Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-08-07
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Description : 07 août 1870 07 août 1870
Description : 1870/08/07. 1870/08/07.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
'JOURNAL DES DÉBATS DtJ DIMANCHE 7 AOUT i870.
ramasser les armes, les tentes les Messes sont
restés en partie sur le champ de bataille.
» Je suis arrivé à Haguenau à huit heures
du soir. Dans les rues, des groupes nombreux
parlent avec animation des événpmens du
jour. Puis un triste spectacle do longues ntes
de voitures, attelées de bœufs ou de chevaux,
couvertes de quelques meubles et de literie,
et portant des hommes, des femmes, de petita
enfans en pleurs. Ce sont des habitans de
Riedseitz, de Schœnenbourg, des viltages voi-
sins, qui fuient devant les bandes ennemies.
Ils s'instatient dans la rue, sous les arbres, et
la foule les entoure. Ils pleurent et s'imagi-
nent que leurs villages &ont tout entiers en
teu.
s Ensuite entrent par la porte de Wissem-
bourg les soldats de nos régimens engagés
dans cette lutte -inégale de la journée. Ils ar-
rivent-fatigués, bri.-ës, n'ayant pas mangé de-
puis vingt-quatre heures, pleurant un chef,
un camarade. J'en interroge quarante, cin-
quante, et ils disent tous que la lutte était im-
possible, affirmant que s'ils avaient été 20.000
seulement, ]ts auraient repju'-sé l'ennen.i, car
leurs pHti'.fs colonnes l'ont tenu plusieurs fois
en échec. Un serg~ut-major de ligue me ra-
conte la bataille comme je .t'ai racontée plus
h-mt. Quelques btf-ssps arrivent, s'appuyant
sur leurs fusils. Un turco nous montre son
bras traversé par une baïonnette un autre
turco apporte le sa.bra'de son capitaine tué à
côté de lui il embrasse l'arme de son mal-
heureux chef.
» A onze heures arrivent deux voitures de
blessés, qu'on transporte dans !es ambulances;
à minuit, je vois encore tes Sœurs do charité
courir par les rues, cherchant des remèdes,
d'- aides, se dévouant d'une façon remar-
quable.
x A uno heure du matin, le tambour bat
dans les rues de Haguenau; on réunit les
pompiers et on les expédie sur la route; ils
doivent recueillir les blessés et aider à enter-
rer les morts.
J'écris sous l'impression fort vive pro-
duite par les événemens que l'on me raconte
et ceux auxquels j assiste. Le récit do l'enga-
gement est cetui que m'ont Mt vingt soldats
d'une façon à peu près identique.
» Leurs narrations, comme l'on pense, se
ressentaient de l'émotion que fait éprouver
une lutte aussi chaude, et si j'avais commis
quelques inexactitudes ou quelques omissions,
qu'on veuille l'attribuer à la disposition d'es-
prit de ceux qui m'instruiraient et & la fièvre
toute naturelle qui agite celui qui écrit sur des
sujets aussi paipitans. –CM~ë FMcAMcA
e
Le correspondant du Times lui envoie
les rensei~nemeus ci-après sur l'engage-
ment de Wissembourg
« Le premier choc de la guerre a été porté
par les Français mardi. Mercredi, c'était le
tour des Prussiens. Le prince héritier, qui,
comme nous l'avons établi, avait son quartier
générai à Landau avec la garde royale de
Prusse, une partie de l'armée prussienne et
les furces des Etats du Sud, s'est avancé sur
Wissembourg, vitto frontière française et for-
lere&se de troisième or tre sur la Lauter, située
entre Lauterbourg et Bitche, sur le chemin de
fer qui, partant de Strasbourg et Haguenau,
suit le couM du Rhin jusqu'à Landau, Neustadt,
Ludwjg-hafen, Worms et Mayence.
B Emre 'Wissembourg et Lauterbourg se
trouvent les ruines des fameuses lignes de for-
iinca.ti ns é'evées par le ma échal Vii:ars, qui
ont joué un rôle si important dans les an-
ciennes guerres. L'attaque était dirigée contre
Wis~tnbourg et une eoIMno qui se trouve
daus l'axe de la viUe. Oa ne nous dit pas que
les portions françaises ai se trouvait réettement à peine possibie.
)) Mais tes Français, d'après le récit qui en
est f~i!, paraissent avoir été battus après une
rencontre aussi brillante que sanglante. Ils
ont perdu le général Douay, qui commandatt
une division du corps de Mac-Manon, et laissé
entre tes mains des Prussiens 500 prisonniers
sans biessur-s et un canon. lis ont du en
même temps laisser leur camp entre les mains
de leurs ennemis. Nous n'avons, à la vérité,
que le récit prussien de cette aHaire, mais il
anuorte en meate temps la preuve, des pertes
considérables que leurs corps d'armée ont eu
à subir. s
Rensei~neoiens communiqués par le
ministërs de l'istérieur.
SamediGaoùt,matin.
On acrit de la froittière que les troupes wur-
temborgeoises, campées s~ir les hauteurs de
Dihingen, en face Huningue, ont quitté, le 3
au soir, leur campem nt, et, se sont dtrig6es
sur Freiburg. Ces troupes étaient exténuées
et quelques soldats ont été sur le point de se
mutiner contre les ofn-;iers qui les frappaient
& coups de ptat de sabre peur les faire mar-
cher. Une personne digne de foi, arrivant de
Bd.den.aafnrmé que Ra~ta'lt se dégarnissait
et que les troupes qui environnaient cette for-
teresse étaient parties précipitamment, se di-
rigeant vers le Palatinat et probablement sur
la Sarre. A la date du 3, il ne restait à Oos,
embranchement du chemin de fer de Bade, >
qu'uu régiment de dragons wurtembergepis
et le 33" d'infanterie prussienne. P Appen-weier
à Oil'embourg jusqu'à Leopoldshuhe, u ny a.
aucune troupe.
On mande de Forbach que la division Ba-
tsune occupe toutes les hauteurs de Sarrebruck;
nos soid~ts descendent en ville pour y acheter
du tabac. Nos troupes continuent d'avancer
sur l'extrême frontière, où arrivent incessam-
ment des trains chargés de matériel, de ba-
teaux, de chevaux, de vivres, etc. La ligne
ferrée a été explorée par une locomotive, sous
la direction d'un ingénieur de la Compag:.ie,
jusqual'étangThiriou (territoire prussien). Les
ble=sés français et prussiens ont été dirigés
surMjOlz.
La pfise de Sarrebruck a provoqué à Luxem-
bourg des démonstrations non équivoques de
~ympa.thia pour la France.
La vaHéo de la Sarre et les environs de Trèves
~e garnissent de troupes prussiennes. Le
prince Frédéric-Charles est arrivé dans la nuit
du 2 à l'usine de la Quinte, à un demi-kilomè-
tre de Trêves et y loge avec tout &on état-
major.
Strasbourg, le 6 août (reçue au
nainistere à midi).
Les dépêches prus.~esnes annoncent que la
viFe de Sarrebfûck n'était déten.iuo que par un
baunl~n. Il est au coutrah'e certain qu'~u mo-
ment de l'attaque du 2 août, la garnison de
cotte viile se composait d'un batailton du 40",
d'un régiment de uhlans & quatre escadrons
~t de deux encadrons du 9° hussards. Un ba-
taillon du C3~ était à WolcMngen, vis-a-vis
du pont de Werden.
Les prisonniers prussiens, amv~ a ~etz,
son~ au nombre do 39 dabs l'affaire de garre-
btuck. 19 d~ nôtres seraient tombés entre les
mains de l'ennemi.
Le premier soldat prussien qui a tué un of-
ficier frauç.i.is a reçu une prime d'argent con-
sidcira.bte.
Il parait se confirmer que des concentrations
d.3 coupes a-sez sérieuses ont lieu sur la rive
badoMC du Rhin.
Ceseoucentratioas ont appelé de la part de
l'autorité tni.itaire française une surveiltanee
très active, particulièrement entra Colmar et
Huningen.
Les mesures les plus eiucaces sont prises
pMU' parer à toutes les éventuaiités de ce côté,
et ii convient d'ajouter que les populations de
l'Alsa.ce s'y prêtent avec un empressement et
un patriotisme admirables.
La. C~o~M~ <~M publie
]tes dépêches télégraphiques suivantes
((Vienne, le a août, soir.
e Dea renseignemecs venant des cercles mi-
litaires ne permettent, plus de mettra en doute
les a.rfneme:is ~ie l'Autriche.
N Des travaux de fortiacatiou vont cire en-
trepris à '.r.i.e'jvie et a Eperies, viHe hoDgiO.se
située dans les Carpathe.
x Les uoa~He.. arr)i\ces du Monténégro ac-
cusent les boyards mouténégriLS de chercher
à répandre 1 a~iiatioti datis les canapa~ne;- de la~
Dalma.tie, et di:ont mêase que Is priuce Kico-
jas n'est pas tout à fait Étranger à ces menées.
)) Berne, le août.
x On annonce de Lindau que le transport des
m~rchandikes sera rétabli àr partir de demain
sur les chemins de fer bavarois communiquant
avec ceux de l'Autriche, o
On mande de Hambourg, le 1" août
« Toute cette semaine il y a eu ici un mou-
vement considérable de troupes elles ve-
naient, s'arrêtaient dans les gares un entre-
preneur d'émigration leur servait un repas et
elles repartaient; pour quelle destination? c'est
ce que personne na sait.
)) La landwehr du district d'Altona est déjà
enrégimentée et pourvue d'uniformes prus-
siens. Les Allemands disent qu'it n'y a pas eu
de manquons; tous les hommes ont répoudu à
l'appel. Ils prétendent que pour le 8 ou le 10
août la Prusse aura réuni 600.000 hommes sur
le Rhin. Je puis ajouter qu'à Cotogne on réunit
en ce moment sous les drapeaux les land-
wehrs jusqu'à. la classe de l'anuée 1884.
B La Prusse sent très bien que la t'ronUère
maritime est son côté le pius faibie. Vou~ sa-
vez déjà probablement que le roi Guillaume a
fait un appel aux hommes de la inarme mar-
chande et aux armateurs pour leur demander
da s'unir de leurs personnes et de leurs navi-
res à la défense du pays, en formant un ser-
vice volontaire de gardes-côtes.
s Le général Vogel de Fatkenstein vient, da
son côté. de faire un appel aux autorités et
aux populations des provinces situées sur le
littoral de la mer du Nord et de la Baitique il
les engage à. seconder de toutes les manières
les forces mUitaircs et navales, à surveiller at-
tentivement les côtes, et à donner, on cas de
besoin, des informations rapides sur l'approche
des navires francais.
e II parait que les positions les pins expo-
sées sont Duppel, Alsen et Cuxhaven. Cette
dernière position, située sur la pointa occiden-
dentale de la baie forméa par l'embouchure de
l'Elbe, est destinée à protéger Hambourg.
') Depuis quelques jours, un grand nombre
d'ouvriers terrassiers (auxquels on paie le prix
exorbitant de 1 thaler 5 groschen par .jour) tra-
vaillent sans relâche pour la mettre en état de
défense. A Straisund, les bourgeois eux-mêmes
sont obiigés da travailler aux fortifications. A
Elbing, une Société de navigation a dàjà offert
S bateaux à vapeur pour le service volontaire
des gardes-côtes.
x Les Hambourgeois sont remplis de prus-
sianisme ils chaulent ~.E'M~M ? jPa~, et,
impatiens d'ouvrir les hostilités, ils ont com-
mencé par chasser de leur ville )es artistes am-
bulans français, parmi lesquels se trouvaient
surtout des chanteuses de cafés-concerts, qui
se sont vues forcées de se diriger vers' le Dane-
mark. Les Hambourgeois ne doutent pas que
d'ici à un mois, au plus tard, le roi Guitlaume
ne mette fin à la guerre par l'occupation de
Paris.
o Il y a cependant des signes d'après les-
quels on pourrait croire que cette assurance
n est ni très siucèreni générale. Plusieurs gros
banquiers ont transporté leurs personnes et
leurs capitaux en Autriche d'autre part, les
petits bourgeois et les ouvriers afiluem conti-
nuellement aux caisses d'épargne pour retirer
leurs modestes économies.
On dit ici que tous les jours arrivent de
l'Irlande à Liverpo"! des quantités considéra-
bles de chevaux qu'on expédie pour la France.
La presse de Hambourg, comme celle de l'Al-
lemagne entière, .manifeste hautement son
mécontentement de la façon dont l'Angleterre
comprend les lois de la neutralité.
)' Les communications postales, par mer,
entre l'Allemagne et les royaumes scaudinaves
sont af'tut-Uem~nt réduites à la seule ligne de
Lubeck-Cop- nhague c Mes de Stratsuud-Mal-
moë et de Fleusbourg-Korsoë viennent d'être
supprimées. fC'o~o~NMM du yo~B')
On écrit de Vienne, le 2 août
« Je n'ai cessé de vous dire que la scission
qui existe entre les diverses nationalités de
l'empire ne ferait que se prouoncer davantage
à mesure que se destineraient de plus en plus
les événemetis de la guerra Aujourd'hui cette
scission est à peu près complète, et vous pou-
vez croire qu'il en résultera dans un avenir
qui n'est peut-être pas éloigne, des consé-
quences très graves pour l'Autriche.
