Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-12-31
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Langue : français
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Description : 31 décembre 1866 31 décembre 1866
Description : 1866/12/31. 1866/12/31.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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aid DEI.IZT,, dames et ce, 1, Finch lane,
C n-ahill et l Cecil street Strand.
If. Le. journal ces DEBATS ne répond pas
des manuscrits qui Jui sont adressé», et ne se
charge pas de les renvoyer. t
LUNDI 51 Mmm'
~~G6.
ONS'ABONMF
à Rome, `
chez lpmnpg 3m. FiLlE, place Colonne
Pour la Prusse ct la Russie,
.chez le dtrectedr des postes, & Cologne
et à 'Sarrebruck (Prusse) ¡
Pour PAllemagne et l'Autriche,
chez le directeur des postes à Kehl (Bade),
et chez M. G.-A',ALEXAl\ilnE, à StrasbouM,$-'
Les ànnonces sont reçuos
chez MM.FA~CHEY, LAFF BCf.UEBmtc~ 0'
8, place de la Bourse, jC J.~4
et ai bureau du 0 AIL; 'I ~0
eues doivent toujours être agt'Éëes par la. r~a<=
̃:• ^France. "̃'̃ ̃̃̃̃
PARIS, 30 DÉCEMBRE.
Le Moniteur publie un décret relatif à
l'organisation municipale en Algérie; la
longueur de ce document ne nous permet
pas de le reproduire, mais nous l'analyse-
rons prochainement dans un article spécial.
Nous sommes heureux de lire dans le
Moniteur que les mouvemens maritimes
ordonnés dans les divers ports de France
en vue du rapatriement de notre armée du
Mexique sont aujourd'hui effectués en par-
tie. Tous les bâtimens désignes pourramé-
ner nos troupes auront pris la mer au
8 janvier prochain. Des départs successifs
ont eu lieu chaque jour depuis le commen-
cement du mois de décembre, et quelques
navires sont déjà arrivés à Vera-Cruz. Le
Moniteur ajoute que la concentration du
corps expéditionnaire s'opère toujours ac-
tivement. Des avis de Mazatlan annoncent
que la garnison française, après avoir évacué
cette ville, a été transportée à San-Blas
par la Victoire, pour de là être dirigée sur
le port d'embarquement. Le journal officiel
donne en outre la liste des navires qui doi-
vent concourir au rapatriement de notre
armée cette liste se compose de neuf
vaisseaux dé ligne et de vingt et un trans-
ports à vapeur.
La Gazette de Vienne, dans son édition
officielle du soir, confirme les représenta-
tions adressées par la Porte au gouverne-
ment grec, au sujet de l'appui prèle par ce
dernier gouvernement aux insurgés crétois,
et des centralisations de troupes qui auraient
lieu sur la frontière hellénique. D'après une
correspondancè de Londres adressée à l'a
gence Havas, la Turquie aurait même l'in-
tention de déclarer la guerre à la Grèce,
ce qui serait un moyen assuré de chan-
ger en un concours dès plus effectifs
l'appui plus ou moins déguisé que le
gouvernement du roi Georges a pu jus-
qu'ici accorder à l'insurrection Cretoise.
Or, comme la Turquie est déjà bien
assez embarrassée de ses démêlés avec les
Candiotes, il n'est pas à supposer qu'elle
se tirât plus aisément d'affaire le jour où,
elle aurait de plus toute la Grèce sur les
bras. Cette considération nous porte à
croire qu'il n'y a rien de fondé dans les
bruits qui courent d'une prochaine décla-
ration de guerre. On peut voir, du reste,
par une dépêche qui nous a été transmise
la nuit dernière, que l'Angleterre ne parait
pas disposée à intervenir, du moins d'une
façon officielle, dans la question candiote.
Des désordres heureusement sans gra-
rité, ont été suscités à Trévise, le jour de
Noël, par un discours imprudent de l'évo-
que sur les prétendues persécutions que
subit l'Eglise en Italie. La population réu-
nie dans la cathédrale a protesté par des
murmures et des sifflets, et, dans la journée,
des rassemblemens tumultueux ont eu lieu
devant le palais épiscopal. Une procla-
mation de la municipalité a suffi pour,
rappeler les habitans au calme et à la
1HLET0N DO JOURSil DES .;Dttm
DU 31 DÉCEMBRE 1866.
CONTES ISLANDAIS (1).
Je connais des gens d'esprit, de graves'
et discrètes personnes, pour qui les contes
de fées ne sont qu'une littérature de nour-
rice et de bonne d'enfans. I^'en déplaise à
leur sagesse, ce dédain ne prouve que leur
ignorance. Depuis que la critique moderne
a retrouvé les origines de la civilisation,
etrestitué les titres du genre humain, les
eontes de fées ont pris dans l'estime des sa
vans une place considérable. Dj Dablin à
Bombay, de l'Islande au Sénégal, une légion
de curieux recherche pieusement ces mé-
dailles un peu frustes, mais qui n'ont perdu
ai toute leur beauté ni tout leur prix. Qui
ne connaît le nom des frères Grimm, de
Simrock,deWukStephanovitch,d'Asbjœrn-
sen, de Moe, d'Arnason, de Hahn et de tant
d'autres? Perrault, s'il revenait au monde,
serait bien étonné d'apprendre qu'il n'a ja-
mais été plus crudit que lorsqu'il oubliait
l'Académie pour publier les faits et geste»
du Chat- Botté.
Aujourd'hui que chaque pays reconstitue
son trésor de contes et de légendes, il est
visible que ces récits qu'on trouve partout,
et qui partout sont les mômes, remontent
à la plus haute antiquité. La pièce la plus%
curieuse que nous aient livrée les papyrus
égyptiens, grâce à mon savant confrère,
M. de Rouge, c'est un conte qui rappelle l'a-
venture de Joseph. Qu'est-ce que l'Odyssée,
sinon le recueil des fables qui charmaient
la Grèce au berceau? Pourquoi Hérodote
est-il à la fois le plus exact des voyageurs
et le moins sur des historiens, sinon parce
qu'à l'exposé sincère de tout ce qu'i! a vu,
il môle sans cesse les merveilles qu'on lui
a contées? La Touve de Romulus, la fon-
taine ^L'Egérie, l'enfance de Servius Tullius,
.(i) Icelandie Le/rends, collected by Jon Arnason,
translated byP. J.Powell, and Eirikir Magnusson.
fondre- îëse, in-s».
modération. On voit le danger qu'of-
frent en Italie, dans ce moment sur-
tout, les excitations lancées du haut de la
chaire ecclésiastique. En France» le péril
est moins grand, pour bien des raisons
qu'il serait trop long d'énumérer. Il arrive
d'ailleurs assez souvent chez nous que l'ex-
centricité des idéeset du langage nuit à
l'effet que les auteurs des mandemens et des
lettres pastorales s'étaient proposé de pro-
duire. Nous voyons, par exemple, M.' 'de
Dreux-Brézé, évèque de Moulins, reprendre
aujourd'hui la théorie exposée il y a quel-
que temps par le Monde d'un Dieu qui s'a-
muse à jouer de mauvais tours à l'huma-
nité « Le démon se rit de l'homme, dit
M. de Dreux-Brézé; Dieu fait de même à son
tour. Qui pourrait dire seulement, ù partir
des premières embûches tendues au Saint-
Siège, comme il s'est moqué'de nous? »
Voilà donc Dieu et le diable s'entendant
cordialement pour se livrer à une douce
gaîté dont nous sommes le sujet. Dieu veut
nous, corriger In nous couvrant d'un ridi-
cule immense, telle est l'opinion de l'évêque
de Moulins, et en vérité nous ne pouvons
nous empêcher de trouver, dans notre
ignorance de simples laïques que c'est
là se faire une bien singulière idée
de la divinité. La preuve que l'homme
provoque les risées de Dieu c'est que le
monde n'est guère plus avancé aujour-
d'hui qu'il ne l'était il y a dix-huit siè-
cles -sa science n'est que chimère, ses
progrès ne sont que vanité pure. Ces pro-
grès ne sont peut-être pas cependant aussi
vains qu'on nous le dit, et, pour ne parler
que du progrès matériel, .nous osons croire
queM.deDreux-Brézé lui-même ne dédaigne
pas de prendre le chemin de fer pour aller
de Moulins à Paris, et qu'il s'adresse à la té-
légraphie électrique lorsqu'il a une com-
munication pressée à faire à un ami
éloigné. Le diable probablement s'en tient
les côtes; mais M. de Dreux-Brézé, en dépit
des risées de Dieu, n'en use pas moins,
pour son propre compte, des vaines inven-
tions de l'homme. Il nous sera permis de
rire un peu à notre tour, puisque Dieu et le
diable nous en donnent l'exemple, et comme
après avoir ri on est desarme, on peut s»;o
serpasser sans protestation la proposition
suivante de M. de Dreux-Brfoé « Les prin-
ces ne sont-ils pas leslieutenansdu Sauveur,
et le Pape, son vicaire; le docteur de la
manière dont cette lieutenance doit être
gardée? » C'est la doctrine théocratique
dans toute son essence. Heureusement,
M. l'évêque de Moulins a -adopté lui-même,
comme on l'a vu plus haut, un ton de dis-
cussion qui ne permet pas de prendre ses
paroles tout à-fait au sérieux.
le iecrélair$ de la rédaction, v- david.
Télégraphie privée.
New-York, le 18 décembre.
