Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1842-05-12
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 mai 1842 12 mai 1842
Description : 1842/05/12. 1842/05/12.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
tenr dea eecours publics de !a capitale. M. Perdre, administrateur da che-
min da fer de la rive droite, s'est empressa de mettre & ta disposition de ce
dernier, tt avec !e pins loaable désIntéreKeme&t; totitN ME boites de panse-
ment qn'uaTtitpenr le eerttce de cette rtire.
–On cite parmi les personnes reconnues a la.Mergae: MmeMignot ëteon
gendre; M. Droitesoùrt, marchand d'huiles, rpeNaMfMeil, 24, M. Gri~enUIe,
marchand de métaux, me d8 Charonno, Z3; M~ & Peysseloh et son eponse,
propriétaires à Lyen.
An Mmbre des victimes & d6p1orër, M die le petit-nh do M. Dolaïtre,
ancien préfet demenrant rue Reyale-SaintrHonoré, 7, dont on n'a en aucune.
nouvelle depuis l'instant eu il a quitté Versaitles pour retourner à Paris.
Mme Becker, rue Saint-Martin, t)1; M. Youf, entrepreneur, qui avai< en
!es deux jambes .coupées. Cemalheureuxëtaitdans un des wagons incendiés,
avec son frère et sa beile-eœnr, qui ont pu s'élancsr sains et sauf < sur ie che-
min, mais qai ont retrouva presque austit&t leur parent horr'.hiement mutilé.
Ramené par eux & Paris, M. Youf n'a pas survécu & ses soulïrances.
M. Alb!net père, ancien, manufacturier, e~t décédé chez lai Mer soir, par
snite de l'affreux événement de Meudon. S* famille prévient ses nombreux
amis que le service aura lieu vendredi, iscoorant, & onze heures, a l'église
Saint-Etienne-dn-Mont. On M réunira à la maison mertaaire, rue de la YieiUe-
E~trapade, 19.
Trois jeunes Grecs, partis dimanche pour Versailles, n'ent pas repara.
M. Appian, négpelxnt de Bordeaux, a eu la jambe eassëe M. et Mme
Laiguier, bijoutiers quai de la Mégisserie, 60, sont blessas mortellement ce-
pendant tes mëdteiM espèrent sauver cette dernière.
Des ouvriers ecenpée & remuer avec des outil! tes centres de ce foyer
de mort eh retiraient à chaque instant des pièces d'argent, des montres, des
Hjonx. Ces eendres étalent tont ce qui restait de vingt ou vingt-cinq victimes.
Ces montres, ces b'jonx seront les seuls indieea donnes aux familles et à la
Justice pour constater le décès.–
–Lp contre amiral Damont-d'UrvIUe était dans le seeend wagon, celui qui a
eteleplusmaltraittan moment da dësMtre. Un voyageur échappe da quatrième
Wtgon a reconnu M. d'UrvIUe et l'a entendu s'écrier Sauvez nu femme 1
eauvez mon n)st Puis H a porte les mains à ses yenx et un tonrbiUon de
Camme et dt fumée l'a dérobe a ses regards.
Dans le einqaieme wagon, un de ceux q~i ont été eonfumés, ee troa-
'vait M. Guilbert, lieutenant de vatssean, et sa femme. Sa présence d'esprit et
ton courage ent été teis qu'en moins de quelques secondes ii a pn enlever
sa femme de l'intérieur et s'éloigner avec eile. Cependant cette malheureuse
dame sounre craetiement de pinsiecrs brûlures.
Parmi les morts se trouve M. Victor Chavardes, agent d'assurances &
]Be:!ers. H se trouvait avec trois amis et une dame marine depais trois mois.
Le mari de cette dame. logé t l'hôtel du Globe, rne Croix-des-Petits-Champs,
a eu les deux jambM fracassées; sa femme a été consumée entièrement; il a
été arraché dn -wagon par deux gendarmes dont les efforts lui ont occasioné
la fracture des articulations des bras CM, dans son désir de sauver sa fem-
me, il l'avait saisie si fortement par le cou qu'un lambeau de chair de cette
Infortan~e resta entre ses mains.
–M. Dominique Calvo. négociant de Marseille, se tronvait avec son frère,
CésH Calvo, facteur 11< baiie an blé de Paria, et son neven, enfant de.sept &
hait ans, au nombre des voyageurs qui sont partis de Versailles par le convoi
de cinq heures et demie; U était dans le deuxième wagon. An moment du
thee, il a été blessé comme tous ses compagnons de -voyage mais voyant son
frère évanoui et son neveu couvert do sang, il a employé ce qu'il lui restait,
de forces à briser la porte daw'gon.etllyeatparvenu; alors ila chargé scr
ses épaules son frère évanoui, l'a mis en sûreté, et est revenu sauver sou ne-
ven. H tenait à peine l'enfant dans ses bras que le wogon s'est enNommé, et
que Ini-meme est tombé sans connaissance. Tous ttois ont été recueDUs et
transpertts chet leur parent, le docteur Ricord, médecin des hospices de Pa-
ris. Leur état est grave/mais n'inspire pas d'inquiétudes.–
Parmi les Messes transportés aux hôpitaux, trois sont morts MM. Pré-
vost, employé aux hospices; Brioche, négociant de Nantes, et Séms.
Un vieux militaire décore qol était dans une des diligence avec son &ls,
parvint as'éehappfr da wagon enflammé. Il appelle son ûis, et ne recevant
pas de réponse, il s'élance desespéré vers le wagon où 11 croyait que cejeane
homme était resté. Cette fols, le fen l'atteint et l'xsphyxie. An moment o& il
tombe, o'estson aïs qai l'appeHet sontoar. Sonnis était sain et saaf;le père,
victime d'une errenr funeste, ne l'avait pas m sortir da wagon après la!.
M. Toulmonehe, agent de fhange à Nantes, parent de M. Bernard ( de
Rennes), député, était ptacé à coté de son Bis dans la troisième caisse da se-
cond wagon aa moment da choc qai briea cette caisfat lancé tout menrtri snr les rai)s,,et quand it put reprendre ses sens, le
wagon était enû:mmé. Il fit un effort pour porter secours à son Sis, mais une
main vigoureuse l'arracha a. une mort certaine en ie traîntnt dans le contre
fossé, où 11 resta nne seconde fols évaMui. H fat ensuite placé dans une ta-
pissière et ramené mourant chez son pment. Qneiqa'atteint de blessures gra-
-ves, on espère le sauver.
