Titre : Journal des artistes
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1893-03-05
Contributeur : Esmont, Henry. Rédacteur
Contributeur : Duprey, Paul. Rédacteur
Contributeur : Hamel, Henry (18..-18..? ; illustrateur). Directeur de publication
Contributeur : Revers, Henry. Collaborateur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32799190z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 mars 1893 05 mars 1893
Description : 1893/03/05 (N10). 1893/03/05 (N10).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4577340n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOA-504
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/12/2017
JOURNAL DES ARTISTES
77
connaissance de notre art, ou plutôt faire béné
ficier toute la France des beautés de l’art fran
çais. »
Ce remarquable discours, qui a été fré
quemment interrompu par de chaleureux ap
plaudissements, ne peut manquer d’avoir un
retentissement immense dans toute la France
artiste.
L’Exposition nantaise.
La quatrième Exposition des Amis des Arts,
dont M. G. Bourcard est le président, est ouverte
dans les salons de M. Préaubert depuis le com
mencement du mois, et le succès qui s’est mani
festé dès les premiers jours ne faiblit pas. Je me
plais, d’ailleurs, à reconnaître qu'il est mérité :
pas ou presque pas de croûtes, et encore a-t-on
eu soin de reléguer dans un petit coin sombre,
où elles ne paraissent guère, les quelques-unes
qui se sont fatalement glissées parmi les bonnes
toiles.
La disposition des tableaux présente un joli
coup d’œil. Elle est l’œuvre de M. Des Camps de
Lalanne, qui a fait preuve, en cette occasion,
d’un goût artistique très tin et d’une science ap
profondie des contrastes. Le jour, un peu cru
dans certaine salle,a été tamisé par des rideaux.
Le soir, de 8 à 10 heures, l’Exposition est éclai
rée à l’électricité. L’effet des couleurs est bizarre,
et cependant à peu près exact.
Dans la salle principale, la place d’honneur
est occupée par une toile de dimensions respec
tables, signée Brillaud : c’est le portrait de M.
Riom, maire de Nantes. VI. Riom se tient debout,
les mains dans les poches de son pantalon :
pose qui lui est familière. La ressemblance est
frappante. L’artiste a su rendre l’expression
exacte de la physionomie, de laquelle se déta
che un grand air de bonté, de calme et d’intel
ligence. Quant à l’exécution, elle est parfaite ;
c’est une peinture solide, sans accrocs, d’une
vérité de tons absolue.
Je retrouve les mêmes qualités dans le por
trait de M. D.-G.,du même artiste.
En face du portrait de M. Riom, est placé ce
lui de M. L.-M., par M. Berteaux. La tète, peinte
avec un talent remarquable, s’enlève bien sur
un fond sombre; mais Ja main qui s’appuie sur
le bras du fauteuil occupe dans l’ensemble une
place trop importante qui attire l’œil d’une façon
presque choquante. Ce tableau n’en reste pas
moins une des meilleures choses du salon.
Dans la même salle, une toile devant laquelle
on s’arrête beaucoup est celle de M. René Bil-
lotte : La Neige à Frey. Autour de l’église, dont
le clocher aigu se perd dans un ciel brumeux,
les maisonnettes basses du village se serrent
frileusement, et le soleil de sang qui disparait à
l’horizon jette sur la campagne blanchie et dé
serte un demi-jour lugubre. Seule, la silhouette
d’une femme qui rentre paisiblement au logis
avec, sur les épaules, un fagot de bois mort,
anime ce paysage triste et mélancolique. Il est
impossible de rendre la neige avec plus de vé
rité et de sentiment.
Tout près, une ravissante jeune fillette dans
un buisson de lilas, signée Albert Aublet.
En levant les yeux, j’aperçois une composition
de M. Maurice Chabas. Le catalogue me donne
cette épigraphe : Voix de l’au-delà, que justifie
très poétiquement les formes indécises et vapo
reuses, s’agitant confusément devant les yeux
vagues et perdus de la jeune bergère, dont les
moutons paissent tranquillement l’herbe rare
qui verdit le sol humide de la grève. Cet envoi
est accompagné d’une étude de vieillard très in
téressante.
