Titre : L'Abeille de Fontainebleau : journal administratif, judiciaire, industriel et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Fontainebleau)
Date d'édition : 1912-07-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32680641k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 juillet 1912 26 juillet 1912
Description : 1912/07/26 (N30). 1912/07/26 (N30).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG77 Collection numérique : BIPFPIG77
Description : Collection numérique : BIPFPIG77 Collection numérique : BIPFPIG77
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Île-de-France
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4529199t
Source : Archives départementales de Seine-et-Marne, PZ 1
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/07/2016
N" 30
Supplément du 26 Juillet 4912 à l’Abeille de Fontainebleau. —
LES VILLAGES D’ART
LA PEINTURE SOUS VERRE
Au moment où l'administration des Beaux-
Arts se montrait disposée à renoncer à l'em
ploi des vitres sur les tableaux du Louvre, une
folle vient de barbouiller d’encre une toile de
Boucher.
Les partisans et les ennemis des vitres vont
de nouveau entrer en campagne.
W. J ' "• 1 '
Dans un mémoire présenté, en 1775, à
l’Académie des Sciences et qui appartient au
jourd’hui à la Bibliothèque de l’École des
Beaux-Arts (Moyen de conserver sans altéra
tion les tableaux peints à l'huile), le sieur
Vincent de Montpetit commence par poser un
point curieux à noter. Il dit que pour voir
l'effet pernicieux de l’air sur les tableaux, il
suffit d’essuyer une glace ou un verre de pas
tel avec un linge blanc et humide : « Il se
charge d'une crasse couleur bistre. »
Depuis 1775, cette couleur a changé. Au
jourd’hui, c’est du noir pur que l’on ramasse,
à Paris surtout.
Pour obvier à ce mal, l’auteur du mémoire
propose de coller les peintures à l’huile « sous
une glace ou un verre très blanc ». Le pro
cédé fut, paraît-il, approuvé par l'Académie
des Sciences, et l’auteur ajoute que « Madame
son épouse, en amatrice (sic), a bien voulu »
s’occuper de mettre à l'abri de vieux tableaux.
L’auteur ne dévoile pas son secret pour col
ler la peinture sur la vitre. Il explique néan
moins les difficultés à vaincre, qu’il prétend
avoir vaincues, et il recommande la méfiance
à l’égard des imitateurs qui ignorent tous son
procédé. Il termine en invitant les amateurs à
venir voir chez lui les résultats qu'il obtient...
Cet usage n’a pas prévalu. Il est facile d’i
maginer pourquoi. La vitre, en se brisant,
entraînerait des dégâts très graves. Et puis,
quelle pouvait être la colle employée? Son
action sur les anciens vernis ou sur les pein
tures nouvelles, même non vernies, risquait
d'être funeste.
En revanche, depuis quelques années, à la
suite d’actes de vandalisme dans les musées,
on couvre les tableaux de vitres. Ces feuilles
de verre, « à distance de la peinture », lais
sent une couche d’air libre et mettent la cou
leur à l’abri de l’humidité, du gaz et des
poussières.
Ce n'est pas non plus une nouveauté : l'u
sage en était fréquent dans les collections par
ticulières, et, au « Salon », de nombreux ar
tistes envoyaient déjà leurs tableaux sous des
feuilles de verre.
Certains amateurs se plaignent que les re- i
fiets qui en résultent détruisent l’aspect dn j
tableau et empêchent même de le voir.
D'autres, au contraire, estiment que le lui
sant de la vitre donne de la profondeur aux
Ions et de la richesse à la matière même; le
tableau prend un aspect précieux. Il est évi
dent que la vitre a des qualités, au point de
vue de la conservation du tableau. C'est déjà
beaucoup, et cela suffit pour qu’on y recourt,
surtout dans les musées où les œuvres sont
moins entourées de soins et moins en sûreté
que dans une collection particulière. Un col
lectionneur, lorsqu’il parvient à placer ses ta- .
bleaux dans des endroits sûrs et sains, qu’il
les surveille et les entretient, peut se passer
de vitres, si leur luisant lui déplaît. Mais,
personnellement, je crois l’emploi de la vitre
loujours plus prudent. La vitre défend contre
les changements brusques de température,
contre les émanations des calorifères, contre
le chiffon sale des domestiques, contre le doigt
mouillé de salive et de nicotine des fumnurs
maladroits qui prétendent raviver un vernis
et qui ne font que le salir et l’attaquer, contre
tous les hasards et toutes les ignorances qm'un
amateur, même attentif, ne peut conjurer.
Ch. MOREAU-VAUTHIER, j
Un souvenir du passage de Pie VD
à Fontainebleau en 1812
On lit dans la, « Semaine Religieuse » :
C’était au 1612, N. S. Père le Pape Pi a VU
affaibli et épuisé par la captivité de (Savons I
et les derniers voyages que lui avait impo
sés la volonté de l’Empereur, était arrivé à
Fontainebleau dans- le plus lamentable état.
Les dames de la ville, accourue» pour ret te-
voir les bénédictions! de Sa Sainteté, fure pt |
tristement impressionnées de oet affaibliseæ,- [
ment et l’une d'elles, la, marquis,© da Perthuis,
née Frénoy, prit aussitôt l'habitude, ainsi que
sa fille Emilie ,ohanoinesise de Remiremont,
d’apporter au Saint Père qu elques mets 1 dé li
en,ts que réclamait sa faiblesse. Le Pape re
cevait avec bonté les deux dames, et ne
manquait, jamais de leur offrir ses remer
ciements. Un jour, la marquise trouva Pie VIi
en larmes et le Saint Père lui dit 'alors' la ,
cause de sa douleur. Etroitement gardé par teu
■ordres de l’Empereur, il ne pouvait communi
quer a,veo le cardinal Consalvi, le représen
tant du Saint-Siègei qui avait autrefois né
gocié le Concordat avec le premier Consul.
Et pourtant il était de toute nécessité que
le Cardinal sut que le Pape Pie VII réprou
vait le nouveau Concordat contenant la, renon
ciation au pouvoir ten^porei que l’Emucreur
s’efforçait par bous les moyens à, lui arra
cher, tout eu prétendant, dans son entourage,
qu’il émanait de la libre volonté du Pape.
La marquise de Perthuis promit au Pape de
flaire parvenir au cardinal Consalvi une lettre
autographe do Pie VII et oo fut sa fille
Emilie, la chanoinesse, qui porta elle-même
le dangereux message de Fontainebleau à Pa
ris. A cette époque de 1813 où pas, un homme j
n’osait braver la colère de l’Empereur, Emilie
de Perthuis marqua un admirable dévouement !
à La Sainte Eglise. Habillée en paysanne, elle S
partit pour la capitale à pied afin de ne pas
attirer l’attention. Le long de la .route, elle
rencontra, une maraîchère qui lui offrit une pla- j
oe dann. sa carriole. Elle l'accepta, volontiers.
Ce secours lui permit de faire le voyage uVteo
moins de fatigue. Elle parvint jusqu’au Cardinal
et lui remit en mains propres la lettre de
Pie VII. Puis elle retourna rendre compte au
Pape de sa misai on. Pie VII demanda alors
à Mme de Perthuis, qui accompagnait sa fille,
quelle faveur elle désirait en récompense de
son dévouement; et la, pieuse femme supplia le
Saint Père de lui accorder le privilège de
l’oratoire domestique pour elle et ses des
cendants.
Suit la copie certifiée conforme par S. E.
le Cardinal de Bonald, archevêque de Lyon,
d’une bulle du Pa,pe Pie VII accordant l’ora
toire domestique à Mmes de Perthuis et à
leurs descendants à perpétuité. Cette bulle don
née à Fontainebleau pendant la captivité du
Pape le 4 avril 1813.
L’original appartient à M. Lucien-César-Ed
mond, marquis de Perthuis, petit-fils de Mme
la marquise de Perthuis, née du Frénoy et
neveu de Mme la comtesse Emilie de Perthuis,
chanoines.se de Bouisisière (alias : Hum-elière),
aussi aïeule et tante de Mme la comtesse de
Feugerolles, née Perthuis, veuve de M. André-
Camille, comte de Charpin-Fougerolles (1).
