèrent leurs morts
Malgré le temps couvert, sans souci de la
pluie qui tomba jusque fort avant dans
l'après-midi, les Parisiens, en longues théories
silencieuses, ont parcouru les allées de nos
cimetières. Respectueux et recueillis, ils se sont
arrêtés longuement devant les tombes où leurs
proches dormaient leur dernier sommeil.
Le culte des morts, chez nous, se perpétue
de génération en génération, sans s'amoindrir.
Bien plus, il semble qu'il ait pris une nou-
velle force, gagnant ceux-là mêmes qui, fort
rares à vrai dire, ne consacraient aux disparus
qu'un souvenir fugace. Hier, aux portes des
champs de repos, aue ce fût au Père-Lachaise,
à Montparnasse, à Montmartre, à Passy ou
dans les cimetières de banlieue, la foule se
pressait, dense, attristée.
Ainsi que le veut la coutume, le préfet ^de
police s'est rendu dans la matinée au cimetière
Montparn-asse, afin de déposer une couronne
sur le tombeau des victimes du devoir. Pour
ce pieux pèlerinage, M. Hennion était accom-
pagné de MM. Paoli, son chef de cabinet;
Laurent, secrétaire général de la Préfecture
de police; Touny, directeur de la police muni-
cipale; Mouton, directeur de la police judi-
claire, etc., etc.
Après avoir déposé des fleurs sur le monu-
ment des gardiens de la paix et sur celui des
sapeurs-pompiers, le préfet de police s'est
rendu au monument des morts de 1870, pour
saluer la mémoire des commissaires de police,
officiers de paix ou agents tués à l'ennemi. _
Enfin, une délégation de la garde munici-
pale a été déposer une couronne sur le monu-
ment élevé, au cimetière de Belleville, à la
mémoire des gardes de Paris fusillés en 1871,
rue Haxo.
EN BANLIEUE
Dans la matinée, a eu lieu, à Villeneuve-
Saint-Georges, le pèlerinage annuel qu'effec-
tuent, selon une longue coutume, la municipa-
lité et le Souvenir français au - monument
patriotique élevé par souscription au cime-
tière, à la mémoire des soldats morts en 1870-
1871 et des soldats et marins du pays tombés
dans'les expéditions coloniales.
Les sociétés locales et un nombreux concours
de population s'étaient joints au cortège, qui
est parti de la terrasse du château de Beau-
regard, siège d'un hôpital auxiliaire, fondé
par les Dames françaises.
Au cimetière, des discours patriotiques ap-
plaudis ont été prononcés par MM. Hemmer-
sehmidt, maire, Cherdon et Baudry, cependant
que des palmes et couronnes étaient déposées
autour du monument.
A Asnières, manifestation des sociétés loca-
les, conduites par M. Fontaine, maire et
. conseiller général.
A Saint-Ouen, très grande affluence sur la
tombe des victimes du devoir.
A Gennevilliers. le mausolée des morts pour
la patrie, qui 'a été enlevé par suite de trans-
formation, n'a pas encore été remplacé.
A Aubervilliers, la municipalité et le maire,
M. Poisson, ont organisé une belle manifesta-
tion sur la tombe des enfants d'Aubervilliers
morts pour la patrie.-. v . , „ n \/<.
A Courbevowy a ! Glichy, à Levallois-Perret,
à Neuilly et à Boulogne, . même empressement
patriotique.
L'oi ganisation du sauvetage
dans les ports marocains
M. G. Mas s en et, inspecteur général d'hy-
drographie, président de la Fédération in-
ternationale de sauvetage, nous adresse la
lettre suivante :
Monsieur Je Directeur,
Le ministre de Casablanca met en évidence
l'insuffisance des moyens de sauvetage dans
les ports marocains. Cette insufflsance n'avait
pas échappé à la Fé-
dération nationale des
sociétés de natation et
de sauvetage. Son di-
recteur technique, M.
Pitet, s'est rendu, à ses
frais personnels, au
Maroc, en septembre
4913, dans le but d'y
organiser le sauvetage.
Grâce à de nom-
breuses conférences
dans les principaux
ports et à son expé-
rience pratique, il a
réussi à créer en quel-
ques semaines un mou-
vement important en
faveur de la fondation
des sociétés de sauve-
M. PITET
tage.
On peut dire dès maintenant que ces sociétés
existent en principe. Mais si elles ne, manquent
pas de personnel dévoué et capable, les moyens
d'action leur font défaut !
Je crois devoir vous signaler les travaux de
M. Pitet qui, le premier, aura donné au Maroo
un commencement d'organisation de sauvetage.
Les travaux de M. Pitet ont reçu l'approbation
du résident général et des principales autorités
civiles et militaires du Maroc.
Pour atténuer les suites des naufrages si
fréquents sur les côtes marocaines, il suffira de
faciliter le développement des sociétés de sau-
vetage créées par M. Pitet au nom de notre
fédération.
. Veuillez agréer, etc..
L'inspecteur général d'hydrographie,
G. MASSENET.
AU CONSEIL D'ETAT
La politique
dans
les débits de tabac
Pour quelles raisons l'administration peut-
elle prononcer l'éviction du gérant d'un bureau
de tabac ? C'est la question que le Conseil
d'Etat vient de résoudre en un arrêt longue-
ment motivé.
En l'espèce, le plaignant avait été évincé de
ses fonctions à raison d'une attitude politique
militante et à raison de la réunion habituelle
dans son débit des représentants du parti hos-
tile aux institutions républicaines.
1 L'ad-.miiiistration préfectorale avait-elle, en
pareil cas, le droit de sévir ?
C'est pour exprimer sa vive dénégation que
le gérant avait formé devant le Conseil d'Etat
une requête pour excès de pouvoir.
Il alléguait que lorsque le titulaire d'un bu-
reau de tabac prend un gérant, ce dernier
conclut avec le titulaire un contrat qui s'il
stipule l'agrément du préfet ne prévoit la pos-
sibilité 1d"un retrait ultérieur qu'en icas de
fraude ou de contravention.
