Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1846-03-05
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Description : 05 mars 1846 05 mars 1846
Description : 1846/03/05. 1846/03/05.
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
JOURNAL DES DÔBAT» DC JECD* 5 MARS I&16.
considérable, d'une somme de 56 millions à répartir entre
les fortifications des trois ports du Havre, de Cherbourg et de
Saint-Nazaire que, même pour ces trois ports, ce n'est qu'un
à-compte, et qu'ensuite viendront les besoins des autres ports.
C'est donc une immense entreprise dont la Chambre est sai-
sie. En conséquence, je suis d'avis qu'il faut apporter la plus
stricte économie à chaque fortification en particulier, et ne
faire pour chaque port que ce qui est indispensable. La pen-
sée du projet est boune, quel que soit l'état de profonde paix
dont jouit l'Europe, et dont le mérite revient à la sage politi-
que du gouvernementfra«ç3is. Mais les plans d'exécutionsont
contestables. Ainsi on conçoit bien que le gouvernement for-
tifie le Havre et Cherbourg du côté delà mer, mais y multf-
pller les défenses du côté de la terre "c'est outrer la dé-
pense sàns utilité car quel ennemi tenterait une descente
au Havre, maintenant que le chemin de fer de Paris au Havre
est achevé ? Le même argument subsistera bientôt pour
Cherbourg. Quant aux ports comme Saint-Nazaire, qui n'ont
d'Importance qu'en expectative, il est prématuré de les for-
tifier. >
Suivant l'honorable membre, il y a un jnsle équilibre à
conserver entre les dépenses civiles et les dépenses mili-
taires.. Après toutes les sommes réclamées dans cette ses-
sion pour l'état militaire du royaume, cet équilibre serait
renversé si le projet de loi des fortifications des ports n'é-
prouvait des répudions. Vingt fois, en présence d'améliora-
tions reconnues urgentes, on *st arrêté par la nécessité de
balancer les dépenses par les recellts. C'est l'argument de
l'équilibre du budget qu'on invoque sans cesse pour foire
ajourner des mesures d'une grande utilité matérielle ou
d'une haute convenance morale et politique. Ainsi, l'achè-
vement des canaux da 1821 et I8î2est toujours remis, faute
de fonis. Le rachat des actions de jouissance des canaux,
opération si nécessaire cependant au commerce et à l'in-
dustrie, ne se fait point par le même molif. C'est pour avoir
un budget en "équilibre qu'on ajourne et l'augmentation si
désirable du traitewrit do 200 fr. accordé aux instituteurs
primaires, et la création d'inspecteurs salariés indispensa-
bles pour la mise en œuvre de la loi sur le travail des en-
fans dans les manufactures, et l'accroissement du fonds
d'encouragement en faveur de l'agriculture qui devrait ê!re
décuplé: L'honorable membre cite encore d'autres amé-
liorations de détail ajournées par le même motif. «C'est au
moins, dit-il en finissant, une raison pour qu'on réduise
les travaux de fortification des ports à la plus stricte limité
et pour qu'on y metîe le temps. »
La commission se compose de MM. Gentil de
Bussy, amiral de Hell, vicomta Daru, général
Meynadier, de Boblaye, général baron de Ber-
thois, comte de Ségur, Ilarlé et Jules de Lasteyrie.
La quatrième commission nommée dans les bu-
reaux est chargée d'examiner le projet dejoi qui
a pour but d'introduire une taxe uniforme dans la
perception des tarifs sur tous les cours d'eau na-
vigables ou flottables dont l'exploitation appartient
à l'Etat sans l'intervention des Compagnies, à à
quelque titre que ce soit. Le principe de la loi a
été généralement admis. Un seul membre, M. de
Panât, a appelé l'attention générale de la commis-
sion sur les bassins de l'Aa et de l'Escaut. La com-
mission se compose de MM. Pouillet Michel Che-
valier, Lanyer, Schneider (d'Autun) d'Angevilîe
Sèvin-Mareau, Darblay, Barbet et de Panât.
Le Sénat espagnol a. continué dans la séance du
26 février la discussion du projet de loi électo-
rale. Elle n'offre aucun intérêt. Plusieurs articles
ont été adoptés, et _on croit que le Sénat votera
le 27 l'ensemble du projet de loi. Le ministre des
finances, M. PenaAguayo a présenté au Congrès
le projet de loi sur la dotation du culte et du
clergé. La Gazette ne contient pas encore l'exposé
des motifs. Voici les fonds qui sont destinés à l'en-
tretien du clergé 1° Le produit des biens patri-
moniaux qu'il administre en ce moment; 2° le
montant des engagemens contractés par les acqué-
reurs de biens nationaux 3° les revenus de la
bulle de croisade 4° les revenus de tous les cens
de l'Etat. Les créances personnelles du clergé se-
raient liquidées à partir du 1er octobre 1841.
Oa annonce que le général Breton, capitaine-
général de la Catalogne, vient de donner sa dé-
mission. 11 sera remplacé, dit-on, par le général
Concha, qui a pacifié l'année dernière cette pro-
vince. Ce général a voté avec l'Opposition mo-
dérée dans le Congrès. Il est ami politique des
deux ministres, MM. Isturiz et Arrazola.
La Chambre des Communes d'Angleterre n'est
pas au bout des discussions sur les corn laws.
M. VilHersa dû proposer, lundi soir le rappel total
et immédiat de ces lois. Le principe de la mesure
de sir Robert Peel ayant maintenant une majorité
assurée, on ne craint plus d'en compromeUre le
sort par d'autres propositions mais la molion de
M. Villiers n'est faite que pour l'honneur du prin-
cipe, et elle n'a aucune chance de succès.
Voici en quels termes le principal organe des
protectionistes, le Morning-Post, accepte la défaite
de son parti
t'« II y a encore beaucoup à faire dans les Communes
avant Q«e la superlative bassesse des anciers chefs
conservsl.'eurs puisse être consommée, a^ant que le
principe de la protection soit foulé aux pieds par ceux
quiavaient juré de le défendre. Il faudra encore pas-
ser à travers beaucoup de trahisons et de riiisérabks
tergiversations et de saietés politiques de toute espèce,
avant que cette bassesse presque incroyable soit ac-
compli» enîiè.-emeat dans ia Chambre mais, après
ce qui s'est passé, il y a peu déraison d'alfen'Jre que
Jes estomacs da eaux qui ont Irahi leurs coma-etiacs
ne soient pas as*.e7. forts pour dfgérer le reste de leur
besogne. Apre? la honteuse untuiliation devant Cob-
den l'autre soir, que peut-il y avoir dans les abîmes
les plus profonds de l'Avilissement politique que notre
premier ministre ne soit prêt à affronter ? »
La dissolution du ministère belge paraît cer-
taine. Nous lisons dans l'Emancipation d'hier
« Les bruits de démissions ministérielles, que nous
avons. mentionnés hier avec réserve, sont "aujourd'hui
confirmés. Ces démissions doivent avoir été remises
hier entre les mains de S. M.; ce sont celles du mi-
nistère entier.
» Parmi les conjectures de toute espèce qui clr-
culetti en ville sur la dissolution du cabinet, on se
préoccupe surtout de M. Van de Weyer. On s'entre-
tint de ca que ce ministre va faire. Oa s'accorde gé-
néralement à dire que si M. Van de Weyer veut, ré*
nonçant à ses fonctions d'ambassadeur à Londres, ac-
cepter une p'ace à ia Chambre des Représentans, les
représentons de Bfaxejies ge concerteront entre eux
no«r qu'à l'instant même une place devienne vacante
par la démission da l'un d'eux cette plase ferait of-
ferte à M. Van de Weyer. •̃
» II s'agit, comme on voit, de créer à M. Van de Î
La lioue se rejoignait maintenant au-ileesus delà
selle, et i'on ne voyait plusles pieds des dragons qu»
se tenaieiit debout. ̃
Quelques uns avaient réussi à s'accrocher aux
trôner d'arbres ceux-là étaient momentanément à
l'abri.
Mais, pour les autres, tout effort demeurait inutile
et n'eût servi qu'à hâter l'iiiîtant fatal.
Il fallait attendre la mort.
J.e major qui était le plus éloigné de la chaussée -j
était en moine temps le plus près d'une des langues
de terre environnantes son cheval avait trouvé pied
saos doute au fond du lac de boue ear il cessait de
s'enfopeer, et ses efforts l'amenaient,- par un mouve-
ment imperceptible vers le sol ferme.
Mortimer ne semblait point s'apercevoir de cette
eiiance de ialut. Le deuil qui l'entourait avait
vaincu son fi oid courage.
Ses bras étaient croisés sur sa poit< ioe son front
hautain se courbait il s'apitoyait, non point sur son
propre sort mais sur celui de ses soldats qui allaient
mourir, et qu'il ne pouvait point défendre.
Une fois le sang monta subitement à sa joue et mit
un rouge \jf à la place de sa pâleur habituelle.– Ses
yeux s'étaient baissés en même temps, et l'on eût pu
voir sur sa physionomie, animée subitement le re-
flet d'une émotion poignante.
Peut-être était-ce la pensée d'Ellen qui venait de
vislifir son cœur peut-être était-ce le dernier adieu
prononcé du fond de 1 âaa.j à l'heure suprême.
Cela dura un instant, puis les regards du major
se tournèrent de nouveau vers sa petite armée à l'a»
gonie. Son front redevint pâle.
Sur ce visage dont la beauté dominait, héroïque,
la scène de désolation J**js regards de Jermyn res-
taient invlaciblement attachés.Jermyn souffrait pres-
que autant que les soldats à l'agonie. fout ce qu'il
y avait en lui de généreux et de noble se rÂvpltait
sa conscience bourrelée était à la torture.
Et que de haine pourtant parmi ces remords} i
Çvinma il épiait, attentif, une marque de frayeur ou
de faiblesse! Comme il attendait avec d'ardentes im-
patiences un soupir, un cri, use plainte.
Weyer une position nouvelle, disons le mot, de lui
faire une situation difficile.
» Pour aujourd'hui, nous nous abstenons de toute
féflexjop.
» F, S. &L, le comfe de Muelenaere a été mandé à
Bruxelles. Il; est attendu à chaque instant.
» L'opinîoQ des hommes les mieux infirmés est
que, quoiqu'il y ait démission de tous les ministres,
quelques uns des membres du ministère démission-
naire sont destinés à constituer la partie la plus im-
portante da la nouvelle combinaison. Mais l'adhésion
de ces membres à la nouvelle combinaison ne peut
être donnée encore comme uns certitude, car elle dé-
pend d'adjonctions jusqu'ici douteuses. »
Un affreux accident, causé par !a rencontre de
deux locomotives, vient d'arrivt r sur le chemin de
fer de Saint-Etienne.
On lit à ce sujet dans le Courrier de Lyon du
3 mars
« Hier dans l'après-midi pendant que notre popula-
tion couvrait les quais de la rive droite et de la rive
gauche du Rhône, et qu'elle jouissait de l'une des plus
belles journées de la saison, un "bruit sinistre s'est
répandu et a bientôt pris la consistance de la vérité.
.Une catastrophe, qui, par ses résultats, rappelle pres-
que colle du chemin de fer de Versailles, venait d'ar-
river sur celui de Saint-Etienne à Lyon. Nous étant
rendus sur les lieux à huit heures du soir, nous avons
trouvé la voie ferrée encombrée, sur une longueur
d'une centaines de mètres, de wagons, de tenders et
de locomotives chevauchant les unes sur les autres;
les wagons, brisés, broyés, et la plupart dans une
position verticale à la voie ferrée, et se soutenant Jes
uns les autres dans cette position, résultat du choc
qui avait eu lisu. Les voyageurs en avaient déjà été
retirés, les uns morts ou blessés; les autres, beau-
coup moius malheureux, n'avaient été que simple-
ment contusionnés. Le spectacle que présentait la
voie ferrée en ce moment était horrible à voir, et il
est difficiîa à qui n'en a pas été témoin de s'en faire
una idée exacte. Voici, d'après les renseignemens pris
sur les lieux, comment l'accident serait arrivé
» A Vernaison, la locomotive qui entraînait le con-
voi parti de Saint-Etienne à midi s'est dérangée et
n'a plus pu fonctionner deux dépêches seraient alors
parties, l'une pour Lyon, l'autre pour Givors afin de
faire arriver une locomotive de secours on pensait
que l'une des deux an moins serait expédiée; ce le
venant de Givors arriva la première, et fut immédiat
temeot placée à la tété du convoi qui raprit immé-
diatement sa route. Arrivés dans la plaine d'Ivours, à
peu de distance du tunnel de Pierre-Bénite, les con-
ducteurs de la machins virent arriver sur eux à toute
vapeur la locomotive de renfort partie de Lyon; il pa-
rait alors ou qu'ils perdirent la tête ou que la dis-
tance qui séparait les deux locomotives dut rendre
leurs efforts impuissans car ils s'élancèrent hors de
la voie et en furent quittes pour des blessures plus
ou moins graves. L'un d'eux s'est cassé la jambe,
nous a-t-on assuré. Une seconde après, ua bruit épou-
vanlarble se faisait entendre et lo reste est plus aisé
à concevoir qu'à exprimer.
