Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-05-25
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Description : 25 mai 1869 25 mai 1869
Description : 1869/05/25. 1869/05/25.
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Date de mise en ligne : 15/10/2007
JOURNAL DES DÉBATS DP MARDI 25 MAI ~69.
chions vers un état semblable à celui de l'Au-
triche et qu'il fallait à tout prix rétablir l'équi- l
libre.
K Le gouvernement a en eH'et profité des
exemples et des expériences qu'indique le jour-
nal dont nous parlons, et il considère de
son côté comme un devoir absolu de rétablir
l'équilibre dans le budget de l'EtaL Plus
cette nécessité est clairement reconnue, même
par les feuilles libérales, plus elles devraient
inviter sérieusement la représentation natio-
nale à s'unir sincèrement avec le gouverne-
ment pour prévenir la 'désorganisation com-
plëte de nos finances et pour assurer le bien
du peuple, non seulement dans le présent, mais
aussi dans l'avenir. »
On écrit de Cousta.ntino~le, le 18 mai
« Depuis son succès dans le dernier conflit
turco-grec, la Turquie tend de plus en plus à
s'émanciper complétement de toute ingérence
étrangère à plus forte raison est-elle plus que
jamais décidée à relever son prestige dans
toutes les provinces où son autorité avait été
tellement ébranlée, qu'elle était devenue pour
ainsi dire illusoire. Cela doit vous expliquer et
l'incident des Sporades et une foule d'autres
questions qui vont infailliblement surgir dans
un avenir très prochain.
Ce qu'il est plus difficile de comprendre,
c'est que c'est justement ce moment où la
Porte est, pour ainsi dire, enivrée de sa victoire
que les différentes provinces soumises à sa
suzeraineté ont choisi pour tenter de s'y sous-
traire, ou d'obtenir un élargissement de leur
autonomie.
t) Je vous ai déjà entretenu des réclamations
de la Servie au sujet d'une annexion adminis-
trative de la Bosnie et de l'Herzégovine main-
tenant c'est le Monténégro qui réclame de la
Porte la cession d'un port sur l'Adriatique, et,
fort de l'appui de la Russie, il espère arriver à
la réalisation de ses désirs. Mais les temps où
la voix de l'ambassadeur russe était toute-puis-
sante à Constantinople sont décidément passés,
et l'appui qu'accorde la diplomatie moscovite aux
demandes du Monténégro ne peut que contri-
buer à les faire rejeter. Il est faux que le cabi-
net de Vienne ait soutenu le Monténégro dans
cette affaire, comme l'ont prétendu, les feuilles
allemandes, et je puis vous assurer que l'am-
bassadeur d'Autriche-Hongrie à Constantino-
ple n'a fait aucune démarche en ce sens auprès
de la Porte.
Les relations de la Turquie avec l'Egypte
sont assez tendues en ce moment, et l'on peut
s'attendre à quelques difficultés de ce côté. La
Porte soupçonne le vice-roi de vouloir rompre
les liens qui rattachent l'Egypte à l'empire des
Sultans, et elle a protesté au Caire contre l'ai-
titude de la presse égyptienne, qui propage
depuis quelque temps l'idée de l'érection de
l'Egypte en royaume indépendant. De son
côté/le vice-roi se plaint de la faveur dont
jouissent auprès du Sultan son frère Mous-
tapha-Fazyl et son cousin Halim Pacha,
tous deux exilés de l'Egypte, et il reproche
à la Porte d'appuyer les prétentions de ces
deux princes au trône égyptien. Le vice-
roi parait vivement inquiet des dispositions
favorables de la Porte envers les membres de
sa famille exilés, car il vient d'envoyer à Con-
stantinople un de ses hommes de confiance,
Nevres -Pacha, chargé de sonder les disposi-
tions du Divan à son égard et' def tâcher de
modifier ces dispositions en sa faveur par des
offres d'augmentation du tribut et des assu-
rances de loyauté et de fidélité.
') On m'assure que le cabinet ottoman vient
d'adresser aux grandes puissances un mémo-
randum dans lequel il expose la nécessité de
supprimer les capitulations ou d'y introduire
au moins quelques modifications qui les ren-
draient moins incompatibles avec la position
de puissance européenne que la Turquie croit
avoir acquise depuis le traité de Paris de 1886.
Si l'Europe prend au sérieux toutes les affir-
mations de sa diplomatie et si elle considère
toutes les réformes que la Turquie a décrétées
dans le courant des dix dernières années
comme une chose réelle et viable, il est évi-
dent qu'elle devrait consentir à supprimer les
capitulations qui créent aux étrangers rési-
dant en Turquie une position exceptionnelle
et sous tous les rapports plus favorable que
celles dont jouissent les sujets ottomans. Mais,
comme les réformes turques ne sont pas en
réalité faites pour inspirer une grande con-
fiance et que les intérêts matériels des natio-
naux des grandes puissances s'opposent à la
suppression des capitulations, il est presque
certain que le mémorandum de la Porte res-
tera sans eH'et.
» On signale de Bucharest la découverte
d'une conspiration ayant pour but le renver-
sement du prince Charles et la restauration de
Couza.. Les détails manquent encore sur cette
affaire, mais il parait certain que la conspira-
tion en question est assez étendue, et qu'elle
a inspiré au gouvernement roumain une
grande inquiétude, »
(Correspondance ~w 2Vb~<.)
Les journaux russes publient l'arrêté sui-
v
« Considérant que le journal la~M~MM (Ne-
diéla), malgré le deuxième avertissement qui
lui a été donné au mois de mars dernier, con-
tinue à propager des idées et des opinions
qui sont complètement incompatibles avec les
principes fondamentaux de notre ordre poli-
tique et social, et que cette tendance s'est ma-
îlifestée avec une évidence toute particulière
dans tous les articles de son numéro 18, le mi-
nistre de l'intérieur, adoptant les conclusions
du conseil d'administration pour les aNaires
de presse, arrête
x Un troisième avertissement est donné au
journal la .S~Mteur et rédacteur responsable, M. Basile Hen-
kel, marchand de la seconde guilde.
x La publication du journal sera en outre
suspendue pour six mois. x
On lit dans le ~i~MCO-~M~'M'M
du 3 mai
« Les dernières correspondances du Mexique
donnent des détails sur la mesure importante
prise par le Congrès de Mexico en vue de la
reconnaissance des droits de belligérans aux
Cubains.
x Une dépêche de M. Santacilia, agent cubain
à Mexico, adressée à la junte républicaine de
New-York, donne sur cette mesure des détails
qui en font ressortir toute la portée.
s Voici cette dépèche
A Ja~'M~~ c~M~ ~MMM~ de C~a; et de
PM
« Mexico, le 6 avril 1869.
En vous annonçant dans ma dépêche pré-
cédente, datée du 3 avril, que le gouvernement
avait résolu d'admettre dans les ports de la Ré-
publique les navires portant le pavillon cu-
bain, j'ajoutai que le Congrès s'occuperait
prochainement de la même question; et je di-
sais que les décisions du Congrès seraient de
tous points favorables a la cause de nos frères.
x J'ai aujourd'hui le plaisir de vous annon-
cer que la Chambre a approuvé, par une ma-
jorité de 100 voix contre 12, une proposition
signée par plus de cinquante députés, et ayant
pour but d'autoriser le Présiden t à reconnaî-
tre les Cubains comme belligérans dès qu'il
le jugera convenable. Comme le pouvoir exe-
cutif. avant de recevoir cette autorisation,
avait déjà ordonné que le pavillon de notre
pays fût admis dans les ports de la Républi-
que, la reconnaissance est déjà un fait accom-
pli. Le Mexique est donc la première nation
qui aura manifesté par des actes officiels ses
généreuses sympathies pour la révolution cu-
baine.
)) Telle était l'unanimité de la majorité de ~a
Chambre, que la proposition n'a pas soulevé é
do discussion. Il en est résulté que ceux qui,
comme moi, étaient préparés à la défendre,
n'ont pas même eu l'occasion do parler. Non
seulement cette proposition a été acceptée
sans discussion, mais on l'a aussi affiM.nehie
des formalités habituelles. La Chambre a dé-
cidé qu'il était inutile d'entendre le rapport
d'un comité, alors que les représentans du
peuple étaient si bien pénétrés de la justice de
îa motion.
)) Je dois ajouter, car c'est uu fait d'une
haute signification, que dans les votes favo-
rables à la proposition de reconnaissance, tous
les partis se sont trouvés représentés. Ce fait
sufnt pour prouver que, sur les questions d'un
ordre élevé, il y a et il y aura toujours l'en-
tente la plus parfaite entre tous les hommes
éclairés et influens du Mexique qui appartien-
nent au grand parti républicain.
x Patrie et liberté!
') P. SANTACILIA,
x ~M~K~we de
?? ~.Bt~M~. o
» M. Santacilia est le gendre du Président
Juarez. Il fait partie, comme Cubain natura
lise, du Congrès de la République mexicaine.
» On sait que le gouvernement de Juarez n'a
jamais fait la paix avec l'Espagne depuis l'in-
tervention de 1862. Il se considère comme
étant encore en guerre avec le gouvernement
de Madrid. De là son attitude si ouvertement
favorable a la révolution cubaine. «
On lit dans la G'<~$Me de ~fa~ du
20 mai
« D'après une dépêche du capitaine-général
de Cuba, en date du 30 avril, le 18 sont arrivés
les volontaires catalans et les guides de-Ma-
drid. Les premiers ont été envoyés, à Puerto-
Principe et les derniers à Gibara je,t Holguin.
Entre autres combats de peu d'impM'tance, on
cite celui où le lieutenant-colonel Bonilla, à la
tète de ses soidats, a tué 25 hommes à l'en-
nemi, au Potrero-de-Sagua.
» Les insurgés ont été si malmenés que c'est
à peine s'ils se présentent, et les colonnes de
l'armée régulière peuvent faire les reconnais-
sances et les autres services sans être in-
quiétées. L'insurrection peut être considérée
comme moralement et matériellement éteinte
dans l'ile entière. Les travaux de reconstruc-
tion de la voie ferrée entre Nuevitas et Puerto-
Principe sont tellement avancés que bientôt
les locomotives pourront le parcourir. Le télé-
graphe est également rétabli. ')
On lit dans L'7~<~e-2?<~
« Une correspondamjce de la Havane, du
29 avril, annonce comme positif qu'au Mexique
il a été armé trois navires pour conduire à Cuba
une expédition de ûibustiers mexicains. Ailn
d'obvier a leur débarquement, sont sortis de
la Havane les meilleurs navires qui s'y trou-
vaient, soas les ordres du brigadier Malcampo
nonobstant ces précautions, il est & craindre
que les flibustiers ne débarquent sur quelque
point du vaste littoral. ))
MoM~cMes éta*s&Ea~è~es.
ESPAGNE.
Madrid, 22 ~Mt.
Voici, d'après la G'a~~c ~0 J~a~M, l'extrait
de la séance des Cortès constituantes du 20 mai:
« LE MINISTRE DES COLONIES prétend que la
république n'a aucune chance de s'établir en
Espagne et que les républicains n'ont rien ga-
gné depuis la révolution de septembre; il dé-
clare que si les républicains pouvaient rendre
le caractère espagnol plus humble, ce caractère
finirait peut-être par se plier à devenir répu-
blicain. Il est malheureux que le socialisme ait
été proclamé sous la bannière de la républi-
que cola seul suffit pour rendre la république
exécrable pour tous les propriétaires.
» La suppression des armées permanentes
est le beau idéal de la doctrine républicaine.
Supposons la république triomphante, encore
bien que certains républicains aient la velléité
de conserver l'armée, ils ne le pourraient pas.
L'armée, d'ailleurs, sait parfaitement, par in-
stinct de conservation, qu'elle ne peut pas
subsister avec un tel régime.
o J ajoute que vous avez eu le malheur de
provoquer dans cette enceinte et au dehors des
protestations contre votre impiété. On vous a
accusés d'athéisme, de complaisances matéria-
listes. Or qui doute que la foi religieuse soit le
premier élément social? Vous avez eu beau
faire d'éloquentes protestations, la foi s'est
alarmée avec raison; vous ne comptez pas sur
le clergé. Eh bien, croyez-moi, ne comptez
pas sur les catholiques. (Approbation.)
)' Supprimez donc les propriétaires, suppri-
mez l'armée, supprimez le clergé, et dites-moi
après quelte république vous entendez former
avec ce qui vous reste? En conséquence, si vo-
tre république ne répond pas au présent, si
elle n'a pas de conditions vitales, arrière ce
fantôme, et laissez en paix la nation. Soyez
donc bien pénétrés (c'est ce que vous avez de
mieux à faire) de l'intime conviction de votre
infime puissance, et si vous voulez satisfaire
toutes les exigences du peuple espagnol, votez
pour la monarchie. ou plutôt faisons cesser
un funeste intérim. C'est alors que nous pour-
rons, nous constituans, dire & la nation Nous
avons répondu à la confiance; la partie de la
révolution qui nous était confiée a répondu à
son magnifique principe, et nous dirons au mo-
narque élu C'est notre volonté qui fa placé
sur le trône à toi de le consolider par tes œu-
vres (Approbation.)
