Titre : L'Aurore : organe de la résistance républicaine
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1947-03-20
Contributeur : Bastid, Paul (1892-1974). Directeur de publication
Contributeur : Lazurick, Robert (1895-1968). Directeur de publication
Contributeur : Verlow, Maurice. Directeur de publication
Contributeur : Kahn-Farelle, Pierre (1906-2000). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34371852k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 mars 1947 20 mars 1947
Description : 1947/03/20 (A6,N780). 1947/03/20 (A6,N780).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k41259378
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-G-1470 (21)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/12/2018
L'AURORE
. ,VIme année. — N° 780 Le n" : 4 fr. Directeur politique : PAUL BASTID (5 h. du matin) Jeudi 20 mars 1947
[texte non reconnu]
Mieux qu'Al Capone...
LES JUSTES
REVENDICATIONS
FRANÇAISES
en échec à Moscou
M. Molotov se borne à nous assurer de
sa sympathie et M. Bevin répond "non"
pour la Sarre, la Ruhr et le charbon
De notre envoyé spécial : Dominique PADO
(MOSCOU, 19 mars (Par téléphone-radio).
i ES ministres des Affaires étrangères ont évoqué, aujour-
L d'hui, trois problèmes à la solution desquels la France
est directement intéressée :
Puisqu'il s'agit de la Ruhr ;
Puisqu'il s'agit du charbon ;
Puisqu'il s'agit de la Sarre ;
Si )'on met de côté l'exposé as-
sez anodin — et sans doute volon-
tairement anodin — du général
Marshall, qui semble pour le mo-
ment attendre de Washington ou
des consignes ou une approbation,
ce qui ressort, par contre, des
deux discours prononcés par MM.
Molotov et Bevin, n'est guère fa-
vorable à notre thèse^
Comme nous l'avions prévu hier,
mais beaucoup plus tôt que nous
ne le pensions, le représentait d-e
l'U,R.S.S., certes, a soutenu de-
vant ses collègues les demandes
françaises die combustible.
Seulement, il l'a fait par une
simple phrase de « sympathie ».
M. Georges Bidault avait, en effet,
indiqué l'autre jour que l'exporta-
tion mensuelle de charbon alle-
mand était pour nous une condi-
tion nécessaire du traité.
M. Molotov n'a même pas relevé
cette proposition.
Il s'est contenté de dire : « Nous
devrions nous mettre d'accord
pour donner un peu de charbon à
la France . »
c'est assez vague.
En vérité, est-ce là tout ce que
notre ministre des Affaires étran-
gères a pu obtenir, l'autre nuit,
au Kremlin ?
Et qu'a-t-il promle -on échange?
la « Pravda » et les a Izvestia »
raient ressortir longuement, ce
matin, la concordance des posi-
tions française et soviétique.
Nous sommes traités avec. une
sympathie... qui nous va droit au
cœur. Mais est-ce vraiment ce que
nous sommes venus chercher à
Moscou?
Bilan d'un entretien
Est-ce vraiment là tout ce que
M. Georges Bidault pensait sincè-
rement obtenir en demandant à
être reçu par le maréchal Staline
et en discutant point par point
I pendant près de deux heures avec
Si l'on a exagéré la portée de
cet entretien, la faute n'en est-elle
pas aux milieux officiels de la dé.
légation française ?
de revois encore ces gens, cou-
rant dans les couloirs, ces conci-
liabules de chambre en chambre,
Une entrevue secrète
Marshall-Staline!
Selon une information du oor-
respondant à Moscou du « PhMa-
delphia Enquirer », le général
Marshal aurait eu, de bonne heu-
rei hier matin, une entrevue se-
fète avec le généralissime Sta-
line, en présence de M. Molotov.
J-e secrétaire d'Etat américain
et M. Molotov se seraient rendus
au Kremlin, dès la fin de la réoep-
donnée par M. Molotov, Ulft
^3 petit nombre de personnes -sa-
ïaipt où se trouvaient les deux
ornmes d'Etat. (Reuter.)
PAGE 2 i
COMMENT
DECLARER
EN VOS REVENUS
1 DE 1946 1
"yolGI, arrivant à la confé-
rence de Moscou, notre
ministre des Affaires étrangè-
res et Mme Bidault qui ont
sacrifié à la mode moscovite.
L'un porte un col de fourrure,
l'autre la toque et les bottes.
Une conférence de M. Robert Schuman
COMPRESSIONS...
...EXPORTATIONS
AU cours d'une conférence de presse, hier soir, M. Robert
Schuman, qui venait d'être entendu par la commission des
finances de l'Assemblée, a fait le point de la situation.
Le budget d'abord. On a tablé, en gros, sur 660 milliards de
dépenses et 550 milliards de recettes. Malgré 40 milliards de
recettes supplémentaires attendues de diverses mesures fiscales
et de l'institution du double secteur pour le tabac et l'essence, il
faudra opérer 'de nouvelles compressions.
Notamment, pour dégager les cré-
dits nécessaires à l'achèvement du re-
classement de la fonction publique. Il
appartiendra alors aux services eux-
mêmes de réaliser sur les dépenses cou-
rante les économies nécessaires pour
rémunérer plus équitablement leurs
agents moins de fonctionnaires, mais
mieux payés.
En ce qui concerne la balance des
paiements, le déficit probable en 194')
sera de l'ordre de 1 milliard 800 mil-
110ns. D'où nécessité de développer les
exportations, nécessité d'autant plus
impérieuse que les règlements non
commerciaux eux-mêmes laissent sub-
sister d&s déficits.
Dans l'état actuel des choses, les res-
sources en capital susceptibles de cou-
vrir le déficit des paiements courants
ne semblent pas devoir dépasser l mil-
liard 950 millions de dollars. Le reli-
quat des crédits extérieurs non utili-
sés en 1946 en représente plus de la
moitié ; le reste doit être fourni par
des prélèvements sur les avoirs pri-
vés. par des restitutions des pays en-
nemis et par le développement des
crédits et investissements privés.
Les ressources supplémentaires né-
cessaires apparaissent ainsi comme de-
vant être de l'ordre de 600 millions de
dollars. Elles ne peuvent provenir que
de nouveaux crédits extérieurs. Mais
il va sans dire qu'on ne peut indéfi-
niment continuer à faire appel à ces
crédits extérieurs.
M. Robert Schuman a exposé par ail-
leurs ses projets concernant la réfor-
md fiscale. Ils ressemblent à tous ceux
qu'on n'a jamais réussi à faire abou-
tir...
Le poste « prêt sans intérêts »
de la Banque à l'Etat serait
relevé de 40 milliards.
Enfin, le ministre a entretenu le
Conseil, avant-hier, de la possibilité de
relever de 10 à 50 milliards le poste
qui figure depuis 1938 dans le bilan
de la Banque de France sous la rlLbri-
que « Prêts sans intérêts à l'Etat ».
