Presse et revues
4 pages
Titre : L'Abeille de Fontainebleau : journal administratif, judiciaire, industriel et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Fontainebleau)
Date d'édition : 1894-06-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32680641k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 juin 1894 29 juin 1894
Description : 1894/06/29 (N26). 1894/06/29 (N26).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG77 Collection numérique : BIPFPIG77
Description : Collection numérique : BIPFPIG77 Collection numérique : BIPFPIG77
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Île-de-France
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4526090t
Source : Archives départementales de Seine-et-Marne, PZ 1
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/06/2016
29 juin 1894.
L’ABEILLE DE FONTAINEBLEAU.
des différentes administrations municipales et
particulières et qui portent un très grand
nombre de signatures, de même que tout ce qui
a été fait comme manifestation de regrets, se
ront reliées ensemble, puis remises à M me Car
not au nom de la ville.
Le maire communique la liste des diverses
délégations locales qui ont manifesté le déèir
de se joindre à la délégation du conseil muni
cipal.
D’accord avec le conseil, le maire fera savoir
aux délégués l'heure ou le lieu du rendez-vous.
M. Bayard demande que le conseil invite
1’ « Union musicale » à l’accompagner et le
précéder dans le cortège des funérailles.
Il pense que, pour le cas où cette invitation
serait accueillie par cette société, il y aurait
lieu de faire face à ses frais de déplacement.
Le conseil est d’avis qu’il n’y a pas lieu de
donner suite à cette proposition dans les condi
tions où elle lui est présentée.
Enfin le maire communique au conseil une
note du président du conseil des ministres qui
remercie, notamment, les municipalités des
télégrammes de condoléances qui lui ont été
adressés à l’occasion de l’assassinat de M. le
Président de la République.
VILLE DE FONTAINEBLEAU
OBSÈQUES DE M. CARNOT
Le conseil municipal a nommé une déléga
tion qui se rendra dimanche aux obsèques de
notre illustre et regretté Président.
Les délégations régulières se joindront au
conseil.
Une couronne sera offerte, au nom de la ville
de Fontainebleau, avec inscription et motifs
spéciaux à la ville.
Dimanche prochain, jour de deuil public,
tous les établissements communaux seront
pavoisés du drapeau national en berne et cra
vaté de crêpe.
Toutes réjouissances publiques sont inter
dites. La mort de M. Carnot étant plus vive
ment ressentie par la ville de Fontainebleau
qu’il a spécialement honorée de sa bienveil
lance et de ses sympathies, elle a le devoir,
plus qu’une autre, de manifester ses regrets.
Plus de 250 commerçants de la ville ont
spontanément déclaré et signé que dimanche
prochain tous leurs magasins seraient fermés.
L’administration municipale est convaincue
qu’elle exprime bien les sentiments de la po
pulation tout entière.
Fontainebleau, le 28 juin 1894.
L’administration :
Péclet, Weber, Satin.
4.
Élection du Président de la République
L’assemblée nationale, composée des sé
nateurs et des députés, s’est réunie mer
credi 27 juin, à Versailles, pour procéder à
l’élection du Président de la République, en
remplacement de M. Carnot.
Le scrutin a eu lieu par appel nominal;
le dépouillement a donné les résultats sui
vants :
Suffrages exprimés : 845.
Majorité absolue : 423.
Ont obtenu :
MM. Casimir-Périer. . . . 451 suffrages.
Henri Brisson ....
195 —
Charles Dupuy. . . .
97 —
le général Février . .
53 —
Emmanuel Arago . .
27 —
Voix diverses, 22.
M. le président proclame M. Casimir-
Périer Président de la République pour sept
années et invite MM. les ministres à faire
part à M. Casimir-Périer de la décision de
l’Assemblée nationale.
A noter que, pour la première fois, le
Président de la République est élu au pre
mier tour de scrutin.
M. Casimir Périer, Président de la Répu
blique, a reçu ce matin la dépêche suivante :
L’administration municipale de Fontaine
bleau adresse à M. le Président de la Répu
blique toutes ses félicitations et lui donne
•l’assurance de son entier dévouement à la Ré
publique.
Péclet, W'eber, Salin.
Fontainebleau, le 28 juin, 9 h. du malin.
4.
CHRONIQUE LOCALE
Le général de Jessé a commencé aujour
d’hui l’inspection générale du 4° hussards.
M. le médecin inspecteur Yalin a inspecté
la semaine dernière le service sanitaire de
la garnison.
Le prince Alexis Orloff, propriétaire du
château de Bellefontaine, aux Basses-Loges,
a été nommé adjoint au baron Freedericksz,
attaché militaire de Russie à Paris. En cette
qualité, notre compatriote d’adoption a été
reçu vendredi matin par le général Mer
cier, ministre de la guerre.
Samedi a été célébré en l’église de Fon
tainebleau le mariage de M lle Berthe Gilliard
avec le vicomte de Chivré, propriétaire du
château de Gonneville (Manche).
Les lé.i.oins étaient pour le marié : le
baron de Chivré, capitaine au 29° dragons,
son frère, et le vicomte Doynel de la Saus-
serie, maire de Saint-Eny (Manche), son
cousin germain; pour la mariée : M. Rey
niers, capitaine de vaisseau, officier de la
Légion d’honneur, et le baron de Bo,urnat,
chevalier de la Légion d’honneur, ses beaux-
frères.
La quête a été faite par M llcs Ménard et
Guieysse, accompagnées de M. Guy de
Bournat, élève officier de cavaleriè, et de
M. Pierre Reyniers, élève à l’école forestière.
Après la cérémonie religieuse, la mar
quise de Chivré, mère du marié, les fa
milles Gilliard, Reyniers et de Bournat. ont
reçu leurs invités en un lunch parfaitement
ordonné. Les amis de la famille Gilliard,
dès longtemps installée à Fontainebleau, ont
apporté aux mariés leurs vœux les plus
sincères auxquels se mêlaient des souvenirs
affectueux à la mémoire de M. et M me Gil
liard qui ont laissé dans notre ville de so
lides amitiés et de réelles sympathies.
Dimanche dernier a eu lieu, à 3 heures,
l’inauguration du temple protestant, ré
cemment édifié à Fontainebleau, 3, rue
Béranger.