)) LE PRÉSIDENT DU POUVOIR EXECUTIF Mes-
sieurs les députés, je ne comprends pas que
les paroles dignes et vraies de M. le ministre
des colonies aient pu soulever le moindre dis-
sentiment dans la Chambre. Quiconque
comme moi, a comme nous, une pensée uni-
que, celle de la patrie, de la liberté et des in-
térêts qui nous sont confiés, devrait avoir le
même sentiment, partager les mêmes inspi-
rations~
)) Je ne vois pas ce que nous pouvons cher-
cher à l'aide de discussions ardentes et pas-
sionnées. Le peuple espagnol était mûr pour la
révolution. C'est un fait notoire. Croyez-le
bien, Messieurs, la patrie pleure des larmes de
sang en voyant qu'il règne si peu de concorde
entre ses enfans, et que ce n'est pas la modé-
ration qui préside aux débats les plus impo-
sans et les plus solennels.
)) Le parti républicain, au lieu de se cour-
roucer et de bondir, devrait avoir la plus pro-
fonde conviction qu'il n'a nul besoin d'être dé-
fendu ici, et, s'il en doutait, je viens procla-
mer hautement que je le défends au nom du
gouvernement, que je le défends au nom de la
majorité. (Applaudissemens.)
J'ajoute, pensant aux nombreux sacrifices
que j'ai déjà faits personnellement et ignorant
ceux qui me restent encore à faire et que vous
pourrez exiger de moi, j'ajoute, dis-je, que la
patrie me trouvera constamment résigné à
toutes les exigences, et que mes amis me trou-
veront toujours prêt à faire ce qu'ils voudront.
Un mot encore, Messieurs, je vous adjure d'a-
voir foi en mes paroles. » (Applaudissemens.)
AUTRICHE.
F~m~, 19 ~M.
M. Etienne Turr vient de faire publier, dans
le Z~o~ de Pesth, un article dans lequel il ap-
pelle l'attention sur les dangers qui résulte-
raient pour la monarchie austro-hongroise
d'une alliance entre la Russie et la Prusse dans
le cas d'une guerre franco-prussienne. Il dit
« Si pour se tirer d'aS'aire, la Prusse sollicite
l'assistance des Kalmoucks et des Cosaques de
la Russie, cela deviendrait pour nous une
question d'existence, non seulement parce que
les flots d'une pareille invasion passeraient en
première ligne sur notre pays, mais aussi et
surtout parce que notre territoire est un de
ceux sur lesquels existent les mines que la
Russie compte faire sauter dans le cas d'une
guerre.
» Mais si nous reconnaissons le danger, et si
nous voulons le combattre avec des chances de
succès, il faut nous efforcer de développer nos
forces, de nous rendre aptes à la défense et
l'on devrait éviter, avant tout, de suivre en Ga-
licie et partout ailleurs une politique dont les
conséquences ne peuvent être que propres à
servir les desseins pernicieux de nos ennemis.
(7a;
(C'o?')om~MC< générale de Vienne.)
PRUSSE.
-Sf~M, 20 ~K.
Le Reichstag, qui a repris aujourd'hui ses
travaux, a reçu, avec les imprimés, un Mémo-
randum du ministre des finances prussien
adressé au chancelier fédéral, dans lequel la
nécessité de l'augmentation des recettes pro-
pres à la Confédération est démontrée au point
de vue de l'administration financière prus-
sienne.
Le chancelier fédéral a communiqué au
Reichstag ce Mémorandum comme complétant
l'expose des motifs des projets de lois finan-
ciers. Le Mémorandum nous explique la. situa- d~
tion des budgets prussiens depuis 1866. L'exer- V
cice ûsancier de 1866 & donne un excédant de
recettes d'environ 7 millions d'écus qui, comme n
d'habitude, ont été versés dans le Trésor d'Etat. r:
Le résultat de l'exercice nuancier de 1867 a n
été bien moins favorable. Les dépenses ont a;
surpassé les recettes d'une somme de 2 mil- a.
lions 407,000 écus, couverte en partie par des
excédans disponibles, de sorte que le dé&cit t]
n'a été que de 377,000 ëcùs.
Arrive l'an 1868, dans lequel les dépenses r
ont dépassé les recettes d'une somme de 11 mil-
lions 219,886 écus, & laquelle il faut ajouter en-
core 2 millions 187,822 écus, représentant la
part de la Prusse dans le déficit fédéral de 1868.
Il est vrai que la réduction du port des lettres, v
les réductions des droits d'entrée, etc., etc., a
équivalent, pour l'exercice 1868, à une réduc- L
tion de recettes de 5 millions 200,000 écus, et c
que les recettes évaluées dans le budget de t
1868 n'ont pas répondu aux calculs du mi-
nistre des finances. 1
En présentant à la Chambre des Députes le
budget de 1869, le ministre des finances a dé-
claré un déficit d'environ 5 millions d'écus, qui
a été couvert, comme on sait, par des capitaux
dispolubles. Mais en comparant les recettes
réelles de 1868 avec les recettes supposées dans
le budget de 1869, il est évident que le déncit
sera plus grand.
Le ministre des finances l'évalue à la somme
de S millions HO.OOO écus. Quant à l'exercice
de 1870, le ministre des ûnances prévoit qu'il
atteindra encore la somme de 8 millions
460,000 écus, de sorte que le déficit des deux
exercices 1869 et 1870 atteint le chiffre de
10 millions 600,000 écus~
Le ministre des finances ne se prononce
point sur les moyens de couvrir le déficit de
1868 (13 millions 407,418 écus). Quant au dé-
ficit de 1869-70, de 10 millions 600,000 écus, le
ministre des finances explique pourquoi le
gouvernement prussien n'a pas songé a aug-
meuter les impôts directs (qui sont restés prus-
siens), mais les impôts indirects fédéraux, et il
s'attache à calculer les recettes provenant des
projets d'impôts soumis ou qui seront soumis
au Reichstag.
Le total des recettes résultant de l'augmen-
tation de l'impôt sur l'eau-de vie et la bière,
du timbre sur les lettres de change et les né-
gociations de Bourse, sur le gaz et le pétrole,
sur la fabrication du sucre indigène, du timbre
sur les quittances et de l'impôt sur los voya-
geurs en chemins de fer, est évalué ail mil-
lions 268,000 ëcus. La part qui en reviendrait
à la Prusse serait de 9 millions 841.780 écus,
de sorte qu'il resterait toujours un déficit d'en-
viron un million d'écus.
C'est ici, pour la première fois, que nous `
entendons parler d'un impôt sur les voyageurs
en chemins de fer, évalué à 10 pour 100 des re-
cettes des chemins de fer pour l'expédition des
voyageurs. Ces recettes donnant une somme
de 35 millions 612,886 écus, l'impôt, devrait
rapporter 3 millions 861.288 écus, ou, déduc-
tion faite des frais d'administration, 3 millions
184,450 écus.
Voilà donc les membres prussiens du Reich-
stag en face d'un déficit de 23 millions d'écus
d'une part, et, d'autre part, d'une série de pro-
t, jets d'impôts que la majorité a jugé bon d'éta-
biir. Comment sortir de cette impasse ?
Le ministre des finances est d'avis que l'aug-
mentation de 5 pour 100 de Fimpôt sur le re-
venu et sur l'accise pèsera lourdement su"r
les classes pauvres et qu'en augmentant
) seulement l'impôt sur les classes supérieures,
l'augmentation de 5 pour 4'QO ne rapporterait
qu'une somme d'environ 3 'imitons, c'est-a-
dire la moitié de la somme nécessaire. Atten-
dons la séance de demain du Reichstag, dont
l'ordre du jour! porte la première lecture du
projet de loi sur la bière et sur les affaires de
Bourse.
Le comte de Bismark est attendu ici ce soir,
de retour de Varzin. (C~~OM~Mce -Ba;MM.)
QRA.NDE-BRETA.aNE~
t J&)~ 22 ~M(M.
On lit dans le ~fo~MïM.~ Po~
« Jeudi soir, M. W.-E. Forster, vice-prési-
dent du conseil, a prononcé un discours .dans
Saint-George's hall devant les électeurs de
Bradford qui. l'ont envoyé au Pa riement. Le très
honorable orateur, après avoir remercié ses con-
stituana de sa réélection et signalé la multipli-
cité des affaires dont il a à s'occuper dans sa
position officielle, qui, « par une certaine ano-
x malie, l'oblige à surveiller l'éducation des
s o enfans en Angleterre et la maladie des bes-
tiaux dans toute l'Europe a déclaré que le
ministère de M. Gladstone es~ composé d'hom-
mes d'Etat qui lui rendent la tâche facile en
suppléant amplement à ses lumières propres
il a défendu M. Bright des accusations dont il
est l'objet depuis quelque temps. A propos
?' des troubles de l'Irlande, il a comb&ttu l'o-
pinion des personnes qui voudraient qu'on
prit en mains, dès la session actuelle, la
question des terres et affirmé que la
grande question de l'Eglise irlandaise suffisait
à elle seule pour bien employer le temps du
Parlement pendant la session actuelle si elle
reçoit une solution, ce qui ne lui semble pas
douteux, car elle est si victorieusement con-
duite par le parti libéral dans la Chambre des
Communes, que la Chambre des Lords ne ju-
gera pas prudent d'y mettre obstacle. La paci-
fication de l'Irlande par la justice sera l'œuvre
de cette année. L'an prochain, on s'efforcera
d'accomplir le reste de la tâche.
o Après avoir terminé l'analyse sommaire
des questions intérieures, M. Forster en est
arrive à traiter la, principale question étran-
gère du moment, celle des rapports entre l'An-
gleterre et les Etats-Unis. Il y a consacré la
dernière et la plus longue partie de son dis-
cours.
o L'Angleterre, a-t-il dit, a eu des sympa-
thies ardentes pour la cause du Nord pendant
la dernière guerre elle a applaudi au triomphe
de la liberté sur l'esclavage; cependant M. Sum-
j" ner a accusé l'Angleterre d'avoir agi dans un
sentiment hostile aux Etats-Unis en lançant
une proclamation de neutralité M. Sumner
paraît croire que les gens du Sud auraient dû
être regardés comme des pirates. Mais,
d'après le droit international, le conflit s'étant
élevé entre divers Etats appartenant;'). l'Union,
on devait considérer ces Etats comme belli-
s gérans, et un Etat neutre n'avait pas d'autre
conduite à tenir que celle qui a été tenue par
l'Angleterre. Bien que certains individus fai-
sant partie du peuple anglais aient donné lieu
à quelques griefs de la part du Nord, le gou-
vernement américain doit examiner ce qu'a
fait le gouvernement anglais. Or, en ce qui
concerne l'le comte Russell a usé de toutes les ressour-
ces que la loi mettait à sa disposition.
is )) L'Angleterre a donc gardé la neutralité.
]- Peut-être la proclamation de neutralité a-t-elle
été lancée an peu à la hâte, deux ou trois jours
;e trop tôt, en ce sens que M. Adams venait à
is peine d'arriver en Angleterre pour représenter
les Etats-Unis; mais, après tout, ce n'est là
~e qu'une affaire d'étiquette, nullement de nature
~e a servir de prétexte à un désaccord entre les
Le deux pays.
~e )) II ne saurait y avoir une guerre entre l'An-
n gleterre et les Etats-Unis, car il n'existe au
*t fond aucun antagonisme entre des peuples qui
~e parlent la même langue, qui ont les mêmes
la goûts et les mêmes usages, o (Applaudisse-
e mens.) 0
FaMs dSvea's.
M. le général John A. Dix et M. E. B.
Washburne ont eu l'honneur d'être reçus hier
par l'Empereur, en audience publique M. le
gênerai Dix a remis à S. M. les lettres qui
mettent fin à la mission qu'il remplissait au-
près de l'Empereur en qualité d'envoyé extra-
ordinaire et ministreplénipotentiaire des Etats-
Unis d'Amérique et M. Washburne a remis à
S. M. les lettres du Président des Etats-Unis
qui l'accréditent auprès de l'Empereur en qua-
lité d'envoyé extraordinaire et ministre pléni-
potentiaire.
M. le général Dix et M. Washburne ont en-
suite eu l'honneur d'être reçus par S. M. l'Im-
pératrice.
Le nouveau ministre dss Etats-Unis d'Amé-
rique a été conduit au palais par un maître
des cérémonies introducteur des ambassa-
deurs, dans une voiture de la cour, avec le cé-
rémonial accoutumé.
Pendant toute la soirée, une foule consi-
dérable a stationné sur la place de l'Hôtel-de-
Ville.