–An nembre des Nessés de l'hospice Necker, on cite MM. Martin,
Louohet et Daranton. A l'hospice de la Charité, on a déposé deux sœurs, les
demoiselles Dachesne, demeurant à P~ris, rae Saint-Denis, 120; elles ont
tontes deax les jambes brûlées l'une d'elles a en entre les mains dévorées
par iefea. A l'hospice des Enfam-Malades, n'y a qa'un blessé, M. Daeer-
Teaa. A la Pitië, nn jeana homme de 2! ans, M. Gaiehard. A la Ctinique.M.
Bichon, âgé de 28 ans. A l'Hôtel-Dien, M. Bavois, M. Exer, Imprimeur, 31
ans, et sa femme, née André, M. Nérus, etM. Créty, étudiant endroit, âgé
de 20 ans, demeurant a Paris, rne Clovis; en tout, 13 peKonnes.
–Un Incident sintalter a merqué la journée da 8 mai. M. Martin,
a Bellevue, avait son cabriolet attelé devant sa porte pour se rendre &
Paris. An milieu des secours qa'il porte de tonte: parts, il s'aperçoit que son
cabriolet a dispara. Ce matin, à cinq heures, le cabriolet a été ramené et at-
taché devant la porte; 11 avait servi à transporter des blessés à Paris.
–Les cadavres da contre-amiral Dament-d'UrvUle, de sa femme et de son
&Is ont été enlevés dn cimetière du Ment-Parnasee et transportés ensuite an
domicile de cetteinfertunéefamiUe. 1
Le hangar du cimetière où eut été déposées lés victimes en état de carbo-
nisation comptait encart ce matin, a onM heures et demie, o
–Soyez sans crainte, lui dis-je, ma présence ici ne peut vous faire
aucun tort.–Et pour appuyer mes paroles d'une preuve qui le rassurât
complètement, je lui présentai aussitôt un sauf-conduit signé delà main
du ministre.
L'insulte grave que renfermaient mes premières paroles n'avait pu 6-
chapper à Létpold. Malgré l'émotion de surprise que lui causa mou arri-
vée inattendue, il se releva fièrement et vint à moi en jurant qu'il allait
me punir de l'horrible mensonge que j'avais osé préférer, dans le seul but
de mettre obstacle à son bonheur. Rose Himmet, enrayée d'une menace
à laqueUe j'étais préparé, et que j'accueillis avec un sourire de dédain,
Rosa, malgré sa faiblesse, avait seudain fait un mouvement pour quitter
le canapé et pour venir sans doute M jeter entre nous. Moi, repoussant
du geste le neble comte, je lui dis « A tout à 1 heure, monsieur, x puis
je m'avançai avec calme vers sa bëlte fiancée, et, ta priant de se rasseoir,
j'ajoutai Vous devez comprendre; mademoiselle, que si je reviens ici,
ce n'est que pour accomplir auprès de vous la mission qu'on m'a confiée
elle n'aura pas l'issue que j'en espérais, car j'avais promis que vous se-
riez heureuse, et ce n'est pas le bonheur, hélas! 1 que je vous ap-
porte, c'est la lumière) 1
Intimidé d'abord, je dois le croire, par le calme que j'affectais, le comte
de Holzheim cependant avait eu le temps de se remettre durant les paroles
que j'adressai à Rose Himmel. Il revint se placer entre nous, et me fou-
droyant du regard, il me dit avec un ton écrasant d'ironie
–Je vous rends grâce, monsieur, de votre persévérance à protéger
ceux qui n'ont pas, Dieu merci, besoin de vos services! Portez ailleurs
votre marne d'angej gardien; Mme la comtesse de Hoizheim ne doit
plus compter que sur son mari pour la défendre, surtout contre les obli-
geans ridicules. r
Rose Himmel m'écriai-je, n'écoutez pas cet homme 1 Je vous le ré-
pète, il ne vous offre son nom aujourd'hui que pour vous le ravir demain
j'en ai la preuve. 1
N'écoutant plus que sa colère, Léopold bondit cemme un lion et s'é-
tancasurmoi.
Prenez garde! lui dis-je en reculant de queiqaespas et M présen-
davrea ou tronçons de cadavres. Us sont cenehës Mr deux rangs, snr de*
pierres tnmniaires bots de service. Chacan de~iM d~rjs t~tMmea est reeon-
~ett d'une grosee toile. Le OmaUere est .garde pat ta force artats-io entrer que sur là prdsectatton de bittets délivres parla prefectura de
poUoe. j
~Qq.aynnnjeane..poi~me faisant p~t!ed)jcQhvoi, qN ~tà!t smr cne
tmqnette et {cmatt nn cigare, toat a coup tit'ett trouve lance an mttten des
champa, et maintenant H ne peut dire qneltea ont été ses impressions au
moment où a en Uen ta oatMtrophe. H ne tait rten, ne se rappelle rien.
Un événement plus désastreux encore est venu faire une lugu-
bre diversion aux douloureux détails qui précèdent. Un effroyable
incendie a éclate, dans la nuit du 5 au 6, a Hambourg. Les morts
sont au nombre de plus de cern~ celui des Messes n'était pas
connu. On évalue à 1,000 le total des maisons et des magasins
que le feu a dévorés, et les pertes en marchandises et en pro-
priétés à.plus de 80 misions de francs. Ce qui ajoute encore à la
terreur, c'est que, dans. la maison où est le dépôt de soieries de
KroM, it y a dans les caves de la poudre destinée auximporta-
.ttons. Le désordre et la terreur sont impossibles à décrire.
Le sénat siège en permanence.
.Le feu s'est déclaré dans une maison située au milieu da
Det'c/MtraMe. Poussé par le vent d'ouest, favorisé par une longue
sécheresse et alimenté par la grande quantité de marchandises
accumulées dans ce quartier, le feu s'étpndit par dessus les mai-
,sons Yoisines,versle ~tet'Mn'tcte et le côtéestdu HŒ~tM~-MareAt.
Dans la matinée du on commençait à espérer que l'incendie
se calmerait; mais bientôt le clocher de.St-Nicplas, probablement
.par suite d'un brandon volé en l'air, prit feu et fut bientôt envi-
ronné de flammes on ne put l'éteindre, malgré .tous les efforts
auxquels s'étaientréunis.ceux du.navire de garde danois..
Alors l'incendie avait un foyer.puissant qui devait braver toutes
les tentatives qu'on faisait pour l'éteindre. Vers cinq heures du
soir, l'extrémité du clocher tomba sur l'église, et bientôt celle-ci
et tout le voisinage furent en flammes.
LeHopfenmarkt, Neubourg, la Bahnenstrasse, Burstah, etc.,
furent bientôt atteints par le feu et présentèrent un horrible spec-
tacle.
On a fait inutilement sauter par la mine .de nombreux bâtimens;
le feu s'est communiqué aussi depuis Je vieux Wall jusque la par-
tie nord-ouest du New-Wall et sévit maintenant dans la direction
duJungfernstieg, où déjà on déménage jusque vers leGanze-
m.trkt. La bourse neuve a été également sacrifiée..
Tout devait servir d'aliment à ce terrible élément. Ce que les
individus en fuite avaient arraché aux flammes d'un côté, devint
leur proie d'un autre; ainsi, par exemple, dans l'église St-Nicolas,
où beaucoup de gens croyaient avoir mis leurs, effets en sûreté;
même l'eau des canaux, où surnageait de l'huile, des spiritueux,
etc., alimentait cet élément. '>,
Aux tristes apparences de voir l'incendie s'étendre pendant la
nuit, se joignirent l'épuisement et le découragement de beaucoup
de gens, occupés aux pompes, qui étaient sur pied nuit et jour,
et avaient déjà perdu boa nombre débours camarades parla
chute de poutres, etc.; les gardes bourgeoises aussi, qui. avaient
servi au barrage des rues et: au maintien de l'ordre, pouvaient à
peine résister, et combien de ces hommes avaient à veillersur
leur famille et leur bien Cependant le vent s'était calmé, et,
ayant passé au sud, donna quelque espoir. r
> Ce matin il aété dëçu. Le ventétaitretombéet soufflait du Sud-
Sud-Ouest, de manière que le danger se tournait vers la partie de.
la vieille ville.de la TVeMjM~f. Déjà vers ce côté-làfesenvirpns delà
nouvelle bourse, et notammentia vieille Wallstrasseétaientenviron-
nésde flammes, pendant que d'un autre côté la vieille Bourse, l'Hô-
teI-de-ViIIe, la .BoAMetMtraMc, la JoAaMHM-~r~M~e avaient été at-
teints par l'incendie.
On ne peut encore prévoir la fin de l'incendie, et la dévasta-
tion peut s'étendre dans toutes les directions, suivant les varia-
tions du vent..
Une lettre d'AItona, du 7, donne des nouvelles jusqu'au 6, à
quatre heures et demie du soir de Hambourg. Le feu sévissait
.toujours; cependant, il arrivait des secours de tous les environs,
même de Lubeck, Kiel, etc.
Une lettre particulière de Berlin en date du 6 mai; que nous
avons reçue aujourd'hui, nous apprend que M. de Rochow, mi-
nistre de l'intérieur, à là suite d'un long entretien avec son sou-
verain, a offert sa démission, qui a été acceptée. Son, successeur
est M. le comte Arnim, ci-devant gouverneur de la province de
Posen.
La nouvelle de la retraite de M. de Rochow et. de son refus for-
mel d'accepter toute autre fonction publique a produit à Berlin
une sensation profonde.
Lord Ashburton (M. A. Baring), ambassadeur extraordinaire de
la cour britannique, est arrivé ~Washington, et il a eu déjà plu-
tant la gueule d'un pistolet. J'avais prévu la violence, je suis armé.
Rose Rimmel, prête à s'évaneuir, murmurait en donnant les figues du
plus violent desespoir –Mais que vous a-t-it donc fait, monLéopeld? Y
Car je ne lui en veux pas, moi, j'oublie qu'il a été coupable, je lui par-
donne tout, je suis .heureuse de le luipardonner.
Bauer, pendant que ceci se pastait, était demeuré frappé de stupeur,
immobile, les bras pendans, les yeux'Sxes jl se croyait, m'a-t-il dit, sous
ia puissance d'un mauvais rêve.
L'arme dont prudemment je m'étais muni suSsait sans dou'e, pour
me mettre à l'abri des emportemecs de Léopold mais etie ne me ga-
rantissait pas de ses injures.
On ne discute pas avec un maniaque échappé, dans un accès de Se-
vré chaude, de je ne sais quelle maison de fous. RoseHimmel, méprisez
ses paroles, je vous défends de lui répondre. D'ailleurs nous allons en
être bientôt débarrassés;ily a sans doute dans la rue assez de braves gens
pour le garotter et le reconduire dans la loge de force dont il a sans doute
brisé la porte.
Léopold s'avançait vers la fenêtre pour appeler la foule à son aide. En-
core une fois je lui barrai le passage:
–Monsieur le comte, il est inutile d'appeler.. il estinutile de conclure
un mariage que le divorce doit suivre de si près; vous ne sauverez pas vos
cemptices en ce moment ils sont tous arrêtés 1
Cette révélation, dont vous ne saisissez pas encore l'importance, mon
ami, fit sur le cemte de Hotzheim l'effet d'un coup de tonnerre; une teinte
livide se répandit sur sa f~ce, un cri rauque s'échappa de sa poitrine, et
son regard plombé s'arrêta sur moi avec une effrayante fixité.
Mais que parlez-vous d'arrestatioa, de complices, de divorce? me
demanda Rose Himmel, dont la douloureuse anxiété me déchirait l'ame.
Parlez, monsieur; quand vos paroles ~devraient me tuer, je vous l'ordonne,
parlez) 1 pour le PlU; pénible de ma tâche. Mais il fallait.
Alors commença pour moi le plus pénible de ma tâcha. Mais il fallait
bien les détruire une à une, les illusions que la pauvre enfant acait si
longtemps, dans sa candeur ineffable, nourries avec boRheur, caressées
avec joie. v
sièars conférences avec !ë président et avec M divers membres
du cabinet. Sa mission se complique tous les jours do nouveaux
incidens, et il paraît bien diSicitë qu'elle réussisse complètement.
A tous les griefs déjà connus, il vient de s'en joindre un nouveau
qui n'est certainement pas !e moins grave. On croit aux États-
Unis que l'invasion du Texas par les troupes de. Santa-Anna a~éte
conseiDée par M. Packëaham, ministre anglais à laVera-Cruz,
afin d'inquiéter les états à esclaves. Les planteurs de ces états,
convaincus que cette expédition n'a pas d'autre cause, montrent
la plus vive irritation. Leurs représentans dansie congres ont'
proposé d'admettre leTexàsddnsIesein de l'Union fédérale, et
d'intervenir immédiatement en sa faveur. Cette proposition n'a
pas été adoptée mais te congrès n'en a pas moins voté des fonds
pour la construction de nouveaux steamers de guerre. Le sénat, ·
de son côté, vient d'autoriser le gouvernement & contracter un
emprunt de 17 miDiohs de dollars (près de 100 millions de francs.)
Telle est la situation politique aux Etats-Unis. Ajoutons ici
tout de suite quelques rehseignemens intéressans arrives de la
Havane par lavoiede la Nouvelle-Orléans. `
On sait quE! le cabinet anglais a dernièrement rappelé M. Turn-
bull, son consul-général a la Havane. Mais, avant de résigner ses
fonctions, ce M. Turnbull à trouvé moyen de susciter a son gou-
vernement une affaire des plus embarrassantes. Le gouverneur
de là Havane, qui croit avoir des raisons de suspecter les corres-
pondances venues du Mexique par les bateaux à vapeur anglais,
exige qu'à leur arrivée les commandans de ces paquebots lui re-
mettent leur sac aux lettres. Un dé ce's commandans ayant refusa
d'obtempérer à cette prétention, a été arrêté, conduit à terre et
mis en prison. Alors est intervenu M. TurnbuII, protestant contre
l'arrestation d'un sujet de S. M. B., et demandant qu'il fût immé-
diatement relaxé. Le gouverneur n'a .tenu aucun compte de ces
.injonctions. Bientôt, passant de la menace àJ'ëSët, M. Turnbull à
expédié en toute hâte au commandant de la Botte qui stationne'
aux Indes-Occidentales, l'ordre de venir arracher lui-même par la
force ce que les démarches diplomatiques n'avaient pu obtenir~
L'affaire en est là. On sait qu'eUe peut àHer loin. Les prochains
arrivages sont attendus avec la plus vive impatience.
Nous revenons aux nouvelles commerciales, qui sont déploràf
bles. Le gouvernement américain, sans égard pour la longanimité
avec laquelle nous avons supporté la brusque augmentation de
droits dont il a frappé nos importations en septembre dernier (on
se souvient que la France n'a pas voulu user de représailles, quoi-
que de nombreases réclamations t'y coaviassent); le gouverne-
ment américain, disons-nous, vient de présenter aucongrès un
bill portant une nouveHe augmentation de droits sur nos mar-
chandises, notamment sur les vins et les soieries. Les articles de
Paris tombent aussi sous le coup de cette nouvelle rigueur. A
partir du l"' juillet prochain, le Mn'MtMMt des droits perçus devra
être de 30 0{0. Tel est le principe du biÏI;mais, dans l'application,
il est encore plus rigoureux qu'il ne le paraît. Le tarif se compose
de deux sortes de droits un droit fixe, dit ~ect~Me, et un droit
a~M/orem. Cumulés ensemble, ces deux droits font ressortir la
taxe réellement perçue à un chiSre qui dépasse souvent de beau-
coup le tarif normal dont le principe est posé dans le bill. Ainsi,
les soieries ne paieront pas moins de 35 Q[6 de leur valeur, ce
qui est énorme, attendu que, sous un très petit volume, les soie-
ries peuvent présenter une valeur considérable. Les vins, mar-
tyrs prédestinés de toutes les absurdités économiques qui préva-
lent à l'étranger, les vins supporteront un droit qui variera de
40à50 OfO.
Encore, si le zèle prohibitionnistc du gouvernement américain
devait s'arrêter là Mais non on nous annonce par avance que,
à dater du 30 juin 1843, un droit additionnel de 10 0{0 sera
levé sur tous les articles de lame, de.soie, de coton, et sur les
vins, à moms qu'il nesoit prouvé au président des États-Unis que
le tabac, les graines et les farines ~provenant d'Amérique paient
un droit moindre dans les pays dTEuropeou ils sont admis. C'est
mettre aux gens le pistolet sur la gorge pour obtenir d'eux réci-
procité.
Nous reviendrons sur cette question, qui est très importante.
Pour aujourd'hui, nous nous bornons à constater les faits.
Le traité de commerce qui se négociait entre le Portugal et
l'Angleterre, et qui était sur le point d'être conclu, vient de sou-
lever des dimcultés inattendues.
Nous aurons occasion de nous expliquer sur ce traité. Qu'on
sache seulement dès aujourd'hui qu'il n'est pas moins contraire
aux intérêts de l'Espagne qu'à ceux de la France, et qu'il soulè-
vera des réclamationii au-delà des Pyrénées plus encore que chez
nous.
LeMonM'm~.Po~estmaI renseigné quand il annonce que le
prince Esterhazy doit retourner à Londres pour y négocier na
traité de commerce entre l'Angleterre et l'Autriche. Si le prince
–Cet homme, lui dis-je, cet homme qui a eu l'horrible patience de
vous faire passer durant dix mois par toutes les espérances du bonheur,
par teutes les angoisses d'un amour soupçonneux et violent cet hamme
qui ajeué tourà à tour auprès de vous, la générosité, la cocSance, lajaiou-
tie, qui a été de l'adoration à l'insulte. et qui, teut à l'heure encore, fei-
gnait le repentir pour vous entraîner dans un nouvel aMme cet homme,
perfide envers vous, traître envers son prince, ne peut pas é époux il ne vous aime pas, .il ne vous a jamais aimée; c'est un conspi-
rateur enfin voyez si vous pouvez être à lui il est l'amant de la baronne
de/Walz.
Léopold voulut parler je ne lui donnai pas le temps de m'adresser un
démenti
–Osez nier, lui dis-je, que Rose Himmel fut autre chose pour vous
qu'une sorte de machine à signaux, qu'un moyen de correspondance entre
vous et vos complices) Grand-seigneur que vous êtes, il fallait bien que
tout en continuant votre service auprès de Son Altesse vous pussiez vous
entendre avec les gens du peuple qui attendaient de vous seul le signal de
la révolte 0 -On a saisi mes lettres! s'écha-t-il.
–Non, c'est votre noble maîtresse qui les vendues à !a police. Oui,
tandis qu'ici vous abusiez de la confiance de,cette jèune Btle, une auire
femme,biendigao. de votre amour, avouez-le, se chargeait de la venger
par l'usage qu'elle faisait de vos conËdeaces. 1
–Horreur horreur disait Rose à mesure que mes révélations éclai-
raient pour elle ce chaos d'infamie.
–Osez nier, repris-je encore, que ce matin même la rupture de votre
mariage avait pour but d'annoncer a vos amis que le moment d'agir était
enfin arrivé. Mais vous vous étiez trop tôt flatté de toucher au but. Le
complot, depuis longtemps déaoncé, ne pouvait trouver lé pouvoir sans
défiance le jour de l'exécution vous comptiez que la garde du château
serait confiée à-des troupes à l'avance gagnées; c'est un régiment fidèle
que le prince a appelé auprès de lui.Déroute par cette mesure, vous êtes
revenu implorer le pardon, car il fallait que votre mariage fût célébré
pour que les conspirateurs renonçassent aujourd'hui à jeter le masque;
min da fer de la rive droite, s'est empressa de mettre & ta disposition de ce
dernier, tt avec !e pins loaable désIntéreKeme&t; totitN ME boites de panse-
ment qn'uaTtitpenr le eerttce de cette rtire.
–On cite parmi les personnes reconnues a la.Mergae: MmeMignot ëteon
gendre; M. Droitesoùrt, marchand d'huiles, rpeNaMfMeil, 24, M. Gri~enUIe,
marchand de métaux, me d8 Charonno, Z3; M~ & Peysseloh et son eponse,
propriétaires à Lyen.
An Mmbre des victimes & d6p1orër, M die le petit-nh do M. Dolaïtre,
ancien préfet demenrant rue Reyale-SaintrHonoré, 7, dont on n'a en aucune.
nouvelle depuis l'instant eu il a quitté Versaitles pour retourner à Paris.
Mme Becker, rue Saint-Martin, t)1; M. Youf, entrepreneur, qui avai< en
!es deux jambes .coupées. Cemalheureuxëtaitdans un des wagons incendiés,
avec son frère et sa beile-eœnr, qui ont pu s'élancsr sains et sauf < sur ie che-
min, mais qai ont retrouva presque austit&t leur parent horr'.hiement mutilé.
Ramené par eux & Paris, M. Youf n'a pas survécu & ses soulïrances.
M. Alb!net père, ancien, manufacturier, e~t décédé chez lai Mer soir, par
snite de l'affreux événement de Meudon. S* famille prévient ses nombreux
amis que le service aura lieu vendredi, iscoorant, & onze heures, a l'église
Saint-Etienne-dn-Mont. On M réunira à la maison mertaaire, rue de la YieiUe-
E~trapade, 19.
Trois jeunes Grecs, partis dimanche pour Versailles, n'ent pas repara.
M. Appian, négpelxnt de Bordeaux, a eu la jambe eassëe M. et Mme
Laiguier, bijoutiers quai de la Mégisserie, 60, sont blessas mortellement ce-
pendant tes mëdteiM espèrent sauver cette dernière.
Des ouvriers ecenpée & remuer avec des outil! tes centres de ce foyer
de mort eh retiraient à chaque instant des pièces d'argent, des montres, des
Hjonx. Ces eendres étalent tont ce qui restait de vingt ou vingt-cinq victimes.
Ces montres, ces b'jonx seront les seuls indieea donnes aux familles et à la
Justice pour constater le décès.–
–Lp contre amiral Damont-d'UrvIUe était dans le seeend wagon, celui qui a
eteleplusmaltraittan moment da dësMtre. Un voyageur échappe da quatrième
Wtgon a reconnu M. d'UrvIUe et l'a entendu s'écrier Sauvez nu femme 1
eauvez mon n)st Puis H a porte les mains à ses yenx et un tonrbiUon de
Camme et dt fumée l'a dérobe a ses regards.
Dans le einqaieme wagon, un de ceux q~i ont été eonfumés, ee troa-
'vait M. Guilbert, lieutenant de vatssean, et sa femme. Sa présence d'esprit et
ton courage ent été teis qu'en moins de quelques secondes ii a pn enlever
sa femme de l'intérieur et s'éloigner avec eile. Cependant cette malheureuse
dame sounre craetiement de pinsiecrs brûlures.
Parmi les morts se trouve M. Victor Chavardes, agent d'assurances &
]Be:!ers. H se trouvait avec trois amis et une dame marine depais trois mois.
Le mari de cette dame. logé t l'hôtel du Globe, rne Croix-des-Petits-Champs,
a eu les deux jambM fracassées; sa femme a été consumée entièrement; il a
été arraché dn -wagon par deux gendarmes dont les efforts lui ont occasioné
la fracture des articulations des bras CM, dans son désir de sauver sa fem-
me, il l'avait saisie si fortement par le cou qu'un lambeau de chair de cette
Infortan~e resta entre ses mains.
–M. Dominique Calvo. négociant de Marseille, se tronvait avec son frère,
CésH Calvo, facteur 11< baiie an blé de Paria, et son neven, enfant de.sept &
hait ans, au nombre des voyageurs qui sont partis de Versailles par le convoi
de cinq heures et demie; U était dans le deuxième wagon. An moment du
thee, il a été blessé comme tous ses compagnons de -voyage mais voyant son
frère évanoui et son neveu couvert do sang, il a employé ce qu'il lui restait,
de forces à briser la porte daw'gon.etllyeatparvenu; alors ila chargé scr
ses épaules son frère évanoui, l'a mis en sûreté, et est revenu sauver sou ne-
ven. H tenait à peine l'enfant dans ses bras que le wogon s'est enNommé, et
que Ini-meme est tombé sans connaissance. Tous ttois ont été recueDUs et
transpertts chet leur parent, le docteur Ricord, médecin des hospices de Pa-
ris. Leur état est grave/mais n'inspire pas d'inquiétudes.–
Parmi les Messes transportés aux hôpitaux, trois sont morts MM. Pré-
vost, employé aux hospices; Brioche, négociant de Nantes, et Séms.
Un vieux militaire décore qol était dans une des diligence avec son &ls,
parvint as'éehappfr da wagon enflammé. Il appelle son ûis, et ne recevant
pas de réponse, il s'élance desespéré vers le wagon où 11 croyait que cejeane
homme était resté. Cette fols, le fen l'atteint et l'xsphyxie. An moment o& il
tombe, o'estson aïs qai l'appeHet sontoar. Sonnis était sain et saaf;le père,
victime d'une errenr funeste, ne l'avait pas m sortir da wagon après la!.
M. Toulmonehe, agent de fhange à Nantes, parent de M. Bernard ( de
Rennes), député, était ptacé à coté de son Bis dans la troisième caisse da se-
cond wagon aa moment da choc qai briea cette cais
wagon était enû:mmé. Il fit un effort pour porter secours à son Sis, mais une
main vigoureuse l'arracha a. une mort certaine en ie traîntnt dans le contre
fossé, où 11 resta nne seconde fols évaMui. H fat ensuite placé dans une ta-
pissière et ramené mourant chez son pment. Qneiqa'atteint de blessures gra-
-ves, on espère le sauver.
–An nembre des Nessés de l'hospice Necker, on cite MM. Martin,
Louohet et Daranton. A l'hospice de la Charité, on a déposé deux sœurs, les
demoiselles Dachesne, demeurant à P~ris, rae Saint-Denis, 120; elles ont
tontes deax les jambes brûlées l'une d'elles a en entre les mains dévorées
par iefea. A l'hospice des Enfam-Malades, n'y a qa'un blessé, M. Daeer-
Teaa. A la Pitië, nn jeana homme de 2! ans, M. Gaiehard. A la Ctinique.M.
Bichon, âgé de 28 ans. A l'Hôtel-Dien, M. Bavois, M. Exer, Imprimeur, 31
ans, et sa femme, née André, M. Nérus, etM. Créty, étudiant endroit, âgé
de 20 ans, demeurant a Paris, rne Clovis; en tout, 13 peKonnes.
–Un Incident sintalter a merqué la journée da 8 mai. M. Martin,
a Bellevue, avait son cabriolet attelé devant sa porte pour se rendre &
Paris. An milieu des secours qa'il porte de tonte: parts, il s'aperçoit que son
cabriolet a dispara. Ce matin, à cinq heures, le cabriolet a été ramené et at-
taché devant la porte; 11 avait servi à transporter des blessés à Paris.
–Les cadavres da contre-amiral Dament-d'UrvUle, de sa femme et de son
&Is ont été enlevés dn cimetière du Ment-Parnasee et transportés ensuite an
domicile de cetteinfertunéefamiUe. 1
Le hangar du cimetière où eut été déposées lés victimes en état de carbo-
nisation comptait encart ce matin, a onM heures et demie, o
–Soyez sans crainte, lui dis-je, ma présence ici ne peut vous faire
aucun tort.–Et pour appuyer mes paroles d'une preuve qui le rassurât
complètement, je lui présentai aussitôt un sauf-conduit signé delà main
du ministre.
L'insulte grave que renfermaient mes premières paroles n'avait pu 6-
chapper à Létpold. Malgré l'émotion de surprise que lui causa mou arri-
vée inattendue, il se releva fièrement et vint à moi en jurant qu'il allait
me punir de l'horrible mensonge que j'avais osé préférer, dans le seul but
de mettre obstacle à son bonheur. Rose Himmet, enrayée d'une menace
à laqueUe j'étais préparé, et que j'accueillis avec un sourire de dédain,
Rosa, malgré sa faiblesse, avait seudain fait un mouvement pour quitter
le canapé et pour venir sans doute M jeter entre nous. Moi, repoussant
du geste le neble comte, je lui dis « A tout à 1 heure, monsieur, x puis
je m'avançai avec calme vers sa bëlte fiancée, et, ta priant de se rasseoir,
j'ajoutai Vous devez comprendre; mademoiselle, que si je reviens ici,
ce n'est que pour accomplir auprès de vous la mission qu'on m'a confiée
elle n'aura pas l'issue que j'en espérais, car j'avais promis que vous se-
riez heureuse, et ce n'est pas le bonheur, hélas! 1 que je vous ap-
porte, c'est la lumière) 1
Intimidé d'abord, je dois le croire, par le calme que j'affectais, le comte
de Holzheim cependant avait eu le temps de se remettre durant les paroles
que j'adressai à Rose Himmel. Il revint se placer entre nous, et me fou-
droyant du regard, il me dit avec un ton écrasant d'ironie
–Je vous rends grâce, monsieur, de votre persévérance à protéger
ceux qui n'ont pas, Dieu merci, besoin de vos services! Portez ailleurs
votre marne d'angej gardien; Mme la comtesse de Hoizheim ne doit
plus compter que sur son mari pour la défendre, surtout contre les obli-
geans ridicules. r
Rose Himmel m'écriai-je, n'écoutez pas cet homme 1 Je vous le ré-
pète, il ne vous offre son nom aujourd'hui que pour vous le ravir demain
j'en ai la preuve. 1
N'écoutant plus que sa colère, Léopold bondit cemme un lion et s'é-
tancasurmoi.
Prenez garde! lui dis-je en reculant de queiqaespas et M présen-
davrea ou tronçons de cadavres. Us sont cenehës Mr deux rangs, snr de*
pierres tnmniaires bots de service. Chacan de~iM d~rjs t~tMmea est reeon-
~ett d'une grosee toile. Le OmaUere est .garde pat ta force ar
poUoe. j
~Qq.aynnnjeane..poi~me faisant p~t!ed)jcQhvoi, qN ~tà!t smr cne
tmqnette et {cmatt nn cigare, toat a coup tit'ett trouve lance an mttten des
champa, et maintenant H ne peut dire qneltea ont été ses impressions au
moment où a en Uen ta oatMtrophe. H ne tait rten, ne se rappelle rien.
Un événement plus désastreux encore est venu faire une lugu-
bre diversion aux douloureux détails qui précèdent. Un effroyable
incendie a éclate, dans la nuit du 5 au 6, a Hambourg. Les morts
sont au nombre de plus de cern~ celui des Messes n'était pas
connu. On évalue à 1,000 le total des maisons et des magasins
que le feu a dévorés, et les pertes en marchandises et en pro-
priétés à.plus de 80 misions de francs. Ce qui ajoute encore à la
terreur, c'est que, dans. la maison où est le dépôt de soieries de
KroM, it y a dans les caves de la poudre destinée auximporta-
.ttons. Le désordre et la terreur sont impossibles à décrire.
Le sénat siège en permanence.
.Le feu s'est déclaré dans une maison située au milieu da
Det'c/MtraMe. Poussé par le vent d'ouest, favorisé par une longue
sécheresse et alimenté par la grande quantité de marchandises
accumulées dans ce quartier, le feu s'étpndit par dessus les mai-
,sons Yoisines,versle ~tet'Mn'tcte et le côtéestdu HŒ~tM~-MareAt.
Dans la matinée du on commençait à espérer que l'incendie
se calmerait; mais bientôt le clocher de.St-Nicplas, probablement
.par suite d'un brandon volé en l'air, prit feu et fut bientôt envi-
ronné de flammes on ne put l'éteindre, malgré .tous les efforts
auxquels s'étaientréunis.ceux du.navire de garde danois..
Alors l'incendie avait un foyer.puissant qui devait braver toutes
les tentatives qu'on faisait pour l'éteindre. Vers cinq heures du
soir, l'extrémité du clocher tomba sur l'église, et bientôt celle-ci
et tout le voisinage furent en flammes.
LeHopfenmarkt, Neubourg, la Bahnenstrasse, Burstah, etc.,
furent bientôt atteints par le feu et présentèrent un horrible spec-
tacle.
On a fait inutilement sauter par la mine .de nombreux bâtimens;
le feu s'est communiqué aussi depuis Je vieux Wall jusque la par-
tie nord-ouest du New-Wall et sévit maintenant dans la direction
duJungfernstieg, où déjà on déménage jusque vers leGanze-
m.trkt. La bourse neuve a été également sacrifiée..
Tout devait servir d'aliment à ce terrible élément. Ce que les
individus en fuite avaient arraché aux flammes d'un côté, devint
leur proie d'un autre; ainsi, par exemple, dans l'église St-Nicolas,
où beaucoup de gens croyaient avoir mis leurs, effets en sûreté;
même l'eau des canaux, où surnageait de l'huile, des spiritueux,
etc., alimentait cet élément. '>,
Aux tristes apparences de voir l'incendie s'étendre pendant la
nuit, se joignirent l'épuisement et le découragement de beaucoup
de gens, occupés aux pompes, qui étaient sur pied nuit et jour,
et avaient déjà perdu boa nombre débours camarades parla
chute de poutres, etc.; les gardes bourgeoises aussi, qui. avaient
servi au barrage des rues et: au maintien de l'ordre, pouvaient à
peine résister, et combien de ces hommes avaient à veillersur
leur famille et leur bien Cependant le vent s'était calmé, et,
ayant passé au sud, donna quelque espoir. r
> Ce matin il aété dëçu. Le ventétaitretombéet soufflait du Sud-
Sud-Ouest, de manière que le danger se tournait vers la partie de.
la vieille ville.de la TVeMjM~f. Déjà vers ce côté-làfesenvirpns delà
nouvelle bourse, et notammentia vieille Wallstrasseétaientenviron-
nésde flammes, pendant que d'un autre côté la vieille Bourse, l'Hô-
teI-de-ViIIe, la .BoAMetMtraMc, la JoAaMHM-~r~M~e avaient été at-
teints par l'incendie.
On ne peut encore prévoir la fin de l'incendie, et la dévasta-
tion peut s'étendre dans toutes les directions, suivant les varia-
tions du vent..
Une lettre d'AItona, du 7, donne des nouvelles jusqu'au 6, à
quatre heures et demie du soir de Hambourg. Le feu sévissait
.toujours; cependant, il arrivait des secours de tous les environs,
même de Lubeck, Kiel, etc.
Une lettre particulière de Berlin en date du 6 mai; que nous
avons reçue aujourd'hui, nous apprend que M. de Rochow, mi-
nistre de l'intérieur, à là suite d'un long entretien avec son sou-
verain, a offert sa démission, qui a été acceptée. Son, successeur
est M. le comte Arnim, ci-devant gouverneur de la province de
Posen.
La nouvelle de la retraite de M. de Rochow et. de son refus for-
mel d'accepter toute autre fonction publique a produit à Berlin
une sensation profonde.
Lord Ashburton (M. A. Baring), ambassadeur extraordinaire de
la cour britannique, est arrivé ~Washington, et il a eu déjà plu-
tant la gueule d'un pistolet. J'avais prévu la violence, je suis armé.
Rose Rimmel, prête à s'évaneuir, murmurait en donnant les figues du
plus violent desespoir –Mais que vous a-t-it donc fait, monLéopeld? Y
Car je ne lui en veux pas, moi, j'oublie qu'il a été coupable, je lui par-
donne tout, je suis .heureuse de le luipardonner.
Bauer, pendant que ceci se pastait, était demeuré frappé de stupeur,
immobile, les bras pendans, les yeux'Sxes jl se croyait, m'a-t-il dit, sous
ia puissance d'un mauvais rêve.
L'arme dont prudemment je m'étais muni suSsait sans dou'e, pour
me mettre à l'abri des emportemecs de Léopold mais etie ne me ga-
rantissait pas de ses injures.
On ne discute pas avec un maniaque échappé, dans un accès de Se-
vré chaude, de je ne sais quelle maison de fous. RoseHimmel, méprisez
ses paroles, je vous défends de lui répondre. D'ailleurs nous allons en
être bientôt débarrassés;ily a sans doute dans la rue assez de braves gens
pour le garotter et le reconduire dans la loge de force dont il a sans doute
brisé la porte.
Léopold s'avançait vers la fenêtre pour appeler la foule à son aide. En-
core une fois je lui barrai le passage:
–Monsieur le comte, il est inutile d'appeler.. il estinutile de conclure
un mariage que le divorce doit suivre de si près; vous ne sauverez pas vos
cemptices en ce moment ils sont tous arrêtés 1
Cette révélation, dont vous ne saisissez pas encore l'importance, mon
ami, fit sur le cemte de Hotzheim l'effet d'un coup de tonnerre; une teinte
livide se répandit sur sa f~ce, un cri rauque s'échappa de sa poitrine, et
son regard plombé s'arrêta sur moi avec une effrayante fixité.
Mais que parlez-vous d'arrestatioa, de complices, de divorce? me
demanda Rose Himmel, dont la douloureuse anxiété me déchirait l'ame.
Parlez, monsieur; quand vos paroles ~devraient me tuer, je vous l'ordonne,
parlez) 1 pour le PlU; pénible de ma tâche. Mais il fallait.
Alors commença pour moi le plus pénible de ma tâcha. Mais il fallait
bien les détruire une à une, les illusions que la pauvre enfant acait si
longtemps, dans sa candeur ineffable, nourries avec boRheur, caressées
avec joie. v
sièars conférences avec !ë président et avec M divers membres
du cabinet. Sa mission se complique tous les jours do nouveaux
incidens, et il paraît bien diSicitë qu'elle réussisse complètement.
A tous les griefs déjà connus, il vient de s'en joindre un nouveau
qui n'est certainement pas !e moins grave. On croit aux États-
Unis que l'invasion du Texas par les troupes de. Santa-Anna a~éte
conseiDée par M. Packëaham, ministre anglais à laVera-Cruz,
afin d'inquiéter les états à esclaves. Les planteurs de ces états,
convaincus que cette expédition n'a pas d'autre cause, montrent
la plus vive irritation. Leurs représentans dansie congres ont'
proposé d'admettre leTexàsddnsIesein de l'Union fédérale, et
d'intervenir immédiatement en sa faveur. Cette proposition n'a
pas été adoptée mais te congrès n'en a pas moins voté des fonds
pour la construction de nouveaux steamers de guerre. Le sénat, ·
de son côté, vient d'autoriser le gouvernement & contracter un
emprunt de 17 miDiohs de dollars (près de 100 millions de francs.)
Telle est la situation politique aux Etats-Unis. Ajoutons ici
tout de suite quelques rehseignemens intéressans arrives de la
Havane par lavoiede la Nouvelle-Orléans. `
On sait quE! le cabinet anglais a dernièrement rappelé M. Turn-
bull, son consul-général a la Havane. Mais, avant de résigner ses
fonctions, ce M. Turnbull à trouvé moyen de susciter a son gou-
vernement une affaire des plus embarrassantes. Le gouverneur
de là Havane, qui croit avoir des raisons de suspecter les corres-
pondances venues du Mexique par les bateaux à vapeur anglais,
exige qu'à leur arrivée les commandans de ces paquebots lui re-
mettent leur sac aux lettres. Un dé ce's commandans ayant refusa
d'obtempérer à cette prétention, a été arrêté, conduit à terre et
mis en prison. Alors est intervenu M. TurnbuII, protestant contre
l'arrestation d'un sujet de S. M. B., et demandant qu'il fût immé-
diatement relaxé. Le gouverneur n'a .tenu aucun compte de ces
.injonctions. Bientôt, passant de la menace àJ'ëSët, M. Turnbull à
expédié en toute hâte au commandant de la Botte qui stationne'
aux Indes-Occidentales, l'ordre de venir arracher lui-même par la
force ce que les démarches diplomatiques n'avaient pu obtenir~
L'affaire en est là. On sait qu'eUe peut àHer loin. Les prochains
arrivages sont attendus avec la plus vive impatience.
Nous revenons aux nouvelles commerciales, qui sont déploràf
bles. Le gouvernement américain, sans égard pour la longanimité
avec laquelle nous avons supporté la brusque augmentation de
droits dont il a frappé nos importations en septembre dernier (on
se souvient que la France n'a pas voulu user de représailles, quoi-
que de nombreases réclamations t'y coaviassent); le gouverne-
ment américain, disons-nous, vient de présenter aucongrès un
bill portant une nouveHe augmentation de droits sur nos mar-
chandises, notamment sur les vins et les soieries. Les articles de
Paris tombent aussi sous le coup de cette nouvelle rigueur. A
partir du l"' juillet prochain, le Mn'MtMMt des droits perçus devra
être de 30 0{0. Tel est le principe du biÏI;mais, dans l'application,
il est encore plus rigoureux qu'il ne le paraît. Le tarif se compose
de deux sortes de droits un droit fixe, dit ~ect~Me, et un droit
a~M/orem. Cumulés ensemble, ces deux droits font ressortir la
taxe réellement perçue à un chiSre qui dépasse souvent de beau-
coup le tarif normal dont le principe est posé dans le bill. Ainsi,
les soieries ne paieront pas moins de 35 Q[6 de leur valeur, ce
qui est énorme, attendu que, sous un très petit volume, les soie-
ries peuvent présenter une valeur considérable. Les vins, mar-
tyrs prédestinés de toutes les absurdités économiques qui préva-
lent à l'étranger, les vins supporteront un droit qui variera de
40à50 OfO.
Encore, si le zèle prohibitionnistc du gouvernement américain
devait s'arrêter là Mais non on nous annonce par avance que,
à dater du 30 juin 1843, un droit additionnel de 10 0{0 sera
levé sur tous les articles de lame, de.soie, de coton, et sur les
vins, à moms qu'il nesoit prouvé au président des États-Unis que
le tabac, les graines et les farines ~provenant d'Amérique paient
un droit moindre dans les pays dTEuropeou ils sont admis. C'est
mettre aux gens le pistolet sur la gorge pour obtenir d'eux réci-
procité.
Nous reviendrons sur cette question, qui est très importante.
Pour aujourd'hui, nous nous bornons à constater les faits.
Le traité de commerce qui se négociait entre le Portugal et
l'Angleterre, et qui était sur le point d'être conclu, vient de sou-
lever des dimcultés inattendues.
Nous aurons occasion de nous expliquer sur ce traité. Qu'on
sache seulement dès aujourd'hui qu'il n'est pas moins contraire
aux intérêts de l'Espagne qu'à ceux de la France, et qu'il soulè-
vera des réclamationii au-delà des Pyrénées plus encore que chez
nous.
LeMonM'm~.Po~estmaI renseigné quand il annonce que le
prince Esterhazy doit retourner à Londres pour y négocier na
traité de commerce entre l'Angleterre et l'Autriche. Si le prince
–Cet homme, lui dis-je, cet homme qui a eu l'horrible patience de
vous faire passer durant dix mois par toutes les espérances du bonheur,
par teutes les angoisses d'un amour soupçonneux et violent cet hamme
qui ajeué tourà à tour auprès de vous, la générosité, la cocSance, lajaiou-
tie, qui a été de l'adoration à l'insulte. et qui, teut à l'heure encore, fei-
gnait le repentir pour vous entraîner dans un nouvel aMme cet homme,
perfide envers vous, traître envers son prince, ne peut pas é
rateur enfin voyez si vous pouvez être à lui il est l'amant de la baronne
de/Walz.
Léopold voulut parler je ne lui donnai pas le temps de m'adresser un
démenti
–Osez nier, lui dis-je, que Rose Himmel fut autre chose pour vous
qu'une sorte de machine à signaux, qu'un moyen de correspondance entre
vous et vos complices) Grand-seigneur que vous êtes, il fallait bien que
tout en continuant votre service auprès de Son Altesse vous pussiez vous
entendre avec les gens du peuple qui attendaient de vous seul le signal de
la révolte 0
–Non, c'est votre noble maîtresse qui les vendues à !a police. Oui,
tandis qu'ici vous abusiez de la confiance de,cette jèune Btle, une auire
femme,biendigao. de votre amour, avouez-le, se chargeait de la venger
par l'usage qu'elle faisait de vos conËdeaces. 1
–Horreur horreur disait Rose à mesure que mes révélations éclai-
raient pour elle ce chaos d'infamie.
–Osez nier, repris-je encore, que ce matin même la rupture de votre
mariage avait pour but d'annoncer a vos amis que le moment d'agir était
enfin arrivé. Mais vous vous étiez trop tôt flatté de toucher au but. Le
complot, depuis longtemps déaoncé, ne pouvait trouver lé pouvoir sans
défiance le jour de l'exécution vous comptiez que la garde du château
serait confiée à-des troupes à l'avance gagnées; c'est un régiment fidèle
que le prince a appelé auprès de lui.Déroute par cette mesure, vous êtes
revenu implorer le pardon, car il fallait que votre mariage fût célébré
pour que les conspirateurs renonçassent aujourd'hui à jeter le masque;
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