Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1831-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 février 1831 01 février 1831
Description : 1831/02/01. 1831/02/01.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
2
la signature sans ienic-r les jiiincifis de la révolution de 183G. 11 y aura
un changement de ministère, et celui qui lui succédera adoptera certai-
nement une politique toute contraire. Si nous avions une population de 30
millions il'habitans nous ne recevrions pus de pareilles notes diploma-
tiques puisqu'il n'en r.st pas ainsi ,vctieichoii.s l'alliance d'un peuple de
32 millions dbabitans choisissons le duc de Meilleurs pour roi afin de
nous assurer cette alliance.
Après cet exorde l'orateur parcourt successivement et réfute les objec-
tions que l'on peut faire sur ce choix il enumère ensuite les inconvéniens
qu'en traînerait celui du duc de Leuchtemberg et conclut eu faveur du
duc de Nemours.
M. Ch. Lecocq parle en faveur du duc de Leuchtemherg.
M. Pinnez parle en faveur du duc de IS'emuur.s.
M. Lebcau Messieurs, .s'il n'était pas convenu et solennellement deerrté
par le Coiigtès national qu il est des questions li'liorinour qui passent avant
les intérêts matériel* je dirais qu'il y a telle combinaison qui serait la con-
ciliation la plus parfaite deces iuléiêls; mais ce «erail lane insi Ite au Con-
grès et à la nation belge tout entière que d'indiquer cette Coiniiiiiaisoii car
si d'une part nos intérêts commerciaux et l'inlégritâ 'lu territoire étaient
garantis par elle, de 1 autre elle nous imposerait le prince d'Orange. Dans
la question qui nous occupe il y a pour la Belgique autre chose
qu'un intérêt matériel; il y a Une question d'honneur et de dignité,
et c'est ici l'occasion de faire sur ce point un ^ppcl au Congrès pour qu'il il
.sache maintenir l'un cl. l'autre. Tl n'y a pour nous que trois combinaisons
possibles lfe prince d'Orange, le duc de ÎNemours et le duc de Lcuchtem-
berg. Avec le prince d'Orange, nous avons la guerre civile, et de plus
l'opprobre national. Cette question est décidée.
l«e choix du duede Nemours entraîne une guerre immédiate et générale.
Avec le duc de Leuchlemberg la guerre est tout au plus possible.
Je ne viens pas Messieurs vous faire le panégyrique du candidat que
j'ai proposé, et vous dire que son élection u entraîne aucun inconvénient.
Je sais que nous sommes entourés d'écucils et que nous devons choisir la
combinaison de laquelle il résultera le moins d'inconvéniens. La Belgique
est placée de telle manière qu'elle n'a que le choix du moindre mal le
J>ien et le mieux lui sont également interdits.
L'orateur, dans une énergique improvisation a flétri la conduite des
puissances et la politique du cabinet français. 11 a accusé avec amertume
le gouvernement français de nourrir l'arrière-pensée de s'emparer de la
Belgique et de reculer ses frontières jusqu'au Rhin et pour cela selon
l'orateur, on fait tout pour prolonger le provisoire en Belgique. Eu atten-
dant, la France fait ses arméniens et si la Belgique; n'eil pas constituée
quand ces arméniens seront prêts, elle sera envahie.
Ce discours qui a duré plus d'une heure et demie, et que l'on écou-
tait dans le plus profond silence a fait une vive impression sur l'as-
semblée.
Après M. Lcbeau, on a entendu M. Delovarde pour le duc de Ne-
mours, et MM. Vilain XIV et Constantin Rodeubach pour le duc de
Leuchlemberg.
Quelques applaudissemens partis des tribunes a la fin du discours de ce
dernier, ont causé une telle agitation dans l'assemblée, que plusieurs
membres se sont retirés et M. Ch. Lehon dans une allocution énergique,
a adjuré le président de faire exécuter le règlement. Cette discussion
incidente aurait duré long temps sans l'arrivée d'un message du gouver-
nement provisoire, contenant une lettre de M. Sébastiani, dont voici les
ternies
« Monsieur, je me hâte de répondre à votre lettre du 24. Le conseil du
Roi qui s'est assemblé aujourd'hui, a été unanime sur la nécessité de dé-
clarer au gouvernement provisoire que le gouvernement français regarde-
rait le choix du duc de Leuchtemberg au trône de la Belgique comme un
acte d'hostilité envers la France: dans le cas où le Congrès, malgré cette
déclaration procéderait à cette élection vous quitteriez immédiatement
Bruxelles.
« Agréez, Monsieur, ma considération distinguée.
u Signé HORACE Séiustiajji.
» Pour copie conforme
» Le marquis DE Lawestine.
» Paris, 26 janvier.
A peine cette lecture est-elle terminée, que pour empêcher qu'une nou-
velle discussion ne s'entamât là-dessus M. le président s'est hâté d'appeler
à la tribune l'orateur inscrit pour la discussion à l'ordre du jour; c'était
M- de Surmont qui a parlé eu faveur du duc de Nemours.
La séance est levée h cinq heures.
Demain dimanche séance à dix heures et demie, pour la continuation
de la discussion.
FRANCE.
PARIS 51 UXVIE».
La conduite de la Chambre, dans les deux séances d'explications
politiques lui a valu de la part des impatiens, certains éloges dont il
importe d'apprécier la convenance. On l'a louée de ce moment d'im-
partialité surpris à ses habitudes de cette faveur soudaine accordée à
certains orateurs qu'elle avait écoutés jusque là sans bienveillance on
s'est étonné de la trouver tolérante, et. dit-on presque juste; on ne
l'en aime pas mieux mais cette conduite fera patienter encore car
on sait que la légalité de la Chambre, c'est le plus ou moins de pa-
tience de ses ennemis.