)) Je ne veux pas m'étendro sur ça sujet, au-
quel j'aurai du reste mainte occasion de re-
venir. Pour le moment, laiss&z-moi vous citer
un article fort intéressant et très caractéristi-
que du jtfo~~o~< à cet égard
K Deouis que la guerre est devenue certaine,
dit ce journa.1, la population est saisie d'une ex-
citation fiévreuse; eue suit le développement
des évéuemensavBC'une attention inexprimable.
Vu les étémens hétérogènes da la monarchie, la
grande divergence d'opinions qui se manifeste
partout ne saurait nous étonner. Le Siave et-!e
Magyar doivent voir dans la prépondérance de
l'AUemagne nne menace pour leur avenir. A
moins de vouloir la ruine do l'Etat, ces deux
nation-atités sont obligées de souhaiter la vic-
toire aux Français.
a D'un autre côté, peut-on trouver mauvais
que les Allemands trembtent à l'idée que te
Rhin puisse échoir ~a la France? Voità com-
ment il s'est formé deux partis « français et
prussien en Autriche, f'
s L'exaltation du public se reflète aussi
dans ies communications qui parviennent aux
journaux. La plupart des lettres que nous avons
reçues proviennent du camp purement a!le-
mand, et nous ont toutes remplis d'un sen-
timent de eati&faction. Que portent ces let-
tres?
a Point de h~ine aveugle contre !a France,
qui a donné jadis la liberté au monde mais
une vive sympathie pour la nation allemande,
qni défend maintenant ce qu'elle a da plus sa-
cré de plus. une aversion absotue et égate
contre les promoteurs de ta sangiante tragédie
qui se produit..
o I! est incontestable que l'abrogation du Con-
cordât a produit ici le meilleur effet. Le nou-
veau dogmo de i'infaiHibitité papale avait tel-
lement exaspéré tes esprits, même au sein da
1 Eglise, dont uns bonne fraction est peu sym-
pathique a.ux jésuites, que les catholiques eux-
mêmes se sont réjouis de la mesure qui yioat
détre prise.
o Néanmoins, ce n'est encore que la plus pe-
tite moitié de t'œuvre qui est f:ute. H faut à pré-
sent que des lois positives viennent rea'~r ies
rapports de l'Etat et do l'Egée. C'est au Reiehs-
rath d'achever la seconda et la plus grande
moitié de l'œuvre, de préparer un abri sûr à la
hb-rté et da protéger les peuples autrichiens
contre l'iuflueLiGe dss cléricaux;.
» Nous ignorons si le~c~MM~Mt. c'est-
à-dire le consentement de l'autorité pour la
publication des dii-posi'.ions et msgurp~ ecclé-
siastique", sera la conséquence de l'abolition
du Concordat.
e Beaucoup do membres da clergé attendent
impatiemment cptte disposition: Les évoques
autfich~BS et hongrois sont revenus de Rome,
sous le coup des impressions les plus p~nib!H3.
It réoun'ne à leur conscience de croire à l'in-
faitlibiL'té du Pupe, et pou)t:).nt i'a e't~ient &
la pensée d'un schisme, d'une rupture avec
Rome. Aui-si désirent-its qu'une ioi lea mett~
dans l'impossibilité de pub!ier des choses qui
ne sont d'accord ni avec leur conscience ni
avec leurs Gonvmtl'ins.
» On mande de Pes'h que, dans la séance
du I" août de-la. Chambre haute, on a. discuté
les projets de loi reia.tit's )a levée des recrues
et au crédit supplémentaire pou~- te ministère
de ia défense du pays. Le ministre Kerkapoiyi
a recommandé à la Chambre l'adoption des
deux projets.
« Le gouvernement, a-t-il dit, est-résolu,
cornue parle p~ssé, à maintenir la plus stricte
neutralité nms cette résolution ng la dis-
pense nullement ~tt devoir d'aviser à la sécu-
rité de la monarchie, et c'~ uniquement ce.ta
considération qui a porté le g~vefUMHent. 8.
présenter ces projets de loi. ))
e Les deux projets ont été adoptés.
)' Une'autre nouvelle, dont la gravité n'échap-
pera à po;so.i..e, est cel!e de la t'ormaiion très
prochaine dun camp en Bohême ou en Mo-
ravie.
f D'autre part, on mande delà frontière russe
à la Fo/centrer 200,OJO homme:.
Enûn on écrit, de Bottuschau auF~a~
~Mi' que la. Roumanie commence au~si a. ar-
me)'. et se propo.-e de placer sur la frontière
austro-roumaine (Buk~wme) un corps d'ob-
servation, si une division do quelques mi~ei's
d'hommes peut se nommer ainsi. La Roumanie
fait les yeux doux à ses frères transylvains, et
il v a longtemps que chaque Roumain caresse
l'idée de voir naître un nouvel empire puis-
sant des débris de l'antique Daeie.
[Co~~MM~MM .&
On écrit de Constantinople à la C'o~~OM~MCë du .~Vo~-F~ 3 3
« L~ Porte vieut de décider l'envoi sur la 1
frontière grecque d'un corps d'observation de c
20,000 hommes, et le nombre d~s troupes d'.i c
camp de Schoumia, actuellement de HO.OOO c
hommes, va être porté saus délai à 90,000 hom- c
mes. De plus, le ministre de la guerre a tété- t
8'raphié a. Vienne pourd~mander de 60 à 100 me- t
dëcins pour prendre du service dans l'armée r
turque.
o Je n'ai pas besoin de vous dire que ces
mesures so~t de pures précautions et n'ont (
~olument rien d'agressif. D'ailleurs, et quoi- f
qu'on m'assure qu'un envoyé d'une, grande t
puissance occidentale ait offert, il y a a. peine
huit jours. au gouvernement ottoman 'aeititer un emprunt de 60 millions de francs,' 1
la situation unancière de la Turquie ne lui 1
permettrait pas en ce moment de se lancer f
dans les aventures. j
» La presse de Constantinople nous fait as- i
sister, depuis que le eouuit a éclaté entre la ]
France et la Pousse, a un singulier spectacle
à l'exception du C'OM~ <~ OW< qui est très r
français, toutes les feuilles de notre vil!e sont
d'un' prussianisme achevé. La 2'M~M~, qui
veut bien s'intituler yoM?'m~ M~~oma~, se fait
particulièrement remarquer par le ton tudes-
que de sa polémique. Le ZeM~ ~M'~M est
uon moins prussien, tout en gardant les for-
mes anglaises de son principal rédacteur.
o Voilà un empire bien représenté par les
journaux qui s'impriment, pour ainsi dire,
sous les yeux du gouvernement. C'f.at une si-
tuation déplorable pour la Turquie. Il est bien
vrai que la Porte a envoyé hier une note à tous
ces journaux pour les inviter à adoucir l'ex-
pression de leurs sentimens, mais il n'en est
pas moins certain que le gouvernement, à part
un journal rédigé en langue turque, n'a aucun
organe de sa politique.
On mande d'Athènes le 28 juillet, à la
même C
« Le nouveau ministère présidé par M. De-
ligeorgis a, selon l'usage adopté ici, publié sa
proclamation où il promet de consacrer ses ef-
forts à l'extirpation du brigandage et à mettre
de l'ordre dans les finances.
)) Quelques nominations ont eu Heu. Le pro-
cureur général à la Cour d'appel et le procu-
reur du roi à Athènes ont &té remp'.acés, et
eett.e mesure signifie qu'on veut imprimer plus
de vigueur à l'instructioa qui se poursuit con-
tre les complices du crime dOropos.
e On a également remplacé les préfets de
l'AcaruaLtia'etddIaPhthiotide, les deux pro-
vinces qui touchent aux frontières, par deux
officiers supérieurs de gendarmerie en retraite,
et qui dans leur carrière militaire se sont dis-
tingués par leur zèle à poursuivre le brigan-
dage.
)) Le roi doit bientôt retourner à Corfou pour
assister aux couches de la reine.
N Nos journaux viennent de publier la cor-
respondance échangée entre MM. Zaïmis et
Valaoritès, dont le désaccord a déterminé la
retraite du cabinet. Il eut~té peut-être à dé-
lirer que leurs récriminations mutuelles ne
fussent pas livrées a la curiosité du public.
)) Le cours forcé est supprimé. La Banque.
depuis hier matin, change ses billets contre
espèces métaltiqueS; peu de monde se préssnte,
iaco'nûance est complète.
~M~cMes c~'a~èpes. i
7
ITALIE, s
F'
SÉNAT. ~r
M. viscoNTi-YENOSTA Quoique le discours 4
du sénateur Sdaloja s'adresse plutôt au prési- i,
dent du conseil qu'à moi, cependantjo crois (
devoir faire quelques déclarations au SénaL La a
nouvelle d'une grande lutte au centre de l'Eu- i
ropa n'a pas surpris seulement le gouverne- l
ment italien, mais encore tous les cabinets de I
l'Europe. 1
Sa'ts entrer dans le dinerend franco-prus- t
sien, le gouvenmment s'est mis avec les puis- r
sauces qui désiraient une sotution pMi{i tue.
Après l'explosion de la guerre, nous nous i
maintenons dans la même attitude de neutra- c
lité. (
Les paroles do l'honorable Gia.ld;ni ont pro- 1
duit sur moi une impression pénib'e, car nous c
avons la solidarité de l'honneur. Nous faisons l
des vœux pour qu'une conflagration euro- t
péenne ne se produise pas, t
Pour ce qui touche & l'avenir, nous ue pou- (
vons prévoir les diverses complications, mais <-
nous sommes maintenant dans les conditions t
de l'observation attentive.
Nous observons attentivement, afin que les (
intérêts du pays ne soient pas compromis. r
Quand, à la suite des erreurs de 1867, tes trou-
pes françaises altèrent à. Rome, cette occupa- j
tion avait m caractère temporaire. Nous n'a-
vens p~.s souleyé de questions à ce sujet; nous
avons attendu. Nous avions ainsi les avan- <
tages d'une position qui s~uvpga.rdait la justice
et le droit. Cependant, nous avons reçu la i
communication que, le S août, les Français
évacueraient te territoire pontificat.
Le gouvernement ne sort certes pas des bor- j
nés d~une politique nationale, et il ne laissera
pas Échapper tes moyens dont il dispose.
M. LAKZA On a aussi discuté sur l'origine du
cabinet. Le cabinet n'est pas né d'un vote de-
fini. Tout le mondt: s~it que les partis étaient
alors dans la confusion. Le cabinet proposa un
programme d'ordre et de conservation, qui fut
accepté. Voiià ia. ba~e du ministère. Nous som-
mes compactes, et il n'y a nul vote douteux.
Aucun un sistre n'a t~nu. une conduite équi-
vo-fuo.
N.)tre programme se fendait su.; une polUi-
que de paix, ou n-! saurait donc nous accuser
de'n'avoir pas prédit )aguen".
Nous croyons que nos mesures ne seront
p'is perdues. La critique est ais'e, mais l'art
est difuciip. A l'époque de notre constitution
minis~rielte a-t-qn trouyo un programma
mt'iloùrque'leootro'f
Nous trSiti'.tns alors avec le gëa.ral Cialdini,
et enti. lui et mQ), il y avait quelques diver-
geuces; il voulait, lui, des econpmjespQur
9 minions nouj en voulions pour 1H ou. 16.
Ses lettres étaient plemes de vivacité coutre
nous, comme si nous voulons détruire l'ar-
tnée. idée qui n'est jamais venue à aucun de
nou$.
Apres !g vote do la Cambre, te caLinet p6'jt.-
it 66 re!,iret-?'Ca ne serait pas constitutiûnuëL
Notre devoir est de rester a notre po~'e. O.n, et
nous y restons solides et for:s. Notre potititue
intérieure seja comme par le passé. L'éga'ité
toujours, et, si c'est nêce-sairp, on demandera
au Pjriement do r.ouv"aux pouvoirs. Le g''u-
yernement-ne se laissera déborder par aucune
action individuelle. Voit~.eo quB j'ai l'honn' ur
de vous déc;a'et', Messieurs, et mes prëci~dens-
doive&t ~tre des garanties pour l'aveuir.
M. sciALOJA se d4ciare sun ordre du jour par If-quel on prend acte des
déclarations nu ministère qui est prêt à répri-
mer tout mouvement tumuttueux et à em-
'~cher que l'action individuelle l'emporte sur
l'action du scuvpriierpe~t..
La suite de 1~ discussion est renvoyée à de-
maii). ·
La ëéaaGe est levée à six heures et demie.
!.7~.)
Nous .'epro luirons h fur de la déposition de
la. Compagnie du. chemin de fer du. Nord de-
vaut U commission d'enquête du l~ juillet
derilier.
