Titre : Gazette nationale ou le Moniteur universel
Auteur : France. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1801-06-24
Contributeur : Panckoucke, Charles-Joseph (1736-1798). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34452336z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 juin 1801 24 juin 1801
Description : 1801/06/24 (N275). 1801/06/24 (N275).
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k44152750
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-113
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/07/2018
GAZETTE NATIONALE ou LE MONITEUR UNIVERSEL
N° 276. Qiiintidi, 5 messidor an g de la République -française , une et indivisible.
' -3
Nous sommes autorisés à prévenir nos souscripteurs , qu’à dater du 7' nivôse an 8 , le Montreur est k seul tournai officiel.
-—
E X T E R I KUR.
ITALIE»
Trieste , le 3 juin 14 prairial. )
La mer Adriatique est toute couverte de bâtimens
anglais. Le commandant de leurs flottilles étant
entré dans ce port, y a lait publier utie notification
dans laquelle il déclare en état de blocus tous les
ports de l’Adriatique où il se trouve des Français ,
et que tous les bâtimens dirigés pour ces ports sont
de bonne prise ; ensorte que voilà notre commerce
suspendu.
Rome , 3o mai ( 10 prairiaL )
Comme nous manquons d'argent pour rétablir la
garde à cheval du pape * quelques-uns de nos
cavaliers,ou pour mieux dire de nos chevaliers, ont
offert de lui former à leurs frais une garde noble à
cheval , ce qui a été accepté. La secrétairerie d’Etat
a nommé les commandans en chef , qui sont les
ducs Mattéi et Braschi. neveu du dernier pape, et
même les officiers.
RÉPUBLIQUE CISALPINE.
Vérone , 4 juin ( i5 prairial. )
Le citoyen Lacchini , commissaire extraordinaire ,
est arrivé le 2 au soir : il est chargé de l’organisa
tion du département du Mincio . dont Vérone et
son territoire font maintenant partie : ce commis
saire a adressé une proclamation au peuple , par
laquelle il lui annonce que la République cisalpine
est maintenant sa patrie ; que Vérone et son district
sont unis au département du Mincio , et qu’aux
désordres des tems vont succéder de nouvelles lois
qui garantiront les usages , la liberté du cuite, les
propriétés , et assureront aux habitans la jouissance
d une véritable égalité civile. Apres avoir engagé
le peuple à oublier le passé , il termine ainsi :
tt Chargé par le gouvernement d’établir parmi vous
la nouvelle union , et d’organiser votre magistra
ture , je m’estimerai heureux d'avoir contribué à
votre bonheur et à la prospérité publique. n
RÉPUBLIQUE LIGURIENNE.
Gênes, le 6 juin ( 1 7 prairial. )
De nouvelles dispositions de 1 équipage d’un
bâtiment grec-ottoman , annoncent que les Anglais
eut été défaits en Egypte dans les derniers combats
contre les Français.
( Extrait du Moniteur ligurien. }
RÉPUBLIQUE BATAVE.
Harlem, le 16 juin ( 27 prairial. )
Lk projet de constitution a été rejeté par la pre
mière chambre du corps-législatif, par une majorité
de cinquante voix contre douze.
INTÉRIEUR.
DEPARTEMENT DTLLE-ET-VILAINE.
Rennes , le 28 prairiaL
Par jugement du 27 ,1e tribunal spécial du de
partement a condamné à mort les nommés Joseph
Orioux , couvreur , demeurant à la Robedelais ,
Commune de Guipry ; Julien Guillard , tailleur,
âgé d'environ vingt-deux ans , demeurant au même
lieu ; Thomas Moison , journalier , âgé d'environ
vingt-sept ans , demeurant au bourg de Lohéac ;
Julien Moison , laboureur, âgé de vingt-trois ans,
demeurant à la Riviere en Guipry , convaincus ;
savoir: Joseph Orioux , Julien Guillard , Julien
Moison , d’être , dans la nuit du 28 au 29 ger
minal dernier , entré à main armée , dans la maison
du citoyen Hunault, receveur des droits d’enregis
trement à Lohéac ; d’avoir tiré dans la maison un
coup de fusil , dont ledit Hunault fut atteint à
la main , et des suites duquel il est décédé ; d'avoir
volé audit Hunault une somme d’onze cent trente-
sept fr. en pièces d’or , écus et différentes mon
naies ; Thomas Moison , convaincu de leur avoir
{ >rocuré l'entrée de ladite maison , en leur ouvrant
a porte , en levant la barre qui la tenait fermée,
de les avoir ainsi aidés dans les laits qui ont préparé
et facilité l’exécution desdits vol et meurtre.
