Titre : L'Action française du dimanche : organe hebdomadaire de défense nationale et de défense sociale
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1920-11-28
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Éditeur scientifique
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32681951z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 novembre 1920 28 novembre 1920
Description : 1920/11/28 (N4). 1920/11/28 (N4).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4534244x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-53049
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/11/2016
TROISIEME /..NNEE. — N' 4
— BS
Organe Hebdomadaire de Défense Nationale et de Défense Sociale dimanche 28 novembre 1920
FRANÇAISE
RÉDACTION & ADMINISTRATION i
14b, Rue de Rome, PARIS (81
TÉLÉPHONÉS s
Rédaction # LOUVRE 28-40 •** 28-60 »
DIMANCHE
Directeurs Politiques 0
Léon DAUDET.
Charles MAURRAS.
Tout ce qui est national est nôtre ”
ht Due d’ORLÊANS
Héritier des Quarante Rols qui. en mille ans, firent la France,
15 CENTIMES
ABONNEMENTS On no Six mois
FRANCE & COLONIES» . 7.* A.»
ÉTRANGER . . » . w ©.* 6.»
Adresser mandats et Chèques à M. rAdministrateur.
LE CAILLAUTISME
EN ÂLSÂCE-LORRAINE
bout, appartenant à la Ville de la Paris.
Delanney était lié avec Dubarry, avec
Almereyda, et totalement dévoué à Cail
laux, Quand Caillaux l’assassin parlait
de Delanney U ajoutait, avec fierté :
« C’est un boni » La nomination de De
lanney au haut commissariat de F Alsace-
Lorraine serait, dans ces conditions, un
crime contre la Patrie. Mais je pense
bien que nos collègues alsaciens-lorrains,
connaissant le passé de ce personnage,
ne le laisseront pas commettre. Je les
préviens que Delanney, c’est Caillaux.
Lorsque le 22 janvier 1920, je montai,
nouveau député, à la tribune de la Cham
bre, pour demander à Millerand, alors
président du Conseil, de se débarrasser
de Steeg, je soupçonnais déjà le dévelop
pement que prendrait, dans notre victo
rieux et malheureux pays, le retour of
fensif du cambisme et du malvyçme, de
la délation ét de la tTahiSon.^Hélas! je
ne iaâ suivi que par une douzaine de nies
collègues de droite, patriotes clairvoyants
et qui ne regretteront pas leurs bulletins
bleus, au jour prochain de la catastro
phe. La majorité patriote de la Chambre
s’abstint, s’imaginant que Steeg fîls-de-
boche, comprendrait la leçon et se reti
rerait. Mais Steeg était là en service
commandé — par les radicaux du Sénat,
Doumergue en tête. Steeg était l’homme
des radicaux socialistes et des radicaux,
l’homme des loges, le défenseur de Cail
laux et de Malvy, ce qu’on appelle, en
argot de bagne, le « poteau ??. A partir
de là, ayant les mains libres, ce funeste
individu commença le joli travail qui a
remis le ministère de l’Intérieur et la
Sûreté Générale dans le même état qu’en
1914, au beau temps de Landau, d’Alme-
reyda, de Caillaux, de Malvy, de sa maî
tresse la fille Béryl et de Leymarie.
Chiappe, compère de Leymarie, et qui
procurait des petites femmes à Malvy et
à Leymarie, Chiappe, qui embrassa Ley
marie sur la bouche, après sa condam
nation à deux ans de prison, Chiappe,
stigmatisé par le lieutenant Bruyant du
G.Q.G., en pleine audience, Chiappe
enfin, frère «FAngelo Chiappe, chassé
d’issoudun, pour mauvaise conduite, est
nommé officier de la Légion d’honneur;
et Angelo est envoyé dans les Vosges,
comme conseiller de préfecture !
Ce n’est pas seulement dégoûtant,
c’est dangereux, et le réveil — Millerand
et Steeg peuvent m’en croire —'sera
terrible.
Léon DAUDET,
Député de Paris.
AVIS IMPORTANT
Toutes les demandes concernant l'envoi
du journal à partir des numéros portant la
date du dimanche suivant doivent nous
parvenir avant le mardi SfOiR pour être
exécutées en temps utile.
AU JOUR LE JOUR
Les journaux suédois nous annoncent
que le bénéficiaire pour 1920 du Prix No
bel /le la paix serait le président Wilson.
Si la nouvelle est exacte, elle prouve la
persistance de l’esprit d’illusion chez les
exécuteurs testamentaires du célèbre chi
miste suédois. En 1914, c’est Guillaume II
qui leur parut un moment mériter leurs
cent mille francs de récompense ; en 1920,
c’est Wilson. Les deux choix nous inspi
rent une horreur égale. Si Guillaume II
garde la responsabilité de la guerre uni
verselle, Wilson porte celle d’avoir exigé
l’impunité du crime et imposé une orga
nisation de l’univers qui permet à l’Alle
magne de semer le trouble dans le monde
en attendant de le replonger dans une
mer de sang.)