L’apparence extérieure du monument, de
style néo-byzantin, est originale et curieuse;
nous ferons une seule réserve pour le porche,
vraiment un peu lourd. Mais, comme l’ar
chitecte a dù faire cette construction dans
un espace restreint, il faut reconnaître que
M. Rey a tiré du terrain un bon parti.
L’assistance était très nombreuse à cette
solennité ; on y remarquait les personnes
appartenant au culte réformé de Fontaine
bleau, Melun, Nemours, Montereau, Moret,
Le Mée, Ouzouer, qui avaient répondu avec
empressement à l’appel de leur pasteur.
La municipalité de Fontainebleau et aussi
nombre d’habitants avaient tenu à assister
à cette dédicace; aussi, non seulement le
temple mais les couloirs et les tribunes
étaient combles.
Durant la cérémonie, des chœurs ont
chanté admirablement plusieurs psaumes
et cantiques. Les voix des jeunes filles,
élèves des Ruches, et celles des dames de
l’église étaient ravissantes et produisaient
un grand effet dans la nef parfaitement dis
posée pour l’acoustique.
L’intérieur du temple est très élégant et
très religieux. Une croix est sculptée dans
chacune des colonnes de bois, encastrées
dans le mur et supportant la toiture. Le
chiffre du Christ, au-dessus de la chaire,
est répété dans les vitraux surmontant le
portail.
La consécration du temple a été faite par
M. Bouvier, président du Consistoire de
Meaux, qui a rendu justice au zèle et au
dévouement énergiques de M. le pasteur
Farjat, qui a ensuite pris la parole. Il a re
mercié, en termes parfaits, le Conseil muni
cipal, les nombreux amis et les généreux
donateurs qui lui ont permis d’élever, à
Fontainebleau, un temple digne de la ville
et de la religion.
Puis M. le pasteur Couve a fait la prédi
cation.
Après la bénédiction, la foule s’est retirée
très chrétiennement impressionnée.
En parlant dernièrement du général Phi
lippe de Ségur, nous faisions remarquer —
fait unique — que son père et lui avaient
siégé en même temps à l’Académie fran
çaise.
Voici un fait du même genre, également
très rare, sinon unique : le ministre de la
guerre a prescrit l’inscription au tableau
d’avancement, pour le grade de chef de
bataillon, du capitaine d’infanterie Nigote,
seul survivant du massacre de la colonne
Bonnier à Tombouctou. De ce fait, le père
et le fils se trouveront tous deux être en
semble commandants, car M. Nigote, père,
est actuellement chef de bataillon au 119°
d’infanlerie. Précédemment, le père et le
fils avaient été déjà capitaines au même ré
giment.
Si M. Nigote arrive si jeune officier supé
rieur, puisque ses camarades de Saint-Cyr
sont encore lieutenants, il est bon de faire
remarquer qu’il a bien gagné ses galons.
Depuis son entrée au service, cet officier a
toujours fait campagne; c’est en risquant
sa vie à plusieurs reprises — on l’a vu du
reste à Tombouctou — qu’il a conquis ses
grades.
Trois élèves du pensionnat dirigé par les
sœurs de Saint-Joseph-de-Cluny viennent
de passer brillamment les examens du
brevet de capacité.
Ce sont : M ,les Elisabeth Costeau, de Melun ;
Hélène Guillemin, de Bois-le-Roi; Eugénie
Gillet, de Donnemarie.
Deux de ces jeunes filles avaient été ad
mises aux examens avec dispense d’âge.
Voici les récompenses accordées, dans
notre arrondissement, au concours dépar
temental de Provins :
M. Garcet, à Valence-en-Brie, 2° prix pour
son bélier de race Dishley-mérinos à laine
moyenne.
M. Louis Naudin, à Fontainebleau, mé
daille de bronze et 30 francs pour un lot de
poules de race de La Flèche.
M. Doubiedent, à Yillecerf, une médaille
de bronze pour un lot de poules.
A la dernière séance de la Société d’ar
chéologie, à Melun, M. Lioret a continué la
lecture de sa notice sur Jacqueline de Deuil,
comtesse de Moret.
Cette partie de son travail mentionne les
prodigalités de Henri IV en sa faveur, Tin-
gratitude de celle-ci, qui excita les soup
çons Pt la jalousie du monarque par ses
intrigues avec le prince de Joinville; la fri
volité du roi, allant de la comtesse à la
I marquise de Verneuil et à M llc Desessart;
la naissance de Antoine de Moret, comte de
Bourbon, légitimé de France; la rupture du
ridicule mariage de la comtesse avec Champ-
vallon, mari pour rire, sans honneur et
sans scrupules ; les pamphlets sanglants
dont la comtesse et son trisie mari furent
flagellés; l'exécution de M" c Desessart, c’est-
à-dire sou éloignement de la cour, son
confinement eu religion, puis ses deux ma
riages; enfin d’autres détails des plus inté
ressants sur des mœurs qui n’étaient pas
précisément des modèles de vertu.
i Au mois d’août le 4 e hussards partira aux
j grandes manœuvres de cavalerie, non au
camp de Châlons comme d’ordinaire, mais
dans les plaines environnantes, entre Châ
lons et 8edan.
Ensuite le 4° hussards reviendra-t-il à
Fontainebleau ou ira-t-il à M aux? Telle
est la question posée.
Il y a plusieurs mois, nous l’avons an
noncé alors, le régiment a reçu du minis
tère avis qu’il irait à la suite des manœu
vres garnisonner à Meaux et serait remplacé
ici par le 7 e dragons de Provins.
Mais, aucune note officielle concernant ce
nouvel emplacement des troupes n’a en
core été publiée. 11 y a, paraît-il, lutte
entre l’état-major général de l’armée et le
service de santé. Celui-ci voudrait faire
réoccuper le malsain casernement de Me
lun par le 18° dragons venant de Meaux,
celui-là voudrait faire aller de Melun à
Senlis le 2 e hussards et attendre la con
struction d’un quartier neuf pour envoyer
à Melun un nouveau régiment de cava
lerie.
L’agréable concert donné samedi soir au
square Denecourtpar l’Union musicale, di
rigée par M. Dony, avait attiré une nom
breuse assistance. Les dilettanti ont con
staté avec plaisir un progrès sensible parmi
nos musiciens qui se font malheureuse
ment entendre trop rarement. Cependant,
il ne faut pas incriminer leur bonne vo
lonté; depuis longtemps déjà il est ques
tion de créer un centre de réunion et d’of
frir aux habitants quelques distractions. Ce
projet finira peut-être par aboutir et alors
les concerts de TUniou musicale devien
dront plus fréquents.
Le rendez-vous du rallye-paper de ven
dredi dernier était fixé au carrefour de
Paris. La piste avait été tracée par les lieu
tenants d’artillerie Bernard et Maur, près de
la route de Paris, dans les massifs avoisinant
la croix du Grand-Veneur, pour se terminer
près de la Gorge-aux Néfliers. Une demi-
douzaine de chutes au moins se sont pro
duites, mais il n’y a pas eu d’accident
sérieux.
Le premier a été le comte de Diesbach de
Belleroche, capitaine au 13 e d’artillerie, à
qui un flot de rubans a été remis par
M wo Bazaille.
Le rallye-paper de cette semaine n’a pas
lieu, les officiers de l’armée française étant
pour un mois, jusqu’au 25 juillet, en deuil
du Président de la République.
Voici les noms des délégués ouvriers
désignés par les diverses corporations de
Fontainebleau pour aller visiter l’exposition
de Lyon :
Charrons - carrossiers. — M. Gaudel,
Joseph.
Tailleurs d’habits. — M. Uberschlag,
Joseph.
Bottiers-cordonniers-sabotiers. — M.Poin-
sard.
I Peintres en bâtiments. — M. Leblanc,
j Auguste.
Ebénistes - tapissiers - tourneurs. — M.
Bourque fils.
Charpentiers. — M. Bouquet; suppléant,
M. Gosseron.
Serruriers. — M. Deroy, Georges.
Menuisiers. — M, Pecquet; suppléant,
M. Claveloue, Frédéric.
Typographes. — M. Tatin, Eugène.
Jardiniers-horticulteurs. — M. Gardier,
Charles.
Manouvriers. — M. Cotte, François.
Maçons. — MM. Dubreuil, Louis et Nozet,
Eugène; suppléants, MM. Salvayat et Do-
zières, Ernest.
Tailleursde pierres-marbriers.—M. Hutte,
Eugène.
La compagnie de sapeurs-pompiers de
Fontainebleau a l’honneur d’informer ses
membres honoraires qu’elle prendra part
au concours de Meaux, le 8 juillet prochain,
ainsi qu’à celui d’Orléans, qui se trouve re
mis au 22 juillet, par suite de l i n "il «Je
Monsieur le Président de la Répuhhque.
Ceux de MM. les membres honoraires qui
voudront bien faire à la compagnie, l’hon
neur de l’accompagner à ces concours, sont
priés de se faire inscrire chez M. Doisteau,
5, impasse des Orties.
MM. les membres honoraires profiteront
de la réduction de 50 % consentie par les
Compagnies de chemins de fer.
Samedi, vers dix heures du matin, une
poussière épaisse s’élevait dans la rue Saint-
Merry, à hauteur de l’ancienne propriété
Guérin; un craquement sinistre, entendu
en même temps, prouvait qu’un éboule-
inent venait de se produire, \oici dans
quelles conditions : sous un bâtiment, déjà
en partie démoli, on creusait une cave; tin
tassement se produisit et entraîna la chute
d’une partie de la construction.
Les ouvriers occupés à ce travail ont été
prévenus par les craquements assez à temps
pour pouvoir se sauver. 11 n’y a eu aucun
accident de personnes.
Voici le détail du voyage de « Merveil
leuse », de Fontainebleau à Paris, dans la
nuit de mercredi à jeudi dernier :
Départ de Fontainebleau, mercredi, à
7 h. 15 du soir, arrivée à Melun, à 8 h. 35,
repos jusqu’à 9 h. 5; passage à Lieusaint et
Brunoy où la pluie tombe assez fort, court
arrêt à Montgeron où la jument est ra
fraîchie; arrivée à Charenton, à 1 h. 10 du
matin, après avoir brûlé Villeneuve-Saint-
Georges. A 2 h. 10, « Merveilleuse » arrivait
place Pigalle, à Paris, en bon état; le ma
tin, après une courte nuit, elle é.ait aussi
fraîche que possible, après avoir bien mangé.
On le voit, en 7 heures, M. Paillard a fait
environ 65 kilomètres, soit 9 kilomètres à
l’heure.
Pour un long trajet, nous ne croyons pas
qu’il soit possible d’aller plus vite, car si on
déduit les temps d’arrêt et de repos — in
dispensables— on voit que « Merveilleuse »
a fait le parcours de Fontainebleau à Paris,
en marchant pendant 4 h. 30. C’est une
bonne allure.
Il faut tenir compte de ceci, qui a bien
son importance : M. Paillard a laissé repo
ser sa jument à plusieurs reprises; en outre,
s’il cherche à faire du chemin, il veut aussi
que son cheval soit capable de recommen
cer son travail le lendemain et les jours
suivants, et non pas rester sur la paille,
comme il arrive aux auteurs de certaines
excentricités qui tuent un cheval pour mar
cher pendant quelque temps sur le pied de
cinq lieues à l’heure.
Depuis six ans que M. Paillard est pro
priétaire de « Merveilleuse », il lui a fait
parcourir bien des kilomètres, mais jamais
la jument n’a été ni blessée, ni indispo
nible. Voilà le résultat qu’il faut obtenir et
non pas rendre un cheval fourbu après une
seule course un peu sévère — ce qui arrive
trop souvent.
D’ailleurs, faire « rendre » à un cheval ce
que M. Paillard en exige n’est pas chose
déjà si facile, puisque personne n’a encore
voulu se mesurer avec cet homme de che
val qui ne cherche nullement à faire une
course ou établir un record, mais à mar
cher longuement et rapidement dans de
bonnes conditions.
Beaucoup disent : j’ai fait ceci, j’ai fait
cela... mais on ne Ta jamais vu.
Nous avons signalé, il y a deux mois, le
numérotage bizarre des maisons de la rue
de Fleury, constatons aujourd’hui que tout
est rentré dans Tordre et que les numéros
se suivent... sans se ressembler. Autrefois,
il n’en était pas ainsi.
En se baignant vendredi dans la Seine,
près du Bas-Samois, le jeune Edmond Fré-
ring, d’Avon, s’est noyé accidentellement.
Quand on s’aperçut qu’il coulait à pic on
s’empressa à son secours mais il était trop
tard et on ne put le rappeler à la vie.
Fréring, qui avait tiré au mois de janvier
le numéro 119, devait partir au régiment
au mois de novembre prochain. Ses ob
sèques ont été célébrées dimanche à Chailly-
en-Bière.
Théâtre. — M. Gobin, le joyeux comique
des Variétés, doit venir avec des artistes de
Paris donner une représentation sur notre
théâtre le mercredi 4 juillet.
Au programme : la Ferme de Primerose,
vaudeville mêlé de chant; les Deux Robes,
comédie vaudeville; scènes-duos et idylle
de Surcouf, opéra comique, intermèdes et
le Baiser, comédie de Théodore de Banville.
Avon. — La fête patronale de la Saint-
Pierre aura lieu le dimanche 8 juillet
dans le parc de Fontainebleau ( grille
d’Avon).
Bal et divertissements divers.
Le lendemain lundi continuation de la
fête; à 2 heures, jeux divers pour jeunes
filles et garçons.
Melun. — Dans sa séance de mercredi, le
Conseil municipal s’est occupé de la con
struction d’un nouveau quartier de cavale
rie destiné à remplacer le quartier Auge -
reau actuel, reconnu infecté et dans lequel
on n’en est plus à compter les décès par la
typhoïde ou la diphtérie.
Le Conseil a voté une somme de 1 million
400,000 francs, qui sera empruntée au Cré
dit Foncier. La ville versera 1 million à l’Etat
pour participer aux frais de construction
du nouveau casernement et dépensera le
surplus en aménagement et expropriation
de terrain, égouts, canalisations, etc.
Pour rembourser cette somme en 50 an
nuités de 64,000 francs, le Conseil a voté
20 centimes additionnels sur les quatre
contributions et une surtaxe de 10 francs
sur les droits d’entrée de l’alcool.
Quand commenceront les travaux et, sur
tout, quand seront-ils terminés?
Montereau. — Par décret présidentiel, en
date du 18 juin, M. Ernault, greffier du tri
bunal civil de Beaune (Côte-d’Or), a été
nommé gre fier du tribunal de commerce
de Montereau, en remplacement de M. Savi-
nel, démissionnaire en sa faveur.
M. Ernault a été installé dans ses nou
velles fonctions à l’audience de mardi der
nier.
Montigny. — M. Adolphe Vernot, clairon
de pompiers, a arrêté vendredi un cheval
emporté, sans conducteur. Le courage de
M. Vernot a évité des accidents possibles
car la rue était à ce moment remplie d’en
fants.
Moret. — Un sermon de charité sera
prêché dans l’église de Moret, à 3 heures, le
dimanche 22 juillet prochain.
Le prédicoteur sera M. l’abbé Chatellard,
curé de Montigny-sur-Loing.
La quête sera faite par M mes Transon,
Gabiot et Gadon.
Les personnes qui ne pourraient assister
au sermon sont priées d’envoyer leur of
frande à Tune des dames quêteuses, ou à
M. le curé de Moret.
Moret. — Par suite du deuil national
aussi tragique qu’imprévu qui frappe le
pays, le conseil d’administration de la
Société des pêcheurs à la ligne du canton
de Moret a décidé que le concours de pêche
qui devait avoir lieu à Moret, le dimanche
l or juillet, serait remis au dimanche 15 juil
let, dans les mêmes conditions.
Souppes. — Mardi dernier, le nommé
Lauvergeat (Paul),29 ans, tailleur de pierres,
demeurant à Souppes, s’est noyé acciden
tellement en se baignant dans le Loing.
Ses camarades et un marinier, accourus
de suite à son secours, n’ont ramené sur la
berge qu’un cadavre.
Conseil muuicipal de Fontainebleau.
Séance du mercredi 43 juin 4894.
Projet d’égout dans le quartier des Suisses,
entre la rue des Bois et celle de Neuville, sur
une longueur de 254 m. 50; dépense évaluée à
3,500 fr. — Renvoi à la commission®de la
voirie. /
A ce propos, M. Dallée demande Pourquoi
les promesses des propriétaires d’erifoyer les
eaux de leurs immeubles dans l’égout établi
dans la rue Grande n’ont pas été réalisées
avant la réfection des pavages qui s’exécutent
en ce moment.
M. Weber répond que l’administration a étu
dié la question et fait de nouveaux appels aux
propriétaires. Certains d’entre eux prétendent
être empêchés par le fait de leur entrepreneur,
et il ajoute que l’administration a reculé jus
qu’à présent devant la nécessité d’engager
18 actions judiciaires contre les retardataires,
à moins d’y être invitée par le conseil muni
cipal.
Avis favorable sur une demande de bourse
entière, avec trousseau, pour l’Ecole navale, en
faveur du jeune Antoine-Louis-Maurice Blanc,
dont les parents ont péri en 1892 dans la ca
tastrophe du « Mont-Blanc » sur le lac de Ge
nève, et qui est sous la tutelle de la veuve Sain-
jon, sa grand’mère, demeurant en notre ville.
Comptes et budgets de la ville. — Rapport
de M. Boucher sur le compte administratif du
maire pour l’exercice 1892.
Ce rapport signale que ledit compte com
prend en recettes ordinaires : 541,573 fr. 31.
En recettes extraordinaires : 2,846 fr. 68. En
recettes supplémentaires (avec 62,124 fr. 27 sur
l’emprunt de 169,459 fr. 31 relatif à Thôtel des
Postes) : 266 824 fr. 67.
Soit au total : 811,244 fr. 66.
En dépenses ordinaires : 349,494 fr. 85. En
dépenses extraordinaires : 113,397 fr. 75. En
dépenses supplémentaires (avec 13,725 fr. 28
afférents audit hôtel) : 152,157 fr. 80.
Soit ensemble : 615,050 fr. 40; d’où ressort
un excédent actif de 196,194 fr. 26.
Supérieur de 23,183 fr. 79 à celui de 1893,
Ledit rapport donne lieu à un échange d’ob-*
servalions, à la suite desquelles le maire se
retire, et le conseil, sous la présidence de
M. Papillon, élu conformément à l’article 52
de la loi municipale du 5 avril 1884, donne
son approbation au compte à lui présenté.
Ensuite le maire rentre en séance et reprend
la présidence.
Alors le conseil approuve aussi le compte du
receveur municipal, puis fixe les restes à re
couvrer à 14,231 f. 70 (non compris 107,335 f. 04
concernant Thôtel des Postes), et à 220,189 f. 01
L’ABEILLE DE FONTAINEBLEAU.
des différentes administrations municipales et
particulières et qui portent un très grand
nombre de signatures, de même que tout ce qui
a été fait comme manifestation de regrets, se
ront reliées ensemble, puis remises à M me Car
not au nom de la ville.
Le maire communique la liste des diverses
délégations locales qui ont manifesté le déèir
de se joindre à la délégation du conseil muni
cipal.
D’accord avec le conseil, le maire fera savoir
aux délégués l'heure ou le lieu du rendez-vous.
M. Bayard demande que le conseil invite
1’ « Union musicale » à l’accompagner et le
précéder dans le cortège des funérailles.
Il pense que, pour le cas où cette invitation
serait accueillie par cette société, il y aurait
lieu de faire face à ses frais de déplacement.
Le conseil est d’avis qu’il n’y a pas lieu de
donner suite à cette proposition dans les condi
tions où elle lui est présentée.
Enfin le maire communique au conseil une
note du président du conseil des ministres qui
remercie, notamment, les municipalités des
télégrammes de condoléances qui lui ont été
adressés à l’occasion de l’assassinat de M. le
Président de la République.
VILLE DE FONTAINEBLEAU
OBSÈQUES DE M. CARNOT
Le conseil municipal a nommé une déléga
tion qui se rendra dimanche aux obsèques de
notre illustre et regretté Président.
Les délégations régulières se joindront au
conseil.
Une couronne sera offerte, au nom de la ville
de Fontainebleau, avec inscription et motifs
spéciaux à la ville.
Dimanche prochain, jour de deuil public,
tous les établissements communaux seront
pavoisés du drapeau national en berne et cra
vaté de crêpe.
Toutes réjouissances publiques sont inter
dites. La mort de M. Carnot étant plus vive
ment ressentie par la ville de Fontainebleau
qu’il a spécialement honorée de sa bienveil
lance et de ses sympathies, elle a le devoir,
plus qu’une autre, de manifester ses regrets.
Plus de 250 commerçants de la ville ont
spontanément déclaré et signé que dimanche
prochain tous leurs magasins seraient fermés.
L’administration municipale est convaincue
qu’elle exprime bien les sentiments de la po
pulation tout entière.
Fontainebleau, le 28 juin 1894.
L’administration :
Péclet, Weber, Satin.
4.
Élection du Président de la République
L’assemblée nationale, composée des sé
nateurs et des députés, s’est réunie mer
credi 27 juin, à Versailles, pour procéder à
l’élection du Président de la République, en
remplacement de M. Carnot.
Le scrutin a eu lieu par appel nominal;
le dépouillement a donné les résultats sui
vants :
Suffrages exprimés : 845.
Majorité absolue : 423.
Ont obtenu :
MM. Casimir-Périer. . . . 451 suffrages.
Henri Brisson ....
195 —
Charles Dupuy. . . .
97 —
le général Février . .
53 —
Emmanuel Arago . .
27 —
Voix diverses, 22.
M. le président proclame M. Casimir-
Périer Président de la République pour sept
années et invite MM. les ministres à faire
part à M. Casimir-Périer de la décision de
l’Assemblée nationale.
A noter que, pour la première fois, le
Président de la République est élu au pre
mier tour de scrutin.
M. Casimir Périer, Président de la Répu
blique, a reçu ce matin la dépêche suivante :
L’administration municipale de Fontaine
bleau adresse à M. le Président de la Répu
blique toutes ses félicitations et lui donne
•l’assurance de son entier dévouement à la Ré
publique.
Péclet, W'eber, Salin.
Fontainebleau, le 28 juin, 9 h. du malin.
4.
CHRONIQUE LOCALE
Le général de Jessé a commencé aujour
d’hui l’inspection générale du 4° hussards.
M. le médecin inspecteur Yalin a inspecté
la semaine dernière le service sanitaire de
la garnison.
Le prince Alexis Orloff, propriétaire du
château de Bellefontaine, aux Basses-Loges,
a été nommé adjoint au baron Freedericksz,
attaché militaire de Russie à Paris. En cette
qualité, notre compatriote d’adoption a été
reçu vendredi matin par le général Mer
cier, ministre de la guerre.
Samedi a été célébré en l’église de Fon
tainebleau le mariage de M lle Berthe Gilliard
avec le vicomte de Chivré, propriétaire du
château de Gonneville (Manche).
Les lé.i.oins étaient pour le marié : le
baron de Chivré, capitaine au 29° dragons,
son frère, et le vicomte Doynel de la Saus-
serie, maire de Saint-Eny (Manche), son
cousin germain; pour la mariée : M. Rey
niers, capitaine de vaisseau, officier de la
Légion d’honneur, et le baron de Bo,urnat,
chevalier de la Légion d’honneur, ses beaux-
frères.
La quête a été faite par M llcs Ménard et
Guieysse, accompagnées de M. Guy de
Bournat, élève officier de cavaleriè, et de
M. Pierre Reyniers, élève à l’école forestière.
Après la cérémonie religieuse, la mar
quise de Chivré, mère du marié, les fa
milles Gilliard, Reyniers et de Bournat. ont
reçu leurs invités en un lunch parfaitement
ordonné. Les amis de la famille Gilliard,
dès longtemps installée à Fontainebleau, ont
apporté aux mariés leurs vœux les plus
sincères auxquels se mêlaient des souvenirs
affectueux à la mémoire de M. et M me Gil
liard qui ont laissé dans notre ville de so
lides amitiés et de réelles sympathies.
Dimanche dernier a eu lieu, à 3 heures,
l’inauguration du temple protestant, ré
cemment édifié à Fontainebleau, 3, rue
Béranger.
L’apparence extérieure du monument, de
style néo-byzantin, est originale et curieuse;
nous ferons une seule réserve pour le porche,
vraiment un peu lourd. Mais, comme l’ar
chitecte a dù faire cette construction dans
un espace restreint, il faut reconnaître que
M. Rey a tiré du terrain un bon parti.
L’assistance était très nombreuse à cette
solennité ; on y remarquait les personnes
appartenant au culte réformé de Fontaine
bleau, Melun, Nemours, Montereau, Moret,
Le Mée, Ouzouer, qui avaient répondu avec
empressement à l’appel de leur pasteur.
La municipalité de Fontainebleau et aussi
nombre d’habitants avaient tenu à assister
à cette dédicace; aussi, non seulement le
temple mais les couloirs et les tribunes
étaient combles.
Durant la cérémonie, des chœurs ont
chanté admirablement plusieurs psaumes
et cantiques. Les voix des jeunes filles,
élèves des Ruches, et celles des dames de
l’église étaient ravissantes et produisaient
un grand effet dans la nef parfaitement dis
posée pour l’acoustique.
L’intérieur du temple est très élégant et
très religieux. Une croix est sculptée dans
chacune des colonnes de bois, encastrées
dans le mur et supportant la toiture. Le
chiffre du Christ, au-dessus de la chaire,
est répété dans les vitraux surmontant le
portail.
La consécration du temple a été faite par
M. Bouvier, président du Consistoire de
Meaux, qui a rendu justice au zèle et au
dévouement énergiques de M. le pasteur
Farjat, qui a ensuite pris la parole. Il a re
mercié, en termes parfaits, le Conseil muni
cipal, les nombreux amis et les généreux
donateurs qui lui ont permis d’élever, à
Fontainebleau, un temple digne de la ville
et de la religion.
Puis M. le pasteur Couve a fait la prédi
cation.
Après la bénédiction, la foule s’est retirée
très chrétiennement impressionnée.
En parlant dernièrement du général Phi
lippe de Ségur, nous faisions remarquer —
fait unique — que son père et lui avaient
siégé en même temps à l’Académie fran
çaise.
Voici un fait du même genre, également
très rare, sinon unique : le ministre de la
guerre a prescrit l’inscription au tableau
d’avancement, pour le grade de chef de
bataillon, du capitaine d’infanterie Nigote,
seul survivant du massacre de la colonne
Bonnier à Tombouctou. De ce fait, le père
et le fils se trouveront tous deux être en
semble commandants, car M. Nigote, père,
est actuellement chef de bataillon au 119°
d’infanlerie. Précédemment, le père et le
fils avaient été déjà capitaines au même ré
giment.
Si M. Nigote arrive si jeune officier supé
rieur, puisque ses camarades de Saint-Cyr
sont encore lieutenants, il est bon de faire
remarquer qu’il a bien gagné ses galons.
Depuis son entrée au service, cet officier a
toujours fait campagne; c’est en risquant
sa vie à plusieurs reprises — on l’a vu du
reste à Tombouctou — qu’il a conquis ses
grades.
Trois élèves du pensionnat dirigé par les
sœurs de Saint-Joseph-de-Cluny viennent
de passer brillamment les examens du
brevet de capacité.
Ce sont : M ,les Elisabeth Costeau, de Melun ;
Hélène Guillemin, de Bois-le-Roi; Eugénie
Gillet, de Donnemarie.
Deux de ces jeunes filles avaient été ad
mises aux examens avec dispense d’âge.
Voici les récompenses accordées, dans
notre arrondissement, au concours dépar
temental de Provins :
M. Garcet, à Valence-en-Brie, 2° prix pour
son bélier de race Dishley-mérinos à laine
moyenne.
M. Louis Naudin, à Fontainebleau, mé
daille de bronze et 30 francs pour un lot de
poules de race de La Flèche.
M. Doubiedent, à Yillecerf, une médaille
de bronze pour un lot de poules.
A la dernière séance de la Société d’ar
chéologie, à Melun, M. Lioret a continué la
lecture de sa notice sur Jacqueline de Deuil,
comtesse de Moret.
Cette partie de son travail mentionne les
prodigalités de Henri IV en sa faveur, Tin-
gratitude de celle-ci, qui excita les soup
çons Pt la jalousie du monarque par ses
intrigues avec le prince de Joinville; la fri
volité du roi, allant de la comtesse à la
I marquise de Verneuil et à M llc Desessart;
la naissance de Antoine de Moret, comte de
Bourbon, légitimé de France; la rupture du
ridicule mariage de la comtesse avec Champ-
vallon, mari pour rire, sans honneur et
sans scrupules ; les pamphlets sanglants
dont la comtesse et son trisie mari furent
flagellés; l'exécution de M" c Desessart, c’est-
à-dire sou éloignement de la cour, son
confinement eu religion, puis ses deux ma
riages; enfin d’autres détails des plus inté
ressants sur des mœurs qui n’étaient pas
précisément des modèles de vertu.
i Au mois d’août le 4 e hussards partira aux
j grandes manœuvres de cavalerie, non au
camp de Châlons comme d’ordinaire, mais
dans les plaines environnantes, entre Châ
lons et 8edan.
Ensuite le 4° hussards reviendra-t-il à
Fontainebleau ou ira-t-il à M aux? Telle
est la question posée.
Il y a plusieurs mois, nous l’avons an
noncé alors, le régiment a reçu du minis
tère avis qu’il irait à la suite des manœu
vres garnisonner à Meaux et serait remplacé
ici par le 7 e dragons de Provins.
Mais, aucune note officielle concernant ce
nouvel emplacement des troupes n’a en
core été publiée. 11 y a, paraît-il, lutte
entre l’état-major général de l’armée et le
service de santé. Celui-ci voudrait faire
réoccuper le malsain casernement de Me
lun par le 18° dragons venant de Meaux,
celui-là voudrait faire aller de Melun à
Senlis le 2 e hussards et attendre la con
struction d’un quartier neuf pour envoyer
à Melun un nouveau régiment de cava
lerie.
L’agréable concert donné samedi soir au
square Denecourtpar l’Union musicale, di
rigée par M. Dony, avait attiré une nom
breuse assistance. Les dilettanti ont con
staté avec plaisir un progrès sensible parmi
nos musiciens qui se font malheureuse
ment entendre trop rarement. Cependant,
il ne faut pas incriminer leur bonne vo
lonté; depuis longtemps déjà il est ques
tion de créer un centre de réunion et d’of
frir aux habitants quelques distractions. Ce
projet finira peut-être par aboutir et alors
les concerts de TUniou musicale devien
dront plus fréquents.
Le rendez-vous du rallye-paper de ven
dredi dernier était fixé au carrefour de
Paris. La piste avait été tracée par les lieu
tenants d’artillerie Bernard et Maur, près de
la route de Paris, dans les massifs avoisinant
la croix du Grand-Veneur, pour se terminer
près de la Gorge-aux Néfliers. Une demi-
douzaine de chutes au moins se sont pro
duites, mais il n’y a pas eu d’accident
sérieux.
Le premier a été le comte de Diesbach de
Belleroche, capitaine au 13 e d’artillerie, à
qui un flot de rubans a été remis par
M wo Bazaille.
Le rallye-paper de cette semaine n’a pas
lieu, les officiers de l’armée française étant
pour un mois, jusqu’au 25 juillet, en deuil
du Président de la République.
Voici les noms des délégués ouvriers
désignés par les diverses corporations de
Fontainebleau pour aller visiter l’exposition
de Lyon :
Charrons - carrossiers. — M. Gaudel,
Joseph.
Tailleurs d’habits. — M. Uberschlag,
Joseph.
Bottiers-cordonniers-sabotiers. — M.Poin-
sard.
I Peintres en bâtiments. — M. Leblanc,
j Auguste.
Ebénistes - tapissiers - tourneurs. — M.
Bourque fils.
Charpentiers. — M. Bouquet; suppléant,
M. Gosseron.
Serruriers. — M. Deroy, Georges.
Menuisiers. — M, Pecquet; suppléant,
M. Claveloue, Frédéric.
Typographes. — M. Tatin, Eugène.
Jardiniers-horticulteurs. — M. Gardier,
Charles.
Manouvriers. — M. Cotte, François.
Maçons. — MM. Dubreuil, Louis et Nozet,
Eugène; suppléants, MM. Salvayat et Do-
zières, Ernest.
Tailleursde pierres-marbriers.—M. Hutte,
Eugène.
La compagnie de sapeurs-pompiers de
Fontainebleau a l’honneur d’informer ses
membres honoraires qu’elle prendra part
au concours de Meaux, le 8 juillet prochain,
ainsi qu’à celui d’Orléans, qui se trouve re
mis au 22 juillet, par suite de l i n "il «Je
Monsieur le Président de la Répuhhque.
Ceux de MM. les membres honoraires qui
voudront bien faire à la compagnie, l’hon
neur de l’accompagner à ces concours, sont
priés de se faire inscrire chez M. Doisteau,
5, impasse des Orties.
MM. les membres honoraires profiteront
de la réduction de 50 % consentie par les
Compagnies de chemins de fer.
Samedi, vers dix heures du matin, une
poussière épaisse s’élevait dans la rue Saint-
Merry, à hauteur de l’ancienne propriété
Guérin; un craquement sinistre, entendu
en même temps, prouvait qu’un éboule-
inent venait de se produire, \oici dans
quelles conditions : sous un bâtiment, déjà
en partie démoli, on creusait une cave; tin
tassement se produisit et entraîna la chute
d’une partie de la construction.
Les ouvriers occupés à ce travail ont été
prévenus par les craquements assez à temps
pour pouvoir se sauver. 11 n’y a eu aucun
accident de personnes.
Voici le détail du voyage de « Merveil
leuse », de Fontainebleau à Paris, dans la
nuit de mercredi à jeudi dernier :
Départ de Fontainebleau, mercredi, à
7 h. 15 du soir, arrivée à Melun, à 8 h. 35,
repos jusqu’à 9 h. 5; passage à Lieusaint et
Brunoy où la pluie tombe assez fort, court
arrêt à Montgeron où la jument est ra
fraîchie; arrivée à Charenton, à 1 h. 10 du
matin, après avoir brûlé Villeneuve-Saint-
Georges. A 2 h. 10, « Merveilleuse » arrivait
place Pigalle, à Paris, en bon état; le ma
tin, après une courte nuit, elle é.ait aussi
fraîche que possible, après avoir bien mangé.
On le voit, en 7 heures, M. Paillard a fait
environ 65 kilomètres, soit 9 kilomètres à
l’heure.
Pour un long trajet, nous ne croyons pas
qu’il soit possible d’aller plus vite, car si on
déduit les temps d’arrêt et de repos — in
dispensables— on voit que « Merveilleuse »
a fait le parcours de Fontainebleau à Paris,
en marchant pendant 4 h. 30. C’est une
bonne allure.
Il faut tenir compte de ceci, qui a bien
son importance : M. Paillard a laissé repo
ser sa jument à plusieurs reprises; en outre,
s’il cherche à faire du chemin, il veut aussi
que son cheval soit capable de recommen
cer son travail le lendemain et les jours
suivants, et non pas rester sur la paille,
comme il arrive aux auteurs de certaines
excentricités qui tuent un cheval pour mar
cher pendant quelque temps sur le pied de
cinq lieues à l’heure.
Depuis six ans que M. Paillard est pro
priétaire de « Merveilleuse », il lui a fait
parcourir bien des kilomètres, mais jamais
la jument n’a été ni blessée, ni indispo
nible. Voilà le résultat qu’il faut obtenir et
non pas rendre un cheval fourbu après une
seule course un peu sévère — ce qui arrive
trop souvent.
D’ailleurs, faire « rendre » à un cheval ce
que M. Paillard en exige n’est pas chose
déjà si facile, puisque personne n’a encore
voulu se mesurer avec cet homme de che
val qui ne cherche nullement à faire une
course ou établir un record, mais à mar
cher longuement et rapidement dans de
bonnes conditions.
Beaucoup disent : j’ai fait ceci, j’ai fait
cela... mais on ne Ta jamais vu.
Nous avons signalé, il y a deux mois, le
numérotage bizarre des maisons de la rue
de Fleury, constatons aujourd’hui que tout
est rentré dans Tordre et que les numéros
se suivent... sans se ressembler. Autrefois,
il n’en était pas ainsi.
En se baignant vendredi dans la Seine,
près du Bas-Samois, le jeune Edmond Fré-
ring, d’Avon, s’est noyé accidentellement.
Quand on s’aperçut qu’il coulait à pic on
s’empressa à son secours mais il était trop
tard et on ne put le rappeler à la vie.
Fréring, qui avait tiré au mois de janvier
le numéro 119, devait partir au régiment
au mois de novembre prochain. Ses ob
sèques ont été célébrées dimanche à Chailly-
en-Bière.
Théâtre. — M. Gobin, le joyeux comique
des Variétés, doit venir avec des artistes de
Paris donner une représentation sur notre
théâtre le mercredi 4 juillet.
Au programme : la Ferme de Primerose,
vaudeville mêlé de chant; les Deux Robes,
comédie vaudeville; scènes-duos et idylle
de Surcouf, opéra comique, intermèdes et
le Baiser, comédie de Théodore de Banville.
Avon. — La fête patronale de la Saint-
Pierre aura lieu le dimanche 8 juillet
dans le parc de Fontainebleau ( grille
d’Avon).
Bal et divertissements divers.
Le lendemain lundi continuation de la
fête; à 2 heures, jeux divers pour jeunes
filles et garçons.
Melun. — Dans sa séance de mercredi, le
Conseil municipal s’est occupé de la con
struction d’un nouveau quartier de cavale
rie destiné à remplacer le quartier Auge -
reau actuel, reconnu infecté et dans lequel
on n’en est plus à compter les décès par la
typhoïde ou la diphtérie.
Le Conseil a voté une somme de 1 million
400,000 francs, qui sera empruntée au Cré
dit Foncier. La ville versera 1 million à l’Etat
pour participer aux frais de construction
du nouveau casernement et dépensera le
surplus en aménagement et expropriation
de terrain, égouts, canalisations, etc.
Pour rembourser cette somme en 50 an
nuités de 64,000 francs, le Conseil a voté
20 centimes additionnels sur les quatre
contributions et une surtaxe de 10 francs
sur les droits d’entrée de l’alcool.
Quand commenceront les travaux et, sur
tout, quand seront-ils terminés?
Montereau. — Par décret présidentiel, en
date du 18 juin, M. Ernault, greffier du tri
bunal civil de Beaune (Côte-d’Or), a été
nommé gre fier du tribunal de commerce
de Montereau, en remplacement de M. Savi-
nel, démissionnaire en sa faveur.
M. Ernault a été installé dans ses nou
velles fonctions à l’audience de mardi der
nier.
Montigny. — M. Adolphe Vernot, clairon
de pompiers, a arrêté vendredi un cheval
emporté, sans conducteur. Le courage de
M. Vernot a évité des accidents possibles
car la rue était à ce moment remplie d’en
fants.
Moret. — Un sermon de charité sera
prêché dans l’église de Moret, à 3 heures, le
dimanche 22 juillet prochain.
Le prédicoteur sera M. l’abbé Chatellard,
curé de Montigny-sur-Loing.
La quête sera faite par M mes Transon,
Gabiot et Gadon.
Les personnes qui ne pourraient assister
au sermon sont priées d’envoyer leur of
frande à Tune des dames quêteuses, ou à
M. le curé de Moret.
Moret. — Par suite du deuil national
aussi tragique qu’imprévu qui frappe le
pays, le conseil d’administration de la
Société des pêcheurs à la ligne du canton
de Moret a décidé que le concours de pêche
qui devait avoir lieu à Moret, le dimanche
l or juillet, serait remis au dimanche 15 juil
let, dans les mêmes conditions.
Souppes. — Mardi dernier, le nommé
Lauvergeat (Paul),29 ans, tailleur de pierres,
demeurant à Souppes, s’est noyé acciden
tellement en se baignant dans le Loing.
Ses camarades et un marinier, accourus
de suite à son secours, n’ont ramené sur la
berge qu’un cadavre.
Conseil muuicipal de Fontainebleau.
Séance du mercredi 43 juin 4894.
Projet d’égout dans le quartier des Suisses,
entre la rue des Bois et celle de Neuville, sur
une longueur de 254 m. 50; dépense évaluée à
3,500 fr. — Renvoi à la commission®de la
voirie. /
A ce propos, M. Dallée demande Pourquoi
les promesses des propriétaires d’erifoyer les
eaux de leurs immeubles dans l’égout établi
dans la rue Grande n’ont pas été réalisées
avant la réfection des pavages qui s’exécutent
en ce moment.
M. Weber répond que l’administration a étu
dié la question et fait de nouveaux appels aux
propriétaires. Certains d’entre eux prétendent
être empêchés par le fait de leur entrepreneur,
et il ajoute que l’administration a reculé jus
qu’à présent devant la nécessité d’engager
18 actions judiciaires contre les retardataires,
à moins d’y être invitée par le conseil muni
cipal.
Avis favorable sur une demande de bourse
entière, avec trousseau, pour l’Ecole navale, en
faveur du jeune Antoine-Louis-Maurice Blanc,
dont les parents ont péri en 1892 dans la ca
tastrophe du « Mont-Blanc » sur le lac de Ge
nève, et qui est sous la tutelle de la veuve Sain-
jon, sa grand’mère, demeurant en notre ville.
Comptes et budgets de la ville. — Rapport
de M. Boucher sur le compte administratif du
maire pour l’exercice 1892.
Ce rapport signale que ledit compte com
prend en recettes ordinaires : 541,573 fr. 31.
En recettes extraordinaires : 2,846 fr. 68. En
recettes supplémentaires (avec 62,124 fr. 27 sur
l’emprunt de 169,459 fr. 31 relatif à Thôtel des
Postes) : 266 824 fr. 67.
Soit au total : 811,244 fr. 66.
En dépenses ordinaires : 349,494 fr. 85. En
dépenses extraordinaires : 113,397 fr. 75. En
dépenses supplémentaires (avec 13,725 fr. 28
afférents audit hôtel) : 152,157 fr. 80.
Soit ensemble : 615,050 fr. 40; d’où ressort
un excédent actif de 196,194 fr. 26.
Supérieur de 23,183 fr. 79 à celui de 1893,
Ledit rapport donne lieu à un échange d’ob-*
servalions, à la suite desquelles le maire se
retire, et le conseil, sous la présidence de
M. Papillon, élu conformément à l’article 52
de la loi municipale du 5 avril 1884, donne
son approbation au compte à lui présenté.
Ensuite le maire rentre en séance et reprend
la présidence.
Alors le conseil approuve aussi le compte du
receveur municipal, puis fixe les restes à re
couvrer à 14,231 f. 70 (non compris 107,335 f. 04
concernant Thôtel des Postes), et à 220,189 f. 01
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