Titre : Libération / [dir. Emmanuel d'Astier de la Vigerie]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1948-06-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32806572q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juin 1948 01 juin 1948
Description : 1948/06/01 (A4,N1158). 1948/06/01 (A4,N1158).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k41245276
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-243
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/01/2019
78'
29
23
25
I
x
LE TEIVIPS AUJOURD’HUI
O EGION PARISIENNE. — Nuageux
instable, quelques averses. Vent
ouest, nord-ouest modéré et irrégu
lier. Rafales sur les côtes. Tempéra
ture maxima en baisse.
PARIS
5
HEURES
4* ANNEE—N° 1.158 — 5 FRANCS le grand quotidien d’information du matin
MARDI 1 er JUIN 1948
En page 3
Robert Villemain et Hart ont
fait match nul, à Londres
Aujourd’hui en 2 eme page le 1 er article du grand
reportage d’Alexis Danan : Les hommes au crâne tondu
Avant le scrutin de confiance, cet' après-midi à l’Assemblée
NEGOCIATIONS SUR LES FONCTIONNAIRES
Le cap franchi, le cabinet Schuman
est attendu par de nombreux écueils
PAR CLAUDE MARTIAL
M ROBERT SCHUMAN, qui ne se ré-
• signe pas encore à pratiquer les ma
nœuvres de couloirs astucieuses, insi
nuantes, obstinées, auxquelles tant de
chefs de gouvernement, / autrefois, durent
leur sursis, pratique cependant la politique
des déjeuners. L’autre samedi, il traitait, à Champs,
tous ses ministres. Cela n’empêcha, d’ailleurs, ni la
querelle des licenciements de fonctionnaires, ni la
résurrection de la controverse sur la laïcité. Il y a
quelques jours, c’était M. Léon Blum qui déjeunait,
en tête-sf-tête, avec le président du Conseil. Et il y
fut beaucoup question, semble-t-il, d’un remaniement
qui prendrait son départ au Quai d’Orsay. Hier, à
Matignon, M. Robert Schuman retenait autour de
la nappe blanche M. Maurice Schumann et les autres
leaders du M.R.P. Sans doute, au café, a-t-on discuté
de l’opportunité des initiatives de Mme Poinso-Cha-
puis dont le décret si discrètement glissé dans les
colonnes de 1’ « Officiel » a fait sursauter les défen
seurs de l’école laïque.
On n’en est pas encore à, un franc débat sur
Cette question. Le décret discuté, pour l’instant, est
dans les limbes. Le Conseil d’Etat statue sur sa
légalité formelle. Il est fort probable qu'il suggérera
une rédaction nouvelle sans ambiguïté. Mais, aujour
d’hui, l’Assemblée doit voter sur la question de
confiance posée, vendi’edi après-midi, par le président
du Conseil, à propos des « sacrifices » de fonction
naires titularisés. Ce devrait être un scrutin de tout
repos. Des formules de compromis, il en existe plu
sieurs, un peu trop peut-être même, pour la clarté
des débats.
Les fonctionnaires menacés seront arrachés au
Couteau. Seul le budget de M René Mayer n’y trou
vera-pas, son compte, mais lé litige, en vérité, porte
sur peu de cas, et les principes seront saufs.
Manque d’enthousiasme
Ce n’est point, pourtant, l’en
thousiasme qui portera une partie
du centre et des modérés à se
rallier au cabinet, s’ils se rallient,
ou à s’abstenir. La formation au
pouvoir, travaillée par des discor
des intérieures presque sur tous
les points, s’est singulièrement
usée encore que son chef ait été
extrêmement avare de son crédit.
Chaque semaine qui vient apporte,
au surplus, sa corbeille de litiges
plus encore que ses espérances de
succès. M. Daniel Mayer sera-t-il
d’accord avec M. René Mayer lors
que, dans quelques jours, ce der
nier réclamera un aménagement
de la Sécurité sociale sous forme
de réduction des contributions
patronales et ouvrières ? La baisse
des prix est à peine amorcée, et
il va falloir, dans quelques semai
nes, réviser les tarifs des produits
agricoles. Les grandes eaux des
rentrées fiscales vont sé tarir pen
dant l’été. Face à l’Allemagne, la
France reste bien isolée et nous
n’avons pas eu, dans l’affaire pa
lestinienne, une attitude qui ait
emporté l’approbation de tous les
ministres,
On n’en a point terminé avec la
question des dépenses militaires,
ni avec celle de l’école privée
et le cabinet sera, de nouveau,
singulièrement divisé lorsqu’il
s’agira de soutenir un projet de
loi électorale.
Seulement, voilà. En l’état ac
tuel de l’éventail parlementaire,
les mêmes problèmes se poseront,
de la même façon, quel que soit
le gouvernement au pouvoir et
devront, sans doute, être résolus
avec les mêmes partenaires, car
il n’apparaît point que l’heure soit
venue d’une tentative de rassem
blement des gauches, comme le
souhaitent les communistes, cer
tains S.F.I O. et peut-être quelques
radicaux. Encore moins, en dépit
des séductions du P.R.L., le climat
ne se prête à la formation d’une
alliance centre-droites.
Pas de crise
I!
uie
Champion
de demain
89,3 0, ° au Front
N « • J / 770.701 bul-\
a 1 1 o n a 1 v etin ‘ biancs /
Prague, 31 mai (A.F.P.).
Le ministère de l’Intérieur donne les résultats d’ensem
ble provisoires suivants des élections générales, portant sur
163 circonscriptions tchèques et 81 circonscriptions slova
ques :
Suffrages exprimés 7.199.846
Front National 6.429.145 (89,3 %)
Bulletins blancs - • 770.701 (10,7 %)
(Lire l’article en quatrième page)
' Une crise, c’est un argument de
plus apporté aux partisans de la
dissolution du Parlement. Pour ce
départ anticipé, peu de volontaires
KteïïS' jSSÆ'JK Pour une opposition
remaniement apporterait, peut-être,
une majorité accrue au cabinet
Schuman. L’opération, préparée en
coulisse, ne paraît pas mûre.
Telles sont, quelques heures
avant le scrutin de confiance, les
raisons, pas toujours très désinté
ressées, des partisans du « statu
quo ».
L’intervention — que l’on n’at
tendait pas — de M. Vincent Au-
riol apporte aux controverses, et
même aux polémiques, quelques
éléments nouveaux. Elle ne tem
père certes pas le climat parle
mentaire, mais elle ne le modifie
pas non plus.
Le Président de la République
a affirmé avec force ce que l’on
savait déjà, c est-à-dire qu’il n’en
tend pas être un président-soli
veau. Après ses propos publics, il
a commenté pour quelques amis
la portée de son intervention :
<( Je ne veux pas agir comme un
de mes prédécesseurs qui a laissé
périr la République », leur a-t-il
dit tout net. Avec une référence
à l’appui.
Une borne ne suffit pas
Cela ne signifie pourtant p^s
que M. Vincent Auriol estime que
LE VOYAGE DU PRESIDENT DE LA
REPUBLIQUE DANS LE FINISTERE
M.
descendrait dans
l’arène politique
si le régime républicain était menacé
L A Bretagne pavolsée et- les Bretons en costumes tra
ditionnels ont accueilli dimanche le Président de la
République, venu pour remettre la croix de la Légion
d’honneur et la croix de guerre avec palme à Brest-la-
martyre, si douloureusement marquée par la guerre.
Mais Brest relève ses ruines et M. Auriol a rendu hom
mage à la ténacité de ses habitants tandis que MM. René
Coty et Johannès Dupraz qui, à ses côtés, représentaient
le gouvernement approuvaient ostensiblement.
C’est aussi à la marine française qu’a rendu hommage
le Président, salué par les équipages rangés traditionnel
lement le long des ’bastingagés tandis qu’en vedette il
passait dans la rade notre flotte en revue. Et, visitant
1 école navale, M. Vincent nat i 0nale . si tous i es partis se pré-
Auriol rappela aux futurs occupaient de donner à la nation
officiers les tâches qui les ce qu’elle réclame pour pouvoir se
^ rétablir et prospérer': le calme et
attendent. Ja con fj a nce.
Mais d’autres cités attendaient _ ,
le président de la République, et Un paradoxe
le cortège officiel, 'respectant l’ho- r
■raire, visita successivement Lan- déconcertant
derneau, Châteaulin, Douarnenez,
la ville des « filets bleus », et Quim- Hélas ! il arrive, par un de ces
per, célèbre pour ses faïences. paradoxes déconcertants, que ceux-
C’est dans cette dernière ville que là mêmes qui se plaignent parfois
M. Vincent Auriol a prononcé l’im- de la faiblesse et de l’instabilité
portant discours dont voici les pas- des pouvoirs publics sont les plus
sages essentiels : ardents à ruiner la responsabilité
politique et, poussant à la démoli
tion des ministères, à la dislocation
des majorités, acceptent le risque
constructive de semer l a défiance.
« C’est la loi de la démocratie S’il n’y avait plus
que les discussions soient libres, , . ,.
que les intérêts et les idées s’oppo- 'q KépUbliqUe
sent, mais c’est l’intérêt de la Ré
publique qu’ii s’établisse sur les « U est donc bon que le chef de
points communs une majorité et l’Etat n’ait point la responsabilité
que cette majorité $oit stable, de de l’action gouvernementale, si l’on
même qu’il serait souhaitable pour veut qu’il ait assez de permanence
le bien commun que les oppositions pour ' assurer la continuité de la
ne' fussent pas seulement de mé- politique extérieure et défendre les
contentement ou de démolition, intérêts vitaux de la nation S’il
mais de construction et d’apport avait, en effet, pouvoir de décision,
d’idées à la majorité elle-même, ou bien il devrait perdre la longé
vité constitutionnelle qui s’impose,
ou bien il deviendrait une autorité
sans responsabilité, et je le dis
avec force :
« Le jour où un chef de gouver
nement ou les ministres de ce
gouvernement, ne seraient plus
responsables devant les élus de
la nation, le jour où le Parlement
ne pourrait plus exercer, au nom
du peuple souverain, son con
trôle; il n’y aurait plus de Répu
bfique, et je vous prie de croire
que je n’assisterais jamais à cette
agonie sans reprendre, s’il Se fal
lait, dans le rang, le combat ré-
publicafn. »
Et le président a conclu :
« Je suis sûr que tous les Fran-
Une tâche
de conciliation
« Il s'agit donc, nécessairement,
de concilier, de transiger, pt cette
tâche de conciliation, qui est celle
de la magistrature morale d’in
fluence et de persuasion que
j’exerce, ne serait point malaisée si
chacun avait pour but actuelle
ment la restauration de la France
plus que la conquête du pouvoir ;
si, dans le respect des institutions
librement acceptées par le pays,,
chacun quel que fût le gouverne
ment au pouvoir, s’efforçait de l’ai
der en se soumettant à la discipline
sociale, en accomplissant son de
voir civique, en t ha vaillant dans çais finiront par m’entendre, même
l’ordre, en pratiquant la solidarité ceux qui font les sourds. »
de bonne camaraderie, alors qu’il
lui vouait un amour tenace, déme
suré, effrayant.
Après l’avoii: suivie toute la jour
née, ainsi qu’il avait l’habitude de
le faire depuis quatre ans déjà, lui
interdisant l’approche des garçons
de son âge, il s’était décidé, çe
jour-là, à entraîner dans la mort
avec lui, en la serrant dans ses
bras, celle qu’il avait perdu l’espoir
,de posséder un jour.
Lorsque se fut dissipée la fumée
provoquée par la déflagration, un
spectacle affreux se présenta aux
yeux des assistants : la jeune fille
gisait à terre, affreusement riéchi-,
quetée. Dans un coin, un consom
mateur. Maurice Moraglia. se tor
dait de' doulêur, le ventre labouré
d’éclats : il devait mourir un mois
plus tard.
Cinq fois il tente
de se suicider
Le meutrier était resté debout.
Son bras gauche ne présentait plus
qu’un moignon sanglant. On le
poussa dehors. De sa main droite,
restée valide, il tira de sa cana
dienne un petit couteau de poche
dont il se porta plusieurs coups
sans gravrié. Par la suite, en trois
occasions, dans sa cellule ou à l’hô
pital, André Demaurizi, obstiné à
rejoindre dans la mort celle qu’il
aimait, tenta de se suicider en vairi.
Mais il ne put se soustraire à la
justice des hommes et la' Cour d’as
sises des Alpes-Maritimes le jugeait
hier.
Certes, il déclara avoir agi dans
un moment de folie et regretter
son acte. Mais, en fait, il assista
avec calme au déroulement des dé
bats et ne réagit que lorsque vint
déposer à la barre, d’une voix
tremblante, je père de Paulette
Néri.
-Son défenseur, évidemment^ a
plaidé la folie. Il s’est attaché à
analyser le cas freudien proposé
aux jurés. Mais il n’a pu_ obtenir
que les circonstances atténuantes
pour son malheureux client, qui a
été condamné à 12 ans de travaux
forcés et à dix ans d’interdiction
de séjour.
André Demaurizi a accueilli le
jugement sans la moindre émotion
Il s'est refusé à signer son pourvoi
et a déclaré k 'son avocat qu'il ne
terminerait certainement pas sa
peine.
Yves Giraud-Cdbantous, qui a
remporté à 146 de moyenne, à l’au-
todrome de Montlhéryp le Grand
Prix d e Paris devant son camarade
de l'écurie « France ». Louis (du
ron, a toutes chances de remporter
le championnat de France des con
ducteurs ( voir en rubrique sportive
paye 3).
Mise au poiut
Condamné
au bagne
il a juré
de mourir
pour rejoindre celle qu’il
a tué à la grenade parce
qu’il l’aimait
Nice, 31 mai (coït. part.). — Le
28 septembre 1947, sous les yeux de
ses parents, une jeune couturière
de 17 ans, Paulette Néri, trouvait
une mort affreuse dans un ber de
Nice : un garçon boulanger de
19 ans, André Demaurizi. garçon
timide, dont les complexes d’infé
riorité ont fait un. refoulé, fit sau
ter à la grenade celle qu’il avait #
courtisée en vain et qui lui parlait ^ COttl pTO-PliS SUT
les fonctionnaires
' C’est à 16 heures, cet après-midi,
que l’Assemblée. procédera au scru
tin de confiance sur le licenciement
des fonctionnaires. Il est probable
que ce ne sera qu’une simple for
malisé si, comme tout semble 1 in
diquer, un texte transactionnel est
finalement accepté par les divers
groupes de la majorié.
Les conciliabules se sont pour
suivis hier autour du, compromis
de M. Biondi qui, rappelons-le, ac
centue les dispositions en faveur
des fonctionnaires titulaires. Les h-
cenciements seraient notamment li
mités à des services énumérés dans
une liste annexe, et même, d’apres
un amendement Penoy, les titulai
res à dégager pourraient _ ne pas
être effectivement licenciés, mais
mutés d’office dans d’autres em
plois.
En fin d'après-midi, M. Robert
Schuman à mis au point avec
MM. René Mayer, Bourgès-Mau-
noury et Biondi les bases de la
transaction.
Ce matin encore, les échanges de
vues se sont poursuivis entre grou
pes parlementaires et syndicats
pour mettre sur pied « in extremis »
le texte définitif de compromis.
La C. G. T. se pro
nonce aujourd’hui
sur les 20 0/0
La commission administrative de
la C.G.T- va se .réunir cet après-
midi pour entendre le compte ren
du de la délégation du bureau con
fédéral qui s'est rendue au début
de la semaine dernière auprès de
M. Daniel Mayer, ministre du Tra
vail. Les délégués, on le sait, ont
réclamé une augmentation géné
rale des salaires, traitements et
pensions de 20 % ainsi que la reva
lorisation des allocations familiales
et la révision périodique des rému
nérations ouvrières chaque fois
qu’une hausse du coût de la vie de
LO % aura été constatée.
Après les exposés de MM. Benoît
Fraction,- Le Léap et de leurs col
lègues, tes'membres de la- conïmis-
don ‘adnrnrfirative ‘seront appelés
à prendre certaines décisions.
La «belle»
Suzanne
a étonné
ses juges
Mi - homme, mi - femme
« il » avait séduit un
gendarme et un commis
saire de police
COMPTE RENDU D’AUDIEN
CE, PAR J.-H. MORIN
I J N étrange accusé fait
V faire le maximum à
M. Périer, président de la
13 e correctionnelle. Marie-
André - Georges Schwinden-
hammer est inculpé d’escro
queries et d’usage de fausse
carte d’identité.
Il se présente à l’audience avec
de longs cheveux blonds formant
tresses. Sur une chemisette blan
che, il porte une broche représen
tant un bouquet de fleurs. L’admi
nistration pénitentiaire lui a inter
dit de comparaître avec la robe
dans laquelle il a été arrêté et l’a
obligé à revêtir le pantalon de bure
des condamnés. Il cherche à rache
ter çette tache par des bas de soie
et des espadrilles féminines. Les
yeux bruns sont fardés. Les sourcils
épilés sont dessinés au rimmel."
Malgré un nez un peu grand èt
son 1 m. 8fl, toutes les at.Rudes
de cet homme de 38 ans, marié et
père d’un garçon, sont féminines,
y compris les œillades qu’il déco
che au président et au substitut
Cos ter.
L’accusation lui reproche des es
croqueries dans la vente d’un brû
leur de chauffage centrai mais au
cun des plaigants ne s'est porté
partie civile et le délit parait mal
établi.
La manie du travesti
M* Valensi se préoccupe surtout
du travesti de son client :
— Il est choquant, sans doute,
dit-il, qu’un homme abdique certe
manière de royauté que lui confère
la nature pour se réfugier dans les
onguents, les parfums et les junes.
Mais, l’avocat a confessé son
client :
— Je me sens complet sous l’ac
coutrement féminin, m’a-t-il dit
En homme, je me cherche. Je
cours après mon Moi et je ne le
trouve pas.
Une mystérieuse
blonde aurait
tué le cheminot
des Epinettes avec un culot d’obus
M ME ODETTE DOUTRELLEAU, âgée de 52 ans, ma
nutentionnaire à la S.N.C.F., regagnait hier matin
le logement de son ami François Mallet, 53 ans, également
manutentionnaire à la S.N.C.F. et demeurant 35, rue
Sauffoy, lorsqu’elle découvrit le cadavre du cheminot,
allongé sur le lit, vêtu d’un pyjama ensanglanté, le cou
; serré par la ceinture du py-
2 amants
avaient lue
le
mari
La fille de celui-ci
fut leur complice
Argentan, 31 mai. — Quand, ’.e
9 mai dernier, M. Gabriel Mau-
point fut retrouvé par sa fille aî
née, noyé dans un puits de la fer
me de Crouttes, près d’Argentan,
l’autopsie pratiquée sur le corps
permit de conclure à une mort na
turelle. Cependant, 1 ' la rumeur pu
blique lança des accusations très
nrécises conlre trôis membres de
l’entourage de la victime
Depuis deux ans, en effet, Bauf
fay était l’amant de Mme Mau-
pôint. Un beau jour, ils décidèrent
de se débarrasser du mari gênant.
Dans la soirée du 8 mai, Bauffay
attaqua son patron par surprise,
l’assomma et, aidée de sa maîtresse,
le précipita dans le puits
Ayant passé aux aveux complets.
Bauffay expliqua qu’une des filles
de la victime qui, selon ses décla
rations, aurait été sa .maîtresse,
s’était faite complice du crime
afin de se venger de son père
jama. Le malheureux portait
deux profondes blessures
au crâne.
Affolée, elle avertit les' voisins
qui prévinrent Police-Secours, Aus
sitôt sur les lieux, le "commissaire
du quartier des Epinettes, M. Ca
gnard, accompagné de l’inspecteur
principal Morère et de deux autres
inspecteurs de la police judiciaire,
constatèrent que M. François Mal
let avait, été assommé avec un obus
de 37 millimètres, souvenir de
guerre, puis sauvagement étranglé.
Les meubles de l’appartemer
n’avaient pas été fouillés, ma
les vêtements de la victime (:■
son portefeuille contenant que
ques billets de mille francs
avaient disparu.
D’après les premiers résultats ce
l’enquête, c’est une femme, amie
de rencontre du cheminot, qui l’au
rait assassiné. En effet, François
Mallet, qui s’adonnait à la boisson,
a été vu pour la dernière fois dans
plusieurs cafés du quartier, en cor.,
pagnie d’une jeune femme aux ch
veux blonds, âgée d’une trentaine
d’années, et qui, le soir du crime,
l’aurait raccompagné chez lui. D
vers locataires du 35 de la rue
Sauffoy affirment qu’ils ont' enter
du, le même soir, de grands cris
nuis la chute d’un coins.
Un crime de la peur
L'hypothèse actuellement enr
sagée par la police est la suivante
le manutentionnaire ivre, regagnant
la chambre, surprend la jeune
femme blonde en train de fouiller
dans ses poenes. Il l’accuse de vou
loir le voler. Ils se querellent, en
viennent aux mains et, au cours fie
la dispute, brisent différents ob
jets, notamment un éléphant en
-plâtre et un pot de fleurs se tro'
vant sur la cheminée. Près de suc
comber, la femrfte aurait saisi
l’obus puis en aurait, frappé Mal et
à deux reprises à la tête.
Le cheminot s’étant écroulé si
le lit, grièvement blessé, l’iaeon
nue, détachant la ceinture du
pyjama, l’aurait nouée autour lu
cou de sa victime, puis se serait
* enfuie sians refermer la porte.
Une autre hypothèse est plausi
ble également : la jeune femme
aurait présenté au cheminot un ie
ses amis qui aurait accompagné cr
dernier chez lui, puis l’aurait assas
siné pour le voler.
Les inspecteurs de la police ji. /.•
ciaire espèrent retrouver d'ici peu
la mystérieuse inconnus dont ils
possèdent un signalement assez dé
taillé.
Des tracteurs à la
place de pianos
à la manufacture Pleyel ?
« Sourian'e » dans.ses vêtements
■ masculins », Suzanne pose com-
iiisam miit eux côtés d'un gen
darme hilare.
L ES 260 ouvriers de la manu
facture de pianos Pleyel, à
Saint-Denis, ont ressenti une
émotion brin légitime quand ils
ont appris, il y aq uelques jours,
que cette fabrique, héritière d’une
tradition fort ancienne puis
qu'elle a sorri, il y a peu, son
200.700 e piano, allait être trans
formée en fabriqu 0 de tracteurs.
Comment l’affaire en est-elle ve
nue là ? A la suite de grosses dif
ficultés de trésorerie -e .conseil
d’administration Pieyel décida de
procéder à une augmentation de
capital. Il se trouva que la firme
voisine, la manufacture d’armes,
de machines à écrire et de trac
teurs M.A.P. souscriv.t. el devint
majoritaire avec 92 % des nou
velles actions. Eli? décida donc de
transformer Pleyel.
Le personnel employés et ou
vriers s’est, constitué en comité de
défense. Il a l’intention d’interye-
nir auprès des pouvoirs publics
pour qu’ils viennent en aide à
cette industrie en péril.
Camionnette contre au
tobus rue Geoffroy-St-
Hilaire
Un autobus de la ligne 67 a été
violemment heurté, hier après-midi,
rue Geoffroy-Saint-Hilaire. par une
camionnette du ministère du Tra
vail. Dans le choc, le conducteur du
véhicule a eu la poitrine déformée
prr le volant. .
Quelques voyageurs de 1 autobus
ont eu quelques contusions r
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instable, quelques averses. Vent
ouest, nord-ouest modéré et irrégu
lier. Rafales sur les côtes. Tempéra
ture maxima en baisse.
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4* ANNEE—N° 1.158 — 5 FRANCS le grand quotidien d’information du matin
MARDI 1 er JUIN 1948
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Robert Villemain et Hart ont
fait match nul, à Londres
Aujourd’hui en 2 eme page le 1 er article du grand
reportage d’Alexis Danan : Les hommes au crâne tondu
Avant le scrutin de confiance, cet' après-midi à l’Assemblée
NEGOCIATIONS SUR LES FONCTIONNAIRES
Le cap franchi, le cabinet Schuman
est attendu par de nombreux écueils
PAR CLAUDE MARTIAL
M ROBERT SCHUMAN, qui ne se ré-
• signe pas encore à pratiquer les ma
nœuvres de couloirs astucieuses, insi
nuantes, obstinées, auxquelles tant de
chefs de gouvernement, / autrefois, durent
leur sursis, pratique cependant la politique
des déjeuners. L’autre samedi, il traitait, à Champs,
tous ses ministres. Cela n’empêcha, d’ailleurs, ni la
querelle des licenciements de fonctionnaires, ni la
résurrection de la controverse sur la laïcité. Il y a
quelques jours, c’était M. Léon Blum qui déjeunait,
en tête-sf-tête, avec le président du Conseil. Et il y
fut beaucoup question, semble-t-il, d’un remaniement
qui prendrait son départ au Quai d’Orsay. Hier, à
Matignon, M. Robert Schuman retenait autour de
la nappe blanche M. Maurice Schumann et les autres
leaders du M.R.P. Sans doute, au café, a-t-on discuté
de l’opportunité des initiatives de Mme Poinso-Cha-
puis dont le décret si discrètement glissé dans les
colonnes de 1’ « Officiel » a fait sursauter les défen
seurs de l’école laïque.
On n’en est pas encore à, un franc débat sur
Cette question. Le décret discuté, pour l’instant, est
dans les limbes. Le Conseil d’Etat statue sur sa
légalité formelle. Il est fort probable qu'il suggérera
une rédaction nouvelle sans ambiguïté. Mais, aujour
d’hui, l’Assemblée doit voter sur la question de
confiance posée, vendi’edi après-midi, par le président
du Conseil, à propos des « sacrifices » de fonction
naires titularisés. Ce devrait être un scrutin de tout
repos. Des formules de compromis, il en existe plu
sieurs, un peu trop peut-être même, pour la clarté
des débats.
Les fonctionnaires menacés seront arrachés au
Couteau. Seul le budget de M René Mayer n’y trou
vera-pas, son compte, mais lé litige, en vérité, porte
sur peu de cas, et les principes seront saufs.
Manque d’enthousiasme
Ce n’est point, pourtant, l’en
thousiasme qui portera une partie
du centre et des modérés à se
rallier au cabinet, s’ils se rallient,
ou à s’abstenir. La formation au
pouvoir, travaillée par des discor
des intérieures presque sur tous
les points, s’est singulièrement
usée encore que son chef ait été
extrêmement avare de son crédit.
Chaque semaine qui vient apporte,
au surplus, sa corbeille de litiges
plus encore que ses espérances de
succès. M. Daniel Mayer sera-t-il
d’accord avec M. René Mayer lors
que, dans quelques jours, ce der
nier réclamera un aménagement
de la Sécurité sociale sous forme
de réduction des contributions
patronales et ouvrières ? La baisse
des prix est à peine amorcée, et
il va falloir, dans quelques semai
nes, réviser les tarifs des produits
agricoles. Les grandes eaux des
rentrées fiscales vont sé tarir pen
dant l’été. Face à l’Allemagne, la
France reste bien isolée et nous
n’avons pas eu, dans l’affaire pa
lestinienne, une attitude qui ait
emporté l’approbation de tous les
ministres,
On n’en a point terminé avec la
question des dépenses militaires,
ni avec celle de l’école privée
et le cabinet sera, de nouveau,
singulièrement divisé lorsqu’il
s’agira de soutenir un projet de
loi électorale.
Seulement, voilà. En l’état ac
tuel de l’éventail parlementaire,
les mêmes problèmes se poseront,
de la même façon, quel que soit
le gouvernement au pouvoir et
devront, sans doute, être résolus
avec les mêmes partenaires, car
il n’apparaît point que l’heure soit
venue d’une tentative de rassem
blement des gauches, comme le
souhaitent les communistes, cer
tains S.F.I O. et peut-être quelques
radicaux. Encore moins, en dépit
des séductions du P.R.L., le climat
ne se prête à la formation d’une
alliance centre-droites.
Pas de crise
I!
uie
Champion
de demain
89,3 0, ° au Front
N « • J / 770.701 bul-\
a 1 1 o n a 1 v etin ‘ biancs /
Prague, 31 mai (A.F.P.).
Le ministère de l’Intérieur donne les résultats d’ensem
ble provisoires suivants des élections générales, portant sur
163 circonscriptions tchèques et 81 circonscriptions slova
ques :
Suffrages exprimés 7.199.846
Front National 6.429.145 (89,3 %)
Bulletins blancs - • 770.701 (10,7 %)
(Lire l’article en quatrième page)
' Une crise, c’est un argument de
plus apporté aux partisans de la
dissolution du Parlement. Pour ce
départ anticipé, peu de volontaires
KteïïS' jSSÆ'JK Pour une opposition
remaniement apporterait, peut-être,
une majorité accrue au cabinet
Schuman. L’opération, préparée en
coulisse, ne paraît pas mûre.
Telles sont, quelques heures
avant le scrutin de confiance, les
raisons, pas toujours très désinté
ressées, des partisans du « statu
quo ».
L’intervention — que l’on n’at
tendait pas — de M. Vincent Au-
riol apporte aux controverses, et
même aux polémiques, quelques
éléments nouveaux. Elle ne tem
père certes pas le climat parle
mentaire, mais elle ne le modifie
pas non plus.
Le Président de la République
a affirmé avec force ce que l’on
savait déjà, c est-à-dire qu’il n’en
tend pas être un président-soli
veau. Après ses propos publics, il
a commenté pour quelques amis
la portée de son intervention :
<( Je ne veux pas agir comme un
de mes prédécesseurs qui a laissé
périr la République », leur a-t-il
dit tout net. Avec une référence
à l’appui.
Une borne ne suffit pas
Cela ne signifie pourtant p^s
que M. Vincent Auriol estime que
LE VOYAGE DU PRESIDENT DE LA
REPUBLIQUE DANS LE FINISTERE
M.
descendrait dans
l’arène politique
si le régime républicain était menacé
L A Bretagne pavolsée et- les Bretons en costumes tra
ditionnels ont accueilli dimanche le Président de la
République, venu pour remettre la croix de la Légion
d’honneur et la croix de guerre avec palme à Brest-la-
martyre, si douloureusement marquée par la guerre.
Mais Brest relève ses ruines et M. Auriol a rendu hom
mage à la ténacité de ses habitants tandis que MM. René
Coty et Johannès Dupraz qui, à ses côtés, représentaient
le gouvernement approuvaient ostensiblement.
C’est aussi à la marine française qu’a rendu hommage
le Président, salué par les équipages rangés traditionnel
lement le long des ’bastingagés tandis qu’en vedette il
passait dans la rade notre flotte en revue. Et, visitant
1 école navale, M. Vincent nat i 0nale . si tous i es partis se pré-
Auriol rappela aux futurs occupaient de donner à la nation
officiers les tâches qui les ce qu’elle réclame pour pouvoir se
^ rétablir et prospérer': le calme et
attendent. Ja con fj a nce.
Mais d’autres cités attendaient _ ,
le président de la République, et Un paradoxe
le cortège officiel, 'respectant l’ho- r
■raire, visita successivement Lan- déconcertant
derneau, Châteaulin, Douarnenez,
la ville des « filets bleus », et Quim- Hélas ! il arrive, par un de ces
per, célèbre pour ses faïences. paradoxes déconcertants, que ceux-
C’est dans cette dernière ville que là mêmes qui se plaignent parfois
M. Vincent Auriol a prononcé l’im- de la faiblesse et de l’instabilité
portant discours dont voici les pas- des pouvoirs publics sont les plus
sages essentiels : ardents à ruiner la responsabilité
politique et, poussant à la démoli
tion des ministères, à la dislocation
des majorités, acceptent le risque
constructive de semer l a défiance.
« C’est la loi de la démocratie S’il n’y avait plus
que les discussions soient libres, , . ,.
que les intérêts et les idées s’oppo- 'q KépUbliqUe
sent, mais c’est l’intérêt de la Ré
publique qu’ii s’établisse sur les « U est donc bon que le chef de
points communs une majorité et l’Etat n’ait point la responsabilité
que cette majorité $oit stable, de de l’action gouvernementale, si l’on
même qu’il serait souhaitable pour veut qu’il ait assez de permanence
le bien commun que les oppositions pour ' assurer la continuité de la
ne' fussent pas seulement de mé- politique extérieure et défendre les
contentement ou de démolition, intérêts vitaux de la nation S’il
mais de construction et d’apport avait, en effet, pouvoir de décision,
d’idées à la majorité elle-même, ou bien il devrait perdre la longé
vité constitutionnelle qui s’impose,
ou bien il deviendrait une autorité
sans responsabilité, et je le dis
avec force :
« Le jour où un chef de gouver
nement ou les ministres de ce
gouvernement, ne seraient plus
responsables devant les élus de
la nation, le jour où le Parlement
ne pourrait plus exercer, au nom
du peuple souverain, son con
trôle; il n’y aurait plus de Répu
bfique, et je vous prie de croire
que je n’assisterais jamais à cette
agonie sans reprendre, s’il Se fal
lait, dans le rang, le combat ré-
publicafn. »
Et le président a conclu :
« Je suis sûr que tous les Fran-
Une tâche
de conciliation
« Il s'agit donc, nécessairement,
de concilier, de transiger, pt cette
tâche de conciliation, qui est celle
de la magistrature morale d’in
fluence et de persuasion que
j’exerce, ne serait point malaisée si
chacun avait pour but actuelle
ment la restauration de la France
plus que la conquête du pouvoir ;
si, dans le respect des institutions
librement acceptées par le pays,,
chacun quel que fût le gouverne
ment au pouvoir, s’efforçait de l’ai
der en se soumettant à la discipline
sociale, en accomplissant son de
voir civique, en t ha vaillant dans çais finiront par m’entendre, même
l’ordre, en pratiquant la solidarité ceux qui font les sourds. »
de bonne camaraderie, alors qu’il
lui vouait un amour tenace, déme
suré, effrayant.
Après l’avoii: suivie toute la jour
née, ainsi qu’il avait l’habitude de
le faire depuis quatre ans déjà, lui
interdisant l’approche des garçons
de son âge, il s’était décidé, çe
jour-là, à entraîner dans la mort
avec lui, en la serrant dans ses
bras, celle qu’il avait perdu l’espoir
,de posséder un jour.
Lorsque se fut dissipée la fumée
provoquée par la déflagration, un
spectacle affreux se présenta aux
yeux des assistants : la jeune fille
gisait à terre, affreusement riéchi-,
quetée. Dans un coin, un consom
mateur. Maurice Moraglia. se tor
dait de' doulêur, le ventre labouré
d’éclats : il devait mourir un mois
plus tard.
Cinq fois il tente
de se suicider
Le meutrier était resté debout.
Son bras gauche ne présentait plus
qu’un moignon sanglant. On le
poussa dehors. De sa main droite,
restée valide, il tira de sa cana
dienne un petit couteau de poche
dont il se porta plusieurs coups
sans gravrié. Par la suite, en trois
occasions, dans sa cellule ou à l’hô
pital, André Demaurizi, obstiné à
rejoindre dans la mort celle qu’il
aimait, tenta de se suicider en vairi.
Mais il ne put se soustraire à la
justice des hommes et la' Cour d’as
sises des Alpes-Maritimes le jugeait
hier.
Certes, il déclara avoir agi dans
un moment de folie et regretter
son acte. Mais, en fait, il assista
avec calme au déroulement des dé
bats et ne réagit que lorsque vint
déposer à la barre, d’une voix
tremblante, je père de Paulette
Néri.
-Son défenseur, évidemment^ a
plaidé la folie. Il s’est attaché à
analyser le cas freudien proposé
aux jurés. Mais il n’a pu_ obtenir
que les circonstances atténuantes
pour son malheureux client, qui a
été condamné à 12 ans de travaux
forcés et à dix ans d’interdiction
de séjour.
André Demaurizi a accueilli le
jugement sans la moindre émotion
Il s'est refusé à signer son pourvoi
et a déclaré k 'son avocat qu'il ne
terminerait certainement pas sa
peine.
Yves Giraud-Cdbantous, qui a
remporté à 146 de moyenne, à l’au-
todrome de Montlhéryp le Grand
Prix d e Paris devant son camarade
de l'écurie « France ». Louis (du
ron, a toutes chances de remporter
le championnat de France des con
ducteurs ( voir en rubrique sportive
paye 3).
Mise au poiut
Condamné
au bagne
il a juré
de mourir
pour rejoindre celle qu’il
a tué à la grenade parce
qu’il l’aimait
Nice, 31 mai (coït. part.). — Le
28 septembre 1947, sous les yeux de
ses parents, une jeune couturière
de 17 ans, Paulette Néri, trouvait
une mort affreuse dans un ber de
Nice : un garçon boulanger de
19 ans, André Demaurizi. garçon
timide, dont les complexes d’infé
riorité ont fait un. refoulé, fit sau
ter à la grenade celle qu’il avait #
courtisée en vain et qui lui parlait ^ COttl pTO-PliS SUT
les fonctionnaires
' C’est à 16 heures, cet après-midi,
que l’Assemblée. procédera au scru
tin de confiance sur le licenciement
des fonctionnaires. Il est probable
que ce ne sera qu’une simple for
malisé si, comme tout semble 1 in
diquer, un texte transactionnel est
finalement accepté par les divers
groupes de la majorié.
Les conciliabules se sont pour
suivis hier autour du, compromis
de M. Biondi qui, rappelons-le, ac
centue les dispositions en faveur
des fonctionnaires titulaires. Les h-
cenciements seraient notamment li
mités à des services énumérés dans
une liste annexe, et même, d’apres
un amendement Penoy, les titulai
res à dégager pourraient _ ne pas
être effectivement licenciés, mais
mutés d’office dans d’autres em
plois.
En fin d'après-midi, M. Robert
Schuman à mis au point avec
MM. René Mayer, Bourgès-Mau-
noury et Biondi les bases de la
transaction.
Ce matin encore, les échanges de
vues se sont poursuivis entre grou
pes parlementaires et syndicats
pour mettre sur pied « in extremis »
le texte définitif de compromis.
La C. G. T. se pro
nonce aujourd’hui
sur les 20 0/0
La commission administrative de
la C.G.T- va se .réunir cet après-
midi pour entendre le compte ren
du de la délégation du bureau con
fédéral qui s'est rendue au début
de la semaine dernière auprès de
M. Daniel Mayer, ministre du Tra
vail. Les délégués, on le sait, ont
réclamé une augmentation géné
rale des salaires, traitements et
pensions de 20 % ainsi que la reva
lorisation des allocations familiales
et la révision périodique des rému
nérations ouvrières chaque fois
qu’une hausse du coût de la vie de
LO % aura été constatée.
Après les exposés de MM. Benoît
Fraction,- Le Léap et de leurs col
lègues, tes'membres de la- conïmis-
don ‘adnrnrfirative ‘seront appelés
à prendre certaines décisions.
La «belle»
Suzanne
a étonné
ses juges
Mi - homme, mi - femme
« il » avait séduit un
gendarme et un commis
saire de police
COMPTE RENDU D’AUDIEN
CE, PAR J.-H. MORIN
I J N étrange accusé fait
V faire le maximum à
M. Périer, président de la
13 e correctionnelle. Marie-
André - Georges Schwinden-
hammer est inculpé d’escro
queries et d’usage de fausse
carte d’identité.
Il se présente à l’audience avec
de longs cheveux blonds formant
tresses. Sur une chemisette blan
che, il porte une broche représen
tant un bouquet de fleurs. L’admi
nistration pénitentiaire lui a inter
dit de comparaître avec la robe
dans laquelle il a été arrêté et l’a
obligé à revêtir le pantalon de bure
des condamnés. Il cherche à rache
ter çette tache par des bas de soie
et des espadrilles féminines. Les
yeux bruns sont fardés. Les sourcils
épilés sont dessinés au rimmel."
Malgré un nez un peu grand èt
son 1 m. 8fl, toutes les at.Rudes
de cet homme de 38 ans, marié et
père d’un garçon, sont féminines,
y compris les œillades qu’il déco
che au président et au substitut
Cos ter.
L’accusation lui reproche des es
croqueries dans la vente d’un brû
leur de chauffage centrai mais au
cun des plaigants ne s'est porté
partie civile et le délit parait mal
établi.
La manie du travesti
M* Valensi se préoccupe surtout
du travesti de son client :
— Il est choquant, sans doute,
dit-il, qu’un homme abdique certe
manière de royauté que lui confère
la nature pour se réfugier dans les
onguents, les parfums et les junes.
Mais, l’avocat a confessé son
client :
— Je me sens complet sous l’ac
coutrement féminin, m’a-t-il dit
En homme, je me cherche. Je
cours après mon Moi et je ne le
trouve pas.
Une mystérieuse
blonde aurait
tué le cheminot
des Epinettes avec un culot d’obus
M ME ODETTE DOUTRELLEAU, âgée de 52 ans, ma
nutentionnaire à la S.N.C.F., regagnait hier matin
le logement de son ami François Mallet, 53 ans, également
manutentionnaire à la S.N.C.F. et demeurant 35, rue
Sauffoy, lorsqu’elle découvrit le cadavre du cheminot,
allongé sur le lit, vêtu d’un pyjama ensanglanté, le cou
; serré par la ceinture du py-
2 amants
avaient lue
le
mari
La fille de celui-ci
fut leur complice
Argentan, 31 mai. — Quand, ’.e
9 mai dernier, M. Gabriel Mau-
point fut retrouvé par sa fille aî
née, noyé dans un puits de la fer
me de Crouttes, près d’Argentan,
l’autopsie pratiquée sur le corps
permit de conclure à une mort na
turelle. Cependant, 1 ' la rumeur pu
blique lança des accusations très
nrécises conlre trôis membres de
l’entourage de la victime
Depuis deux ans, en effet, Bauf
fay était l’amant de Mme Mau-
pôint. Un beau jour, ils décidèrent
de se débarrasser du mari gênant.
Dans la soirée du 8 mai, Bauffay
attaqua son patron par surprise,
l’assomma et, aidée de sa maîtresse,
le précipita dans le puits
Ayant passé aux aveux complets.
Bauffay expliqua qu’une des filles
de la victime qui, selon ses décla
rations, aurait été sa .maîtresse,
s’était faite complice du crime
afin de se venger de son père
jama. Le malheureux portait
deux profondes blessures
au crâne.
Affolée, elle avertit les' voisins
qui prévinrent Police-Secours, Aus
sitôt sur les lieux, le "commissaire
du quartier des Epinettes, M. Ca
gnard, accompagné de l’inspecteur
principal Morère et de deux autres
inspecteurs de la police judiciaire,
constatèrent que M. François Mal
let avait, été assommé avec un obus
de 37 millimètres, souvenir de
guerre, puis sauvagement étranglé.
Les meubles de l’appartemer
n’avaient pas été fouillés, ma
les vêtements de la victime (:■
son portefeuille contenant que
ques billets de mille francs
avaient disparu.
D’après les premiers résultats ce
l’enquête, c’est une femme, amie
de rencontre du cheminot, qui l’au
rait assassiné. En effet, François
Mallet, qui s’adonnait à la boisson,
a été vu pour la dernière fois dans
plusieurs cafés du quartier, en cor.,
pagnie d’une jeune femme aux ch
veux blonds, âgée d’une trentaine
d’années, et qui, le soir du crime,
l’aurait raccompagné chez lui. D
vers locataires du 35 de la rue
Sauffoy affirment qu’ils ont' enter
du, le même soir, de grands cris
nuis la chute d’un coins.
Un crime de la peur
L'hypothèse actuellement enr
sagée par la police est la suivante
le manutentionnaire ivre, regagnant
la chambre, surprend la jeune
femme blonde en train de fouiller
dans ses poenes. Il l’accuse de vou
loir le voler. Ils se querellent, en
viennent aux mains et, au cours fie
la dispute, brisent différents ob
jets, notamment un éléphant en
-plâtre et un pot de fleurs se tro'
vant sur la cheminée. Près de suc
comber, la femrfte aurait saisi
l’obus puis en aurait, frappé Mal et
à deux reprises à la tête.
Le cheminot s’étant écroulé si
le lit, grièvement blessé, l’iaeon
nue, détachant la ceinture du
pyjama, l’aurait nouée autour lu
cou de sa victime, puis se serait
* enfuie sians refermer la porte.
Une autre hypothèse est plausi
ble également : la jeune femme
aurait présenté au cheminot un ie
ses amis qui aurait accompagné cr
dernier chez lui, puis l’aurait assas
siné pour le voler.
Les inspecteurs de la police ji. /.•
ciaire espèrent retrouver d'ici peu
la mystérieuse inconnus dont ils
possèdent un signalement assez dé
taillé.
Des tracteurs à la
place de pianos
à la manufacture Pleyel ?
« Sourian'e » dans.ses vêtements
■ masculins », Suzanne pose com-
iiisam miit eux côtés d'un gen
darme hilare.
L ES 260 ouvriers de la manu
facture de pianos Pleyel, à
Saint-Denis, ont ressenti une
émotion brin légitime quand ils
ont appris, il y aq uelques jours,
que cette fabrique, héritière d’une
tradition fort ancienne puis
qu'elle a sorri, il y a peu, son
200.700 e piano, allait être trans
formée en fabriqu 0 de tracteurs.
Comment l’affaire en est-elle ve
nue là ? A la suite de grosses dif
ficultés de trésorerie -e .conseil
d’administration Pieyel décida de
procéder à une augmentation de
capital. Il se trouva que la firme
voisine, la manufacture d’armes,
de machines à écrire et de trac
teurs M.A.P. souscriv.t. el devint
majoritaire avec 92 % des nou
velles actions. Eli? décida donc de
transformer Pleyel.
Le personnel employés et ou
vriers s’est, constitué en comité de
défense. Il a l’intention d’interye-
nir auprès des pouvoirs publics
pour qu’ils viennent en aide à
cette industrie en péril.
Camionnette contre au
tobus rue Geoffroy-St-
Hilaire
Un autobus de la ligne 67 a été
violemment heurté, hier après-midi,
rue Geoffroy-Saint-Hilaire. par une
camionnette du ministère du Tra
vail. Dans le choc, le conducteur du
véhicule a eu la poitrine déformée
prr le volant. .
Quelques voyageurs de 1 autobus
ont eu quelques contusions r
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