M. Paul Chabas — frère du précédent — ex
pose deux excellentes toiles : Passage de l’Oued
et Bouderie, scène d’intérieur brossée avec verve
et humour.
Un jeune artiste d'avenir que je suis heureux
de complimenter sous réserves, c’est M. Jules
Bouvier. Son type de Vieux Breton est traité
avec une vérité surprenante. Son Effet de matin
des environs de Pont-Aven est aussi plein d’ori
ginalité et de charme.
La Société a fait un excellent achat, la Leçon
de Tricot, de M. René Gèrin. On pardonne vo
lontiers le ton un peu criard du décor en con
sidération des personnages que le peintre y a
placés : où trouver plus d’expression que dans
la physionomie de cette vieille qui enseigne et
de cette enfant qui écoute! Comme on voit bien
que la fillette concentre toute son intelligence
sur les doigts de sa grand’-mère, et comme on
sent l’effort qu’elle fait pour comprendre !
Je m’en voudrais de passer sous silence une
vigoureuse étude de M. Osterlind, La Boucherie ;
une solide peinture, quoique vieux jeu, de M.
Barillot, Taureau du Cotentin; un plein air un
peu sombre, mais d’un dessin très terme, de M.
Bcyle, Le Premier Bain de Mer; un tableautin
charmant, très étudié, de M. Binet, Un Bout de
Causette; une composition agréablement senti
mentale, La Lettre, de M. Bréautê ; La Jeune
Mère, de Mme de Champ-Renaud; une toute pe
tite toile, d’exécution mignarde, mais d’un pré
cieux soin de détails, intitulée A la Cuisine, et
dont l’auteur est M. Dambourgez; Un Vieux Bê
cheur au Bord de la Mer, de M. Dastugue, très
« nature »; une composition d’une habileté con
sommée, d’une exquise poésie, La Grande Sœur,
signée Debat-Ponsan ; deux peintures à l’encaus
tique, de M. Gabriel Deneux; un Effet du Soir,
de M. Didier Pouget, d’une rare habileté d’exé
cution : une étude prisé sur le vif par M. Dillon,
Liseur; La Marchande de Pommes de terre frites,
de M. AchilleFould; un paysage bien enveloppé
de M. Frère, Deux Amis ; deux excellentes toiles
de M. Galerne; un Effet de Soir en Bretagne, très
juste de ton, de M. Gosselin ; un effet d’automne
de M. Guery; le portrait de Mme de F... par M,
Richard Hall; la Pêche au Lanet, de M. Haquette ;
les envois de Charles Landelle, toujours appré
ciés; ceux de M. Lansyer, de M. de Latenay et
de M. Laurent-Gsell qui, dans sa Promenade aux
Tuileries, a donné une jolie note parisienne; un
effet de soleil de M. Monginot; une délicieuse
miniature de Moreau de Tours, représentant un
soldat en marche ; deux excellents paysages de
M. Moteley ; un tableau, Pour l’Enfant, dont
l’exécution hardie révèle une grande science de
dessin, dûau pinceau de M. Alphonse Moutte ;
une étude de M. Nozal; une autre très intéres
sante de M. Léon Rouillé: deux portraits, fort
bien traités, de M. Serenne; une scène d’un sen
timentalisme très heureusement rendu, de M.
Smitli-Hald, intitulée Dimanche soir, et, enfin, les
intéressants envois de MM. Tenré, Adan, Audfray,
Bourgogne, ce maître de la fleur, Benner, Bétré-
mieux, Georges Caïn, Vallet et Verdier, de Mlles
Cécile Bougourd, Louise Landré et Berthe Voruz.
Accordons une mention toute spéciale à M.
Gélibert, qui peint à merveille les chiens... et
les chasseurs; à M. Mathey, pour Plage du Tré-
port, éclatante d’air et de lumière; à M, Richard,
pour la Côte de l’lie d’Veu, et à M. Rigolot, pour
deux très bons paysages, les meilleurs, à mon
avis, de toute l’exposition.
Parmi les marines, je citerai celles de MM.
Le Goût-Gérard, qui excelle à rendre les effets
de brume ; Lepére, Le Roch, Bodan, Jousset et
Me ifr en.