Il est vrai que la majorité a écouté avec intérêt M. Mauguin mais
est-ce parce qu'elle est plus impartiale aujourd'hui qu'il y a trois mois,
ou bien parce que M. Mauguin a pris un ton plus en harmonie avec
l'esprit de la Chambre? i
Relisez les discours prononcés par l'honorable député, il y a trois
mois, et vous rendrez à ta Chambre cette justice, que ce n'est point
elle qui a changé, mais bien M. Mauguin. Alors ce n'était pas seu-
lement de mauvaises raisons mais de la mauvaise éloquence. L'ora-
teur n'était pas plus heureux que le logicien. M. Mauguin voulait la
guerre sans soldats la guerre révolutionnaire au dehors et révolu-
tionnaire au dedans Al. Mauguin lançait à l'Europe des menaces de
propagande M. Mauguin n'était pas effrayé du fantôme de la Con-
vention dévorant l'intérieur de la France pour en porter toute l;i
vie aux frontières. Ajoutezqu'ily y avait encore alors de sourdes inquié-
tudes, que ceux qui font les émeutes étaient avertis pour décembre,
et que ceux qui les aiment rédigeaient déjà leurs conditions, et que
les paroles descendues-de la tribune pouvaient avoir encore de si-
nistres retentissemens. Voilà pourquoi la Chambre se montra sévère
pour M. Mauguin. malgré de bonnes intentions peut-être; mais à la
veille des énî utes les bonnes intentions se montrent surtout à se rat-
tacher à l'autorité. dût-on la combattre ensuite, et à s'abstenir de
toutes paroles irritantes. La Chambre était juste alors quoique sa
justice se manifestât par une vive désapprobation: elle avait besoin
de raisonnemens et point de harangues passionnées elle voulait de
la spécialité dans les questions de politique extérieure et point de dé-
clamations générales; elle demandait des faits, et point de mani-
festes.
M. Mauguin dans ses derniers discours a singulièrement modifié
ses idées et sa manière de les dire il a pris la peine d'étudier la ques-
tion étrangère et au lieu de s'en servir au hasard comme d'un texte
.à de violentes attaques ou à des déclarations de principes provoquant,
il y a donné de certaines raisons et répandu de certaines lumières.
M. Mauguin ne paraît plus vouloir d'une guerre de propagande mai*
seulement d'une guerre politique ce qui est bien différent, car l'une
ne pourrait se faire sans ruiner nos libertés et épuiser notre sol, au lieu
que l'autre peut se faire avec notre Roi nos Chambres et toutes nos
libertés. M. Mauguin qui gardait peu de mesure à l'époque où elle j
ttjftt été si nécessaire et disons-le si méritoire en a beaucoup main-
tenant qu'il serait presque sans danger de n'en avoir pas du tout
M. Mauguin est devenu tout à coup un homme parlementaire v.t
comme il a pu s'en apercevoir sa réputation- d'homme de talent n'y
a pas perdu. Si donc la Cbambie lui a montré de la bienveillance.
c'e.->t que M. Mauguin a fait les premiers pas; il n'y a pas là de ca-
price il y en aurait eu à ne pas tenir compte à M. Mnuguin d'avoir
pris une position meilleure et d'avoir sagement épuré sou langage de
ces formes virulentes et ambitieuses qui gâtaient ses débuts. Ce n'est
pas la faute d'une assemblée qu'on ne .sache pas bien ce qu'elle peut
et ce qu'elle doit entendre ni dans quel ton il convient de lui parler
c est sans doute la faute des orateurs. Le ton surtout détermine sa fa-
veur ou sa prévention car les assemblées laissent volontiers tout
dire étant libres en définitive de n'en prendre que ce qu'elles veulent.
au Heu qu'elles ne soutirent pas toutes les laçons de dire.
Au reste il n'y a pas eu qu'un changement de formes dans celle cir-
cou -tance le fondées choses a pareillement changé II y a trois mois,
nous avions une armée désorganisée, des troupes plus disposées àeuter les ordres qu'à les exécuter: le matériel manquait i! n'y aurait
pas eu de fusils pour tous les bras la guerre des rues peut, se faire avec
de vieilles armures, des piques de théâtre et des pavés mais une guerre
en rase campagne avait besoin d'autres armes; nous n'étions pas faibles
pourtant, puisque l'Europe nous ;i vus licencier volontairement la
moitié d'une armée et renvoyer dix mille Suisses dans leur pays,
sans qu'elle ait osé faire ta moindre agression mais nous risquions,
en nous jetant dans une guerre de prodiguer le sang français en sup-
pléant par les hommes à l'insuffisance des munitions; nous risquions
de livrer nos lois au déchaînement des théories, et d'inaugurer peut-
être par des désastres notre royauté nouvelle. La Chambre fit donc
sagement alors de maltraiter ceux qui poussaient à la guerre. Sa res-
ponsabilité était immense; les assemblées ont bien le droit d'avoir peur
pour le pays qu'elles représentent. Si la Chambre se fût laissée prendre
à quelque folle idée de gloire nationale, elle nous aurait attiré la
guerre et ce n'est pas elle qui en eût volé les dépenses le parti auquel
elle aurait imprudemment livré l' étendard de la France l'en eût ré-
compensée en la chassant. C'est ce parti qu'elle frappait alors dans
M. Mauguin non qu'elle le soupçonnât d'y avoir contracté des ami-
tiés ou pris des engagemens mais parce que ses discours avaient le
malheur de plaire à ce parti. En faisant cela, nous le répétons, la
Chambre agissait avec intelligence et honnêteté.