Les agens de la force publique ont fait con-
naître que le résultat ofdciel des votes ne se-
rait pas proclamé officiellement avant jeudi;
mais la foule a persisté, et des mesures ont été
adoptées vers dix heures pour dégager les
abords de.l'Hôtel-de-Ville.
Nous n'avons pas appris, du reste, que la
tranquillité ait été troublée.
On écrit de Cadillac, la 22 mai, à. la (?t-
~OM~
<( Monsieur le rédacteur,
o Aujourd'hui samedi, jour de marché et
veille des élections, M. le maire de Cadillac
vient de faire battre la caisse pour prévenir ses
habitans que des bandes de malfaiteurs par-
couraient les campagnes sous prétexte d'élec-
tions.
x Je livre le fait sans commentaires à l'ap-
préciation de l'opinion publique. x ~M ~cc~ r
On lit dans le même journal
« Dix conseillers municipaux de Nérac vien-
nent d'adresser au maire de cette ville leur dé-
mission, motivée en ces termes
« Monsieur la maire,
x Par délibération en date du 22 février, le
conseil municipal de la commune de Nérac a
décidé, à là majorité, qu'il serait a l'avenir in-
terdit aux agens de la'mairie de distribuer des
bulletins de vote avec les cartes d'électeur.
)) Au mépris de cette délibération, sous nos
yeux, à la ville comme a la campagne, les
agens de la mairie ont distribué des bulletins
du candidat officiel.
t En présence de ces faits, que pouvait le
conseil mum.c;pal? i
)' On le fait dégénérer en assemblée pure-
ment consultative,
)) L'intérêt de nos commetta.ns, aussi bien
que le souci de notre dignité, se refusent à ce
que nous conservions nos fonctions désormais
inutiles, et nous avons l'honneur de vous
adresser collectivement notre démission.
Veuillez agréer, monsieur le maire, l'assu-
ra.nce de nos sentimens distingués.
x Les conseillers municipaux
)) Castaing, Mourland-Descudë, Dr Sai-
sis, Combet, D~'Bère, Fallières, avocat;
M. Lespiault, Darodes, Hippolyte Sar-
rau, Sorbets. ))
)) La démission de deux autres membres est
attendue. ))
–On écrit de 'Vàilly, le 20 mai, à FPMOM.
MPOM~MM~, que, par ordonna.nco du tribunal
de Thonon, rendue sur référé, en date du
19 mai, l'instituteur de Vailly ? été condamné
à rétablir à ses frais les affiches de M. d'Yvoire
qu'il avait déchirées.
On lit dans ? ~M~
« Samedi dernier, dans une réunion électo-
rale, M. Ernest Dréolle a poussé le courage
jusqu'à essayer de démontrer que le gouver-
nement avait bien fait d'entreprendre la guerre
du Mexique.
o Cette tentative du rédacteur en chef du
PwMc a fait éclater la colère de l'auditoire.
x A propos de M. Dréolle, on sait à présent
pourquoi il brigue la députation. Il a daigné le
dire lui-même à Saint-Seurin, il y a quelques
Jours
« Mes ennemis vous disent que je suis un
étranger, un Parisien. Comme vous, je suis en-
fant de la Gironde et si je ne suis pas resté
attache à la terre où je suis né, c'est que ma
destinée m'appelait ailleurs. Le travail et la
persévérance m'ont fait conquérir une hono-
râblé position; je me suis vu dans les moil-
leurs termes avec l'Empereur et ses ministres.
Mais que faire de Ces honneurs ? Personnelle-
ment, je n'en avais pas besoin. C'est alors,
chers concitoyens~ que j'ai porté mes .regards
.vers mon pays natal, et que j'ai cherché à
utiliser ces avantages à votre profit, été. etc. o
–Le marquis dé-Là Grange, senateut' a
adressé la lettre'sliiitante aux électeurs~ la
circonscription de la Gironde
« Messieurs et chers concitoyens,
3 Je sollicite vos suurages pour la candidature
g de mon neveu au Corps-Législatif.
? Je vous recommande M. le comte de Luppé,
parce que je suis convaincu, que vous aurez en
lui un représentant loyal, dévoué à vos intérêts,
comme je l'ai été si longtemps envers et contre
tous.
s & Je vous lé recommande encore, parce que les
mauvais procèdes employés pour repousser sa can-
o didature proviennent de la guerre opiniâtre que
le gouvernement de l'Empereur n'a cessé de me
faire depuis six ans.
J'ai subi, comme bien d'autres, les conséquen-
ces de ce &YStême nivëlëur qui tend à détruire les
influences naturelles ou acquises par des services,
pour y substituer l'omnipotence ou les caprices
des préfets.
') J'espère que M. de Luppé n'aura pas à souffrir
de pareilles indignités l'Empereur a pu être
trompé une t'ois sur la situation de la Gironde; la
lumière se fera pour lu).
a Quct.nt à mon neveu, accueil!! avec une vive
sympathie par toutes nos populations, il ne devra
son mandat qu'a leur conilance et à leur estime.
Depuis cinq ans, au conseil général, il a prouvé à
la t'ois son indépendance et son zélé pour le main-
tien des attributions de ce corps électif; étranger
à tous ies partis, il obéira à sa conscience, et ne
relèvera que de ses électeurs libéral, mais ami
de l'ordre, il favorisera toutes les mesures néces-
saires a la pratique et au développement de la li-
berté.
» Recevez, mes chers concitoyens, l'expression
de mon ancien et affectueux dévouement.
Le marquis DE LA. GRANGE.
Nous avons reproduite d'après ~'jB'NMMC~-
~a~tOM de Toulouse, une lettre relative à l'a-
gitation électorale dans l'arrondissement de
Liinoux (Aude). Cette lettre portait la date
du 18 mai et' ne se rapportait qu'à un fait
isolé que le rédMtaur avait'apprécié sous l'in-
iluence des excUajtions de là Lutte. La dépêche
suivante, post'éhe'ure de cinq jours à la lettre
de ~'F/M~f~leur véritable, jour et leur ôte le caractère
qu'on leur avait donné
t( Ca~cassonne, le 23 mai, six heures
trente-cinq minutes du soir.
o De l'agitation et des collisions qui ont été
signalées, on n'a connaissance ici que d'une
très fâcheuse scène de violence dans la petite
comtnuM de Fa, où un jeune homme de seize
ans, partisan du candidat légitimiste, a frappé
de son couteau trois partisans do M. Pereire.
.L'un d'eux est très grièvement blessé. x
(A~M F&t)
Les commandemens des camps de Châ-
lons (2° série) et de Lannemezan sont décidé-
ment donnés aux généraux de division Bour-
baki et Picard, le premier quittant la garde
impériale, le second commandant la 14" divi-
sion militaire à Bordeaux, division territoriale
faisant partie du sixième grand commande-
ment, où se trouve Lannemezan.
Ce dernier camp formera un petit corps d'une
dizaine de mille hommes composé d'un ba-
taillon de chasseurs a pied, quatre regimens
d'infanterie, deux de cavalerie (chasseurs et
dragons) et quatre batteries, dont trois mon-
tées et une à cheval.
Les régimens qui doivent se trouver à ces
deux camps viennent d'être prévenus de se
tenir prêts à partir. Les généraux et états-ma-
jors sont désignés. (Pa~M.)
On lit dans la
« Par le paquebot A~cs~ arrivé avant-hier
du Brésil, nous recevons les détails suivans
sur la perte du navire ~~g~me de Bordeaux
B Zs ~Ke, capitaine Ferrère, partie de
Buenos-Ayres le 31 mars pour Bordeaux, a été
abordée en mer, par 13 degrés nord et 30 de-
grés ouest par le navire anglais l'.Z~~q~?'. ca-
pitaine Trumble, allant de Liverpool à Mel-
bourne.
a~L'abordage a eu lieu à trois heures du matin,
le 21 avril dernier. Les deux navires couraient
à contre-bord avec une vitesse de 7 à 8 nœuds
à bord de Fy'g~M les feux de position
étaient allumés, mais le uavire anglais n'avait
aucun fanal.
? Le choc a été terrible abordée par l'avant,
la .S~MC a presque immédiatement coulé.
L'équipage avait eu le temps, toutefois, de
mettre à. la mer une embarcation suspendue
aux porte-manteaux arrière, et avec le plus
grand ordre le capitaine Ferrère y avait fait
embarquer d'abord sa femme, puis tous les
hommes, et, le dernier, il venait de prendre
place dans l'embarcation, disposé à s'éloigner JI
du navire, lorsqu'on s'aperçut qu'un passager
restait encore à bord. Aussitôt le brave capi-
taine Ferrère revint vers .?8 pour
sauver ce passager; mais à ça moment le na-
vire s'engloutissait, et le remous qu'il occa-
sionna prit l'embarcation où se trouvaient tous
les naufragés et la fit chavirer.
x La femme du capitaine, soutenue avec un
grand dévouement par le matelot Durand,
parvint à s'accrocher à la quille du canot plu-
sieurs hommes de l'équipage eurent aussi ce
bonheur; mais on eut à déplorer dans ce si-
nistre la disparition du capitaine Ferrère, du
second, du maître d'hôtel, du mousse, et enfin
du passager resté à bord de /? Bretagne.
)) Le matelot Durand se dévoua de nouveau
pour aller à la nage s'emparer d'une embarca-
tion qui nottait parmi les débris du navire, et
il put recueillir à bord tous ses Compagnons
d'infortune survivans. entre autres M' Fer-
rère.
H Pendant ce temps, le nav re abordeur avait
continué sa route et n'avait fait aucune man-
œuvre pour venir au secours de ses victimes.'
Les naufragés ont appris depuis, à bord de
l'.B'.ï'~o?w, que le capitaine Trumble avait été
obligé de céder aux remontrances et aux exhor-
tations de ses passagers et de son équipage,
pour consentir à attendre sur les lieux du si-
nistre jusqu'au jour.
o L'équipage de la Bretagne a pu atterndro
r.o~ avec le canot où il s était réfugia
et il est regrettable de dire qu'il n'a trouvé a
bord de ce navire qu'un accueil bien peu sym-
paLhiquë.. -) <
)) ija ~eune femme du capitaine Ferrère, dont
la malheureuse position était si intéressante, a
été traitée par le capitaine anglais avec bien
peu d'égards. Dénuée de toutes ressources,
elle s'est vu offrir par le capitaine une somme
de 10 fr. lorsqu'elle a quitté son navire. L Fa;-
~o~' a un peu dévié de sa route pour mettre
l'équipage de la F~~M en vue de Bahia, et le
capitaine Trumble les a laissés dans leur em-
-barcation, le 25 avril, à deux heures du soir, à
quatrelieues au largeienmer. Les naufragés sont
arrivés à terre,-à Bahia, à Sept heures du soir.
)) La encore, nouvelles tribulations pour ces
malheureux. Le consul français n'a donné au-
cun secours aucune aide à M~ Ferrère, .e~.
c'est grâce au capitaine Marchand, commun-
dant .~co~M-Po!<.M~, du Havre, qu'elle a
i pu attendre sans trop. sor~Mr l'arrivée de la
.MM~, qui l'a. rapatriée à Bordeaux, ainsi que
les huit hommes survivans de S~~M.
B Sur le steamer des Messageries, elle a
trouvé l'accueil le plus bienveillant et le plus
sympathique, et son commandant, M. Massp-
i net, à fait tout son possible pour adoucir les
cruelles épreuves qu'elle vient de traverser.
Quant au capitaine anglais Trumbio, il est à
espérer que sa conduite inhumaine sera appré-
ciée comme elle le mérite par l'amirauté an-
glaise.
Le .~KM-~ ~OM'ë publie les détails
suivans sur l'épouvantable catastrophe qui a
jeté la consternsdion dans les mines de Fir-
migny (Loire)
« Jeudi, à cinq heures du soir, quatorze ou-
vriers, parmi lesquels était le sous-gouverneur
Béai, formant leppste de nuit ~descendirent
comme d'Habitudé"dâhs les travaux du puits.
x Ces travaux paraissaient se trouver dans
les meilleures conditions possibles d'aérage et
de solidité. La présence du grisou n'avait été
constatée ni par le poste de jour, ni par le
gouverneur.
)) Toutefois; par'mesure de sûreté, chaque
homme élait muni de-sa 'lampe Davy.
x On travaillait depuis six heures environ,
sans~qu'aucun signe particulier révélât quel-
que danger prochain, quand vers minuit une
explosion formidable retentit. C'était le grisou
qui s-'enuamnmit. Les quatorze ouvriers sont
terrassés les uns brûlés, les autres asphyxiés.