Le jugement a été exécuté aujourd’hui.
Paris , le 4 messidor.
Le préfet du Haut-Rhin mande au ministre de
la police générale , qu’il a fait conduire hors du
terntoire rémigré Bouché qui était rentré sans au
torisation.
— Le nommé Dalvernv, prêtre insoumis qui
exerçait clandestinement le culte à Bordeaux , vient
d être Arrêté par ordre du commissaire général de
f rolice. Interrogé s'il était dans 1 intention de taire
a promesse de fidélité , il a répondu d'abord qu’il
ne connaissait d’autre autorité que celle de son
évêque , ensuite qu'il y réfléchirait.
— Le paiement des rentes et pensions est fait
ponctuellement aux termes fixes par le gouverne
ment. Il restait encore un abv .à réformer : c’est
celui des anticipations de paiement. Il est clair
que lorsqu’un rentier ou pensionnaire est payé !
avant son tour , le paiement d’un grand nombre
d autres en est retardé. Ces anticipations ont été
souvent accordées à l’âge et à l indigence ; mais
la faveur et d'autres causes encore moins admissi
bles s’en mêlent aussi, et elles ont engendré des
plaintes et du mécontentement de la part de ceux
qui ont souffert de ces passe-droits. Si toute pré
férence n’est bannie d’une répartition à faire à
près de trois cent mille individus , les abus seront
inévitables. Désormais il n’y aura aucune antici
pation , et toute demande à ce sujet serait inutile.
Il y aura néanmoins un ordre particulier pour
les rentes et pensions au-dessous de cent fr. par
semestre ; pour celles de la caisse de Lafarge , des
hôpitaux de Paris . de la caisse d’amortissement et
de la caisse des invalides de la marine.
HISTOIRE.
Le citoyen P. V. , officier du génie , vient de
publier la notice historique suivante.
„ Combat de Nicopolis en Epire,
Entre 400 Français U 11,000 Turcs , le 2 brumaire
an 7.
Souvent un être inutile , dont les jours ont
coulé dans la mollesse , se voit , par une pente
insensible , arriver à sa dernierê heure , et sort
doucement de la vie. Les soins touchans d'une
famille , le tendre intérêt de l'amitié ont charmé
ses demiefs momens ; ils lui ont fait goûter d’a
vance la consolante vie du souvenir : des honneurs
funèbres ont appelé sur lui la piété de ses conci
toyens ; souvent encore, un motïument k consacre
à la vénération des hommes, qui savent respecter
les morts ; et , tandis qu’il vivait dans les délices ,
ou qu’une existence toujours pleine et douce lui
échappait sans angoisses , combien d’hommes , re
commandables et chers à la patrie , guerriers ou
savans . dévoués à la propagation de la gloire et de
| 1 industrie nationales , fesaient, au loin , le sacrifice
sublime et ignoré de leur vie , au malheur et à la
mort ! Sur des plages inconnues , n’ayant d’appui
que leur courage , de témoin que leur conscience ,
combien 1 d’entr eux n’ont - ils pas honoré le nom
français , par ces mêmes actes d’héroïsme qui ont
valu à tant d’autres les honneurs de l’immortalité !
Morts pour la République , loin de ses regards ré
munérateurs , ils n’ont vu , en succombant , que
des barbares qui insultaient à leurs corps sanglans
et mutilés, qu une terre étrangère qui refusait de les
recevoir , et. qu'une solitude qui leur présageait
l’abandon et l’oubli : tout leur disait que leur dé
vouement serait ignoré , et cependant ils l'ont con
sommé avec cette constance du brave , que la gloire
place an poste de l’honneur , sous les yeux de la
renommée.