•4- +
Il n’v avait pour nous, Français, après
cette' '®Edîuun
moyen lamité : la dislocation
de.
lue pareille ca
limité alieman-
Le président Wilson soutenu, il est
vrai, par l’écume de la presse internatio
nale, ne Ta pas permis. Il avait, pour pré
venir tout conflit sanglant, une recette in
faillible : l’institution d’une Société des
Nations. Et nous avons pris ou feint de
prendre cette fantaisie au sérieux. Au
jourd’hui la Société des Nations est for
mée. Elle tient depuis le 15 novembre ses
assises à Genève. Mais les Etats-Unis n’en
font pas partie ; les sénateurs américains
refusent d’imposer à leur pays les risques
que lui ferait courir la marotte de son pré
sident.
En tout, trente nations sont représen
tées à Genève ; la France dispose d’une
voix, comme le Portugal, la Suisse ou la
Norvège, tandis que l’Empire britannique
y compte pour sept voix. Peut-être l’incon
vénient serait mince si le Conseil de la
Société des Nations était animé d’un vé
ritable esprit international. Mais le comp
te rendu des discussions révèle que les dé
légués ont pour‘préoccupation dominante
de faire prévaloir le point de vue de leur
nationalité particulière. Le grave, c’est
que l’Allemagne, bien qu'officie llement ab
sente, y est pratiquement représentée par
les nations neutres attirées vers elle par
le poids formidable de son unité, La Suè
de, la Norvège, le Danemark, la Suisse,
la Hollande sont visiblement favorables à
l’admission prématurée de l’Allemagne-
Joignes que les trois délégués français,
éliminés de la présidence des grandes
commissions, n’y jouent qu’u-n rôle très
effacé. Alors que faisons-nous à Genève ?
Car personne ne croit sérieusement que
c’est dans un parloir que s’organise la
paix du monde. Nous sommes là-bas pour
y accepter toutes les corvées périlleuses
que le grand conseil de la Société des Na
tions ne manquera pas de nous proposer
Ainsi un plébiscite doit avoir ■ lieu pro
chainement à Vilna, et tout naturellement
un détachement français participera à
l’occupation de la ville pendant que s’ef
fectueront les opérations. Est-il bien néces
saire de continuer à assumer des tâches
de cette sorte qui n’aboutissent qu’à nous
mettre l’univers à dos. Faites le compte
des résultats de notre politique depuis
l’armistice ; nous avons voulu- être agréa
bles à tout Le monde et nous nous som
mes brouillés avec tous nos amis. Aujour
d’hui nous n’avons d’alliée véritable que
la Belgique et encore parce que ses Inté
rêts sont, comme les nôtres, sur le Rhin.
+ ♦
Quand je dis notre politique, il faut
bien s’entendre. Nous n’avons pas de poli
tique à nous, puisque nous marchons à
la suite des Anglais. Cela éclate dans les
événements de Grèce. Voici un pays que
les Alliés ont comblé de bienfaits et qui
leur témoigne sa gratitude en portant au
pouvoir les pires ennemis de l’Entente, les
partisans de l’ex-roi Constantin, Il semble
que le premier soin de notre diplomatie
devrait être de s’opposer à la restauration
du beau-frère du kaiser, de l’homme qui
commanda le massacre du Zappeion. Et
sans doute M. Leygues a songé à. s’enten
dre à ce snjet avec lord Curzon. Mais le
ministre anglais fait répondre qu’il est in
disposé pour plusieurs jours, tandis qu’un
amiral britannique cause à Lucerne avec
Constantin. Pendant ce temps, les événe
ments continuent de marcher, et, demain,
Constantin redevenu roi des Hellènes, il
sera sans doute irop tard pour agir.
♦ ♦
Tandis que Vf. Leygues s’évertue à devi
ner la pensée anglaise, l’Allemagne, té
moin de noire irrésolution, élève subite
ment la voix et redevient plus arrogante.
Les ministres du Reich franchissent 3e
Rhin,, vont à Cologne, à Aix-la-Chapelle y
tenir un langage provocateur. A la barbe
des soldats alliés, le docteur Simons s’élève
contre l]i importance excessive des troupes
d’oeupatlon et affirmé que ni le peuple, ni
l’empereur allemands n’avaient voulu la
guerre. Si ce défi n’est pas relevé, l’Alle
magne en conclura que nous sommes in
dulgents parce que nous sommes faibles
et c’est là-dessus qu’elle réglera sa condui
te. Elle était plus modeste au lendemain de
3'occupation de Francfort ou de la victoire
de Varsovie.
C’est qu’à ce moment nous avions une
politique à nous qui avait tout au moins
l’apparence de la fermeté ! h fallait persé
vérer dans cette voie. Mais une crise pré-
sidentieWe est survenue, M. Millerand a
quitté le Quai d’Orsay et son successeur a
apporté son inexpérience et d’autres ^mé
thodes. Je n’incrimine pas M. Leygues.Tout
le mal vient du régime électif et de son
génie d© compétition qui ne permet pas
au même homme d’occuper toujours la
même place quand il exerce bien sa fonc
tion.
