Titre : L'Information universitaire : journal hebdomadaire
Éditeur : L'Information universitaire (Paris)
Date d'édition : 1938-05-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32791928t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 mai 1938 07 mai 1938
Description : 1938/05/07 (N852). 1938/05/07 (N852).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45857539
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOA-919
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/02/2018
I
XVII ANNEE. — N" 852. 5 I Fr * : ( LE PREMIER JOURNAL UNIVERSITAIRE D * INFORMATION )
■tâ ' '
Fr.
SAMEDI 7 MAI 1938.
« DOCTUS SEMPER IN SE DIV1TIAS HABET »
Hebdomadaire
«■aaaBaaaaaaaaiaBaaaacaaBaaaaaaBaaaajaBaaaaaaaaaaaaaaa»aa;i
■ Tout ce qui concerne la direction et la ;
5 rédaction doit être adressé :
E 8 bis, rue de l’Arrivée, PARIS (XV*) ■
jj Téléphone : Littré 72-02
S Adr. télégraph. : Informuniv Paris.
aiiiiiiiiaiiiiiiiiiaaaiaiiiiaaBiaaiiiiaaiiaiiiaaaiaaaaaaik
.aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa«aaaaaaaaaa
! Informations officielles: Cabinet; Elections C.S.; CES Strasbourg;»
S Second. (Concours 38; Prévisions 38-39; Apt. S., S.-O.) ; Prirn. (C.A. :
; Ec.; Math, ou B.S.; Cercles popu.). ^— Mouvements. — Promotions du S
ï 1-1-38 : Lyc. G (S.-et-O.); Second. F. —Aptitude (Admin. S.).
CONSEIL SUPERIEUR DE L’I. P. : Analytique (Suite).
OUR MONTHLY PAGE IN ENGLISH (Vacation Courses).
■«aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaBaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaak*
aaaaaaaaaaaaaaa
5 ABONNEMENTS (du 1 er de ch. mois). |
■ France : 1 an, 40 fr.; 6 mois, 22 fr. I
Etranger : 1 an, 48 ou 54 fr.
: Changement d’adresse : 1 fr. 50.
5 Chèques Postaux ; Paris 359-05. I
^aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaacaj
L’ ACTUALITE
PROGRAMMES ET PROFESSEURS
Vous connaissez la boutade de Clémen-
ceau. Connue on lui disait, un jour, que
le ministre de l’Instruction publique était
fort occupé à la mise au point de nou
veaux programmes d’enseignement secon
daire, il s’écria, en fronçant son sourcil
broussailleux ; « Il n’a donc pas mieux
à faire ce ministre ? Au lycée, de mon
temps, on travaillait ou on chahutait.
Quant aux programmes, on ne savait mê
me pas s'il y en avait. On ne s’en occu
pait pas. On s’occupait du professeur : il
était bon ou mauvais; il faisait travailler
ou il se laissait chahuter ».
Qu’il y ait de l’exagération dans cette
boutade, c’est évident, car aux meilleurs
ouvriers il faut tout de même une matière
à façonner et d’utilisables instruments de
travail à manier. Qu’il y ait une grande
part de vérité, c’est plus évident-encore,
car ce^qui importe le plus, dans l’ensei
gnement secondaire, c’est moins ce qu’on
y enseigne que la façon dont ce qu’on y
enseigne y est enseigné.
En lui-même, le programme ne doit donc
être qu’un ensemble d’indications jalon
nant les étapes de la route à parcourir,
puisque le but de renseignement secon
daire n’est pas d’entasser des connaissan
ces et de faire apprendre au futur bache
lier beaucoup de choses, mais de dévelop
per en lui le jugement, la réflexion, le
goût et de le rendre capable de tout com
prendre et de tout apprendre. Lorsque je
vois des personnages éminemment respec
tables soumettre à la pesée la masse de
connaissances littéraires qu’il faut asso
cier à la masse de connaissances scientifi
ques, la quantité de grec qu’il faut ma
rier à l’algèbre et de latin à la chimie,
lorsque j’entends des pédagogues parler
de continu et de discontinu, d’échantilon-
nage et de travail en série, je hausse les
épaules et j’incline ma méditation vers
d’autres objets.
Je suis de ceux qui pensent que tous
ces projets de dosage des matières et de
mariage des disciplines, de travail péda
gogique à la pièce et de travail scolaire
à la chaîne témoignent d’une grande ingé
niosité et d’un grand désir de bien faire.
Mais je crois que l’armature de notre en
seignement secondaire ne repose pas sur
eux. Elle repose sur la valeur des pro
fesseurs, je veux dire sur le courage qu’ils
ont à débarrasser leur enseignement des
empilements fous, des absurdes éruditions,
des exercices stériles, sur leur habileté à
faire passer au premier plan les exerci
ces vraiment humanisants de la discipline
dont ils ont la charge et à donner à leurs
élèves les notions indispensables et les mé
thodes nécessaires pour exécuter ces exer
cices dont leur formation intellectuelle et
morale dépend.