Mais, fait remarquer dans ses conclusions
le commissaire du gouvernement Riboulet, ce
gérant est, dans une certaine mesure, le colla-
borateur de l'Etat dans l'exploitation de son
monopole, et il est soumis à certaines obliga-
tions qui sont la contrepartie de l'agrément
qu'il a reçu.
, L'administration, en outre, n'est nullement
partie au contrat intervenu entre Je titulaire et
le gérant ; et puisqu'elle .a le droit de lui re-
fuser l'agrément avant son -entrée en gestion,
elle doit pouvoir le lui retirer ultérieurement.
Et le Conseil d'Etat a rejeté la requête de
l'intéressé.
De son arrêt, il résulte que l'administration
est autorisée à se prémunir contre des agisse-
ments qui donneraient à un débit de tabac
une destination imprévue inconciliable avec sa
normale exploitation. (
Dimanche prochain 9 Novembre
EXCEL SI OR réserve une
GROSSE SURPRISE
à tous ceux de ses lecteurs de
Paris qui auront en mains le
NUMÉRO DU JOUR
NOS LECTEURS DE PROVINCE
trouveront dans ce même
numéro du dimanche 9 no=
vembre la liste des surprises
qui leur son,t réservées.
ENGAGEZ donc vos amis
à retenir chez leur marchand - ^
de journaux
• EXCELSIOR-
du Dimanche 9 novembre
Le Congrès des maires de France
Ainsi que nous l'avons annoncé, le Congrès
des maires de France se tiendra le 5 novembre
à Paris, sous là présidence de M. Baudet, séna-
teur, maire de Châteaudun.
De très importantes questions y seront trai-
tées ; c'est ainsi que M. Laurent, maire de
Nancy, présentera un rapport sur « La trans-
formation de la police municipale en. police de
l'Etat » ; M. Lafont, maire de Firminy, « Des
moyens administratifs à la disposition des com-
munes pour lutter contre les progrès de l'al-
coolisme » ; M. Delaroue, maire de Melun, « Des
traités nouveaux entre l'Etat et les municipa-
lités pour l'entretien des collèges communaux » ;
M. Lesaché, adjoint au maire de Troyes, « Des
moyens d'abaisser le prix du pain » ; M. Ge-
nestâl, maire du Havre,. « Création d'une taxe
sur la plus-value mobilière Il ; M. Herriot, sé-
nateur, maire de Lyon, « De la tendance ac-
tuelle du gouvernement à compléter ou à in-
terpréter les lois par des règlements d'admi-
nistration publique ou des décrets Il.
Le jeudi 6 novembre, M. Poincaré, président
de lia République, et les membres du Conseil
'municipal de Paris assisteront au banquet que
donneront les congressistes.
— MARCEL ETIENNE.
La mission Pilinski
On vient de recevoir des nouvelles de la
mission Pilinski, de la Société de géographie de
France, partie au début de septembre dans le
but de reconnaître les sources de l'Arraoua et
du Canopi, dans la région encore inexplorée
des monts Tumuc Humac (Guyane Française).
L'expédition, bien organisée, a quitté Saint-
Laurent-du-Maroni le 15 septembre, guidée par
le chef Boin Aponchy, beau-frère du fameux
chef Apatou, qui servit de guide aux expédi-
tions Creveaux, il y a quarante ans, et Coudreau,
de 1887 à 1889. La mission Pilinski se livrera
à la recherche d'itinéraires praticables dans
cette contrée totalement inconnue, ainsi qu'à
des observations géologiques, botaniques et
zoologiques. Au départ de la mission, tous les
membres étaient en excellente santé et pleins de
confiance. Ce n'est qu'au mois d'avril que l'on
pourra recevoir les premières nouvelles de la
mission Pilinski.
Champoreau a gagné le prix Finot, hier, à Auteuil
Le Prix Finot, qui figurait hier au programme d'Auteuil, a très bien réussi. VALISE -
DE VOYAGE, CHAMPOREAU et GAMAIN se sont détachés du lot dans la ligne droite et,
• - . sur le plat, ÇHAMP-OREAU a - réglé VALISE DE VOYAGE. ■ -
FAITS DIVERS
Le père Noël
est arrêté
Il s'était spécialisé dans le vol des
cigares de prix
L'inspecteur principal Fleury et le bri- j
gadier Rohr, du deuxième district, ont
arrêté hier matin, en flagrant délit de vol,
dans un bureau de tabac de la place du
Châtelet, un homme et une femme qu'ils
surveillaient depuis quelques jours.
L'homme, bien connu de la police, est un
certain Noël Grammont, âgé de soixante-
deux ans, dit « le Père Noël », dit
« l'Homme au gardénia ». La femme,
Estelle Hardy, âgée de cinquante ans, est
son amie. Tous deux demeurent 4, rue du
Pont-Neuf, à Gentilly. Toujours vêtu à la
dernière mode, le gardénia à la bouton-
nière, Noël Grammont s'était spécialisé
dans le vol des cigares de luxe. On pourrait
croire que c'était un délicat, un raffiné, et
qu'il les fumait tous. Non, certes, i,l ne
touchait à aucun et préférait les revendre
à bas prix. Ses clients, au reste, étaient
nombreux, et son commerce florissant.
Conduits, 'lui et son amie, devant
M. Gaubert, commissaire de police, on les
fouilla.
Grammont fut trouvé porteur de 60
cigares « bock ». Estelle Hardy avait
dans de grandes poches, dissimulées tspus
sa jupe, trois boîtes d'autres cigares ni
moins chers, ni moins bons.
En perquisitionnant l'après-midi au do-
mi,cile de Grammont, à Gentilly, ainsi que
dans une cabane qu'il possédait rue de
Paris dans la même localité et où se trou-
vaient une dizaine de chiens, M. Gaubert
découvrit quatre mille cigares environ de
différentes marques.
Trois receleurs ont été également ap-
préhendés. Ce sont Ernost Sibert, ancien
gérant de brasserie ; Jean Ivesard et Louis
Kling. Ce dernier avait en sa possession
le plan d'un appartement situé rue de ;la
Goutte-d'Or, appartement qui devait sans
doute être cambriolé.
Tous, voleurs et complices, ont été en-
voyés au Dépôt.