M. Say cbasidère que la concurrence n'MB'ait
Sert. aucun avantage, etiidita.vecStephenson
u'enMtde chemins de fer iln'yapas de con-
'urrenee, parce que là. où tes accords sont pos-
ibies, la concurrence ne peut pas exister; mais
i el)e ne'peut pas exister dans les chemins de
t-r. elte peut exister dans les canaux'; c'est
me concurrence très sérieuse. Certainement
es Compagnies de chemins de fer n'auront a
'ien à dire si l'on améliore les voies de corn- g
nunication, si l'on abaisse les droits de navi- s
ration. On doit s'y attendre, c'est dans la m- a
.ure des choses. Néanmoins on doit ajouter
ju'il s'est produit des faits assez sérieux rela-
.ivement à la navigation des canaux. Ainsi le f
:heminde fer du Nord a transport, en 1869, C
} millions 867.000 tonnes, et la ba.te!l°rie2 mil-
[ions 300,000 tonnes, il s'agit du charbon, c'est t
Le grand tonnage de la batellerie il n'est pas 1
question de la bateDerie à vapeur, c'est peu de j
chose, mais de la batellerie qui transporte )e t
cha) bon et la. pierre de taij.le. M. Say a été ré-
comment à Bruxelles, et a vu. le Palais-de-Jus- `
tice construit avec des pierres de Greil qui sont r
transp'rtéi's par le chemin de fer en concur-
renée a~ela bateMerie.
Le transport du charbon était de 2 millions
300,000 tonnes par les canaux, tandis qu'il a été c
d" 3 miltions 300,000 tonnes par le chemin do 1
fer. et, on 1844, le transport total fait par laba- c
telierie était de 1 mhtion 200,000 tonnes, j
Ainsi, en 1844, If s canaux ont transporté
l~miliion 200,000 tonnes de charbon, et. en
18G9, exactement le double. Seulement, ce qu'on r
peut dire, c'est que la concurrence a profité au (
pubiic. Si les canaux forcent les chemins de ]
fer à baisser les prix les chemins de fer j
forcent les canaux a baisser les leurs. Le j 1
fret était & des prix excessifs il y a un certain
nombre d'années. H faut tenir compte, ii est
vrai, de la situation des canaux et des droits
de navigation mais, en tenant compte de cela,
on constate qu'avant 1833 le fret était de 37 fr.
par tonne de Mons à Paris. A cette époque, il
faut dire qu'i! y avait des transbordemeus.
De 1838 à 1837, par suite du perfectionne-
ment des canaux, le fret est tombé à 31 fr. et
à28fr
De 1839 a 1840, il tombe à 18 fr. 78 c et 12 fr.
80 c.; en 1848 et 1846, à 12 fr. 80 c. et 11 fr.
30 c.; en 1849, la fret était à 10 fr.; en 18GO, a
7 fr. 80 c. et 7 fr., et il est aujourd'hui à 6 fr.
73 c. et même à 8 fr. 90 c., au minimum. Mais
il y a des variations quelquefois assez considé-
rables.
C'esit un fait facile à vérifier que la batellerie
ne peut pas transporter beaucoup plus de char-
boa qu'elle n'en transporte maintenant; sans
compter que la fret s'élève toutes les fois que
les transports augmentent, tandis que les prix
par chemins de fer ne sont soumis & aucun
relèvement du même genre.
En somme, la concurrence avec les canaux
est possible, mais la concurrence avec les che-
mins de fer, M. Léon Say ne croit pas qu'elle
le soit. du moins dans l'intérêt pubiic, car eile
ne produit jamais d'une manière durable l'a-
baissement des prix.
La discussion qui a eu lieu sur le traité passé
entre les Compagnies du Nord et du Nord-Est
porte M. Dalioz à se demander ce que c'est
qu'une concession, puisque aprèsavoir concédé
un chemin d'un lieu à un autre, on ~eut con-
céder le lendemain un autre chemin entre les
deux mêmes points. Pour les concessions de
mines au moins il y a un périmètre déterminé.
M. Léon Say ajoute que s'il n'y a pas un
droit formel, il y a une convention tacite. On
a imposé aux Compagnies des lignes impro-
ductives ira-t-on leur faire concurrence sur
les lignes oroductives? H fait ressortir ce qu'il
y a de singulier dans la faculté qui serait don-
née aux dëpartemens de concéier des chemins
en concurrence avec des lignes faisant partie
d'un réseau garanti, de manière & empêcher )e
déversoir des lignes riches sur les lignes pau-
vrps, et a faire entrer dans les caisses dépar-
tementales, par des conditions de partage, des
sommes qui sortiraient en définitive des coures
del'E'at.
M. Say revient aux questions de tarif et de
transport. A Roubaix, it y avait a la gare, en
1860 un mouvement de 120,000 tonnes; ce
mouvement, en 1869. s'est é!evé à 380,000 ton-
nes A Tourcoing, de 1860 à. 1869, le mouve-
ment de la gare's'est accru de 86.000 à 200.000
tonnes, et la Compagnie, pour faire face à ce
trafic, a dépensé un capital de 2 millions
700.000 fr. A Lilte. la Compagnie a augmenté
son capital de p)us de 4 millions de fraucs.
Le chemin de fer a apporté à Tourcoing et à
Ro'ibaix. en 1869. 46.000 tonnes do Mno et
3.000 tonnes de coton brut. Les 48,900 tonnes
de laine ont produit une recette brute de
480,000 fr. pour une marchand.se dont !a va-
leur totale représente 89 millions de francs.
Quelle influence un tarif si peu élevé peut-il
avoir sur la crise dont l'industrie se plaint ? 9
Pour les tissus. le rapport de la taxe perçue à
ia valeur de la marehandi-e est de 13 à 18 c.
pour 100 fr. Ainsi, en 1869, il a été expédié de
Roubaix et de Tourcoing 14,000 tonnes de
tissus mélangés laine dominant, d'une .vateur
moyenne de 20,000 fr. la tonne; cela fait
280 millions de francs pour la valeur des
14 000 tonnes. Ces tonnes transportées a Paris
ont produit au chemin de fer une perception
de 449,000 fr., soit 16 c. par 100 fr. de la va-
leur. Les prix des chemins de fer anglais sont
supérieurs au prix des chemins de fer français.
Us sont pour h laiue de 11. 12 et 13 c. par
tonne et par kilomètre, suivant la. distance,
tandis que dans la Compagnie du Nord ils sont
de 8 et 9 c. Pour les cotons, le tarif français est
de 3 et 9 c.; de Liverpool à. Manchester, il est
de 18 c. 8.
Pour les tissus de laine, les prix du chemin
de fer sont de 12 a 17 c., et ceux des chemins
anglais sont de 17 à 20 c.
Pour les toites, les comparaisons donnent tes
mêmes résultats. Le tarif du Nord est de
12 c. 4 les tarifs anglais sont de 14e. 8.
M. Say termine en disant que la Compagnie
du Nord fait tes plus grands enorts pour per-
cevoir les tarifs les p!us b~. On porça't un ta-
rif suffisant sur certaines marchaudises pour
pouvoir assurer des prix très bas au transport
des marchandises qui ne pourraient pas sup-
porter des prix élevés. Si on transportait tou-
tes les inar''hand!se.s au prix des charbons, on
transporterait à perte. Il y a comme une &sso~
dation entre tous les transports. Si on n avait
qu'un tarif, ce serait le tarif moyen, et le tarif
moyen tuerait certaines industries sans avan-
tage pour les autres.
Sur la question des délais M. Say fait re-
marquer que les Compagnies françaises se
trouvent en présence de dit'neultés que ne ren-
contrent pas les Compagaies angiaises. Les
Compagnies anglaises peuvent, se d~n'asser
immédï'~ompnfdèsmarclia.ndises, ce qui n'est
pas le ca~ en France de là des encombremeus
périodiques d~ns certaines g~res, qui rendent
)e service très difScHe. l! y a eu d'uilleurs des
exagérations manifestes dans tes faits articu-
lés. M. Armitage a parlé, p~ir ies transports
entra Boulogne et Paris, de dix jours les trans-
ports se font en deux et trois jours. M. S;)y
produit a l'appui un d'!oouiUement des expë-
ditions de 'a ~re de Boulogne pour Pari~, et
des iettres Émanant des commiesionna.u'es de
Boulogne. Qe qui est long c'est le déiai MN-
DWmC. mais non pas le délai utilisé. La Com-
po~nie ne neuf pas se départir d'un long déiai
MM)WM<< dont elie no se sert pas, à cause de la
posHbi'.ité de retards par force majeure, re-
tard. ~uxquHis les tribunaux na roconnaisEent
pas'leca.aetèro'defprCeumjeuKe;'
h Sil!AUemag-oe, on n'aurait p~s besoin de prendre
j ces prëc'mtioBS.
Une discussio'i s'engage entre divers in-
dustriel- les membres do la commission
r et la Compagnie du Nord sur la difficulté
y qui existe pour tes destinata'ros do recevoir à
temps la. lettre d'avis. M. Pouyer-Quertier re-
prcnri la. question de la. concurrecce, et p~r)e
de l'aiéva'ion des tarifs rraocais par rapport aux
tarifs anglais. M. Say produit de nouveau les
documeus anglais qu'il a cités. M. P~uyer-
O'.iertier compare des tarifs d'exportation an-
glais avec des tarifs intérieurs français; mais i]
faut ~comparer des raifs comparables. M. Léon
Say fait'remarquée que M Rouyer-Quertier
fui' un mérite aux Compas-nies ans~.isas du
système des tarifs d'e~p.or.tatiun dontit fait un
erief aux Compag'ncs françaises. M. Pouyer-
Q~ertier repr.cho à ]a. Compagnie da Nor.i
f)e ne p.is tra.uspf')"et' à a o. lo ûharbon sur
chf~ de fer d'Amiens à Roupn. M. Say ré-
pond que )ps tarifs pour !e t''&Maport des char-
t boas venant des homllères éloignées se fait
Bour Rouen, sur ligne d'Amiens & Rouen, a
t ~3 c- atM-dessOus, P' D~
Btœppcsi't à HeMpêrat~ce. h
Paris, le 8 août 1870.
Madame,
La loi de finances, en date du 21 juillet 1870, l~
t. ouvert aux ministres de la guerre et de la q
marine de nouveaux supplémens de crédits g
s'Élevant à 500 misions, destiné à pourvoir r
mx frais de la guerre, r
Par l'article 4 de la même loi, le maximum 1
jes bous du Trésor en circulation, fixé pour é
L'exercice 1870 à 130 millions par la loi de g
finances du 8 mai 1869, a été élevé à SOO g
millions, et le ministre des nuances a été au- 1
torisé à négocier ces valeurs aux conditions les
plus avantageuses de remboursement, sans j t
que leur échéance puisse excéder dix années. 1
Le but de cette combinaison a été, en écartant j 1
toute idée d'emprunt en rente, de ne pas pe-
ser sur le cours du Trois pour 100, qui est le t
régulateur du marché. La fermeté des cours
actuels, malgré l'état de guerre, démontre que 1
ce but a été plMneT)ent atteinte ]
D'un autre côté, ces bons, émis a échéance t
de dix années, à un intérêt de 5 pour 100 l'au,
payable du six mois en six mois, avec faculté
pour l'Etat de rembourser,, soit après la se- ]
conde, soit après la troisième année, en préve- (
naut trois mois à l'avance, présentent le double
avantage, en premier lieu, d'offrir aux capita-
tistes une valeur de placement de premier or- j
dre, d'une négociation facdo, à l'abri de tout
risque, basée sur le crédit de l'Etat, et, en se-
cond iieu. de restreindre à un temps limité
l'intérêt élevé qu'en cas de guerre ou de crise
le Trésor peut être obligé de payer.
A partir du 1~ août, deux séries de bons de
cette nature ont été mises à la dispo.i'.ion du
public, tous à échéance de dix années, mais
remboursables les uns après deux années, les
autres après trois années, à la volonté du gou-
vernement, les premiers sous la dénomination
de bons 2-10, et les derniers, de bons 3-10.
L'expérience de quetques jours a démontré
que les bons 3-10 dont le remboursement ne
peut avoir lieu avant )e tbrme de trois années,
sont recherchés de préférence par les capita-
listes, et qu'une nouvelle série de bons S-10
dont le remboursement ne pourrait avoir lieu
avant cinq années répondrait mieux encore
aux conditions spéciales de cette nature de
placement.
D'un autre côté, il semblerait juste d'accor-
der à ceux qui, dans les circonstances ac-
tuelles, apportent au Trésor le concours de
leurs capitaux et acceptent une valeur nou-
velle, un avantage dont ils pourraient être ap-
pelés à profiter sans aucun préjudice pour le
Trésor, en leur réservant, dans le cas où un
emprunt en rente Trois pour 100 serait ulté-
rieurement émis par souscription publique, le
droit d'être compris dans la répartition pour
un capital é~al au capital des bons qu'ils repré-
senteraient en souscrivant.
Il y aurait donc lieu, si ces propositions ob-
tenaient l'approbation de Votre Majesté
1° D'émettre, aux conditions autorisées par
la loi de finances du 21 juillet 1870, une nou-
velle série de bons du Trésor 5-10 produisant
des intérêts à 5 pour 100 l'an, payables tous
les six mois
2° D'attribuer aux porteurs de ces bons un
droit de priorité dans le cas où un emprunt en
rente Trois pour serait ultérieuremont ouvert.
