Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-04-04
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 200316 Nombre total de vues : 200316
Description : 04 avril 1867 04 avril 1867
Description : 1867/04/04. 1867/04/04.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4564709
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
JOURNAL DES DÉBATS Dtf JEUDI 4 AVRIL 1867.
officiellement aux cabinets, non pas
» pour leur demander, un assentiment
» dont on n'éprouvait pas le besoin à Ber-
» lin, mais à titre de courtoisie et pour
» se concerter avec eux afin que la publi-
» cation ne leur causât point ^d'embarras.
» Les communications ont dû être faites du
» 10 au 15 mars, selon les distances, et
» M. de Bismark en ayant reçu le. 18 le
» dernier avis, la puMÏdation a été faite le
» 19 dans le Moniteur. Gette date a été fort
» remarquée, parce que la discussion pro-
» vocfuée par les interpellations de M. Thiers
» sur les affaires d'Allemagne avait été
» close la veille. Mais cette coïncidence
» a été fortuite. M. de Bismark, qui n'au-
» rait point refusé un acte de complaisance
» si on le lui eût de_mançlé', n'a pas été à
» même pour obliger le gouvernement
» français, de retarder de trois ou quatre
» jours la publication d'actes dont la con-
» naissance aurait pu ajouter de nou-
» vellés complications à des débats déjà
» trop animés. On assure que la communi-
» cation a ère fort bien accueillie à Lon-
» dres et à Saint-Pétersbourg, où l'on voit
» sans déplaisir et même avec intérêt le
» travail d'union qui se fait en Alléma-
» gne qu'à Yienne on a affecté de s'y mon-
» trer indifférent, et de considérer les trai-
T> tés comme les conséquences naturelles
» des éyénemens qui se sont accomplis
» l'année dernière, comme des. faits impli-
» quës dans la convention de Nikolsbourg
» et dans le traité de Prague qu'à Paris, on
» a fait quelques observations dans le sens
» des intérêts de la France et de sa dignité,
;> et qui n'altéreront pas les rapports de
» bonne entente et de cordialité établis en-
» t/rP les deux pays, et dont le maintien est
» désormais la véritable garantie de la con-
» 'servation de la paix européenne. »
Nous répétons que npus laissons à nos
correspondans l'entière responsabilité de
leurs renseignemens et de leurs apprécia-
tions, I~. ~ec~Et~i~~ d~ I~,r~d~cti,o~, e,, n~~ço._
j~t~C~.P.DA'~D.
On lit dans h Times
menter son amitié avec l'Amérique en accep-
tant une bonne somme d'argent pour se con-
teûter d'ttne large part de deux continens, sans
pour cela être soupçonnée de chercher un allié.
La tendance des Etats-Unis à absorber la tota-
lité de l'Amérique du Nord n'est point un se-,
crçt, mais l'achat qu'ils viennent de faire ne les
y aid,e en rien.
» rfous conservons le Canada plutôt pour
plaire aux Canadiens que pour nous-mêmes.
Très certainement nous n'imiterons pas l'exem-
ple de la Russie en vendant ce pays aux Etats-
Unis, mais nous lui donnerons volontiers son
indépendance dès qu'il le- désirera, et le lais-
serons arranger lui-même ses destinées fu-
tures.
» Donc, sans fermer les yeux aux consé-
quences possibles de l'événement qui vient de
se produire d'une façon inattendue, gardons-
nous de le juger trop hâtivement, ou d'insister
sur des droits et des intérêts qui ne peuvent
être maintenus plus longtemps. »
On lit dans le Q-lobe
.« Quel que soit le but de la diplomatie russe,
il est certain qu'elle déploie en ce moment une
activité énorme. Tandis que de Washington
arrive la nouvelle de la cession de la Russie
américaine aux Etats-Unis, et qu'une mesure
est proposée au Sénat pour sanctionner les
ventes de navires à' toute puissance belligé-
rante il nous vient de Stockholm le bruit
d'une alliance entre la république américaine
et la Russie dans un" but offensif.
» Le ministre suédois des affaires étrangères
a parlé de ces rumeurs, dans ]e Parlement,
comme d'une chose affectant l'Angleterre et la
France, et aussi la sécurité de la Suède. Il
avait même demandé à ce sujet des informa-
tions au prince Gortchakoff, et il déclare,
niais évidemment sans en être persuadé,
que celui-ci nie l'ekistenee d'un tel traité
avec les Etals-Unis; mais tous les diplo-
mates se croient eu droit de nier l'existence
d'un traité secret, sous prétexte qu'autrement
il n'y a aucun avantage à eu conclure de cette
nature. Reste à savoir ce qu'en pensera le mi-
nistre suédois lorsque la nouvelle d'hier arri-
vera de Washington à Stockholm. »
On lit dans le Morning Herald
« Il n'est guère de pays au monde qui nous
soit moins connu ou nous paraisse avoir moins
d'importance que l'Amérique russe. Les Amé-
ricains paieront 7 millions de dollars ou un
peu moins de 1 million et demi de livres ster-
ling pour un pays qui pendant des années a
été une charge pour le gouvernement de la
Russie.
» II est, aux Etats-Unis, des hommes qui,
animés d'une excessive ambitiQn et mécontens
à la vue des immenses- contrées que leurs con-
citoyens ne pourront guère s'approprier par-
faitement d'ici à un siècle, convoitent la pos-
session de tout le continent, depuis l'isthme
de Panama jusqu'au cercle arctique.
» Ces personnes peu raisonnables regardent
la concentration de la puissance britannique
au moyen du nouveau plan de Confédération
comme une sorte de dommage qui leur est fait
et comme un frein qui est imposé à leurs
desseins ambitieux. C est probablement pour
flatter l'appétit de Cerbère que le président et
son cabinet pnt imaginé cette petite annexion,
qui est jôyexisement accueillie par une partie
du public américain,' et cela uniquement parce
qu'elle isole de là mer une portion de la Co-
lombie anglaise.̃
» Il est possible néanmoins que ces mes-
sieurs, niênw à présent, soient déçus. Il ne se-
rait pas d'une bonne politique, en ce moment,
que le gouvernement américain ou le gouver^
nement russe fissém uii acte d'hostilité en<*
vers le gouvernement anglais. S'il faut remon-
trer, soitàSaint-Pitersbourg, soit à Washington,
que la conclusion d'un marché semblable est
eiivjsagée comme déplacée, et qu'elle suscite
dç noire part des difficultés, il nous est encore
permis 4'espérer qu'on reviendra sur ce sujet.
» Hous avons, après l^ut, le droit de' parler
hautement lâ-dessus, et nous devons dire que
gi la Russie Veut réellement abandonner l'Aiiié-r
vique* il doit nous être permis de mettre la
première enchère h cette bande de terre située
entre no3 colonies et la mer Pacifique » 1-
V Invalide russe publie la dépêche sui-
vante ->̃̃̃•.•̃•̃̃•̃
« Gonstantinople (voie d'Odessa),
• le 27 mars. ̃̃• "*•̃•
r». La Porte envoie des renfort£->#msidéra},)les
en Candie et attend les résultats des opéra^
lions de Hussein-Pacha, commandant en chef
récemment nommé.
» L'ambassadeur russe emploie tous les ef-
forts possibles pour arrêter l'effusion du sang
en Crète.
» Le général IgaatieîT a envoyé d'ici le va-
peur de guerre le Taman avec des provisions
et des1 subsides pécuniaires pour les habitans
de l'Ile de Mytilène, qui ont énormément souf-
fert lors du dernier tremblement de terre. De
Mytilène le Taman ira eu Candie.
» L'ile de Mytilène est complètement dévas-
tée. Ses habitans sont dans la détresse, malgré
les stibsides qu'ils reçoivent de tous côtés.
Smyrnè apeu souffert d"u tremblement de terre
les dégâts" sont beaucoup plus considérables
dans ses environs, surtout à Fakia. » •
Le Méiiwrial diplomatique, publie la dé-r
pêche suivante 1
«Constautinople, le l"r avril.
» D'après l'ordre former du Sultan, la Porte
donnera pleine satistUclioii aux vœux légitimes
des délégués caudioteg, tout en prenant des
mesures opportunes pour. «j$£ lesjconcessions.
faites aux chrétiens ne puisse* dégénérer en
ïnoyen d'oppression contre la popui^ion mu-
gûlmàne de l'ile, laquelle a un égal droit f la
protection du gouvernement. v
» L'Angleterre s'étant refusée à appuyer le
.ïojet de cession de Candie, les autres puisr
sances garantes ont enjoint à leurs représen-
tans respectifs de s'abstenir de toute démarche
à, ce sujet auprès de la Porte, et de garder une
attitude expectante en face des négociations
engagées entre elle et les délégués candiotes. »
On lit dans le même journal
« II est certain que les pourparlers relatifs h
la cession du Luxembourg subissent en ce
moment un point d'arrêt, dans le but de déga-
ger deux questions incidentes des négociations
ultérieures.
» L,a première a pour objet de recueillir les
avis des puissances signataires de l'article
flnal de Vienne sur l'occupation actuelle de la
forteresse de Luxembourg par les troupes
prussiennes.
» L'autre a trait au remboursement, au profit
des Etats de l'ancienne Confédération germa-
nique, des dépenses que cette dernière a sup-
portées depuis 1816 pour le développement et
l'entretien de cette forteresse fédérale. P.
Boulet »
Faits divers.
Par décret du 2 avril, M. le comte Walewsîci,
membre du Conseil privé> député, est élevé à
là dignité de sénateur.
Aujourd'hui les couloirs du Corps-Légis-
latif n'ont pas été moins animés que pen-
dant toute la journée d'hier, Dès neuf heures
et demie, c'était la commission relative à la
contrainte par corps qui %© réunissait pour
s'occuper des trois articles renvoyés à son
examen par la Chambre. La commission des
dix-huit membres chargés d'examiner le pro-
jet de loi sur l'armée et la^garde nationale mo-
bile était convoquée à midi trois quarts. La
commission de la loi sur la presse s'assemblait
à deux heures. Quelques instans après la
commission des dix-huit membres chargés
d'examiner le budget et la commission relative
aux réunions publiques se trouvaient réunies.
Enfin, vers trois heures et demie, les com-
missaires du gouvernement exposaient les lé-
gislations étrangères devant la commission
appelée à se prononcer sur le projet de loi
concernant la naturalisation.
Les députés sont convoqués pour demain
jeudi, à deux heures. Il y aura une courte
séance publique dans laquelle on ne d,oit s'oc-
cuper que de. projets de loi d'intérêt local; on
fixera ensuite le jour où seront discutés plh-
sieurs projets dont les rapports ont été distri-
bués aux membres de la Chambre.
On annonce la mort de M. Thabaud-Lin.e-
tière, ancien député de llndré.
ttt Parmi les notabilités du monde savant
qui viennent d'arriver à Paris, à' l'occasion de
rExposition universelle, on cite le R. P-. Secehi,
directeur de l'Observatoire romain.
i L'agence Hava,s nous communique les
dépêches suivantes
« Southampton, le 3 avril.
» Le paquebot la Plata, arrivé avec la malle
̃ des Indes-Occidentales apporte 1 million
292,340 dollars.
» L'état sanitaire à la Guadeloupe était bon.
» Toute tentative.,de révolution au Pérou
avait été réprimée.
» "Marseille, le 3 avril.
» Le paquebot des Messageries impériales
le Saïd, apportant les malles de l'Inde, de la
Chine et du Japon, est arrivé aujourd'hui à
liij.it heures et demie du matin, ayant à bord
là mission japonaise.
» Marseille, le 3 avril.
» Le frère du nouveau laïkoun du Japon, qui
est à 1^ tète de la mission japonaise, assistera
ce soir.à la* représentation qui sera donnée au
Grand-Théâtre.
» L'entrée de la mission dans le port a été sa-
luée par des salves d'artillerie.
Brest, le 3 avril, neuf heures
du matin. ®
» Lé paquebot-poste la Ville-de-Paris, de
la Compagnie générale transatlantique, parti
de New-York le 23 mars, vient' d'arriver sur
rjide avec 100 passagers, dont 68 débarquent
ici. »̃-̃'•
On lit dans le Conciliateur de Tarasçpn
« E^s travaux d'amélioration du Rhône, entre
Lyon etArles, se poursuivent avec persévérance
eTayec un succès que l'expérience confirme cha-
que jour davantage. Deux des passages lés plus
difficiles du fleuve, dans la partie limitrophe des
départemeitâ de la Drôme et de .l'Ardèche, ont
été rectifiés à l'aide des travaux déterminés en r
180G les tournans brusques sont remplacés par
des courbes régulières les hauts-fonds sont
abaissés, et la navigation est devenue facile
sur toute l'étendue dés ouvrages. Le même ré-
sultat a été obtenu au passage du pont Saint-
Béiiézet, dans le bras d'Avignon: Les travaux
de rectification de sept autres passages situés
dans les déparlemens du Rhône de l'Isèrej de.
la Loire, de la Drôme, de l'Ardèche, du Gard et
des Bouches-du-Rliône sont en cours d'exé-
cution.
» L'amélioration de la partie maritime du
fleuve entre Arles et la tour Saint-Louis a été
l'objet d'études qui sont actuellement en voie
d'examen et qui-ne tarderont pas à recevoir mi
corunaeiicemsut d'exécution.
» Quant à l'embouchure du Rhône à la mer,
après des efforts infructueux pour l'améliorer
par la concentration des eaux du fleuve dans
un bras 'unique, on a dû y substituer un canal,
maritime qui, prenant son origine sur la rive'
gauche du Rhône, à 800 métrés en aval de la
tour Saint-Louis et à 7 kilomètres en amont de
la gare actuelle, vient déboucher dans le golfe
de Fpsr au point connu sous le. nom d'anse du
Repos,
» L'écluse d'aqcessigu dans le- Rhône aura
100 mètres de longueur, 22 mètres de largeur
et 7 mètres S0 centimètres de tirant d'eau. L.e
canal, de 3,600 mètres de longueur, aboutit
dans un avaijt-port présentant une superficie
de 78 hectares et formé par deux jetées, ayant,
celle du sud, 1 ,620 mètres, et celle du nord,
1,230 mètres de développement.