Ombres magnanimes , et jusqu'à présent igno
rées , qui errez sur le vaste sein des mers , ou dans
les anfractuosités des Alpes , sur les rives barbares
de laGrece,ou dans les déserts brûlans de l’Egypte et
de la Syrie .sur les bords inhospitaliers de la Sicile ,
ou dans les bagnes du Bosphore , appaisez-vous ? le
cantique de la gloire et la voix de l'amitié s’élèveront
aussi pour vous , et vos exploits feront un jour
l’entretien des enfans des braves. Il n’est aucun de
vos faits glorieux qui riait contribué à la victoire
qui illustre le grand peuple , et à la paix qui le rend
heureux ; il n’est aucun de vos compagnons d’ar
mes , qui , dans ce loisir dont.votre sang est
le prix , ne s’empresse d’honorcr votfe mémoire ,
et d’élever sur vos tombeaux la pierre du sou
venir.
Je viens remplir ce devoir sacré envers quatre
cents Français, qui, dans le nord de la Grèce, à
la vue d Actium, et sur les ruines de la ville
d’Auguste , soutinrent l’irruption de onze' mille
barbares, combattirent vaillamment, et succombè
rent avec gloire pour obéir aux lois de la Répu
blique.
Au commencement de l’an 7 , nous possédions
encore les iles de la mer Ionienne , ainsi que des
établissemens sur le continent de la Grece septen
trionale : de ce nombre était la terre de Prevezza ,
• formant une espece de péninsule à gauche de Ventrée
du golfe de l’Arta , autrefois Ambraccia. Sa popula
tion Consistait en 5 à 6 mille habitans industrieux,
armigeres, mais fourbes, vindicatifs et souvent
cruels y comme le sont les sujets d’un gouverne
ment corrompu , qui, semblable à celui de Ve-
riise , opprime dans la cité , et se console de l’anar
chie qu’il laisse régner àu dehors, en vendant l’im
punité des crimes qu’elle produit : ils étaient réunis
dans un bourg, parce qu’il n’y avait pas sûreté
pour l’habitant des champs.
Le territoire de Prevezza , couvert d’oliviers , de
vignes et de quelques champs de blé , est à deux
heures de navigation de l’ile de Leucade ( Sainte-
Maure , et à vingt milles de Corfou : baigné par
la mer , il est terminé a l’isthme qui l’attache au
continent par les ruines de l’ancienne ville de Nico
polis , bâtie par Auguste , en mémoire de là ba
taille d’Actium , dont on voit le promontoire de
Vautre côté du golfe. Cette cité , qui paraît n’avoir
existé que trois siecies , s’élevait sur cet espace d’en
viron deux milles que resserre d’un côté le golfe $
et de l’autre la mer Ionienne. Son enceinte est
encore débout ; mais la plupart de ses débris sont
recouverts de mousse et de terre , dont les Turti
et les Grecs se disputent la culture et les produits. ,
On y trouve , hors des murs, les traces d’une nau-
machie , qui , des deux côtés , communiquait à là
mer , et sur la pente du coteau riant qui s’élève
au-delà de 1 isthme , sont les ruines d’un théâtre
antique des plus grands et des mieux conservés.
Lorsque l’invasion de l’Egypte eut fourni à no#
ennemis à Constantinople un prétexte pour forcer
les Turcs à se déclarer contre nous , Ali , cet adroit
et ambitieux pacha de Janina y qui , pour ti avoir
jamais su résider à l’appât d’un crime , régné
puissant et riche , en Epire , vit le mdment pro
pice pour s’emparer des quatre districts que nous
avions sur le continent ; il les convoitait depuis
long-tems , parce qu’ils arrondissent ses états y et
lui fournissent des mouillages commodes : il se dis
pose à attaquer Prevezza , comme le plus important}
la Hotte turco-russe débouchait alors de l’Archipel ;
le général commandant à Corfou visite lui-même
Prevezza , et croit clevoii" défendre Ce poste , que
pouvaient atteindre en un instant toutes les fotte?
d’Ali : il ordonne l'établissement de quelques ou
vrages sur l’isthme , et y destine quatre cent-cin
quante hommes de là 6 e et 79 e demi-brigade , Com
mandés par le chef de brigade Hotte. 1
On commence à exécuter ces dispositions i leS?
habitans de Prevezza paraissent s’y prêter ; mai?
bientôt le pachâ les^ fait menacer de^roufe sa ven
geance , s’ils ne s’insurgent contre les Français i
ils sont intimidés ; une partie s'enfuit , l’autre reste
indécise.
