Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-07-03
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Description : 03 juillet 1857 03 juillet 1857
Description : 1857/07/03. 1857/07/03.
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Source : Bibliothèque nationale de France
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Date de mise en ligne : 15/10/2007
JOURNAL DES DÉBATS DU VENDREDI 5 JUILLET 1857.
Ouled-Djerir, forcés de lâcher pied, nous abandonnè-
rent 5,000 moutons, 125 chameaux, »61 ânes et un
grand butin; 5 des leurs ont été tués, et à en juger
par les traces, ils ont dû avoir beaucoup de blessés.
Notre camp, établi sur le lieu de l'action, fut levé
le lendemain 20, et le capitaine de Colomb se dirigea
vers le nord, à la rencontre du lieutenant-colonel Ni-
queux, qui, après s'être réuni au commandant Ba-
chelier à Oglat-el-Aricha, fcn partait le lendemain 21
pour marcher au sud. Le 22, la réunion, dt s trois co-
lonnes s'effectuait sur les puits de Mangoub, dans la
vaste plaine de Tamlalel. Ces puits n'élaut point assez
.abandans, le lieutenant-colonel Niqueux alla le 23
s'établir à la tête des eaux du ksar d'Aïn-Chaïr, dont
les palmiers et les plantations furent respectés, et
avec les babitans duquel des relations amicales fu-
rent nouées.
«Pendant ce temps, nos éclaireuis allaient aux
rensdgnemeas et battaient l'estrade de tous côtés.
Quelques uns d'entreeux aperçurent le 24 au soir une
caravane des Ouled-Sidi-Ohikr dissidens, venant du
Maroc. 200 chevaux du goum, envoyés aussitôt à sa
recherche, s'en emparèrent 'et ramenèrent les 10 i
chameaux chargés d'orge dont elle se composait.
Cette ressource fut précieuse pour les chevaux du
goum.
Mais à part cette trouvaille, nulle autre décou-
verte n'avait été faite, si loin que fussent allés nos
infatigables coureurs; on avait, au contraire, acquis
la certitude que toutes les populations qui garnis-
t aient, il y avait peu de joursencore, la région battue
par nous, s'étaient enfuies jusque sur l'oued Guir, à
quatre grandes marches de nomades dans le sud. Le
lieutenant-colonel Niqueux jugea sainement qu'elles
avaient désormais trop d'avance sur lui, et il se dé-
cida à donner le 25 le signal du retour. qui se fit à
petites marches et par les meilleures lignes d'eau sur
Ben-Khelil, au nos colonnes arrivèrent le 3 juin.
» Ainsi que j'en avais donné l'ordre, le partage se
fit régulièrement, le 4, entre les trois colonnes, en
réservant le cinquième revenant à l'Etat, et à partir
du 5 juin chacun reprit de son côté le chemin du
point de départ, et, à l'heure qu'il est, est arrivé à
destination.
» Cette opération, qui a causé un dommage maté-
ritl considérable à l'ennemi, puisque, sans parler du
imliu de toute nature qui a été fait sur lui, il a perdu
plus de 35,000 moulons et 600 chameaux, a produit
un effet moral plus considérable encore. Elle a forcé
k fuir jusqu'auprès de Tafllet, devant 2,000 chevaux de
nos goums conduits et soutenus par quelques offi-
ciers et quelques escadrons français, toute cette
masse de nomades hardis et pillards, habitués de
longue date à chevaucher en maîtres dans ces vastes
légions du sud-ouest.
» Les montagnes qui leur servent de repaires, non
plus que les ksours, leurs magasins et leurs appuis
habituels, ne leur ont pas semblé des asiles assez
sûrs contre nous; la crainte les rendrade jour en jour
plus circonspects, en même temps que nos popula-
tions frontières puiseront dans le sentiment de nos
forces une' sécurité dont elles ont grand besoin, et
qu'il est de notre intérêt et de notre dignité de leur
assurer.
» Nos cavaliers, en se lançant dans le sud, avaient
laissé dégarnie toute la partie des hauts plateaux
comprise entre le chott Gharbi et les montagnes des
Beni-Snouss. Afin de surveiller et de protéger cette
portion de la frontière, M. le général de Beaufort
sortit de Tlemcen avec une petite colonne composée
de 5 compagnies du 72e de ligne et du 2e de tirail-
leurs, de 4 escadrons du 2e de chasseurs d'Afrique et
du 4e chasseurs, de 1 escadron de spahis et d'un
goum, avec une section de montagne. Cet officier gé-
néral se porta d'abord au marabout de Sidi-Djelali.
» Le vide qui s'était fait dans cette zone n'avail
poittt échappé aux Maïa et aux Beni-Malhar; aussi
des partis de 30 à 50 chevaux rôdaient-ils constam-
ment, cherchant à intercepter nos convois sur Aïn-
ben-Khelil. L'un de ces partis, pénétrant assez avant
sur notre territoire, avait même pris 30 bœufs à un
douar des Ouled-el-Nahr, et récemment l'un d'eux
avait enlevé presque entièrement à Oglat-Nadja un
de nos postes de correspondance.
Bien que les instructions générales que, en con-
séquence de vos ordres, j'avais données au général
de Beaufort, fussent de se. borner à un rôle d'obser-
vation et de protection, il.avait la latitude d'user à
l'occasion du droit de répression immédiate, en évi-
tant toutefois soigneusement d'agir dans le territoire
dépendant directement du commandementd'Oufihda.
Il était à désirer que cette occasion se pr&enlàt et
que les réeens coups de main par lesquels les Maïa
semblaient nous brav«r ne restassent pa> impunis.
» Ne trouvant pas la position de Sidi-Djejali assez
favorable, le général de Beaufort s'était porté le 22
mai à Aïa-Kladuit. Là il apprit que des campemens
de Mata se trouvaient à portée de l'ouest M'ia Okba,
et il résolut de les enlever.
» Le 24 au soir, le général de B.î;iulorl lit partir, sous
les ordres du lieutenanl-colouel Michel, 500 chevaux
du goum, son escadron de spahis et un escadron
mWt'î du 2" chasseurs d'Afrique et du 4e cliasseurs:
Lui-même avec le colonel de Montlort et 3 escadrons
suivit à peu dedistance, pour appuyer le mouvement;
i'iirf.ttïterie, avu; Pariilleric el le convoi, élait res-
téa n position, sous les ordres du commandant
d'Albici, du 72".
» Bien que les populations ennemies, craignant des
représailles pour leurs derniers coups de main. se
fussent déplacées et éloignées, le lieutenant-colonel-
Mielit'l tombait sur une partie d'entre elles, le 25 au
malin, après une marche de nuit longue et difficile.
Il prit de bonnes dispositions pour leur enlever le
plus possible et pour protéger les prises faites; ear,
ainsi qu'il devait, s'y attendre, et que cela est arrivé en
effet, ta résistance, d'abord à peu près nulle, s'orga-
nisait peu à peu et devenait sinon menaçante, du
moins assez sérieuse.
» Le général, qui venait de faire raser sur la route
un douar de Maïa, dépassé par nos tûtes de goums,
arriva au bruit de la fusillade, et trouva de nom-
breux cavaliers des Beni-Yala et des Beni-Maluar,
qui, s'ôtunl joints aux Maïa, serraient de près les
nôtres Plusieurs charges vigoureuses du 2' chasseurs
d'Afrique et du 4e chasseurs dégagèrent complète-
ment le terrain, que les goums ennemis nous aban-
donnèrent en s'eioiguaut, et à partir de ce moment
ils s>> maintinrent à distance.
» Dans ces divers engagemens l'ennemi a eu 2o à
30 hommes tués. De notre côté, nous n'avons eu à
re"retter qu'un chasseur d'Afrique, un kaïd du cercle
deneraceTu (Bal-Adef, des El -Sctiaul) et 2 cavaliers
du «omn tués, 5 chasseurs d'Afrique et quelques
hommes du goum blessés; enfin, une quinzaine de
chevaux blessés.
15,000 moutons, 240 ânes, un assez grand nom-
bre de chèvres, 2ôO lentes et un butin considérable
appartenant à trois fractions importantes des Maïa
restaient en noue pouvoir. <
Tle moment du retour étant arrivé, Je général (le
Beaufort fit filer ses prises sous l'escorte des goums,
et confla au colonel de Montfort l'arne.re-garde. Elle
fut suivie par nombreux cavaliers ennemis qui no-
fièrent l'approcher, et qui flairent, vers le milieu du
jour, par faire demi tour eux-mêmes. Dans la soirée,
nos prises et notre cavalerie avaient rejoint l'infan-
terie, qui s'était portée près du Tiouli.
» Après s'être débarrassé de ses prises au marabout t
dffSJdi-Djelali. le général de Beaufort s'apprêtait à
rpff-iToer Tlemcen, lorsque des lettres du comman-
dant supérieur de Marghrnia lui firent craindre une
agression u> Marocains contre les populations de ce
cfrcle ffpoÙrvuî «UBSilôl à-la garde d'Ll-Aricha, et
aigu et même l'ui en voix de pCHrine il chante
juste, en mesure, ne cherche pas nL'fu a qua-
torze heures, n'embellit pas son rôle, et pro-
nonce très clairement, sinon très purement.
Voilà ses qualités réelles. Mais il a peu de
coimaissances de l'art du chant, il ne peut
chanter que fort, il n'a ni'voix mixte ni voix
de tète sa vocalisation est timide, embarras-
sée et il semble rester froid dans les mor-
ceaux mêmes où la passion est le plus chaleu-
reusement exprimée et dans lès scènes les plus
entraînantes. Il dit « Je n'y rentrerais pas »,
pour « je n'y rentrerai pas. « Comme acteur, il
est à peu près passif. Son physique, d'ailleurs,
n'est pas avantageux. En somme, la puissance
des sons exceptionnels de sa voix est si grande,
qu'il a su promptement, sinon émouvoir, au
moins étonner son auditoire, et qu'il a obtenu
un éclatant succès. Bonnehée et Belvall'ont bien
Secondé.
Les chœurs ont, selon l'usage, chanté tou-
jours fort. L'accompagnement des ténors dans
la célèbre tyrolienne « Toi que l'oiseau ne sui-
vrait pas était même si rude, Que le chant
des soprani en était couvert. La nuance de
piano entendue avec tant de bonheur dans le
milieu du morceau d'ensemble en ut majeur
du troisième acte a été la seule que nous ayons
eu à constater dans l'exécution vocale pendant
le cours de cette représentation. Encore est-ce
à M"° Dussy, dont l'exemple a été suivi par les
autres voix, que nous avons d!i cette tardive et
unique nuance rafraîchissante.
La cloche qui accompagne le chœur invisible
,( Voici la nuit » est placée trop près des audi-
teurg et frappée avec un marteau trop dur, qui
lui donn'S un son sec et criard. Cet effef; est
mauvais; if pourrait être poétique et charmant. >.
Le chœur et la harpe qui accompagne les voix
dans ce morceau- ne sont pas non plus places
assez loin au fond du théâtre l'accent des voix,
qui d'ailleurs chantent toujours mezzo-forte,
perd ainsi le charme mystérieux que l'éloigne-
ment lui donnerait et que l'auteur a rêvé.
L'Opéra de Paris est le seul théâtre de l'Europe
où l'on ait à signaler -cette haine obstinée
des nuances dans l'exécution vocale ( car
pour être juste, il faut avouer que l'orchestre
«ait parfaitement éviter ce défaut et se faire
doux quand le compotiteur le lui permit). Ni Çû
se rendit eu deux marches, sur Sidi-Zaïr, près de
Maghrnia. La cet officier général acquit la certitude
qu'aucune tentative hostile n'était à craindre de ce
côté, et il fit route avec sa colonne sur Tlemcen, où
il rentrait le 31 mai.
» Depuis, toutes les nouvelles que je reçois confir-
ment les heureux résultais produits par le mouve-
ment de nos goums dans le sud-ouest, et par l'opéra-
tion du général de Beaufort sur les Maïa, aussi bien
conduite que vigoureusement exécutée par des trou-
pes dont la plupart y ont fait leurs premières épreu-
ves. Le kaïd d'Ouchda lui-même n'a point caché sa
satisfaction, et s'est servi de l'effet causé par la juste
répression que nous venons d'uxarcer, pour fortifier
son autorité sur ces populations turbulentes, qu'il est
souvent impuissant à 'maintenir dans sa main.
>> Tout le monde a fait son devoir, monsieur le ma-
réchal je n'ai que des éloges à donner. J'espère que
Votre Excellence voudra bien approuver ces opéra-
tions qui, sans avoir un brillant relief, ont eu d'utili s
conséquences, et nous ont assuré le calme dont nous
jouissons en ce moment sur la frontière. J'aurai
l'honneur de signaler à Votre Excellence ceux qui se
sont fait le plus remarquer, et je les recommande
d'avance à sa bienveillance accoutumée.
» J'ai prescrit d'exécuter les levés et les itinéraires
des terrains parcourus. Dès que ces renseignemens
me seront parvenus, j'aurai l'honneur de les adresser
à Votre Excellence.
» Veuillez agréer, etc.
» Lc général de division commandant la
province,
» DE fflOUTliaiï, »
Mouvelles étrangères.
DANEMARK.
Copenhague, 28 juin.
Les ratifications du traité relatif au péage
du Sund ont été échangées la 18 juin à Copen-
hague, entre le Danemark et les Pays-Bas. Ce
traité se trouve ralilié actuellement par toutes
les puissances maritimes.
(Nouvellist» de Hambourg .)
ESPAGNE.