(1) La famille de Perthuis habitait alors
à Fontainebleau la propriété qui fut appelée,
improprement, puisqu’elle ne l’ha/bita pas,
« l’hôtel de Mme Elisabeth ».
Il s'agit de l’hôtel, que nas concitoyens
ont connu, appartenant à M. D. Guérin, ancien
maire, qui s’étendait de la rue Saint-Merry à
la forêt, entre les rue de France et Guérin.
On sait qu’il fut acheté en 1893 par un syn
dicat de propriétaires 1 qui le fit démolir, ouvrit
sur le terrain, pour le lotir, les .trois hall es-, rues :
Carnot, Casimir-Périer et Docnmps. Aujour
d’hui, cette unique propriété, sur laquelle sont
bâties près de 80 maisons, toutes plus modernes
les unes que leis autres, porte le nom' de Quar
tier Carnot,
Les divers propriétaires de l’hôtel même
de Mme Elisabeth, furent : Dassy Danglejean,
médecin de la Cour, en 1785 ; sa veuve, nés Re-
gnnudin, en 1795; Gervais Rochcreau, ancien
procureur du Parlement, en 1810; peni après,
le combe de Charpin Feugerolles et sa femme,
née de Perthuis ; enfin, en .1837, M. Denis,
Guérin et, en 1888, son neveu, M. Alexandre
Guérin.
Quant aux terrains voisins acquis pour agran
dir le parc, ils eurent pour propriétaires : Lar-
dy, « porteur de chaises du Roi »; Dorchemer
de La Tour; Lobaigue, ancien contrôleur des
rentes de l’Hôtel da Ville de Paris, et sa
femme, née Dubois de Frémi net ; Labbé', mar
chand de bois à Paris ; Laureau, cocher des
carrosses du Roi ; Louvet, entrepreneur de plan-
tarions; Bourdin, aneien chef des Bureaux de
M. Berlin, ministre d’Etat; Trabé-F '©ssard ;
Mierre, Deschateaux, etc., etc.
+
ARCHÉOLOGIE
1>& station préhistorique de Chelles
« L’Abeille », en donnant le compte ren
du des séances de la Société d’Arehéolo-
gie de Seine-et-Marne a mentionné la com
munication que fit à cette Société notre
concitoyen, M. A. Doigneau, au sujet de
la Station préhistorique de Chelles, près
Lagny (Seine-et-Marne).
L’auteur vient de faire paraître en bro
chure avec figures et coupe de terrain,
celte étude des plus intéressantes que nous
pouvons donner comme modèle aux ama
teurs de préhistoire.
II ne suffit pas, en effet, de ramasser des
silex, si beaux soient-ils. Ils ne peuvent
servir de documents que s’ils ont été ré
coltés bien en. place et, pour les terrains
d’alluvions ou les cavernes il faut, autant
que possible, déterminer la faune qui les
accompagnait dans chaque couche archéo
logique. C’est justement ce que nous appré
cions dans le travail de M. A. Doigneau
qui, après avoir étudié le gisement dans
son ensemble relativement à sa formation
géologique, passe en revue toutes les cou
ches qui se superposent, s’enchevêtrent ou
se ravinent. Chacune de ces couches est
examinée au point de vue de la faune et
de l’outillage qui s’y rencontrent. Les pro
cédés de taille et la patine sont soigneuse
ment décrits et l’on se rend compte faci
lement du processus évolutif des instru
ments en silex qui, grossiers à la hase des
terrains quaternaires vont en s’affinant et
sont taillés très délicatement dans la cou
che la plus récente.
Chercher des silex dans ces conditions,
c’est être mieux que collectionneur, c’est
faire œuvre .scientifique et apporter des
documents pour la rédaction de notre his
toire locale.
Nous ne possédons malheureusement,
d’après M. A. Doigneau, aucuns restes bien
authentiques des hommes qui ont fabriqué
les haches de Chelles, parce que les allu-
vions anciennes, en raison de leur mode
de formation, n’ont conservé que les res
tes des gros animaux, mais si on les juge
par leurs descendants, les moustériens, on
peut être assuré qu’ils étaient de vérita
bles sauvages!
« Est-ce à dire, conclut M. A. Doigneau,
que nous devions être humiliés d’une telle
ascendance? Non! bien au contraire. Si
l’homme actuel peut, avec juste raison,
être fier de ses œuvres, il doit penser sans
rougir à l’humilité de ses débuts. Il doit
penser aussi que s’il est au sommet du
grand arbre de la vie dont les différentes
espèces d’animaux sont les rameaux, il
n’est peut-être pas lui-même le dernier
terme de la progression. Aiguillonné par
la notion exacte de sa véritable origine,
sachant d’où il vient et ce qu’il a été, il
doit chercher ce qu’il peut devenir afin
que par suite d’efforts longtemps soute
nus, ses descendants, débarrassés des tares
animales et des mauvais instincts dont
nous sommes encore remplis, arrivent à
former une Humanité nouvelle et meilleure
pour qui le seul idéal serait l’amour du
Bien, du Beau et de la Justice! »
Une grande réunion de boxe
à Fontainebleau
Nous avons reçu, .de la, Mairie la communi
cation suivante :
La -boxe est .le sport à :1a mode; elle attire,
dans .les Etablissements de Parie, des foules
considérables (.chaque soir, et l’on a même
vu, ,en province, des réunions comme celles
de Dieppe et de Monte-Carlo, attirer un énorme
public venu de tous les points de la France
et même de ,l'Etranger.
Fontainebleau n’a pas encore connu ce genre
de spectacle sportif; aussi, la Municipalité
de Fontainebleau a-t-elle décidé de combler
cette .lacune et d’offrir à 303 administrés le
réga,t d’une de ces belles réunions de boxe de
combat qui font actuellement fureur.
Cette réunion aura lieu le samedi 27 juillet
procliain, à 8 h. 1/2, au Théâtre municipal,
dont fa spène isera spécialement aménagée en
] un ring réglementaire de boxe. Elle est orga-
j nisée sous le 'puissant patronage du National
Sporting Club de France, que préside le Duc
Decaxes. C’est dire que sa sportivité et sa sin
cérité sont absolum ent asp urées.
Au programme figurent deux grands combats:
Le premier, en '15 rounds, de 3 minutes,,
gants de 4 onces, Opposera le champion de
France, poids léger, 'Brochet, au champion of
ficiel de Belgique Demîcn, le même qui vient,
à Dieppe, de remporter une si belle victoire sur
l’américain Frank M’odok, entraîneur du cham
pion Frank Klaus. '
Le second, en 10 rounds de 3 minutes,
mettra en présence Rally, champion du tournoi
Wonderland 1912, catégorie veslter-weicht, et
Lapin, compagnon d’entraînement- du champion
Bernard.
Deux autres combats en 6 rounds, oppo
sant Lefèvre d Young Marcel, et Verne à Pog,
gie, serviront (de lever de rideau à jees deux
grands match,es, et compléteront, à n’en pas
douter, un programme vraiment remarquable.
• •
Voici quelle est la carrière sportive des
quatre grands boxeurs qui figurent au pro
gramme :
Bernlen est le champion de Belgique, poids
légers. Pour donner une idée de sa valeur, il
suffira de rappeler qu’il a rencontré, il y
a moins de 18 mois,, Carpentier A Bruxelles,
et n’a été battu que de peu, aux points, en
10 rounds. Depuis, il est devenu le compagnon
d'entraînement de Carpentier, ce qui lui a
beaucoup profité.
Ses dernières performances sont : une vic
toire par knock out sur Jeanmenne, à Paris,
et une victoire aux points, à Dieppe, sur l’Amé
ricain Module, entraîneur de Frank Klaus.
