Titre : L'Abeille de Fontainebleau : journal administratif, judiciaire, industriel et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Fontainebleau)
Date d'édition : 1897-08-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32680641k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 août 1897 06 août 1897
Description : 1897/08/06 (N32). 1897/08/06 (N32).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG77 Collection numérique : BIPFPIG77
Description : Collection numérique : BIPFPIG77 Collection numérique : BIPFPIG77
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Île-de-France
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4526252t
Source : Archives départementales de Seine-et-Marne, PZ 1
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/06/2016
0 Août 1897.
L’ABEILLE DE FONTAINEBLEAU
versée. Deux personnes, M. Gravière, âgé
de 36 ans et sa sœur, âgée de 35 ans, ont
éprouvé des blessures sérieuses qui ont né
cessité leur transport à l’hôpital. Le cheval
a dû. être abattu.
Dimanche matin, vers 8 heures, un
charretier, Delalonde (Georges), employé
chez M. Goulard, à Avon, a été blessé,
Grande-Rue, en frce l’église, au pied droit
par la roue de son tombereau. C’est en vou
lant accrocher son gilet à la voiture que cet
accident est arrivé. Le blessé a été soigné
chez M. Driard, pharmacien, puis transporté
à l’hôpital.
Armée. — M. Landais, capitaine d’artil
lerie de la marine à l’état-major de l’Ecole
d’application de Fontainebleau, a été mis à
la disposition de M. le général commandant
en chef les troupes de l’Indo-Chine pour
servir avx batteries de l’arme stationnées
en Annam et au Tonkin. Il est remplacé à
l’Ecole par le capitaine Batteux, venant de
Lorient. Le capitaine Landais s’embarquera
à Marseille le 1 er septembre.
M. Darras, capitaine d’artillerie à l’état-
major de l’Ecole d’application, est désigné
pour commander la 3° batterie du 8 e ba
taillon à pied à Epinal.
Sont admis à suivre les cours des lieute
nants d’instruction à l’Ecole de cavalerie :
MM. Berthe de Pommery et Blavier, du
7° dragons; de Joybert, du 4° hussards;
Richaud, du 20 e chasseurs.
M. Leroy de La Brière, maréchal des logis
au 7° dragons, est admis à suivre, comme
élève-officier, les cours de l’Ecole de cava
lerie.
Concours df. tir. — Voici
les
points
teints jusqu’à présent :
28
MM. Drouet, A
points.
Boisselier
25
—
Delauval fils. . . .
25
—
Noret
24
—
Chiot, Paul ....
24
—
Leronne fils. . . .
24
—
Cordier, Victor . .
23
—
Lourdelet
23
—
Ponsinet
22
—
A partir du jeuü 5 août, le tir sera ou
vert les jeudi et dimanche, de 2 heures à
6 heures.
Liste des prix :
l or prix. — Un objet d’art de la valeur
de 200 francs, offert par MM. Baude, Thomas
et Regnart.
2 e prix. — Une carabine Lebel, offerte
par M. Dumaine, conseiller municipal, pré
sident.
3° prix. — Une pendule de voyage, of
ferte par M. Ouvré, député.
4° prix. — Un encrier bleu, de Sèvres,
offert par M. Riché, conseiller général.
5 e prix. — Une lampe colonne, offerte par
M. Rouillard, l or adjoint.
6° prix. — Une coupe et un cendrier
bleu, de Sèvres, offerts, par M. le docteur
Lefèvre, 2 e adjoint.
7° prix. — Deux vases vieux Montigny,
de Schopin, offerts par M. Boisselier.
8° prix. — Un service de fumeur, offert
par M. Groizard, conseiller municipal.
9 e prix. — Une médaille artistique, of
ferte par M. Naudin, conseiller municipal.
10° prix. — Un panier de champagne,
baron Gibert, offert par M. Bourgoin.
11° prix. — Deux déjeuners offerts par
M. Drouet (Cadran Bleu).
12° prix. — Une promenade en landau à
deux chevaux, offert par M. Drouet.
13° prix. — Un bougeoir en fer forgé,
offert par M. Baudras.
14° prix. — Un service à café, offert par
M. Barbarat.
15° prix. — Une caisse de chasselas Buchy,
offerte par M. Buchy.
16° prix. —- Une médaille.
Prix réservés aux dames.
1 er prix. — Une bonbonnière en cristal
vieil argent, offerte par M m0 veuve Mercier.
2° prix.— Un vide-cartes, monture bronze
doré, offert par M. Dallée.
3° prix. — Une boîte contenant trois fla
cons d’extrait d’odeur, off. par M. Michel.
4 e prix. — Une plante d’appartement, of
ferte par M. Hézard.
5 e prix. — Une sonnette en cristal, mon
ture vieil argent, offerts par M m0 X...
6°, 7° et 8° prix. Consolation. — 3 sachets
parfumés, offerts par M. Michel.
La fermeture du tir est fixée au dimanche
5 septembre.
Un concours d’honneur auquel pourront
prendre part tous les lauréats aura lieu le
dimanche 12 septembre. Une médaille ar
tistique en vermeil sera donnée en prix.
+
Barbizon - Milly. — Le conseil muni
cipal de Milly vient de voter une subven
tion de 75,000 francs pour la construction
d’un chemin de fer reliant Milly à Barbizon
et une autre subvention de 25,000 francs
pour une ligne allant de Milly à Maisse,
jusqu’alors Ja station la plus rapprochée de
la ligne P.-L.-M. (de Paris à Montargis par
Corbeil).
Si cela continue, Barbizon, qui était déjà
une colonie artistique renommée, devien
dra un centre de chemins de fer , puis
qu’une autre ligne ferrée venant de Melun
doit également y aboutir. Tels sont, du
moins, les projets; souhaitons qu’ils se
réalisent.
Nous ne parlons pas du projet de tram
way entre Fontainebleau et Barbizon, projet
qui n’a jamais été sérieusement à l’ordre
du jour.
Bois-le-Roi. — Dans la nuit de lundi à
mardi, vers 2 heures du matin, le feu a
éclaté dans la scierie à vapeur de M. Caron,
actuellement en villégiature à Luc-sur-Mer.