En même tems , l’adroit pacha avait recours à
la ruse : pour inspirer au général fiançais une fausse
sécurité , il lui fit demander, une entrevue , ef l’ad
judant-général Rose , qui commandait à Corfou
en l’absence du général, eut , sans y être autorisé
l’imprudence de s’y rendre. Il fut complètement
la dupe d’Ali , qui, après avoir abu*é de sa con
fiance , scion qu’il convenait à ses intérêts , le fit
charger de fers et conduire à Janina.
Cet acte n'annonçait que trop oirverfemen't lésf
hostilités imminentes ; en effet , le 2 brumaire y de»
deux redoutes tracées en avant de Nicopolis , une
à peine était ébauchée et armée de trois pièces de
trois sur affûts ruinés ; quatre cents Français , sans*
appui, sans retraite , étaient épars sur une position
beaucoup trop vaste , lorqu’à minuit, l’avant-gardri
d’Ali, composée de cinq cents Albanois , vint-
attaquer le camp, croyant le >arprendre. Les troupes-
lurent en un instant sous les armes , et soutinrent le
combat jusqu’à la pointe du jour : dès qu’elles 1
purent reconnaître l’ennemi < elles marchèrent sur
lut ,et deux compagnies de grenadiers de la 6 e demi-
brigade le chargeant avec impétuosité , le repoussè
rent jusqu’au théâtre antique , qui , jadis l’asile de»
jeux , et depuis le repaire du brigand y allait de
venir en ce jour le témoin du carnage.
Au premier rayon du jour , un corps nombreux-
de- cavalerie paraissait au sommet de la colline %
les grenadier» rentrèrent au camp , après avoir
perdu leur sous-lieutenant Leroy , et ramenant leur
capitaine Barré blessé , ainsi que huit de leur»
braves.
Le général de brigarde Lasalceîte , qui corirmati-
dait à Zante , avait reçu ordre de se transporter
à Leucade : sans approuver ces dispositions mor
celées , voyant à Prevezza le poste du danger , iï
s’y était rendu pour y presser les travaux , contenir
les habitans et encourager le» troupes.
Un instant lui avait suffi pour juger de la po
sition où se trouvait le camp ; mais il n'y avait-
pas à délibérer , l’ordre était précis ; il était là pour
défendre ce poste , et non pour le céder ; il n av»hF
N° 276. Qiiintidi, 5 messidor an g de la République -française , une et indivisible.
' -3
Nous sommes autorisés à prévenir nos souscripteurs , qu’à dater du 7' nivôse an 8 , le Montreur est k seul tournai officiel.
-—
E X T E R I KUR.
ITALIE»
Trieste , le 3 juin 14 prairial. )
La mer Adriatique est toute couverte de bâtimens
anglais. Le commandant de leurs flottilles étant
entré dans ce port, y a lait publier utie notification
dans laquelle il déclare en état de blocus tous les
ports de l’Adriatique où il se trouve des Français ,
et que tous les bâtimens dirigés pour ces ports sont
de bonne prise ; ensorte que voilà notre commerce
suspendu.
Rome , 3o mai ( 10 prairiaL )
Comme nous manquons d'argent pour rétablir la
garde à cheval du pape * quelques-uns de nos
cavaliers,ou pour mieux dire de nos chevaliers, ont
offert de lui former à leurs frais une garde noble à
cheval , ce qui a été accepté. La secrétairerie d’Etat
a nommé les commandans en chef , qui sont les
ducs Mattéi et Braschi. neveu du dernier pape, et
même les officiers.
RÉPUBLIQUE CISALPINE.
Vérone , 4 juin ( i5 prairial. )
Le citoyen Lacchini , commissaire extraordinaire ,
est arrivé le 2 au soir : il est chargé de l’organisa
tion du département du Mincio . dont Vérone et
son territoire font maintenant partie : ce commis
saire a adressé une proclamation au peuple , par
laquelle il lui annonce que la République cisalpine
est maintenant sa patrie ; que Vérone et son district
sont unis au département du Mincio , et qu’aux
désordres des tems vont succéder de nouvelles lois
qui garantiront les usages , la liberté du cuite, les
propriétés , et assureront aux habitans la jouissance
d une véritable égalité civile. Apres avoir engagé
le peuple à oublier le passé , il termine ainsi :
tt Chargé par le gouvernement d’établir parmi vous
la nouvelle union , et d’organiser votre magistra
ture , je m’estimerai heureux d'avoir contribué à
votre bonheur et à la prospérité publique. n
RÉPUBLIQUE LIGURIENNE.