» Le canal est actuellement ouvert sur toute
sa longueur et sur toute sa largeur, jusqu'à la.
profondeur de 2 mètres au-dessous do la basse
mer; le chenal de l'anse du Repos est descendu
à la profondeur de 6 mètres sur 300 mètres de
longueur, et la jetée est élevée à 1 mètre
25 cen*imètres au-desaussdo la basse mer, sur
1 ,000 mètres de longueur à partir de la plage
les fouilles de l'écluse sont très avancées,
et cet important ouvrage sera entrepris dès
le début de la campagne prochaine. L'achè-
vement du canal S4int^LQuis ne peut manquer
d'exercer uiie grande et heureuse iniluence
sur 'le dévelonuement de là nâvieration diî
Rhône. » `"
On lit dan'f l'Yonne
» Dans la nuit du 27 au 28 mars, un crime,
épouvantable a été découvert sur la route dé-
partementale de PoiH-sur- Yonne à Bra3r-sur-
Seiiie. Le courrier chargé du service des dépô-
ehes de Pont à Sergings, remarqua, éteudu en
travers &u chemin et au milieu d'une mare de
sang, le cadavre .(l'un, voiturier. Ayant mis
piedf à terre, il constata que cinq blessures
avaient perforé le crâne de ce malheureux et
ayaient dû déterminer immédiatement la mort.
Dans un ravin attenant à 'la routé, se trou-
vaient la voiture et le cheval de la victime qui,
à l'aide de la plaque indicative, fut reconnue
pour ô traie sieur Constant Serré, cultiyateur,
pour de soixaiit° et u,n a~s et àe~eurân; à, Se~-
âgé de soixante et ua a,ûs et demeurant à Ser-^
gmes.
» La gendarmerie, prévenue aussitôt, se livra
à des investigations qui aboutirent à décou-
vrir l'auteur de ce crime, qui n'est autre que la
femme du malheureux Serré. Les deux époux
vivaient depuis longtemps en mauvaise intel-
Ugence. Le brigadier Martiç, de Sergines, ayant
remarqué des traces de sang' sur tout le par-
cours de la roiit-c- depuis l'endroit où lé meurtie
a été commis jusque dans la cour de la maison
Sei-ré, interpella énergiquemGiit la femme, qui, (
poussée à b,out, entra pleinement dans la voie t
des aveux. Voici ce qui s'était' passée 1. i
» M^credi soir, elle eut chez elle une yive
discussioa. avec son mari, qui devait se rendre <̃
le lendemain matin à la foire de Coûrtenay. Ce- 1
lui-ci avait proféré contre elle la ménage de la
tuer. C'est alors que la femme Serré, s'armait
4'nn crochet à sarcler la vigne, se jeta sur son
mari, qui, à moitié ivre, n'opposa aucune rési- n
stance. Êll« if bissa sur sa charrette déjà attelée, à.
monta à ses côtés et conduisit elle-même le
cadavre de ce malheureux à l'endroit où il a
été découvert.
» Cette femme a été mise aussitôt en état
d'arrestation. »
Les débats de l'affaire Pailhas (faux «n
écriture de commerce) ont occupé la fin âe
l'audience du 1er avril de la Cour d'assises de la
Gironde.
L'accusé Sarrazin a affirmé qu'il ne prenait
aucune connaissance des livres il écrivait
beaucoup de lettres, mais seulement sur des
notes de ses associés il reconnaît avoir parti-
cipé aux grattages, mais il n'en a pas apprécié
la portée; il ne pouvait pas môme la soupçonner,
ne sachant rien des mentions ou attributions
qu'on lui disait de modifier. Il a écrit à Paris
]iour avoir les obligations libérées réclamées
par M. Thuet, toujours sans rien connaître de
la soustraction opérée â son préjudice.
Pailhas a déclaré que le 16 septembre 1865,
vers dix heures du matin, il arriva au bureau.
Sarrazin lui annonça que la maison avait gagné
le gros lot de 150,000 fr. de la ville de Paris.
L'accusé n'a pas vu lbs grattages, surcharges
et fausses mentions. Il n'avait pas la garde dès
livres et ne les examinait jamais.
Garitey, interrogé, a répondu que le 1S sep-1
tembre au soir un facteur du télégraphe lui
remit deux dépêches de Paris l'informant que
le gros lot de 180,000 fr. des obligations Ville
de Paris avait été gagné par la maison Pailhas.
Il alla aussitôt à la caisse, accompagné de Du-
mois, employé de la maison, et vérifia la, con-
cordance des chiffrés. Il vit que le titre ga-
gnant était sous une étiquette portant Actions
et renies, qui était la marque de la maison, et
conséquemment il acquit la certitude que le
gagnant était M. Pailhas.
fi est ensuite procédé à l'audition des té-
moins.
De toutes ces dépositions, la plus importante
est celle d'Albert Dumois, ancien commis de
la maison Pailhas. Nous la reproduisons en
entier.
Le 15 septembre au soir, Vers sept heures et
demie, ditf le témoin j'étais à diner chez moi
lorsque le facteur du télégraphe vint me dire
qu'il avait une dépêche importante à remet-
tre à MM. Pailhas et qu'il ne savait à qui
la donner. Les trQis associés étaient à la"
campagne je répondis qu'il suffisait d'aller
trouver M. Garitey, et- nous allions à, sou do-
micile, quand nous le rencontrâmes sur les
allées de Tourny. Garitey ouvrit les dépêches,
et m'invita à aller avec lui au comptoir pour
vérifier les chiffres et voir à qui revenait le gros
lot. La caisse ouverte, nous pûmes constater
qu» le gagnant était M. Thuet. Son nom
était attaché, au Utre 344,934. Nous finies à ce
sujet quelques plaisanteries. Garitey dit « Si
nous le tuions > je répondis m Bah il est déjà
fhuet » Garitey dit encore « II ne faut pas par-
ler de cela; j'irai demain matin de bonne "heûr*e*
à la campagne prévenir M. Sarrazin, et peut.-
être arrangerons-nous un bon coup ensemble. »
Revenu chez moi, je rapportai tous ces pro-
pos à ma sœur et à mon beau-frère, sans y
attacher cependant beaucoup d'importance.
Le lendemain, M. Lemonnier, au bureau,
nous ait de très bonne heure «C'est le nu-
méro 344,934 qui a -gagné le gros lot. » Cas-
san, un des commis, dit qu'il avait vu ce
numéro-là la veille sur une lettre. Un autre
dit « Ce doit être le numéro de M. Thuet. » Ou
alla "au copie de lettres pour vérifier; le folio
468 était déchiré. Tout le monde se re-
garda. On compulsa Jes livres; on y vit des
grattages et substitutions. Dos lors tout était
clair. Un peu plus tard;, M. Sarrazin arriva
et nous dit « Messieurs, c'est la maison qui a
gagné. » Personne ne répondit. Le dimanche
suivant, je racontai à Cassan tout ce dont j'a-
vais été témoin. Peu à peu cela transpira
dans les bureaux, et on parlait souvent à
mots couverts. A partir de ce moment, j'a-
voue que je devins un mauvais employé. J'é-
tais auparavant laborieux et assidu js ga-
gnais plus que quelques autres de mon âge;
mais il me répugnait, sachant ce que je sa-
y ais de recevoir le moindre reproche des pa-
trons. Je ne me gênais plus pour les heures
de travail. Mon secret me pesait, et il y a deux
mois environ, je résolus d'en finir. J'allai chez
Si. Sarrazin, et' le mis en demeure de resti-
tuer à M. Thuet l'argent qu'on lui retenait in-
dûment. M. Sarrazin feignit de lie pas com-
prendre un mot de ce que je disais. Je lui offris
do me confronter avec Garitey il s'y refusa et
me mit à la porte. Le lendemain, je renouvelai
ma démarche sans plus de résultat; je medér
cidai alors à aller tout avouer à un vieil ami de
ma famille, M. Beauvais, agréé au tribunal de
commerce de Liboume, qui s'aboucha avec
M. Thuel, et provoqua la plainte d'où est né ce
procès.
D. Etes-vousbieu sÛS:4'.a.YQii>dans..la soirée
du 15 septembre, vu le nom de M. Thuet épin-
gle au titre numéroté 344,934'? –.fi. Parfaite-
ment sûr. Nous avions allumé une bougie et
regardions, comme vous pouvez penser, avec
une très grande attention.
Garitey et Sarrazin ont' protesté contra la dé-,
position du témoin.
Dumois, adjuré par M. l'avocat général de
réfléchir à la gravité de sa déposition et à, la
sainteté du serinent qu'il a prêté, a déclaré ité-
ratiyement n'avoir dit que la stricte vérité.
Pierre Berges, cordier à Libourne, a confirmé,
en ce qui le touêhe, la déposition de Dumois, son
beau-hère. Dumois, rentré à la maison le 15 au
soir, après avoir accompagné Garitey àla caisse,
nous dit « M. Thuet a gagné; mais n'en
dites' rien encre, parce qu'il faut attendre
M. Sarrazin, que cela regarde. » Et il nous rap-
porta sa conversation avec Garitey. Le len-
demaini à son retour du bureau, eii déjeu-
naut, mon beau-frère nous dit « Le coup
est fait c'est la maison Pailhas qui a ga-
gné. Que dois-je: faire? » Je conseillai à mon
beau-frère d'agir suivant sa conscience et" ne'
me préoccupai plus de cette chose-là. Plus
tard, mon beau-frère fit près de M. Sarrazin la
démarche qui amena les résultats" que yous
savez. ̃
D. Vous affirmez bien que, le 15 au soir, vo-
tre beau-frère vous a dit que M, Thuet avait
gagné, qu'il l'avait vérifié avec Garitey ? •
R. Oui, Monsieur, je l'affirme sous la foi du ser-
ment.
On a entendu encore plusieurs témoins cités
à la requête du ministère public, puis l'audience
a été levée et renvoyée au lendemain 2 avril
̃pour l'audition des témoins à décharge et le
réquisitoire de M, l'avocat général,
Un ouvrier maçon, lç. était entré avant-
hier- soir avec uu camarade dans un café, rue
de Tanger (18e arrondissement). Au moment où
ils se levèrent de table pour acquitter leur cou-
sommation, une dispute s'éleva entre eux et
quatre individus qui buvaient dans la môme
salle. L. et son compagnon ne répondirent
point aux provocations que leur adressaient
ées rôdeurs et sortirent du café en toute hâte.
Mais à peine eurent-dls fait quelques pas
dans la rue qu'ils furent assaillis par les quatre
individus en question le camarade du maçon
réussit à se débarrasser d'eux et à s'échapper» i
mais L. accablé parle nombre et percé- de
plusieurs coups de couteau, fut bientôt ter-
rassé et tomba sur le trottoir.
En le voyant étendu par terre, un des as-.
saillans s'écria: «II est mort, sauvons-nous, il
le faut. » Ils s'éloignèrent mais les cris pous-
sés par L. avaient attiré de ce côté plusieurs
sergensde ville,' qui réussirent à atteindre l'un
d'entre eux.
L. a reçu six blessures il porte sur l'œil
gauche une plaie contusive prqvenant d'un
coup de talon de botte; en outre, il a été
frappé da cinq coups de couteau à* la tête et
dans la région dorsale.
Le parc de l'Exposition universelle sera
éclairé par sept cents candélabres à gaz,.
Sur le Trocadero, qui est éclairé depuis quel-
ques jours, on ne compte pas moins, de trois
jents candélabres.;
-r Dimancli3 prochain 7 avril commenceront
« bçis da Boulogne les courses ds la Société j
l'Encouragement pour l'amélioration des races
le chevaux en France. Cette première journée ]
ioaiprendra cinq prix, qui seront courus dans t
'ordre suivant
La Bourse, 2,000 fr. prix dé la Grotte; l
,000 fr. prix de Guiche, 3,030 fr. prix de
.nièce, 10,000 fr. prix dit, Cadran, 10,000 fr. c
Les courses commenceront à deux heures. j,
L'Univers, journal politique quotidien, i>a-= î
L'U~tivérs, jourual politique quolidieu, lja-- s
litra la 13 avril l.&}7. Réjaoieur m chef,
E. Louis Veuûlot. n
Abonnement pour Paris trois mois, 16 fr.
six mois, 31 fr. un an, 60 fr.
Départemens trois mois, 1 8 fr. six mois, 3.4 fr.
un an, 66 fr. L'étranger, frais de poste en sus.
Bureaux Paris, 10, rue des Saints-Pères.
La 2° édition du livre l'Armée en 1867,
parue mercredi matin, à neuf heures, était épui-r
sée à midi. En vente, la 3° édition. Sous presse,
la 4e; un vol., 5 fr. franco. Amyot,'r. de la Paix.
Pour tous les faits divers
Le secrétaire de la rédaction, v. david.
ECOLE CENTRALE D'ARCHITECTURE, 89, rue
d'Enfer. L'enseignement dure trois ans. i
Sessions d'examen d'admission, le 20 juillet et i
10 octobre. Entrée de l'Ecole, le 10 novembre. 1
La cause en appel de Clésinger contre
Barbedienne, devant la Cour impériale de Paris, s
a, été appelée lundi et remise, à qTiinzaine. (
Le succès des Goudronnières ou Emana- 1
teurs hygiéniques a immédiatement donné l'é- i
veil à la contrefaçon. La Cour de Paris, confir- t
niant un jugement du tribunal correctionnel, <
vient de rendre un arrêt qui condamne -ses {
contrefacteurs. Cette fois, du moins, la contre- l
façon aura été utile à l'humanité, puisqu'elle j J
aura contribué à faire connaître et, par consé- i
quent, à répandre un appareil si apprécié par c
les médecins dans le traitement et la guérison i
de la phthisie, de la grippe, de la coqueluche, et 1
en général de toutes les affections des voies ]
respiratoires. ]
IlinUtèrc de la liaison do l'Empereur
et des Beaux- Arts.
DIRECTION GÉNÉRALE DES THÉÂTRES.
Concours de composition musicale pour le
grand prix de Rome, au Conservatoire impé-
rial de musique et de déclamation (année 1867).
Concours d'essai.
Entrée en loges Lundi 6 mai, à dix heures
du matin.
Sortie dé logejs Samedi 11 mai, à dix heures
du soir. '•
Jugement Lundi 13 mai.
Concours définitif.
Entrée en loges Mardi 21 mai, à dix heures
du matin.
Sortie de loges Vendredi 14 juin à dix
heures du soif. ̃
JjîgenieAt Lundi 1er juillet
̃̃̃ ̃" • • SENAT. '̃ ̃ ̃ '•.
Extrait du eow~rtc·reudu aoalytlqua de la
séance du mardi 9 avril ttiiiTI.
PRÉSIDENCE DB 8. EXC. LE PREMIER PRÉSIDENT
THOPLO.VG.
La séance est ouverte à deux heures un quart.
m. le général MELUlvisT, l'un des secrétaires
élu?, donne lecture du procèsrverbal da la der-
nière séance.
m. le baron brenier Je demande la parole.
