Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1838-11-23
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Description : 23 novembre 1838 23 novembre 1838
Description : 1838/11/23. 1838/11/23.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
JOURNAL DES DEBATS
25 NOVEMBRE 1858
.¥EMBEEBÏV-
On REÇOIT XJBS AVIS A IW9ÉREB
• tous îe* jours,
'depuis dix heure* du matin
,v? » jusqu'à quatre heures,
• au Bureau do Journal.
ut nxx 3hh nropavxoKs
est de 1 fir. la ligne. '̃*
''•V J: -ON S'ABONNE
(rue des Prêtres-Saint-Germata-
l'Auxerrob, n*17.
pbix:
40 francs pour trois mois.
40 francs pour six mois.
̃ 80 francs pour l'année.
POLITIQUES ET LITTËÏIUKFA
;V-7/ Presse. '̃-̃̃, :f
:r BerUn, i4 novembre.
La réunion des présidens des diverses provinces du
royaume inspire un intérêt général, parce que ces fonction-
naires ont été appelés ici pour prendre part à la confection
de lois qui ont pour objet de donner à l'Etat des garanties
contre les intrigues du clergé. MM. de Bodelgchwing et De-
winke, ont été, immédiatement après leur arrivée, reçus an
audience particulière par S. M. le roi; et l'on annonce qu'ils
ont donné le conseil de persévérer dans le système d'une
résistance passive. Aussi croit-on que les garnisons ne se-
ront pas augmentées dans les provinces catholiques du
royaume. D'ailleurs l'armée se montre animée d'un esprit
excellent; et la conduite du 27« régiment est une sévère
leçon pour les fauteurs de désordres. Ce régiment avait reçu
des proclamations incendiaires il s'empressa de les livrer
à ses officiers, et il fallut de grands efforts pour empocher
ies soldats de se porter à des voies de fait* contre certains
membres du clergé. L'évoque de Posen continue à décliner
la compétence de l'autorité civile; il ne veut pas être jugé
d'après les principes du droit commun. Le conseil d'Etat dé-
cidera incassamraent s'il y a lieu de continuer l'instruction
nonobstant la résistance du prélat. Dans ce cas l'archevêque
serait forcé de quitter Posen. On croit cependant que le
gouvernement n'adoptera des mesures de rigueur qu'à la
dernière extrémité. [Gazette de Hanovre.)
Grande-JBeetagne,
Londres, 20 novembre.
Il s'est fait peu d'affaires sur les fonds étrangers. Les con-
solidés sont à 94 1/8 demandés pour le 27 courant; 94 1/4
3/8 pour compte de janvier. Bons de l'échiquier, 67 69. Bons
des Indes, 64 63 de prime. Actions de la Banque 204 SOS.
Fonds indiens, 261 262. Londres à Brighton, 2 5/8 3/8. South-
ampton, ,81/3 4 1/2 d'escompte. Espagnol actif, 17 1/4 avec
coupons. Portugais sans affaires. Quelques achats en conso-
lidés réduits ont été faits pour le compte du gouvernement.
Hollandais, Cinq pour 100, 100 S/8 7/8. Hollandais, Daux 1/2
pourlôO, 84 1/8 3/8. (Courier.)
.;•̃̃'̃̃ '̃1' FRANCE..
r PARTS, 22 NOVEMBRE.
Quelle que soit l'assurance des partis, quelque sincère
que soit cette solennelle résolution de marcher comme
un seul homme à la conquête do pouvoir, la coalitionnéan-
moins a grand'peine à se constituer. L'association des pré-
tendus amis du gouvernement représentatif vient d'éprou-
ver une espèce de crise, et nous avons vu un tel mo-
ment de trouble et de confusion que tous les systèmes
étaient prêts à s'entrechoquer et à en venir aux mains
avec toute l'énergie de leurs vieilles haines; moment
bien dangereux, et qui pouvait compromettre le triom-
phe de la fameuse maxime Le Roi règne et ne gouverne j
pas.
Pour notre compte, nous eussions été sérieusement
affligés de ce dénoûment. Voilà six mois que l'on ajourne 1
le ministère à l'ouverture des débats législatifs; dès que
la session de 1838 a été close, on a fait appel à la ses-
sion de 1839. Eh bien nous ne voudrions pas que l'Op-
position nous dît pour la centième fois qu'elle est vain-
eue, parce qu'elle est désunie, ce qui signifierait Nous <
en appelons de la session de 1839 à la session de 1840.
Les Chambres vont reprendre leurs travaux; la tribune
sera ouverte à tous les hommes d'Etat de l'Opposition
à tous ces grands citoyens qui portent avec eux les des-
tinées du gouvernement représentatif. Dans quelques i
jours il faudra expliquer clairement au pays tous ces s
prodiges d'incapacité de servilité de corruption, qui ]
ont épouvanté lé tiers-parti la gauche dynastique, l'ex-
trême gauche et les légitimistes il faudra démontrer i
aux Chambres que la Constitution est violée qu'il n'y a <
plus ni principes ni lois, que nous marchons au despo- I
tisme qu'il y a une volonté ministérielle plus forte que 1
la majorité législative, une volonté royale plus forte que
toutes les volontés, qui ne règne pas, mais qui gouverne,
qui administre sans règles, sans mesure, sans responsa-
bilitS i il faudra démontrer que le pays est inquiet, que
partout se répand un sentiment d'hostilité contre la non- 1
velle autocratie qo'il se forme des associations électo-
raies comme aux derniers temps du ministère de M. de
Villèle des associations contre le refus de l'impôt comme
au temps du ministère de M. de Polignac.
Dans cette lutte extrême, ce n'est pas trop, en effet
de toutes les forces de l'Opposition ce n'est pas trop de
Feuilleton du S m&rmû des Débats.
,̃ :• ;̃̃ ̃ 3ÏOTE
Sur la Commission explorative et scientifique d'Algérie, t
présentée à M. le ministre de la guerre par le colonel
Bory de Saint-Vincent, de l'Institut. 0
Cette note de M. Bory de Saint-Vincent, dont nous ne
citons que quelques fragmens, n'étant pas destinée à la
publicité, on comprendra facilement pourquoi nous nous
abstenons de "développer l'opinion de l'auteur sur le per-
sonnel des commissions scientifiques. Cette partie de ses
réflexions ne s'adresse en quelque sorte qu'au pouvoir; et
nous nous abstiendrons scrupuleusement de porter un juge-
ment sur des faits qui nous sont complètement inconnus.
Ecoutons d'abord M. Bory de Saint- Vincent nous dirons tout
à l'heure ce qui nous semble surtout ingénieux et digne
-d'éloge dans son projet
« Le général directeur du dépôt de la guerre n'a point attendu
«u'il fût qaestlon d'organiser une commission scientifique d'Algé-
rie, pour s'occuper de la géographie africaine. Grâce à l'éduca-
tion que reçoivent aujourd'bal Messieurs les officiers d'état-major
et la manière dont ils en profitent il est inutile de chercher hors
du corps royal des géographes et des dessinateurs. Tous sont en
étal de bien relever, ainsi que de figurer parfaitement le terrain
Non seulement Us détermineront ie site des raines de divers
ânes et rechercheront ce qu'elles purent être mais encore
ils en rendront l'aspect avee les détails, et lorsqu'ils en au-
ront mesuré les diverses parties, Us n'auront garde de perdre
un temps précieux à tenter de ces restaurations sur le papier, où
«e eomplalêeat seuls des entreprenews de bâllmens qui s'en veu-
lent faire des prospectus. La brigade géographique pourrait donc
au besoin tenir lieu de ces coûteuses sections d'architecture, dont
l'utilité répond rarement aax énormes dépenses qu'elles occa-
sionnent, et qui furent toujours des causes de retard dans les pu-
jblicallons postérieares.
» Indépendamment du lustre que répandraient sur l'état mili-
taire de la France les succès d'un corps savant, tiré en grande
partie de son sein même d'autres considérations me paraissent
devoir déterminer le gouvernement à compléter, autant qu'il
pourra le faire, la commission exploratrice par des militaires.
« Il y trouvera d'abord de l'économie, puisqu'il ne sera plus
«gestion qne d'ajouter un supplément de solde et quelques in-
demnités au traitement de chacun pour élever ce traitement au
taux qu'il est d'usage d'accorder en de telles circonstances.