Gênes, le 6 juin ( 1 7 prairial. )
De nouvelles dispositions de 1 équipage d’un
bâtiment grec-ottoman , annoncent que les Anglais
eut été défaits en Egypte dans les derniers combats
contre les Français.
( Extrait du Moniteur ligurien. }
RÉPUBLIQUE BATAVE.
Harlem, le 16 juin ( 27 prairial. )
Lk projet de constitution a été rejeté par la pre
mière chambre du corps-législatif, par une majorité
de cinquante voix contre douze.
INTÉRIEUR.
DEPARTEMENT DTLLE-ET-VILAINE.
Rennes , le 28 prairiaL
Par jugement du 27 ,1e tribunal spécial du de
partement a condamné à mort les nommés Joseph
Orioux , couvreur , demeurant à la Robedelais ,
Commune de Guipry ; Julien Guillard , tailleur,
âgé d'environ vingt-deux ans , demeurant au même
lieu ; Thomas Moison , journalier , âgé d'environ
vingt-sept ans , demeurant au bourg de Lohéac ;
Julien Moison , laboureur, âgé de vingt-trois ans,
demeurant à la Riviere en Guipry , convaincus ;
savoir: Joseph Orioux , Julien Guillard , Julien
Moison , d’être , dans la nuit du 28 au 29 ger
minal dernier , entré à main armée , dans la maison
du citoyen Hunault, receveur des droits d’enregis
trement à Lohéac ; d’avoir tiré dans la maison un
coup de fusil , dont ledit Hunault fut atteint à
la main , et des suites duquel il est décédé ; d'avoir
volé audit Hunault une somme d’onze cent trente-
sept fr. en pièces d’or , écus et différentes mon
naies ; Thomas Moison , convaincu de leur avoir
{ >rocuré l'entrée de ladite maison , en leur ouvrant
a porte , en levant la barre qui la tenait fermée,
de les avoir ainsi aidés dans les laits qui ont préparé
et facilité l’exécution desdits vol et meurtre.
Le jugement a été exécuté aujourd’hui.
Paris , le 4 messidor.
Le préfet du Haut-Rhin mande au ministre de
la police générale , qu’il a fait conduire hors du
terntoire rémigré Bouché qui était rentré sans au
torisation.
— Le nommé Dalvernv, prêtre insoumis qui
exerçait clandestinement le culte à Bordeaux , vient
d être Arrêté par ordre du commissaire général de
f rolice. Interrogé s'il était dans 1 intention de taire
a promesse de fidélité , il a répondu d'abord qu’il
ne connaissait d’autre autorité que celle de son
évêque , ensuite qu'il y réfléchirait.
— Le paiement des rentes et pensions est fait
ponctuellement aux termes fixes par le gouverne
ment. Il restait encore un abv .à réformer : c’est
celui des anticipations de paiement. Il est clair
que lorsqu’un rentier ou pensionnaire est payé !
avant son tour , le paiement d’un grand nombre
d autres en est retardé. Ces anticipations ont été
souvent accordées à l’âge et à l indigence ; mais
la faveur et d'autres causes encore moins admissi
bles s’en mêlent aussi, et elles ont engendré des
plaintes et du mécontentement de la part de ceux
qui ont souffert de ces passe-droits. Si toute pré
férence n’est bannie d’une répartition à faire à
près de trois cent mille individus , les abus seront
inévitables. Désormais il n’y aura aucune antici
pation , et toute demande à ce sujet serait inutile.
Il y aura néanmoins un ordre particulier pour
les rentes et pensions au-dessous de cent fr. par
semestre ; pour celles de la caisse de Lafarge , des
hôpitaux de Paris . de la caisse d’amortissement et
de la caisse des invalides de la marine.
HISTOIRE.
Le citoyen P. V. , officier du génie , vient de
publier la notice historique suivante.
„ Combat de Nicopolis en Epire,
Entre 400 Français U 11,000 Turcs , le 2 brumaire
an 7.