Alors H faut que les personnes corrigent
par leur patriotisme la malfaisance des ins
titutions. C’est le principe qui devrait nous
guider dans le débat qui se poursuit à la
Chambre sur l’ambassade au Vatican. M.
Herriot, M. Pauil-Boncour y ont apporté
des préoccupations de partisans. Leur pas
sion anticléricale leur masque l’intérêt
français. Notre présence à Rome est indis
pensable parce que nous ne pouvons sans
Rome résoudre de graves problèmes où
sont engagés la vie de chacun de nous et
l’avenir même de notre Patrie. La question
de l’ambassade est de salut public. Elle de
vrait être résolue sans débat.
Firmin Bacconnler.
ABONNEZ-VOUS
à
L’ACTION FRANÇAISE DU DIMANCHE
MADEMOISELLE MARIANNE DANS SON NOUVEAU REPERTOIRE
— Personnellement, le préférerais chanter la Carmagnole... Mais le gouvernement prétend aue ee n’est pas l’heure.
Le sentiment d’être administré par
un gouverneur et des lois spéciales, dès
règlements spéciaux, d’avoir un réseau
de chemin de fer spécial qui s'arrête à
l’ancienne frontière et qui, lui aussi, a
son statm spécial, ce sentiment d’être
traité comme an peuple à part, conduit
forcément le peuple alsacien replié sur
lui-même vers un particularisme étroit,
farouche, presque agressif.
(Hansi, Figaro du 3 novembre
courant)
Le dessinateur alsacien bien connu,
Hansi, vient de publier, dans le Figaro,
sous ce titre, le Malaise en Alsace, une
série d’articles remarqués. Il y montre
les fautes et les erreurs de l’administra
tion français» en Alsace h^SÇSÀ^- -Fau
tes impardonnables;' erreurs formidables.
11 y a déjà plusieurs mois que Maurice
Pujo, dans notre quotidien, avait, après
enquête sur place, signalé le péril. Les
choses s’expliquent mieux, si l’on consi
dère que le ministre actuel de l’Intérieur,
Théodore Steeg, est fils et petit-fils de
Boche, ce qui, au moment où nous som
mes, constitue, on l’avouera, la pire des
folies. « Les attaches de la République
« et dy parti allemand en France, parti
« Caillaux — dira l’histoire — étaient
« tellement fortes, qu’après quatre an-
« nées et quatre mois de guerre et d’in-
« vasion, le président du Conseil, pa-
« triote, mais républicain, Millerand, a ;
u maintenu à l’Intérieur, contre vent et 1
« marée, un homme de sang allemand,
« féal du traître Cailllaux et ami du traî-
« tre Malvy. » Nous recueillons présen
tement les fruits de cette insanité, où ris
que de sombrer la popularité de Mille-
rand.
Savez-vous, en effet, qui le gouverne
ment est allé choisir comme secrétaire
général , du haut commissaire en Alsace-
Lorraine? Un sieur Cacaud. Ce nom
ne vous dit rien? Nous allons vous ren
seigner : vous vous rappelez qu’au mo
ment du procès Caillaux, on saisit, dans
un coffre-fort d’une banque de Florence,
certains papiers du traître et mari d’une
Tueuse, où'se trouvait le plan et projet
d’un coup d’Etat, destiné à terminer la
guerre, à l’avantage de l’Allemagne, par
F accession de Caillaux et de ses compli
ces à une sorte de dictature embochée.
Ce plan, appelé par Caillaux lui-même
Rubicon, en souvenir de Jules César et
de son fleuve de décision, comportait une
liste de noms de gens tarés, choisis par
le traître en raison de la confiance qu’il
avait en eux. Parmi ces noms figuraient
celui de son fidèle Ceccaldi, député de
F Aisne, dont il voulait faire un préfet
de police, celui de Landau, espion alle
mand, condamné au bannissement pour
Intelligences avec l’ennemi, celui d’Al-
mereyda, autre espion allemand, ami et
compagnon de débauches du bandit Mal
vy, ex-ministre de l’Intérieur, et que
Malvy fit assassiner à Fresnes, en août
1917, afin d’éviter ses révélations. Or
le nom de Cacaud figurait, pour un poste
important, sur le Rubicon de Caillaux,
de cette sanglante ordure de Caillaux I
Voici donc un homme lige à Caillaux
mis à la tête — immédiatement après le
haut commissaire — de l’administration
des provinces reconquises I Ce Cacaud
fait partie du complot, actuellement di
rigé par Caillaux, Malvy et Steeg, con
tre le relèvement du pays. Il n’a qu’un
but, multiplier les tracasseries vis-à-vis
des Alsaciens-Lorrains, leur rendre la si
tuation aussi difficile et amère que pos
sible, leur faire regretter presque — s’ils
étaient moins patriotes — le joug alle
mand, Ce but est, en effet, celui de Cail
laux, agent allemand, comme il est celui
de l’Allemagne. Or Cacaud est la créa
ture aveugle de Caillaux.