Tous. tués sur place:
Un quinzième mineur, occupé à l'exploita-
iion du puits Saint-Thomas, à plus de 500 mè-
très du lieu du sinistre, est étouffé par le gaz
qui a parcouru instantanément cette énorme
distance. Dix autres- sont renversés dans une
demi-asphyxie. Heureusement on peut parve-
nir assez à tëjnps a l'endroit où ils gisent pour
les arracher à une mort certaine. Aucun d'eux
n'a reçu de brûlures. Après des soins énergi-
ques, 'on les transporte chez eux & peu près
sains et saufs.
e Dès que lés dégagemens du gaz permet-
tent de commencer les travaux, de sauvetage,
au puits Monterrad, on y procède, avec la plus
grande activité. Mais mille précautions sont à
prendre. Vers cinq heures,-on'peut .ramener à
s la lumière deux cadavres,, quatre; autJ~s a $ix
heures. Enfin, à sept..heures.. toutes les vic-
times sont transportëos à l'hôpital de Fu'miny
et rangées sur dëa lit~ de paille recouverts de
draps blancs, dans une des salles du rez-de-
~han~c.
)) L'aspect, de ces'cadayres'cst affreux. Quel- i
que~-uns sont comme calcinés et ra.epr.-us par (
les flammes. Lies tètes de aëux (m trois sont i
réduites aux proportions da tètes d'enfans. (
Les membres sont.crispés, tordus et dans des
positions qui attestent uiië résistance courte, <
mais désespérée l'un a les tiras roidis,
tendus en avant, comme s'il repoussait un f
ennemi invisible un autre tient les mains
croisées sur le front, et semble pris d'épou-
vante à la vue de quelque horrible spectacle.
Presque tous ont le visage, les. mains et la
poitrine noirs, et Cpmme carbonisés par pla-
ques. En quelques parties, l'épiderm'j a dis-
paru sous l'action du feu et laisse voir de lar-
ges plaies d'un rouge vif.
)) Nous renonçons à décrire les scènes de
désolation qui se passent dans cette salle fu-
nèbre où des mères, des épouses, des enfans
viennent reconnaître un nis. un mari. un
frère. Ce spectacle déchire l'âme. Parmi les
morts, ii y en a. six qui laissent des veuves
et, hélas en tout vingt-cinq orphelins Les
autres étaient célibataires.
x La plus jeune des victimes a treize ans, la
plus âgée cinquante-sept.
? Un douloureux épisode a suivi la catas-
trophe de la nuit. Vers quatre heures et demie
du matin, une jeune femme, les yeux ha-
gards, les cheveux en désordre et à peine vê-
tue, accourait à la mine réclamant à grands
cris son mari et son beau-père. Ils étaient
morts tous deux. La pauvre femme est tombée
évanouie sur la route', et on a du la transpor-
ter dans un café voisin, oh elle a reçu des soins
malheureusement inutiles. Quelques heures
après, elle expirait. Elle était enceinte de sept
mois,
On lit dans l'i~MOM. <~ ~M.B-~MM
< Un accident pouvant avoir de la gravité a
vivement impressionné les personnes qui se
trouvaient sur les quais et aux environs de la
Bourse~ à Saint-Malo, samedi dernier, vers deux
heures de l'après-midi.
x Une voiture appartenant à M. de Landat
de La Boussac se trouva, emportée dans la di-
rection du môle par un cheval ayant pris le
mors aux dents. Le conducteur éperdu, ren-
versé en arrière, criait: Arrêtez! arrêtez! La
mer était basse, on pouvait craindre -une chute
terrible dans l'avant-port.
x Le préposé des douanes Hèmes se trou-
vait de faction au pan coupé de la jetée. Ce
brave douanier a pris son sabre, et, fourreau en
main il s'est mis résolument avec un grand
sana-froid devant le cheval emporté; puis, dé-
viant sur la gauche, il a forcé l'animal de tour-
ner à droite et de s'arrêter sur l'obstacle des
marches qui se trouvent en cet endroit; che-
val, voiture et cocher ont été renversés sans
autre accident..
o L'animal furieux courait ainsi depuis 7 ki-
lomètres. Le cocher était brisé d'émotion et de
fatigue. M. le docteur Martel, se trouvant sur
les îieux, ainsi que le commissaire central,
ont pris des mesures pour le faire porter en
vile' et lui donner les soins nécessaires. On es-
père qu'il n'en résultera rien de grave. n
Des sergeus de ville de service dans la rue
Madame furent avertis par la clameur pub!i-
qu e, raconte ~t~, qu'au n° 48, trois pe-
Utcs filles, l'une de trois ans, la seconde de
six et l'ainée âgée do quatorze ans, étaient
depuis trois jours connnéesdans une chambre
étroite, donnant sur la cour et située a.u
deuxième étage. t,),f.
'Les plaintes de ces enfans mourant do faim
a vaient ému les locataires voisins. Us avaient
6 tab)i une sorte de communication de la tenê-
tr e du palier à celle de ce logement dont ils
av a.ientbrisé une vitre, et. àl'aide d'une plauche
I.OE gne et miuce, ils passaient des vivres aux
.inf'ortunées captives.
;Les agens informèrent de ce fait le commis-
saire de police du quartier, M. d'Hellencourt,
qui se transporta sur les lieux, fit ouvrir par
un serrurier et questionna les enfans.
Il sut qu'après les avoir habillées, trois jours
auparavant, leur mère était partie en leur di-
sant qu'elle allait bientôt revenir, qu'elle avait
fermé a double tour les deux serrures de la
porte, et qu'elle n'avait pas reparu.
On a pris immédiatement des mesures pour
donner ces pauvres petites filles tous les
soins nécessaires, et ~ne enquête a été com-
mencée.
Vendredi matin, le~feu s'est manifesté su-
bitement rue Desgenettes (7° arrondissement),
au premier étage, dans une chambre à cou-
cher dépendant du logement occupé par les
époux G.
Deux enfans, un petit garçon de quatre ana
et une petite fille de trois ans, dit ~Z'yot<, laissés
seuls par leur mère, ont, en jouant avec des
allumettes chimiques, communiqué lacom-
6ustion;à Tin lit, qui a été complètement brûlé.
L'incendM a rapidement gagné les autres meu-
bles.
Les locataires voisins, accourus aux cris des
enfans, ont enfoncé la porte. Le sieur Jean La-
cour, âgé de quarante-trois ans, ouvrier chauf-
feur, demeurant dans la maison, a successive-
ment retiré des flammes le petit garçon et la
petite ûlle, qui étaient déjà à demi asphyxiés
~t que des soins empressés ont rappelés à la
vie. Les sapeurs-pompiers, mandés en toute hâte,
se sont promptement rendus maîtres du feu.
Un lourd chariot, traîné par trois chevaux
et portant trois blocs de pierre, dont l'une pe-
sait environ 7,000 livres descendait la rue des
Martyrs avant-hier matin. Arrivé à la hau-
teur de la rue Lavai, un omnibus vint heur-
ter les chevaiix du camion.
Le chan'etior voulut détourner ses ,cheyaux.
pour éviter le choc malheureusement la pente
était rapide, et le camion, entraina'sùbitement,
arriva, brusquement contre le trottoir. La
lourde voiture sa renversa, les énormes pierres
tombèrent avec fracas sur 1 asphalte et trole-
rënt le pilier qui soutient la maison du coin.
Un peu plus, et cette maison s'écroulait si ella
eni éiô ;tteint, ,e ~oids de ce
~L-Sna~u~ défonce p.F de ce
chargement; les pierres du trottoir furent bri-
sées un des chevaux renversés eut le garrot
pris dans une bouche d'égout; quant au char-~
reHer, c'est à grand'peine .qu'on parvint à 18
sauver.
Au moment où s'écroulaient ces. blocs im-
menses, un commissionhs.irs dorniait, ir~n.
quillement juste à l'endroit où allaient, une
seconde après, tomber chevaux, voiture et
chargement mais les cris d'effroi de la foule
le réveillèrent à temps, et il se. sauva dan& la
boutique du boucher.
A trois heures, on était encore à essayer de
relever ces pierres sur un ~autre camion, et la
foule n'a, cessé dé stationner~ sur le lieu de
l'accident.
Au mois de février dernier, oii a. déterre
près de Moliagui, district de Victoria, en Aus-
tralie, la plus grosse pépite qu'on ~ait encore
vue. Mlle ne contenait pas moins de 2,268 on-
ces d'or pur après avoir ëtë liëttoyëe. Elle gi-
sait à deux pouces seulement de la surface du
sol, et el:e a été découverte par deux mineurs
américains. On lui a donné le nom de W~coMg
.~MK~ et sa valeur est estimée à 238,350 fr.
La plus grosse pépite, après ceUe-ci, est celle
qui iut trouvée à i80 pieds de .profondeur, en
juin 1858 elle est estimée 209,400 fr;
Uu journal de Londres annonce la mort
de John-Andrew Malketh, qui à laissé une for-
tune de 300,000 fr., en exerçant pendant trente-
cinq ans la profession de ~MC~ à ~c.
Toujours habillé irréprochablement, ce gentle-
man se présentait a l'heure des différons repas
dans les malsons où il savait ~que l'on tenait
table ouverte. H demandait si on avait besoin
do lui, c'est-à-dire si l'dd ~it treize à fable et
si l'on désirait un quatorzième..
Si la réponse était négative, Malketh s'en al-
lait avec beaucoup dedignité. Mais si la réponse
était affirmative. MaIIî.ëth entrait dans la salle à.
manger, saluait de la tête les maîtres de la
maison, s'asseyait à table et mangeait très tran-
quillement. Le diner nui, il s'esquivait, aussi
dignement que possible, et en sortant il rece-
vait, soit du maître de l'Mttel, soit d'un do-
mestique quelconque, une livre sterling, quel-
quefois deux, selon l'importance et la longueur
a~, rAn~
Il n'a pas souffert la. moindre indigestion, et
Dieu sait s'il n'était pas expose fi On avoir t
Souvent dans la même journée il a déjeune
deux bu trois fois, il a diné copieusement et il
a fait partie d'un long souper..
Le hasard lui avait fait choisit ea fatigant mé-
tier. Il était ouvrier relieur, il avait de bonnes
manières et travaillait près de l'hôtel d'un ban-
quier. On se servit deux ou trois fois de lut
pour ne pas ~tre treize à table. Après cela, il
quitta la rdiufe et se donna à cette spécialité.
Avec Malketh ne s'éteint pas la profession du
~o~tc~- Londres possède encore <~ ou
trois y~M.~ qui exercept ce rude métier,
et vivent avec tout la eoufort possIDie.
On procède en ce moment aux travaux
de démolition des Mtimens, cours, pavillons
et dépendances de l'ancien matc'M au gibier
et à la volaille situé sur le quai des Augustms.
Le marché à la volaille a été transféré a.u.A
Halles centrales depuis peu, et la ville do Pana
a aliéné le bâtiment du quai des Augustins.
C'est la Compagnie des omnibus qui en a fait
l'acquisition et qui l'approprie aux besoins da
son service. i
Cette halle avait été commencée en 1809 et
terminée en 1813, sur l'emplacement du cou-
vent des Grands-Augustins, entre la rue de ce
nom et le quai Conti.
Sous Henri IV, le jardin de la communauté
avait été entamé pour le percement de la rue
Dauphine(1607).
L'an Vide la République, les bâtimons furent
déclarés propriété nationale. On les vendit avec
obligation de laisser un terrain large de 30 mè-
très pour le percement d une rue ce fut la rue
du Pont-de-Lodi.
Onze ans plus tard, le marché fut établi sur le
terrain qui était occupé par l'église et par une
partie du cloître.
Le dernier combattant survivant de la.
guerre de l'indépendance américaine vient de
mourir à l'âge de cent neuf ans, dans l'Etat de
New-York. A sa naissance, l'Amérique du Nord
contenait à peine 4 millions d'habitans à sa
mort elle en a dix fois autant.
On annonce la mort de M. Hast, juge au
tribunal civil de Saint-Mihiol (Meuse).
Les amis de la musique ancienne et clas-
sique sont prévenus que la Société académique
de musique sacrée, sous la direetion da son
chef M. Vervoitte, tiendra sa dernière réunion
de l'année dans l'église dos Dominicaines.a bè-
vres, jeudi prochain, a onze heures et denua
précises.
La messe solennelle sera exécutée au profit
de l'école gratuite des enfans pauvres~
On trouve des billets à la maîtrise do Samt-
Roch, rue Saint-Roch, 8 à la maison des Frè-
res, H, rue d&Fleurus, et à Sèvres, au cou-
vent.
Deux éditions de .T~tC, le nouveau drame
de M. Octave Feuillet, ont été enlevées on
quelques jours ia 3" édition est en vente chez
les éditeurs Michel Lévy frères et à la Librairie
Nouvelle; prix 4 fr. (/?'a~co).
Pour tous les faits divers
M<
EMPRUNT HYPOTHÉCAIRE DU
GOUVERNEMENT DE HONDURAS.
La souscription sera. close a. Paris le
mardi 2a mai, a cinq heures du soir.
Au moment où il n'est question que
d'emprunts et de souscriptions, on engage les
capitalistes à consutter ie P<~ ~o?MMK!'
maMCM?-. On trouvera le sommaire à la qua-
trième page.