L'émission de ces bons serait, quant à pré-
sent, limitée à 350 millions, et cesserait aussi-
tôt que ce chiffre serait atteint.
Les porteurs de bons 2-10 et 3-10, émis ou
à émettre, profiteraient, en cas d'emprunt ul-
térieur en rente Trois pour 100, du même droit
de priorité.
Je suis avec respect, Madame, de Votre Ma-
jesté, le très humble, très' obéissant et ûdèle
sujet.
Le ministre des /~K!MCM,
SEaMs.
Approuvé
EUGÉNIE, f
Par décision ministérielle en date du 5 août
1870, il est tenu à la disposition du public, in-
dépendamment des bons 2-10 et 3-10 eu cours
d'émission, une troisième catégorie de bons
dits S-10, à l'échéance de dix ans, et que le
Trésor aura la faculté de rembourser à partir de
l'expiraMon de la cinquième année seulement
et en pré venant trois mois à l'avance.
Ces bons porteront un intérêt de 5 pour 100
l'an, payab~emestriellement le 1 et le'l" mars.
D .us le cas où un emprunt en renteTrois pour
100 serait ultérieurement émis par souscrip-
tion publique, quplie que soit son an'ectation,
les porteurs de bons o-lO qui prendraient part
à cet emprunt seront adtnis à }a souscription
pour un capital irréductible égal au capital des
bous qu'ils représenteront, SMS que cet .avan-
tage implique la faculté de se libérer par la re-
mise des titras.
Le même droit de priorité appartiendra aux
porteurs do bons 2-10 et 3-10 émis ou à émet-
tre.
L'émission des bons 2-10, 3-10 et 8-10 est,
quant à ptésent, limitée à 330 rniHions et ces-
sera dès que ce chiffre sera atteint.
Le montant des bons émis sera payable,
moitié à l'émi.-sion, moitié du 1S au 30 septem-
bre prochain. En cas de retard du paiement, le
débiteur sera passible de plein-droit des .inté-
rêts à 5 pour 100. A défaut du paiement au
15 octobre, le ministre pourra déclarer le sou-
scripteur déchu de son droit et faire effectuer
la vente du bon pour le remboursement de la
somme due au Trésor.
L'émission se fait, à Paris et dans le dépar-
tement de la Seine, à la caisse centrale du Tré-
sor et aux bureaux du receveur central et des
receveurs-percepteurs; dans les départemens,
aux caisses de toutes les trésoreries générales
et recettes particulières des nuances.
On lit da.ns le 7oM?'?M;J o//?e~
La commission instituée pour l.-s souscrip-
tions patnotiqut)s"in vertu d~ décret du 28 juil-
let 1870, sous la présidence de S. M l'Impé-
ratrice, a tenu deux séances au palais des
Tuileries. A la suite des premières délibérations,
M. le ministre de l'intérieur vient d'adresser
aux préfets la circulaire suivante
« Paris, le S août 1870.
» Monsieur la préfet, depuis le commence-
ment de II guerre, un admirable élan c'est ma-
nifesté à Paris et. dans ~es départemens pour
vpnir an aide aux blessés de notre armée et
aux faimdes des miiitau'es et des marias eu
campagne des sommes considérables ont déjà
été re'cudtties.
» Par décret da l'Empereur, du 25 juillet
1870, une commission a été instituée, sous la
préeidence de S. M. l'Impératrice, pour distri-
buer les dons versé: au Trésor et dans les
caisses publiques eUe sera également chargée
de ~a reparution du crédit de 4 m'Ilions que le
Corp~-L~gislatif et le Séuat ont voté en faveur
dus famuttM pnvées de leur soutien.
a Anu d'accomptir entièrement sa tâche, la
commission imperia'e a pensé qu'il serait dé-
sirable de voir se constituer dans chaque dé-
partement un comité qui remplirait dans sa
sphère locale le rôle que la commission rem-
plit pour 1~ France enU~rp,
L<~ Gûmitëa départementaux auraient une
double mission ils s< raient charges de re-
cueillir des souscriptions et d'en assurer la
distribution, conformément au vœu des dona-
teurs, et, à ce double point dp vue, ils se relie-
raient intimement & 1& commission centrale.
B ~es souscriptions recueitlies peuvent se
diviser en deux grandes catégories ce~&s qui
ont pojr but de venir en a~de aux familles de
nos soldat. ea csmp-tgaë; celtes qui sont des-
tineas aux soldats eux-mêmes.
;) Pour les premières, le comité départemen-
tal aurait touto liberté d'action, it distribue-
rait, suivant tes nécessités locales, non seule-
ment !s Montant des souscriptions recueillies
dans le département avec cet'.e dcat.!naUon.
mais encore les sommes qua la commission
impériale pourrait m~Upe à sa disposition pour
piu'M liasu~i-auca ou à l'épuisement de ses
ressources propres. Placé au milieu des iufor*
tu.ues qu'il s'agit do secourir, te oomiié dépar-
temental prëaHiiterait tous les étémens, toutes
tes gnranties d'une juste et efficace réparti-
tion.
o Quant, aux sommes que le comité recueil-
lerait pour les soldats de notre armée, U con-
viendrait d'établir une distincUon entre les
département étonnés du thëâtre de la guerre
et les dëpartemens situes à. la frontière ou dans
lesquels tes hôpitaux provisoires ont été éta-
blis. Dans les départemehs éteignes du théâtre
de la guerre, comme le comité manquerait des
éiémens nécessaires pour appliquer lui-même
les sommes recueillies à leur destination, il
les enverrait &Ia commission centrate de Paris,
qui, d'après les renseignemens fournis par les
ministres de la guerre et de la marine, en fe-
rait emploi et en rendrait compte ultérieure-
ment. Au contraire, pour les départemens dans
lesquels des hôpitaux provisoires seraient
établis, le comité départemental pourrait con-
server la disposition de ces fonds, afin de les
affecter à l'organisation et à l'entretien de ces
hôpitaux.
< En ce qui concerne la composition du co-
mité départemental, je n'ai pas, monsieur le
préfet, d'indication spéciale à vous donner.
Faites appel à tous les dëvouemens, ils ne
vous feront pas défaut. Choisissf les hommes
que l'opïntôn publique désigne comme devant
apporter à cette œuvre éminemment patrio-
tique le p'us utile concours. Considérez moins
la situation qu'ils occupent que les services
qu'ils peuvent rendre L'administration ne doit
pas chercher à se substituer à l'initiative pri-
vée. e le n'intervient que pour assurer la réa-
I;sation prompte et complète de la volonté des
donateurs, prévenir la dispersion des ressour-
ces, rendre enfin aussi efficace que possible la
grande manifestation qui se produit, en lui
laissant son caractère de spontanéité. ·
» Le comité départemental, une fois con-
stitué, pourvoira lui-même à son organisation
intérieure il nommera son président, ses vice-
présidens et secrétaire, et prendra toutes les.
mesures qu'il croira utiles pour constituer des
comités locaux, stimuler les souscriptions, les
recueillir et les distribuer.
» Je vous recommande, monsieur le préfet,
de vous occuper immédiatement de la compo~
sition de ce comité. Vous vous associerez d'une
manière active à ses travaux et vous lui en
faciliterez l'accomplissement par tous les
moyens dont vous disposez.
» La commission présidée par S. M. l'Impé-
ratrice fonctionne à Paris à l'état permanent
une sous-commission siège tous les jours au
ministère de l'intérieur les comités départe-
mentaux pourront correspondre avec elle et
lui transmettre leurs demandes.
» Pour tous les points de détail, et notam-
ment pour la direction à donner aux dons en
nature, vous recevrez incessamment des in-
tructions.
e Je vous prie, monsieur le préfet, do m'ac-
cuser réception de la présente circulaire et de
me rendre compte des mesures que vous au-
rez prises pour en assurer l'exécution.
» Recevez, monsieur le préfet, l'assurance
de ma considération très distinguée.
)) Le MMM~t! de M~fMM~.
CHEVAND1ER DE VALDROME. »
ACTES OFFICIELS.
Le ./OMMta~ o/~Ct~ de ce matin promu~ue
une loi rela.t.îve à des modifications de taxes
postales entre la France et l'Espagne, et pu-
blie le décret relatif à la convention postale ad-
ditionnelle du 23 mars 1870 entre la France et
l'Espagne.
Un décret en date du 4 août porte ce qui
suit:
Les tableaux de recensement de la classe do
1870 seront publiés et affichés, ainsi que l'exige
l'article 8 de la loi du 2t mars 1832, les diman-
ches 14 et 21 août 1870.
L'examen de ces tableaux et le tirage au
sort, prescrits par l'articie 10 de la même loi,
commenceront le 29 août 1870.
Immédiatement après le tirage de chaque'
Canton, le sous-préfet enverra au préfet du
département une expédition authentique de I&
liste de tirage, ainsi que du procès -verbal qui
aura été dressé en exécution de l'article 12 de
la loi du 21 mars 1832.
Au moyen des documens mentionnés dans
l'article précédent, le préfet formera un état;
indiquant, par canton, le nombre des jeunes'
gens inscrits sur les listes de tirage de la classe.
Cet état devra être adressé au ministre de la
guerre, le 22 septembre 1870, au plus tard.
Un décret déterminera ultérieurement les
autres opérations relatives à la formation du
contingent de la classe de 1870.
Par décret en date du août, M. Henri
Reber, membre de l'Institut, professeur au
Conservatoire, a été promu officier de la légion
d'Honneur;
M. René Baillot, professeur au Conserva-
toire, a été nommé chevalier du même Ordre'
Par décret en date du 3 août, l'élection que
l'Académie des Sciences morales et politiques
do l'Institut impérial de France a faite de
M. Vergé, pour remplir la place d'académicien
libre devenue vacante par suite du décès de
M. Moreau de Jonnès, est approuvée.
Par décrets rendus sur la proposition du mi-
nistre de la guerre par intérim, et signés ta
4 août, en conseil des ministres, par l'Impéra-
trice régente, sont nommés dans la garda n&-
tionale mobile
A l'emp'.oi de chef de bataillon, commandant
le 3° bataillon de la Meuse, M. Bertin, chef d'es-
cadron d'artillerie en retraite.
A remploi de chef de bataillon, commandant
le ~2'' bataillon de la Seine, M. Ernest Baroche.
A l'emploi de capitaine de la 8" cmmpagMe
du 3" bataHlon du la Somme, M. de Beauvoir.
A l'emploi de capitaine de la 2" compagnie
du 2° bataillon de l'Aisne (emploi vacant pa~
organisation). M. Roussel.
A l'emploi de capitaine de la 1''° compagnie
du 4° bataillon de l'Orne, M. Poeb, maréchal
des logis de gendarmerie a la résidence de.
Mortague.
A l'emploi de capitaine de la S° compa~aia
du 1~ bataiUcm de la Seine-Inférieure (emploi.
vacant par organisation], M. Loutre!.
A soixante-treize emplois de chef de bat.ai!foa
d'infanterie et à trois emplois de chef d'esca-
dron d'artillerie, vacans par organisation
S~ co~&D'ARMËE. 13° division militaire.
D~NtM~ ~M ~KiC-~P~'M.
Infanterie. 1~ bat. (Bressuire), M. Rouge.
2?bat.(MeIie).GuiHo-Desbuttes.
3" bat. (Niort), M. de Cugnac.
~O~Mf~ Zo:M/(MMM'
1~ bat. (Ancenis), M. Ginoux.
2" but. (Nantes). M. Candeau.
3c bat. (Nantes). M. Bûchers.
4° bat. (Paimbœuf), M. de Lareinty.
&" bat. (Saint-Nazaire), M. F'ournier de Pellan.
Artillerie. M. Mesnard.
.P<~
Infanterie. 1~ bat. (Angers), M. da Place.
2" bat. (Saumur), M. de Pailtot.
3° bat. (Choie)), M. Aroous-Rivière. `
4'' bat. (Seg)M), M. Bayard do La Vingtrie.
Z'~a?'~M~~ F~
!< bat. (Foutenay-Ie-Comte). M. BrJss&n.
2" bat. (Napt)léon-Vend''e), M. CaiUaud.
3" bat. (Napotéon-Vendée), M. Aubry.
4" bat. (Les Sables-d'Olonne), M. da Guille-
bault.
16" DIVISION MILITAIRE. ·
jMp
1" bat. (Dinan), M. Chollet.
2" bat. (Guingamp), M. Dubcus de Saint-Go-
nant.
3' bat. (Lannion~, M. Le Bouedee.
4" bat. (Loudéa'). M. de Saisy.
S° bat. (Saint-Brieuc), M. Geslin de Bour-
gogne. D~)a?'~MOt< ~M 7'M~7'
~ba.t.(BMSt),M.Samson. <
2° bat. (Bre&t), M. Moyor.
3° bat. (Châteauun), M. de Legge..
4° ba.t. (M'rlaix~ M. Garnier de LaYiIlesbret.~
S° bat. (Quimper), M. do La Lande de Calao.
Z'~)~~NMM< ~'7He-7~sme.
l' bat. 'Fougères); M. Da Dezerscul-Lasiart.