Brochet est champion de France, poids lé
gers. II combat depuis 1908, et son record
comprend un grand nombre de victoires par
knock out. Sa dernière grande performance est
son combat contre Bernstein, pour le titre
de champion de France, et dans lequel Brochet
força son adversaire à abandonner au 14» round
après une bataille fantastique.
Fa,pin est 'un de nos plus scientifiques
welter-weight. Son record compte des victoires
sur Monge vin, Debec, Badoud. Celui-ci l’a battu
dernièrement au Cirque de Paris., mais outre
que la décision fut très contestée, Papin ren
dait au moins, 3 kilos à son adversaire.
Bailly, qui sera opposé à Papin, est sorti
vainqueur du tournoi de 1912 des novices du
Wonderland. Il a combattu, vendredi dernier,
Mongevin, et le match fut déclaré nul. Toute
fois la, décision fut critiquée par toute la salle,
Bailly ayant, à la fin du 8e round, mis Mon
gevin presque knock out.
+
ÉCHOS ET NOUVELLES
MORET. — Une journée de (fête : '
Dimanche a eu lieu avec le succès habitiuei
aux fêtes de Moret, un concours d/3 pêche,
suivi die réjouissances diverses et, notamment,
d’un concert dansi le kiosque du Champ de
Mars.
Quelques minutes avant 5 heures s’es b élevé
dans Les airs 1 .un. ballon, dont le gonflement
avait été plus dispendieux que dans d’autres
villes, puisqu’il n’y a pas de gaz à Moret, ville
éclairée seulement à l'électricité.
Du Champ die Mars, sur les bords du Loing,
à dieux pas de la statue de SiisLey, il a pris son
essor. De suite, poussé au-dessus des maisons,
il est monté à 600 métras environ et s’ast di
rigé vesrs l'ouest, traversant la route de Fon-
.tainebleau à Moret, puis la ligne du Bour
bonnais. Comme le vent était presque nul,
l’aérostat est resté longtemps sans bouger de
façon appréciable au-dassuis de la, lisière de la
forêt, alu sud-ouest du territoire des Sablons.
Il a atterra peu après à Montigny-sur-Loing.
On voit combien le trajet fut court.
Le clou du Concours de Pêche a été la pré
sence du Fishing Club d© France, sous la
conduite du vicomte de Pitray.
SAINT-MAMMKS. — Enfant noyé :
Un bien pénible accident, qui a coûté in
vie à un enfant de 7 ans, Maurice Luneau,
s'est produit, jeudi soir, à Saint-Mammès.
Vers 4 heure» 45, le gamin jouait, en com
pagnie de s»os camarades Roland fJany et Jo
seph Méyer, isnr un bateau amarré sur la rive
gauche de la Seine. Ayant aperçu sa mère qui
causait sur .Le devant do la boulangerie, et
craignant ses reproches', le petit Maurice se
coucha sur le bord du bateau pour se sous
traire à la vue de sa mère,. Mais il fit un
faux mouvement et tomba à l’eau où il dis
parut aussitôt.
Le jeune Jarry appela au secours. La mère
du peitit imprudent, Mme Ernest Luneau, née
Bejithe Giblet, accourut aussitôt, ainsi qu’un
marinier, Arthur Chartier, de la « Revanche ».
Celui-ci, à l’aide d’un croc, chercha l’enfant.
Ce n’est qu’au bout de 20 minutes/ qu'il re
pêcha le cadavre du petit imprudent.
Une assistance considérable et émue a con
duit vendredi, à la fin de la. journée, le jeune
Luneaju à sa dernière demeure. Beaucoup !de
dames pleuraient, pensant, (sans oueun doute,
que pareil malheur pourrait arriver à leurs
enfants. Il est étonnant, en effet, que sur les
rives des cours d’eau et à bord des bateaux
il ne se produise pais plus d'accidents du même
genre.
VALVINS. — Vois; dans les cabanes de
pêche :
Comme il arrive de .temps en temps., car c’eist
une spécialité, dans la nuit du 15 au 16 juil
let, des malfaiteur» restés inconnus, tant déva
lisé plusieurs cabanes de pêche, au bord de la
Seine, territoire de Vulaines.
Dans l’une d’elle», appartenant à MM. Nor
bert, entrepreneur de peinture à Fontainebleau,
e,t Goga., ancien marchand do fromages' à Avon,
actuellement en villégiature à Vichy, ils ont
ouverts les Volets; au préjudice de M. Nor
bert, ils se août emparé de : trois caleçons,
un costume de .bain de dame, un peignoir de
bain, une serviette, une blouse de peintre', un
pantalon de e liasse, un paletot, un marteau et
un couteau de vitrier, douze lignes montées 1 , un© i
pelote de cordonnet, trois pains de chenevis,
un verre, Uneroibe .grise, et un tablier de sa
tinette, le tout d’une valeur d© 100 francs.
A M. Goga, ils 01111. dérobé : un pantalon kaki,
un paletot alpaga, une iboîte d’açceséoires de
pêche, estimé» 40 francs;
Une blouse de toile bise, appartenant à M. !
Decoke, tailleur à Fontainebleau ; un panama,
appartenant à M. Troute, serrurier à Avon ; un
matelas en varech et un traversin en duvet de
java, appartenant à MM. Guillemain et Aigrec,
tapissiers., à Fontainebleau, ont également été
soustraits dans cette maisonnette.
La cabane voisine, appartenant à MM. Geor
ges Lessieitteur, entrepreneur de maçonne*-
rie, et Maurice Rey, marchand de chaussures
à Fontainebleau, a été pillée dans les mêmes
conditions. Un cache- poura ière gris, un panta
lon de coutil, un complet en lainage, un com
pilât pour garçonnet^ un paletot lainage pour
dame, doux itabliers, une serviette, des espa
drilles, une paire de isoulîens toile blanche,
un caleçon, un bonnet en caoutchouc ont été
dérobés à M. Rey.
Enfin, la porte d’un bâtiment appartenant-
à M. Héne. t s restaurateur à Val vins, a été
également fracturée; des gaules., une épui-
aette et des lignes' ont été soustraites au pré
judice de M. Jules- Guillemain», (tapissier. Le
beau-frère du restaurateur, M. Vijllajrefc, a- re
trouvé quelquest-uns de ces objets dans tn petit
bois voisin.
La police çh la gendarmerie ont reçu les
plaintes des victimes.
VULAINES-SUR-SEINE. — Remise de mé
dailles :
Le 14 juillet, avant les jeux habituels, M.
René Chevalier, débntant dans les fonctions
d’adjoint au maire, a remis solennellement la
médaille de 1870 à MM. Laurent, Ravier, Mi
gnon, Adolphe Bénard, Emile Busse!, Atkamase
Delà place, tous six anciens Combattants do
l’Année Terrible. M. Chevalier avait lui-même
offert les médailles que le Gouvernement au
torise bien à porter... mais ne donne pas à
ceux qui, pourtant, les ont méritées plutôt
dix fois qu’une.
Si M. René Chevalier, adjoint, a remis les
médailles aux lieu et place du maire, c’est que
celui-ci, M. Adolphe Bénard, était au nombre
des décorés et ne pouvait lui-même s’épingler
sa médaille sur la poitrine.
Tambour ©b clairons exécutèrent un ban,
puis ce jfu,t au tour des sapeurs-pompiers :
Guérin, lieutenant, et Rigault, sergent-major,
d’être à l’honneur et de recevoir la- médaille ;
à eux décernée poux leurs (trente ans de services.
Nos félicitations' aux médaillés.
L’électricité :
Une enquête est ouvert© à la mairie de Vu-
laines, du 28 juillet au 1er août, eux le projet de
distribution d’énergie électrique destinée à l’é-
olnirage public ©b privé.
Un commissaire enquêteur se tiendra à la
mairie pendant trois, jours, les 2, 3 et 4
août, de 1 heur© à 6 heures, pour recevoir
les déclarations des intéressés sur le dit projet.
-
La Literie Militaire au Conseil municipal
Dans sa séance du 16 juillet, comme l'a en
registré le compte rendu officiel publié dans
notre dernier numéro, le Conseil Municipal
s’est prononcé à l'unanimité contre l'installa
tion projetée de la Literie Militaire dans les
locaux de la rue Royale.