Souvent un être inutile , dont les jours ont
coulé dans la mollesse , se voit , par une pente
insensible , arriver à sa dernierê heure , et sort
doucement de la vie. Les soins touchans d'une
famille , le tendre intérêt de l'amitié ont charmé
ses demiefs momens ; ils lui ont fait goûter d’a
vance la consolante vie du souvenir : des honneurs
funèbres ont appelé sur lui la piété de ses conci
toyens ; souvent encore, un motïument k consacre
à la vénération des hommes, qui savent respecter
les morts ; et , tandis qu’il vivait dans les délices ,
ou qu’une existence toujours pleine et douce lui
échappait sans angoisses , combien d’hommes , re
commandables et chers à la patrie , guerriers ou
savans . dévoués à la propagation de la gloire et de
| 1 industrie nationales , fesaient, au loin , le sacrifice
sublime et ignoré de leur vie , au malheur et à la
mort ! Sur des plages inconnues , n’ayant d’appui
que leur courage , de témoin que leur conscience ,
combien 1 d’entr eux n’ont - ils pas honoré le nom
français , par ces mêmes actes d’héroïsme qui ont
valu à tant d’autres les honneurs de l’immortalité !
Morts pour la République , loin de ses regards ré
munérateurs , ils n’ont vu , en succombant , que
des barbares qui insultaient à leurs corps sanglans
et mutilés, qu une terre étrangère qui refusait de les
recevoir , et. qu'une solitude qui leur présageait
l’abandon et l’oubli : tout leur disait que leur dé
vouement serait ignoré , et cependant ils l'ont con
sommé avec cette constance du brave , que la gloire
place an poste de l’honneur , sous les yeux de la
renommée.
Ombres magnanimes , et jusqu'à présent igno
rées , qui errez sur le vaste sein des mers , ou dans
les anfractuosités des Alpes , sur les rives barbares
de laGrece,ou dans les déserts brûlans de l’Egypte et
de la Syrie .sur les bords inhospitaliers de la Sicile ,
ou dans les bagnes du Bosphore , appaisez-vous ? le
cantique de la gloire et la voix de l'amitié s’élèveront
aussi pour vous , et vos exploits feront un jour
l’entretien des enfans des braves. Il n’est aucun de
vos faits glorieux qui riait contribué à la victoire
qui illustre le grand peuple , et à la paix qui le rend
heureux ; il n’est aucun de vos compagnons d’ar
mes , qui , dans ce loisir dont.votre sang est
le prix , ne s’empresse d’honorcr votfe mémoire ,
et d’élever sur vos tombeaux la pierre du sou
venir.
Je viens remplir ce devoir sacré envers quatre
cents Français, qui, dans le nord de la Grèce, à
la vue d Actium, et sur les ruines de la ville
d’Auguste , soutinrent l’irruption de onze' mille
barbares, combattirent vaillamment, et succombè
rent avec gloire pour obéir aux lois de la Répu
blique.
Au commencement de l’an 7 , nous possédions
encore les iles de la mer Ionienne , ainsi que des
établissemens sur le continent de la Grece septen
trionale : de ce nombre était la terre de Prevezza ,
• formant une espece de péninsule à gauche de Ventrée
du golfe de l’Arta , autrefois Ambraccia. Sa popula
tion Consistait en 5 à 6 mille habitans industrieux,
armigeres, mais fourbes, vindicatifs et souvent
cruels y comme le sont les sujets d’un gouverne
ment corrompu , qui, semblable à celui de Ve-
riise , opprime dans la cité , et se console de l’anar
chie qu’il laisse régner àu dehors, en vendant l’im
punité des crimes qu’elle produit : ils étaient réunis
dans un bourg, parce qu’il n’y avait pas sûreté
pour l’habitant des champs.
Le territoire de Prevezza , couvert d’oliviers , de
vignes et de quelques champs de blé , est à deux
heures de navigation de l’ile de Leucade ( Sainte-
Maure , et à vingt milles de Corfou : baigné par
la mer , il est terminé a l’isthme qui l’attache au
continent par les ruines de l’ancienne ville de Nico
polis , bâtie par Auguste , en mémoire de là ba
taille d’Actium , dont on voit le promontoire de
Vautre côté du golfe. Cette cité , qui paraît n’avoir
existé que trois siecies , s’élevait sur cet espace d’en
viron deux milles que resserre d’un côté le golfe $
et de l’autre la mer Ionienne. Son enceinte est
encore débout ; mais la plupart de ses débris sont
recouverts de mousse et de terre , dont les Turti
et les Grecs se disputent la culture et les produits. ,
On y trouve , hors des murs, les traces d’une nau-
machie , qui , des deux côtés , communiquait à là
mer , et sur la pente du coteau riant qui s’élève
au-delà de 1 isthme , sont les ruines d’un théâtre
antique des plus grands et des mieux conservés.