> Oa trouvera une raison plus paissante encore dans la subor-
dtëition â laquelle tes militaires sont habitués dont ifs sentent
la nèr'ssité et qui pour la réussite des opérations d'une com-
misainn" «r«>loratrice en pays Insoumis n'est pas moins ladlspen-
jjabU > qu'eue "«# ai"*s t01» Mtr« branche du servie e.
l'union la plus intime et la plus indissoluble. On veut
une épreuve solennelle définitive nous la souhaitons
tout les premiers. On a provoqué l'union des partis, leur
ralliement sous un seul drapeau; eh bien qu'on main-
tienne cette union, qu'on élève ce drapeau d'une main
ferme, que l'on se présente à la tribune appuyé d'une
part sur la pétition électorale, de l'autre sur la bro-
chure de M. Duvergier de Hauranne mais surtout point
de sauve qui peut la veille du combat.
Ne nous accuse-t-on pas déjà de vouloir troubler la
bonne harmonie des partis, et, pour parler comme
l'Opposition, de semer la zizanie et la discorde entre
gens également honorables, décidés à vivre en bonne
intelligence et à se prêter un franc et loyal appui? C'est
une calomnie bien gratuite. Ici les faits parlent d'eux-
mêmes.
Nous sommes témoins d'un spectacle édifiant. Au mo-
ment de signer le traité de coalition, quelques uns des
alliés ont éprouvé d'étranges scrupules, des scrupules
d'ailleurs purement politiques ils se sont demandé si*
les doctrinaires étaient dignes d'entrer dan3 le sanc-
tuaire de l'Opposition, si leur repentir était sincère, si
leurs vues étaient désintéressées.
Savez-vous ce qu'on a répondu, ce que répondent
aujourd'hui les graves journaux du tiers-parti? Le
voici Vous demandez si les doctrinaires ont changé
de principes si leur opposition est désintéressée9?
Eh qu'importe 1 au nom du ciel? Ne dirait-on .pas
qu'il s'agit de faire assaut de désintéressement ? Au
fond nous estimons très' peu les doctrinaires et
pous sommes convaincus, qu'ils nous accordent une
médiocre estime; il est clair que les doctrinaires tra-
vaillent pour leur compte, qu'ils veulent fonder le gou-
vernement représentatif à leur profit; mais encore
une fois cette objection est puérile tous tant que nous
sommes ici nous sommes unis par des principes géné-
raux en vue d'intérêts particuliers. Nous n'avons pas
moins d'envie que les doctrinaires de fonder le véritable
gouvernement représentatif. Il n'est qu'un seul point à
considérer les doctrinaires marchent-ils avec l'Opposi-
tion ? Oui l'Opposition doit donc marcher avec les doc-
trinaires. La coalition n'est point un de ces faits auxquels
une moralité quelconque puisse être rattachée c'est une
œuvre politique. N'oublions pas que ces nouveaux alliés
avaient à choisir entre la cour et l'Opposition qu'ils
pouvaient flatter l'une ou l'autre, qu'ils se sont décidés
pour l'Opposition acceptons leur appui, il faut encou-
rager les bonnes œuvres,
On va plus loin; et afin de cimenter l'union on pré-
tend faire aux doctrinaires une part raisonnable dans
les bénéfices. Les bons comptes font les bons amis. La coa-
lition est assez grande, assez magnanime, elle dispose
d'une assez belle majorité pour récompenser tous les
services. On procédera ainsi à" un traité de partage.
Maintenant, si nous considérons en eux-mêmes les élé-
mens dont se compose l'Association, nous trouvons que
les hommes politiques qui veulent renverser le ministère
et planter aux Tuileries le drapeau de la réforme sontd'ac-
cordsur un seul point, à savoir que le Roi doit régner et
ne doit point gouverner. Oui, nous l'avouons hautement,
tous les partis sont unanimes. Les doctrinaires le
centre gauche, la gauche, l'extrême gauche, les légiti-
mistes et les républicains entendent que le Roi règne et
ne gouverne pas c'est là ce qu'on appelle le gros d'un
système. Quant aux détails, c'est-à-dire aux questions de
paix ou de guerre, d'intervention ou de non-interven-
tion, d'alliance de principes ou d'alliance d'intérêts, de
réforme électorale, parlementaire, d'administration,
d'industrie, de commerce, l'opinion des coalisés ren-
ferme, comme on dit, certaines nuances. Par exemple,
les uns veulent la paix, les autres la guerre les uns
veulent l'intervention en Espagne, en Belgique, en
Italie, en Pologne, en Orient, les autres veulent la
non-intervention les uns veulent l'alliance anglaise, les
autres veulent l'alliance russe les uns veulent abolir les
lois de septembre, les autres veulent maintenir les lois
de septembre; les uns ne veulent aucune espèce de ré-
forme électorale, les autres veulent dix mille électeurs
de plus, les autres cinq cent mille, les autres cinq mil-
lions, les autres trente-tr.ois millions; les uns veulent la
liberté illimitée du commerce et de l'industrie, les au-
tres veulent des lois restrictives du commerce et de
» C'est ici le lieu de le déclarer; aocune commission du genre
de celle qu'il est question d'envoyer dans nos possessions d'outre-
mer n'a rempli Jusqu'à ce Jour complètement l'honorable mis-
sion dont elle fut chargée. N'entendant accuser qui que ce soit,
ni faire le procès du passé, il me suffira d'avouer qu'ayant moi-
même dirigé une opération analogue, la publication qui en fat le
résultat, que l'Europe savante a daigné accueillir favorablement,
qui m'a valu l'honneur de siéger à l'Institut ainsi que d'illustres
suffrages, et que je crois être la meilleure de toutes celles de sa
catégorie, n'est pas à beaucoup près ce qu'elle devrait être, et
n'équivaut pas en perfection aux dépenses qu'elle occasiona. J'y y
ai cependant mis tout mon saveir-fatre, et travaillé trois ans con-
gclcncleusement, aidé de- non moins consciencieux, mats pins sa-
vans collaborateurs que j'avais choisis cependant on m'en avait
aussi Imposé d'incapables d'inffdèles, et dont la convoitise des
appolntemens avait seule décidé l'envie de m'accompagner.
» Après avoir touché leurs indemnités de route et le plus qu'ils
peuvent de leurs appointemens, de tels collaborateurs reviennent,
au moindre accès de (lèvre ou dès qu'ils jugent en avoir assez
vu, se parer dn titre de membres de l'expédition savante, alla de
se donner de la considération chez leur libraire. Ou les voit alors
publier leur relation, et déflorer ainsi les publications que feront
plus tard ceux de leurs collègues demeurés fidèles à leurs de-
voirs mais ils retrouvent leurs protecteurs, qui, émerveillés de
la sagacité et de la promptitude qu'ils ont mise à recueillir et à
faire de si belles choses, ne manquent pas d'obtenir pour eux
de nouvelles indemnités dites de retour, la continuation de leurs
honoraires pendant le temps nécessaire â la fabrication de leurs
Uvres, et quelque bon emploi de bibliothécaire ou des comman-
des de travaux.
» On doit espérer que ces exemples feront sentir combien il est
nécessaire de former désormais de toutes les branches d'une
commission exploratrice et scientifique un seul faisceau dirigé
vers on même bat et dont l'ensemble soit soumis à certaines
règles de subordination. Il serait facile d'y établir une bonne dis-
ciplina comme il en existe dans un essaim d'abeilles à qui les
corps savans se peuvent comparer, si la commission, sous la di-
rection d'un chef unique, était le plus possible recrutée dans le
département de la guerre. Ainsi fait la marine dans les voyages
de découverte quand elle en ordonne et la marine s'en trouvé
généralement bien.
» Lorsque l'armée ne fournira pas une spécialité nécessitée
pour la circonstancié, et qu'il faudra la chercher hors de ses rangs,
on la choisira entre les capacités Incontestables parmi da véri-
tables savans voués aux progrès des connaissances humaines et
reconnus pour ne point être les créatures ou les honames de per-
sonnages mfluens qui voudraient avoir un agent ou leur collec-
teur particulier dans l'entreprise on les choisira parmi des au-
teurs qui, ayant fait leurg preuves, n'acceptent d'emplois que pour
les remplir dans l'intérêt commus. Les .noms de tels collabora-
teurs équivaudront aux plus solides garanties, en ce qu'ils suffi-
raient déjà seuls pour jeter du lustre sur toute entreprise à là-
quelle ils voudraient bien prendre part.
» La nécessité de tenir à l'armée, ou de présenter des titres
avérés comme savant pour être admis dans une commission ex-
ploratrice, met d'ailleurs le pouvoir à l'abri de ces obsessions qui
l'industrie les uns ventent que le gouvernement cons-
truise les chemins de fer, les autres veulent le système
des compagnies; les uns veulent qu'on favorise les colo-
nies et la marine, les autres veulent qu'en abandonne
les colonies et qu'on supprime le budget de la marine
les uns veulent coloniser Alger, les autres veulent qu'on
évacue l'Afrique enfin les uns veulent la république,
les autres Henri V, les autres une monarchie populaire
entourée d'institutions républicaines les autres un
gouvernement parlementaire, les autres une royauté
imbécille. Mais, il faut leur rendre justice, ils désirent
tous avec la même bonne foi, la même sincérité, la
même énergie, que le Roi règne et ne gouverne, pas.
-r En un mot, si l'on examine la politique et l'intérêt
des divers partis, on trouve qu'ils sont en désaccord
complet sur tous les points de la politique intérieure et
extérieure, sur les prïncipes*les moyens et le but de tout
gouvernement, et qu'ils sont d'accord sur un mot, sur
moins que rien.
'"Loin donc de nous effrayer des menaces de la coali-
tion, nous espérons que les petits embarras d'aujour-
d'hui disparaîtront demain que chacun aura sa part;
la session approche, et il serait vraiment dommage que
la coalition n'eût pas réglé son budget avant de livrer
bataille. Les bons comptes font les bons amis.
M. Jaubert directeur-général du chemin de fer de
Paris à la mer, a donné sa démission. M. Lebobe a été
provisoirement nommé pour le remplacer.
On a répandu le bruit d'une demande de liquidation
que la compagnie du chemin de fer de Paris à la mer
aurait adressée au gouvernement. Nous croyons que
cette nouvelle est dénuée de fondement. La baisse qu'ont
subie les actions a pu inspirer le desir d'une liquidation
à quelques actionnaires prompts à s'alarmer mais évi-
demment cette baisse n'a pas d'autre cause qu'une crise
de bourse, qu'un désappointement de quelques per-
sonnes qui avaient établi leurs calculs en prévision
d'une hausse démesurée. Or, qu'y a-t-il de commun
entre l'avenir d'une aussi vaste entreprise et d'éphémères
spéculations ? Il n'est pas permis de juger des disposi-
tions des actionnaires sérieux, et c'est l'immense majo-
rité, d'après les desirs d'un petit nombre de spécu-
lateurs aventureux, et de conclure d'une de ces pas-
sagères oscillations si fréquentes à la Bourse, aux des-
tinées d'un projet magnifique adopté après de solen-
nelles délibérations.
La compagnie du chemin de fer de. Paris à la mer n'a
nullement perdu courage. Elle s'est aperçue qae les devis
d'après lesquels le chiffre de son capital social -avait été
fixé étaient fort incomplets. Elle s'occupe d'en faire
dresser de nouveaux qui puissent lui inspirer plus de
confiance; et elle les aura dans peu à sa disposition.
S'il est démontré que les dépenses doivent être beau-
coup plus considérables qu'on ne le pensait il y a six
mois, l'administration ne refusera pas son assentiment
aux modifications du cahier des charges qui seraient
compatibles avec la sécurité publique, et qui seraient
propres à faire rentrer la dépense dans les limites du
capital de la compagnie. S'il résulte des études définiti-
ves que les 90 millions du capital ne peuvent suffire
à achever le chemin de fer, il est impossible que la com-
pagnie ne soit pas autorisée non seulement à modifier
les conditions matérielles d'exécution qui lui avaient été
prescrites sous le rapport des çentes et des courbures,
mais encore à ajourner quelques embranchemens. D'un
autre côté, comment supposer qu'une fois bien rassurée
sur le chiffre de ses dépenses, la compagnie ne s'em-
pressera pas de procéder à ses travaux avec activité ?
Les grandes notabilités financières qui ont assumé la
responsabilité de ce magnifique travail n'ignorent point
que l'avenir de l'esprit d'association en France dépend
de l'attitude qu'elles vont prendre, et elles sauront qui
pourrait .en douter? se tenir â la hauteur de la belle
mission qui leur est ainsi échue.
Hier soir M. le ministre du commerce a travaillé avec le
Roi.
Dans la soirée M. le baron Pasquier a eu l'honneur d'être
reçu par le Roi.
M. le duc d'Orléans et M. le duc de Nemours accompa-
gné* de leurs aides -de- camp et de M. le général Pajol
trop souvent en firent livrer les emplois à des Incapacités puis-
samment protégées. On s'en convaincra en Jetant les yeux sur
la composition de la commission dont j'at dirigé la principale sec-
tion de 1848 à 1830, telle qu'elle existait à notre arrivée en Mo ̃
rée sur l'état qa'ea eut le payeur et sur la réduction de son
personnel tel qu'il demeure en tête de nos publications. De près
de vingt membres formant trois secllons et payés généreusement
par le ministère, sept seulement demeurèrent ndèles à leurs enga-
gemens. Le surplus, qui n'avait pas consulté ses forces avant de
s'engager dans une expédition qu'on croyait être un simple
voyage d'agrément, tomba malade ou prétendit l'être. Il y eut
même des sujets très bien portans qui désertèrent dans la véri-
table acception du mot, non sans avoir préalablement pris la
précaution de toucher un trimestre anticipé chez le trésorier de
l'armée. Le passé doit servir de leçon et montrer combien 11 sera
bon de résister à toute influence de coterie dans le choix du per-
sonnel. Il faut surtout éviter' d'employer quiconque ne sera pas
ualqaement l'homme de la chose, et que des personnes étran-
gères voudraient faire nommer pour avoir une Influence clandes-
tine oh des communications particulières. Dans de telles entre-
prises, les travaux doivent être la propriété du gouvernement et
réunis sous soa contrôle unique; ils doivent l'être dans do seul
esprit et en commun afin qu'au retour on en puisse ordonner
une publication horno.-ène où les parties soient équilibrées, ré-
pondent par leur perfection aux sacrifices qu'en aurait causés
l'ensemble, et qui soit digne qu'on le puisse considérer comme
un monument élevé à la gloire de li France et de son gouverne-
ment.
» Quelques réflexions précéderont Ici l'exposé du plan que je
crois le mieux fait pour assurer l'entière réussite des opérations
de la section de la commission destinée à battre le pays aussi
loin qu'il sera possible de le faire.
» Les Indigènes à quelque race ou nuance de croyance qu'ils
appartiennent, ont les Européens en antipathie; ne faisant aucun
cas de nos arts, n'ayant pas nos besoins habituels méprisant
notre civilisation, on ne sait par quel point se mettre en contact
avec eux et comment s'y prendre pour trouver sûreté dans leur
commerce. Cependant, on a observé que la supériorité de nés
procédés dans l'art de guérir avait triomphé de leurs préventions;
et tout étranger qui s'annonce au milieu d'eux avec des moyens
caratifg en est d'abord assez bien accueilli.
« C'est donc à l'aide de la médecine et de la chirurgie que le
voyageur peut tenter de cheminer à travers les peuples de l'A-
frique la pratique de ces sciences peut seule le prémunir contre
les effets de leur mauvais vouloir. Cooséqucmment si, dès que
la commission sera organisée, rendue sur les lieux et prête à se
mettre à l'œuvre, on prenait tous les moyens convenables pour
instruire les Arabes de son existence et de sa mission, eu leur
faisant entrevoir ua but auquel Userait d'ailleurs dans ses attri-
butions d'atteindre, et dont ils pourraient espérer quelque avan-
tage personnel, on aurait assuré le succès de sa marche. ïl fau-
drait donc rédiger d'abord une sorte de programme en langue
arabe, qu'on lâcherait de répandre par toutes les voies blicité qui sont â la disposition du gouvernement.
» II serait dit, dans cet écrit, que S. M. le Roi des Français
songeant moins à étendre soa autorité sur des contrées loin-
taines qu'à yj répandre, autant qu'il est en soa pouvoir les
commandant la 1" division militaire, sont allés dans la
plaine de Vesinet passer en revue les régimens de la garni-
son de Saint-Germain.
Aujourd'hui le Roi a présidé le conseil des ministre?.
M. Charles Lucas, inspecteur-général des prisons, a eu
l'honneur d'être reçu en audience particulière par S. M. la
Reine.
Le Monitevr contient une ordonnance royale du 20 no-
vembre portant que les deux régimens de marine créés par
l'ordonnance du 14 mai 1831 seront réorganisés, et prendront
la dénomination de régimens d'infanterie de marine. Ces deux
corps seront affectés au service de garnison des ports mili-
taires du royauiie et à celui des colonies.
