Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1816-09-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 200316 Nombre total de vues : 200316
Description : 13 septembre 1816 13 septembre 1816
Description : 1816/09/13. 1816/09/13.
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Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k421756q
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
%Kt <Ïe batteries tsolées. La ville, fermée de muraiDes et munie
Les toits des ~naisGtts -delà ville sont en plate-forrae afin
qu'on puisse s'y promener et y prendre le frais, ils sont pa-
vés, couverts cte terre, ft servent de jardin.
.D'après les nouveites recuesd'A'iger,endaÏedu3)àoût,
la flotte angt&ise s'est présentée en vue de cette vitic lt* ~y
vers une heure après midi, au nombre de trente-deux voiles,
Aj~res avoir tente inutilement )a voie de la négociation
!'amirat Exmoutti a faitembosser ses vaisseaux à demi-portée
de canon sons le feu des batteries du port et de ta rade.Lui-
metue s'c&t placé à t'entrée du port et teHëment près des
qunis, que ses m~ts tonctioicnt tes maisons, et ses batteries
prenant a revers toutes celles de l'intérieur du port, fou-
ttroyoient tes canonmcrs d Atger qui rcstoicnt à découvert.
Le feu des Allais sesontenoit depuis plus de six heures
et ne faisoit qu'accroitre ta rage de l'enne!ni, quand deux
biHeiera an~tais ayant demande la permission d'aiter dahs
une embarcation attacher une chemise soufrée à la pre-
tniere frégate at~erienr.e qui barroit l'entrée du port, et d'y
mettre le fen. Cette detertnination eut un plehi succès. 'Lin
~ent d'ouest assez frais mit bientôt le'feu à toute Fetcadre:
t:in<) frégates ) quatre corvettes et ttentc chaloupes canon-
niet'es ont été tu pfoLe des flammes. Laviltc.a)uo!))ssouf-
-tert~ cependant les bombes y ont fait des dégâts considé-
rables. Les batimensangtais ont éprouve des avaries très
fortes. On evatue la perte des Anglais a 800 hommes et celle
desAtguriensà f2oo.
Une frégate algérienne, embrasée et poussée parles vents
our le vaisseau amiral anghns a forée cetui-ei à couper ses
câbles et à renoncer pendant quelque temps au cambat.
On f.tit momer a 200 hommes la perte de l'equip..ge tord
Exmouth a été blesse/et le capitaine d'une des frégates a été
tnc. Le Dey n'a pas cesse pendant toute l'action,-de par-
courir-Ies postes et d'exciter ses soldats.
'Le 28, l'escadre anglaise étoit mquiitee dans la grande
rade mais hors de portée. Le s<), un armistice a eteconctu,
sur les bases que l'amiral avoit déjà proposées. En voici les
principales conditions: [°. La Hégenee consent à reconnoitre
l'abolition de l'esclavage des Européens à Atger, et, par
.suite de ce principe, a remettre immédiatement en liberté
tous les esclaves Européens. ~°. En réparation des torts faits
'a Bona et à Cran la Régence remettra à l'Angleterre les
Syo.ooo piastres fortes portées par les Napolitains à Atger.
3* Les présens consulaires sontsbotis mais comme its sont t
d'usage eu Orient, ib pourront être admis comme présens
personnels,, à l'arrivée de chaque consul, et donnés en son
propre nom, sans pouvoir jathais surpasser 5ooHv. ster).
Le royaume des Pays-Bas', à raison de la part que l'es-
ï'adrehottandaise a prise à 1 expédition-, jouira des mêmes
privilèges que l'Angleterre. 5°. il y aura un nouveau, traité
formel entre l'Angleterre et la Régence d'Atger, auquel le
to';aume des Pays-Bas participera.
I! a du reste, été stipulé que la Régence conserveroit le
drott de faire la guerre aux diverses Puissances européennes, 1
citais que ceux de leurs sujets qui tomberoient entre leurs
m.tins neseroient pas réduits .en esclavage, mais traités
'cosunie prisonniers de guerre.