Mais, il y a mieux. Des renseigne
ments très sûrs qui me parviennent, il
ressort que l’introduction de Cacaud en
Alsace-Lorraine est destinée à préparer
les voies d’un autre caillautiste, autant
et plus dangereux que Cacaud, le sieur
Delanney, ancien préfet de la Seine, et
dont Clemenceau se débarrassa — au
lieu de le mettre en jugement — par une
ambassade au Japon. Delanney, tout dé
voué à la clique de trahison du Bonnet
ronge et du Pays, avait fait louer, à bon
compte, pendant la guerre, au voleur de
portefeuilles Albert Dubarry, directeur
de ce dernier journal et d’une petite
feuille de chantage, appelée Carnet de
la Semaine, un immeuble, sis rue Tait»
par JACQUES BAINVILLE
Contre le libéralisme et la démocratie,
qui engendrent le bolchevisme, la réac
tion est universelle. Le 2 novembre, Wil
son, le wilsonisme et le parti démocrate
sont balayés aux Etats-Unis. Quelque?
jours après, en Saxe, le pays le plus
socialiste d’Allemagne, qu’on appelait
déjà, bien avant la guerre, le « royaume
rouge », les conservateurs ont remporté
une victoire surprenante qui a été tout
près de leur donner la majorité à la
Chambre saxonne. En Autriche, précé
demment, F extrême-gauche avait été
écrasée. Enfin, le 14 novembre, il y a eu
les élections grecques qui ont été un dé
sastre pour M. Venizeîos, chef du parti
libéral.
Cette réaction, qui parcourt le monda
comme une immense vague, comme un
ras de marée, est parfois aveugle com
me une force de la nature. C’est ce qui
est arrivé en Grèce. Les Grecs ont voté
en masse pour les partisans du roi Cons
tantin. Et qui est le roi Constantin? Tout
le mond le sait, en Grèce comme ailleurs.
Constantin, c’est le beau-frère de Guil
laume II. C’est Fami de l’Allemagne.
C’est l’homme qui faisait fusiller nos ma
rins au Zappeion, qui trahissait l’Enten
te, qui ne rêvait que de prendre part à
la guerre contre nous du même côté que
les Allemands et de jeter à la mer notre
armée de Salonique.
En 1917, la France, lasse des trahi
sons de Constantin^ avait décidé de le
détrôner. M. jonnart s’était chargé de
l’opération qui réussit toute seule. Maie
ce fut encore une demi-mesure. Qui peut
le plus peut le moins. Maurras, à ce mo
ment-là, avait prodigué de vains avertis*
sements dans VÂction Française. Assu
rez-vous de la personne du traître et du
félon, disait-il. Prenez-le comme otage.
Ne le laissez pas en liberté. Sinon, il se
réfugiera quelque part en pays neutre. Il
intriguera contre vous. Et il remontera
un jour sur son trône, malgré vous, et il
sera plus dangereux que jamais.
C’est ce qui est arrivé. Il y avait bien
des observateurs attentifs et renseigné*
qui conseillaient au gouvernement fran
çais de ne pas se fier à la solidité du
Venizeîos. Mais quoi! Venizeîos repré*
sentait les grands principes du libéralis
me et de la démocratie. Comment croira
que ces principes n’étaient pas invinci
bles?
La politique française a été victime d$
ses doctrines et de ses illusions. Venize-
los est battu. Constantin est rappelé avec
enthousiasme. Et la défaite de l’un com
me la victoire de l’autre nous retombent
en plein sur le nez.
Constantin redevenu roi, il n’y a pas
de raison pour que Guillaume II ne re
devienne pas empereur en Allemagne.
Si ce n’est pas Guillaume II, ce serait b
kronprinz ou un autre |fohenzollern, et
nous n’en serions pas plus avancés. En
attendant, tout est prêt en Bavière pour
une restauration des Wittelsbach. Les Ba
varois ne demandent pas mieux. Ils at
tendent seulement que la situation soit
tout à fait mûre.
En somme, le monde retourne très vite
vers un état de choses qui ressemJbtb
beaucoup plus qu’on ne 1 pouvait le croire
à celui d’avant 1914. La révolution a
perdu la partie en Europe. Quant à la
Russie, qui est plus asiatique qu’Euro
péenne, Lénine y a rétabli une autocra
tie bien plus féroce que celle du tsar.
Voilà tout.
La restauration de Constantin sera
peut-être le signal d’autres restaurations
qui nous seront encore moins agréables
que celle-là. Et c’est ce qu’il y a de gra
ve dans cette affaire grecque. Elle consti*
tue un symptôme. Quand FAUemagna
aura de nouveau un gouvernement fort,
quand elle sera définitivement tirée du
chaos, alors nous nous apercevrons en
core mieux qu’il est difficile, pour 40 mil
lions de Français d’être payés par 60
millions d'Allemands, surtout si ces 60
millions d’Allemands, qui forment déjà
un seul bloc, n’ont qu’un seul chef et
retrouvent leur discipline d’autrefois.
C’est alors que nous aurons besoin, nous
aussi, d’être sérieusement gouvernés.
Et ce qui est grave aussi, c’est que le*
Grecs aient voté pour un homme qui re
présente. l’Allemagne. Cela veut dire que
le peuple grec, comme beaucoup d’au
tres peuples de F Europe occidentale, nt
— BS
Organe Hebdomadaire de Défense Nationale et de Défense Sociale dimanche 28 novembre 1920
FRANÇAISE
RÉDACTION & ADMINISTRATION i
14b, Rue de Rome, PARIS (81
TÉLÉPHONÉS s
Rédaction # LOUVRE 28-40 •** 28-60 »
DIMANCHE
Directeurs Politiques 0
Léon DAUDET.
Charles MAURRAS.
Tout ce qui est national est nôtre ”
ht Due d’ORLÊANS
Héritier des Quarante Rols qui. en mille ans, firent la France,
15 CENTIMES
ABONNEMENTS On no Six mois
FRANCE & COLONIES» . 7.* A.»
ÉTRANGER . . » . w ©.* 6.»
Adresser mandats et Chèques à M. rAdministrateur.
LE CAILLAUTISME
EN ÂLSÂCE-LORRAINE
bout, appartenant à la Ville de la Paris.
Delanney était lié avec Dubarry, avec
Almereyda, et totalement dévoué à Cail
laux, Quand Caillaux l’assassin parlait
de Delanney U ajoutait, avec fierté :
« C’est un boni » La nomination de De
lanney au haut commissariat de F Alsace-
Lorraine serait, dans ces conditions, un
crime contre la Patrie. Mais je pense
bien que nos collègues alsaciens-lorrains,
connaissant le passé de ce personnage,
ne le laisseront pas commettre. Je les
préviens que Delanney, c’est Caillaux.
Lorsque le 22 janvier 1920, je montai,
nouveau député, à la tribune de la Cham
bre, pour demander à Millerand, alors
président du Conseil, de se débarrasser
de Steeg, je soupçonnais déjà le dévelop
pement que prendrait, dans notre victo
rieux et malheureux pays, le retour of
fensif du cambisme et du malvyçme, de
la délation ét de la tTahiSon.^Hélas! je
ne iaâ suivi que par une douzaine de nies
collègues de droite, patriotes clairvoyants
et qui ne regretteront pas leurs bulletins
bleus, au jour prochain de la catastro
phe. La majorité patriote de la Chambre
s’abstint, s’imaginant que Steeg fîls-de-
boche, comprendrait la leçon et se reti
rerait. Mais Steeg était là en service
commandé — par les radicaux du Sénat,
Doumergue en tête. Steeg était l’homme
des radicaux socialistes et des radicaux,
l’homme des loges, le défenseur de Cail
laux et de Malvy, ce qu’on appelle, en
argot de bagne, le « poteau ??. A partir
de là, ayant les mains libres, ce funeste
individu commença le joli travail qui a
remis le ministère de l’Intérieur et la
Sûreté Générale dans le même état qu’en
1914, au beau temps de Landau, d’Alme-
reyda, de Caillaux, de Malvy, de sa maî
tresse la fille Béryl et de Leymarie.
Chiappe, compère de Leymarie, et qui
procurait des petites femmes à Malvy et
à Leymarie, Chiappe, qui embrassa Ley
marie sur la bouche, après sa condam
nation à deux ans de prison, Chiappe,
stigmatisé par le lieutenant Bruyant du
G.Q.G., en pleine audience, Chiappe
enfin, frère «FAngelo Chiappe, chassé
d’issoudun, pour mauvaise conduite, est
nommé officier de la Légion d’honneur;
et Angelo est envoyé dans les Vosges,
comme conseiller de préfecture !
Ce n’est pas seulement dégoûtant,
c’est dangereux, et le réveil — Millerand
et Steeg peuvent m’en croire —'sera
terrible.
Léon DAUDET,
Député de Paris.
AVIS IMPORTANT
Toutes les demandes concernant l'envoi
du journal à partir des numéros portant la
date du dimanche suivant doivent nous
parvenir avant le mardi SfOiR pour être
exécutées en temps utile.
AU JOUR LE JOUR
Les journaux suédois nous annoncent
que le bénéficiaire pour 1920 du Prix No
bel /le la paix serait le président Wilson.
Si la nouvelle est exacte, elle prouve la
persistance de l’esprit d’illusion chez les
exécuteurs testamentaires du célèbre chi
miste suédois. En 1914, c’est Guillaume II
qui leur parut un moment mériter leurs
cent mille francs de récompense ; en 1920,
c’est Wilson. Les deux choix nous inspi
rent une horreur égale. Si Guillaume II
garde la responsabilité de la guerre uni
verselle, Wilson porte celle d’avoir exigé
l’impunité du crime et imposé une orga
nisation de l’univers qui permet à l’Alle
magne de semer le trouble dans le monde
en attendant de le replonger dans une
mer de sang.)