ACCIDENTS D'AUTOMOBILE
Hier, à midi, rue Lafayetle, en face du
square Montholon, une automobile, appartenant
à M. Franck, négociant, 54, rue de Pologne, et
dans laquelle celui-ci se trouvait avec sa
femme, a tamponné un tramway de 'la ligne
Pantin-Opéra, qui était à l'arrêt.
Dans le choc, les glaces de l'automobile vo-
lèrent en éclats et leurs débris atteignirent les
époux Franck aux mains et à la figure, les
blessant assez sérieusement.
La collision avait fait déraper la voiture, la-
quelle renversa alors deux jeunes filles, Mlles
Marcelle Ghapureau, couturière, 49, rue Roche-
chouart, et Xagan lingère, 13, rue Condorcet.
Toutes deux furent contusionnées.
Avec les époux Franck, on les transporta
dans une pharmacie. Après y avoir reçu les
soins que nécessitait 'leur état, tous furent re-
conduits à leur domicile.
-- Une automobile, conduite par son pro-
priétaire, M. Emile ■ Monnet, .demeurant à
Chelles, est entrée en collision, hier matin, bou-
levard Haussmann, avec un taxi-auto. M. Louis
Bertrand, trente et - uii., ansv 31, rue Tronchet,
qui se' trouvait dans cette dernière voiture, a
été légèrement. blessé aux -,jambes. Deux pas-
sants, MM. Joseph Simon, vingt-cinq ans, et
Karl Schletinger, vingt 'ans, qui traversaient \
çi: moment la chaussée, ont été, eux aussi, lé-
gèrement contusionnés par le taxi qui avait
dérapé- ..
Avenue d'Antin, par suite d'un dérapage,
un taxi-auto, occupé par M. René Boas, soldat
au 4" régiment d'artillerie, est monté sur le
trottoir et s'est jeté contre un arbre. M. Boas
a été légèrement blessé.
Voilà donc encore un accident qui eût été
évité, si ce chauffeur savait eu la sagesse de
munir sa voiture des roues doubles KAP, qui
évitent le dérapage et l'éclatement des pneus.
UN DESESPERE
, Eugène Delong, trente ans, demeurant bou-
levard de Picpus, 126, avait hérité dernièrement
de son père d'un petit pécule. Atteint de neu-
rasthénie, se croyant malade et convaincu qu'il
ne guérirait jamais, il s'empressa de le dépen-
ser Jeudi, n'ayant plus un sou, il déclara a
ses amis et à sa concierge qu'il se tuerait, ou
le jour de la Toussaint ou le jour des Morts.
On crut à une plaisanterie et chacun d'en rire
Hier soir cependant, un peu inquiet de ne pas
l'avoir vu, sa concierge alla frapper à ,sa porte
N'obtenant aucune réponse, elle prévint le
commissaire de police du quartier, qui fit alors
ouvrir aussitôt la porte par un serrurier.
Eugène Delong avait bien mis à exécution son
fatal projet. Sur son lit, le désespéré, revêtu
de ses plus beaux habits, était étendu sans vie,
la tempe droite trouée d'une balle de revolver.
Avant de mourir, il s'était recouvert d'un
drap blanc et sur la table de nuit avait dis-
no sé deux bougies allumées. ,
MORT SUR LA ROUTE
Des cultivateurs ont trouvé hrer, sur le cne-
min de Chevilly, un homme, râlant, qu'ils trans-
portèrent dans une pharmacie de*Villejuif où
h ne tarda pas à expirer..
Le défunt, Rémond Séné, âgé de soixante-
cinq ans, pépiniériste à Vitry, a été transporté
à la Morgue.
SUICIDE DANS UN LAC
Des gardes du Bois de Boulogne ont retiré
hier matin, du lac supérieur du Bois de Bou-
logne, le corps d'une porteuse de pain, Jeanne
Falt-ot, âgée de trente-cinq ans, domiciliée ave-
nue de la Reine, à Boulogne,
La désespérée avait quitté son domicile la
veille en déclarant qu'elle allait se-donner la
mort.
SANGLANTES DISCUSSIONS
Deux journaliers, Eugène Kaignier, âgé de
trente ans, et Paul Grégoire, âgé de vingt-cinq
ans, demeurant rue de Villiers, à Levallois-
Perret, se prenaient de querelle, hier soir, à la
sortie d'un débit de la rue de Courcelles et; à
bout d'arguments, s'armèrent de leurs cou-
teaux; ils s'en frappèrent réciproquement.
Paul Grégoire a dû être transporté à l'hôpital.
Quant à son adversaire qui, moins grièvement
[.letssé, avait réussi à prendre 1s, fuite à l'arrivée
des agents, il a été arrêté et écroué au Dépôt.
■vw* Vers dix heures, à Saint-Ouen, les agents
trouvaient, boulevard Victor-Hugo, étendu sur
le trottoir, un employé de commerce nommé
Louis Pelletier, âgé de quarante-huit ans, de-
meurant rue des Entrepôts ; le malheureux
portait à la tête deux blessures provenant de
coups de couteau.
Il a pu déclarer qu'il avait été blessé à la
sortie d'un établissement cinématographique par
un individu connu seulement sous ;le sobriquet
de « Pitou » et avec lequel il avait eu une
discussion à propos d'une jeune femme.
« Pitou », qui sort récemment de prison où
p avait purgé une condamnation pour coups
el blessures, est recherché.
— A. G.
PETITS FAITS
— Malade, Jean Abtoë, dix-neuf ans, s'asphyxie
chez lui, 11, rue de Sambre-et-Meuse, à l'aide d'un
réchaud de charbon.
— Abandonné par son amie, Karl Bermann, vingt-
huit ans, employé de'commerce, met fin à ses jours
en ise tirant un COUD de revolver 'dans la tête.
Une mystérieuse
affaire
Un professeup fait le procès de sa
belle-mère.
Sous ce titre : (c Une mystérieuse affaire t_,
nous annoncions hier que deux individus
s'étaient présentés au commissariat de M. Paul
Guichard et l'avaient mis au courant de la
mission délicate dont ils avaient été chargés :
ils devaient tuer deux femmes et un personnage
mystérieux les avait soudoyés pour cet office
de sicaires.