Les grands éducateurs attribuent aux
programmes moins d’importance qu’à la
manière dont ils sont appliqués. Le secret
de leurs succès, de l’estime dont ils jouis
sent, de la confiance qu’on leur accorde
est là. Ce n’est pas urt gros catalogue d’é
chantillons littéraires, scientifiques, histo
riques que l’élève emporte, comme viati
que, en sortant de chez eux. C’est l’apti
tude à réfléchir sur n’importe quel auteur,
sur n’importe quelle variation de n’impor
te quel trinôme, sur n’importe quel fait de
n’importe quelle époque. Et avec l’apti
tude à réfléchir, l’aptitude à juger. Tliéé-
tète, cet adolescent à la fois si brave et
si sage, qui devrait servir de modèle aux
lycéens de tous les temps, était géomètre
et poète. Il était poète et géomètre, non
point parce que, dans les jardins d’Aka-
démos, le grand professeur apprenait au
jeune homme les lois de la métrique et
les principes de l’arpentage, mais parce
qu’il dirigeait amoureusement l’etTusion
silencieuse de ses pensées.
Vous portez toute votre attention sur les
programmes. Autour d’eux vous instituez
des enquêtes et des débats qui se termi
nent par des motions et des votes. Puis le
Journal officiel publie de longues pages
avec des têtes de chapitres en lettres ita
liques. Ce jeu se renouvelle chaque dix ans
depuis que l’enseignement secondaire exis
te. Si l’enseignement secondaire n’en meurt
pas c’est, vous le savez, parce que le pro
fesseur, dans sa classe, aujourd’hui com
me hier, se contente de choisir avec saga
cité et de faire exécuter avec méthode un
petit nombre d’exercices, seuls capables
Cinquantenaire du Lycée Sévigné
à Charleville
Le dimanche 15 mai sera célébré solennel
lement à Charleville le cinquantenaire de la
fondation du Lycée Sévigné, sous la prési
dence de M. le Ministre de l’Education natio
nale. Au cours d’un grand banquet réunissant
les plus hautes personnalités, de nombreux
discours seront prononcés. Le Comité des loi
sirs de l'établissement organise le soir une
brillante fête au Théâtre municipal de Char
leville.
La Légion d’honneur
à l’E. Nie des P. T. T.
Par décret (P.T.T.) du 9 avril 1938, la croix
de la Légion d’honneur a été décernée à l’E
cole nationale supérieure des P. T. T.. Le cin
quantenaire de cette école sera célébré à la
Sorbonne, le 17 mai au cours d’une cérémo
nie que M. Albert Lebrun honorera de sa pré-
Semaine sociale de l’étudiant
Du 9 au 15 mai prochain aura lieu, à Paris,
la Semaine sociale de l’Etudiant, placée sous
le haut patronage de M. le Président de la Ré
publique, de M. le Ministre de l’Education na
tionale, de M. le Ministre de la Santé publi
que, de M. le Recteur de l’Université de Paris
et organisée par l’Union nationale des Etu
diants de France.
Le but de la Semaine sociale, qui fait suite
aux brillantes manifestations qui se sont dé
roulées dans toutes les villes d’Université du
rant le mois de mars est de faire connaître
les grandes œuvres sociales créées en faveur
des étudiants, et plus spécialement le Sana
torium des étudiants de Saint-Hilaire du Tou-
vet, et de leur venir en aide.
Au programme de la Semaine, diverses ma
nifestations sont inscrites, dont : une soirée
artistique au grand amphithéâtre de la Sor
bonne, avec des films de Jean Painlevé et les
Théophiliens ; — mercredi 11 et jeudi 12 mai.
Vente de Charité dans les Salons de la Sor
bonne ; — samedi 14 mai, au stade Pierre de
Coubertin, démonstrations sportives et épreu
ves d’athlétisme; -— samedi 14 mai, grand ga
la à la Cité Universitaire; — dimanche 15 mai,
vente d’insignes sur la voie publique.
Un orage en Sorbonne
EXAMENS - CONCOURS - EMPLOIS - AXIS
EXAMENS ET CONCOURS 1938
C.A. A L’ENSEIGNEMENT DU CHANT
ET DE LA MUSIQUE (Degré élémentaire)
Admission définitive
Aspirants. — MM. 1. Galissaire; 2. Cléris;
3. Lenoir; 4. Goze; 5. Fondo; 6. Baron.
Aspirantes. — Mlles 1. Dessibourg; 2. Jaus-
san; 3. Gaveriau et Souciet; 5. Pokrowsky; 6.
Imbcrtin; 7. Hamelin; 8. Durand et Liauve;
10. Rouger; 11. Duteillet; 12. Renée Dalmas
et Lugat; 14. Cridlig; 15. Millet; 16. Prieur;
17. Duménil; 18. Bertault, Riber et Carbonel;
21. Pierre Charles et Richard; 23. Garetti et
Merlault; 25. Bardy; 26. Franceschi; 27. Ray
naud, Hau7.v5", Dubois et Lebret ; 31. Nadel;
32. Ausseii et Marguin (28-4-38).
CONCOURS ADMINISTRATIFS
Agrégés des Ecoles Nies Vétérinaires
Trois concours pour la nomination d’agré
gés des Ecoles nationales vétérinaires s’ouvri
ront : 1° à l’Ecole de Toulouse pour le 4 e en
seignement (hygiène) le 8-5-39; 2° à l’Ecole
d’Alfort le 6-11-39 pour le 9 e enseignement
(pathologie du bétail) et le 13-11-39 pour le 11 e
enseignement (zootechnie).