2° bat. (\toatrortj, M. DuhiL
3~ bat. (Vitré), M. Piaiue-Lépine..
bat. (Rennes), M. Carron.
S" bat. (Saint-Maio). M. Lo~rd.
ArtiUerie. M. Por'.e~
ramasser les armes, les tentes les Messes sont
restés en partie sur le champ de bataille.
» Je suis arrivé à Haguenau à huit heures
du soir. Dans les rues, des groupes nombreux
parlent avec animation des événpmens du
jour. Puis un triste spectacle do longues ntes
de voitures, attelées de bœufs ou de chevaux,
couvertes de quelques meubles et de literie,
et portant des hommes, des femmes, de petita
enfans en pleurs. Ce sont des habitans de
Riedseitz, de Schœnenbourg, des viltages voi-
sins, qui fuient devant les bandes ennemies.
Ils s'instatient dans la rue, sous les arbres, et
la foule les entoure. Ils pleurent et s'imagi-
nent que leurs villages &ont tout entiers en
teu.
s Ensuite entrent par la porte de Wissem-
bourg les soldats de nos régimens engagés
dans cette lutte -inégale de la journée. Ils ar-
rivent-fatigués, bri.-ës, n'ayant pas mangé de-
puis vingt-quatre heures, pleurant un chef,
un camarade. J'en interroge quarante, cin-
quante, et ils disent tous que la lutte était im-
possible, affirmant que s'ils avaient été 20.000
seulement, ]ts auraient repju'-sé l'ennen.i, car
leurs pHti'.fs colonnes l'ont tenu plusieurs fois
en échec. Un serg~ut-major de ligue me ra-
conte la bataille comme je .t'ai racontée plus
h-mt. Quelques btf-ssps arrivent, s'appuyant
sur leurs fusils. Un turco nous montre son
bras traversé par une baïonnette un autre
turco apporte le sa.bra'de son capitaine tué à
côté de lui il embrasse l'arme de son mal-
heureux chef.
» A onze heures arrivent deux voitures de
blessés, qu'on transporte dans !es ambulances;
à minuit, je vois encore tes Sœurs do charité
courir par les rues, cherchant des remèdes,
d'- aides, se dévouant d'une façon remar-
quable.
x A uno heure du matin, le tambour bat
dans les rues de Haguenau; on réunit les
pompiers et on les expédie sur la route; ils
doivent recueillir les blessés et aider à enter-
rer les morts.
J'écris sous l'impression fort vive pro-
duite par les événemens que l'on me raconte
et ceux auxquels j assiste. Le récit do l'enga-
gement est cetui que m'ont Mt vingt soldats
d'une façon à peu près identique.
» Leurs narrations, comme l'on pense, se
ressentaient de l'émotion que fait éprouver
une lutte aussi chaude, et si j'avais commis
quelques inexactitudes ou quelques omissions,
qu'on veuille l'attribuer à la disposition d'es-
prit de ceux qui m'instruiraient et & la fièvre
toute naturelle qui agite celui qui écrit sur des
sujets aussi paipitans. –CM~ë FMcAMcA
e
Le correspondant du Times lui envoie
les rensei~nemeus ci-après sur l'engage-
ment de Wissembourg
« Le premier choc de la guerre a été porté
par les Français mardi. Mercredi, c'était le
tour des Prussiens. Le prince héritier, qui,
comme nous l'avons établi, avait son quartier
générai à Landau avec la garde royale de
Prusse, une partie de l'armée prussienne et
les furces des Etats du Sud, s'est avancé sur
Wissembourg, vitto frontière française et for-
lere&se de troisième or tre sur la Lauter, située
entre Lauterbourg et Bitche, sur le chemin de
fer qui, partant de Strasbourg et Haguenau,
suit le couM du Rhin jusqu'à Landau, Neustadt,
Ludwjg-hafen, Worms et Mayence.
B Emre 'Wissembourg et Lauterbourg se
trouvent les ruines des fameuses lignes de for-
iinca.ti ns é'evées par le ma échal Vii:ars, qui
ont joué un rôle si important dans les an-
ciennes guerres. L'attaque était dirigée contre
Wis~tnbourg et une eoIMno qui se trouve
daus l'axe de la viUe. Oa ne nous dit pas que
les portions françaises ai
)) Mais tes Français, d'après le récit qui en
est f~i!, paraissent avoir été battus après une
rencontre aussi brillante que sanglante. Ils
ont perdu le général Douay, qui commandatt
une division du corps de Mac-Manon, et laissé
entre tes mains des Prussiens 500 prisonniers
sans biessur-s et un canon. lis ont du en
même temps laisser leur camp entre les mains
de leurs ennemis. Nous n'avons, à la vérité,
que le récit prussien de cette aHaire, mais il
anuorte en meate temps la preuve, des pertes
considérables que leurs corps d'armée ont eu
à subir. s
Rensei~neoiens communiqués par le
ministërs de l'istérieur.
SamediGaoùt,matin.
On acrit de la froittière que les troupes wur-
temborgeoises, campées s~ir les hauteurs de
Dihingen, en face Huningue, ont quitté, le 3
au soir, leur campem nt, et, se sont dtrig6es
sur Freiburg. Ces troupes étaient exténuées
et quelques soldats ont été sur le point de se
mutiner contre les ofn-;iers qui les frappaient
& coups de ptat de sabre peur les faire mar-
cher. Une personne digne de foi, arrivant de
Bd.den.aafnrmé que Ra~ta'lt se dégarnissait
et que les troupes qui environnaient cette for-
teresse étaient parties précipitamment, se di-
rigeant vers le Palatinat et probablement sur
la Sarre. A la date du 3, il ne restait à Oos,
embranchement du chemin de fer de Bade, >
qu'uu régiment de dragons wurtembergepis
et le 33" d'infanterie prussienne. P Appen-weier
à Oil'embourg jusqu'à Leopoldshuhe, u ny a.
aucune troupe.
On mande de Forbach que la division Ba-
tsune occupe toutes les hauteurs de Sarrebruck;
nos soid~ts descendent en ville pour y acheter
du tabac. Nos troupes continuent d'avancer
sur l'extrême frontière, où arrivent incessam-
ment des trains chargés de matériel, de ba-
teaux, de chevaux, de vivres, etc. La ligne
ferrée a été explorée par une locomotive, sous
la direction d'un ingénieur de la Compag:.ie,
jusqual'étangThiriou (territoire prussien). Les
ble=sés français et prussiens ont été dirigés
surMjOlz.
La pfise de Sarrebruck a provoqué à Luxem-
bourg des démonstrations non équivoques de
~ympa.thia pour la France.
La vaHéo de la Sarre et les environs de Trèves
~e garnissent de troupes prussiennes. Le
prince Frédéric-Charles est arrivé dans la nuit
du 2 à l'usine de la Quinte, à un demi-kilomè-
tre de Trêves et y loge avec tout &on état-
major.
Strasbourg, le 6 août (reçue au
nainistere à midi).
Les dépêches prus.~esnes annoncent que la
viFe de Sarrebfûck n'était déten.iuo que par un
baunl~n. Il est au coutrah'e certain qu'~u mo-
ment de l'attaque du 2 août, la garnison de
cotte viile se composait d'un batailton du 40",
d'un régiment de uhlans & quatre escadrons
~t de deux encadrons du 9° hussards. Un ba-
taillon du C3~ était à WolcMngen, vis-a-vis
du pont de Werden.
Les prisonniers prussiens, amv~ a ~etz,
son~ au nombre do 39 dabs l'affaire de garre-
btuck. 19 d~ nôtres seraient tombés entre les
mains de l'ennemi.
Le premier soldat prussien qui a tué un of-
ficier frauç.i.is a reçu une prime d'argent con-
sidcira.bte.
Il parait se confirmer que des concentrations
d.3 coupes a-sez sérieuses ont lieu sur la rive
badoMC du Rhin.
Ceseoucentratioas ont appelé de la part de
l'autorité tni.itaire française une surveiltanee
très active, particulièrement entra Colmar et
Huningen.
Les mesures les plus eiucaces sont prises
pMU' parer à toutes les éventuaiités de ce côté,
et ii convient d'ajouter que les populations de
l'Alsa.ce s'y prêtent avec un empressement et
un patriotisme admirables.
La. C~o~M~ <~M publie
]tes dépêches télégraphiques suivantes
((Vienne, le a août, soir.
e Dea renseignemecs venant des cercles mi-
litaires ne permettent, plus de mettra en doute
les a.rfneme:is ~ie l'Autriche.
N Des travaux de fortiacatiou vont cire en-
trepris à '.r.i.e'jvie et a Eperies, viHe hoDgiO.se
située dans les Carpathe.
x Les uoa~He.. arr)i\ces du Monténégro ac-
cusent les boyards mouténégriLS de chercher
à répandre 1 a~iiatioti datis les canapa~ne;- de la~
Dalma.tie, et di:ont mêase que Is priuce Kico-
jas n'est pas tout à fait Étranger à ces menées.
)) Berne, le août.
x On annonce de Lindau que le transport des
m~rchandikes sera rétabli àr partir de demain
sur les chemins de fer bavarois communiquant
avec ceux de l'Autriche, o
On mande de Hambourg, le 1" août
« Toute cette semaine il y a eu ici un mou-
vement considérable de troupes elles ve-
naient, s'arrêtaient dans les gares un entre-
preneur d'émigration leur servait un repas et
elles repartaient; pour quelle destination? c'est
ce que personne na sait.
)) La landwehr du district d'Altona est déjà
enrégimentée et pourvue d'uniformes prus-
siens. Les Allemands disent qu'it n'y a pas eu
de manquons; tous les hommes ont répoudu à
l'appel. Ils prétendent que pour le 8 ou le 10
août la Prusse aura réuni 600.000 hommes sur
le Rhin. Je puis ajouter qu'à Cotogne on réunit
en ce moment sous les drapeaux les land-
wehrs jusqu'à. la classe de l'anuée 1884.
B La Prusse sent très bien que la t'ronUère
maritime est son côté le pius faibie. Vou~ sa-
vez déjà probablement que le roi Guillaume a
fait un appel aux hommes de la inarme mar-
chande et aux armateurs pour leur demander
da s'unir de leurs personnes et de leurs navi-
res à la défense du pays, en formant un ser-
vice volontaire de gardes-côtes.
s Le général Vogel de Fatkenstein vient, da
son côté. de faire un appel aux autorités et
aux populations des provinces situées sur le
littoral de la mer du Nord et de la Baitique il
les engage à. seconder de toutes les manières
les forces mUitaircs et navales, à surveiller at-
tentivement les côtes, et à donner, on cas de
besoin, des informations rapides sur l'approche
des navires francais.
e II parait que les positions les pins expo-
sées sont Duppel, Alsen et Cuxhaven. Cette
dernière position, située sur la pointa occiden-
dentale de la baie forméa par l'embouchure de
l'Elbe, est destinée à protéger Hambourg.
') Depuis quelques jours, un grand nombre
d'ouvriers terrassiers (auxquels on paie le prix
exorbitant de 1 thaler 5 groschen par .jour) tra-
vaillent sans relâche pour la mettre en état de
défense. A Straisund, les bourgeois eux-mêmes
sont obiigés da travailler aux fortifications. A
Elbing, une Société de navigation a dàjà offert
S bateaux à vapeur pour le service volontaire
des gardes-côtes.
x Les Hambourgeois sont remplis de prus-
sianisme ils chaulent ~.E'M~M ? jPa~, et,
impatiens d'ouvrir les hostilités, ils ont com-
mencé par chasser de leur ville )es artistes am-
bulans français, parmi lesquels se trouvaient
surtout des chanteuses de cafés-concerts, qui
se sont vues forcées de se diriger vers' le Dane-
mark. Les Hambourgeois ne doutent pas que
d'ici à un mois, au plus tard, le roi Guitlaume
ne mette fin à la guerre par l'occupation de
Paris.
o Il y a cependant des signes d'après les-
quels on pourrait croire que cette assurance
n est ni très siucèreni générale. Plusieurs gros
banquiers ont transporté leurs personnes et
leurs capitaux en Autriche d'autre part, les
petits bourgeois et les ouvriers afiluem conti-
nuellement aux caisses d'épargne pour retirer
leurs modestes économies.
On dit ici que tous les jours arrivent de
l'Irlande à Liverpo"! des quantités considéra-
bles de chevaux qu'on expédie pour la France.
La presse de Hambourg, comme celle de l'Al-
lemagne entière, .manifeste hautement son
mécontentement de la façon dont l'Angleterre
comprend les lois de la neutralité.
)' Les communications postales, par mer,
entre l'Allemagne et les royaumes scaudinaves
sont af'tut-Uem~nt réduites à la seule ligne de
Lubeck-Cop- nhague c Mes de Stratsuud-Mal-
moë et de Fleusbourg-Korsoë viennent d'être
supprimées. fC'o~o~NMM du yo~B')
On écrit de Vienne, le 2 août
« Je n'ai cessé de vous dire que la scission
qui existe entre les diverses nationalités de
l'empire ne ferait que se prouoncer davantage
à mesure que se destineraient de plus en plus
les événemetis de la guerra Aujourd'hui cette
scission est à peu près complète, et vous pou-
vez croire qu'il en résultera dans un avenir
qui n'est peut-être pas éloigne, des consé-
quences très graves pour l'Autriche.