Madrid, 28 juin.
Dans sa séance d'hier, la Chambre des Dé-
putés a, adopté définitivement la loi qui ap-
prouve le traité des limites entre l'Espagne et
la France. (Gazette de Madrid.)
GRANDE-BRETAGNE.
Londres, V juillet.
Cité, midi. Les Fonds publics anglais sont
lourds. Consolidés, 92 1/2 5/8; nouveau Trois
pour 100, 92 1/2 5/8; Trois pour 100 réduit, 92
1/2 5/8 Actions de la Banque, 212 214; Mexi-
cains, 22 1/2 3/4.
Cité, deux heures. Consolidés, 92 1/2 5/8
au 9 juillet, 92 3/4 pour l'ouverture; nouveau
Trois pour 100, 92 1/2 5/8; Trois pour 100 ré-
duit, 92 3/8 1/2; Actions de la Banque, 2131/2.
(Globe.)
Une nouvelle télégraphique arrivée au-
jourd'hui à Londres annonce que le duc de
Marlborough est mort ce matin. Le défunt,
George Spencer Churchill, duc de Marlborough,
marquis de Blandford, comte de Sunderland,
comte de Mariborough, baron Speneer, de
Wormleyghton, dans le comté de Warwick, et
baron Churchill, de Sandbrige, dans le comté
de Herts, dans la pairie de la Grande-Bretagne,
prince du saint empire romain, était né en
1793 et avait succédé à son père en 1845.
(Idem.)
On sait maintenant que ce qu'on craignait t
de pis n'existe pas. Nulle .insurrection générale
préconçue ne menace de détruire notre puis-
sance et notre race dans notre empire de
l'Inde. Les officiers des troupes insurgées n'é-
taient même plus protégés que par une poignée
de soldats. L'immense majorité des troupes,
mises en demeure au moment critique, sont
restées fidèles à leurs drapeau.
A Agra, le W et le 67a, à Alyghur, le 9° d'in-
fanterie légère, ont montré une fidélité iné-
branlable, et ce qu'il y a de plus rassurant en-
core, c'est que les princes voisins, plus ou
moins indépendans, pour qui l'autorité an-
glaise dans l'Inde est une menace perpétuelle,
ont spontanément offert de la défendre.
Le maharajah. de Gwalior, qui représente l'un
des principaux et redoutables chefs des tribus
mahrattes, s'est empressé d'offrir son contin-
gent de 8,400 hommes, quoique son asservis-
sement ne date que de 1813. Bharpore, qui deux
fois, non sans honneur, a défié les armes an-
glaises, a embrassé notre cause.
Les autres chefs subventionnés sont fidèles à
leurs conventions. Certes il est digne de re-
marque que sur les 880 milles qui séparent
Delhi et Bombay il y en a 500 qui traversent
les territoires des princes subventionnés, et ce-
pendant la nouvelle des événemens déplora-
bles qui avaient eu lieu à Delhi et à Meerut a
passé par cette route sans interruption ou sans
être grossie par des faits nouveaux.
Dans les provinces d'Agra, de Malwah, de
Hajpootama, dans celles de Sindiah et d'Hàlkah,
les communications sont libres, les popula-
tions y sont tranquilles et dévouées. De tout
cela nous pouvons conclure en toute assu-
rance que le désordre a été local.
Quoi qu'il en soit, la répression d'une insur-
rection cernée de toutes parts et réduite à
l'isolement n'est qu'une simple affaire de temps.
Si la révolte ne peut se propager, il faut qu'elle
périsse. Les finances de la Compagnie de l'Inde-
Orientale ne sont pas déjà si florissantes qu'il
ne lui soit agréable de toucher l'épargne de
130,000 liv. st. (3 millions 250,000 fr.) par an,
somme fabuleuse que nous payons pour entre-
tenir le luxe de quelques seigneurs indiens et
pour payer des pensionnaires qui récompen-
sent nos bienfaits par la rébellion.
Quelle est cependant la cause de cette insur-
rection ? Sont-ce véritablement les cartouches à
la graisse de porc? Si cela est, les soldats ont-
ils employé ces mêmes cartouches, qu'ils avaient
refusées pour faire leur devoir, a commettre
des actes de révolte et d'assassinat? N'y a-t-il
pas là une intrigue du roi d'Oude ou de Delhi,
Allemagne, ni en Italie, ni en Angleterre nous
n'avons remarqué cette prédilection du style
massif, lourd, bouffi, tout d'une venue, du
chant plan, ponr ne pas dire du plain-chant,
dans lequel il n'existe ni transitions gra-
duées ni transitions subites, ni crescendo,
ni diminuendo ni pianissimo ni fortissimo,
mais où domine toujours et toujours le mezzo-
forte ia sonorité moyenne, le médiocre,
et qui donne à l'ensemble de l'exécution
une température tiède et fade comme celle
d'une salle d'hôpital. Notez qu'il y a très peu
de chœurs de théâtre aussi bien composés
que le chœur de l'Opéra, où les voix soient
meilleures et en plus grand nombre, et dont
les choristes, hommes, femmes etenfans, soient
meilleurs musiciens j'en excepte à peine les
chœurs de Dresde et de Berlin. Mais il est de-
venu d'usage chez nous que chacun donne sa
voix naturellement, e'est-à-dire salis art, avec
la force que l'emploi normal des poumons
lui communique. Chanter jriano cause trop
d'efforts, il faut retenir la voix, la guider
d'une certaine manière, en modifier le timbre;
tout cela est fatigant. Chacun dit à part soi
« Mon rôle contient un fa, voilà votre fa, –son-
tenu pendit, deux mesures, voilà vos deux
mesures, que demandez-vous de plus?-
Nous gommes des tuyaux d'orgue et nous ne
connaissons que le plein-jeu. Et d'ailleurs pour-
quoi faire des nuances? Est-ce que le public y
tient aux nuances? Ce que nous lui donnons
n'est-il pas encore trop bon pour lui? S'y con-
nait-il? Nous savons faire certaines nuances;
nous l'avons prouvé plus d'une fois dans
les concerts. Mais à l'Opéra, on n'en veut pas,
la scène est trop vaste; ii faut chanter gros
pour qu'on nous entende, Jl faut parler lente-
ment pour qu'on nous comprenne; et ce n'est
que sur des' son? soutenus dans le mouv/ment
moderato et mezzo- forte "qu'on y peut dire
« Portez. anses! ».
Quel malheur qu'on ne puisse faire entendre
aux Parisiens, ne fût-ce qu'une fois, les quatre-
vingts chantres de la cour de l'empereur de
Russie, pour leur apprendre enfin ce que c'est
que la musique v'ocale d'ensemble nuancée!
Mais Paris est loin, très loin de Pètersibourg.
Continuons donc à chanter gros, et ne nous
pressons pas pour dire Portez. armes
souverains détrônés, intrigue ayant assez vrai-
semblablement pour but de fomenter une
rébellion qui pouvait les rétablir sur leurs
trônes, et leur faire goûter de nouveau la dou-
ceur d'abuser de leur puissance, plaisir qui a
naturellement des attraits pour les souverains
asiatiques ? Est-ce un mécontentement sourd,
assez fréquent dans des armées oisives, et qui
au premier prétexte spécieux éclate comme nn
incendie? Ou bien est-ce une main qui, s'éten-
dant sur le globe, a attisé le feu caché de la
sédition? Est-ce une politique qui ne sommeille
ni né s'écarte de sa route, une politique qui a
pu allumer l'incendie en Perse avec les poutres
embrasées de Sébastopol, et des rives de l'Amour
provoquer l'insulte de Canton?
Il est impossible d'envisager les périls qui
nous ont assaillis presque simultanément dans
l'Orient depuis le traité de Paris, sans avoir
confusément l'idée qu'il existe quelque ressort
central qui fait tout mouvoir et d'où partent
tous les élémens de discorde. (Morning Post.)
Le paquebot américain Vanderbilt est ar-
rivé à Cowes. Il a quitté New-York le 20 juin, et
ses nouvelles sont postérieures de quatre jours à
celles qu'on a récemment reçues. Elles ne signa-
lent rien d'important, si ce n'est l'inquiétude
produite par la crainte, d'une révolution au
Mexique et par le dernier manifeste de Santa-
Anna. On lit dans une lettre de Washington c
« On éprouve ici beaucoup d'anxiété en ce
qui concerne la lin de la question hispano-
mexicaine, car on est généralement convaincu
que Santa-Anna a fait des propositions au gou-
vernement espagnol dans le but d'agir avec
rigueur contre le Mexique, ce qui pourrait ame-
ner la guerre entre les deux nations. Un évé-
nement de cette nature modifierait les ques-
tions pendantes entre l'Europe et l'Amérique, et
pourrait conduire à de sérieuses complica-
tions. »
Le conflit qui a éclaté entre les autorités
municipales et celles de l'Etat, dans la cité de
New-York, a continué avec des luttes et des
combats, jusqu'à ce que le maire de New-York,
Fernando Wood, ait été arrêté et placé sous la
garde du shérif, en vertu d'un mandat d'ame-
ner accordé à la demande des nombreux poli-
cemen de la métropole qui ont été battus par
la police municipale en essayant d'entrer a la
mairie pour y soutenir l'autorité du coroner.
Chacun de ces hommes réclame 5,000 dollars
de dommages-intérêts. L'affaire sera jugée par
la Cour d'appel. Plusieurs hommes de la police
ont été sérieusement blessés de part et d'autre.
Le gouverneur s'est rendu à New- York et la
milice avait été appelée pour empêcher le re-
tour de pareilles scènes. [Daily Nctts.)
-On lit dans le Times du 1er jnillet
» La Chambre des Communes s'est de nou-
veau prononcée à une grande majorité contre
les cliangemens qu'on a proposé d'apporter à
l'ancienne Constitution du pays. En pareille
circonstance il y a toujours un. certain nombre
de voix obtenues en faveur dû vote au scrutin,
deux fois autant probablement qu'il y en au-
rait s'il pouvait jamais y avoir réellement à
craindre que la mesure proposée ne devint
une loi.
» On se décide toujours facilement à voter en
faveur d'une mesure impossible ou improbable.
La grande majorité de la Chambre sait trop
bien quel est le caractère de la législation an-
glaise pour qu'elle pense à le faire reposer sur
la base nouvelle et trompeuse du vote au scru-
tin. »
Samedi dernier, des trains de plaisir ont
été organisés pour Liverpool etBlackpool. Mal-
heureusement un accident sérieux est arrivé
au premier train de retour dé Liverpool. A la
station dcKirly, le train a été arrêté pour re-
tirer les billets; pendant cette opération, un
train de bagages venant de Liverpool appro-
chait. Quoique les signaux eussent été.faits, la
collision a eu lieu. Il y a eu plus de soixante-
dix blessés. Les wagons ont été endommagés,
et le train a conduit très lentement les blessés
à la station de Wigan.
Des secours et des soins ont été prodigués
aux hlessés. Personne n'a été tué et il n'y a
qu'un ou deux blessés dans une situation très
fâcheuse. Le conducteur du train de bagages a
été arrêté. La Compagnie du chemin de fer
s'est empressée de distribuer des secours pé-
cuniaires aux blessés. (Manchester Guardian.)
CHAMBRE DES COMMUNES.
Suite et fin de la séance du 31) juin. «
m. H. BERKELEY renouvelle la motion qu'il
fait chaque année pour obtenir l'autorisation
de présenter un bill tendant à ce que les votes
des électeurs du Parlement de la Grande-Bre-
tagne et de l'Irlande aient lieu au scrutin se-
cret. Il fait observer que lord Palmerston a dit
à la Chambre d'attendre, parce qu'il avait en
vue un bill de réforme qui devait absorber tous
les autres bills de réforme; mais, dit M. Ber-
keley, je me refuse à attendre sans savoir
pourquoi je dois attendre.
Je demande donc si le gouvernement de
S. M. a l'intention d'adopter le scrutin secret
comme faisant partie du bill de uéforme qu'il
doit présenter dans la prochaine session. Si la
réponse est affirmative, il ne me reste qu'a
m'asseoir; mais si elle est négative, je ferai
ma proposition à la Chambre.
Aucune réponse directe n'étant faite a cette
question, M. "Berkeley dit qu'il doit prendre le
siience dans un sens négatif et présumer qu'on
n'a pas l'intention le vote au scrutin
secret. Je poursuivrai donc, dit-il, !a' marche
que j'ai adoptée dans les précédentes occa-
sions, et je répondrai aux objections qui ont
été opposées au vote au scrutin.
L'orateur passe alors en revue les principaux,
argumens qui ont été employés par les anta-
gonistes du. vole au scrutin.
LE CHANCELIER DE L'ÉCHIQUIER Je ne puis
adopter les vue» de M. Berkelcy, ni avoir une
aussi haute opinion des bons effets du vote au
scrutin. Je partage au contraire la crainte avec
laquelle je crois que le vote au scrutin est con-
sidéré par l'autre côté de la Chambre.
THÉÂTRE DE L'OPERA-COMIQUE.
Première représentation du Mariage extrava-
gant, vaudeville de Désaugiers, arrangé en
opéra-comique, musique de M. E. Gautier.
La scène se passe dans une maison de fous;
le médecin qui la dirige attend un nouveau
malade"; il attend aussi un neveu qui doit
épouser sa fille. L'un des commensaux de la
maison de santé a pour manie de se croire le
directeur de cet établissement. Il rencontre à
son arrivée le neveu du docteur et lui dénonce
aussitôt le vrai docteur comme un fou inciiv
rable. Quiproquo; tout le monde se traite de
fou, c'est à en devenir fou. Tout s'éclaircit
pourtant à la fin; le neveu épouse sa cousine;
toutes les folles de la maison viennent assister
au mariage, tous les 'fous les accompagnent,
et plus il y a de fous, plus on rit.
