Titre : Ce soir : grand quotidien d'information indépendant / directeur Louis Aragon ; directeur Jean Richard Bloch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1949-02-24
Contributeur : Aragon, Louis (1897-1982). Directeur de publication
Contributeur : Bloch, Jean-Richard (1884-1947). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32738400h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 février 1949 24 février 1949
Description : 1949/02/24 (A13,N2287). 1949/02/24 (A13,N2287).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4122898p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-109
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/02/2020
Ce soir
QUOTIDIEN
Fondateur : 13e ANNEE Numéro 2.287 PRIX : 8 francs Directeur :
Jean-Richard BLOCH Jeudi 24 février 1949 £^£®edu. ?°S ARAGON
[texte non reconnu]
— 1 p
Nouvelle victoire d'un boxeur fronçais aux U.S.A.
yan LZA K
a baifili cette nuit
l'Américain SANDERS
I VOIR NOS INFORMATIONS EN PAGE 4)
EXPLOSION A ASNIERES : 1 MORT, 3 BLESSES (dessous)Lire cim
Vifs incidents ce matin à la Commission des Affaires étrangères
DEBAT DEMAIN
AU PALAIS BOURBON
SUR LA DÉCLARATION
DE M. THOREZ?
"Nous riposterons à tous les mensonges"
dit le secrétaire général du Parti communiste
qui ajoute "Nous sommes prêts à lutter
aux côtés de quiconque veut la paix"
t . A déclaration faite hier au Comité Central du Parti Communiste par
M. Maurice Thorez a suscité des comjoaent;aire^
^ la presse et au Palais-Bourbon. On sait que M Marc Scherer, député
M.R.P. de la Haute-Marne, avait dépose dès hier soir une demande d'in-
terpellation eur la signification que
le gouvernement attache aux décla-
rations du secrétaire général du
Parti communiste français, en da-
te du 22 février 1949, selon les-
quelles dans certaines conditions
« les travailleurs, le peuple de
Francs ne pourraient se compor-
ter à l'égard de l'armée soviéti-
que autrement que les travailleurs
et les peuples de Pologne, cla Rou-
manie et de Yougoslavie. »
Discussion immediate .
de l'interpellation 7
Ce matin encore cette déclara-
tion a été évoquée à la Commis-
sion des Affaires étrangères, au
cours de la discussion . du rap-
port de M. René Mayer, sur les
négociations en cours en vue de
conclura le Pacte Atlantique. M.
Mayer a fait voter une motion
dans laquelle il demande que l'in-
terpellation Scherer soit discutée
«ans- délai, et qui met un. cause le
caractère national du Parti com-
muniste français. On pense que le
débat pourrait-s'engager en séa.n-
ce publique dès demain après-mi-
di, ei M. Schere-r, comme, c'est
probable, appuie sa demande des
50 signatures réglementaires.
A l'issue d'é la. réunion de la
Commission des Affaires étrangè-
res, le groupe communiste de l'As-
semblée a publié - une mise au
■ point qui précisé très exactement
les responsabilités des divers com-
missaires :
tt ,
« Au cours de la discussion du rap-
port de M. Re,né Mayer sur le pacte
Atlantique, les commissaires com-
munistes ont fait la démonstration
du caractère agressif de ce pacte,
dirigé contre 1 U.R.S.S. en viola-
tion de la Charte des Nations
Unies et du traité franco-soviéti-
que et ont demandé le vote d'une
motion condamnant ce pacte com-
me contraire aux intérêts de la
France, à la sécurité et à la paix.
La crainte de la paix
« Seuls les commissaires com-
munistes et républicai-ns progres-
sistes se sont prononcée pour ]'ar-
rêt de toute participation à -la, Dré-
paration de ce pacte dé guerre. Du
R.P.F. aux socialistes inclus, les
autres commissaires ont pris par-
ti pour la colonisation de la Fran'
ce dans le camp impérialiste.
« La craint? de la paix ëst itelle
chez eux, poursuit le communiqué,
que M. Bonnefous, président de la
Commission, prétendait interdire
à M. Paul Boulet (M.R.P.), maire
Vifs incidents ce matin à la Commission des Affaires étrangères
AU COMITÉ CENTRAL
COMMUNISTE
M. THOREZ :
« Les forces
de paix,
à condition
d'agir en
commun,
sont en
mesure de
faire reculer
la guerre»
Après avoir entendu encore MM. Mi-
-haut, Berlioz, Beyer, Mme Tournade,
le Comité central a voté, cet après-1
midi, un texte de protestation contre
l'interdiction à Paris de la manifesta-
tion des femmes le 6 mars pour la
paix et a voté un appel du Comité
central dont nous donnerons ultérieure-
ment des extraits.
Pui M. Thorez a prononcé son dis-
cours de clôture ;
< La. Commission des Affairés étrall-
gères a demandé que l'interpellation
Scherer vienne vite et elle a pOljé la
question de savoir si le mandat que je
détiens doit m'ètre conservé.. Le débat
qiJi s'annonce nous permettra de dire
* ce que nous croyons de notre devoir
de dire. dans l'intérêt de la paix. »
Et M. Maurice Thorez enchaîne :
« Les1 forces de paix, à condition
d'açir en commun, sont en mesure de
faire reculer la guerre. Mais. les fau-
teurs de \ guerre ne renonceront pas
'i'eux-mëmes à leurs plans et il fa.ut
s'attendre à ce qu'ils redoublent leurs
efforts.
tLe.5 nôtres tendent à rendre l'agres-
sion difficile, impossible.