)) Je ne veux pas m'étendro sur ça sujet, au-
quel j'aurai du reste mainte occasion de re-
venir. Pour le moment, laiss&z-moi vous citer
un article fort intéressant et très caractéristi-
que du jtfo~~o~< à cet égard
K Deouis que la guerre est devenue certaine,
dit ce journa.1, la population est saisie d'une ex-
citation fiévreuse; eue suit le développement
des évéuemensavBC'une attention inexprimable.
Vu les étémens hétérogènes da la monarchie, la
grande divergence d'opinions qui se manifeste
partout ne saurait nous étonner. Le Siave et-!e
Magyar doivent voir dans la prépondérance de
l'AUemagne nne menace pour leur avenir. A
moins de vouloir la ruine do l'Etat, ces deux
nation-atités sont obligées de souhaiter la vic-
toire aux Français.
a D'un autre côté, peut-on trouver mauvais
que les Allemands trembtent à l'idée que te
Rhin puisse échoir ~a la France? Voità com-
ment il s'est formé deux partis « français et
prussien en Autriche, f'
s L'exaltation du public se reflète aussi
dans ies communications qui parviennent aux
journaux. La plupart des lettres que nous avons
reçues proviennent du camp purement a!le-
mand, et nous ont toutes remplis d'un sen-
timent de eati&faction. Que portent ces let-
tres?
a Point de h~ine aveugle contre !a France,
qui a donné jadis la liberté au monde mais
une vive sympathie pour la nation allemande,
qni défend maintenant ce qu'elle a da plus sa-
cré de plus. une aversion absotue et égate
contre les promoteurs de ta sangiante tragédie
qui se produit..
o I! est incontestable que l'abrogation du Con-
cordât a produit ici le meilleur effet. Le nou-
veau dogmo de i'infaiHibitité papale avait tel-
lement exaspéré tes esprits, même au sein da
1 Eglise, dont uns bonne fraction est peu sym-
pathique a.ux jésuites, que les catholiques eux-
mêmes se sont réjouis de la mesure qui yioat
détre prise.
o Néanmoins, ce n'est encore que la plus pe-
tite moitié de t'œuvre qui est f:ute. H faut à pré-
sent que des lois positives viennent rea'~r ies
rapports de l'Etat et do l'Egée. C'est au Reiehs-
rath d'achever la seconda et la plus grande
moitié de l'œuvre, de préparer un abri sûr à la
hb-rté et da protéger les peuples autrichiens
contre l'iuflueLiGe dss cléricaux;.
» Nous ignorons si le~c~MM~Mt. c'est-
à-dire le consentement de l'autorité pour la
publication des dii-posi'.ions et msgurp~ ecclé-
siastique", sera la conséquence de l'abolition
du Concordat.
e Beaucoup do membres da clergé attendent
impatiemment cptte disposition: Les évoques
autfich~BS et hongrois sont revenus de Rome,
sous le coup des impressions les plus p~nib!H3.
It réoun'ne à leur conscience de croire à l'in-
faitlibiL'té du Pupe, et pou)t:).nt i'a e't~ient &
la pensée d'un schisme, d'une rupture avec
Rome. Aui-si désirent-its qu'une ioi lea mett~
dans l'impossibilité de pub!ier des choses qui
ne sont d'accord ni avec leur conscience ni
avec leurs Gonvmtl'ins.
» On mande de Pes'h que, dans la séance
du I" août de-la. Chambre haute, on a. discuté
les projets de loi reia.tit's )a levée des recrues
et au crédit supplémentaire pou~- te ministère
de ia défense du pays. Le ministre Kerkapoiyi
a recommandé à la Chambre l'adoption des
deux projets.
« Le gouvernement, a-t-il dit, est-résolu,
cornue parle p~ssé, à maintenir la plus stricte
neutralité nms cette résolution ng la dis-
pense nullement ~tt devoir d'aviser à la sécu-
rité de la monarchie, et c'~ uniquement ce.ta
considération qui a porté le g~vefUMHent. 8.
présenter ces projets de loi. ))
e Les deux projets ont été adoptés.
)' Une'autre nouvelle, dont la gravité n'échap-
pera à po;so.i..e, est cel!e de la t'ormaiion très
prochaine dun camp en Bohême ou en Mo-
ravie.
f D'autre part, on mande delà frontière russe
à la Fo/
Enûn on écrit, de Bottuschau auF~a~
~Mi' que la. Roumanie commence au~si a. ar-
me)'. et se propo.-e de placer sur la frontière
austro-roumaine (Buk~wme) un corps d'ob-
servation, si une division do quelques mi~ei's
d'hommes peut se nommer ainsi. La Roumanie
fait les yeux doux à ses frères transylvains, et
il v a longtemps que chaque Roumain caresse
l'idée de voir naître un nouvel empire puis-
sant des débris de l'antique Daeie.
[Co~~MM~MM .&
On écrit de Constantinople à la C'o~
« L~ Porte vieut de décider l'envoi sur la 1
frontière grecque d'un corps d'observation de c
20,000 hommes, et le nombre d~s troupes d'.i c
camp de Schoumia, actuellement de HO.OOO c
hommes, va être porté saus délai à 90,000 hom- c
mes. De plus, le ministre de la guerre a tété- t
8'raphié a. Vienne pourd~mander de 60 à 100 me- t
dëcins pour prendre du service dans l'armée r
turque.
o Je n'ai pas besoin de vous dire que ces
mesures so~t de pures précautions et n'ont (
~olument rien d'agressif. D'ailleurs, et quoi- f
qu'on m'assure qu'un envoyé d'une, grande t
puissance occidentale ait offert, il y a a. peine
huit jours. au gouvernement ottoman
la situation unancière de la Turquie ne lui 1
permettrait pas en ce moment de se lancer f
dans les aventures. j
» La presse de Constantinople nous fait as- i
sister, depuis que le eouuit a éclaté entre la ]
France et la Pousse, a un singulier spectacle
à l'exception du C'OM~ <~ OW< qui est très r
français, toutes les feuilles de notre vil!e sont
d'un' prussianisme achevé. La 2'M~M~, qui
veut bien s'intituler yoM?'m~ M~~oma~, se fait
particulièrement remarquer par le ton tudes-
que de sa polémique. Le ZeM~ ~M'~M est
uon moins prussien, tout en gardant les for-
mes anglaises de son principal rédacteur.
o Voilà un empire bien représenté par les
journaux qui s'impriment, pour ainsi dire,
sous les yeux du gouvernement. C'f.at une si-
tuation déplorable pour la Turquie. Il est bien
vrai que la Porte a envoyé hier une note à tous
ces journaux pour les inviter à adoucir l'ex-
pression de leurs sentimens, mais il n'en est
pas moins certain que le gouvernement, à part
un journal rédigé en langue turque, n'a aucun
organe de sa politique.
On mande d'Athènes le 28 juillet, à la
même C
« Le nouveau ministère présidé par M. De-
ligeorgis a, selon l'usage adopté ici, publié sa
proclamation où il promet de consacrer ses ef-
forts à l'extirpation du brigandage et à mettre
de l'ordre dans les finances.
)) Quelques nominations ont eu Heu. Le pro-
cureur général à la Cour d'appel et le procu-
reur du roi à Athènes ont &té remp'.acés, et
eett.e mesure signifie qu'on veut imprimer plus
de vigueur à l'instructioa qui se poursuit con-
tre les complices du crime dOropos.
e On a également remplacé les préfets de
l'AcaruaLtia'etddIaPhthiotide, les deux pro-
vinces qui touchent aux frontières, par deux
officiers supérieurs de gendarmerie en retraite,
et qui dans leur carrière militaire se sont dis-
tingués par leur zèle à poursuivre le brigan-
dage.
)) Le roi doit bientôt retourner à Corfou pour
assister aux couches de la reine.
N Nos journaux viennent de publier la cor-
respondance échangée entre MM. Zaïmis et
Valaoritès, dont le désaccord a déterminé la
retraite du cabinet. Il eut~té peut-être à dé-
lirer que leurs récriminations mutuelles ne
fussent pas livrées a la curiosité du public.
)) Le cours forcé est supprimé. La Banque.
depuis hier matin, change ses billets contre
espèces métaltiqueS; peu de monde se préssnte,
iaco'nûance est complète.
~M~cMes c~'a~èpes. i
7
ITALIE, s
F'
SÉNAT. ~r
M. viscoNTi-YENOSTA Quoique le discours 4
du sénateur Sdaloja s'adresse plutôt au prési- i,
dent du conseil qu'à moi, cependantjo crois (
devoir faire quelques déclarations au SénaL La a
nouvelle d'une grande lutte au centre de l'Eu- i
ropa n'a pas surpris seulement le gouverne- l
ment italien, mais encore tous les cabinets de I
l'Europe. 1
Sa'ts entrer dans le dinerend franco-prus- t
sien, le gouvenmment s'est mis avec les puis- r
sauces qui désiraient une sotution pMi{i tue.
Après l'explosion de la guerre, nous nous i
maintenons dans la même attitude de neutra- c
lité. (
Les paroles do l'honorable Gia.ld;ni ont pro- 1
duit sur moi une impression pénib'e, car nous c
avons la solidarité de l'honneur. Nous faisons l
des vœux pour qu'une conflagration euro- t
péenne ne se produise pas, t
Pour ce qui touche & l'avenir, nous ue pou- (
vons prévoir les diverses complications, mais <-
nous sommes maintenant dans les conditions t
de l'observation attentive.
Nous observons attentivement, afin que les (
intérêts du pays ne soient pas compromis. r
Quand, à la suite des erreurs de 1867, tes trou-
pes françaises altèrent à. Rome, cette occupa- j
tion avait m caractère temporaire. Nous n'a-
vens p~.s souleyé de questions à ce sujet; nous
avons attendu. Nous avions ainsi les avan- <
tages d'une position qui s~uvpga.rdait la justice
et le droit. Cependant, nous avons reçu la i
communication que, le S août, les Français
évacueraient te territoire pontificat.
Le gouvernement ne sort certes pas des bor- j
nés d~une politique nationale, et il ne laissera
pas Échapper tes moyens dont il dispose.
M. LAKZA On a aussi discuté sur l'origine du
cabinet. Le cabinet n'est pas né d'un vote de-
fini. Tout le mondt: s~it que les partis étaient
alors dans la confusion. Le cabinet proposa un
programme d'ordre et de conservation, qui fut
accepté. Voiià ia. ba~e du ministère. Nous som-
mes compactes, et il n'y a nul vote douteux.
Aucun un sistre n'a t~nu. une conduite équi-
vo-fuo.
N.)tre programme se fendait su.; une polUi-
que de paix, ou n-! saurait donc nous accuser
de'n'avoir pas prédit )aguen".
Nous croyons que nos mesures ne seront
p'is perdues. La critique est ais'e, mais l'art
est difuciip. A l'époque de notre constitution
minis~rielte a-t-qn trouyo un programma
mt'iloùrque'leootro'f
Nous trSiti'.tns alors avec le gëa.ral Cialdini,
et enti. lui et mQ), il y avait quelques diver-
geuces; il voulait, lui, des econpmjespQur
9 minions nouj en voulions pour 1H ou. 16.
Ses lettres étaient plemes de vivacité coutre
nous, comme si nous voulons détruire l'ar-
tnée. idée qui n'est jamais venue à aucun de
nou$.
Apres !g vote do la Cambre, te caLinet p6'jt.-
it 66 re!,iret-?'Ca ne serait pas constitutiûnuëL
Notre devoir est de rester a notre po~'e. O.n, et
nous y restons solides et for:s. Notre potititue
intérieure seja comme par le passé. L'éga'ité
toujours, et, si c'est nêce-sairp, on demandera
au Pjriement do r.ouv"aux pouvoirs. Le g''u-
yernement-ne se laissera déborder par aucune
action individuelle. Voit~.eo quB j'ai l'honn' ur
de vous déc;a'et', Messieurs, et mes prëci~dens-
doive&t ~tre des garanties pour l'aveuir.
M. sciALOJA se d4ciare sun ordre du jour par If-quel on prend acte des
déclarations nu ministère qui est prêt à répri-
mer tout mouvement tumuttueux et à em-
'~cher que l'action individuelle l'emporte sur
l'action du scuvpriierpe~t..
La suite de 1~ discussion est renvoyée à de-
maii). ·
La ëéaaGe est levée à six heures et demie.
!.7~.)
Nous .'epro luirons h fur de la déposition de
la. Compagnie du. chemin de fer du. Nord de-
vaut U commission d'enquête du l~ juillet
derilier.
M. Say cbasidère que la concurrence n'MB'ait
Sert. aucun avantage, etiidita.vecStephenson
u'enMtde chemins de fer iln'yapas de con-
'urrenee, parce que là. où tes accords sont pos-
ibies, la concurrence ne peut pas exister; mais
i el)e ne'peut pas exister dans les chemins de
t-r. elte peut exister dans les canaux'; c'est
me concurrence très sérieuse. Certainement
es Compagnies de chemins de fer n'auront a
'ien à dire si l'on améliore les voies de corn- g
nunication, si l'on abaisse les droits de navi- s
ration. On doit s'y attendre, c'est dans la m- a
.ure des choses. Néanmoins on doit ajouter
ju'il s'est produit des faits assez sérieux rela-
.ivement à la navigation des canaux. Ainsi le f
:heminde fer du Nord a transport, en 1869, C
} millions 867.000 tonnes, et la ba.te!l°rie2 mil-
[ions 300,000 tonnes, il s'agit du charbon, c'est t
Le grand tonnage de la batellerie il n'est pas 1
question de la bateDerie à vapeur, c'est peu de j
chose, mais de la batellerie qui transporte )e t
cha) bon et la. pierre de taij.le. M. Say a été ré-
comment à Bruxelles, et a vu. le Palais-de-Jus- `
tice construit avec des pierres de Greil qui sont r
transp'rtéi's par le chemin de fer en concur-
renée a~ela bateMerie.
Le transport du charbon était de 2 millions
300,000 tonnes par les canaux, tandis qu'il a été c
d" 3 miltions 300,000 tonnes par le chemin do 1
fer. et, on 1844, le transport total fait par laba- c
telierie était de 1 mhtion 200,000 tonnes, j
Ainsi, en 1844, If s canaux ont transporté
l~miliion 200,000 tonnes de charbon, et. en
18G9, exactement le double. Seulement, ce qu'on r
peut dire, c'est que la concurrence a profité au (
pubiic. Si les canaux forcent les chemins de ]
fer à baisser les prix les chemins de fer j
forcent les canaux a baisser les leurs. Le j 1
fret était & des prix excessifs il y a un certain
nombre d'années. H faut tenir compte, ii est
vrai, de la situation des canaux et des droits
de navigation mais, en tenant compte de cela,
on constate qu'avant 1833 le fret était de 37 fr.
par tonne de Mons à Paris. A cette époque, il
faut dire qu'i! y avait des transbordemeus.
De 1838 à 1837, par suite du perfectionne-
ment des canaux, le fret est tombé à 31 fr. et
à28fr
De 1839 a 1840, il tombe à 18 fr. 78 c et 12 fr.
80 c.; en 1848 et 1846, à 12 fr. 80 c. et 11 fr.
30 c.; en 1849, la fret était à 10 fr.; en 18GO, a
7 fr. 80 c. et 7 fr., et il est aujourd'hui à 6 fr.
73 c. et même à 8 fr. 90 c., au minimum. Mais
il y a des variations quelquefois assez considé-
rables.
C'esit un fait facile à vérifier que la batellerie
ne peut pas transporter beaucoup plus de char-
boa qu'elle n'en transporte maintenant; sans
compter que la fret s'élève toutes les fois que
les transports augmentent, tandis que les prix
par chemins de fer ne sont soumis & aucun
relèvement du même genre.
En somme, la concurrence avec les canaux
est possible, mais la concurrence avec les che-
mins de fer, M. Léon Say ne croit pas qu'elle
le soit. du moins dans l'intérêt pubiic, car eile
ne produit jamais d'une manière durable l'a-
baissement des prix.
La discussion qui a eu lieu sur le traité passé
entre les Compagnies du Nord et du Nord-Est
porte M. Dalioz à se demander ce que c'est
qu'une concession, puisque aprèsavoir concédé
un chemin d'un lieu à un autre, on ~eut con-
céder le lendemain un autre chemin entre les
deux mêmes points. Pour les concessions de
mines au moins il y a un périmètre déterminé.
M. Léon Say ajoute que s'il n'y a pas un
droit formel, il y a une convention tacite. On
a imposé aux Compagnies des lignes impro-
ductives ira-t-on leur faire concurrence sur
les lignes oroductives? H fait ressortir ce qu'il
y a de singulier dans la faculté qui serait don-
née aux dëpartemens de concéier des chemins
en concurrence avec des lignes faisant partie
d'un réseau garanti, de manière & empêcher )e
déversoir des lignes riches sur les lignes pau-
vrps, et a faire entrer dans les caisses dépar-
tementales, par des conditions de partage, des
sommes qui sortiraient en définitive des coures
del'E'at.
M. Say revient aux questions de tarif et de
transport. A Roubaix, it y avait a la gare, en
1860 un mouvement de 120,000 tonnes; ce
mouvement, en 1869. s'est é!evé à 380,000 ton-
nes A Tourcoing, de 1860 à. 1869, le mouve-
ment de la gare's'est accru de 86.000 à 200.000
tonnes, et la Compagnie, pour faire face à ce
trafic, a dépensé un capital de 2 millions
700.000 fr. A Lilte. la Compagnie a augmenté
son capital de p)us de 4 millions de fraucs.
Le chemin de fer a apporté à Tourcoing et à
Ro'ibaix. en 1869. 46.000 tonnes do Mno et
3.000 tonnes de coton brut. Les 48,900 tonnes
de laine ont produit une recette brute de
480,000 fr. pour une marchand.se dont !a va-
leur totale représente 89 millions de francs.
Quelle influence un tarif si peu élevé peut-il
avoir sur la crise dont l'industrie se plaint ? 9
Pour les tissus. le rapport de la taxe perçue à
ia valeur de la marehandi-e est de 13 à 18 c.
pour 100 fr. Ainsi, en 1869, il a été expédié de
Roubaix et de Tourcoing 14,000 tonnes de
tissus mélangés laine dominant, d'une .vateur
moyenne de 20,000 fr. la tonne; cela fait
280 millions de francs pour la valeur des
14 000 tonnes. Ces tonnes transportées a Paris
ont produit au chemin de fer une perception
de 449,000 fr., soit 16 c. par 100 fr. de la va-
leur. Les prix des chemins de fer anglais sont
supérieurs au prix des chemins de fer français.
Us sont pour h laiue de 11. 12 et 13 c. par
tonne et par kilomètre, suivant la. distance,
tandis que dans la Compagnie du Nord ils sont
de 8 et 9 c. Pour les cotons, le tarif français est
de 3 et 9 c.; de Liverpool à. Manchester, il est
de 18 c. 8.
Pour les tissus de laine, les prix du chemin
de fer sont de 12 a 17 c., et ceux des chemins
anglais sont de 17 à 20 c.
Pour les toites, les comparaisons donnent tes
mêmes résultats. Le tarif du Nord est de
12 c. 4 les tarifs anglais sont de 14e. 8.
M. Say termine en disant que la Compagnie
du Nord fait tes plus grands enorts pour per-
cevoir les tarifs les p!us b~. On porça't un ta-
rif suffisant sur certaines marchaudises pour
pouvoir assurer des prix très bas au transport
des marchandises qui ne pourraient pas sup-
porter des prix élevés. Si on transportait tou-
tes les inar''hand!se.s au prix des charbons, on
transporterait à perte. Il y a comme une &sso~
dation entre tous les transports. Si on n avait
qu'un tarif, ce serait le tarif moyen, et le tarif
moyen tuerait certaines industries sans avan-
tage pour les autres.
Sur la question des délais M. Say fait re-
marquer que les Compagnies françaises se
trouvent en présence de dit'neultés que ne ren-
contrent pas les Compagaies angiaises. Les
Compagnies anglaises peuvent, se d~n'asser
immédï'~ompnfdèsmarclia.ndises, ce qui n'est
pas le ca~ en France de là des encombremeus
périodiques d~ns certaines g~res, qui rendent
)e service très difScHe. l! y a eu d'uilleurs des
exagérations manifestes dans tes faits articu-
lés. M. Armitage a parlé, p~ir ies transports
entra Boulogne et Paris, de dix jours les trans-
ports se font en deux et trois jours. M. S;)y
produit a l'appui un d'!oouiUement des expë-
ditions de 'a ~re de Boulogne pour Pari~, et
des iettres Émanant des commiesionna.u'es de
Boulogne. Qe qui est long c'est le déiai MN-
DWmC. mais non pas le délai utilisé. La Com-
po~nie ne neuf pas se départir d'un long déiai
MM)WM<< dont elie no se sert pas, à cause de la
posHbi'.ité de retards par force majeure, re-
tard. ~uxquHis les tribunaux na roconnaisEent
pas'leca.aetèro'defprCeumjeuKe;'
h Sil!
j ces prëc'mtioBS.
Une discussio'i s'engage entre divers in-
dustriel- les membres do la commission
r et la Compagnie du Nord sur la difficulté
y qui existe pour tes destinata'ros do recevoir à
temps la. lettre d'avis. M. Pouyer-Quertier re-
prcnri la. question de la. concurrecce, et p~r)e
de l'aiéva'ion des tarifs rraocais par rapport aux
tarifs anglais. M. Say produit de nouveau les
documeus anglais qu'il a cités. M. P~uyer-
O'.iertier compare des tarifs d'exportation an-
glais avec des tarifs intérieurs français; mais i]
faut ~comparer des raifs comparables. M. Léon
Say fait'remarquée que M Rouyer-Quertier
fui' un mérite aux Compas-nies ans~.isas du
système des tarifs d'e~p.or.tatiun dontit fait un
erief aux Compag'ncs françaises. M. Pouyer-
Q~ertier repr.cho à ]a. Compagnie da Nor.i
f)e ne p.is tra.uspf')"et' à a o. lo ûharbon sur
chf~ de fer d'Amiens à Roupn. M. Say ré-
pond que )ps tarifs pour !e t''&Maport des char-
t boas venant des homllères éloignées se fait
Bour Rouen, sur ligne d'Amiens & Rouen, a
t ~3 c- atM-dessOus, P' D~
Btœppcsi't à HeMpêrat~ce. h
Paris, le 8 août 1870.
Madame,
La loi de finances, en date du 21 juillet 1870, l~
t. ouvert aux ministres de la guerre et de la q
marine de nouveaux supplémens de crédits g
s'Élevant à 500 misions, destiné à pourvoir r
mx frais de la guerre, r
Par l'article 4 de la même loi, le maximum 1
jes bous du Trésor en circulation, fixé pour é
L'exercice 1870 à 130 millions par la loi de g
finances du 8 mai 1869, a été élevé à SOO g
millions, et le ministre des nuances a été au- 1
torisé à négocier ces valeurs aux conditions les
plus avantageuses de remboursement, sans j t
que leur échéance puisse excéder dix années. 1
Le but de cette combinaison a été, en écartant j 1
toute idée d'emprunt en rente, de ne pas pe-
ser sur le cours du Trois pour 100, qui est le t
régulateur du marché. La fermeté des cours
actuels, malgré l'état de guerre, démontre que 1
ce but a été plMneT)ent atteinte ]
D'un autre côté, ces bons, émis a échéance t
de dix années, à un intérêt de 5 pour 100 l'au,
payable du six mois en six mois, avec faculté
pour l'Etat de rembourser,, soit après la se- ]
conde, soit après la troisième année, en préve- (
naut trois mois à l'avance, présentent le double
avantage, en premier lieu, d'offrir aux capita-
tistes une valeur de placement de premier or- j
dre, d'une négociation facdo, à l'abri de tout
risque, basée sur le crédit de l'Etat, et, en se-
cond iieu. de restreindre à un temps limité
l'intérêt élevé qu'en cas de guerre ou de crise
le Trésor peut être obligé de payer.
A partir du 1~ août, deux séries de bons de
cette nature ont été mises à la dispo.i'.ion du
public, tous à échéance de dix années, mais
remboursables les uns après deux années, les
autres après trois années, à la volonté du gou-
vernement, les premiers sous la dénomination
de bons 2-10, et les derniers, de bons 3-10.
L'expérience de quetques jours a démontré
que les bons 3-10 dont le remboursement ne
peut avoir lieu avant )e tbrme de trois années,
sont recherchés de préférence par les capita-
listes, et qu'une nouvelle série de bons S-10
dont le remboursement ne pourrait avoir lieu
avant cinq années répondrait mieux encore
aux conditions spéciales de cette nature de
placement.
D'un autre côté, il semblerait juste d'accor-
der à ceux qui, dans les circonstances ac-
tuelles, apportent au Trésor le concours de
leurs capitaux et acceptent une valeur nou-
velle, un avantage dont ils pourraient être ap-
pelés à profiter sans aucun préjudice pour le
Trésor, en leur réservant, dans le cas où un
emprunt en rente Trois pour 100 serait ulté-
rieurement émis par souscription publique, le
droit d'être compris dans la répartition pour
un capital é~al au capital des bons qu'ils repré-
senteraient en souscrivant.
Il y aurait donc lieu, si ces propositions ob-
tenaient l'approbation de Votre Majesté
1° D'émettre, aux conditions autorisées par
la loi de finances du 21 juillet 1870, une nou-
velle série de bons du Trésor 5-10 produisant
des intérêts à 5 pour 100 l'an, payables tous
les six mois
2° D'attribuer aux porteurs de ces bons un
droit de priorité dans le cas où un emprunt en
rente Trois pour serait ultérieuremont ouvert.
L'émission de ces bons serait, quant à pré-
sent, limitée à 350 millions, et cesserait aussi-
tôt que ce chiffre serait atteint.