A'«t~
Les evénemens qui nous intéressent le plus dans les rela-
tions trophe.s terribles, qui nous représentent l'homme luttant
du besoin contre les conseils perfides et cruels de.la néces-
sité, et surtout contre son propre désespoir. Mais ces évé-
,))emens acquièrent une toute antre importance quand its
t~ont réeens, que tes victimes sont nos compatriotes, et que
.('authenticité des détails ne permet point à-nôtre imagination
~de sc-péfugter contre l'affreuse vérité dans le champ des 6e-
jtitms.ondumoinsdanscetuidct'exagération.
Nous avons, dans notre Feuille dntt courant, donne:
«mnoissance a nos tecteurs du fa)al naufrage de la frogate~
/f< iWVoici de Tteuveanx renseignemens sur cet événement a~sst
~Utistre qu'inexpticabte, et qui non~ arrive d'mie source
non suspecte, c'est un témoin oculaire, c'est un des acteurs
<)f cette scène de~to~leur ctd'eilfoi qui va parle): lui-ptéme
nous craindrions d'atïoibtir l'elfet de son récit en le dé.natu-
ïunt nous ne ferons que l'abréger, en supprimant quelques
défaits qui tiennent plus a l'art: nautique qu'à l'histori'qne
ni&me dn naufrage.
Le récit commence au moment où ~a M~Mt'f, ayant
Jchoué il fathit partager t'équipage entre les embarcations
. . jt\(:c les mats et les vergues de la frégate.
« Le 5 juitl<-t<8)6,~embarcation de l'équipage se Rt Mns j
~~h' et d.uts ia ptus grande coufnsten; tldevoit yavoir
60 matelots sur !e radeau et à peine en mit-on iô. ëên~
quarante-sept personnesfurent confiées à cette frêle machine.
La précipitation avec taquetleelte fut construite empêcha d y
adapter des gardes-fous, parce que, vraisemblablement, ceux
qui la tirent 'construire ne dévoient pas s'y exposer. Le radeau
avoit à peu prés Ho pieds de long solidement établi, it auroit
pu supporter zoo hoinmes, mais nous eûmes bientôt, de
cruelles preuves de sa toibtesse. Il étoit sans voiles et sans
mâture, on y avoit place une grande quantité de quarts de
farine, cinq barriques de vin et deux pièces à eau on avoit
omis d'y placer une seule gatette de biscuit.
» A peine 50 hommes furent-its sur le radeau qu'il s'en-
fonça au moins de deux pieds. Pour faciliter l'embarquement
des autres militaires ou fut obligé de jeter à la mer tous les
quarts de farine, le vin et Peau furent seuls conserves, et
l'on continua a faire embarquer du monde, enfin nous noùt
trouvâmes i~y. Le radeau s'étoit enfonce au moins de trois
pieds et il étoit impossible, tant nous étions serrés, d'y faire
un seul pas. Sur l'avant et sur l'arrière on avoit de l'eau jus-
qu'à la ceinture. Au mome.nt où nous débarquions de ta fré-
gate, on nous jeta du bord à peu près vingt cinq livres de
biscuit dans un sac, qui tomba à la mer. On l'en retira avec
peine il ne formoit plus qu'une ~ate. Nous le conservâmes
cependant, dans cet état. °
« Les embarcations de la frégate dévoient toutes nous re-
morquer, et les otËciers qui les commandoient avoientjuréd~
ne pas nous abandonner. Je suis loin d'accuser ces Messieurs
d'avoir manqué aux lois de l'honneur, mais un enchaînement.
de oreonstances les foi'fta de renoncer au ptan généreux qu'Us
avoient formé de nous sauver ou de mourir avec nous, ces
circonstances méritent d'être scrupuleusement examinées-
M Le canot où étoit M. le gouverneur vint nous jeter
première remorque. Les cris de f/ /c~o< fuient mille fjis
répétés par les gens du radeau, et unpetit pavittoM btanc
fut .arboré à l'extrémité d'un canon de fusil. Le comman-
dant désigné du radeau étoit un aspirant de première classa
nommé Coudin.