Son dern'er numéro contient seize grandes
pages de texte et la liste d'un grand nombre
de ti rases.
U sutnt, pour recevoir cette publication pen-
dant un an (dans tonte la France), d'adresser
60 c. en timbres-poste à M. Alfred Paz, direc-
teur, 66, rue Lafayette, Paris.
chions vers un état semblable à celui de l'Au-
triche et qu'il fallait à tout prix rétablir l'équi- l
libre.
K Le gouvernement a en eH'et profité des
exemples et des expériences qu'indique le jour-
nal dont nous parlons, et il considère de
son côté comme un devoir absolu de rétablir
l'équilibre dans le budget de l'EtaL Plus
cette nécessité est clairement reconnue, même
par les feuilles libérales, plus elles devraient
inviter sérieusement la représentation natio-
nale à s'unir sincèrement avec le gouverne-
ment pour prévenir la 'désorganisation com-
plëte de nos finances et pour assurer le bien
du peuple, non seulement dans le présent, mais
aussi dans l'avenir. »
On écrit de Cousta.ntino~le, le 18 mai
« Depuis son succès dans le dernier conflit
turco-grec, la Turquie tend de plus en plus à
s'émanciper complétement de toute ingérence
étrangère à plus forte raison est-elle plus que
jamais décidée à relever son prestige dans
toutes les provinces où son autorité avait été
tellement ébranlée, qu'elle était devenue pour
ainsi dire illusoire. Cela doit vous expliquer et
l'incident des Sporades et une foule d'autres
questions qui vont infailliblement surgir dans
un avenir très prochain.
Ce qu'il est plus difficile de comprendre,
c'est que c'est justement ce moment où la
Porte est, pour ainsi dire, enivrée de sa victoire
que les différentes provinces soumises à sa
suzeraineté ont choisi pour tenter de s'y sous-
traire, ou d'obtenir un élargissement de leur
autonomie.
t) Je vous ai déjà entretenu des réclamations
de la Servie au sujet d'une annexion adminis-
trative de la Bosnie et de l'Herzégovine main-
tenant c'est le Monténégro qui réclame de la
Porte la cession d'un port sur l'Adriatique, et,
fort de l'appui de la Russie, il espère arriver à
la réalisation de ses désirs. Mais les temps où
la voix de l'ambassadeur russe était toute-puis-
sante à Constantinople sont décidément passés,
et l'appui qu'accorde la diplomatie moscovite aux
demandes du Monténégro ne peut que contri-
buer à les faire rejeter. Il est faux que le cabi-
net de Vienne ait soutenu le Monténégro dans
cette affaire, comme l'ont prétendu, les feuilles
allemandes, et je puis vous assurer que l'am-
bassadeur d'Autriche-Hongrie à Constantino-
ple n'a fait aucune démarche en ce sens auprès
de la Porte.
Les relations de la Turquie avec l'Egypte
sont assez tendues en ce moment, et l'on peut
s'attendre à quelques difficultés de ce côté. La
Porte soupçonne le vice-roi de vouloir rompre
les liens qui rattachent l'Egypte à l'empire des
Sultans, et elle a protesté au Caire contre l'ai-
titude de la presse égyptienne, qui propage
depuis quelque temps l'idée de l'érection de
l'Egypte en royaume indépendant. De son
côté/le vice-roi se plaint de la faveur dont
jouissent auprès du Sultan son frère Mous-
tapha-Fazyl et son cousin Halim Pacha,
tous deux exilés de l'Egypte, et il reproche
à la Porte d'appuyer les prétentions de ces
deux princes au trône égyptien. Le vice-
roi parait vivement inquiet des dispositions
favorables de la Porte envers les membres de
sa famille exilés, car il vient d'envoyer à Con-
stantinople un de ses hommes de confiance,
Nevres -Pacha, chargé de sonder les disposi-
tions du Divan à son égard et' def tâcher de
modifier ces dispositions en sa faveur par des
offres d'augmentation du tribut et des assu-
rances de loyauté et de fidélité.
') On m'assure que le cabinet ottoman vient
d'adresser aux grandes puissances un mémo-
randum dans lequel il expose la nécessité de
supprimer les capitulations ou d'y introduire
au moins quelques modifications qui les ren-
draient moins incompatibles avec la position
de puissance européenne que la Turquie croit
avoir acquise depuis le traité de Paris de 1886.
Si l'Europe prend au sérieux toutes les affir-
mations de sa diplomatie et si elle considère
toutes les réformes que la Turquie a décrétées
dans le courant des dix dernières années
comme une chose réelle et viable, il est évi-
dent qu'elle devrait consentir à supprimer les
capitulations qui créent aux étrangers rési-
dant en Turquie une position exceptionnelle
et sous tous les rapports plus favorable que
celles dont jouissent les sujets ottomans. Mais,
comme les réformes turques ne sont pas en
réalité faites pour inspirer une grande con-
fiance et que les intérêts matériels des natio-
naux des grandes puissances s'opposent à la
suppression des capitulations, il est presque
certain que le mémorandum de la Porte res-
tera sans eH'et.
» On signale de Bucharest la découverte
d'une conspiration ayant pour but le renver-
sement du prince Charles et la restauration de
Couza.. Les détails manquent encore sur cette
affaire, mais il parait certain que la conspira-
tion en question est assez étendue, et qu'elle
a inspiré au gouvernement roumain une
grande inquiétude, »
(Correspondance ~w 2Vb~<.)
Les journaux russes publient l'arrêté sui-
v
« Considérant que le journal la~M~MM (Ne-
diéla), malgré le deuxième avertissement qui
lui a été donné au mois de mars dernier, con-
tinue à propager des idées et des opinions
qui sont complètement incompatibles avec les
principes fondamentaux de notre ordre poli-
tique et social, et que cette tendance s'est ma-
îlifestée avec une évidence toute particulière
dans tous les articles de son numéro 18, le mi-
nistre de l'intérieur, adoptant les conclusions
du conseil d'administration pour les aNaires
de presse, arrête
x Un troisième avertissement est donné au
journal la .S~M
kel, marchand de la seconde guilde.
x La publication du journal sera en outre
suspendue pour six mois. x
On lit dans le ~i~MCO-~M~'M'M
du 3 mai
« Les dernières correspondances du Mexique
donnent des détails sur la mesure importante
prise par le Congrès de Mexico en vue de la
reconnaissance des droits de belligérans aux
Cubains.
x Une dépêche de M. Santacilia, agent cubain
à Mexico, adressée à la junte républicaine de
New-York, donne sur cette mesure des détails
qui en font ressortir toute la portée.
s Voici cette dépèche
A Ja~'M~~ c~M~ ~MMM~ de C~a; et de
PM
« Mexico, le 6 avril 1869.
En vous annonçant dans ma dépêche pré-
cédente, datée du 3 avril, que le gouvernement
avait résolu d'admettre dans les ports de la Ré-
publique les navires portant le pavillon cu-
bain, j'ajoutai que le Congrès s'occuperait
prochainement de la même question; et je di-
sais que les décisions du Congrès seraient de
tous points favorables a la cause de nos frères.
x J'ai aujourd'hui le plaisir de vous annon-
cer que la Chambre a approuvé, par une ma-
jorité de 100 voix contre 12, une proposition
signée par plus de cinquante députés, et ayant
pour but d'autoriser le Présiden t à reconnaî-
tre les Cubains comme belligérans dès qu'il
le jugera convenable. Comme le pouvoir exe-
cutif. avant de recevoir cette autorisation,
avait déjà ordonné que le pavillon de notre
pays fût admis dans les ports de la Républi-
que, la reconnaissance est déjà un fait accom-
pli. Le Mexique est donc la première nation
qui aura manifesté par des actes officiels ses
généreuses sympathies pour la révolution cu-
baine.
)) Telle était l'unanimité de la majorité de ~a
Chambre, que la proposition n'a pas soulevé é
do discussion. Il en est résulté que ceux qui,
comme moi, étaient préparés à la défendre,
n'ont pas même eu l'occasion do parler. Non
seulement cette proposition a été acceptée
sans discussion, mais on l'a aussi affiM.nehie
des formalités habituelles. La Chambre a dé-
cidé qu'il était inutile d'entendre le rapport
d'un comité, alors que les représentans du
peuple étaient si bien pénétrés de la justice de
îa motion.
)) Je dois ajouter, car c'est uu fait d'une
haute signification, que dans les votes favo-
rables à la proposition de reconnaissance, tous
les partis se sont trouvés représentés. Ce fait
sufnt pour prouver que, sur les questions d'un
ordre élevé, il y a et il y aura toujours l'en-
tente la plus parfaite entre tous les hommes
éclairés et influens du Mexique qui appartien-
nent au grand parti républicain.
x Patrie et liberté!
') P. SANTACILIA,
x ~M~K~we de
?? ~.Bt~M~. o
» M. Santacilia est le gendre du Président
Juarez. Il fait partie, comme Cubain natura
lise, du Congrès de la République mexicaine.
» On sait que le gouvernement de Juarez n'a
jamais fait la paix avec l'Espagne depuis l'in-
tervention de 1862. Il se considère comme
étant encore en guerre avec le gouvernement
de Madrid. De là son attitude si ouvertement
favorable a la révolution cubaine. «
On lit dans la G'<~$Me de ~fa~ du
20 mai
« D'après une dépêche du capitaine-général
de Cuba, en date du 30 avril, le 18 sont arrivés
les volontaires catalans et les guides de-Ma-
drid. Les premiers ont été envoyés, à Puerto-
Principe et les derniers à Gibara je,t Holguin.
Entre autres combats de peu d'impM'tance, on
cite celui où le lieutenant-colonel Bonilla, à la
tète de ses soidats, a tué 25 hommes à l'en-
nemi, au Potrero-de-Sagua.
» Les insurgés ont été si malmenés que c'est
à peine s'ils se présentent, et les colonnes de
l'armée régulière peuvent faire les reconnais-
sances et les autres services sans être in-
quiétées. L'insurrection peut être considérée
comme moralement et matériellement éteinte
dans l'ile entière. Les travaux de reconstruc-
tion de la voie ferrée entre Nuevitas et Puerto-
Principe sont tellement avancés que bientôt
les locomotives pourront le parcourir. Le télé-
graphe est également rétabli. ')
On lit dans L'7~<~e-2?<~
« Une correspondamjce de la Havane, du
29 avril, annonce comme positif qu'au Mexique
il a été armé trois navires pour conduire à Cuba
une expédition de ûibustiers mexicains. Ailn
d'obvier a leur débarquement, sont sortis de
la Havane les meilleurs navires qui s'y trou-
vaient, soas les ordres du brigadier Malcampo
nonobstant ces précautions, il est & craindre
que les flibustiers ne débarquent sur quelque
point du vaste littoral. ))
MoM~cMes éta*s&Ea~è~es.
ESPAGNE.
Madrid, 22 ~Mt.
Voici, d'après la G'a~~c ~0 J~a~M, l'extrait
de la séance des Cortès constituantes du 20 mai:
« LE MINISTRE DES COLONIES prétend que la
république n'a aucune chance de s'établir en
Espagne et que les républicains n'ont rien ga-
gné depuis la révolution de septembre; il dé-
clare que si les républicains pouvaient rendre
le caractère espagnol plus humble, ce caractère
finirait peut-être par se plier à devenir répu-
blicain. Il est malheureux que le socialisme ait
été proclamé sous la bannière de la républi-
que cola seul suffit pour rendre la république
exécrable pour tous les propriétaires.
» La suppression des armées permanentes
est le beau idéal de la doctrine républicaine.
Supposons la république triomphante, encore
bien que certains républicains aient la velléité
de conserver l'armée, ils ne le pourraient pas.
L'armée, d'ailleurs, sait parfaitement, par in-
stinct de conservation, qu'elle ne peut pas
subsister avec un tel régime.
o J ajoute que vous avez eu le malheur de
provoquer dans cette enceinte et au dehors des
protestations contre votre impiété. On vous a
accusés d'athéisme, de complaisances matéria-
listes. Or qui doute que la foi religieuse soit le
premier élément social? Vous avez eu beau
faire d'éloquentes protestations, la foi s'est
alarmée avec raison; vous ne comptez pas sur
le clergé. Eh bien, croyez-moi, ne comptez
pas sur les catholiques. (Approbation.)
)' Supprimez donc les propriétaires, suppri-
mez l'armée, supprimez le clergé, et dites-moi
après quelte république vous entendez former
avec ce qui vous reste? En conséquence, si vo-
tre république ne répond pas au présent, si
elle n'a pas de conditions vitales, arrière ce
fantôme, et laissez en paix la nation. Soyez
donc bien pénétrés (c'est ce que vous avez de
mieux à faire) de l'intime conviction de votre
infime puissance, et si vous voulez satisfaire
toutes les exigences du peuple espagnol, votez
pour la monarchie. ou plutôt faisons cesser
un funeste intérim. C'est alors que nous pour-
rons, nous constituans, dire & la nation Nous
avons répondu à la confiance; la partie de la
révolution qui nous était confiée a répondu à
son magnifique principe, et nous dirons au mo-
narque élu C'est notre volonté qui fa placé
sur le trône à toi de le consolider par tes œu-
vres (Approbation.)