» A onze heures du soir, les morts, qui avaient été
provisoirement déposés dans la maison du cantonnier
du chemin, en ont été retirés et placés dans un wa-
gen spécial, qui s'est dirigé sur Lyon, remorqué par
un cheval. Quant aux biessés, ils ont été, lépartis
dans diverses maisons de Pierre-Bénite, où ils ont re-
çu lei premiers secours plusieurs d'entre eux ne
survivront probablement pas à leurs blessures.
» Oa ne saurait donner trop d'éloges aux habitans
de Pierre-Bénite, surtout à ceux d'entre eux dont les
propriétés et les habitation!), sont riveraines du che-
min di far; les blessés transportés chez eux en ont'
reçu tous les secours que, réclamait leur position.
Ce sont les médecins du pays qui ont été naturelle-
ment appelés à leur donner les premiers soins; il se
sont acquittés de c.tte tâche avec un très louable
empressement.
» Toute la nnit des ouvriers ont été occupés à dé-
blayer la voie ferrée, mais cette opération, qui s'est
faite à la lueur des flambeaux, doit être très longue;
elle n'est. d'ailleurs pas sans dangers à cause de la
position des wagons, et ne sera probablement ter-
minée qu'aujourd'hui dans la journée.
» L'administration du chemin de fer nous fait par-
venir, sur l'accident dont on vient de lire plus haut
les détails, la note suivante
« Un 'accident très grave est arrivé co soir, à trois
» heures et demie à Pierre-Bénite, au train parti de
» Saint- Etienne à midi. Ce train ayant été obligé de
• s'arrêtera Vernaison, par un dérangement de la
» machine, avait demandé a i.yon une machine de
» secours. Gatts seconde locomotive est partie iiumé-
• diatement et a pris la voie do despente sur la-
» quelle le train était supposé arrêté. Mais celui-ci
» s'était déjà remis ea marche, et un violent broa-
» quement a eu lieu. Huit personnes ont été tuées et
» quatorze ont été blessées; quelques autres ont reçu
» des contusions sans gravité. Par suite de l'ëncom-
<> brement des voies, les trains de cinq heures du soir
» et de minuit n'ont pu partir de Lyon.
» A la première nouvelle de la catastrophe, le
préfet du Rhône s'est rendu sur les lirux ainsi que
le procureur da Roi assisté de plusieurs membres
du parquet. M. le juge da paix Dubouchet accouru
de Brignais les avait précédé de quelques instans
pour ta levée des co.-ps et pour le transport de* bles-
sés.
» On raconte que peu d'inslaos après le terrible
événement et dèi que les ouviiers charpentiers et les
cantonniers ont entrepris de déblayer les voitures qui
formaient une montagne, une petite fille, de quatre
ans jeté; t des cris plaintifs se trouvant engagée sous
un madrier de chêne £t des débris amoncelés de voi-
tures on s'est empressé de lui porter secours en sou-
levant, au moyen d'un cric, les pièces de bois qui
la couvraient; mais soit que l'instrument fût mal as-
sujetti, soit qu'il se soit enfoncé eu terre la pièce
est retombée sur l'enfant qui n'a plus fait entendre
aucun cri, aucune plainte elle était mortd. «
Voici comment ie Rhéne raconte cette cruelle
catastrophe ;.•̃ »
« Hier dans l'après-midi, entre Givors et Vernai-
soc, le convoi venant de Saint- Etienne qui condui-
sait à peu près deux, cents voyageurs, fit use avarie
# sa locomotive. Le chef du convoi envoya immédia-
tement e'n a rant et en arrière, c'est-à-dire d'un côté
dans la diiectiflïi de Givors, de l'autre dans celle de
Lyon, demander une loaoRjglive da secours. L'émis-
saire dirigé sur Givors ne tarda pas à rencontrer un
convoi de marchandises dit la Messagerie 'venant de
Lyon avec une bonne et puissante machine. Il fit ar-
rêter en train de marchandises, prit sa. locomotive, et
bientôt après ce' le-ci (ut aeprophée on tête du train
des voyageurs, qui sa remit en mardis Ce n ndaot la
demande d'unn locomotive de secours était aussi par?
-venue à Perrache. Cette -machine, montée parle chef
àeE£jjo.uvemensdu chemindefer, partit immédiatement
Rien. Une statue de marbre en feee «Lu çjartoau
qui va la briser.
jermyn haïssait, mais il admirait. II eût donné-
sa vie pour la mort de cet homme.
Il se sentait vaincu, même au moment de tuer. Son
âme bouleversée jalousait les minutes de calme que
son rival allait vivre encore.
El il songeait à le sauver pour redevenir un instant
son égal. Il voulait lui tendre la main pour remonter
jusqu'à lui.
ïf le vûylait; mais c'était comme un rêve. H
ne bougeait pas. I
Ses deux mains s'appuyaient sur le canon de son
mopgquet.
Il restait là, muet et sombre, et stupéfait de ne trou-
ver qu'amertume au fond de la coups de vengeance.
Les dragons avaient maintenant de la boue jus-
qu'aux genoux, Quelques uns récitaient des priè-
res les autres sa répandaient en menaces vaines;
d'autres enfin criaient encore au secours.
Aux prières, aux menaces et aux cris de désespoir
les Molly-Maguires répondaient par d'implacables
moqueries.
La pitié ne venait point.
Ils regardaient cette mort horrible sans que leur
vengeance fût assouvie.
Le point rouge cependant avait pris une forme et
s'avançait comme un tourbillon, c'était une femme
à chevat qui courait en zigzag dans le bog et qui te-
nait par la bride, une autre monture dont le galop Ja
suivait de près.
Elle avait dans la main droite une houssine, et frap ̃
pait son poney sans relâche.
Voilà une bonne femme de Knockderry, se di-
saient les Molly-Maguires, qui vient pour avoir sa
part du la danse. It n'est pas trop tard!
Hardi, ma belle! cria la grosse voix du géant
Mahony; au train que vous menez, il vous en res-
tara encore un petit peu.
Et Pat et Mac-Duff et les autres répétèrent en
chœur
Hardi, ma belle! poussez, oh là! poussez!
La mante rouge lemblait n'avoir pas b^egjiQ de ces
de l'embarcadère à grande vitesse et en suivant la voie
de dscente, c'est à dire la môme que parcourait de
son côté le train des voyageurs.. Le chef des mouver
mens fondait sa 'sécurité sur la conviction où il élaÙ
que ce train l'attendait, arrêté auprès da Vernaison
et qu'aiosi il serait facile de l'apercevoir de loin, et
en l'approchant de modérer le mouvement de la ma-
chine. Miis, comme nous vëaons. de le dire le con-
voi était en marche.
» La rencontré a eBénite, où sa trouve une courbe assez brusque. Il
était alors quatre heure». Le choc, comme on peut le
croire, été terrible. Sur douzj wagons six ont été
écrasés, ainsi que les deux locomotives. Huit per-
sonnes, dont deux femmes et un enfant tués sur le
coup; trente blessés, dont dix grièvement quoique
à des degrés divers tel est le résultat de cette colli-
sion; Il faut avoir vu le spectacle que présentait cette
nuit le chemin de fer pour se rendre compte des épou
vantables effets d'un tel accident. L'enchevêtrement
la superposition des wagons, l'amoncellement de leurs
débris à une hauteur du 4 à 5 mètres expliquaient et
rappelaient dans toute son horreur, la catastrophe du
8 mai. Si les wagons du chemin de fer de Saint-
Etienne eufsent été construits en bois comme l'étaient,
au 8 mai, ceux du chemin de fer de Versailles, nui
doute que l'incendie n'eût ajouté de nombreuses vic-
times à celles dont nous déplorons aujourd'hui la
perte. »
Aujourd'hui M. Lherbelte a provoqué à la
Chambre des Députés des explications relative-
ment à l'accident survenu sur le chemin de fer de
Saint-Elienne à Lyon.
M. Dumon, ministre de» travaux publics, a donné
lecture à la Chambre d'une lettre du préfet du
Rhône qui confirme les faits qu'on vient de lire.
{Voir plus bas, Chambre des Députés.)
ORDONNANCE DU ROI.
LOUIS-PHILIPPE etc.
Vu l'art. iJ de la loi da 17 Juin 1840, portant que des rè-
glemens d'administration pcblfque détermineront les condi-
tions auxquelles pourront être autorisés l'enlèvement le
transport et remploi en franchise ou avec modération de
droits du sel de toute origine des eaux salées ou des ma-
tières sali'eres à destination des exploitations agricoles
Art. l«. Le dcoll sur les sels, fixé à trois décimes par kilo-
gramme par l'art. 25 de la loi du 17 décembre 18U, et ré-
duit cinq centimes pur kilogramme pour les sels destinés
à l'alimentation des bestiaux sous la condition que ces sels
seront mélangés; aux frais des intéresses à leur choix, dan&
les proportions indiquées ci-après
Premier mélangé. Pour cinq kilogrammes de sel en
poudre cina, litres d'eau et deux hectolitres ou quarante
kilogrammes de son ordinaire, ou mêlé de recoupe.
Deuxième mélange –Pour dix kilogrammes de sel en
poudr?, dix litres d'eau, quatre kilogrammes de farine de
tourteaux de graines oléagineuses, et deux hectolitres ou
quarante kilogrammes de son ordinaire ou mêlé de recoupe.
Art. 2. La perception du droit de cinq centimes sur lés
sels ayant la destination spéciale Indiquée à l'article précé-
dent sera faite avant l'enlèvement des marais salans, ou
avant la sortie des entrepôts de sel et des fabriques de sel
ignigène, pourvu que lesdlts sels aient été préalablement
pulvérisés.
Art. 3. Les mélanges indiqués à J'articîe l" auront lieu
sous la surveillance des agens des douanes ou des contribu-
tions Indirectes, dans les migaslns de dépôt qui seront éta-
blis conformément à l'article 4 cl-aprés.
Ces mélanges s'effectueroRt aux jours et heures qui seront
déterminés par le chef de service des douanes ou par le di-
recteur des contributions indirectes de l'arrondissement.
Art. 4. Des dépôts spéciaux de sels imposés au droit de
cinq centimes pourront être autorisés dans toutes les com-
rauues où il existera soit on bureau dédouanes, soit des
employés des contributions indirectes en résidence.
Art. 5. Tout Individu qui vouira, en exécution de l'article
précédent, établir un de ces dépôts, devra en faire la de-
maude, par écrit, au directeur des douanes ou à celui des
contributions indirectes et lui faire agréer un local conve-
nable pour servir à leinmagasinemeiit et au mélange des
sels. Il devra en outre s'engager, par nne soumission dû-
ment cautionnée, et sous les peines portées à l'article 4 s de
la loi du 17 juin 1840, à représenter, à toute réquisition des
agens des douanes oa des contributions indirectes les sels
en magasin.
Art. 6. Les eels ne pourront être expédiés sur lesdlts dé-
pôts qu'avec acquils-ù-caullon et sous l'accomplissement des
formalités prescrites par les art. 18 et 19 de l'ordonnance du
16 juin 1841.
Art. 7. Les magasins de dépôt seront sous la double clef-
des dépositaires et des agens des douanes oa des contribu-
tions indirectes. Ces agens tiendront un compte d'entrée et
de sortie des sels mis en magasin, lesquels y resteront sous
plomb jusqu'au moment où 11 en sera fait livraison après
mélange.
Art. 8. Les dépositaires seront tenus de fournir les ou-
vriers et les ustensiles nécessaires pour le pesage et le me-
surage des matières destinées au mélange.