Les porteurs de bons 2-10 et 3-10, émis ou
à émettre, profiteraient, en cas d'emprunt ul-
térieur en rente Trois pour 100, du même droit
de priorité.
Je suis avec respect, Madame, de Votre Ma-
jesté, le très humble, très' obéissant et ûdèle
sujet.
Le ministre des /~K!MCM,
SEaMs.
Approuvé
EUGÉNIE, f
Par décision ministérielle en date du 5 août
1870, il est tenu à la disposition du public, in-
dépendamment des bons 2-10 et 3-10 eu cours
d'émission, une troisième catégorie de bons
dits S-10, à l'échéance de dix ans, et que le
Trésor aura la faculté de rembourser à partir de
l'expiraMon de la cinquième année seulement
et en pré venant trois mois à l'avance.
Ces bons porteront un intérêt de 5 pour 100
l'an, payab~emestriellement le 1
D .us le cas où un emprunt en renteTrois pour
100 serait ultérieurement émis par souscrip-
tion publique, quplie que soit son an'ectation,
les porteurs de bons o-lO qui prendraient part
à cet emprunt seront adtnis à }a souscription
pour un capital irréductible égal au capital des
bous qu'ils représenteront, SMS que cet .avan-
tage implique la faculté de se libérer par la re-
mise des titras.
Le même droit de priorité appartiendra aux
porteurs do bons 2-10 et 3-10 émis ou à émet-
tre.
L'émission des bons 2-10, 3-10 et 8-10 est,
quant à ptésent, limitée à 330 rniHions et ces-
sera dès que ce chiffre sera atteint.
Le montant des bons émis sera payable,
moitié à l'émi.-sion, moitié du 1S au 30 septem-
bre prochain. En cas de retard du paiement, le
débiteur sera passible de plein-droit des .inté-
rêts à 5 pour 100. A défaut du paiement au
15 octobre, le ministre pourra déclarer le sou-
scripteur déchu de son droit et faire effectuer
la vente du bon pour le remboursement de la
somme due au Trésor.
L'émission se fait, à Paris et dans le dépar-
tement de la Seine, à la caisse centrale du Tré-
sor et aux bureaux du receveur central et des
receveurs-percepteurs; dans les départemens,
aux caisses de toutes les trésoreries générales
et recettes particulières des nuances.
On lit da.ns le 7oM?'?M;J o//?e~
La commission instituée pour l.-s souscrip-
tions patnotiqut)s"in vertu d~ décret du 28 juil-
let 1870, sous la présidence de S. M l'Impé-
ratrice, a tenu deux séances au palais des
Tuileries. A la suite des premières délibérations,
M. le ministre de l'intérieur vient d'adresser
aux préfets la circulaire suivante
« Paris, le S août 1870.
» Monsieur la préfet, depuis le commence-
ment de II guerre, un admirable élan c'est ma-
nifesté à Paris et. dans ~es départemens pour
vpnir an aide aux blessés de notre armée et
aux faimdes des miiitau'es et des marias eu
campagne des sommes considérables ont déjà
été re'cudtties.
» Par décret da l'Empereur, du 25 juillet
1870, une commission a été instituée, sous la
préeidence de S. M. l'Impératrice, pour distri-
buer les dons versé: au Trésor et dans les
caisses publiques eUe sera également chargée
de ~a reparution du crédit de 4 m'Ilions que le
Corp~-L~gislatif et le Séuat ont voté en faveur
dus famuttM pnvées de leur soutien.
a Anu d'accomptir entièrement sa tâche, la
commission imperia'e a pensé qu'il serait dé-
sirable de voir se constituer dans chaque dé-
partement un comité qui remplirait dans sa
sphère locale le rôle que la commission rem-
plit pour 1~ France enU~rp,
L<~ Gûmitëa départementaux auraient une
double mission ils s< raient charges de re-
cueillir des souscriptions et d'en assurer la
distribution, conformément au vœu des dona-
teurs, et, à ce double point dp vue, ils se relie-
raient intimement & 1& commission centrale.
B ~es souscriptions recueitlies peuvent se
diviser en deux grandes catégories ce~&s qui
ont pojr but de venir en a~de aux familles de
nos soldat. ea csmp-tgaë; celtes qui sont des-
tineas aux soldats eux-mêmes.
;) Pour les premières, le comité départemen-
tal aurait touto liberté d'action, it distribue-
rait, suivant tes nécessités locales, non seule-
ment !s Montant des souscriptions recueillies
dans le département avec cet'.e dcat.!naUon.
mais encore les sommes qua la commission
impériale pourrait m~Upe à sa disposition pour
piu'M liasu~i-auca ou à l'épuisement de ses
ressources propres. Placé au milieu des iufor*
tu.ues qu'il s'agit do secourir, te oomiié dépar-
temental prëaHiiterait tous les étémens, toutes
tes gnranties d'une juste et efficace réparti-
tion.
o Quant, aux sommes que le comité recueil-
lerait pour les soldats de notre armée, U con-
viendrait d'établir une distincUon entre les
département étonnés du thëâtre de la guerre
et les dëpartemens situes à. la frontière ou dans
lesquels tes hôpitaux provisoires ont été éta-
blis. Dans les départemehs éteignes du théâtre
de la guerre, comme le comité manquerait des
éiémens nécessaires pour appliquer lui-même
les sommes recueillies à leur destination, il
les enverrait &Ia commission centrate de Paris,
qui, d'après les renseignemens fournis par les
ministres de la guerre et de la marine, en fe-
rait emploi et en rendrait compte ultérieure-
ment. Au contraire, pour les départemens dans
lesquels des hôpitaux provisoires seraient
établis, le comité départemental pourrait con-
server la disposition de ces fonds, afin de les
affecter à l'organisation et à l'entretien de ces
hôpitaux.
< En ce qui concerne la composition du co-
mité départemental, je n'ai pas, monsieur le
préfet, d'indication spéciale à vous donner.
Faites appel à tous les dëvouemens, ils ne
vous feront pas défaut. Choisissf les hommes
que l'opïntôn publique désigne comme devant
apporter à cette œuvre éminemment patrio-
tique le p'us utile concours. Considérez moins
la situation qu'ils occupent que les services
qu'ils peuvent rendre L'administration ne doit
pas chercher à se substituer à l'initiative pri-
vée. e le n'intervient que pour assurer la réa-
I;sation prompte et complète de la volonté des
donateurs, prévenir la dispersion des ressour-
ces, rendre enfin aussi efficace que possible la
grande manifestation qui se produit, en lui
laissant son caractère de spontanéité. ·
» Le comité départemental, une fois con-
stitué, pourvoira lui-même à son organisation
intérieure il nommera son président, ses vice-
présidens et secrétaire, et prendra toutes les.
mesures qu'il croira utiles pour constituer des
comités locaux, stimuler les souscriptions, les
recueillir et les distribuer.
» Je vous recommande, monsieur le préfet,
de vous occuper immédiatement de la compo~
sition de ce comité. Vous vous associerez d'une
manière active à ses travaux et vous lui en
faciliterez l'accomplissement par tous les
moyens dont vous disposez.
» La commission présidée par S. M. l'Impé-
ratrice fonctionne à Paris à l'état permanent
une sous-commission siège tous les jours au
ministère de l'intérieur les comités départe-
mentaux pourront correspondre avec elle et
lui transmettre leurs demandes.
» Pour tous les points de détail, et notam-
ment pour la direction à donner aux dons en
nature, vous recevrez incessamment des in-
tructions.
e Je vous prie, monsieur le préfet, do m'ac-
cuser réception de la présente circulaire et de
me rendre compte des mesures que vous au-
rez prises pour en assurer l'exécution.
» Recevez, monsieur le préfet, l'assurance
de ma considération très distinguée.
)) Le MMM~t! de M~fMM~.
CHEVAND1ER DE VALDROME. »
ACTES OFFICIELS.
Le ./OMMta~ o/~Ct~ de ce matin promu~ue
une loi rela.t.îve à des modifications de taxes
postales entre la France et l'Espagne, et pu-
blie le décret relatif à la convention postale ad-
ditionnelle du 23 mars 1870 entre la France et
l'Espagne.
Un décret en date du 4 août porte ce qui
suit:
Les tableaux de recensement de la classe do
1870 seront publiés et affichés, ainsi que l'exige
l'article 8 de la loi du 2t mars 1832, les diman-
ches 14 et 21 août 1870.
L'examen de ces tableaux et le tirage au
sort, prescrits par l'articie 10 de la même loi,
commenceront le 29 août 1870.
Immédiatement après le tirage de chaque'
Canton, le sous-préfet enverra au préfet du
département une expédition authentique de I&
liste de tirage, ainsi que du procès -verbal qui
aura été dressé en exécution de l'article 12 de
la loi du 21 mars 1832.
Au moyen des documens mentionnés dans
l'article précédent, le préfet formera un état;
indiquant, par canton, le nombre des jeunes'
gens inscrits sur les listes de tirage de la classe.
Cet état devra être adressé au ministre de la
guerre, le 22 septembre 1870, au plus tard.
Un décret déterminera ultérieurement les
autres opérations relatives à la formation du
contingent de la classe de 1870.
Par décret en date du août, M. Henri
Reber, membre de l'Institut, professeur au
Conservatoire, a été promu officier de la légion
d'Honneur;
M. René Baillot, professeur au Conserva-
toire, a été nommé chevalier du même Ordre'
Par décret en date du 3 août, l'élection que
l'Académie des Sciences morales et politiques
do l'Institut impérial de France a faite de
M. Vergé, pour remplir la place d'académicien
libre devenue vacante par suite du décès de
M. Moreau de Jonnès, est approuvée.
Par décrets rendus sur la proposition du mi-
nistre de la guerre par intérim, et signés ta
4 août, en conseil des ministres, par l'Impéra-
trice régente, sont nommés dans la garda n&-
tionale mobile
A l'emp'.oi de chef de bataillon, commandant
le 3° bataillon de la Meuse, M. Bertin, chef d'es-
cadron d'artillerie en retraite.
A remploi de chef de bataillon, commandant
le ~2'' bataillon de la Seine, M. Ernest Baroche.
A l'emploi de capitaine de la 8" cmmpagMe
du 3" bataHlon du la Somme, M. de Beauvoir.
A l'emploi de capitaine de la 2" compagnie
du 2° bataillon de l'Aisne (emploi vacant pa~
organisation). M. Roussel.
A l'emploi de capitaine de la 1''° compagnie
du 4° bataillon de l'Orne, M. Poeb, maréchal
des logis de gendarmerie a la résidence de.
Mortague.
A l'emploi de capitaine de la S° compa~aia
du 1~ bataiUcm de la Seine-Inférieure (emploi.
vacant par organisation], M. Loutre!.
A soixante-treize emplois de chef de bat.ai!foa
d'infanterie et à trois emplois de chef d'esca-
dron d'artillerie, vacans par organisation
S~ co~&D'ARMËE. 13° division militaire.
D~NtM~ ~M ~KiC-~P~'M.
Infanterie. 1~ bat. (Bressuire), M. Rouge.
2?bat.(MeIie).GuiHo-Desbuttes.
3" bat. (Niort), M. de Cugnac.
~O~Mf~ Zo:M/(MMM'
1~ bat. (Ancenis), M. Ginoux.
2" but. (Nantes). M. Candeau.
3c bat. (Nantes). M. Bûchers.
4° bat. (Paimbœuf), M. de Lareinty.
&" bat. (Saint-Nazaire), M. F'ournier de Pellan.
Artillerie. M. Mesnard.
.P<~
Infanterie. 1~ bat. (Angers), M. da Place.
2" bat. (Saumur), M. de Pailtot.
3° bat. (Choie)), M. Aroous-Rivière. `
4'' bat. (Seg)M), M. Bayard do La Vingtrie.
Z'~a?'~M~~ F~
!< bat. (Foutenay-Ie-Comte). M. BrJss&n.
2" bat. (Napt)léon-Vend''e), M. CaiUaud.
3" bat. (Napotéon-Vendée), M. Aubry.
4" bat. (Les Sables-d'Olonne), M. da Guille-
bault.
16" DIVISION MILITAIRE. ·
jMp
1" bat. (Dinan), M. Chollet.
2" bat. (Guingamp), M. Dubcus de Saint-Go-
nant.
3' bat. (Lannion~, M. Le Bouedee.
4" bat. (Loudéa'). M. de Saisy.
S° bat. (Saint-Brieuc), M. Geslin de Bour-
gogne. D~)a?'~MOt< ~M 7'M~7'
~ba.t.(BMSt),M.Samson. <
2° bat. (Bre&t), M. Moyor.
3° bat. (Châteauun), M. de Legge..
4° ba.t. (M'rlaix~ M. Garnier de LaYiIlesbret.~
S° bat. (Quimper), M. do La Lande de Calao.
Z'~)~~NMM< ~'7He-7~sme.
l' bat. 'Fougères); M. Da Dezerscul-Lasiart.
2° bat. (\toatrortj, M. DuhiL
3~ bat. (Vitré), M. Piaiue-Lépine..
bat. (Rennes), M. Carron.
S" bat. (Saint-Maio). M. Lo~rd.
ArtiUerie. M. Por'.e~
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