•4- +
Il n’v avait pour nous, Français, après
cette' '®Edîuun
moyen
de.
lue pareille ca
limité alieman-
Le président Wilson soutenu, il est
vrai, par l’écume de la presse internatio
nale, ne Ta pas permis. Il avait, pour pré
venir tout conflit sanglant, une recette in
faillible : l’institution d’une Société des
Nations. Et nous avons pris ou feint de
prendre cette fantaisie au sérieux. Au
jourd’hui la Société des Nations est for
mée. Elle tient depuis le 15 novembre ses
assises à Genève. Mais les Etats-Unis n’en
font pas partie ; les sénateurs américains
refusent d’imposer à leur pays les risques
que lui ferait courir la marotte de son pré
sident.
En tout, trente nations sont représen
tées à Genève ; la France dispose d’une
voix, comme le Portugal, la Suisse ou la
Norvège, tandis que l’Empire britannique
y compte pour sept voix. Peut-être l’incon
vénient serait mince si le Conseil de la
Société des Nations était animé d’un vé
ritable esprit international. Mais le comp
te rendu des discussions révèle que les dé
légués ont pour‘préoccupation dominante
de faire prévaloir le point de vue de leur
nationalité particulière. Le grave, c’est
que l’Allemagne, bien qu'officie llement ab
sente, y est pratiquement représentée par
les nations neutres attirées vers elle par
le poids formidable de son unité, La Suè
de, la Norvège, le Danemark, la Suisse,
la Hollande sont visiblement favorables à
l’admission prématurée de l’Allemagne-
Joignes que les trois délégués français,
éliminés de la présidence des grandes
commissions, n’y jouent qu’u-n rôle très
effacé. Alors que faisons-nous à Genève ?
Car personne ne croit sérieusement que
c’est dans un parloir que s’organise la
paix du monde. Nous sommes là-bas pour
y accepter toutes les corvées périlleuses
que le grand conseil de la Société des Na
tions ne manquera pas de nous proposer
Ainsi un plébiscite doit avoir ■ lieu pro
chainement à Vilna, et tout naturellement
un détachement français participera à
l’occupation de la ville pendant que s’ef
fectueront les opérations. Est-il bien néces
saire de continuer à assumer des tâches
de cette sorte qui n’aboutissent qu’à nous
mettre l’univers à dos. Faites le compte
des résultats de notre politique depuis
l’armistice ; nous avons voulu- être agréa
bles à tout Le monde et nous nous som
mes brouillés avec tous nos amis. Aujour
d’hui nous n’avons d’alliée véritable que
la Belgique et encore parce que ses Inté
rêts sont, comme les nôtres, sur le Rhin.
+ ♦
Quand je dis notre politique, il faut
bien s’entendre. Nous n’avons pas de poli
tique à nous, puisque nous marchons à
la suite des Anglais. Cela éclate dans les
événements de Grèce. Voici un pays que
les Alliés ont comblé de bienfaits et qui
leur témoigne sa gratitude en portant au
pouvoir les pires ennemis de l’Entente, les
partisans de l’ex-roi Constantin, Il semble
que le premier soin de notre diplomatie
devrait être de s’opposer à la restauration
du beau-frère du kaiser, de l’homme qui
commanda le massacre du Zappeion. Et
sans doute M. Leygues a songé à. s’enten
dre à ce snjet avec lord Curzon. Mais le
ministre anglais fait répondre qu’il est in
disposé pour plusieurs jours, tandis qu’un
amiral britannique cause à Lucerne avec
Constantin. Pendant ce temps, les événe
ments continuent de marcher, et, demain,
Constantin redevenu roi des Hellènes, il
sera sans doute irop tard pour agir.
♦ ♦
Tandis que Vf. Leygues s’évertue à devi
ner la pensée anglaise, l’Allemagne, té
moin de noire irrésolution, élève subite
ment la voix et redevient plus arrogante.
Les ministres du Reich franchissent 3e
Rhin,, vont à Cologne, à Aix-la-Chapelle y
tenir un langage provocateur. A la barbe
des soldats alliés, le docteur Simons s’élève
contre l]i importance excessive des troupes
d’oeupatlon et affirmé que ni le peuple, ni
l’empereur allemands n’avaient voulu la
guerre. Si ce défi n’est pas relevé, l’Alle
magne en conclura que nous sommes in
dulgents parce que nous sommes faibles
et c’est là-dessus qu’elle réglera sa condui
te. Elle était plus modeste au lendemain de
3'occupation de Francfort ou de la victoire
de Varsovie.
C’est qu’à ce moment nous avions une
politique à nous qui avait tout au moins
l’apparence de la fermeté ! h fallait persé
vérer dans cette voie. Mais une crise pré-
sidentieWe est survenue, M. Millerand a
quitté le Quai d’Orsay et son successeur a
apporté son inexpérience et d’autres ^mé
thodes. Je n’incrimine pas M. Leygues.Tout
le mal vient du régime électif et de son
génie d© compétition qui ne permet pas
au même homme d’occuper toujours la
même place quand il exerce bien sa fonc
tion.
Alors H faut que les personnes corrigent
par leur patriotisme la malfaisance des ins
titutions. C’est le principe qui devrait nous
guider dans le débat qui se poursuit à la
Chambre sur l’ambassade au Vatican. M.