Et ce, après avoir entendu communication
de la
, REQUETE 'DE M. BODIN
M. Bodin, conseiller 'municipal et président
de la Délégation 'cantouate, a présenté la re
quête ci-après, précédée d’un préambule favo
rable du Maire, qui fut au début l’un des
protestataires, 'avant même qu’il ne fût conseil
ler municipal.
Au nom des 400 enfants :
Messieurs, ' <
Vous avez appris, 'certainement, qu’il était
question 'die laisser 'fonctionner à nouveau la
Literie Militaire, sise Tue Royale, contre La
quelle de .nombreuses! protestations s© sont
élevées. 1
Elles ont été reconnuesi si justifiées qu’après
enquête, l'autorité administrative décida la
fermeture d© l’établissement. '
Aujourd’hui, on parle à nouveau de son ou
verture; et nous oroyonis qu’il appartient au
Conseil municipal tout entier de protester éner
giquement. Il est de son devoir, en présence
des dangers que courent les quatre conte
enfants des 1 trois 'écoles de la ville, de proté
ger cette jeune ét délicate population contre
les poussières nocives et émanations malsaines
de tous genres- provenant de .cet êtablis£p-
rnent insalubre. f
En quelques mots, permettez-moi de rap
peler la succession des faits ayant Bfnené
lai fermeture. Il était permis de la croire
définitive, car elle donnait satisfaction à toute
une partie de Ta ville.
La Literie Militaire, huttofoi.s installée rue
Royale, avait pendant 'trois ans cessé son in
dustrie par suite do l'adjudication consentie
à un nouvel entrepreneur, dont l’établisse-
içnent était sis dansi le quartier dos Proven-
ceaux, .c'est-à-dire dans une position topo
graphique plus- isolée et bien moins nuisible.
Les habitant» du quartier et les enfante,
des écoles respiraient ainsi ù leur aide —
clore qu’autrefoi®) pendant le? ehaleuns, les
fenêtres de leurs classes étaient fermées par
■les instituteurs pour éviter les odeurs ert le»
poussières *— quand on apprit au mois de
septembre 1910, qu’une nouvelle adjudication
allait avoir lieu.
Première Pétition :
Les voisins de l'ancienne literie, craignant
de la voir ouverte à nouveau, commencèrent
| dès lors à protester. Sachant on effet, par
j expérience, combien ces: travaux, augmentant
: d’année en année avec les effectifs de la
1 garnison, étaient malsains, ils adressèrent- en
novembre 1910, une pétition au Maire et au
1 Conseil -municipal.
Elle resta sans effet.
■Ce que voyant, 1© 31 janvier 1911, ils
adressèrent une nouvelle protestation à M- I e
Sous-Préfet, signée des personnes les plus ho
norables, toutes habitant dans le voisinage et
par M. l’Inspecteur Primaire et le Président
de la Délégaiton cantonale. Elle était ainsi
conçue : < . ,
Deuxième Pétition :
A Monsieur le Sous-Préfet de Fontainebleau
Monsieur le Sous-Préfet, •
Les soussignés, voisins de Tancienmo Literie
Militaire, sise rue Royale et ru© de l’Arbre-S eé
se permettent, d’appeler votre attention sur 1©
fait suivant auquel ils n’ont tout d’abord pas
voulu croire, tant il leur paraissait invrai
semblable. .i-/
Cet établissement insalubre, classé comme
tel dans la troisième catégorie, sans en avoir
obtenu l'autorisation indispensable, vient de
reprendre ses travaux de blanchissagel pour
les corps de troupes, après- avoir effectué
do nombreux changements dans son matériel et
installé de nouvelles machines. Or, depuis plus
de six mois (en l'espèce depuis trois ans et
dqmi) ils avaient cessé d’être effectués dans
ces locaux. , \
En effet, depuis le 1er juillet 1907, cet éta
blissement n’a .plu» lavé pour aucun des divers
régiments de la garnison, ni draps, ni couver
tures, ni enveloppes de matelas ou de traver
sins, ni couvre-pieds, ni exécuté aucun bat
tage de couvertures, ,.ni aucun cardage d©
matelas.
Ces travaux étaient depuis l’époque précitée
confiés à un atdujdica,taire demeurant dons un
autre quartier de la ville.
Les opérations' qui viennent d’être énumé
rées, malsaines au dernier chef, sont si bien
reconnues telles, qu'un arrêté municipal inter
dit le battage des. tapis, et des couvertures h
la population civile, non seulement dans l'ag
glomération urbaine, mais: aux abords de la-
ville.
Il ne peut s’effectuer que dans un endroit
écarté, désigné à, cet effet derrière las abat
toirs.
Les soussignés: ne peuvent supposer que ce
qui est détendu avec raison aux uns, s-era
permis à d’autres, au milieu d'un quartier ha
bité, en face des écoles communales fréquen
tées par la moitié d©» enfants de la ville.
Si une épidémie venait à, s - déclarer dans
la garnison qui compte 2*,800 hommes, à quels
dangers siérait exposé© par suite d© la
dispersion des poussières dangereuses et du
lavage des linges- contaminés, y compris ceux
des infirmeries jéginventaires' lavés en cet
endroit — à quel danger serait exposé© tout©
la jeune génération de la ville réunie aussi
près tous les jours et surtout l'été quand les
fenêtres doivent être ouvertes.
Dans ces conditions, et sans qu’ils croient
utile d’insister, les soussignée, confiants, M.
1© Sous-Préfet, dans 1 vo-tr© sollicitude, esti
ment qu’il leur aura suffi de vous signaler
1© fonctionnement anormal, illégal et insalubre
de l’établissement des Lite Militaire©, pour
que vous interdisiez L&I continuation de ces
travaux, contraires' à l’hygiène dans une agglo
mération fréquentée en outre par de nombreux
et jeunes enfants. ‘ v
Protestationsi dans l’.enquête. :
Sans aucun doute, k» faits articulée sem
blèrent dignes d'attention, cor une enquête
de commode et inoommodio fut ouverte à la
Mairie, à l’instigation de M. le Sous-Préfet, du
30 mars au 4 avril 1911. Comme la pétition,
elle recueillit de nombreuse» et probante» si
gnatures.
Arrêté conditionnel : ■
Le 6 avril 1.911, la commission sanitaire se
réunissait et le lendemain 7 avril, M. le Sous-
Préfet prenait un arrêté imposant pour i'ouver
ture de la 'buanderie certains travaux et sur
soyant à statuer sur -la demande relative au
battage et au caidnge d-est matelas, traver
sins, etc. 1 ^ )
Les travaux imposé» n'ayant pas été exé
cutés dans les délais accordés, cependant très
larges, La Literie Militaire fut fermée par arrêté
de M. le Sons-Préfet en date du 13 septem
bre. Dès lors, on pouvait croire 1© quartier et
les écoles |à l'abri d© tout nouveau voisinage
dangereux et insalubre, d’autant qu’un pour
voi contre l'arrêté du 13 septembre porté
devant le (Conseil d© Préfecture avait été
rejeté à la fin d© décembre 1911.
Un foyer d'infection :
Vous jugerez comme -nous, Messieurs, étant
donné tout Je soin apporté par l'autorité!
administrative en *©9 divers échelons- avant
de prononcer les sanctions que nous venons d©
rappeler, qu’il est impossible de laisser ou
vrir en face des écoles un foyer permanent
d’infection. , 1 1 ' 1
Contagion (par les poussières :
Songez donc que dans cet établissement
on lavera tout le linge d© corps et les draps
de 2,800 hommes de la garnison, y compris
ceux des infirmeries où peuvent etre entrés
des malades contagieux. 1
Bien plus, car la contamination est encore
plus grande et plus, facile par le» poussières
impalpables et volatiles, on cardera, tous les
matelas, on y battra les couverturas- et les
couvre-pieds de In garnison, alors que ce
travail est interdit à tout particulier h l’in
térieur de la vijje.