Art. 9. Dans les lieux où le transport des sels des eaux
salées et dts matières salifères est *oumi* à des funmlitÊB
à U circulation, Us sels mélangés devront ô re accompaguès
de l'acquit de paiement des droits, d'un cougé, d'un pa&sa-
vant ou do tonte autre expédition régulière des douanes ou
des contributions in directes."
Art. 10. Toute infraction aux dispositions de la présente
ordonnance entraînera l'application des peines prononcées
par l'art. 13 de la loi du 17 juin 1840.
M: Lafaûrie inspecteur général des financés,
vient, par une ordonnance royale du 18 février der-
cier, u'étre élevé au grade de commandeur de l'Ordre
royal de la Légiou-d'Honneur.
M. Vignes, chef au secrétariat général des finances,
a éié nommé chevalier du même Ordre.
M. Orfila, doyen de la Faculté de médecine, vient
de donner sa démission de membre du conseil géné-
ral des hospief ».
M. Verdet, membre du conseil général de la
Drôme et maire de la ville du Buis, vient de mourir.
C'est à lui que cette ville doit l'introduction de l'in-
dustrie féricole et la création de plusieurs usines.
-r- M. Delangle, avocat-général à la Cour de cassa-
tipn et ancien bâtonnier de l'Prdre des avocats, est
parti pour Clamecy afin d'assister aux. funérailles de
M. Ph. Dupin.
Oa écrit de Rgseju eil.date du 25 février, àja
Gazette de Cologne ;̃̃
« L'ordre et la tranquillité rognent dan» notre ville,
et la feule circonstance qui nous rappelle Ifs terreurs
passées, c'ett de voir arriver 'encore à chaque instant
des personnes airétées on provicce. On évalue à sept
à huit cents le nombre de ces dernières.
» Hier soir notra villo, mais tu: tout ie public réuni
dans le Casino allemand, ont été jetés dans la stupeur
par ce qu'on peut appeler une mauvaise plaisanterie.
Il était à peu près onze heures lorsqu'une terrible dé-
{ongtidn retentit dans toute la ville. Oq»coaçoit que,
d-'ns les circonstances actuelles, on ait cru entendre
'dans cette explosion le signal -d'une iosurrectiqa, tt
il a fallu un long silence pour que le public revint de
sa stupeur. Les militaires qui se trouvaient au bal
saisirent alors leurs chapeaux 1 leurs épt'es pour voir
ce qui se passait <*an3 la ville. ïls rpgai uren. t tig;;tftt
au b3l pour assurer que tout était tranquil e et pour
encouragemens les naseaux de ses petits poneys
soufflaient xjne fumée épaisse.
E le dévorait l'espice.
Oa ne voyait plus qae le torse' des malheureux
dragons qui n'avaient pu s'accrocher aux troncs d'ar-
bres celte mort lente, qui venait pir degrés et qu'on
ne pouvait point combattre, les affolait; ils agitaient
leurs bras dans le vide en poussant des cris insensés.
Quelques uns, saisis de vertige, s'élançaient à cqrps
perdu dans 1$ fange, et cherchaient à gagner la chaus-
sée à la nage.
Mais la fange lei recevait, flasque, Inerte, elles en-
gloutissait lentement
A chaque homme qui disparaissait ainsi, c'étaient
derrière, les buissons de fenétiques narras.
Et ces cris de sauvages ivres tombaient comme de
po'goans reproches sur le coeur de Jjrmyn Mac-
Diarmid. C'était lui qui leur faisait ces féroces al-
légresses; c'était lui qui tuait ds loin tous' ces
hommes l'idée du piégâ lui appartenait.
Honte! hontn! l'e»nrit 4mid s'engourdissait; ses yeux ne voyaient plus qu'i
travers un brouillard.
La mante rouge passait en ca moment vis-à-vis des
Iklolly-Mafpiires, dispersés sur les mamelons de terre
ferais.
Allons, comaaère! dit Mac-Duff, vous voici
arrivée. venez avec nous
La mante rouge glissa comme une flèche À quel-
ques pieds da lui, au galop de ses deux poneys, et ne
répondit priât.
Sjn capuchon rabattu lui cachait le visage. Elle
continua sa routa vers la chaussée..
Le major, rendu à lui-même par les mouvement
convulsife de son cheval qui sortait peu à peu de sa
prison de boue, venait de jeter derrière lui un re
gard qui lui avait montré la terre ferme à sa portée.
Ea ce premier moment l'instinct de conservation,
qui est au cœur de l'homme le plus vaillant, l'em-
porta sur toute autre pensée.
Le major étaft debout sur sa sella; il tendit ses
jarreU pour prendre son élan.
La manta rouge arrivait & cet butant sur la langue
expliquer la cause de l'alarme. C'était une grosse
bouteille de poudre qu'on aurait placée, probablement
pour effrayer le public, sous la porte cochère de la
maison «lu Casino, et qu'on aurait fait partir au moyen,
d'une.;a|Iumstte. A en juger par le terrible fracas l'explosion et par l'ébranlement causé dans tout l'é-
difice, la quantité de poudre a dû être très considé-
rable la bouteille, du reste, était en plein air à l'en
trée de la porte. •
» Le bal recommença donc; mais Voilà qu'à minuit
survint un nouveau sujet de frayeur, le son des clo-
chsin de l'insurrection. Cette fois encore on se rassura
c'étaient des cloches qui annonçaient le carême. Le
bal finit cependant; car le général commandant de
la plaça fit cesser le divertissement, probablement
pour ne pas heurter les sentimens religieux de la po-
pulation catholique. »
Oa écrit de Lisbonne au Times
« Le plan financier de sir Robert Peel a produit ici
une profonde sensation. Les parties de ce plan qui in-
téressent le Portugal sont 10 la réduction des droits
sur l'eau-de-vie 2« la suppression de tout, droit sur
le maïs. Les Anglais pourraient se procurer des
esux-de-vie portugaises supérieures qui valent mieux
que les eaux-dc-vie supérieures françaises, à un peu
moins d'une guinée par gallon, droits payés. Les
Portugais regrettent que sir Robert Peel n'ait pas
compris dans son plan une réduction de droits sur les
vins. Des ordres sont arrivés à Oporto d'expédier des
eaux-de-vie en Angleterre et les pru ont augménté
en Portugal et en France. »
On écrit do Rome, le 16 février
« On croit que dans un consistoire extraordinaire
qui sera convoqué vers le 13 msra, le Pape communi-
quera aux cardinaux l'état des négociations entamées
avec le cabinet de Saint-Pétersbourg. Da nouveaux
évêques, parmi lesquels des Espagnols, seront nom-
mé».
» On reçoit des Légations la nouvelle que des' sol-
dats des regimens suisses ont disparu sans que l'on
ait pu savoir ce qu'ils étaient devenus. Il n'est pas
douteux qu'ils n'aient été assassinés par les mécon-
tens. A Pérouse, cinq carabiniers ont été tués pendant
la Duit en faisant patrouille, sans qu'on ait pu jus-
qu'à ce jour découvrir les auteurs de ce meurtre
odieux. » [Gazette universelle allemande )
Oa lit dans le Times
« Sir Robert Sale qui vient d'être tué dans les
Indes, était co'onoldu 13» d'infanterie légère (prince
Albert). Le lieutenant-colonel a adressé >u régiment
un ordre du jour qui prescrit le deuil à partir du
23 février jusqu'au Caviii. On pense qu'un monument
sera élevé à la mémoire de ce brave officier dans
Westminster-abbey. »
Un assassinat a été commis dans la matinée du
25 février, sur la grande route d'Awjrnon à Tarascon,
à la hauteur da Rognonas. Lu sfenr Guillaume Chau-
vet, âgé de vingt-huit ans, libéré du service militaire
depuis quelques mois seulement, partit de Barbentane
le 25 février, vers trois heures du matin, conduisant
une charrette vide qu'il se proposait d'aller charger
de pierres à Fontvieille. A une distance d'environ 400
mètres de sa maison, il marchait tranquillement à
côté de son attelage, tenant à la main les guides de
son cheval, lorsqu'un individu embusqué derrière
une haie débouche tout d'un coup sur la grande route
en le couchant en joue, et tire sur lui un coup de
feu qui le frappa de trois balles le malheureux Chau-
vet pousse un cri et tombe baigné dans son sang. Son
évanouissement dura quelque temps, mais enfin il
reprit des forces et parvint à se traîner jusqu'à une
firme voisine où on s'empressa de lui porter secours.
Le cheval avait continué sa route, et vers les cinq
heures du matin était arrivé à Tarascon, où quelques
personnes ayant vu ainsi une charrette sans conduc-
teur, l'arrêtèrent en attendant que quelqu'un se pré-
sentât pour la réclamer. Quelques heures après, ei
effet, un habitant de Barbentane, envoyé par l'infor-
tuné Chàuvet, arriva à Tarsscon et raconta l'affreuse
catastrophe qui venait d'arriver. La justice, prompte-
ment avertie, se hâta de se rendre auprès du blessé
pour commencer une instruction.
L'assassin n'a pas commis le crime pour voler sa
victime, car Chauvet avait sur lui dix francs et une
montre qui ne lui ont pas été enlevés pendant scn
évanouissement. Le médecin qui a visité le malade
l'a trouvé dans le plus grave danger. Il avait r<çu
deux balles dans le bras droit, et une troisième dans
la poitrine. Une balle a été extraite du bras droit;
elle est d'un très petit calibre. Les deux autres sont
encore dans les chairs et n'ont pu en être retirées. On
se perd en conjectures sur l'auteur d'un si horrible
forfait. Cbauvet est un brave jeune homme qui ne se
connaît point d'cnn?mi on a'iait' même" jusqu'à dire
que ce pourrait biea être une méprise. D'antres as-
surent que c'est l'effet d'une haine particulière ayant
i'ictérêt pour mobile. •
On écrit d'Orléans, le 2 mars
« Une cérémonie, qui aurait pu avoir plus d'éclat
s eu lieu vers midi dans l'enceinte de la cathédrale.
» Robert-Joseph Polhier, notre grand jurisconsulte,
mort à Orléans à la fin de février 1772, lut inhumé le
4 mars dans !e grand cimetière d'Orléans, utile au
centre de la ville en face de la cathédrale. En 1823,
la ville ayant fait construire sur l'emplacement de ce
cimetière les halles aux grains", les restes de Pothier
furent recueillis soigneusement, enfermes dans un
cercueil de plomb et transférés avtc pompe dans la
cathédrale.
» Polhier était janséniste. Cette circonstance fit naî-
tre quelques difficultés; le clergé aurait voulu qu'au
lieu d'être déposées dans la cathédrale, les cendres
du grand jurisconsulte fussent portées dans l'un dts
cimetières de la ville. 'On trouva un moyen terme
on choisit, dans le lieu saint, un emplacement qui
n'était point chapelle, et la cérémonie de la transla-
tion eut lieu le 17 novembre 1823.
» Cette année, au grand scandale de ceux qui sont ja-
loux 'de la conservation do no» grands édifices rel-
gieux, dans leur unité et dans leur intégrité, malgré 1rs
vives réclamations que ce projet avait soulevées, t'em-
p'scement de la sépulture de Pothjer fqt précisément
choisi pour en faire une sacristie parallèle à celle qui
existe du côtô opposé et destinée principalement à
l'évêque et aux membres du chapitre de Sainte Croix.
Ce sont ces constructions nouvelles qui ont nécessité
la translation des centres de Pothier dans un emplace-
ment. voisin ayant comna* le premier forme de cha-
pelle mais sans autel, et occupé, pendant }a célébra-
tion des offices du dimanche et des fêtes, par lts s
bancs d'une pension.
» Cette sacristie étajt-ello bien nécessaire? Etait-il
indispensable del'étsblirla précisément? Au contraire,»
n'était-ce qu'un prétexte et a-t-cn saisi ou plutôt
provoqué i'opeasio.n de satisfaire une rancune anti-
ansénistrf, longtemps cou. ée? Quoi qu'il en soit
ainsi que nous l'ayons dit, cette cérémonie a eu lieu
aujourd'hui à midi dans la cathedra e. M- l'évoque
^"Orléans en ava|tribunal civil, dont quelques membres y ont assisté en
de terre qui lui faisait face. Elle s'arrêta court.
Poussez-le, commère! cria Mac-Duff il est
bien là! empêche? -le d'aborder!
La mante rouge mit pied à terre lest méat et fit
entrer l'un de ses poneys dans la vase. Du geste et de
la voix elle app la Mortimer.