Herriot, M. Pauil-Boncour y ont apporté
des préoccupations de partisans. Leur pas
sion anticléricale leur masque l’intérêt
français. Notre présence à Rome est indis
pensable parce que nous ne pouvons sans
Rome résoudre de graves problèmes où
sont engagés la vie de chacun de nous et
l’avenir même de notre Patrie. La question
de l’ambassade est de salut public. Elle de
vrait être résolue sans débat.
Firmin Bacconnler.
ABONNEZ-VOUS
à
L’ACTION FRANÇAISE DU DIMANCHE
MADEMOISELLE MARIANNE DANS SON NOUVEAU REPERTOIRE
— Personnellement, le préférerais chanter la Carmagnole... Mais le gouvernement prétend aue ee n’est pas l’heure.
Le sentiment d’être administré par
un gouverneur et des lois spéciales, dès
règlements spéciaux, d’avoir un réseau
de chemin de fer spécial qui s'arrête à
l’ancienne frontière et qui, lui aussi, a
son statm spécial, ce sentiment d’être
traité comme an peuple à part, conduit
forcément le peuple alsacien replié sur
lui-même vers un particularisme étroit,
farouche, presque agressif.
(Hansi, Figaro du 3 novembre
courant)
Le dessinateur alsacien bien connu,
Hansi, vient de publier, dans le Figaro,
sous ce titre, le Malaise en Alsace, une
série d’articles remarqués. Il y montre
les fautes et les erreurs de l’administra
tion français» en Alsace h^SÇSÀ^- -Fau
tes impardonnables;' erreurs formidables.
11 y a déjà plusieurs mois que Maurice
Pujo, dans notre quotidien, avait, après
enquête sur place, signalé le péril. Les
choses s’expliquent mieux, si l’on consi
dère que le ministre actuel de l’Intérieur,
Théodore Steeg, est fils et petit-fils de
Boche, ce qui, au moment où nous som
mes, constitue, on l’avouera, la pire des
folies. « Les attaches de la République
« et dy parti allemand en France, parti
« Caillaux — dira l’histoire — étaient
« tellement fortes, qu’après quatre an-
« nées et quatre mois de guerre et d’in-
« vasion, le président du Conseil, pa-
« triote, mais républicain, Millerand, a ;
u maintenu à l’Intérieur, contre vent et 1
« marée, un homme de sang allemand,
« féal du traître Cailllaux et ami du traî-
« tre Malvy. » Nous recueillons présen
tement les fruits de cette insanité, où ris
que de sombrer la popularité de Mille-
rand.
Savez-vous, en effet, qui le gouverne
ment est allé choisir comme secrétaire
général , du haut commissaire en Alsace-
Lorraine? Un sieur Cacaud. Ce nom
ne vous dit rien? Nous allons vous ren
seigner : vous vous rappelez qu’au mo
ment du procès Caillaux, on saisit, dans
un coffre-fort d’une banque de Florence,
certains papiers du traître et mari d’une
Tueuse, où'se trouvait le plan et projet
d’un coup d’Etat, destiné à terminer la
guerre, à l’avantage de l’Allemagne, par
F accession de Caillaux et de ses compli
ces à une sorte de dictature embochée.
Ce plan, appelé par Caillaux lui-même
Rubicon, en souvenir de Jules César et
de son fleuve de décision, comportait une
liste de noms de gens tarés, choisis par
le traître en raison de la confiance qu’il
avait en eux. Parmi ces noms figuraient
celui de son fidèle Ceccaldi, député de
F Aisne, dont il voulait faire un préfet
de police, celui de Landau, espion alle
mand, condamné au bannissement pour
Intelligences avec l’ennemi, celui d’Al-
mereyda, autre espion allemand, ami et
compagnon de débauches du bandit Mal
vy, ex-ministre de l’Intérieur, et que
Malvy fit assassiner à Fresnes, en août
1917, afin d’éviter ses révélations. Or
le nom de Cacaud figurait, pour un poste
important, sur le Rubicon de Caillaux,
de cette sanglante ordure de Caillaux I
Voici donc un homme lige à Caillaux
mis à la tête — immédiatement après le
haut commissaire — de l’administration
des provinces reconquises I Ce Cacaud
fait partie du complot, actuellement di
rigé par Caillaux, Malvy et Steeg, con
tre le relèvement du pays. Il n’a qu’un
but, multiplier les tracasseries vis-à-vis
des Alsaciens-Lorrains, leur rendre la si
tuation aussi difficile et amère que pos
sible, leur faire regretter presque — s’ils
étaient moins patriotes — le joug alle
mand, Ce but est, en effet, celui de Cail
laux, agent allemand, comme il est celui
de l’Allemagne. Or Cacaud est la créa
ture aveugle de Caillaux.
