Titre : L'Athlète : journal hebdomadaire de tous les sports
Éditeur : [s.n.] (Bordeaux)
Date d'édition : 1924-01-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34474930f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 janvier 1924 09 janvier 1924
Description : 1924/01/09 (N322). 1924/01/09 (N322).
Description : Collection numérique : Fonds régional : Aquitaine Collection numérique : Fonds régional : Aquitaine
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4558492g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-35386
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/08/2017
25 Centimes
ADMINISTRATION
1, Cours du XXX Juillet
BORDEAUX
PUBLICITÉ
TÉLÉPHONE 26.84
CHÈQUE POSTAL N* 7.180
R. C. BORDEAUX N* 2218 B.
T Année. - Numéro 322 PARAIT LE MERCREDI ET LE VENDREDI Mercredi 9 Janvier
1924
ATHLÈTE
25 Centimes
DIT TOUT CE QU'IL SAIT
Journal bi-hebdomadaire illustré de tous les Sports
■ ' . - v f
Rédacteur en Chef : Henry HOURSIANGOU
SAIT TOUT CE QU’IL DIT
RÉDACTION
1, Cours du XXX Juillet
BORDEAUX
ABONNEMENTS
Un an .... 15 frs ,
La fin du match amical
Le magnifique essor qu’a pris le rug
by français, lui a permis de supporter
allègrement diverses crises qui l’ont,
certes, péniblement secoué, mais dont
il est sorti vainqueur en raison de son
excellente constitution.
Parmi les « maladies » si nous osons
écrire, qui l’ont le plus affecté, on peut
signaler la brutalité des matches de
championnat, la crise de l’arbitrage,
i amateurismë marron, etc. Cependant,
un nouveau mal vient de se déclarer et
ii importe que les médecins trouvent
d’urgence un remède à cette affection
qui menace de prendre une grave ex
tension et qui peut menacer les bases
même du rugby national.
Le match amical se meurt... le match
amical est mort...
Jadis, alors que le championnat n’é
tait ouvert qu’à de rares clubs et que
les nombreuses équipes engagées
étaient rapidement éliminées en début
de saison, il restait le match amical
pour faire vivre les sociétés, les joueurs
et le public. Débarrassés de la hantise
du championnat, les hommes en présen
ce, ne songeaient qu’à jouer, qu’à fa
briquer du beau rugby et le résultat
était relégué au deuxième plan. Avant
et après le match, les joueurs fraterni
saient en agapes amicales. Pendant la
partie, il n’était pas rare de noter quel
ques gestes élégants et le moindre coup
dur était suivi d’une formule de poli
tesse que le public saluait d’applaudis
sements.
C’est ainsi que de ville à ville se
nouèrent de solides relations dont les
effets se faisaient connaître lorsque le
championnat mettait en présence deux
équipes ayant eu de cordiaux rapports.
Le match amical portait bien son
nom.
Aujourd’hui, toutes ces coutumes ont
disparu. Les championnats régionaux
et de France obligent les clubs à des
matches nombreux, et à des déplace
ments fréquents. L’enjeu de la partie de
championnat est si grand que le club
battu éprouve des difficultés à finir la
saison.
Une équipe battue en championnat,
semble avoir perdu tous ses moyens.
Les supporters s’éloignent, les diri
geants disparaissent, les joueurs s’éga
rent et il ne reste plus qu’un vague se
crétaire, affolé, devant un calendrier
qui doit être suivi et qui ne sera qu’une
suite de mornes forfaits.
D’autre part, l’esprit actuel des
joueurs ne, permet plus d’envoyer d’ex
cellentes équipes en match amical. L’é
quipier se réserve pour le championnat
et méprise le match amical, joué très
loin, qui ne passionne personne et dont
le résultat ne figure qu’à la quatrième
4
page des journaux. Au lieu de se con- .
sacrer uniquement à son club et de ser
vir les intérêts d’une société — intétêîs
qui sont les siens d’ailleurs, l’équipier
se dérobe et laisse misérablement choir
son manager.
Ceci explique ces tristes équipes mix
tes, précédées d’un nom ronflant et d’u
ne réclame tapageuse, recevant avec
indifférence une vingtaine de points de
vant un public dégoûté qui menace de j
ne plus revenir et qui ne reviendra plus :
si cette situation dure longtemps.
Voilà le mal, il faut trouver un re
mède. Il est indispensable que tous
ceux qui s’intéressent au rugby : diri
geants, joueurs,, arbitres, journalistes,
public, étudient la question, l’exami
nent, et prennent des dispositions ur-
gentent qui s’imposent pour détruire ce
mal qui répand maintenant une sainte
terreur.
Si nous voulons que les terrains
soient' toujours occupés pendant les
trêves des championnats, si nous vou
lons éviter que le rugby ne devienne
une lutte ouverte pour des titres et non
pour la gloire, si nous voulons enfin
que se nouent entre clubs ces relations
qui firent la fortune de notre jeu natio
nal, encourageons le match amical.
Pour que s’éteignent ces rivalités né
fastes qui s’allument de ville à ville,
pour que s’effacent ces gestes de vio
lence qui deshonorent les terrains, pour
que le public lâchement n’insulte ni
joueurs ,ni arbitres, faisons des mat
ches amicaux. !
Car alors, si nous ne faisons rien, si |
nous nous laissons emporter par le
championnat qui constitue actuellement
l’unique but, l’unique vision, l’unique
raison de vitalité du rugby, nous allons
vers des horizons inconnus.
Il nous faut le championnat, puisque
c’est grâce à lui que le rugby est deve
nu si puissant, mais il ne faut pas ou
blier que si nous avons des amateurs
marrons, des dirigeants louches et des
gendarmes à la porte des stâdes, c’es,t j
au championnat que nous le devons j
aussi. * |
Au moment où s’ouvre le champion
nat de France, à l’heure où les ter
rains résonnent encore des clameurs
féroces d’un public fanatisé par l’é
preuve officielle régionale, essayons
parmi les clubs exempts de mettre sur
pied des rencontres amicales, où les
joueurs s’entraîneront, où le public
applaudira et où nous verrons du jeu,
rien que du jeu et toujours du jeu au
lieu de ces atroces parties qui ressem
blent plus à une bagarre de réunion pu
blique qu’à un match de football.
Louis WALTF'
«iiiiMiiiiiBiiiiiMiiiiiaiiiiii»iiiiiMitiiiMiiiii»ui«MiiiiiatiiiiaiiiifiiiiaiiiM«iiiiiBiiiiiiMiiiiiiBiiiiiMnMii>iiiii«iiii»Ba»iii»iiiiiaiHiiiiaiiiiifeaiiiiiei»iiiaÉ8ini^itiiiteSiuHa8>iiiiBaiiiii
LES FIGURES DU RUGBY
Le demi de mélée
A Hedembaight.
Petit, fureteur, la vitesse 'immédiate et
courte, de mauvaises langues l’appellent la
mouche des avants. Comme l’insecte bour
donnant du fabuliste, il harcèle le coche mas
sif, embourbé dans les forces contraires, car
le groupe qu’il affectionne c’est la mêlée.
Joueur plus subtil, détaché «de la. masse où
se forgent les muscles, il sue, peine, s’essouf
fle et, à rebours de la mouche, il sort de la
bataille fleuronné de horions.
II nourrit la mêlée gloutonne. Gaveur alerte,
il sait offrir selon les rites le bol alimentaire.
Auparavant, très vite, il a choisi le seuil fa
vorable où, moins aveugle que l’autre, son
pilier tricheur happera, d’un soulier en cuil
lère, l’ovoïde attendu.
Peu patient, il exige une si prompte resti
tution que parfois le temps lui fait défaut
pour prendre, derrière, à mains vides, ce qu’il
donna sur le côté avec «désinvolture.
Autour -des reins courbés, lents et lourds,
on dirait, de loin, un feu follet qui voltige, se
penche, glisse, s’évanouit, revient. Il aime re
trouver les deux toitures basses qui portent
un fouillis mobile de jambes sombres où lui
sent des jarrets tendus et des genoux salis. Il
'reconnaît les bruits des hommes qui s’empoi
gnent : ahans, plaintes rugueuses, jurons
poussifs.
«Le ballon lancé «dans le trou -de cave, taille
«pliée, les doigts «palpant les corps, il suit
anxieusement le sinueux «chemin de l’ombre
ovale à travers les pieds raides en maladroits.
Si elle court, comme un canard qui se dé
hanche, vers son camp, un,e joie naît en lui
qui s’aiguise de plus en plus. Et lorsqu’il
cueille enfin l’ovoïde sous les talons «des
siens, qu’il l’envoie d’un jet sûr au ventre de
l’ouvreur, alors sa joie explose... mais son
corps, déquillé par l’élan, tombe sur l’herbe
rase.
Des yeux il suit l’aventure, Heureuse, il rit;
bancale, il se redresse et jure.
Mêlée nouvelle et la balle trahit. Une dé
tresse au «cœur, les nerfs malades, il surveille
sa marche, prêt à bondir sur l’adversaire di
rect. Il bouge, avance ou reçu led’un trait. La
crainte du sifflet ligote son ardeur; le hors
jeu signalé fige le sang des veines.