Ces prêts avaient été portés' à 10 mil-
liards alors que le budget oscillait au-
tour de 100 milliards de francs. Avec le
gonflement du budget actuel autour
de 600 milliards, il a paru normal de
réévaluer l'importance de cet avantage
reconnu à l'Etat en le portant à 50
milliards. Il ne s'agit toutefois que
d'un projet.
C'EST LE TUEUR LAUNAY
qui, pour se venger, m'a
mêlé à l'affaire Joinovici
a déclaré hier, goguenard, l'inspecteur-chef Piednoir au juge d'instruction
1 semble que les enquêteurs ont acquis la conviction que le
bandit Joinovici se terre à Paris.
Il aurait, dit-on, été signalé dans la nuit de mardi à
U) , credl rue de* l'Elysée-des,-Beaux-Arts à Montmartre.
r^tép SI classe à l'homme est
quête Sans résultat encore, l'en-
flic es e? ce touche aux com-
:,ier Joinovici, a 'marqué
rl/' un Pas avec l'interrogatoire
l'U n 118pecteur principal Piednoir,
io Dws Policiers qui protégèrent
rr'iHiardaire aeernen^ trafiquant
a'-ait rr>ayon' juge d'instruction,
Si"J Lucien Piednoir, as-
Auj0] e son avocat, Ms Jean-Louis
Fio;«.; •}?.ns son cabinet de la rue
'i 15 heure1/'''15, après-midi.
et brun, la lèvre souli-
Pris iune fine moustache, bien
'brinp Ss une élégapte cana-
fire j ' l.lp,]n°ir arborait un sou-
leirirnen'!uUe tandis que le garde
Farjon Vers le cabinet, de
^mi1Pr!?fivPio'cinoir est accusé., en
lieu, d'intelligences avec
l'ennemi, c'est sur ses taPI ortf.;
avec les Allemands que le juge
d'instruction le ptia d'abord de
s'expliquer, et en particulier sur
l'affaire Launay.
Chef de la Gestapo de l'avenue
Foch, Launay entretint des rela-
tions suivies avec Piednoir. Lors-
que vint la débâcle nazie en
France, Launay s'enfuit vers le
Reich hospitalier avec armes et
bagages.
La première étape prévue était
Nancy.
Piednoir, après avoir laissé filer
son complice, le rejoignit.
Non, comme' on pourrait le
croire, pour se réfugier en Allema-
gne avec lui.' Piednoir, avait suf-
fisamment d'alibis comme super-
résistant et communiste pour 'ne
pas en arriver là.
Mais dans le b.ut-de porter à'Lau-
nay des papiers prouvant que oe-
lui-ci aussi était un combattant
de l'intérieur.
Piednoir partit en voiture, fran-
chit aisément les lignes alleman-
des, grâce à un « ausweis » que
Launay lui avait préalablement
procuré, et atteignit enfin Nancy.
Le policier entra en contact im-
médiatement avec le tueur d'e
l'avenue Foch et lui remit les do-
cuments...
DEMAIN
La suite de l'enquête
de Léo HURET sur
Le scandale de la 1
reconstruction
Le scandale Joinovici
c'est celui de la
Préfecture de police
depuis longtemps dénoncé par "l'Aurore"
COMMENT DEUX "GANGS"
AVAIENT CONQUIS LE
BOULEVARD DU PALAIS
L'AFFAIRE Joinovici ? Un fait divers sensationnel,
mais un simple fait divers... L'histoire d'un ban-
dit sans aucun scrupule qui, faisant du « double
jeu » une profession lucra-
tive, a gagné des milliards.
— Oui. Mais les complicités dont
a pu jouir ce bandit, et dont il jouit
encore, semble-t-il, c'est l'histoire
d'un « gang » installé au cœur même
de' t'Etat. C'est l'histoire de la Pré-
fecture de, police depuis août 1944.
C'est une affaire politique au 'pre-
mier chef. Là France a-t-elle encore
une police digne de ce nom? Ou
bien celle-ci n'est-elle plus qu'un
champ clos où s'affrontent des
« clans », au service d'intérêts per-
sonnels ?
Le tout, sous le couvert respecta-
ble de la Résistance et de la Libéra-
tion...
wv
NOUS ne parlons pas, naturel-
lement, de la masse des agents,
inspecteurs, commissaires, qui
font — ou essaient encore de faire,
dans des conditions difficiles — leiir
devoir.
Nous ' entendons parler de la con-
quête des leviers de commande' par
des gens dont nous ne dénonçons pas
pour la première fois l'incapacité,
mais dont. l'indignité nous est aujour-
d'hui révélée.
"■•V .. - -
PENDANT l'occupation, il y
avait, dans les services de la
Préfecture, trois groupes — re-
lativement peu nombreux — de « ré-
sistants » : Front national de la Po-
lice, Police et Patrie et, enfin, Hon-
neur de la Police.
Là-dessus, une organisation centrale,
reconnue par le gouvernement du géné-
ral de Gaulle à Londres
Or cette organisation centrale hési-
ta longtemps à prendre en charge le
groupe Honneur de la Police: Pour-
quoi ? Parce que celui-ci avait connu,
en 1943 et au début de 1944, des ava-
tars terribles, des arrestations, comme
celle du commissaire Duban (des ser-
vices techniques), et qu'on redoutait
que ce groupe ne fut truffé de « mou-
tons », en relations directes ou indi-
rectes avec la Gestapo.
Toujours est-il qu'en 1944. les di-
rigeants d'Honneur de la Police, ayant
éliminé les autres, étaient le briga-
dier Fournet et l'agent Piednoir. dont
on connaît maintenant les rapports avec
Joinovici qui, lui-même, était un hom-
me de la rue Lauriston et de l'ave-
nue Foch.
wv
DANS la les semaines qui précèdent
la Libération, les trois forma-
tions de Résistance de la P. P.
recrutent des adhérents de plus en
plus nombreux. Honneur de la Police,
particulièrement, fait recette.
Et, il faut le dire, ses membres
jouent, dans les journées d'août 1944.
un rôle brillant. Ce sont eux qui his-
sent, à la Cité et à la Bastille, les
premiers drapeaux tricolores. Et -ils
prennent aux combats d'alors une part
magnifique.
Mais voici que leurs chefs entendent
tirer le bénéfice de la conduite de
leurs troupes. Comment ? Des déco-
rations ? Des honneurs ? Soit ! Mais
ce n'est pas assez. Il leur faut de
I 'avancement. Soit ! Mais sous quelle
forme ? On pose en principe que per-
sonne ne pourra « sauter » plus d'un
scheion. et encore à titre exception-
nel. Mais on voit en fait. de M.
. L'AURORE.
M. Camille CHAUTEMPS
écrit à M. Noguères
Président de la Haute Cour
L'avion régulier d'Air France, !
Ciel-de-Bretagne, amenant M. Jean
Chautemps, fils de Camille Chau-
temps, qui doit être jugé le 25
mars prochain par la Haute Cour
de Justice, est arrivé à treize heu-
res à l'aérodrome d'Orly, venant
de New-York.
A sa descente d'avion, M. Jean
Chautemps a déclaré qu'il était
porteur d'une lettre de son pèr#
adressée au président Noguères.
Il s'est refusé à en divulguer le
contenu avant qu* le . président
Noguères en ait pris connaissance.
EN PAGE 4 :
,
L'audience d'hier
Armandl Annet et Jules Brévié
se renvoient la responsabilité
des événements de Madagascar!
AURORE ACTUALITÉS
LE VER DANS LE FRUIT
Les deux tropiques
DES conseillers » munici-
paux — dont M. Joseph
Denais — se sont éton-
nés de 1 exposition sur la
voie publique et de la mise
en tente de ces deux livres
de M. Miner ; le Tropique
du Capricorne et le Tropi-
que du Cancer.
— Pourquoi ? s'est étonné,
à la façon de Grock, ce cher
M. Lutzet. Ne sont-ce pas des
traités de géographie ?
Et bientôt
dans la stratosphère
COMME les services d'ex-
propriation de la Ville
de Paris continuent à
détruire des immeubles et
due personne ne pense à en
construire de nouveaux, des
conseillers ont demandé à
M. le préfet de la Seine si
l'Administration ne songeait
pas — comme l'a proposé
l'architecte Le Corbusier —
à loger des Parisiens « en
hauteur >i à raison dt3 1 mil-
lion 600.000 habitants sur un
disque de 4.500 mètres de
diamètre.... 4
Nous n'en sommes lias
encore là — mais on prévoit
la construction de " gratte-
ciel » de quinze etages — si
les services de l'Urbanisme
ne s'y opposent pas.
On espère bien que non.
Car mieux vaut f1uand mê-
me demeurer au quinzième
que sous les ponts.
Dirigisme médical
< U récent congrès de la
A tuberculose d'Oxford,
tous les savants se
sont mis d'accord pour .re-
connaître les vertus culti-
ves de la streptomyccine.
Et le gouvernement, français
commanda aux Etats-Unis —
où des laboratoires le fabri-
quent — le précieux remède.
M. Marrane, ministre com-
muniste de la Santé publi-
que. doit estimer toutefois
qU'une drogue provenant de
New-York ne saurait être
prise au sérieux. Et il . a
envoyé aux préfets une cir-
culaire interdisant aux mé-
decins d'utiliser la strepto-
myccine pour le traitement
de la tuberculose.
Après le dirigisme finan-
cierj ou économique, voilà le
dir^isme médical.
vous aller, voir que bien-
tôt on décrétera à la Santé
publique que la quinine ne
doit plus être employée com-
me fébrifuge, et la thiazo-
mide comme remède à l'an-
gine...
Et M. Marrane commande-
ra bientôt aux médecins ;
— A partir du i" avril, le
bromure de potassium devra
être employé contre la grip-
pe et le sinapisme contre le
Cancer 1
Il pleut du rouge
nrOTRE Président, se ren-
ly dant' dans son départe-
ment, n'a pas voulu se
présentevmles matns vides :
— Je vais leur apporter
quelques mètres de ruban...
Rouge de préférence, cela
leur fera certainement plai-
sir.
Et chaque ministère — tû-t-
il d'Etat, fut-Il de l'Inté-
rieur, de la Production tn-
dustrielle, de l'EducatiOn
nationale ou de la Santé pu-
blique de réserver d M. Vin-
cent Auriol un certain nom-
bre de rosettes et de croix
de la, Légion d'nonneMr.
Trots rosettes d'officier,
vingt croix de chevalier...
POur notre Président,
voyons t
Et le maire de Muret, et
la contrôleuse des P.T.T. de
Muret ont été « honores ».
L'impression, dans le Sud-
Ouest est nettement favora-
ble. Et lorsqu'on croise dans
la rue un monsieur décoré,
ou une dame, on se pousse
du coude :
— Tiens ! Encore un (vu
une) de chez Vincent...
Le passeport de Duong Bach Mai
P EUT-ETR,¡ un avez-vous demandé, vous, à faire viser
un passeport — et notamment en dlreotlon dé
l'Est. Vous savez dono tout le temps qu'il faut.
La Sûreté est autrement expéditive quand Il s'agit d'un
Duong Bach Mai. '
Duong Baoh Mal 7 Cet agitateur vietnamien dénoncé
l'autre jour à l'Assemblée par M. Paul Reynaud comme
responsable de plusieurs assassinats aggravés de tor-'
tures, et qui, fort paisiblement, assistait au débat du
haut d'une tribune — invité, dit-on, de Mme la vice-
présidente Braun en personne.
Depuis le 18 février, un mandat d'arrêt était lancé
contre Duong Bach Mal par l'autorité militaire de Sai.
gon. L'ignorait-on à Paris, ou feignait-on de' l'ignorer ?
Toujours est-il qu'après un certain tumulte MI Palais-
Bourbon, oet excellent ami des communisteose serait
esquivé prestement, sans être autrement Inquiété.
Deux heures plus tard — a assuré M. Paul Reynaud
— Il prenait le train à la gare de l'Est.
Or à son arrivé à Thionville, son passeport aurait été
visé en un tournemain... Faut-il comprendre qu'il ne
voyagait pas seul, qu'une personnalité influente l'acoom-
pagnait, ou plus simplement que le téléphone avait
fonctionné ? Car les communistes, o'est-à-dire Ho Chi
Minh, ne manquent pas de relations, nul ne l'ignore.
Qui sait même Si son passeport n'aurait pas été re-
vêtu du même .timbre humide que oelui de Joinovioi ?
Il est vrai que d'après d'autres informations, ledit
Duong Bach Mal serait toujours à Paris. On l'aurait
même rencontré « à la résidence habituelle s des délé-
gués vietnamiens...
Alors ce serait enoore plus beau I
APRÈS L'ABSTENTION MASSIVE DE LEUR PARTI
DANS LE VOTE DE CONFIANCE SUR L'INDOCHINE
LES MINISTRES COMMUNISTES
DOIVENT S'EN ALLER !
Il ne s'agit pas de replâtrer inutilement une majorité dont
personne ne veut plus, mais de défendre l'Union française
...DES GOUTS ET DES COULEURS !... -
EN , vérité, ce n'est plus de la confusion, ce n'est plus
de l'équivoque, c'est de la farce. Elle est mal-
heureusement tragique.
Le débat sur l'Indochine est terminé, et les positions
sont prises : d'un côté, MM. Pierre Cot, Lozeray, Guillon
et Jacques Duclos ; de l'autre, MM. Marius Moutet et
Ramadier. Ceux-là, au nom des communistes, veulent traiter
tout de suite avec Ho Chi Minh, parce que Ho Chi Minh
est communiste ; ceux-ci, au nom du gouvernement, font
savoir qu'ils sont prêts à négocier, mais non avec
Ho Chi Minh, parce que Ho Chi Minh est un assassin. ~
I.à-dessus, il s'agit de voter, 'et
l'on se trouve en présence d'un
ordre du jour de confiance déposé
par M. Charles Lussy.