)) LE PRÉSIDENT DU POUVOIR EXECUTIF Mes-
sieurs les députés, je ne comprends pas que
les paroles dignes et vraies de M. le ministre
des colonies aient pu soulever le moindre dis-
sentiment dans la Chambre. Quiconque
comme moi, a comme nous, une pensée uni-
que, celle de la patrie, de la liberté et des in-
térêts qui nous sont confiés, devrait avoir le
même sentiment, partager les mêmes inspi-
rations~
)) Je ne vois pas ce que nous pouvons cher-
cher à l'aide de discussions ardentes et pas-
sionnées. Le peuple espagnol était mûr pour la
révolution. C'est un fait notoire. Croyez-le
bien, Messieurs, la patrie pleure des larmes de
sang en voyant qu'il règne si peu de concorde
entre ses enfans, et que ce n'est pas la modé-
ration qui préside aux débats les plus impo-
sans et les plus solennels.
)) Le parti républicain, au lieu de se cour-
roucer et de bondir, devrait avoir la plus pro-
fonde conviction qu'il n'a nul besoin d'être dé-
fendu ici, et, s'il en doutait, je viens procla-
mer hautement que je le défends au nom du
gouvernement, que je le défends au nom de la
majorité. (Applaudissemens.)
J'ajoute, pensant aux nombreux sacrifices
que j'ai déjà faits personnellement et ignorant
ceux qui me restent encore à faire et que vous
pourrez exiger de moi, j'ajoute, dis-je, que la
patrie me trouvera constamment résigné à
toutes les exigences, et que mes amis me trou-
veront toujours prêt à faire ce qu'ils voudront.
Un mot encore, Messieurs, je vous adjure d'a-
voir foi en mes paroles. » (Applaudissemens.)
AUTRICHE.
F~m~, 19 ~M.
M. Etienne Turr vient de faire publier, dans
le Z~o~ de Pesth, un article dans lequel il ap-
pelle l'attention sur les dangers qui résulte-
raient pour la monarchie austro-hongroise
d'une alliance entre la Russie et la Prusse dans
le cas d'une guerre franco-prussienne. Il dit
« Si pour se tirer d'aS'aire, la Prusse sollicite
l'assistance des Kalmoucks et des Cosaques de
la Russie, cela deviendrait pour nous une
question d'existence, non seulement parce que
les flots d'une pareille invasion passeraient en
première ligne sur notre pays, mais aussi et
surtout parce que notre territoire est un de
ceux sur lesquels existent les mines que la
Russie compte faire sauter dans le cas d'une
guerre.
» Mais si nous reconnaissons le danger, et si
nous voulons le combattre avec des chances de
succès, il faut nous efforcer de développer nos
forces, de nous rendre aptes à la défense et
l'on devrait éviter, avant tout, de suivre en Ga-
licie et partout ailleurs une politique dont les
conséquences ne peuvent être que propres à
servir les desseins pernicieux de nos ennemis.
(7a;
(C'o?')om~MC< générale de Vienne.)
PRUSSE.
-Sf~M, 20 ~K.
Le Reichstag, qui a repris aujourd'hui ses
travaux, a reçu, avec les imprimés, un Mémo-
randum du ministre des finances prussien
adressé au chancelier fédéral, dans lequel la
nécessité de l'augmentation des recettes pro-
pres à la Confédération est démontrée au point
de vue de l'administration financière prus-
sienne.
Le chancelier fédéral a communiqué au
Reichstag ce Mémorandum comme complétant
l'expose des motifs des projets de lois finan-
ciers. Le Mémorandum nous explique la. situa- d~
tion des budgets prussiens depuis 1866. L'exer- V
cice ûsancier de 1866 & donne un excédant de
recettes d'environ 7 millions d'écus qui, comme n
d'habitude, ont été versés dans le Trésor d'Etat. r:
Le résultat de l'exercice nuancier de 1867 a n
été bien moins favorable. Les dépenses ont a;
surpassé les recettes d'une somme de 2 mil- a.
lions 407,000 écus, couverte en partie par des
excédans disponibles, de sorte que le dé&cit t]
n'a été que de 377,000 ëcùs.
Arrive l'an 1868, dans lequel les dépenses r
ont dépassé les recettes d'une somme de 11 mil-
lions 219,886 écus, & laquelle il faut ajouter en-
core 2 millions 187,822 écus, représentant la
part de la Prusse dans le déficit fédéral de 1868.
Il est vrai que la réduction du port des lettres, v
les réductions des droits d'entrée, etc., etc., a
équivalent, pour l'exercice 1868, à une réduc- L
tion de recettes de 5 millions 200,000 écus, et c
que les recettes évaluées dans le budget de t
1868 n'ont pas répondu aux calculs du mi-
nistre des finances. 1
En présentant à la Chambre des Députes le
budget de 1869, le ministre des finances a dé-
claré un déficit d'environ 5 millions d'écus, qui
a été couvert, comme on sait, par des capitaux
dispolubles. Mais en comparant les recettes
réelles de 1868 avec les recettes supposées dans
le budget de 1869, il est évident que le déncit
sera plus grand.
Le ministre des finances l'évalue à la somme
de S millions HO.OOO écus. Quant à l'exercice
de 1870, le ministre des ûnances prévoit qu'il
atteindra encore la somme de 8 millions
460,000 écus, de sorte que le déficit des deux
exercices 1869 et 1870 atteint le chiffre de
10 millions 600,000 écus~
Le ministre des finances ne se prononce
point sur les moyens de couvrir le déficit de
1868 (13 millions 407,418 écus). Quant au dé-
ficit de 1869-70, de 10 millions 600,000 écus, le
ministre des finances explique pourquoi le
gouvernement prussien n'a pas songé a aug-
meuter les impôts directs (qui sont restés prus-
siens), mais les impôts indirects fédéraux, et il
s'attache à calculer les recettes provenant des
projets d'impôts soumis ou qui seront soumis
au Reichstag.
Le total des recettes résultant de l'augmen-
tation de l'impôt sur l'eau-de vie et la bière,
du timbre sur les lettres de change et les né-
gociations de Bourse, sur le gaz et le pétrole,
sur la fabrication du sucre indigène, du timbre
sur les quittances et de l'impôt sur los voya-
geurs en chemins de fer, est évalué ail mil-
lions 268,000 ëcus. La part qui en reviendrait
à la Prusse serait de 9 millions 841.780 écus,
de sorte qu'il resterait toujours un déficit d'en-
viron un million d'écus.
C'est ici, pour la première fois, que nous `
entendons parler d'un impôt sur les voyageurs
en chemins de fer, évalué à 10 pour 100 des re-
cettes des chemins de fer pour l'expédition des
voyageurs. Ces recettes donnant une somme
de 35 millions 612,886 écus, l'impôt, devrait
rapporter 3 millions 861.288 écus, ou, déduc-
tion faite des frais d'administration, 3 millions
184,450 écus.
Voilà donc les membres prussiens du Reich-
stag en face d'un déficit de 23 millions d'écus
d'une part, et, d'autre part, d'une série de pro-
t, jets d'impôts que la majorité a jugé bon d'éta-
biir. Comment sortir de cette impasse ?
Le ministre des finances est d'avis que l'aug-
mentation de 5 pour 100 de Fimpôt sur le re-
venu et sur l'accise pèsera lourdement su"r
les classes pauvres et qu'en augmentant
) seulement l'impôt sur les classes supérieures,
l'augmentation de 5 pour 4'QO ne rapporterait
qu'une somme d'environ 3 'imitons, c'est-a-
dire la moitié de la somme nécessaire. Atten-
dons la séance de demain du Reichstag, dont
l'ordre du jour! porte la première lecture du
projet de loi sur la bière et sur les affaires de
Bourse.
Le comte de Bismark est attendu ici ce soir,
de retour de Varzin. (C~~OM~Mce -Ba;MM.)
QRA.NDE-BRETA.aNE~
t J&)~ 22 ~M(M.
On lit dans le ~fo~MïM.~ Po~
« Jeudi soir, M. W.-E. Forster, vice-prési-
dent du conseil, a prononcé un discours .dans
Saint-George's hall devant les électeurs de
Bradford qui. l'ont envoyé au Pa riement. Le très
honorable orateur, après avoir remercié ses con-
stituana de sa réélection et signalé la multipli-
cité des affaires dont il a à s'occuper dans sa
position officielle, qui, « par une certaine ano-
x malie, l'oblige à surveiller l'éducation des
s o enfans en Angleterre et la maladie des bes-
tiaux dans toute l'Europe a déclaré que le
ministère de M. Gladstone es~ composé d'hom-
mes d'Etat qui lui rendent la tâche facile en
suppléant amplement à ses lumières propres
il a défendu M. Bright des accusations dont il
est l'objet depuis quelque temps. A propos
?' des troubles de l'Irlande, il a comb&ttu l'o-
pinion des personnes qui voudraient qu'on
prit en mains, dès la session actuelle, la
question des terres et affirmé que la
grande question de l'Eglise irlandaise suffisait
à elle seule pour bien employer le temps du
Parlement pendant la session actuelle si elle
reçoit une solution, ce qui ne lui semble pas
douteux, car elle est si victorieusement con-
duite par le parti libéral dans la Chambre des
Communes, que la Chambre des Lords ne ju-
gera pas prudent d'y mettre obstacle. La paci-
fication de l'Irlande par la justice sera l'œuvre
de cette année. L'an prochain, on s'efforcera
d'accomplir le reste de la tâche.
o Après avoir terminé l'analyse sommaire
des questions intérieures, M. Forster en est
arrive à traiter la, principale question étran-
gère du moment, celle des rapports entre l'An-
gleterre et les Etats-Unis. Il y a consacré la
dernière et la plus longue partie de son dis-
cours.
o L'Angleterre, a-t-il dit, a eu des sympa-
thies ardentes pour la cause du Nord pendant
la dernière guerre elle a applaudi au triomphe
de la liberté sur l'esclavage; cependant M. Sum-
j" ner a accusé l'Angleterre d'avoir agi dans un
sentiment hostile aux Etats-Unis en lançant
une proclamation de neutralité M. Sumner
paraît croire que les gens du Sud auraient dû
être regardés comme des pirates. Mais,
d'après le droit international, le conflit s'étant
élevé entre divers Etats appartenant;'). l'Union,
on devait considérer ces Etats comme belli-
s gérans, et un Etat neutre n'avait pas d'autre
conduite à tenir que celle qui a été tenue par
l'Angleterre. Bien que certains individus fai-
sant partie du peuple anglais aient donné lieu
à quelques griefs de la part du Nord, le gou-
vernement américain doit examiner ce qu'a
fait le gouvernement anglais. Or, en ce qui
concerne l'
ces que la loi mettait à sa disposition.
is )) L'Angleterre a donc gardé la neutralité.
]- Peut-être la proclamation de neutralité a-t-elle
été lancée an peu à la hâte, deux ou trois jours
;e trop tôt, en ce sens que M. Adams venait à
is peine d'arriver en Angleterre pour représenter
les Etats-Unis; mais, après tout, ce n'est là
~e qu'une affaire d'étiquette, nullement de nature
~e a servir de prétexte à un désaccord entre les
Le deux pays.
~e )) II ne saurait y avoir une guerre entre l'An-
n gleterre et les Etats-Unis, car il n'existe au
*t fond aucun antagonisme entre des peuples qui
~e parlent la même langue, qui ont les mêmes
la goûts et les mêmes usages, o (Applaudisse-
e mens.) 0
FaMs dSvea's.
M. le général John A. Dix et M. E. B.
Washburne ont eu l'honneur d'être reçus hier
par l'Empereur, en audience publique M. le
gênerai Dix a remis à S. M. les lettres qui
mettent fin à la mission qu'il remplissait au-
près de l'Empereur en qualité d'envoyé extra-
ordinaire et ministreplénipotentiaire des Etats-
Unis d'Amérique et M. Washburne a remis à
S. M. les lettres du Président des Etats-Unis
qui l'accréditent auprès de l'Empereur en qua-
lité d'envoyé extraordinaire et ministre pléni-
potentiaire.
M. le général Dix et M. Washburne ont en-
suite eu l'honneur d'être reçus par S. M. l'Im-
pératrice.
Le nouveau ministre dss Etats-Unis d'Amé-
rique a été conduit au palais par un maître
des cérémonies introducteur des ambassa-
deurs, dans une voiture de la cour, avec le cé-
rémonial accoutumé.
Pendant toute la soirée, une foule consi-
dérable a stationné sur la place de l'Hôtel-de-
Ville.