Le ballon sorti, «il pousse le cri d’alarme,
file, se casse la taille sur la croupe déjetée
de l’avant d’aile, l’évite, saute sur le ramas-
seur, l’étreint et le malmène; ou bien il re
garde, inutile, l’attaque «dangereuse.
Son semblable «d’en face reste son plus ef
ficace ennemi. U nduel incessant croise les ;
lames de leurs regards. Une fureur pareille
les anime. A la mise en mêlée, qu’ils truquent
à qui mieux mieux, le dupeur rit et le dupé
hurle intérieurement, puis, enveloppe l’arbi
tre, ce jean-foutre ingénu, d’un mépris sou
verain.
La seconde redoutable qui mobilise tout
le courage et le cabre farouche dans les mus
cles trembleurs, c’est l’avalanche des for-
wards opposés qui tournèrent les siens, balle
aux pieds, genoux hauts, paume en avant,
dure comme un bélier. Devant cette furie qui
renverse et piétine, il est seul, lui, bibelot
fragile, nouveau David poids plume qui doit
narguer et vaincre, à cause de ses couleurs
en péril, à cause de la foule sévère, 600 kilos
et plus d’un Goliath qui s’octuple.
Alors il est beau. Sa volonté, arc tendu, Je
prend pour flèche qu’elle décoche. Et sourd,
yeux clos, la peur en fuite, le demi dé mêlée
«comme un écrin vivant enserre son joyau : la
balle. Un tourbillon d’hommes s’agite un ins
tant auoutr de lui, «puis se dénoue, vaincu,
■ sous un tonnerre de hourras. Parfois l'avalan
che ne s’arrête et, «derrière, oublié, meurtri,
après un « ah ! » déçu du peuple, le demi
«soulevé sur un coude, le maillot en guenille,
les yeux vers le ballon qui fui-t, pleure à s«a«n-
1 glots muets son courage impuissant,
i Mais voici venir la minute qui craque déjà
I «de triomphales promesses.
La mêlée, victorieuse, s’est bâtie plusieurs
: fois sur les buts des autres. Il a transmis, un
regret au bout des doigts, si difficile à vain
cre qu’une «douleur s’étirait de son cœur, «sui
vant- la trajectoire. Quatre fois ses trois-
quarts chargèrent en vain. C’est trop. A lui
donc d’attaquer !
I Le tumulte de sa poitrine semble trahir son
; idée fixe. Les avants d’ailes opposés, ces do
gues en éveil, entendent-ils ? Rouleront-ils
so.n corps qui va s’insinuer dans la muraille
que son audace «crèvera de lézardes ?
Ah ! «plus rien n’existe. a«L balle ? il l’a.
Il feint de la jeter et son bras gauche la re
couvre. Ae buste se penche, la tête sert d’é
peron, le bras droit, en demi-cercle, explore
la fissure. Soudain, un joie aiguë en arrêt
dans le ventre, il traverse les ombres des «co
losses effarés pour jaillir seul «dans la lumière.
Ivre, sa joie battant des ailes, l’homime se pe
lotonne sur le ballon, coudes et genoux mor-
dan tle terroir de la ligne violée.
i
Il es tpartout. Affirmer son adresse use un
truisme candide. H commande : « Gardez !
Sortez ! » Il aime le prompt talonnage après
les tenus rapides, sa passe, filante sur l’axe
du ballon, sèche, longue, qui fusille l’ouvreur
à tous endroits ;et puis ces coups de pied
sauveurs, les siens, qui rasen tles mains hau
tes e tciblent, là-bas, «des touches si lointai
nes.
C’est lui qui parcourt le plus de terrain,
élouffe la plupart des «dribblings qui débou
lent et des quinze hommes reçoit le plus sou
vent la balle. A lui le meilleur poste pour
piétiner la règle et... surveiller l’arbitre; à lui
le privilège de fouler N fois la touche «qu’il
jouera.
Ici, le demi enregistre au vol les groupes
qui s’allongent, les couleurs des maillots qui
s’embrouillent En un tiers de seconde, il dé
tient l’échappée, la fuite du dribbling, l’att.i-
que, au fond, par les centres à l’affût. Il juge,
pèse, écoute, puis lance aux bras amis, voire
à son ailier voisin qui déjà fait de l’œil pour
peu que le trou s’ouvre.
De ses passes, à la touche, il chérit les ex
trêmes : la naine et la très longue. Celle-là
monte en parabole paresseuse et choit mol
lement sur les mains fébriles serrées en gerbe
conrte lui. Celle-ci-, élégante, met sous sa pa
renthèse toute une ligne de tirailleurs qui,
doigts tendus, dressés sur les orteils, invo
quent cette nouvelle Tanit oblongue et fauve
dont le vol lourd, inaccessible, tangue au-des
sus de leur tête.
. Ah ! U gloire footballeuse. Si elle devait i
jour peupler de statues les jardins et les squ
œs, il faudrait un socle nouveau : le pave
humain à seize bosselures qu’est la mêlée.
Et, dessus, «les crampons sur les reins d
talonneurs furieux, te camper, ô demi
poings aux hanches, le front haut, les ch
veux en désordre, défiant la tempête q
gronde sous tes pieds,
Henry DESTEL.
EQUIPE DE L’A VENIR MQ1SSAÜA*S Photo J. Violle.
0e-ci, de-là
Bien que jouant à 14, Âlbi a fait match nul avec le
Raeing. — Des résultats surprenants en football pour
la Coupe de France. — Vermeulen remporte à nou
veau ie Lemomer, — En boxe Paolino a écrasé le
hollandais Sjouverman. — Un mateh de boxe qui
se termina par des arrestations en masse. — On for
mera bientôt l’équipe de rugby de l’armée française.
Albi et le Ra-cing ont fait match nul par
3 points è 3. Certains étaient loin de s’atten
dre à ce résultat; le Raeing partait nettement
favoris. Beaucoup oubliaient que les. Albi
geois avaient battu l’Olympique à Paris en
novembre, «et que l’Olympique avait, quel
ques jours après, «battu le, Raeing en cham
pionnat.
Eh bien, jouant à 14 contre 15, Albi fit
match nui avec le Raeing. Vaysse, blessé à
l’épaule vingt minutes après le coup d’envoi,
fut obligé de se retirer.
«La première mi-teimps a été «nettement à
l’avantage du R. C. F., qui, maître du ballon
à la mêlée et aux touches, fit donner «très
souvent ses trois quarts. Une seule attaque
aboutit victorieusement, Gérald marquant en
«coin. La mi-temps arriva sur ce résultat.
Tout le monde crût que la reprise verrait
le Raeing affirmer «définitivement sa supério
rité. Il n’en fut rien. Les Albigeois qui s’é
taient aperçus de la «mauvaise tenue de Chilo
dégagèrent souventes fois sur l’arrière «du
RaCing. Cette tactique réussit une fois. Vira-
zel, aidé de Prévost, marque l’essai. Plu
sieurs fois Prévost, Nachat qui fut splendide,
et Frayssinet, échouèrent près de la ligne
blanche parisienne. Yves du Manoir, de La-
iborderie «et Béhotéguy tentèrent quelques
contre-offensives, mais les Albigeois se mon
trèrent Impeccables en défense. Ce sont leurs
avants qui obtinrent le mStch nul. Ils matè
rent ceux du Raeing qui semblèrent fatigués.
Prévost," d’Albi, joua une partie remarqua
ble. C’est un grand avant. Frayssinet et Vi-
razels sont aussi à citer. Du côté du Raeing,
«du Manoir surtout, de Laborderie, Gérald,
Fouchères, Baguet, Piquiràl et Gonnet sont
ceux qui émergèrent du lot « bleu et blanc ».
Le Bordelais Heurtin arbitra bien, le pu
blic accueillit toutes ses décisions sans pro
tester.
Au retour au vestiaire, les joueurs albi
geois semblaient heureux. L’on ne se cache
pas pour exprimer sa joie d’avoir tenu en
•échec l’équipe des internationaux. M. Mau
rice Rigaud, l’honorable et distingué vice-
«président de la F. F. R., albigeois pur sang,
était tout heureux du match nul obtenu «par
les représentants de ses chères couleurs, qui
llur permirent aussi de gagner quelques dé
jeuners à un parieur actuellement malheu
reux.
—o—
La Coupe «de France «de «football a «donné
dimanche des résultats surprenants. Le Nord
et l’Alsace n’ont plus qu’un représentant cha
cun qui auront, Nordistes et Allsaciens, à
rejouer, parce que ayant fait match nul. En
somme, un club du Nord ou d’Alsace se
qualifiera pour le tour suivant. Les «matches
de dimanche ont vu les Bretons et les Nor
mands se «qualifier nettement. Le Mirni, le
Sud-Ouest «et Paris se maintiennent aussi.
Cela fait prévoir «des matches à «venir très
disputés.