Attachés Commerciaux
Les postes d’attachés commerciaux au Bré
sil et en Australie sont vacants et mis au con
cours entre les agents commerciaux et les se
crétaires généraux des attachés et agents com
merciaux. Candidatures jusqu’au 31-5-38 au
ministère du Commerce (Expansion commer
ciale).
Attaché d’Ambassade et Consul Suppléant
Les épreuves du concours pour 6 places d’at
taché d’ambassade et 1 place de consul sup
pléant auront lieu à partir du 21-5.
Sous-Inspecteur de l’A.P.
Un arrêté du 19-4-38 (J. O. du 4-5-38) fixe
les conditions, les épreuves et les coefficients
du concours de sous-inspecteurs et sous-ins
pectrices de l’Assistance publique.
Géomètre expert
Une session de l’examen préliminaire pour
l’obtention du diplôme de géomètre expert
s’ouvrira le 24-10-38. Inscriptions jusqu’au 25-
8-38 au ministère de l’Education nationale
(Direction générale de l’Enseignement Techni
que). — Une session de l’examen final s’ou
vrira le 7-11-38. Demandes jusqu’au 8 septem
bre 1938.
Rédacteur au Ministère de l’Intérieur
Un arrêté du 29-4-38 (J. O. 3-5-38) fixe les
conditions du concours pour l’emploi de rédac
teur au ministère de l’intérieur. Un concours
est ouvei-t pour 5 places. Inscriptions closes
le 3-6-38. La date du concours sera notifiée au
moins 10 jours avant.
Elève à l’Ecole des dessinateurs géographes
du Service géographique de l’Armée
Le concours d’admission à l’Ecole des des
sinateurs géographes du Service géographique
de l’Armée, aura lieu à Paris le 9-6-38 (de 16
à 19 ans). Inscriptions avant le 31-5-38 au Co
lonel, directeur du service géographique de
l’armée, 136 bis, rue de Grenelle. Programme
sur demande.
Vétérinaires Inspecteurs à la Frontière
LTn concours sur titres sera ouvert au mi
nistère de l’Agriculture le 20-6-38 pour la dé
signation de deux vétérinaires inspecteurs à
la frontière. Conditions : Français, docteur vé
térinaire, scolarité terminée depuis 2 ans, de
25 à 38 ans (sauf bonifications). Demandes
avant le 5-6-38 au ministère de l’Agriculture
(service vétérinaire), 13, rue Périer.
POSTES VACANTS
+ La chaire d’hygiène de la Faculté mixte
DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE D’AlGER (dem.
tit. : M. Weber) est déclarée vacante. Délai
20 jours du 3-5-38.
+ Les jeunes gens et jeunes filles titulaires
du baccalauréat ou du brevet supérieur, dé
sireux d’obtenir dans un très bref délai, un
poste d’instituteur ou d’institutrice dans l’En
seignement primaire, sont informés que plu
sieurs départements, et notamment, dans la
région parisienne, le département de Seine-
et-Oise, sont actuellement dépourvus de per
sonnel auxiliaire. Les demandes doivent être
adressées à M. l’Inspecteur d’Académie du Dé
partement. Renseignements au B.U.S. ou au
B.U.I.C., 104, bd St-Germain (6 e ).
EN VOUS ABONNANT: I AN, 40 FR
ou 94 fr. avec l’ANNUAIRE 1937-38
VOUS RECEVREZ CHEZ VOUS
TOUTES LES NOUVELLES
Informations officielles
Informations parlementaires
Leaders — Reportages — Biographies
Programmes — Dates d’inscriptions
Thèses — Cours — Conférences
Concours administratifs
L’Actualité
8 bis, r. de l’Arrivée, Paris-16 e . Ch. p.: 359-05
de mettre en branle toutes les forces de
l’intelligence et de préparer l’enfant à bien
remplir son rôle d’homme. Le malheur
n’est à craindre que pour le jour où le
programme sera le maître et le profi
seur l’esclave. Akauemp^A-
t/ATOIAIUAIItE GENERAL O K L’ÜAÏVERSITE
BOURSES D’ETUDES 1938-1939
EN POLOGNE, EN YOUGOSLAVIE
OU EN TCHECOSLOVAQUIE
Comme les années précédentes, le Gouver
nement polonais, le Gouvernement tchécoslo
vaque et le Gouvernement yougoslave mettent
à la disposition des étudiants français des
bourses destinées à leur permettre de faire
un séjour d’un an dans l’un de ces pays.
Ces bourses sont attribuées de préférence à
des jeunes gens qui, a 3 r ant terminé leurs étu
des, désirent poursuivre en Pologne, en Tché
coslovaquie ou en Yougoslavie des études spé
ciales portant sur la langue, la littérature,
l’histoire et l’art du pays intéressé, et sur
les questions économiques, financières, com
merciales, politiques et sociales qui s’y posent.
Pour la Tchécoslovaquie ces indications ne
sont pas limitatives et toutes les candidatu
res sont autorisées. Il est seulement nécessaire
que les boursiers aient au moment de leur
départ une certaine connaissance de la langue
tchèque. La preuve de cette connaissance peut
être faite soit par une attestation de l’un des
professeurs de langue tchèque de l’enseigne
ment public (Ecole Nie des Langues orienta
les, Universités de Paris, Dijon, Lyon, Stras
bourg, Collège de France), soit par un exa
men subi à l’Institut d’Etudes slaves.