M. Gautier a écrit sur cette bouffonnerie une
jolie partition fort sagement écrite. On y re-
marque un trio « On sonne habilement con-
duit, de jolis couplets, un duo excellent entre
deux personnages dont chacun croit à la folie
de l'autre; un second duo dont la mélodie est
heureuse et ou se font çnfpndre dans l'orches-
tre plusieurs effets de cor cliarmans, et enfin
l'air du niais Simplet
Hélas avais-je donc besoin
De quitter niou village ? P
air de caractère qui a valu un beau succès à
Berthelier, Lemaire a su rendre d'ime façon
très comique et sans mauvaise charge son per-
sonnage de fou; Mlle Henrion met beaucoup de
grâce dans celui de la fille du docleur, en dépit
de son costume qui en manque tout à fait.
Cet ouvrage a véritablement réussi; il tien-
dra longtemps ga place au répertoire, à côté
de l'Avocat PàtbeUn:
THEATRE LYRIQUE.
Premières représentations des Commères, opéra
en un acte, de M. Granyal musique de
M. Montuoro et du Duel du Commandeur, au-
tre opéra en un acte, de M. Boisseaux, musi-
mip /̃" Ai Ti) I.-iiarln
que u" T' L~t"
Là encore, comme partout, j'ai fort à louer.
Il y a tanfdë choses louables, sans cempterîes
intentions, ce* pavés de l'enfer, au dire du pro-
J'examinerai la question sous le point de
vue de son application^ à savoir si la manière
de voter qui est proposée répond aux besoins
et aux circonstances dans lesquelles se trouve
le pays. D'abord je suis opposé au scrutin, tel
qu'il est en usage sur le continent d'Europe.
L'orateur examine ensuite le principe de cette
manière de voter aux Etats-Unis d'Amérique,
où le vote n'est pas secret, mais a lieu par bil-
lets, et où le secret n'est pas, comme parait le
croire M. Berkeley, une partie essentielle du
vote. Dans l'Etat de Massachussetts, où le vote
au scrutin ouvert était en usage, on avait in-
troduit un système qui obligeait à voter en se-
cret, et qui a duré deux années, après lesquelles
on est revenu à l'ancien système.
LORD JOHN nussELL 11. Berkeley appuie sa
proposition sur trois suppositions qui toutes
sont erronées la première, c'est qu'en ce mo-
ment il régnerait une intimidation telle qu'il
serait impossible que les opinions de ceux qui
jouissent du droit électoral pussent être fran-
chement exprimées la seconde, c'est que le
votant a le droit irrévocable de donner son
vote sans avoir égard à aucune autre opinion
que la sienne propre et sans pouvoir être dé-
féré à aucun tribunal pour répondre de son
vote; et la troisième, qu'il y a une opinion
très généralement répandue dans le pays en
faveur du vote secret.
Tout en admettant, dit-il, qu'il y ait des
exemples d'intimidation je nie qu'en général
les fermiers votant avec leurs propriétaires vo-
tent contre leur volonté et leur conscience. Je
proteste contre la doctrine que les tenanciers
et les votans qui possèdent 10 livres puissent
être considérés comme infaillibles, et qu'on
puisse laisser à leur disposition la liberté ab-
solue de voter comme il leur plait sans cette
responsabilité, ce contrôle et cette censure
auxquels sont.soumis les plus hauts fonction-
naires de l'Etat. C'est une doctrine contraire
aux principes delà Constitution anglaise.
J'insiste sur ce que le pays a le droit de sa-
voir comment exercent leurs droits d'électeurs
eeux qui en sont investis. Bien que plusieurs
personnes aient parlé en faveur du scrutin se-
cret, je ne crois pas cependant que l'opinion
générale du pays soit favorable au vote secret.
En Amérique, ce vote au scrutin ne signifie
pas que le vote est secret. Il n'y aurait d'autre
moyen d'obtenir Je vote au scrutin secret
que de le rendre obligatoire, en ne permettant
à personne de faire connaître quel a été son
vote. Je suis convaincu que les vices de ce
système l'emporteraient de beaucoup sur le
bien qu'il pourrait faire, et j'élèverai toujours
la voix en faveur du vote sans scrutin.
M. BERKELEY fait une courte réponse, et la
Chambre allant aux voix, la motion est re-
poussée par une majorité de 68 voix le .nom-
bre des voix en faveur de la motion ayant élé
de 189 et celui des voix contraires de 257.
Les autres affaires étant expédiées, la séance
est levée à une heure un quart.
Séance du 1er juillet.
Il est donné pour la troisième fois lecture de
divers bills d'un intérêt local. D'autres bills
sont mis en délibération, et la Chambre or-
donne qu'ils seront lus une' troisième fois.
SIR B. HALL demande communication d'une
copie d'une certaine lettre datée du 30 juin
1857, adressée par le premier commissaire des
travaux, etc., aux lords du Trésor de S. M., et
contenant la décision des juges nommés pour
faire leur rapport sur les plans relatifs aux
nouveaux bureaux du gouvernement.
M. FORTESCUE demande communication de
copies ou extraits de tout document quelcon-
que relatif à l'incarcération des prisonniers
chinois à Ilong-Kong, ainsi qu'au procès d'uh
boulanger et d'autres individus accusés d'em-
poisonnement.
La Chambre ordonne la production des
pièces.
M. headlam, après avoir présenté un grand
nombre de pétitions en faveur du bill relatif à
la profession médicale, en propose la seconde
lecture.
m. ciuwford propose l'ajournement de la
seconde lecture a. six mois. Il s'attache à dé-
montrer la divergence d'opinions qui existait
lorsque la question de la réforme médicale fut
soumise aux délibérations de la Chambre. Il
regrette que l'honorable M. Headlam n'ait pas
jugé nécessaire de consulter le comité qui avait
siégé pour cet objet, et qu'en adoptant la mar-
che qu'il suit aujourd'hui il n'ait nullement
égard aux résolutions qui avaient été prises et
arrêtées. Il combat énergiquement le bill, car
s'il passe, il n'atteindra pas son but. Le bill de
lord Elcho est d'un caractère tout à fait diffé-
rent les dispositions en sont si admirables
qu'il s'honore d'y avoir apposé son nom.
LE vicomte BURY appuie le bill. Le but de
l'amendement, dit-il, est de faim rejeter le bill
de l'honorable représentant de-Newcastle et d'y
substituer le bill du noble lord.
LE COLONEL sykes approuve en principe les
deux bills, qui ont-pour objet d'améliorer le
système d'éducation du corps médical et d'é-
tendre à tout le Royaume-Uni le libre exercice
de la profession. Toutefois, comme le bill du
noble lord confère les nominations à la Cou-
ronne, il le combat et vote en faveur du bill
proposé par l'honorable représentant de New-
castle.
Le débat continuait quand M. deasy parait à
la barre de la Chambre et annonce que le co-
mité de Cambridge s'est réuni ce matin, et
qu'après une séance d'une heure, en l'absence
du marquis de Blandford, il a été reçu du no-
ble lord une dépêche "télégraphique faisant sa-
voir qu'il était au lit de mort de son père, le
duc de Marlborough. Depuis lors, dit M. Deasy,
j'ai reçu du noble lord un autre avis annon-
çant que le duc était mort. Je propose en con-
séquence que le marquis de Blandford soit dis-
pensé d'assister au comité.
La motion est adoptée.
La discussion est reprise sur le bill de la ré-
forme médicale.
Plusieurs membres prennent la parole, les
uns pour, les autres contre le bill.
verbe. Oui, certes, à ma dernière heure, et la
main sur la conscience, je pourrai dire en
paraphrasant l'exclamation suprême de Néron
Qualis laudalor pereol 1
Beaucoup de gens s'abstienne.it maintenant
d'aller au Théâtre-Lyrique et leur absence a
été remarquée à la première représentation
dont je vais parler. Le motif de leur absten-
tion (j'allais dire de leur abstinence) est fort
singulier. Ils ont peur; ils ont peur d'y en-
tendre les variations sur le Carnaval de Venue,
lors même que l'opéra de la Reine Topaze n'est
pas annoncé. Ils ont ouï dire qu'à l'un des
concours annuels de piano au Conservatoire,
à force de subir le concerto désigné pour
pièce de concours aux trente six planistes
concurrens, l'instrument avait pris l'habitude
de ce concerto et le jouait ensuite tout seul
sans qu'on pût l'en empêcher. Ce phénomène,
que les tables parlantes elles-mêmes n'ont pas
encore expliqué, terrifie certains amateurs.
Ils supposent que les variations sur le Carna-
ial de Venise sont devenues au Théâtre-Lyrique
ce qu'on appelle en terme d'atelier une scie;
qu'on les y entend du matin au soir, sur le
théâtre, sous le théâtre, dans le magasin de
costumes, au bureau de copie, dans les corri-
dors, dans la loge du concierge, et dans toutes
les autres loges, et partout; que non seule-
ment tous les chanteurs et toutes les chan-
teuses du théâtre, mais les allumeurs et les
allumeuses, les ouvreurs et les ouvreuses,
les tailleurs et les tailleuses ont pris l'ha-
bitude de ces charmantes variations, et les
chantent malgré eux, comme faisait de son
concerto le piano enragé du Conservatoire.
Cela serait fort grave, en effet. J'aime pas-
sionnément les variations sur le Carnaval de
Venise; mais j'avoue loyalement que, malgré
tout le charme de ces Variations sur le Carna-
val de Venise, j'entrerais en fureur si l'on me
faisait entendre encore, sans nie prévenir, ces
mêmes variations sûr îçi'açmvàlde'Venise, Pour-
tant la terreur des dileitanti est vaine; on peut
encorealler auThéâtre-Lyrique sans v èniendre
les variations sur 'e Ciïïnaval de Venise; non
seulement on peut y aller sans y entendre les
variations sur h Carnaval (f$ fe'nise, mais on
peut entendre les va'rlàtions sur le Carnaval de
Venis» en allant dans un autre théâtre, à l'Opéra-
La Chambre va aux voix pour la deuxième =
lecture. Majorité en faveur de la seconde lec-
ture, 447..
Le bill est lu pour la deuxième fois.
LORD ELCHO retire le bill relatif à la profes-
sion médicale.
M. J.-J. BULLER présente le rapport du comité
qui déclare le représentant de llochdale bien
et dûment élu.
La séance est levée..
Faits divers.'
Le Moniteur publie un décret qui approuve
la convention passée le 21 juin 4857 entre le
ministre de l'agriculture, du commerce et des
travaux publics, et la Compagnie du chemin de
fer du Nord, pour la concession à cette Com-
pagnie des chemins de fer
1" De Paris à Soissons;
23 De Boulogne à Calais, avec embranche-
ment, sur Marquise;
3° D'Amiens, vers un point de la ligne de
Creil à Saint-Quentin, à déterminer de Tergnier
à Saini-Quentin;
4° D'un point déterminertlelalignede Lille
à Calais et à Dunkerque vers la ligne de Paris
à Lille, ledit chemin de fer aboutissant en deux
points à déterminer, d'une part, d'Arras à Douai,
de l'autre, de Douai à Lille.
S° De Chantilly à Senlis
60 De Pontoise vers un point à déterminer de
la ligne de Paris en Belgique, près de Saint-
Lamnône.
Par décret du 30 juin, M. Boinvilliers, pré-
sident de la section de l'intérieur et de l'in-
struction publique et des cultes au Conseil
d'ËTat, a été nommé membre du conseil de
l'instruction publique pour l'année -1857, en
remplacement de M. Boulay (de la Meurthe),
nommé sénateur.
Samedi dernier, le ministre de l'instruc-
tion publique et des cultes, accompagné de
M. Cayx, vice-recteur de l'Académie de Paris,
et de M. Gustave Rquland chef de la division
du secrétariat général et du cabinet (lu mi-
nistre, est allé faire une visite au petit collége de
Vanves.
Le ministre a passé en revue les jeunes élè-
ves, qui l'ont salué de leurs chaleureuses ac-
clamations le ministre y a répondu par de
bienveillantes paroles qui ont été fortement
applaudies, et il a accordé an jour de sortie et
a prononcé une amnistie pleine et entière.
Le but de la visite du ministre était d'étu-
(lier par lui-même les moyens d'agrandir les
bàtimens de cette maison, qui, située sur un
des plus beaux coteaux des environs de Paris,
est placée dans les meilleures con,ditions
hygieniques.
Le ministre a visité l'établissement dans ses
moindres détails. Partout il a constaté les ré-
sultats de la plus active sollicitude, et, après
avoir félicité le proviseur et le directeur des
études, il s'est plu à remercier les sœurs infir-
mières des soins diligens dont elles entourent
les jeunes élèves de Vanves.
Le ministre a reconnu la nécessité d'agran-
dir encore cet établissement, qui compte de si
précieux élémens de prospérité, et en se reti-
rant il a répété la promesse d'en seconder le
développement par ses plus constans efforts.
On annonce la' mort de M. Alcide d'Orbi-
gny, professeur de paléontologie au Muséum
d'histoire naturelle.