Au montent où tant de précautions août
prises pour .enrayer les- épidémies, toujours
si ‘à craindre, vous voudrez, vous aussi, Mes
sieurs, prendre une délibération pour éviter
4 nos entants tout danger d© contagion.
Supplément du 26 Juillet 4912 à l’Abeille de Fontainebleau. —
LES VILLAGES D’ART
LA PEINTURE SOUS VERRE
Au moment où l'administration des Beaux-
Arts se montrait disposée à renoncer à l'em
ploi des vitres sur les tableaux du Louvre, une
folle vient de barbouiller d’encre une toile de
Boucher.
Les partisans et les ennemis des vitres vont
de nouveau entrer en campagne.
W. J ' "• 1 '
Dans un mémoire présenté, en 1775, à
l’Académie des Sciences et qui appartient au
jourd’hui à la Bibliothèque de l’École des
Beaux-Arts (Moyen de conserver sans altéra
tion les tableaux peints à l'huile), le sieur
Vincent de Montpetit commence par poser un
point curieux à noter. Il dit que pour voir
l'effet pernicieux de l’air sur les tableaux, il
suffit d’essuyer une glace ou un verre de pas
tel avec un linge blanc et humide : « Il se
charge d'une crasse couleur bistre. »
Depuis 1775, cette couleur a changé. Au
jourd’hui, c’est du noir pur que l’on ramasse,
à Paris surtout.
Pour obvier à ce mal, l’auteur du mémoire
propose de coller les peintures à l’huile « sous
une glace ou un verre très blanc ». Le pro
cédé fut, paraît-il, approuvé par l'Académie
des Sciences, et l’auteur ajoute que « Madame
son épouse, en amatrice (sic), a bien voulu »
s’occuper de mettre à l'abri de vieux tableaux.
L’auteur ne dévoile pas son secret pour col
ler la peinture sur la vitre. Il explique néan
moins les difficultés à vaincre, qu’il prétend
avoir vaincues, et il recommande la méfiance
à l’égard des imitateurs qui ignorent tous son
procédé. Il termine en invitant les amateurs à
venir voir chez lui les résultats qu'il obtient...
Cet usage n’a pas prévalu. Il est facile d’i
maginer pourquoi. La vitre, en se brisant,
entraînerait des dégâts très graves. Et puis,
quelle pouvait être la colle employée? Son
action sur les anciens vernis ou sur les pein
tures nouvelles, même non vernies, risquait
d'être funeste.
En revanche, depuis quelques années, à la
suite d’actes de vandalisme dans les musées,
on couvre les tableaux de vitres. Ces feuilles
de verre, « à distance de la peinture », lais
sent une couche d’air libre et mettent la cou
leur à l’abri de l’humidité, du gaz et des
poussières.
Ce n'est pas non plus une nouveauté : l'u
sage en était fréquent dans les collections par
ticulières, et, au « Salon », de nombreux ar
tistes envoyaient déjà leurs tableaux sous des
feuilles de verre.
Certains amateurs se plaignent que les re- i
fiets qui en résultent détruisent l’aspect dn j
tableau et empêchent même de le voir.
D'autres, au contraire, estiment que le lui
sant de la vitre donne de la profondeur aux
Ions et de la richesse à la matière même; le
tableau prend un aspect précieux. Il est évi
dent que la vitre a des qualités, au point de
vue de la conservation du tableau. C'est déjà
beaucoup, et cela suffit pour qu’on y recourt,
surtout dans les musées où les œuvres sont
moins entourées de soins et moins en sûreté
que dans une collection particulière. Un col
lectionneur, lorsqu’il parvient à placer ses ta- .
bleaux dans des endroits sûrs et sains, qu’il
les surveille et les entretient, peut se passer
de vitres, si leur luisant lui déplaît. Mais,
personnellement, je crois l’emploi de la vitre
loujours plus prudent. La vitre défend contre
les changements brusques de température,
contre les émanations des calorifères, contre
le chiffon sale des domestiques, contre le doigt
mouillé de salive et de nicotine des fumnurs
maladroits qui prétendent raviver un vernis
et qui ne font que le salir et l’attaquer, contre
tous les hasards et toutes les ignorances qm'un
amateur, même attentif, ne peut conjurer.
Ch. MOREAU-VAUTHIER, j
Un souvenir du passage de Pie VD
à Fontainebleau en 1812
On lit dans la, « Semaine Religieuse » :
C’était au 1612, N. S. Père le Pape Pi a VU
affaibli et épuisé par la captivité de (Savons I
et les derniers voyages que lui avait impo
sés la volonté de l’Empereur, était arrivé à
Fontainebleau dans- le plus lamentable état.
Les dames de la ville, accourue» pour ret te-
voir les bénédictions! de Sa Sainteté, fure pt |
tristement impressionnées de oet affaibliseæ,- [
ment et l’une d'elles, la, marquis,© da Perthuis,
née Frénoy, prit aussitôt l'habitude, ainsi que
sa fille Emilie ,ohanoinesise de Remiremont,
d’apporter au Saint Père qu elques mets 1 dé li
en,ts que réclamait sa faiblesse. Le Pape re
cevait avec bonté les deux dames, et ne
manquait, jamais de leur offrir ses remer
ciements. Un jour, la marquise trouva Pie VIi
en larmes et le Saint Père lui dit 'alors' la ,
cause de sa douleur. Etroitement gardé par teu
■ordres de l’Empereur, il ne pouvait communi
quer a,veo le cardinal Consalvi, le représen
tant du Saint-Siègei qui avait autrefois né
gocié le Concordat avec le premier Consul.
Et pourtant il était de toute nécessité que
le Cardinal sut que le Pape Pie VII réprou
vait le nouveau Concordat contenant la, renon
ciation au pouvoir ten^porei que l’Emucreur
s’efforçait par bous les moyens à, lui arra
cher, tout eu prétendant, dans son entourage,
qu’il émanait de la libre volonté du Pape.
La marquise de Perthuis promit au Pape de
flaire parvenir au cardinal Consalvi une lettre
autographe do Pie VII et oo fut sa fille
Emilie, la chanoinesse, qui porta elle-même
le dangereux message de Fontainebleau à Pa
ris. A cette époque de 1813 où pas, un homme j
n’osait braver la colère de l’Empereur, Emilie
de Perthuis marqua un admirable dévouement !
à La Sainte Eglise. Habillée en paysanne, elle S
partit pour la capitale à pied afin de ne pas
attirer l’attention. Le long de la .route, elle
rencontra, une maraîchère qui lui offrit une pla- j
oe dann. sa carriole. Elle l'accepta, volontiers.
Ce secours lui permit de faire le voyage uVteo
moins de fatigue. Elle parvint jusqu’au Cardinal
et lui remit en mains propres la lettre de
Pie VII. Puis elle retourna rendre compte au
Pape de sa misai on. Pie VII demanda alors
à Mme de Perthuis, qui accompagnait sa fille,
quelle faveur elle désirait en récompense de
son dévouement; et la, pieuse femme supplia le
Saint Père de lui accorder le privilège de
l’oratoire domestique pour elle et ses des
cendants.
Suit la copie certifiée conforme par S. E.
le Cardinal de Bonald, archevêque de Lyon,
d’une bulle du Pa,pe Pie VII accordant l’ora
toire domestique à Mmes de Perthuis et à
leurs descendants à perpétuité. Cette bulle don
née à Fontainebleau pendant la captivité du
Pape le 4 avril 1813.
L’original appartient à M. Lucien-César-Ed
mond, marquis de Perthuis, petit-fils de Mme
la marquise de Perthuis, née du Frénoy et
neveu de Mme la comtesse Emilie de Perthuis,
chanoines.se de Bouisisière (alias : Hum-elière),
aussi aïeule et tante de Mme la comtesse de
Feugerolles, née Perthuis, veuve de M. André-
Camille, comte de Charpin-Fougerolles (1).