Malgré les secours apportés par les habi
tants, les pompiers de Bois-le-Roi et de
Chartrettes, le feu, dans un endroit si favo
rable à son extension, s’est rapidement
développé. Il n’a pu être circonscrit que
vers 5 heures du matin.
Cet incendie, dont les causes sont in
connues, a occasionné pour 80,000 francs
environ de dégâts; ils sont assurés pour
51,000 fr. On croit à la malveillance.
By. — L’Académie Saint-Luc, de Rome, a
nommé M Ue Rosa Bonheur membre associé
honoraire. *
Égreville. — Dimanche dernier, le sieur
Delion, Alphonse, âgé de 65 ans, malade et
dans la misère à la suite de mauvaises
affaires, s’est pendu à une poutre dans la
grange de son frère avec lequel il habitait.
Machault. — Deux accidents successifs
ont attristé les habitants de Machault.
Mardi, deux sœurs de l’école avaient pris
place avec des enfants dans une voiture
conduite par une femme. Près de Vulaines,
le cheval eut peur de trois chèvres, fit un
écart et versa la voiture. Les deux sœurs,
une surtout, ont été grièvement blessées et
transportées chez les sœurs de Vulaines où
elles sont soignées.
Le lendemain, M. Poulain, fermier, a
reçu d’un de ses chevaux, réputé méchant
et difficile, une ruade dans le côté. On es
père que cet accident ne sera pas trop
grave.
Melun. — Deux frères, MM. Beaudoin,
tous deux architectes à Paris, vont épouser
les deux sœurs, M Uos Durand.
Moins heureux que ceux de Fontaine
bleau, les facteurs de Melun n’ont pas pu
obtenir la suppression de la 3° distribution
(1 heure), le dimanche. Le conseil muni
cipal avait donné un avis favorable mais la
Chambre syndicale du commerce s’y est
opposée. Pauvres facteurs, ils ont pourtant
bien droit à un peu de répit le dimanche.
A quand le tour de Fontainebleau?
Melun va avoir un second fil téléphoni
que spécial sur Paris.
Nous lisons à ce sujet dans les journaux
du chef-lieu :
Le maire expose que, désireux de doter
ses concitoyens en général et le commerce
local en particulier des avantages qui ré
sulteraient de la création d’une nouvelle
ligne téléphonique, pour suppléer à l’insuf
fisance de celle qui existe , presque con
stamment occupée, il avait fait auprès de
l’administration des démarches en vue
d’obtenir l’installation de ce nouveau fil aux
frais de l’Etat. Mais M. le directeur des
postes et télégraphes a répondu qu’on ne
disposait d’aucun crédit et demandé aux
intéressés de faire les avances nécessaires à
cette création. Les dépenses s’élèveraient à
20,000 francs environ. En considération de
ce sacrifice, l’administration serait disposée
à considérer la deuxième ligne comme voie
normale entre Paris et Melun.
Le bénéfice de 8,000 francs par an qu’on
retirerait de la nouvelle ligne servirait au
remboursement des 20,000 francs avancés.
Le conseil, estimant qu’il est préférable
de prendre sur les recettes de la ville, sans
s’adresser aux particuliers, la somme néces
saire à la création de cette ligne appelée à
rendre des services aussi nombreux qu’im
portants, vote un crédit de 20,000 francs
pour l’installation de la seconde ligne télé
phonique entre Melun et Paris. De plus, il
autorise M. le maire à faire de nouvelles
démarches pour relier téléphoniquement
Melun à Fontainebleau.
Montereau. — Un vol assez audacieux a
été commis la nuit du 3 août dans les bu
reaux de l’hôtel de ville.
On sait que cet immeuble, fermé sur la
Grande-Rue par une forte grille, s’éclaire
j par derrière sur un petit jardin clos par un
mur longeant la rue des Récollets. C’est par
là que le ou les voleurs, on ne sait, se sont
introduits en franchissant ce mur peu
élevé , ont pénétré dans les bureaux en
passant par le cabinet du maire, dans le
quel, chose curieuse, ils n’ont rien dé
rangé. Il n’en a pas été de même dans le
bureau du secrétaire où ils ont fracturé ou
plutôt défoncé plusieurs tiroirs et ont fait
main-basse sur une somme de 45 fr. et
environ 7 fr. 50 de timbres-poste.
Chose à remarquer, ces voleurs man
quaient pour faire ce coup, des outils ordi
nairement employés, car on a retrouvé sur
place une pincette avec laquelle ils ont fait
des pesées à des tiroirs, sans arriver à les
ouvrir; ce n’est que grâce à un morceau de
fer trouvé dans la cour, qu’ils sont parve
nus à les défoncer par le dessus.
Ce n’est pas la première fois qu’un vol
est commis à notre mairie, tant dans le
nouveau bâtiment que dans l’ancien ; comme
l’un et l’autre sont séparés seulement par
la largeur de la rue, de la gendarmerie et
du commissariat de police, on reconnaîtra
qu’il dénote une certaine dose d’audace.
Pithiviers. — Pauvre ville ! Elle aura subi,
à propos de sa garnison, si lente à venir,
bien des tribulations que nous n’avons pas à
rappeler. Et elles ne sont pas finies!
Il est certain aujourd’hui que le bataillon
du 162° de ligne détaché de Saint-Denis,
sera remplacé, en septembre prochain, par
un bataillon du 76°, venant d’Orléans.
Il paraissait tout au moins bizarre que
Pithiviers continuât à prendre sa garnison
dans le 6° corps.
Le bataillon du 162° recevra, du 23 août
au 19 septembre, environ 300 réservistes.
Cette période d’instruction coïncidant avec
l’arrivée du 76 e de ligne, qui sera à Pithiviers
vers le 17 septembre, le bataillon de ce régi
ment devra cantonner pendant trois jours
chez l’habitant, jusqu’à l’évacuation de la
caserne La Haye par le bataillon du 162 e qui
l’occupe de ce moment.
D’autre part les journaux d’Orléans affir
ment que les trois bataillons du 76° iront
tous garnisoner dans la cité de Jeanne d’Arc.
Peut-être les feuilles de Pithiviers et
d’Orléans ont elles toutes deux raison; mais
pour cela il faudrait que le 4° bataillon
du 76° soit créé d’ici le mois de septembre.
Et si Pithiviers allait déjà n’avoir plus de
garnison du tout? Que dirait-on au pays
des pâtés d’alouettes.