Il sera formé un troisième régiment de la même airme
pour concourir à ces deux services.
Le reste de l'ordonnance détermine la composition et le
service de ces corps et leur répartition dans les colonies.
On lit dans la Oazttte d'Âùgibourg sous la rubrique «Je
Paris, le 6 novembre
« L'évacuation d'Ancôna devait s'opérer du 20 au 28 de
ce mois, mais elle n'aura pas He.u avant la fin de novembre,
et au plus tard dans la première quiuzaine de décembre. On
attend encore une réponse de. la cour de Rome à une note
qu'on lui a remise pour engager le gouvernement pontifical
à s'expliquer d'une manière plus précise sur les motifs qui
lui font désirer l'évacuation d'Ancône. Il est évident que
M. le comte Mo!é veut mettre sa responsabilité à couvert
devant les Chambres, et pouvoir repousser, le reserit ponti-
fical à la main, les attaques qui seraient dirigées contre lut.
Le comte Molé a raison, car il faudra qu'il fasse tête à un
violent orage, bien qu'il ait agi avec une grande loyauté,
et qu'il soit certainement un des ministres les plus habiles
qui ait administré la France depuis le règne de Louis-Phi-
lippe. Nos prétendus patriotes ne se soucient guères d'An-
cône, considérée en elle-même ils en ont môme blâmé l'oc-
cupation, quand ils ont vu que le soldat français ne pour-
rait pas fraterniser avec les rebellas. Mais cette mesure
pouvant être attaquée comme étant une concession faite à
l'étranger Accône servira de cheval de bataille à l'Opposi-
tion jusqu'au moment où elle aura trouvé un autre sujet
d'attaque qui lui fournira des motifs de plainte plus spé-
cieux.» v
On écrit de Christiania ( Norwége ) 8 novembre
«Le départ du Roi de Stockholm est fixé au 15. Aux per-
sonnes déjà citées qui doivent accompagner S. M., il faut
ajouter le conseiller d'Etat comte Hard. On croit que le sé-
jour de S. M. en Norvège se prolongera jusqu'au prin-
temps. »
On écrit de Rusicata ( province de Çonstantine ) ̃ le
2B octobre
« L'occupation de ce point est des plus importantes. De
Rusieata à Çonstantine, les convois ne mettront que trois
petites journées, et la route offrant moins de difficultés
pourra être traversée toute l'année par nos charrois. Un
argument en faveur de Rusicata, et qui mérite d'être pris
en considération, c'est que de Bone à Constantine l'armée
a trois jours de marche sans rencontrer de bois et souvent
pas d'eau, tandis qu'en partant de Rusicata stti trouve des
bois et de l'eau pendant toute la longueur du trajet. Eo.
outre, deux camps favorablement situés offrent des res-
sources aux détachereens voyageurs.
» Quant à l'occupatian de Stora elle est à celle de Rusi-
cata comme celle-ci à celle de Constantine, c'esî-à-dire que
l'une est la conséquence de l'autre. Rusicata était une belîe
ville placée aii fond d'une grand» baie ouverte à tous les
ports. Un seul point de cette baie est assez reculé et protégé
par les montagnes pour offrir un abri aux bâtimens. Ce point
est Stora qui a donné sou nom à 1» baie et au port. Mais
Stora n'est autre, chose qu'un endroit où on allait débar-
qu«r, quand il faisait mauvais temps, les différpns objets
destinés, à Ja ville de Rusieata. Car il est probable, et la
disposition du quai le fait supposer, que lorsque la mer
était calme le débarquement se faisait à Rusicata même.
» Depuis quelque temps le* Arabes nous apportent des
pouks et des figues sèches. Aujourd'hui ils viennent en plus
grand nombre et nous amènent des bœufs et da beurre.
» Nous avons "rti arriver pour la première fois des prolon-
ges venant de Constantine. Elles nous apportent, dit-on des
farines. La troupe qui les escortait psu nombreuse n'«
rencontré aucun Arabe sur la route qui ait contrarié sa
marche. Ainsi se trouve résolue la grande question du na»-
sage des caissons sur la route de Constantine à Rusicata ea
qui rend désormais très facile le ravitaillement de la garni-
son de Constantine par ce point. »
» Nous avons douze petits bâtimens sur notre rade dont
quatre bricks de commerce et U bateau à vapeur le Sphinx
La mer étant fort mauvaise, le Sphinx, pour prévenir tout
événement fâcheux, a conduit à la remorque tous ces ba-
teaux au port de Stora, et est parti i deux heures pour
Bone afin de prendre à son bord M. le maréchal, parti hier
26 de Constantine. JVous l'attendons ici où il arrivera le 29. »
bienfaits résultant pour ses propres sujets de la civilisation
a voulu que des hommes de science y pénétrassent pour en
connaître les plus poignantes misères et les soulager. On en-
trerait alors dans les détails qu'on croirait les plus faits noue
frapper l'ardente imagination des Arabes, concernant l'art de
guérir, complètement ignoré chez eux, et dont les Français vien
nent apporter les salutaires pratiques dans des contrées sujettes il
tant de maladies, contrée où la plus légère bfessure reçue d^«3 ib«
combats peut, faate de secours habilement administrés, devenir on»
cause de mort. Voici, ajouterait-on, des gens de l'art nul vi™
nent étudier vos luarmitôs afin de les guérir, en attendant ode
vous veuilllez vous donner Sa peine dappprendre a les enérh-
vous-mêmes; partout où la commission exploratrice D^nfr
trera, accourez malades et blessés de toutes les tribus • c'est nn»
ambulance qui circule; les rnédlcameus propres à chacune da
vos maladies vous seront donnés, et l'on soulagera vos maax
chemin faisant. SI vous vous battez entre vous, oa pansera les
blessés des deux earaps; car, pour les Français, vous êtes lourdes
hommes. La commission jie porte avec elle ni or, ni valeurs oui
puisent tenter la cupidité de qui que ce soit avec des remèdes de
toute espèce qui vous sont destinés, mais dont vous ne saurles
vous-même faire l'emploi, elle n'est munie que de papier pour
conserveries échantillons des simples de votre pays, entre lesquels
plusieurs oat peut-être des propriétés médicinales; des moye™*
nécessaires pour étudier Jusqu'à l'air de votre climat, #>̃&
chercher les causes qui, l'empoisonnaat de temps â ao»>» t â ï
développer les germes de la contagion et de la pesto- enfin àl>niH«
propres a exhumer de votre sol desséché des scWces art clSnf
certainement dans ses profondeurs etc. etc Il faut t'avouer;
,un peu d'emphase régnerait dans un, topo Pièce, où cependant
existerait un fond de vérité; rpa,s aurait-on jamaia plas Inuoceaa.
ment tiré part! de la cr8d.iité des hommes pour leur propre
bien? La commission se verrait, Test^Sfdaîïta iSMSP£
remplr les promesses de sa proclamation, T> conSéqu|mment
SPr S"? bien des f0',3 par la mDlt|l»de des consultations qu°t
lai faudrait doaaar nul doate cependant qu'elle ne fdt dès-iSrs
partout bien reçue des masses les plus ignorantes, et 'appareil
militaire dont elle serait environnée ôterait au petit nombre des
malintentionnés 1p pensée de l'attaquer jamais, Z s«a™l 1 n'au
raient pas autant de proBt â espérer de ses dépouilles qae de
dangers â courir pour se les approprier. Avec de la prudence
de l'adresse, a résolution de se rendre utile, et de la fermeté
en saisissant l'a -propos dans ses excursions en se gardant mi-
litalrement d«ns son eamp, en donnant partout des exempte»
d'humanité, mals de sévérité au besoin, le chef de l'expédition
concevra l'espérance de pénétrer où buI Européen n'a probable-
ment encore pénétré, et Jusqu'en des réglons où peat-être il se-
rait Impossible de parvenir avec l'appareil de la coaqaête
» Oq sent combien, dans un tel plan, le secours des officiers de
santé entre en première ligne; c'est principalement sur leur coo-
pération que 1 on comptera pour visiter peut-être jusqu'aux re-
vers de l'Atlas, aax limites du désert, et ce Bileduigerid dont
tout le monde parle et que personne n'a jamais vu. Or le corps
des officiers de santé de l'armée est admirablement comoosé
sons les rapports de l'instraction, da courage et du dévouement-
il est présidé par des inspecteurs du plus haut mérite, do«t Uu»
les efforts tendent a, lai donner chaque jour au .nouveau lustre»
25 NOVEMBRE 1858
.¥EMBEEBÏV-
On REÇOIT XJBS AVIS A IW9ÉREB
• tous îe* jours,
'depuis dix heure* du matin
,v? » jusqu'à quatre heures,
• au Bureau do Journal.
ut nxx 3hh nropavxoKs
est de 1 fir. la ligne. '̃*
''•V J: -ON S'ABONNE
(rue des Prêtres-Saint-Germata-
l'Auxerrob, n*17.
pbix:
40 francs pour trois mois.