Messieurs, à la fin de la dernière séance, quand la
clôture de la discussion a été prononcée et que
U. le président a mis aux voix la question de sa-
voir st Ja loi serait soumise à une deuxième déli-
bération, plusieurs sénateurs ont fait observer au
milieu du bruit, après le vote qui avait eu lieu par
assis et lové, que la question aurait dû être réso-
lue au scrutin. (Rumeurs diverses.)
m. le président II s'agit là d'un rappel au rè-
glement et M. le baron Brenier n'aurait pas dû
demander la parole sur le procès-verbal, mais
pour un rappel au règlemont. (Adhésion.)
si. LE bai\u\ bremër Plusieurs de nos lionora-
bles collègues ont fait remarquer qu'il aurait dû y
avoir deux scrutins.
J'ai examiné la question, et il me semble que
les sénateurs qui étaient d'avis qu'il y eût deui
scrutins avaient raison conformément a l'article 10
du' décret impérial du mois de février dernier por-
tent « Le Sénat statue d'abord sur la question de
Savoir s'il y a lieu de soumettre la loi à une
deuxième délibération. » Or cëtteexpression, «!».'«««
ù'implique-t-elle pas qu'il sera procédé au scru-
tin?,
Je crois qu'il en doit être ainsi d'après l'article 31
du règlement intérieur du Sénat, qui veut que le Sé-
nat vote au scrutin toutes lés 'fois qu'il a-ù pro-
noncer d'une façon définitive, et qui est conûrmé'
par l'arlicle 27, déclarant que le Sénat toutefois
peut voter par assis et levé sur toutes les questions
préjudicielles et inçidentes.
Eh bien lorsque le Sénat vote su> une question
si grave de-sàvoir si une loi sera ou non renvoyée
à une deuxième délibération, il me semble que
c'est bien un vote définitif et qu'il doit avoir1 lied
au scrutin. (Mouvemens divers.)
m. le président M. Brenier a raison en partie
et je n'ai pas' toit d'ans la circonstance. Il est bien
certain que, toutes les fois qu'il s'agit d'une ques-
tion dèfinHive, le Sénat doit Toter au scrutin.
Mais dans une circonstance semblable à celle de
l'autre jour, quand il ne s'agissait pas d'un vote
déflnitil, quand personne n'avait demandé une
nouvelle délibération sur la loi, quand tout le
monde- était d'accord pour reconnaître qu'il n'y
avait pas lieu <Î3 la demander, j'ai pensé qu'on
pouvait voter par assis et levé sur cette question
d'une seconde délibération, et réserver le scrutin
pour le vote relatif à la promulgation.
Pour peu que dans une discussion s'élève la
question de savoir s'il y a lieu de renvoyer une loi
a une nouvelle délibération, pour peu qu'il y ait
doute, le scrutin doit nécessairement avoir lieu;
mais j'ai pensé, à l'occasion de la dernière loi que
personne ne contestait, que faire un premier scru-
tin, qui devait être suivi immédiatement' d'un se-
cond, était chose parfaitement mutile, et que' le
vote par assis et levé devait manifester d'une ma-
nière suffisamment claire f précise l'opinion du
Sénat. (Oui 1 oui! Trésbieni) 1)'
»i. le rox de SAiBfTrARNAuo II ma semble, du
reste, que l'alinéa 3 de l'article lor du décret mo-
diflcatif du décret du 7 février 1867 confirme l'opi-
nion de M. le président. (Réclamations sur divers
bancs.)
Il ditf en effet « Lorsque la discussion porte sur
une loi adoptée sans changemens par le Corps-
Législatif après une seconde délibération, le Sénat
vote uniquement sur la question constitution-
nelle. » (Interruption.)
Plusieurs membres C'est une autre question!
ce n'est pas l'espèce dont il s'agit.
m. le président je pense que le Sénat a bien
saisi le sens de mon observation, qui explique et
qui simplilie. la question. Toutes les fois qu'il n'y
aura pas de difficultés soulevées à propos d'une
loi, le. vote par assis et levé suffira mais du mo-
ment qu'une contestation aura lieu, le scrutin sera
nécessaire.
m. lacaze J'hésite a prendre la parole, en rai-
son même de ma profonde déférence pour l'auto-
rité de notre honorable président; toutefois j&
crois que l'attribution nouvelle conférée au Sénat
est .assez importante pourscrutin. ̃ •
m. le président; Mais lorsqu'il n'y a pas de
doute, que personne ne réclame"?.
m. LAÇAZEi.Go motif ne me paraît pas suffi-'
gant nous avons très souvent des scrutinsréuni?-
sant l'unanimité. Le, vote au scrutin est un acte
solennel, important.(Bruit, Aux voix aux voix
sur plusieurs bancs.)
m. LE président Dans le cas où une loi ne fait
l'objet d'aucune difficulté, exiger un double scru-
tin serait faire perdre le temps du Sénat. Je conti-
nuerai donq à procéder comme je l'ai déjà fait.
S'il se produit des réclamations, le Sénat sera ap-
pelé à se prononcer.
m, LE baron bren^R i C'est anti-Foglemen-
teire, "IN b
si. "le président Comment anti-réglemen-
taire ? Vous oubliez qu'il y a un second vote dé-
finitif. '•'
m. lb verrier Hais p'as définitif pour la ren-
voi.
m. le pnÉsipKXT C'est du pur formalisme et qui
n'a pas cFobjet. S'il y a des réclamations je le
répète, le Sénat décidera.
m. le vermbr II faut pourtant une règle.
u. le président Je viens de vous la faire con-
naître.
La parole est à M. Rouland pour un fait per-
sonnel.
m. rouland Messieurs le Moniteur, dans le
3ompte-randu ofliciel de la dwnière séanca, ren-
ferme le passage suivant dans le discours de notre
ionorabld collègue M. de Ségur-d'Aguesseau
< Un autre-reproche que j'ai à faire, ce sont cer-
taines nominations scandaleuses.
» Je regrette que ft[. Rouland ne soit pas pré-
sent, car c'est lui qui.» »
Ici il y a une jnterruptiqn plusieurs sénateurs
lisent « II est ici »> et M. de Ségur-d'Aguesseau
)oursuit ainsi •
« Je suis bien aise qua M Roaland soit présent,
>our dire devant lui qao malgré les bonnes in-
entions qu'il a manifestées l'année derniers, à
'oesasion d'une- pétition relative aux protestans,
aalgré toutes ses bonnes dispositions, il restera
cmjours dans sa conscience le remords d'avoir
lit une certaine nomination qui a produit un
rànd scaddale: »
Messieurs, lorsque cas paroles ont été pronon-
ces, eljes ont échappé à mon attention, bien que
fusse présent à la séance, et c'est à l'occasion
es rurasurs qu'elles avaient sotii3ve.es que plu-
eurs detnas collègues ma les ont fait connaître.
Je n'ai p.is voulu réclamer à ce motnant, pal-ce,
ne je craignais de prolonger mi incident rqgret-
table, que notre honorable président mettait tous
ses efforts à. apaiser. (Approbation.)
Aujourd'hui que les esprits sont calmes. (lé-
gère interruption et sourires), le Sénat trouvera
certainement que c'est mon devoir de protester
contra les paroles de notre honorable collegue.
Je dis que son accusation est injuste à la^fois
dans la forme et au fond.
Dans la forme car lorsque, dans ua discours évi-
demment préparé, M. de Ségur-d'Aguesseau avait
pris la résolution d'attaquer un de, ses collègues,
un ancien ministre de l'instruction publique
quand il savait que sa pensée devait se traduire
en termes si vifs, il était conforme aux convenan-
ces ordinaires dé la discussion de le prévenir de
son intention. (Marques d'assentiment.) Je ne doute
pas que les explications que je lui eusse données
n'eussent prévenu un incident regrettable. (Inter-
ruption.)
m. le uaron ciiarles dupin Eh bien! donnez-
les. ̃
m. iiouland Je le répète, il y a de ces agres-
sions tellement de nature à émouvoir un collègue
qu'il est convenable de le prévenir qu'on se pro-
posé de les diriger contre lui.
Maintenant, oserai-je ajouter que, quelles que
fussent les convictions de l'honorable M. de Ségur-
d'Aguesseau, il n'aurait pas dû se départir de
cette réserve, de ce langage modéré qui permet-
tant a tous les dissentinaeiis de se produire sans se
heurter dans les discussions. (Approbation.)
L'honorable orateur a dit que j'avais fait une
nomination scandaleuse dont le remords pèse-
rait toujours sur ma conscience. M. de Segur-
d'Aguesseau porte un nom que je vénère j?hq-
nore également son caractère alors même que je
vois son esprit s'égarer dans l'ardeur de ses con-
victions, et j'ai la conuanca qu'il regrettera d'a-
voir employé à l'égard d'un collègue des expres-
sions excessives qui pouvaient le blesser et qui
m'ont profondément attristé. (Mouvement.)
J'ai fini sur cet incident, et je demande actuel-
lement au Sénat la permission de lui soumettre
quelques considérations qui se rattachent à un
autre point de vue.
Le Sénat a voté, comme pouvoir constituant un
sénatus-consulte qui règle'd'une manière complète
le compte-rendu de nos délibérations. Le sénatus-
consulte, d'une grande sagesse, a pour but de dé-
fendre la dignité et la liberté des Assemblées dé-
libérantes.
J'ignore quelles sont les intentions du gouver-
nement quant à ce sénatus-consulte, et je ne veux
pas les rechercher je ne veux pas davantage pro-
voquer ici ses sévérités non je me place plus
haut, et je dis Cette loi reste muette, stérile;' et
quand on attaque au dehors les prérogatives des
Assemblées délibérantes, ce sont leurs membres
eux-mêmes qui sont obligé* de les défendre. (Mou-
vement.)
La presque totalité de* comptes-rendus, car ce
sont les véritables comptes-rendus prohibés paa
la loi que les journaux donnent chaque jour dans
leurs appréciations, la presque totalité de ces
comptes-rendus, dis-je, présentent le Sénat au
pays trompé comme méconnaissant les principes
les plus élémentaires à les entendre, il semble
que dans le Sénat nul ne sait ce que c'est que la
liberté de conscience, la liberté de pensée, et ce-
pendant je vois devant moi assez d'hommes vieil-
lis 'dans la pratique de ces grands principe» pour
réfuter de tels reproches.
dépendant qu'arfive-t-il ? C'est qu'on vous pré-
sente une sorte de petit concile, cherchant avant
tout à être agréable à Rome et prêt à lui sacrifier
la liberté de conscience et la liberté dépensée.
(Rumeurs diverses.)
II y à autre chosu chacun, lorsqu'il a publié
ga pensée, est, responsable devant le public et de-
Vant chacun de nous, qui appartenons aussi à ce
public, et nous avons le droit de trouver, de dé-
clarer mauvaises certaines pensées exprimées en
dehors de cette enceinte. (Bruit.)
1 Cette protastation, il faut la faire je crois que
c'est un devoir, et en l'accomplissant je pense faire
un acte utile. (Mouvemens divers. Approbation
sur plusieurs bancs )
m. LE président vous avez demandé la parole
pour un fait personnel.
Il ne s'agit plus de fait personnel maintenant,
vous élargissez le débat, et vous nous faites en-
trer dans un autre sujet.
si. le baron CHARLES dupin Il s'agit de la, dir
gnité et de l'indépendance du. Sénat, et l'hono*-
table M. Rouland remplit un devoir parfait od le»
défendant, lorsque nos intentions et nos votes
sont indignement travestis. (Approbation sur
plusieurs bancs.
̃m. le président Mais est-il bien do la.dignité
du Sénat de répondre à des articles do journaux,
a la tribune du Sénat? (Marques d'assentiment.)
m. le ciiMTE dklamarre On ne devrait pas ro-
| commencer la séance du la veille.
m. le baron DE i\iciiiiMO.D Il appartient au
gouvernement d'empêcher le renouvellement de
pareils faits: ̃ • • • ̃ ̃ • ̃ ̃ ̃• ̃
m. rouland Du reste, ce n'est pas la première
fois qu'on repousse à cette tribune de semblables
attaques. ̃
J'ai cru de mon devoir de faire connaître ma
pensée au Sénat à ce sujet. Il est certainement una-
nime pour blâmer de telles attaques; (assenti-
ment); maintenant il ne croit pas qu'on doive les
élever jusqu'à la publicité de ses séances, et je
m'arrête.
Mais je ne pardonne pas l'ingulte ik une de nos
gloires, nationales. (Approbation.)
m. le comte de ségur-d'agcesseau Je n'ai pas
besoin de dire que "mon intention n'est pas de
toucher à la question très délicate et très impor-
tante qui a été traitée par M. Rouland. Je me
propose simplement de lui répondre sur le fait'
personnel.
II a critiqué à la fois le fond et là forme de mon
1 accusation.
Quant au fond, j'ai le regret d'êtreobliffè de dire <
à mon honorable collègue que je n'ai rien à rô-
tracter de ce que j'ai dit à la dernière séance. Je
signalais au gouverne.me.iit le. danger de certains
actes, en présence du travail d'athéisme, de ma-
térialisme, d'immoralité et d'impiété par lequel on
essaie de préparer la' corruption du suffrage ubî-
versel.
Eli bien au nombre de ces actes, il s'en présen-
tait deux à mpn esprit. L'incident qui s'est élevé
dans le Sénat m'a empêché do parler du second,
> lequel' regardait M. le ministre des beaux-arts.'
(Mouvement.) ••̃
Le premier a été une "nomination que personne
jne peut avoir Oubliée. J'ai trouvé cet acte devant
moi, et j'ai cruqu'il m'était bien permis de le qua-
lifier suivant l'impression qu'il m'avait fait éprou-
ver. Autrement, où serait notre liberté de discus-
sion? où serait ce droit de critique reconnu par la
̃ Constitution^ droit qui peut soulever des questions
de responsabilité et aller môme jusqu'à l'accusa-
tion ? °1 .•
Eh bien j'ai troavè tellement déplorable l'acte
qui m'a, été signalé, qu'il m'a été impossible de le
qualiliei' autrement que je ne l'ai fait, et je crois
que, pour celui qui a eu le malheur de 1 accom-
§lir, il ne peut y avoir qu'un seul sentiment, cëkii
du remords. (Humeurs.) Messieurs, le mot que j'ai
ainsi employé répond au sentiment que j'ai cru
que notre honorable collègue devait avoir. Voilà
pour le fond.
Quant à la forme, j'ai commencé par exprimer
le regret que M. Rouland ne fût pas présent. S'il
n'eût pas été là, j'aurais passé immêliatement au
fait qui regardait M. le ministre des benux-arts.
Mais on m'a fait observer que M. Rouland était Ji
la séance, et ce n'est qu'après avoir acquis cette
certitude que je me suis exprimé cemme je l'ai fait.
Pour ce qui est de ne l'avoir pas prévenu d'a-
vance, j'avoue que la pensée ne m'en est pas venue,
et la raison en est simple, c'est qu'il s'agissait d'un
fait éclatant, fait à l'Qocasion duqùel'je n'avais rien
à lui apprendre. Puisqu'un avis courtois lui eût été.
agréable, je suis désolé, je l'avoue, de ne le lui
avoir pas donné; mais je ne devais pas le croire
nécessaire.
En. résumé Messieurs -je n'ai donc rien à re-
gretter, sinon l'émotion dé notre, honorable col-
lègue, et ja n'ai par conséquent rien à rétracter-.
m. rouland Je n'ai pas voulu entrer dansJe
fond du débat soulevé par M. de Sègur-d'Agues-
seau, afin dej n'avoir pas à prononcer de nom pro-
pre. Mais puisque j'y suis forcé je dirai que ma
réponse au fond a déjà a déjà été donnée au Sé-
nat, il y, a trois ans sur. une interpellation, de
M. le marquis de La Rochejaquelein.
La voici Quand j'ai proposé' à l'Empereur la.
nomination de M. Renan,.je savais quelles étaient
ses opinions philosophiques et religieuses mais
je savais également qu'il était très, versé dans la
connaissance des langues anciennes. Il n'a pas
été nommé professeur à cause de ses opinions,
mais pour enseigner les langues hébraïque, chal-
daïque et syriaque, pour faira de la philologie et
de la linguistique.
Je devais croire d'ailleurs que M. I^enan no sor-
'tirait pas du programme qui lui 'avait été tracé,
car j'avais sur ce' point les garanties les plus
loyales. (Approbation.)
Autant je reconnais aux opinions le droit de se
produire librement au dehors, autant il est im-
possible d'admettre cette, môme liberté devant un
auditoire réuni pour recevoir l'enseignement d'un
nrofesseui' astreint à un programme tracé par
l'Université. Il y avait sur ce point, entre M. Re-
nan et moi, contrat accepté. (Nouvelle appro-
bation.)
Mais à la suite "da ce 4>scours trop célèbre dans 'a
lequel M- R.enan a attaqué la divinité de Jésus-
Christ, j'ai considéré que le contrat avait été mé- c
connu, et j'ai imin idiatement proposé à l'Empereur
de suspendre le cours. <
Je le demande, n'eshee pas là une conduite iu- c
dicieuse, honnête, sonsée? Je sais donc fâché d'ê- c
tre en désaccord avec M. da Ségur-d'Aguesseai c
mais, quoi qu'il en soit, ma conscience est en re- `.
pos. (Marques nombreuses d'approbation.) 1
S. EM. MGR LE CARDINAL DE BONXKCIIOS.E Qut} 1
M. Rouland me perm;tte de lui demander quelles
étaient ces garanties qui lui avaient été données r
et où il avait puisé sa sécurité] e
m. le PKÉismEXT Le débat ne porte que sur un
fait personnel. Il a été sufïliarnment expliqué. s
L'incident est donc terminé..Le procès-verbal est à
adopté, pro. [
m. le vebjuer, Il semble naturel d'ajouter" que u,
depuis lors la nomination de M. Renan a été rap-
portée. ̃ f
m. le président Oui, cela est à la connaissance
de tout le monde* ` "o.
L'ordre du jour appelle le rapport de la commis-
sion des pétitions. `
MM. Chamblin, Gaudin, Genteur, L'Hospital et
Manceaux, conseillers d'Etat, sont assis au banc
des orateurs du gouvernement.
m. le président La parole est à M. le premier
vice-président Boudet..
m. boudet, rapporteur
L"e sieur Target à Paris appelle l'attention du
Sénat sur la question du déplacement des cime-
tières existant dans l'intérieur de Paris.
1 ~^G sieur' Didier à Paris appelle l'attention
du Senc^t sur la question du déplacement des ci-
metières existant dans l'intérieur de Paris, et pro-
pose d'établir un cimetière par arrondissement.
Le sieur Target, dit M. le rapporteur, se préoc-
cupe d'un projet qu'aurait conçu l'administration
de la ville de Pans de créer tin cimetière unique
aux environs de Pontoise, à la distance de à5 ou
40 kilomètres de la capii? .le. Il craintque ce projet
ne soit en opposition avec les habitudes des hati-
tàns de Paris, avec le culte qu'ils professent pour
leurs morts, avec la décence et le respect dont les
inhumations doivent être entourées, avec les sen-
timens des familles et avec l'opinion du clergé.
Le sieur Target croit savoir qu'une commission
nommée par M. le préfet de la Seine pour exami*
ner le système anglais des inhumations aurait ab-
solument repousse ce système, comme répondant
peu au caractère des cérémonies .funéraires en
France, et surtout dans la ville de Paris.
Quant au sieur Didier, il examine les choses à
un autre point dé vue. Il s'élève contre la fosse
commune, sous le double rapport de la décence
publique et de la salubrité. H pense que cette pra-
tique a du avoir sa part d'influence dans les ra-
vages exercés à différentes reprises par le choléra
sur la population parisienne. II voudrait que cha-
cun des vingt arrondissémens eût son cimetière
placé dans le rayon des fortifications. Soixante,
hectares suffiraient, suivant lui, à cette ereation.
La commission a cru être dans les sentimens'du
Sénat eu accordant la plus grande attention à la'
question soulevée par les deux pétitions, et lerap*
port sera le résultat des études auxquelles elle s'est
livrée et des renseignemens qui lui ont été fournis
par ladministr-atiçm. (Mouvement d'attention.)
M. le rapporteur commence par établir que les
cimetières de Paris sont aujourd'hui, et par la force
des choses, placés en dehors des conditions po^
sees par la loi du 23 prairial an XII. Leur situa-
tion est tout exceptionnelle.
L'administration du département de la Seine a
dftnc pensé qu'il fallait songer à se placer dans
des, conditipns normales. Elle était d'ailleurs
poussée dans cette voie par cette cônsidératiônr
que les cimetière» existons ne suffisent plus aux
besoins de la population.
"Aces considérations, ajoute l'honorable rappor-
teur, viennent se joindre des raisons tenant à la
saluprM publique, et sur la gravite desquelles il
est mutile d'insister. Tels sont les motifs qui ont
guidé l'administration lorsqu'elle a mis à l'étude
la question des cimetières; car le fait est exact.
Mais le sieur Target se trompe lorsqu'il croit que
le préfet de la seine à envoyé en Angleterre une
commission chargée d'étudier tous les détails qui
se ra.ttacb.ent. à la question des inhumations.
Ce qui a pu donner le change au pétitionnaire,
p est que l'entrepreneur des pompes funèbres d«
Paris, voyant ici ses intérêts engagés, a fait en ef-
fet le voyage d'Angleterre, et publie, au retour, une
brochure- dans laquelle il se prononeé contré le
fysleme anglais..
Ce qu'il a a de vrai encore, c'est que trois Ingé-
nieurs distingués ont reçu la mission d'étudier la
question d'un grand cimetière unique, au point de"
rue géologique, et que leurs travaux ont été sou-
1 mis a. l'examen d'une commission.
Ces ingénieurs' ont été d'avîs qu'au point de vue
• ae la salubrité publique, ce grand cimetière devait
être situé à l'est et au no'rd de Paris et, prenant
1 en considération la nature et le prix du terrain,
la facilité de l'accès par chemin de fer, ils ont
jeté les yeux sur un emplacement situé entré Méry-
|ur-Oise et Saint-Ouen-L'aumône, non pas à 35 ou
40 kildffiètres, mais à' 25 kilomètres de* là capitale.
La commission a approuvé ces études et leujç
résultat; des terrains ont déjà été achetés par la
1 ville pour une somme do 1 million de francs, et si"
le projet n'était pas définitivement adopté par l'ad--
ininlstration, ils seraient facilement revendus, à ua
Prix plus élevé.
̃ Votre commission messieurs les sénateurs a
voulu s« rendre compte de oe point important à
savoir si dans le cas où ce projet serait adopté
les inconvé'niens signalés par le sieur Target se-
raient à redouter si les cercueils emmagasinés
̃ dans des chemins de 1er, seraient traités comme
de véritables colis si les habitudes de la popula-
Mon parisienne seraient troublées, s'il serait àp-
porté quelque gêne à l'assistance du clergé.
Or, l'administration déclare bien haut que rien
de tout cela n'est exact, et que les précautions les
plus minutieuses seront prises pour qu'aucune
atteinte ne soit portée aux sentimensdes familles,
au culte si honorable dos Souvenirs' que professe
la. population parisienne, eruin au libre exercice
de l'assistance religieuse.
L'administration de la ville de Paris s'imposera
même de très grands* sacrifices pour atteindre ce
)u,t; mais elle croit devoir les supporter, afin de
témoigner dé sa respectueuse sollicitude pour la
jrand intérêt qu'il s'agit ici de servir.̃•
T Ainsi, sous le régime actuel, il y a trois modes
d'inhumation la concession, perpétuelle, la con-
cession temporaire, les tranchées gratuites, car la
fosse commune, contre laquelle s'élève le second
pétitionnaire, n'existe plus. Les bières sont, pla?
cées les unes à côté des autres; il n'y a jamais de
superposition. Ce terrain d'inhumation est connu
aujourd'hui adininistrativeinent sous le nom da
tiauchôes gratuites. Il y a encore là quelque chose,
qui çeut répugner aux familles, quelque chose qiU
blesse les sentimens du cœur. Eh bien I l'adnù»
nistration, comprenant cette impression, a résolu
de lui rendre nommage et de lui dçnner pleine.
satisfaction. Dans* lé nouveau cimetière, les kran-»'
chèes gratuites seront supprimées.
L'étendue du terrain permettra de donner à cha-
que corps une fosse à part, et ce corps ne sera
déplacé qu'au bout d.e vingt où trente ans, c'est-
à-dire alors que tout cadavre est devenu pous-
sière et que les souvenirs de,s, familles auront eu
le temps devant eux pour s'atténuer, sinon pour
s'éteindre. Certes, la caisse municipale perdra 4
cet arrangement nouveau elle trouvera un déllr-
cit du côté des concessions temporaires et'mêmë
du côté des concessions à perpétuité.
Mais l'administration ne s'en préoccupe pas en
présence du grave intérêt' qu'il s'agit ici de satis-
raire. Elle espère que son sacrifice sera apprécia'
par la population parisienne, et quç la suppression,
des tranchées gratuites lui fera, accepter plus'fa-
éilement l'èloignement du lieu d'inhumation? 1,1
Et d'ailleurs cet éloignement sera-t-il en lui-,
mêmeune innovatioji si considérable? Outre leq
trois grands cimetières, il y a à Paris six petits ci-
metières qui étalent ceux de l'ancienne banlieue
et qui ont été maintenus. Pour arriver à ces ci->
melières, on parcourt des distances consider^hte'rf
et à travers des chemins assez difficiles, Qn- épr'où-5
vera beaucoup moins de latigoe Ûflur aller àHèry*
sur-Oise.
Le chemin de fer du clmçtière do Méry-sur-Oise,
partant du centre de Paris, aurait une longueur-,
de 25 kilomètres, distance bien inférieure à cellç
que supposait le premier pétitionnaire. De chacun
des cimetières aQtiiëls, de l'Est; du Nord et du Sud,
qui seraieat conserves jcomme nécropoles, partirait
un embranchement les reliant aupoint le plus
rapproche du chemin deior de ceinture.
Dans chacun de ces cimetières, au point de dé-
part de l'embranchement, .serait construite une
gare funéraire, dans laquelle seraient ménagées
des chapelles en nombre suffisant pour recevoir
autant de corps que chaque convoi du chemin de
fer en devrait transporter. Les familles accompa-
gneraient le char funèbre à, l'église, où aurait
lieu, comme aujourd'hui, la cérémonie religieuse; C
le convoi se rendrait ensuite, en suivant son iti-
néraire ordinaire à l'un des trois gran48 çi'më^ i
tières, çù le corps serait, jusqu'au inoiïie.rit cîa _dè"> f
part, déposé dans la chapelle, dont la disposition °
serait assez vaste pour recevoir en même ternes
toute l'assistance sans aucun mélange avec les,
autres convois.
Au moment du départ, chaque corps, forait placé
dans un compartiment spécial, à J'ajrfière du wa-
gon mortuaire, au moyen de oiachiiiès ingénieuses
qui dispenseraient presque entièrement du trans-
port ii bras, en usage aujourd'hui. A l'avant, le
\vttgQn se composerait d'un seul compartiment, e^f
forme de salon, pour lafaînille et les inviws.
Là yapeur trauspqrterajf ainsi chaque convoi du
Cimetière intrainuros à la gare principale de* dé-
part, établie soit au cimetière du Nord (Montmar-
tre), soit sur un emplacement communiquant au,
nord avec le chemin de fer de ceinture, où coiiyeiv
géraient en même temps les eonvqis des 'deux,
autres cimetières; en moin_s d'una heure, fe trajet
complet du cimetière" actuel à celui de Méry s'ef-
fectuerait a*us.' em,6àri¥as5_ dans -le silence, avec
dècenGO et sous la surveillance des familles as-
sistées du clergé, et qui ne se sépareraient pas un
seul instant des restes de ceux qu'elles, tiénheïjÇ
à accompagner jusqu'à leur dernière 'dérneure.
Le chemin de fer de Méry n'aurait pas d'autre
destination que de conduire les convois et les vi-
siteurs au cimetière; il ne s'arrêterait qu'à la gare
d'Ermont, commune aux chemins de fer de l'Ouest
eUdu Nord, pour y recueillir les visiteurs p,artià
de la gare Saint-Lazare et dé ?a garç fltti Word; olï
ceux plus éloignés venant j^v' ccrrrespôndance (là `
Saint- Denis, Versailles1, Siint-Crqud,' et defe'àut^eg
localités àesscfr'viûs p.àr lès r'èsea.ûî; du' Nord et de
l'Ouest. ̃- ̃•-̃̃
Personne, par conséquent, ne serait admis à se
mêler aux assistons pour profiter de la modicité
des prix.
Cette question des tarifs n'est pas encore suliï-
samment étudiée. Cependant l'administration,, dès
à présent, est en mesure d'affirmer que le trans-
port sera absolument gratuit pour 1* indigens, et
que, pour les autres convois, les tarifs seront as-
officiellement aux cabinets, non pas
» pour leur demander, un assentiment
» dont on n'éprouvait pas le besoin à Ber-
» lin, mais à titre de courtoisie et pour
» se concerter avec eux afin que la publi-
» cation ne leur causât point ^d'embarras.
» Les communications ont dû être faites du
» 10 au 15 mars, selon les distances, et
» M. de Bismark en ayant reçu le. 18 le
» dernier avis, la puMÏdation a été faite le
» 19 dans le Moniteur. Gette date a été fort
» remarquée, parce que la discussion pro-
» vocfuée par les interpellations de M. Thiers
» sur les affaires d'Allemagne avait été
» close la veille. Mais cette coïncidence
» a été fortuite. M. de Bismark, qui n'au-
» rait point refusé un acte de complaisance
» si on le lui eût de_mançlé', n'a pas été à
» même pour obliger le gouvernement
» français, de retarder de trois ou quatre
» jours la publication d'actes dont la con-
» naissance aurait pu ajouter de nou-
» vellés complications à des débats déjà
» trop animés. On assure que la communi-
» cation a ère fort bien accueillie à Lon-
» dres et à Saint-Pétersbourg, où l'on voit
» sans déplaisir et même avec intérêt le
» travail d'union qui se fait en Alléma-
» gne qu'à Yienne on a affecté de s'y mon-
» trer indifférent, et de considérer les trai-
T> tés comme les conséquences naturelles
» des éyénemens qui se sont accomplis
» l'année dernière, comme des. faits impli-
» quës dans la convention de Nikolsbourg
» et dans le traité de Prague qu'à Paris, on
» a fait quelques observations dans le sens
» des intérêts de la France et de sa dignité,
;> et qui n'altéreront pas les rapports de
» bonne entente et de cordialité établis en-
» t/rP les deux pays, et dont le maintien est
» désormais la véritable garantie de la con-
» 'servation de la paix européenne. »
Nous répétons que npus laissons à nos
correspondans l'entière responsabilité de
leurs renseignemens et de leurs apprécia-
tions, I~. ~ec~Et~i~~ d~ I~,r~d~cti,o~, e,, n~~ço._
j~t~C~.P.DA'~D.
On lit dans h Times
menter son amitié avec l'Amérique en accep-
tant une bonne somme d'argent pour se con-
teûter d'ttne large part de deux continens, sans
pour cela être soupçonnée de chercher un allié.
La tendance des Etats-Unis à absorber la tota-
lité de l'Amérique du Nord n'est point un se-,
crçt, mais l'achat qu'ils viennent de faire ne les
y aid,e en rien.
» rfous conservons le Canada plutôt pour
plaire aux Canadiens que pour nous-mêmes.
Très certainement nous n'imiterons pas l'exem-
ple de la Russie en vendant ce pays aux Etats-
Unis, mais nous lui donnerons volontiers son
indépendance dès qu'il le- désirera, et le lais-
serons arranger lui-même ses destinées fu-
tures.
» Donc, sans fermer les yeux aux consé-
quences possibles de l'événement qui vient de
se produire d'une façon inattendue, gardons-
nous de le juger trop hâtivement, ou d'insister
sur des droits et des intérêts qui ne peuvent
être maintenus plus longtemps. »
On lit dans le Q-lobe
.« Quel que soit le but de la diplomatie russe,
il est certain qu'elle déploie en ce moment une
activité énorme. Tandis que de Washington
arrive la nouvelle de la cession de la Russie
américaine aux Etats-Unis, et qu'une mesure
est proposée au Sénat pour sanctionner les
ventes de navires à' toute puissance belligé-
rante il nous vient de Stockholm le bruit
d'une alliance entre la république américaine
et la Russie dans un" but offensif.
» Le ministre suédois des affaires étrangères
a parlé de ces rumeurs, dans ]e Parlement,
comme d'une chose affectant l'Angleterre et la
France, et aussi la sécurité de la Suède. Il
avait même demandé à ce sujet des informa-
tions au prince Gortchakoff, et il déclare,
niais évidemment sans en être persuadé,
que celui-ci nie l'ekistenee d'un tel traité
avec les Etals-Unis; mais tous les diplo-
mates se croient eu droit de nier l'existence
d'un traité secret, sous prétexte qu'autrement
il n'y a aucun avantage à eu conclure de cette
nature. Reste à savoir ce qu'en pensera le mi-
nistre suédois lorsque la nouvelle d'hier arri-
vera de Washington à Stockholm. »
On lit dans le Morning Herald
« Il n'est guère de pays au monde qui nous
soit moins connu ou nous paraisse avoir moins
d'importance que l'Amérique russe. Les Amé-
ricains paieront 7 millions de dollars ou un
peu moins de 1 million et demi de livres ster-
ling pour un pays qui pendant des années a
été une charge pour le gouvernement de la
Russie.
» II est, aux Etats-Unis, des hommes qui,
animés d'une excessive ambitiQn et mécontens
à la vue des immenses- contrées que leurs con-
citoyens ne pourront guère s'approprier par-
faitement d'ici à un siècle, convoitent la pos-
session de tout le continent, depuis l'isthme
de Panama jusqu'au cercle arctique.
» Ces personnes peu raisonnables regardent
la concentration de la puissance britannique
au moyen du nouveau plan de Confédération
comme une sorte de dommage qui leur est fait
et comme un frein qui est imposé à leurs
desseins ambitieux. C est probablement pour
flatter l'appétit de Cerbère que le président et
son cabinet pnt imaginé cette petite annexion,
qui est jôyexisement accueillie par une partie
du public américain,' et cela uniquement parce
qu'elle isole de là mer une portion de la Co-
lombie anglaise.̃
» Il est possible néanmoins que ces mes-
sieurs, niênw à présent, soient déçus. Il ne se-
rait pas d'une bonne politique, en ce moment,
que le gouvernement américain ou le gouver^
nement russe fissém uii acte d'hostilité en<*
vers le gouvernement anglais. S'il faut remon-
trer, soitàSaint-Pitersbourg, soit à Washington,
que la conclusion d'un marché semblable est
eiivjsagée comme déplacée, et qu'elle suscite
dç noire part des difficultés, il nous est encore
permis 4'espérer qu'on reviendra sur ce sujet.
» Hous avons, après l^ut, le droit de' parler
hautement lâ-dessus, et nous devons dire que
gi la Russie Veut réellement abandonner l'Aiiié-r
vique* il doit nous être permis de mettre la
première enchère h cette bande de terre située
entre no3 colonies et la mer Pacifique » 1-
V Invalide russe publie la dépêche sui-
vante ->̃̃̃•.•̃•̃̃•̃
« Gonstantinople (voie d'Odessa),
• le 27 mars. ̃̃• "*•̃•
r». La Porte envoie des renfort£->#msidéra},)les
en Candie et attend les résultats des opéra^
lions de Hussein-Pacha, commandant en chef
récemment nommé.
» L'ambassadeur russe emploie tous les ef-
forts possibles pour arrêter l'effusion du sang
en Crète.
» Le général IgaatieîT a envoyé d'ici le va-
peur de guerre le Taman avec des provisions
et des1 subsides pécuniaires pour les habitans
de l'Ile de Mytilène, qui ont énormément souf-
fert lors du dernier tremblement de terre. De
Mytilène le Taman ira eu Candie.
» L'ile de Mytilène est complètement dévas-
tée. Ses habitans sont dans la détresse, malgré
les stibsides qu'ils reçoivent de tous côtés.
Smyrnè apeu souffert d"u tremblement de terre
les dégâts" sont beaucoup plus considérables
dans ses environs, surtout à Fakia. » •
Le Méiiwrial diplomatique, publie la dé-r
pêche suivante 1
«Constautinople, le l"r avril.
» D'après l'ordre former du Sultan, la Porte
donnera pleine satistUclioii aux vœux légitimes
des délégués caudioteg, tout en prenant des
mesures opportunes pour. «j$£ lesjconcessions.
faites aux chrétiens ne puisse* dégénérer en
ïnoyen d'oppression contre la popui^ion mu-
gûlmàne de l'ile, laquelle a un égal droit f la
protection du gouvernement. v
» L'Angleterre s'étant refusée à appuyer le
.ïojet de cession de Candie, les autres puisr
sances garantes ont enjoint à leurs représen-
tans respectifs de s'abstenir de toute démarche
à, ce sujet auprès de la Porte, et de garder une
attitude expectante en face des négociations
engagées entre elle et les délégués candiotes. »
On lit dans le même journal
« II est certain que les pourparlers relatifs h
la cession du Luxembourg subissent en ce
moment un point d'arrêt, dans le but de déga-
ger deux questions incidentes des négociations
ultérieures.
» L,a première a pour objet de recueillir les
avis des puissances signataires de l'article
flnal de Vienne sur l'occupation actuelle de la
forteresse de Luxembourg par les troupes
prussiennes.
» L'autre a trait au remboursement, au profit
des Etats de l'ancienne Confédération germa-
nique, des dépenses que cette dernière a sup-
portées depuis 1816 pour le développement et
l'entretien de cette forteresse fédérale. P.
Boulet »
Faits divers.
Par décret du 2 avril, M. le comte Walewsîci,
membre du Conseil privé> député, est élevé à
là dignité de sénateur.
Aujourd'hui les couloirs du Corps-Légis-
latif n'ont pas été moins animés que pen-
dant toute la journée d'hier, Dès neuf heures
et demie, c'était la commission relative à la
contrainte par corps qui %© réunissait pour
s'occuper des trois articles renvoyés à son
examen par la Chambre. La commission des
dix-huit membres chargés d'examiner le pro-
jet de loi sur l'armée et la^garde nationale mo-
bile était convoquée à midi trois quarts. La
commission de la loi sur la presse s'assemblait
à deux heures. Quelques instans après la
commission des dix-huit membres chargés
d'examiner le budget et la commission relative
aux réunions publiques se trouvaient réunies.
Enfin, vers trois heures et demie, les com-
missaires du gouvernement exposaient les lé-
gislations étrangères devant la commission
appelée à se prononcer sur le projet de loi
concernant la naturalisation.
Les députés sont convoqués pour demain
jeudi, à deux heures. Il y aura une courte
séance publique dans laquelle on ne d,oit s'oc-
cuper que de. projets de loi d'intérêt local; on
fixera ensuite le jour où seront discutés plh-
sieurs projets dont les rapports ont été distri-
bués aux membres de la Chambre.
On annonce la mort de M. Thabaud-Lin.e-
tière, ancien député de llndré.
ttt Parmi les notabilités du monde savant
qui viennent d'arriver à Paris, à' l'occasion de
rExposition universelle, on cite le R. P-. Secehi,
directeur de l'Observatoire romain.
i L'agence Hava,s nous communique les
dépêches suivantes
« Southampton, le 3 avril.
» Le paquebot la Plata, arrivé avec la malle
̃ des Indes-Occidentales apporte 1 million
292,340 dollars.
» L'état sanitaire à la Guadeloupe était bon.
» Toute tentative.,de révolution au Pérou
avait été réprimée.
» "Marseille, le 3 avril.
» Le paquebot des Messageries impériales
le Saïd, apportant les malles de l'Inde, de la
Chine et du Japon, est arrivé aujourd'hui à
liij.it heures et demie du matin, ayant à bord
là mission japonaise.
» Marseille, le 3 avril.
» Le frère du nouveau laïkoun du Japon, qui
est à 1^ tète de la mission japonaise, assistera
ce soir.à la* représentation qui sera donnée au
Grand-Théâtre.
» L'entrée de la mission dans le port a été sa-
luée par des salves d'artillerie.
Brest, le 3 avril, neuf heures
du matin. ®
» Lé paquebot-poste la Ville-de-Paris, de
la Compagnie générale transatlantique, parti
de New-York le 23 mars, vient' d'arriver sur
rjide avec 100 passagers, dont 68 débarquent
ici. »̃-̃'•
On lit dans le Conciliateur de Tarasçpn
« E^s travaux d'amélioration du Rhône, entre
Lyon etArles, se poursuivent avec persévérance
eTayec un succès que l'expérience confirme cha-
que jour davantage. Deux des passages lés plus
difficiles du fleuve, dans la partie limitrophe des
départemeitâ de la Drôme et de .l'Ardèche, ont
été rectifiés à l'aide des travaux déterminés en r
180G les tournans brusques sont remplacés par
des courbes régulières les hauts-fonds sont
abaissés, et la navigation est devenue facile
sur toute l'étendue dés ouvrages. Le même ré-
sultat a été obtenu au passage du pont Saint-
Béiiézet, dans le bras d'Avignon: Les travaux
de rectification de sept autres passages situés
dans les déparlemens du Rhône de l'Isèrej de.
la Loire, de la Drôme, de l'Ardèche, du Gard et
des Bouches-du-Rliône sont en cours d'exé-
cution.
» L'amélioration de la partie maritime du
fleuve entre Arles et la tour Saint-Louis a été
l'objet d'études qui sont actuellement en voie
d'examen et qui-ne tarderont pas à recevoir mi
corunaeiicemsut d'exécution.
» Quant à l'embouchure du Rhône à la mer,
après des efforts infructueux pour l'améliorer
par la concentration des eaux du fleuve dans
un bras 'unique, on a dû y substituer un canal,
maritime qui, prenant son origine sur la rive'
gauche du Rhône, à 800 métrés en aval de la
tour Saint-Louis et à 7 kilomètres en amont de
la gare actuelle, vient déboucher dans le golfe
de Fpsr au point connu sous le. nom d'anse du
Repos,
» L'écluse d'aqcessigu dans le- Rhône aura
100 mètres de longueur, 22 mètres de largeur
et 7 mètres S0 centimètres de tirant d'eau. L.e
canal, de 3,600 mètres de longueur, aboutit
dans un avaijt-port présentant une superficie
de 78 hectares et formé par deux jetées, ayant,
celle du sud, 1 ,620 mètres, et celle du nord,
1,230 mètres de développement.