1 Ils avaient, du reste, traité à forfait et chacun
devait recevoir 200 francs pour cette besogne,
ce qui est sans doute pour rien, mais, par le
temps qui court...
On rechercha le personnage et oh ne fut pas
peu surpris d'apprendre que c'est un professeur
surveillant du collège Stanislas, M. R..., âgé de
quarante-huit ans, demeurant rue de Paris, à
Clamart.
Quant à celles qu'il avait désignées au fer
vengeur, ce sont : sa belle-mère, demeurant rue
de Bitche, à Courbevoie, et une amie de celle-ci,
demeurant également à Courbevoie.
Quant aux chargés de (c mission », ils ont
établi de suite leur identité. Ce sont : Alfred
Cavelle, dix-sept ans, sans domicile, se disant
serrurier, et Louis Billard, vingt ans, se disant
plombier, également sans domicile fixe.
L'un et l'autre avaient rencontré, le 29 oc-
lobre, l-e professeur, au hasard d'une station
rue de !la Gaîté, et le marché farouche avait
été conclu dans un débit, moyennant les con-
ditions énoncées. Fort heureusement, Cavelle et
Billard reculèrent devant sa réalisation et pré-
férèrent prévenir M. Guichard, commissaire du
quartier Montparnasse.
Le premier soin de celui-ci fut de vérifier
leurs allégations, qui furent reconnues exactes,
et c'est en conséquence d'une première enquête,
qu'hier matin, M. R. était amené devant
M. Mouton, directeur de la police judiciaire, qui
l'interrogea longuement. Le professeur ne fit
aucune difficulté pour avouer qu'il avait eu, en
effet, l'intention de faire disparaître les deux
femmes et son excuse est que c'était le seul
moyen — radical — d'avoir enfin la paix dans
son ménage.
D'après lui, sa belle-mère, sous la maligne
influence de son amie, était l'ennemie de son
foyer et s'ingéniait à lui rendre toute vie impos-
sible.
Risquant leur vie, ils vont
au fond des mers chercher
les herbes qui guérissent
Ce fut au milieu d'un silence général quel
da'ns un récent congrès olt se trouvaient
réunies les sommités médicales de toutes -
les nations, s'exprimait ainsi un grand mé-
decin japonais, le docteur Okâmutsi, c-élè-
bre par ses travaux sur les affections des
voies respiratoires et sur ;la tuberculose :
— Messieurs, je vous apporte un remède [
simple, à là portée des plus humbles, qui '*
Eermettra de guérir les toux, rhumes,
bronchites, grippes, asthmes, en un mot,
toutes les affections de la poitrine, de la
gorge et des poumons, affections qui, mal
soignées, peuvent être la porte ouverte à
la tuberculose.
» Vous savez que l'air marin, par l'iode
qu'il contient, serait le grand guérisseur
de toutes les maladies respiratoires, si, par
sa vivacité et son humidité, il ne risquait
de détruire. le bien qu'il fait. De plus, tout
le monde ne peut pas vivre éternellement
à -la mer, Il y a bien l'iode ; mais 'l'iode ,
seul n'est pas toujours assimilable.
» Il fallait donc revenir aux vieilles
façons de nos pères : les herbes marines,
rendues, il est vrai, plus efficaces par les
nouveaux procédés scientifiques modernes.
Et encore toutes les herbes marines ne
sont pas bonnes. Il faut celles que les pê-
cheurs de perles des côtes indiennes de
Malabar, ceux de Ceylam, du Japon, vont
chercher dans les profondeurs des mers en
plongeant à plus de quinze mètres. Héros .
inconnus et modestes qui, restant près de
trois minutes sous :l'eau, risquent sans
cesse Jeur vie pour arracher au sol de -la
mer les herbes qui guériront les humains.
» Ce sont toutes ces herbes rares qui
composent 'l'extrait de benthane, -admirable
remède qui provoque immédiatement une •
désinfection totale des voies respiratoires.
Pour avoir sans cesse ce remède à la portée
de la main, i.l suffit d'aller chez un phar-
macien, de prendre 90 grammes d'extrait
de benthane, dé bien 'les mélanger soi-
même, à la maison, avec 60 grammes de
sucre candi jaune que l'on aura fait dis-
soudre dans quatre cuillerées à soupe d'eau
bouillante. On aura ainsi tout préparé un
grand flacon, dont le contenu pris par cuil-
lerées permettra, aussi bien aux grandes
personnes qu'aux vieillards et aux enfants,
de guérir et d'arrêter les toux, grippes,
rhumes, bronchites, asthmes, etc., et qui
permettra de lutter contre le froid et les
microbes. »
Inuti'le de dire que cette déclaration
causa dans l'assemblée une grosse émotion
et oue le savant docteur japonais fut vigou- .
r-eusement applaudi.
— Dr L...
BLOC=NOTES
Les voyageurs de coTnme--rc-i-b. — L'œuvre natio:": ;
riale de la Maison de Retraite des Voyageurs et '
Représentants du Commerce et de l'Industrie a .
donné vendredi soir, au Palais de la. Mutualité, une ,
grande fête sous la présidence de flO Ctewles De- I
loncle, député de la Seine, président dir gsroope par- :
Jementaire des voyageurs. Cette f&te, où la mode
et la couture étaient brillamment représerutées,
avait réuni plus de douze cents personnes.
EXCELSIOR rétribue selon la place qu'elles
occupent les photographies d'actualité qui lui
sont adressées immédiatement et sans aucun
retard par ses lecteurs.
Ne vous laissez pas
surprendre par l'Hiver
LE froid n'annonce pas sa venue, il arrive
sournoisement et vous surprend un
beau matin sans crier gare. N'attendez donc
pas le rhumatisme ou la fâcheuse bronchite
pour vous munir d'un vêtement chaud. «
Soyez prévoyant, et, si vous ne l'avez
pas été, réparez au plus tôt cet oubli qui
peut vous coûter cher. Si vous n'avez pas
pensé à nous, nous avons pensé à vous; '
nous avons été prévoyants à votre place,
et nous avons préparé tout un stock de
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nous vous offrons aujourd'hui à partir de
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confection; nous n'avons pas travaillé hâtivement
pour couper tant bien que mal et coudre plutôt
mal que bien des vêtements en étoffes plus ou
moins communes, qui ne vous iront jamais bien ;
nous avons choisi soigneusement les meilleures
étoffes anglaises et nous y avons coupé avec le
même soin que nous apportons à nos vêtements
sur mesure. Nous avons apporté tout le temps
nécessaire pour établir des modèles parfaits, pour
les tailles les plus diverses et c'est ainsi que
nous pouvons vous proposer aujourd'hui 1 élégant
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votre choix sera fait, renvoyez-nous l'échan-
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Les MAGASINS sont ouverts les DIMANCHES et JOURS DE FÊTES
Nombreux furent
les Parisiens
qui visitèrent leurs morts
Malgré le temps couvert, sans souci de la
pluie qui tomba jusque fort avant dans
l'après-midi, les Parisiens, en longues théories
silencieuses, ont parcouru les allées de nos
cimetières. Respectueux et recueillis, ils se sont
arrêtés longuement devant les tombes où leurs
proches dormaient leur dernier sommeil.
Le culte des morts, chez nous, se perpétue
de génération en génération, sans s'amoindrir.
Bien plus, il semble qu'il ait pris une nou-
velle force, gagnant ceux-là mêmes qui, fort
rares à vrai dire, ne consacraient aux disparus
qu'un souvenir fugace. Hier, aux portes des
champs de repos, aue ce fût au Père-Lachaise,
à Montparnasse, à Montmartre, à Passy ou
dans les cimetières de banlieue, la foule se
pressait, dense, attristée.
Ainsi que le veut la coutume, le préfet ^de
police s'est rendu dans la matinée au cimetière
Montparn-asse, afin de déposer une couronne
sur le tombeau des victimes du devoir. Pour
ce pieux pèlerinage, M. Hennion était accom-
pagné de MM. Paoli, son chef de cabinet;
Laurent, secrétaire général de la Préfecture
de police; Touny, directeur de la police muni-
cipale; Mouton, directeur de la police judi-
claire, etc., etc.
Après avoir déposé des fleurs sur le monu-
ment des gardiens de la paix et sur celui des
sapeurs-pompiers, le préfet de police s'est
rendu au monument des morts de 1870, pour
saluer la mémoire des commissaires de police,
officiers de paix ou agents tués à l'ennemi. _
Enfin, une délégation de la garde munici-
pale a été déposer une couronne sur le monu-
ment élevé, au cimetière de Belleville, à la
mémoire des gardes de Paris fusillés en 1871,
rue Haxo.
EN BANLIEUE
Dans la matinée, a eu lieu, à Villeneuve-
Saint-Georges, le pèlerinage annuel qu'effec-
tuent, selon une longue coutume, la municipa-
lité et le Souvenir français au - monument
patriotique élevé par souscription au cime-
tière, à la mémoire des soldats morts en 1870-
1871 et des soldats et marins du pays tombés
dans'les expéditions coloniales.
Les sociétés locales et un nombreux concours
de population s'étaient joints au cortège, qui
est parti de la terrasse du château de Beau-
regard, siège d'un hôpital auxiliaire, fondé
par les Dames françaises.
Au cimetière, des discours patriotiques ap-
plaudis ont été prononcés par MM. Hemmer-
sehmidt, maire, Cherdon et Baudry, cependant
que des palmes et couronnes étaient déposées
autour du monument.
A Asnières, manifestation des sociétés loca-
les, conduites par M. Fontaine, maire et
. conseiller général.
A Saint-Ouen, très grande affluence sur la
tombe des victimes du devoir.
A Gennevilliers. le mausolée des morts pour
la patrie, qui 'a été enlevé par suite de trans-
formation, n'a pas encore été remplacé.
A Aubervilliers, la municipalité et le maire,
M. Poisson, ont organisé une belle manifesta-
tion sur la tombe des enfants d'Aubervilliers
morts pour la patrie.-. v . , „ n \/<.
A Courbevowy a ! Glichy, à Levallois-Perret,
à Neuilly et à Boulogne, . même empressement
patriotique.
L'oi ganisation du sauvetage
dans les ports marocains
M. G. Mas s en et, inspecteur général d'hy-
drographie, président de la Fédération in-
ternationale de sauvetage, nous adresse la
lettre suivante :
Monsieur Je Directeur,
Le ministre de Casablanca met en évidence
l'insuffisance des moyens de sauvetage dans
les ports marocains. Cette insufflsance n'avait
pas échappé à la Fé-
dération nationale des
sociétés de natation et
de sauvetage. Son di-
recteur technique, M.
Pitet, s'est rendu, à ses
frais personnels, au
Maroc, en septembre
4913, dans le but d'y
organiser le sauvetage.
Grâce à de nom-
breuses conférences
dans les principaux
ports et à son expé-
rience pratique, il a
réussi à créer en quel-
ques semaines un mou-
vement important en
faveur de la fondation
des sociétés de sauve-
M. PITET
tage.
On peut dire dès maintenant que ces sociétés
existent en principe. Mais si elles ne, manquent
pas de personnel dévoué et capable, les moyens
d'action leur font défaut !
Je crois devoir vous signaler les travaux de
M. Pitet qui, le premier, aura donné au Maroo
un commencement d'organisation de sauvetage.
Les travaux de M. Pitet ont reçu l'approbation
du résident général et des principales autorités
civiles et militaires du Maroc.
Pour atténuer les suites des naufrages si
fréquents sur les côtes marocaines, il suffira de
faciliter le développement des sociétés de sau-
vetage créées par M. Pitet au nom de notre
fédération.
. Veuillez agréer, etc..
L'inspecteur général d'hydrographie,
G. MASSENET.
AU CONSEIL D'ETAT
La politique
dans
les débits de tabac
Pour quelles raisons l'administration peut-
elle prononcer l'éviction du gérant d'un bureau
de tabac ? C'est la question que le Conseil
d'Etat vient de résoudre en un arrêt longue-
ment motivé.