40 francs pour six mois.
̃ 80 francs pour l'année.
POLITIQUES ET LITTËÏIUKFA
;V-7/ Presse. '̃-̃̃, :f
:r BerUn, i4 novembre.
La réunion des présidens des diverses provinces du
royaume inspire un intérêt général, parce que ces fonction-
naires ont été appelés ici pour prendre part à la confection
de lois qui ont pour objet de donner à l'Etat des garanties
contre les intrigues du clergé. MM. de Bodelgchwing et De-
winke, ont été, immédiatement après leur arrivée, reçus an
audience particulière par S. M. le roi; et l'on annonce qu'ils
ont donné le conseil de persévérer dans le système d'une
résistance passive. Aussi croit-on que les garnisons ne se-
ront pas augmentées dans les provinces catholiques du
royaume. D'ailleurs l'armée se montre animée d'un esprit
excellent; et la conduite du 27« régiment est une sévère
leçon pour les fauteurs de désordres. Ce régiment avait reçu
des proclamations incendiaires il s'empressa de les livrer
à ses officiers, et il fallut de grands efforts pour empocher
ies soldats de se porter à des voies de fait* contre certains
membres du clergé. L'évoque de Posen continue à décliner
la compétence de l'autorité civile; il ne veut pas être jugé
d'après les principes du droit commun. Le conseil d'Etat dé-
cidera incassamraent s'il y a lieu de continuer l'instruction
nonobstant la résistance du prélat. Dans ce cas l'archevêque
serait forcé de quitter Posen. On croit cependant que le
gouvernement n'adoptera des mesures de rigueur qu'à la
dernière extrémité. [Gazette de Hanovre.)
Grande-JBeetagne,
Londres, 20 novembre.
Il s'est fait peu d'affaires sur les fonds étrangers. Les con-
solidés sont à 94 1/8 demandés pour le 27 courant; 94 1/4
3/8 pour compte de janvier. Bons de l'échiquier, 67 69. Bons
des Indes, 64 63 de prime. Actions de la Banque 204 SOS.
Fonds indiens, 261 262. Londres à Brighton, 2 5/8 3/8. South-
ampton, ,81/3 4 1/2 d'escompte. Espagnol actif, 17 1/4 avec
coupons. Portugais sans affaires. Quelques achats en conso-
lidés réduits ont été faits pour le compte du gouvernement.
Hollandais, Cinq pour 100, 100 S/8 7/8. Hollandais, Daux 1/2
pourlôO, 84 1/8 3/8. (Courier.)
.;•̃̃'̃̃ '̃1' FRANCE..
r PARTS, 22 NOVEMBRE.
Quelle que soit l'assurance des partis, quelque sincère
que soit cette solennelle résolution de marcher comme
un seul homme à la conquête do pouvoir, la coalitionnéan-
moins a grand'peine à se constituer. L'association des pré-
tendus amis du gouvernement représentatif vient d'éprou-
ver une espèce de crise, et nous avons vu un tel mo-
ment de trouble et de confusion que tous les systèmes
étaient prêts à s'entrechoquer et à en venir aux mains
avec toute l'énergie de leurs vieilles haines; moment
bien dangereux, et qui pouvait compromettre le triom-
phe de la fameuse maxime Le Roi règne et ne gouverne j
pas.
Pour notre compte, nous eussions été sérieusement
affligés de ce dénoûment. Voilà six mois que l'on ajourne 1
le ministère à l'ouverture des débats législatifs; dès que
la session de 1838 a été close, on a fait appel à la ses-
sion de 1839. Eh bien nous ne voudrions pas que l'Op-
position nous dît pour la centième fois qu'elle est vain-
eue, parce qu'elle est désunie, ce qui signifierait Nous <
en appelons de la session de 1839 à la session de 1840.
Les Chambres vont reprendre leurs travaux; la tribune
sera ouverte à tous les hommes d'Etat de l'Opposition
à tous ces grands citoyens qui portent avec eux les des-
tinées du gouvernement représentatif. Dans quelques i
jours il faudra expliquer clairement au pays tous ces s
prodiges d'incapacité de servilité de corruption, qui ]
ont épouvanté lé tiers-parti la gauche dynastique, l'ex-
trême gauche et les légitimistes il faudra démontrer i
aux Chambres que la Constitution est violée qu'il n'y a <
plus ni principes ni lois, que nous marchons au despo- I
tisme qu'il y a une volonté ministérielle plus forte que 1
la majorité législative, une volonté royale plus forte que
toutes les volontés, qui ne règne pas, mais qui gouverne,
qui administre sans règles, sans mesure, sans responsa-
bilitS i il faudra démontrer que le pays est inquiet, que
partout se répand un sentiment d'hostilité contre la non- 1
velle autocratie qo'il se forme des associations électo-
raies comme aux derniers temps du ministère de M. de
Villèle des associations contre le refus de l'impôt comme
au temps du ministère de M. de Polignac.
Dans cette lutte extrême, ce n'est pas trop, en effet
de toutes les forces de l'Opposition ce n'est pas trop de
Feuilleton du S m&rmû des Débats.
,̃ :• ;̃̃ ̃ 3ÏOTE
Sur la Commission explorative et scientifique d'Algérie, t
présentée à M. le ministre de la guerre par le colonel
Bory de Saint-Vincent, de l'Institut. 0
Cette note de M. Bory de Saint-Vincent, dont nous ne
citons que quelques fragmens, n'étant pas destinée à la
publicité, on comprendra facilement pourquoi nous nous
abstenons de "développer l'opinion de l'auteur sur le per-
sonnel des commissions scientifiques. Cette partie de ses
réflexions ne s'adresse en quelque sorte qu'au pouvoir; et
nous nous abstiendrons scrupuleusement de porter un juge-
ment sur des faits qui nous sont complètement inconnus.
Ecoutons d'abord M. Bory de Saint- Vincent nous dirons tout
à l'heure ce qui nous semble surtout ingénieux et digne
-d'éloge dans son projet
« Le général directeur du dépôt de la guerre n'a point attendu
«u'il fût qaestlon d'organiser une commission scientifique d'Algé-
rie, pour s'occuper de la géographie africaine. Grâce à l'éduca-
tion que reçoivent aujourd'bal Messieurs les officiers d'état-major
et la manière dont ils en profitent il est inutile de chercher hors
du corps royal des géographes et des dessinateurs. Tous sont en
étal de bien relever, ainsi que de figurer parfaitement le terrain
Non seulement Us détermineront ie site des raines de divers
ânes et rechercheront ce qu'elles purent être mais encore
ils en rendront l'aspect avee les détails, et lorsqu'ils en au-
ront mesuré les diverses parties, Us n'auront garde de perdre
un temps précieux à tenter de ces restaurations sur le papier, où
«e eomplalêeat seuls des entreprenews de bâllmens qui s'en veu-
lent faire des prospectus. La brigade géographique pourrait donc
au besoin tenir lieu de ces coûteuses sections d'architecture, dont
l'utilité répond rarement aax énormes dépenses qu'elles occa-
sionnent, et qui furent toujours des causes de retard dans les pu-
jblicallons postérieares.
» Indépendamment du lustre que répandraient sur l'état mili-
taire de la France les succès d'un corps savant, tiré en grande
partie de son sein même d'autres considérations me paraissent
devoir déterminer le gouvernement à compléter, autant qu'il
pourra le faire, la commission exploratrice par des militaires.
« Il y trouvera d'abord de l'économie, puisqu'il ne sera plus
«gestion qne d'ajouter un supplément de solde et quelques in-
demnités au traitement de chacun pour élever ce traitement au
taux qu'il est d'usage d'accorder en de telles circonstances.
> Oa trouvera une raison plus paissante encore dans la subor-
dtëition â laquelle tes militaires sont habitués dont ifs sentent
la nèr'ssité et qui pour la réussite des opérations d'une com-
misainn" «r«>loratrice en pays Insoumis n'est pas moins ladlspen-
jjabU > qu'eue "«# ai"*s t01» Mtr« branche du servie e.
l'union la plus intime et la plus indissoluble. On veut
une épreuve solennelle définitive nous la souhaitons
tout les premiers. On a provoqué l'union des partis, leur
ralliement sous un seul drapeau; eh bien qu'on main-
tienne cette union, qu'on élève ce drapeau d'une main
ferme, que l'on se présente à la tribune appuyé d'une
part sur la pétition électorale, de l'autre sur la bro-
chure de M. Duvergier de Hauranne mais surtout point
de sauve qui peut la veille du combat.
Ne nous accuse-t-on pas déjà de vouloir troubler la
bonne harmonie des partis, et, pour parler comme
l'Opposition, de semer la zizanie et la discorde entre
gens également honorables, décidés à vivre en bonne
intelligence et à se prêter un franc et loyal appui? C'est
une calomnie bien gratuite. Ici les faits parlent d'eux-
mêmes.
Nous sommes témoins d'un spectacle édifiant. Au mo-
ment de signer le traité de coalition, quelques uns des
alliés ont éprouvé d'étranges scrupules, des scrupules
d'ailleurs purement politiques ils se sont demandé si*
les doctrinaires étaient dignes d'entrer dan3 le sanc-
tuaire de l'Opposition, si leur repentir était sincère, si
leurs vues étaient désintéressées.
Savez-vous ce qu'on a répondu, ce que répondent
aujourd'hui les graves journaux du tiers-parti? Le
voici Vous demandez si les doctrinaires ont changé
de principes si leur opposition est désintéressée9?
Eh qu'importe 1 au nom du ciel? Ne dirait-on .pas
qu'il s'agit de faire assaut de désintéressement ? Au
fond nous estimons très' peu les doctrinaires et
pous sommes convaincus, qu'ils nous accordent une
médiocre estime; il est clair que les doctrinaires tra-
vaillent pour leur compte, qu'ils veulent fonder le gou-
vernement représentatif à leur profit; mais encore
une fois cette objection est puérile tous tant que nous
sommes ici nous sommes unis par des principes géné-
raux en vue d'intérêts particuliers. Nous n'avons pas
moins d'envie que les doctrinaires de fonder le véritable
gouvernement représentatif. Il n'est qu'un seul point à
considérer les doctrinaires marchent-ils avec l'Opposi-
tion ? Oui l'Opposition doit donc marcher avec les doc-
trinaires. La coalition n'est point un de ces faits auxquels
une moralité quelconque puisse être rattachée c'est une
œuvre politique. N'oublions pas que ces nouveaux alliés
avaient à choisir entre la cour et l'Opposition qu'ils
pouvaient flatter l'une ou l'autre, qu'ils se sont décidés
pour l'Opposition acceptons leur appui, il faut encou-
rager les bonnes œuvres,
On va plus loin; et afin de cimenter l'union on pré-
tend faire aux doctrinaires une part raisonnable dans
les bénéfices. Les bons comptes font les bons amis. La coa-
lition est assez grande, assez magnanime, elle dispose
d'une assez belle majorité pour récompenser tous les
services. On procédera ainsi à" un traité de partage.
Maintenant, si nous considérons en eux-mêmes les élé-
mens dont se compose l'Association, nous trouvons que
les hommes politiques qui veulent renverser le ministère
et planter aux Tuileries le drapeau de la réforme sontd'ac-
cordsur un seul point, à savoir que le Roi doit régner et
ne doit point gouverner. Oui, nous l'avouons hautement,
tous les partis sont unanimes. Les doctrinaires le
centre gauche, la gauche, l'extrême gauche, les légiti-
mistes et les républicains entendent que le Roi règne et
ne gouverne pas c'est là ce qu'on appelle le gros d'un
système. Quant aux détails, c'est-à-dire aux questions de
paix ou de guerre, d'intervention ou de non-interven-
tion, d'alliance de principes ou d'alliance d'intérêts, de
réforme électorale, parlementaire, d'administration,
d'industrie, de commerce, l'opinion des coalisés ren-
ferme, comme on dit, certaines nuances. Par exemple,
les uns veulent la paix, les autres la guerre les uns
veulent l'intervention en Espagne, en Belgique, en
Italie, en Pologne, en Orient, les autres veulent la
non-intervention les uns veulent l'alliance anglaise, les
autres veulent l'alliance russe les uns veulent abolir les
lois de septembre, les autres veulent maintenir les lois
de septembre; les uns ne veulent aucune espèce de ré-
forme électorale, les autres veulent dix mille électeurs
de plus, les autres cinq cent mille, les autres cinq mil-
lions, les autres trente-tr.ois millions; les uns veulent la
liberté illimitée du commerce et de l'industrie, les au-
tres veulent des lois restrictives du commerce et de
» C'est ici le lieu de le déclarer; aocune commission du genre
de celle qu'il est question d'envoyer dans nos possessions d'outre-
mer n'a rempli Jusqu'à ce Jour complètement l'honorable mis-
sion dont elle fut chargée. N'entendant accuser qui que ce soit,
ni faire le procès du passé, il me suffira d'avouer qu'ayant moi-
même dirigé une opération analogue, la publication qui en fat le
résultat, que l'Europe savante a daigné accueillir favorablement,
qui m'a valu l'honneur de siéger à l'Institut ainsi que d'illustres
suffrages, et que je crois être la meilleure de toutes celles de sa
catégorie, n'est pas à beaucoup près ce qu'elle devrait être, et
n'équivaut pas en perfection aux dépenses qu'elle occasiona. J'y y
ai cependant mis tout mon saveir-fatre, et travaillé trois ans con-
gclcncleusement, aidé de- non moins consciencieux, mats pins sa-
vans collaborateurs que j'avais choisis cependant on m'en avait
aussi Imposé d'incapables d'inffdèles, et dont la convoitise des
appolntemens avait seule décidé l'envie de m'accompagner.
» Après avoir touché leurs indemnités de route et le plus qu'ils
peuvent de leurs appointemens, de tels collaborateurs reviennent,
au moindre accès de (lèvre ou dès qu'ils jugent en avoir assez
vu, se parer dn titre de membres de l'expédition savante, alla de
se donner de la considération chez leur libraire. Ou les voit alors
publier leur relation, et déflorer ainsi les publications que feront
plus tard ceux de leurs collègues demeurés fidèles à leurs de-
voirs mais ils retrouvent leurs protecteurs, qui, émerveillés de
la sagacité et de la promptitude qu'ils ont mise à recueillir et à
faire de si belles choses, ne manquent pas d'obtenir pour eux
de nouvelles indemnités dites de retour, la continuation de leurs
honoraires pendant le temps nécessaire â la fabrication de leurs
Uvres, et quelque bon emploi de bibliothécaire ou des comman-
des de travaux.
» On doit espérer que ces exemples feront sentir combien il est
nécessaire de former désormais de toutes les branches d'une
commission exploratrice et scientifique un seul faisceau dirigé
vers on même bat et dont l'ensemble soit soumis à certaines
règles de subordination. Il serait facile d'y établir une bonne dis-
ciplina comme il en existe dans un essaim d'abeilles à qui les
corps savans se peuvent comparer, si la commission, sous la di-
rection d'un chef unique, était le plus possible recrutée dans le
département de la guerre. Ainsi fait la marine dans les voyages
de découverte quand elle en ordonne et la marine s'en trouvé
généralement bien.
» Lorsque l'armée ne fournira pas une spécialité nécessitée
pour la circonstancié, et qu'il faudra la chercher hors de ses rangs,
on la choisira entre les capacités Incontestables parmi da véri-
tables savans voués aux progrès des connaissances humaines et
reconnus pour ne point être les créatures ou les honames de per-
sonnages mfluens qui voudraient avoir un agent ou leur collec-
teur particulier dans l'entreprise on les choisira parmi des au-
teurs qui, ayant fait leurg preuves, n'acceptent d'emplois que pour
les remplir dans l'intérêt commus. Les .noms de tels collabora-
teurs équivaudront aux plus solides garanties, en ce qu'ils suffi-
raient déjà seuls pour jeter du lustre sur toute entreprise à là-
quelle ils voudraient bien prendre part.
» La nécessité de tenir à l'armée, ou de présenter des titres
avérés comme savant pour être admis dans une commission ex-
ploratrice, met d'ailleurs le pouvoir à l'abri de ces obsessions qui
l'industrie les uns ventent que le gouvernement cons-
truise les chemins de fer, les autres veulent le système
des compagnies; les uns veulent qu'on favorise les colo-
nies et la marine, les autres veulent qu'en abandonne
les colonies et qu'on supprime le budget de la marine
les uns veulent coloniser Alger, les autres veulent qu'on
évacue l'Afrique enfin les uns veulent la république,
les autres Henri V, les autres une monarchie populaire
entourée d'institutions républicaines les autres un
gouvernement parlementaire, les autres une royauté
imbécille. Mais, il faut leur rendre justice, ils désirent
tous avec la même bonne foi, la même sincérité, la
même énergie, que le Roi règne et ne gouverne, pas.
-r En un mot, si l'on examine la politique et l'intérêt
des divers partis, on trouve qu'ils sont en désaccord
complet sur tous les points de la politique intérieure et
extérieure, sur les prïncipes*les moyens et le but de tout
gouvernement, et qu'ils sont d'accord sur un mot, sur
moins que rien.
'"Loin donc de nous effrayer des menaces de la coali-
tion, nous espérons que les petits embarras d'aujour-
d'hui disparaîtront demain que chacun aura sa part;
la session approche, et il serait vraiment dommage que
la coalition n'eût pas réglé son budget avant de livrer
bataille. Les bons comptes font les bons amis.
M. Jaubert directeur-général du chemin de fer de
Paris à la mer, a donné sa démission. M. Lebobe a été
provisoirement nommé pour le remplacer.
On a répandu le bruit d'une demande de liquidation
que la compagnie du chemin de fer de Paris à la mer
aurait adressée au gouvernement. Nous croyons que
cette nouvelle est dénuée de fondement. La baisse qu'ont
subie les actions a pu inspirer le desir d'une liquidation
à quelques actionnaires prompts à s'alarmer mais évi-
demment cette baisse n'a pas d'autre cause qu'une crise
de bourse, qu'un désappointement de quelques per-
sonnes qui avaient établi leurs calculs en prévision
d'une hausse démesurée. Or, qu'y a-t-il de commun
entre l'avenir d'une aussi vaste entreprise et d'éphémères
spéculations ? Il n'est pas permis de juger des disposi-
tions des actionnaires sérieux, et c'est l'immense majo-
rité, d'après les desirs d'un petit nombre de spécu-
lateurs aventureux, et de conclure d'une de ces pas-
sagères oscillations si fréquentes à la Bourse, aux des-
tinées d'un projet magnifique adopté après de solen-
nelles délibérations.
La compagnie du chemin de fer de. Paris à la mer n'a
nullement perdu courage. Elle s'est aperçue qae les devis
d'après lesquels le chiffre de son capital social -avait été
fixé étaient fort incomplets. Elle s'occupe d'en faire
dresser de nouveaux qui puissent lui inspirer plus de
confiance; et elle les aura dans peu à sa disposition.
S'il est démontré que les dépenses doivent être beau-
coup plus considérables qu'on ne le pensait il y a six
mois, l'administration ne refusera pas son assentiment
aux modifications du cahier des charges qui seraient
compatibles avec la sécurité publique, et qui seraient
propres à faire rentrer la dépense dans les limites du
capital de la compagnie. S'il résulte des études définiti-
ves que les 90 millions du capital ne peuvent suffire
à achever le chemin de fer, il est impossible que la com-
pagnie ne soit pas autorisée non seulement à modifier
les conditions matérielles d'exécution qui lui avaient été
prescrites sous le rapport des çentes et des courbures,
mais encore à ajourner quelques embranchemens. D'un
autre côté, comment supposer qu'une fois bien rassurée
sur le chiffre de ses dépenses, la compagnie ne s'em-
pressera pas de procéder à ses travaux avec activité ?
Les grandes notabilités financières qui ont assumé la
responsabilité de ce magnifique travail n'ignorent point
que l'avenir de l'esprit d'association en France dépend
de l'attitude qu'elles vont prendre, et elles sauront qui
pourrait .en douter? se tenir â la hauteur de la belle
mission qui leur est ainsi échue.
Hier soir M. le ministre du commerce a travaillé avec le
Roi.
Dans la soirée M. le baron Pasquier a eu l'honneur d'être
reçu par le Roi.
M. le duc d'Orléans et M. le duc de Nemours accompa-
gné* de leurs aides -de- camp et de M. le général Pajol
trop souvent en firent livrer les emplois à des Incapacités puis-
samment protégées. On s'en convaincra en Jetant les yeux sur
la composition de la commission dont j'at dirigé la principale sec-
tion de 1848 à 1830, telle qu'elle existait à notre arrivée en Mo ̃
rée sur l'état qa'ea eut le payeur et sur la réduction de son
personnel tel qu'il demeure en tête de nos publications. De près
de vingt membres formant trois secllons et payés généreusement
par le ministère, sept seulement demeurèrent ndèles à leurs enga-
gemens. Le surplus, qui n'avait pas consulté ses forces avant de
s'engager dans une expédition qu'on croyait être un simple
voyage d'agrément, tomba malade ou prétendit l'être. Il y eut
même des sujets très bien portans qui désertèrent dans la véri-
table acception du mot, non sans avoir préalablement pris la
précaution de toucher un trimestre anticipé chez le trésorier de
l'armée. Le passé doit servir de leçon et montrer combien 11 sera
bon de résister à toute influence de coterie dans le choix du per-
sonnel. Il faut surtout éviter' d'employer quiconque ne sera pas
ualqaement l'homme de la chose, et que des personnes étran-
gères voudraient faire nommer pour avoir une Influence clandes-
tine oh des communications particulières. Dans de telles entre-
prises, les travaux doivent être la propriété du gouvernement et
réunis sous soa contrôle unique; ils doivent l'être dans do seul
esprit et en commun afin qu'au retour on en puisse ordonner
une publication horno.-ène où les parties soient équilibrées, ré-
pondent par leur perfection aux sacrifices qu'en aurait causés
l'ensemble, et qui soit digne qu'on le puisse considérer comme
un monument élevé à la gloire de li France et de son gouverne-
ment.
» Quelques réflexions précéderont Ici l'exposé du plan que je
crois le mieux fait pour assurer l'entière réussite des opérations
de la section de la commission destinée à battre le pays aussi
loin qu'il sera possible de le faire.
» Les Indigènes à quelque race ou nuance de croyance qu'ils
appartiennent, ont les Européens en antipathie; ne faisant aucun
cas de nos arts, n'ayant pas nos besoins habituels méprisant
notre civilisation, on ne sait par quel point se mettre en contact
avec eux et comment s'y prendre pour trouver sûreté dans leur
commerce. Cependant, on a observé que la supériorité de nés
procédés dans l'art de guérir avait triomphé de leurs préventions;
et tout étranger qui s'annonce au milieu d'eux avec des moyens
caratifg en est d'abord assez bien accueilli.
« C'est donc à l'aide de la médecine et de la chirurgie que le
voyageur peut tenter de cheminer à travers les peuples de l'A-
frique la pratique de ces sciences peut seule le prémunir contre
les effets de leur mauvais vouloir. Cooséqucmment si, dès que
la commission sera organisée, rendue sur les lieux et prête à se
mettre à l'œuvre, on prenait tous les moyens convenables pour
instruire les Arabes de son existence et de sa mission, eu leur
faisant entrevoir ua but auquel Userait d'ailleurs dans ses attri-
butions d'atteindre, et dont ils pourraient espérer quelque avan-
tage personnel, on aurait assuré le succès de sa marche. ïl fau-
drait donc rédiger d'abord une sorte de programme en langue
arabe, qu'on lâcherait de répandre par toutes les voies
» II serait dit, dans cet écrit, que S. M. le Roi des Français
songeant moins à étendre soa autorité sur des contrées loin-
taines qu'à yj répandre, autant qu'il est en soa pouvoir les
commandant la 1" division militaire, sont allés dans la
plaine de Vesinet passer en revue les régimens de la garni-
son de Saint-Germain.
Aujourd'hui le Roi a présidé le conseil des ministre?.
M. Charles Lucas, inspecteur-général des prisons, a eu
l'honneur d'être reçu en audience particulière par S. M. la
Reine.
Le Monitevr contient une ordonnance royale du 20 no-
vembre portant que les deux régimens de marine créés par
l'ordonnance du 14 mai 1831 seront réorganisés, et prendront
la dénomination de régimens d'infanterie de marine. Ces deux
corps seront affectés au service de garnison des ports mili-
taires du royauiie et à celui des colonies.
Il sera formé un troisième régiment de la même airme
pour concourir à ces deux services.
Le reste de l'ordonnance détermine la composition et le
service de ces corps et leur répartition dans les colonies.
On lit dans la Oazttte d'Âùgibourg sous la rubrique «Je
Paris, le 6 novembre
« L'évacuation d'Ancôna devait s'opérer du 20 au 28 de
ce mois, mais elle n'aura pas He.u avant la fin de novembre,
et au plus tard dans la première quiuzaine de décembre. On
attend encore une réponse de. la cour de Rome à une note
qu'on lui a remise pour engager le gouvernement pontifical
à s'expliquer d'une manière plus précise sur les motifs qui
lui font désirer l'évacuation d'Ancône. Il est évident que
M. le comte Mo!é veut mettre sa responsabilité à couvert
devant les Chambres, et pouvoir repousser, le reserit ponti-
fical à la main, les attaques qui seraient dirigées contre lut.
Le comte Molé a raison, car il faudra qu'il fasse tête à un
violent orage, bien qu'il ait agi avec une grande loyauté,
et qu'il soit certainement un des ministres les plus habiles
qui ait administré la France depuis le règne de Louis-Phi-
lippe. Nos prétendus patriotes ne se soucient guères d'An-
cône, considérée en elle-même ils en ont môme blâmé l'oc-
cupation, quand ils ont vu que le soldat français ne pour-
rait pas fraterniser avec les rebellas. Mais cette mesure
pouvant être attaquée comme étant une concession faite à
l'étranger Accône servira de cheval de bataille à l'Opposi-
tion jusqu'au moment où elle aura trouvé un autre sujet
d'attaque qui lui fournira des motifs de plainte plus spé-
cieux.» v
On écrit de Christiania ( Norwége ) 8 novembre
«Le départ du Roi de Stockholm est fixé au 15. Aux per-
sonnes déjà citées qui doivent accompagner S. M., il faut
ajouter le conseiller d'Etat comte Hard. On croit que le sé-
jour de S. M. en Norvège se prolongera jusqu'au prin-
temps. »
On écrit de Rusicata ( province de Çonstantine ) ̃ le
2B octobre
« L'occupation de ce point est des plus importantes. De
Rusieata à Çonstantine, les convois ne mettront que trois
petites journées, et la route offrant moins de difficultés
pourra être traversée toute l'année par nos charrois. Un
argument en faveur de Rusicata, et qui mérite d'être pris
en considération, c'est que de Bone à Constantine l'armée
a trois jours de marche sans rencontrer de bois et souvent
pas d'eau, tandis qu'en partant de Rusicata stti trouve des
bois et de l'eau pendant toute la longueur du trajet. Eo.
outre, deux camps favorablement situés offrent des res-
sources aux détachereens voyageurs.
» Quant à l'occupatian de Stora elle est à celle de Rusi-
cata comme celle-ci à celle de Constantine, c'esî-à-dire que
l'une est la conséquence de l'autre. Rusicata était une belîe
ville placée aii fond d'une grand» baie ouverte à tous les
ports. Un seul point de cette baie est assez reculé et protégé
par les montagnes pour offrir un abri aux bâtimens. Ce point
est Stora qui a donné sou nom à 1» baie et au port. Mais
Stora n'est autre, chose qu'un endroit où on allait débar-
qu«r, quand il faisait mauvais temps, les différpns objets
destinés, à Ja ville de Rusieata. Car il est probable, et la
disposition du quai le fait supposer, que lorsque la mer
était calme le débarquement se faisait à Rusicata même.
» Depuis quelque temps le* Arabes nous apportent des
pouks et des figues sèches. Aujourd'hui ils viennent en plus
grand nombre et nous amènent des bœufs et da beurre.
» Nous avons "rti arriver pour la première fois des prolon-
ges venant de Constantine. Elles nous apportent, dit-on des
farines. La troupe qui les escortait psu nombreuse n'«
rencontré aucun Arabe sur la route qui ait contrarié sa
marche. Ainsi se trouve résolue la grande question du na»-
sage des caissons sur la route de Constantine à Rusicata ea
qui rend désormais très facile le ravitaillement de la garni-
son de Constantine par ce point. »
» Nous avons douze petits bâtimens sur notre rade dont
quatre bricks de commerce et U bateau à vapeur le Sphinx
La mer étant fort mauvaise, le Sphinx, pour prévenir tout
événement fâcheux, a conduit à la remorque tous ces ba-
teaux au port de Stora, et est parti i deux heures pour
Bone afin de prendre à son bord M. le maréchal, parti hier
26 de Constantine. JVous l'attendons ici où il arrivera le 29. »
bienfaits résultant pour ses propres sujets de la civilisation
a voulu que des hommes de science y pénétrassent pour en
connaître les plus poignantes misères et les soulager. On en-
trerait alors dans les détails qu'on croirait les plus faits noue
frapper l'ardente imagination des Arabes, concernant l'art de
guérir, complètement ignoré chez eux, et dont les Français vien
nent apporter les salutaires pratiques dans des contrées sujettes il
tant de maladies, contrée où la plus légère bfessure reçue d^«3 ib«
combats peut, faate de secours habilement administrés, devenir on»
cause de mort. Voici, ajouterait-on, des gens de l'art nul vi™
nent étudier vos luarmitôs afin de les guérir, en attendant ode
vous veuilllez vous donner Sa peine dappprendre a les enérh-
vous-mêmes; partout où la commission exploratrice D^nfr
trera, accourez malades et blessés de toutes les tribus • c'est nn»
ambulance qui circule; les rnédlcameus propres à chacune da
vos maladies vous seront donnés, et l'on soulagera vos maax
chemin faisant. SI vous vous battez entre vous, oa pansera les
blessés des deux earaps; car, pour les Français, vous êtes lourdes
hommes. La commission jie porte avec elle ni or, ni valeurs oui
puisent tenter la cupidité de qui que ce soit avec des remèdes de
toute espèce qui vous sont destinés, mais dont vous ne saurles
vous-même faire l'emploi, elle n'est munie que de papier pour
conserveries échantillons des simples de votre pays, entre lesquels
plusieurs oat peut-être des propriétés médicinales; des moye™*
nécessaires pour étudier Jusqu'à l'air de votre climat, #>̃&
chercher les causes qui, l'empoisonnaat de temps â ao»>» t â ï
développer les germes de la contagion et de la pesto- enfin àl>niH«
propres a exhumer de votre sol desséché des scWces art clSnf
certainement dans ses profondeurs etc. etc Il faut t'avouer;
,un peu d'emphase régnerait dans un, topo Pièce, où cependant
existerait un fond de vérité; rpa,s aurait-on jamaia plas Inuoceaa.
ment tiré part! de la cr8d.iité des hommes pour leur propre
bien? La commission se verrait, Test^Sfdaîïta iSMSP£
remplr les promesses de sa proclamation, T> conSéqu|mment
SPr S"? bien des f0',3 par la mDlt|l»de des consultations qu°t
lai faudrait doaaar nul doate cependant qu'elle ne fdt dès-iSrs
partout bien reçue des masses les plus ignorantes, et 'appareil
militaire dont elle serait environnée ôterait au petit nombre des
malintentionnés 1p pensée de l'attaquer jamais, Z s«a™l 1 n'au
raient pas autant de proBt â espérer de ses dépouilles qae de
dangers â courir pour se les approprier. Avec de la prudence
de l'adresse, a résolution de se rendre utile, et de la fermeté
en saisissant l'a -propos dans ses excursions en se gardant mi-
litalrement d«ns son eamp, en donnant partout des exempte»
d'humanité, mals de sévérité au besoin, le chef de l'expédition
concevra l'espérance de pénétrer où buI Européen n'a probable-
ment encore pénétré, et Jusqu'en des réglons où peat-être il se-
rait Impossible de parvenir avec l'appareil de la coaqaête
» Oq sent combien, dans un tel plan, le secours des officiers de
santé entre en première ligne; c'est principalement sur leur coo-
pération que 1 on comptera pour visiter peut-être jusqu'aux re-
vers de l'Atlas, aax limites du désert, et ce Bileduigerid dont
tout le monde parle et que personne n'a jamais vu. Or le corps
des officiers de santé de l'armée est admirablement comoosé
sons les rapports de l'instraction, da courage et du dévouement-
il est présidé par des inspecteurs du plus haut mérite, do«t Uu»
les efforts tendent a, lai donner chaque jour au .nouveau lustre»
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