Pour la Pologne et la Yougoslavie, les can
didats doivent avoir une certaine connaissan
ce de la langue polonaise ou de la langue
serbo-croate.
Les demandes doivent être accompagnées de
références et de pièces justificatives (photo
graphie d’identité), ainsi que du programme
de travail envisagé par le candidat : elles
doivent être parvenues le 20 mai à l’Institut
d’Etudes slaves, 9, rue Michelet, Paris-VI 0 ,
qui est chargé du choix des boursiers. Les
candidats à ces bourses résidant à Paris, sont
invités à se présenter à l’Institut d’Etudes
slaves.
Les bénéficiaires de ces bourses devront
adresser à l’Institut d’Etudes slaves, à la fin
leur séjour, un rapport détaillé de leur
UÙTAen Pologne, en Tchécoslovaquie ou en
Yo'tôè^jàxie.
(Suite)
Donc, le samedi 21 avril 1877, en toute
quiétude, M. Saint-René Taillandier, de
l’Académie Française (il avait été élu le
16 janvier 1873 au fauteuil du P. Gratrv);
remontait dans sa chaire de l’ampliitheâ-
tre Gerson.
jEn toute quiétude, « devant un auditoire
honnête, studieux, libéral, sympathique à
toutes les doctrines qui font' la dignité de
l’homme », il allait s’attaquer — c’est le
mot — à une^ période nouvelle. « Période
horrible, infâme, règne du crime, règne
des assassins décapitant la France — à ce
qu’on appelle la Terreur ». Sa première
impression, avouée devant son public,
avait été de n’en point parler. « J’arrê
terai », avait-il décidé, je fermerai à la
page sanglante une œuvre consacrée aux
choses de l’esprit. Ecrire l’histoire litté
raire de la Terreur, cette pensée seule me
révolte. » Et pourtant « la Terreur appar
tient à l’histoire des idées et des lettres;
elle a été glorifiée; on y a vu tout un
système, on a bâti là-dessus tout un écha
faudage de sophismes qui ont pu tromper,
hélas ! bien des intelligences ». « L’his
toire des lettres est l’histoire des idées ».
Le professeur n’avait donc plus le droit
de se taire. « Plus cette idée était dan
gereuse et odieuse, plus il se sentait obligé
de la faire comparaître à ce tribunal ».
Donc il parla, et sans mâcher les mots.
Voici Danton, voici Robespierre, person
nages sinistres et monstrueux, qui, s’ils ne
se ressemblent pas, l’un fougueux, l’autre
tortueux, peuvent être unis dans la même
réprobation. « Bornons-nous à l’histoire
des idées...; si différemment odieux, ces
deux noms représentant une même chose :
la Terreur ! »
Nous ne suivrons pas l’accusateur pu
blic tout au long de son ardent réquisi
toire; en voici la conclusion :
« Les hommes de la Révolution qui ont
emprunté au passé ces armes abominables
(celles de l’ancien régime, bûchers, gibets,
dragonnades, servitudes) sont les plus
odieux de tous les tyrans, car ce sont des
traîtres, ce sont des repégats, les renégats
de 89 ».
Des salves de bravos saluèrent cette pé
roraison; mais il y avait eu des mouve
ments dans la salle; du moins le profes
seur avait-il cru « deviner, à l’énergie des
applaudissements, qu’un petit nombre des
personnes présentes, trois ou quatre à pei
ne, avient dû faire entendre des murmu
res. Le bruit n’en était pas venu jusqu’à
lui ». « Cette protestation imperceptible
si vite et si bien réprimée », lui était ap
parue « .comme un de ces incidents aux
quels les professeurs doivent être prépa
rés à tout instant de leurs leçons, l’ensei
gnement supérieur étant constitué comme
il l’est, logé, installé, protégé comme il
l’est, et les salles réservées à l’étude de
meurant ouvertes à ce qui est le contraire
de l’étude... ».
A la vérité, s’il faut en croire le jour
nal Le Soleil, quelques sifflets s’étaient
fait entendre; c’était plus que les mumures
non même entendus, mais devinés par le
professeur, et dont il n’avait gardé nul
souci.
Le vendredi 27 avril, le ministre de
l’Instruction publique, M. Waddington, fai
sait appeler le professeur. Le matin même,
au Conseil des ministres, — présidé par
Jules Simon, ministre de l’Intérieur — il
avait appris par un rapport du préfet de
Police qu’une manifestation hostile devait
avoir lieu le lendemain au cours d’éloquen
ce française. Le maître rendit compte de
la petite protestation du samedi-qprécédent.
« Evidemment, les trois ou quatre dissi
dents, si vigoureusement rappelés à l’or
dre, allaient prendre leur revanche ».
« Nous professons dans la rue, pour
ainsi dire », ajoutait-il, « nous ne som
mes pas défendus, à moins de mesures spé
ciales, contre les entreprises du dehors; la
liberté de l’enseignement, à la Sorbonne
comme au Collège de France, est toujours
à la merci d’une poignée de mauvais ci
toyens... Et cette fois... ce sera une légion.
Les ennemis s’empareront de la salle dès
que les portes seront ouvertes; ils s’arran
geront du moins pour être en majorité com
pacte, afin d’étouffer à leur tour lès sym
pathies qui m’avaient protégé l’autre
jour ».