En l'espèce, le plaignant avait été évincé de
ses fonctions à raison d'une attitude politique
militante et à raison de la réunion habituelle
dans son débit des représentants du parti hos-
tile aux institutions républicaines.
1 L'ad-.miiiistration préfectorale avait-elle, en
pareil cas, le droit de sévir ?
C'est pour exprimer sa vive dénégation que
le gérant avait formé devant le Conseil d'Etat
une requête pour excès de pouvoir.
Il alléguait que lorsque le titulaire d'un bu-
reau de tabac prend un gérant, ce dernier
conclut avec le titulaire un contrat qui s'il
stipule l'agrément du préfet ne prévoit la pos-
sibilité 1d"un retrait ultérieur qu'en icas de
fraude ou de contravention.
Mais, fait remarquer dans ses conclusions
le commissaire du gouvernement Riboulet, ce
gérant est, dans une certaine mesure, le colla-
borateur de l'Etat dans l'exploitation de son
monopole, et il est soumis à certaines obliga-
tions qui sont la contrepartie de l'agrément
qu'il a reçu.
, L'administration, en outre, n'est nullement
partie au contrat intervenu entre Je titulaire et
le gérant ; et puisqu'elle .a le droit de lui re-
fuser l'agrément avant son -entrée en gestion,
elle doit pouvoir le lui retirer ultérieurement.
Et le Conseil d'Etat a rejeté la requête de
l'intéressé.
De son arrêt, il résulte que l'administration
est autorisée à se prémunir contre des agisse-
ments qui donneraient à un débit de tabac
une destination imprévue inconciliable avec sa
normale exploitation. (
Dimanche prochain 9 Novembre
EXCEL SI OR réserve une
GROSSE SURPRISE
à tous ceux de ses lecteurs de
Paris qui auront en mains le
NUMÉRO DU JOUR
NOS LECTEURS DE PROVINCE
trouveront dans ce même
numéro du dimanche 9 no=
vembre la liste des surprises
qui leur son,t réservées.
ENGAGEZ donc vos amis
à retenir chez leur marchand - ^
de journaux
• EXCELSIOR-
du Dimanche 9 novembre
Le Congrès des maires de France
Ainsi que nous l'avons annoncé, le Congrès
des maires de France se tiendra le 5 novembre
à Paris, sous là présidence de M. Baudet, séna-
teur, maire de Châteaudun.
De très importantes questions y seront trai-
tées ; c'est ainsi que M. Laurent, maire de
Nancy, présentera un rapport sur « La trans-
formation de la police municipale en. police de
l'Etat » ; M. Lafont, maire de Firminy, « Des
moyens administratifs à la disposition des com-
munes pour lutter contre les progrès de l'al-
coolisme » ; M. Delaroue, maire de Melun, « Des
traités nouveaux entre l'Etat et les municipa-
lités pour l'entretien des collèges communaux » ;
M. Lesaché, adjoint au maire de Troyes, « Des
moyens d'abaisser le prix du pain » ; M. Ge-
nestâl, maire du Havre,. « Création d'une taxe
sur la plus-value mobilière Il ; M. Herriot, sé-
nateur, maire de Lyon, « De la tendance ac-
tuelle du gouvernement à compléter ou à in-
terpréter les lois par des règlements d'admi-
nistration publique ou des décrets Il.
Le jeudi 6 novembre, M. Poincaré, président
de lia République, et les membres du Conseil
'municipal de Paris assisteront au banquet que
donneront les congressistes.
— MARCEL ETIENNE.
La mission Pilinski
On vient de recevoir des nouvelles de la
mission Pilinski, de la Société de géographie de
France, partie au début de septembre dans le
but de reconnaître les sources de l'Arraoua et
du Canopi, dans la région encore inexplorée
des monts Tumuc Humac (Guyane Française).
L'expédition, bien organisée, a quitté Saint-
Laurent-du-Maroni le 15 septembre, guidée par
le chef Boin Aponchy, beau-frère du fameux
chef Apatou, qui servit de guide aux expédi-
tions Creveaux, il y a quarante ans, et Coudreau,
de 1887 à 1889. La mission Pilinski se livrera
à la recherche d'itinéraires praticables dans
cette contrée totalement inconnue, ainsi qu'à
des observations géologiques, botaniques et
zoologiques. Au départ de la mission, tous les
membres étaient en excellente santé et pleins de
confiance. Ce n'est qu'au mois d'avril que l'on
pourra recevoir les premières nouvelles de la
mission Pilinski.
Champoreau a gagné le prix Finot, hier, à Auteuil
Le Prix Finot, qui figurait hier au programme d'Auteuil, a très bien réussi. VALISE -
DE VOYAGE, CHAMPOREAU et GAMAIN se sont détachés du lot dans la ligne droite et,
• - . sur le plat, ÇHAMP-OREAU a - réglé VALISE DE VOYAGE. ■ -
FAITS DIVERS
Le père Noël
est arrêté
Il s'était spécialisé dans le vol des
cigares de prix
L'inspecteur principal Fleury et le bri- j
gadier Rohr, du deuxième district, ont
arrêté hier matin, en flagrant délit de vol,
dans un bureau de tabac de la place du
Châtelet, un homme et une femme qu'ils
surveillaient depuis quelques jours.
L'homme, bien connu de la police, est un
certain Noël Grammont, âgé de soixante-
deux ans, dit « le Père Noël », dit
« l'Homme au gardénia ». La femme,
Estelle Hardy, âgée de cinquante ans, est
son amie. Tous deux demeurent 4, rue du
Pont-Neuf, à Gentilly. Toujours vêtu à la
dernière mode, le gardénia à la bouton-
nière, Noël Grammont s'était spécialisé
dans le vol des cigares de luxe. On pourrait
croire que c'était un délicat, un raffiné, et
qu'il les fumait tous. Non, certes, i,l ne
touchait à aucun et préférait les revendre
à bas prix. Ses clients, au reste, étaient
nombreux, et son commerce florissant.
Conduits, 'lui et son amie, devant
M. Gaubert, commissaire de police, on les
fouilla.
Grammont fut trouvé porteur de 60
cigares « bock ». Estelle Hardy avait
dans de grandes poches, dissimulées tspus
sa jupe, trois boîtes d'autres cigares ni
moins chers, ni moins bons.
En perquisitionnant l'après-midi au do-
mi,cile de Grammont, à Gentilly, ainsi que
dans une cabane qu'il possédait rue de
Paris dans la même localité et où se trou-
vaient une dizaine de chiens, M. Gaubert
découvrit quatre mille cigares environ de
différentes marques.
Trois receleurs ont été également ap-
préhendés. Ce sont Ernost Sibert, ancien
gérant de brasserie ; Jean Ivesard et Louis
Kling. Ce dernier avait en sa possession
le plan d'un appartement situé rue de ;la
Goutte-d'Or, appartement qui devait sans
doute être cambriolé.
Tous, voleurs et complices, ont été en-
voyés au Dépôt.
ACCIDENTS D'AUTOMOBILE
Hier, à midi, rue Lafayetle, en face du
square Montholon, une automobile, appartenant
à M. Franck, négociant, 54, rue de Pologne, et
dans laquelle celui-ci se trouvait avec sa
femme, a tamponné un tramway de 'la ligne
Pantin-Opéra, qui était à l'arrêt.
Dans le choc, les glaces de l'automobile vo-
lèrent en éclats et leurs débris atteignirent les
époux Franck aux mains et à la figure, les
blessant assez sérieusement.
La collision avait fait déraper la voiture, la-
quelle renversa alors deux jeunes filles, Mlles
Marcelle Ghapureau, couturière, 49, rue Roche-
chouart, et Xagan lingère, 13, rue Condorcet.
Toutes deux furent contusionnées.
Avec les époux Franck, on les transporta
dans une pharmacie. Après y avoir reçu les
soins que nécessitait 'leur état, tous furent re-
conduits à leur domicile.
-- Une automobile, conduite par son pro-
priétaire, M. Emile ■ Monnet, .demeurant à
Chelles, est entrée en collision, hier matin, bou-
levard Haussmann, avec un taxi-auto. M. Louis
Bertrand, trente et - uii., ansv 31, rue Tronchet,
qui se' trouvait dans cette dernière voiture, a
été légèrement. blessé aux -,jambes. Deux pas-
sants, MM. Joseph Simon, vingt-cinq ans, et
Karl Schletinger, vingt 'ans, qui traversaient \
çi: moment la chaussée, ont été, eux aussi, lé-
gèrement contusionnés par le taxi qui avait
dérapé- ..
Avenue d'Antin, par suite d'un dérapage,
un taxi-auto, occupé par M. René Boas, soldat
au 4" régiment d'artillerie, est monté sur le
trottoir et s'est jeté contre un arbre. M. Boas
a été légèrement blessé.
Voilà donc encore un accident qui eût été
évité, si ce chauffeur savait eu la sagesse de
munir sa voiture des roues doubles KAP, qui
évitent le dérapage et l'éclatement des pneus.
UN DESESPERE
, Eugène Delong, trente ans, demeurant bou-
levard de Picpus, 126, avait hérité dernièrement
de son père d'un petit pécule. Atteint de neu-
rasthénie, se croyant malade et convaincu qu'il
ne guérirait jamais, il s'empressa de le dépen-
ser Jeudi, n'ayant plus un sou, il déclara a
ses amis et à sa concierge qu'il se tuerait, ou
le jour de la Toussaint ou le jour des Morts.
On crut à une plaisanterie et chacun d'en rire
Hier soir cependant, un peu inquiet de ne pas
l'avoir vu, sa concierge alla frapper à ,sa porte
N'obtenant aucune réponse, elle prévint le
commissaire de police du quartier, qui fit alors
ouvrir aussitôt la porte par un serrurier.
Eugène Delong avait bien mis à exécution son
fatal projet. Sur son lit, le désespéré, revêtu
de ses plus beaux habits, était étendu sans vie,
la tempe droite trouée d'une balle de revolver.
Avant de mourir, il s'était recouvert d'un
drap blanc et sur la table de nuit avait dis-
no sé deux bougies allumées. ,
MORT SUR LA ROUTE
Des cultivateurs ont trouvé hrer, sur le cne-
min de Chevilly, un homme, râlant, qu'ils trans-
portèrent dans une pharmacie de*Villejuif où
h ne tarda pas à expirer..
Le défunt, Rémond Séné, âgé de soixante-
cinq ans, pépiniériste à Vitry, a été transporté
à la Morgue.
SUICIDE DANS UN LAC
Des gardes du Bois de Boulogne ont retiré
hier matin, du lac supérieur du Bois de Bou-
logne, le corps d'une porteuse de pain, Jeanne
Falt-ot, âgée de trente-cinq ans, domiciliée ave-
nue de la Reine, à Boulogne,
La désespérée avait quitté son domicile la
veille en déclarant qu'elle allait se-donner la
mort.
SANGLANTES DISCUSSIONS
Deux journaliers, Eugène Kaignier, âgé de
trente ans, et Paul Grégoire, âgé de vingt-cinq
ans, demeurant rue de Villiers, à Levallois-
Perret, se prenaient de querelle, hier soir, à la
sortie d'un débit de la rue de Courcelles et; à
bout d'arguments, s'armèrent de leurs cou-
teaux; ils s'en frappèrent réciproquement.
Paul Grégoire a dû être transporté à l'hôpital.
Quant à son adversaire qui, moins grièvement
[.letssé, avait réussi à prendre 1s, fuite à l'arrivée
des agents, il a été arrêté et écroué au Dépôt.
■vw* Vers dix heures, à Saint-Ouen, les agents
trouvaient, boulevard Victor-Hugo, étendu sur
le trottoir, un employé de commerce nommé
Louis Pelletier, âgé de quarante-huit ans, de-
meurant rue des Entrepôts ; le malheureux
portait à la tête deux blessures provenant de
coups de couteau.
Il a pu déclarer qu'il avait été blessé à la
sortie d'un établissement cinématographique par
un individu connu seulement sous ;le sobriquet
de « Pitou » et avec lequel il avait eu une
discussion à propos d'une jeune femme.
« Pitou », qui sort récemment de prison où
p avait purgé une condamnation pour coups
el blessures, est recherché.
— A. G.
PETITS FAITS
— Malade, Jean Abtoë, dix-neuf ans, s'asphyxie
chez lui, 11, rue de Sambre-et-Meuse, à l'aide d'un
réchaud de charbon.
— Abandonné par son amie, Karl Bermann, vingt-
huit ans, employé de'commerce, met fin à ses jours
en ise tirant un COUD de revolver 'dans la tête.
Une mystérieuse
affaire
Un professeup fait le procès de sa
belle-mère.
Sous ce titre : (c Une mystérieuse affaire t_,
nous annoncions hier que deux individus
s'étaient présentés au commissariat de M. Paul
Guichard et l'avaient mis au courant de la
mission délicate dont ils avaient été chargés :
ils devaient tuer deux femmes et un personnage
mystérieux les avait soudoyés pour cet office
de sicaires.
1 Ils avaient, du reste, traité à forfait et chacun
devait recevoir 200 francs pour cette besogne,
ce qui est sans doute pour rien, mais, par le
temps qui court...
On rechercha le personnage et oh ne fut pas
peu surpris d'apprendre que c'est un professeur
surveillant du collège Stanislas, M. R..., âgé de
quarante-huit ans, demeurant rue de Paris, à
Clamart.
Quant à celles qu'il avait désignées au fer
vengeur, ce sont : sa belle-mère, demeurant rue
de Bitche, à Courbevoie, et une amie de celle-ci,
demeurant également à Courbevoie.
Quant aux chargés de (c mission », ils ont
établi de suite leur identité. Ce sont : Alfred
Cavelle, dix-sept ans, sans domicile, se disant
serrurier, et Louis Billard, vingt ans, se disant
plombier, également sans domicile fixe.
L'un et l'autre avaient rencontré, le 29 oc-
lobre, l-e professeur, au hasard d'une station
rue de !la Gaîté, et le marché farouche avait
été conclu dans un débit, moyennant les con-
ditions énoncées. Fort heureusement, Cavelle et
Billard reculèrent devant sa réalisation et pré-
férèrent prévenir M. Guichard, commissaire du
quartier Montparnasse.
Le premier soin de celui-ci fut de vérifier
leurs allégations, qui furent reconnues exactes,
et c'est en conséquence d'une première enquête,
qu'hier matin, M. R. était amené devant
M. Mouton, directeur de la police judiciaire, qui
l'interrogea longuement. Le professeur ne fit
aucune difficulté pour avouer qu'il avait eu, en
effet, l'intention de faire disparaître les deux
femmes et son excuse est que c'était le seul
moyen — radical — d'avoir enfin la paix dans
son ménage.
D'après lui, sa belle-mère, sous la maligne
influence de son amie, était l'ennemie de son
foyer et s'ingéniait à lui rendre toute vie impos-
sible.
Risquant leur vie, ils vont
au fond des mers chercher
les herbes qui guérissent
Ce fut au milieu d'un silence général quel
da'ns un récent congrès olt se trouvaient
réunies les sommités médicales de toutes -
les nations, s'exprimait ainsi un grand mé-
decin japonais, le docteur Okâmutsi, c-élè-
bre par ses travaux sur les affections des
voies respiratoires et sur ;la tuberculose :
— Messieurs, je vous apporte un remède [
simple, à là portée des plus humbles, qui '*
Eermettra de guérir les toux, rhumes,
bronchites, grippes, asthmes, en un mot,
toutes les affections de la poitrine, de la
gorge et des poumons, affections qui, mal
soignées, peuvent être la porte ouverte à
la tuberculose.
» Vous savez que l'air marin, par l'iode
qu'il contient, serait le grand guérisseur
de toutes les maladies respiratoires, si, par
sa vivacité et son humidité, il ne risquait
de détruire. le bien qu'il fait. De plus, tout
le monde ne peut pas vivre éternellement
à -la mer, Il y a bien l'iode ; mais 'l'iode ,
seul n'est pas toujours assimilable.
» Il fallait donc revenir aux vieilles
façons de nos pères : les herbes marines,
rendues, il est vrai, plus efficaces par les
nouveaux procédés scientifiques modernes.
Et encore toutes les herbes marines ne
sont pas bonnes. Il faut celles que les pê-
cheurs de perles des côtes indiennes de
Malabar, ceux de Ceylam, du Japon, vont
chercher dans les profondeurs des mers en
plongeant à plus de quinze mètres. Héros .
inconnus et modestes qui, restant près de
trois minutes sous :l'eau, risquent sans
cesse Jeur vie pour arracher au sol de -la
mer les herbes qui guériront les humains.
» Ce sont toutes ces herbes rares qui
composent 'l'extrait de benthane, -admirable
remède qui provoque immédiatement une •
désinfection totale des voies respiratoires.
Pour avoir sans cesse ce remède à la portée
de la main, i.l suffit d'aller chez un phar-
macien, de prendre 90 grammes d'extrait
de benthane, dé bien 'les mélanger soi-
même, à la maison, avec 60 grammes de
sucre candi jaune que l'on aura fait dis-
soudre dans quatre cuillerées à soupe d'eau
bouillante. On aura ainsi tout préparé un
grand flacon, dont le contenu pris par cuil-
lerées permettra, aussi bien aux grandes
personnes qu'aux vieillards et aux enfants,
de guérir et d'arrêter les toux, grippes,
rhumes, bronchites, asthmes, etc., et qui
permettra de lutter contre le froid et les
microbes. »
Inuti'le de dire que cette déclaration
causa dans l'assemblée une grosse émotion
et oue le savant docteur japonais fut vigou- .
r-eusement applaudi.
— Dr L...
BLOC=NOTES
Les voyageurs de coTnme--rc-i-b. — L'œuvre natio:": ;
riale de la Maison de Retraite des Voyageurs et '
Représentants du Commerce et de l'Industrie a .
donné vendredi soir, au Palais de la. Mutualité, une ,
grande fête sous la présidence de flO Ctewles De- I
loncle, député de la Seine, président dir gsroope par- :
Jementaire des voyageurs. Cette f&te, où la mode
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avait réuni plus de douze cents personnes.
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