«Le «classique Lemonnier organisé annuel
lement par le Ra-cing s’est disputé dimanche
sur le parcours Versailles^Croix «Catalan. Voi
ci ce que pense «de l’épreuve notre ami Gas
ton Frémont, le compétent -critique de
T « Auto » :
«Le «dix-huitième Lemonnier «donna lieu à
une «belle lutte entre Vermeulen, Sehnellmann
et «Charles Denis. Le Tourquennois fit une
course «des plus énergiques, et c’est «grâce à
son courage qu’il dut de remporter la vic
toire.
» De cette «première épreuve de l’année
1924, je retire «cette impression que le lot
«des coureurs actuels est de loin inférieur à
«celui «d’avant-guerre. Exception «faite de
Guillemot et de Léon «de Nys. Je suis persua-
«dé que si Gaston Henet avait participé à
«l’épreuve, il aurait certainement remporté la
première place.
» Il «me «faut également souligner la belle
victoire remportée par l’Arras Olympique sur
le C. A. S. G., et les places prises par les
coureurs provinciaux. Le temps n’est pas
loin où la province prendra en course à pied
l’avantage sur la capitale, comme elle l’a
fait «dans les autres sports.
Paolino le régla. Le Basque, depuis son
match avec Journée, a fait des progrès no
tables. Les coups arrivent avec précision.
Le match fut court et émotionnant. Le
Hollandais s’amusa au début, «mais son air
narquois ne dura guère, Paolino le ramena
promptement au sens des réalités en le des
cendant par un superbe crochet du «droit. Au
deuxième round, le Basque domina par la
puissance de ses coups. Sjouverman fit à
nouveau connaissance avec le canevas. Les
troisième et quatrième reprises mirent Sjou
verman à deux doigts de sa perte. A -la sui
vante, son adversaire fit une œuvre de dé-
molitiôn. Sjouverman violemment touché à
l’estomac s’abattit sur le ring. Il jugea pru
dent «de cesser le combat. «L’assistance l’ap
plaudit chaleureusement pour son «courage.
Très curieux l’article rétrospectif de M.
Léon Sée «dans 1’ « Auto » sur le premier
grand match de boxe qui «mit aux prises^
en 1888, à Chantilly, Sullivan et Mitchell, et
qui se termina par une arrestation en masse
et une nuit en prison.
« Lorsque les adversaires furent en présen
ce, Sullivan fit Leffet «d’un colosse comparé
à son léger et agile adversaire* qui ne lui
rendait pas moins de trente livres.
» Les règlements du « Prize Ring » «diffé
raient notamment «de ceux en vigueur au
jourd’hui; la durée «des rounds n’était limi
tée que par la chute d’un adversaire: puis,
après un court repo sdans leur «coin respec
tif, les ho«mmes reprenaient le combat jus
qu’à une nouvelle chute, «de sorte que les
rounds avaient une longueur absolument
variable.
. » «C’est ainsi «que la rencontre «comporta
trente-neuf reprises et dura 3 h. 10 m.
» Sullivan domina d’unbout à l’autre de la
bataille; ce fut chaque fois par une chute
de Mitchell que les rounds se terminèrent,
mais après chaque repos, le vaillant Anglais
reprenait toujours le combat avec plus de
courage et d’énergie.
» Le premier round dura 7 m. 7 s.; le se
cond 50 secondes seulement; le troisième et
le quatrième 1 m. 30 s. chacun; le cinquième
1 m. 15 s.; le sixième 6 im. 50 s., et ainsi
de suite.
» Sullivan, qui cherchait à placer un de ses
terribles coups du droit, ne pouvait arriver
à toucher «définitivement cet agile adversaire
qui.le harcelait de petits coups.
» Enfin, après plus «de trois heures de ba
taille, Mitchell semblait «plus frais «que son
pesant adversaire, bien que tous deux eus
sent le visage en sang. Le combat semblait
donc plus incertain «que jamais. L1 pluie tom
bait à torrents depuis une «heure; le dernier
round avait duré «plus de 30 minutes; sou
dain, on vit les deux hommes cesser de com
battre, ils échangèrent quelques mots avec
l’arbitre et se serrèrent la main. D’un com
mun accord ils acceptaient le « draw » ou
match nul.
» «Mais matcheurs et spectateurs n’étaient
pas au bout «de leurs «peines : à peine s’é
taient-ils rhabillés «que des gendarmes fai
saient irruption sur le terrain du combat et
arrêtaient tout le monde. »
La commission militaire de la F. F. R. s’est
déjà «mise au travail en vue de la formation
de l’équipe de France militaire qui jouera
successivement en avril contre celles de «Pa*
ris et de 1’armée «britannique. A «cet effet, elle
invite les Comités régionaux de bien vou
loir lui faire connaître les joueurs militaires
de leur ressort susceptibles- d’être sélection
nés.
«La commission, à l’unanimité, a désigné
M. Eluère et les capitaines Vallot et «Duché
pour être adjoints à la commission de sélec
tion de la Fédération qui formera l’équipe «de
France dans la deuxième quinzaine de mars.
On sait que l’équipe de l’armée française,
afin de parfaire son entraînement en vue de
son match contre l’armée britannique, doit
rencontrer l’équipe sélectionnée de Paris le
13 avril dans la capitale.
D’après les rugbymen actuellement sol
dats, et que l’on connaît, il n’est pas témé
raire de- dire que l’équipe de l’armée doit
Le Basque Paolino a écrasé Sjouverman, ; ftie^ tiès forte. Des internationaux et des
un Hollandais, «dont on faisait avant le match j joueurs sélectionnes plusieurs fois Ja forme-
un épouvantail. En moins de cinq rounds, 1 ront en entier. MISTER BLACK.
Un mot sur le Congrès de TUnion des Sociétés
d’Àviron du Sud-Ouest à propos des Olympiades
- ' « « «« -
Je n’ai pu, par suite -de maladie, me >
rendre au Congrès de l’U. S. A. S. O.,
ainsi que plusieurs membres du bureau j
du R. C. C., et non des moindres, rete- i
nus par un séance du Conseil Municipal,
très importante. Je le regrette personnel
lement et profite de l’ouverture des co
lonnes du journal Y «.Athlète » pour
glisser quelques mots sur cette question
très importante qui doit primer, à cette
heure-ci, toutes les autres, qu’elles «qu’el
les soient.
A mon avis, aucune solution pratique
n’a été envisagée, et cependant cette an
née, le Sud-Ouest était assez riche, en
rameurs de classe, pour former 2 équi
pes mixtes de réelle valeur. Il s’agissait
en l’occurence, «de choisir 3 ou 4 mem
bres compétents, pris «dans les rameurs
d’avant-guerre, à la loyauté sprotive re
connue et aux compétences également
sportives indiscutables, car il ne s’agit
pas de palabrer sur la question Aviron,
et d’être même Champion de France ou.
d’Europe, il faut pouvoir corriger le sty
le, expliquer à nos jeunes rameurs, pétris
pour la plupart de bonne volonté, pour
quoi le coup d’aviron doit être conçu de
telle façon, régler un bateau et donner, à
chaque rameur, l’attaque voulue à son
aviron. Ces «choses qui n’ont l’air «de rien,
sont tout pour le rameur, et celui-ci,
ayant en main un aviron -bien réglé,
trouve relativement facile, la passée dans
l’eau, ainsi qu’une facilité au dégagé, in
compréhensible pour lui jusque là. Pour
ma part, dans une longue carrière, aux
réunions Nationales et Internationales
des plus importantes, en tant que ra
meur, combien ai-je vu d’excellents élé- ,
ments individuels, battus par ces choses
qui ne paraissent rien, mais «qui, en réa
lité, sont tout.
Il y avait donc, à mon avis, intérêt à
soumettre et à examiner cette question
de mixtes dans notre groupe, et celles-ci
mêmes battues aux éliminatoires du 8
juin, n’auraient pas eu à rougir de leurs
échecs.
Etre évincées par une équipe meilleure,
n’est pas un deshonneur.
C’est la loi du Sport et quoiqu’il puis
se en souffrir, tout sportsmen doit tenir
à l’honneur de s’incliner devant elle, les
Olympiades étant l’apogée «du rameur, et
il faut savoir lorsqu’on peut exception
nellement réunir des teams de valeur, où
les former, faire abnégation d’esprit de
clocher et tout sacrifier à la réussite du
Projet. Maintenir les Championnats de
1924, est courir à la défaite quasi-certai
ne du 8 juin, vu les Championnats ré
gionaux votés à Moissac le 24 mai.
Qu’arrivera-t-il ?
Chaque «club, vraisemblablement, tien
dra à défendre sa chance, ira à ses frais,
effectuera un voyage de 200 kilomètres
environ, je parle pour les Sociétés de lia
Dordogne, Bayonne et Cognac, ce qui
constituera une dépense minimum pour
le club de 1500 à 200 francs, autrement
nécessaire à une préparation préolympi
que. Passe pour les Sociétés au budget
assez riche, je crois malheureusement
que ces dernières sont peu nombreuses,
et chose qui joue une grande responsabi
lité morale : quelle sera la solution à
donner en matière de transport ?