(1) La famille de Perthuis habitait alors
à Fontainebleau la propriété qui fut appelée,
improprement, puisqu’elle ne l’ha/bita pas,
« l’hôtel de Mme Elisabeth ».
Il s'agit de l’hôtel, que nas concitoyens
ont connu, appartenant à M. D. Guérin, ancien
maire, qui s’étendait de la rue Saint-Merry à
la forêt, entre les rue de France et Guérin.
On sait qu’il fut acheté en 1893 par un syn
dicat de propriétaires 1 qui le fit démolir, ouvrit
sur le terrain, pour le lotir, les .trois hall es-, rues :
Carnot, Casimir-Périer et Docnmps. Aujour
d’hui, cette unique propriété, sur laquelle sont
bâties près de 80 maisons, toutes plus modernes
les unes que leis autres, porte le nom' de Quar
tier Carnot,
Les divers propriétaires de l’hôtel même
de Mme Elisabeth, furent : Dassy Danglejean,
médecin de la Cour, en 1785 ; sa veuve, nés Re-
gnnudin, en 1795; Gervais Rochcreau, ancien
procureur du Parlement, en 1810; peni après,
le combe de Charpin Feugerolles et sa femme,
née de Perthuis ; enfin, en .1837, M. Denis,
Guérin et, en 1888, son neveu, M. Alexandre
Guérin.
Quant aux terrains voisins acquis pour agran
dir le parc, ils eurent pour propriétaires : Lar-
dy, « porteur de chaises du Roi »; Dorchemer
de La Tour; Lobaigue, ancien contrôleur des
rentes de l’Hôtel da Ville de Paris, et sa
femme, née Dubois de Frémi net ; Labbé', mar
chand de bois à Paris ; Laureau, cocher des
carrosses du Roi ; Louvet, entrepreneur de plan-
tarions; Bourdin, aneien chef des Bureaux de
M. Berlin, ministre d’Etat; Trabé-F '©ssard ;
Mierre, Deschateaux, etc., etc.
+
ARCHÉOLOGIE
1>& station préhistorique de Chelles
« L’Abeille », en donnant le compte ren
du des séances de la Société d’Arehéolo-
gie de Seine-et-Marne a mentionné la com
munication que fit à cette Société notre
concitoyen, M. A. Doigneau, au sujet de
la Station préhistorique de Chelles, près
Lagny (Seine-et-Marne).
L’auteur vient de faire paraître en bro
chure avec figures et coupe de terrain,
celte étude des plus intéressantes que nous
pouvons donner comme modèle aux ama
teurs de préhistoire.
II ne suffit pas, en effet, de ramasser des
silex, si beaux soient-ils. Ils ne peuvent
servir de documents que s’ils ont été ré
coltés bien en. place et, pour les terrains
d’alluvions ou les cavernes il faut, autant
que possible, déterminer la faune qui les
accompagnait dans chaque couche archéo
logique. C’est justement ce que nous appré
cions dans le travail de M. A. Doigneau
qui, après avoir étudié le gisement dans
son ensemble relativement à sa formation
géologique, passe en revue toutes les cou
ches qui se superposent, s’enchevêtrent ou
se ravinent. Chacune de ces couches est
examinée au point de vue de la faune et
de l’outillage qui s’y rencontrent. Les pro
cédés de taille et la patine sont soigneuse
ment décrits et l’on se rend compte faci
lement du processus évolutif des instru
ments en silex qui, grossiers à la hase des
terrains quaternaires vont en s’affinant et
sont taillés très délicatement dans la cou
che la plus récente.
Chercher des silex dans ces conditions,
c’est être mieux que collectionneur, c’est
faire œuvre .scientifique et apporter des
documents pour la rédaction de notre his
toire locale.
Nous ne possédons malheureusement,
d’après M. A. Doigneau, aucuns restes bien
authentiques des hommes qui ont fabriqué
les haches de Chelles, parce que les allu-
vions anciennes, en raison de leur mode
de formation, n’ont conservé que les res
tes des gros animaux, mais si on les juge
par leurs descendants, les moustériens, on
peut être assuré qu’ils étaient de vérita
bles sauvages!
« Est-ce à dire, conclut M. A. Doigneau,
que nous devions être humiliés d’une telle
ascendance? Non! bien au contraire. Si
l’homme actuel peut, avec juste raison,
être fier de ses œuvres, il doit penser sans
rougir à l’humilité de ses débuts. Il doit
penser aussi que s’il est au sommet du
grand arbre de la vie dont les différentes
espèces d’animaux sont les rameaux, il
n’est peut-être pas lui-même le dernier
terme de la progression. Aiguillonné par
la notion exacte de sa véritable origine,
sachant d’où il vient et ce qu’il a été, il
doit chercher ce qu’il peut devenir afin
que par suite d’efforts longtemps soute
nus, ses descendants, débarrassés des tares
animales et des mauvais instincts dont
nous sommes encore remplis, arrivent à
former une Humanité nouvelle et meilleure
pour qui le seul idéal serait l’amour du
Bien, du Beau et de la Justice! »
Une grande réunion de boxe
à Fontainebleau
Nous avons reçu, .de la, Mairie la communi
cation suivante :
La -boxe est .le sport à :1a mode; elle attire,
dans .les Etablissements de Parie, des foules
considérables (.chaque soir, et l’on a même
vu, ,en province, des réunions comme celles
de Dieppe et de Monte-Carlo, attirer un énorme
public venu de tous les points de la France
et même de ,l'Etranger.
Fontainebleau n’a pas encore connu ce genre
de spectacle sportif; aussi, la Municipalité
de Fontainebleau a-t-elle décidé de combler
cette .lacune et d’offrir à 303 administrés le
réga,t d’une de ces belles réunions de boxe de
combat qui font actuellement fureur.
Cette réunion aura lieu le samedi 27 juillet
procliain, à 8 h. 1/2, au Théâtre municipal,
dont fa spène isera spécialement aménagée en
] un ring réglementaire de boxe. Elle est orga-
j nisée sous le 'puissant patronage du National
Sporting Club de France, que préside le Duc
Decaxes. C’est dire que sa sportivité et sa sin
cérité sont absolum ent asp urées.
Au programme figurent deux grands combats:
Le premier, en '15 rounds, de 3 minutes,,
gants de 4 onces, Opposera le champion de
France, poids léger, 'Brochet, au champion of
ficiel de Belgique Demîcn, le même qui vient,
à Dieppe, de remporter une si belle victoire sur
l’américain Frank M’odok, entraîneur du cham
pion Frank Klaus. '
Le second, en 10 rounds de 3 minutes,
mettra en présence Rally, champion du tournoi
Wonderland 1912, catégorie veslter-weicht, et
Lapin, compagnon d’entraînement- du champion
Bernard.
Deux autres combats en 6 rounds, oppo
sant Lefèvre d Young Marcel, et Verne à Pog,
gie, serviront (de lever de rideau à jees deux
grands match,es, et compléteront, à n’en pas
douter, un programme vraiment remarquable.
• •
Voici quelle est la carrière sportive des
quatre grands boxeurs qui figurent au pro
gramme :
Bernlen est le champion de Belgique, poids
légers. Pour donner une idée de sa valeur, il
suffira de rappeler qu’il a rencontré, il y
a moins de 18 mois,, Carpentier A Bruxelles,
et n’a été battu que de peu, aux points, en
10 rounds. Depuis, il est devenu le compagnon
d'entraînement de Carpentier, ce qui lui a
beaucoup profité.
Ses dernières performances sont : une vic
toire par knock out sur Jeanmenne, à Paris,
et une victoire aux points, à Dieppe, sur l’Amé
ricain Module, entraîneur de Frank Klaus.
Brochet est champion de France, poids lé
gers. II combat depuis 1908, et son record
comprend un grand nombre de victoires par
knock out. Sa dernière grande performance est
son combat contre Bernstein, pour le titre
de champion de France, et dans lequel Brochet
força son adversaire à abandonner au 14» round
après une bataille fantastique.