Remarqué aussi un magnifique panneau dé
coratifs de M. Lucien des Camps et une nature
morte du même artiste. Le tout traité d’une
main habile, sûre d’elle-même et qui ne connaît
point les défaillances.
Je n’oublierai point les légumes de M. Caba-
▼AVATAVAVAVAVAVAVATATATAVAVATAVAVAVAVAVAVATAVAV
Memento des Ventes d’Art
<5 Nous prions fMfM. les Commissaires-pri
seurs et experts de t 3f > aris, de (Province et de
l’étranger, de vouloir bien nous faire parvenir,
avant chaque jeudi (première distribution), les
communications concernant les ventes d’art
qu'ils désireraient voir figurer dans notre numéro
du dimanche suivant.
6 Toutes communications insérées sous la pré
sente rubrique le sont et le seront toujours à
titre entièrement gracieux. ‘Par contre, notre
intention étant de signaler les seules ventes
d’art, nous nous réservons le droit de refuser
la publicité de notre memento à toutes ventes
dont le caractère artistique ne nous semblerait
pas nettement défini.
VENTES DE LA SEMAINE
— MM. Christie, Manson et Woods, 8, King
Street, St-James’s Square, Londres, vendront les
samedi 4 et lundi 6 mars, à une heure précise, les
œuvres restantes de feu Charles-James Lewis, de son
vivant membre de l’Institut royal des aquarellistes,
comprenant un grand nombre de belles œuvres qui
ont été exposées à l'Académie royale, à l’Institut
royal et dans d’autres expositions, ainsi que plusieurs
centaines d’autres esquisses et études à l’huile et à
l’aquarelle et des tableaux et des dessins d’autres
artistes.
Le Lundi 6 mars
— VILLE d’ERVY (Aube). — Vente aux enchères
publiques, par suite de départ, des objets d’art an
ciens, collections de M. ** , comprenant : tapisseries,
meubles, faïences, porcelaines, curiosités, armes,
vitraux, verrerie. Tableaux anciens, parmi lesquels
deux œuvres capitales de François Sneyders, figures
par J. Jordaens. dont la vente aura lieu à Ervy, bou
levard des Grands-Fossés, le lundi 6 mars et jours
suivants, à 2 heures précises. — M e Plivard, com
missaire-priseur, 134, rue Thiers, à Troyes, M. Gan-
doujn, expert, 31, rue des Saints-Pères, Paris, et
Hôtel des Courriers, Troyes, chez lesquels se distri
bue le catalogue, et à Ervy (Aube). — Exposition
publique les 4 et 5 mars 1893, de 10 h. à b h. du
soir.
N.-B. — Un train spécial et direct partira de
Troyes pour Ervy à midi 50 tous les jours de la
vente.
VIGNETTES, par ou d’après Borel, Choffard, Eisen,
Gravelot, Lebarbier, Marillier, Mounet, Moreau le
Jeune, Quéverclo et autres. —- PORTRAITS des xvi*
et XVIII e siècles. — ESTAMPES, DESSINS des xvm e
et xix e siècles, Autographes, Suites de Figures.
Vente rue des Bons-Enfants, n° 28, salle 2, du
lundi 27 février au mercredi 8 mars 1893, à 8 heures
précises du soir. — M e Maurice Delestre, Commis
saire-priseur, rue Drouot, 27, assisté de : M. Ch. Por-
quet, libraire, 1, quai Voltaire, et de M. P. Roblin,
marchand d’estampes, rue St-Lazare, 65.
— Le 11 mars, vente de lithographies de Bellangé,
Charlet et Raffet, hôtel Drouot, salle 9. — M e De
lestre et M. Dupont aîné.
PROCHAINEMENT
ITALIE
Hôtel des Ventes G. SANGIORGI, Rome
Mars
COLLECTION deM.LE DÉPUTÉJACOPO COMIN,
DE NAPLES.— Meubles, étoffes, tapisseries, bronzes,
miniatures, dessins, tableaux, etc.
Avril
COLLECTION de M. LE CHEV. G. PATERNO
CASTELLO. — Porcelaines, faïences, tableaux.
La vente de la Collection SPITZER commencera le
17 avril ; elle aura lieu 33, rue de Villejust, et durera
jusqu’au 16 juin.