Les avis de Vera-Cruz portent que le retour de
l'empereur Maximilien à lfexico a été retardé par
jin accès de fiévre, et qu'Ortega se dispose à pour-
suivre le gouvernement fédéral pour fajt d'arresta-
tion illégale. New-York, le 20 décembre. ̃̃ ̃
On mande de Vera-Cruz
« L'empereur Maximilien va convoquer un Con-
les pavots de Tarquin, la folie de Brutus,
autant de légendes qui ont séduit la cré-
dulité des Romains. Le monde a eu son en-
fance, que nous appelons faussement l'an-
tiquité c'est alors que l'esprit .hamaùra a
créé ces récits qui édifiaient les plus sages,
eiqui, aujourd'huique l'humanité est vieille,
n'amusent plus que les enfans.
r Mais, chose singulière et qu'on ne pou-
vait prévoir, ces contes ont une filiation,
et, quand on la suit, on est toujours ra-
ràené en Orient. Si quelque curieux veut
's'assurer de ce fait, qui aujourd'hui n'est
plus contestable, je le renvoie au savant
commentaire du Pancha Tantra, qui fait
tant d'honneur à l'érudition et à la sagicité
de M. Benfey. Contes- de fées, légendes
fables, fabliaux, nouvelles, tout vient de
l'Inde; c'est elle qui fournit la trame de
ces récits gracieux que chaque peuple
brode à son goût. C'est toujours l'Orient
qui donne le thème primitif; l'Occident ne
tire de son fonds que les variations.
Il y a là un fait considérable pour l'his-
toire de l'esprit* humain. Il semble que
chaque peuple ait* reçu de Dieu un rôle
dont il ne peut sortir. La Grèce a eu en
partage le sentiment et le culte de la beauté;
les Romains, cette race brutale, née pour
le malheur du monde, ont créé l'ordre mé-
canique, l'obéissance extérieure et le règne
(le l'administration l'Inde a eu pour son
lot l'imagination c'est pourquoi son peu-
ple est toujours resié enfant. C'est là sa
faiblesse; mais, en revanche, elle seule a
créé ces.poëmes du premier âge qui ont
séché tant de larmes et fait battre pour la
première fois tant de cœurs.
Par quel chemin les contes ont-ils péné-
tré en Occident? Se sont-ils d'abord trans-
formés chez les Persans? Les devons-nous
aux Arabes, aux juifs, ou simplement aux
marine de tons pays qui les ont partout
portésavec eux, comme le Sinbad des Mille
et une Nuits? C'est là une étude qui com-
mence, ej qui donnera quelque jour des
résultats" inattendus. En rapprochant du
Pentameron?, napolitain les contes grecs
que M. de Hahn a publiés il y a deux ans, il
est déjà visible que la Méditerranée a eu
son cycle de contes, où figurent Candrillon,
grès national pour que cette assemblée décide si
l'empire doit continuer.
»' Les juaristes ont attaqué San-Luis de Potosi
le 29 novembre, mais ils ont été repoussés avec
des pertes considérables.
>> Le bruit court que Porflrio Diaz s'est rallié à
l'empire avec les 8,000 hommes placés sous ses
ordres. »
-• New- York, le 18 décembre
(par WAsia.)
Le comité des affaires étrangères, à la Ctiambre
des Représentons, a conseillé au gouvernement
d'offrir sa médiation entre les E^ats belligerans de
l'Amérique du Sud.
Le Président Johnson, a communiqué au Con-
tres une lettre de remercîmens du czar pour les
félicitations qui; le gouvernement américain lui a
adressées lors de l'avortement de l'attentat dirigé
contre lui. Le czar exprime l'espoir que die bon-
nes relations continueront à exister entre la Rus-
sie et les Etals-Unis, qui tous deux n'ont aucun
grief a se reprocher.
Le Herald dit que {'ambassadeur britannique a
notifié au gouvernement fédéral qu'il le rendrait-
responsable du maintien des lois de neutralité.
Vienne, le 29 décembre, ,r
Le journal officiel publiera demain la loi des fi-
nances pour 1807. Les dépenses sont fixées -à
433 millions 896,000 florins, les recettes à 407 mil-
lipns 297,000 il. Les taxes additionnelles extraor-
dinaires qui ont été perçues en 1866 le seront éga-
lement en 1867 pour couvrir, le déficit de 26 mil-
lions 599,000 XI. •̃
Les 51 millions 34,000 fl. de dépenses provenant
de Texercice de 1866 qui restent à payer .seront
couverts au moyen des 79 millions 495,000 n. qui
resteront disponibles sur les opérations de crédit
de l'année 186rt.
Vienne, le 30 décembre.
Il a été décidé qu'il n'y aurait pas d'élections
directes pour l'Assemblée représentative qui doit
être tenue à Vienne. Le budget pour 1867 rie lui
sera pas présenté il paraîtra probablement de-
main dans la Gazelle de Vienne..Dans la patente
de convocation, le ministère s'appuiera sur la né-
cessitôj reconnue dans la patente de septembre
1865, d entendre, au sujet de l'arrangement à faire
avec la Hongrie, la voix des provinces situées en
deçà de la Leitha, et dont les droits sont égaux à
ceux des provinces hongroises.
Berlin, le 29 décembre.
La Gazette de la Croix et la Gazette de V Allema-
gne du Nord annoncent que le roi a signé, le
24 décembre au soir, la loi pour l'incorporation du
Schleswig-Holstein à la monarchie prussienne.
Rome, le 29 décembre.
Le l'ape a envoyé, une lettre au comité formé
par.le prince Rospigliosi, le duc Graziolvlè prince
Eugène Ruspoli et le marquis J'atrizi, pour les re-
mercier de l'ollre de leurs, personnes et de leurs
biens 'mf ils lui ont faite au nom de la plus grande
partie des nobles et des. citoyens de Home, pour
la défense du Saint-Siége. Le Pape dit qu'il usera,
à l'occasion, de leur offre généreuse.
Florence, le 29 décembre.
Le Sénat a voté sans discussion le projet relatif
à l'exercice provisoire du premier trimestre de
̃1867. Les journaux démentent les bruits de modi-
fication ministérielle.
Gonstantinople le 29 décembre.
m.o; .gbl Yl~j1ll,ii~Qr:.a~h<
vernemont hellénique. Une rupture formello entre
la Turquie et la Grèce est imminente.
Les bandes de brigands qui sont entrées en
Thessalie sont poursuivies par les troupes turques
de l'Albanie.
Paul Musurus a été nomme* princo do Samos.
Madrid, le 29 décembre, soir.
Le gouvernement espagnol* a dépiidé de consa-
crer 6 millions de francs a l'amortissement de la
dette. •
dette. Bruxelles, le 30 décembre.
On lit dans le Moniteur belge
« Le développement de l'épizoolie. en Hollande
rendant nécessaire l'adoption de mesures plus
sévères pour la répression de la fraude à la fron-
tière de la Flandre occidentale, plusieurs autres
communes viennent encore d'être soumises aux
dispositions do la loi du 7 février 1860. »
(Service télégraphique Havas-Bnllier.)
Service do nrilt.
Vienne, le 30 décembre.
Le budget de 1867 parait avoir produit une
.lonne impression. Comme il est basé sur la pa-
,eute de septembre, il est définitif et ne sera pas
;oumis au Parlement qui doit se réunir à Vienne.
Des avis de Prague disent que les Allemands de
îohômc refusent' leur adhésion à ce Parlement
i'il est simplement consultatif. Les Tchèques, au
-.ontraire, ne l'acceptent que s'il est consultatif.
-t~~mHttBBsasMj~tB'BBMmaMMBB.ttMSaM~~
le Chat-Botlé et Psyché. Cette dernière fable
a joui d'une popularité t-ans bornes. Depuis
le récit d'Apulée jusqu'au conte de la Belleet
laBête, l'histoire de Psyché prend toutes les
formes. Le héros s'y cache le plus souvent
sous la peau d'un serpent, quelquefois môme
sous celle d'un porc {il re porco deStrapa-
role, annobli et transfiguré par Mmed'Aul-
noy en Prince Marcassin), mais le fond est
toujours reeonnaissable. Rien n'y manque,
"ni les méchantes sœurs que ronge l'envie,
ni les agitations de la jeune femme parta-
gée entre la tendresse et la curiosité ni
tes rudes épreuves qui attendent la pau-
vre enfant. Est-ce ls un conte oriental?
Le nom de Psyché, qui en grec veut dire
l'âme ferait croire à une allégorie hel-
lénique; mais, ici comme toujours, si la
Grèce a renouvelé tout ce qu'elle touche à
force de grâce et de poésie, l'invention ne
lui appartient pas. La légende se trouve
en Orient, d'où elle a passé dans les con-
tes de tous les peuples (2) souvent mèoie
elle est retournée; c'est la femme qui se
cache sous une peau de singe ou d'oiseau,
c'est l'homme dont la curiosité est punie.
Qu'est-ce que Peau d'âne; sinon une va.
riation do cette éternelle .histoire avec la-
quelle depuis tant de siècles on berce les
grands et petits enfans?
En ai-je dit assez pour faire sentir aux
hommes«érieux qu'on peut aimer les contes
de fées sans déchoir? Si, pour le botaniste,
il n'est pas d'herbe si vulgaire, de mousse
si petite qui n'offre de l'intérêt parce qu'elle
explique quelque loi de la nature, pourquoi
dédaignerait-on ces légendes familières qui
ajoutent une page des plus curieuses à l'his-
toire de l'esprit humain?
La philosophie y trouve aussi soncompte.
.Nulle part il n'est aussi aisé d'étudier sur le
vif le jeu de la plus puissante de nos facultés,
celle qui, en nous affranchissant de l'espace
et du temps nous tire de notre fange et
nous ouvre l'infini. C'est dans les contes
de fées que l'imagination règne sans par-
tage, c'est là qu'elle établit son-idéal de
justice, et c'est par là que les contes, quoi
qu'on en dise, sont une lecture morale.
f
(2) penfey, Sinleilung, § 9-2.