[Lire la suite en 7° page, 2 e col.]
rôialaaaiiiijjiiiiatfjiiaiiiH
PARjlI : RO fr. franco (Abonnés : 54 fr. net)
\\ •
XVII ANNEE. — N" 852. 5 I Fr * : ( LE PREMIER JOURNAL UNIVERSITAIRE D * INFORMATION )
■tâ ' '
Fr.
SAMEDI 7 MAI 1938.
« DOCTUS SEMPER IN SE DIV1TIAS HABET »
Hebdomadaire
«■aaaBaaaaaaaaiaBaaaacaaBaaaaaaBaaaajaBaaaaaaaaaaaaaaa»aa;i
■ Tout ce qui concerne la direction et la ;
5 rédaction doit être adressé :
E 8 bis, rue de l’Arrivée, PARIS (XV*) ■
jj Téléphone : Littré 72-02
S Adr. télégraph. : Informuniv Paris.
aiiiiiiiiaiiiiiiiiiaaaiaiiiiaaBiaaiiiiaaiiaiiiaaaiaaaaaaik
.aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa«aaaaaaaaaa
! Informations officielles: Cabinet; Elections C.S.; CES Strasbourg;»
S Second. (Concours 38; Prévisions 38-39; Apt. S., S.-O.) ; Prirn. (C.A. :
; Ec.; Math, ou B.S.; Cercles popu.). ^— Mouvements. — Promotions du S
ï 1-1-38 : Lyc. G (S.-et-O.); Second. F. —Aptitude (Admin. S.).
CONSEIL SUPERIEUR DE L’I. P. : Analytique (Suite).
OUR MONTHLY PAGE IN ENGLISH (Vacation Courses).
■«aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaBaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaak*
aaaaaaaaaaaaaaa
5 ABONNEMENTS (du 1 er de ch. mois). |
■ France : 1 an, 40 fr.; 6 mois, 22 fr. I
Etranger : 1 an, 48 ou 54 fr.
: Changement d’adresse : 1 fr. 50.
5 Chèques Postaux ; Paris 359-05. I
^aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaacaj
L’ ACTUALITE
PROGRAMMES ET PROFESSEURS
Vous connaissez la boutade de Clémen-
ceau. Connue on lui disait, un jour, que
le ministre de l’Instruction publique était
fort occupé à la mise au point de nou
veaux programmes d’enseignement secon
daire, il s’écria, en fronçant son sourcil
broussailleux ; « Il n’a donc pas mieux
à faire ce ministre ? Au lycée, de mon
temps, on travaillait ou on chahutait.
Quant aux programmes, on ne savait mê
me pas s'il y en avait. On ne s’en occu
pait pas. On s’occupait du professeur : il
était bon ou mauvais; il faisait travailler
ou il se laissait chahuter ».
Qu’il y ait de l’exagération dans cette
boutade, c’est évident, car aux meilleurs
ouvriers il faut tout de même une matière
à façonner et d’utilisables instruments de
travail à manier. Qu’il y ait une grande
part de vérité, c’est plus évident-encore,
car ce^qui importe le plus, dans l’ensei
gnement secondaire, c’est moins ce qu’on
y enseigne que la façon dont ce qu’on y
enseigne y est enseigné.
En lui-même, le programme ne doit donc
être qu’un ensemble d’indications jalon
nant les étapes de la route à parcourir,
puisque le but de renseignement secon
daire n’est pas d’entasser des connaissan
ces et de faire apprendre au futur bache
lier beaucoup de choses, mais de dévelop
per en lui le jugement, la réflexion, le
goût et de le rendre capable de tout com
prendre et de tout apprendre. Lorsque je
vois des personnages éminemment respec
tables soumettre à la pesée la masse de
connaissances littéraires qu’il faut asso
cier à la masse de connaissances scientifi
ques, la quantité de grec qu’il faut ma
rier à l’algèbre et de latin à la chimie,
lorsque j’entends des pédagogues parler
de continu et de discontinu, d’échantilon-
nage et de travail en série, je hausse les
épaules et j’incline ma méditation vers
d’autres objets.
Je suis de ceux qui pensent que tous
ces projets de dosage des matières et de
mariage des disciplines, de travail péda
gogique à la pièce et de travail scolaire
à la chaîne témoignent d’une grande ingé
niosité et d’un grand désir de bien faire.
Mais je crois que l’armature de notre en
seignement secondaire ne repose pas sur
eux. Elle repose sur la valeur des pro
fesseurs, je veux dire sur le courage qu’ils
ont à débarrasser leur enseignement des
empilements fous, des absurdes éruditions,
des exercices stériles, sur leur habileté à
faire passer au premier plan les exerci
ces vraiment humanisants de la discipline
dont ils ont la charge et à donner à leurs
élèves les notions indispensables et les mé
thodes nécessaires pour exécuter ces exer
cices dont leur formation intellectuelle et
morale dépend.