Fa,pin est 'un de nos plus scientifiques
welter-weight. Son record compte des victoires
sur Monge vin, Debec, Badoud. Celui-ci l’a battu
dernièrement au Cirque de Paris., mais outre
que la décision fut très contestée, Papin ren
dait au moins, 3 kilos à son adversaire.
Bailly, qui sera opposé à Papin, est sorti
vainqueur du tournoi de 1912 des novices du
Wonderland. Il a combattu, vendredi dernier,
Mongevin, et le match fut déclaré nul. Toute
fois la, décision fut critiquée par toute la salle,
Bailly ayant, à la fin du 8e round, mis Mon
gevin presque knock out.
+
ÉCHOS ET NOUVELLES
MORET. — Une journée de (fête : '
Dimanche a eu lieu avec le succès habitiuei
aux fêtes de Moret, un concours d/3 pêche,
suivi die réjouissances diverses et, notamment,
d’un concert dansi le kiosque du Champ de
Mars.
Quelques minutes avant 5 heures s’es b élevé
dans Les airs 1 .un. ballon, dont le gonflement
avait été plus dispendieux que dans d’autres
villes, puisqu’il n’y a pas de gaz à Moret, ville
éclairée seulement à l'électricité.
Du Champ die Mars, sur les bords du Loing,
à dieux pas de la statue de SiisLey, il a pris son
essor. De suite, poussé au-dessus des maisons,
il est monté à 600 métras environ et s’ast di
rigé vesrs l'ouest, traversant la route de Fon-
.tainebleau à Moret, puis la ligne du Bour
bonnais. Comme le vent était presque nul,
l’aérostat est resté longtemps sans bouger de
façon appréciable au-dassuis de la, lisière de la
forêt, alu sud-ouest du territoire des Sablons.
Il a atterra peu après à Montigny-sur-Loing.
On voit combien le trajet fut court.
Le clou du Concours de Pêche a été la pré
sence du Fishing Club d© France, sous la
conduite du vicomte de Pitray.
SAINT-MAMMKS. — Enfant noyé :
Un bien pénible accident, qui a coûté in
vie à un enfant de 7 ans, Maurice Luneau,
s'est produit, jeudi soir, à Saint-Mammès.
Vers 4 heure» 45, le gamin jouait, en com
pagnie de s»os camarades Roland fJany et Jo
seph Méyer, isnr un bateau amarré sur la rive
gauche de la Seine. Ayant aperçu sa mère qui
causait sur .Le devant do la boulangerie, et
craignant ses reproches', le petit Maurice se
coucha sur le bord du bateau pour se sous
traire à la vue de sa mère,. Mais il fit un
faux mouvement et tomba à l’eau où il dis
parut aussitôt.
Le jeune Jarry appela au secours. La mère
du peitit imprudent, Mme Ernest Luneau, née
Bejithe Giblet, accourut aussitôt, ainsi qu’un
marinier, Arthur Chartier, de la « Revanche ».
Celui-ci, à l’aide d’un croc, chercha l’enfant.
Ce n’est qu’au bout de 20 minutes/ qu'il re
pêcha le cadavre du petit imprudent.
Une assistance considérable et émue a con
duit vendredi, à la fin de la. journée, le jeune
Luneaju à sa dernière demeure. Beaucoup !de
dames pleuraient, pensant, (sans oueun doute,
que pareil malheur pourrait arriver à leurs
enfants. Il est étonnant, en effet, que sur les
rives des cours d’eau et à bord des bateaux
il ne se produise pais plus d'accidents du même
genre.
VALVINS. — Vois; dans les cabanes de
pêche :
Comme il arrive de .temps en temps., car c’eist
une spécialité, dans la nuit du 15 au 16 juil
let, des malfaiteur» restés inconnus, tant déva
lisé plusieurs cabanes de pêche, au bord de la
Seine, territoire de Vulaines.
Dans l’une d’elle», appartenant à MM. Nor
bert, entrepreneur de peinture à Fontainebleau,
e,t Goga., ancien marchand do fromages' à Avon,
actuellement en villégiature à Vichy, ils ont
ouverts les Volets; au préjudice de M. Nor
bert, ils se août emparé de : trois caleçons,
un costume de .bain de dame, un peignoir de
bain, une serviette, une blouse de peintre', un
pantalon de e liasse, un paletot, un marteau et
un couteau de vitrier, douze lignes montées 1 , un© i
pelote de cordonnet, trois pains de chenevis,
un verre, Uneroibe .grise, et un tablier de sa
tinette, le tout d’une valeur d© 100 francs.
A M. Goga, ils 01111. dérobé : un pantalon kaki,
un paletot alpaga, une iboîte d’açceséoires de
pêche, estimé» 40 francs;
Une blouse de toile bise, appartenant à M. !
Decoke, tailleur à Fontainebleau ; un panama,
appartenant à M. Troute, serrurier à Avon ; un
matelas en varech et un traversin en duvet de
java, appartenant à MM. Guillemain et Aigrec,
tapissiers., à Fontainebleau, ont également été
soustraits dans cette maisonnette.
La cabane voisine, appartenant à MM. Geor
ges Lessieitteur, entrepreneur de maçonne*-
rie, et Maurice Rey, marchand de chaussures
à Fontainebleau, a été pillée dans les mêmes
conditions. Un cache- poura ière gris, un panta
lon de coutil, un complet en lainage, un com
pilât pour garçonnet^ un paletot lainage pour
dame, doux itabliers, une serviette, des espa
drilles, une paire de isoulîens toile blanche,
un caleçon, un bonnet en caoutchouc ont été
dérobés à M. Rey.
Enfin, la porte d’un bâtiment appartenant-
à M. Héne. t s restaurateur à Val vins, a été
également fracturée; des gaules., une épui-
aette et des lignes' ont été soustraites au pré
judice de M. Jules- Guillemain», (tapissier. Le
beau-frère du restaurateur, M. Vijllajrefc, a- re
trouvé quelquest-uns de ces objets dans tn petit
bois voisin.
La police çh la gendarmerie ont reçu les
plaintes des victimes.
VULAINES-SUR-SEINE. — Remise de mé
dailles :
Le 14 juillet, avant les jeux habituels, M.
René Chevalier, débntant dans les fonctions
d’adjoint au maire, a remis solennellement la
médaille de 1870 à MM. Laurent, Ravier, Mi
gnon, Adolphe Bénard, Emile Busse!, Atkamase
Delà place, tous six anciens Combattants do
l’Année Terrible. M. Chevalier avait lui-même
offert les médailles que le Gouvernement au
torise bien à porter... mais ne donne pas à
ceux qui, pourtant, les ont méritées plutôt
dix fois qu’une.
Si M. René Chevalier, adjoint, a remis les
médailles aux lieu et place du maire, c’est que
celui-ci, M. Adolphe Bénard, était au nombre
des décorés et ne pouvait lui-même s’épingler
sa médaille sur la poitrine.
Tambour ©b clairons exécutèrent un ban,
puis ce jfu,t au tour des sapeurs-pompiers :
Guérin, lieutenant, et Rigault, sergent-major,
d’être à l’honneur et de recevoir la- médaille ;
à eux décernée poux leurs (trente ans de services.
Nos félicitations' aux médaillés.
L’électricité :
Une enquête est ouvert© à la mairie de Vu-
laines, du 28 juillet au 1er août, eux le projet de
distribution d’énergie électrique destinée à l’é-
olnirage public ©b privé.
Un commissaire enquêteur se tiendra à la
mairie pendant trois, jours, les 2, 3 et 4
août, de 1 heur© à 6 heures, pour recevoir
les déclarations des intéressés sur le dit projet.
-
La Literie Militaire au Conseil municipal
Dans sa séance du 16 juillet, comme l'a en
registré le compte rendu officiel publié dans
notre dernier numéro, le Conseil Municipal
s’est prononcé à l'unanimité contre l'installa
tion projetée de la Literie Militaire dans les
locaux de la rue Royale.