« Il est naturel que notre déclaration
d'hier a.it provoqué la rage -des cher.
cheurs d'aventure.
« C'est par hostilité, aU socialisme
les privLég\és, ea.cr'fiant les inté.
rét,3 dg la n'ation, veulent entraînet
notrné pays dans une guer-.-e antisovié-
tique.
« Le « parti américain », toutes
fractions réuntes, se dresse contre notre
déctara.tiort.
0: Celle-ci permet d'éclairer les masses
- les Périls qui menacent ia pa."x,
E-ur que serait le devoir des tra..
v-uueurs gi, malgré tros efforts, les
fauteurs de guerre • mettaient leurs
pians à. exécution.
ABSENT DU CONSEIL
CE MATIN
M. RAMADIER
SE PRÉOCCUPE DE LA
DÉCLARATION THOREZ
M: Paul Ra.ma.dier. ministre de la!
Défense nationale, n'assistait pas au
Conseil des ministres de ce matin.
Dans une lettre adressée au président
Queuilie, M. Paul Ramadier. pour s'ex-
cuser de son absence au Conseil des
ministres, ferait notamment mention du
fait que les déclarations de M. Maurice
Thorez au Comité central du Parti com-
muniste, et publiées dans la. presse,
n avalent pas échappé 6. son att^uoc.
Panique dans le camp
Kravchenko : LE MYSTERIEUX
INTERPRETE-SOUFFLEUR MIS EN CAUSE
PAR Me NORDMANN
tXTTMB certaine confusion a marqué, cet après-midi, l'ouverture de
I l'audience de la XVIIe Chambre. Le président Durkeim, en le-
ver de rideau, prononce son jugement dans le procès du pen-
thotal. Cela provoque un certain flottement dans le public, où
l'on croirait que sont mêlées par mégarde deux troupes de pièces dif-
férentes. Oh en revient vite à l'aflaîre Kravchenko-Lettres françaises.
Lii président annonce qu'il 8.. re-
çu de nombreuses lettres, dont une
de M. Jean Oatala. ancien atta-
ché de presse à l'ambassade de
France- à Moecou. Elles seront
jointes au douter.
Le premier témoin de 5a journée
è-jjt encore une « personne dépla.-
cée ». M. André L*ebèd, ingénieur,
se présenté comme ayant été con-
damné à, mort par un tribunal, mi-
litaire soviétique, en septembre
1939. Après cette singulière réfé-
rence, i,l se lance dans un récit de
sa vie, dont ill lance les périodes
d'u-ne voix forte &t très déclama-
toire.
LE PRESIDENT. — Voulez-
vous lui demander d'abréger i
Nous sommes suffisamment ren-
seignés sur sa personnalité. Qu'il
veuille bien seulement répondre
lux questions.
Déconcerté, le témoin, avec un
ton plus familier, qui contras>te
brusquement avec son discours,
demande au président d'e lui ..c-
' corder encore quelques minutes, et
rattrape le niveau oratoire pour
continuer son texte. Il' ne diffère
guère de ce qu'ont dit les autres
« personnes déplacées ». L'Aurore
et le Figaro auront de quoi ali-
menter demain leur rubrique de
morceaux choisis s'ténograpniques.
Les mystères du N.K.V.D.
Tandis Que défilent le.s tradition-1
] »aJ]~*a . lior-rour* du N.K.., V,P.. J- I
président Durkheim tapote douce*-
rn-nt son rabat.
Le témoin s'étend longuement
fiu-r- la section ferroviaire du N.K.
V.t)..
M. NORDMANN. — Il s'agit
d'une juridiction spéciale des che-
mins de fer, comparable à notre
police maritime. Elle existait en
.. Russie avant la Révolution. Quant
au N.K.V.D., ces initiales dont on
nous parle gans cesse, signifient
simplement, en russe : Ministère
de 'l'Intérieur.
M. Heiszm,ann en convient de
mauvaise grâce. N.K.V.D., cela
fait tellement plus couleur locale !
DANS QUELQUES JOURS
« Ce soir » inaugure une
nouvelle formule qui vous
permettra de récupérer le
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nal et vous procurera un
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Dans quelques
jours "Ce soir"
vous sera
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Mais vous dont l'unique Fortune
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Commerce, de votre Ferme, en
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Paris-IXe (angle r. Maubeuge) anc.
17, r. Astorg. un contrat d'Epargne-
Crédit Collectivè à Echelle Mobile.
Ouvert mème samedi après-midi.
MISS CANNES
VENDRA
(peut-être) des
FRIGIDAIRES
aux Arts Ménagers
où l'Ameublement
bat le record
des stands
.„ CJOUS la haute verrière du Grand-
Palais, noyée dans un nuage de
poussière, des centaines de tapis-
siers, menuisiers, étalagistes et femmes
de ménage, mettent la dernière main
à la toilette du Salon des Arts Mér.a.
gers.
La plupart des stands sont encore
vides. Les manutentionnaires déchargent
les premières cuisines électriques ; un
petit rouleau automobile égalise le sol
des allées avant la posa des kilomè-
tres de tapis; sur cinquante échelles,
cinquante peintres sifflent ; un aligne-
ment de vingt balayeuses nettoie une
immense carpette...
Demain, jour J, tout sera fin prêt :
4.000 démonstrateurs seront à leur pla-
ce dans les 1.200 stands du XVIII. sa on.
C'est l'ameublement qui bat le re-
cord avec quelques 400 stands ; v|en^
ensuite l'outillage ménager, 300 . l'ali-
mentation (des pâtes et bouillon^ aux
. vins fiftj et liqueurs), 150 ; le chauffage-
cuisson avec 100 stands environ, puis
les sections hygiène, parfumerie, produits
d'entretien, d'éclairage, etc...
Une reine désenchantée
Dans une des artères dt ce vaste
chantier encore poussiéreux, nous avons
e,u la bonne fortune de rencontrer Mile
Maguy Vaquier, une charmante jeune
fille brune aux grands yeux noirs, fran-
gés de longs cils, Miss Cannes 1948,
élue à Paim-Beach saison d'été (nous
ne serions pas étonnés d'apprendre
qu'il existe un syndicat des Miss Can--
nes). ,
— Je suis a la recherche d'un emploi
de démonstratrice, nous confie-t-sile.
J'ai 17 ans et j'ai déjà perdu bien des
illusions; on m'avait promis monts et
merveilles, je croyais faire une belle
carrière comme mannequin dans une
grandie maison de couture... et voilà...
...Et voilà...
...Après avoir fait battre bien des
coeurs, Miss Cannes (tour de taille
55 cm., hauteur 1 m. 60, tour de poi-
trine 89 cm., tour de hanches 91 cm.,
Poids 51 kilos) Ifendra peut-être des
frigidaires.
Jean POLBERNAR.
KATHERINE DUNHAM
EST PARTIE
CE MATIN POUR NICE
Katherine Dunham a prie ce ma-|
tin avec sa troupe l@ avion pourl
Nioe. Elle participera ce soir au
Carnaval cfes ondes, organisé, à
d'occasion du Carnaval 49, par la
Radiodiffusion française. Katherine
Dunham sera de retour jeudi à
Paris et reprendra, le soir même,
ses représentationsChaiMoJU
M UN NAVIRE DE SECOUaS
guidé par deux avions va tenter de
débloquer la. mission chilienne dé la
base d'O'Higgins, enfermée dans les
glaces de l'Antarctique. En cas
d'échec, les explorateurs seront éva-
cué» pnr U vaU d*4 aàra.
1 MILLION DE GOSSES EN PERIL
Une grande enquête de Paul Tillard
Dans un vieux château, près de Beauvais
RACHÈLE (10 ANS)
et ses "enfants" (7 et 8 ans)
DÉTROUSSENT LEUR GRAND-MÈRE MORTE
Tel est le drame imaginaire qu'ont
joué devant moi les enfants désaxés
victimes de la guerre et de l'occupation
Nombreuses sont les enquêtes consacrées depuis la guerre à
la jeunesse délinquajite, aux jeunes gens confiés aux maisons de
redressement. C'est ûn sujet tout différent, et rarement abordé,
que traite Paul T-ilard dans les articles qu'on va, lire. Ce n'est
pas la san é morale frt matérielle des adolescents, mais celle des
, enfants, oelle des nioins de quinze ans qui le préoccupe. Il ne
fait pas de doute aue, si l'on soignait de bonne heure de nom-
• breux gosses, désaxés ou viotimes souvent d'une loUrd$ hérédité,
M. Jtn, étudiait leur jeamportementy-mi leur-èvité-
rûU plus tara le tribunal pour enfants et la maison de Correction.
« Allez vous promener, dit Ràchèlè (10 ans), qui joue la
maman ; mais je ne veux pas que vous alliez au cimetière. »
Rachèle s'adresse à ses deux « enfants », deux petits bambins
de 7 et 8 ans. (A côté de moi, le docteur écrit sur une feuille
de son dossier : Pourquoi cimetière ? goût morbide, obsession
de la mort.) L'un des deux enfants tient en laisse une petite
négresse de 6 ans,' qui marche à quatre pattes, comme un chien.
(Le doateur écrit : mépris raciste et acceptation de ce mépris.)
Rachèle se tourne vers le mur, et aussitôt les deux enfants se
dirigent vers un cimetière imaginaire où une fillette de 11 ans
fait là morte.
Elle joue la grand-mère. (Le doc-
teur écrit' toujours : méprIs de la
mère par la désobéissance aux or-
dres.) Les deux enfants fouillent la
morte, et,, lui volent ce qu'elle-a
dans ses poches : ficelle, cailloux,
billes; tandis que la petite négresse
jappe joyeusement. (Le docteur
écrit encore : mépris de la mort et
mépris de la famille.)
Séance de psychothérapie
Cette petite scène que cinq enfants
de 6 à 11 ans jouent devant moi
n'est pas sortie du serveàu d'un ha-
bitué du café de Flore. Elle est .leur
propre création. Ils l'ont concue en-
. semble. L'animatrice du groupe est
Rachèle qui a un joli visage fin et
régulier et des yeux de fièvre.. Ces
cinq enfants sont, pour employer
une expression médicale, des Il ca-
ractériels intelligents » que les mi-
sères de la: guerre ou les drames de
famille qu'ils ont connus ont frappé
de complexes moraux. Ils sont, ac-
tuellement en traitement avec 65 au-
tres garçons et filles au centre Jean-
Moulin, à Nivilliers. Le docteur Diat-
kine, médecin psychiatre, vient les
visiter chaque semaine. A ses côtés,
j'assiste aujourd'hui Il à une séance
de psychotérapie collective.
Après avoir détroussé leur grand-
mère, les enfants vont maintenant
au café 0 Ü ils dépensent le fruit de
leur forfait. Ils s'enivrent, non sans
avoir donné à leur petite négresse-
chien une écuelle de soupe qù'elle
lappe avec avidité. (Le . docteur
écrit : respect des animaux.)-
Apparition macabre :
le fantôme de la grand-mère
Mais la «. représentation ■ Il n'est
pas terminée. Les enfants regagnent
leur maison imaginaire. Leur ma-
man, Rachèle. , demande : « Vous
n'avez pas été au cimetière ? » —
« Non Il, répondent en choeur les en-
fants. (Nouvelle notation du doc-
teur : mensonge délibéré.) Mais l'a.f-
faire se corse. Le fantôme de la
grand-mère apparaît sotis la forme
de 1a « morte Il qui s'est couverte
d'un grand châle. Et le fantôme
crie : « Où sont ces deux petits ml.
sérables pour que Je les tue 7 » Les
enfants ont peur. Mats la maman
les pousse vers le fantôme : ft Allez
donc. embrasser votre grand-mère. »
Les enfants s'approchent. La grand-
mère les frappe. Ils tombent morts.
. (Fiévreusement, le psychiatre écrit :
Aucune notion d'amour maternel,
Haine de la famille.) '
Dernière minute
EXPLOSION
à ASNIÈRES
UNE violente explosion Ê'êst@ pro-
duite cet après-midi à la tein-
turerie Foulon, fue des' Bas, à
Asnières.
D'après, les premières informitions,
il y aurait 1 mort et 3 blessés. On
ignore encore les causes de cette ex-
plosion..
A la suite du sinistre, le feu s'est
communiqué aux locaux.
Les casernes de pompiers alertées
sont — à l'heure où nous mettons
sous presse — sur les lieux et s'ef-
forcent de combattre ' l'incendie qui
fait rage...
LA COQUETIERE
DE LIVRY-GARGAN
EST A SARCELLES
CHEZ SA TANTE
Mlle Renée Duguet, la. « coquetlère »
de Livry-Gargan, qui a fait arrêtes
~ son père adoptif hier parce que celui-,
ci lui prodiguait une affection extra.-
paternelle, s'est réfugiée chez ea. tante,
3, rue Gabriel-Péri, à SarceMea (Seine-
et-Oise).
L'EMPLOI DU
PENTHOTAL
EST LÉGAL
décident les juges de la 17e Chambre
EN lever de rideau du procès Kravchenko, les magistrats de la
17e chambre ont rendu leur verdict dans l'affaire dite « du sé-
rum de vérité s. - -
L'ancien SS Cens, qui avait récla-
mé 100.000 francs de dommages-inté-
rêts aux célèbres professeurs alié-
nistes Henyer et Laigniel-Lavastine,.
a été débouté et condamné aux dé-
pens.
On sait qu'au cours d'une exper-
tise médicale faite à la demande des
magistrats et tendant à vérifier si
Cens était. aphasique, comme il le '
prétendait, ou, plus simplement, si-
mulateur, les savants avaient utilisé
— entre autres moyens — le pen-
thotal.
Cens parla. Il n'était donc pas
muet. Le jugement constate que le .
rlocteur Henyer n'avait pas l'inten-
tion de profiter de l'engourdissement
de Cens pour. procéder à un interro-
gatoire, que d'ailleurs Cens a con.:
senti à la piqûre et que celle-ci :ne
lui a causé aucune douleur ni au-
cune lésion. Il n'y a donc pas de
délit de coups et blessures à retenir
contre les experts. -
« Il n'y a. pas non plus, ajoute le
jugement, de violation de secret pro-
fessionnel puisque les « médecins exer-
cèrent leur rôle normal :P.
Il est évident, ainsi que l'a exposé
dans nos colonnes le docteur; Martin,
que le penthotal ne mérite pas son au-r-
nom de « sérum de vérité > et' n'eSt
pas capable de < cambrioler les ton-
sciences ». Il reste que le penthotal
peut parfaitement et légalement être
utilisé comme médicament ou comme
procédé d'expertise.
M. BERTEAUX super-préfet qui "s'illustra"
pendant la grève des mineurs
NOMMÉ DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SURETÉ
Accord avec Bao Daï
LE Conseil des ministres de ce
matin a été marqué par
d'importantes décisions ad-
ministratives.
M. Boursicot, qui assurait jus-
qu'ici les fonctions de directeur
général de la Sûreté Nationale,
est nommé inspecteur général : de
l'administration (autrement dit :
super-préfet) en mission à Mar-
seille, en remplacement de M. Mas-
eenet, nommé à Lyon.
Le successeur de M. Boursicot est
M. Berteaux, qui jusqu'ici assurait les
fondions de super-préfet du Rhône.
Le départ de M. Boursicct n'est pas
pour étonmer. Depuis un an des diver-
gea.nces de vues assez sérieuses l'op-
posaient à M. J. Moch et l'on s'atten-
dait à 80D remplacement.
Mais le choix du ministre de l'Inté-
rieur pour lui désigner un successeur
est très significatif. M. Berteaux est
le super-préfet qui « s'illustra » dams
la. répression de la grève de Clermont-
Ferrand. en 1948, et des événements
sanglants qui les marquèrent.
Par la suite, M. Berteaux « s'occu-
pa » également de la répression de la.
grève des mines dans le bassin de la
Loire : résultats 1 mineur tué, 5 bles-
sés graves à Firminy.