Souhaitant de tout cœur la réussite de
la proposition Bernard-Sigalas, que j’a
vais eu moi-même, d’après le vote du
Congrès du S, O.tenu à La Réole le 5
août, l’honneur de défendre à Lyon, lors
de la réunion du Comité Central, je ne
crois pas que celle-ci soit solutionnée a
cette époque. Alors, nous touchons à un
impasse. Vu les tarifs onéreux en G. V.,
il ne faut pas y toucher. Reste le P. V.
Je ne sais pas au juste le temps qu’il fau
dra, pour transporter les embarcations
de Libourne, Castillon, Sainte-Foy, Ber
gerac. Mettons huit jours. Je suis modes
te, vu le changement de réseau, et alors ?
Les Sociétés ne possédant qu’un jeu
de bateaux, seront forcées de suspendre
tout entraînement intensif ou alors d’em
prunter la yole de mer, maïs je crois ne
pas être démenti, en indiquant les dan
gers «de cette méthode condamnée par
avance et le dérivatif résultant de cet
imboglio, et l’élimination forcée -d’une
équipe de valeur certaine. Reste le re
tour; là est encore la grosse pierre d’a
choppement !
Les éliminatoires étant le 8 juin, il fau
dra donc que les bateaux soient rendue
le 6 à Argenteuil, y seront-ils en em
pruntant le P. V., j’en doute personnel-
lment, et «désire me tromper. Admettons
toutefois que les embarcations arrivent
à destination, mais dans quel état, je
m’adresse à vous, rameurs, dont toute
la sympathie, j’en suis sûr, m’est acquise,
et voyez-vous, faute de matériel, votre’
entraînement arrêté à moitié forme, je
dis moitié vu la saison hivernale, com
prenant mauvais temps, crue probable
de nos rivières et un tas de‘choses aléa
toires.
Tous ces doutes évités par une sélec
tion de rameurs, ou chaque société, ayant
son jeu de bateaux en posséderait de
toute façon, un en réserve, que «de dépen
ses évitées et qui deviendraient libres
pour la préparation, ou beaucoup de
clubs, aideraient, tant soit peu, par le
Bureau Central pourraient, dans un es
prit de camaraderie, faire appel aux élé
ments de certains et après avis de la
Commission désignée, grouper ceux-ci
dans un sentiment commun «de sport pur,
et prétendraient à un résultat meilleur.
En admettant que ma manière de voir
ne soit comprise ou admise, la solution
la plus équitable serait de faire courir
(pour cette année), à la date du 17 mal
par exemple,'ou 12 mai, des éliminatoires
par secteur, c’est-à-dire entre sociétés
voisines, réunir pour le 24, les 3 ou 4 fi
nalistes, sur un bassin homologué, tiré
au sort, entre les dits finalistes, et au
champ de course choisi par l’imprévu du
sort, le club désigné aurait à assurer,
sous le contrôle du Bureau (U. S. A. S.
O.) l’indemnité proportionnelle aux frais
d’équipes «prélevée sur le montant des en
trées. Voilà en résumé le projet que je
verrai prendre en considération, avee
plaisir, par le Bureau. Il est relevé d’un
dévoué à l’Aviron, n’ayant aucune ambi
tion : que le bien de notre Sud-Ouest,
une économie pour nos clubs, et qui, sans
acrimonie, fait part, par l’intermédiaire
du journal, de son point de vue pratique,
intéressant rameurs et dirigeants de nos
sociétés.
A. MIRAMBEAU.
Ex-Champion de France
Président d’Honneur de l’U. S. A. S.O.
|llllWll[lMil[llMlllllgjllli]WlillHlliyBlHIWIll[iaillllBlillM[llMlllliWlllMllllWHIIlHII|[fl[llllBllllliaillllBillillgiHII!MllllMlllMlllllHllllW[lllWIIIIMI[illHIH!l^
Silhouette d’escrimeur
Léonce BASCLE
Notre excellent camarade, Léonce Bascle, se
détache très nettement de l’ensemble des escri
meurs bordelais, qui lui assure, ait surplus, une
très belle popularité.
Fervent amateur des trois armes, il les cul
tive toutes avec une égale compétence et dévo
tion, Dans la pratique de chacune d’elles, il sait
leur conserver ce cachet personnel, presque hé
roïque, qui en forme toute la personnalité, tout
le caractère de son style.
Son fief se situe dans la salle du maître Du -
verdier, dont il est le fidèle élève. Là, de T à
b heures, il est loisible d’assister à son travail
d’entraînement très intéressant, à ses assauts
non moins captivant, lesquels, souventes fois,
l’opposent aux meilleurs amateurs et profession
nels.
Les difficlutés qui hérissent notre élégant, no
tre noble sport, sont l’objet de ses préoccupa
tions, de ses études approfondies, fouillées, avec
une patience, une persévérance qui honore son
caractère.
Aussi son expérience s’enrichit-elle de toute
la sceince, de toute les attitudes propres aux
trois armes classiques considérées, soit dans la
plastique de l’Ecole Française, soit dans le réa
lisme de l’Ecole Italienne.
Au cours de causeries sur l’escrime, nous
avons pu avoir confirmation de ses tendances
caractéristiques, que nous avions déjà^ remar
quées dans la facture de son jeu. C’est-a-dire ^ la
recherche heureuse des passes d armes serrées,
fines de celles dont l’exécution fondue, souple,
' hamonieuse est toujours agréable à l œil des
spectateurs.
Certains esprits chagrins ou plutôt taquins,
insinuent qu’il n’y réussit pas, prétendent même
que notre ami, dans l’ardeur du combat, fait un
amalgame mcilheureux des principes exclusifs
chaque arme. N’en croyez rien, son talent est
trop affermi dans les règles fondamentales de
l’escrime pour commettre une pareille hérésite.
Ajoutons que Bascle possède un caractère do
té des qualités les plus aimables, les plus sym
pathiques, et que son tempérament essentielle
ment idéaliste, ne voit dans le sport des armes,
que la beaut du geste chevaleresque des héros
i d’épopée.
Et si parfois, ce parfait camarade tombe dans
la triste réalité de la vie, c’est simplement pour
manifester sa légitime ambition de voir son tar
lent recevoir une double consécration. Première
ment, par l’obtention d’un parchemin ofnciel ;
deuxièmement par sa participation éventuelle à
une soirée de gala de la S. E. E. G.
. U a certainement toutes chances d’obtenir au
I moins une des deux satisfactions espérées. Cette
réalisation sera la récompense méritée d un es
crimeur de conviction sincère et éprouvée.
, . . 'SÀIN’T-GEOFGËS.
Le tragique destin du « Dixmude » qui a
jeté sur l’année finissante un voile sanglant, fait
tourner les esprits vers la navigation aérienne
et vers son ample martyrologue.
De tous temps, l’homme a cherché à se mou
voir dans l’espace. Insatisfait d’avoir triomphé
des ondes, il a voulu conquérir l’air dont sa na-
| ture même semblait devoir l’écarter éternelle-
■ ment.
Le problème de l’aérostatique est certainement
; de tous les problèmes qui se sont posés au gé-
| nie humain, celui qui a provoqué les plus ingé-
I nieux, les plus hardis, les plus burlesques des
travaux.
Gaston Tissandier, dans son « Histoire des
« Ballons » en reproduisant les projets étonnants
de Eauste Veranziio, de Gonzales, du Père Jé
suite Lana, de Besnier, du portugais Gusmâo,
nous montre ces novateurs audacieux dont le la-
■ beur patient à permis à l’avion moderne de naî
tre après les expériences décisives des Wright,
des Santos, des Farman, des Blériot, des Delà-
grange.
j II n’est pas une époque de l’Histoire, il n’est
| pas un peuple qui n’ait apporté sa contribution
à l’CEuvre intrépide que la légende fait naître
avec le fier Icare. *
Les. mythologies elles-mêmes reflètent les
éclats du surhumain désir.
Des voix autorisées vont s’élever sur la tombe
mouvante de l’équipage du fatal vaisseau.
La querelle des rigides et des semi-rigides
trouvera de nouveaux aliments et les ennemis
du principe même de ces aérostats monstrueux,
de nouveaux arguments.
N’ayant jamais envisagé la locomotion aérien
ne que sous un angle purement spéculatif, j’a
voue manquer d’opinion en la matière, D’ail
leurs, rigides et semi-rigides apparaissent égale
ment vulnérables, également dangereux, éga
lement inutiles. Pareillement, les avions s’écra
sent, s’enflamment, se brisent, se heurtent...
Si nous avons réalisé sur les projets des no
vateurs puérils quelqeus progrès, il n’en reste pas
moins que la solution est encore imparfaite.
Les causes de l’anéantissement du «Dixmude»
sont encore inconnues. Nonobstant l’ignorance
dans laquelle nous demeurons, de toutes parts,
les critiques s’élèvent à l’adresse du point d’où
l’ordre N. d’apareiller. d est parti.
S’il est permis de tirer de cet affreux drame
un enseignement profitable, je ne voudrais re
tenir que le fait d’embarquer sur un pont aus
si fragile au moment ou nous manquons telle
ment d’hommes, une telle cohorte de spécialisa
tes savants.
Sans douté, est-il dans l’ordre naturel de voir
le savant se transformer en héros et de faire
marcher le soldat vers la mort certaine.