Aujourd'hui le gouvernement lui donne à la tribune l'assurance
officielle que l'année est au complet les arsenaux remplis la disci-
pline florissante, que la France est prête à tout; alors par ce même
sentiment d'honnêteté qui la rendait il y a trois mois peureuse
pour le pays elle é :oute sans répugnance des discours qui ne sont
pas à la paix elle s'enhardit elle est bien aise de faire savoir à
l'Europe qu'on peut lui parier de guerre, à elle. Chambre mo-
dérée, sans l'effaroucher et sans lui déplaire et même qu'elle se
laisse tenter volontiers à li lée-d exercer dans l'occasion des reprises
légitimes sur les désastreux traités de 1815. LIS Chambre, dairs ces
dernières discussions n'a point eu d'orateurs privilégiés c'était le
tour de chacun selou qu'on exposait des idées soulenablcs et qu'on
avait du talent pour les dire elle a poussé l'impartialité jusqu'à écouter
avec un peu de froideur des orateurs qui lui sont habituellement
chers, et avec une bienveillance marquée d'autres contre lesquels elle
est accusée de préventions incurables personne ne la possède c'est
vrai mais ce u est pas vrai qu'elle ne se possède pas elle-même, comme
on l'a dit la preuve c'est que sa faveur se détermine par ses convic-
tions. Rassurée sur les ressources du pays certaine qu'en cas de
guerre nous ne paierions pas la gloire par trop de sang et que
nous pourrions sauver i:o:i lots en même temps que notre sol elle a
prêté l'oreille à des réunions possibles de territoire, et elle a applaudi
à cette idée si populaire, et si bien développée par M. lîignon que
le principe de non intervention ne nous interdisait pas d'exercer
entre la Russie et la Pologne le patronage d'une diploirntic franche
et vigoureuse fondée sur ces mêmes traités de 1815, où nous avons
bien le droit de réclamer la garantie des peuples en récompense du
respect obstiné que nous conservons encore pour les garanties des
rois.
Ce irest donc pas la Chambre qui a changé, c'est le langage des
hommesdu mouvement. Il a bien fallu reconnaître que les déclama-
tions n'avaient de faveur, ni auprès des mandataires du pays ni au-
près des eoinmettans. Alors on s'est résigné à donner des raisons, à
discuter, à contredire en y mettant des formes. La '"hambre de sou
côté voyant qu'on ne voulait plus blesser ses sentimens ni faire de
l'opposition puérile tantôt avec la guerre tantôt avec la paix, mais
's'adresser à sa raison la remuer avec îles mouvemeus de bon goût
ou chatouillersa part d'orgueil national, la Chambre, dis-je s'est prê-
tée avec un désintéressement parfait à des explications que la forme
ne rendait plus irritantes et que l'état imposant du pays rend peu
dangereuses. C était une occasion pour les impatiens, de reconnaître
franchement cette haute impartialité. On l'a reconnue, il est vrai.
mais d'un ton qui l'ait de cette prétendue justice une injure.
L'esprit d'honnêteté politique, que nous nous plaisons à remarquer
dans la conduite générale de la Chambre s'est montré particulière-
ment dans la séance de samedi à l'occasion du discours 'le M. Jars
et dans ce discours même.
M. Jars est fort goûté de la majorité. 1! a pris depuis long-temps le
rôîe délicat de la venger des outrages de certains journaux et il rem-
plit ce rôle avec courage et talent. Député d'une ville de premier or-
dre, M. Jars représente à merveille cette population sage et éclairée
des départemens qui veut l'ordre et la paix, l'ordre pour maintenir
la liberté, la paix pour relever les industries mourantes. Ses discours
pleins de sens et de mesure prononcés avec une grâce et un bon
ton parfait, sont accueillis par la Chambre avec une faveur soutenue.
Plusieurs fois dans la session M. Jars a pris la parole pour rendre à
la Chambre une éclatante justice et la Chambre a applaudi à sa pro-
pre apologie avec une sorte de naïveté qui prouvait sa bonne foi.
Une Chambre malhonnête ne se louerait pas ainsi desa propre bouche.
Samedi, M. Jars a fait un discours que les dernières attaques diri-
gées contre la Chambre ne justifiaient que trop. Il ne s'est pas borné
à repousser ces attaques il a été jusqu'à dire que la dissolution de la
Chambre à si peu de jours d'un nouvel ordre de choses, serait une
calamité pour le pays. Et la Chambre a couvert ce discours d'ap-
plaudissemens.
Peut-être, dans la rigueur des convenances., n'est-il pas tout à fait
parlementaire qu'un député se fasse, pour ainsi dire, l'avocat d'une
Chambre et qu'une Chambre s'adjuge de ses mains gain de cause.
Peut-être aux yeux de certains esprits scrupuleux qui s'exagèrent la
dignité d'une assemblée est-il singulier qu'un membre de la majo-
rité cite périodiquement (levant elle certaines opinions de la presse,
et que celle majorité s'entende remercier, approuver, congratu-
ler et batte des mains au triomphe qu'on lui fait. C'est possible.
Mais à notre sens, il y a dans cette étnmgeté même quelque chose-
qui dépose hautement de la probité politique de la Chambre Evi- J
demment M. Jars dans ses brillantes apologies jse rend témoignage- i
pour son compte de la conscience qu'il met dans l'exercice de son
mandat or il y a dans ce besoin qu'éprouve un honnête homme
et un loyal député à protester, par une justification collective, contre
des accusations dont il a sa part; il y a dans l'importance particulière
que donnent à M. Jars le mandat d'une grande ville et la double au-
torité du caractère et du talent quelque chose qurprouve tout à la fois
l'honnêteté et la gravité de ses paroles/Evidemment encore la ma-
jorité témoigne en applaudissant à M. Jars qu'il est l'interprète
fidèle de sa propre pensée or, n'y a-t-il pas dans cet empressement
d'une assemblée à saisir toutes les occasions où elle peut sans faire
acte législatif, en appeler au jugement du pays et lui faire connaître
indirectement le témoignage qu'elle se rend de ses («uvres, n'y a t-il
pas un profond sentiment de prob:té politique?
Les impatiens insistent la Chambre disent-ils lie les mains au
Roi. -en approuvant qu'on dise à la tribuneque la dissolution serait uu
malheur pour le pays. Cela est faux en fait et en droit.
En fait, la Chambre n'entend point, paralyser le droit de dissolu-
tion; il y a plus, elle désire que le Rni en fasse usage. Pour peu
qu'on prenne la peine de consulter à ce sujet l'opinion de quelques
membres influens, on peut s'assurer que la majorité verra sans ré-
pugnance arriver le jour de sa dissolution. Certains scrupules non
sur le droit de la Chambre mais sur l'a vau Sage qu'il y aurait à l'a ra-
jeunir par une institution nouvelle afin doter un dernier prétexte
aux clrvmeurs donnent à ce désir, da.is l'esprit de certains députés
la vivacité d'un besoin de conscience. Il est donc faux que la Chambre
ait manifesté, par les applaudissemens donnés à Al. Jars, l'intention
de se perpétuer dans la législature.