Les communistes n'étant pas
d'accord avec la politique Indo-
chinoise 'du gouvernement se re-
fusent à le voter -- ce qui est par-
faitement" ,logique. "" »
En fin de compte, ils s'abstien-
nent — ce qui est rigoureusement
leur droit.
Les ministres communistes, QUI
N'ONT PLUS CONFIANCE DANS
LE GOUVERNEMENT DONT ILS
FONT PARTIE, vont donc démis-
sionner ?
Pas du tout.
• C'était peut-être, autrefois, la
règle du jeu politique.
Aujourd'hui, tout est changé :
on se place résolument en dehors
de la majorité, MAIS ON PRE-
TEND CONSERVER LES PORTE-
FEUILLES.
— Mais alors, direz-vous, si les
communistes ne s'en vont pas, ce
sont donc ,les autres qui, en dé-
rrÜssionnant, vont les obliger à
par tir ?
— Eh bien, on n'en sait encore
rien.
Pour le moment, le cabinet n'est
pas démissionnaire.
Si l'on comprend bien, il a
même été entendu, hier à midi,
au cours de ce conseil restreint au-
quel ont participé à Matignon
MM. Ramadier. Maurice Thorez,
P.-H. Téitgen, Roclore, Félix
Gouin et Yvon Delbos, qu'il ne
convenait nullement, de dramati-
ser...
Tout de même, M. Ramadier.
peu après, se. rendait chez le
président de la République.
Pour le rassurer sur la suite
des événements ou pour lui an-
noncer une décision à retarde-
ment-?
Constatons qu'il ne manque pas.
dans les • couloirs, de < techni-
ciens b pour considérer qu'après
tout il n'y a rien d'irréparable.
Les communistes ont refusé leur
confiance, c'est entendu.
Passons l'éponge : c'est déjà le
passé. Qui sait en effet si aujour-
d'hui même ils n'apporteront i>as
une preuve éclatante de leur loya-
lisme en votant les crédits mili-
taires d'Indochine ?
Au fait, ne les ont-ils pas déjà
votés en eommission ?
Ils en ont discuté, paraît-îl,
hier soir — c'est à-dire qu'ils se
sonit recueillis en attendant de- fia.
voir ce qu'au juste en pensait
Moscou.
— Nous verrons ! a dit M. Jac-
ques Duclos de son a.ir le plus
bonasse.
Mais il y a mieux.'
Renseignements prtë — et M.
Ramadier en personie a tenu à
confirmer ce précieux détail —
les ministres communistes n'ont
pas refusé leur confiance au cabi-
net dont ils sont membres. L'Of-
ficiel en fera toi : ils ont voté
pour.
Les députés communistes se sont
a' ->tènus, mais prs un bulletin de
ministre n'a manqué 1
Alors 7
Alors, sous le couvert de cette
double hypocrisie, d'aucuns ne
décapèrent encore pas de prolon-
ger l'e::' tence de cette majorité
contradictoire. -
JACQUES DELBO.
CINQ ANS DE TRAVAUX FORCÉS
à l'empoisonneuse
. Denise Lauxerrois
VINGT-SIX ans, visage bes-
tial qu'arrondissent des
bajoues et surmonté
d'un nez majuscule, la cheve-
lure bi-colore, telle apparait
dans le box Denise Lauxerrois,
accusée de tentative d'assassi-
nat.
Par deux fois elle essaya de
faire mourir son mari. Le 1er
août 1945, elle lui fait prendre une
trop forte dose d'un somnifère. Il
est très malade et perd tous ses
cheveux. Le 30 du même mois
d'août, emmenant leurs trois en-
fants à la campagne, elle remonte
les étages, ferme les fenêtres et
ouvre le gaz, son mari se trouvant
seul dans l'appartement.
Mariés depuis 1938, les deux
époux ne s'entendaient plus. Lui
avait une maîtresse : il le recon-
naît. Elle eut plusieurs amants,
elle ne le nie pas. Elle les recevait
Elle avait tenté de
tuer son mari au
véronal, puis au gaz
d'éclairage
même au domicile conjugal, en
présence de ses enfants.
— Et aussi de sa mère, dit un
policier.
— Mais le mari se trouvait là
également plusieurs fois, remar-
que le défenseur, Me Mollet-Vie-
ville.
A la police, dès son arrestation,
Denise avoue tout. A l'audience,
légère variante : elle n'a jamais
eu. dit-elle, l'intention de se dé-
barrasser de son mari (?)
Six jours...
Six nuits...
Sous la, verrière, dans- cet immense
Vél' d'Hiv' que les cris de la foule cm-
plissent d'une rumeur confuse, tour-
nent. les « écureuils Il des Six-Jours...
Des écureuils, qui d'ailleurs, entre
7 heures et midi, mériteraient plutôt
d'être catalogués dans l'espèce des tor-
tues, car l'on ne presse guère quand
le public n'est pas là".
Quelques acharnés, pourtant, cam-
pent, dorment, et saucissonnent sur les
gradins. Eux font aussi du sport, et
pas des Moindres..
De temps d autre, le clackson réson-
ne et Berretrot s'en vient annoncer au
micro qu'une chanteuse célèbre — que
personne ne connaît d'ailleurs va
se produire.
. Ou encore, il persuade les spectateurs
chauves que leur intérêt certain serait
d'employer sans délai la Lotion Para-
guayenne...
Sur le fond de la piste, des élégantes
se font adçiirer, et les plumes de leurs
chapeaux tremblent, au vent des cou-
reurs qui passent en trOMbe
Et quand, un peu assommé par un
spectacle si coloré et si bruyant, on
se retrouve sur le pavé de Grenelle,
on s'aperçoit subitement qu'on a tout
regardé : Berretrot, les chanteuses, les
accordéonistes, les jolies femmes, sauf
les coureurs cyclistes-
Lire le compte rendu de la course
en page 3.
LE RAYON Z
Question
de confiance ?
M EDOUARD DEPREUX,
ministre de l'Intérieur,
• ayant ausculté la Qua-
trième République par le plus
grand des hasards, a trouvé
qu elle était bien malade.
Au lieu de compter trente-trois,
comme tout le monde, la pauvre
enfant criait : Vingt-deux ! Vingi-
deux! comme le commissaire di-
visionnaire Fournet.
C'était clai-t. '
Un scandale policier venait
d'enrichir la collation du minis-
qui f aussitôt enfermer les
corrompus de la préfecture par
les incorruptibles de la Sûreté na-
tionale.
Car si nous avons deux polices
en France, c'est pour qu'il y en
ait au moirs toujours une en li-
berté.
— 7 hisser ce scandale impuni,
s'est écrié M. Depreux, c'est si-
gn *act-' de déeè-, de la \Lud..:è.
me Rép blique.
Les membres du gouvernement,
vous le voyez, n'ont pas une con-/
fiance excessive dans nos institu
tiC'-q. *
Le fait qu'i>'s «lent été choisie
pour veiller sur elles l'a pas l'air
de les rass' er beaucoup.
Ma foi, que v«rl'- v( j que je
vous dise, moi non plus.
Z.
. ,VIme année. — N° 780 Le n" : 4 fr. Directeur politique : PAUL BASTID (5 h. du matin) Jeudi 20 mars 1947
[texte non reconnu]
Mieux qu'Al Capone...
LES JUSTES
REVENDICATIONS
FRANÇAISES
en échec à Moscou
M. Molotov se borne à nous assurer de
sa sympathie et M. Bevin répond "non"
pour la Sarre, la Ruhr et le charbon
De notre envoyé spécial : Dominique PADO
(MOSCOU, 19 mars (Par téléphone-radio).
i ES ministres des Affaires étrangères ont évoqué, aujour-
L d'hui, trois problèmes à la solution desquels la France
est directement intéressée :
Puisqu'il s'agit de la Ruhr ;
Puisqu'il s'agit du charbon ;
Puisqu'il s'agit de la Sarre ;
Si )'on met de côté l'exposé as-
sez anodin — et sans doute volon-
tairement anodin — du général
Marshall, qui semble pour le mo-
ment attendre de Washington ou
des consignes ou une approbation,
ce qui ressort, par contre, des
deux discours prononcés par MM.
Molotov et Bevin, n'est guère fa-
vorable à notre thèse^
Comme nous l'avions prévu hier,
mais beaucoup plus tôt que nous
ne le pensions, le représentait d-e
l'U,R.S.S., certes, a soutenu de-
vant ses collègues les demandes
françaises die combustible.
Seulement, il l'a fait par une
simple phrase de « sympathie ».
M. Georges Bidault avait, en effet,
indiqué l'autre jour que l'exporta-
tion mensuelle de charbon alle-
mand était pour nous une condi-
tion nécessaire du traité.
M. Molotov n'a même pas relevé
cette proposition.
Il s'est contenté de dire : « Nous
devrions nous mettre d'accord
pour donner un peu de charbon à
la France . »
c'est assez vague.
En vérité, est-ce là tout ce que
notre ministre des Affaires étran-
gères a pu obtenir, l'autre nuit,
au Kremlin ?
Et qu'a-t-il promle -on échange?
la « Pravda » et les a Izvestia »
raient ressortir longuement, ce
matin, la concordance des posi-
tions française et soviétique.
Nous sommes traités avec. une
sympathie... qui nous va droit au
cœur. Mais est-ce vraiment ce que
nous sommes venus chercher à
Moscou?
Bilan d'un entretien
Est-ce vraiment là tout ce que
M. Georges Bidault pensait sincè-
rement obtenir en demandant à
être reçu par le maréchal Staline
et en discutant point par point
I pendant près de deux heures avec
Si l'on a exagéré la portée de
cet entretien, la faute n'en est-elle
pas aux milieux officiels de la dé.
légation française ?
de revois encore ces gens, cou-
rant dans les couloirs, ces conci-
liabules de chambre en chambre,
Une entrevue secrète
Marshall-Staline!
Selon une information du oor-
respondant à Moscou du « PhMa-
delphia Enquirer », le général
Marshal aurait eu, de bonne heu-
rei hier matin, une entrevue se-
fète avec le généralissime Sta-
line, en présence de M. Molotov.
J-e secrétaire d'Etat américain
et M. Molotov se seraient rendus
au Kremlin, dès la fin de la réoep-
donnée par M. Molotov, Ulft
^3 petit nombre de personnes -sa-
ïaipt où se trouvaient les deux
ornmes d'Etat. (Reuter.)
PAGE 2 i
COMMENT
DECLARER
EN VOS REVENUS
1 DE 1946 1
"yolGI, arrivant à la confé-
rence de Moscou, notre
ministre des Affaires étrangè-
res et Mme Bidault qui ont
sacrifié à la mode moscovite.
L'un porte un col de fourrure,
l'autre la toque et les bottes.
Une conférence de M. Robert Schuman
COMPRESSIONS...
...EXPORTATIONS
AU cours d'une conférence de presse, hier soir, M. Robert
Schuman, qui venait d'être entendu par la commission des
finances de l'Assemblée, a fait le point de la situation.
Le budget d'abord. On a tablé, en gros, sur 660 milliards de
dépenses et 550 milliards de recettes. Malgré 40 milliards de
recettes supplémentaires attendues de diverses mesures fiscales
et de l'institution du double secteur pour le tabac et l'essence, il
faudra opérer 'de nouvelles compressions.
Notamment, pour dégager les cré-
dits nécessaires à l'achèvement du re-
classement de la fonction publique. Il
appartiendra alors aux services eux-
mêmes de réaliser sur les dépenses cou-
rante les économies nécessaires pour
rémunérer plus équitablement leurs
agents moins de fonctionnaires, mais
mieux payés.
En ce qui concerne la balance des
paiements, le déficit probable en 194')
sera de l'ordre de 1 milliard 800 mil-
110ns. D'où nécessité de développer les
exportations, nécessité d'autant plus
impérieuse que les règlements non
commerciaux eux-mêmes laissent sub-
sister d&s déficits.
Dans l'état actuel des choses, les res-
sources en capital susceptibles de cou-
vrir le déficit des paiements courants
ne semblent pas devoir dépasser l mil-
liard 950 millions de dollars. Le reli-
quat des crédits extérieurs non utili-
sés en 1946 en représente plus de la
moitié ; le reste doit être fourni par
des prélèvements sur les avoirs pri-
vés. par des restitutions des pays en-
nemis et par le développement des
crédits et investissements privés.
Les ressources supplémentaires né-
cessaires apparaissent ainsi comme de-
vant être de l'ordre de 600 millions de
dollars. Elles ne peuvent provenir que
de nouveaux crédits extérieurs. Mais
il va sans dire qu'on ne peut indéfi-
niment continuer à faire appel à ces
crédits extérieurs.
M. Robert Schuman a exposé par ail-
leurs ses projets concernant la réfor-
md fiscale. Ils ressemblent à tous ceux
qu'on n'a jamais réussi à faire abou-
tir...
Le poste « prêt sans intérêts »
de la Banque à l'Etat serait
relevé de 40 milliards.
Enfin, le ministre a entretenu le
Conseil, avant-hier, de la possibilité de
relever de 10 à 50 milliards le poste
qui figure depuis 1938 dans le bilan
de la Banque de France sous la rlLbri-
que « Prêts sans intérêts à l'Etat ».
Ces prêts avaient été portés' à 10 mil-
liards alors que le budget oscillait au-
tour de 100 milliards de francs. Avec le
gonflement du budget actuel autour
de 600 milliards, il a paru normal de
réévaluer l'importance de cet avantage
reconnu à l'Etat en le portant à 50
milliards. Il ne s'agit toutefois que
d'un projet.
C'EST LE TUEUR LAUNAY
qui, pour se venger, m'a
mêlé à l'affaire Joinovici
a déclaré hier, goguenard, l'inspecteur-chef Piednoir au juge d'instruction
1 semble que les enquêteurs ont acquis la conviction que le
bandit Joinovici se terre à Paris.
Il aurait, dit-on, été signalé dans la nuit de mardi à
U) , credl rue de* l'Elysée-des,-Beaux-Arts à Montmartre.
r^tép SI classe à l'homme est
quête Sans résultat encore, l'en-
flic es e? ce touche aux com-
:,ier Joinovici, a 'marqué
rl/' un Pas avec l'interrogatoire
l'U n 118pecteur principal Piednoir,
io Dws Policiers qui protégèrent
rr'iHiardaire aeernen^ trafiquant
a'-ait rr>ayon' juge d'instruction,
Si"J Lucien Piednoir, as-
Auj0] e son avocat, Ms Jean-Louis
Fio;«.; •}?.ns son cabinet de la rue
'i 15 heure1/'''15, après-midi.
et brun, la lèvre souli-
Pris iune fine moustache, bien
'brinp Ss une élégapte cana-
fire j ' l.lp,]n°ir arborait un sou-
leirirnen'!uUe tandis que le garde
Farjon Vers le cabinet, de
^mi1Pr!?fivPio'cinoir est accusé., en
lieu, d'intelligences avec
l'ennemi, c'est sur ses taPI ortf.;
avec les Allemands que le juge
d'instruction le ptia d'abord de
s'expliquer, et en particulier sur
l'affaire Launay.
Chef de la Gestapo de l'avenue
Foch, Launay entretint des rela-
tions suivies avec Piednoir. Lors-
que vint la débâcle nazie en
France, Launay s'enfuit vers le
Reich hospitalier avec armes et
bagages.
La première étape prévue était
Nancy.
Piednoir, après avoir laissé filer
son complice, le rejoignit.
Non, comme' on pourrait le
croire, pour se réfugier en Allema-
gne avec lui.' Piednoir, avait suf-
fisamment d'alibis comme super-
résistant et communiste pour 'ne
pas en arriver là.
Mais dans le b.ut-de porter à'Lau-
nay des papiers prouvant que oe-
lui-ci aussi était un combattant
de l'intérieur.
Piednoir partit en voiture, fran-
chit aisément les lignes alleman-
des, grâce à un « ausweis » que
Launay lui avait préalablement
procuré, et atteignit enfin Nancy.
Le policier entra en contact im-
médiatement avec le tueur d'e
l'avenue Foch et lui remit les do-
cuments...
DEMAIN
La suite de l'enquête
de Léo HURET sur
Le scandale de la 1
reconstruction
Le scandale Joinovici
c'est celui de la
Préfecture de police
depuis longtemps dénoncé par "l'Aurore"
COMMENT DEUX "GANGS"
AVAIENT CONQUIS LE
BOULEVARD DU PALAIS
L'AFFAIRE Joinovici ? Un fait divers sensationnel,
mais un simple fait divers... L'histoire d'un ban-
dit sans aucun scrupule qui, faisant du « double
jeu » une profession lucra-
tive, a gagné des milliards.
— Oui. Mais les complicités dont
a pu jouir ce bandit, et dont il jouit
encore, semble-t-il, c'est l'histoire
d'un « gang » installé au cœur même
de' t'Etat. C'est l'histoire de la Pré-
fecture de, police depuis août 1944.
C'est une affaire politique au 'pre-
mier chef. Là France a-t-elle encore
une police digne de ce nom? Ou
bien celle-ci n'est-elle plus qu'un
champ clos où s'affrontent des
« clans », au service d'intérêts per-
sonnels ?
Le tout, sous le couvert respecta-
ble de la Résistance et de la Libéra-
tion...
wv
NOUS ne parlons pas, naturel-
lement, de la masse des agents,
inspecteurs, commissaires, qui
font — ou essaient encore de faire,
dans des conditions difficiles — leiir
devoir.
Nous ' entendons parler de la con-
quête des leviers de commande' par
des gens dont nous ne dénonçons pas
pour la première fois l'incapacité,
mais dont. l'indignité nous est aujour-
d'hui révélée.
"■•V .. - -
PENDANT l'occupation, il y
avait, dans les services de la
Préfecture, trois groupes — re-
lativement peu nombreux — de « ré-
sistants » : Front national de la Po-
lice, Police et Patrie et, enfin, Hon-
neur de la Police.
Là-dessus, une organisation centrale,
reconnue par le gouvernement du géné-
ral de Gaulle à Londres
Or cette organisation centrale hési-
ta longtemps à prendre en charge le
groupe Honneur de la Police: Pour-
quoi ? Parce que celui-ci avait connu,
en 1943 et au début de 1944, des ava-
tars terribles, des arrestations, comme
celle du commissaire Duban (des ser-
vices techniques), et qu'on redoutait
que ce groupe ne fut truffé de « mou-
tons », en relations directes ou indi-
rectes avec la Gestapo.
Toujours est-il qu'en 1944. les di-
rigeants d'Honneur de la Police, ayant
éliminé les autres, étaient le briga-
dier Fournet et l'agent Piednoir. dont
on connaît maintenant les rapports avec
Joinovici qui, lui-même, était un hom-
me de la rue Lauriston et de l'ave-
nue Foch.
wv
DANS la les semaines qui précèdent
la Libération, les trois forma-
tions de Résistance de la P. P.
recrutent des adhérents de plus en
plus nombreux. Honneur de la Police,
particulièrement, fait recette.
Et, il faut le dire, ses membres
jouent, dans les journées d'août 1944.
un rôle brillant. Ce sont eux qui his-
sent, à la Cité et à la Bastille, les
premiers drapeaux tricolores. Et -ils
prennent aux combats d'alors une part
magnifique.
Mais voici que leurs chefs entendent
tirer le bénéfice de la conduite de
leurs troupes. Comment ? Des déco-
rations ? Des honneurs ? Soit ! Mais
ce n'est pas assez. Il leur faut de
I 'avancement. Soit ! Mais sous quelle
forme ? On pose en principe que per-
sonne ne pourra « sauter » plus d'un
scheion. et encore à titre exception-
nel. Mais on voit en fait. de M.
. L'AURORE.
M. Camille CHAUTEMPS
écrit à M. Noguères
Président de la Haute Cour
L'avion régulier d'Air France, !
Ciel-de-Bretagne, amenant M. Jean
Chautemps, fils de Camille Chau-
temps, qui doit être jugé le 25
mars prochain par la Haute Cour
de Justice, est arrivé à treize heu-
res à l'aérodrome d'Orly, venant
de New-York.
A sa descente d'avion, M. Jean
Chautemps a déclaré qu'il était
porteur d'une lettre de son pèr#
adressée au président Noguères.
Il s'est refusé à en divulguer le
contenu avant qu* le . président
Noguères en ait pris connaissance.
EN PAGE 4 :
,
L'audience d'hier
Armandl Annet et Jules Brévié
se renvoient la responsabilité
des événements de Madagascar!
AURORE ACTUALITÉS
LE VER DANS LE FRUIT
Les deux tropiques
DES conseillers » munici-
paux — dont M. Joseph
Denais — se sont éton-
nés de 1 exposition sur la
voie publique et de la mise
en tente de ces deux livres
de M. Miner ; le Tropique
du Capricorne et le Tropi-
que du Cancer.
— Pourquoi ? s'est étonné,
à la façon de Grock, ce cher
M. Lutzet. Ne sont-ce pas des
traités de géographie ?
Et bientôt
dans la stratosphère
COMME les services d'ex-
propriation de la Ville
de Paris continuent à
détruire des immeubles et
due personne ne pense à en
construire de nouveaux, des
conseillers ont demandé à
M. le préfet de la Seine si
l'Administration ne songeait
pas — comme l'a proposé
l'architecte Le Corbusier —
à loger des Parisiens « en
hauteur >i à raison dt3 1 mil-
lion 600.000 habitants sur un
disque de 4.500 mètres de
diamètre.... 4
Nous n'en sommes lias
encore là — mais on prévoit
la construction de " gratte-
ciel » de quinze etages — si
les services de l'Urbanisme
ne s'y opposent pas.
On espère bien que non.
Car mieux vaut f1uand mê-
me demeurer au quinzième
que sous les ponts.
Dirigisme médical
< U récent congrès de la
A tuberculose d'Oxford,
tous les savants se
sont mis d'accord pour .re-
connaître les vertus culti-
ves de la streptomyccine.
Et le gouvernement, français
commanda aux Etats-Unis —
où des laboratoires le fabri-
quent — le précieux remède.
M. Marrane, ministre com-
muniste de la Santé publi-
que. doit estimer toutefois
qU'une drogue provenant de
New-York ne saurait être
prise au sérieux. Et il . a
envoyé aux préfets une cir-
culaire interdisant aux mé-
decins d'utiliser la strepto-
myccine pour le traitement
de la tuberculose.
Après le dirigisme finan-
cierj ou économique, voilà le
dir^isme médical.
vous aller, voir que bien-
tôt on décrétera à la Santé
publique que la quinine ne
doit plus être employée com-
me fébrifuge, et la thiazo-
mide comme remède à l'an-
gine...
Et M. Marrane commande-
ra bientôt aux médecins ;
— A partir du i" avril, le
bromure de potassium devra
être employé contre la grip-
pe et le sinapisme contre le
Cancer 1
Il pleut du rouge
nrOTRE Président, se ren-
ly dant' dans son départe-
ment, n'a pas voulu se
présentevmles matns vides :
— Je vais leur apporter
quelques mètres de ruban...
Rouge de préférence, cela
leur fera certainement plai-
sir.
Et chaque ministère — tû-t-
il d'Etat, fut-Il de l'Inté-
rieur, de la Production tn-
dustrielle, de l'EducatiOn
nationale ou de la Santé pu-
blique de réserver d M. Vin-
cent Auriol un certain nom-
bre de rosettes et de croix
de la, Légion d'nonneMr.
Trots rosettes d'officier,
vingt croix de chevalier...
POur notre Président,
voyons t
Et le maire de Muret, et
la contrôleuse des P.T.T. de
Muret ont été « honores ».
L'impression, dans le Sud-
Ouest est nettement favora-
ble. Et lorsqu'on croise dans
la rue un monsieur décoré,
ou une dame, on se pousse
du coude :
— Tiens ! Encore un (vu
une) de chez Vincent...
Le passeport de Duong Bach Mai
P EUT-ETR,¡ un avez-vous demandé, vous, à faire viser
un passeport — et notamment en dlreotlon dé
l'Est. Vous savez dono tout le temps qu'il faut.
La Sûreté est autrement expéditive quand Il s'agit d'un
Duong Bach Mai. '
Duong Baoh Mal 7 Cet agitateur vietnamien dénoncé
l'autre jour à l'Assemblée par M. Paul Reynaud comme
responsable de plusieurs assassinats aggravés de tor-'
tures, et qui, fort paisiblement, assistait au débat du
haut d'une tribune — invité, dit-on, de Mme la vice-
présidente Braun en personne.
Depuis le 18 février, un mandat d'arrêt était lancé
contre Duong Bach Mal par l'autorité militaire de Sai.
gon. L'ignorait-on à Paris, ou feignait-on de' l'ignorer ?
Toujours est-il qu'après un certain tumulte MI Palais-
Bourbon, oet excellent ami des communisteose serait
esquivé prestement, sans être autrement Inquiété.
Deux heures plus tard — a assuré M. Paul Reynaud
— Il prenait le train à la gare de l'Est.
Or à son arrivé à Thionville, son passeport aurait été
visé en un tournemain... Faut-il comprendre qu'il ne
voyagait pas seul, qu'une personnalité influente l'acoom-
pagnait, ou plus simplement que le téléphone avait
fonctionné ? Car les communistes, o'est-à-dire Ho Chi
Minh, ne manquent pas de relations, nul ne l'ignore.
Qui sait même Si son passeport n'aurait pas été re-
vêtu du même .timbre humide que oelui de Joinovioi ?
Il est vrai que d'après d'autres informations, ledit
Duong Bach Mal serait toujours à Paris. On l'aurait
même rencontré « à la résidence habituelle s des délé-
gués vietnamiens...
Alors ce serait enoore plus beau I
APRÈS L'ABSTENTION MASSIVE DE LEUR PARTI
DANS LE VOTE DE CONFIANCE SUR L'INDOCHINE
LES MINISTRES COMMUNISTES
DOIVENT S'EN ALLER !
Il ne s'agit pas de replâtrer inutilement une majorité dont
personne ne veut plus, mais de défendre l'Union française
...DES GOUTS ET DES COULEURS !... -
EN , vérité, ce n'est plus de la confusion, ce n'est plus
de l'équivoque, c'est de la farce. Elle est mal-
heureusement tragique.
Le débat sur l'Indochine est terminé, et les positions
sont prises : d'un côté, MM. Pierre Cot, Lozeray, Guillon
et Jacques Duclos ; de l'autre, MM. Marius Moutet et
Ramadier. Ceux-là, au nom des communistes, veulent traiter
tout de suite avec Ho Chi Minh, parce que Ho Chi Minh
est communiste ; ceux-ci, au nom du gouvernement, font
savoir qu'ils sont prêts à négocier, mais non avec
Ho Chi Minh, parce que Ho Chi Minh est un assassin. ~
I.à-dessus, il s'agit de voter, 'et
l'on se trouve en présence d'un
ordre du jour de confiance déposé
par M. Charles Lussy.
Les communistes n'étant pas
d'accord avec la politique Indo-
chinoise 'du gouvernement se re-
fusent à le voter -- ce qui est par-
faitement" ,logique. "" »
En fin de compte, ils s'abstien-
nent — ce qui est rigoureusement
leur droit.
Les ministres communistes, QUI
N'ONT PLUS CONFIANCE DANS
LE GOUVERNEMENT DONT ILS
FONT PARTIE, vont donc démis-
sionner ?
Pas du tout.
• C'était peut-être, autrefois, la
règle du jeu politique.
Aujourd'hui, tout est changé :
on se place résolument en dehors
de la majorité, MAIS ON PRE-
TEND CONSERVER LES PORTE-
FEUILLES.
— Mais alors, direz-vous, si les
communistes ne s'en vont pas, ce
sont donc ,les autres qui, en dé-
rrÜssionnant, vont les obliger à
par tir ?
— Eh bien, on n'en sait encore
rien.
Pour le moment, le cabinet n'est
pas démissionnaire.
Si l'on comprend bien, il a
même été entendu, hier à midi,
au cours de ce conseil restreint au-
quel ont participé à Matignon
MM. Ramadier. Maurice Thorez,
P.-H. Téitgen, Roclore, Félix
Gouin et Yvon Delbos, qu'il ne
convenait nullement, de dramati-
ser...
Tout de même, M. Ramadier.
peu après, se. rendait chez le
président de la République.
Pour le rassurer sur la suite
des événements ou pour lui an-
noncer une décision à retarde-
ment-?
Constatons qu'il ne manque pas.
dans les • couloirs, de < techni-
ciens b pour considérer qu'après
tout il n'y a rien d'irréparable.
Les communistes ont refusé leur
confiance, c'est entendu.
Passons l'éponge : c'est déjà le
passé. Qui sait en effet si aujour-
d'hui même ils n'apporteront i>as
une preuve éclatante de leur loya-
lisme en votant les crédits mili-
taires d'Indochine ?
Au fait, ne les ont-ils pas déjà
votés en eommission ?
Ils en ont discuté, paraît-îl,
hier soir — c'est à-dire qu'ils se
sonit recueillis en attendant de- fia.
voir ce qu'au juste en pensait
Moscou.
— Nous verrons ! a dit M. Jac-
ques Duclos de son a.ir le plus
bonasse.
Mais il y a mieux.'
Renseignements prtë — et M.
Ramadier en personie a tenu à
confirmer ce précieux détail —
les ministres communistes n'ont
pas refusé leur confiance au cabi-
net dont ils sont membres. L'Of-
ficiel en fera toi : ils ont voté
pour.
Les députés communistes se sont
a' ->tènus, mais prs un bulletin de
ministre n'a manqué 1
Alors 7
Alors, sous le couvert de cette
double hypocrisie, d'aucuns ne
décapèrent encore pas de prolon-
ger l'e::' tence de cette majorité
contradictoire. -
JACQUES DELBO.
CINQ ANS DE TRAVAUX FORCÉS
à l'empoisonneuse
. Denise Lauxerrois
VINGT-SIX ans, visage bes-
tial qu'arrondissent des
bajoues et surmonté
d'un nez majuscule, la cheve-
lure bi-colore, telle apparait
dans le box Denise Lauxerrois,
accusée de tentative d'assassi-
nat.
Par deux fois elle essaya de
faire mourir son mari. Le 1er
août 1945, elle lui fait prendre une
trop forte dose d'un somnifère. Il
est très malade et perd tous ses
cheveux. Le 30 du même mois
d'août, emmenant leurs trois en-
fants à la campagne, elle remonte
les étages, ferme les fenêtres et
ouvre le gaz, son mari se trouvant
seul dans l'appartement.
Mariés depuis 1938, les deux
époux ne s'entendaient plus. Lui
avait une maîtresse : il le recon-
naît. Elle eut plusieurs amants,
elle ne le nie pas. Elle les recevait
Elle avait tenté de
tuer son mari au
véronal, puis au gaz
d'éclairage
même au domicile conjugal, en
présence de ses enfants.
— Et aussi de sa mère, dit un
policier.
— Mais le mari se trouvait là
également plusieurs fois, remar-
que le défenseur, Me Mollet-Vie-
ville.
A la police, dès son arrestation,
Denise avoue tout. A l'audience,
légère variante : elle n'a jamais
eu. dit-elle, l'intention de se dé-
barrasser de son mari (?)
Six jours...
Six nuits...
Sous la, verrière, dans- cet immense
Vél' d'Hiv' que les cris de la foule cm-
plissent d'une rumeur confuse, tour-
nent. les « écureuils Il des Six-Jours...
Des écureuils, qui d'ailleurs, entre
7 heures et midi, mériteraient plutôt
d'être catalogués dans l'espèce des tor-
tues, car l'on ne presse guère quand
le public n'est pas là".
Quelques acharnés, pourtant, cam-
pent, dorment, et saucissonnent sur les
gradins. Eux font aussi du sport, et
pas des Moindres..
De temps d autre, le clackson réson-
ne et Berretrot s'en vient annoncer au
micro qu'une chanteuse célèbre — que
personne ne connaît d'ailleurs va
se produire.
. Ou encore, il persuade les spectateurs
chauves que leur intérêt certain serait
d'employer sans délai la Lotion Para-
guayenne...
Sur le fond de la piste, des élégantes
se font adçiirer, et les plumes de leurs
chapeaux tremblent, au vent des cou-
reurs qui passent en trOMbe
Et quand, un peu assommé par un
spectacle si coloré et si bruyant, on
se retrouve sur le pavé de Grenelle,
on s'aperçoit subitement qu'on a tout
regardé : Berretrot, les chanteuses, les
accordéonistes, les jolies femmes, sauf
les coureurs cyclistes-
Lire le compte rendu de la course
en page 3.
LE RAYON Z
Question
de confiance ?
M EDOUARD DEPREUX,
ministre de l'Intérieur,
• ayant ausculté la Qua-
trième République par le plus
grand des hasards, a trouvé
qu elle était bien malade.
Au lieu de compter trente-trois,
comme tout le monde, la pauvre
enfant criait : Vingt-deux ! Vingi-
deux! comme le commissaire di-
visionnaire Fournet.
C'était clai-t. '
Un scandale policier venait
d'enrichir la collation du minis-
qui f aussitôt enfermer les
corrompus de la préfecture par
les incorruptibles de la Sûreté na-
tionale.
Car si nous avons deux polices
en France, c'est pour qu'il y en
ait au moirs toujours une en li-
berté.
— 7 hisser ce scandale impuni,
s'est écrié M. Depreux, c'est si-
gn *act-' de déeè-, de la \Lud..:è.
me Rép blique.
Les membres du gouvernement,
vous le voyez, n'ont pas une con-/
fiance excessive dans nos institu
tiC'-q. *
Le fait qu'i>'s «lent été choisie
pour veiller sur elles l'a pas l'air
de les rass' er beaucoup.
Ma foi, que v«rl'- v( j que je
vous dise, moi non plus.
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