Berlin, le 30 décembre.
Dans les conférences des ministres, les délégués
de la Saxe, d'Oldenbourg et de Mecklembourg ont
demandé le maintien d'une administration spé-
ciale des postes. La Prusse soutient la nécessité
de la fusion du service postal sur tout le terri-
toire de la Confédération. On croit que sur ce
point comme sur d'autres, il sera difficile d'arriver
aune entente.
Bruxelles, le 30 décembre.
Uiie lettre de Saint-Pétereboiîrg publiée par
i ̃ Indépendance belg» dit que la fusion complète de
la Pologne avec la Russie'sera annoncée au com-
mencement de. janvier. La Pologne serait divisée
en douze gouvernerons. Le général de Berg de-
viendrait simple gouverneur de la circonscription
de -Varsovie. Les poids et mesures, le calendrier et
les fêtes relieuses de la Russie seraient imposés
en Pologne. La langue russe deviendrait la lan-
gue oflicieila.
Madrid, le 30 décembre.
La Gazette de Madrid publie un décret royal en
date d'aujourd'hui qui dissout les Cortés et con-
voqueles électeurs pour le 10 mars. Les nouvelles
Chambres se réuniront le 30 mars.
Nev-York, le 26 décembre, soir.
Or, 132 -f/4 Change sur Londres, 109 1/8; Bonds
américains (5.20 pour 100), 10!i -1/2; Coton middling
upland, 34 cents la livre anglaise (453 gr.).
(Service lélégraphù/ze Uavas-BuUier .)
On lit dans le Bulletin du Moniteur:
x Les mouvem£ns maritimes occasionnes dans
les d^Térens ports de France pour rapatrier
le corps expéditionnaire du Mexique étant au-
jourd'hui en partie effectués, nous sommes en
mesure de donner la liste générale des bàtimens
qui ont déjà^ris la mer pour cette destination.
• Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort et
Toulon ont fourni les vaisseaux tt transports
suivans le Fontenoy, le Bayard-, la Ville de
Lyon, la Ville de-Bordeaux, te Souverain, le
m asséna, le Navarin, le Castiglione et l'Intré-
pide, vaisseaux de ligne; l'Aveyron, la Nièvre,
la Gironde, la Durance, 1e Cher, l'Aube, lEure,
la Drame, l'Yonne,, la Saône, l'Allier, le Cal-
vados, la Pomme, la Garonne, la Cérès, le Tarn,
te Far, l'Ardèche, la Seine, 1% Charente et le
Rhône, transports à vapeur.
« Depuis le commencement du présent mois,
des départs successifs ont eu lieu chaque jour,
et quelques Mtimens .sont déjà arrivés à la
Vera Cruz. Au 8 janvier prochain, ils auront
tous quitté les ports de France.
» La concentration de nos troupes continue
d'ailleurs à s'opérer activement. Des avis de
Mazatlan nous informent que, le 12 novembre,
la garnison franc ii.se a évacué cette ville et
qu'elle a été transportée à Sin B'as par la Vic-
toire, pour être acheminée de là sur le port
d'embarquement. »
On nous écrit de 1"lorence,' le 28 dé-
cembre
*« Je ne comptais pas vous écrire auijjmd'hu};
flm^JWorç^/H^tfiettre, parce que laper-
sonne qui me t'adresse est fort au courant de
la situation. Je lui laisse cependant la respon
sabilité de ses appréciations. En voici Ja tra-
duction textuelle
« Il y a quatorze jours que les Français ont
• quille Il-ime, et l'ordre n'a pas été troublé.
• Mais cela est-il dû aux troupes pontificales ou
» plutôt à la longanimité de la population ? Si
» vous considérer les élémens dout se compose
le régiment des zouaves pontificaux, vous
» verrez qua la tranquillité de Rorne et*t due
» exclusivement à ée peuple, qui ne veut pas.
» épuiser ses forces dans dey tentatives dont
» ses ennemis seuls profiteraient.
» Cependant je crains que les choses ne se
» passent pas de même à l'avenir. Les défen-
» seurs du gouvernement pontifical,-déguisés en
Turcs, les zouaves par des actes continuels de
provocation et par leur maintien arrogant,
ainsi que la police par ses vexations, fatigue-,
• ront la patienca des Romains.
» Jusqu'ici les actes hostiles de la popu-
-> lalion fe bornent à vider les cafés lorsque
• s'y présente quelque officier de zouaves.
Mais la patience, comme toutes les vertus, a
ses bornes, et s'il y a quelque émeute à Rome,
» il faut qu'on sache sur qui doit retomber la
» responsabilité sera-ce sur la population ou
• sur le gouvernement provocateur? Quel avan-
Ils ne sont pas vrais, dit-on sans doute,
c'est pour cela qu'ils sont moraux. Mères
qui aimez vos enfans, ne les mettez ^as
trop tôt à l'étude de l'histoire laissez-les.
rêver quand ils sont jeunes. Ne fermez pas
leur âme à ce premier souffle de poésie.
Rien ne ma fait peur comme un enfant
raisonnable et qui ne croit qu'à ce qu'il
touche. Ces sages de dix ans sont à vingt
ans des sots, ou, ce qui est pis encore, des
égoïstes. Laissez-les s'indigner contreBarbe-
Bteiie, pour qu'un jour il leur reste un peu
de haine contre l'injustice et la violence,
alors même qu'elle ne les atteint pas.
Parmi ces recueils de contes, il en est
peu qui, pour l'abondanceet la naïveté, riva-
lisent avec ceux de Norwoge et d'Islande.
On dirait que, reléguées dans ce coin du
monde, ces vieilles traditions s'y sont con-
servées plus pures et plus complètes. Il ne
faut pas leur demander la grâce et la mi-
gnardise des contes italiens; elles sont rudes
et sauvages, mais par cela même elles ont
mieux gardé la saveur de l'antiquité.
Dans les Contes islandais comme dans
l'Odyssée, ce qu'on admire par-dessus tout,
c'est la force et la ruse, mais la force an
service de la justice, et la ruse employ.ée à
tromper les méchans. Ulysse aveuglant Po-
lyphème et raillant l'impuissance et la fu-
reur du monstre, èst le modèle de tous ces
bannis, dont les exploits charment les lon-
gues veillées de la Norwége et de l'Islande.
Il n'y a pas moins de faveur, pour ces vo-
leurs adroits qui entrent partout, voient
tout, prennent tout, et sont au fond les
meilleurs fils, du monde. Tout cela est vi-
siblement d'une époque où la force brutale
règne sur la terra et où l'esprit représente
le droit et la liberté.
J'ai choisi deux de ces histoires la pre-
mière, qui rappelle de loin la folie de
Brutus, nous reporte à la vengeance du
sang, vengeance^ qui n'est point particu-
lière aux races germaniques nms qui,
'Chez elles, a gardé sa forme la plus rude.
La légende de Briam c'est la loi salique
en action; il est évident que pour nos
aïeux, aa temps de Clevis, le fils le plus
vertueux et le guerrier ls plus admirable,
c'est celui qui par force ou par ruse,
» tage en retirera le pouvoir temporel ? Le
• même, peut-âtre, qu'il a retiré de la fureur
» belliqueuse de M. de Mérode en 1860
» L'attitude de la légion rl'Antibes est très
» différente de celle des zouaves; les Français
• qui en font-partie sont tranquilles, et la
» population ne fait pas attention à eux.
» Si la situation se modifie, je vous le ferai
» savoir. »'
• Je crois vous avoir dit déjà que le plus
grand danger actuel du gouvernement ponti-
lical résultait des troupes mêmes chargées de
sa défense. Les jeunes nobles du nord de la
France et de la Belgique, malgré leurs brillantes
et aimables qualités, sont les gens du monde
les moins propres à s'entendre avec les Ita-
liens.
» Le général Menabrea vient d'être appelé
aux fonctions de premier aMe de camp du roi.
Il a décidément décliné l'ambassade devienne.
Les rapports entre l'Italie et la Prusse, devenus
plus, froids depuis quelque temps semblent
tendre à redevenir ce qu'ils étaient au moment
où laguerre a commencé. »• G-iMaoriTFBRiuBa.
On lit dans la Gazette de Trévise du 26 dé-
cembre
« Hier matin, Mgr l'évêque Zinelli s'est rendu
a la cathédrale pour célébrer la.ifête de Noël et
adresser la parole au peuple. La,foule était
immense. Quand Mouseigaeur a fait allusion,
dans son discours, aux persécutions dont le chef
de l'Eglise a -été l'objet de la psrt dir peuple ita-
lien et d'une partie au cierge, II y a eu aesrnïur-*
mures très significatifs, puis des sifflets, puis
des vociférations.
» L'orateur a cru devoir rappeler au peuple
que c'était ici la chaire de vérité, et que la
maison de Dieu devait être respectée autre-
ment mieux vaudrait, a-t-il ajouté, que les
malveilians se retirassent Les murmures ont
été tels, que l'orateur a dû achever son dis-
cours en donnant la bénédiction aux fidèles. Il
y a eu quelques désordres dans l'église, et plu-
sieurs personnes ont été contusionnées. Le peu-
ple s'était assemblé à la porte latérale de l'é-
glise par laquelle on pensait que Monseigneur
passerait.