Cilui ci, quittant la selle de son. cheval sauta sur
le 403 du pqney, qui fit effort giissa se reprit et
b :ndit enfin sur le sol ferme.
La foule rugissante s'é'ança hors des buig;qag, et
vint jusque sur le bord, du Doon.
Impossible de faire un pas de plus en avant!
Tirez! criait-on de toutes parts; c'est un
homme déguisé! Tirez! ceux qui ont des fusils
Ils gesticulaient comme des forcenés. Une part de
leur vengeance leur échappait, et c'était la meilleure.
Quatre ou cinq coups de fusils partirent.
Jermyn seul ne s'était point avancé. ïl demeurajf
immobUe sur son tertre.
iu~ moy e sar son tèrtee.
La toile qui couvrait son visage était mouille dg
sueur.
A peina sauvé, le major avait tourné la tète de ëes
poney rers la chaussée, vers lé péril.
La mante rouge était en selle sur l'autre cheval.
Elle jeta ses deux bras autour de la taille da major,
qui m'avait qu'une main po.ur résister à cette étreinte;
elle l'attira vers elle et le pressa contre son cœur.
En même temps sa voix parla doucement atu po-
neys qui partirent rapides comme le vent. Tout
cela fut l'affaire d'une seconde.
La foule ppussa aa long cri de rage.
Les deux fugitifs couraient en zigzag et se tenaient
toujours embrassés.
Tirez! tirez! criait-on. –Il suffirait d'une balle
pour deux!
Jermyn était le seul dont le fusil restât chargé,
II rejeta son masqua de toile en arrière. Vous
eussiez dit le visage d'un fantôme,
Son arme s'abaissa lentement vers Us poneys fu-
gitifs.
Allez, Jermyn! allez, mon fils! Ah! ah!
vous allez voir, vous autres! Jarrayn s'a jamais
manqué son coup
habits de ville. Le maire et quelques conseillers mu-
nicipaux étaient également présens.. Quant au bar-
reau., aucune convocation officielle ne.lui ayant été
adressée, les avocats pouvaient être mis au nombre
des .rares curieux avertis de cette translation.
• La cérémonie n'a pas duré: plus d'une demi hfure.
L'évéque, à la tête de son clergé, a prononcé sur le
cercueil les prières prescrites par le rituel en pa-
reille circonstance, et les restes de Pothier ont été
descendus dans la fosie qu'ils doivent occuper, jus-
qu'à ce que d'autres constructions nécessitent peut-
être une nouvelle exhumation. » (Gaz. dès Trib.)
On lit dans le Journal du Havre du 8 mars :`
« Ua de ces accidens dont une mystérieuse fatalité
a seule le secret a coûté cette nuit la vie au capi-
taine Jehenne, commandant le chaland la Louite. II
était couché à son bord, quand, vers quatre heures
du matin, il eut besoin de se lever pour larguer une"
amarre. Après avoir effectué cette manœuvre, il re-
gagnait sa chambre; mais, trompé par l'obscurité ou
par un reste d'assoupissement, il ne sut pas éviter le
grand panneau, qui était resté ouvert, et tomba dans
la cale. Au bruit de sa chute, sa malheureuse femme
se leva à son tour, et, n'apercevant pas son mari sur
le pont, l'appela de tous côtés par des cris qui atti-
rèrent le douanier de garde. Après diverses recher-
ches, on arriva enfin dans la cale, où l'on trouva
étendu et privé de vie le corps de M. Jehenne. Le
malheureux capitaine s'était, en tombant, brisé la v
colonne vertébrale, et sa mort a dû être instantanée.
Sa veuve, que cette catastrophe prive do son seul'
soutien, reste avec cinq enfacs, dont le dernier est à
peine âgé de deux mois. »
Oa lit dans le Mémorial de Rouen du 4 mars •
« La police a opéré hier des perquisilions chez If «
libraires de Rouen pour re chercher un ouvrage inti-
tule Almanach de l'Antéchrist. Cette mesure n'a à
notre connaissance du moins, produit aucun résultat
L'ouvrage poursuivi était annoitcé en vente à Pari*
chez l'auteur, et ne paraît pas avoir été répandu dans
les départemens. »
Hier mardi, a eu lieu, en présence de la com-
mission nommée par le ministre du commerce à la
demande de M. ltolland aîné, et en présence aussi'
des syndics de la boucherie, le pesage de Dagvberl et
de son compagnon Fleur-des-Bois. Dagobert a donné"
1,626 livres de viande, 174 livres de cuir, 223 livres^
de suif, et Fleur-des-Bois, 1S10 livres de viande, 147 ii-'
vies de CHir et 216 livres de suif. On n'a pesé ni les'
têtes, ni le sang, ni les intestins. »
Une circonstance imprévue oblige & remettre à
un autre jour la matinée dramatique et musical» qui
devait avoir lieu demain jeudi 5 mars au profit de
l'œuvre des Amis de ï Enfance; le jour et l'heure aux-
quels elle aura lieu seront ultérieurement annoncés.
Cours et Tribunaux;1 r.
Soixante-quinze chefs d'accusation', relatifs à àeÈt
détourhemens considérables et aux faux qui ont servi
pendant longtemps à déguiser le déficit, amenaient;
aujourd'hui devant la Cour d'assises deux commis de
M. Buhner, négociant en vins, ayant à Paris plusieurs?
établisseinens, dont le principal est rue Richelieu. Lo
premier accusé Charles Thouin est âgé de trente-'
deux ans; le deuxième, Adolphe Loison, est âgé ùo
quarante ans. ̃ 'j
Les faits suivans résultent de l'acte d'accu?atiôn
« M. Bshrier employait Chez lui, depuis dix ans. Charte*
Tlionln en qualité de teneur de livres et de caissier tout à'!
la fois. Il l'avait chargé aussi de tenir les comptes et decon-
liôler la .gestion d'un grand nombre de dépôts du vins éta-r ï~
blis dans l'enceinte de Paris et dans la banlieue, que te-
naient des employés salariés par M. llcliner, et celui-ci, oui*
avait investi Thouin de toute sa confiance, avait porté 6uc-:
cesslvemenl ses appointemens à plus de 4,ooo fr. par an
> La prospérité des affaires de la maison Buhner, malgré
les avantages qu'y trouvait Thouin, fit naître en lui une
pensée ingrate et déloyale; il voulut fonder à l'iusu de son
maître une maison rivale, en prépara mystérieusement l'or-
ganisation avec deux associés qui devaient lui apporter
quelques fonds, et ne recula pas devant des ctinies accumu-
lés pendant plusieurs mois de suite pour réaliser son projet
cupide et dissimuler de nombreux détournemens qui en ̃
«talent évld-mment la consèqnence. ̃
» Le hasard (it découvrir tout à coup à M. Baliner, dans
le courant de juillet 1845, la trame qu'avait ourdie celui àf
quillaviit accordé tant de confiance. A l'instant même'
̃M. Buhner suspendit défies fonctions lo commis qui lui té-
joignait tant d'ingratitude, et procéda à la vérlficaiion de
ses écritures. Il s'était borné depuis longtemps à l'examen
rapide des balances mensuelles que lnipté-enlaitson teneur
de livres, et dont les chiffres généraux éfaient posés tic ma-
nière à accuser, en apparence, des résultats exacts Cette
vériflc.iliou donna aussi. ôt la preuve qu'au mois destntem-
bre 1844, époque cù '.Çhouin venait d'être chargé de tenir la
caisse,' celui-ci avait commis un premier délobrnerurnl de
fonds, puis en avait opéré successivement p'usleurs autres
formant un tolal de 11,500 fr. Pour masquer ces abus de
conflaucï, Thooin n'avait pas craint de falsifier les livres de
cômm-rceet Us balances des compUs do 5). Butiner qui
porta plainte contre son commis en se constituant n'a- lie
civile, à la date du 16 septembre durnier..
» Thouin a cherché à expliquer les déflcils par lo ret? rd
de plusieurs dépositaires à effectuer leurs vcsetupns et
s'efforça de présenter comnie de simples Imgulaiitcs'les
fmx opérés par lui, au nombre do solxanlo-quii.zu. L'imon-
duile de Thouin n'explique que trop ses inildélilés il fré·
quentait les eslaminets, Jouait au billard, et entretenait des
concubines, quoique marié et père de famille.
> L'accuse Lolsou avait (lé chargé par Si. Buhner en 1837
de la direction d'un dépôt de vios, situé rue du Cloitre-Salnt-
Honoré. Il recevait un traitement annuel dé 900 fr et en
outre une remise de 8 pour 100 sur les ventes iu'il tffee-
tualt. Il commença par éprouver, a-t-ii dit. il a environ
quatre ans, un délicit de 3,500 fr. dont il fit l'aveu à Ttiouln.
et que celui-ci consentit a dissimuler à M. Babner Mais ea
jrètendu déficit consistait en grande partie dans dés apniu
calions de fonds aux besoins personnels de Loison Les dé-
tournemens se sont multipliés, et Loisori s'est reconnu debi*
teur de 5,940 fr. envers son ancien patron. La complicliè de
Thonin à cet égard ressoi t selon l'acte d'accusation d'un
prolet de transaction par lequel il s'obligeait a couvrir le
déficit de Loison.moyenn-.nt qui! serait donné un quitus à
son coaccusé. »
Des debats fort comp'içjués se sont offerts. L'accu-
sation a été soutenue par m. uliq.v, substitut du pro-
cureur général, m» chémieux a défendu M. Buhner,
partie civile; ji° nogent saint-Laurent a plaidé pour
Thouin, et si» poKte pour Loison.
L'audience s'est prolongée jusqu'à huit huires du
soir. Loison a été acquitté tt Thouin déc'aré cou-
pable, mais avec des circonstances atténuantes, a été
condamné à cinq au* de prison et 100 fr. d'am«nd&.
la a Cour, statuant sur les conclusions do ia partie
civile, tant è l'égard de Thouio, condamné, et de loi»
son, acquitté Us a co.idamcés à rembourser à
M. Buhner, à titre de dommages et intérêts et par •;
corps, savoir ïhouio, Ih8_;9 ir., et Loison, 5,900 fr.
La durée de la coe Irai» le par corps est fixée à trois,
ans.
I-e irlbunal de commerce avait à statuer aôîciif»
d'hui sur l'action en responsabilité irUeatëe par
MM. Gouin tt Ce contre MM. Combes et Ce, à raison
La mante rquge et Morlirner, embrassés toujours
qt ennportés par la course tortueuse des poneys, sa
présentèrent un instant de profil.
L'âme dé Jermyn était dans ses yeux qui flam-
boyaient.
La foule trépignait de rage et 3'impalieoee.
Allons! mon fils, allons!
Jermyn n\it son doigt sur la détente. ̃– La bouche
du fusil vomit un côae de fumée, et le coup retenti»,
faible, dans l'immensité des bogs,
Les deux fugitifs semblèrent ebaneeler à la ^'lê sur
leurs poneys. Lo vent souleva, un ççih.àu capuchai
de la mante rouge. <«'~
L'arme s'échappa des mains dd Jertnyn qui tan:ba
sur ses genoux en gémissant le aem d'Ellen..
La foule hurlgi^ (riflmnhante.
I ` FW'O> lA DEUXIÉ8E PARTIE, FÉYAL. t `r
̃ ̃ ̃' .-PAÎJL.FÉVAL.' « ;̃
(La suite à demain.) J
C'est vendredi 6 mars que dait avoir lieu à l'hoïel
des Commissaires-Priseurs, ru» des Jeûneurs, 16, l'ex-
position publique des objets d'art et de haute enriosité
composant le cabinet de feu M. Fiérard. Parmi ces ob-
jets dont la vente aura lieu le 7, on distingue surtout
un magnifique bouclier en fer.repoussé, ayant appar-
tenu au roi Henri IL Ce bouclier, l'un des plus beaux
connus, est un chef-d'œuvre de l'art du xvi» sièc'e.–
~n.
Dimanche prochain, 8 mars, une rf présentation
extraordinaire sera donnée, sur le théâtre de l'Am-
bigu-Comique, au bénéfice de la caisse de secours
des auteurs et compositeurs dramatiques. Quatre
théâtres concourront à cette œuvre de bienfaisance
les Variétés, par fes Deux Pierrots, avec Lepeintre ai; é
et Charles Pérey; le Gynr-ase, par le Marchand tt
Marrons, avec Achard; le Palais-Royal, par le Philtre
Champenois, avec Alcide Tousez et Ml|e Scriwarjeck; t
enfin l' Ambigu-Comique par an de ces drames les
plus en vogue.
considérable, d'une somme de 56 millions à répartir entre
les fortifications des trois ports du Havre, de Cherbourg et de
Saint-Nazaire que, même pour ces trois ports, ce n'est qu'un
à-compte, et qu'ensuite viendront les besoins des autres ports.
C'est donc une immense entreprise dont la Chambre est sai-
sie. En conséquence, je suis d'avis qu'il faut apporter la plus
stricte économie à chaque fortification en particulier, et ne
faire pour chaque port que ce qui est indispensable. La pen-
sée du projet est boune, quel que soit l'état de profonde paix
dont jouit l'Europe, et dont le mérite revient à la sage politi-
que du gouvernementfra«ç3is. Mais les plans d'exécutionsont
contestables. Ainsi on conçoit bien que le gouvernement for-
tifie le Havre et Cherbourg du côté delà mer, mais y multf-
pller les défenses du côté de la terre "c'est outrer la dé-
pense sàns utilité car quel ennemi tenterait une descente
au Havre, maintenant que le chemin de fer de Paris au Havre
est achevé ? Le même argument subsistera bientôt pour
Cherbourg. Quant aux ports comme Saint-Nazaire, qui n'ont
d'Importance qu'en expectative, il est prématuré de les for-
tifier. >
Suivant l'honorable membre, il y a un jnsle équilibre à
conserver entre les dépenses civiles et les dépenses mili-
taires.. Après toutes les sommes réclamées dans cette ses-
sion pour l'état militaire du royaume, cet équilibre serait
renversé si le projet de loi des fortifications des ports n'é-
prouvait des répudions. Vingt fois, en présence d'améliora-
tions reconnues urgentes, on *st arrêté par la nécessité de
balancer les dépenses par les recellts. C'est l'argument de
l'équilibre du budget qu'on invoque sans cesse pour foire
ajourner des mesures d'une grande utilité matérielle ou
d'une haute convenance morale et politique. Ainsi, l'achè-
vement des canaux da 1821 et I8î2est toujours remis, faute
de fonis. Le rachat des actions de jouissance des canaux,
opération si nécessaire cependant au commerce et à l'in-
dustrie, ne se fait point par le même molif. C'est pour avoir
un budget en "équilibre qu'on ajourne et l'augmentation si
désirable du traitewrit do 200 fr. accordé aux instituteurs
primaires, et la création d'inspecteurs salariés indispensa-
bles pour la mise en œuvre de la loi sur le travail des en-
fans dans les manufactures, et l'accroissement du fonds
d'encouragement en faveur de l'agriculture qui devrait ê!re
décuplé: L'honorable membre cite encore d'autres amé-
liorations de détail ajournées par le même motif. «C'est au
moins, dit-il en finissant, une raison pour qu'on réduise
les travaux de fortification des ports à la plus stricte limité
et pour qu'on y metîe le temps. »
La commission se compose de MM. Gentil de
Bussy, amiral de Hell, vicomta Daru, général
Meynadier, de Boblaye, général baron de Ber-
thois, comte de Ségur, Ilarlé et Jules de Lasteyrie.
La quatrième commission nommée dans les bu-
reaux est chargée d'examiner le projet dejoi qui
a pour but d'introduire une taxe uniforme dans la
perception des tarifs sur tous les cours d'eau na-
vigables ou flottables dont l'exploitation appartient
à l'Etat sans l'intervention des Compagnies, à à
quelque titre que ce soit. Le principe de la loi a
été généralement admis. Un seul membre, M. de
Panât, a appelé l'attention générale de la commis-
sion sur les bassins de l'Aa et de l'Escaut. La com-
mission se compose de MM. Pouillet Michel Che-
valier, Lanyer, Schneider (d'Autun) d'Angevilîe
Sèvin-Mareau, Darblay, Barbet et de Panât.
Le Sénat espagnol a. continué dans la séance du
26 février la discussion du projet de loi électo-
rale. Elle n'offre aucun intérêt. Plusieurs articles
ont été adoptés, et _on croit que le Sénat votera
le 27 l'ensemble du projet de loi. Le ministre des
finances, M. PenaAguayo a présenté au Congrès
le projet de loi sur la dotation du culte et du
clergé. La Gazette ne contient pas encore l'exposé
des motifs. Voici les fonds qui sont destinés à l'en-
tretien du clergé 1° Le produit des biens patri-
moniaux qu'il administre en ce moment; 2° le
montant des engagemens contractés par les acqué-
reurs de biens nationaux 3° les revenus de la
bulle de croisade 4° les revenus de tous les cens
de l'Etat. Les créances personnelles du clergé se-
raient liquidées à partir du 1er octobre 1841.
Oa annonce que le général Breton, capitaine-
général de la Catalogne, vient de donner sa dé-
mission. 11 sera remplacé, dit-on, par le général
Concha, qui a pacifié l'année dernière cette pro-
vince. Ce général a voté avec l'Opposition mo-
dérée dans le Congrès. Il est ami politique des
deux ministres, MM. Isturiz et Arrazola.
La Chambre des Communes d'Angleterre n'est
pas au bout des discussions sur les corn laws.
M. VilHersa dû proposer, lundi soir le rappel total
et immédiat de ces lois. Le principe de la mesure
de sir Robert Peel ayant maintenant une majorité
assurée, on ne craint plus d'en compromeUre le
sort par d'autres propositions mais la molion de
M. Villiers n'est faite que pour l'honneur du prin-
cipe, et elle n'a aucune chance de succès.
Voici en quels termes le principal organe des
protectionistes, le Morning-Post, accepte la défaite
de son parti
t'« II y a encore beaucoup à faire dans les Communes
avant Q«e la superlative bassesse des anciers chefs
conservsl.'eurs puisse être consommée, a^ant que le
principe de la protection soit foulé aux pieds par ceux
quiavaient juré de le défendre. Il faudra encore pas-
ser à travers beaucoup de trahisons et de riiisérabks
tergiversations et de saietés politiques de toute espèce,
avant que cette bassesse presque incroyable soit ac-
compli» enîiè.-emeat dans ia Chambre mais, après
ce qui s'est passé, il y a peu déraison d'alfen'Jre que
Jes estomacs da eaux qui ont Irahi leurs coma-etiacs
ne soient pas as*.e7. forts pour dfgérer le reste de leur
besogne. Apre? la honteuse untuiliation devant Cob-
den l'autre soir, que peut-il y avoir dans les abîmes
les plus profonds de l'Avilissement politique que notre
premier ministre ne soit prêt à affronter ? »
La dissolution du ministère belge paraît cer-
taine. Nous lisons dans l'Emancipation d'hier
« Les bruits de démissions ministérielles, que nous
avons. mentionnés hier avec réserve, sont "aujourd'hui
confirmés. Ces démissions doivent avoir été remises
hier entre les mains de S. M.; ce sont celles du mi-
nistère entier.
» Parmi les conjectures de toute espèce qui clr-
culetti en ville sur la dissolution du cabinet, on se
préoccupe surtout de M. Van de Weyer. On s'entre-
tint de ca que ce ministre va faire. Oa s'accorde gé-
néralement à dire que si M. Van de Weyer veut, ré*
nonçant à ses fonctions d'ambassadeur à Londres, ac-
cepter une p'ace à ia Chambre des Représentans, les
représentons de Bfaxejies ge concerteront entre eux
no«r qu'à l'instant même une place devienne vacante
par la démission da l'un d'eux cette plase ferait of-
ferte à M. Van de Weyer. •̃
» II s'agit, comme on voit, de créer à M. Van de Î
La lioue se rejoignait maintenant au-ileesus delà
selle, et i'on ne voyait plusles pieds des dragons qu»
se tenaieiit debout. ̃
Quelques uns avaient réussi à s'accrocher aux
trôner d'arbres ceux-là étaient momentanément à
l'abri.
Mais, pour les autres, tout effort demeurait inutile
et n'eût servi qu'à hâter l'iiiîtant fatal.
Il fallait attendre la mort.
J.e major qui était le plus éloigné de la chaussée -j
était en moine temps le plus près d'une des langues
de terre environnantes son cheval avait trouvé pied
saos doute au fond du lac de boue ear il cessait de
s'enfopeer, et ses efforts l'amenaient,- par un mouve-
ment imperceptible vers le sol ferme.
Mortimer ne semblait point s'apercevoir de cette
eiiance de ialut. Le deuil qui l'entourait avait
vaincu son fi oid courage.
Ses bras étaient croisés sur sa poit< ioe son front
hautain se courbait il s'apitoyait, non point sur son
propre sort mais sur celui de ses soldats qui allaient
mourir, et qu'il ne pouvait point défendre.
Une fois le sang monta subitement à sa joue et mit
un rouge \jf à la place de sa pâleur habituelle.– Ses
yeux s'étaient baissés en même temps, et l'on eût pu
voir sur sa physionomie, animée subitement le re-
flet d'une émotion poignante.
Peut-être était-ce la pensée d'Ellen qui venait de
vislifir son cœur peut-être était-ce le dernier adieu
prononcé du fond de 1 âaa.j à l'heure suprême.
Cela dura un instant, puis les regards du major
se tournèrent de nouveau vers sa petite armée à l'a»
gonie. Son front redevint pâle.
Sur ce visage dont la beauté dominait, héroïque,
la scène de désolation J**js regards de Jermyn res-
taient invlaciblement attachés.Jermyn souffrait pres-
que autant que les soldats à l'agonie. fout ce qu'il
y avait en lui de généreux et de noble se rÂvpltait
sa conscience bourrelée était à la torture.
Et que de haine pourtant parmi ces remords} i
Çvinma il épiait, attentif, une marque de frayeur ou
de faiblesse! Comme il attendait avec d'ardentes im-
patiences un soupir, un cri, use plainte.
Weyer une position nouvelle, disons le mot, de lui
faire une situation difficile.
» Pour aujourd'hui, nous nous abstenons de toute
féflexjop.
» F, S. &L, le comfe de Muelenaere a été mandé à
Bruxelles. Il; est attendu à chaque instant.
» L'opinîoQ des hommes les mieux infirmés est
que, quoiqu'il y ait démission de tous les ministres,
quelques uns des membres du ministère démission-
naire sont destinés à constituer la partie la plus im-
portante da la nouvelle combinaison. Mais l'adhésion
de ces membres à la nouvelle combinaison ne peut
être donnée encore comme uns certitude, car elle dé-
pend d'adjonctions jusqu'ici douteuses. »
Un affreux accident, causé par !a rencontre de
deux locomotives, vient d'arrivt r sur le chemin de
fer de Saint-Etienne.
On lit à ce sujet dans le Courrier de Lyon du
3 mars
« Hier dans l'après-midi pendant que notre popula-
tion couvrait les quais de la rive droite et de la rive
gauche du Rhône, et qu'elle jouissait de l'une des plus
belles journées de la saison, un "bruit sinistre s'est
répandu et a bientôt pris la consistance de la vérité.
.Une catastrophe, qui, par ses résultats, rappelle pres-
que colle du chemin de fer de Versailles, venait d'ar-
river sur celui de Saint-Etienne à Lyon. Nous étant
rendus sur les lieux à huit heures du soir, nous avons
trouvé la voie ferrée encombrée, sur une longueur
d'une centaines de mètres, de wagons, de tenders et
de locomotives chevauchant les unes sur les autres;
les wagons, brisés, broyés, et la plupart dans une
position verticale à la voie ferrée, et se soutenant Jes
uns les autres dans cette position, résultat du choc
qui avait eu lisu. Les voyageurs en avaient déjà été
retirés, les uns morts ou blessés; les autres, beau-
coup moius malheureux, n'avaient été que simple-
ment contusionnés. Le spectacle que présentait la
voie ferrée en ce moment était horrible à voir, et il
est difficiîa à qui n'en a pas été témoin de s'en faire
una idée exacte. Voici, d'après les renseignemens pris
sur les lieux, comment l'accident serait arrivé
» A Vernaison, la locomotive qui entraînait le con-
voi parti de Saint-Etienne à midi s'est dérangée et
n'a plus pu fonctionner deux dépêches seraient alors
parties, l'une pour Lyon, l'autre pour Givors afin de
faire arriver une locomotive de secours on pensait
que l'une des deux an moins serait expédiée; ce le
venant de Givors arriva la première, et fut immédiat
temeot placée à la tété du convoi qui raprit immé-
diatement sa route. Arrivés dans la plaine d'Ivours, à
peu de distance du tunnel de Pierre-Bénite, les con-
ducteurs de la machins virent arriver sur eux à toute
vapeur la locomotive de renfort partie de Lyon; il pa-
rait alors ou qu'ils perdirent la tête ou que la dis-
tance qui séparait les deux locomotives dut rendre
leurs efforts impuissans car ils s'élancèrent hors de
la voie et en furent quittes pour des blessures plus
ou moins graves. L'un d'eux s'est cassé la jambe,
nous a-t-on assuré. Une seconde après, ua bruit épou-
vanlarble se faisait entendre et lo reste est plus aisé
à concevoir qu'à exprimer.