Mais, il y a mieux. Des renseigne
ments très sûrs qui me parviennent, il
ressort que l’introduction de Cacaud en
Alsace-Lorraine est destinée à préparer
les voies d’un autre caillautiste, autant
et plus dangereux que Cacaud, le sieur
Delanney, ancien préfet de la Seine, et
dont Clemenceau se débarrassa — au
lieu de le mettre en jugement — par une
ambassade au Japon. Delanney, tout dé
voué à la clique de trahison du Bonnet
ronge et du Pays, avait fait louer, à bon
compte, pendant la guerre, au voleur de
portefeuilles Albert Dubarry, directeur
de ce dernier journal et d’une petite
feuille de chantage, appelée Carnet de
la Semaine, un immeuble, sis rue Tait»
par JACQUES BAINVILLE
Contre le libéralisme et la démocratie,
qui engendrent le bolchevisme, la réac
tion est universelle. Le 2 novembre, Wil
son, le wilsonisme et le parti démocrate
sont balayés aux Etats-Unis. Quelque?
jours après, en Saxe, le pays le plus
socialiste d’Allemagne, qu’on appelait
déjà, bien avant la guerre, le « royaume
rouge », les conservateurs ont remporté
une victoire surprenante qui a été tout
près de leur donner la majorité à la
Chambre saxonne. En Autriche, précé
demment, F extrême-gauche avait été
écrasée. Enfin, le 14 novembre, il y a eu
les élections grecques qui ont été un dé
sastre pour M. Venizeîos, chef du parti
libéral.
Cette réaction, qui parcourt le monda
comme une immense vague, comme un
ras de marée, est parfois aveugle com
me une force de la nature. C’est ce qui
est arrivé en Grèce. Les Grecs ont voté
en masse pour les partisans du roi Cons
tantin. Et qui est le roi Constantin? Tout
le mond le sait, en Grèce comme ailleurs.
Constantin, c’est le beau-frère de Guil
laume II. C’est Fami de l’Allemagne.
C’est l’homme qui faisait fusiller nos ma
rins au Zappeion, qui trahissait l’Enten
te, qui ne rêvait que de prendre part à
la guerre contre nous du même côté que
les Allemands et de jeter à la mer notre
armée de Salonique.
En 1917, la France, lasse des trahi
sons de Constantin^ avait décidé de le
détrôner. M. jonnart s’était chargé de
l’opération qui réussit toute seule. Maie
ce fut encore une demi-mesure. Qui peut
le plus peut le moins. Maurras, à ce mo
ment-là, avait prodigué de vains avertis*
sements dans VÂction Française. Assu
rez-vous de la personne du traître et du
félon, disait-il. Prenez-le comme otage.
Ne le laissez pas en liberté. Sinon, il se
réfugiera quelque part en pays neutre. Il
intriguera contre vous. Et il remontera
un jour sur son trône, malgré vous, et il
sera plus dangereux que jamais.
C’est ce qui est arrivé. Il y avait bien
des observateurs attentifs et renseigné*
qui conseillaient au gouvernement fran
çais de ne pas se fier à la solidité du
Venizeîos. Mais quoi! Venizeîos repré*
sentait les grands principes du libéralis
me et de la démocratie. Comment croira
que ces principes n’étaient pas invinci
bles?
La politique française a été victime d$
ses doctrines et de ses illusions. Venize-
los est battu. Constantin est rappelé avec
enthousiasme. Et la défaite de l’un com
me la victoire de l’autre nous retombent
en plein sur le nez.
Constantin redevenu roi, il n’y a pas
de raison pour que Guillaume II ne re
devienne pas empereur en Allemagne.
Si ce n’est pas Guillaume II, ce serait b
kronprinz ou un autre |fohenzollern, et
nous n’en serions pas plus avancés. En
attendant, tout est prêt en Bavière pour
une restauration des Wittelsbach. Les Ba
varois ne demandent pas mieux. Ils at
tendent seulement que la situation soit
tout à fait mûre.
En somme, le monde retourne très vite
vers un état de choses qui ressemJbtb
beaucoup plus qu’on ne 1 pouvait le croire
à celui d’avant 1914. La révolution a
perdu la partie en Europe. Quant à la
Russie, qui est plus asiatique qu’Euro
péenne, Lénine y a rétabli une autocra
tie bien plus féroce que celle du tsar.
Voilà tout.
La restauration de Constantin sera
peut-être le signal d’autres restaurations
qui nous seront encore moins agréables
que celle-là. Et c’est ce qu’il y a de gra
ve dans cette affaire grecque. Elle consti*
tue un symptôme. Quand FAUemagna
aura de nouveau un gouvernement fort,
quand elle sera définitivement tirée du
chaos, alors nous nous apercevrons en
core mieux qu’il est difficile, pour 40 mil
lions de Français d’être payés par 60
millions d'Allemands, surtout si ces 60
millions d’Allemands, qui forment déjà
un seul bloc, n’ont qu’un seul chef et
retrouvent leur discipline d’autrefois.
C’est alors que nous aurons besoin, nous
aussi, d’être sérieusement gouvernés.
Et ce qui est grave aussi, c’est que le*
Grecs aient voté pour un homme qui re
présente. l’Allemagne. Cela veut dire que
le peuple grec, comme beaucoup d’au
tres peuples de F Europe occidentale, nt
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