» Des carabiniers royaux et des gardes de
sûreté sont parvenus à gracd'peine à disperser
la foule. Monseigneur est rentré sain et sauf
dans palais, accompagné par les huées et
les sifflets. Pendant toute la soirée, le peuple a
stationné dans le voisinage du palais. Quelques
vitres ont été brisées. La municipalité de Tré-
vise a publié, à la suite1 d» ces événemens, la
proclamâti n suivante:
« Citoyens, les démonstrations, même pour de
justes motifs, faites avec trop d'enthousiasme sur
la voie publique, peuvent aisément dépasser la
limite compatible avec la dignité nationale et
permise nar la loi. Dans le rassemblement d'hier,
le bon sens et la persévérance sont parvenus à
calmer les esprits et à empêcher que de nouveaux
désordres n'éclatassent. Citoyens, montrons par
des faits que nous sommes dignes de la liberté
acquise par nous au prix de tant de sacritices.
^A.Ja.muni'îinam" H" au-i-«,<», io 17 décembre
'»'M-?1IJikLl.4J)~
Les assesseurs, cowvo, viakello,
cacohioi.b, \khgam;
» Le secrétaire, houtola. ,>
Le Moniteur du 25 décembre contenait
un long rapport du ministre de-la justice
et un décret impérial en date du 15 décem-
bre concernant l'organisation des tribu-
naux civils musulmans. Nous avons déjà si-
gnalé ces deux documens que leur trop
grande étendue nous a empêchés de repro-
duire. Les questions qu'ils soulèvent sont
assez importantes pour que nous croyions
devoir revenir sur ce sujet.
Depuis longtemps on se plaint des abus
trop nombreux auxquels donne lieu l'ap-
plication de la justice musulmane. Certes,
malgré les innovations souvent utiles du
décret de 1859, les indigènes ne trou-
vent pas toujours des garanties suffisantes
dans la manière dont la justice leur est
rendue. lis ont, il est vrai, gardé leur loi
civile; la France a respecté leurs traditions
venge son père assassiné. Que Briam ait ou
non vécu, jl n'importe guère son histoire
est vraie, puisqu'elle répond au sentiment
le plus vivace du cœur humain. Le chris-
tianisme nom; a enseigné le pardon, la sé-
curité des lois modernes nous a habitués
à remettre notre vengeance à l'Etat; mais
l'homme naturel n'a point changé et il
semble qu'une corde jusque-là muette
vibre dans son cœur quand la magie d'un
conte ressuscite ces races mortes et réveille
un temps évanoui. ̃•
I..
L'histoire de Bîrlaiu, le fou.
Au bon pays d'Islande, il y avait une fois
un roi et une reine qui gouvernaient un
peuple fidèle* et obéissant. La reind était
douce et bonne; on n'en parlait guère
mais le roi était avide et cruel aussi tous
ceux qui en avaient peur célébraient-ils à
l'envi ses vertus et sa bonté. Grâce à
son avarice, le roi avait des châteaux, des
fermes, des bestitux, des meubles, des bi-
joux dont il ne gavait pas le compte mais
plus il en avait, plus il en voulait avoir;
et, riche ou pauvre, malheur a qui lui tom-
bait sous là main
Au bout du parc qui entourait le château
royal, il y avait une chaumière, où vivait
un vieux paysan avec sa vieille femme.
Le «ici leur avait donné sept enfans;
c'était toute leur richesse. Pour sou-
tenir cette nombreuse famille, les bon-
nes gens n'avaient qu'une vache, qu'on ap-
pelait Bukolla, C'était une bète admirable.
Elle était noire et blanche, avec de petites
cornes et de grands yeux tristes et doux.
La beauté n'était que son moindre mérite
on la trayait trois fois par jour, et elle ne
donnait jamais moins de quarante pintes
de lait. Elle était n habituée à .ses mai-
tres, qu'à- midi elle revenait d'elle-même
au logis, traînant ses pis gonflés, tt mu-
gissant de loin pour qu'on vint à son se-
cours. C'était la joie de la maison.
Un jour que le roi allait en chasse, il
traversa le pâturage où paissaient les va-
ches du château; le hasard voulut que Bu-
kolla se fut mêlée au troupeau royal
Quel bel animal j'ai là dit le roi.
en leur laissant pour juge au premier degré
le cadi," « leur juge séculaire»; pour eux,
enfin, on a cherché à simplifier les forma-
lités de la procédure. Malgré ces tendan-
ces tout à la fois équitables et politi-
ques, il restait encore beaucoup à faire.
Une commission, présidée par un con-
seiller a. la Cour de cassation, et'com-
posée de magistrats français et d'indi-
gènes choisis parmi les muphtis, les
aghas, les cadis, etc, a donc été chargée
d'étudier sur les lieux les questions rela-
tives a l'organisation de la justice musul-
mane. C'est en s'appuyant sur les travaux
de cette commission que M, le ministre
de la justice a proposé à l'Empereur le dé-
cret du 15 décembre.
Disons-le tout d'abord le décret ne
constitue pas une de ces mesures radicales
qui, bouleversant de fond en comble un état
de choses établi depuis de longues années',
jettent partout l'inquiétude, froissent les
susceptibilités, blessent les droits acquis,
détruisent l'esprit de suite nécessaire à
toute bonne administration, et, dans un
but très louable au fond, amènent en gé-
Jiéral plus de mal que de bien. L'Algérie
sait malheureusement trop ce que coûtent
ces révolutions légales. Les rédacteurs du
nouveau décret ont su éviter cet écueil
̃d'autant plus dangereux, qu'on y est sou-
vent attiré par le désir de faire mieux qu©
ses devanciers. Les mesures que vient de
sanctionner la signature impériale, tout en
modifiant le décret de 1859, qui jusqu'à ce
jour régissait la matière, laissent cependant
subsister les dispositions fondamentales de
ce décret. '-̃̃•
Sous l'empire du décret de '1859, lle
cadi est le juge ordinaire du premier de-
gré entre musulmans, La juridiction du
cadi, que l'on peut comparer sous cer-
tains rapports à notre justice de paix, est
maintenue par le décret du 13 décembre,
avec quelques améliorations; Ces amélio-
rations, dont personne ne contestera l'op-
portunité, portent principalement sur les
garanties de capacité et d'aptitude à exi-
ger des cadis et de leurs assesseurs, sur
le mode de recrutement dés magistrats
indigènes, sur la discipline à laquelle ils
sont soumis, sur l'étendue des circon-
scriptions auxquelles s'étend leur com-
pétence. En exigeant des juges de non-
11
,£>q'L.n"1' d'é t') une (ies
et do «avoir, le décret eonîïms une des
lacunes les plus regrettables de la justice
musulmane. On sait à quel degré de dé-
moralisation le gouvernement des Turcs
avait fait descendre la population de l'AIgé-
rie. Sons l'influence de cette démoralisa-
tion, influence funeste qui s'étendait à toutes
les classes, depuis le fellah jusqu'au bey, la
justice avait perdu tout prestige, toute di-
gnité. La simplicité des formes judiciaires,'
l'absence de contrôle et dehiérarehie avaient
singulièrement facilité cette œuvre du des-
potisme. A l'époque de la conquête française,
on peut dire que la vénalité et la corruption
étaient de règle dans les prétoires musul-
mans. Le mal était arrivé à sa dernière' pé-
riode. Pour leréparer, il a fallu nécessai-
rement beaucoup de temp8 et de peine. L'an-
tagonisme naturel des vainqueurs et des «
vaincus, l'ignorance des choses arabes, les
léflèbres épaisses qui voilèrent si longtemps
la loi musulmane auxyeuxd«&Européens, fu-
rent autant de causes qui, neutralisant nos
efforts, s'opposèrent à ce que nous pou-
Sire répondit le pâtre cette bête,
n'est point à vous; c'est Bukôlla la tache
du vieux paysan qui vit dans cette masure
là-bas/
Je là veux, répondit le roi.
Tout le long de ta chasse le prince ne
parla que de Bukolla. Le soir, en rentrant,
il appela son chef des gardes, qui était
aussi méchant que lui
Va trouver ce paysan, lui dit-il, et ra-
mène-moi à l'instant même la vache qui
me plaît.
La reine le pria- de n'en rien faire
Ces pauvres gens disait-elle n'ont
que cette bête pour tout bien la leur pren-
dre, c'est les faire mourir de faim.
Il me la faut, dit le roi; par achat, par
échange ou par force, il n'importe. Si
dans une heure Bukolla n'est pas dans mes
étables, malheur à qui n'aura pas fait son
devoir
Et il fronça le sourcil de telle sorte que
la reine n'osa plus ouvrir la bouche et
que le chef des gardes partit au plus vite
avec une bande d'estafiers.
Le paysan était devant sa porte, occupé
h traire sa vache, tandis que tous les en-
fans se pressaient autour d'elle et la ca-
ressaient. Quand il eut reçu le message du
prince, le bonhomme secoua la tète, et dit
qu'il .ne céderait Bukolla à aucun prix.
Elle est à moi, ajouta-t-il, c'est mon bien,
c'est ma chose, je l'aime mieux'que toutes
les vaches et que tout l'or du roi.
Prières ni menaces ne le firent changer
d'avis. L'heure avançait'; le chef des gardes
craignait le courroux du maître il saisit
le licou de Bukolla pour l'entraîner; le pay-
san se leva pour résister, un coup de hache
l'étendit mort par terre. A cette vue, tous
les enfans se mirent sangloter, hormis
Briam l'aîné, qui resta en place, pâle
et muet.
Le chef des gardes savait qu en. Islande
le sangle paie avec la sang, et que tôt on
tari le fils venge le père. Si l'on ne veut
pas que l'urbre repoussa il faut arracher
du sol jusqu'au dernier, rejeton. D'une
main furieuse, le brigandsaisit un des en-
fans qui pleurait Où souffres tu? lui
dit-il. Là, répondit l'entant en montrant
WMl U BEC1WE
̃̃̃S •:• !»• ̃••̃
ON S'ABONNE
me de» Prëtres-SaiBt-Gennain-rAuxeproi/ n.
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If. Le. journal ces DEBATS ne répond pas
des manuscrits qui Jui sont adressé», et ne se
charge pas de les renvoyer. t
LUNDI 51 Mmm'
~~G6.
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à Rome, `
chez lpmnpg 3m. FiLlE, place Colonne
Pour la Prusse ct la Russie,
.chez le dtrectedr des postes, & Cologne
et à 'Sarrebruck (Prusse) ¡
Pour PAllemagne et l'Autriche,
chez le directeur des postes à Kehl (Bade),
et chez M. G.-A',ALEXAl\ilnE, à StrasbouM,$-'
Les ànnonces sont reçuos
chez MM.FA~CHEY, LAFF BCf.UEBmtc~ 0'
8, place de la Bourse, jC J.~4
et ai bureau du 0 AIL; 'I ~0
eues doivent toujours être agt'Éëes par la. r~a<=
̃:• ^France. "̃'̃ ̃̃̃̃
PARIS, 30 DÉCEMBRE.
Le Moniteur publie un décret relatif à
l'organisation municipale en Algérie; la
longueur de ce document ne nous permet
pas de le reproduire, mais nous l'analyse-
rons prochainement dans un article spécial.
Nous sommes heureux de lire dans le
Moniteur que les mouvemens maritimes
ordonnés dans les divers ports de France
en vue du rapatriement de notre armée du
Mexique sont aujourd'hui effectués en par-
tie. Tous les bâtimens désignes pourramé-
ner nos troupes auront pris la mer au
8 janvier prochain. Des départs successifs
ont eu lieu chaque jour depuis le commen-
cement du mois de décembre, et quelques
navires sont déjà arrivés à Vera-Cruz. Le
Moniteur ajoute que la concentration du
corps expéditionnaire s'opère toujours ac-
tivement. Des avis de Mazatlan annoncent
que la garnison française, après avoir évacué
cette ville, a été transportée à San-Blas
par la Victoire, pour de là être dirigée sur
le port d'embarquement. Le journal officiel
donne en outre la liste des navires qui doi-
vent concourir au rapatriement de notre
armée cette liste se compose de neuf
vaisseaux dé ligne et de vingt et un trans-
ports à vapeur.
La Gazette de Vienne, dans son édition
officielle du soir, confirme les représenta-
tions adressées par la Porte au gouverne-
ment grec, au sujet de l'appui prèle par ce
dernier gouvernement aux insurgés crétois,
et des centralisations de troupes qui auraient
lieu sur la frontière hellénique. D'après une
correspondancè de Londres adressée à l'a
gence Havas, la Turquie aurait même l'in-
tention de déclarer la guerre à la Grèce,
ce qui serait un moyen assuré de chan-
ger en un concours dès plus effectifs
l'appui plus ou moins déguisé que le
gouvernement du roi Georges a pu jus-
qu'ici accorder à l'insurrection Cretoise.
Or, comme la Turquie est déjà bien
assez embarrassée de ses démêlés avec les
Candiotes, il n'est pas à supposer qu'elle
se tirât plus aisément d'affaire le jour où,
elle aurait de plus toute la Grèce sur les
bras. Cette considération nous porte à
croire qu'il n'y a rien de fondé dans les
bruits qui courent d'une prochaine décla-
ration de guerre. On peut voir, du reste,
par une dépêche qui nous a été transmise
la nuit dernière, que l'Angleterre ne parait
pas disposée à intervenir, du moins d'une
façon officielle, dans la question candiote.
Des désordres heureusement sans gra-
rité, ont été suscités à Trévise, le jour de
Noël, par un discours imprudent de l'évo-
que sur les prétendues persécutions que
subit l'Eglise en Italie. La population réu-
nie dans la cathédrale a protesté par des
murmures et des sifflets, et, dans la journée,
des rassemblemens tumultueux ont eu lieu
devant le palais épiscopal. Une procla-
mation de la municipalité a suffi pour,
rappeler les habitans au calme et à la
1HLET0N DO JOURSil DES .;Dttm
DU 31 DÉCEMBRE 1866.
CONTES ISLANDAIS (1).
Je connais des gens d'esprit, de graves'
et discrètes personnes, pour qui les contes
de fées ne sont qu'une littérature de nour-
rice et de bonne d'enfans. I^'en déplaise à
leur sagesse, ce dédain ne prouve que leur
ignorance. Depuis que la critique moderne
a retrouvé les origines de la civilisation,
etrestitué les titres du genre humain, les
eontes de fées ont pris dans l'estime des sa
vans une place considérable. Dj Dablin à
Bombay, de l'Islande au Sénégal, une légion
de curieux recherche pieusement ces mé-
dailles un peu frustes, mais qui n'ont perdu
ai toute leur beauté ni tout leur prix. Qui
ne connaît le nom des frères Grimm, de
Simrock,deWukStephanovitch,d'Asbjœrn-
sen, de Moe, d'Arnason, de Hahn et de tant
d'autres? Perrault, s'il revenait au monde,
serait bien étonné d'apprendre qu'il n'a ja-
mais été plus crudit que lorsqu'il oubliait
l'Académie pour publier les faits et geste»
du Chat- Botté.
Aujourd'hui que chaque pays reconstitue
son trésor de contes et de légendes, il est
visible que ces récits qu'on trouve partout,
et qui partout sont les mômes, remontent
à la plus haute antiquité. La pièce la plus%
curieuse que nous aient livrée les papyrus
égyptiens, grâce à mon savant confrère,
M. de Rouge, c'est un conte qui rappelle l'a-
venture de Joseph. Qu'est-ce que l'Odyssée,
sinon le recueil des fables qui charmaient
la Grèce au berceau? Pourquoi Hérodote
est-il à la fois le plus exact des voyageurs
et le moins sur des historiens, sinon parce
qu'à l'exposé sincère de tout ce qu'i! a vu,
il môle sans cesse les merveilles qu'on lui
a contées? La Touve de Romulus, la fon-
taine ^L'Egérie, l'enfance de Servius Tullius,
.(i) Icelandie Le/rends, collected by Jon Arnason,
translated byP. J.Powell, and Eirikir Magnusson.
fondre- îëse, in-s».
modération. On voit le danger qu'of-
frent en Italie, dans ce moment sur-
tout, les excitations lancées du haut de la
chaire ecclésiastique. En France» le péril
est moins grand, pour bien des raisons
qu'il serait trop long d'énumérer. Il arrive
d'ailleurs assez souvent chez nous que l'ex-
centricité des idéeset du langage nuit à
l'effet que les auteurs des mandemens et des
lettres pastorales s'étaient proposé de pro-
duire. Nous voyons, par exemple, M.' 'de
Dreux-Brézé, évèque de Moulins, reprendre
aujourd'hui la théorie exposée il y a quel-
que temps par le Monde d'un Dieu qui s'a-
muse à jouer de mauvais tours à l'huma-
nité « Le démon se rit de l'homme, dit
M. de Dreux-Brézé; Dieu fait de même à son
tour. Qui pourrait dire seulement, ù partir
des premières embûches tendues au Saint-
Siège, comme il s'est moqué'de nous? »
Voilà donc Dieu et le diable s'entendant
cordialement pour se livrer à une douce
gaîté dont nous sommes le sujet. Dieu veut
nous, corriger In nous couvrant d'un ridi-
cule immense, telle est l'opinion de l'évêque
de Moulins, et en vérité nous ne pouvons
nous empêcher de trouver, dans notre
ignorance de simples laïques que c'est
là se faire une bien singulière idée
de la divinité. La preuve que l'homme
provoque les risées de Dieu c'est que le
monde n'est guère plus avancé aujour-
d'hui qu'il ne l'était il y a dix-huit siè-
cles -sa science n'est que chimère, ses
progrès ne sont que vanité pure. Ces pro-
grès ne sont peut-être pas cependant aussi
vains qu'on nous le dit, et, pour ne parler
que du progrès matériel, .nous osons croire
queM.deDreux-Brézé lui-même ne dédaigne
pas de prendre le chemin de fer pour aller
de Moulins à Paris, et qu'il s'adresse à la té-
légraphie électrique lorsqu'il a une com-
munication pressée à faire à un ami
éloigné. Le diable probablement s'en tient
les côtes; mais M. de Dreux-Brézé, en dépit
des risées de Dieu, n'en use pas moins,
pour son propre compte, des vaines inven-
tions de l'homme. Il nous sera permis de
rire un peu à notre tour, puisque Dieu et le
diable nous en donnent l'exemple, et comme
après avoir ri on est desarme, on peut s»;o
serpasser sans protestation la proposition
suivante de M. de Dreux-Brfoé « Les prin-
ces ne sont-ils pas leslieutenansdu Sauveur,
et le Pape, son vicaire; le docteur de la
manière dont cette lieutenance doit être
gardée? » C'est la doctrine théocratique
dans toute son essence. Heureusement,
M. l'évêque de Moulins a -adopté lui-même,
comme on l'a vu plus haut, un ton de dis-
cussion qui ne permet pas de prendre ses
paroles tout à-fait au sérieux.
le iecrélair$ de la rédaction, v- david.
Télégraphie privée.
New-York, le 18 décembre.
Les avis de Vera-Cruz portent que le retour de
l'empereur Maximilien à lfexico a été retardé par
jin accès de fiévre, et qu'Ortega se dispose à pour-
suivre le gouvernement fédéral pour fajt d'arresta-
tion illégale. New-York, le 20 décembre. ̃̃ ̃
On mande de Vera-Cruz
« L'empereur Maximilien va convoquer un Con-
les pavots de Tarquin, la folie de Brutus,
autant de légendes qui ont séduit la cré-
dulité des Romains. Le monde a eu son en-
fance, que nous appelons faussement l'an-
tiquité c'est alors que l'esprit .hamaùra a
créé ces récits qui édifiaient les plus sages,
eiqui, aujourd'huique l'humanité est vieille,
n'amusent plus que les enfans.
r Mais, chose singulière et qu'on ne pou-
vait prévoir, ces contes ont une filiation,
et, quand on la suit, on est toujours ra-
ràené en Orient. Si quelque curieux veut
's'assurer de ce fait, qui aujourd'hui n'est
plus contestable, je le renvoie au savant
commentaire du Pancha Tantra, qui fait
tant d'honneur à l'érudition et à la sagicité
de M. Benfey. Contes- de fées, légendes
fables, fabliaux, nouvelles, tout vient de
l'Inde; c'est elle qui fournit la trame de
ces récits gracieux que chaque peuple
brode à son goût. C'est toujours l'Orient
qui donne le thème primitif; l'Occident ne
tire de son fonds que les variations.
Il y a là un fait considérable pour l'his-
toire de l'esprit* humain. Il semble que
chaque peuple ait* reçu de Dieu un rôle
dont il ne peut sortir. La Grèce a eu en
partage le sentiment et le culte de la beauté;
les Romains, cette race brutale, née pour
le malheur du monde, ont créé l'ordre mé-
canique, l'obéissance extérieure et le règne
(le l'administration l'Inde a eu pour son
lot l'imagination c'est pourquoi son peu-
ple est toujours resié enfant. C'est là sa
faiblesse; mais, en revanche, elle seule a
créé ces.poëmes du premier âge qui ont
séché tant de larmes et fait battre pour la
première fois tant de cœurs.
Par quel chemin les contes ont-ils péné-
tré en Occident? Se sont-ils d'abord trans-
formés chez les Persans? Les devons-nous
aux Arabes, aux juifs, ou simplement aux
marine de tons pays qui les ont partout
portésavec eux, comme le Sinbad des Mille
et une Nuits? C'est là une étude qui com-
mence, ej qui donnera quelque jour des
résultats" inattendus. En rapprochant du
Pentameron?, napolitain les contes grecs
que M. de Hahn a publiés il y a deux ans, il
est déjà visible que la Méditerranée a eu
son cycle de contes, où figurent Candrillon,
grès national pour que cette assemblée décide si
l'empire doit continuer.
»' Les juaristes ont attaqué San-Luis de Potosi
le 29 novembre, mais ils ont été repoussés avec
des pertes considérables.
>> Le bruit court que Porflrio Diaz s'est rallié à
l'empire avec les 8,000 hommes placés sous ses
ordres. »
-• New- York, le 18 décembre
(par WAsia.)
Le comité des affaires étrangères, à la Ctiambre
des Représentons, a conseillé au gouvernement
d'offrir sa médiation entre les E^ats belligerans de
l'Amérique du Sud.
Le Président Johnson, a communiqué au Con-
tres une lettre de remercîmens du czar pour les
félicitations qui; le gouvernement américain lui a
adressées lors de l'avortement de l'attentat dirigé
contre lui. Le czar exprime l'espoir que die bon-
nes relations continueront à exister entre la Rus-
sie et les Etals-Unis, qui tous deux n'ont aucun
grief a se reprocher.
Le Herald dit que {'ambassadeur britannique a
notifié au gouvernement fédéral qu'il le rendrait-
responsable du maintien des lois de neutralité.
Vienne, le 29 décembre, ,r
Le journal officiel publiera demain la loi des fi-
nances pour 1807. Les dépenses sont fixées -à
433 millions 896,000 florins, les recettes à 407 mil-
lipns 297,000 il. Les taxes additionnelles extraor-
dinaires qui ont été perçues en 1866 le seront éga-
lement en 1867 pour couvrir, le déficit de 26 mil-
lions 599,000 XI. •̃
Les 51 millions 34,000 fl. de dépenses provenant
de Texercice de 1866 qui restent à payer .seront
couverts au moyen des 79 millions 495,000 n. qui
resteront disponibles sur les opérations de crédit
de l'année 186rt.
Vienne, le 30 décembre.
Il a été décidé qu'il n'y aurait pas d'élections
directes pour l'Assemblée représentative qui doit
être tenue à Vienne. Le budget pour 1867 rie lui
sera pas présenté il paraîtra probablement de-
main dans la Gazelle de Vienne..Dans la patente
de convocation, le ministère s'appuiera sur la né-
cessitôj reconnue dans la patente de septembre
1865, d entendre, au sujet de l'arrangement à faire
avec la Hongrie, la voix des provinces situées en
deçà de la Leitha, et dont les droits sont égaux à
ceux des provinces hongroises.
Berlin, le 29 décembre.
La Gazette de la Croix et la Gazette de V Allema-
gne du Nord annoncent que le roi a signé, le
24 décembre au soir, la loi pour l'incorporation du
Schleswig-Holstein à la monarchie prussienne.
Rome, le 29 décembre.
Le l'ape a envoyé, une lettre au comité formé
par.le prince Rospigliosi, le duc Graziolvlè prince
Eugène Ruspoli et le marquis J'atrizi, pour les re-
mercier de l'ollre de leurs, personnes et de leurs
biens 'mf ils lui ont faite au nom de la plus grande
partie des nobles et des. citoyens de Home, pour
la défense du Saint-Siége. Le Pape dit qu'il usera,
à l'occasion, de leur offre généreuse.
Florence, le 29 décembre.
Le Sénat a voté sans discussion le projet relatif
à l'exercice provisoire du premier trimestre de
̃1867. Les journaux démentent les bruits de modi-
fication ministérielle.
Gonstantinople le 29 décembre.
m.o; .gbl Yl~j1ll,ii~Qr:.a~h<
vernemont hellénique. Une rupture formello entre
la Turquie et la Grèce est imminente.
Les bandes de brigands qui sont entrées en
Thessalie sont poursuivies par les troupes turques
de l'Albanie.
Paul Musurus a été nomme* princo do Samos.
Madrid, le 29 décembre, soir.
Le gouvernement espagnol* a dépiidé de consa-
crer 6 millions de francs a l'amortissement de la
dette. •
dette. Bruxelles, le 30 décembre.
On lit dans le Moniteur belge
« Le développement de l'épizoolie. en Hollande
rendant nécessaire l'adoption de mesures plus
sévères pour la répression de la fraude à la fron-
tière de la Flandre occidentale, plusieurs autres
communes viennent encore d'être soumises aux
dispositions do la loi du 7 février 1860. »
(Service télégraphique Havas-Bnllier.)
Service do nrilt.
Vienne, le 30 décembre.
Le budget de 1867 parait avoir produit une
.lonne impression. Comme il est basé sur la pa-
,eute de septembre, il est définitif et ne sera pas
;oumis au Parlement qui doit se réunir à Vienne.
Des avis de Prague disent que les Allemands de
îohômc refusent' leur adhésion à ce Parlement
i'il est simplement consultatif. Les Tchèques, au
-.ontraire, ne l'acceptent que s'il est consultatif.
-t~~mHttBBsasMj~tB'BBMmaMMBB.ttMSaM~~
le Chat-Botlé et Psyché. Cette dernière fable
a joui d'une popularité t-ans bornes. Depuis
le récit d'Apulée jusqu'au conte de la Belleet
laBête, l'histoire de Psyché prend toutes les
formes. Le héros s'y cache le plus souvent
sous la peau d'un serpent, quelquefois môme
sous celle d'un porc {il re porco deStrapa-
role, annobli et transfiguré par Mmed'Aul-
noy en Prince Marcassin), mais le fond est
toujours reeonnaissable. Rien n'y manque,
"ni les méchantes sœurs que ronge l'envie,
ni les agitations de la jeune femme parta-
gée entre la tendresse et la curiosité ni
tes rudes épreuves qui attendent la pau-
vre enfant. Est-ce ls un conte oriental?
Le nom de Psyché, qui en grec veut dire
l'âme ferait croire à une allégorie hel-
lénique; mais, ici comme toujours, si la
Grèce a renouvelé tout ce qu'elle touche à
force de grâce et de poésie, l'invention ne
lui appartient pas. La légende se trouve
en Orient, d'où elle a passé dans les con-
tes de tous les peuples (2) souvent mèoie
elle est retournée; c'est la femme qui se
cache sous une peau de singe ou d'oiseau,
c'est l'homme dont la curiosité est punie.
Qu'est-ce que Peau d'âne; sinon une va.
riation do cette éternelle .histoire avec la-
quelle depuis tant de siècles on berce les
grands et petits enfans?
En ai-je dit assez pour faire sentir aux
hommes«érieux qu'on peut aimer les contes
de fées sans déchoir? Si, pour le botaniste,
il n'est pas d'herbe si vulgaire, de mousse
si petite qui n'offre de l'intérêt parce qu'elle
explique quelque loi de la nature, pourquoi
dédaignerait-on ces légendes familières qui
ajoutent une page des plus curieuses à l'his-
toire de l'esprit humain?
La philosophie y trouve aussi soncompte.
.Nulle part il n'est aussi aisé d'étudier sur le
vif le jeu de la plus puissante de nos facultés,
celle qui, en nous affranchissant de l'espace
et du temps nous tire de notre fange et
nous ouvre l'infini. C'est dans les contes
de fées que l'imagination règne sans par-
tage, c'est là qu'elle établit son-idéal de
justice, et c'est par là que les contes, quoi
qu'on en dise, sont une lecture morale.
f
(2) penfey, Sinleilung, § 9-2.
Berlin, le 30 décembre.
Dans les conférences des ministres, les délégués
de la Saxe, d'Oldenbourg et de Mecklembourg ont
demandé le maintien d'une administration spé-
ciale des postes. La Prusse soutient la nécessité
de la fusion du service postal sur tout le terri-
toire de la Confédération. On croit que sur ce
point comme sur d'autres, il sera difficile d'arriver
aune entente.
Bruxelles, le 30 décembre.
Uiie lettre de Saint-Pétereboiîrg publiée par
i ̃ Indépendance belg» dit que la fusion complète de
la Pologne avec la Russie'sera annoncée au com-
mencement de. janvier. La Pologne serait divisée
en douze gouvernerons. Le général de Berg de-
viendrait simple gouverneur de la circonscription
de -Varsovie. Les poids et mesures, le calendrier et
les fêtes relieuses de la Russie seraient imposés
en Pologne. La langue russe deviendrait la lan-
gue oflicieila.
Madrid, le 30 décembre.
La Gazette de Madrid publie un décret royal en
date d'aujourd'hui qui dissout les Cortés et con-
voqueles électeurs pour le 10 mars. Les nouvelles
Chambres se réuniront le 30 mars.
Nev-York, le 26 décembre, soir.
Or, 132 -f/4 Change sur Londres, 109 1/8; Bonds
américains (5.20 pour 100), 10!i -1/2; Coton middling
upland, 34 cents la livre anglaise (453 gr.).
(Service lélégraphù/ze Uavas-BuUier .)
On lit dans le Bulletin du Moniteur:
x Les mouvem£ns maritimes occasionnes dans
les d^Térens ports de France pour rapatrier
le corps expéditionnaire du Mexique étant au-
jourd'hui en partie effectués, nous sommes en
mesure de donner la liste générale des bàtimens
qui ont déjà^ris la mer pour cette destination.
• Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort et
Toulon ont fourni les vaisseaux tt transports
suivans le Fontenoy, le Bayard-, la Ville de
Lyon, la Ville de-Bordeaux, te Souverain, le
m asséna, le Navarin, le Castiglione et l'Intré-
pide, vaisseaux de ligne; l'Aveyron, la Nièvre,
la Gironde, la Durance, 1e Cher, l'Aube, lEure,
la Drame, l'Yonne,, la Saône, l'Allier, le Cal-
vados, la Pomme, la Garonne, la Cérès, le Tarn,
te Far, l'Ardèche, la Seine, 1% Charente et le
Rhône, transports à vapeur.
« Depuis le commencement du présent mois,
des départs successifs ont eu lieu chaque jour,
et quelques Mtimens .sont déjà arrivés à la
Vera Cruz. Au 8 janvier prochain, ils auront
tous quitté les ports de France.
» La concentration de nos troupes continue
d'ailleurs à s'opérer activement. Des avis de
Mazatlan nous informent que, le 12 novembre,
la garnison franc ii.se a évacué cette ville et
qu'elle a été transportée à Sin B'as par la Vic-
toire, pour être acheminée de là sur le port
d'embarquement. »
On nous écrit de 1"lorence,' le 28 dé-
cembre
*« Je ne comptais pas vous écrire auijjmd'hu};
flm^JWorç^/H^tfiettre, parce que laper-
sonne qui me t'adresse est fort au courant de
la situation. Je lui laisse cependant la respon
sabilité de ses appréciations. En voici Ja tra-
duction textuelle
« Il y a quatorze jours que les Français ont
• quille Il-ime, et l'ordre n'a pas été troublé.
• Mais cela est-il dû aux troupes pontificales ou
» plutôt à la longanimité de la population ? Si
» vous considérer les élémens dout se compose
le régiment des zouaves pontificaux, vous
» verrez qua la tranquillité de Rorne et*t due
» exclusivement à ée peuple, qui ne veut pas.
» épuiser ses forces dans dey tentatives dont
» ses ennemis seuls profiteraient.
» Cependant je crains que les choses ne se
» passent pas de même à l'avenir. Les défen-
» seurs du gouvernement pontifical,-déguisés en
Turcs, les zouaves par des actes continuels de
provocation et par leur maintien arrogant,
ainsi que la police par ses vexations, fatigue-,
• ront la patienca des Romains.
» Jusqu'ici les actes hostiles de la popu-
-> lalion fe bornent à vider les cafés lorsque
• s'y présente quelque officier de zouaves.
Mais la patience, comme toutes les vertus, a
ses bornes, et s'il y a quelque émeute à Rome,
» il faut qu'on sache sur qui doit retomber la
» responsabilité sera-ce sur la population ou
• sur le gouvernement provocateur? Quel avan-
Ils ne sont pas vrais, dit-on sans doute,
c'est pour cela qu'ils sont moraux. Mères
qui aimez vos enfans, ne les mettez ^as
trop tôt à l'étude de l'histoire laissez-les.
rêver quand ils sont jeunes. Ne fermez pas
leur âme à ce premier souffle de poésie.
Rien ne ma fait peur comme un enfant
raisonnable et qui ne croit qu'à ce qu'il
touche. Ces sages de dix ans sont à vingt
ans des sots, ou, ce qui est pis encore, des
égoïstes. Laissez-les s'indigner contreBarbe-
Bteiie, pour qu'un jour il leur reste un peu
de haine contre l'injustice et la violence,
alors même qu'elle ne les atteint pas.
Parmi ces recueils de contes, il en est
peu qui, pour l'abondanceet la naïveté, riva-
lisent avec ceux de Norwoge et d'Islande.
On dirait que, reléguées dans ce coin du
monde, ces vieilles traditions s'y sont con-
servées plus pures et plus complètes. Il ne
faut pas leur demander la grâce et la mi-
gnardise des contes italiens; elles sont rudes
et sauvages, mais par cela même elles ont
mieux gardé la saveur de l'antiquité.
Dans les Contes islandais comme dans
l'Odyssée, ce qu'on admire par-dessus tout,
c'est la force et la ruse, mais la force an
service de la justice, et la ruse employ.ée à
tromper les méchans. Ulysse aveuglant Po-
lyphème et raillant l'impuissance et la fu-
reur du monstre, èst le modèle de tous ces
bannis, dont les exploits charment les lon-
gues veillées de la Norwége et de l'Islande.
Il n'y a pas moins de faveur, pour ces vo-
leurs adroits qui entrent partout, voient
tout, prennent tout, et sont au fond les
meilleurs fils, du monde. Tout cela est vi-
siblement d'une époque où la force brutale
règne sur la terra et où l'esprit représente
le droit et la liberté.
J'ai choisi deux de ces histoires la pre-
mière, qui rappelle de loin la folie de
Brutus, nous reporte à la vengeance du
sang, vengeance^ qui n'est point particu-
lière aux races germaniques nms qui,
'Chez elles, a gardé sa forme la plus rude.
La légende de Briam c'est la loi salique
en action; il est évident que pour nos
aïeux, aa temps de Clevis, le fils le plus
vertueux et le guerrier ls plus admirable,
c'est celui qui par force ou par ruse,
» tage en retirera le pouvoir temporel ? Le
• même, peut-âtre, qu'il a retiré de la fureur
» belliqueuse de M. de Mérode en 1860
» L'attitude de la légion rl'Antibes est très
» différente de celle des zouaves; les Français
• qui en font-partie sont tranquilles, et la
» population ne fait pas attention à eux.
» Si la situation se modifie, je vous le ferai
» savoir. »'
• Je crois vous avoir dit déjà que le plus
grand danger actuel du gouvernement ponti-
lical résultait des troupes mêmes chargées de
sa défense. Les jeunes nobles du nord de la
France et de la Belgique, malgré leurs brillantes
et aimables qualités, sont les gens du monde
les moins propres à s'entendre avec les Ita-
liens.
» Le général Menabrea vient d'être appelé
aux fonctions de premier aMe de camp du roi.
Il a décidément décliné l'ambassade devienne.
Les rapports entre l'Italie et la Prusse, devenus
plus, froids depuis quelque temps semblent
tendre à redevenir ce qu'ils étaient au moment
où laguerre a commencé. »• G-iMaoriTFBRiuBa.
On lit dans la Gazette de Trévise du 26 dé-
cembre
« Hier matin, Mgr l'évêque Zinelli s'est rendu
a la cathédrale pour célébrer la.ifête de Noël et
adresser la parole au peuple. La,foule était
immense. Quand Mouseigaeur a fait allusion,
dans son discours, aux persécutions dont le chef
de l'Eglise a -été l'objet de la psrt dir peuple ita-
lien et d'une partie au cierge, II y a eu aesrnïur-*
mures très significatifs, puis des sifflets, puis
des vociférations.
» L'orateur a cru devoir rappeler au peuple
que c'était ici la chaire de vérité, et que la
maison de Dieu devait être respectée autre-
ment mieux vaudrait, a-t-il ajouté, que les
malveilians se retirassent Les murmures ont
été tels, que l'orateur a dû achever son dis-
cours en donnant la bénédiction aux fidèles. Il
y a eu quelques désordres dans l'église, et plu-
sieurs personnes ont été contusionnées. Le peu-
ple s'était assemblé à la porte latérale de l'é-
glise par laquelle on pensait que Monseigneur
passerait.
» Des carabiniers royaux et des gardes de
sûreté sont parvenus à gracd'peine à disperser
la foule. Monseigneur est rentré sain et sauf
dans palais, accompagné par les huées et
les sifflets. Pendant toute la soirée, le peuple a
stationné dans le voisinage du palais. Quelques
vitres ont été brisées. La municipalité de Tré-
vise a publié, à la suite1 d» ces événemens, la
proclamâti n suivante:
« Citoyens, les démonstrations, même pour de
justes motifs, faites avec trop d'enthousiasme sur
la voie publique, peuvent aisément dépasser la
limite compatible avec la dignité nationale et
permise nar la loi. Dans le rassemblement d'hier,
le bon sens et la persévérance sont parvenus à
calmer les esprits et à empêcher que de nouveaux
désordres n'éclatassent. Citoyens, montrons par
des faits que nous sommes dignes de la liberté
acquise par nous au prix de tant de sacritices.
^A.Ja.muni'îinam" H" au-i-«,<», io 17 décembre
'»'M-?1IJikLl.4J)~
Les assesseurs, cowvo, viakello,
cacohioi.b, \khgam;
» Le secrétaire, houtola. ,>
Le Moniteur du 25 décembre contenait
un long rapport du ministre de-la justice
et un décret impérial en date du 15 décem-
bre concernant l'organisation des tribu-
naux civils musulmans. Nous avons déjà si-
gnalé ces deux documens que leur trop
grande étendue nous a empêchés de repro-
duire. Les questions qu'ils soulèvent sont
assez importantes pour que nous croyions
devoir revenir sur ce sujet.
Depuis longtemps on se plaint des abus
trop nombreux auxquels donne lieu l'ap-
plication de la justice musulmane. Certes,
malgré les innovations souvent utiles du
décret de 1859, les indigènes ne trou-
vent pas toujours des garanties suffisantes
dans la manière dont la justice leur est
rendue. lis ont, il est vrai, gardé leur loi
civile; la France a respecté leurs traditions
venge son père assassiné. Que Briam ait ou
non vécu, jl n'importe guère son histoire
est vraie, puisqu'elle répond au sentiment
le plus vivace du cœur humain. Le chris-
tianisme nom; a enseigné le pardon, la sé-
curité des lois modernes nous a habitués
à remettre notre vengeance à l'Etat; mais
l'homme naturel n'a point changé et il
semble qu'une corde jusque-là muette
vibre dans son cœur quand la magie d'un
conte ressuscite ces races mortes et réveille
un temps évanoui. ̃•
I..
L'histoire de Bîrlaiu, le fou.
Au bon pays d'Islande, il y avait une fois
un roi et une reine qui gouvernaient un
peuple fidèle* et obéissant. La reind était
douce et bonne; on n'en parlait guère
mais le roi était avide et cruel aussi tous
ceux qui en avaient peur célébraient-ils à
l'envi ses vertus et sa bonté. Grâce à
son avarice, le roi avait des châteaux, des
fermes, des bestitux, des meubles, des bi-
joux dont il ne gavait pas le compte mais
plus il en avait, plus il en voulait avoir;
et, riche ou pauvre, malheur a qui lui tom-
bait sous là main
Au bout du parc qui entourait le château
royal, il y avait une chaumière, où vivait
un vieux paysan avec sa vieille femme.
Le «ici leur avait donné sept enfans;
c'était toute leur richesse. Pour sou-
tenir cette nombreuse famille, les bon-
nes gens n'avaient qu'une vache, qu'on ap-
pelait Bukolla, C'était une bète admirable.
Elle était noire et blanche, avec de petites
cornes et de grands yeux tristes et doux.
La beauté n'était que son moindre mérite
on la trayait trois fois par jour, et elle ne
donnait jamais moins de quarante pintes
de lait. Elle était n habituée à .ses mai-
tres, qu'à- midi elle revenait d'elle-même
au logis, traînant ses pis gonflés, tt mu-
gissant de loin pour qu'on vint à son se-
cours. C'était la joie de la maison.
Un jour que le roi allait en chasse, il
traversa le pâturage où paissaient les va-
ches du château; le hasard voulut que Bu-
kolla se fut mêlée au troupeau royal
Quel bel animal j'ai là dit le roi.
en leur laissant pour juge au premier degré
le cadi," « leur juge séculaire»; pour eux,
enfin, on a cherché à simplifier les forma-
lités de la procédure. Malgré ces tendan-
ces tout à la fois équitables et politi-
ques, il restait encore beaucoup à faire.
Une commission, présidée par un con-
seiller a. la Cour de cassation, et'com-
posée de magistrats français et d'indi-
gènes choisis parmi les muphtis, les
aghas, les cadis, etc, a donc été chargée
d'étudier sur les lieux les questions rela-
tives a l'organisation de la justice musul-
mane. C'est en s'appuyant sur les travaux
de cette commission que M, le ministre
de la justice a proposé à l'Empereur le dé-
cret du 15 décembre.
Disons-le tout d'abord le décret ne
constitue pas une de ces mesures radicales
qui, bouleversant de fond en comble un état
de choses établi depuis de longues années',
jettent partout l'inquiétude, froissent les
susceptibilités, blessent les droits acquis,
détruisent l'esprit de suite nécessaire à
toute bonne administration, et, dans un
but très louable au fond, amènent en gé-
Jiéral plus de mal que de bien. L'Algérie
sait malheureusement trop ce que coûtent
ces révolutions légales. Les rédacteurs du
nouveau décret ont su éviter cet écueil
̃d'autant plus dangereux, qu'on y est sou-
vent attiré par le désir de faire mieux qu©
ses devanciers. Les mesures que vient de
sanctionner la signature impériale, tout en
modifiant le décret de 1859, qui jusqu'à ce
jour régissait la matière, laissent cependant
subsister les dispositions fondamentales de
ce décret. '-̃̃•
Sous l'empire du décret de '1859, lle
cadi est le juge ordinaire du premier de-
gré entre musulmans, La juridiction du
cadi, que l'on peut comparer sous cer-
tains rapports à notre justice de paix, est
maintenue par le décret du 13 décembre,
avec quelques améliorations; Ces amélio-
rations, dont personne ne contestera l'op-
portunité, portent principalement sur les
garanties de capacité et d'aptitude à exi-
ger des cadis et de leurs assesseurs, sur
le mode de recrutement dés magistrats
indigènes, sur la discipline à laquelle ils
sont soumis, sur l'étendue des circon-
scriptions auxquelles s'étend leur com-
pétence. En exigeant des juges de non-
11
,£>q'L.n"1' d'é t') une (ies
et do «avoir, le décret eonîïms une des
lacunes les plus regrettables de la justice
musulmane. On sait à quel degré de dé-
moralisation le gouvernement des Turcs
avait fait descendre la population de l'AIgé-
rie. Sons l'influence de cette démoralisa-
tion, influence funeste qui s'étendait à toutes
les classes, depuis le fellah jusqu'au bey, la
justice avait perdu tout prestige, toute di-
gnité. La simplicité des formes judiciaires,'
l'absence de contrôle et dehiérarehie avaient
singulièrement facilité cette œuvre du des-
potisme. A l'époque de la conquête française,
on peut dire que la vénalité et la corruption
étaient de règle dans les prétoires musul-
mans. Le mal était arrivé à sa dernière' pé-
riode. Pour leréparer, il a fallu nécessai-
rement beaucoup de temp8 et de peine. L'an-
tagonisme naturel des vainqueurs et des «
vaincus, l'ignorance des choses arabes, les
léflèbres épaisses qui voilèrent si longtemps
la loi musulmane auxyeuxd«&Européens, fu-
rent autant de causes qui, neutralisant nos
efforts, s'opposèrent à ce que nous pou-
Sire répondit le pâtre cette bête,
n'est point à vous; c'est Bukôlla la tache
du vieux paysan qui vit dans cette masure
là-bas/
Je là veux, répondit le roi.
Tout le long de ta chasse le prince ne
parla que de Bukolla. Le soir, en rentrant,
il appela son chef des gardes, qui était
aussi méchant que lui
Va trouver ce paysan, lui dit-il, et ra-
mène-moi à l'instant même la vache qui
me plaît.
La reine le pria- de n'en rien faire
Ces pauvres gens disait-elle n'ont
que cette bête pour tout bien la leur pren-
dre, c'est les faire mourir de faim.
Il me la faut, dit le roi; par achat, par
échange ou par force, il n'importe. Si
dans une heure Bukolla n'est pas dans mes
étables, malheur à qui n'aura pas fait son
devoir
Et il fronça le sourcil de telle sorte que
la reine n'osa plus ouvrir la bouche et
que le chef des gardes partit au plus vite
avec une bande d'estafiers.
Le paysan était devant sa porte, occupé
h traire sa vache, tandis que tous les en-
fans se pressaient autour d'elle et la ca-
ressaient. Quand il eut reçu le message du
prince, le bonhomme secoua la tète, et dit
qu'il .ne céderait Bukolla à aucun prix.
Elle est à moi, ajouta-t-il, c'est mon bien,
c'est ma chose, je l'aime mieux'que toutes
les vaches et que tout l'or du roi.
Prières ni menaces ne le firent changer
d'avis. L'heure avançait'; le chef des gardes
craignait le courroux du maître il saisit
le licou de Bukolla pour l'entraîner; le pay-
san se leva pour résister, un coup de hache
l'étendit mort par terre. A cette vue, tous
les enfans se mirent sangloter, hormis
Briam l'aîné, qui resta en place, pâle
et muet.
Le chef des gardes savait qu en. Islande
le sangle paie avec la sang, et que tôt on
tari le fils venge le père. Si l'on ne veut
pas que l'urbre repoussa il faut arracher
du sol jusqu'au dernier, rejeton. D'une
main furieuse, le brigandsaisit un des en-
fans qui pleurait Où souffres tu? lui
dit-il. Là, répondit l'entant en montrant
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