» Le canal est actuellement ouvert sur toute
sa longueur et sur toute sa largeur, jusqu'à la.
profondeur de 2 mètres au-dessous do la basse
mer; le chenal de l'anse du Repos est descendu
à la profondeur de 6 mètres sur 300 mètres de
longueur, et la jetée est élevée à 1 mètre
25 cen*imètres au-desaussdo la basse mer, sur
1 ,000 mètres de longueur à partir de la plage
les fouilles de l'écluse sont très avancées,
et cet important ouvrage sera entrepris dès
le début de la campagne prochaine. L'achè-
vement du canal S4int^LQuis ne peut manquer
d'exercer uiie grande et heureuse iniluence
sur 'le dévelonuement de là nâvieration diî
Rhône. » `"
On lit dan'f l'Yonne
» Dans la nuit du 27 au 28 mars, un crime,
épouvantable a été découvert sur la route dé-
partementale de PoiH-sur- Yonne à Bra3r-sur-
Seiiie. Le courrier chargé du service des dépô-
ehes de Pont à Sergings, remarqua, éteudu en
travers &u chemin et au milieu d'une mare de
sang, le cadavre .(l'un, voiturier. Ayant mis
piedf à terre, il constata que cinq blessures
avaient perforé le crâne de ce malheureux et
ayaient dû déterminer immédiatement la mort.
Dans un ravin attenant à 'la routé, se trou-
vaient la voiture et le cheval de la victime qui,
à l'aide de la plaque indicative, fut reconnue
pour ô traie sieur Constant Serré, cultiyateur,
pour de soixaiit° et u,n a~s et àe~eurân; à, Se~-
âgé de soixante et ua a,ûs et demeurant à Ser-^
gmes.
» La gendarmerie, prévenue aussitôt, se livra
à des investigations qui aboutirent à décou-
vrir l'auteur de ce crime, qui n'est autre que la
femme du malheureux Serré. Les deux époux
vivaient depuis longtemps en mauvaise intel-
Ugence. Le brigadier Martiç, de Sergines, ayant
remarqué des traces de sang' sur tout le par-
cours de la roiit-c- depuis l'endroit où lé meurtie
a été commis jusque dans la cour de la maison
Sei-ré, interpella énergiquemGiit la femme, qui, (
poussée à b,out, entra pleinement dans la voie t
des aveux. Voici ce qui s'était' passée 1. i
» M^credi soir, elle eut chez elle une yive
discussioa. avec son mari, qui devait se rendre <̃
le lendemain matin à la foire de Coûrtenay. Ce- 1
lui-ci avait proféré contre elle la ménage de la
tuer. C'est alors que la femme Serré, s'armait
4'nn crochet à sarcler la vigne, se jeta sur son
mari, qui, à moitié ivre, n'opposa aucune rési- n
stance. Êll« if bissa sur sa charrette déjà attelée, à.
monta à ses côtés et conduisit elle-même le
cadavre de ce malheureux à l'endroit où il a
été découvert.
» Cette femme a été mise aussitôt en état
d'arrestation. »
Les débats de l'affaire Pailhas (faux «n
écriture de commerce) ont occupé la fin âe
l'audience du 1er avril de la Cour d'assises de la
Gironde.
L'accusé Sarrazin a affirmé qu'il ne prenait
aucune connaissance des livres il écrivait
beaucoup de lettres, mais seulement sur des
notes de ses associés il reconnaît avoir parti-
cipé aux grattages, mais il n'en a pas apprécié
la portée; il ne pouvait pas môme la soupçonner,
ne sachant rien des mentions ou attributions
qu'on lui disait de modifier. Il a écrit à Paris
]iour avoir les obligations libérées réclamées
par M. Thuet, toujours sans rien connaître de
la soustraction opérée â son préjudice.
Pailhas a déclaré que le 16 septembre 1865,
vers dix heures du matin, il arriva au bureau.
Sarrazin lui annonça que la maison avait gagné
le gros lot de 150,000 fr. de la ville de Paris.
L'accusé n'a pas vu lbs grattages, surcharges
et fausses mentions. Il n'avait pas la garde dès
livres et ne les examinait jamais.
Garitey, interrogé, a répondu que le 1S sep-1
tembre au soir un facteur du télégraphe lui
remit deux dépêches de Paris l'informant que
le gros lot de 180,000 fr. des obligations Ville
de Paris avait été gagné par la maison Pailhas.
Il alla aussitôt à la caisse, accompagné de Du-
mois, employé de la maison, et vérifia la, con-
cordance des chiffrés. Il vit que le titre ga-
gnant était sous une étiquette portant Actions
et renies, qui était la marque de la maison, et
conséquemment il acquit la certitude que le
gagnant était M. Pailhas.
fi est ensuite procédé à l'audition des té-
moins.
De toutes ces dépositions, la plus importante
est celle d'Albert Dumois, ancien commis de
la maison Pailhas. Nous la reproduisons en
entier.
Le 15 septembre au soir, Vers sept heures et
demie, ditf le témoin j'étais à diner chez moi
lorsque le facteur du télégraphe vint me dire
qu'il avait une dépêche importante à remet-
tre à MM. Pailhas et qu'il ne savait à qui
la donner. Les trQis associés étaient à la"
campagne je répondis qu'il suffisait d'aller
trouver M. Garitey, et- nous allions à, sou do-
micile, quand nous le rencontrâmes sur les
allées de Tourny. Garitey ouvrit les dépêches,
et m'invita à aller avec lui au comptoir pour
vérifier les chiffres et voir à qui revenait le gros
lot. La caisse ouverte, nous pûmes constater
qu» le gagnant était M. Thuet. Son nom
était attaché, au Utre 344,934. Nous finies à ce
sujet quelques plaisanteries. Garitey dit « Si
nous le tuions > je répondis m Bah il est déjà
fhuet » Garitey dit encore « II ne faut pas par-
ler de cela; j'irai demain matin de bonne "heûr*e*
à la campagne prévenir M. Sarrazin, et peut.-
être arrangerons-nous un bon coup ensemble. »
Revenu chez moi, je rapportai tous ces pro-
pos à ma sœur et à mon beau-frère, sans y
attacher cependant beaucoup d'importance.
Le lendemain, M. Lemonnier, au bureau,
nous ait de très bonne heure «C'est le nu-
méro 344,934 qui a -gagné le gros lot. » Cas-
san, un des commis, dit qu'il avait vu ce
numéro-là la veille sur une lettre. Un autre
dit « Ce doit être le numéro de M. Thuet. » Ou
alla "au copie de lettres pour vérifier; le folio
468 était déchiré. Tout le monde se re-
garda. On compulsa Jes livres; on y vit des
grattages et substitutions. Dos lors tout était
clair. Un peu plus tard;, M. Sarrazin arriva
et nous dit « Messieurs, c'est la maison qui a
gagné. » Personne ne répondit. Le dimanche
suivant, je racontai à Cassan tout ce dont j'a-
vais été témoin. Peu à peu cela transpira
dans les bureaux, et on parlait souvent à
mots couverts. A partir de ce moment, j'a-
voue que je devins un mauvais employé. J'é-
tais auparavant laborieux et assidu js ga-
gnais plus que quelques autres de mon âge;
mais il me répugnait, sachant ce que je sa-
y ais de recevoir le moindre reproche des pa-
trons. Je ne me gênais plus pour les heures
de travail. Mon secret me pesait, et il y a deux
mois environ, je résolus d'en finir. J'allai chez
Si. Sarrazin, et' le mis en demeure de resti-
tuer à M. Thuet l'argent qu'on lui retenait in-
dûment. M. Sarrazin feignit de lie pas com-
prendre un mot de ce que je disais. Je lui offris
do me confronter avec Garitey il s'y refusa et
me mit à la porte. Le lendemain, je renouvelai
ma démarche sans plus de résultat; je medér
cidai alors à aller tout avouer à un vieil ami de
ma famille, M. Beauvais, agréé au tribunal de
commerce de Liboume, qui s'aboucha avec
M. Thuel, et provoqua la plainte d'où est né ce
procès.
D. Etes-vousbieu sÛS:4'.a.YQii>dans..la soirée
du 15 septembre, vu le nom de M. Thuet épin-
gle au titre numéroté 344,934'? –.fi. Parfaite-
ment sûr. Nous avions allumé une bougie et
regardions, comme vous pouvez penser, avec
une très grande attention.
Garitey et Sarrazin ont' protesté contra la dé-,
position du témoin.
Dumois, adjuré par M. l'avocat général de
réfléchir à la gravité de sa déposition et à, la
sainteté du serinent qu'il a prêté, a déclaré ité-
ratiyement n'avoir dit que la stricte vérité.
Pierre Berges, cordier à Libourne, a confirmé,
en ce qui le touêhe, la déposition de Dumois, son
beau-hère. Dumois, rentré à la maison le 15 au
soir, après avoir accompagné Garitey àla caisse,
nous dit « M. Thuet a gagné; mais n'en
dites' rien encre, parce qu'il faut attendre
M. Sarrazin, que cela regarde. » Et il nous rap-
porta sa conversation avec Garitey. Le len-
demaini à son retour du bureau, eii déjeu-
naut, mon beau-frère nous dit « Le coup
est fait c'est la maison Pailhas qui a ga-
gné. Que dois-je: faire? » Je conseillai à mon
beau-frère d'agir suivant sa conscience et" ne'
me préoccupai plus de cette chose-là. Plus
tard, mon beau-frère fit près de M. Sarrazin la
démarche qui amena les résultats" que yous
savez. ̃
D. Vous affirmez bien que, le 15 au soir, vo-
tre beau-frère vous a dit que M, Thuet avait
gagné, qu'il l'avait vérifié avec Garitey ? •
R. Oui, Monsieur, je l'affirme sous la foi du ser-
ment.
On a entendu encore plusieurs témoins cités
à la requête du ministère public, puis l'audience
a été levée et renvoyée au lendemain 2 avril
̃pour l'audition des témoins à décharge et le
réquisitoire de M, l'avocat général,
Un ouvrier maçon, lç. était entré avant-
hier- soir avec uu camarade dans un café, rue
de Tanger (18e arrondissement). Au moment où
ils se levèrent de table pour acquitter leur cou-
sommation, une dispute s'éleva entre eux et
quatre individus qui buvaient dans la môme
salle. L. et son compagnon ne répondirent
point aux provocations que leur adressaient
ées rôdeurs et sortirent du café en toute hâte.
Mais à peine eurent-dls fait quelques pas
dans la rue qu'ils furent assaillis par les quatre
individus en question le camarade du maçon
réussit à se débarrasser d'eux et à s'échapper» i
mais L. accablé parle nombre et percé- de
plusieurs coups de couteau, fut bientôt ter-
rassé et tomba sur le trottoir.
En le voyant étendu par terre, un des as-.
saillans s'écria: «II est mort, sauvons-nous, il
le faut. » Ils s'éloignèrent mais les cris pous-
sés par L. avaient attiré de ce côté plusieurs
sergensde ville,' qui réussirent à atteindre l'un
d'entre eux.
L. a reçu six blessures il porte sur l'œil
gauche une plaie contusive prqvenant d'un
coup de talon de botte; en outre, il a été
frappé da cinq coups de couteau à* la tête et
dans la région dorsale.
Le parc de l'Exposition universelle sera
éclairé par sept cents candélabres à gaz,.
Sur le Trocadero, qui est éclairé depuis quel-
ques jours, on ne compte pas moins, de trois
jents candélabres.;
-r Dimancli3 prochain 7 avril commenceront
« bçis da Boulogne les courses ds la Société j
l'Encouragement pour l'amélioration des races
le chevaux en France. Cette première journée ]
ioaiprendra cinq prix, qui seront courus dans t
'ordre suivant
La Bourse, 2,000 fr. prix dé la Grotte; l
,000 fr. prix de Guiche, 3,030 fr. prix de
.nièce, 10,000 fr. prix dit, Cadran, 10,000 fr. c
Les courses commenceront à deux heures. j,
L'Univers, journal politique quotidien, i>a-= î
L'U~tivérs, jourual politique quolidieu, lja-- s
litra la 13 avril l.&}7. Réjaoieur m chef,
E. Louis Veuûlot. n
Abonnement pour Paris trois mois, 16 fr.
six mois, 31 fr. un an, 60 fr.
Départemens trois mois, 1 8 fr. six mois, 3.4 fr.
un an, 66 fr. L'étranger, frais de poste en sus.
Bureaux Paris, 10, rue des Saints-Pères.
La 2° édition du livre l'Armée en 1867,
parue mercredi matin, à neuf heures, était épui-r
sée à midi. En vente, la 3° édition. Sous presse,
la 4e; un vol., 5 fr. franco. Amyot,'r. de la Paix.
Pour tous les faits divers
Le secrétaire de la rédaction, v. david.
ECOLE CENTRALE D'ARCHITECTURE, 89, rue
d'Enfer. L'enseignement dure trois ans. i
Sessions d'examen d'admission, le 20 juillet et i
10 octobre. Entrée de l'Ecole, le 10 novembre. 1
La cause en appel de Clésinger contre
Barbedienne, devant la Cour impériale de Paris, s
a, été appelée lundi et remise, à qTiinzaine. (
Le succès des Goudronnières ou Emana- 1
teurs hygiéniques a immédiatement donné l'é- i
veil à la contrefaçon. La Cour de Paris, confir- t
niant un jugement du tribunal correctionnel, <
vient de rendre un arrêt qui condamne -ses {
contrefacteurs. Cette fois, du moins, la contre- l
façon aura été utile à l'humanité, puisqu'elle j J
aura contribué à faire connaître et, par consé- i
quent, à répandre un appareil si apprécié par c
les médecins dans le traitement et la guérison i
de la phthisie, de la grippe, de la coqueluche, et 1
en général de toutes les affections des voies ]
respiratoires. ]
IlinUtèrc de la liaison do l'Empereur
et des Beaux- Arts.
DIRECTION GÉNÉRALE DES THÉÂTRES.
Concours de composition musicale pour le
grand prix de Rome, au Conservatoire impé-
rial de musique et de déclamation (année 1867).
Concours d'essai.
Entrée en loges Lundi 6 mai, à dix heures
du matin.
Sortie dé logejs Samedi 11 mai, à dix heures
du soir. '•
Jugement Lundi 13 mai.
Concours définitif.
Entrée en loges Mardi 21 mai, à dix heures
du matin.
Sortie de loges Vendredi 14 juin à dix
heures du soif. ̃
JjîgenieAt Lundi 1er juillet
̃̃̃ ̃" • • SENAT. '̃ ̃ ̃ '•.
Extrait du eow~rtc·reudu aoalytlqua de la
séance du mardi 9 avril ttiiiTI.
PRÉSIDENCE DB 8. EXC. LE PREMIER PRÉSIDENT
THOPLO.VG.
La séance est ouverte à deux heures un quart.
m. le général MELUlvisT, l'un des secrétaires
élu?, donne lecture du procèsrverbal da la der-
nière séance.
m. le baron brenier Je demande la parole.