Lorsque l’invasion de l’Egypte eut fourni à no#
ennemis à Constantinople un prétexte pour forcer
les Turcs à se déclarer contre nous , Ali , cet adroit
et ambitieux pacha de Janina y qui , pour ti avoir
jamais su résider à l’appât d’un crime , régné
puissant et riche , en Epire , vit le mdment pro
pice pour s’emparer des quatre districts que nous
avions sur le continent ; il les convoitait depuis
long-tems , parce qu’ils arrondissent ses états y et
lui fournissent des mouillages commodes : il se dis
pose à attaquer Prevezza , comme le plus important}
la Hotte turco-russe débouchait alors de l’Archipel ;
le général commandant à Corfou visite lui-même
Prevezza , et croit clevoii" défendre Ce poste , que
pouvaient atteindre en un instant toutes les fotte?
d’Ali : il ordonne l'établissement de quelques ou
vrages sur l’isthme , et y destine quatre cent-cin
quante hommes de là 6 e et 79 e demi-brigade , Com
mandés par le chef de brigade Hotte. 1
On commence à exécuter ces dispositions i leS?
habitans de Prevezza paraissent s’y prêter ; mai?
bientôt le pachâ les^ fait menacer de^roufe sa ven
geance , s’ils ne s’insurgent contre les Français i
ils sont intimidés ; une partie s'enfuit , l’autre reste
indécise.
En même tems , l’adroit pacha avait recours à
la ruse : pour inspirer au général fiançais une fausse
sécurité , il lui fit demander, une entrevue , ef l’ad
judant-général Rose , qui commandait à Corfou
en l’absence du général, eut , sans y être autorisé
l’imprudence de s’y rendre. Il fut complètement
la dupe d’Ali , qui, après avoir abu*é de sa con
fiance , scion qu’il convenait à ses intérêts , le fit
charger de fers et conduire à Janina.
Cet acte n'annonçait que trop oirverfemen't lésf
hostilités imminentes ; en effet , le 2 brumaire y de»
deux redoutes tracées en avant de Nicopolis , une
à peine était ébauchée et armée de trois pièces de
trois sur affûts ruinés ; quatre cents Français , sans*
appui, sans retraite , étaient épars sur une position
beaucoup trop vaste , lorqu’à minuit, l’avant-gardri
d’Ali, composée de cinq cents Albanois , vint-
attaquer le camp, croyant le >arprendre. Les troupes-
lurent en un instant sous les armes , et soutinrent le
combat jusqu’à la pointe du jour : dès qu’elles 1
purent reconnaître l’ennemi < elles marchèrent sur
lut ,et deux compagnies de grenadiers de la 6 e demi-
brigade le chargeant avec impétuosité , le repoussè
rent jusqu’au théâtre antique , qui , jadis l’asile de»
jeux , et depuis le repaire du brigand y allait de
venir en ce jour le témoin du carnage.
Au premier rayon du jour , un corps nombreux-
de- cavalerie paraissait au sommet de la colline %
les grenadier» rentrèrent au camp , après avoir
perdu leur sous-lieutenant Leroy , et ramenant leur
capitaine Barré blessé , ainsi que huit de leur»
braves.
Le général de brigarde Lasalceîte , qui corirmati-
dait à Zante , avait reçu ordre de se transporter
à Leucade : sans approuver ces dispositions mor
celées , voyant à Prevezza le poste du danger , iï
s’y était rendu pour y presser les travaux , contenir
les habitans et encourager le» troupes.
Un instant lui avait suffi pour juger de la po
sition où se trouvait le camp ; mais il n'y avait-
pas à délibérer , l’ordre était précis ; il était là pour
défendre ce poste , et non pour le céder ; il n av»hF
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.51%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.51%.
- Collections numériques similaires Fonds régional : Alsace Fonds régional : Alsace /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Alsace1"Collections de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg Collections de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BNUStr000"
- Auteurs similaires Fonds régional : Alsace Fonds régional : Alsace /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Alsace1"Collections de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg Collections de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BNUStr000"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k44152750/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k44152750/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k44152750/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k44152750/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k44152750
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k44152750
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k44152750/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest