Titre : Le Petit Troyen : journal démocratique régional ["puis" journal quotidien de la démocratie de l'Est "puis" grand quotidien de la Champagne]
Éditeur : [s.n.] (Troyes)
Date d'édition : 1889-01-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837632m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 janvier 1889 02 janvier 1889
Description : 1889/01/02 (A9,N2609). 1889/01/02 (A9,N2609).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG10 Collection numérique : BIPFPIG10
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Champagne-Ardenne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4317820g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-87978
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/03/2018
Aussitôtdébarqué dans la Ville-Lumière
le jouvenceau se fait conduire au siègW de
l’agence en question et il se trouve en
présence d'une respectable dame qui,
après l’avoir longuement interrogé sur
sa famille, sur sa tortune, sur ses goûts,
et sur les qualités qu’il désirait rencon
trer chez sa future épouse, lui déclara
qu’elle avait tout à fait son affaire : une
blonde jeune tille, excellente musicienne,
éducation soignée, cinq cent mille francs
de dot et un million d’espérances.
Seulement, la respectable dame ajou
tait que pour couvrir les frais des pre
mières démarches, le jeune aspirant-mari
devait déposer d’abord entre ses mains
une somme de 500 francs.
La somme lui paraissant un peu forte,
le jeune homme hésite, mais il finit ce
pendant par promettre de la donner dès
qu’il aura vu la jeune personne.
Oh ! qu’à cela no tienne ! il la verra. Et
de fait, il revient le lendemain dans lés
salons de l’agence où il est mis en pré
sence d’une ravissante jeune fille ; dix-
huit ans à peine, intelligente, modeste,
une perle, un ange. Tout cela pour 500
francs ? C’est donné ! Et le jeune homme
« y va » de ses vingt-cinq louis.
Mais quelques heures plus tard, notre
gentilhomme qui commençait déjà a pren
dre feu, à « marcher tout vivant, dans son
rêve étoilé » apprenait la ruine de ses
espérances; il n’avait pas su plaire et la
jeune fille refusait do l’agréer!
Désappointé, blessé dans son amour-
propre et aussi regrettant un peu do ne
pas pouvoir pousser plus loin la connais
sance de la blonde enfant qu'il avait en
trevue, notre pauvre jeune homme s’ap
prêtait déjà à rentrer à.... j’allais vous
dire le nom de la ville! — à quitter la
capitale, lorsqu’il lui prit fantaisie d’aller
pour se distraire passer la soirée dans un
théâtre des boulevards.
Mais pendant un entr’acte, voilà que le
gentilhomme so trouve face à face avec
son ex-fiancée qui se promenait seule
dans un couloir ! Il l’accoste aussitôt et
la supplie de lcd dire en quoi il a pu avoir
le malheur de lui déplaire.
La charmante enfant part d’un éclat de
rire sonore et n’a pas de peine à lui avouer
que l’agence où ils s’étaient rencontrés
l’employait souvent pour des poses à
vingt francs. Le jour même, elle avait
posé non seulement pour lui, mais en
core en l’honneur d’un vieux richard qui
veut absolument frustrer ses collatéraux
et laisser sa fortune à un héritier direct !
Quant à la fin de l’histoire, je vous an
nonçais en commençant qu’elle pouvait
rentrer dans la catégorie des « bonnes
fortunes ». Je crois donc devoir jeter un
voile discret sur le dénouement.
Tout ce que je peux vous dire c’est que
l’amoureux n’a pas posé longtemps, lui,
et qu’il n’a pas tardé à réaliser son rêve.
Cela ne lui a même pas encore autant
coûté que l’agence !
J’ajouterai que le héros do cette his
toire à la Brantôme est allié à la famille
d’un personnage connu dans l’Aubo et
que, naturellement l’historiette ayant
été ébruitée, on en fait dans un certain
monde des gorges chaudes.
— C’est le nom que vous voudriez bien
connaître?
— Eh bien ! cherchez. Vous trouverez
peut-être.
LACERVOISE
rieusement au départ du pape. Ce départ ne
serait cependant décidé que le jour où une
gûerre paraîtrait âmfhinëntc.
Dans ce cas, le Vatican en profiterait pour
accentuer ses revendications et appuyer toute
puissance qui se trouverait en guerre avec l’I
talie.
On prétend même savoir que le lieu où le
pape se retirerait est déjà désigné.
"Nouveaux préparatifs do la Russie
Préoccupations à Vienne
On mande de Vienne, 30 décembre :
Des renseignements pris à bonne source me
permettent de dire qu’on se préoccupe de
nouveau,dans les régions officielles du gou
vernement autrichien, de la continuation très
active de rassemblements de troupes russes
sur la frontière de la Galicie.
Les rapports reçus à Vienne accusent tous
l’augmentation croissante des garnisons et la
création de nouveaux points de rassemble
ment.
Je crois savoir qu’on est dans l’intention de
rouvrir une campagne dans la presse officieu
se de Vienne et de Pestii à ce sujet, probable
ment dans le courant de janvier.
’t
Alors, dans un fraternel élan, nous célébré»
rons ensemble l’union universelle des travail
leurs.
Cette lutte pacifique des arts, du commerce,
de l’agriculture et de l’industrie sera notre
première revanche.
A l’œuvre donc, chers collaborateurs.
En avant pour la grandeur de la patrie pour
l'accomplissement des réformes promises et
l’affranchissement des misères sociales !
La proposition de M. Anatole de la Forge,
— est-il besoin de le dire? — a été adoptée à
l'unanimité.
❖
LES EXPLOSIONS ES ESPAGNE
A Santiago
Une explosion a eu lieu à l'usine à gaz de
Santiago, province de Galicie.
Deux ouvriers ont été tués, plusieurs bles
sés.
A Tarragane
Plusieurs cartouches de dynamite ont fait
explosion à Tarragone (Espagne).
Deux maisons se sont écroulées, cinq indi
vidus ont été tués, plusieurs ont été blessés.
A L’ETRANGER
Perse et Russie
On apprend de source authentique que le
courant actuel de la politique persane est dé
cidément favorable à la Russie.
Se shah de Perse est convaincu de la néces
sité de cultiver l’amitié de la Russie et il
viendra le printemps prochain à Saint-Péters
bourg.
Une belle vieillesse
Si, en France, nous avons MM. Pasteur et
Ferdinand de Lcsseps, l’Angleterre, elle, a M.
Gladstone.
Le chef du parti libéral, qui est né le 29 dé
cembre 1£!09, est donc entré avant-hier dans sa
quatre-vingtième année.
A cette occasion, les comités libéraux du
Midlothian lui ont envoyé une adresse de féli
citations dans laquelle ils approuvent haute
ment tous les eîforts que l'ait M. Gladstone
pour améliorer le sort de l’Irlande.
Le départ éventuel du pape
On affirme qu'au Vatican on songerait sé-
L’ÉLECTION DE LA SEINE
On communique au Rappel I \ note sui
vante : v.
Des citoyens appartenant à toutes les nuan
ces du parti républicain se sont réunis hier ;
ils ont décidé qu’un congrès électoral républi
cain serait convoqué dans le plus bref délai
pour le choix d’un candidat à l’élection de la
Seine.
Ce congrès comprendra les sénateurs, dépu
tés, conseillers généraux, conseillers d’arron
dissement de la Seine et conseillers munici
paux de Paris appartenant à l’opinion républi
caine anti-boulangiste ; les représentants de
la presse républicaine anti-boulangiste sans
distinction de nuance, les délégués des comi
tés républicains anti-boulangistes et de toutes
les municipalités élues du département.
Une commission provisoire d’initiative a été
nommée pour prendre toutes les mesures né
cessaires en vue de la convocation du con
grès ; cette commission est composée de MM.
Bailly, Baulard, Chautemps, Dépasse, Four-
nière, Lcvraud, Alexandre Lefèvre, Mesu
reur, Ranc, Victor Simond, Songeon et To-
lain.
Toutes les communications peuvent être
adressées à M. Mesureur, député de la Seine,
21, rue d’Uzès.
UNE INSURRECTION
Révolte à Mexico. — Le palais présidentiel
attaqué par les insurgés. —72 prêtres tués,
2,090 prisonniers.
On télégraphie de New-York, 30 décem
bre :
Le K CIO- Yo vh Herald publie une dépêche
d’El Paso d’après laquelle une foule immense,
conduite par des prêtres, aurait attaqué,
vendredi dernier, le palais présidentiel à
Mexico.
Elle aurait été repoussée par les troupes du
gouvernement qui auraient fait 2,000 prison
niers.
72 prêtres auraient été tués; 200 autres, au
nombre desquels serait l’archevêque, auraient
été arrêtés le lendemain et l’ordre aurait été
donné de les fusilier.
On croit que cet ordre sera exécuté malgré
les prières des femmes.
Détails complémentaires
Voici une deuxième dépêche datée de New-
York, 31 pécembre :
Le Neic-Yorh Herald donne les détails sui
vants sur l’insurrection de Mexico.
11 parait qu’un prêtre connu sous le nom de
José Gaspar alla jeudi dernier, vers huit heu
res du soir, au palais, et demanda une au
dience immédiate au président Diaz.
On ne sait pas ce qui fut révélé, mais quel
ques minutesaprès des mandats d’arrôt étaient
lancés contre de nombreux personnages in
fluents que, du reste, les huissiers ne parvin
rent pas à trouver.
A onze heures de la même nuit, une foule
immense attaqua le Palais national qui
avait été renforcé des garnisons de trois caser
nes et de quelques pièces d’artillerie. Après
une lutte acharnée, l’avantage resta aux trou
pes gouvernementales qui perdirent trois gé
néraux et plusieurs officiers supérieurs.
Pendant le premier assaut, les insurgés
avaient perdu 250 combattants dont 72 prê
tres. L’insurrection est complètement répri
mée.
Une grande émotion règne à Chihuahua où
le gouverneur après avoir convoqué le Parle
ment fit arrêter tous les prêtres.
LA FEDERATION DE 1839
Discours de M. de la Forge. — Proposition
adoptée
La Fédération de 1889 a tenu dimanche
son assemblée générale à lamairie du quatriè
me arrondissement. A cette occasion, M. Ana
tole de la Forge, son président, a prononcé le
discours suivant :
Chers concitoyens,
Après-demain, nous entrerons dans l’année
où la démocratie va célébrer le centenaire de
la Révolution de 1789.
Que de souvenirs glorieux évoque cette
date !
La France régénérée, les droits de l’homme
et du citoyen proclamés, la liberté affirmée,
l’égalité civile et sociale entrevue.
Telles furent les conquêtes et les espérances
de nos vaillants ancêtres.
Malheureusement dans notre pays, on ne
connaît pas assez le véritable esprit de la phi
losophie politique qui nous a émancipes. Par
fois même on le calomnie.
Aussi est-ce le devoir d’une association com
me la nôtre de combattre cette ignorance qui
laisse le champ libre aux théories avilissantes
du césarisme.
Dans ce but, j’ai l’honneur de veus soumet
tre la proposition suivante :
« A partir du 1“ mai jusqu’au 31 décembre
1889, c’est-à-dire pendant toute la durée de
l’Exposition, la Fédération fera chaque di
manche une conférence gratuite sur les prin
cipes et les hommes de la Révolution fran
çaise. »
Les auditeurs ne nous manqueront pas à
Paris, cette Ville-Lumière, comme disait Vic
tor Hugo, où vont affluer, pendant ces fêtes
internationales, les affranchis de la Révolution
française.
PETITES NOUVELLES
Les célibataires en France
On compte en France 20,012,598 célibataires
14,959,335 hommes et femmes mariés,2,948,511
veufs et 11,115 divorcés. Les veuves sont pres
que deux fois plus nombreuses que les veufs.
C’est dans le centre de la France et la Bre
tagne qu’il y a le moins de veuvages bien que,
dans cette dernière contrée, le nombre de
veuves soit considérable par suite de la mort
prématurée des hommes employés à la pêche
côtière ou au lona cours.
11
EPILOGUE BU
hGYES
Nous recevons des délégués au Congrès la
communication suivante, que nous sommes
priés d’insérer :
CONGRÈS SOCIALISTE LE TROYES
Camarades délégués,
La réunion publique organisée par les délé
gués de la France socialiste et ouvrière ayant
été l’objet d’un coup d’Etat de décembre, vous
avez sommé les représentants de la force pu
blique d’avoir à exhiber les ordres qui les
autorisaient à violer la loi; devant leur mu
tisme, vous nous avez chargés de rechercher,
par tous les moyens, à qui incombait la res
ponsabilité de la violation inqualifiable du
droit de réunion reconnu par la Constitution
républicaine bourgeoise.
Nous avons été trouver M. le maire de
Troyes, qui nous a déclare n’avoir donné au
cun ordre à la police, à la gendarmerie. Nous
nous sommes ensuite adressés au préfet, le
quel n’était pas visible; nous lui avons laissé
la lettre ci-jointe :
Monsieur le préfet,
Mandatés par les délégués de La France ou
vrière et socialiste pour rechercher à qui in
combe la responsabilité de laviolation illégale
de notre réunion d’hier, par des gendarmes et
des agents de police ; nous avons été trouver
le maire de Troyes, qui nous a déclaré qu’il
n’avait donné aucun ordre à la police.
Nous sommes venu vous trouver pour savoir
si les ordres émanaient de l’autorité préfec
torale.
Etant dans l'impossibilité de vous voir, nous
reviendrons dans trois heures chercher votre
réponse.
Recevez, M. le préfet, l’expression de notre
civile considération.
Pour les délégués de France :
Les mandatés,
F. Bertrand, G. Féline, P. Laeargue.
Troyes, le 31 décembre, 11 heures 1/2.
Camarades,
Monsieur le préfet n’osant assumer la res
ponsabilité de cet acte illégal, il nous a ré
pondu par le même mutisme de ses agents
qui avaient envahi la réunion publique.
Camarades,
Nous devons nous féliciter de cette inter
vention aussi brutale qu’injustifiée qui expose
la duplicité de ces radicaux maîtres du pou
voir, qui pour capter les voles des ouvriers et
des socialistes, se parent du titre de socialiste
et réservent leurs faveurs pour les réaction
naires de toute nuance, et étouffent toute ma
nifestation socialiste révolutionnaire.
Vive la révolution sociale !
Vos trois mandatés,
F, Bertrand, G. Féline, P. Lafargue.
Troyes, 31 décembre 1888.
Los « erreurs » de l'Agence lïavas
Nous avons eu déjà l’occasion de relever, à
propos du voyage de M. Clemenceau à Troyes,
la façon plus que fantaisiste avec laquelle cer
tains faits avaient été relatés par l'Agence Ha
vas.