Le catalogue de la vente, qui comprendra près de
trois mille trois cents numéros, se composera de deux
volumes de texte in-quarto et d’un album de soixante-
huit planches contenant la reproduction d’environ
deux mille deux cents objets.
Ce catalogue sera du prix de cinquante francs. Le
tirage en sera limité.
La vente sera faite par les soins de MM. Paul Che
vallier, Commissaire-priseur, 10, rue Grange-Bate
lière, à Paris, et Charles Mannheim, Expert.
N.-B. — Tout souscripteur recevra franco, en temps
utile, le résumé du catalogue et, après la vente, la
liste des numéros avec les prix d’adjudication.
Quelques prix de la vente Victor Koning, qui a
produit au total 125,356 francs :
Béraud, La [Marseillaise , 2,600 ; Chaplin, Dans les
rêves, 5,000 ; Chaplin, La ronde joyeuse, 2,500; Cha
plin, L’âge d'or, 5,400 ; Corot, Quiétude , 7,810;
Diaz, Mélancolie, 2,000 ; Duez, zAu bord de la • mer ,
1.500 ; Dupré (Jules), La mare, 8,000 ; Lefebvre (J.),
La cigale, 2,000 ; Meissonier, Un hussard, 9,600 ;
Régnault (H.), ffature morte, 1,900; Ribot, Femme
lisant, 1.300; Gavarni, Imperia née Pipelet, 315 ;
J’y vas parler, moi, au préfet, 600 ; Meissonier, En
vedette, 9,100.
— MM. Boussod et Valadon viennent d’acheter la
célèbre collection d’estampes et de livres japonais de
M. Théodore Duret.
Il y a dans cette collection des pièces du xvi* siècle
introuvables, même au Japon ; à tel point qu’un ama
teur vient de s’offrir le Bain des femmes, de Kyonaja,
pour la modeste somme de 5,000 francs.
77
connaissance de notre art, ou plutôt faire béné
ficier toute la France des beautés de l’art fran
çais. »
Ce remarquable discours, qui a été fré
quemment interrompu par de chaleureux ap
plaudissements, ne peut manquer d’avoir un
retentissement immense dans toute la France
artiste.
L’Exposition nantaise.
La quatrième Exposition des Amis des Arts,
dont M. G. Bourcard est le président, est ouverte
dans les salons de M. Préaubert depuis le com
mencement du mois, et le succès qui s’est mani
festé dès les premiers jours ne faiblit pas. Je me
plais, d’ailleurs, à reconnaître qu'il est mérité :
pas ou presque pas de croûtes, et encore a-t-on
eu soin de reléguer dans un petit coin sombre,
où elles ne paraissent guère, les quelques-unes
qui se sont fatalement glissées parmi les bonnes
toiles.
La disposition des tableaux présente un joli
coup d’œil. Elle est l’œuvre de M. Des Camps de
Lalanne, qui a fait preuve, en cette occasion,
d’un goût artistique très tin et d’une science ap
profondie des contrastes. Le jour, un peu cru
dans certaine salle,a été tamisé par des rideaux.
Le soir, de 8 à 10 heures, l’Exposition est éclai
rée à l’électricité. L’effet des couleurs est bizarre,
et cependant à peu près exact.
Dans la salle principale, la place d’honneur
est occupée par une toile de dimensions respec
tables, signée Brillaud : c’est le portrait de M.
Riom, maire de Nantes. VI. Riom se tient debout,
les mains dans les poches de son pantalon :
pose qui lui est familière. La ressemblance est
frappante. L’artiste a su rendre l’expression
exacte de la physionomie, de laquelle se déta
che un grand air de bonté, de calme et d’intel
ligence. Quant à l’exécution, elle est parfaite ;
c’est une peinture solide, sans accrocs, d’une
vérité de tons absolue.
Je retrouve les mêmes qualités dans le por
trait de M. D.-G.,du même artiste.
En face du portrait de M. Riom, est placé ce
lui de M. L.-M., par M. Berteaux. La tète, peinte
avec un talent remarquable, s’enlève bien sur
un fond sombre; mais Ja main qui s’appuie sur
le bras du fauteuil occupe dans l’ensemble une
place trop importante qui attire l’œil d’une façon
presque choquante. Ce tableau n’en reste pas
moins une des meilleures choses du salon.
Dans la même salle, une toile devant laquelle
on s’arrête beaucoup est celle de M. René Bil-
lotte : La Neige à Frey. Autour de l’église, dont
le clocher aigu se perd dans un ciel brumeux,
les maisonnettes basses du village se serrent
frileusement, et le soleil de sang qui disparait à
l’horizon jette sur la campagne blanchie et dé
serte un demi-jour lugubre. Seule, la silhouette
d’une femme qui rentre paisiblement au logis
avec, sur les épaules, un fagot de bois mort,
anime ce paysage triste et mélancolique. Il est
impossible de rendre la neige avec plus de vé
rité et de sentiment.
Tout près, une ravissante jeune fillette dans
un buisson de lilas, signée Albert Aublet.
En levant les yeux, j’aperçois une composition
de M. Maurice Chabas. Le catalogue me donne
cette épigraphe : Voix de l’au-delà, que justifie
très poétiquement les formes indécises et vapo
reuses, s’agitant confusément devant les yeux
vagues et perdus de la jeune bergère, dont les
moutons paissent tranquillement l’herbe rare
qui verdit le sol humide de la grève. Cet envoi
est accompagné d’une étude de vieillard très in
téressante.
M. Paul Chabas — frère du précédent — ex
pose deux excellentes toiles : Passage de l’Oued
et Bouderie, scène d’intérieur brossée avec verve
et humour.
Un jeune artiste d'avenir que je suis heureux
de complimenter sous réserves, c’est M. Jules
Bouvier. Son type de Vieux Breton est traité
avec une vérité surprenante. Son Effet de matin
des environs de Pont-Aven est aussi plein d’ori
ginalité et de charme.
La Société a fait un excellent achat, la Leçon
de Tricot, de M. René Gèrin. On pardonne vo
lontiers le ton un peu criard du décor en con
sidération des personnages que le peintre y a
placés : où trouver plus d’expression que dans
la physionomie de cette vieille qui enseigne et
de cette enfant qui écoute! Comme on voit bien
que la fillette concentre toute son intelligence
sur les doigts de sa grand’-mère, et comme on
sent l’effort qu’elle fait pour comprendre !
Je m’en voudrais de passer sous silence une
vigoureuse étude de M. Osterlind, La Boucherie ;
une solide peinture, quoique vieux jeu, de M.
Barillot, Taureau du Cotentin; un plein air un
peu sombre, mais d’un dessin très terme, de M.
Bcyle, Le Premier Bain de Mer; un tableautin
charmant, très étudié, de M. Binet, Un Bout de
Causette; une composition agréablement senti
mentale, La Lettre, de M. Bréautê ; La Jeune
Mère, de Mme de Champ-Renaud; une toute pe
tite toile, d’exécution mignarde, mais d’un pré
cieux soin de détails, intitulée A la Cuisine, et
dont l’auteur est M. Dambourgez; Un Vieux Bê
cheur au Bord de la Mer, de M. Dastugue, très
« nature »; une composition d’une habileté con
sommée, d’une exquise poésie, La Grande Sœur,
signée Debat-Ponsan ; deux peintures à l’encaus
tique, de M. Gabriel Deneux; un Effet du Soir,
de M. Didier Pouget, d’une rare habileté d’exé
cution : une étude prisé sur le vif par M. Dillon,
Liseur; La Marchande de Pommes de terre frites,
de M. AchilleFould; un paysage bien enveloppé
de M. Frère, Deux Amis ; deux excellentes toiles
de M. Galerne; un Effet de Soir en Bretagne, très
juste de ton, de M. Gosselin ; un effet d’automne
de M. Guery; le portrait de Mme de F... par M,
Richard Hall; la Pêche au Lanet, de M. Haquette ;
les envois de Charles Landelle, toujours appré
ciés; ceux de M. Lansyer, de M. de Latenay et
de M. Laurent-Gsell qui, dans sa Promenade aux
Tuileries, a donné une jolie note parisienne; un
effet de soleil de M. Monginot; une délicieuse
miniature de Moreau de Tours, représentant un
soldat en marche ; deux excellents paysages de
M. Moteley ; un tableau, Pour l’Enfant, dont
l’exécution hardie révèle une grande science de
dessin, dûau pinceau de M. Alphonse Moutte ;
une étude de M. Nozal; une autre très intéres
sante de M. Léon Rouillé: deux portraits, fort
bien traités, de M. Serenne; une scène d’un sen
timentalisme très heureusement rendu, de M.
Smitli-Hald, intitulée Dimanche soir, et, enfin, les
intéressants envois de MM. Tenré, Adan, Audfray,
Bourgogne, ce maître de la fleur, Benner, Bétré-
mieux, Georges Caïn, Vallet et Verdier, de Mlles
Cécile Bougourd, Louise Landré et Berthe Voruz.
Accordons une mention toute spéciale à M.
Gélibert, qui peint à merveille les chiens... et
les chasseurs; à M. Mathey, pour Plage du Tré-
port, éclatante d’air et de lumière; à M, Richard,
pour la Côte de l’lie d’Veu, et à M. Rigolot, pour
deux très bons paysages, les meilleurs, à mon
avis, de toute l’exposition.
Parmi les marines, je citerai celles de MM.
Le Goût-Gérard, qui excelle à rendre les effets
de brume ; Lepére, Le Roch, Bodan, Jousset et
Me ifr en.
Remarqué aussi un magnifique panneau dé
coratifs de M. Lucien des Camps et une nature
morte du même artiste. Le tout traité d’une
main habile, sûre d’elle-même et qui ne connaît
point les défaillances.
Je n’oublierai point les légumes de M. Caba-
▼AVATAVAVAVAVAVAVATATATAVAVATAVAVAVAVAVAVATAVAV
Memento des Ventes d’Art
<5 Nous prions fMfM. les Commissaires-pri
seurs et experts de t 3f > aris, de (Province et de
l’étranger, de vouloir bien nous faire parvenir,
avant chaque jeudi (première distribution), les
communications concernant les ventes d’art
qu'ils désireraient voir figurer dans notre numéro
du dimanche suivant.
6 Toutes communications insérées sous la pré
sente rubrique le sont et le seront toujours à
titre entièrement gracieux. ‘Par contre, notre
intention étant de signaler les seules ventes
d’art, nous nous réservons le droit de refuser
la publicité de notre memento à toutes ventes
dont le caractère artistique ne nous semblerait
pas nettement défini.
VENTES DE LA SEMAINE
— MM. Christie, Manson et Woods, 8, King
Street, St-James’s Square, Londres, vendront les
samedi 4 et lundi 6 mars, à une heure précise, les
œuvres restantes de feu Charles-James Lewis, de son
vivant membre de l’Institut royal des aquarellistes,
comprenant un grand nombre de belles œuvres qui
ont été exposées à l'Académie royale, à l’Institut
royal et dans d’autres expositions, ainsi que plusieurs
centaines d’autres esquisses et études à l’huile et à
l’aquarelle et des tableaux et des dessins d’autres
artistes.
Le Lundi 6 mars
— VILLE d’ERVY (Aube). — Vente aux enchères
publiques, par suite de départ, des objets d’art an
ciens, collections de M. ** , comprenant : tapisseries,
meubles, faïences, porcelaines, curiosités, armes,
vitraux, verrerie. Tableaux anciens, parmi lesquels
deux œuvres capitales de François Sneyders, figures
par J. Jordaens. dont la vente aura lieu à Ervy, bou
levard des Grands-Fossés, le lundi 6 mars et jours
suivants, à 2 heures précises. — M e Plivard, com
missaire-priseur, 134, rue Thiers, à Troyes, M. Gan-
doujn, expert, 31, rue des Saints-Pères, Paris, et
Hôtel des Courriers, Troyes, chez lesquels se distri
bue le catalogue, et à Ervy (Aube). — Exposition
publique les 4 et 5 mars 1893, de 10 h. à b h. du
soir.
N.-B. — Un train spécial et direct partira de
Troyes pour Ervy à midi 50 tous les jours de la
vente.
VIGNETTES, par ou d’après Borel, Choffard, Eisen,
Gravelot, Lebarbier, Marillier, Mounet, Moreau le
Jeune, Quéverclo et autres. —- PORTRAITS des xvi*
et XVIII e siècles. — ESTAMPES, DESSINS des xvm e
et xix e siècles, Autographes, Suites de Figures.
Vente rue des Bons-Enfants, n° 28, salle 2, du
lundi 27 février au mercredi 8 mars 1893, à 8 heures
précises du soir. — M e Maurice Delestre, Commis
saire-priseur, rue Drouot, 27, assisté de : M. Ch. Por-
quet, libraire, 1, quai Voltaire, et de M. P. Roblin,
marchand d’estampes, rue St-Lazare, 65.
— Le 11 mars, vente de lithographies de Bellangé,
Charlet et Raffet, hôtel Drouot, salle 9. — M e De
lestre et M. Dupont aîné.
PROCHAINEMENT
ITALIE
Hôtel des Ventes G. SANGIORGI, Rome
Mars
COLLECTION deM.LE DÉPUTÉJACOPO COMIN,
DE NAPLES.— Meubles, étoffes, tapisseries, bronzes,
miniatures, dessins, tableaux, etc.
Avril
COLLECTION de M. LE CHEV. G. PATERNO
CASTELLO. — Porcelaines, faïences, tableaux.
La vente de la Collection SPITZER commencera le
17 avril ; elle aura lieu 33, rue de Villejust, et durera
jusqu’au 16 juin.
Le catalogue de la vente, qui comprendra près de
trois mille trois cents numéros, se composera de deux
volumes de texte in-quarto et d’un album de soixante-
huit planches contenant la reproduction d’environ
deux mille deux cents objets.
Ce catalogue sera du prix de cinquante francs. Le
tirage en sera limité.
La vente sera faite par les soins de MM. Paul Che
vallier, Commissaire-priseur, 10, rue Grange-Bate
lière, à Paris, et Charles Mannheim, Expert.
N.-B. — Tout souscripteur recevra franco, en temps
utile, le résumé du catalogue et, après la vente, la
liste des numéros avec les prix d’adjudication.
Quelques prix de la vente Victor Koning, qui a
produit au total 125,356 francs :
Béraud, La [Marseillaise , 2,600 ; Chaplin, Dans les
rêves, 5,000 ; Chaplin, La ronde joyeuse, 2,500; Cha
plin, L’âge d'or, 5,400 ; Corot, Quiétude , 7,810;
Diaz, Mélancolie, 2,000 ; Duez, zAu bord de la • mer ,
1.500 ; Dupré (Jules), La mare, 8,000 ; Lefebvre (J.),
La cigale, 2,000 ; Meissonier, Un hussard, 9,600 ;
Régnault (H.), ffature morte, 1,900; Ribot, Femme
lisant, 1.300; Gavarni, Imperia née Pipelet, 315 ;
J’y vas parler, moi, au préfet, 600 ; Meissonier, En
vedette, 9,100.
— MM. Boussod et Valadon viennent d’acheter la
célèbre collection d’estampes et de livres japonais de
M. Théodore Duret.
Il y a dans cette collection des pièces du xvi* siècle
introuvables, même au Japon ; à tel point qu’un ama
teur vient de s’offrir le Bain des femmes, de Kyonaja,
pour la modeste somme de 5,000 francs.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.02%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.02%.
- Auteurs similaires Hamel Henry Hamel Henry /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Hamel Henry" or dc.contributor adj "Hamel Henry")La Revue des beaux-arts (1889) /ark:/12148/bpt6k70549768.highres [Collection Jaquet]. Dessinateurs et humoristes. Louis Anquetin. Eugène Béjot. Maurice Dumont. Norbert Goeneutte. Faverot. Georges de Feure. Henry Hamel. Richard Ranft. Tilly. Desaille. Tome 8 : [défets d'illustrations de périodiques] /ark:/12148/btv1b53125504h.highresRevers Henry Revers Henry /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Revers Henry" or dc.contributor adj "Revers Henry")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 5/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k4577340n/f5.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k4577340n/f5.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k4577340n/f5.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k4577340n/f5.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k4577340n
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k4577340n
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k4577340n/f5.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest