Titre : Rouen gazette
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Date d'édition : 1934-05-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32862901k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 mai 1934 05 mai 1934
Description : 1934/05/05 (N502). 1934/05/05 (N502).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliothèque numérique de... Collection numérique : Bibliothèque numérique de Rouen
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4521576q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-40288
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/05/2016
Onzième Année, N VU. (00Uxiim* SerU'i.
HEBÜOMADA1KE — 30 CENTIMES
SAMEDI i MAI IW4.
TOUT
ROUEN
L I T
ROUEN-
iiiiiiiiiiiniiiniiiiii
GAZETTE
IIIIIIIIIIIIIIIIIIEBISBI
DONT
ACTE
Oit tout ce que l'on ne vous dit pat.
Ne fait pas de politique.
Un an t 1S fr. — Tél. 33#.**. — Chèque postal «2.14.
DIRECTEUR : ANDRE RENAUDIN Rouen. — il, rue Culilaume-le-Conquérant
a Le costume grotesque que je porte à l’écran est un défi à la dignité, une tentative
d’affronter bravement le monde... mais à chaque fois le monde me bat... »
r
au
Charlie CHAPLIN
Charlie C’haylin et son ami, le colonel Huilier, photographiés lors de la
. eliasse à courre auxquels ils ont assisté près de Saint-Naëns.
CHEVAL
BLANC
méro des « Oiseaux Burlesques » avec
lequel le succès était assuré. Ce ne
fut tout de même pas une mine d’or
et pendant deux ans encore, mon élève
et moi partageâmes une modeste
chambre et fîmes cuire nos repas sur
le bec de gaz qui nous éclairait.
Mon ami faisait cuire les côtelettes
tandis que je restais assis près de la
porte, jouant de la mandoline. Ceci
afin que notre propriétaire n’entendit
pas le grésillement de la viande sur
le gaz qui devait servir non pas à faire
la cuisine, mais strictement à l’éclai
rage !
CHARLÏE CHAPLIN
{Lire la suite en 4 e page).
BISMBIBIIIBIBiaiKIHISIIIIIBflIIBliSISIBIBiBiaJESIEIliglBUKÜBii&iEBISiEIBiHifllIlBiqiilllliBINlBiBiHiBIttlEIIIIIi
LE MYSTÈRE DU PALAIS ARCHIÉPISCOPAL
Venant au Théâtre
des Arts la semaine
dernière, comme im
présario (ïe la tour
née: « L’Auberge du
Cheval Blanc », M.
Millebert a eu la sur
prise de retrouver sur
l’envers d’un décor,
une affiche ancienne
de trente ans, qui
donnait son nom par
iai ceux des interprè
tes d’opéra.
(Lire notre article
en 3 e page).
Les LARMES DERRIÈRE LE RIRE
C’EST CE QUE JE CHERCHE A EXPRIMER
Aussi paradoxal que cela puisse
sembler, le gesie comique est bien
souvent un geste de désespoir, et le
rire dissimule un chagrin, il est notoire
que, dans leur vie privée, les clowns
sont les individus les plus tristes du
monde.
Je me bornerai à citer Arlequin,
Grock et Grimaldi, symboles humains
du thème Pagliacci.
J’ai conduit une fois cette vérité si
pathétique à sa conclusion logique dans
l’un de mes films. Moi, le clown,
m’étais profondément épris d’une femme
qui supportait mon adoration mais finit
par s’enfuir avec un autre homme.
Celui-ci la maltraita et l'abandonna
malade et sans ressources dans un pays
lointain. Elle me fit chercher, et je
me précipitai à son chevet. Je fis l’im
possible pour qu’elle recouvrit la santé,
mais elle mourut en murmurant le. nom
de l’autre.
Telle est m.a conception, non seule
ment du clown traditionnel, mais de
l’homme moyen — de moi-même.
Une caricature
de l’homme de la rue
Le costume grotesque que je porte
à l’écran est un défi à la dignité,
une tentative d’affronter bravement le
monde... mais à chaque fois le monde
me bat ! et puisqu’il m’est impossible
de le vaincre, je me mets les doigts
dans le nez, lève les épaules et fais
demi-tour, signe de tristesse en réalité.
C’est une caricature de « L’Homme
de la Rue » toujours en butte aux cir
constances contraires. En vain il essaie
d’être-un gentleman. 11 essaie de faire
des choses bonnes et belles et se trompe
toujours, et il reçoit des coups de pied
au lieu de l’approbation escomptée.
CHARLIE CHAPLIN
à l’écran
il sauve de belles demoiselles et
découvre qu’elles ne sont pas bonnes.
Toutes ses entreprises échouent lamen
tablement. 11 bâtit des châteaux en
Espagne, trouve des diamants qui ne
sont que du verre brisé.
1! répond au mépris du monde par
des plaisanteries et des extravagances.
C esl parfois un Don Quichotte, parfois
une sorte de Pierrot battu. Toujours le
proscrit, 1 exilé qui tente parfois d’esca
lader la grille et ne réussit qu'à se
faire chasser et s’enfuie en sautillant
sur son pied endolori.
Mes pénibles iébuts
Ceci me rappelle mes pénibles dé
buts. C’était mon tour d’entrer en
scène dans « Casey’s Court » que l’on
jouait alors à Manchester, et j’étais si
nerveux que je me heurtai contre l’un
des piliers de la scène. Pour éviter
de faire la culbute, je me balançai
habilement sur le bout du soulier. Mon
CHARLIE CHAPLIN
à lu ville
aspect ridicule et mon air agonisant
provoquèrent les rires du public. De
sorte que le directeur me dit : « C’est
parfait ! Faites-le tous les soirs ! »
Et je le fis. J’étais bien tombé.
Les gens crurent que cela faisait
partie du spectacle.
La vie d’un acteur est riche en sur
prises et en petites aventures de ce
genre, en chance, et en infortune.
Le gaz de la côtelette
Dans une autre circonstance, mon
partenaire et moi avions un engagement
dans un Music-Hall à New-York.
Notre numéro s’appelait « Une nuit
dans une Société Secrète en Angle
terre ». Nous estimions que c’était le
numéro le plus comique que nous
eussions jamais fait. Ah ! ce fut un
beau four !
Au bout de onze représentations,
nous décidâmes de reprendre notre nu-
Tuule Commande ACTUELLE
bénéficie du tarif d'été
2 Tenues d’Anthracite
anglais selon qualité .*
360 fr.- 405 fr.- 325 fr.
2. rue d’Harcourt — Tel. 357-56
TU N’AS CRÉDIT, NI RANG
QU’AUTANT QUE JE T’EN DONNE
Les événements dont l’Archevêché
de Rouen a été le théâtre ne pouvaient
pas passer inaperçus puisqu’ils ont don
né lieu à un important mouvement
ecclésiastique dans le diocèse.
Les commentaires dont ils ont été
et dont ils sont encore l’objet — ont
été nous 1 avons dit précédemment nom
breux. Nombreux et quelquefois pas
sionnés.
Le conflit brutal qui a opposé l’Ar
chevêque et son ex-secrétaire particulier
permettait une foule d’interprétations.
Nous n’étonnerons personne en di
sant que celles-ci furent parfois mar
quées de la plus vilaine propension.
Et des clans se sont formés. Il y a
maintenant le camp de l’Archevêque et
le camp de Mgr Bertin (qu’on appelle
maintenant dans la conversation Bertin
tout court).
Nous devons avouer que nous n’ap
partenons ni à l’un, ni à l’autre des
deux partis. Nous avons l’ambition d’ê
tre au-dessus de cette querelle de pa
lais, regrettable sans doute au point de
vue de l’autorité, mais suscitée par
elle et révélée au public par elle seule.
N appartenant à aucun des clans en
présence, nous sommes donc, c est hu
main, tenus, par chacun d’eux dans
une certaine suspicion qui ne facilite
pas la tâche que nous nous sommes
assignés de démêler la Vérité.
Des faits, indiscutables, et d’ailleurs
indiscutés, nous ont servi de point de
départ. C’est en suivant encore cette
méthode que nous poursuivrons notre
enquête.
Un protégé
On peut se demander pourquoi Mgr
de la Villerabel portait à Mgr Bertin
un si grand intérêt.
Voici l’explication qui nous a été
donnée.
Mgr Morel, évêque de Saint-Brieuc
eut, comme vicaire général en 1906, le
futur archevêque de Rouen. Mgr Mo
rel appréciait hautement les qualités
éminentes de ce parfait « gentilhom
me » : Pierre-Florent-André du Bois
de la Villerabel et l’appuya de tout
son cœur d an « sa carrière. L’actuel
Primat de Normandie contracta ainsi
une dette de reconnaissance envers Mgr
Morel.
Evêque d’Amiens en mai 1915,
Mgr de la Villerabel accueillit le dé
sir, exprimé par Mgr Morel, de s’in
téresser à un jeune homme, alors âgé
de 19 ans, neveu de Mgr Morel et
séminariste à Am.iens*.
Mgr de la Villerabel, heureux de
reporter sur le neveu de son bienfaiteur
I affection dont il avait lui-même été
1 objet fit montre d’une grande bienveil
lance à l’endroit du séminariste et le
prit ouvertement sous sa protection.
En décembre 1920, Mgr de la Vil
lerabel éiîait nommé archevêque de
Rouen. Il fut intropisé en janvier 1921.
Avec lui, il amenait à Rouen le jeune
séminariste d’Amiens, ordonné prêtre
en 1919, et qui avait alors, au mo- '
Mgr (lu Bois de la Villerabel,
ment où commença son activité dans
notre région 25 ans.
Ce eune ecclésiastique n’était autre
que l’abbé Bertin.
Quo no ascendam ?
Un Chapitre n est pas une assemblée
friande de novations. Les chanoines
prébendés, installés dans leurs charges
et habitués à une parfaite quiétude ne
saluèrent pas avec des cris de joie l’ar
rivée de l’abbé Bertin, favori du nou
vel archevêque, et, qui~ du premier
coup, se révéla, comme étant particu
lièrement remuant.
Néanmoins, ' afin de mieux épauler
son. protégé, Mgr de la Villerabel le
nomma chanoine titulaire en 1925. Le
chanoine Bertin avait 29 ans.
Il est flatteur d’être chanoine à cet
âge et l’abbé Bertin devait au fond de
lui-même, remercier la Providence des
dons qui le comblaient. Le chanoine
Bertin fut reçu, ainsi que le veut le
cérémonial, par les autres chanoines,
Mgr Caulle lui adressa même un fort
joli discours de réception que vous
pourrez lire tout au long dans le Bul
letin Religieux de l’époque et qui ne
■manque,- ni - de finesse, ni même de
malice.
Chanoine à 29 ans, que vouliez-vous
qu’il fit ?
qui vient (le rentrer à Rouen
Prendre encore plus d’importance.
C’est ce à quoi le chanoine Bertin
s’employa, avec un succès dépassant les
meilleures prévisions.
Le chanoine Détendre, (secrétaire
général de l’Archevêché apprit sans
tarder qu’il jouerait désormais le rôle
de la cinquième roue d’un carrosse.
En 1927, âgé de 31 ans, le chanoi
ne Bertin put faire graver sur ses car
tes : Vicaire général.
L’archidiaconat du Havre lui fut don
né. Il y ajouta par la suite ceux d’Y-
vetot, de Neufchâtel, de Dieppe et
en fait, celui de Rouen.
Comblé de faveurs, le nouveau vi
caire général voyait miroiter devant lui
le plus magnifique avenir dont ait pu
rêver le plus bel ambitieux.
Et cependant, les faits l’ont prouvé,
1 archevêque de Rouen aurait pu lui
rappeler ce vers d’Auguste à Cinna :
Tu n’as crédit ni rang qu'aulant que je |
[t’en donne !
Politique !
Jeune, bien en cour, intelligent, le
chanoine Bertin éclipsa ses collègues.
Sa situation matérielle était excellen-
te.
(Lire la suite en 2 e page)
Pour vos A chais
I oyez
l’HOBLQGEBIE
-DES MTS-
Alliances - Bijoux - Cadeaux
pour Fêtes et Mariages
ORFÈVIIEUIE - HORLOGERIE
Articles soignés vendus en garantie
- PRIX TRÈS AVANTAGEUX —
LE PREVOST
57, QUAI DE PARIS, 57
ROUEN Près la rue Grand-Pont
Téléphone : 383-27
ATELIER SPÈCIAL DE RÉPARATIONS
Montres, Pendules, Carillons
Horloges anciennes
Transformations de IHjoux
Prix défiant toute concurrence
va-t-cllt se réveiller ?
Cette belle au bain dormant, c’est,
chacun l’a compris, la « piscine ».
« Notre » piscine, à mous, rouennais,
ceux à qui elle appartient, car elle est
due, en raison de la loi de promesse.
Jusqu’alors le monde de la chimère
était le sien. Le nôtre aussi.
En vertu de la réalité-papier qui
parfois aussi se déprécie.
Or, petit projet deviendra grand.
L est-il à présent. On pourrait le
croire. Et l’espérer.
Sous le manteau d’une commission
secrète tenue la semaine dernière à
l’Hôtel de Ville, par l’assemblée déli
bérante de nos édiles.
Les grandes lignes
M. William Cornier est celui de nos
adjoints à qui incombait de s’occuper
du projet. C’est un adjoint qui, à cet
égard, eut des malheurs. Le concession
naire qui avait été trouvé n’avait pas
tenu ses engagements. Tout a été à
refaire. M. William Cornier est, on
le sait, un sportif, et notamment un
amateur de natation. On peut le voir
fréquemment, en été, tirer sa coupe
chez Villers. A ce titre, il a présenté
un nouveau projet qui est à l’examen
et comme on disait naguère, à l’étude.
Bref, le Conseil a pris connaissance
des grandes lignes au cours de la
séance privée de jeudi 26 avril.
Trois millions
A l’heure où l’on se préoccupe
partout d’établir un programme de tra
vaux de nature à donner du travail aux
chômeurs sous le couvert d’un plan
d outillage national, il semble que
Rouen ait ainsi un préjugé favorable.
Mais il y a déjà les abattoirs et la
réorganisation des hôpitaux. Il y a les
travaux réalisés en ville. De quoi
charger amplement le budget. La
• notion de l’économie revient dans les
assemblées.
Et le projet de piscine représente
une dépense totale de trois millions de
francs.
Avec des participations
A vrai dire, ces trois millions ne
seraient pas supportés par la ville et
d après ce que l’on dit, la ville de
Rouen en aurait la moitié à couvrir.
L Etat donne une participation et la
société qui exploiterait comme celle du
cirque exploite l’établissement, pourrait
elle aussi sans doute prendre à sa
charge la part restante.
On fait valoir que le projet réunit
celui dune salle des fêtes pour les
conférences et les sociétés de Rouen,
qu il y aurait des terrains de jeux et
des bâtiments annexes.
Au Champ de Mars
Le Champ de Mars a été envisagé
comme emplacement. 11 y a de la place
et ceux qui fréquenteraient l’établisse
ment comme la salle des fêtes auraient
au moins la ressource de savoir où
placer leur voiture. Les services d’auto
cars assureraient le service public.
La belle au bain dormant réveillée.
Quelle aubaine !
Attendons.
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir
À nos LECTEURS
o
Nous insistons vivement
auprès de nos lecteurs pour
qu’ils retiennent un numéro
de « Rouen Gazette » à leur
dépôt habituel. Nous don
nerons à nos dépositaires le
nombre d’exemplaires qu’ils
auront demandés à l’avance
aux Messageries tfachette^
Faute de cette précaution,
nombreux seraient ceux de-
nos amis qui né pçurraient,.
comme il y a 15 fours, lire
leur numéro.
ê *
HEBÜOMADA1KE — 30 CENTIMES
SAMEDI i MAI IW4.
TOUT
ROUEN
L I T
ROUEN-
iiiiiiiiiiiniiiniiiiii
GAZETTE
IIIIIIIIIIIIIIIIIIEBISBI
DONT
ACTE
Oit tout ce que l'on ne vous dit pat.
Ne fait pas de politique.
Un an t 1S fr. — Tél. 33#.**. — Chèque postal «2.14.
DIRECTEUR : ANDRE RENAUDIN Rouen. — il, rue Culilaume-le-Conquérant
a Le costume grotesque que je porte à l’écran est un défi à la dignité, une tentative
d’affronter bravement le monde... mais à chaque fois le monde me bat... »
r
au
Charlie CHAPLIN
Charlie C’haylin et son ami, le colonel Huilier, photographiés lors de la
. eliasse à courre auxquels ils ont assisté près de Saint-Naëns.
CHEVAL
BLANC
méro des « Oiseaux Burlesques » avec
lequel le succès était assuré. Ce ne
fut tout de même pas une mine d’or
et pendant deux ans encore, mon élève
et moi partageâmes une modeste
chambre et fîmes cuire nos repas sur
le bec de gaz qui nous éclairait.
Mon ami faisait cuire les côtelettes
tandis que je restais assis près de la
porte, jouant de la mandoline. Ceci
afin que notre propriétaire n’entendit
pas le grésillement de la viande sur
le gaz qui devait servir non pas à faire
la cuisine, mais strictement à l’éclai
rage !
CHARLÏE CHAPLIN
{Lire la suite en 4 e page).
BISMBIBIIIBIBiaiKIHISIIIIIBflIIBliSISIBIBiBiaJESIEIliglBUKÜBii&iEBISiEIBiHifllIlBiqiilllliBINlBiBiHiBIttlEIIIIIi
LE MYSTÈRE DU PALAIS ARCHIÉPISCOPAL
Venant au Théâtre
des Arts la semaine
dernière, comme im
présario (ïe la tour
née: « L’Auberge du
Cheval Blanc », M.
Millebert a eu la sur
prise de retrouver sur
l’envers d’un décor,
une affiche ancienne
de trente ans, qui
donnait son nom par
iai ceux des interprè
tes d’opéra.
(Lire notre article
en 3 e page).
Les LARMES DERRIÈRE LE RIRE
C’EST CE QUE JE CHERCHE A EXPRIMER
Aussi paradoxal que cela puisse
sembler, le gesie comique est bien
souvent un geste de désespoir, et le
rire dissimule un chagrin, il est notoire
que, dans leur vie privée, les clowns
sont les individus les plus tristes du
monde.
Je me bornerai à citer Arlequin,
Grock et Grimaldi, symboles humains
du thème Pagliacci.
J’ai conduit une fois cette vérité si
pathétique à sa conclusion logique dans
l’un de mes films. Moi, le clown,
m’étais profondément épris d’une femme
qui supportait mon adoration mais finit
par s’enfuir avec un autre homme.
Celui-ci la maltraita et l'abandonna
malade et sans ressources dans un pays
lointain. Elle me fit chercher, et je
me précipitai à son chevet. Je fis l’im
possible pour qu’elle recouvrit la santé,
mais elle mourut en murmurant le. nom
de l’autre.
Telle est m.a conception, non seule
ment du clown traditionnel, mais de
l’homme moyen — de moi-même.
Une caricature
de l’homme de la rue
Le costume grotesque que je porte
à l’écran est un défi à la dignité,
une tentative d’affronter bravement le
monde... mais à chaque fois le monde
me bat ! et puisqu’il m’est impossible
de le vaincre, je me mets les doigts
dans le nez, lève les épaules et fais
demi-tour, signe de tristesse en réalité.
C’est une caricature de « L’Homme
de la Rue » toujours en butte aux cir
constances contraires. En vain il essaie
d’être-un gentleman. 11 essaie de faire
des choses bonnes et belles et se trompe
toujours, et il reçoit des coups de pied
au lieu de l’approbation escomptée.
CHARLIE CHAPLIN
à l’écran
il sauve de belles demoiselles et
découvre qu’elles ne sont pas bonnes.
Toutes ses entreprises échouent lamen
tablement. 11 bâtit des châteaux en
Espagne, trouve des diamants qui ne
sont que du verre brisé.
1! répond au mépris du monde par
des plaisanteries et des extravagances.
C esl parfois un Don Quichotte, parfois
une sorte de Pierrot battu. Toujours le
proscrit, 1 exilé qui tente parfois d’esca
lader la grille et ne réussit qu'à se
faire chasser et s’enfuie en sautillant
sur son pied endolori.
Mes pénibles iébuts
Ceci me rappelle mes pénibles dé
buts. C’était mon tour d’entrer en
scène dans « Casey’s Court » que l’on
jouait alors à Manchester, et j’étais si
nerveux que je me heurtai contre l’un
des piliers de la scène. Pour éviter
de faire la culbute, je me balançai
habilement sur le bout du soulier. Mon
CHARLIE CHAPLIN
à lu ville
aspect ridicule et mon air agonisant
provoquèrent les rires du public. De
sorte que le directeur me dit : « C’est
parfait ! Faites-le tous les soirs ! »
Et je le fis. J’étais bien tombé.
Les gens crurent que cela faisait
partie du spectacle.
La vie d’un acteur est riche en sur
prises et en petites aventures de ce
genre, en chance, et en infortune.
Le gaz de la côtelette
Dans une autre circonstance, mon
partenaire et moi avions un engagement
dans un Music-Hall à New-York.
Notre numéro s’appelait « Une nuit
dans une Société Secrète en Angle
terre ». Nous estimions que c’était le
numéro le plus comique que nous
eussions jamais fait. Ah ! ce fut un
beau four !
Au bout de onze représentations,
nous décidâmes de reprendre notre nu-
Tuule Commande ACTUELLE
bénéficie du tarif d'été
2 Tenues d’Anthracite
anglais selon qualité .*
360 fr.- 405 fr.- 325 fr.
2. rue d’Harcourt — Tel. 357-56
TU N’AS CRÉDIT, NI RANG
QU’AUTANT QUE JE T’EN DONNE
Les événements dont l’Archevêché
de Rouen a été le théâtre ne pouvaient
pas passer inaperçus puisqu’ils ont don
né lieu à un important mouvement
ecclésiastique dans le diocèse.
Les commentaires dont ils ont été
et dont ils sont encore l’objet — ont
été nous 1 avons dit précédemment nom
breux. Nombreux et quelquefois pas
sionnés.
Le conflit brutal qui a opposé l’Ar
chevêque et son ex-secrétaire particulier
permettait une foule d’interprétations.
Nous n’étonnerons personne en di
sant que celles-ci furent parfois mar
quées de la plus vilaine propension.
Et des clans se sont formés. Il y a
maintenant le camp de l’Archevêque et
le camp de Mgr Bertin (qu’on appelle
maintenant dans la conversation Bertin
tout court).
Nous devons avouer que nous n’ap
partenons ni à l’un, ni à l’autre des
deux partis. Nous avons l’ambition d’ê
tre au-dessus de cette querelle de pa
lais, regrettable sans doute au point de
vue de l’autorité, mais suscitée par
elle et révélée au public par elle seule.
N appartenant à aucun des clans en
présence, nous sommes donc, c est hu
main, tenus, par chacun d’eux dans
une certaine suspicion qui ne facilite
pas la tâche que nous nous sommes
assignés de démêler la Vérité.
Des faits, indiscutables, et d’ailleurs
indiscutés, nous ont servi de point de
départ. C’est en suivant encore cette
méthode que nous poursuivrons notre
enquête.
Un protégé
On peut se demander pourquoi Mgr
de la Villerabel portait à Mgr Bertin
un si grand intérêt.
Voici l’explication qui nous a été
donnée.
Mgr Morel, évêque de Saint-Brieuc
eut, comme vicaire général en 1906, le
futur archevêque de Rouen. Mgr Mo
rel appréciait hautement les qualités
éminentes de ce parfait « gentilhom
me » : Pierre-Florent-André du Bois
de la Villerabel et l’appuya de tout
son cœur d an « sa carrière. L’actuel
Primat de Normandie contracta ainsi
une dette de reconnaissance envers Mgr
Morel.
Evêque d’Amiens en mai 1915,
Mgr de la Villerabel accueillit le dé
sir, exprimé par Mgr Morel, de s’in
téresser à un jeune homme, alors âgé
de 19 ans, neveu de Mgr Morel et
séminariste à Am.iens*.
Mgr de la Villerabel, heureux de
reporter sur le neveu de son bienfaiteur
I affection dont il avait lui-même été
1 objet fit montre d’une grande bienveil
lance à l’endroit du séminariste et le
prit ouvertement sous sa protection.
En décembre 1920, Mgr de la Vil
lerabel éiîait nommé archevêque de
Rouen. Il fut intropisé en janvier 1921.
Avec lui, il amenait à Rouen le jeune
séminariste d’Amiens, ordonné prêtre
en 1919, et qui avait alors, au mo- '
Mgr (lu Bois de la Villerabel,
ment où commença son activité dans
notre région 25 ans.
Ce eune ecclésiastique n’était autre
que l’abbé Bertin.
Quo no ascendam ?
Un Chapitre n est pas une assemblée
friande de novations. Les chanoines
prébendés, installés dans leurs charges
et habitués à une parfaite quiétude ne
saluèrent pas avec des cris de joie l’ar
rivée de l’abbé Bertin, favori du nou
vel archevêque, et, qui~ du premier
coup, se révéla, comme étant particu
lièrement remuant.
Néanmoins, ' afin de mieux épauler
son. protégé, Mgr de la Villerabel le
nomma chanoine titulaire en 1925. Le
chanoine Bertin avait 29 ans.
Il est flatteur d’être chanoine à cet
âge et l’abbé Bertin devait au fond de
lui-même, remercier la Providence des
dons qui le comblaient. Le chanoine
Bertin fut reçu, ainsi que le veut le
cérémonial, par les autres chanoines,
Mgr Caulle lui adressa même un fort
joli discours de réception que vous
pourrez lire tout au long dans le Bul
letin Religieux de l’époque et qui ne
■manque,- ni - de finesse, ni même de
malice.
Chanoine à 29 ans, que vouliez-vous
qu’il fit ?
qui vient (le rentrer à Rouen
Prendre encore plus d’importance.
C’est ce à quoi le chanoine Bertin
s’employa, avec un succès dépassant les
meilleures prévisions.
Le chanoine Détendre, (secrétaire
général de l’Archevêché apprit sans
tarder qu’il jouerait désormais le rôle
de la cinquième roue d’un carrosse.
En 1927, âgé de 31 ans, le chanoi
ne Bertin put faire graver sur ses car
tes : Vicaire général.
L’archidiaconat du Havre lui fut don
né. Il y ajouta par la suite ceux d’Y-
vetot, de Neufchâtel, de Dieppe et
en fait, celui de Rouen.
Comblé de faveurs, le nouveau vi
caire général voyait miroiter devant lui
le plus magnifique avenir dont ait pu
rêver le plus bel ambitieux.
Et cependant, les faits l’ont prouvé,
1 archevêque de Rouen aurait pu lui
rappeler ce vers d’Auguste à Cinna :
Tu n’as crédit ni rang qu'aulant que je |
[t’en donne !
Politique !
Jeune, bien en cour, intelligent, le
chanoine Bertin éclipsa ses collègues.
Sa situation matérielle était excellen-
te.
(Lire la suite en 2 e page)
Pour vos A chais
I oyez
l’HOBLQGEBIE
-DES MTS-
Alliances - Bijoux - Cadeaux
pour Fêtes et Mariages
ORFÈVIIEUIE - HORLOGERIE
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LE PREVOST
57, QUAI DE PARIS, 57
ROUEN Près la rue Grand-Pont
Téléphone : 383-27
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va-t-cllt se réveiller ?
Cette belle au bain dormant, c’est,
chacun l’a compris, la « piscine ».
« Notre » piscine, à mous, rouennais,
ceux à qui elle appartient, car elle est
due, en raison de la loi de promesse.
Jusqu’alors le monde de la chimère
était le sien. Le nôtre aussi.
En vertu de la réalité-papier qui
parfois aussi se déprécie.
Or, petit projet deviendra grand.
L est-il à présent. On pourrait le
croire. Et l’espérer.
Sous le manteau d’une commission
secrète tenue la semaine dernière à
l’Hôtel de Ville, par l’assemblée déli
bérante de nos édiles.
Les grandes lignes
M. William Cornier est celui de nos
adjoints à qui incombait de s’occuper
du projet. C’est un adjoint qui, à cet
égard, eut des malheurs. Le concession
naire qui avait été trouvé n’avait pas
tenu ses engagements. Tout a été à
refaire. M. William Cornier est, on
le sait, un sportif, et notamment un
amateur de natation. On peut le voir
fréquemment, en été, tirer sa coupe
chez Villers. A ce titre, il a présenté
un nouveau projet qui est à l’examen
et comme on disait naguère, à l’étude.
Bref, le Conseil a pris connaissance
des grandes lignes au cours de la
séance privée de jeudi 26 avril.
Trois millions
A l’heure où l’on se préoccupe
partout d’établir un programme de tra
vaux de nature à donner du travail aux
chômeurs sous le couvert d’un plan
d outillage national, il semble que
Rouen ait ainsi un préjugé favorable.
Mais il y a déjà les abattoirs et la
réorganisation des hôpitaux. Il y a les
travaux réalisés en ville. De quoi
charger amplement le budget. La
• notion de l’économie revient dans les
assemblées.
Et le projet de piscine représente
une dépense totale de trois millions de
francs.
Avec des participations
A vrai dire, ces trois millions ne
seraient pas supportés par la ville et
d après ce que l’on dit, la ville de
Rouen en aurait la moitié à couvrir.
L Etat donne une participation et la
société qui exploiterait comme celle du
cirque exploite l’établissement, pourrait
elle aussi sans doute prendre à sa
charge la part restante.
On fait valoir que le projet réunit
celui dune salle des fêtes pour les
conférences et les sociétés de Rouen,
qu il y aurait des terrains de jeux et
des bâtiments annexes.
Au Champ de Mars
Le Champ de Mars a été envisagé
comme emplacement. 11 y a de la place
et ceux qui fréquenteraient l’établisse
ment comme la salle des fêtes auraient
au moins la ressource de savoir où
placer leur voiture. Les services d’auto
cars assureraient le service public.
La belle au bain dormant réveillée.
Quelle aubaine !
Attendons.
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir
À nos LECTEURS
o
Nous insistons vivement
auprès de nos lecteurs pour
qu’ils retiennent un numéro
de « Rouen Gazette » à leur
dépôt habituel. Nous don
nerons à nos dépositaires le
nombre d’exemplaires qu’ils
auront demandés à l’avance
aux Messageries tfachette^
Faute de cette précaution,
nombreux seraient ceux de-
nos amis qui né pçurraient,.
comme il y a 15 fours, lire
leur numéro.
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