Les agens de la force publique ont fait con-
naître que le résultat ofdciel des votes ne se-
rait pas proclamé officiellement avant jeudi;
mais la foule a persisté, et des mesures ont été
adoptées vers dix heures pour dégager les
abords de.l'Hôtel-de-Ville.
Nous n'avons pas appris, du reste, que la
tranquillité ait été troublée.
On écrit de Cadillac, la 22 mai, à. la (?t-
~OM~
<( Monsieur le rédacteur,
o Aujourd'hui samedi, jour de marché et
veille des élections, M. le maire de Cadillac
vient de faire battre la caisse pour prévenir ses
habitans que des bandes de malfaiteurs par-
couraient les campagnes sous prétexte d'élec-
tions.
x Je livre le fait sans commentaires à l'ap-
préciation de l'opinion publique. x ~M ~cc~ r
On lit dans le même journal
« Dix conseillers municipaux de Nérac vien-
nent d'adresser au maire de cette ville leur dé-
mission, motivée en ces termes
« Monsieur la maire,
x Par délibération en date du 22 février, le
conseil municipal de la commune de Nérac a
décidé, à là majorité, qu'il serait a l'avenir in-
terdit aux agens de la'mairie de distribuer des
bulletins de vote avec les cartes d'électeur.
)) Au mépris de cette délibération, sous nos
yeux, à la ville comme a la campagne, les
agens de la mairie ont distribué des bulletins
du candidat officiel.
t En présence de ces faits, que pouvait le
conseil mum.c;pal? i
)' On le fait dégénérer en assemblée pure-
ment consultative,
)) L'intérêt de nos commetta.ns, aussi bien
que le souci de notre dignité, se refusent à ce
que nous conservions nos fonctions désormais
inutiles, et nous avons l'honneur de vous
adresser collectivement notre démission.
Veuillez agréer, monsieur le maire, l'assu-
ra.nce de nos sentimens distingués.
x Les conseillers municipaux
)) Castaing, Mourland-Descudë, Dr Sai-
sis, Combet, D~'Bère, Fallières, avocat;
M. Lespiault, Darodes, Hippolyte Sar-
rau, Sorbets. ))
)) La démission de deux autres membres est
attendue. ))
–On écrit de 'Vàilly, le 20 mai, à FPMOM.
MPOM~MM~, que, par ordonna.nco du tribunal
de Thonon, rendue sur référé, en date du
19 mai, l'instituteur de Vailly ? été condamné
à rétablir à ses frais les affiches de M. d'Yvoire
qu'il avait déchirées.
On lit dans ? ~M~
« Samedi dernier, dans une réunion électo-
rale, M. Ernest Dréolle a poussé le courage
jusqu'à essayer de démontrer que le gouver-
nement avait bien fait d'entreprendre la guerre
du Mexique.
o Cette tentative du rédacteur en chef du
PwMc a fait éclater la colère de l'auditoire.
x A propos de M. Dréolle, on sait à présent
pourquoi il brigue la députation. Il a daigné le
dire lui-même à Saint-Seurin, il y a quelques
Jours
« Mes ennemis vous disent que je suis un
étranger, un Parisien. Comme vous, je suis en-
fant de la Gironde et si je ne suis pas resté
attache à la terre où je suis né, c'est que ma
destinée m'appelait ailleurs. Le travail et la
persévérance m'ont fait conquérir une hono-
râblé position; je me suis vu dans les moil-
leurs termes avec l'Empereur et ses ministres.
Mais que faire de Ces honneurs ? Personnelle-
ment, je n'en avais pas besoin. C'est alors,
chers concitoyens~ que j'ai porté mes .regards
.vers mon pays natal, et que j'ai cherché à
utiliser ces avantages à votre profit, été. etc. o
–Le marquis dé-Là Grange, senateut' a
adressé la lettre'sliiitante aux électeurs~ la
circonscription de la Gironde
« Messieurs et chers concitoyens,
3 Je sollicite vos suurages pour la candidature
g de mon neveu au Corps-Législatif.
? Je vous recommande M. le comte de Luppé,
parce que je suis convaincu, que vous aurez en
lui un représentant loyal, dévoué à vos intérêts,
comme je l'ai été si longtemps envers et contre
tous.
s & Je vous lé recommande encore, parce que les
mauvais procèdes employés pour repousser sa can-
o didature proviennent de la guerre opiniâtre que
le gouvernement de l'Empereur n'a cessé de me
faire depuis six ans.
J'ai subi, comme bien d'autres, les conséquen-
ces de ce &YStême nivëlëur qui tend à détruire les
influences naturelles ou acquises par des services,
pour y substituer l'omnipotence ou les caprices
des préfets.
') J'espère que M. de Luppé n'aura pas à souffrir
de pareilles indignités l'Empereur a pu être
trompé une t'ois sur la situation de la Gironde; la
lumière se fera pour lu).
a Quct.nt à mon neveu, accueil!! avec une vive
sympathie par toutes nos populations, il ne devra
son mandat qu'a leur conilance et à leur estime.
Depuis cinq ans, au conseil général, il a prouvé à
la t'ois son indépendance et son zélé pour le main-
tien des attributions de ce corps électif; étranger
à tous ies partis, il obéira à sa conscience, et ne
relèvera que de ses électeurs libéral, mais ami
de l'ordre, il favorisera toutes les mesures néces-
saires a la pratique et au développement de la li-
berté.
» Recevez, mes chers concitoyens, l'expression
de mon ancien et affectueux dévouement.
Le marquis DE LA. GRANGE.
Nous avons reproduite d'après ~'jB'NMMC~-
~a~tOM de Toulouse, une lettre relative à l'a-
gitation électorale dans l'arrondissement de
Liinoux (Aude). Cette lettre portait la date
du 18 mai et' ne se rapportait qu'à un fait
isolé que le rédMtaur avait'apprécié sous l'in-
iluence des excUajtions de là Lutte. La dépêche
suivante, post'éhe'ure de cinq jours à la lettre
de ~'F/M~f~
qu'on leur avait donné
t( Ca~cassonne, le 23 mai, six heures
trente-cinq minutes du soir.
o De l'agitation et des collisions qui ont été
signalées, on n'a connaissance ici que d'une
très fâcheuse scène de violence dans la petite
comtnuM de Fa, où un jeune homme de seize
ans, partisan du candidat légitimiste, a frappé
de son couteau trois partisans do M. Pereire.
.L'un d'eux est très grièvement blessé. x
(A~M F&t)
Les commandemens des camps de Châ-
lons (2° série) et de Lannemezan sont décidé-
ment donnés aux généraux de division Bour-
baki et Picard, le premier quittant la garde
impériale, le second commandant la 14" divi-
sion militaire à Bordeaux, division territoriale
faisant partie du sixième grand commande-
ment, où se trouve Lannemezan.
Ce dernier camp formera un petit corps d'une
dizaine de mille hommes composé d'un ba-
taillon de chasseurs a pied, quatre regimens
d'infanterie, deux de cavalerie (chasseurs et
dragons) et quatre batteries, dont trois mon-
tées et une à cheval.
Les régimens qui doivent se trouver à ces
deux camps viennent d'être prévenus de se
tenir prêts à partir. Les généraux et états-ma-
jors sont désignés. (Pa~M.)
On lit dans la
« Par le paquebot A~cs~ arrivé avant-hier
du Brésil, nous recevons les détails suivans
sur la perte du navire ~~g~me de Bordeaux
B Zs ~Ke, capitaine Ferrère, partie de
Buenos-Ayres le 31 mars pour Bordeaux, a été
abordée en mer, par 13 degrés nord et 30 de-
grés ouest par le navire anglais l'.Z~~q~?'. ca-
pitaine Trumble, allant de Liverpool à Mel-
bourne.
a~L'abordage a eu lieu à trois heures du matin,
le 21 avril dernier. Les deux navires couraient
à contre-bord avec une vitesse de 7 à 8 nœuds
à bord de Fy'g~M les feux de position
étaient allumés, mais le uavire anglais n'avait
aucun fanal.
? Le choc a été terrible abordée par l'avant,
la .S~MC a presque immédiatement coulé.
L'équipage avait eu le temps, toutefois, de
mettre à. la mer une embarcation suspendue
aux porte-manteaux arrière, et avec le plus
grand ordre le capitaine Ferrère y avait fait
embarquer d'abord sa femme, puis tous les
hommes, et, le dernier, il venait de prendre
place dans l'embarcation, disposé à s'éloigner JI
du navire, lorsqu'on s'aperçut qu'un passager
restait encore à bord. Aussitôt le brave capi-
taine Ferrère revint vers .?8 pour
sauver ce passager; mais à ça moment le na-
vire s'engloutissait, et le remous qu'il occa-
sionna prit l'embarcation où se trouvaient tous
les naufragés et la fit chavirer.
x La femme du capitaine, soutenue avec un
grand dévouement par le matelot Durand,
parvint à s'accrocher à la quille du canot plu-
sieurs hommes de l'équipage eurent aussi ce
bonheur; mais on eut à déplorer dans ce si-
nistre la disparition du capitaine Ferrère, du
second, du maître d'hôtel, du mousse, et enfin
du passager resté à bord de /? Bretagne.
)) Le matelot Durand se dévoua de nouveau
pour aller à la nage s'emparer d'une embarca-
tion qui nottait parmi les débris du navire, et
il put recueillir à bord tous ses Compagnons
d'infortune survivans. entre autres M' Fer-
rère.
H Pendant ce temps, le nav re abordeur avait
continué sa route et n'avait fait aucune man-
œuvre pour venir au secours de ses victimes.'
Les naufragés ont appris depuis, à bord de
l'.B'.ï'~o?w, que le capitaine Trumble avait été
obligé de céder aux remontrances et aux exhor-
tations de ses passagers et de son équipage,
pour consentir à attendre sur les lieux du si-
nistre jusqu'au jour.
o L'équipage de la Bretagne a pu atterndro
r.o~ avec le canot où il s était réfugia
et il est regrettable de dire qu'il n'a trouvé a
bord de ce navire qu'un accueil bien peu sym-
paLhiquë.. -) <
)) ija ~eune femme du capitaine Ferrère, dont
la malheureuse position était si intéressante, a
été traitée par le capitaine anglais avec bien
peu d'égards. Dénuée de toutes ressources,
elle s'est vu offrir par le capitaine une somme
de 10 fr. lorsqu'elle a quitté son navire. L Fa;-
~o~' a un peu dévié de sa route pour mettre
l'équipage de la F~~M en vue de Bahia, et le
capitaine Trumble les a laissés dans leur em-
-barcation, le 25 avril, à deux heures du soir, à
quatrelieues au largeienmer. Les naufragés sont
arrivés à terre,-à Bahia, à Sept heures du soir.
)) La encore, nouvelles tribulations pour ces
malheureux. Le consul français n'a donné au-
cun secours aucune aide à M~ Ferrère, .e~.
c'est grâce au capitaine Marchand, commun-
dant .~co~M-Po!<.M~, du Havre, qu'elle a
i pu attendre sans trop. sor~Mr l'arrivée de la
.MM~, qui l'a. rapatriée à Bordeaux, ainsi que
les huit hommes survivans de S~~M.
B Sur le steamer des Messageries, elle a
trouvé l'accueil le plus bienveillant et le plus
sympathique, et son commandant, M. Massp-
i net, à fait tout son possible pour adoucir les
cruelles épreuves qu'elle vient de traverser.
Quant au capitaine anglais Trumbio, il est à
espérer que sa conduite inhumaine sera appré-
ciée comme elle le mérite par l'amirauté an-
glaise.
Le .~KM-~ ~OM'ë publie les détails
suivans sur l'épouvantable catastrophe qui a
jeté la consternsdion dans les mines de Fir-
migny (Loire)
« Jeudi, à cinq heures du soir, quatorze ou-
vriers, parmi lesquels était le sous-gouverneur
Béai, formant leppste de nuit ~descendirent
comme d'Habitudé"dâhs les travaux du puits.
x Ces travaux paraissaient se trouver dans
les meilleures conditions possibles d'aérage et
de solidité. La présence du grisou n'avait été
constatée ni par le poste de jour, ni par le
gouverneur.
)) Toutefois; par'mesure de sûreté, chaque
homme élait muni de-sa 'lampe Davy.
x On travaillait depuis six heures environ,
sans~qu'aucun signe particulier révélât quel-
que danger prochain, quand vers minuit une
explosion formidable retentit. C'était le grisou
qui s-'enuamnmit. Les quatorze ouvriers sont
terrassés les uns brûlés, les autres asphyxiés.