Mais quelles que puissent être les e#igenc*ê
de la. Faix, je voudrais bien qu’il nous sait dén
ué de la Voir moins exigeante que la Giiâtye !
Àadxç AI&ttEKft
j
ADMINISTRATION
1, Cours du XXX Juillet
BORDEAUX
PUBLICITÉ
TÉLÉPHONE 26.84
CHÈQUE POSTAL N* 7.180
R. C. BORDEAUX N* 2218 B.
T Année. - Numéro 322 PARAIT LE MERCREDI ET LE VENDREDI Mercredi 9 Janvier
1924
ATHLÈTE
25 Centimes
DIT TOUT CE QU'IL SAIT
Journal bi-hebdomadaire illustré de tous les Sports
■ ' . - v f
Rédacteur en Chef : Henry HOURSIANGOU
SAIT TOUT CE QU’IL DIT
RÉDACTION
1, Cours du XXX Juillet
BORDEAUX
ABONNEMENTS
Un an .... 15 frs ,
La fin du match amical
Le magnifique essor qu’a pris le rug
by français, lui a permis de supporter
allègrement diverses crises qui l’ont,
certes, péniblement secoué, mais dont
il est sorti vainqueur en raison de son
excellente constitution.
Parmi les « maladies » si nous osons
écrire, qui l’ont le plus affecté, on peut
signaler la brutalité des matches de
championnat, la crise de l’arbitrage,
i amateurismë marron, etc. Cependant,
un nouveau mal vient de se déclarer et
ii importe que les médecins trouvent
d’urgence un remède à cette affection
qui menace de prendre une grave ex
tension et qui peut menacer les bases
même du rugby national.
Le match amical se meurt... le match
amical est mort...
Jadis, alors que le championnat n’é
tait ouvert qu’à de rares clubs et que
les nombreuses équipes engagées
étaient rapidement éliminées en début
de saison, il restait le match amical
pour faire vivre les sociétés, les joueurs
et le public. Débarrassés de la hantise
du championnat, les hommes en présen
ce, ne songeaient qu’à jouer, qu’à fa
briquer du beau rugby et le résultat
était relégué au deuxième plan. Avant
et après le match, les joueurs fraterni
saient en agapes amicales. Pendant la
partie, il n’était pas rare de noter quel
ques gestes élégants et le moindre coup
dur était suivi d’une formule de poli
tesse que le public saluait d’applaudis
sements.
C’est ainsi que de ville à ville se
nouèrent de solides relations dont les
effets se faisaient connaître lorsque le
championnat mettait en présence deux
équipes ayant eu de cordiaux rapports.
Le match amical portait bien son
nom.
Aujourd’hui, toutes ces coutumes ont
disparu. Les championnats régionaux
et de France obligent les clubs à des
matches nombreux, et à des déplace
ments fréquents. L’enjeu de la partie de
championnat est si grand que le club
battu éprouve des difficultés à finir la
saison.
Une équipe battue en championnat,
semble avoir perdu tous ses moyens.
Les supporters s’éloignent, les diri
geants disparaissent, les joueurs s’éga
rent et il ne reste plus qu’un vague se
crétaire, affolé, devant un calendrier
qui doit être suivi et qui ne sera qu’une
suite de mornes forfaits.
D’autre part, l’esprit actuel des
joueurs ne, permet plus d’envoyer d’ex
cellentes équipes en match amical. L’é
quipier se réserve pour le championnat
et méprise le match amical, joué très
loin, qui ne passionne personne et dont
le résultat ne figure qu’à la quatrième
4
page des journaux. Au lieu de se con- .
sacrer uniquement à son club et de ser
vir les intérêts d’une société — intétêîs
qui sont les siens d’ailleurs, l’équipier
se dérobe et laisse misérablement choir
son manager.
Ceci explique ces tristes équipes mix
tes, précédées d’un nom ronflant et d’u
ne réclame tapageuse, recevant avec
indifférence une vingtaine de points de
vant un public dégoûté qui menace de j
ne plus revenir et qui ne reviendra plus :
si cette situation dure longtemps.
Voilà le mal, il faut trouver un re
mède. Il est indispensable que tous
ceux qui s’intéressent au rugby : diri
geants, joueurs,, arbitres, journalistes,
public, étudient la question, l’exami
nent, et prennent des dispositions ur-
gentent qui s’imposent pour détruire ce
mal qui répand maintenant une sainte
terreur.
Si nous voulons que les terrains
soient' toujours occupés pendant les
trêves des championnats, si nous vou
lons éviter que le rugby ne devienne
une lutte ouverte pour des titres et non
pour la gloire, si nous voulons enfin
que se nouent entre clubs ces relations
qui firent la fortune de notre jeu natio
nal, encourageons le match amical.
Pour que s’éteignent ces rivalités né
fastes qui s’allument de ville à ville,
pour que s’effacent ces gestes de vio
lence qui deshonorent les terrains, pour
que le public lâchement n’insulte ni
joueurs ,ni arbitres, faisons des mat
ches amicaux. !
Car alors, si nous ne faisons rien, si |
nous nous laissons emporter par le
championnat qui constitue actuellement
l’unique but, l’unique vision, l’unique
raison de vitalité du rugby, nous allons
vers des horizons inconnus.
Il nous faut le championnat, puisque
c’est grâce à lui que le rugby est deve
nu si puissant, mais il ne faut pas ou
blier que si nous avons des amateurs
marrons, des dirigeants louches et des
gendarmes à la porte des stâdes, c’es,t j
au championnat que nous le devons j
aussi. * |
Au moment où s’ouvre le champion
nat de France, à l’heure où les ter
rains résonnent encore des clameurs
féroces d’un public fanatisé par l’é
preuve officielle régionale, essayons
parmi les clubs exempts de mettre sur
pied des rencontres amicales, où les
joueurs s’entraîneront, où le public
applaudira et où nous verrons du jeu,
rien que du jeu et toujours du jeu au
lieu de ces atroces parties qui ressem
blent plus à une bagarre de réunion pu
blique qu’à un match de football.
Louis WALTF'
«iiiiMiiiiiBiiiiiMiiiiiaiiiiii»iiiiiMitiiiMiiiii»ui«MiiiiiatiiiiaiiiifiiiiaiiiM«iiiiiBiiiiiiMiiiiiiBiiiiiMnMii>iiiii«iiii»Ba»iii»iiiiiaiHiiiiaiiiiifeaiiiiiei»iiiaÉ8ini^itiiiteSiuHa8>iiiiBaiiiii
LES FIGURES DU RUGBY
Le demi de mélée
A Hedembaight.
Petit, fureteur, la vitesse 'immédiate et
courte, de mauvaises langues l’appellent la
mouche des avants. Comme l’insecte bour
donnant du fabuliste, il harcèle le coche mas
sif, embourbé dans les forces contraires, car
le groupe qu’il affectionne c’est la mêlée.
Joueur plus subtil, détaché «de la. masse où
se forgent les muscles, il sue, peine, s’essouf
fle et, à rebours de la mouche, il sort de la
bataille fleuronné de horions.
II nourrit la mêlée gloutonne. Gaveur alerte,
il sait offrir selon les rites le bol alimentaire.
Auparavant, très vite, il a choisi le seuil fa
vorable où, moins aveugle que l’autre, son
pilier tricheur happera, d’un soulier en cuil
lère, l’ovoïde attendu.
Peu patient, il exige une si prompte resti
tution que parfois le temps lui fait défaut
pour prendre, derrière, à mains vides, ce qu’il
donna sur le côté avec «désinvolture.
Autour -des reins courbés, lents et lourds,
on dirait, de loin, un feu follet qui voltige, se
penche, glisse, s’évanouit, revient. Il aime re
trouver les deux toitures basses qui portent
un fouillis mobile de jambes sombres où lui
sent des jarrets tendus et des genoux salis. Il
'reconnaît les bruits des hommes qui s’empoi
gnent : ahans, plaintes rugueuses, jurons
poussifs.
«Le ballon lancé «dans le trou -de cave, taille
«pliée, les doigts «palpant les corps, il suit
anxieusement le sinueux «chemin de l’ombre
ovale à travers les pieds raides en maladroits.
Si elle court, comme un canard qui se dé
hanche, vers son camp, un,e joie naît en lui
qui s’aiguise de plus en plus. Et lorsqu’il
cueille enfin l’ovoïde sous les talons «des
siens, qu’il l’envoie d’un jet sûr au ventre de
l’ouvreur, alors sa joie explose... mais son
corps, déquillé par l’élan, tombe sur l’herbe
rase.
Des yeux il suit l’aventure, Heureuse, il rit;
bancale, il se redresse et jure.
Mêlée nouvelle et la balle trahit. Une dé
tresse au «cœur, les nerfs malades, il surveille
sa marche, prêt à bondir sur l’adversaire di
rect. Il bouge, avance ou reçu led’un trait. La
crainte du sifflet ligote son ardeur; le hors
jeu signalé fige le sang des veines.
Le ballon sorti, «il pousse le cri d’alarme,
file, se casse la taille sur la croupe déjetée
de l’avant d’aile, l’évite, saute sur le ramas-
seur, l’étreint et le malmène; ou bien il re
garde, inutile, l’attaque «dangereuse.
Son semblable «d’en face reste son plus ef
ficace ennemi. U nduel incessant croise les ;
lames de leurs regards. Une fureur pareille
les anime. A la mise en mêlée, qu’ils truquent
à qui mieux mieux, le dupeur rit et le dupé
hurle intérieurement, puis, enveloppe l’arbi
tre, ce jean-foutre ingénu, d’un mépris sou
verain.
La seconde redoutable qui mobilise tout
le courage et le cabre farouche dans les mus
cles trembleurs, c’est l’avalanche des for-
wards opposés qui tournèrent les siens, balle
aux pieds, genoux hauts, paume en avant,
dure comme un bélier. Devant cette furie qui
renverse et piétine, il est seul, lui, bibelot
fragile, nouveau David poids plume qui doit
narguer et vaincre, à cause de ses couleurs
en péril, à cause de la foule sévère, 600 kilos
et plus d’un Goliath qui s’octuple.
Alors il est beau. Sa volonté, arc tendu, Je
prend pour flèche qu’elle décoche. Et sourd,
yeux clos, la peur en fuite, le demi dé mêlée
«comme un écrin vivant enserre son joyau : la
balle. Un tourbillon d’hommes s’agite un ins
tant auoutr de lui, «puis se dénoue, vaincu,
■ sous un tonnerre de hourras. Parfois l'avalan
che ne s’arrête et, «derrière, oublié, meurtri,
après un « ah ! » déçu du peuple, le demi
«soulevé sur un coude, le maillot en guenille,
les yeux vers le ballon qui fui-t, pleure à s«a«n-
1 glots muets son courage impuissant,
i Mais voici venir la minute qui craque déjà
I «de triomphales promesses.
La mêlée, victorieuse, s’est bâtie plusieurs
: fois sur les buts des autres. Il a transmis, un
regret au bout des doigts, si difficile à vain
cre qu’une «douleur s’étirait de son cœur, «sui
vant- la trajectoire. Quatre fois ses trois-
quarts chargèrent en vain. C’est trop. A lui
donc d’attaquer !
I Le tumulte de sa poitrine semble trahir son
; idée fixe. Les avants d’ailes opposés, ces do
gues en éveil, entendent-ils ? Rouleront-ils
so.n corps qui va s’insinuer dans la muraille
que son audace «crèvera de lézardes ?
Ah ! «plus rien n’existe. a«L balle ? il l’a.
Il feint de la jeter et son bras gauche la re
couvre. Ae buste se penche, la tête sert d’é
peron, le bras droit, en demi-cercle, explore
la fissure. Soudain, un joie aiguë en arrêt
dans le ventre, il traverse les ombres des «co
losses effarés pour jaillir seul «dans la lumière.
Ivre, sa joie battant des ailes, l’homime se pe
lotonne sur le ballon, coudes et genoux mor-
dan tle terroir de la ligne violée.
i
Il es tpartout. Affirmer son adresse use un
truisme candide. H commande : « Gardez !
Sortez ! » Il aime le prompt talonnage après
les tenus rapides, sa passe, filante sur l’axe
du ballon, sèche, longue, qui fusille l’ouvreur
à tous endroits ;et puis ces coups de pied
sauveurs, les siens, qui rasen tles mains hau
tes e tciblent, là-bas, «des touches si lointai
nes.
C’est lui qui parcourt le plus de terrain,
élouffe la plupart des «dribblings qui débou
lent et des quinze hommes reçoit le plus sou
vent la balle. A lui le meilleur poste pour
piétiner la règle et... surveiller l’arbitre; à lui
le privilège de fouler N fois la touche «qu’il
jouera.
Ici, le demi enregistre au vol les groupes
qui s’allongent, les couleurs des maillots qui
s’embrouillent En un tiers de seconde, il dé
tient l’échappée, la fuite du dribbling, l’att.i-
que, au fond, par les centres à l’affût. Il juge,
pèse, écoute, puis lance aux bras amis, voire
à son ailier voisin qui déjà fait de l’œil pour
peu que le trou s’ouvre.
De ses passes, à la touche, il chérit les ex
trêmes : la naine et la très longue. Celle-là
monte en parabole paresseuse et choit mol
lement sur les mains fébriles serrées en gerbe
conrte lui. Celle-ci-, élégante, met sous sa pa
renthèse toute une ligne de tirailleurs qui,
doigts tendus, dressés sur les orteils, invo
quent cette nouvelle Tanit oblongue et fauve
dont le vol lourd, inaccessible, tangue au-des
sus de leur tête.
. Ah ! U gloire footballeuse. Si elle devait i
jour peupler de statues les jardins et les squ
œs, il faudrait un socle nouveau : le pave
humain à seize bosselures qu’est la mêlée.
Et, dessus, «les crampons sur les reins d
talonneurs furieux, te camper, ô demi
poings aux hanches, le front haut, les ch
veux en désordre, défiant la tempête q
gronde sous tes pieds,
Henry DESTEL.
EQUIPE DE L’A VENIR MQ1SSAÜA*S Photo J. Violle.
0e-ci, de-là
Bien que jouant à 14, Âlbi a fait match nul avec le
Raeing. — Des résultats surprenants en football pour
la Coupe de France. — Vermeulen remporte à nou
veau ie Lemomer, — En boxe Paolino a écrasé le
hollandais Sjouverman. — Un mateh de boxe qui
se termina par des arrestations en masse. — On for
mera bientôt l’équipe de rugby de l’armée française.
Albi et le Ra-cing ont fait match nul par
3 points è 3. Certains étaient loin de s’atten
dre à ce résultat; le Raeing partait nettement
favoris. Beaucoup oubliaient que les. Albi
geois avaient battu l’Olympique à Paris en
novembre, «et que l’Olympique avait, quel
ques jours après, «battu le, Raeing en cham
pionnat.
Eh bien, jouant à 14 contre 15, Albi fit
match nui avec le Raeing. Vaysse, blessé à
l’épaule vingt minutes après le coup d’envoi,
fut obligé de se retirer.
«La première mi-teimps a été «nettement à
l’avantage du R. C. F., qui, maître du ballon
à la mêlée et aux touches, fit donner «très
souvent ses trois quarts. Une seule attaque
aboutit victorieusement, Gérald marquant en
«coin. La mi-temps arriva sur ce résultat.
Tout le monde crût que la reprise verrait
le Raeing affirmer «définitivement sa supério
rité. Il n’en fut rien. Les Albigeois qui s’é
taient aperçus de la «mauvaise tenue de Chilo
dégagèrent souventes fois sur l’arrière «du
RaCing. Cette tactique réussit une fois. Vira-
zel, aidé de Prévost, marque l’essai. Plu
sieurs fois Prévost, Nachat qui fut splendide,
et Frayssinet, échouèrent près de la ligne
blanche parisienne. Yves du Manoir, de La-
iborderie «et Béhotéguy tentèrent quelques
contre-offensives, mais les Albigeois se mon
trèrent Impeccables en défense. Ce sont leurs
avants qui obtinrent le mStch nul. Ils matè
rent ceux du Raeing qui semblèrent fatigués.
Prévost," d’Albi, joua une partie remarqua
ble. C’est un grand avant. Frayssinet et Vi-
razels sont aussi à citer. Du côté du Raeing,
«du Manoir surtout, de Laborderie, Gérald,
Fouchères, Baguet, Piquiràl et Gonnet sont
ceux qui émergèrent du lot « bleu et blanc ».
Le Bordelais Heurtin arbitra bien, le pu
blic accueillit toutes ses décisions sans pro
tester.
Au retour au vestiaire, les joueurs albi
geois semblaient heureux. L’on ne se cache
pas pour exprimer sa joie d’avoir tenu en
•échec l’équipe des internationaux. M. Mau
rice Rigaud, l’honorable et distingué vice-
«président de la F. F. R., albigeois pur sang,
était tout heureux du match nul obtenu «par
les représentants de ses chères couleurs, qui
llur permirent aussi de gagner quelques dé
jeuners à un parieur actuellement malheu
reux.
—o—
La Coupe «de France «de «football a «donné
dimanche des résultats surprenants. Le Nord
et l’Alsace n’ont plus qu’un représentant cha
cun qui auront, Nordistes et Allsaciens, à
rejouer, parce que ayant fait match nul. En
somme, un club du Nord ou d’Alsace se
qualifiera pour le tour suivant. Les «matches
de dimanche ont vu les Bretons et les Nor
mands se «qualifier nettement. Le Mirni, le
Sud-Ouest «et Paris se maintiennent aussi.
Cela fait prévoir «des matches à «venir très
disputés.
«Le «classique Lemonnier organisé annuel
lement par le Ra-cing s’est disputé dimanche
sur le parcours Versailles^Croix «Catalan. Voi
ci ce que pense «de l’épreuve notre ami Gas
ton Frémont, le compétent -critique de
T « Auto » :
«Le «dix-huitième Lemonnier «donna lieu à
une «belle lutte entre Vermeulen, Sehnellmann
et «Charles Denis. Le Tourquennois fit une
course «des plus énergiques, et c’est «grâce à
son courage qu’il dut de remporter la vic
toire.
» De cette «première épreuve de l’année
1924, je retire «cette impression que le lot
«des coureurs actuels est de loin inférieur à
«celui «d’avant-guerre. Exception «faite de
Guillemot et de Léon «de Nys. Je suis persua-
«dé que si Gaston Henet avait participé à
«l’épreuve, il aurait certainement remporté la
première place.
» Il «me «faut également souligner la belle
victoire remportée par l’Arras Olympique sur
le C. A. S. G., et les places prises par les
coureurs provinciaux. Le temps n’est pas
loin où la province prendra en course à pied
l’avantage sur la capitale, comme elle l’a
fait «dans les autres sports.
Paolino le régla. Le Basque, depuis son
match avec Journée, a fait des progrès no
tables. Les coups arrivent avec précision.
Le match fut court et émotionnant. Le
Hollandais s’amusa au début, «mais son air
narquois ne dura guère, Paolino le ramena
promptement au sens des réalités en le des
cendant par un superbe crochet du «droit. Au
deuxième round, le Basque domina par la
puissance de ses coups. Sjouverman fit à
nouveau connaissance avec le canevas. Les
troisième et quatrième reprises mirent Sjou
verman à deux doigts de sa perte. A -la sui
vante, son adversaire fit une œuvre de dé-
molitiôn. Sjouverman violemment touché à
l’estomac s’abattit sur le ring. Il jugea pru
dent «de cesser le combat. «L’assistance l’ap
plaudit chaleureusement pour son «courage.
Très curieux l’article rétrospectif de M.
Léon Sée «dans 1’ « Auto » sur le premier
grand match de boxe qui «mit aux prises^
en 1888, à Chantilly, Sullivan et Mitchell, et
qui se termina par une arrestation en masse
et une nuit en prison.
« Lorsque les adversaires furent en présen
ce, Sullivan fit Leffet «d’un colosse comparé
à son léger et agile adversaire* qui ne lui
rendait pas moins de trente livres.
» Les règlements du « Prize Ring » «diffé
raient notamment «de ceux en vigueur au
jourd’hui; la durée «des rounds n’était limi
tée que par la chute d’un adversaire: puis,
après un court repo sdans leur «coin respec
tif, les ho«mmes reprenaient le combat jus
qu’à une nouvelle chute, «de sorte que les
rounds avaient une longueur absolument
variable.
. » «C’est ainsi «que la rencontre «comporta
trente-neuf reprises et dura 3 h. 10 m.
» Sullivan domina d’unbout à l’autre de la
bataille; ce fut chaque fois par une chute
de Mitchell que les rounds se terminèrent,
mais après chaque repos, le vaillant Anglais
reprenait toujours le combat avec plus de
courage et d’énergie.
» Le premier round dura 7 m. 7 s.; le se
cond 50 secondes seulement; le troisième et
le quatrième 1 m. 30 s. chacun; le cinquième
1 m. 15 s.; le sixième 6 im. 50 s., et ainsi
de suite.
» Sullivan, qui cherchait à placer un de ses
terribles coups du droit, ne pouvait arriver
à toucher «définitivement cet agile adversaire
qui.le harcelait de petits coups.
» Enfin, après plus «de trois heures de ba
taille, Mitchell semblait «plus frais «que son
pesant adversaire, bien que tous deux eus
sent le visage en sang. Le combat semblait
donc plus incertain «que jamais. L1 pluie tom
bait à torrents depuis une «heure; le dernier
round avait duré «plus de 30 minutes; sou
dain, on vit les deux hommes cesser de com
battre, ils échangèrent quelques mots avec
l’arbitre et se serrèrent la main. D’un com
mun accord ils acceptaient le « draw » ou
match nul.
» «Mais matcheurs et spectateurs n’étaient
pas au bout «de leurs «peines : à peine s’é
taient-ils rhabillés «que des gendarmes fai
saient irruption sur le terrain du combat et
arrêtaient tout le monde. »
La commission militaire de la F. F. R. s’est
déjà «mise au travail en vue de la formation
de l’équipe de France militaire qui jouera
successivement en avril contre celles de «Pa*
ris et de 1’armée «britannique. A «cet effet, elle
invite les Comités régionaux de bien vou
loir lui faire connaître les joueurs militaires
de leur ressort susceptibles- d’être sélection
nés.
«La commission, à l’unanimité, a désigné
M. Eluère et les capitaines Vallot et «Duché
pour être adjoints à la commission de sélec
tion de la Fédération qui formera l’équipe «de
France dans la deuxième quinzaine de mars.
On sait que l’équipe de l’armée française,
afin de parfaire son entraînement en vue de
son match contre l’armée britannique, doit
rencontrer l’équipe sélectionnée de Paris le
13 avril dans la capitale.
D’après les rugbymen actuellement sol
dats, et que l’on connaît, il n’est pas témé
raire de- dire que l’équipe de l’armée doit
Le Basque Paolino a écrasé Sjouverman, ; ftie^ tiès forte. Des internationaux et des
un Hollandais, «dont on faisait avant le match j joueurs sélectionnes plusieurs fois Ja forme-
un épouvantail. En moins de cinq rounds, 1 ront en entier. MISTER BLACK.
Un mot sur le Congrès de TUnion des Sociétés
d’Àviron du Sud-Ouest à propos des Olympiades
- ' « « «« -
Je n’ai pu, par suite -de maladie, me >
rendre au Congrès de l’U. S. A. S. O.,
ainsi que plusieurs membres du bureau j
du R. C. C., et non des moindres, rete- i
nus par un séance du Conseil Municipal,
très importante. Je le regrette personnel
lement et profite de l’ouverture des co
lonnes du journal Y «.Athlète » pour
glisser quelques mots sur cette question
très importante qui doit primer, à cette
heure-ci, toutes les autres, qu’elles «qu’el
les soient.
A mon avis, aucune solution pratique
n’a été envisagée, et cependant cette an
née, le Sud-Ouest était assez riche, en
rameurs de classe, pour former 2 équi
pes mixtes de réelle valeur. Il s’agissait
en l’occurence, «de choisir 3 ou 4 mem
bres compétents, pris «dans les rameurs
d’avant-guerre, à la loyauté sprotive re
connue et aux compétences également
sportives indiscutables, car il ne s’agit
pas de palabrer sur la question Aviron,
et d’être même Champion de France ou.
d’Europe, il faut pouvoir corriger le sty
le, expliquer à nos jeunes rameurs, pétris
pour la plupart de bonne volonté, pour
quoi le coup d’aviron doit être conçu de
telle façon, régler un bateau et donner, à
chaque rameur, l’attaque voulue à son
aviron. Ces «choses qui n’ont l’air «de rien,
sont tout pour le rameur, et celui-ci,
ayant en main un aviron -bien réglé,
trouve relativement facile, la passée dans
l’eau, ainsi qu’une facilité au dégagé, in
compréhensible pour lui jusque là. Pour
ma part, dans une longue carrière, aux
réunions Nationales et Internationales
des plus importantes, en tant que ra
meur, combien ai-je vu d’excellents élé- ,
ments individuels, battus par ces choses
qui ne paraissent rien, mais «qui, en réa
lité, sont tout.
Il y avait donc, à mon avis, intérêt à
soumettre et à examiner cette question
de mixtes dans notre groupe, et celles-ci
mêmes battues aux éliminatoires du 8
juin, n’auraient pas eu à rougir de leurs
échecs.
Etre évincées par une équipe meilleure,
n’est pas un deshonneur.
C’est la loi du Sport et quoiqu’il puis
se en souffrir, tout sportsmen doit tenir
à l’honneur de s’incliner devant elle, les
Olympiades étant l’apogée «du rameur, et
il faut savoir lorsqu’on peut exception
nellement réunir des teams de valeur, où
les former, faire abnégation d’esprit de
clocher et tout sacrifier à la réussite du
Projet. Maintenir les Championnats de
1924, est courir à la défaite quasi-certai
ne du 8 juin, vu les Championnats ré
gionaux votés à Moissac le 24 mai.
Qu’arrivera-t-il ?
Chaque «club, vraisemblablement, tien
dra à défendre sa chance, ira à ses frais,
effectuera un voyage de 200 kilomètres
environ, je parle pour les Sociétés de lia
Dordogne, Bayonne et Cognac, ce qui
constituera une dépense minimum pour
le club de 1500 à 200 francs, autrement
nécessaire à une préparation préolympi
que. Passe pour les Sociétés au budget
assez riche, je crois malheureusement
que ces dernières sont peu nombreuses,
et chose qui joue une grande responsabi
lité morale : quelle sera la solution à
donner en matière de transport ?
Souhaitant de tout cœur la réussite de
la proposition Bernard-Sigalas, que j’a
vais eu moi-même, d’après le vote du
Congrès du S, O.tenu à La Réole le 5
août, l’honneur de défendre à Lyon, lors
de la réunion du Comité Central, je ne
crois pas que celle-ci soit solutionnée a
cette époque. Alors, nous touchons à un
impasse. Vu les tarifs onéreux en G. V.,
il ne faut pas y toucher. Reste le P. V.