Et ce, après avoir entendu communication
de la
, REQUETE 'DE M. BODIN
M. Bodin, conseiller 'municipal et président
de la Délégation 'cantouate, a présenté la re
quête ci-après, précédée d’un préambule favo
rable du Maire, qui fut au début l’un des
protestataires, 'avant même qu’il ne fût conseil
ler municipal.
Au nom des 400 enfants :
Messieurs, ' <
Vous avez appris, 'certainement, qu’il était
question 'die laisser 'fonctionner à nouveau la
Literie Militaire, sise Tue Royale, contre La
quelle de .nombreuses! protestations s© sont
élevées. 1
Elles ont été reconnuesi si justifiées qu’après
enquête, l'autorité administrative décida la
fermeture d© l’établissement. '
Aujourd’hui, on parle à nouveau de son ou
verture; et nous oroyonis qu’il appartient au
Conseil municipal tout entier de protester éner
giquement. Il est de son devoir, en présence
des dangers que courent les quatre conte
enfants des 1 trois 'écoles de la ville, de proté
ger cette jeune ét délicate population contre
les poussières nocives et émanations malsaines
de tous genres- provenant de .cet êtablis£p-
rnent insalubre. f
En quelques mots, permettez-moi de rap
peler la succession des faits ayant Bfnené
lai fermeture. Il était permis de la croire
définitive, car elle donnait satisfaction à toute
une partie de Ta ville.
La Literie Militaire, huttofoi.s installée rue
Royale, avait pendant 'trois ans cessé son in
dustrie par suite do l'adjudication consentie
à un nouvel entrepreneur, dont l’établisse-
içnent était sis dansi le quartier dos Proven-
ceaux, .c'est-à-dire dans une position topo
graphique plus- isolée et bien moins nuisible.
Les habitant» du quartier et les enfante,
des écoles respiraient ainsi ù leur aide —
clore qu’autrefoi®) pendant le? ehaleuns, les
fenêtres de leurs classes étaient fermées par
■les instituteurs pour éviter les odeurs ert le»
poussières *— quand on apprit au mois de
septembre 1910, qu’une nouvelle adjudication
allait avoir lieu.
Première Pétition :
Les voisins de l'ancienne literie, craignant
de la voir ouverte à nouveau, commencèrent
| dès lors à protester. Sachant on effet, par
j expérience, combien ces: travaux, augmentant
: d’année en année avec les effectifs de la
1 garnison, étaient malsains, ils adressèrent- en
novembre 1910, une pétition au Maire et au
1 Conseil -municipal.
Elle resta sans effet.
■Ce que voyant, 1© 31 janvier 1911, ils
adressèrent une nouvelle protestation à M- I e
Sous-Préfet, signée des personnes les plus ho
norables, toutes habitant dans le voisinage et
par M. l’Inspecteur Primaire et le Président
de la Délégaiton cantonale. Elle était ainsi
conçue : < . ,
Deuxième Pétition :
A Monsieur le Sous-Préfet de Fontainebleau
Monsieur le Sous-Préfet, •
Les soussignés, voisins de Tancienmo Literie
Militaire, sise rue Royale et ru© de l’Arbre-S eé
se permettent, d’appeler votre attention sur 1©
fait suivant auquel ils n’ont tout d’abord pas
voulu croire, tant il leur paraissait invrai
semblable. .i-/
Cet établissement insalubre, classé comme
tel dans la troisième catégorie, sans en avoir
obtenu l'autorisation indispensable, vient de
reprendre ses travaux de blanchissagel pour
les corps de troupes, après- avoir effectué
do nombreux changements dans son matériel et
installé de nouvelles machines. Or, depuis plus
de six mois (en l'espèce depuis trois ans et
dqmi) ils avaient cessé d’être effectués dans
ces locaux. , \
En effet, depuis le 1er juillet 1907, cet éta
blissement n’a .plu» lavé pour aucun des divers
régiments de la garnison, ni draps, ni couver
tures, ni enveloppes de matelas ou de traver
sins, ni couvre-pieds, ni exécuté aucun bat
tage de couvertures, ,.ni aucun cardage d©
matelas.
Ces travaux étaient depuis l’époque précitée
confiés à un atdujdica,taire demeurant dons un
autre quartier de la ville.
Les opérations' qui viennent d’être énumé
rées, malsaines au dernier chef, sont si bien
reconnues telles, qu'un arrêté municipal inter
dit le battage des. tapis, et des couvertures h
la population civile, non seulement dans l'ag
glomération urbaine, mais: aux abords de la-
ville.
Il ne peut s’effectuer que dans un endroit
écarté, désigné à, cet effet derrière las abat
toirs.
Les soussignés: ne peuvent supposer que ce
qui est détendu avec raison aux uns, s-era
permis à d’autres, au milieu d'un quartier ha
bité, en face des écoles communales fréquen
tées par la moitié d©» enfants de la ville.
Si une épidémie venait à, s - déclarer dans
la garnison qui compte 2*,800 hommes, à quels
dangers siérait exposé© par suite d© la
dispersion des poussières dangereuses et du
lavage des linges- contaminés, y compris ceux
des infirmeries jéginventaires' lavés en cet
endroit — à quel danger serait exposé© tout©
la jeune génération de la ville réunie aussi
près tous les jours et surtout l'été quand les
fenêtres doivent être ouvertes.
Dans ces conditions, et sans qu’ils croient
utile d’insister, les soussignée, confiants, M.
1© Sous-Préfet, dans 1 vo-tr© sollicitude, esti
ment qu’il leur aura suffi de vous signaler
1© fonctionnement anormal, illégal et insalubre
de l’établissement des Lite Militaire©, pour
que vous interdisiez L&I continuation de ces
travaux, contraires' à l’hygiène dans une agglo
mération fréquentée en outre par de nombreux
et jeunes enfants. ‘ v
Protestationsi dans l’.enquête. :
Sans aucun doute, k» faits articulée sem
blèrent dignes d'attention, cor une enquête
de commode et inoommodio fut ouverte à la
Mairie, à l’instigation de M. le Sous-Préfet, du
30 mars au 4 avril 1911. Comme la pétition,
elle recueillit de nombreuse» et probante» si
gnatures.
Arrêté conditionnel : ■
Le 6 avril 1.911, la commission sanitaire se
réunissait et le lendemain 7 avril, M. le Sous-
Préfet prenait un arrêté imposant pour i'ouver
ture de la 'buanderie certains travaux et sur
soyant à statuer sur -la demande relative au
battage et au caidnge d-est matelas, traver
sins, etc. 1 ^ )
Les travaux imposé» n'ayant pas été exé
cutés dans les délais accordés, cependant très
larges, La Literie Militaire fut fermée par arrêté
de M. le Sons-Préfet en date du 13 septem
bre. Dès lors, on pouvait croire 1© quartier et
les écoles |à l'abri d© tout nouveau voisinage
dangereux et insalubre, d’autant qu’un pour
voi contre l'arrêté du 13 septembre porté
devant le (Conseil d© Préfecture avait été
rejeté à la fin d© décembre 1911.
Un foyer d'infection :
Vous jugerez comme -nous, Messieurs, étant
donné tout Je soin apporté par l'autorité!
administrative en *©9 divers échelons- avant
de prononcer les sanctions que nous venons d©
rappeler, qu’il est impossible de laisser ou
vrir en face des écoles un foyer permanent
d’infection. , 1 1 ' 1
Contagion (par les poussières :
Songez donc que dans cet établissement
on lavera tout le linge d© corps et les draps
de 2,800 hommes de la garnison, y compris
ceux des infirmeries où peuvent etre entrés
des malades contagieux. 1
Bien plus, car la contamination est encore
plus grande et plus, facile par le» poussières
impalpables et volatiles, on cardera, tous les
matelas, on y battra les couverturas- et les
couvre-pieds de In garnison, alors que ce
travail est interdit à tout particulier h l’in
térieur de la vijje.
Au montent où tant de précautions août
prises pour .enrayer les- épidémies, toujours
si ‘à craindre, vous voudrez, vous aussi, Mes
sieurs, prendre une délibération pour éviter
4 nos entants tout danger d© contagion.
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