a Si tous les efforts réunis des embarcations eussent
continuellement agi sur nous, favorisés, comme nous
Fêtions par les vents du large nous eussions gagné la
terre en moins de trois jours; car la frégate n'étoit pas
échouée à plus de douze ou quinze lieues de terre., telles
étoient les estimes des oHieicrs, qui se trouvèrent très justes,
puisque le jour même du départ les embarcations eurent
connoissance de la terre avant le coucher du soleit. M. le
lieutenant en pied de la frégate, voyant que ses efforts de-
venoient inutiles, après nous avoir remorqués seul un ins-
tant, fit égntement /g'Mf*r/m~7'~c (couper le cabte)
qui le tehoit au radeau. Plusieurs personnes m'ont dit,.
qu'après cette opération, le cri barbare de NoKS /cs~aM-
dbM<;Q/;s fut entendu. Je tiens ce fait de plusieurs personnes
cependant je me plais à croire que l'humanité et Fhonneur
inspiroient d'autres sentimens a ceux qui s'étoient engagés
par serment à nous conduire jusqu'à terre.
B Nous ne demeurâmes convaincus que nous étions
entièrement abandonnés que lorsque les embarcations
furent presque hors de notre vue. La consternation fut
extrême tout ce qu'ont de terrible la soif et la faim se
retraça à nos imaginations, et nous avions encore à com-
battre un étément perfide, qui déjà recouvroitia mouié de
n.s corps. Tous les marins et soldats se livroient au dé-
sespoir ce fut avec beaucoup de peine que nous parvînmes
à les calmer.
Nous nous étions embarqués sans avoir pris aucune nourri-
turu~a faim commencoità se fuire sentir impérieusement, un
peu de biscuit mêlé avec un peu de vin forma notre premier
repas et le meilleur que nous fimes pendant notre séjour
sur ce radeau. Un ordre par numéros fut étabti pour la dis-
tribution de nos misérabtes vivres, dès le premier jour le
biscuit fut épuisé, la journée se passa assez tranquillement.
a Le soir, nos cœurs et nos voeux, par un sentiment
naturel aux infortunés, se portèrent vers le ciel, nous
l'invoquâmes «yec ferveur, et nous recueillîmes de notre
prière l'avantage d'espérer en notre salut.
» Nous conservions toujours la pensée que la division des
chaloupes ne tarderoit pas à venir à notre secours. Là nuit
arriva sans que notre espérance fut remp!ié le vent
fraîchit, la mer grossit consid.érablement: quelle nuit af-
freuse
MPendantcette nuit, un grand nombrede nos passagers qui
n'avoieutpastepted marin, tomboientles uns sur tes autres,
enfin, après dix heures de souffrances les plus cruettes, le
jour arriva. Quel spectacle s'oiïrit à nos regards! Dix ou
douze malheureux ayant les extrémités inférieures engagées
dans tes séparations que iaissoient entr'eltes tes pièces du
radeau tf'avoient pu se dégager, et y avaient perdu la vie.
Plusieurs autres avoient été enlevés du radeau par la vio-
)enee de ta mer, en sorte qu'au matttt nous étions déjà vingt
Je moins.
Nous déptor&mes Ja perte de nos malheureux compa-
qu'on puisse s'y promener et y prendre le frais, ils sont pa-
vés, couverts cte terre, ft servent de jardin.
.D'après les nouveites recuesd'A'iger,endaÏedu3)àoût,
la flotte angt&ise s'est présentée en vue de cette vitic lt* ~y
vers une heure après midi, au nombre de trente-deux voiles,
Aj~res avoir tente inutilement )a voie de la négociation
!'amirat Exmoutti a faitembosser ses vaisseaux à demi-portée
de canon sons le feu des batteries du port et de ta rade.Lui-
metue s'c&t placé à t'entrée du port et teHëment près des
qunis, que ses m~ts tonctioicnt tes maisons, et ses batteries
prenant a revers toutes celles de l'intérieur du port, fou-
ttroyoient tes canonmcrs d Atger qui rcstoicnt à découvert.
Le feu des Allais sesontenoit depuis plus de six heures
et ne faisoit qu'accroitre ta rage de l'enne!ni, quand deux
biHeiera an~tais ayant demande la permission d'aiter dahs
une embarcation attacher une chemise soufrée à la pre-
tniere frégate at~erienr.e qui barroit l'entrée du port, et d'y
mettre le fen. Cette detertnination eut un plehi succès. 'Lin
~ent d'ouest assez frais mit bientôt le'feu à toute Fetcadre:
t:in<) frégates ) quatre corvettes et ttentc chaloupes canon-
niet'es ont été tu pfoLe des flammes. Laviltc.a)uo!))ssouf-
-tert~ cependant les bombes y ont fait des dégâts considé-
rables. Les batimensangtais ont éprouve des avaries très
fortes. On evatue la perte des Anglais a 800 hommes et celle
desAtguriensà f2oo.
Une frégate algérienne, embrasée et poussée parles vents
our le vaisseau amiral anghns a forée cetui-ei à couper ses
câbles et à renoncer pendant quelque temps au cambat.
On f.tit momer a 200 hommes la perte de l'equip..ge tord
Exmouth a été blesse/et le capitaine d'une des frégates a été
tnc. Le Dey n'a pas cesse pendant toute l'action,-de par-
courir-Ies postes et d'exciter ses soldats.
'Le 28, l'escadre anglaise étoit mquiitee dans la grande
rade mais hors de portée. Le s<), un armistice a eteconctu,
sur les bases que l'amiral avoit déjà proposées. En voici les
principales conditions: [°. La Hégenee consent à reconnoitre
l'abolition de l'esclavage des Européens à Atger, et, par
.suite de ce principe, a remettre immédiatement en liberté
tous les esclaves Européens. ~°. En réparation des torts faits
'a Bona et à Cran la Régence remettra à l'Angleterre les
Syo.ooo piastres fortes portées par les Napolitains à Atger.
3* Les présens consulaires sontsbotis mais comme its sont t
d'usage eu Orient, ib pourront être admis comme présens
personnels,, à l'arrivée de chaque consul, et donnés en son
propre nom, sans pouvoir jathais surpasser 5ooHv. ster).
Le royaume des Pays-Bas', à raison de la part que l'es-
ï'adrehottandaise a prise à 1 expédition-, jouira des mêmes
privilèges que l'Angleterre. 5°. il y aura un nouveau, traité
formel entre l'Angleterre et la Régence d'Atger, auquel le
to';aume des Pays-Bas participera.
I! a du reste, été stipulé que la Régence conserveroit le
drott de faire la guerre aux diverses Puissances européennes, 1
citais que ceux de leurs sujets qui tomberoient entre leurs
m.tins neseroient pas réduits .en esclavage, mais traités
'cosunie prisonniers de guerre.
A'«t~
Les evénemens qui nous intéressent le plus dans les rela-
tions
sité, et surtout contre son propre désespoir. Mais ces évé-
,))emens acquièrent une toute antre importance quand its
t~ont réeens, que tes victimes sont nos compatriotes, et que
.('authenticité des détails ne permet point à-nôtre imagination
~de sc-péfugter contre l'affreuse vérité dans le champ des 6e-
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Nous avons, dans notre Feuille dntt courant, donne:
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non suspecte, c'est un témoin oculaire, c'est un des acteurs
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nous craindrions d'atïoibtir l'elfet de son récit en le dé.natu-
ïunt nous ne ferons que l'abréger, en supprimant quelques
défaits qui tiennent plus a l'art: nautique qu'à l'histori'qne
ni&me dn naufrage.
Le récit commence au moment où ~a M~Mt'f, ayant
Jchoué il fathit partager t'équipage entre les embarcations
.
« Le 5 juitl<-t<8)6,~embarcation de l'équipage se Rt Mns j
~~h' et d.uts ia ptus grande coufnsten; tldevoit yavoir
60 matelots sur !e radeau et à peine en mit-on iô. ëên~
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La précipitation avec taquetleelte fut construite empêcha d y
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pu supporter zoo hoinmes, mais nous eûmes bientôt, de
cruelles preuves de sa toibtesse. Il étoit sans voiles et sans
mâture, on y avoit place une grande quantité de quarts de
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omis d'y placer une seule gatette de biscuit.
» A peine 50 hommes furent-its sur le radeau qu'il s'en-
fonça au moins de deux pieds. Pour faciliter l'embarquement
des autres militaires ou fut obligé de jeter à la mer tous les
quarts de farine, le vin et Peau furent seuls conserves, et
l'on continua a faire embarquer du monde, enfin nous noùt
trouvâmes i~y. Le radeau s'étoit enfonce au moins de trois
pieds et il étoit impossible, tant nous étions serrés, d'y faire
un seul pas. Sur l'avant et sur l'arrière on avoit de l'eau jus-
qu'à la ceinture. Au mome.nt où nous débarquions de ta fré-
gate, on nous jeta du bord à peu près vingt cinq livres de
biscuit dans un sac, qui tomba à la mer. On l'en retira avec
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cependant, dans cet état. °
« Les embarcations de la frégate dévoient toutes nous re-
morquer, et les otËciers qui les commandoient avoientjuréd~
ne pas nous abandonner. Je suis loin d'accuser ces Messieurs
d'avoir manqué aux lois de l'honneur, mais un enchaînement.
de oreonstances les foi'fta de renoncer au ptan généreux qu'Us
avoient formé de nous sauver ou de mourir avec nous, ces
circonstances méritent d'être scrupuleusement examinées-
M Le canot où étoit M. le gouverneur vint nous jeter
première remorque. Les cris de f/ /c~o< fuient mille fjis
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dant désigné du radeau étoit un aspirant de première classa
nommé Coudin.
a Si tous les efforts réunis des embarcations eussent
continuellement agi sur nous, favorisés, comme nous
Fêtions par les vents du large nous eussions gagné la
terre en moins de trois jours; car la frégate n'étoit pas
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puisque le jour même du départ les embarcations eurent
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venoient inutiles, après nous avoir remorqués seul un ins-
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cependant je me plais à croire que l'humanité et Fhonneur
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B Nous ne demeurâmes convaincus que nous étions
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sespoir ce fut avec beaucoup de peine que nous parvînmes
à les calmer.
Nous nous étions embarqués sans avoir pris aucune nourri-
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peu de biscuit mêlé avec un peu de vin forma notre premier
repas et le meilleur que nous fimes pendant notre séjour
sur ce radeau. Un ordre par numéros fut étabti pour la dis-
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biscuit fut épuisé, la journée se passa assez tranquillement.
a Le soir, nos cœurs et nos voeux, par un sentiment
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l'invoquâmes «yec ferveur, et nous recueillîmes de notre
prière l'avantage d'espérer en notre salut.
» Nous conservions toujours la pensée que la division des
chaloupes ne tarderoit pas à venir à notre secours. Là nuit
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MPendantcette nuit, un grand nombrede nos passagers qui
n'avoieutpastepted marin, tomboientles uns sur tes autres,
enfin, après dix heures de souffrances les plus cruettes, le
jour arriva. Quel spectacle s'oiïrit à nos regards! Dix ou
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dans tes séparations que iaissoient entr'eltes tes pièces du
radeau tf'avoient pu se dégager, et y avaient perdu la vie.
Plusieurs autres avoient été enlevés du radeau par la vio-
)enee de ta mer, en sorte qu'au matttt nous étions déjà vingt
Je moins.
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