En droit rien n'empêche la Chambre de s'associer par de simples
applaudissemens à l'opinion d'un orateur sur l'inopportunité actuelle
de sa dissolution. Ce n'est pas demander, ce n'est pas exiger, comme
on 1 a dit que la royauté abdique sa plus précieuse prérogative. Tout
au plus pourrait-on regarder cela comme un avertissement donné au
prince de bien peser dans sa prudence l'utilité d'une •mesure si déci-
sive et de ne pas subordonner l'exercice de son droit à des arrange-
mens ministériels. -Or, y a-t-il une loi qui le défende? Ya-t-il quelque
autorité de tradition qui en fasse une inconvenance? Non.
Relevons en finissant le reproche d'oppression qu'on a fait à la
Chambre au sujet de M. de Tracy. Il plaît à M. de Tracy de voir un
fait personnel ià où la Chambre, là où le président n'en voient
point là où M. Jars lui-même n'en a pas mis l'ombre là où il est
évident pour tout homme de bonne foi que le discours de ce député
ne désigne personne, et M. de Tracy moins, que personne. M. de
Tracy demande la parole. La Chambre hésite elle soupçonne dans
cette réclamation quelque envie, d'ailleurs fort naturelle, de se glisser
dans la discussion avant son tour d'ordre M. de Tracy et ses amis
insistent la parole est accordée à M. de Tracy. Nous entendons qu'il
argumente en faveur de la dissolution mais de fait personnel il n'eu
dit mot. M. de Tracy qui venait de réclamer deux heures aupara
vaut au procès-verbal de la veille, contre la clôture prononcée par la
Chambre après le discours d'un ministre et sur vingt-deux ou vingt-
trois discours qui restaient encore sur les listes d'inseriplien aurait-il
voulu pour être plus sûr de parler, prétexter un fait personnel, afin
d'entrer par cette porte dans la questiojn? i
Nous regrettons tous les jours que l'étendue des discussions politiques
nous empêche dmunes, des gardes nationales du royaume les réponses improvisées
qu'y f'aitS. M. Ces réponses sont des modèles de franchise, de patrio-
tisme et à la touchante uniformité des sentimens consignés dans fes
adresses, le Ilot trouve naturellement le secret de répliquer par cette
variété d'expressions dont l'inépuisable source est dans le cœur et ne
peut être que ià. Ces allocutions royajes for'iK'raienl un excellent cours
de gouvernement pratique, et plus d'un roi y trouverait au besoin des
conseils et des leçons, dont dans l'intérêt de ses peuples et dans le
sien il ferait sagement de profiter.
Le langage de la (laiterie blesserait les oreilles de Louis-Philippe
et l'adulation serait un mauvais moyen de lui faire la cour. Il faut
donc justifier nos éloges et le moyen le plus simple est de citer mae
des réponses que nous fournit aujourd'hui te Moniteur, et qa«-
t'espace nous permet de lui emprunter; elle est tout entière de
circonstance. Elle manifeste trop ouvertement la ferme intention où
est le Roi de faire respecter les lois, d'asseoir les libertés publiques suc
la base de l'ordre, pour qu'elle ne donne pas à réfléchir à ceux qui vou-
draient: séparer deux choses, dont la France d'accord avec son Roi,
veut l'indissoluble alliance.
Réponse, du Roi à l'Adresse de la ville, de Gaillac ( Tarn ).
« Si les besoins de la patrie me mettaient dans le cas d'appeler les'
» gardes nationaux et tous les citoyens à défendre .notre indéperi-
» dance contre une agression étrangère, je ferais cet appel avfec une
» pleine confiance..Mais j'espère que cette nécessité n'existera pas.
» xVom ne devons pas seulement chérir la paix, nous devons encore
» éviter tout ce qui pourrait provoquer la guerre, il n'y a que l'hon-
» neur national, il n'y a que les intérêts nationaux qui 'puissent-
» nous porter à la faire. Biais nous parviendrons à l'éviter, et la
» France pourra jouir en paix des avantages qu'elle a si glorieuse-
» ment conquis. Toutefois il faut s'entendre sur ces avantages. Il ne
» faut pis croir« qu'ils consistent dans une extension de toutes les
'» libertés, au delà des bornes que l'ordre public et l'esprit de uosins-
» titillions ont posées. Sans doute, la révolution de juillet doit porter1
» ses fruits; mais cette expression n'est que trop souvent employée
» dans un sens qui ne répond ni à l'esprit national, ni aux besoins.
» du siècle, ni au maintien de l'ordre public. C'est pourtant cela quâ
» doit nous tracer, notre marche. Nous chercherons à nous tenir dans
» un juste milieu également éloignés des excès du pouvoir popu-*
» laire et des abus du pouvoir royal. Ami de la liberté, patriote siu-
» cère,je l'ai toujours chérie, et j'ai déploré les désordres qu'ont:
» entraînés les mouvemens révolutionnaires je suis venu avec le désir
» avec l'intention d'en préserver mon pays, aussi bien que de tous
» les abus de l'arbitraire dans l'exécution des lois. »
On n'a certainement pas fait encore une application plus originale
de la peinture en panorama que dans celle qui offre en ce moment
la représentation du combat de Navarin. Il serait extrêmement dilïï;
cile de donner une idée de cette singulière composition, dont lu£
élémens sont doubles puisque la peinture continue les objets réels!
et qu'au moyen de la perspective et des couleurs, on est parvenu r
lier ce qui a un corps et des dimensions avec les objets représenté'
sur une surface plane. Outre cette innovation dont l'effet ne saurai
être décrit; les inventeurs de ce .panorama ont imaginé de l'air.
monter successivement les spectateurs dans les difl'érens étapes cil
vaisseau/^ Scipion. On se trouve donc d'abord près d'une batterii
de trente -six pièces, à l'extrémité de laquelle on aperçoit une parti
dej'4quipage occupée à arrêter l'incendie que cause mi brûlot. Bientf
la signature sans ienic-r les jiiincifis de la révolution de 183G. 11 y aura
un changement de ministère, et celui qui lui succédera adoptera certai-
nement une politique toute contraire. Si nous avions une population de 30
millions il'habitans nous ne recevrions pus de pareilles notes diploma-
tiques puisqu'il n'en r.st pas ainsi ,vctieichoii.s l'alliance d'un peuple de
32 millions dbabitans choisissons le duc de Meilleurs pour roi afin de
nous assurer cette alliance.
Après cet exorde l'orateur parcourt successivement et réfute les objec-
tions que l'on peut faire sur ce choix il enumère ensuite les inconvéniens
qu'en traînerait celui du duc de Leuchtemberg et conclut eu faveur du
duc de Nemours.
M. Ch. Lecocq parle en faveur du duc de Leuchtemherg.
M. Pinnez parle en faveur du duc de IS'emuur.s.
M. Lebcau Messieurs, .s'il n'était pas convenu et solennellement deerrté
par le Coiigtès national qu il est des questions li'liorinour qui passent avant
les intérêts matériel* je dirais qu'il y a telle combinaison qui serait la con-
ciliation la plus parfaite deces iuléiêls; mais ce «erail lane insi Ite au Con-
grès et à la nation belge tout entière que d'indiquer cette Coiniiiiiaisoii car
si d'une part nos intérêts commerciaux et l'inlégritâ 'lu territoire étaient
garantis par elle, de 1 autre elle nous imposerait le prince d'Orange. Dans
la question qui nous occupe il y a pour la Belgique autre chose
qu'un intérêt matériel; il y a Une question d'honneur et de dignité,
et c'est ici l'occasion de faire sur ce point un ^ppcl au Congrès pour qu'il il
.sache maintenir l'un cl. l'autre. Tl n'y a pour nous que trois combinaisons
possibles lfe prince d'Orange, le duc de ÎNemours et le duc de Lcuchtem-
berg. Avec le prince d'Orange, nous avons la guerre civile, et de plus
l'opprobre national. Cette question est décidée.
l«e choix du duede Nemours entraîne une guerre immédiate et générale.
Avec le duc de Leuchlemberg la guerre est tout au plus possible.
Je ne viens pas Messieurs vous faire le panégyrique du candidat que
j'ai proposé, et vous dire que son élection u entraîne aucun inconvénient.
Je sais que nous sommes entourés d'écucils et que nous devons choisir la
combinaison de laquelle il résultera le moins d'inconvéniens. La Belgique
est placée de telle manière qu'elle n'a que le choix du moindre mal le
J>ien et le mieux lui sont également interdits.
L'orateur, dans une énergique improvisation a flétri la conduite des
puissances et la politique du cabinet français. 11 a accusé avec amertume
le gouvernement français de nourrir l'arrière-pensée de s'emparer de la
Belgique et de reculer ses frontières jusqu'au Rhin et pour cela selon
l'orateur, on fait tout pour prolonger le provisoire en Belgique. Eu atten-
dant, la France fait ses arméniens et si la Belgique; n'eil pas constituée
quand ces arméniens seront prêts, elle sera envahie.
Ce discours qui a duré plus d'une heure et demie, et que l'on écou-
tait dans le plus profond silence a fait une vive impression sur l'as-
semblée.
Après M. Lcbeau, on a entendu M. Delovarde pour le duc de Ne-
mours, et MM. Vilain XIV et Constantin Rodeubach pour le duc de
Leuchlemberg.
Quelques applaudissemens partis des tribunes a la fin du discours de ce
dernier, ont causé une telle agitation dans l'assemblée, que plusieurs
membres se sont retirés et M. Ch. Lehon dans une allocution énergique,
a adjuré le président de faire exécuter le règlement. Cette discussion
incidente aurait duré long temps sans l'arrivée d'un message du gouver-
nement provisoire, contenant une lettre de M. Sébastiani, dont voici les
ternies
« Monsieur, je me hâte de répondre à votre lettre du 24. Le conseil du
Roi qui s'est assemblé aujourd'hui, a été unanime sur la nécessité de dé-
clarer au gouvernement provisoire que le gouvernement français regarde-
rait le choix du duc de Leuchtemberg au trône de la Belgique comme un
acte d'hostilité envers la France: dans le cas où le Congrès, malgré cette
déclaration procéderait à cette élection vous quitteriez immédiatement
Bruxelles.
« Agréez, Monsieur, ma considération distinguée.
u Signé HORACE Séiustiajji.
» Pour copie conforme
» Le marquis DE Lawestine.
» Paris, 26 janvier.
A peine cette lecture est-elle terminée, que pour empêcher qu'une nou-
velle discussion ne s'entamât là-dessus M. le président s'est hâté d'appeler
à la tribune l'orateur inscrit pour la discussion à l'ordre du jour; c'était
M- de Surmont qui a parlé eu faveur du duc de Nemours.
La séance est levée h cinq heures.
Demain dimanche séance à dix heures et demie, pour la continuation
de la discussion.
FRANCE.
PARIS 51 UXVIE».
La conduite de la Chambre, dans les deux séances d'explications
politiques lui a valu de la part des impatiens, certains éloges dont il
importe d'apprécier la convenance. On l'a louée de ce moment d'im-
partialité surpris à ses habitudes de cette faveur soudaine accordée à
certains orateurs qu'elle avait écoutés jusque là sans bienveillance on
s'est étonné de la trouver tolérante, et. dit-on presque juste; on ne
l'en aime pas mieux mais cette conduite fera patienter encore car
on sait que la légalité de la Chambre, c'est le plus ou moins de pa-
tience de ses ennemis.
Il est vrai que la majorité a écouté avec intérêt M. Mauguin mais
est-ce parce qu'elle est plus impartiale aujourd'hui qu'il y a trois mois,
ou bien parce que M. Mauguin a pris un ton plus en harmonie avec
l'esprit de la Chambre? i
Relisez les discours prononcés par l'honorable député, il y a trois
mois, et vous rendrez à ta Chambre cette justice, que ce n'est point
elle qui a changé, mais bien M. Mauguin. Alors ce n'était pas seu-
lement de mauvaises raisons mais de la mauvaise éloquence. L'ora-
teur n'était pas plus heureux que le logicien. M. Mauguin voulait la
guerre sans soldats la guerre révolutionnaire au dehors et révolu-
tionnaire au dedans Al. Mauguin lançait à l'Europe des menaces de
propagande M. Mauguin n'était pas effrayé du fantôme de la Con-
vention dévorant l'intérieur de la France pour en porter toute l;i
vie aux frontières. Ajoutezqu'ily y avait encore alors de sourdes inquié-
tudes, que ceux qui font les émeutes étaient avertis pour décembre,
et que ceux qui les aiment rédigeaient déjà leurs conditions, et que
les paroles descendues-de la tribune pouvaient avoir encore de si-
nistres retentissemens. Voilà pourquoi la Chambre se montra sévère
pour M. Mauguin. malgré de bonnes intentions peut-être; mais à la
veille des énî utes les bonnes intentions se montrent surtout à se rat-
tacher à l'autorité. dût-on la combattre ensuite, et à s'abstenir de
toutes paroles irritantes. La Chambre était juste alors quoique sa
justice se manifestât par une vive désapprobation: elle avait besoin
de raisonnemens et point de harangues passionnées elle voulait de
la spécialité dans les questions de politique extérieure et point de dé-
clamations générales; elle demandait des faits, et point de mani-
festes.
M. Mauguin dans ses derniers discours a singulièrement modifié
ses idées et sa manière de les dire il a pris la peine d'étudier la ques-
tion étrangère et au lieu de s'en servir au hasard comme d'un texte
.à de violentes attaques ou à des déclarations de principes provoquant,
il y a donné de certaines raisons et répandu de certaines lumières.
M. Mauguin ne paraît plus vouloir d'une guerre de propagande mai*
seulement d'une guerre politique ce qui est bien différent, car l'une
ne pourrait se faire sans ruiner nos libertés et épuiser notre sol, au lieu
que l'autre peut se faire avec notre Roi nos Chambres et toutes nos
libertés. M. Mauguin qui gardait peu de mesure à l'époque où elle j
ttjftt été si nécessaire et disons-le si méritoire en a beaucoup main-
tenant qu'il serait presque sans danger de n'en avoir pas du tout
M. Mauguin est devenu tout à coup un homme parlementaire v.t
comme il a pu s'en apercevoir sa réputation- d'homme de talent n'y
a pas perdu. Si donc la Cbambie lui a montré de la bienveillance.
c'e.->t que M. Mauguin a fait les premiers pas; il n'y a pas là de ca-
price il y en aurait eu à ne pas tenir compte à M. Mnuguin d'avoir
pris une position meilleure et d'avoir sagement épuré sou langage de
ces formes virulentes et ambitieuses qui gâtaient ses débuts. Ce n'est
pas la faute d'une assemblée qu'on ne .sache pas bien ce qu'elle peut
et ce qu'elle doit entendre ni dans quel ton il convient de lui parler
c est sans doute la faute des orateurs. Le ton surtout détermine sa fa-
veur ou sa prévention car les assemblées laissent volontiers tout
dire étant libres en définitive de n'en prendre que ce qu'elles veulent.
au Heu qu'elles ne soutirent pas toutes les laçons de dire.
Au reste il n'y a pas eu qu'un changement de formes dans celle cir-
cou -tance le fondées choses a pareillement changé II y a trois mois,
nous avions une armée désorganisée, des troupes plus disposées à
pas eu de fusils pour tous les bras la guerre des rues peut, se faire avec
de vieilles armures, des piques de théâtre et des pavés mais une guerre
en rase campagne avait besoin d'autres armes; nous n'étions pas faibles
pourtant, puisque l'Europe nous ;i vus licencier volontairement la
moitié d'une armée et renvoyer dix mille Suisses dans leur pays,
sans qu'elle ait osé faire ta moindre agression mais nous risquions,
en nous jetant dans une guerre de prodiguer le sang français en sup-
pléant par les hommes à l'insuffisance des munitions; nous risquions
de livrer nos lois au déchaînement des théories, et d'inaugurer peut-
être par des désastres notre royauté nouvelle. La Chambre fit donc
sagement alors de maltraiter ceux qui poussaient à la guerre. Sa res-
ponsabilité était immense; les assemblées ont bien le droit d'avoir peur
pour le pays qu'elles représentent. Si la Chambre se fût laissée prendre
à quelque folle idée de gloire nationale, elle nous aurait attiré la
guerre et ce n'est pas elle qui en eût volé les dépenses le parti auquel
elle aurait imprudemment livré l' étendard de la France l'en eût ré-
compensée en la chassant. C'est ce parti qu'elle frappait alors dans
M. Mauguin non qu'elle le soupçonnât d'y avoir contracté des ami-
tiés ou pris des engagemens mais parce que ses discours avaient le
malheur de plaire à ce parti. En faisant cela, nous le répétons, la
Chambre agissait avec intelligence et honnêteté.
Aujourd'hui le gouvernement lui donne à la tribune l'assurance
officielle que l'année est au complet les arsenaux remplis la disci-
pline florissante, que la France est prête à tout; alors par ce même
sentiment d'honnêteté qui la rendait il y a trois mois peureuse
pour le pays elle é :oute sans répugnance des discours qui ne sont
pas à la paix elle s'enhardit elle est bien aise de faire savoir à
l'Europe qu'on peut lui parier de guerre, à elle. Chambre mo-
dérée, sans l'effaroucher et sans lui déplaire et même qu'elle se
laisse tenter volontiers à li lée-d exercer dans l'occasion des reprises
légitimes sur les désastreux traités de 1815. LIS Chambre, dairs ces
dernières discussions n'a point eu d'orateurs privilégiés c'était le
tour de chacun selou qu'on exposait des idées soulenablcs et qu'on
avait du talent pour les dire elle a poussé l'impartialité jusqu'à écouter
avec un peu de froideur des orateurs qui lui sont habituellement
chers, et avec une bienveillance marquée d'autres contre lesquels elle
est accusée de préventions incurables personne ne la possède c'est
vrai mais ce u est pas vrai qu'elle ne se possède pas elle-même, comme
on l'a dit la preuve c'est que sa faveur se détermine par ses convic-
tions. Rassurée sur les ressources du pays certaine qu'en cas de
guerre nous ne paierions pas la gloire par trop de sang et que
nous pourrions sauver i:o:i lots en même temps que notre sol elle a
prêté l'oreille à des réunions possibles de territoire, et elle a applaudi
à cette idée si populaire, et si bien développée par M. lîignon que
le principe de non intervention ne nous interdisait pas d'exercer
entre la Russie et la Pologne le patronage d'une diploirntic franche
et vigoureuse fondée sur ces mêmes traités de 1815, où nous avons
bien le droit de réclamer la garantie des peuples en récompense du
respect obstiné que nous conservons encore pour les garanties des
rois.
Ce irest donc pas la Chambre qui a changé, c'est le langage des
hommesdu mouvement. Il a bien fallu reconnaître que les déclama-
tions n'avaient de faveur, ni auprès des mandataires du pays ni au-
près des eoinmettans. Alors on s'est résigné à donner des raisons, à
discuter, à contredire en y mettant des formes. La '"hambre de sou
côté voyant qu'on ne voulait plus blesser ses sentimens ni faire de
l'opposition puérile tantôt avec la guerre tantôt avec la paix, mais
's'adresser à sa raison la remuer avec îles mouvemeus de bon goût
ou chatouillersa part d'orgueil national, la Chambre, dis-je s'est prê-
tée avec un désintéressement parfait à des explications que la forme
ne rendait plus irritantes et que l'état imposant du pays rend peu
dangereuses. C était une occasion pour les impatiens, de reconnaître
franchement cette haute impartialité. On l'a reconnue, il est vrai.
mais d'un ton qui l'ait de cette prétendue justice une injure.
L'esprit d'honnêteté politique, que nous nous plaisons à remarquer
dans la conduite générale de la Chambre s'est montré particulière-
ment dans la séance de samedi à l'occasion du discours 'le M. Jars
et dans ce discours même.
M. Jars est fort goûté de la majorité. 1! a pris depuis long-temps le
rôîe délicat de la venger des outrages de certains journaux et il rem-
plit ce rôle avec courage et talent. Député d'une ville de premier or-
dre, M. Jars représente à merveille cette population sage et éclairée
des départemens qui veut l'ordre et la paix, l'ordre pour maintenir
la liberté, la paix pour relever les industries mourantes. Ses discours
pleins de sens et de mesure prononcés avec une grâce et un bon
ton parfait, sont accueillis par la Chambre avec une faveur soutenue.
Plusieurs fois dans la session M. Jars a pris la parole pour rendre à
la Chambre une éclatante justice et la Chambre a applaudi à sa pro-
pre apologie avec une sorte de naïveté qui prouvait sa bonne foi.
Une Chambre malhonnête ne se louerait pas ainsi desa propre bouche.
Samedi, M. Jars a fait un discours que les dernières attaques diri-
gées contre la Chambre ne justifiaient que trop. Il ne s'est pas borné
à repousser ces attaques il a été jusqu'à dire que la dissolution de la
Chambre à si peu de jours d'un nouvel ordre de choses, serait une
calamité pour le pays. Et la Chambre a couvert ce discours d'ap-
plaudissemens.
Peut-être, dans la rigueur des convenances., n'est-il pas tout à fait
parlementaire qu'un député se fasse, pour ainsi dire, l'avocat d'une
Chambre et qu'une Chambre s'adjuge de ses mains gain de cause.
Peut-être aux yeux de certains esprits scrupuleux qui s'exagèrent la
dignité d'une assemblée est-il singulier qu'un membre de la majo-
rité cite périodiquement (levant elle certaines opinions de la presse,
et que celle majorité s'entende remercier, approuver, congratu-
ler et batte des mains au triomphe qu'on lui fait. C'est possible.
Mais à notre sens, il y a dans cette étnmgeté même quelque chose-
qui dépose hautement de la probité politique de la Chambre Evi- J
demment M. Jars dans ses brillantes apologies jse rend témoignage- i
pour son compte de la conscience qu'il met dans l'exercice de son
mandat or il y a dans ce besoin qu'éprouve un honnête homme
et un loyal député à protester, par une justification collective, contre
des accusations dont il a sa part; il y a dans l'importance particulière
que donnent à M. Jars le mandat d'une grande ville et la double au-
torité du caractère et du talent quelque chose qurprouve tout à la fois
l'honnêteté et la gravité de ses paroles/Evidemment encore la ma-
jorité témoigne en applaudissant à M. Jars qu'il est l'interprète
fidèle de sa propre pensée or, n'y a-t-il pas dans cet empressement
d'une assemblée à saisir toutes les occasions où elle peut sans faire
acte législatif, en appeler au jugement du pays et lui faire connaître
indirectement le témoignage qu'elle se rend de ses («uvres, n'y a t-il
pas un profond sentiment de prob:té politique?
Les impatiens insistent la Chambre disent-ils lie les mains au
Roi. -en approuvant qu'on dise à la tribuneque la dissolution serait uu
malheur pour le pays. Cela est faux en fait et en droit.
En fait, la Chambre n'entend point, paralyser le droit de dissolu-
tion; il y a plus, elle désire que le Rni en fasse usage. Pour peu
qu'on prenne la peine de consulter à ce sujet l'opinion de quelques
membres influens, on peut s'assurer que la majorité verra sans ré-
pugnance arriver le jour de sa dissolution. Certains scrupules non
sur le droit de la Chambre mais sur l'a vau Sage qu'il y aurait à l'a ra-
jeunir par une institution nouvelle afin doter un dernier prétexte
aux clrvmeurs donnent à ce désir, da.is l'esprit de certains députés
la vivacité d'un besoin de conscience. Il est donc faux que la Chambre
ait manifesté, par les applaudissemens donnés à Al. Jars, l'intention
de se perpétuer dans la législature.
En droit rien n'empêche la Chambre de s'associer par de simples
applaudissemens à l'opinion d'un orateur sur l'inopportunité actuelle
de sa dissolution. Ce n'est pas demander, ce n'est pas exiger, comme
on 1 a dit que la royauté abdique sa plus précieuse prérogative. Tout
au plus pourrait-on regarder cela comme un avertissement donné au
prince de bien peser dans sa prudence l'utilité d'une •mesure si déci-
sive et de ne pas subordonner l'exercice de son droit à des arrange-
mens ministériels. -Or, y a-t-il une loi qui le défende? Ya-t-il quelque
autorité de tradition qui en fasse une inconvenance? Non.
Relevons en finissant le reproche d'oppression qu'on a fait à la
Chambre au sujet de M. de Tracy. Il plaît à M. de Tracy de voir un
fait personnel ià où la Chambre, là où le président n'en voient
point là où M. Jars lui-même n'en a pas mis l'ombre là où il est
évident pour tout homme de bonne foi que le discours de ce député
ne désigne personne, et M. de Tracy moins, que personne. M. de
Tracy demande la parole. La Chambre hésite elle soupçonne dans
cette réclamation quelque envie, d'ailleurs fort naturelle, de se glisser
dans la discussion avant son tour d'ordre M. de Tracy et ses amis
insistent la parole est accordée à M. de Tracy. Nous entendons qu'il
argumente en faveur de la dissolution mais de fait personnel il n'eu
dit mot. M. de Tracy qui venait de réclamer deux heures aupara
vaut au procès-verbal de la veille, contre la clôture prononcée par la
Chambre après le discours d'un ministre et sur vingt-deux ou vingt-
trois discours qui restaient encore sur les listes d'inseriplien aurait-il
voulu pour être plus sûr de parler, prétexter un fait personnel, afin
d'entrer par cette porte dans la questiojn? i
Nous regrettons tous les jours que l'étendue des discussions politiques
nous empêche dmunes, des gardes nationales du royaume les réponses improvisées
qu'y f'aitS. M. Ces réponses sont des modèles de franchise, de patrio-
tisme et à la touchante uniformité des sentimens consignés dans fes
adresses, le Ilot trouve naturellement le secret de répliquer par cette
variété d'expressions dont l'inépuisable source est dans le cœur et ne
peut être que ià. Ces allocutions royajes for'iK'raienl un excellent cours
de gouvernement pratique, et plus d'un roi y trouverait au besoin des
conseils et des leçons, dont dans l'intérêt de ses peuples et dans le
sien il ferait sagement de profiter.
Le langage de la (laiterie blesserait les oreilles de Louis-Philippe
et l'adulation serait un mauvais moyen de lui faire la cour. Il faut
donc justifier nos éloges et le moyen le plus simple est de citer mae
des réponses que nous fournit aujourd'hui te Moniteur, et qa«-
t'espace nous permet de lui emprunter; elle est tout entière de
circonstance. Elle manifeste trop ouvertement la ferme intention où
est le Roi de faire respecter les lois, d'asseoir les libertés publiques suc
la base de l'ordre, pour qu'elle ne donne pas à réfléchir à ceux qui vou-
draient: séparer deux choses, dont la France d'accord avec son Roi,
veut l'indissoluble alliance.
Réponse, du Roi à l'Adresse de la ville, de Gaillac ( Tarn ).
« Si les besoins de la patrie me mettaient dans le cas d'appeler les'
» gardes nationaux et tous les citoyens à défendre .notre indéperi-
» dance contre une agression étrangère, je ferais cet appel avfec une
» pleine confiance..Mais j'espère que cette nécessité n'existera pas.
» xVom ne devons pas seulement chérir la paix, nous devons encore
» éviter tout ce qui pourrait provoquer la guerre, il n'y a que l'hon-
» neur national, il n'y a que les intérêts nationaux qui 'puissent-
» nous porter à la faire. Biais nous parviendrons à l'éviter, et la
» France pourra jouir en paix des avantages qu'elle a si glorieuse-
» ment conquis. Toutefois il faut s'entendre sur ces avantages. Il ne
» faut pis croir« qu'ils consistent dans une extension de toutes les
'» libertés, au delà des bornes que l'ordre public et l'esprit de uosins-
» titillions ont posées. Sans doute, la révolution de juillet doit porter1
» ses fruits; mais cette expression n'est que trop souvent employée
» dans un sens qui ne répond ni à l'esprit national, ni aux besoins.
» du siècle, ni au maintien de l'ordre public. C'est pourtant cela quâ
» doit nous tracer, notre marche. Nous chercherons à nous tenir dans
» un juste milieu également éloignés des excès du pouvoir popu-*
» laire et des abus du pouvoir royal. Ami de la liberté, patriote siu-
» cère,je l'ai toujours chérie, et j'ai déploré les désordres qu'ont:
» entraînés les mouvemens révolutionnaires je suis venu avec le désir
» avec l'intention d'en préserver mon pays, aussi bien que de tous
» les abus de l'arbitraire dans l'exécution des lois. »
On n'a certainement pas fait encore une application plus originale
de la peinture en panorama que dans celle qui offre en ce moment
la représentation du combat de Navarin. Il serait extrêmement dilïï;
cile de donner une idée de cette singulière composition, dont lu£
élémens sont doubles puisque la peinture continue les objets réels!
et qu'au moyen de la perspective et des couleurs, on est parvenu r
lier ce qui a un corps et des dimensions avec les objets représenté'
sur une surface plane. Outre cette innovation dont l'effet ne saurai
être décrit; les inventeurs de ce .panorama ont imaginé de l'air.
monter successivement les spectateurs dans les difl'érens étapes cil
vaisseau/^ Scipion. On se trouve donc d'abord près d'une batterii
de trente -six pièces, à l'extrémité de laquelle on aperçoit une parti
dej'4quipage occupée à arrêter l'incendie que cause mi brûlot. Bientf
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