Je ne sais pas au juste le temps qu’il fau
dra, pour transporter les embarcations
de Libourne, Castillon, Sainte-Foy, Ber
gerac. Mettons huit jours. Je suis modes
te, vu le changement de réseau, et alors ?
Les Sociétés ne possédant qu’un jeu
de bateaux, seront forcées de suspendre
tout entraînement intensif ou alors d’em
prunter la yole de mer, maïs je crois ne
pas être démenti, en indiquant les dan
gers «de cette méthode condamnée par
avance et le dérivatif résultant de cet
imboglio, et l’élimination forcée -d’une
équipe de valeur certaine. Reste le re
tour; là est encore la grosse pierre d’a
choppement !
Les éliminatoires étant le 8 juin, il fau
dra donc que les bateaux soient rendue
le 6 à Argenteuil, y seront-ils en em
pruntant le P. V., j’en doute personnel-
lment, et «désire me tromper. Admettons
toutefois que les embarcations arrivent
à destination, mais dans quel état, je
m’adresse à vous, rameurs, dont toute
la sympathie, j’en suis sûr, m’est acquise,
et voyez-vous, faute de matériel, votre’
entraînement arrêté à moitié forme, je
dis moitié vu la saison hivernale, com
prenant mauvais temps, crue probable
de nos rivières et un tas de‘choses aléa
toires.
Tous ces doutes évités par une sélec
tion de rameurs, ou chaque société, ayant
son jeu de bateaux en posséderait de
toute façon, un en réserve, que «de dépen
ses évitées et qui deviendraient libres
pour la préparation, ou beaucoup de
clubs, aideraient, tant soit peu, par le
Bureau Central pourraient, dans un es
prit de camaraderie, faire appel aux élé
ments de certains et après avis de la
Commission désignée, grouper ceux-ci
dans un sentiment commun «de sport pur,
et prétendraient à un résultat meilleur.
En admettant que ma manière de voir
ne soit comprise ou admise, la solution
la plus équitable serait de faire courir
(pour cette année), à la date du 17 mal
par exemple,'ou 12 mai, des éliminatoires
par secteur, c’est-à-dire entre sociétés
voisines, réunir pour le 24, les 3 ou 4 fi
nalistes, sur un bassin homologué, tiré
au sort, entre les dits finalistes, et au
champ de course choisi par l’imprévu du
sort, le club désigné aurait à assurer,
sous le contrôle du Bureau (U. S. A. S.
O.) l’indemnité proportionnelle aux frais
d’équipes «prélevée sur le montant des en
trées. Voilà en résumé le projet que je
verrai prendre en considération, avee
plaisir, par le Bureau. Il est relevé d’un
dévoué à l’Aviron, n’ayant aucune ambi
tion : que le bien de notre Sud-Ouest,
une économie pour nos clubs, et qui, sans
acrimonie, fait part, par l’intermédiaire
du journal, de son point de vue pratique,
intéressant rameurs et dirigeants de nos
sociétés.
A. MIRAMBEAU.
Ex-Champion de France
Président d’Honneur de l’U. S. A. S.O.
|llllWll[lMil[llMlllllgjllli]WlillHlliyBlHIWIll[iaillllBlillM[llMlllliWlllMllllWHIIlHII|[fl[llllBllllliaillllBillillgiHII!MllllMlllMlllllHllllW[lllWIIIIMI[illHIH!l^
Silhouette d’escrimeur
Léonce BASCLE
Notre excellent camarade, Léonce Bascle, se
détache très nettement de l’ensemble des escri
meurs bordelais, qui lui assure, ait surplus, une
très belle popularité.
Fervent amateur des trois armes, il les cul
tive toutes avec une égale compétence et dévo
tion, Dans la pratique de chacune d’elles, il sait
leur conserver ce cachet personnel, presque hé
roïque, qui en forme toute la personnalité, tout
le caractère de son style.
Son fief se situe dans la salle du maître Du -
verdier, dont il est le fidèle élève. Là, de T à
b heures, il est loisible d’assister à son travail
d’entraînement très intéressant, à ses assauts
non moins captivant, lesquels, souventes fois,
l’opposent aux meilleurs amateurs et profession
nels.
Les difficlutés qui hérissent notre élégant, no
tre noble sport, sont l’objet de ses préoccupa
tions, de ses études approfondies, fouillées, avec
une patience, une persévérance qui honore son
caractère.
Aussi son expérience s’enrichit-elle de toute
la sceince, de toute les attitudes propres aux
trois armes classiques considérées, soit dans la
plastique de l’Ecole Française, soit dans le réa
lisme de l’Ecole Italienne.
Au cours de causeries sur l’escrime, nous
avons pu avoir confirmation de ses tendances
caractéristiques, que nous avions déjà^ remar
quées dans la facture de son jeu. C’est-a-dire ^ la
recherche heureuse des passes d armes serrées,
fines de celles dont l’exécution fondue, souple,
' hamonieuse est toujours agréable à l œil des
spectateurs.
Certains esprits chagrins ou plutôt taquins,
insinuent qu’il n’y réussit pas, prétendent même
que notre ami, dans l’ardeur du combat, fait un
amalgame mcilheureux des principes exclusifs
chaque arme. N’en croyez rien, son talent est
trop affermi dans les règles fondamentales de
l’escrime pour commettre une pareille hérésite.
Ajoutons que Bascle possède un caractère do
té des qualités les plus aimables, les plus sym
pathiques, et que son tempérament essentielle
ment idéaliste, ne voit dans le sport des armes,
que la beaut du geste chevaleresque des héros
i d’épopée.
Et si parfois, ce parfait camarade tombe dans
la triste réalité de la vie, c’est simplement pour
manifester sa légitime ambition de voir son tar
lent recevoir une double consécration. Première
ment, par l’obtention d’un parchemin ofnciel ;
deuxièmement par sa participation éventuelle à
une soirée de gala de la S. E. E. G.
. U a certainement toutes chances d’obtenir au
I moins une des deux satisfactions espérées. Cette
réalisation sera la récompense méritée d un es
crimeur de conviction sincère et éprouvée.
, . . 'SÀIN’T-GEOFGËS.
Le tragique destin du « Dixmude » qui a
jeté sur l’année finissante un voile sanglant, fait
tourner les esprits vers la navigation aérienne
et vers son ample martyrologue.
De tous temps, l’homme a cherché à se mou
voir dans l’espace. Insatisfait d’avoir triomphé
des ondes, il a voulu conquérir l’air dont sa na-
| ture même semblait devoir l’écarter éternelle-
■ ment.
Le problème de l’aérostatique est certainement
; de tous les problèmes qui se sont posés au gé-
| nie humain, celui qui a provoqué les plus ingé-
I nieux, les plus hardis, les plus burlesques des
travaux.
Gaston Tissandier, dans son « Histoire des
« Ballons » en reproduisant les projets étonnants
de Eauste Veranziio, de Gonzales, du Père Jé
suite Lana, de Besnier, du portugais Gusmâo,
nous montre ces novateurs audacieux dont le la-
■ beur patient à permis à l’avion moderne de naî
tre après les expériences décisives des Wright,
des Santos, des Farman, des Blériot, des Delà-
grange.
j II n’est pas une époque de l’Histoire, il n’est
| pas un peuple qui n’ait apporté sa contribution
à l’CEuvre intrépide que la légende fait naître
avec le fier Icare. *
Les. mythologies elles-mêmes reflètent les
éclats du surhumain désir.
Des voix autorisées vont s’élever sur la tombe
mouvante de l’équipage du fatal vaisseau.
La querelle des rigides et des semi-rigides
trouvera de nouveaux aliments et les ennemis
du principe même de ces aérostats monstrueux,
de nouveaux arguments.
N’ayant jamais envisagé la locomotion aérien
ne que sous un angle purement spéculatif, j’a
voue manquer d’opinion en la matière, D’ail
leurs, rigides et semi-rigides apparaissent égale
ment vulnérables, également dangereux, éga
lement inutiles. Pareillement, les avions s’écra
sent, s’enflamment, se brisent, se heurtent...
Si nous avons réalisé sur les projets des no
vateurs puérils quelqeus progrès, il n’en reste pas
moins que la solution est encore imparfaite.
Les causes de l’anéantissement du «Dixmude»
sont encore inconnues. Nonobstant l’ignorance
dans laquelle nous demeurons, de toutes parts,
les critiques s’élèvent à l’adresse du point d’où
l’ordre N. d’apareiller. d est parti.
S’il est permis de tirer de cet affreux drame
un enseignement profitable, je ne voudrais re
tenir que le fait d’embarquer sur un pont aus
si fragile au moment ou nous manquons telle
ment d’hommes, une telle cohorte de spécialisa
tes savants.
Sans douté, est-il dans l’ordre naturel de voir
le savant se transformer en héros et de faire
marcher le soldat vers la mort certaine.
Mais quelles que puissent être les e#igenc*ê
de la. Faix, je voudrais bien qu’il nous sait dén
ué de la Voir moins exigeante que la Giiâtye !
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