Rappelons par ailleurs que M. Ber-
teaux s'était signalé dès la Libération
à l'attention de l'opinion en facilitant,
dans la région de Toulouse, où il oc-
cupait à cet. époque le poste de eom-
miuaire de 1.. République, le* trafics
des marchands de bestiaux qui abouitt-.
rent à un énorme scandale dénoncé par
le rapport de la. Cour des Comptes.
Le personnage quel M. J. Moch Ins-
taUe comme directeur de la Sûreté
Nationale est donc tout un symbole...
Accord avec Bao Dal
M. Coste-Floret, ministre de la Fra.no»
d'Outre-mer, a mis au courant le Con..
seil de la situation en Indochne.
QUOTIDIEN
Fondateur : 13e ANNEE Numéro 2.287 PRIX : 8 francs Directeur :
Jean-Richard BLOCH Jeudi 24 février 1949 £^£®edu. ?°S ARAGON
[texte non reconnu]
— 1 p
Nouvelle victoire d'un boxeur fronçais aux U.S.A.
yan LZA K
a baifili cette nuit
l'Américain SANDERS
I VOIR NOS INFORMATIONS EN PAGE 4)
EXPLOSION A ASNIERES : 1 MORT, 3 BLESSES (dessous)Lire cim
Vifs incidents ce matin à la Commission des Affaires étrangères
DEBAT DEMAIN
AU PALAIS BOURBON
SUR LA DÉCLARATION
DE M. THOREZ?
"Nous riposterons à tous les mensonges"
dit le secrétaire général du Parti communiste
qui ajoute "Nous sommes prêts à lutter
aux côtés de quiconque veut la paix"
t . A déclaration faite hier au Comité Central du Parti Communiste par
M. Maurice Thorez a suscité des comjoaent;aire^
^ la presse et au Palais-Bourbon. On sait que M Marc Scherer, député
M.R.P. de la Haute-Marne, avait dépose dès hier soir une demande d'in-
terpellation eur la signification que
le gouvernement attache aux décla-
rations du secrétaire général du
Parti communiste français, en da-
te du 22 février 1949, selon les-
quelles dans certaines conditions
« les travailleurs, le peuple de
Francs ne pourraient se compor-
ter à l'égard de l'armée soviéti-
que autrement que les travailleurs
et les peuples de Pologne, cla Rou-
manie et de Yougoslavie. »
Discussion immediate .
de l'interpellation 7
Ce matin encore cette déclara-
tion a été évoquée à la Commis-
sion des Affaires étrangères, au
cours de la discussion . du rap-
port de M. René Mayer, sur les
négociations en cours en vue de
conclura le Pacte Atlantique. M.
Mayer a fait voter une motion
dans laquelle il demande que l'in-
terpellation Scherer soit discutée
«ans- délai, et qui met un. cause le
caractère national du Parti com-
muniste français. On pense que le
débat pourrait-s'engager en séa.n-
ce publique dès demain après-mi-
di, ei M. Schere-r, comme, c'est
probable, appuie sa demande des
50 signatures réglementaires.
A l'issue d'é la. réunion de la
Commission des Affaires étrangè-
res, le groupe communiste de l'As-
semblée a publié - une mise au
■ point qui précisé très exactement
les responsabilités des divers com-
missaires :
tt ,
« Au cours de la discussion du rap-
port de M. Re,né Mayer sur le pacte
Atlantique, les commissaires com-
munistes ont fait la démonstration
du caractère agressif de ce pacte,
dirigé contre 1 U.R.S.S. en viola-
tion de la Charte des Nations
Unies et du traité franco-soviéti-
que et ont demandé le vote d'une
motion condamnant ce pacte com-
me contraire aux intérêts de la
France, à la sécurité et à la paix.
La crainte de la paix
« Seuls les commissaires com-
munistes et républicai-ns progres-
sistes se sont prononcée pour ]'ar-
rêt de toute participation à -la, Dré-
paration de ce pacte dé guerre. Du
R.P.F. aux socialistes inclus, les
autres commissaires ont pris par-
ti pour la colonisation de la Fran'
ce dans le camp impérialiste.
« La craint? de la paix ëst itelle
chez eux, poursuit le communiqué,
que M. Bonnefous, président de la
Commission, prétendait interdire
à M. Paul Boulet (M.R.P.), maire
Vifs incidents ce matin à la Commission des Affaires étrangères
AU COMITÉ CENTRAL
COMMUNISTE
M. THOREZ :
« Les forces
de paix,
à condition
d'agir en
commun,
sont en
mesure de
faire reculer
la guerre»
Après avoir entendu encore MM. Mi-
-haut, Berlioz, Beyer, Mme Tournade,
le Comité central a voté, cet après-1
midi, un texte de protestation contre
l'interdiction à Paris de la manifesta-
tion des femmes le 6 mars pour la
paix et a voté un appel du Comité
central dont nous donnerons ultérieure-
ment des extraits.
Pui M. Thorez a prononcé son dis-
cours de clôture ;
< La. Commission des Affairés étrall-
gères a demandé que l'interpellation
Scherer vienne vite et elle a pOljé la
question de savoir si le mandat que je
détiens doit m'ètre conservé.. Le débat
qiJi s'annonce nous permettra de dire
* ce que nous croyons de notre devoir
de dire. dans l'intérêt de la paix. »
Et M. Maurice Thorez enchaîne :
« Les1 forces de paix, à condition
d'açir en commun, sont en mesure de
faire reculer la guerre. Mais. les fau-
teurs de \ guerre ne renonceront pas
'i'eux-mëmes à leurs plans et il fa.ut
s'attendre à ce qu'ils redoublent leurs
efforts.
tLe.5 nôtres tendent à rendre l'agres-
sion difficile, impossible.
« Il est naturel que notre déclaration
d'hier a.it provoqué la rage -des cher.
cheurs d'aventure.
« C'est par hostilité, aU socialisme
les privLég\és, ea.cr'fiant les inté.
rét,3 dg la n'ation, veulent entraînet
notrné pays dans une guer-.-e antisovié-
tique.
« Le « parti américain », toutes
fractions réuntes, se dresse contre notre
déctara.tiort.
0: Celle-ci permet d'éclairer les masses
- les Périls qui menacent ia pa."x,
E-ur que serait le devoir des tra..
v-uueurs gi, malgré tros efforts, les
fauteurs de guerre • mettaient leurs
pians à. exécution.
ABSENT DU CONSEIL
CE MATIN
M. RAMADIER
SE PRÉOCCUPE DE LA
DÉCLARATION THOREZ
M: Paul Ra.ma.dier. ministre de la!
Défense nationale, n'assistait pas au
Conseil des ministres de ce matin.
Dans une lettre adressée au président
Queuilie, M. Paul Ramadier. pour s'ex-
cuser de son absence au Conseil des
ministres, ferait notamment mention du
fait que les déclarations de M. Maurice
Thorez au Comité central du Parti com-
muniste, et publiées dans la. presse,
n avalent pas échappé 6. son att^uoc.
Panique dans le camp
Kravchenko : LE MYSTERIEUX
INTERPRETE-SOUFFLEUR MIS EN CAUSE
PAR Me NORDMANN
tXTTMB certaine confusion a marqué, cet après-midi, l'ouverture de
I l'audience de la XVIIe Chambre. Le président Durkeim, en le-
ver de rideau, prononce son jugement dans le procès du pen-
thotal. Cela provoque un certain flottement dans le public, où
l'on croirait que sont mêlées par mégarde deux troupes de pièces dif-
férentes. Oh en revient vite à l'aflaîre Kravchenko-Lettres françaises.
Lii président annonce qu'il 8.. re-
çu de nombreuses lettres, dont une
de M. Jean Oatala. ancien atta-
ché de presse à l'ambassade de
France- à Moecou. Elles seront
jointes au douter.
Le premier témoin de 5a journée
è-jjt encore une « personne dépla.-
cée ». M. André L*ebèd, ingénieur,
se présenté comme ayant été con-
damné à, mort par un tribunal, mi-
litaire soviétique, en septembre
1939. Après cette singulière réfé-
rence, i,l se lance dans un récit de
sa vie, dont ill lance les périodes
d'u-ne voix forte &t très déclama-
toire.
LE PRESIDENT. — Voulez-
vous lui demander d'abréger i
Nous sommes suffisamment ren-
seignés sur sa personnalité. Qu'il
veuille bien seulement répondre
lux questions.
Déconcerté, le témoin, avec un
ton plus familier, qui contras>te
brusquement avec son discours,
demande au président d'e lui ..c-
' corder encore quelques minutes, et
rattrape le niveau oratoire pour
continuer son texte. Il' ne diffère
guère de ce qu'ont dit les autres
« personnes déplacées ». L'Aurore
et le Figaro auront de quoi ali-
menter demain leur rubrique de
morceaux choisis s'ténograpniques.
Les mystères du N.K.V.D.
Tandis Que défilent le.s tradition-1
] »aJ]~*a . lior-rour* du N.K.., V,P.. J- I
président Durkheim tapote douce*-
rn-nt son rabat.
Le témoin s'étend longuement
fiu-r- la section ferroviaire du N.K.
V.t)..
M. NORDMANN. — Il s'agit
d'une juridiction spéciale des che-
mins de fer, comparable à notre
police maritime. Elle existait en
.. Russie avant la Révolution. Quant
au N.K.V.D., ces initiales dont on
nous parle gans cesse, signifient
simplement, en russe : Ministère
de 'l'Intérieur.
M. Heiszm,ann en convient de
mauvaise grâce. N.K.V.D., cela
fait tellement plus couleur locale !
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aux Arts Ménagers
où l'Ameublement
bat le record
des stands
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Palais, noyée dans un nuage de
poussière, des centaines de tapis-
siers, menuisiers, étalagistes et femmes
de ménage, mettent la dernière main
à la toilette du Salon des Arts Mér.a.
gers.
La plupart des stands sont encore
vides. Les manutentionnaires déchargent
les premières cuisines électriques ; un
petit rouleau automobile égalise le sol
des allées avant la posa des kilomè-
tres de tapis; sur cinquante échelles,
cinquante peintres sifflent ; un aligne-
ment de vingt balayeuses nettoie une
immense carpette...
Demain, jour J, tout sera fin prêt :
4.000 démonstrateurs seront à leur pla-
ce dans les 1.200 stands du XVIII. sa on.
C'est l'ameublement qui bat le re-
cord avec quelques 400 stands ; v|en^
ensuite l'outillage ménager, 300 . l'ali-
mentation (des pâtes et bouillon^ aux
. vins fiftj et liqueurs), 150 ; le chauffage-
cuisson avec 100 stands environ, puis
les sections hygiène, parfumerie, produits
d'entretien, d'éclairage, etc...
Une reine désenchantée
Dans une des artères dt ce vaste
chantier encore poussiéreux, nous avons
e,u la bonne fortune de rencontrer Mile
Maguy Vaquier, une charmante jeune
fille brune aux grands yeux noirs, fran-
gés de longs cils, Miss Cannes 1948,
élue à Paim-Beach saison d'été (nous
ne serions pas étonnés d'apprendre
qu'il existe un syndicat des Miss Can--
nes). ,
— Je suis a la recherche d'un emploi
de démonstratrice, nous confie-t-sile.
J'ai 17 ans et j'ai déjà perdu bien des
illusions; on m'avait promis monts et
merveilles, je croyais faire une belle
carrière comme mannequin dans une
grandie maison de couture... et voilà...
...Et voilà...
...Après avoir fait battre bien des
coeurs, Miss Cannes (tour de taille
55 cm., hauteur 1 m. 60, tour de poi-
trine 89 cm., tour de hanches 91 cm.,
Poids 51 kilos) Ifendra peut-être des
frigidaires.
Jean POLBERNAR.
KATHERINE DUNHAM
EST PARTIE
CE MATIN POUR NICE
Katherine Dunham a prie ce ma-|
tin avec sa troupe l@ avion pourl
Nioe. Elle participera ce soir au
Carnaval cfes ondes, organisé, à
d'occasion du Carnaval 49, par la
Radiodiffusion française. Katherine
Dunham sera de retour jeudi à
Paris et reprendra, le soir même,
ses représentations
M UN NAVIRE DE SECOUaS
guidé par deux avions va tenter de
débloquer la. mission chilienne dé la
base d'O'Higgins, enfermée dans les
glaces de l'Antarctique. En cas
d'échec, les explorateurs seront éva-
cué» pnr U vaU d*4 aàra.
1 MILLION DE GOSSES EN PERIL
Une grande enquête de Paul Tillard
Dans un vieux château, près de Beauvais
RACHÈLE (10 ANS)
et ses "enfants" (7 et 8 ans)
DÉTROUSSENT LEUR GRAND-MÈRE MORTE
Tel est le drame imaginaire qu'ont
joué devant moi les enfants désaxés
victimes de la guerre et de l'occupation
Nombreuses sont les enquêtes consacrées depuis la guerre à
la jeunesse délinquajite, aux jeunes gens confiés aux maisons de
redressement. C'est ûn sujet tout différent, et rarement abordé,
que traite Paul T-ilard dans les articles qu'on va, lire. Ce n'est
pas la san é morale frt matérielle des adolescents, mais celle des
, enfants, oelle des nioins de quinze ans qui le préoccupe. Il ne
fait pas de doute aue, si l'on soignait de bonne heure de nom-
• breux gosses, désaxés ou viotimes souvent d'une loUrd$ hérédité,
M. Jtn, étudiait leur jeamportementy-mi leur-èvité-
rûU plus tara le tribunal pour enfants et la maison de Correction.
« Allez vous promener, dit Ràchèlè (10 ans), qui joue la
maman ; mais je ne veux pas que vous alliez au cimetière. »
Rachèle s'adresse à ses deux « enfants », deux petits bambins
de 7 et 8 ans. (A côté de moi, le docteur écrit sur une feuille
de son dossier : Pourquoi cimetière ? goût morbide, obsession
de la mort.) L'un des deux enfants tient en laisse une petite
négresse de 6 ans,' qui marche à quatre pattes, comme un chien.
(Le doateur écrit : mépris raciste et acceptation de ce mépris.)
Rachèle se tourne vers le mur, et aussitôt les deux enfants se
dirigent vers un cimetière imaginaire où une fillette de 11 ans
fait là morte.
Elle joue la grand-mère. (Le doc-
teur écrit' toujours : méprIs de la
mère par la désobéissance aux or-
dres.) Les deux enfants fouillent la
morte, et,, lui volent ce qu'elle-a
dans ses poches : ficelle, cailloux,
billes; tandis que la petite négresse
jappe joyeusement. (Le docteur
écrit encore : mépris de la mort et
mépris de la famille.)
Séance de psychothérapie
Cette petite scène que cinq enfants
de 6 à 11 ans jouent devant moi
n'est pas sortie du serveàu d'un ha-
bitué du café de Flore. Elle est .leur
propre création. Ils l'ont concue en-
. semble. L'animatrice du groupe est
Rachèle qui a un joli visage fin et
régulier et des yeux de fièvre.. Ces
cinq enfants sont, pour employer
une expression médicale, des Il ca-
ractériels intelligents » que les mi-
sères de la: guerre ou les drames de
famille qu'ils ont connus ont frappé
de complexes moraux. Ils sont, ac-
tuellement en traitement avec 65 au-
tres garçons et filles au centre Jean-
Moulin, à Nivilliers. Le docteur Diat-
kine, médecin psychiatre, vient les
visiter chaque semaine. A ses côtés,
j'assiste aujourd'hui Il à une séance
de psychotérapie collective.
Après avoir détroussé leur grand-
mère, les enfants vont maintenant
au café 0 Ü ils dépensent le fruit de
leur forfait. Ils s'enivrent, non sans
avoir donné à leur petite négresse-
chien une écuelle de soupe qù'elle
lappe avec avidité. (Le . docteur
écrit : respect des animaux.)-
Apparition macabre :
le fantôme de la grand-mère
Mais la «. représentation ■ Il n'est
pas terminée. Les enfants regagnent
leur maison imaginaire. Leur ma-
man, Rachèle. , demande : « Vous
n'avez pas été au cimetière ? » —
« Non Il, répondent en choeur les en-
fants. (Nouvelle notation du doc-
teur : mensonge délibéré.) Mais l'a.f-
faire se corse. Le fantôme de la
grand-mère apparaît sotis la forme
de 1a « morte Il qui s'est couverte
d'un grand châle. Et le fantôme
crie : « Où sont ces deux petits ml.
sérables pour que Je les tue 7 » Les
enfants ont peur. Mats la maman
les pousse vers le fantôme : ft Allez
donc. embrasser votre grand-mère. »
Les enfants s'approchent. La grand-
mère les frappe. Ils tombent morts.
. (Fiévreusement, le psychiatre écrit :
Aucune notion d'amour maternel,
Haine de la famille.) '
Dernière minute
EXPLOSION
à ASNIÈRES
UNE violente explosion Ê'êst@ pro-
duite cet après-midi à la tein-
turerie Foulon, fue des' Bas, à
Asnières.
D'après, les premières informitions,
il y aurait 1 mort et 3 blessés. On
ignore encore les causes de cette ex-
plosion..
A la suite du sinistre, le feu s'est
communiqué aux locaux.
Les casernes de pompiers alertées
sont — à l'heure où nous mettons
sous presse — sur les lieux et s'ef-
forcent de combattre ' l'incendie qui
fait rage...
LA COQUETIERE
DE LIVRY-GARGAN
EST A SARCELLES
CHEZ SA TANTE
Mlle Renée Duguet, la. « coquetlère »
de Livry-Gargan, qui a fait arrêtes
~ son père adoptif hier parce que celui-,
ci lui prodiguait une affection extra.-
paternelle, s'est réfugiée chez ea. tante,
3, rue Gabriel-Péri, à SarceMea (Seine-
et-Oise).
L'EMPLOI DU
PENTHOTAL
EST LÉGAL
décident les juges de la 17e Chambre
EN lever de rideau du procès Kravchenko, les magistrats de la
17e chambre ont rendu leur verdict dans l'affaire dite « du sé-
rum de vérité s. - -
L'ancien SS Cens, qui avait récla-
mé 100.000 francs de dommages-inté-
rêts aux célèbres professeurs alié-
nistes Henyer et Laigniel-Lavastine,.
a été débouté et condamné aux dé-
pens.
On sait qu'au cours d'une exper-
tise médicale faite à la demande des
magistrats et tendant à vérifier si
Cens était. aphasique, comme il le '
prétendait, ou, plus simplement, si-
mulateur, les savants avaient utilisé
— entre autres moyens — le pen-
thotal.
Cens parla. Il n'était donc pas
muet. Le jugement constate que le .
rlocteur Henyer n'avait pas l'inten-
tion de profiter de l'engourdissement
de Cens pour. procéder à un interro-
gatoire, que d'ailleurs Cens a con.:
senti à la piqûre et que celle-ci :ne
lui a causé aucune douleur ni au-
cune lésion. Il n'y a donc pas de
délit de coups et blessures à retenir
contre les experts. -
« Il n'y a. pas non plus, ajoute le
jugement, de violation de secret pro-
fessionnel puisque les « médecins exer-
cèrent leur rôle normal :P.
Il est évident, ainsi que l'a exposé
dans nos colonnes le docteur; Martin,
que le penthotal ne mérite pas son au-r-
nom de « sérum de vérité > et' n'eSt
pas capable de < cambrioler les ton-
sciences ». Il reste que le penthotal
peut parfaitement et légalement être
utilisé comme médicament ou comme
procédé d'expertise.
M. BERTEAUX super-préfet qui "s'illustra"
pendant la grève des mineurs
NOMMÉ DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SURETÉ
Accord avec Bao Daï
LE Conseil des ministres de ce
matin a été marqué par
d'importantes décisions ad-
ministratives.
M. Boursicot, qui assurait jus-
qu'ici les fonctions de directeur
général de la Sûreté Nationale,
est nommé inspecteur général : de
l'administration (autrement dit :
super-préfet) en mission à Mar-
seille, en remplacement de M. Mas-
eenet, nommé à Lyon.
Le successeur de M. Boursicot est
M. Berteaux, qui jusqu'ici assurait les
fondions de super-préfet du Rhône.
Le départ de M. Boursicct n'est pas
pour étonmer. Depuis un an des diver-
gea.nces de vues assez sérieuses l'op-
posaient à M. J. Moch et l'on s'atten-
dait à 80D remplacement.
Mais le choix du ministre de l'Inté-
rieur pour lui désigner un successeur
est très significatif. M. Berteaux est
le super-préfet qui « s'illustra » dams
la. répression de la grève de Clermont-
Ferrand. en 1948, et des événements
sanglants qui les marquèrent.
Par la suite, M. Berteaux « s'occu-
pa » également de la répression de la.
grève des mines dans le bassin de la
Loire : résultats 1 mineur tué, 5 bles-
sés graves à Firminy.
Rappelons par ailleurs que M. Ber-
teaux s'était signalé dès la Libération
à l'attention de l'opinion en facilitant,
dans la région de Toulouse, où il oc-
cupait à cet. époque le poste de eom-
miuaire de 1.. République, le* trafics
des marchands de bestiaux qui abouitt-.
rent à un énorme scandale dénoncé par
le rapport de la. Cour des Comptes.
Le personnage quel M. J. Moch Ins-
taUe comme directeur de la Sûreté
Nationale est donc tout un symbole...
Accord avec Bao Dal
M. Coste-Floret, ministre de la Fra.no»
d'Outre-mer, a mis au courant le Con..
seil de la situation en Indochne.
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