Les grands éducateurs attribuent aux
programmes moins d’importance qu’à la
manière dont ils sont appliqués. Le secret
de leurs succès, de l’estime dont ils jouis
sent, de la confiance qu’on leur accorde
est là. Ce n’est pas urt gros catalogue d’é
chantillons littéraires, scientifiques, histo
riques que l’élève emporte, comme viati
que, en sortant de chez eux. C’est l’apti
tude à réfléchir sur n’importe quel auteur,
sur n’importe quelle variation de n’impor
te quel trinôme, sur n’importe quel fait de
n’importe quelle époque. Et avec l’apti
tude à réfléchir, l’aptitude à juger. Tliéé-
tète, cet adolescent à la fois si brave et
si sage, qui devrait servir de modèle aux
lycéens de tous les temps, était géomètre
et poète. Il était poète et géomètre, non
point parce que, dans les jardins d’Aka-
démos, le grand professeur apprenait au
jeune homme les lois de la métrique et
les principes de l’arpentage, mais parce
qu’il dirigeait amoureusement l’etTusion
silencieuse de ses pensées.
Vous portez toute votre attention sur les
programmes. Autour d’eux vous instituez
des enquêtes et des débats qui se termi
nent par des motions et des votes. Puis le
Journal officiel publie de longues pages
avec des têtes de chapitres en lettres ita
liques. Ce jeu se renouvelle chaque dix ans
depuis que l’enseignement secondaire exis
te. Si l’enseignement secondaire n’en meurt
pas c’est, vous le savez, parce que le pro
fesseur, dans sa classe, aujourd’hui com
me hier, se contente de choisir avec saga
cité et de faire exécuter avec méthode un
petit nombre d’exercices, seuls capables
Cinquantenaire du Lycée Sévigné
à Charleville
Le dimanche 15 mai sera célébré solennel
lement à Charleville le cinquantenaire de la
fondation du Lycée Sévigné, sous la prési
dence de M. le Ministre de l’Education natio
nale. Au cours d’un grand banquet réunissant
les plus hautes personnalités, de nombreux
discours seront prononcés. Le Comité des loi
sirs de l'établissement organise le soir une
brillante fête au Théâtre municipal de Char
leville.
La Légion d’honneur
à l’E. Nie des P. T. T.
Par décret (P.T.T.) du 9 avril 1938, la croix
de la Légion d’honneur a été décernée à l’E
cole nationale supérieure des P. T. T.. Le cin
quantenaire de cette école sera célébré à la
Sorbonne, le 17 mai au cours d’une cérémo
nie que M. Albert Lebrun honorera de sa pré-
Semaine sociale de l’étudiant
Du 9 au 15 mai prochain aura lieu, à Paris,
la Semaine sociale de l’Etudiant, placée sous
le haut patronage de M. le Président de la Ré
publique, de M. le Ministre de l’Education na
tionale, de M. le Ministre de la Santé publi
que, de M. le Recteur de l’Université de Paris
et organisée par l’Union nationale des Etu
diants de France.
Le but de la Semaine sociale, qui fait suite
aux brillantes manifestations qui se sont dé
roulées dans toutes les villes d’Université du
rant le mois de mars est de faire connaître
les grandes œuvres sociales créées en faveur
des étudiants, et plus spécialement le Sana
torium des étudiants de Saint-Hilaire du Tou-
vet, et de leur venir en aide.
Au programme de la Semaine, diverses ma
nifestations sont inscrites, dont : une soirée
artistique au grand amphithéâtre de la Sor
bonne, avec des films de Jean Painlevé et les
Théophiliens ; — mercredi 11 et jeudi 12 mai.
Vente de Charité dans les Salons de la Sor
bonne ; — samedi 14 mai, au stade Pierre de
Coubertin, démonstrations sportives et épreu
ves d’athlétisme; -— samedi 14 mai, grand ga
la à la Cité Universitaire; — dimanche 15 mai,
vente d’insignes sur la voie publique.
Un orage en Sorbonne
EXAMENS - CONCOURS - EMPLOIS - AXIS
EXAMENS ET CONCOURS 1938
C.A. A L’ENSEIGNEMENT DU CHANT
ET DE LA MUSIQUE (Degré élémentaire)
Admission définitive
Aspirants. — MM. 1. Galissaire; 2. Cléris;
3. Lenoir; 4. Goze; 5. Fondo; 6. Baron.
Aspirantes. — Mlles 1. Dessibourg; 2. Jaus-
san; 3. Gaveriau et Souciet; 5. Pokrowsky; 6.
Imbcrtin; 7. Hamelin; 8. Durand et Liauve;
10. Rouger; 11. Duteillet; 12. Renée Dalmas
et Lugat; 14. Cridlig; 15. Millet; 16. Prieur;
17. Duménil; 18. Bertault, Riber et Carbonel;
21. Pierre Charles et Richard; 23. Garetti et
Merlault; 25. Bardy; 26. Franceschi; 27. Ray
naud, Hau7.v5", Dubois et Lebret ; 31. Nadel;
32. Ausseii et Marguin (28-4-38).
CONCOURS ADMINISTRATIFS
Agrégés des Ecoles Nies Vétérinaires
Trois concours pour la nomination d’agré
gés des Ecoles nationales vétérinaires s’ouvri
ront : 1° à l’Ecole de Toulouse pour le 4 e en
seignement (hygiène) le 8-5-39; 2° à l’Ecole
d’Alfort le 6-11-39 pour le 9 e enseignement
(pathologie du bétail) et le 13-11-39 pour le 11 e
enseignement (zootechnie).
Attachés Commerciaux
Les postes d’attachés commerciaux au Bré
sil et en Australie sont vacants et mis au con
cours entre les agents commerciaux et les se
crétaires généraux des attachés et agents com
merciaux. Candidatures jusqu’au 31-5-38 au
ministère du Commerce (Expansion commer
ciale).
Attaché d’Ambassade et Consul Suppléant
Les épreuves du concours pour 6 places d’at
taché d’ambassade et 1 place de consul sup
pléant auront lieu à partir du 21-5.
Sous-Inspecteur de l’A.P.
Un arrêté du 19-4-38 (J. O. du 4-5-38) fixe
les conditions, les épreuves et les coefficients
du concours de sous-inspecteurs et sous-ins
pectrices de l’Assistance publique.
Géomètre expert
Une session de l’examen préliminaire pour
l’obtention du diplôme de géomètre expert
s’ouvrira le 24-10-38. Inscriptions jusqu’au 25-
8-38 au ministère de l’Education nationale
(Direction générale de l’Enseignement Techni
que). — Une session de l’examen final s’ou
vrira le 7-11-38. Demandes jusqu’au 8 septem
bre 1938.
Rédacteur au Ministère de l’Intérieur
Un arrêté du 29-4-38 (J. O. 3-5-38) fixe les
conditions du concours pour l’emploi de rédac
teur au ministère de l’intérieur. Un concours
est ouvei-t pour 5 places. Inscriptions closes
le 3-6-38. La date du concours sera notifiée au
moins 10 jours avant.
Elève à l’Ecole des dessinateurs géographes
du Service géographique de l’Armée
Le concours d’admission à l’Ecole des des
sinateurs géographes du Service géographique
de l’Armée, aura lieu à Paris le 9-6-38 (de 16
à 19 ans). Inscriptions avant le 31-5-38 au Co
lonel, directeur du service géographique de
l’armée, 136 bis, rue de Grenelle. Programme
sur demande.
Vétérinaires Inspecteurs à la Frontière
LTn concours sur titres sera ouvert au mi
nistère de l’Agriculture le 20-6-38 pour la dé
signation de deux vétérinaires inspecteurs à
la frontière. Conditions : Français, docteur vé
térinaire, scolarité terminée depuis 2 ans, de
25 à 38 ans (sauf bonifications). Demandes
avant le 5-6-38 au ministère de l’Agriculture
(service vétérinaire), 13, rue Périer.
POSTES VACANTS
+ La chaire d’hygiène de la Faculté mixte
DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE D’AlGER (dem.
tit. : M. Weber) est déclarée vacante. Délai
20 jours du 3-5-38.
+ Les jeunes gens et jeunes filles titulaires
du baccalauréat ou du brevet supérieur, dé
sireux d’obtenir dans un très bref délai, un
poste d’instituteur ou d’institutrice dans l’En
seignement primaire, sont informés que plu
sieurs départements, et notamment, dans la
région parisienne, le département de Seine-
et-Oise, sont actuellement dépourvus de per
sonnel auxiliaire. Les demandes doivent être
adressées à M. l’Inspecteur d’Académie du Dé
partement. Renseignements au B.U.S. ou au
B.U.I.C., 104, bd St-Germain (6 e ).
EN VOUS ABONNANT: I AN, 40 FR
ou 94 fr. avec l’ANNUAIRE 1937-38
VOUS RECEVREZ CHEZ VOUS
TOUTES LES NOUVELLES
Informations officielles
Informations parlementaires
Leaders — Reportages — Biographies
Programmes — Dates d’inscriptions
Thèses — Cours — Conférences
Concours administratifs
L’Actualité
8 bis, r. de l’Arrivée, Paris-16 e . Ch. p.: 359-05
de mettre en branle toutes les forces de
l’intelligence et de préparer l’enfant à bien
remplir son rôle d’homme. Le malheur
n’est à craindre que pour le jour où le
programme sera le maître et le profi
seur l’esclave. Akauemp^A-
t/ATOIAIUAIItE GENERAL O K L’ÜAÏVERSITE
BOURSES D’ETUDES 1938-1939
EN POLOGNE, EN YOUGOSLAVIE
OU EN TCHECOSLOVAQUIE
Comme les années précédentes, le Gouver
nement polonais, le Gouvernement tchécoslo
vaque et le Gouvernement yougoslave mettent
à la disposition des étudiants français des
bourses destinées à leur permettre de faire
un séjour d’un an dans l’un de ces pays.
Ces bourses sont attribuées de préférence à
des jeunes gens qui, a 3 r ant terminé leurs étu
des, désirent poursuivre en Pologne, en Tché
coslovaquie ou en Yougoslavie des études spé
ciales portant sur la langue, la littérature,
l’histoire et l’art du pays intéressé, et sur
les questions économiques, financières, com
merciales, politiques et sociales qui s’y posent.
Pour la Tchécoslovaquie ces indications ne
sont pas limitatives et toutes les candidatu
res sont autorisées. Il est seulement nécessaire
que les boursiers aient au moment de leur
départ une certaine connaissance de la langue
tchèque. La preuve de cette connaissance peut
être faite soit par une attestation de l’un des
professeurs de langue tchèque de l’enseigne
ment public (Ecole Nie des Langues orienta
les, Universités de Paris, Dijon, Lyon, Stras
bourg, Collège de France), soit par un exa
men subi à l’Institut d’Etudes slaves.
Pour la Pologne et la Yougoslavie, les can
didats doivent avoir une certaine connaissan
ce de la langue polonaise ou de la langue
serbo-croate.
Les demandes doivent être accompagnées de
références et de pièces justificatives (photo
graphie d’identité), ainsi que du programme
de travail envisagé par le candidat : elles
doivent être parvenues le 20 mai à l’Institut
d’Etudes slaves, 9, rue Michelet, Paris-VI 0 ,
qui est chargé du choix des boursiers. Les
candidats à ces bourses résidant à Paris, sont
invités à se présenter à l’Institut d’Etudes
slaves.
Les bénéficiaires de ces bourses devront
adresser à l’Institut d’Etudes slaves, à la fin
leur séjour, un rapport détaillé de leur
UÙTAen Pologne, en Tchécoslovaquie ou en
Yo'tôè^jàxie.
(Suite)
Donc, le samedi 21 avril 1877, en toute
quiétude, M. Saint-René Taillandier, de
l’Académie Française (il avait été élu le
16 janvier 1873 au fauteuil du P. Gratrv);
remontait dans sa chaire de l’ampliitheâ-
tre Gerson.
jEn toute quiétude, « devant un auditoire
honnête, studieux, libéral, sympathique à
toutes les doctrines qui font' la dignité de
l’homme », il allait s’attaquer — c’est le
mot — à une^ période nouvelle. « Période
horrible, infâme, règne du crime, règne
des assassins décapitant la France — à ce
qu’on appelle la Terreur ». Sa première
impression, avouée devant son public,
avait été de n’en point parler. « J’arrê
terai », avait-il décidé, je fermerai à la
page sanglante une œuvre consacrée aux
choses de l’esprit. Ecrire l’histoire litté
raire de la Terreur, cette pensée seule me
révolte. » Et pourtant « la Terreur appar
tient à l’histoire des idées et des lettres;
elle a été glorifiée; on y a vu tout un
système, on a bâti là-dessus tout un écha
faudage de sophismes qui ont pu tromper,
hélas ! bien des intelligences ». « L’his
toire des lettres est l’histoire des idées ».
Le professeur n’avait donc plus le droit
de se taire. « Plus cette idée était dan
gereuse et odieuse, plus il se sentait obligé
de la faire comparaître à ce tribunal ».
Donc il parla, et sans mâcher les mots.
Voici Danton, voici Robespierre, person
nages sinistres et monstrueux, qui, s’ils ne
se ressemblent pas, l’un fougueux, l’autre
tortueux, peuvent être unis dans la même
réprobation. « Bornons-nous à l’histoire
des idées...; si différemment odieux, ces
deux noms représentant une même chose :
la Terreur ! »
Nous ne suivrons pas l’accusateur pu
blic tout au long de son ardent réquisi
toire; en voici la conclusion :
« Les hommes de la Révolution qui ont
emprunté au passé ces armes abominables
(celles de l’ancien régime, bûchers, gibets,
dragonnades, servitudes) sont les plus
odieux de tous les tyrans, car ce sont des
traîtres, ce sont des repégats, les renégats
de 89 ».
Des salves de bravos saluèrent cette pé
roraison; mais il y avait eu des mouve
ments dans la salle; du moins le profes
seur avait-il cru « deviner, à l’énergie des
applaudissements, qu’un petit nombre des
personnes présentes, trois ou quatre à pei
ne, avient dû faire entendre des murmu
res. Le bruit n’en était pas venu jusqu’à
lui ». « Cette protestation imperceptible
si vite et si bien réprimée », lui était ap
parue « .comme un de ces incidents aux
quels les professeurs doivent être prépa
rés à tout instant de leurs leçons, l’ensei
gnement supérieur étant constitué comme
il l’est, logé, installé, protégé comme il
l’est, et les salles réservées à l’étude de
meurant ouvertes à ce qui est le contraire
de l’étude... ».
A la vérité, s’il faut en croire le jour
nal Le Soleil, quelques sifflets s’étaient
fait entendre; c’était plus que les mumures
non même entendus, mais devinés par le
professeur, et dont il n’avait gardé nul
souci.
Le vendredi 27 avril, le ministre de
l’Instruction publique, M. Waddington, fai
sait appeler le professeur. Le matin même,
au Conseil des ministres, — présidé par
Jules Simon, ministre de l’Intérieur — il
avait appris par un rapport du préfet de
Police qu’une manifestation hostile devait
avoir lieu le lendemain au cours d’éloquen
ce française. Le maître rendit compte de
la petite protestation du samedi-qprécédent.
« Evidemment, les trois ou quatre dissi
dents, si vigoureusement rappelés à l’or
dre, allaient prendre leur revanche ».
« Nous professons dans la rue, pour
ainsi dire », ajoutait-il, « nous ne som
mes pas défendus, à moins de mesures spé
ciales, contre les entreprises du dehors; la
liberté de l’enseignement, à la Sorbonne
comme au Collège de France, est toujours
à la merci d’une poignée de mauvais ci
toyens... Et cette fois... ce sera une légion.
Les ennemis s’empareront de la salle dès
que les portes seront ouvertes; ils s’arran
geront du moins pour être en majorité com
pacte, afin d’étouffer à leur tour lès sym
pathies qui m’avaient protégé l’autre
jour ».
[Lire la suite en 7° page, 2 e col.]
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