INCENDIES EN FORÊT
Aux incendies minimes, signalés jusqu’à
présent cette année, ne devaient pas se bor
ner les siuistres dévastant notre forêt.
Hier mercredi deux incendies ont éclaté
l’un près de l’autre : à six heures du matin
aux rochers de Milly, à onze heures et de
mie dans les gorges de Franchard. Ce der
nier est la reprise de l’incendie de dimanche
dont nous parlons ci-dessus et qui s’est
rallumé.
Immédiatement ces deux foyers ont pris,
activés par le vent nord-est et par la cha
leur torride que nous éprouvons, des pro
portions inquiétantes et considérables. En
hâte on est venu prévenir et demander la
main d’œuvre militaire mais les secours
nécessitent toujours un certain temps pour
arriver et le feu gagne, on le sait, avec une
rapidité extraordinaire.
Successivement, devant les progrès con
stants de l'incendie, on a envoyé un, puis
deux escadrons de dragons, puis de l’in
fanterie dans des voitures du train, puis de
l’artillerie, puis ce qui restait du 7° dra
gons. En un mot toute la garnison a été
mobilisée pour tenter, sous la direction de
l’inspecteur des forêts, des brigadiers et
gardes, aidés d’ouvriers de bonne volonté,
de faire la part du feu.
Elle a été large hélas !
Les belles gorges de Franchard avec
leurs chaos de rochers, leurs sites agrestes
parsemés de bouleaux , de verdure, de
bruyère s’étendant au loin et dont le coup
d’œil était si pittoresque du haut du point
de vue, ne sont plus aujoud’hui que cen
dres fumantes et âcres. Combien faudra t-il
d’années pour que l’aspect noirâtre des ro
ches dénudées fasse place au riant paysage
d’hier, aux sites classiques visités par tant
et tant de promeneurs?
L’épaisse fumée que l’on apercevait de
plusieurs lieues à la ronde et la rumeur
publique eurent vite fait d’aviser nos conci
toyens du double sinistre qui venait d’écla
ter. Aussi, est-ce en grand nombre que l’on
est allé, hier dans la journée et la soirée,
voir ce spectacle, toujours terrifiant; le feu
arrivait par véritables vagues de grande
hauteur et par bonds d’une vingtaine de
mètres sous l’action de chaque coup de
vent. Il a sauté les routes avec une rapidité
foudroyante, embrasant les plus hauts pins
et les génévriers comme une pièce d’arti
fice, les brûlant avec la même rapidité et
les laissant quelques minutes après noircis,
mornes, désolés, sans vie, jusqu’au jour où
le bûcheron, avec sa cognée, fera dispa
raître ce triste spectacle, mais dénudera,
pour des siècles, ces cantons si bien plantés
et qu’il avait fallu tant d’années pour met
tre en valeur.
Le feu a bien été circonscrit hier, mais il
a continué à couver toute la nuit; il brû
lera pour ainsi dire souterrainement, jus
qu’au jour ou une bonne pluie viendra
mettre un terme aux craintes de nouveaux
désastres. Un service de sécurité, fourni par
la troupe, a fonctionné cette nuit sous la
direction des gardes.
*
*
Il est encore assez difficile d’évaluer les
dégâts, de dire exactement la superficie dé
truite et de délimiter dans un journal, sans
la vue d’une carte, les cantons atteints.
On peut cependant dès maintenant an
noncer que cent hectares sont détruits dans
les gorges de Franchard, cent hectares dans
les rochers de Milly, plus cinquante hec
tares de bois particuliers, peut-être davan
tage, faisant suite de ce second incendie,
entre Arbonne et le Bois-Rond. Sur une lar
geur variable le feu s’est étendu-là sur
une longueur de 4 à 5 kilomètres, du car
refour Caylus dans les ventes Caillot à la
route d’Arbonne à Achères c’est-à-dire
presque de la route Ronde aux SabJes-
Blancs.
L’incendie le plus important est celui qui
a éclaté le premier, à six heures du matin,
aux rochers de Milly. Par suite du tir des
artilleurs au polygone, de l’absence des
dragons occupés à des manœuvres en
dehors de la garnison, les secours n’ont pu
être ni aussi immédiats ni aussi nombreux
qu’il aurait fallu eu égard à l’importance
du fléau. On a essayé, mais en vain, d’un
contre-feu dans la cavalière Cévise.
Les plantations entre la route de la Louve
et la vieille roule de Milly sont brûlées, en
forêt sur une largeur d’un kilomètre, sur
une bien plus grande étendue en dehors du
bornage, de sorte que le rocher de Corne
Biche, N.-D. de Grâce, la plaine du Champ
Froid, les rochers de la Reine jusqu’au
Bois-Rond sont dévastés. C’est seulement
à la route 64, de La Chapelle-la-Reine à
Melun que l’on a pu former barrière au
fléau. Nombre d’habitants sont atteints
dans leurs propriétés; prévoyant le danger
ils s’étaient postés pour le combattre-en
attendant l’arrivée de la troupe qui leur a
prêté main-forte.
Dans des circonstances semblables cha
cun se doit aide et assistance; nos braves
troupiers, qui venaient au secours des ha
bitants pour protéger leurs bois après avoir
essayé de sauvegarder ceux de l’Etat, au
raient été heureux de ne pas rester si long
temps le ventre vide et de recevoir une
distribution de vivres et de rafraîchisse
ments. La journée a été chaude pour eux,
il ne faut pas l’oublier.
L’incendie des gorges de Franchard est
délimité entre la Mare aux Pigeons, c’est-à-
dire à l’est par le point de vue, au nord par
la route de l’Ermitage, au sud par celle des
gorges de Franchard et à l’ouest par le car
refour du Cul du Chaudron.
*
#■ #•
On avait dit que les deux feux s'étaient
rejoints dans la journée, le fait est heureu
sement inexact.
De même, on avait parlé de la mort d’un
dragon tombé dans le feu hier soir, blessé
et mort des suites de ses brûlures. Il n’en
est rien.
Pas plus qu’il n’y a eu, comme le bruit
en avait couru, d’autres incendies au Gros
Fouteau, au rocher d’Avon, etc.
La réalité est assez triste pour ne pas
ajouter foi aux amplifications des beaux
parleurs ou des colporteurs de fausses nou
velles.
Après les vingt-quatre heures pénibles
que viennent de passer les troupes de la
garnison et le personnel forestier il con
vient de les féliciter de leur zèle, de leur
ardeur et de leur bonne volonté.
Grands ont été l’empressement et la
bonne volonté de tous en présence de cette
catastrophe. On nous signale notamment,
M. Clémencet et M. Henry Manois, âgé de
16 ans, deux cyclistes, avisés des premiers,
-qui ont fait toute diligence pour se rendre
utiles et conjurer le danger.
Vers deux heures, aujourd’hui, la pluie
est tombée durant peu de temps, suivie
d’un vent qui s’est élevé assez violent. Le
sinistre n’est pas encore entièrement con
juré et on pourrait craindre une aggrava
tion des dégâts si la pluie, qui tombe de
nouveau à quatre heures, n’est pas assez
intense pour éteindre les nombreux foyers
encore en ignilion.
Ce grand incendie est-il le « quelque
chose » inattendu prédit pour Fontainebleau
par M 110 Couédon? Cette pythonisse paraît
avoir la spécialité du feu.
4 heures et demie. — Les clairons d’in
fanterie et des pompiers sonnent la géné
rale dans les rues de la ville pour appeler
au feu les hommes de bonne volonté. Ren
dez-vous à la Fourche.
5 heures. — Une quarantaine de pom
piers de Fontainebleau, sous les ordres de
leurs officiers, montent dans des prolonges
du train pour se rendre dans les rochers de
Milly, à l’intersection du vieux chemin de
Milly et de la cavalière Cévise.
L’imagination aidant, on tend à ampli
fier et à dire par exemple que les maisons
d’Arbonne sont menacées, qu’on ne peut
plus passer sur la route de Macherin, que
le feu est à la Vallée de la Solle.
Nous pensons qu’on exagère.
En tout cas les secours et la pluie tombée
dans la journée font penser que le sinistre
ne deviendra pas un désastre.
Sur le bord de la ligne du chemin de fer,
entre Bois-le-Roi et Fontainebleau, un
incendie s’est déclaré vers trois heures
et demie.
—+
Cyclisme.
Le tribunal de simple police vient de
j juger que, sauf le cas de force majeure, un
cycliste, quelle que soit la raison qu’il peut
avoir de s’arrêter, n’a pas le droit de déposer
sa machine sur la voie publique, et il a
condamné à 1 franc d’amende un membre
du Touring-Club, qui avait laissé pendant
dix minutes sa machine appuyée contre un
arbre de l’avenue de la Graude-Ârmée, en
face un café où il avait rendez-vous.
M e Vonoven avait invoqué pour la défense
de l’inculpé la jurisprudence qui autorise le
i voiturier à stationner pour livrer sa mar-
' chandise et le fiacre loué à attendre son
I client.
Le tribunal n’a pas admis cette assimila
tion .*
« Attendu que quelle que soit la qualifica
tion donnée à la bicyclette, meuble ou
véhicule, il est interdit par l’article 100 de
l’ordonnance de 1862 de déposer sans néces
sité sur la voie publique des meubles, caisses,
tonneaux et autres objets; que la bicyclette
est un objet rentrant dans cette énuméra
tion. »
M. Turrel, ministre des travaux publics,
vient de prendre un arrêté relatif à l’usage
du vélocipède par les fonctionnaires et agents
de son administration.
Après avoir autorisé officiellement cet
usage pour les besoins du service, l’arrêté
ministériel détermine les agents qui seront
exemptés de la taxe; il accorde, en outre,
une indemnité annuelle de 75 francs à cer
tains agents possesseurs d’un vélocipède et
en faisant usage pour leurs tournées régle
mentaires.
A l’appui de cet arrêté le ministre a
adressé aux préfets et aux ingénieurs en
chef une circulaire explicative.
Elle divise le personnel en trois catégories
au point de vue de l’usage du vélocipède :
les fonctionnaires et agents, qui ne se ser
vent de la bicyclette que pour leur usage
personnel, n’ont droit ni à l’exemption de la
taxe ni à une indemnité spéciale; ceux qui
utilisent la bicyclette pour des tournées
réglementaires, mais à titre intermittent,
seront exemptés delà taxe; enfin, les conduc
teurs et commis des ponts et chaussées, les
contrôleurs des mines, qui font, pour leurs
tournées, un usage continuel de la bicyclette
ou du tricycle, béniûcieront d’abord de
l’exemption de la taxe; ils auront droit, en
outre, à une indemnité fixe annuelle de
75 francs, « représentant les frais d’amor
tissement et d’entretien d’une machine ».
Cette indemnité sera précomptée sur les
maxima annuels des frais de déplacement.
Ecole d'agriculture de La Brosse.
Le concours annuel d’admission à l’école
pratique d’agriculture de La Brosse aura
lieu le mardi 21 septembre 1897, à 9 h. du
matin, à Auxerre, dans une des salles de la
préfecture.
Vingt places seront vacantes.
Les candidats, âgés de 14 ans au moins
et de 18 ans au plus, devront faire parvenir
à la préfecture, avant le 10 septembre, les
pièces nécessaires, qui devront être pro
duites avant le 20 août pour les candidats
boursiers.
Le concours d’admission porte sur les
matières suivantes (cours supérieur des
écoles primaires) : Langue française, arith
métique et système métrique, histoire et
géographie de la France. Il sera tenu
compte aux candidats des connaissances
qu’ils pourront posséder en géométrie, phy
sique et chimie, sciences naturelles et lan
gues vivantes, matières qui ne sont pas
exigées pour l’examen.
Le certificat d’études primaires et les di
plômes au moins équivalents donnent droit
à l’entrée sans examen, mais tous les can
didats aux bourses doivent concourir.
L’école pratique d’agriculture de La
Brosse ne doit pas être confondue avec une
ferme-école, dont le but est de former des
ouvriers agricoles. C’est un véritable col
lège agricole destiné à donner une bonne
instruction professionnelle aux fils de culti
vateurs, propriétaires ou fermiers, et, en
général, aux jeunes gens qui se destinent
à la carrière agricole.
La durée des études y est de deux ans.
Le prix de la pension est de 450 fr. par
an, blanchissage compris.
Le prospectus de l’Ecole et les program
mes des cours sont adressés à toutes les
personnes qui veulent bien en faire la de
mande à la préfecture de l’Yonne (l r ° divi
sion) ou au directeur de l’Ecole.
L’ABEILLE DE FONTAINEBLEAU
versée. Deux personnes, M. Gravière, âgé
de 36 ans et sa sœur, âgée de 35 ans, ont
éprouvé des blessures sérieuses qui ont né
cessité leur transport à l’hôpital. Le cheval
a dû. être abattu.
Dimanche matin, vers 8 heures, un
charretier, Delalonde (Georges), employé
chez M. Goulard, à Avon, a été blessé,
Grande-Rue, en frce l’église, au pied droit
par la roue de son tombereau. C’est en vou
lant accrocher son gilet à la voiture que cet
accident est arrivé. Le blessé a été soigné
chez M. Driard, pharmacien, puis transporté
à l’hôpital.
Armée. — M. Landais, capitaine d’artil
lerie de la marine à l’état-major de l’Ecole
d’application de Fontainebleau, a été mis à
la disposition de M. le général commandant
en chef les troupes de l’Indo-Chine pour
servir avx batteries de l’arme stationnées
en Annam et au Tonkin. Il est remplacé à
l’Ecole par le capitaine Batteux, venant de
Lorient. Le capitaine Landais s’embarquera
à Marseille le 1 er septembre.
M. Darras, capitaine d’artillerie à l’état-
major de l’Ecole d’application, est désigné
pour commander la 3° batterie du 8 e ba
taillon à pied à Epinal.
Sont admis à suivre les cours des lieute
nants d’instruction à l’Ecole de cavalerie :
MM. Berthe de Pommery et Blavier, du
7° dragons; de Joybert, du 4° hussards;
Richaud, du 20 e chasseurs.
M. Leroy de La Brière, maréchal des logis
au 7° dragons, est admis à suivre, comme
élève-officier, les cours de l’Ecole de cava
lerie.
Concours df. tir. — Voici
les
points
teints jusqu’à présent :
28
MM. Drouet, A
points.
Boisselier
25
—
Delauval fils. . . .
25
—
Noret
24
—
Chiot, Paul ....
24
—
Leronne fils. . . .
24
—
Cordier, Victor . .
23
—
Lourdelet
23
—
Ponsinet
22
—
A partir du jeuü 5 août, le tir sera ou
vert les jeudi et dimanche, de 2 heures à
6 heures.
Liste des prix :
l or prix. — Un objet d’art de la valeur
de 200 francs, offert par MM. Baude, Thomas
et Regnart.
2 e prix. — Une carabine Lebel, offerte
par M. Dumaine, conseiller municipal, pré
sident.
3° prix. — Une pendule de voyage, of
ferte par M. Ouvré, député.
4° prix. — Un encrier bleu, de Sèvres,
offert par M. Riché, conseiller général.
5 e prix. — Une lampe colonne, offerte par
M. Rouillard, l or adjoint.
6° prix. — Une coupe et un cendrier
bleu, de Sèvres, offerts, par M. le docteur
Lefèvre, 2 e adjoint.
7° prix. — Deux vases vieux Montigny,
de Schopin, offerts par M. Boisselier.
8° prix. — Un service de fumeur, offert
par M. Groizard, conseiller municipal.
9 e prix. — Une médaille artistique, of
ferte par M. Naudin, conseiller municipal.
10° prix. — Un panier de champagne,
baron Gibert, offert par M. Bourgoin.
11° prix. — Deux déjeuners offerts par
M. Drouet (Cadran Bleu).
12° prix. — Une promenade en landau à
deux chevaux, offert par M. Drouet.
13° prix. — Un bougeoir en fer forgé,
offert par M. Baudras.
14° prix. — Un service à café, offert par
M. Barbarat.
15° prix. — Une caisse de chasselas Buchy,
offerte par M. Buchy.
16° prix. —- Une médaille.
Prix réservés aux dames.
1 er prix. — Une bonbonnière en cristal
vieil argent, offerte par M m0 veuve Mercier.
2° prix.— Un vide-cartes, monture bronze
doré, offert par M. Dallée.
3° prix. — Une boîte contenant trois fla
cons d’extrait d’odeur, off. par M. Michel.
4 e prix. — Une plante d’appartement, of
ferte par M. Hézard.
5 e prix. — Une sonnette en cristal, mon
ture vieil argent, offerts par M m0 X...
6°, 7° et 8° prix. Consolation. — 3 sachets
parfumés, offerts par M. Michel.
La fermeture du tir est fixée au dimanche
5 septembre.
Un concours d’honneur auquel pourront
prendre part tous les lauréats aura lieu le
dimanche 12 septembre. Une médaille ar
tistique en vermeil sera donnée en prix.
+
Barbizon - Milly. — Le conseil muni
cipal de Milly vient de voter une subven
tion de 75,000 francs pour la construction
d’un chemin de fer reliant Milly à Barbizon
et une autre subvention de 25,000 francs
pour une ligne allant de Milly à Maisse,
jusqu’alors Ja station la plus rapprochée de
la ligne P.-L.-M. (de Paris à Montargis par
Corbeil).
Si cela continue, Barbizon, qui était déjà
une colonie artistique renommée, devien
dra un centre de chemins de fer , puis
qu’une autre ligne ferrée venant de Melun
doit également y aboutir. Tels sont, du
moins, les projets; souhaitons qu’ils se
réalisent.
Nous ne parlons pas du projet de tram
way entre Fontainebleau et Barbizon, projet
qui n’a jamais été sérieusement à l’ordre
du jour.
Bois-le-Roi. — Dans la nuit de lundi à
mardi, vers 2 heures du matin, le feu a
éclaté dans la scierie à vapeur de M. Caron,
actuellement en villégiature à Luc-sur-Mer.
Malgré les secours apportés par les habi
tants, les pompiers de Bois-le-Roi et de
Chartrettes, le feu, dans un endroit si favo
rable à son extension, s’est rapidement
développé. Il n’a pu être circonscrit que
vers 5 heures du matin.
Cet incendie, dont les causes sont in
connues, a occasionné pour 80,000 francs
environ de dégâts; ils sont assurés pour
51,000 fr. On croit à la malveillance.
By. — L’Académie Saint-Luc, de Rome, a
nommé M Ue Rosa Bonheur membre associé
honoraire. *
Égreville. — Dimanche dernier, le sieur
Delion, Alphonse, âgé de 65 ans, malade et
dans la misère à la suite de mauvaises
affaires, s’est pendu à une poutre dans la
grange de son frère avec lequel il habitait.
Machault. — Deux accidents successifs
ont attristé les habitants de Machault.
Mardi, deux sœurs de l’école avaient pris
place avec des enfants dans une voiture
conduite par une femme. Près de Vulaines,
le cheval eut peur de trois chèvres, fit un
écart et versa la voiture. Les deux sœurs,
une surtout, ont été grièvement blessées et
transportées chez les sœurs de Vulaines où
elles sont soignées.
Le lendemain, M. Poulain, fermier, a
reçu d’un de ses chevaux, réputé méchant
et difficile, une ruade dans le côté. On es
père que cet accident ne sera pas trop
grave.
Melun. — Deux frères, MM. Beaudoin,
tous deux architectes à Paris, vont épouser
les deux sœurs, M Uos Durand.
Moins heureux que ceux de Fontaine
bleau, les facteurs de Melun n’ont pas pu
obtenir la suppression de la 3° distribution
(1 heure), le dimanche. Le conseil muni
cipal avait donné un avis favorable mais la
Chambre syndicale du commerce s’y est
opposée. Pauvres facteurs, ils ont pourtant
bien droit à un peu de répit le dimanche.
A quand le tour de Fontainebleau?
Melun va avoir un second fil téléphoni
que spécial sur Paris.
Nous lisons à ce sujet dans les journaux
du chef-lieu :
Le maire expose que, désireux de doter
ses concitoyens en général et le commerce
local en particulier des avantages qui ré
sulteraient de la création d’une nouvelle
ligne téléphonique, pour suppléer à l’insuf
fisance de celle qui existe , presque con
stamment occupée, il avait fait auprès de
l’administration des démarches en vue
d’obtenir l’installation de ce nouveau fil aux
frais de l’Etat. Mais M. le directeur des
postes et télégraphes a répondu qu’on ne
disposait d’aucun crédit et demandé aux
intéressés de faire les avances nécessaires à
cette création. Les dépenses s’élèveraient à
20,000 francs environ. En considération de
ce sacrifice, l’administration serait disposée
à considérer la deuxième ligne comme voie
normale entre Paris et Melun.
Le bénéfice de 8,000 francs par an qu’on
retirerait de la nouvelle ligne servirait au
remboursement des 20,000 francs avancés.
Le conseil, estimant qu’il est préférable
de prendre sur les recettes de la ville, sans
s’adresser aux particuliers, la somme néces
saire à la création de cette ligne appelée à
rendre des services aussi nombreux qu’im
portants, vote un crédit de 20,000 francs
pour l’installation de la seconde ligne télé
phonique entre Melun et Paris. De plus, il
autorise M. le maire à faire de nouvelles
démarches pour relier téléphoniquement
Melun à Fontainebleau.
Montereau. — Un vol assez audacieux a
été commis la nuit du 3 août dans les bu
reaux de l’hôtel de ville.
On sait que cet immeuble, fermé sur la
Grande-Rue par une forte grille, s’éclaire
j par derrière sur un petit jardin clos par un
mur longeant la rue des Récollets. C’est par
là que le ou les voleurs, on ne sait, se sont
introduits en franchissant ce mur peu
élevé , ont pénétré dans les bureaux en
passant par le cabinet du maire, dans le
quel, chose curieuse, ils n’ont rien dé
rangé. Il n’en a pas été de même dans le
bureau du secrétaire où ils ont fracturé ou
plutôt défoncé plusieurs tiroirs et ont fait
main-basse sur une somme de 45 fr. et
environ 7 fr. 50 de timbres-poste.
Chose à remarquer, ces voleurs man
quaient pour faire ce coup, des outils ordi
nairement employés, car on a retrouvé sur
place une pincette avec laquelle ils ont fait
des pesées à des tiroirs, sans arriver à les
ouvrir; ce n’est que grâce à un morceau de
fer trouvé dans la cour, qu’ils sont parve
nus à les défoncer par le dessus.
Ce n’est pas la première fois qu’un vol
est commis à notre mairie, tant dans le
nouveau bâtiment que dans l’ancien ; comme
l’un et l’autre sont séparés seulement par
la largeur de la rue, de la gendarmerie et
du commissariat de police, on reconnaîtra
qu’il dénote une certaine dose d’audace.
Pithiviers. — Pauvre ville ! Elle aura subi,
à propos de sa garnison, si lente à venir,
bien des tribulations que nous n’avons pas à
rappeler. Et elles ne sont pas finies!
Il est certain aujourd’hui que le bataillon
du 162° de ligne détaché de Saint-Denis,
sera remplacé, en septembre prochain, par
un bataillon du 76°, venant d’Orléans.
Il paraissait tout au moins bizarre que
Pithiviers continuât à prendre sa garnison
dans le 6° corps.
Le bataillon du 162° recevra, du 23 août
au 19 septembre, environ 300 réservistes.
Cette période d’instruction coïncidant avec
l’arrivée du 76 e de ligne, qui sera à Pithiviers
vers le 17 septembre, le bataillon de ce régi
ment devra cantonner pendant trois jours
chez l’habitant, jusqu’à l’évacuation de la
caserne La Haye par le bataillon du 162 e qui
l’occupe de ce moment.
D’autre part les journaux d’Orléans affir
ment que les trois bataillons du 76° iront
tous garnisoner dans la cité de Jeanne d’Arc.
Peut-être les feuilles de Pithiviers et
d’Orléans ont elles toutes deux raison; mais
pour cela il faudrait que le 4° bataillon
du 76° soit créé d’ici le mois de septembre.
Et si Pithiviers allait déjà n’avoir plus de
garnison du tout? Que dirait-on au pays
des pâtés d’alouettes.
INCENDIES EN FORÊT
Aux incendies minimes, signalés jusqu’à
présent cette année, ne devaient pas se bor
ner les siuistres dévastant notre forêt.
Hier mercredi deux incendies ont éclaté
l’un près de l’autre : à six heures du matin
aux rochers de Milly, à onze heures et de
mie dans les gorges de Franchard. Ce der
nier est la reprise de l’incendie de dimanche
dont nous parlons ci-dessus et qui s’est
rallumé.
Immédiatement ces deux foyers ont pris,
activés par le vent nord-est et par la cha
leur torride que nous éprouvons, des pro
portions inquiétantes et considérables. En
hâte on est venu prévenir et demander la
main d’œuvre militaire mais les secours
nécessitent toujours un certain temps pour
arriver et le feu gagne, on le sait, avec une
rapidité extraordinaire.
Successivement, devant les progrès con
stants de l'incendie, on a envoyé un, puis
deux escadrons de dragons, puis de l’in
fanterie dans des voitures du train, puis de
l’artillerie, puis ce qui restait du 7° dra
gons. En un mot toute la garnison a été
mobilisée pour tenter, sous la direction de
l’inspecteur des forêts, des brigadiers et
gardes, aidés d’ouvriers de bonne volonté,
de faire la part du feu.
Elle a été large hélas !
Les belles gorges de Franchard avec
leurs chaos de rochers, leurs sites agrestes
parsemés de bouleaux , de verdure, de
bruyère s’étendant au loin et dont le coup
d’œil était si pittoresque du haut du point
de vue, ne sont plus aujoud’hui que cen
dres fumantes et âcres. Combien faudra t-il
d’années pour que l’aspect noirâtre des ro
ches dénudées fasse place au riant paysage
d’hier, aux sites classiques visités par tant
et tant de promeneurs?
L’épaisse fumée que l’on apercevait de
plusieurs lieues à la ronde et la rumeur
publique eurent vite fait d’aviser nos conci
toyens du double sinistre qui venait d’écla
ter. Aussi, est-ce en grand nombre que l’on
est allé, hier dans la journée et la soirée,
voir ce spectacle, toujours terrifiant; le feu
arrivait par véritables vagues de grande
hauteur et par bonds d’une vingtaine de
mètres sous l’action de chaque coup de
vent. Il a sauté les routes avec une rapidité
foudroyante, embrasant les plus hauts pins
et les génévriers comme une pièce d’arti
fice, les brûlant avec la même rapidité et
les laissant quelques minutes après noircis,
mornes, désolés, sans vie, jusqu’au jour où
le bûcheron, avec sa cognée, fera dispa
raître ce triste spectacle, mais dénudera,
pour des siècles, ces cantons si bien plantés
et qu’il avait fallu tant d’années pour met
tre en valeur.
Le feu a bien été circonscrit hier, mais il
a continué à couver toute la nuit; il brû
lera pour ainsi dire souterrainement, jus
qu’au jour ou une bonne pluie viendra
mettre un terme aux craintes de nouveaux
désastres. Un service de sécurité, fourni par
la troupe, a fonctionné cette nuit sous la
direction des gardes.
*
*
Il est encore assez difficile d’évaluer les
dégâts, de dire exactement la superficie dé
truite et de délimiter dans un journal, sans
la vue d’une carte, les cantons atteints.
On peut cependant dès maintenant an
noncer que cent hectares sont détruits dans
les gorges de Franchard, cent hectares dans
les rochers de Milly, plus cinquante hec
tares de bois particuliers, peut-être davan
tage, faisant suite de ce second incendie,
entre Arbonne et le Bois-Rond. Sur une lar
geur variable le feu s’est étendu-là sur
une longueur de 4 à 5 kilomètres, du car
refour Caylus dans les ventes Caillot à la
route d’Arbonne à Achères c’est-à-dire
presque de la route Ronde aux SabJes-
Blancs.
L’incendie le plus important est celui qui
a éclaté le premier, à six heures du matin,
aux rochers de Milly. Par suite du tir des
artilleurs au polygone, de l’absence des
dragons occupés à des manœuvres en
dehors de la garnison, les secours n’ont pu
être ni aussi immédiats ni aussi nombreux
qu’il aurait fallu eu égard à l’importance
du fléau. On a essayé, mais en vain, d’un
contre-feu dans la cavalière Cévise.
Les plantations entre la route de la Louve
et la vieille roule de Milly sont brûlées, en
forêt sur une largeur d’un kilomètre, sur
une bien plus grande étendue en dehors du
bornage, de sorte que le rocher de Corne
Biche, N.-D. de Grâce, la plaine du Champ
Froid, les rochers de la Reine jusqu’au
Bois-Rond sont dévastés. C’est seulement
à la route 64, de La Chapelle-la-Reine à
Melun que l’on a pu former barrière au
fléau. Nombre d’habitants sont atteints
dans leurs propriétés; prévoyant le danger
ils s’étaient postés pour le combattre-en
attendant l’arrivée de la troupe qui leur a
prêté main-forte.
Dans des circonstances semblables cha
cun se doit aide et assistance; nos braves
troupiers, qui venaient au secours des ha
bitants pour protéger leurs bois après avoir
essayé de sauvegarder ceux de l’Etat, au
raient été heureux de ne pas rester si long
temps le ventre vide et de recevoir une
distribution de vivres et de rafraîchisse
ments. La journée a été chaude pour eux,
il ne faut pas l’oublier.
L’incendie des gorges de Franchard est
délimité entre la Mare aux Pigeons, c’est-à-
dire à l’est par le point de vue, au nord par
la route de l’Ermitage, au sud par celle des
gorges de Franchard et à l’ouest par le car
refour du Cul du Chaudron.
*
#■ #•
On avait dit que les deux feux s'étaient
rejoints dans la journée, le fait est heureu
sement inexact.
De même, on avait parlé de la mort d’un
dragon tombé dans le feu hier soir, blessé
et mort des suites de ses brûlures. Il n’en
est rien.
Pas plus qu’il n’y a eu, comme le bruit
en avait couru, d’autres incendies au Gros
Fouteau, au rocher d’Avon, etc.
La réalité est assez triste pour ne pas
ajouter foi aux amplifications des beaux
parleurs ou des colporteurs de fausses nou
velles.
Après les vingt-quatre heures pénibles
que viennent de passer les troupes de la
garnison et le personnel forestier il con
vient de les féliciter de leur zèle, de leur
ardeur et de leur bonne volonté.
Grands ont été l’empressement et la
bonne volonté de tous en présence de cette
catastrophe. On nous signale notamment,
M. Clémencet et M. Henry Manois, âgé de
16 ans, deux cyclistes, avisés des premiers,
-qui ont fait toute diligence pour se rendre
utiles et conjurer le danger.
Vers deux heures, aujourd’hui, la pluie
est tombée durant peu de temps, suivie
d’un vent qui s’est élevé assez violent. Le
sinistre n’est pas encore entièrement con
juré et on pourrait craindre une aggrava
tion des dégâts si la pluie, qui tombe de
nouveau à quatre heures, n’est pas assez
intense pour éteindre les nombreux foyers
encore en ignilion.
Ce grand incendie est-il le « quelque
chose » inattendu prédit pour Fontainebleau
par M 110 Couédon? Cette pythonisse paraît
avoir la spécialité du feu.
4 heures et demie. — Les clairons d’in
fanterie et des pompiers sonnent la géné
rale dans les rues de la ville pour appeler
au feu les hommes de bonne volonté. Ren
dez-vous à la Fourche.
5 heures. — Une quarantaine de pom
piers de Fontainebleau, sous les ordres de
leurs officiers, montent dans des prolonges
du train pour se rendre dans les rochers de
Milly, à l’intersection du vieux chemin de
Milly et de la cavalière Cévise.
L’imagination aidant, on tend à ampli
fier et à dire par exemple que les maisons
d’Arbonne sont menacées, qu’on ne peut
plus passer sur la route de Macherin, que
le feu est à la Vallée de la Solle.
Nous pensons qu’on exagère.
En tout cas les secours et la pluie tombée
dans la journée font penser que le sinistre
ne deviendra pas un désastre.
Sur le bord de la ligne du chemin de fer,
entre Bois-le-Roi et Fontainebleau, un
incendie s’est déclaré vers trois heures
et demie.
—+
Cyclisme.
Le tribunal de simple police vient de
j juger que, sauf le cas de force majeure, un
cycliste, quelle que soit la raison qu’il peut
avoir de s’arrêter, n’a pas le droit de déposer
sa machine sur la voie publique, et il a
condamné à 1 franc d’amende un membre
du Touring-Club, qui avait laissé pendant
dix minutes sa machine appuyée contre un
arbre de l’avenue de la Graude-Ârmée, en
face un café où il avait rendez-vous.
M e Vonoven avait invoqué pour la défense
de l’inculpé la jurisprudence qui autorise le
i voiturier à stationner pour livrer sa mar-
' chandise et le fiacre loué à attendre son
I client.
Le tribunal n’a pas admis cette assimila
tion .*
« Attendu que quelle que soit la qualifica
tion donnée à la bicyclette, meuble ou
véhicule, il est interdit par l’article 100 de
l’ordonnance de 1862 de déposer sans néces
sité sur la voie publique des meubles, caisses,
tonneaux et autres objets; que la bicyclette
est un objet rentrant dans cette énuméra
tion. »
M. Turrel, ministre des travaux publics,
vient de prendre un arrêté relatif à l’usage
du vélocipède par les fonctionnaires et agents
de son administration.
Après avoir autorisé officiellement cet
usage pour les besoins du service, l’arrêté
ministériel détermine les agents qui seront
exemptés de la taxe; il accorde, en outre,
une indemnité annuelle de 75 francs à cer
tains agents possesseurs d’un vélocipède et
en faisant usage pour leurs tournées régle
mentaires.
A l’appui de cet arrêté le ministre a
adressé aux préfets et aux ingénieurs en
chef une circulaire explicative.
Elle divise le personnel en trois catégories
au point de vue de l’usage du vélocipède :
les fonctionnaires et agents, qui ne se ser
vent de la bicyclette que pour leur usage
personnel, n’ont droit ni à l’exemption de la
taxe ni à une indemnité spéciale; ceux qui
utilisent la bicyclette pour des tournées
réglementaires, mais à titre intermittent,
seront exemptés delà taxe; enfin, les conduc
teurs et commis des ponts et chaussées, les
contrôleurs des mines, qui font, pour leurs
tournées, un usage continuel de la bicyclette
ou du tricycle, béniûcieront d’abord de
l’exemption de la taxe; ils auront droit, en
outre, à une indemnité fixe annuelle de
75 francs, « représentant les frais d’amor
tissement et d’entretien d’une machine ».
Cette indemnité sera précomptée sur les
maxima annuels des frais de déplacement.
Ecole d'agriculture de La Brosse.
Le concours annuel d’admission à l’école
pratique d’agriculture de La Brosse aura
lieu le mardi 21 septembre 1897, à 9 h. du
matin, à Auxerre, dans une des salles de la
préfecture.
Vingt places seront vacantes.
Les candidats, âgés de 14 ans au moins
et de 18 ans au plus, devront faire parvenir
à la préfecture, avant le 10 septembre, les
pièces nécessaires, qui devront être pro
duites avant le 20 août pour les candidats
boursiers.
Le concours d’admission porte sur les
matières suivantes (cours supérieur des
écoles primaires) : Langue française, arith
métique et système métrique, histoire et
géographie de la France. Il sera tenu
compte aux candidats des connaissances
qu’ils pourront posséder en géométrie, phy
sique et chimie, sciences naturelles et lan
gues vivantes, matières qui ne sont pas
exigées pour l’examen.
Le certificat d’études primaires et les di
plômes au moins équivalents donnent droit
à l’entrée sans examen, mais tous les can
didats aux bourses doivent concourir.
L’école pratique d’agriculture de La
Brosse ne doit pas être confondue avec une
ferme-école, dont le but est de former des
ouvriers agricoles. C’est un véritable col
lège agricole destiné à donner une bonne
instruction professionnelle aux fils de culti
vateurs, propriétaires ou fermiers, et, en
général, aux jeunes gens qui se destinent
à la carrière agricole.
La durée des études y est de deux ans.
Le prix de la pension est de 450 fr. par
an, blanchissage compris.
Le prospectus de l’Ecole et les program
mes des cours sont adressés à toutes les
personnes qui veulent bien en faire la de
mande à la préfecture de l’Yonne (l r ° divi
sion) ou au directeur de l’Ecole.
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