Tous. tués sur place:
Un quinzième mineur, occupé à l'exploita-
iion du puits Saint-Thomas, à plus de 500 mè-
très du lieu du sinistre, est étouffé par le gaz
qui a parcouru instantanément cette énorme
distance. Dix autres- sont renversés dans une
demi-asphyxie. Heureusement on peut parve-
nir assez à tëjnps a l'endroit où ils gisent pour
les arracher à une mort certaine. Aucun d'eux
n'a reçu de brûlures. Après des soins énergi-
ques, 'on les transporte chez eux & peu près
sains et saufs.
e Dès que lés dégagemens du gaz permet-
tent de commencer les travaux, de sauvetage,
au puits Monterrad, on y procède, avec la plus
grande activité. Mais mille précautions sont à
prendre. Vers cinq heures,-on'peut .ramener à
s la lumière deux cadavres,, quatre; autJ~s a $ix
heures. Enfin, à sept..heures.. toutes les vic-
times sont transportëos à l'hôpital de Fu'miny
et rangées sur dëa lit~ de paille recouverts de
draps blancs, dans une des salles du rez-de-
~han~c.
)) L'aspect, de ces'cadayres'cst affreux. Quel- i
que~-uns sont comme calcinés et ra.epr.-us par (
les flammes. Lies tètes de aëux (m trois sont i
réduites aux proportions da tètes d'enfans. (
Les membres sont.crispés, tordus et dans des
positions qui attestent uiië résistance courte, <
mais désespérée l'un a les tiras roidis,
tendus en avant, comme s'il repoussait un f
ennemi invisible un autre tient les mains
croisées sur le front, et semble pris d'épou-
vante à la vue de quelque horrible spectacle.
Presque tous ont le visage, les. mains et la
poitrine noirs, et Cpmme carbonisés par pla-
ques. En quelques parties, l'épiderm'j a dis-
paru sous l'action du feu et laisse voir de lar-
ges plaies d'un rouge vif.
)) Nous renonçons à décrire les scènes de
désolation qui se passent dans cette salle fu-
nèbre où des mères, des épouses, des enfans
viennent reconnaître un nis. un mari. un
frère. Ce spectacle déchire l'âme. Parmi les
morts, ii y en a. six qui laissent des veuves
et, hélas en tout vingt-cinq orphelins Les
autres étaient célibataires.
x La plus jeune des victimes a treize ans, la
plus âgée cinquante-sept.
? Un douloureux épisode a suivi la catas-
trophe de la nuit. Vers quatre heures et demie
du matin, une jeune femme, les yeux ha-
gards, les cheveux en désordre et à peine vê-
tue, accourait à la mine réclamant à grands
cris son mari et son beau-père. Ils étaient
morts tous deux. La pauvre femme est tombée
évanouie sur la route', et on a du la transpor-
ter dans un café voisin, oh elle a reçu des soins
malheureusement inutiles. Quelques heures
après, elle expirait. Elle était enceinte de sept
mois,
On lit dans l'i~MOM. <~ ~M.B-~MM
< Un accident pouvant avoir de la gravité a
vivement impressionné les personnes qui se
trouvaient sur les quais et aux environs de la
Bourse~ à Saint-Malo, samedi dernier, vers deux
heures de l'après-midi.
x Une voiture appartenant à M. de Landat
de La Boussac se trouva, emportée dans la di-
rection du môle par un cheval ayant pris le
mors aux dents. Le conducteur éperdu, ren-
versé en arrière, criait: Arrêtez! arrêtez! La
mer était basse, on pouvait craindre -une chute
terrible dans l'avant-port.
x Le préposé des douanes Hèmes se trou-
vait de faction au pan coupé de la jetée. Ce
brave douanier a pris son sabre, et, fourreau en
main il s'est mis résolument avec un grand
sana-froid devant le cheval emporté; puis, dé-
viant sur la gauche, il a forcé l'animal de tour-
ner à droite et de s'arrêter sur l'obstacle des
marches qui se trouvent en cet endroit; che-
val, voiture et cocher ont été renversés sans
autre accident..
o L'animal furieux courait ainsi depuis 7 ki-
lomètres. Le cocher était brisé d'émotion et de
fatigue. M. le docteur Martel, se trouvant sur
les îieux, ainsi que le commissaire central,
ont pris des mesures pour le faire porter en
vile' et lui donner les soins nécessaires. On es-
père qu'il n'en résultera rien de grave. n
Des sergeus de ville de service dans la rue
Madame furent avertis par la clameur pub!i-
qu e, raconte ~t~, qu'au n° 48, trois pe-
Utcs filles, l'une de trois ans, la seconde de
six et l'ainée âgée do quatorze ans, étaient
depuis trois jours connnéesdans une chambre
étroite, donnant sur la cour et située a.u
deuxième étage. t,),f.
'Les plaintes de ces enfans mourant do faim
a vaient ému les locataires voisins. Us avaient
6 tab)i une sorte de communication de la tenê-
tr e du palier à celle de ce logement dont ils
av a.ientbrisé une vitre, et. àl'aide d'une plauche
I.OE gne et miuce, ils passaient des vivres aux
.inf'ortunées captives.
;Les agens informèrent de ce fait le commis-
saire de police du quartier, M. d'Hellencourt,
qui se transporta sur les lieux, fit ouvrir par
un serrurier et questionna les enfans.
Il sut qu'après les avoir habillées, trois jours
auparavant, leur mère était partie en leur di-
sant qu'elle allait bientôt revenir, qu'elle avait
fermé a double tour les deux serrures de la
porte, et qu'elle n'avait pas reparu.
On a pris immédiatement des mesures pour
donner ces pauvres petites filles tous les
soins nécessaires, et ~ne enquête a été com-
mencée.
Vendredi matin, le~feu s'est manifesté su-
bitement rue Desgenettes (7° arrondissement),
au premier étage, dans une chambre à cou-
cher dépendant du logement occupé par les
époux G.
Deux enfans, un petit garçon de quatre ana
et une petite fille de trois ans, dit ~Z'yot<, laissés
seuls par leur mère, ont, en jouant avec des
allumettes chimiques, communiqué lacom-
6ustion;à Tin lit, qui a été complètement brûlé.
L'incendM a rapidement gagné les autres meu-
bles.
Les locataires voisins, accourus aux cris des
enfans, ont enfoncé la porte. Le sieur Jean La-
cour, âgé de quarante-trois ans, ouvrier chauf-
feur, demeurant dans la maison, a successive-
ment retiré des flammes le petit garçon et la
petite ûlle, qui étaient déjà à demi asphyxiés
~t que des soins empressés ont rappelés à la
vie. Les sapeurs-pompiers, mandés en toute hâte,
se sont promptement rendus maîtres du feu.
Un lourd chariot, traîné par trois chevaux
et portant trois blocs de pierre, dont l'une pe-
sait environ 7,000 livres descendait la rue des
Martyrs avant-hier matin. Arrivé à la hau-
teur de la rue Lavai, un omnibus vint heur-
ter les chevaiix du camion.
Le chan'etior voulut détourner ses ,cheyaux.
pour éviter le choc malheureusement la pente
était rapide, et le camion, entraina'sùbitement,
arriva, brusquement contre le trottoir. La
lourde voiture sa renversa, les énormes pierres
tombèrent avec fracas sur 1 asphalte et trole-
rënt le pilier qui soutient la maison du coin.
Un peu plus, et cette maison s'écroulait si ella
eni éiô ;tteint, ,e ~oids de ce
~L-Sna~u~ défonce p.F de ce
chargement; les pierres du trottoir furent bri-
sées un des chevaux renversés eut le garrot
pris dans une bouche d'égout; quant au char-~
reHer, c'est à grand'peine .qu'on parvint à 18
sauver.
Au moment où s'écroulaient ces. blocs im-
menses, un commissionhs.irs dorniait, ir~n.
quillement juste à l'endroit où allaient, une
seconde après, tomber chevaux, voiture et
chargement mais les cris d'effroi de la foule
le réveillèrent à temps, et il se. sauva dan& la
boutique du boucher.
A trois heures, on était encore à essayer de
relever ces pierres sur un ~autre camion, et la
foule n'a, cessé dé stationner~ sur le lieu de
l'accident.
Au mois de février dernier, oii a. déterre
près de Moliagui, district de Victoria, en Aus-
tralie, la plus grosse pépite qu'on ~ait encore
vue. Mlle ne contenait pas moins de 2,268 on-
ces d'or pur après avoir ëtë liëttoyëe. Elle gi-
sait à deux pouces seulement de la surface du
sol, et el:e a été découverte par deux mineurs
américains. On lui a donné le nom de W~coMg
.~MK~ et sa valeur est estimée à 238,350 fr.
La plus grosse pépite, après ceUe-ci, est celle
qui iut trouvée à i80 pieds de .profondeur, en
juin 1858 elle est estimée 209,400 fr;
Uu journal de Londres annonce la mort
de John-Andrew Malketh, qui à laissé une for-
tune de 300,000 fr., en exerçant pendant trente-
cinq ans la profession de ~MC~ à ~c.
Toujours habillé irréprochablement, ce gentle-
man se présentait a l'heure des différons repas
dans les malsons où il savait ~que l'on tenait
table ouverte. H demandait si on avait besoin
do lui, c'est-à-dire si l'dd ~it treize à fable et
si l'on désirait un quatorzième..
Si la réponse était négative, Malketh s'en al-
lait avec beaucoup dedignité. Mais si la réponse
était affirmative. MaIIî.ëth entrait dans la salle à.
manger, saluait de la tête les maîtres de la
maison, s'asseyait à table et mangeait très tran-
quillement. Le diner nui, il s'esquivait, aussi
dignement que possible, et en sortant il rece-
vait, soit du maître de l'Mttel, soit d'un do-
mestique quelconque, une livre sterling, quel-
quefois deux, selon l'importance et la longueur
a~, rAn~
Il n'a pas souffert la. moindre indigestion, et
Dieu sait s'il n'était pas expose fi On avoir t
Souvent dans la même journée il a déjeune
deux bu trois fois, il a diné copieusement et il
a fait partie d'un long souper..
Le hasard lui avait fait choisit ea fatigant mé-
tier. Il était ouvrier relieur, il avait de bonnes
manières et travaillait près de l'hôtel d'un ban-
quier. On se servit deux ou trois fois de lut
pour ne pas ~tre treize à table. Après cela, il
quitta la rdiufe et se donna à cette spécialité.
Avec Malketh ne s'éteint pas la profession du
~o~tc~- Londres possède encore <~ ou
trois y~M.~ qui exercept ce rude métier,
et vivent avec tout la eoufort possIDie.
On procède en ce moment aux travaux
de démolition des Mtimens, cours, pavillons
et dépendances de l'ancien matc'M au gibier
et à la volaille situé sur le quai des Augustms.
Le marché à la volaille a été transféré a.u.A
Halles centrales depuis peu, et la ville do Pana
a aliéné le bâtiment du quai des Augustins.
C'est la Compagnie des omnibus qui en a fait
l'acquisition et qui l'approprie aux besoins da
son service. i
Cette halle avait été commencée en 1809 et
terminée en 1813, sur l'emplacement du cou-
vent des Grands-Augustins, entre la rue de ce
nom et le quai Conti.
Sous Henri IV, le jardin de la communauté
avait été entamé pour le percement de la rue
Dauphine(1607).
L'an Vide la République, les bâtimons furent
déclarés propriété nationale. On les vendit avec
obligation de laisser un terrain large de 30 mè-
très pour le percement d une rue ce fut la rue
du Pont-de-Lodi.
Onze ans plus tard, le marché fut établi sur le
terrain qui était occupé par l'église et par une
partie du cloître.
Le dernier combattant survivant de la.
guerre de l'indépendance américaine vient de
mourir à l'âge de cent neuf ans, dans l'Etat de
New-York. A sa naissance, l'Amérique du Nord
contenait à peine 4 millions d'habitans à sa
mort elle en a dix fois autant.
On annonce la mort de M. Hast, juge au
tribunal civil de Saint-Mihiol (Meuse).
Les amis de la musique ancienne et clas-
sique sont prévenus que la Société académique
de musique sacrée, sous la direetion da son
chef M. Vervoitte, tiendra sa dernière réunion
de l'année dans l'église dos Dominicaines.a bè-
vres, jeudi prochain, a onze heures et denua
précises.
La messe solennelle sera exécutée au profit
de l'école gratuite des enfans pauvres~
On trouve des billets à la maîtrise do Samt-
Roch, rue Saint-Roch, 8 à la maison des Frè-
res, H, rue d&Fleurus, et à Sèvres, au cou-
vent.
Deux éditions de .T~tC, le nouveau drame
de M. Octave Feuillet, ont été enlevées on
quelques jours ia 3" édition est en vente chez
les éditeurs Michel Lévy frères et à la Librairie
Nouvelle; prix 4 fr. (/?'a~co).
Pour tous les faits divers
M<
EMPRUNT HYPOTHÉCAIRE DU
GOUVERNEMENT DE HONDURAS.
La souscription sera. close a. Paris le
mardi 2a mai, a cinq heures du soir.
Au moment où il n'est question que
d'emprunts et de souscriptions, on engage les
capitalistes à consutter ie P<~ ~o?MMK!'
maMCM?-. On trouvera le sommaire à la qua-
trième page.
Son dern'er numéro contient seize grandes
pages de texte et la liste d'un grand nombre
de ti rases.
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