La même agence « officieuse » s’est permise
de dénaturer les incidents qui se sont produits
à la séaucc du cirque dimanche dernier, dans
un but qu’il n’est pas difficile de deviner.
Nous avons reçu à ce sujet, un grand nombre
de protestations que nous résumons en quel
ques lignes.
On lit dans le Parti national, entre autres
dépêches Havas « Un drapeau rouge, à la fin
de la séance, a été jeté dans la salle du cirque.
Il a été ramassé par un commissaire. Un grou
pe de socialistes s’est rendu au commissariat
général pour réclamer cet emblème, il leur a
été refusé. »
Voici exactcmentcequi s’est passé d’après de
nombreux témoins oculaires.Un gamin s’était
procuréon nesaitcomment un bout de drapeau
rouge d’une largeur de 00 centimètres, l’ayant
affublé au bout d’un bâton, a laissé tomber
cet « emblème », près de la sortie à côté du
commissaire de police Bruuner qui s’est jeté
dessus et l’a empoché vivement, comme on
fait d’un mouchoir.
Les « socialistes » n’ont aucunement été ré
clamer ce bout d’étoffe ; s’ils se sont rendus
au commissariat de police, c’était dans le but
de protester contre l’invasion de la salle par
la gendarmerie, mesure absolument illégale.
Quant au coup de poing dans le dos reçu
par le même commissaire, d’après Y Agence
Havas, personne n’en a gardé le souvenir, le
commissaire de police non plus. Voilà à quel
les justes proportions doit être réduit l’inci
dent dont l’Agence Havas a cherché à faire
un scandale. Aucune exhibition du drapeau
rouge n’a été faite au Cirque, et le plus grand
ordre aurait présidé à cette séance, si la poli
ce n’était pas venue, comme nous l’avons dit,
en uniforme et en armes, provoquer le désor
dre.
Les mêmes faits ont été racontés, avec com
plication, par la presse ferryste de Troyes. Le
morceau d étoffe rouge de 00 centimètres est
même devenu dans ces journaux un drapeau
dépassant trois mètres, ce qui n'a pas empê
ché le commissaire Brunncr de le glisser dans
sa poche; un drapeau de trois mètres avec sa
hampe, c’est le comble de l'escamotage.
Les autres incidents ont été narrés de la
même façon. Ce mode d’interprétation n’a
d’ailleurs aucune importance, de la part de
journaux coutumiers du fait, habitué qu’on
est d’ajouter peu de foi à leurs récits en pareil
cas. Le Congrès terminé, on peut s’attendre à
bien d’autres fantaisies.
Mais Y Agence Havas est l’agence de ren
seignements « officieux ». Scs télégrammes
sont reproduits par tous les journaux de la
France et de l'étranger, il devrai) donc lui
être interdit de s’écarter de la vérité, et de
faire des nouvelles qu’elle colporte une oeuvre
de parti.
NOUVELLES GÉNÉRALES
Avis
Le maire de Buchères à l'honneur d'infor
mer MM. les géomètres qu’il va être procédé,
conformément à la loi du 20 août 1881, à la
reconnaissance et au bornage des chemins ru
raux appartenant à la commune de Buchères,
lesquels ont une longueur totale d'environ sept
kilomètres.
Ceux qui désireraient concourir à ce travail
sont priés de s’adresser à la mairie d'ici au 15
janvier 1889.
Le maire,
Fromonxot.
Le 31 décembre 1888.
TROYES
Etal-civil des 30 et 31 décembre 1888
Naissances
Marcel Dumont, rue des Mawonniers, 2.
Cécile Tritscb, place de la Préfecture, 15*
Marie Tritsch, id.
Lucienne Finot, rue de la Cité, 42.
Lucie Remy, rue de l’Eau-Bénite, 2.
Amélie Conraud, rue de la Basse-Moline, 25.
Publications de mariages
M. Geigcr, garçon boucher, à Gondrecourt
(Meuse), et Mlle Guillaume, sans profession,
rue Champeaux, 4.
Décès
Jean-Baptiste Chantôme, charretier, 65 ans,
rue Vanderbach.
Eugène Burtez, bonnetier, 29 ans, rue du
Cheval Rouge, 7.
Adrien Bardeaux, boulanger, 23 ans, rue de
l’Hôtel-de-Ville, 24.
André Lordier, 3 ans, rue Tliiers, 15.
Mme veuve Coutenet, née Chaperon, coutu
rière, 72 ans, hospice St-Nicolas.
Mme veuve Carré, née Marot, sans profes
sion. 77 ans, rue de Paris, 133.
Joseph Party, rentier, 87 ans, rue de la
Reine-Blanche, 22.
Causes des décès
Maladie de foie, 1 ; phtisie, 1 ; granulie, 1
croup, 1 ; sénilité, 1 ; broncho-pneumonie, 1 i
caducité. 1.
Enquête
Le maire de la ville de Troyes,
Vu l’arrêté de M. le préfet de l’Aube, en
date du 26 décembre courant, portant qu’une
enquête sera ouverte à la mairie de cette ville
sur le projet d’aliénation par les hospices de
Troyes, au profit du couvent du Sacré-Cœur,
de droits indivis sur une partie de la sur un passage attenant à l’orphelinat de
Saint-Martin-ès-Aires.
Fait savoir que M. Ernest Baltet. conseiller
général, nommé commissaire-enquêteur par
M. le préfet de l’Aube, recevra, à l’hôtel de
ville (cabinet de MM. les adjoints), le jeudi 16
janvier prochain, de deux heures à quatre heu
res du soir, les observatipns qui pourront être
faites pour ou contre le projet dont il s’agit.
Troyes, le 29 décembre 1888.
Le maire, Bovllier.
Escroquerie
Trotes. — Dimanche dernier, un individu
vêtu d'un costume de prêtre, âgé d’une tren
taine d’années environ, s’est présenté vers 6
heures du soir au restaurant Sattler, rue des
Quinzc-vingts, 25, et à commandé un dîner
pour 7 heures pour lui et un séminariste. En
même temps, il demanda 25 fr. à Mme Sattler"
pour secourir en ville une famille malheureuse
promettant de rembourser cette somme après
le dîner. Ne voyant pas revenir l’homme à la
soutane, Mme Sattler. s’aperçut qu’elle avait
eu à faire à un escroc. Elle se rendit aussi
tôt à la gare et trouva le faux abbé dans la
salle d’attente et lui réclama les 25 fr. prêtés.
Il lui répondit qu’il était le révérend père Ger
main de la Grande Chartreuse, qu’il lui en
verrait sous trois jours la somme de 50 fr.
Mme Sattler crut chaud comme braise la-
déclaration de cet individu et lui laissa pren
dre le train en partance pour Châlons-sur-
Marne. En rentrant à la maison et apprenant
que les Chartreux ne sortaient pas, elle fut
vite convaincue qu’elle avait prêté son argent
à un escroc, et s’est décidée, un peu tardive
ment, à porter plainte à la police.
Mine Sattler avait une chose bien simple à
faire en se trouvant à la gare : c’était de pré
venir le gendarme de planton pour arrêter le
filou qui aujourd’hui porte peut-être un autre
costume que celui sous lequel il s’est présenté
chez elle.
Mort accidentelle
Troyes. — Hier lundi, vers huit heures du
soir, une femme X..., demeurant rue Traver-
sière, 2, dont le mari est brandvigné, a été
trouvée morte à son domicile.
Cette malheureuse était étendue près de sa
pierre à évier et portait une plaie à la tête.
Mortel accident
Troyes. — Nous apprenons qu'un accident
serait arrivé à un chasseur à pied dans les
circonstances suivantes :
Un de ses collègues lui montrait le manie
ment d’un revolver, lorsque l’arme partit et
blessa mortellement ce soldat.
Suicide
Saintk-Savine. — Un nommé B. . se serait
suicidé hier en absorbant un litre d’eau-de-vie.
I n? leçon de boxe... à prix réduit
Troyes. — On nous écrit :
Dans la nuit du 29 au 30 décembre dernier,
M. X..., cultivateur à Courgerennes partait de
Troyes conduisant une voiture attelée d’un
cheval, Iorsqu'arrivé au faubourg Croncels en
face de la maison portant le n* 277, il vit nn
sieur D... qui s’élança à la bride de son ehe-
val et l’interpella sous prétexte qu’il n'avait
pas de lanterne allumée.
Le conducteur descendit aussitôt de sa voi
ture et administra séance tenante une volée
de coups de poing à D..., qui aurait mieux fait
Feuilleton N° 76
.ECRfiTE
Il la regardait et réfléchissait ; et la
regardant, se sentait pris par cet aspect
de douleur résignée, cette grâce enfan
tine qui était le charme de la jeune fem
me et agissait sur tous ceux quo les cir
constances mettaient en rapport avec
elle, sans qu'elle y apportât, du reste,
aucun calcul.
Ce n’était pas qu’il faiblit.
Il appartenait à cette race d'hommes
en qui la volonté domine, qui vivent
conformément à un type idéal placé de
vant eux, non conformément aux élans
de leur propre cœur, et qui broieraient,
sans pitié, ce cœur, plutôt que de man
quer à un dos articles du programme
qu’ils ont, une fois pour toutes, tracé à
leur existence.
Mais il aimait cette femme avec une
passion contenue dont la violence — ainsi
qu’un capital où les intérêts s’accumulent
— ne s’était jamais épuisée, ne so répan
dant point au dehors, et l’emplissait par
fois jusqu’à lui faire craindre que sa poi
trine se brisât.
Seulement, en pareil cas, do même que
tous les hommes de sa sorte, au lieu d’é
couter en lui l’instinct du sentiment et de
s’y livrer, il so raidissait contre lui-même
et, craignant d’èire faible, honteux de cet
autre homme, de cet étranger qui hantait
son âme, il s’armait de froideur et d’iro
nie, afin d'éteindre, dans la glace, la
flamme qui le dévorait.
Quant à Edith, elle accomplissait on-
| core, en cet instant, un de ces actes qui
| la torturaient et faisaient saigner sa con
science un peu vague et confuse, dont la
délicatesse protestait sans l’arrêter, alors
que l’amour parlait.
Elle invoquait le nom de son père, elle
mettait Dieu et la religion en jeu, pour
obtenir de son mari une concession qu’elle
croyai t nécessaire au succès du pian com
biné avec son amant.
Et faisant cela, l’ayant fait, elle com
prenait que rien, désormais, ne pourrait
plus lui coûter.
Qui veut la fin veut les moyens.
Décidée à fuir avec M. de Lairis, ou,
mieux, à l’en traîner à sa suite, hors do
portée de M. d’Orvilliers, il fallait bien
qu’elle s’assurât la possibilité d’atteindre
à son but : et la partie féminine de sa
conscience subtile lui disait que le succès
•do son rêve do salut pour lui serait la
! meilleure, la seule justification de sa con-
! duite.
Quand on franchit le Rubicon qu’elle
allait franchir en fait, qu’elle avait déjà
j franchi moralement, il ne reste plus qu’à
j réussir.
Un échec ne la rendrait pas moins cou-
! pable; il la ferait seulement malheureuse
' sans compensation.
Or, pour que leur fuite réussit, il fal
lait, d’abord, qu’elle fût matériellement
exécutable, et elle ne l’était guère tant
qu’Edith resterait sous le même toit que
son mari, où ses moindres actes étaient
épiés, où ses sorties étaient toujours sur
veillées, soit d’une façon ostensible, soit
autrement.
I)e là, nécessité de s’éloigner de la
maison, qui était une prison véritable.
De là, nécessité de présenter le seul
prétexte qui eût chance d’être accepté
sans défiance par son mari.
M. d’Orvilliers réfléchissait, avons-nous
dit.
Donc, il hésitait. Sans cela, il eût ré
pondu aussitôt par un second refus net et
catégorique.
C'est qu’en effet la proposition de la
jeune femme, présentée sous ce jour,
n’avait rien qui pût déplaire à l’austère
magistrat.
La souffrance du mari, comme toute
souffrance humaine, se composait de plu
sieurs souffrances.
Trompé dans son affection, atteint dans
son honneur, il y avait aussi en lui une
douleur de vanité.
Incapable de pardonner, le croyant du
moins, et voulant le croire, il eût été
sou la
néanmoins, de voir sa femme
implorer le pardon qu’il aurait refusé.
L’attitude digne et fièrement résignée,
sans ostentation ni provocation, qu’elle
gardait vis-à-vis de lui, ajoutait à l’amer
tume de son désespoir ce je ne sais quoi
de particulièrement aigu que nous ressen
tons à constater que celui qui nous a gra
vement outragé n’a aucune idée de re
tour vers nous, ne tente pas de nous
apaiser, ne dépose pas son repentir à nos
pieds, comme on dépose un bouquet sur
une tombe.
Cette humiliation de la coupable, il
avait trop de fierté lui-même dans sa na
ture pour la demander; mais il eût été
heureux, relativement, d’en respirer
l’hommage.
Cela n’eût pas rendu à l’homme son
bonheur à jamais brisé; cela eût adouci,
dans une certaine mesure, l'offense faite
au mari.
Aussi répondit-il à Edith, après une
longue minute de silence, quo la jeune
femme avait passée suspendue à scs lè
vres, attendant l’arrêt qui allait, sans
doute, décider de sa destinée prochaine :
— Je comprends, en effet, que vous ayez
besoin do vous retirer, pour quelques
jours, plus complètement on face de votre
conscience et do parler à Dieu... dans le
recueillement d’une maison religieuse, j
Vous devez avoir à prier, à prier beau
coup... Vous devez avoir à dire à Celui
qui lit dans les cœurs et qui juge les actes,
la vérité, la vérité tout entière.
Vous devez avoir à lui dire :
« J’étais pauvre, sans avenir, vouée à
l’existence la plus cruelle, celle d’une
jeune fille sans fortune et sans appui,
abandonnée à scs propres forces, livrée
à toutes les tentations honteuses qui as
saillent les faibles et les vaincus, dans
une société où la lutte pour la vie ne
réussit qu’à ceux qui sont armée pour
soutenir ce combat, qui a vu souvent la
défaite des meilleurs.
« Mon père, un honnête homme trom
pé, allait mourir, commettant le double
crime de se suicider et de léguer à la fille
qu’il aurait dû protéger l'héritage écra
sant de la solitude, de la misère et d'un
nom déshonoré...
« Lien ne pouvait nous sauver. Nous
étions perdus, absolument perdus... Il
fallait un miracle... Ce miracle s’est ac
compli. Un homme s’est présenté qui a
eu pitié du père et qui a aimé ia jeune
fille... Cet homme, n’écoutant que l'im
pulsion d’un sentiment de justice et d’un
autre sentiment plus tendre, est venu,
nousatendu la main... a rendu l'honneur
à mon père malheureux et désespéré...
a rêvé de me donner le^kmheur. en me
donnant son nom, ce nom respecté qui
représentait de longs siècles de loyauté
immaculée et de probité sans tache; en
partageant sa fortune avec moi ; eu m’é
levant à une position que toute femme
eût enviée à ma place...
« En échange, que me demandait cet
homme?
de la
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— E
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traits
le jouvenceau se fait conduire au siègW de
l’agence en question et il se trouve en
présence d'une respectable dame qui,
après l’avoir longuement interrogé sur
sa famille, sur sa tortune, sur ses goûts,
et sur les qualités qu’il désirait rencon
trer chez sa future épouse, lui déclara
qu’elle avait tout à fait son affaire : une
blonde jeune tille, excellente musicienne,
éducation soignée, cinq cent mille francs
de dot et un million d’espérances.
Seulement, la respectable dame ajou
tait que pour couvrir les frais des pre
mières démarches, le jeune aspirant-mari
devait déposer d’abord entre ses mains
une somme de 500 francs.
La somme lui paraissant un peu forte,
le jeune homme hésite, mais il finit ce
pendant par promettre de la donner dès
qu’il aura vu la jeune personne.
Oh ! qu’à cela no tienne ! il la verra. Et
de fait, il revient le lendemain dans lés
salons de l’agence où il est mis en pré
sence d’une ravissante jeune fille ; dix-
huit ans à peine, intelligente, modeste,
une perle, un ange. Tout cela pour 500
francs ? C’est donné ! Et le jeune homme
« y va » de ses vingt-cinq louis.
Mais quelques heures plus tard, notre
gentilhomme qui commençait déjà a pren
dre feu, à « marcher tout vivant, dans son
rêve étoilé » apprenait la ruine de ses
espérances; il n’avait pas su plaire et la
jeune fille refusait do l’agréer!
Désappointé, blessé dans son amour-
propre et aussi regrettant un peu do ne
pas pouvoir pousser plus loin la connais
sance de la blonde enfant qu'il avait en
trevue, notre pauvre jeune homme s’ap
prêtait déjà à rentrer à.... j’allais vous
dire le nom de la ville! — à quitter la
capitale, lorsqu’il lui prit fantaisie d’aller
pour se distraire passer la soirée dans un
théâtre des boulevards.
Mais pendant un entr’acte, voilà que le
gentilhomme so trouve face à face avec
son ex-fiancée qui se promenait seule
dans un couloir ! Il l’accoste aussitôt et
la supplie de lcd dire en quoi il a pu avoir
le malheur de lui déplaire.
La charmante enfant part d’un éclat de
rire sonore et n’a pas de peine à lui avouer
que l’agence où ils s’étaient rencontrés
l’employait souvent pour des poses à
vingt francs. Le jour même, elle avait
posé non seulement pour lui, mais en
core en l’honneur d’un vieux richard qui
veut absolument frustrer ses collatéraux
et laisser sa fortune à un héritier direct !
Quant à la fin de l’histoire, je vous an
nonçais en commençant qu’elle pouvait
rentrer dans la catégorie des « bonnes
fortunes ». Je crois donc devoir jeter un
voile discret sur le dénouement.
Tout ce que je peux vous dire c’est que
l’amoureux n’a pas posé longtemps, lui,
et qu’il n’a pas tardé à réaliser son rêve.
Cela ne lui a même pas encore autant
coûté que l’agence !
J’ajouterai que le héros do cette his
toire à la Brantôme est allié à la famille
d’un personnage connu dans l’Aubo et
que, naturellement l’historiette ayant
été ébruitée, on en fait dans un certain
monde des gorges chaudes.
— C’est le nom que vous voudriez bien
connaître?
— Eh bien ! cherchez. Vous trouverez
peut-être.
LACERVOISE
rieusement au départ du pape. Ce départ ne
serait cependant décidé que le jour où une
gûerre paraîtrait âmfhinëntc.
Dans ce cas, le Vatican en profiterait pour
accentuer ses revendications et appuyer toute
puissance qui se trouverait en guerre avec l’I
talie.
On prétend même savoir que le lieu où le
pape se retirerait est déjà désigné.
"Nouveaux préparatifs do la Russie
Préoccupations à Vienne
On mande de Vienne, 30 décembre :
Des renseignements pris à bonne source me
permettent de dire qu’on se préoccupe de
nouveau,dans les régions officielles du gou
vernement autrichien, de la continuation très
active de rassemblements de troupes russes
sur la frontière de la Galicie.
Les rapports reçus à Vienne accusent tous
l’augmentation croissante des garnisons et la
création de nouveaux points de rassemble
ment.
Je crois savoir qu’on est dans l’intention de
rouvrir une campagne dans la presse officieu
se de Vienne et de Pestii à ce sujet, probable
ment dans le courant de janvier.
’t
Alors, dans un fraternel élan, nous célébré»
rons ensemble l’union universelle des travail
leurs.
Cette lutte pacifique des arts, du commerce,
de l’agriculture et de l’industrie sera notre
première revanche.
A l’œuvre donc, chers collaborateurs.
En avant pour la grandeur de la patrie pour
l'accomplissement des réformes promises et
l’affranchissement des misères sociales !
La proposition de M. Anatole de la Forge,
— est-il besoin de le dire? — a été adoptée à
l'unanimité.
❖
LES EXPLOSIONS ES ESPAGNE
A Santiago
Une explosion a eu lieu à l'usine à gaz de
Santiago, province de Galicie.
Deux ouvriers ont été tués, plusieurs bles
sés.
A Tarragane
Plusieurs cartouches de dynamite ont fait
explosion à Tarragone (Espagne).
Deux maisons se sont écroulées, cinq indi
vidus ont été tués, plusieurs ont été blessés.
A L’ETRANGER
Perse et Russie
On apprend de source authentique que le
courant actuel de la politique persane est dé
cidément favorable à la Russie.
Se shah de Perse est convaincu de la néces
sité de cultiver l’amitié de la Russie et il
viendra le printemps prochain à Saint-Péters
bourg.
Une belle vieillesse
Si, en France, nous avons MM. Pasteur et
Ferdinand de Lcsseps, l’Angleterre, elle, a M.
Gladstone.
Le chef du parti libéral, qui est né le 29 dé
cembre 1£!09, est donc entré avant-hier dans sa
quatre-vingtième année.
A cette occasion, les comités libéraux du
Midlothian lui ont envoyé une adresse de féli
citations dans laquelle ils approuvent haute
ment tous les eîforts que l'ait M. Gladstone
pour améliorer le sort de l’Irlande.
Le départ éventuel du pape
On affirme qu'au Vatican on songerait sé-
L’ÉLECTION DE LA SEINE
On communique au Rappel I \ note sui
vante : v.
Des citoyens appartenant à toutes les nuan
ces du parti républicain se sont réunis hier ;
ils ont décidé qu’un congrès électoral républi
cain serait convoqué dans le plus bref délai
pour le choix d’un candidat à l’élection de la
Seine.
Ce congrès comprendra les sénateurs, dépu
tés, conseillers généraux, conseillers d’arron
dissement de la Seine et conseillers munici
paux de Paris appartenant à l’opinion républi
caine anti-boulangiste ; les représentants de
la presse républicaine anti-boulangiste sans
distinction de nuance, les délégués des comi
tés républicains anti-boulangistes et de toutes
les municipalités élues du département.
Une commission provisoire d’initiative a été
nommée pour prendre toutes les mesures né
cessaires en vue de la convocation du con
grès ; cette commission est composée de MM.
Bailly, Baulard, Chautemps, Dépasse, Four-
nière, Lcvraud, Alexandre Lefèvre, Mesu
reur, Ranc, Victor Simond, Songeon et To-
lain.
Toutes les communications peuvent être
adressées à M. Mesureur, député de la Seine,
21, rue d’Uzès.
UNE INSURRECTION
Révolte à Mexico. — Le palais présidentiel
attaqué par les insurgés. —72 prêtres tués,
2,090 prisonniers.
On télégraphie de New-York, 30 décem
bre :
Le K CIO- Yo vh Herald publie une dépêche
d’El Paso d’après laquelle une foule immense,
conduite par des prêtres, aurait attaqué,
vendredi dernier, le palais présidentiel à
Mexico.
Elle aurait été repoussée par les troupes du
gouvernement qui auraient fait 2,000 prison
niers.
72 prêtres auraient été tués; 200 autres, au
nombre desquels serait l’archevêque, auraient
été arrêtés le lendemain et l’ordre aurait été
donné de les fusilier.
On croit que cet ordre sera exécuté malgré
les prières des femmes.
Détails complémentaires
Voici une deuxième dépêche datée de New-
York, 31 pécembre :
Le Neic-Yorh Herald donne les détails sui
vants sur l’insurrection de Mexico.
11 parait qu’un prêtre connu sous le nom de
José Gaspar alla jeudi dernier, vers huit heu
res du soir, au palais, et demanda une au
dience immédiate au président Diaz.
On ne sait pas ce qui fut révélé, mais quel
ques minutesaprès des mandats d’arrôt étaient
lancés contre de nombreux personnages in
fluents que, du reste, les huissiers ne parvin
rent pas à trouver.
A onze heures de la même nuit, une foule
immense attaqua le Palais national qui
avait été renforcé des garnisons de trois caser
nes et de quelques pièces d’artillerie. Après
une lutte acharnée, l’avantage resta aux trou
pes gouvernementales qui perdirent trois gé
néraux et plusieurs officiers supérieurs.
Pendant le premier assaut, les insurgés
avaient perdu 250 combattants dont 72 prê
tres. L’insurrection est complètement répri
mée.
Une grande émotion règne à Chihuahua où
le gouverneur après avoir convoqué le Parle
ment fit arrêter tous les prêtres.
LA FEDERATION DE 1839
Discours de M. de la Forge. — Proposition
adoptée
La Fédération de 1889 a tenu dimanche
son assemblée générale à lamairie du quatriè
me arrondissement. A cette occasion, M. Ana
tole de la Forge, son président, a prononcé le
discours suivant :
Chers concitoyens,
Après-demain, nous entrerons dans l’année
où la démocratie va célébrer le centenaire de
la Révolution de 1789.
Que de souvenirs glorieux évoque cette
date !
La France régénérée, les droits de l’homme
et du citoyen proclamés, la liberté affirmée,
l’égalité civile et sociale entrevue.
Telles furent les conquêtes et les espérances
de nos vaillants ancêtres.
Malheureusement dans notre pays, on ne
connaît pas assez le véritable esprit de la phi
losophie politique qui nous a émancipes. Par
fois même on le calomnie.
Aussi est-ce le devoir d’une association com
me la nôtre de combattre cette ignorance qui
laisse le champ libre aux théories avilissantes
du césarisme.
Dans ce but, j’ai l’honneur de veus soumet
tre la proposition suivante :
« A partir du 1“ mai jusqu’au 31 décembre
1889, c’est-à-dire pendant toute la durée de
l’Exposition, la Fédération fera chaque di
manche une conférence gratuite sur les prin
cipes et les hommes de la Révolution fran
çaise. »
Les auditeurs ne nous manqueront pas à
Paris, cette Ville-Lumière, comme disait Vic
tor Hugo, où vont affluer, pendant ces fêtes
internationales, les affranchis de la Révolution
française.
PETITES NOUVELLES
Les célibataires en France
On compte en France 20,012,598 célibataires
14,959,335 hommes et femmes mariés,2,948,511
veufs et 11,115 divorcés. Les veuves sont pres
que deux fois plus nombreuses que les veufs.
C’est dans le centre de la France et la Bre
tagne qu’il y a le moins de veuvages bien que,
dans cette dernière contrée, le nombre de
veuves soit considérable par suite de la mort
prématurée des hommes employés à la pêche
côtière ou au lona cours.
11
EPILOGUE BU
hGYES
Nous recevons des délégués au Congrès la
communication suivante, que nous sommes
priés d’insérer :
CONGRÈS SOCIALISTE LE TROYES
Camarades délégués,
La réunion publique organisée par les délé
gués de la France socialiste et ouvrière ayant
été l’objet d’un coup d’Etat de décembre, vous
avez sommé les représentants de la force pu
blique d’avoir à exhiber les ordres qui les
autorisaient à violer la loi; devant leur mu
tisme, vous nous avez chargés de rechercher,
par tous les moyens, à qui incombait la res
ponsabilité de la violation inqualifiable du
droit de réunion reconnu par la Constitution
républicaine bourgeoise.
Nous avons été trouver M. le maire de
Troyes, qui nous a déclare n’avoir donné au
cun ordre à la police, à la gendarmerie. Nous
nous sommes ensuite adressés au préfet, le
quel n’était pas visible; nous lui avons laissé
la lettre ci-jointe :
Monsieur le préfet,
Mandatés par les délégués de La France ou
vrière et socialiste pour rechercher à qui in
combe la responsabilité de laviolation illégale
de notre réunion d’hier, par des gendarmes et
des agents de police ; nous avons été trouver
le maire de Troyes, qui nous a déclaré qu’il
n’avait donné aucun ordre à la police.
Nous sommes venu vous trouver pour savoir
si les ordres émanaient de l’autorité préfec
torale.
Etant dans l'impossibilité de vous voir, nous
reviendrons dans trois heures chercher votre
réponse.
Recevez, M. le préfet, l’expression de notre
civile considération.
Pour les délégués de France :
Les mandatés,
F. Bertrand, G. Féline, P. Laeargue.
Troyes, le 31 décembre, 11 heures 1/2.
Camarades,
Monsieur le préfet n’osant assumer la res
ponsabilité de cet acte illégal, il nous a ré
pondu par le même mutisme de ses agents
qui avaient envahi la réunion publique.
Camarades,
Nous devons nous féliciter de cette inter
vention aussi brutale qu’injustifiée qui expose
la duplicité de ces radicaux maîtres du pou
voir, qui pour capter les voles des ouvriers et
des socialistes, se parent du titre de socialiste
et réservent leurs faveurs pour les réaction
naires de toute nuance, et étouffent toute ma
nifestation socialiste révolutionnaire.
Vive la révolution sociale !
Vos trois mandatés,
F, Bertrand, G. Féline, P. Lafargue.
Troyes, 31 décembre 1888.
Los « erreurs » de l'Agence lïavas
Nous avons eu déjà l’occasion de relever, à
propos du voyage de M. Clemenceau à Troyes,
la façon plus que fantaisiste avec laquelle cer
tains faits avaient été relatés par l'Agence Ha
vas.
La même agence « officieuse » s’est permise
de dénaturer les incidents qui se sont produits
à la séaucc du cirque dimanche dernier, dans
un but qu’il n’est pas difficile de deviner.
Nous avons reçu à ce sujet, un grand nombre
de protestations que nous résumons en quel
ques lignes.
On lit dans le Parti national, entre autres
dépêches Havas « Un drapeau rouge, à la fin
de la séance, a été jeté dans la salle du cirque.
Il a été ramassé par un commissaire. Un grou
pe de socialistes s’est rendu au commissariat
général pour réclamer cet emblème, il leur a
été refusé. »
Voici exactcmentcequi s’est passé d’après de
nombreux témoins oculaires.Un gamin s’était
procuréon nesaitcomment un bout de drapeau
rouge d’une largeur de 00 centimètres, l’ayant
affublé au bout d’un bâton, a laissé tomber
cet « emblème », près de la sortie à côté du
commissaire de police Bruuner qui s’est jeté
dessus et l’a empoché vivement, comme on
fait d’un mouchoir.
Les « socialistes » n’ont aucunement été ré
clamer ce bout d’étoffe ; s’ils se sont rendus
au commissariat de police, c’était dans le but
de protester contre l’invasion de la salle par
la gendarmerie, mesure absolument illégale.
Quant au coup de poing dans le dos reçu
par le même commissaire, d’après Y Agence
Havas, personne n’en a gardé le souvenir, le
commissaire de police non plus. Voilà à quel
les justes proportions doit être réduit l’inci
dent dont l’Agence Havas a cherché à faire
un scandale. Aucune exhibition du drapeau
rouge n’a été faite au Cirque, et le plus grand
ordre aurait présidé à cette séance, si la poli
ce n’était pas venue, comme nous l’avons dit,
en uniforme et en armes, provoquer le désor
dre.
Les mêmes faits ont été racontés, avec com
plication, par la presse ferryste de Troyes. Le
morceau d étoffe rouge de 00 centimètres est
même devenu dans ces journaux un drapeau
dépassant trois mètres, ce qui n'a pas empê
ché le commissaire Brunncr de le glisser dans
sa poche; un drapeau de trois mètres avec sa
hampe, c’est le comble de l'escamotage.
Les autres incidents ont été narrés de la
même façon. Ce mode d’interprétation n’a
d’ailleurs aucune importance, de la part de
journaux coutumiers du fait, habitué qu’on
est d’ajouter peu de foi à leurs récits en pareil
cas. Le Congrès terminé, on peut s’attendre à
bien d’autres fantaisies.
Mais Y Agence Havas est l’agence de ren
seignements « officieux ». Scs télégrammes
sont reproduits par tous les journaux de la
France et de l'étranger, il devrai) donc lui
être interdit de s’écarter de la vérité, et de
faire des nouvelles qu’elle colporte une oeuvre
de parti.
NOUVELLES GÉNÉRALES
Avis
Le maire de Buchères à l'honneur d'infor
mer MM. les géomètres qu’il va être procédé,
conformément à la loi du 20 août 1881, à la
reconnaissance et au bornage des chemins ru
raux appartenant à la commune de Buchères,
lesquels ont une longueur totale d'environ sept
kilomètres.
Ceux qui désireraient concourir à ce travail
sont priés de s’adresser à la mairie d'ici au 15
janvier 1889.
Le maire,
Fromonxot.
Le 31 décembre 1888.
TROYES
Etal-civil des 30 et 31 décembre 1888
Naissances
Marcel Dumont, rue des Mawonniers, 2.
Cécile Tritscb, place de la Préfecture, 15*
Marie Tritsch, id.
Lucienne Finot, rue de la Cité, 42.
Lucie Remy, rue de l’Eau-Bénite, 2.
Amélie Conraud, rue de la Basse-Moline, 25.
Publications de mariages
M. Geigcr, garçon boucher, à Gondrecourt
(Meuse), et Mlle Guillaume, sans profession,
rue Champeaux, 4.
Décès
Jean-Baptiste Chantôme, charretier, 65 ans,
rue Vanderbach.
Eugène Burtez, bonnetier, 29 ans, rue du
Cheval Rouge, 7.
Adrien Bardeaux, boulanger, 23 ans, rue de
l’Hôtel-de-Ville, 24.
André Lordier, 3 ans, rue Tliiers, 15.
Mme veuve Coutenet, née Chaperon, coutu
rière, 72 ans, hospice St-Nicolas.
Mme veuve Carré, née Marot, sans profes
sion. 77 ans, rue de Paris, 133.
Joseph Party, rentier, 87 ans, rue de la
Reine-Blanche, 22.
Causes des décès
Maladie de foie, 1 ; phtisie, 1 ; granulie, 1
croup, 1 ; sénilité, 1 ; broncho-pneumonie, 1 i
caducité. 1.
Enquête
Le maire de la ville de Troyes,
Vu l’arrêté de M. le préfet de l’Aube, en
date du 26 décembre courant, portant qu’une
enquête sera ouverte à la mairie de cette ville
sur le projet d’aliénation par les hospices de
Troyes, au profit du couvent du Sacré-Cœur,
de droits indivis sur une partie de la
Saint-Martin-ès-Aires.
Fait savoir que M. Ernest Baltet. conseiller
général, nommé commissaire-enquêteur par
M. le préfet de l’Aube, recevra, à l’hôtel de
ville (cabinet de MM. les adjoints), le jeudi 16
janvier prochain, de deux heures à quatre heu
res du soir, les observatipns qui pourront être
faites pour ou contre le projet dont il s’agit.
Troyes, le 29 décembre 1888.
Le maire, Bovllier.
Escroquerie
Trotes. — Dimanche dernier, un individu
vêtu d'un costume de prêtre, âgé d’une tren
taine d’années environ, s’est présenté vers 6
heures du soir au restaurant Sattler, rue des
Quinzc-vingts, 25, et à commandé un dîner
pour 7 heures pour lui et un séminariste. En
même temps, il demanda 25 fr. à Mme Sattler"
pour secourir en ville une famille malheureuse
promettant de rembourser cette somme après
le dîner. Ne voyant pas revenir l’homme à la
soutane, Mme Sattler. s’aperçut qu’elle avait
eu à faire à un escroc. Elle se rendit aussi
tôt à la gare et trouva le faux abbé dans la
salle d’attente et lui réclama les 25 fr. prêtés.
Il lui répondit qu’il était le révérend père Ger
main de la Grande Chartreuse, qu’il lui en
verrait sous trois jours la somme de 50 fr.
Mme Sattler crut chaud comme braise la-
déclaration de cet individu et lui laissa pren
dre le train en partance pour Châlons-sur-
Marne. En rentrant à la maison et apprenant
que les Chartreux ne sortaient pas, elle fut
vite convaincue qu’elle avait prêté son argent
à un escroc, et s’est décidée, un peu tardive
ment, à porter plainte à la police.
Mine Sattler avait une chose bien simple à
faire en se trouvant à la gare : c’était de pré
venir le gendarme de planton pour arrêter le
filou qui aujourd’hui porte peut-être un autre
costume que celui sous lequel il s’est présenté
chez elle.
Mort accidentelle
Troyes. — Hier lundi, vers huit heures du
soir, une femme X..., demeurant rue Traver-
sière, 2, dont le mari est brandvigné, a été
trouvée morte à son domicile.
Cette malheureuse était étendue près de sa
pierre à évier et portait une plaie à la tête.
Mortel accident
Troyes. — Nous apprenons qu'un accident
serait arrivé à un chasseur à pied dans les
circonstances suivantes :
Un de ses collègues lui montrait le manie
ment d’un revolver, lorsque l’arme partit et
blessa mortellement ce soldat.
Suicide
Saintk-Savine. — Un nommé B. . se serait
suicidé hier en absorbant un litre d’eau-de-vie.
I n? leçon de boxe... à prix réduit
Troyes. — On nous écrit :
Dans la nuit du 29 au 30 décembre dernier,
M. X..., cultivateur à Courgerennes partait de
Troyes conduisant une voiture attelée d’un
cheval, Iorsqu'arrivé au faubourg Croncels en
face de la maison portant le n* 277, il vit nn
sieur D... qui s’élança à la bride de son ehe-
val et l’interpella sous prétexte qu’il n'avait
pas de lanterne allumée.
Le conducteur descendit aussitôt de sa voi
ture et administra séance tenante une volée
de coups de poing à D..., qui aurait mieux fait
Feuilleton N° 76
.ECRfiTE
Il la regardait et réfléchissait ; et la
regardant, se sentait pris par cet aspect
de douleur résignée, cette grâce enfan
tine qui était le charme de la jeune fem
me et agissait sur tous ceux quo les cir
constances mettaient en rapport avec
elle, sans qu'elle y apportât, du reste,
aucun calcul.
Ce n’était pas qu’il faiblit.
Il appartenait à cette race d'hommes
en qui la volonté domine, qui vivent
conformément à un type idéal placé de
vant eux, non conformément aux élans
de leur propre cœur, et qui broieraient,
sans pitié, ce cœur, plutôt que de man
quer à un dos articles du programme
qu’ils ont, une fois pour toutes, tracé à
leur existence.
Mais il aimait cette femme avec une
passion contenue dont la violence — ainsi
qu’un capital où les intérêts s’accumulent
— ne s’était jamais épuisée, ne so répan
dant point au dehors, et l’emplissait par
fois jusqu’à lui faire craindre que sa poi
trine se brisât.
Seulement, en pareil cas, do même que
tous les hommes de sa sorte, au lieu d’é
couter en lui l’instinct du sentiment et de
s’y livrer, il so raidissait contre lui-même
et, craignant d’èire faible, honteux de cet
autre homme, de cet étranger qui hantait
son âme, il s’armait de froideur et d’iro
nie, afin d'éteindre, dans la glace, la
flamme qui le dévorait.
Quant à Edith, elle accomplissait on-
| core, en cet instant, un de ces actes qui
| la torturaient et faisaient saigner sa con
science un peu vague et confuse, dont la
délicatesse protestait sans l’arrêter, alors
que l’amour parlait.
Elle invoquait le nom de son père, elle
mettait Dieu et la religion en jeu, pour
obtenir de son mari une concession qu’elle
croyai t nécessaire au succès du pian com
biné avec son amant.
Et faisant cela, l’ayant fait, elle com
prenait que rien, désormais, ne pourrait
plus lui coûter.
Qui veut la fin veut les moyens.
Décidée à fuir avec M. de Lairis, ou,
mieux, à l’en traîner à sa suite, hors do
portée de M. d’Orvilliers, il fallait bien
qu’elle s’assurât la possibilité d’atteindre
à son but : et la partie féminine de sa
conscience subtile lui disait que le succès
•do son rêve do salut pour lui serait la
! meilleure, la seule justification de sa con-
! duite.
Quand on franchit le Rubicon qu’elle
allait franchir en fait, qu’elle avait déjà
j franchi moralement, il ne reste plus qu’à
j réussir.
Un échec ne la rendrait pas moins cou-
! pable; il la ferait seulement malheureuse
' sans compensation.
Or, pour que leur fuite réussit, il fal
lait, d’abord, qu’elle fût matériellement
exécutable, et elle ne l’était guère tant
qu’Edith resterait sous le même toit que
son mari, où ses moindres actes étaient
épiés, où ses sorties étaient toujours sur
veillées, soit d’une façon ostensible, soit
autrement.
I)e là, nécessité de s’éloigner de la
maison, qui était une prison véritable.
De là, nécessité de présenter le seul
prétexte qui eût chance d’être accepté
sans défiance par son mari.
M. d’Orvilliers réfléchissait, avons-nous
dit.
Donc, il hésitait. Sans cela, il eût ré
pondu aussitôt par un second refus net et
catégorique.
C'est qu’en effet la proposition de la
jeune femme, présentée sous ce jour,
n’avait rien qui pût déplaire à l’austère
magistrat.
La souffrance du mari, comme toute
souffrance humaine, se composait de plu
sieurs souffrances.
Trompé dans son affection, atteint dans
son honneur, il y avait aussi en lui une
douleur de vanité.
Incapable de pardonner, le croyant du
moins, et voulant le croire, il eût été
sou la
néanmoins, de voir sa femme
implorer le pardon qu’il aurait refusé.
L’attitude digne et fièrement résignée,
sans ostentation ni provocation, qu’elle
gardait vis-à-vis de lui, ajoutait à l’amer
tume de son désespoir ce je ne sais quoi
de particulièrement aigu que nous ressen
tons à constater que celui qui nous a gra
vement outragé n’a aucune idée de re
tour vers nous, ne tente pas de nous
apaiser, ne dépose pas son repentir à nos
pieds, comme on dépose un bouquet sur
une tombe.
Cette humiliation de la coupable, il
avait trop de fierté lui-même dans sa na
ture pour la demander; mais il eût été
heureux, relativement, d’en respirer
l’hommage.
Cela n’eût pas rendu à l’homme son
bonheur à jamais brisé; cela eût adouci,
dans une certaine mesure, l'offense faite
au mari.
Aussi répondit-il à Edith, après une
longue minute de silence, quo la jeune
femme avait passée suspendue à scs lè
vres, attendant l’arrêt qui allait, sans
doute, décider de sa destinée prochaine :
— Je comprends, en effet, que vous ayez
besoin do vous retirer, pour quelques
jours, plus complètement on face de votre
conscience et do parler à Dieu... dans le
recueillement d’une maison religieuse, j
Vous devez avoir à prier, à prier beau
coup... Vous devez avoir à dire à Celui
qui lit dans les cœurs et qui juge les actes,
la vérité, la vérité tout entière.
Vous devez avoir à lui dire :
« J’étais pauvre, sans avenir, vouée à
l’existence la plus cruelle, celle d’une
jeune fille sans fortune et sans appui,
abandonnée à scs propres forces, livrée
à toutes les tentations honteuses qui as
saillent les faibles et les vaincus, dans
une société où la lutte pour la vie ne
réussit qu’à ceux qui sont armée pour
soutenir ce combat, qui a vu souvent la
défaite des meilleurs.
« Mon père, un honnête homme trom
pé, allait mourir, commettant le double
crime de se suicider et de léguer à la fille
qu’il aurait dû protéger l'héritage écra
sant de la solitude, de la misère et d'un
nom déshonoré...
« Lien ne pouvait nous sauver. Nous
étions perdus, absolument perdus... Il
fallait un miracle... Ce miracle s’est ac
compli. Un homme s’est présenté qui a
eu pitié du père et qui a aimé ia jeune
fille... Cet homme, n’écoutant que l'im
pulsion d’un sentiment de justice et d’un
autre sentiment plus tendre, est venu,
nousatendu la main... a rendu l'honneur
à mon père malheureux et désespéré...
a rêvé de me donner le^kmheur. en me
donnant son nom, ce nom respecté qui
représentait de longs siècles de loyauté
immaculée et de probité sans tache; en
partageant sa fortune avec moi ; eu m’é
levant à une position que toute femme
eût enviée à ma place...
« En échange, que me demandait cet
homme?
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