» A onze heures du soir, les morts, qui avaient été
provisoirement déposés dans la maison du cantonnier
du chemin, en ont été retirés et placés dans un wa-
gen spécial, qui s'est dirigé sur Lyon, remorqué par
un cheval. Quant aux biessés, ils ont été, lépartis
dans diverses maisons de Pierre-Bénite, où ils ont re-
çu lei premiers secours plusieurs d'entre eux ne
survivront probablement pas à leurs blessures.
» Oa ne saurait donner trop d'éloges aux habitans
de Pierre-Bénite, surtout à ceux d'entre eux dont les
propriétés et les habitation!), sont riveraines du che-
min di far; les blessés transportés chez eux en ont'
reçu tous les secours que, réclamait leur position.
Ce sont les médecins du pays qui ont été naturelle-
ment appelés à leur donner les premiers soins; il se
sont acquittés de c.tte tâche avec un très louable
empressement.
» Toute la nnit des ouvriers ont été occupés à dé-
blayer la voie ferrée, mais cette opération, qui s'est
faite à la lueur des flambeaux, doit être très longue;
elle n'est. d'ailleurs pas sans dangers à cause de la
position des wagons, et ne sera probablement ter-
minée qu'aujourd'hui dans la journée.
» L'administration du chemin de fer nous fait par-
venir, sur l'accident dont on vient de lire plus haut
les détails, la note suivante
« Un 'accident très grave est arrivé co soir, à trois
» heures et demie à Pierre-Bénite, au train parti de
» Saint- Etienne à midi. Ce train ayant été obligé de
• s'arrêtera Vernaison, par un dérangement de la
» machine, avait demandé a i.yon une machine de
» secours. Gatts seconde locomotive est partie iiumé-
• diatement et a pris la voie do despente sur la-
» quelle le train était supposé arrêté. Mais celui-ci
» s'était déjà remis ea marche, et un violent broa-
» quement a eu lieu. Huit personnes ont été tuées et
» quatorze ont été blessées; quelques autres ont reçu
» des contusions sans gravité. Par suite de l'ëncom-
<> brement des voies, les trains de cinq heures du soir
» et de minuit n'ont pu partir de Lyon.
» A la première nouvelle de la catastrophe, le
préfet du Rhône s'est rendu sur les lirux ainsi que
le procureur da Roi assisté de plusieurs membres
du parquet. M. le juge da paix Dubouchet accouru
de Brignais les avait précédé de quelques instans
pour ta levée des co.-ps et pour le transport de* bles-
sés.
» On raconte que peu d'inslaos après le terrible
événement et dèi que les ouviiers charpentiers et les
cantonniers ont entrepris de déblayer les voitures qui
formaient une montagne, une petite fille, de quatre
ans jeté; t des cris plaintifs se trouvant engagée sous
un madrier de chêne £t des débris amoncelés de voi-
tures on s'est empressé de lui porter secours en sou-
levant, au moyen d'un cric, les pièces de bois qui
la couvraient; mais soit que l'instrument fût mal as-
sujetti, soit qu'il se soit enfoncé eu terre la pièce
est retombée sur l'enfant qui n'a plus fait entendre
aucun cri, aucune plainte elle était mortd. «
Voici comment ie Rhéne raconte cette cruelle
catastrophe ;.•̃ »
« Hier dans l'après-midi, entre Givors et Vernai-
soc, le convoi venant de Saint- Etienne qui condui-
sait à peu près deux, cents voyageurs, fit use avarie
# sa locomotive. Le chef du convoi envoya immédia-
tement e'n a rant et en arrière, c'est-à-dire d'un côté
dans la diiectiflïi de Givors, de l'autre dans celle de
Lyon, demander une loaoRjglive da secours. L'émis-
saire dirigé sur Givors ne tarda pas à rencontrer un
convoi de marchandises dit la Messagerie 'venant de
Lyon avec une bonne et puissante machine. Il fit ar-
rêter en train de marchandises, prit sa. locomotive, et
bientôt après ce' le-ci (ut aeprophée on tête du train
des voyageurs, qui sa remit en mardis Ce n ndaot la
demande d'unn locomotive de secours était aussi par?
-venue à Perrache. Cette -machine, montée parle chef
àeE£jjo.uvemensdu chemindefer, partit immédiatement
Rien. Une statue de marbre en feee «Lu çjartoau
qui va la briser.
jermyn haïssait, mais il admirait. II eût donné-
sa vie pour la mort de cet homme.
Il se sentait vaincu, même au moment de tuer. Son
âme bouleversée jalousait les minutes de calme que
son rival allait vivre encore.
El il songeait à le sauver pour redevenir un instant
son égal. Il voulait lui tendre la main pour remonter
jusqu'à lui.
ïf le vûylait; mais c'était comme un rêve. H
ne bougeait pas. I
Ses deux mains s'appuyaient sur le canon de son
mopgquet.
Il restait là, muet et sombre, et stupéfait de ne trou-
ver qu'amertume au fond de la coups de vengeance.
Les dragons avaient maintenant de la boue jus-
qu'aux genoux, Quelques uns récitaient des priè-
res les autres sa répandaient en menaces vaines;
d'autres enfin criaient encore au secours.
Aux prières, aux menaces et aux cris de désespoir
les Molly-Maguires répondaient par d'implacables
moqueries.
La pitié ne venait point.
Ils regardaient cette mort horrible sans que leur
vengeance fût assouvie.
Le point rouge cependant avait pris une forme et
s'avançait comme un tourbillon, c'était une femme
à chevat qui courait en zigzag dans le bog et qui te-
nait par la bride, une autre monture dont le galop Ja
suivait de près.
Elle avait dans la main droite une houssine, et frap ̃
pait son poney sans relâche.
Voilà une bonne femme de Knockderry, se di-
saient les Molly-Maguires, qui vient pour avoir sa
part du la danse. It n'est pas trop tard!
Hardi, ma belle! cria la grosse voix du géant
Mahony; au train que vous menez, il vous en res-
tara encore un petit peu.
Et Pat et Mac-Duff et les autres répétèrent en
chœur
Hardi, ma belle! poussez, oh là! poussez!
La mante rouge lemblait n'avoir pas b^egjiQ de ces
de l'embarcadère à grande vitesse et en suivant la voie
de dscente, c'est à dire la môme que parcourait de
son côté le train des voyageurs.. Le chef des mouver
mens fondait sa 'sécurité sur la conviction où il élaÙ
que ce train l'attendait, arrêté auprès da Vernaison
et qu'aiosi il serait facile de l'apercevoir de loin, et
en l'approchant de modérer le mouvement de la ma-
chine. Miis, comme nous vëaons. de le dire le con-
voi était en marche.
» La rencontré a eBénite, où sa trouve une courbe assez brusque. Il
était alors quatre heure». Le choc, comme on peut le
croire, été terrible. Sur douzj wagons six ont été
écrasés, ainsi que les deux locomotives. Huit per-
sonnes, dont deux femmes et un enfant tués sur le
coup; trente blessés, dont dix grièvement quoique
à des degrés divers tel est le résultat de cette colli-
sion; Il faut avoir vu le spectacle que présentait cette
nuit le chemin de fer pour se rendre compte des épou
vantables effets d'un tel accident. L'enchevêtrement
la superposition des wagons, l'amoncellement de leurs
débris à une hauteur du 4 à 5 mètres expliquaient et
rappelaient dans toute son horreur, la catastrophe du
8 mai. Si les wagons du chemin de fer de Saint-
Etienne eufsent été construits en bois comme l'étaient,
au 8 mai, ceux du chemin de fer de Versailles, nui
doute que l'incendie n'eût ajouté de nombreuses vic-
times à celles dont nous déplorons aujourd'hui la
perte. »
Aujourd'hui M. Lherbelte a provoqué à la
Chambre des Députés des explications relative-
ment à l'accident survenu sur le chemin de fer de
Saint-Elienne à Lyon.
M. Dumon, ministre de» travaux publics, a donné
lecture à la Chambre d'une lettre du préfet du
Rhône qui confirme les faits qu'on vient de lire.
{Voir plus bas, Chambre des Députés.)
ORDONNANCE DU ROI.
LOUIS-PHILIPPE etc.
Vu l'art. iJ de la loi da 17 Juin 1840, portant que des rè-
glemens d'administration pcblfque détermineront les condi-
tions auxquelles pourront être autorisés l'enlèvement le
transport et remploi en franchise ou avec modération de
droits du sel de toute origine des eaux salées ou des ma-
tières sali'eres à destination des exploitations agricoles
Art. l«. Le dcoll sur les sels, fixé à trois décimes par kilo-
gramme par l'art. 25 de la loi du 17 décembre 18U, et ré-
duit cinq centimes pur kilogramme pour les sels destinés
à l'alimentation des bestiaux sous la condition que ces sels
seront mélangés; aux frais des intéresses à leur choix, dan&
les proportions indiquées ci-après
Premier mélangé. Pour cinq kilogrammes de sel en
poudre cina, litres d'eau et deux hectolitres ou quarante
kilogrammes de son ordinaire, ou mêlé de recoupe.
Deuxième mélange –Pour dix kilogrammes de sel en
poudr?, dix litres d'eau, quatre kilogrammes de farine de
tourteaux de graines oléagineuses, et deux hectolitres ou
quarante kilogrammes de son ordinaire ou mêlé de recoupe.
Art. 2. La perception du droit de cinq centimes sur lés
sels ayant la destination spéciale Indiquée à l'article précé-
dent sera faite avant l'enlèvement des marais salans, ou
avant la sortie des entrepôts de sel et des fabriques de sel
ignigène, pourvu que lesdlts sels aient été préalablement
pulvérisés.
Art. 3. Les mélanges indiqués à J'articîe l" auront lieu
sous la surveillance des agens des douanes ou des contribu-
tions Indirectes, dans les migaslns de dépôt qui seront éta-
blis conformément à l'article 4 cl-aprés.
Ces mélanges s'effectueroRt aux jours et heures qui seront
déterminés par le chef de service des douanes ou par le di-
recteur des contributions indirectes de l'arrondissement.
Art. 4. Des dépôts spéciaux de sels imposés au droit de
cinq centimes pourront être autorisés dans toutes les com-
rauues où il existera soit on bureau dédouanes, soit des
employés des contributions indirectes en résidence.
Art. 5. Tout Individu qui vouira, en exécution de l'article
précédent, établir un de ces dépôts, devra en faire la de-
maude, par écrit, au directeur des douanes ou à celui des
contributions indirectes et lui faire agréer un local conve-
nable pour servir à leinmagasinemeiit et au mélange des
sels. Il devra en outre s'engager, par nne soumission dû-
ment cautionnée, et sous les peines portées à l'article 4 s de
la loi du 17 juin 1840, à représenter, à toute réquisition des
agens des douanes oa des contributions indirectes les sels
en magasin.
Art. 6. Les eels ne pourront être expédiés sur lesdlts dé-
pôts qu'avec acquils-ù-caullon et sous l'accomplissement des
formalités prescrites par les art. 18 et 19 de l'ordonnance du
16 juin 1841.
Art. 7. Les magasins de dépôt seront sous la double clef-
des dépositaires et des agens des douanes oa des contribu-
tions indirectes. Ces agens tiendront un compte d'entrée et
de sortie des sels mis en magasin, lesquels y resteront sous
plomb jusqu'au moment où 11 en sera fait livraison après
mélange.
Art. 8. Les dépositaires seront tenus de fournir les ou-
vriers et les ustensiles nécessaires pour le pesage et le me-
surage des matières destinées au mélange.
Art. 9. Dans les lieux où le transport des sels des eaux
salées et dts matières salifères est *oumi* à des funmlitÊB
à U circulation, Us sels mélangés devront ô re accompaguès
de l'acquit de paiement des droits, d'un cougé, d'un pa&sa-
vant ou do tonte autre expédition régulière des douanes ou
des contributions in directes."
Art. 10. Toute infraction aux dispositions de la présente
ordonnance entraînera l'application des peines prononcées
par l'art. 13 de la loi du 17 juin 1840.
M: Lafaûrie inspecteur général des financés,
vient, par une ordonnance royale du 18 février der-
cier, u'étre élevé au grade de commandeur de l'Ordre
royal de la Légiou-d'Honneur.
M. Vignes, chef au secrétariat général des finances,
a éié nommé chevalier du même Ordre.
M. Orfila, doyen de la Faculté de médecine, vient
de donner sa démission de membre du conseil géné-
ral des hospief ».
M. Verdet, membre du conseil général de la
Drôme et maire de la ville du Buis, vient de mourir.
C'est à lui que cette ville doit l'introduction de l'in-
dustrie féricole et la création de plusieurs usines.
-r- M. Delangle, avocat-général à la Cour de cassa-
tipn et ancien bâtonnier de l'Prdre des avocats, est
parti pour Clamecy afin d'assister aux. funérailles de
M. Ph. Dupin.
Oa écrit de Rgseju eil.date du 25 février, àja
Gazette de Cologne ;̃̃
« L'ordre et la tranquillité rognent dan» notre ville,
et la feule circonstance qui nous rappelle Ifs terreurs
passées, c'ett de voir arriver 'encore à chaque instant
des personnes airétées on provicce. On évalue à sept
à huit cents le nombre de ces dernières.
» Hier soir notra villo, mais tu: tout ie public réuni
dans le Casino allemand, ont été jetés dans la stupeur
par ce qu'on peut appeler une mauvaise plaisanterie.
Il était à peu près onze heures lorsqu'une terrible dé-
{ongtidn retentit dans toute la ville. Oq»coaçoit que,
d-'ns les circonstances actuelles, on ait cru entendre
'dans cette explosion le signal -d'une iosurrectiqa, tt
il a fallu un long silence pour que le public revint de
sa stupeur. Les militaires qui se trouvaient au bal
saisirent alors leurs chapeaux 1 leurs épt'es pour voir
ce qui se passait <*an3 la ville. ïls rpgai uren. t tig;;tftt
au b3l pour assurer que tout était tranquil e et pour
encouragemens les naseaux de ses petits poneys
soufflaient xjne fumée épaisse.
E le dévorait l'espice.
Oa ne voyait plus qae le torse' des malheureux
dragons qui n'avaient pu s'accrocher aux troncs d'ar-
bres celte mort lente, qui venait pir degrés et qu'on
ne pouvait point combattre, les affolait; ils agitaient
leurs bras dans le vide en poussant des cris insensés.
Quelques uns, saisis de vertige, s'élançaient à cqrps
perdu dans 1$ fange, et cherchaient à gagner la chaus-
sée à la nage.
Mais la fange lei recevait, flasque, Inerte, elles en-
gloutissait lentement
A chaque homme qui disparaissait ainsi, c'étaient
derrière, les buissons de fenétiques narras.
Et ces cris de sauvages ivres tombaient comme de
po'goans reproches sur le coeur de Jjrmyn Mac-
Diarmid. C'était lui qui leur faisait ces féroces al-
légresses; c'était lui qui tuait ds loin tous' ces
hommes l'idée du piégâ lui appartenait.
Honte! hontn! l'e»nrit 4mid s'engourdissait; ses yeux ne voyaient plus qu'i
travers un brouillard.
La mante rouge passait en ca moment vis-à-vis des
Iklolly-Mafpiires, dispersés sur les mamelons de terre
ferais.
Allons, comaaère! dit Mac-Duff, vous voici
arrivée. venez avec nous
La mante rouge glissa comme une flèche À quel-
ques pieds da lui, au galop de ses deux poneys, et ne
répondit priât.
Sjn capuchon rabattu lui cachait le visage. Elle
continua sa routa vers la chaussée..
Le major, rendu à lui-même par les mouvement
convulsife de son cheval qui sortait peu à peu de sa
prison de boue, venait de jeter derrière lui un re
gard qui lui avait montré la terre ferme à sa portée.
Ea ce premier moment l'instinct de conservation,
qui est au cœur de l'homme le plus vaillant, l'em-
porta sur toute autre pensée.
Le major étaft debout sur sa sella; il tendit ses
jarreU pour prendre son élan.
La manta rouge arrivait & cet butant sur la langue
expliquer la cause de l'alarme. C'était une grosse
bouteille de poudre qu'on aurait placée, probablement
pour effrayer le public, sous la porte cochère de la
maison «lu Casino, et qu'on aurait fait partir au moyen,
d'une.;a|Iumstte. A en juger par le terrible fracas l'explosion et par l'ébranlement causé dans tout l'é-
difice, la quantité de poudre a dû être très considé-
rable la bouteille, du reste, était en plein air à l'en
trée de la porte. •
» Le bal recommença donc; mais Voilà qu'à minuit
survint un nouveau sujet de frayeur, le son des clo-
ch
c'étaient des cloches qui annonçaient le carême. Le
bal finit cependant; car le général commandant de
la plaça fit cesser le divertissement, probablement
pour ne pas heurter les sentimens religieux de la po-
pulation catholique. »
Oa écrit de Lisbonne au Times
« Le plan financier de sir Robert Peel a produit ici
une profonde sensation. Les parties de ce plan qui in-
téressent le Portugal sont 10 la réduction des droits
sur l'eau-de-vie 2« la suppression de tout, droit sur
le maïs. Les Anglais pourraient se procurer des
esux-de-vie portugaises supérieures qui valent mieux
que les eaux-dc-vie supérieures françaises, à un peu
moins d'une guinée par gallon, droits payés. Les
Portugais regrettent que sir Robert Peel n'ait pas
compris dans son plan une réduction de droits sur les
vins. Des ordres sont arrivés à Oporto d'expédier des
eaux-de-vie en Angleterre et les pru ont augménté
en Portugal et en France. »
On écrit do Rome, le 16 février
« On croit que dans un consistoire extraordinaire
qui sera convoqué vers le 13 msra, le Pape communi-
quera aux cardinaux l'état des négociations entamées
avec le cabinet de Saint-Pétersbourg. Da nouveaux
évêques, parmi lesquels des Espagnols, seront nom-
mé».
» On reçoit des Légations la nouvelle que des' sol-
dats des regimens suisses ont disparu sans que l'on
ait pu savoir ce qu'ils étaient devenus. Il n'est pas
douteux qu'ils n'aient été assassinés par les mécon-
tens. A Pérouse, cinq carabiniers ont été tués pendant
la Duit en faisant patrouille, sans qu'on ait pu jus-
qu'à ce jour découvrir les auteurs de ce meurtre
odieux. » [Gazette universelle allemande )
Oa lit dans le Times
« Sir Robert Sale qui vient d'être tué dans les
Indes, était co'onoldu 13» d'infanterie légère (prince
Albert). Le lieutenant-colonel a adressé >u régiment
un ordre du jour qui prescrit le deuil à partir du
23 février jusqu'au Caviii. On pense qu'un monument
sera élevé à la mémoire de ce brave officier dans
Westminster-abbey. »
Un assassinat a été commis dans la matinée du
25 février, sur la grande route d'Awjrnon à Tarascon,
à la hauteur da Rognonas. Lu sfenr Guillaume Chau-
vet, âgé de vingt-huit ans, libéré du service militaire
depuis quelques mois seulement, partit de Barbentane
le 25 février, vers trois heures du matin, conduisant
une charrette vide qu'il se proposait d'aller charger
de pierres à Fontvieille. A une distance d'environ 400
mètres de sa maison, il marchait tranquillement à
côté de son attelage, tenant à la main les guides de
son cheval, lorsqu'un individu embusqué derrière
une haie débouche tout d'un coup sur la grande route
en le couchant en joue, et tire sur lui un coup de
feu qui le frappa de trois balles le malheureux Chau-
vet pousse un cri et tombe baigné dans son sang. Son
évanouissement dura quelque temps, mais enfin il
reprit des forces et parvint à se traîner jusqu'à une
firme voisine où on s'empressa de lui porter secours.
Le cheval avait continué sa route, et vers les cinq
heures du matin était arrivé à Tarascon, où quelques
personnes ayant vu ainsi une charrette sans conduc-
teur, l'arrêtèrent en attendant que quelqu'un se pré-
sentât pour la réclamer. Quelques heures après, ei
effet, un habitant de Barbentane, envoyé par l'infor-
tuné Chàuvet, arriva à Tarsscon et raconta l'affreuse
catastrophe qui venait d'arriver. La justice, prompte-
ment avertie, se hâta de se rendre auprès du blessé
pour commencer une instruction.
L'assassin n'a pas commis le crime pour voler sa
victime, car Chauvet avait sur lui dix francs et une
montre qui ne lui ont pas été enlevés pendant scn
évanouissement. Le médecin qui a visité le malade
l'a trouvé dans le plus grave danger. Il avait r<çu
deux balles dans le bras droit, et une troisième dans
la poitrine. Une balle a été extraite du bras droit;
elle est d'un très petit calibre. Les deux autres sont
encore dans les chairs et n'ont pu en être retirées. On
se perd en conjectures sur l'auteur d'un si horrible
forfait. Cbauvet est un brave jeune homme qui ne se
connaît point d'cnn?mi on a'iait' même" jusqu'à dire
que ce pourrait biea être une méprise. D'antres as-
surent que c'est l'effet d'une haine particulière ayant
i'ictérêt pour mobile. •
On écrit d'Orléans, le 2 mars
« Une cérémonie, qui aurait pu avoir plus d'éclat
s eu lieu vers midi dans l'enceinte de la cathédrale.
» Robert-Joseph Polhier, notre grand jurisconsulte,
mort à Orléans à la fin de février 1772, lut inhumé le
4 mars dans !e grand cimetière d'Orléans, utile au
centre de la ville en face de la cathédrale. En 1823,
la ville ayant fait construire sur l'emplacement de ce
cimetière les halles aux grains", les restes de Pothier
furent recueillis soigneusement, enfermes dans un
cercueil de plomb et transférés avtc pompe dans la
cathédrale.
» Polhier était janséniste. Cette circonstance fit naî-
tre quelques difficultés; le clergé aurait voulu qu'au
lieu d'être déposées dans la cathédrale, les cendres
du grand jurisconsulte fussent portées dans l'un dts
cimetières de la ville. 'On trouva un moyen terme
on choisit, dans le lieu saint, un emplacement qui
n'était point chapelle, et la cérémonie de la transla-
tion eut lieu le 17 novembre 1823.
» Cette année, au grand scandale de ceux qui sont ja-
loux 'de la conservation do no» grands édifices rel-
gieux, dans leur unité et dans leur intégrité, malgré 1rs
vives réclamations que ce projet avait soulevées, t'em-
p'scement de la sépulture de Pothjer fqt précisément
choisi pour en faire une sacristie parallèle à celle qui
existe du côtô opposé et destinée principalement à
l'évêque et aux membres du chapitre de Sainte Croix.
Ce sont ces constructions nouvelles qui ont nécessité
la translation des centres de Pothier dans un emplace-
ment. voisin ayant comna* le premier forme de cha-
pelle mais sans autel, et occupé, pendant }a célébra-
tion des offices du dimanche et des fêtes, par lts s
bancs d'une pension.
» Cette sacristie étajt-ello bien nécessaire? Etait-il
indispensable del'étsblirla précisément? Au contraire,»
n'était-ce qu'un prétexte et a-t-cn saisi ou plutôt
provoqué i'opeasio.n de satisfaire une rancune anti-
ansénistrf, longtemps cou. ée? Quoi qu'il en soit
ainsi que nous l'ayons dit, cette cérémonie a eu lieu
aujourd'hui à midi dans la cathedra e. M- l'évoque
^"Orléans en ava|t
de terre qui lui faisait face. Elle s'arrêta court.
Poussez-le, commère! cria Mac-Duff il est
bien là! empêche? -le d'aborder!
La mante rouge mit pied à terre lest méat et fit
entrer l'un de ses poneys dans la vase. Du geste et de
la voix elle app la Mortimer.
Cilui ci, quittant la selle de son. cheval sauta sur
le 403 du pqney, qui fit effort giissa se reprit et
b :ndit enfin sur le sol ferme.
La foule rugissante s'é'ança hors des buig;qag, et
vint jusque sur le bord, du Doon.
Impossible de faire un pas de plus en avant!
Tirez! criait-on de toutes parts; c'est un
homme déguisé! Tirez! ceux qui ont des fusils
Ils gesticulaient comme des forcenés. Une part de
leur vengeance leur échappait, et c'était la meilleure.
Quatre ou cinq coups de fusils partirent.
Jermyn seul ne s'était point avancé. ïl demeurajf
immobUe sur son tertre.
iu~ moy e sar son tèrtee.
La toile qui couvrait son visage était mouille dg
sueur.
A peina sauvé, le major avait tourné la tète de ëes
poney rers la chaussée, vers lé péril.
La mante rouge était en selle sur l'autre cheval.
Elle jeta ses deux bras autour de la taille da major,
qui m'avait qu'une main po.ur résister à cette étreinte;
elle l'attira vers elle et le pressa contre son cœur.
En même temps sa voix parla doucement atu po-
neys qui partirent rapides comme le vent. Tout
cela fut l'affaire d'une seconde.
La foule ppussa aa long cri de rage.
Les deux fugitifs couraient en zigzag et se tenaient
toujours embrassés.
Tirez! tirez! criait-on. –Il suffirait d'une balle
pour deux!
Jermyn était le seul dont le fusil restât chargé,
II rejeta son masqua de toile en arrière. Vous
eussiez dit le visage d'un fantôme,
Son arme s'abaissa lentement vers Us poneys fu-
gitifs.
Allez, Jermyn! allez, mon fils! Ah! ah!
vous allez voir, vous autres! Jarrayn s'a jamais
manqué son coup
habits de ville. Le maire et quelques conseillers mu-
nicipaux étaient également présens.. Quant au bar-
reau., aucune convocation officielle ne.lui ayant été
adressée, les avocats pouvaient être mis au nombre
des .rares curieux avertis de cette translation.
• La cérémonie n'a pas duré: plus d'une demi hfure.
L'évéque, à la tête de son clergé, a prononcé sur le
cercueil les prières prescrites par le rituel en pa-
reille circonstance, et les restes de Pothier ont été
descendus dans la fosie qu'ils doivent occuper, jus-
qu'à ce que d'autres constructions nécessitent peut-
être une nouvelle exhumation. » (Gaz. dès Trib.)
On lit dans le Journal du Havre du 8 mars :`
« Ua de ces accidens dont une mystérieuse fatalité
a seule le secret a coûté cette nuit la vie au capi-
taine Jehenne, commandant le chaland la Louite. II
était couché à son bord, quand, vers quatre heures
du matin, il eut besoin de se lever pour larguer une"
amarre. Après avoir effectué cette manœuvre, il re-
gagnait sa chambre; mais, trompé par l'obscurité ou
par un reste d'assoupissement, il ne sut pas éviter le
grand panneau, qui était resté ouvert, et tomba dans
la cale. Au bruit de sa chute, sa malheureuse femme
se leva à son tour, et, n'apercevant pas son mari sur
le pont, l'appela de tous côtés par des cris qui atti-
rèrent le douanier de garde. Après diverses recher-
ches, on arriva enfin dans la cale, où l'on trouva
étendu et privé de vie le corps de M. Jehenne. Le
malheureux capitaine s'était, en tombant, brisé la v
colonne vertébrale, et sa mort a dû être instantanée.
Sa veuve, que cette catastrophe prive do son seul'
soutien, reste avec cinq enfacs, dont le dernier est à
peine âgé de deux mois. »
Oa lit dans le Mémorial de Rouen du 4 mars •
« La police a opéré hier des perquisilions chez If «
libraires de Rouen pour re chercher un ouvrage inti-
tule Almanach de l'Antéchrist. Cette mesure n'a à
notre connaissance du moins, produit aucun résultat
L'ouvrage poursuivi était annoitcé en vente à Pari*
chez l'auteur, et ne paraît pas avoir été répandu dans
les départemens. »
Hier mardi, a eu lieu, en présence de la com-
mission nommée par le ministre du commerce à la
demande de M. ltolland aîné, et en présence aussi'
des syndics de la boucherie, le pesage de Dagvberl et
de son compagnon Fleur-des-Bois. Dagobert a donné"
1,626 livres de viande, 174 livres de cuir, 223 livres^
de suif, et Fleur-des-Bois, 1S10 livres de viande, 147 ii-'
vies de CHir et 216 livres de suif. On n'a pesé ni les'
têtes, ni le sang, ni les intestins. »
Une circonstance imprévue oblige & remettre à
un autre jour la matinée dramatique et musical» qui
devait avoir lieu demain jeudi 5 mars au profit de
l'œuvre des Amis de ï Enfance; le jour et l'heure aux-
quels elle aura lieu seront ultérieurement annoncés.
Cours et Tribunaux;1 r.
Soixante-quinze chefs d'accusation', relatifs à àeÈt
détourhemens considérables et aux faux qui ont servi
pendant longtemps à déguiser le déficit, amenaient;
aujourd'hui devant la Cour d'assises deux commis de
M. Buhner, négociant en vins, ayant à Paris plusieurs?
établisseinens, dont le principal est rue Richelieu. Lo
premier accusé Charles Thouin est âgé de trente-'
deux ans; le deuxième, Adolphe Loison, est âgé ùo
quarante ans. ̃ 'j
Les faits suivans résultent de l'acte d'accu?atiôn
« M. Bshrier employait Chez lui, depuis dix ans. Charte*
Tlionln en qualité de teneur de livres et de caissier tout à'!
la fois. Il l'avait chargé aussi de tenir les comptes et decon-
liôler la .gestion d'un grand nombre de dépôts du vins éta-r ï~
blis dans l'enceinte de Paris et dans la banlieue, que te-
naient des employés salariés par M. llcliner, et celui-ci, oui*
avait investi Thouin de toute sa confiance, avait porté 6uc-:
cesslvemenl ses appointemens à plus de 4,ooo fr. par an
> La prospérité des affaires de la maison Buhner, malgré
les avantages qu'y trouvait Thouin, fit naître en lui une
pensée ingrate et déloyale; il voulut fonder à l'iusu de son
maître une maison rivale, en prépara mystérieusement l'or-
ganisation avec deux associés qui devaient lui apporter
quelques fonds, et ne recula pas devant des ctinies accumu-
lés pendant plusieurs mois de suite pour réaliser son projet
cupide et dissimuler de nombreux détournemens qui en ̃
«talent évld-mment la consèqnence. ̃
» Le hasard (it découvrir tout à coup à M. Baliner, dans
le courant de juillet 1845, la trame qu'avait ourdie celui àf
quillaviit accordé tant de confiance. A l'instant même'
̃M. Buhner suspendit défies fonctions lo commis qui lui té-
joignait tant d'ingratitude, et procéda à la vérlficaiion de
ses écritures. Il s'était borné depuis longtemps à l'examen
rapide des balances mensuelles que lnipté-enlaitson teneur
de livres, et dont les chiffres généraux éfaient posés tic ma-
nière à accuser, en apparence, des résultats exacts Cette
vériflc.iliou donna aussi. ôt la preuve qu'au mois destntem-
bre 1844, époque cù '.Çhouin venait d'être chargé de tenir la
caisse,' celui-ci avait commis un premier délobrnerurnl de
fonds, puis en avait opéré successivement p'usleurs autres
formant un tolal de 11,500 fr. Pour masquer ces abus de
conflaucï, Thooin n'avait pas craint de falsifier les livres de
cômm-rceet Us balances des compUs do 5). Butiner qui
porta plainte contre son commis en se constituant n'a- lie
civile, à la date du 16 septembre durnier..
» Thouin a cherché à expliquer les déflcils par lo ret? rd
de plusieurs dépositaires à effectuer leurs vcsetupns et
s'efforça de présenter comnie de simples Imgulaiitcs'les
fmx opérés par lui, au nombre do solxanlo-quii.zu. L'imon-
duile de Thouin n'explique que trop ses inildélilés il fré·
quentait les eslaminets, Jouait au billard, et entretenait des
concubines, quoique marié et père de famille.
> L'accuse Lolsou avait (lé chargé par Si. Buhner en 1837
de la direction d'un dépôt de vios, situé rue du Cloitre-Salnt-
Honoré. Il recevait un traitement annuel dé 900 fr et en
outre une remise de 8 pour 100 sur les ventes iu'il tffee-
tualt. Il commença par éprouver, a-t-ii dit. il a environ
quatre ans, un délicit de 3,500 fr. dont il fit l'aveu à Ttiouln.
et que celui-ci consentit a dissimuler à M. Babner Mais ea
jrètendu déficit consistait en grande partie dans dés apniu
calions de fonds aux besoins personnels de Loison Les dé-
tournemens se sont multipliés, et Loisori s'est reconnu debi*
teur de 5,940 fr. envers son ancien patron. La complicliè de
Thonin à cet égard ressoi t selon l'acte d'accusation d'un
prolet de transaction par lequel il s'obligeait a couvrir le
déficit de Loison.moyenn-.nt qui! serait donné un quitus à
son coaccusé. »
Des debats fort comp'içjués se sont offerts. L'accu-
sation a été soutenue par m. uliq.v, substitut du pro-
cureur général, m» chémieux a défendu M. Buhner,
partie civile; ji° nogent saint-Laurent a plaidé pour
Thouin, et si» poKte pour Loison.
L'audience s'est prolongée jusqu'à huit huires du
soir. Loison a été acquitté tt Thouin déc'aré cou-
pable, mais avec des circonstances atténuantes, a été
condamné à cinq au* de prison et 100 fr. d'am«nd&.
la a Cour, statuant sur les conclusions do ia partie
civile, tant è l'égard de Thouio, condamné, et de loi»
son, acquitté Us a co.idamcés à rembourser à
M. Buhner, à titre de dommages et intérêts et par •;
corps, savoir ïhouio, Ih8_;9 ir., et Loison, 5,900 fr.
La durée de la coe Irai» le par corps est fixée à trois,
ans.
I-e irlbunal de commerce avait à statuer aôîciif»
d'hui sur l'action en responsabilité irUeatëe par
MM. Gouin tt Ce contre MM. Combes et Ce, à raison
La mante rquge et Morlirner, embrassés toujours
qt ennportés par la course tortueuse des poneys, sa
présentèrent un instant de profil.
L'âme dé Jermyn était dans ses yeux qui flam-
boyaient.
La foule trépignait de rage et 3'impalieoee.
Allons! mon fils, allons!
Jermyn n\it son doigt sur la détente. ̃– La bouche
du fusil vomit un côae de fumée, et le coup retenti»,
faible, dans l'immensité des bogs,
Les deux fugitifs semblèrent ebaneeler à la ^'lê sur
leurs poneys. Lo vent souleva, un ççih.àu capuchai
de la mante rouge. <«'~
L'arme s'échappa des mains dd Jertnyn qui tan:ba
sur ses genoux en gémissant le aem d'Ellen..
La foule hurlgi^ (riflmnhante.
I ` FW'O> lA DEUXIÉ8E PARTIE, FÉYAL. t `r
̃ ̃ ̃' .-PAÎJL.FÉVAL.' « ;̃
(La suite à demain.) J
C'est vendredi 6 mars que dait avoir lieu à l'hoïel
des Commissaires-Priseurs, ru» des Jeûneurs, 16, l'ex-
position publique des objets d'art et de haute enriosité
composant le cabinet de feu M. Fiérard. Parmi ces ob-
jets dont la vente aura lieu le 7, on distingue surtout
un magnifique bouclier en fer.repoussé, ayant appar-
tenu au roi Henri IL Ce bouclier, l'un des plus beaux
connus, est un chef-d'œuvre de l'art du xvi» sièc'e.–
~n.
Dimanche prochain, 8 mars, une rf présentation
extraordinaire sera donnée, sur le théâtre de l'Am-
bigu-Comique, au bénéfice de la caisse de secours
des auteurs et compositeurs dramatiques. Quatre
théâtres concourront à cette œuvre de bienfaisance
les Variétés, par fes Deux Pierrots, avec Lepeintre ai; é
et Charles Pérey; le Gynr-ase, par le Marchand tt
Marrons, avec Achard; le Palais-Royal, par le Philtre
Champenois, avec Alcide Tousez et Ml|e Scriwarjeck; t
enfin l' Ambigu-Comique par an de ces drames les
plus en vogue.
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