On écrit de New-Yorà, le 20 juin, à la
Gazelle des Tribunaux
« On sait qu'après la plaidoirie de l'avocat
de Parod et les répliques du conseil du gou-
vernement français et du district attorney le
commissaire Betts avait signifié à toutes les
parties qu'il ferait connaître sous peu de jours
son opinion. Il les a convoquées en effet pour le
17,danslelocal ordinaire des séances, et par une
sentence longuement motivée a déclaré qu'il ne
se jugeait pas légalement investi de pouvoirs
sufiisans pour donner suite à la seconde en-
quête provoquée par le consul de France et
M. Tissendier; il a cité un grand nombre de
commentateurs il l'appui de sa manière de voir,
et démontré que, suivant les lois américaines,
il aurait fallu une nouvelle demande en extra-
dition pour autoriser une nouvelle enquête.
Passant même aux dépositions et aux rensei-
gnemens fournis par l'accusation en dernier
ressort, il a ajouté qu'il n'avait trouvé aucun
fait capable d'ébranler sa conviction première,
et qu'en fin de cause il n'y avait pas lieu à re-
mettre Parod aux autorités françaises pour
qu'elles l'envoient devant ses juges naturels.
» Aussitôt après le prononcé de cet arrêt,
l'officier député du maréchal des Etats-Unis,
sous la garde duquel Parod avait été conduit à
la Cour, a donné une cordiale poigné de main
à son prisonnier et l'a félicité de l'issue de son
long procès. Entouré de plusieurs amis et de
ses défenseurs, Parod a quitté la salle immé-
diatement, tant il avait hâte de jouir de sa li-
berté.
» Mais il ne faut pas l'oublier, Parod n'était
pas seulement poursuivi criminellement et,
̃ comme tel, sous la garde de l'officier fédé.
ral il était encore sous le coup d'une in-
struction civile en restitution de sommes, vo-
lées, et, à ce titre, soumis à un cautionnement
de 300,000 dollars, faute duquel il appartenait
au shérif-geôlier de la prison d'Eldridge street,
celle où Grellet est mort. Ce shérif avait l'ha-
bitude de ne point accompagner Parod aux in-
terminables séances de la procédure en extra-
dition il le savait en bonnes mains quand il
le remettait en celles du gardien fédéral; seu-
lement il le faisait escorter de temps à autre
par son tils, jeune homme de dix-huit ans.
» Ce jeune homme se trouvait donc au pro-
noncé de l'arrêt, et, n'en saisissant pas immé-
diatement toute la portée, avait laissé Parod
quitter la salle, descendre les escaliers et ga-
gner la rue. Cependant il se ravise, court après
lui, lui met la main sur l'épaule et lui ordonne
de le suivre; les avocats, MM. Galbraith et
Comique, par exemple, où Mm» Cabel les chante
(au foyer) avec une verve et une perfection dés-
espérantes.
Dans les Commères, il ne s'agit pas, ainsi qu'on
pourrait le croire, des Commères de Windsor,
comédie de Shakspeare sur laquelle le maitre
de chapelle allemand Nicolaï a composé de
charmante musique. C'est tout simplement la
fable de La Fontaine les Femmes et le Secret.
Un braconnier a tué un chevreuil, il cache avec
soin le corps du délit; mais sa femme est ja-
louse, il faut tout lui dire. Bientôt le secret
passe de bouche en bouche et s'accroît en mar-
chant ce n'est plus un chevreuil qu'a tué le
braconnier, c'est un homme il a même tué
plusieurs hommes, sans compter les femmes
de ces hommes et leurs petits enfans. Vous
comprenez, La musique de cet opéra est écrite
franchement dans le bon style italien, bien dis-
posée pour les voix et orchestrée d'une façon
brillante. La plupart des morceaux de la parti-
tion ont été applaudis par le public. On a re-
marqué surtout une délicieuse' romance chan-
té par Fromant et un air du rôle de Mm« Caye.
Ce début est du plus heureux augure, il nous
donne le droit de compter sur d'antres ouvra-
ges de M. Montuoro, ouvrages qu'on ne jouëTâ
pas la veille de la clôture du< Théâtre-Lyrique,
il faut l'espérer. 1
Dans le'Duel du Commandeur, il y a un com-
mandeur d'abord, et un duel ensuite. Les con-
séquences musicales de ce duel ont été une
jolie ouverture peut-être un peu trop longue.
un bon .quatuor et une romance élégants, mais
écrite trop bas pour la voix do ténor.' Il. Théo-
dore Lajarte. auteur lie cette gracieuse parti-
tion, élait déjà connu au Théâtre-Lyrique par
celle du Sècrit de l'oncle Vincent joyeu^ petit
ouvrage resté au répertoire, qu'il varie agréa'
blement les jours 0\1 il n'y pas de ~~hlati0ns.
sur l'air du Carnaval d;e Ff-îKic,
Manuel pratique et raisonné
d'Iiai'inoniè
A L'CSÀGE DES ?PXSK>NiNATS.
EqcoT^ un mot; j'ai hâte de parler de ce li-
vre, afin de conjurer un danger très grave.
La mère en défendra la lecture h sa fli'ie,
C'est un manuel ç$ effet, c'est-à-dire un
Townsend, lui demandent l'exhibition de son
warrant; il répond qu'il n'ten a pas. On remonte
à la Cour pour s'enquérir de l'officier fédéral
si c'est par ses ordres que Parod est ressaisi •
l'officier fédéral dit- qu'à ses yeux Parod est li-
bre, et que les affaires du shérif ne sont pas
les siennes. On revient dans la rue le jeune
homme veut engager une lutte -avec son débi-
teur, mais les avocats se mettent de la partie
et pendant qu'ils s'emparent de sa personne
et discutent le droit de ses prétentions Parod
s'esquive avec un ami et disparait.
» Quelques pas plus loin, il rencontre un ca-
pitaine de police auquel il annonce effronté-
ment sa libération complète, court à l'hôtel
embrasser sa maitresse, Félicité Debud, lui in-
terdit toutes démarches compromettantes, et,
toujours escorté du même ami et rejoint par ses
avocats, gagne un.gtte sûr où on n'a pu encore
le découvrir.
Il Voilà les faits. Depuis lors, le shérif a mis
la police en campagne; mais malheureusement
pour lui et sa responsabilité pécuniaire, et heu-
reusement pour Parod, il n'y a pas en ce mo-
ment de police à New-York, et une lutte poli-
tico-municipale a mis le désarroi dans les rangs
des gardiens de l'ordre public. Parod a donc
les plus grandes chances de n'être pas repris.
» La Compagnie poursuivra-t-elle les deux
avocats et l'ami complaisant pour avoir favo-
risé l'évasion d'un détenu pour dettes? Ils ré-
pondront que le gardien était démuni d'un ti-
tre légal; qu'ils n'ontfaitau contraire qu'aider
l'exécution de la sentence qui venait d'être ren-
due par le commissaire Betts. Le shérif paiera-
t-il les 500,000 dollars du cautionnement du
fugitif? On n'est pas shérif quand on peut dis-
poser de cette somme.
» L'affaire en demeurera-t-ello. là et toutes
les poursuites seront elles éteintes? Non, sans
doute, puisque Parod a déjà réclamé, par l'or-
gane d'un mandataire, la restitution des som-
mes dont il a été dépouillé au moment de son
arrestation.
» Comme on le voit, il y aura encore quelques
accessoires importans à ce drame judiciaire,
dont les principaux acteurs appartiennent au-
jourd'hui à la France. »
-Le Moniteur d'Aix donne les détails qui
suivent sur l'événement déplorable qui s'est
passé au petit séminaire.
« Dans la nuit de samedi à dimanche der-
nier, vers deux heures du matin, un jeune
homme tout effaré et dans un grand désordre
de vêtemens se présenta au bureau de police et.
déclara qu'il venait de commettre un homicide.
H fut immédiatement arrêté, et une instruc-
tion fut commencée contre lui à la suite des
aveux qu'il avait faits.
» Le sieur R. élève de rhétorique au petit
séminaire d'Aix, âgé de dix-huit ans, s'était
levé pendant la nuit, et, armé d'une canne à
épée qu'il s'était procurée dans la journée, s'é-
tait approché 'du lit d'un de ses camarades, le
sieur D. couché dans le même dortoir que
lui, et, à la clarté de la veilleuse, l'avait frappé
à la gorge pendant son sommeil. La lame, tra-
versant le cou de part en part, était venue s'ar-
rêter dans l'omoplate. L'élève D. s'était éveillé
en proférant des cris de -douleur qui avaient
mis sur pied le surveillant et ensuite toute la
maison. 11. était parvenu à s'enfuir pendant
ce désordre; et^ après s'être échappé de l'éta-
blissement, il était venu se livrer à la police.
» Par un hasard providentiel, la blessure
n'offrait pas beaucoup de gravité, et le médecin
appelé constata qu'aucun organe n'avait été at-
teint et qu'il n'y avait pas de lésion dangereuse
le fer n'ayant touche ni la carotide, ni le la-
rynx, ni les nerfs qui communiquent au cer-
veau.
» Une enquête est commencée pour arriver à
reconnaître les causes de ce déplorable événe-
ment. »
On écrit de Foix (Ariége), le 27 juin
« On a arrêté avant-hier le nommé Jean Du-
puy, soupçonné d'avoir assassiné le curé de.
Brassac. Ce malheureux a fait des aveux com-
plets. Le préfet, informé, est allé aux Tours
tandis que la justice continuait l'information
à Brassac. Le préfet est entré dans la chambre
où Dupuy avait été enfermé au secret, et il lui
a adressé quelques paternelles exhortations.
» Les larmes ont commencé à couler de*
yeux du prisonnier, et au milieu de profonds,
sanglots, il a fait l'aveu de son crime tl a con-
fessé qu'il était l'assassin de M. Anglade, qu'il
avait commis le crime seul et sans complices
qu'il n'avait rien volé au presbytère, mais qu'il
avait bu et que sa tète était égarée. Questionné
s'il avait avait quelque motif de vengeance
contre la victime, il a répondu Non, et ses
pleurs ont redoublé.
» Jean Dupuy est né à Esplas, canton de La-
bastide-de-Sérou; mais sa famille, qui est très.
nombreuse, s'est fixée à Ganac, canton de Foix
depuis environ dix-sept ans. Les habitans ont
décidé entre eux de ne louer aucun logement k
la famille de l'assassin. Le père a déjà reçu
congé de la maison qu'il occupe en ce mo-
ment. » » (Messager du Midi.)
On lit dans le Courrier de l'Isère
« La voie du chemin de fer est aiijourd'hui
définitivement terminée jusqu'à Grenoble
» Dimanche dernier, les locomotives ont par-
couru pour la première fois toute l'étendue du
chemin, depuis Rives jusqu'à la gare provisoire
de Pique-Pierre. Elles ont fait plusieurs fois ce
trajet dans la journée, marchant à toute vi-
Lesse et remorquant des trains de wagons pe-
samment chargés, sans que la moindre avarie
soit survenue à la voie.
» Une foule immense de Grenoblois s'était
portée à la gare dès le matin pour jouir de ce
spGctacle si nouveau pour notre ville. »
François Rieux se présentait dans les mai-
sons des villages des environs de Bressuire
(Deux-Sèvres); il disait que le gouvernement.
l'avait autorisé à parcourir la France, afin de
recueillir des aumônes, et de l'argent pour faire
dire des messes à Notre-Dame de la Sallette-
Aux uns il prenaitlO centimes pour un vovage;
par quelques autres il se faisait remettre le
ouvrage élémentaire où la science harmon^
que est enseignée en termes si simples et si
clairs, et appuyée sur des exemples si bien
choisis, qu'il ne peut, si l'on n'y prend garde,
manquer d'être bientôt dans toutes les mains.
Et voyez ce qui doit en advenir, si on le
laisse, comme l'auteur en affiche audacieuse-
ment la prétention, circuler dans les pension-
nats. Toutes ces jeunes filles à qui un vague in-
stinct a déjà parlé de l'harmonie, ces enfans in-
nocentes et pures, qui n'ont d'autre peccadille
sur leur conscience virginale que deux ou trois.
douzaines de polkas ou de valses mal tapées
sur un piano discordant, vont s'amouracher-
des accords; elles vont rêver la n\uH de la
septième de sensible et de l'accord parfait, et
des attractions et des affinités tonales. Elles
dévoreront ce volume. Comme il est, je le ré-
pète, parfaitement rédigé, comme les déduc-
tions en sont logiques et saisissables pour des
mtelligeiicesmèmepcudéveloppées, voilà toutes
nos petites pensionnaires qui vont devenir har-
monistes de l'harmonie au contre-point il n'y
a qu'un pas. Et, comme dit la chanson, le
premier pas se fait sans qu'on y pense. Et urt
beau jCur nos jouvencelles, après avoir préludé
par quelque innocent cantique avec accoriï-i
pagnement d'orgue-Alexandre, par un simple
Ave Maria à deux parties, en viendront à, com-
poser des romances sentimentales, des airs
passionnés, dey scènes d'amour, voire même
de damiîabk's et damnés opéras comiques
opéras qu'il faudra ensuite, à la sertie du cou-
tent, représente!- en graud. pompe dans le sa-
lon paternel, opéras que les amis de la mai-
son devront venir entendre et applaudir et ad-
mirer, opéras que nous autres, pauvres diables
de laudatores, devrons louer à coups de truelle.
Il était donc urgent, et je suis heureux de
n'avoir pas perdu de temps pour remplir ce
devoir, il était argent, dis-je, de prévenir les
mères, de famille et les directrices de pensions
du danger que la lecture de ce Manuel d'har-
monie présente pour la moralité musicale dés
jeunes personnes et pour la sécurité de leurs.
parens et de leurs amis. On en a déjà vendu
chez. Brandus plus de mille exemplaires. Pa-
rens, institutrices, vous voila prévenus! Il était
temps,
H. BERLIOZ.
Ouled-Djerir, forcés de lâcher pied, nous abandonnè-
rent 5,000 moutons, 125 chameaux, »61 ânes et un
grand butin; 5 des leurs ont été tués, et à en juger
par les traces, ils ont dû avoir beaucoup de blessés.
Notre camp, établi sur le lieu de l'action, fut levé
le lendemain 20, et le capitaine de Colomb se dirigea
vers le nord, à la rencontre du lieutenant-colonel Ni-
queux, qui, après s'être réuni au commandant Ba-
chelier à Oglat-el-Aricha, fcn partait le lendemain 21
pour marcher au sud. Le 22, la réunion, dt s trois co-
lonnes s'effectuait sur les puits de Mangoub, dans la
vaste plaine de Tamlalel. Ces puits n'élaut point assez
.abandans, le lieutenant-colonel Niqueux alla le 23
s'établir à la tête des eaux du ksar d'Aïn-Chaïr, dont
les palmiers et les plantations furent respectés, et
avec les babitans duquel des relations amicales fu-
rent nouées.
«Pendant ce temps, nos éclaireuis allaient aux
rensdgnemeas et battaient l'estrade de tous côtés.
Quelques uns d'entreeux aperçurent le 24 au soir une
caravane des Ouled-Sidi-Ohikr dissidens, venant du
Maroc. 200 chevaux du goum, envoyés aussitôt à sa
recherche, s'en emparèrent 'et ramenèrent les 10 i
chameaux chargés d'orge dont elle se composait.
Cette ressource fut précieuse pour les chevaux du
goum.
Mais à part cette trouvaille, nulle autre décou-
verte n'avait été faite, si loin que fussent allés nos
infatigables coureurs; on avait, au contraire, acquis
la certitude que toutes les populations qui garnis-
t aient, il y avait peu de joursencore, la région battue
par nous, s'étaient enfuies jusque sur l'oued Guir, à
quatre grandes marches de nomades dans le sud. Le
lieutenant-colonel Niqueux jugea sainement qu'elles
avaient désormais trop d'avance sur lui, et il se dé-
cida à donner le 25 le signal du retour. qui se fit à
petites marches et par les meilleures lignes d'eau sur
Ben-Khelil, au nos colonnes arrivèrent le 3 juin.
» Ainsi que j'en avais donné l'ordre, le partage se
fit régulièrement, le 4, entre les trois colonnes, en
réservant le cinquième revenant à l'Etat, et à partir
du 5 juin chacun reprit de son côté le chemin du
point de départ, et, à l'heure qu'il est, est arrivé à
destination.
» Cette opération, qui a causé un dommage maté-
ritl considérable à l'ennemi, puisque, sans parler du
imliu de toute nature qui a été fait sur lui, il a perdu
plus de 35,000 moulons et 600 chameaux, a produit
un effet moral plus considérable encore. Elle a forcé
k fuir jusqu'auprès de Tafllet, devant 2,000 chevaux de
nos goums conduits et soutenus par quelques offi-
ciers et quelques escadrons français, toute cette
masse de nomades hardis et pillards, habitués de
longue date à chevaucher en maîtres dans ces vastes
légions du sud-ouest.
» Les montagnes qui leur servent de repaires, non
plus que les ksours, leurs magasins et leurs appuis
habituels, ne leur ont pas semblé des asiles assez
sûrs contre nous; la crainte les rendrade jour en jour
plus circonspects, en même temps que nos popula-
tions frontières puiseront dans le sentiment de nos
forces une' sécurité dont elles ont grand besoin, et
qu'il est de notre intérêt et de notre dignité de leur
assurer.
» Nos cavaliers, en se lançant dans le sud, avaient
laissé dégarnie toute la partie des hauts plateaux
comprise entre le chott Gharbi et les montagnes des
Beni-Snouss. Afin de surveiller et de protéger cette
portion de la frontière, M. le général de Beaufort
sortit de Tlemcen avec une petite colonne composée
de 5 compagnies du 72e de ligne et du 2e de tirail-
leurs, de 4 escadrons du 2e de chasseurs d'Afrique et
du 4e chasseurs, de 1 escadron de spahis et d'un
goum, avec une section de montagne. Cet officier gé-
néral se porta d'abord au marabout de Sidi-Djelali.
» Le vide qui s'était fait dans cette zone n'avail
poittt échappé aux Maïa et aux Beni-Malhar; aussi
des partis de 30 à 50 chevaux rôdaient-ils constam-
ment, cherchant à intercepter nos convois sur Aïn-
ben-Khelil. L'un de ces partis, pénétrant assez avant
sur notre territoire, avait même pris 30 bœufs à un
douar des Ouled-el-Nahr, et récemment l'un d'eux
avait enlevé presque entièrement à Oglat-Nadja un
de nos postes de correspondance.
Bien que les instructions générales que, en con-
séquence de vos ordres, j'avais données au général
de Beaufort, fussent de se. borner à un rôle d'obser-
vation et de protection, il.avait la latitude d'user à
l'occasion du droit de répression immédiate, en évi-
tant toutefois soigneusement d'agir dans le territoire
dépendant directement du commandementd'Oufihda.
Il était à désirer que cette occasion se pr&enlàt et
que les réeens coups de main par lesquels les Maïa
semblaient nous brav«r ne restassent pa> impunis.
» Ne trouvant pas la position de Sidi-Djejali assez
favorable, le général de Beaufort s'était porté le 22
mai à Aïa-Kladuit. Là il apprit que des campemens
de Mata se trouvaient à portée de l'ouest M'ia Okba,
et il résolut de les enlever.
» Le 24 au soir, le général de B.î;iulorl lit partir, sous
les ordres du lieutenanl-colouel Michel, 500 chevaux
du goum, son escadron de spahis et un escadron
mWt'î du 2" chasseurs d'Afrique et du 4e cliasseurs:
Lui-même avec le colonel de Montlort et 3 escadrons
suivit à peu dedistance, pour appuyer le mouvement;
i'iirf.ttïterie, avu; Pariilleric el le convoi, élait res-
téa n position, sous les ordres du commandant
d'Albici, du 72".
» Bien que les populations ennemies, craignant des
représailles pour leurs derniers coups de main. se
fussent déplacées et éloignées, le lieutenant-colonel-
Mielit'l tombait sur une partie d'entre elles, le 25 au
malin, après une marche de nuit longue et difficile.
Il prit de bonnes dispositions pour leur enlever le
plus possible et pour protéger les prises faites; ear,
ainsi qu'il devait, s'y attendre, et que cela est arrivé en
effet, ta résistance, d'abord à peu près nulle, s'orga-
nisait peu à peu et devenait sinon menaçante, du
moins assez sérieuse.
» Le général, qui venait de faire raser sur la route
un douar de Maïa, dépassé par nos tûtes de goums,
arriva au bruit de la fusillade, et trouva de nom-
breux cavaliers des Beni-Yala et des Beni-Maluar,
qui, s'ôtunl joints aux Maïa, serraient de près les
nôtres Plusieurs charges vigoureuses du 2' chasseurs
d'Afrique et du 4e chasseurs dégagèrent complète-
ment le terrain, que les goums ennemis nous aban-
donnèrent en s'eioiguaut, et à partir de ce moment
ils s>> maintinrent à distance.
» Dans ces divers engagemens l'ennemi a eu 2o à
30 hommes tués. De notre côté, nous n'avons eu à
re"retter qu'un chasseur d'Afrique, un kaïd du cercle
deneraceTu (Bal-Adef, des El -Sctiaul) et 2 cavaliers
du «omn tués, 5 chasseurs d'Afrique et quelques
hommes du goum blessés; enfin, une quinzaine de
chevaux blessés.
15,000 moutons, 240 ânes, un assez grand nom-
bre de chèvres, 2ôO lentes et un butin considérable
appartenant à trois fractions importantes des Maïa
restaient en noue pouvoir. <
Tle moment du retour étant arrivé, Je général (le
Beaufort fit filer ses prises sous l'escorte des goums,
et confla au colonel de Montfort l'arne.re-garde. Elle
fut suivie par nombreux cavaliers ennemis qui no-
fièrent l'approcher, et qui flairent, vers le milieu du
jour, par faire demi tour eux-mêmes. Dans la soirée,
nos prises et notre cavalerie avaient rejoint l'infan-
terie, qui s'était portée près du Tiouli.
» Après s'être débarrassé de ses prises au marabout t
dffSJdi-Djelali. le général de Beaufort s'apprêtait à
rpff-iToer Tlemcen, lorsque des lettres du comman-
dant supérieur de Marghrnia lui firent craindre une
agression u> Marocains contre les populations de ce
cfrcle ffpoÙrvuî «UBSilôl à-la garde d'Ll-Aricha, et
aigu et même l'ui en voix de pCHrine il chante
juste, en mesure, ne cherche pas nL'fu a qua-
torze heures, n'embellit pas son rôle, et pro-
nonce très clairement, sinon très purement.
Voilà ses qualités réelles. Mais il a peu de
coimaissances de l'art du chant, il ne peut
chanter que fort, il n'a ni'voix mixte ni voix
de tète sa vocalisation est timide, embarras-
sée et il semble rester froid dans les mor-
ceaux mêmes où la passion est le plus chaleu-
reusement exprimée et dans lès scènes les plus
entraînantes. Il dit « Je n'y rentrerais pas »,
pour « je n'y rentrerai pas. « Comme acteur, il
est à peu près passif. Son physique, d'ailleurs,
n'est pas avantageux. En somme, la puissance
des sons exceptionnels de sa voix est si grande,
qu'il a su promptement, sinon émouvoir, au
moins étonner son auditoire, et qu'il a obtenu
un éclatant succès. Bonnehée et Belvall'ont bien
Secondé.
Les chœurs ont, selon l'usage, chanté tou-
jours fort. L'accompagnement des ténors dans
la célèbre tyrolienne « Toi que l'oiseau ne sui-
vrait pas était même si rude, Que le chant
des soprani en était couvert. La nuance de
piano entendue avec tant de bonheur dans le
milieu du morceau d'ensemble en ut majeur
du troisième acte a été la seule que nous ayons
eu à constater dans l'exécution vocale pendant
le cours de cette représentation. Encore est-ce
à M"° Dussy, dont l'exemple a été suivi par les
autres voix, que nous avons d!i cette tardive et
unique nuance rafraîchissante.
La cloche qui accompagne le chœur invisible
,( Voici la nuit » est placée trop près des audi-
teurg et frappée avec un marteau trop dur, qui
lui donn'S un son sec et criard. Cet effef; est
mauvais; if pourrait être poétique et charmant. >.
Le chœur et la harpe qui accompagne les voix
dans ce morceau- ne sont pas non plus places
assez loin au fond du théâtre l'accent des voix,
qui d'ailleurs chantent toujours mezzo-forte,
perd ainsi le charme mystérieux que l'éloigne-
ment lui donnerait et que l'auteur a rêvé.
L'Opéra de Paris est le seul théâtre de l'Europe
où l'on ait à signaler -cette haine obstinée
des nuances dans l'exécution vocale ( car
pour être juste, il faut avouer que l'orchestre
«ait parfaitement éviter ce défaut et se faire
doux quand le compotiteur le lui permit). Ni Çû
se rendit eu deux marches, sur Sidi-Zaïr, près de
Maghrnia. La cet officier général acquit la certitude
qu'aucune tentative hostile n'était à craindre de ce
côté, et il fit route avec sa colonne sur Tlemcen, où
il rentrait le 31 mai.
» Depuis, toutes les nouvelles que je reçois confir-
ment les heureux résultais produits par le mouve-
ment de nos goums dans le sud-ouest, et par l'opéra-
tion du général de Beaufort sur les Maïa, aussi bien
conduite que vigoureusement exécutée par des trou-
pes dont la plupart y ont fait leurs premières épreu-
ves. Le kaïd d'Ouchda lui-même n'a point caché sa
satisfaction, et s'est servi de l'effet causé par la juste
répression que nous venons d'uxarcer, pour fortifier
son autorité sur ces populations turbulentes, qu'il est
souvent impuissant à 'maintenir dans sa main.
>> Tout le monde a fait son devoir, monsieur le ma-
réchal je n'ai que des éloges à donner. J'espère que
Votre Excellence voudra bien approuver ces opéra-
tions qui, sans avoir un brillant relief, ont eu d'utili s
conséquences, et nous ont assuré le calme dont nous
jouissons en ce moment sur la frontière. J'aurai
l'honneur de signaler à Votre Excellence ceux qui se
sont fait le plus remarquer, et je les recommande
d'avance à sa bienveillance accoutumée.
» J'ai prescrit d'exécuter les levés et les itinéraires
des terrains parcourus. Dès que ces renseignemens
me seront parvenus, j'aurai l'honneur de les adresser
à Votre Excellence.
» Veuillez agréer, etc.
» Lc général de division commandant la
province,
» DE fflOUTliaiï, »
Mouvelles étrangères.
DANEMARK.
Copenhague, 28 juin.
Les ratifications du traité relatif au péage
du Sund ont été échangées la 18 juin à Copen-
hague, entre le Danemark et les Pays-Bas. Ce
traité se trouve ralilié actuellement par toutes
les puissances maritimes.
(Nouvellist» de Hambourg .)
ESPAGNE.
Madrid, 28 juin.
Dans sa séance d'hier, la Chambre des Dé-
putés a, adopté définitivement la loi qui ap-
prouve le traité des limites entre l'Espagne et
la France. (Gazette de Madrid.)
GRANDE-BRETAGNE.
Londres, V juillet.
Cité, midi. Les Fonds publics anglais sont
lourds. Consolidés, 92 1/2 5/8; nouveau Trois
pour 100, 92 1/2 5/8; Trois pour 100 réduit, 92
1/2 5/8 Actions de la Banque, 212 214; Mexi-
cains, 22 1/2 3/4.
Cité, deux heures. Consolidés, 92 1/2 5/8
au 9 juillet, 92 3/4 pour l'ouverture; nouveau
Trois pour 100, 92 1/2 5/8; Trois pour 100 ré-
duit, 92 3/8 1/2; Actions de la Banque, 2131/2.
(Globe.)
Une nouvelle télégraphique arrivée au-
jourd'hui à Londres annonce que le duc de
Marlborough est mort ce matin. Le défunt,
George Spencer Churchill, duc de Marlborough,
marquis de Blandford, comte de Sunderland,
comte de Mariborough, baron Speneer, de
Wormleyghton, dans le comté de Warwick, et
baron Churchill, de Sandbrige, dans le comté
de Herts, dans la pairie de la Grande-Bretagne,
prince du saint empire romain, était né en
1793 et avait succédé à son père en 1845.
(Idem.)
On sait maintenant que ce qu'on craignait t
de pis n'existe pas. Nulle .insurrection générale
préconçue ne menace de détruire notre puis-
sance et notre race dans notre empire de
l'Inde. Les officiers des troupes insurgées n'é-
taient même plus protégés que par une poignée
de soldats. L'immense majorité des troupes,
mises en demeure au moment critique, sont
restées fidèles à leurs drapeau.
A Agra, le W et le 67a, à Alyghur, le 9° d'in-
fanterie légère, ont montré une fidélité iné-
branlable, et ce qu'il y a de plus rassurant en-
core, c'est que les princes voisins, plus ou
moins indépendans, pour qui l'autorité an-
glaise dans l'Inde est une menace perpétuelle,
ont spontanément offert de la défendre.
Le maharajah. de Gwalior, qui représente l'un
des principaux et redoutables chefs des tribus
mahrattes, s'est empressé d'offrir son contin-
gent de 8,400 hommes, quoique son asservis-
sement ne date que de 1813. Bharpore, qui deux
fois, non sans honneur, a défié les armes an-
glaises, a embrassé notre cause.
Les autres chefs subventionnés sont fidèles à
leurs conventions. Certes il est digne de re-
marque que sur les 880 milles qui séparent
Delhi et Bombay il y en a 500 qui traversent
les territoires des princes subventionnés, et ce-
pendant la nouvelle des événemens déplora-
bles qui avaient eu lieu à Delhi et à Meerut a
passé par cette route sans interruption ou sans
être grossie par des faits nouveaux.
Dans les provinces d'Agra, de Malwah, de
Hajpootama, dans celles de Sindiah et d'Hàlkah,
les communications sont libres, les popula-
tions y sont tranquilles et dévouées. De tout
cela nous pouvons conclure en toute assu-
rance que le désordre a été local.
Quoi qu'il en soit, la répression d'une insur-
rection cernée de toutes parts et réduite à
l'isolement n'est qu'une simple affaire de temps.
Si la révolte ne peut se propager, il faut qu'elle
périsse. Les finances de la Compagnie de l'Inde-
Orientale ne sont pas déjà si florissantes qu'il
ne lui soit agréable de toucher l'épargne de
130,000 liv. st. (3 millions 250,000 fr.) par an,
somme fabuleuse que nous payons pour entre-
tenir le luxe de quelques seigneurs indiens et
pour payer des pensionnaires qui récompen-
sent nos bienfaits par la rébellion.
Quelle est cependant la cause de cette insur-
rection ? Sont-ce véritablement les cartouches à
la graisse de porc? Si cela est, les soldats ont-
ils employé ces mêmes cartouches, qu'ils avaient
refusées pour faire leur devoir, a commettre
des actes de révolte et d'assassinat? N'y a-t-il
pas là une intrigue du roi d'Oude ou de Delhi,
Allemagne, ni en Italie, ni en Angleterre nous
n'avons remarqué cette prédilection du style
massif, lourd, bouffi, tout d'une venue, du
chant plan, ponr ne pas dire du plain-chant,
dans lequel il n'existe ni transitions gra-
duées ni transitions subites, ni crescendo,
ni diminuendo ni pianissimo ni fortissimo,
mais où domine toujours et toujours le mezzo-
forte ia sonorité moyenne, le médiocre,
et qui donne à l'ensemble de l'exécution
une température tiède et fade comme celle
d'une salle d'hôpital. Notez qu'il y a très peu
de chœurs de théâtre aussi bien composés
que le chœur de l'Opéra, où les voix soient
meilleures et en plus grand nombre, et dont
les choristes, hommes, femmes etenfans, soient
meilleurs musiciens j'en excepte à peine les
chœurs de Dresde et de Berlin. Mais il est de-
venu d'usage chez nous que chacun donne sa
voix naturellement, e'est-à-dire salis art, avec
la force que l'emploi normal des poumons
lui communique. Chanter jriano cause trop
d'efforts, il faut retenir la voix, la guider
d'une certaine manière, en modifier le timbre;
tout cela est fatigant. Chacun dit à part soi
« Mon rôle contient un fa, voilà votre fa, –son-
tenu pendit, deux mesures, voilà vos deux
mesures, que demandez-vous de plus?-
Nous gommes des tuyaux d'orgue et nous ne
connaissons que le plein-jeu. Et d'ailleurs pour-
quoi faire des nuances? Est-ce que le public y
tient aux nuances? Ce que nous lui donnons
n'est-il pas encore trop bon pour lui? S'y con-
nait-il? Nous savons faire certaines nuances;
nous l'avons prouvé plus d'une fois dans
les concerts. Mais à l'Opéra, on n'en veut pas,
la scène est trop vaste; ii faut chanter gros
pour qu'on nous entende, Jl faut parler lente-
ment pour qu'on nous comprenne; et ce n'est
que sur des' son? soutenus dans le mouv/ment
moderato et mezzo- forte "qu'on y peut dire
« Portez. anses! ».
Quel malheur qu'on ne puisse faire entendre
aux Parisiens, ne fût-ce qu'une fois, les quatre-
vingts chantres de la cour de l'empereur de
Russie, pour leur apprendre enfin ce que c'est
que la musique v'ocale d'ensemble nuancée!
Mais Paris est loin, très loin de Pètersibourg.
Continuons donc à chanter gros, et ne nous
pressons pas pour dire Portez. armes
souverains détrônés, intrigue ayant assez vrai-
semblablement pour but de fomenter une
rébellion qui pouvait les rétablir sur leurs
trônes, et leur faire goûter de nouveau la dou-
ceur d'abuser de leur puissance, plaisir qui a
naturellement des attraits pour les souverains
asiatiques ? Est-ce un mécontentement sourd,
assez fréquent dans des armées oisives, et qui
au premier prétexte spécieux éclate comme nn
incendie? Ou bien est-ce une main qui, s'éten-
dant sur le globe, a attisé le feu caché de la
sédition? Est-ce une politique qui ne sommeille
ni né s'écarte de sa route, une politique qui a
pu allumer l'incendie en Perse avec les poutres
embrasées de Sébastopol, et des rives de l'Amour
provoquer l'insulte de Canton?
Il est impossible d'envisager les périls qui
nous ont assaillis presque simultanément dans
l'Orient depuis le traité de Paris, sans avoir
confusément l'idée qu'il existe quelque ressort
central qui fait tout mouvoir et d'où partent
tous les élémens de discorde. (Morning Post.)
Le paquebot américain Vanderbilt est ar-
rivé à Cowes. Il a quitté New-York le 20 juin, et
ses nouvelles sont postérieures de quatre jours à
celles qu'on a récemment reçues. Elles ne signa-
lent rien d'important, si ce n'est l'inquiétude
produite par la crainte, d'une révolution au
Mexique et par le dernier manifeste de Santa-
Anna. On lit dans une lettre de Washington c
« On éprouve ici beaucoup d'anxiété en ce
qui concerne la lin de la question hispano-
mexicaine, car on est généralement convaincu
que Santa-Anna a fait des propositions au gou-
vernement espagnol dans le but d'agir avec
rigueur contre le Mexique, ce qui pourrait ame-
ner la guerre entre les deux nations. Un évé-
nement de cette nature modifierait les ques-
tions pendantes entre l'Europe et l'Amérique, et
pourrait conduire à de sérieuses complica-
tions. »
Le conflit qui a éclaté entre les autorités
municipales et celles de l'Etat, dans la cité de
New-York, a continué avec des luttes et des
combats, jusqu'à ce que le maire de New-York,
Fernando Wood, ait été arrêté et placé sous la
garde du shérif, en vertu d'un mandat d'ame-
ner accordé à la demande des nombreux poli-
cemen de la métropole qui ont été battus par
la police municipale en essayant d'entrer a la
mairie pour y soutenir l'autorité du coroner.
Chacun de ces hommes réclame 5,000 dollars
de dommages-intérêts. L'affaire sera jugée par
la Cour d'appel. Plusieurs hommes de la police
ont été sérieusement blessés de part et d'autre.
Le gouverneur s'est rendu à New- York et la
milice avait été appelée pour empêcher le re-
tour de pareilles scènes. [Daily Nctts.)
-On lit dans le Times du 1er jnillet
» La Chambre des Communes s'est de nou-
veau prononcée à une grande majorité contre
les cliangemens qu'on a proposé d'apporter à
l'ancienne Constitution du pays. En pareille
circonstance il y a toujours un. certain nombre
de voix obtenues en faveur dû vote au scrutin,
deux fois autant probablement qu'il y en au-
rait s'il pouvait jamais y avoir réellement à
craindre que la mesure proposée ne devint
une loi.
» On se décide toujours facilement à voter en
faveur d'une mesure impossible ou improbable.
La grande majorité de la Chambre sait trop
bien quel est le caractère de la législation an-
glaise pour qu'elle pense à le faire reposer sur
la base nouvelle et trompeuse du vote au scru-
tin. »
Samedi dernier, des trains de plaisir ont
été organisés pour Liverpool etBlackpool. Mal-
heureusement un accident sérieux est arrivé
au premier train de retour dé Liverpool. A la
station dcKirly, le train a été arrêté pour re-
tirer les billets; pendant cette opération, un
train de bagages venant de Liverpool appro-
chait. Quoique les signaux eussent été.faits, la
collision a eu lieu. Il y a eu plus de soixante-
dix blessés. Les wagons ont été endommagés,
et le train a conduit très lentement les blessés
à la station de Wigan.
Des secours et des soins ont été prodigués
aux hlessés. Personne n'a été tué et il n'y a
qu'un ou deux blessés dans une situation très
fâcheuse. Le conducteur du train de bagages a
été arrêté. La Compagnie du chemin de fer
s'est empressée de distribuer des secours pé-
cuniaires aux blessés. (Manchester Guardian.)
CHAMBRE DES COMMUNES.
Suite et fin de la séance du 31) juin. «
m. H. BERKELEY renouvelle la motion qu'il
fait chaque année pour obtenir l'autorisation
de présenter un bill tendant à ce que les votes
des électeurs du Parlement de la Grande-Bre-
tagne et de l'Irlande aient lieu au scrutin se-
cret. Il fait observer que lord Palmerston a dit
à la Chambre d'attendre, parce qu'il avait en
vue un bill de réforme qui devait absorber tous
les autres bills de réforme; mais, dit M. Ber-
keley, je me refuse à attendre sans savoir
pourquoi je dois attendre.
Je demande donc si le gouvernement de
S. M. a l'intention d'adopter le scrutin secret
comme faisant partie du bill de uéforme qu'il
doit présenter dans la prochaine session. Si la
réponse est affirmative, il ne me reste qu'a
m'asseoir; mais si elle est négative, je ferai
ma proposition à la Chambre.
Aucune réponse directe n'étant faite a cette
question, M. "Berkeley dit qu'il doit prendre le
siience dans un sens négatif et présumer qu'on
n'a pas l'intention le vote au scrutin
secret. Je poursuivrai donc, dit-il, !a' marche
que j'ai adoptée dans les précédentes occa-
sions, et je répondrai aux objections qui ont
été opposées au vote au scrutin.
L'orateur passe alors en revue les principaux,
argumens qui ont été employés par les anta-
gonistes du. vole au scrutin.
LE CHANCELIER DE L'ÉCHIQUIER Je ne puis
adopter les vue» de M. Berkelcy, ni avoir une
aussi haute opinion des bons effets du vote au
scrutin. Je partage au contraire la crainte avec
laquelle je crois que le vote au scrutin est con-
sidéré par l'autre côté de la Chambre.
THÉÂTRE DE L'OPERA-COMIQUE.
Première représentation du Mariage extrava-
gant, vaudeville de Désaugiers, arrangé en
opéra-comique, musique de M. E. Gautier.
La scène se passe dans une maison de fous;
le médecin qui la dirige attend un nouveau
malade"; il attend aussi un neveu qui doit
épouser sa fille. L'un des commensaux de la
maison de santé a pour manie de se croire le
directeur de cet établissement. Il rencontre à
son arrivée le neveu du docteur et lui dénonce
aussitôt le vrai docteur comme un fou inciiv
rable. Quiproquo; tout le monde se traite de
fou, c'est à en devenir fou. Tout s'éclaircit
pourtant à la fin; le neveu épouse sa cousine;
toutes les folles de la maison viennent assister
au mariage, tous les 'fous les accompagnent,
et plus il y a de fous, plus on rit.
M. Gautier a écrit sur cette bouffonnerie une
jolie partition fort sagement écrite. On y re-
marque un trio « On sonne habilement con-
duit, de jolis couplets, un duo excellent entre
deux personnages dont chacun croit à la folie
de l'autre; un second duo dont la mélodie est
heureuse et ou se font çnfpndre dans l'orches-
tre plusieurs effets de cor cliarmans, et enfin
l'air du niais Simplet
Hélas avais-je donc besoin
De quitter niou village ? P
air de caractère qui a valu un beau succès à
Berthelier, Lemaire a su rendre d'ime façon
très comique et sans mauvaise charge son per-
sonnage de fou; Mlle Henrion met beaucoup de
grâce dans celui de la fille du docleur, en dépit
de son costume qui en manque tout à fait.
Cet ouvrage a véritablement réussi; il tien-
dra longtemps ga place au répertoire, à côté
de l'Avocat PàtbeUn:
THEATRE LYRIQUE.
Premières représentations des Commères, opéra
en un acte, de M. Granyal musique de
M. Montuoro et du Duel du Commandeur, au-
tre opéra en un acte, de M. Boisseaux, musi-
mip /̃" Ai Ti) I.-iiarln
que u" T' L~t"
Là encore, comme partout, j'ai fort à louer.
Il y a tanfdë choses louables, sans cempterîes
intentions, ce* pavés de l'enfer, au dire du pro-
J'examinerai la question sous le point de
vue de son application^ à savoir si la manière
de voter qui est proposée répond aux besoins
et aux circonstances dans lesquelles se trouve
le pays. D'abord je suis opposé au scrutin, tel
qu'il est en usage sur le continent d'Europe.
L'orateur examine ensuite le principe de cette
manière de voter aux Etats-Unis d'Amérique,
où le vote n'est pas secret, mais a lieu par bil-
lets, et où le secret n'est pas, comme parait le
croire M. Berkeley, une partie essentielle du
vote. Dans l'Etat de Massachussetts, où le vote
au scrutin ouvert était en usage, on avait in-
troduit un système qui obligeait à voter en se-
cret, et qui a duré deux années, après lesquelles
on est revenu à l'ancien système.
LORD JOHN nussELL 11. Berkeley appuie sa
proposition sur trois suppositions qui toutes
sont erronées la première, c'est qu'en ce mo-
ment il régnerait une intimidation telle qu'il
serait impossible que les opinions de ceux qui
jouissent du droit électoral pussent être fran-
chement exprimées la seconde, c'est que le
votant a le droit irrévocable de donner son
vote sans avoir égard à aucune autre opinion
que la sienne propre et sans pouvoir être dé-
féré à aucun tribunal pour répondre de son
vote; et la troisième, qu'il y a une opinion
très généralement répandue dans le pays en
faveur du vote secret.
Tout en admettant, dit-il, qu'il y ait des
exemples d'intimidation je nie qu'en général
les fermiers votant avec leurs propriétaires vo-
tent contre leur volonté et leur conscience. Je
proteste contre la doctrine que les tenanciers
et les votans qui possèdent 10 livres puissent
être considérés comme infaillibles, et qu'on
puisse laisser à leur disposition la liberté ab-
solue de voter comme il leur plait sans cette
responsabilité, ce contrôle et cette censure
auxquels sont.soumis les plus hauts fonction-
naires de l'Etat. C'est une doctrine contraire
aux principes delà Constitution anglaise.
J'insiste sur ce que le pays a le droit de sa-
voir comment exercent leurs droits d'électeurs
eeux qui en sont investis. Bien que plusieurs
personnes aient parlé en faveur du scrutin se-
cret, je ne crois pas cependant que l'opinion
générale du pays soit favorable au vote secret.
En Amérique, ce vote au scrutin ne signifie
pas que le vote est secret. Il n'y aurait d'autre
moyen d'obtenir Je vote au scrutin secret
que de le rendre obligatoire, en ne permettant
à personne de faire connaître quel a été son
vote. Je suis convaincu que les vices de ce
système l'emporteraient de beaucoup sur le
bien qu'il pourrait faire, et j'élèverai toujours
la voix en faveur du vote sans scrutin.
M. BERKELEY fait une courte réponse, et la
Chambre allant aux voix, la motion est re-
poussée par une majorité de 68 voix le .nom-
bre des voix en faveur de la motion ayant élé
de 189 et celui des voix contraires de 257.
Les autres affaires étant expédiées, la séance
est levée à une heure un quart.
Séance du 1er juillet.
Il est donné pour la troisième fois lecture de
divers bills d'un intérêt local. D'autres bills
sont mis en délibération, et la Chambre or-
donne qu'ils seront lus une' troisième fois.
SIR B. HALL demande communication d'une
copie d'une certaine lettre datée du 30 juin
1857, adressée par le premier commissaire des
travaux, etc., aux lords du Trésor de S. M., et
contenant la décision des juges nommés pour
faire leur rapport sur les plans relatifs aux
nouveaux bureaux du gouvernement.
M. FORTESCUE demande communication de
copies ou extraits de tout document quelcon-
que relatif à l'incarcération des prisonniers
chinois à Ilong-Kong, ainsi qu'au procès d'uh
boulanger et d'autres individus accusés d'em-
poisonnement.
La Chambre ordonne la production des
pièces.
M. headlam, après avoir présenté un grand
nombre de pétitions en faveur du bill relatif à
la profession médicale, en propose la seconde
lecture.
m. ciuwford propose l'ajournement de la
seconde lecture a. six mois. Il s'attache à dé-
montrer la divergence d'opinions qui existait
lorsque la question de la réforme médicale fut
soumise aux délibérations de la Chambre. Il
regrette que l'honorable M. Headlam n'ait pas
jugé nécessaire de consulter le comité qui avait
siégé pour cet objet, et qu'en adoptant la mar-
che qu'il suit aujourd'hui il n'ait nullement
égard aux résolutions qui avaient été prises et
arrêtées. Il combat énergiquement le bill, car
s'il passe, il n'atteindra pas son but. Le bill de
lord Elcho est d'un caractère tout à fait diffé-
rent les dispositions en sont si admirables
qu'il s'honore d'y avoir apposé son nom.
LE vicomte BURY appuie le bill. Le but de
l'amendement, dit-il, est de faim rejeter le bill
de l'honorable représentant de-Newcastle et d'y
substituer le bill du noble lord.
LE COLONEL sykes approuve en principe les
deux bills, qui ont-pour objet d'améliorer le
système d'éducation du corps médical et d'é-
tendre à tout le Royaume-Uni le libre exercice
de la profession. Toutefois, comme le bill du
noble lord confère les nominations à la Cou-
ronne, il le combat et vote en faveur du bill
proposé par l'honorable représentant de New-
castle.
Le débat continuait quand M. deasy parait à
la barre de la Chambre et annonce que le co-
mité de Cambridge s'est réuni ce matin, et
qu'après une séance d'une heure, en l'absence
du marquis de Blandford, il a été reçu du no-
ble lord une dépêche "télégraphique faisant sa-
voir qu'il était au lit de mort de son père, le
duc de Marlborough. Depuis lors, dit M. Deasy,
j'ai reçu du noble lord un autre avis annon-
çant que le duc était mort. Je propose en con-
séquence que le marquis de Blandford soit dis-
pensé d'assister au comité.
La motion est adoptée.
La discussion est reprise sur le bill de la ré-
forme médicale.
Plusieurs membres prennent la parole, les
uns pour, les autres contre le bill.
verbe. Oui, certes, à ma dernière heure, et la
main sur la conscience, je pourrai dire en
paraphrasant l'exclamation suprême de Néron
Qualis laudalor pereol 1
Beaucoup de gens s'abstienne.it maintenant
d'aller au Théâtre-Lyrique et leur absence a
été remarquée à la première représentation
dont je vais parler. Le motif de leur absten-
tion (j'allais dire de leur abstinence) est fort
singulier. Ils ont peur; ils ont peur d'y en-
tendre les variations sur le Carnaval de Venue,
lors même que l'opéra de la Reine Topaze n'est
pas annoncé. Ils ont ouï dire qu'à l'un des
concours annuels de piano au Conservatoire,
à force de subir le concerto désigné pour
pièce de concours aux trente six planistes
concurrens, l'instrument avait pris l'habitude
de ce concerto et le jouait ensuite tout seul
sans qu'on pût l'en empêcher. Ce phénomène,
que les tables parlantes elles-mêmes n'ont pas
encore expliqué, terrifie certains amateurs.
Ils supposent que les variations sur le Carna-
ial de Venise sont devenues au Théâtre-Lyrique
ce qu'on appelle en terme d'atelier une scie;
qu'on les y entend du matin au soir, sur le
théâtre, sous le théâtre, dans le magasin de
costumes, au bureau de copie, dans les corri-
dors, dans la loge du concierge, et dans toutes
les autres loges, et partout; que non seule-
ment tous les chanteurs et toutes les chan-
teuses du théâtre, mais les allumeurs et les
allumeuses, les ouvreurs et les ouvreuses,
les tailleurs et les tailleuses ont pris l'ha-
bitude de ces charmantes variations, et les
chantent malgré eux, comme faisait de son
concerto le piano enragé du Conservatoire.
Cela serait fort grave, en effet. J'aime pas-
sionnément les variations sur le Carnaval de
Venise; mais j'avoue loyalement que, malgré
tout le charme de ces Variations sur le Carna-
val de Venise, j'entrerais en fureur si l'on me
faisait entendre encore, sans nie prévenir, ces
mêmes variations sûr îçi'açmvàlde'Venise, Pour-
tant la terreur des dileitanti est vaine; on peut
encorealler auThéâtre-Lyrique sans v èniendre
les variations sur 'e Ciïïnaval de Venise; non
seulement on peut y aller sans y entendre les
variations sur h Carnaval (f$ fe'nise, mais on
peut entendre les va'rlàtions sur le Carnaval de
Venis» en allant dans un autre théâtre, à l'Opéra-
La Chambre va aux voix pour la deuxième =
lecture. Majorité en faveur de la seconde lec-
ture, 447..
Le bill est lu pour la deuxième fois.
LORD ELCHO retire le bill relatif à la profes-
sion médicale.
M. J.-J. BULLER présente le rapport du comité
qui déclare le représentant de llochdale bien
et dûment élu.
La séance est levée..
Faits divers.'
Le Moniteur publie un décret qui approuve
la convention passée le 21 juin 4857 entre le
ministre de l'agriculture, du commerce et des
travaux publics, et la Compagnie du chemin de
fer du Nord, pour la concession à cette Com-
pagnie des chemins de fer
1" De Paris à Soissons;
23 De Boulogne à Calais, avec embranche-
ment, sur Marquise;
3° D'Amiens, vers un point de la ligne de
Creil à Saint-Quentin, à déterminer de Tergnier
à Saini-Quentin;
4° D'un point déterminertlelalignede Lille
à Calais et à Dunkerque vers la ligne de Paris
à Lille, ledit chemin de fer aboutissant en deux
points à déterminer, d'une part, d'Arras à Douai,
de l'autre, de Douai à Lille.
S° De Chantilly à Senlis
60 De Pontoise vers un point à déterminer de
la ligne de Paris en Belgique, près de Saint-
Lamnône.
Par décret du 30 juin, M. Boinvilliers, pré-
sident de la section de l'intérieur et de l'in-
struction publique et des cultes au Conseil
d'ËTat, a été nommé membre du conseil de
l'instruction publique pour l'année -1857, en
remplacement de M. Boulay (de la Meurthe),
nommé sénateur.
Samedi dernier, le ministre de l'instruc-
tion publique et des cultes, accompagné de
M. Cayx, vice-recteur de l'Académie de Paris,
et de M. Gustave Rquland chef de la division
du secrétariat général et du cabinet (lu mi-
nistre, est allé faire une visite au petit collége de
Vanves.
Le ministre a passé en revue les jeunes élè-
ves, qui l'ont salué de leurs chaleureuses ac-
clamations le ministre y a répondu par de
bienveillantes paroles qui ont été fortement
applaudies, et il a accordé an jour de sortie et
a prononcé une amnistie pleine et entière.
Le but de la visite du ministre était d'étu-
(lier par lui-même les moyens d'agrandir les
bàtimens de cette maison, qui, située sur un
des plus beaux coteaux des environs de Paris,
est placée dans les meilleures con,ditions
hygieniques.
Le ministre a visité l'établissement dans ses
moindres détails. Partout il a constaté les ré-
sultats de la plus active sollicitude, et, après
avoir félicité le proviseur et le directeur des
études, il s'est plu à remercier les sœurs infir-
mières des soins diligens dont elles entourent
les jeunes élèves de Vanves.
Le ministre a reconnu la nécessité d'agran-
dir encore cet établissement, qui compte de si
précieux élémens de prospérité, et en se reti-
rant il a répété la promesse d'en seconder le
développement par ses plus constans efforts.
On annonce la' mort de M. Alcide d'Orbi-
gny, professeur de paléontologie au Muséum
d'histoire naturelle.
On écrit de New-Yorà, le 20 juin, à la
Gazelle des Tribunaux
« On sait qu'après la plaidoirie de l'avocat
de Parod et les répliques du conseil du gou-
vernement français et du district attorney le
commissaire Betts avait signifié à toutes les
parties qu'il ferait connaître sous peu de jours
son opinion. Il les a convoquées en effet pour le
17,danslelocal ordinaire des séances, et par une
sentence longuement motivée a déclaré qu'il ne
se jugeait pas légalement investi de pouvoirs
sufiisans pour donner suite à la seconde en-
quête provoquée par le consul de France et
M. Tissendier; il a cité un grand nombre de
commentateurs il l'appui de sa manière de voir,
et démontré que, suivant les lois américaines,
il aurait fallu une nouvelle demande en extra-
dition pour autoriser une nouvelle enquête.
Passant même aux dépositions et aux rensei-
gnemens fournis par l'accusation en dernier
ressort, il a ajouté qu'il n'avait trouvé aucun
fait capable d'ébranler sa conviction première,
et qu'en fin de cause il n'y avait pas lieu à re-
mettre Parod aux autorités françaises pour
qu'elles l'envoient devant ses juges naturels.
» Aussitôt après le prononcé de cet arrêt,
l'officier député du maréchal des Etats-Unis,
sous la garde duquel Parod avait été conduit à
la Cour, a donné une cordiale poigné de main
à son prisonnier et l'a félicité de l'issue de son
long procès. Entouré de plusieurs amis et de
ses défenseurs, Parod a quitté la salle immé-
diatement, tant il avait hâte de jouir de sa li-
berté.
» Mais il ne faut pas l'oublier, Parod n'était
pas seulement poursuivi criminellement et,
̃ comme tel, sous la garde de l'officier fédé.
ral il était encore sous le coup d'une in-
struction civile en restitution de sommes, vo-
lées, et, à ce titre, soumis à un cautionnement
de 300,000 dollars, faute duquel il appartenait
au shérif-geôlier de la prison d'Eldridge street,
celle où Grellet est mort. Ce shérif avait l'ha-
bitude de ne point accompagner Parod aux in-
terminables séances de la procédure en extra-
dition il le savait en bonnes mains quand il
le remettait en celles du gardien fédéral; seu-
lement il le faisait escorter de temps à autre
par son tils, jeune homme de dix-huit ans.
» Ce jeune homme se trouvait donc au pro-
noncé de l'arrêt, et, n'en saisissant pas immé-
diatement toute la portée, avait laissé Parod
quitter la salle, descendre les escaliers et ga-
gner la rue. Cependant il se ravise, court après
lui, lui met la main sur l'épaule et lui ordonne
de le suivre; les avocats, MM. Galbraith et
Comique, par exemple, où Mm» Cabel les chante
(au foyer) avec une verve et une perfection dés-
espérantes.
Dans les Commères, il ne s'agit pas, ainsi qu'on
pourrait le croire, des Commères de Windsor,
comédie de Shakspeare sur laquelle le maitre
de chapelle allemand Nicolaï a composé de
charmante musique. C'est tout simplement la
fable de La Fontaine les Femmes et le Secret.
Un braconnier a tué un chevreuil, il cache avec
soin le corps du délit; mais sa femme est ja-
louse, il faut tout lui dire. Bientôt le secret
passe de bouche en bouche et s'accroît en mar-
chant ce n'est plus un chevreuil qu'a tué le
braconnier, c'est un homme il a même tué
plusieurs hommes, sans compter les femmes
de ces hommes et leurs petits enfans. Vous
comprenez, La musique de cet opéra est écrite
franchement dans le bon style italien, bien dis-
posée pour les voix et orchestrée d'une façon
brillante. La plupart des morceaux de la parti-
tion ont été applaudis par le public. On a re-
marqué surtout une délicieuse' romance chan-
té par Fromant et un air du rôle de Mm« Caye.
Ce début est du plus heureux augure, il nous
donne le droit de compter sur d'antres ouvra-
ges de M. Montuoro, ouvrages qu'on ne jouëTâ
pas la veille de la clôture du< Théâtre-Lyrique,
il faut l'espérer. 1
Dans le'Duel du Commandeur, il y a un com-
mandeur d'abord, et un duel ensuite. Les con-
séquences musicales de ce duel ont été une
jolie ouverture peut-être un peu trop longue.
un bon .quatuor et une romance élégants, mais
écrite trop bas pour la voix do ténor.' Il. Théo-
dore Lajarte. auteur lie cette gracieuse parti-
tion, élait déjà connu au Théâtre-Lyrique par
celle du Sècrit de l'oncle Vincent joyeu^ petit
ouvrage resté au répertoire, qu'il varie agréa'
blement les jours 0\1 il n'y pas de ~~hlati0ns.
sur l'air du Carnaval d;e Ff-îKic,
Manuel pratique et raisonné
d'Iiai'inoniè
A L'CSÀGE DES ?PXSK>NiNATS.
EqcoT^ un mot; j'ai hâte de parler de ce li-
vre, afin de conjurer un danger très grave.
La mère en défendra la lecture h sa fli'ie,
C'est un manuel ç$ effet, c'est-à-dire un
Townsend, lui demandent l'exhibition de son
warrant; il répond qu'il n'ten a pas. On remonte
à la Cour pour s'enquérir de l'officier fédéral
si c'est par ses ordres que Parod est ressaisi •
l'officier fédéral dit- qu'à ses yeux Parod est li-
bre, et que les affaires du shérif ne sont pas
les siennes. On revient dans la rue le jeune
homme veut engager une lutte -avec son débi-
teur, mais les avocats se mettent de la partie
et pendant qu'ils s'emparent de sa personne
et discutent le droit de ses prétentions Parod
s'esquive avec un ami et disparait.
» Quelques pas plus loin, il rencontre un ca-
pitaine de police auquel il annonce effronté-
ment sa libération complète, court à l'hôtel
embrasser sa maitresse, Félicité Debud, lui in-
terdit toutes démarches compromettantes, et,
toujours escorté du même ami et rejoint par ses
avocats, gagne un.gtte sûr où on n'a pu encore
le découvrir.
Il Voilà les faits. Depuis lors, le shérif a mis
la police en campagne; mais malheureusement
pour lui et sa responsabilité pécuniaire, et heu-
reusement pour Parod, il n'y a pas en ce mo-
ment de police à New-York, et une lutte poli-
tico-municipale a mis le désarroi dans les rangs
des gardiens de l'ordre public. Parod a donc
les plus grandes chances de n'être pas repris.
» La Compagnie poursuivra-t-elle les deux
avocats et l'ami complaisant pour avoir favo-
risé l'évasion d'un détenu pour dettes? Ils ré-
pondront que le gardien était démuni d'un ti-
tre légal; qu'ils n'ontfaitau contraire qu'aider
l'exécution de la sentence qui venait d'être ren-
due par le commissaire Betts. Le shérif paiera-
t-il les 500,000 dollars du cautionnement du
fugitif? On n'est pas shérif quand on peut dis-
poser de cette somme.
» L'affaire en demeurera-t-ello. là et toutes
les poursuites seront elles éteintes? Non, sans
doute, puisque Parod a déjà réclamé, par l'or-
gane d'un mandataire, la restitution des som-
mes dont il a été dépouillé au moment de son
arrestation.
» Comme on le voit, il y aura encore quelques
accessoires importans à ce drame judiciaire,
dont les principaux acteurs appartiennent au-
jourd'hui à la France. »
-Le Moniteur d'Aix donne les détails qui
suivent sur l'événement déplorable qui s'est
passé au petit séminaire.
« Dans la nuit de samedi à dimanche der-
nier, vers deux heures du matin, un jeune
homme tout effaré et dans un grand désordre
de vêtemens se présenta au bureau de police et.
déclara qu'il venait de commettre un homicide.
H fut immédiatement arrêté, et une instruc-
tion fut commencée contre lui à la suite des
aveux qu'il avait faits.
» Le sieur R. élève de rhétorique au petit
séminaire d'Aix, âgé de dix-huit ans, s'était
levé pendant la nuit, et, armé d'une canne à
épée qu'il s'était procurée dans la journée, s'é-
tait approché 'du lit d'un de ses camarades, le
sieur D. couché dans le même dortoir que
lui, et, à la clarté de la veilleuse, l'avait frappé
à la gorge pendant son sommeil. La lame, tra-
versant le cou de part en part, était venue s'ar-
rêter dans l'omoplate. L'élève D. s'était éveillé
en proférant des cris de -douleur qui avaient
mis sur pied le surveillant et ensuite toute la
maison. 11. était parvenu à s'enfuir pendant
ce désordre; et^ après s'être échappé de l'éta-
blissement, il était venu se livrer à la police.
» Par un hasard providentiel, la blessure
n'offrait pas beaucoup de gravité, et le médecin
appelé constata qu'aucun organe n'avait été at-
teint et qu'il n'y avait pas de lésion dangereuse
le fer n'ayant touche ni la carotide, ni le la-
rynx, ni les nerfs qui communiquent au cer-
veau.
» Une enquête est commencée pour arriver à
reconnaître les causes de ce déplorable événe-
ment. »
On écrit de Foix (Ariége), le 27 juin
« On a arrêté avant-hier le nommé Jean Du-
puy, soupçonné d'avoir assassiné le curé de.
Brassac. Ce malheureux a fait des aveux com-
plets. Le préfet, informé, est allé aux Tours
tandis que la justice continuait l'information
à Brassac. Le préfet est entré dans la chambre
où Dupuy avait été enfermé au secret, et il lui
a adressé quelques paternelles exhortations.
» Les larmes ont commencé à couler de*
yeux du prisonnier, et au milieu de profonds,
sanglots, il a fait l'aveu de son crime tl a con-
fessé qu'il était l'assassin de M. Anglade, qu'il
avait commis le crime seul et sans complices
qu'il n'avait rien volé au presbytère, mais qu'il
avait bu et que sa tète était égarée. Questionné
s'il avait avait quelque motif de vengeance
contre la victime, il a répondu Non, et ses
pleurs ont redoublé.
» Jean Dupuy est né à Esplas, canton de La-
bastide-de-Sérou; mais sa famille, qui est très.
nombreuse, s'est fixée à Ganac, canton de Foix
depuis environ dix-sept ans. Les habitans ont
décidé entre eux de ne louer aucun logement k
la famille de l'assassin. Le père a déjà reçu
congé de la maison qu'il occupe en ce mo-
ment. » » (Messager du Midi.)
On lit dans le Courrier de l'Isère
« La voie du chemin de fer est aiijourd'hui
définitivement terminée jusqu'à Grenoble
» Dimanche dernier, les locomotives ont par-
couru pour la première fois toute l'étendue du
chemin, depuis Rives jusqu'à la gare provisoire
de Pique-Pierre. Elles ont fait plusieurs fois ce
trajet dans la journée, marchant à toute vi-
Lesse et remorquant des trains de wagons pe-
samment chargés, sans que la moindre avarie
soit survenue à la voie.
» Une foule immense de Grenoblois s'était
portée à la gare dès le matin pour jouir de ce
spGctacle si nouveau pour notre ville. »
François Rieux se présentait dans les mai-
sons des villages des environs de Bressuire
(Deux-Sèvres); il disait que le gouvernement.
l'avait autorisé à parcourir la France, afin de
recueillir des aumônes, et de l'argent pour faire
dire des messes à Notre-Dame de la Sallette-
Aux uns il prenaitlO centimes pour un vovage;
par quelques autres il se faisait remettre le
ouvrage élémentaire où la science harmon^
que est enseignée en termes si simples et si
clairs, et appuyée sur des exemples si bien
choisis, qu'il ne peut, si l'on n'y prend garde,
manquer d'être bientôt dans toutes les mains.
Et voyez ce qui doit en advenir, si on le
laisse, comme l'auteur en affiche audacieuse-
ment la prétention, circuler dans les pension-
nats. Toutes ces jeunes filles à qui un vague in-
stinct a déjà parlé de l'harmonie, ces enfans in-
nocentes et pures, qui n'ont d'autre peccadille
sur leur conscience virginale que deux ou trois.
douzaines de polkas ou de valses mal tapées
sur un piano discordant, vont s'amouracher-
des accords; elles vont rêver la n\uH de la
septième de sensible et de l'accord parfait, et
des attractions et des affinités tonales. Elles
dévoreront ce volume. Comme il est, je le ré-
pète, parfaitement rédigé, comme les déduc-
tions en sont logiques et saisissables pour des
mtelligeiicesmèmepcudéveloppées, voilà toutes
nos petites pensionnaires qui vont devenir har-
monistes de l'harmonie au contre-point il n'y
a qu'un pas. Et, comme dit la chanson, le
premier pas se fait sans qu'on y pense. Et urt
beau jCur nos jouvencelles, après avoir préludé
par quelque innocent cantique avec accoriï-i
pagnement d'orgue-Alexandre, par un simple
Ave Maria à deux parties, en viendront à, com-
poser des romances sentimentales, des airs
passionnés, dey scènes d'amour, voire même
de damiîabk's et damnés opéras comiques
opéras qu'il faudra ensuite, à la sertie du cou-
tent, représente!- en graud. pompe dans le sa-
lon paternel, opéras que les amis de la mai-
son devront venir entendre et applaudir et ad-
mirer, opéras que nous autres, pauvres diables
de laudatores, devrons louer à coups de truelle.
Il était donc urgent, et je suis heureux de
n'avoir pas perdu de temps pour remplir ce
devoir, il était argent, dis-je, de prévenir les
mères, de famille et les directrices de pensions
du danger que la lecture de ce Manuel d'har-
monie présente pour la moralité musicale dés
jeunes personnes et pour la sécurité de leurs.
parens et de leurs amis. On en a déjà vendu
chez. Brandus plus de mille exemplaires. Pa-
rens, institutrices, vous voila prévenus! Il était
temps,
H. BERLIOZ.
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