Messieurs, à la fin de la dernière séance, quand la
clôture de la discussion a été prononcée et que
U. le président a mis aux voix la question de sa-
voir st Ja loi serait soumise à une deuxième déli-
bération, plusieurs sénateurs ont fait observer au
milieu du bruit, après le vote qui avait eu lieu par
assis et lové, que la question aurait dû être réso-
lue au scrutin. (Rumeurs diverses.)
m. le président II s'agit là d'un rappel au rè-
glement et M. le baron Brenier n'aurait pas dû
demander la parole sur le procès-verbal, mais
pour un rappel au règlemont. (Adhésion.)
si. LE bai\u\ bremër Plusieurs de nos lionora-
bles collègues ont fait remarquer qu'il aurait dû y
avoir deux scrutins.
J'ai examiné la question, et il me semble que
les sénateurs qui étaient d'avis qu'il y eût deui
scrutins avaient raison conformément a l'article 10
du' décret impérial du mois de février dernier por-
tent « Le Sénat statue d'abord sur la question de
Savoir s'il y a lieu de soumettre la loi à une
deuxième délibération. » Or cëtteexpression, «!».'«««
ù'implique-t-elle pas qu'il sera procédé au scru-
tin?,
Je crois qu'il en doit être ainsi d'après l'article 31
du règlement intérieur du Sénat, qui veut que le Sé-
nat vote au scrutin toutes lés 'fois qu'il a-ù pro-
noncer d'une façon définitive, et qui est conûrmé'
par l'arlicle 27, déclarant que le Sénat toutefois
peut voter par assis et levé sur toutes les questions
préjudicielles et inçidentes.
Eh bien lorsque le Sénat vote su> une question
si grave de-sàvoir si une loi sera ou non renvoyée
à une deuxième délibération, il me semble que
c'est bien un vote définitif et qu'il doit avoir1 lied
au scrutin. (Mouvemens divers.)
m. le président M. Brenier a raison en partie
et je n'ai pas' toit d'ans la circonstance. Il est bien
certain que, toutes les fois qu'il s'agit d'une ques-
tion dèfinHive, le Sénat doit Toter au scrutin.
Mais dans une circonstance semblable à celle de
l'autre jour, quand il ne s'agissait pas d'un vote
déflnitil, quand personne n'avait demandé une
nouvelle délibération sur la loi, quand tout le
monde- était d'accord pour reconnaître qu'il n'y
avait pas lieu <Î3 la demander, j'ai pensé qu'on
pouvait voter par assis et levé sur cette question
d'une seconde délibération, et réserver le scrutin
pour le vote relatif à la promulgation.
Pour peu que dans une discussion s'élève la
question de savoir s'il y a lieu de renvoyer une loi
a une nouvelle délibération, pour peu qu'il y ait
doute, le scrutin doit nécessairement avoir lieu;
mais j'ai pensé, à l'occasion de la dernière loi que
personne ne contestait, que faire un premier scru-
tin, qui devait être suivi immédiatement' d'un se-
cond, était chose parfaitement mutile, et que' le
vote par assis et levé devait manifester d'une ma-
nière suffisamment claire f précise l'opinion du
Sénat. (Oui 1 oui! Trésbieni) 1)'
»i. le rox de SAiBfTrARNAuo II ma semble, du
reste, que l'alinéa 3 de l'article lor du décret mo-
diflcatif du décret du 7 février 1867 confirme l'opi-
nion de M. le président. (Réclamations sur divers
bancs.)
Il ditf en effet « Lorsque la discussion porte sur
une loi adoptée sans changemens par le Corps-
Législatif après une seconde délibération, le Sénat
vote uniquement sur la question constitution-
nelle. » (Interruption.)
Plusieurs membres C'est une autre question!
ce n'est pas l'espèce dont il s'agit.
m. le président je pense que le Sénat a bien
saisi le sens de mon observation, qui explique et
qui simplilie. la question. Toutes les fois qu'il n'y
aura pas de difficultés soulevées à propos d'une
loi, le. vote par assis et levé suffira mais du mo-
ment qu'une contestation aura lieu, le scrutin sera
nécessaire.
m. lacaze J'hésite a prendre la parole, en rai-
son même de ma profonde déférence pour l'auto-
rité de notre honorable président; toutefois j&
crois que l'attribution nouvelle conférée au Sénat
est .assez importante pour
m. le président; Mais lorsqu'il n'y a pas de
doute, que personne ne réclame"?.
m. LAÇAZEi.Go motif ne me paraît pas suffi-'
gant nous avons très souvent des scrutinsréuni?-
sant l'unanimité. Le, vote au scrutin est un acte
solennel, important.(Bruit, Aux voix aux voix
sur plusieurs bancs.)
m. LE président Dans le cas où une loi ne fait
l'objet d'aucune difficulté, exiger un double scru-
tin serait faire perdre le temps du Sénat. Je conti-
nuerai donq à procéder comme je l'ai déjà fait.
S'il se produit des réclamations, le Sénat sera ap-
pelé à se prononcer.
m, LE baron bren^R i C'est anti-Foglemen-
teire, "IN b
si. "le président Comment anti-réglemen-
taire ? Vous oubliez qu'il y a un second vote dé-
finitif. '•'
m. lb verrier Hais p'as définitif pour la ren-
voi.
m. le pnÉsipKXT C'est du pur formalisme et qui
n'a pas cFobjet. S'il y a des réclamations je le
répète, le Sénat décidera.
m. le vermbr II faut pourtant une règle.
u. le président Je viens de vous la faire con-
naître.
La parole est à M. Rouland pour un fait per-
sonnel.
m. rouland Messieurs le Moniteur, dans le
3ompte-randu ofliciel de la dwnière séanca, ren-
ferme le passage suivant dans le discours de notre
ionorabld collègue M. de Ségur-d'Aguesseau
< Un autre-reproche que j'ai à faire, ce sont cer-
taines nominations scandaleuses.
» Je regrette que ft[. Rouland ne soit pas pré-
sent, car c'est lui qui.» »
Ici il y a une jnterruptiqn plusieurs sénateurs
lisent « II est ici »> et M. de Ségur-d'Aguesseau
)oursuit ainsi •
« Je suis bien aise qua M Roaland soit présent,
>our dire devant lui qao malgré les bonnes in-
entions qu'il a manifestées l'année derniers, à
'oesasion d'une- pétition relative aux protestans,
aalgré toutes ses bonnes dispositions, il restera
cmjours dans sa conscience le remords d'avoir
lit une certaine nomination qui a produit un
rànd scaddale: »
Messieurs, lorsque cas paroles ont été pronon-
ces, eljes ont échappé à mon attention, bien que
fusse présent à la séance, et c'est à l'occasion
es rurasurs qu'elles avaient sotii3ve.es que plu-
eurs detnas collègues ma les ont fait connaître.
Je n'ai p.is voulu réclamer à ce motnant, pal-ce,
ne je craignais de prolonger mi incident rqgret-
table, que notre honorable président mettait tous
ses efforts à. apaiser. (Approbation.)
Aujourd'hui que les esprits sont calmes. (lé-
gère interruption et sourires), le Sénat trouvera
certainement que c'est mon devoir de protester
contra les paroles de notre honorable collegue.
Je dis que son accusation est injuste à la^fois
dans la forme et au fond.
Dans la forme car lorsque, dans ua discours évi-
demment préparé, M. de Ségur-d'Aguesseau avait
pris la résolution d'attaquer un de, ses collègues,
un ancien ministre de l'instruction publique
quand il savait que sa pensée devait se traduire
en termes si vifs, il était conforme aux convenan-
ces ordinaires dé la discussion de le prévenir de
son intention. (Marques d'assentiment.) Je ne doute
pas que les explications que je lui eusse données
n'eussent prévenu un incident regrettable. (Inter-
ruption.)
m. le uaron ciiarles dupin Eh bien! donnez-
les. ̃
m. iiouland Je le répète, il y a de ces agres-
sions tellement de nature à émouvoir un collègue
qu'il est convenable de le prévenir qu'on se pro-
posé de les diriger contre lui.
Maintenant, oserai-je ajouter que, quelles que
fussent les convictions de l'honorable M. de Ségur-
d'Aguesseau, il n'aurait pas dû se départir de
cette réserve, de ce langage modéré qui permet-
tant a tous les dissentinaeiis de se produire sans se
heurter dans les discussions. (Approbation.)
L'honorable orateur a dit que j'avais fait une
nomination scandaleuse dont le remords pèse-
rait toujours sur ma conscience. M. de Segur-
d'Aguesseau porte un nom que je vénère j?hq-
nore également son caractère alors même que je
vois son esprit s'égarer dans l'ardeur de ses con-
victions, et j'ai la conuanca qu'il regrettera d'a-
voir employé à l'égard d'un collègue des expres-
sions excessives qui pouvaient le blesser et qui
m'ont profondément attristé. (Mouvement.)
J'ai fini sur cet incident, et je demande actuel-
lement au Sénat la permission de lui soumettre
quelques considérations qui se rattachent à un
autre point de vue.
Le Sénat a voté, comme pouvoir constituant un
sénatus-consulte qui règle'd'une manière complète
le compte-rendu de nos délibérations. Le sénatus-
consulte, d'une grande sagesse, a pour but de dé-
fendre la dignité et la liberté des Assemblées dé-
libérantes.
J'ignore quelles sont les intentions du gouver-
nement quant à ce sénatus-consulte, et je ne veux
pas les rechercher je ne veux pas davantage pro-
voquer ici ses sévérités non je me place plus
haut, et je dis Cette loi reste muette, stérile;' et
quand on attaque au dehors les prérogatives des
Assemblées délibérantes, ce sont leurs membres
eux-mêmes qui sont obligé* de les défendre. (Mou-
vement.)
La presque totalité de* comptes-rendus, car ce
sont les véritables comptes-rendus prohibés paa
la loi que les journaux donnent chaque jour dans
leurs appréciations, la presque totalité de ces
comptes-rendus, dis-je, présentent le Sénat au
pays trompé comme méconnaissant les principes
les plus élémentaires à les entendre, il semble
que dans le Sénat nul ne sait ce que c'est que la
liberté de conscience, la liberté de pensée, et ce-
pendant je vois devant moi assez d'hommes vieil-
lis 'dans la pratique de ces grands principe» pour
réfuter de tels reproches.
dépendant qu'arfive-t-il ? C'est qu'on vous pré-
sente une sorte de petit concile, cherchant avant
tout à être agréable à Rome et prêt à lui sacrifier
la liberté de conscience et la liberté dépensée.
(Rumeurs diverses.)
II y à autre chosu chacun, lorsqu'il a publié
ga pensée, est, responsable devant le public et de-
Vant chacun de nous, qui appartenons aussi à ce
public, et nous avons le droit de trouver, de dé-
clarer mauvaises certaines pensées exprimées en
dehors de cette enceinte. (Bruit.)
1 Cette protastation, il faut la faire je crois que
c'est un devoir, et en l'accomplissant je pense faire
un acte utile. (Mouvemens divers. Approbation
sur plusieurs bancs )
m. LE président vous avez demandé la parole
pour un fait personnel.
Il ne s'agit plus de fait personnel maintenant,
vous élargissez le débat, et vous nous faites en-
trer dans un autre sujet.
si. le baron CHARLES dupin Il s'agit de la, dir
gnité et de l'indépendance du. Sénat, et l'hono*-
table M. Rouland remplit un devoir parfait od le»
défendant, lorsque nos intentions et nos votes
sont indignement travestis. (Approbation sur
plusieurs bancs.
̃m. le président Mais est-il bien do la.dignité
du Sénat de répondre à des articles do journaux,
a la tribune du Sénat? (Marques d'assentiment.)
m. le ciiMTE dklamarre On ne devrait pas ro-
| commencer la séance du la veille.
m. le baron DE i\iciiiiMO.D Il appartient au
gouvernement d'empêcher le renouvellement de
pareils faits: ̃ • • • ̃ ̃ • ̃ ̃ ̃• ̃
m. rouland Du reste, ce n'est pas la première
fois qu'on repousse à cette tribune de semblables
attaques. ̃
J'ai cru de mon devoir de faire connaître ma
pensée au Sénat à ce sujet. Il est certainement una-
nime pour blâmer de telles attaques; (assenti-
ment); maintenant il ne croit pas qu'on doive les
élever jusqu'à la publicité de ses séances, et je
m'arrête.
Mais je ne pardonne pas l'ingulte ik une de nos
gloires, nationales. (Approbation.)
m. le comte de ségur-d'agcesseau Je n'ai pas
besoin de dire que "mon intention n'est pas de
toucher à la question très délicate et très impor-
tante qui a été traitée par M. Rouland. Je me
propose simplement de lui répondre sur le fait'
personnel.
II a critiqué à la fois le fond et là forme de mon
1 accusation.
Quant au fond, j'ai le regret d'êtreobliffè de dire <
à mon honorable collègue que je n'ai rien à rô-
tracter de ce que j'ai dit à la dernière séance. Je
signalais au gouverne.me.iit le. danger de certains
actes, en présence du travail d'athéisme, de ma-
térialisme, d'immoralité et d'impiété par lequel on
essaie de préparer la' corruption du suffrage ubî-
versel.
Eli bien au nombre de ces actes, il s'en présen-
tait deux à mpn esprit. L'incident qui s'est élevé
dans le Sénat m'a empêché do parler du second,
> lequel' regardait M. le ministre des beaux-arts.'
(Mouvement.) ••̃
Le premier a été une "nomination que personne
jne peut avoir Oubliée. J'ai trouvé cet acte devant
moi, et j'ai cruqu'il m'était bien permis de le qua-
lifier suivant l'impression qu'il m'avait fait éprou-
ver. Autrement, où serait notre liberté de discus-
sion? où serait ce droit de critique reconnu par la
̃ Constitution^ droit qui peut soulever des questions
de responsabilité et aller môme jusqu'à l'accusa-
tion ? °1 .•
Eh bien j'ai troavè tellement déplorable l'acte
qui m'a, été signalé, qu'il m'a été impossible de le
qualiliei' autrement que je ne l'ai fait, et je crois
que, pour celui qui a eu le malheur de 1 accom-
§lir, il ne peut y avoir qu'un seul sentiment, cëkii
du remords. (Humeurs.) Messieurs, le mot que j'ai
ainsi employé répond au sentiment que j'ai cru
que notre honorable collègue devait avoir. Voilà
pour le fond.
Quant à la forme, j'ai commencé par exprimer
le regret que M. Rouland ne fût pas présent. S'il
n'eût pas été là, j'aurais passé immêliatement au
fait qui regardait M. le ministre des benux-arts.
Mais on m'a fait observer que M. Rouland était Ji
la séance, et ce n'est qu'après avoir acquis cette
certitude que je me suis exprimé cemme je l'ai fait.
Pour ce qui est de ne l'avoir pas prévenu d'a-
vance, j'avoue que la pensée ne m'en est pas venue,
et la raison en est simple, c'est qu'il s'agissait d'un
fait éclatant, fait à l'Qocasion duqùel'je n'avais rien
à lui apprendre. Puisqu'un avis courtois lui eût été.
agréable, je suis désolé, je l'avoue, de ne le lui
avoir pas donné; mais je ne devais pas le croire
nécessaire.
En. résumé Messieurs -je n'ai donc rien à re-
gretter, sinon l'émotion dé notre, honorable col-
lègue, et ja n'ai par conséquent rien à rétracter-.
m. rouland Je n'ai pas voulu entrer dansJe
fond du débat soulevé par M. de Sègur-d'Agues-
seau, afin dej n'avoir pas à prononcer de nom pro-
pre. Mais puisque j'y suis forcé je dirai que ma
réponse au fond a déjà a déjà été donnée au Sé-
nat, il y, a trois ans sur. une interpellation, de
M. le marquis de La Rochejaquelein.
La voici Quand j'ai proposé' à l'Empereur la.
nomination de M. Renan,.je savais quelles étaient
ses opinions philosophiques et religieuses mais
je savais également qu'il était très, versé dans la
connaissance des langues anciennes. Il n'a pas
été nommé professeur à cause de ses opinions,
mais pour enseigner les langues hébraïque, chal-
daïque et syriaque, pour faira de la philologie et
de la linguistique.
Je devais croire d'ailleurs que M. I^enan no sor-
'tirait pas du programme qui lui 'avait été tracé,
car j'avais sur ce' point les garanties les plus
loyales. (Approbation.)
Autant je reconnais aux opinions le droit de se
produire librement au dehors, autant il est im-
possible d'admettre cette, môme liberté devant un
auditoire réuni pour recevoir l'enseignement d'un
nrofesseui' astreint à un programme tracé par
l'Université. Il y avait sur ce point, entre M. Re-
nan et moi, contrat accepté. (Nouvelle appro-
bation.)
Mais à la suite "da ce 4>scours trop célèbre dans 'a
lequel M- R.enan a attaqué la divinité de Jésus-
Christ, j'ai considéré que le contrat avait été mé- c
connu, et j'ai imin idiatement proposé à l'Empereur
de suspendre le cours. <
Je le demande, n'eshee pas là une conduite iu- c
dicieuse, honnête, sonsée? Je sais donc fâché d'ê- c
tre en désaccord avec M. da Ségur-d'Aguesseai c
mais, quoi qu'il en soit, ma conscience est en re- `.
pos. (Marques nombreuses d'approbation.) 1
S. EM. MGR LE CARDINAL DE BONXKCIIOS.E Qut} 1
M. Rouland me perm;tte de lui demander quelles
étaient ces garanties qui lui avaient été données r
et où il avait puisé sa sécurité] e
m. le PKÉismEXT Le débat ne porte que sur un
fait personnel. Il a été sufïliarnment expliqué. s
L'incident est donc terminé..Le procès-verbal est à
adopté, pro. [
m. le vebjuer, Il semble naturel d'ajouter" que u,
depuis lors la nomination de M. Renan a été rap-
portée. ̃ f
m. le président Oui, cela est à la connaissance
de tout le monde* ` "o.
L'ordre du jour appelle le rapport de la commis-
sion des pétitions. `
MM. Chamblin, Gaudin, Genteur, L'Hospital et
Manceaux, conseillers d'Etat, sont assis au banc
des orateurs du gouvernement.
m. le président La parole est à M. le premier
vice-président Boudet..
m. boudet, rapporteur
L"e sieur Target à Paris appelle l'attention du
Sénat sur la question du déplacement des cime-
tières existant dans l'intérieur de Paris.
1 ~^G sieur' Didier à Paris appelle l'attention
du Senc^t sur la question du déplacement des ci-
metières existant dans l'intérieur de Paris, et pro-
pose d'établir un cimetière par arrondissement.
Le sieur Target, dit M. le rapporteur, se préoc-
cupe d'un projet qu'aurait conçu l'administration
de la ville de Pans de créer tin cimetière unique
aux environs de Pontoise, à la distance de à5 ou
40 kilomètres de la capii? .le. Il craintque ce projet
ne soit en opposition avec les habitudes des hati-
tàns de Paris, avec le culte qu'ils professent pour
leurs morts, avec la décence et le respect dont les
inhumations doivent être entourées, avec les sen-
timens des familles et avec l'opinion du clergé.
Le sieur Target croit savoir qu'une commission
nommée par M. le préfet de la Seine pour exami*
ner le système anglais des inhumations aurait ab-
solument repousse ce système, comme répondant
peu au caractère des cérémonies .funéraires en
France, et surtout dans la ville de Paris.
Quant au sieur Didier, il examine les choses à
un autre point dé vue. Il s'élève contre la fosse
commune, sous le double rapport de la décence
publique et de la salubrité. H pense que cette pra-
tique a du avoir sa part d'influence dans les ra-
vages exercés à différentes reprises par le choléra
sur la population parisienne. II voudrait que cha-
cun des vingt arrondissémens eût son cimetière
placé dans le rayon des fortifications. Soixante,
hectares suffiraient, suivant lui, à cette ereation.
La commission a cru être dans les sentimens'du
Sénat eu accordant la plus grande attention à la'
question soulevée par les deux pétitions, et lerap*
port sera le résultat des études auxquelles elle s'est
livrée et des renseignemens qui lui ont été fournis
par ladministr-atiçm. (Mouvement d'attention.)
M. le rapporteur commence par établir que les
cimetières de Paris sont aujourd'hui, et par la force
des choses, placés en dehors des conditions po^
sees par la loi du 23 prairial an XII. Leur situa-
tion est tout exceptionnelle.
L'administration du département de la Seine a
dftnc pensé qu'il fallait songer à se placer dans
des, conditipns normales. Elle était d'ailleurs
poussée dans cette voie par cette cônsidératiônr
que les cimetière» existons ne suffisent plus aux
besoins de la population.
"Aces considérations, ajoute l'honorable rappor-
teur, viennent se joindre des raisons tenant à la
saluprM publique, et sur la gravite desquelles il
est mutile d'insister. Tels sont les motifs qui ont
guidé l'administration lorsqu'elle a mis à l'étude
la question des cimetières; car le fait est exact.
Mais le sieur Target se trompe lorsqu'il croit que
le préfet de la seine à envoyé en Angleterre une
commission chargée d'étudier tous les détails qui
se ra.ttacb.ent. à la question des inhumations.
Ce qui a pu donner le change au pétitionnaire,
p est que l'entrepreneur des pompes funèbres d«
Paris, voyant ici ses intérêts engagés, a fait en ef-
fet le voyage d'Angleterre, et publie, au retour, une
brochure- dans laquelle il se prononeé contré le
fysleme anglais..
Ce qu'il a a de vrai encore, c'est que trois Ingé-
nieurs distingués ont reçu la mission d'étudier la
question d'un grand cimetière unique, au point de"
rue géologique, et que leurs travaux ont été sou-
1 mis a. l'examen d'une commission.
Ces ingénieurs' ont été d'avîs qu'au point de vue
• ae la salubrité publique, ce grand cimetière devait
être situé à l'est et au no'rd de Paris et, prenant
1 en considération la nature et le prix du terrain,
la facilité de l'accès par chemin de fer, ils ont
jeté les yeux sur un emplacement situé entré Méry-
|ur-Oise et Saint-Ouen-L'aumône, non pas à 35 ou
40 kildffiètres, mais à' 25 kilomètres de* là capitale.
La commission a approuvé ces études et leujç
résultat; des terrains ont déjà été achetés par la
1 ville pour une somme do 1 million de francs, et si"
le projet n'était pas définitivement adopté par l'ad--
ininlstration, ils seraient facilement revendus, à ua
Prix plus élevé.
̃ Votre commission messieurs les sénateurs a
voulu s« rendre compte de oe point important à
savoir si dans le cas où ce projet serait adopté
les inconvé'niens signalés par le sieur Target se-
raient à redouter si les cercueils emmagasinés
̃ dans des chemins de 1er, seraient traités comme
de véritables colis si les habitudes de la popula-
Mon parisienne seraient troublées, s'il serait àp-
porté quelque gêne à l'assistance du clergé.
Or, l'administration déclare bien haut que rien
de tout cela n'est exact, et que les précautions les
plus minutieuses seront prises pour qu'aucune
atteinte ne soit portée aux sentimensdes familles,
au culte si honorable dos Souvenirs' que professe
la. population parisienne, eruin au libre exercice
de l'assistance religieuse.
L'administration de la ville de Paris s'imposera
même de très grands* sacrifices pour atteindre ce
)u,t; mais elle croit devoir les supporter, afin de
témoigner dé sa respectueuse sollicitude pour la
jrand intérêt qu'il s'agit ici de servir.̃•
T Ainsi, sous le régime actuel, il y a trois modes
d'inhumation la concession, perpétuelle, la con-
cession temporaire, les tranchées gratuites, car la
fosse commune, contre laquelle s'élève le second
pétitionnaire, n'existe plus. Les bières sont, pla?
cées les unes à côté des autres; il n'y a jamais de
superposition. Ce terrain d'inhumation est connu
aujourd'hui adininistrativeinent sous le nom da
tiauchôes gratuites. Il y a encore là quelque chose,
qui çeut répugner aux familles, quelque chose qiU
blesse les sentimens du cœur. Eh bien I l'adnù»
nistration, comprenant cette impression, a résolu
de lui rendre nommage et de lui dçnner pleine.
satisfaction. Dans* lé nouveau cimetière, les kran-»'
chèes gratuites seront supprimées.
L'étendue du terrain permettra de donner à cha-
que corps une fosse à part, et ce corps ne sera
déplacé qu'au bout d.e vingt où trente ans, c'est-
à-dire alors que tout cadavre est devenu pous-
sière et que les souvenirs de,s, familles auront eu
le temps devant eux pour s'atténuer, sinon pour
s'éteindre. Certes, la caisse municipale perdra 4
cet arrangement nouveau elle trouvera un déllr-
cit du côté des concessions temporaires et'mêmë
du côté des concessions à perpétuité.
Mais l'administration ne s'en préoccupe pas en
présence du grave intérêt' qu'il s'agit ici de satis-
raire. Elle espère que son sacrifice sera apprécia'
par la population parisienne, et quç la suppression,
des tranchées gratuites lui fera, accepter plus'fa-
éilement l'èloignement du lieu d'inhumation? 1,1
Et d'ailleurs cet éloignement sera-t-il en lui-,
mêmeune innovatioji si considérable? Outre leq
trois grands cimetières, il y a à Paris six petits ci-
metières qui étalent ceux de l'ancienne banlieue
et qui ont été maintenus. Pour arriver à ces ci->
melières, on parcourt des distances consider^hte'rf
et à travers des chemins assez difficiles, Qn- épr'où-5
vera beaucoup moins de latigoe Ûflur aller àHèry*
sur-Oise.
Le chemin de fer du clmçtière do Méry-sur-Oise,
partant du centre de Paris, aurait une longueur-,
de 25 kilomètres, distance bien inférieure à cellç
que supposait le premier pétitionnaire. De chacun
des cimetières aQtiiëls, de l'Est; du Nord et du Sud,
qui seraieat conserves jcomme nécropoles, partirait
un embranchement les reliant aupoint le plus
rapproche du chemin deior de ceinture.
Dans chacun de ces cimetières, au point de dé-
part de l'embranchement, .serait construite une
gare funéraire, dans laquelle seraient ménagées
des chapelles en nombre suffisant pour recevoir
autant de corps que chaque convoi du chemin de
fer en devrait transporter. Les familles accompa-
gneraient le char funèbre à, l'église, où aurait
lieu, comme aujourd'hui, la cérémonie religieuse; C
le convoi se rendrait ensuite, en suivant son iti-
néraire ordinaire à l'un des trois gran48 çi'më^ i
tières, çù le corps serait, jusqu'au inoiïie.rit cîa _dè"> f
part, déposé dans la chapelle, dont la disposition °
serait assez vaste pour recevoir en même ternes
toute l'assistance sans aucun mélange avec les,
autres convois.
Au moment du départ, chaque corps, forait placé
dans un compartiment spécial, à J'ajrfière du wa-
gon mortuaire, au moyen de oiachiiiès ingénieuses
qui dispenseraient presque entièrement du trans-
port ii bras, en usage aujourd'hui. A l'avant, le
\vttgQn se composerait d'un seul compartiment, e^f
forme de salon, pour lafaînille et les inviws.
Là yapeur trauspqrterajf ainsi chaque convoi du
Cimetière intrainuros à la gare principale de* dé-
part, établie soit au cimetière du Nord (Montmar-
tre), soit sur un emplacement communiquant au,
nord avec le chemin de fer de ceinture, où coiiyeiv
géraient en même temps les eonvqis des 'deux,
autres cimetières; en moin_s d'una heure, fe trajet
complet du cimetière" actuel à celui de Méry s'ef-
fectuerait a*us.' em,6àri¥as5_ dans -le silence, avec
dècenGO et sous la surveillance des familles as-
sistées du clergé, et qui ne se sépareraient pas un
seul instant des restes de ceux qu'elles, tiénheïjÇ
à accompagner jusqu'à leur dernière 'dérneure.
Le chemin de fer de Méry n'aurait pas d'autre
destination que de conduire les convois et les vi-
siteurs au cimetière; il ne s'arrêterait qu'à la gare
d'Ermont, commune aux chemins de fer de l'Ouest
eUdu Nord, pour y recueillir les visiteurs p,artià
de la gare Saint-Lazare et dé ?a garç fltti Word; olï
ceux plus éloignés venant j^v' ccrrrespôndance (là `
Saint- Denis, Versailles1, Siint-Crqud,' et defe'àut^eg
localités àesscfr'viûs p.àr lès r'èsea.ûî; du' Nord et de
l'Ouest. ̃- ̃•-̃̃
Personne, par conséquent, ne serait admis à se
mêler aux assistons pour profiter de la modicité
des prix.
Cette question des tarifs n'est pas encore suliï-
samment étudiée. Cependant l'administration,, dès
à présent, est en mesure d'affirmer que le trans-
port sera absolument gratuit pour 1* indigens, et
que, pour les autres convois, les tarifs seront as-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 66.27%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 66.27%.
- Collections numériques similaires Musée national du sport. Musée national du sport. /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MnS000"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k4564709/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k4564709/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k4564709/f2.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k4564709/f2.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k4564709
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k4564709
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k4564709/f2.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest