Titre : La France libre : organe de "Ceux de la Libération-Vengeance"
Auteur : Ceux de la Libération (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1944-11-04
Contributeur : Guerrin, Aymé (1890-1979). Directeur de publication
Contributeur : Peigné, Raoul (1876-1965). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb44498563s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 novembre 1944 04 novembre 1944
Description : 1944/11/04 (A4,N230). 1944/11/04 (A4,N230).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k41188098
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-G-1470 (151)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/12/2018
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Direction-Rédaction : 31, rue du Louvrs
Tel. : CENTRAL 67-60
Après 19 h. ; 10, Faubourg-Montmartre (9*)
Tel. : TAITBOUT 70-80
France libre
Le Carrefour de VArmistice
QUOTIDIEN DO MATIN A f
FONDÉ EN 1941 Zm 1V
Quatrième année. — N’ 230 4. X #
appartient ,à tous les Français .
Tous les Français auront à cœur
Samedi 4 Novembre 1944
309 e jour de l’année. - Demain : Ste Bertil
TOUJOURS A L'A VA N T - G A R D E DU PROGRÈS SOCiAL
o.rspy jT ' ~ —.—.
de contribuer à le restaurer.
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Directeur: Raoul PEIGNE j jf
Président-Fondateur du Syndicat des Journalistes Français de la Libération ç
CONSEIL DE REDACTION .
André MUTTER - Etienne NOUVEAU - Pierre RUHLMANN
Président et Membres du Comité Directeur de « Ceux de la Libération-Vengeance »
Rédacteur en Chef : AYME-GUERRIN
President-Fondateur du Mouvement de Résistance «Vercingétorix»
LE CŒUR DE PARIS
NE visite inattendue m’a inspiré les lignes
douloureuses parues hier dans « France
libre ». Combien je le bénis, ce blessé
inconnu, au bras en écharpe, venu droit
vers nous pour parler à Paris, au nom de
nos soldats du front ! Je le bénis, car, dès
la première heure, hier matin, j’avais en
main la réponse de Paris. Elle m’arrivait de partout : du
centre et des ba^’ieues, par billets, par visites, par coups
de téléphone hâufs; ce soldat sans asile, cent asiles se le
disputaient : de tous les milieux on voulait le connaître
et l’aimer.
Mais, de ces appels, celui qui m’a le plus profondé
ment touché, c’est le vôtre, ô femme que je ne nommerai
pas, épouse d’un de mes lieutenants que la Gestapo est
venu cueillir, voilà juste un an, et qui s’en est allé vers
Compïègne, puis vers l’Allemagne... Depuis de longs
mois vous êtes sans nouvelles de lui; mais votre cœur n’a
pas failli; et maintenant, ne pouvant rien pour votre
soldat qui souffre du lointain exil, vous n’avez qu’un désir:
soulager la misère des autres qui souffrent ici.
Alors je me tourne vers tous les hommes et toutes
les femmes de chez nous; à tous les membres de cette
grande famille « France libre » j’adresse, du fond du
cœur, cet appel pour nos déshérités. Combien d’entre eux
échouent à Paris, désemparés et misérables! Cette guerre
a creusé de terribles blessures; des familles sont ravagées
ou dispersées; la Gestapo les a parfois saisies en entier,
ou détruites dans le feu et dans le sang. Je vois cette lettre
d’Oradour, écrite par la survivante d’une famille de vingt-
trois personnes, qui n’avait même plus la force de pleurer
sur des cadavres, et qui ne trouvait même plus de cada
vres sur lesquels pleurer; j’y lis encore : « Nous avons
marché dans l’église, sur les cendres des nôtres, et c’est
tout; nous ne pourrons même pas aller porter des fleurs
sur leurs tombes. »
Que de misères et de solitude ! A des degrés divers,
elles sont les mêmes pour beaucoup, surtout pour nos
jeunes du maquis, devenus soldats réguliers et dont la
famille a souvent payé le magnifique refus de la défaite.
Hommes et femmes de Paris, ouvrez-leur vos foyers;
matériellement, ils ne demandent rien; c’est moralement
que tout leur manque. Donnez-nous vos noms; acceptez
de correspondre avec eux, de les aimer, de rompre, en un
mot, cet isolement qui les déchire; ils ont tout supporté :
les duretés du maquis, l’isolement, la mort même des
êtres chers; ils sont prêts à souffrir encore : ils ne vous
demandent que de les aimer !
AYMÉ-GUERRIN.
MÉDAILLON
M. RENE CAPITANT V*f,® ïensd ’”? e
, , „ „ de I Assemblée
IL ministre de I Education Nationale J! r .,
Consu fauve
Le grand, maître de l’Université, du Gouvernement Provisoire de la
République Française, M. René Capitant , est lui-même un universitaire.
Il possède donc l’expérience et les connaissances nécessaires pour présider
aux destinées d’un ministère dont le rôle principal est de diriger et de
former la jeunesse.
C’est lui-même un « jeune », étant né le 19 août 1901, à la Tronche
(Isère).
M. Capitant, après de brillantes études, fut nommé en 1929 professeur
à la Faculté de Droit et des Sciences
Politiques de l’Université de Stras
bourg\ où ses cours et conférences
jurent des plus remarqués.
Bientôt, M. Capitant décida d’aller
étudier en Allemagne le Mouvement
National Socialiste qui venait de pren
dre son essor. A son retour en France,
il dénonça le danger devant lequel se
trouvait notre pays s’il n’intervénait
pas utilement.
M. Capitant prit alors la direction à
Strasbourg du Centre d’Etudes Germa
niques et suivit l’évolution de la nou
velle politique allemande, réunissant
une importante documentation.
Devenu, en 1937, président du Comité
de Vigilance des Intellectuels de la ré
gion strasbourgeoise, on le voit multi
plier les réunions antinazies, où il se
révèle orateur éloquent et précis. L'an
née suivante, il prend la tête du mou
vement, munichois devant les diverses
tendances qui se manifestent.
En 1939, mobilisé, M. Capitant est à
l’état-major de la .5’ armée. Là, il fait
la connaissance du colonel Charles de
Gaulle. Les deux hommes sympathisent
vite : leurs idées, leur patriotisme de
vaient les réunir et en faire de grands
am is.
Après le honteux armistice signé par
Pétain , M. Capitant, démobilisé, entre
délibérément dans la Résistance et de
vient l’animateur d’un groupement
clandestin.
F,n 1911, prévoyant ce qui devait se
passer en Afrique du Nord, il obtient
.son transfert à l’Université d’Alger. Il
continue en Algérie à mener le com
bat contre les ennemis de la France.
Il fonde un mouvement de résistance
et participe activement au putsch des
tiné à favoriser le débarquement allié
du 8 novembre 1912. Il prend aussi
nettement la tête du mouvement de
protestation contre le « régime Dar-
lan » et demande l’installation à Alger
du gouvernement présidé par le général
de Ga-ulle.
Depuis, M. Capitant continua, avec
une rare activité, son action clandes
tine. Le 11 novembre 1913, le clandes
tin gui avait fait preuve de si grandes
qualités et surtout d’énergie se voyait
confier le poste de commissaire à l’Edu
cation Nationale.
Devenu ministre après la libération
de Paris, M. Capitant, qui a pris fer
mement en main les services du mi
nistère de la rue de Grenelle, assume
une lourde tâche qu’il saura conduire
à bien.
Sur son initiative, de grands projets,
de nécessaires réformes sont à l'étude
et, en bonne voie de réalisation. Le
grand maître de l’Université s’est
donné pour mission de rajeunir l’En
seignement dans tous ses degrés, d’ani
mer le professorat dans un sens dé
mocratique et de faire des écoliers et
des étudiants de France de fervents
patriotes, de grands citoyens, en qui le
pays tout entier doit mettre son espoir.
Nicole RIGAL.
L’emprunt
de la
Libération
sera émis
lundi
C’est un 3 0/0 perpétuel
souscrit au pair
en espèces
et en bons du Trésor
Au cours du Conseil des ministres,
tenu Mer soir, le gouvernement a
décidé d’émettre, à partir du lundi
6 novembre, un grand emprunt de la
libération. Cet emprunt sera un 3 %
perpétuel, du même type que l’an
cien 3 %, avec lequel il formera un
seul et même fonds. Il sera émis au
pair et les souscriptions seront reçues
en espèces et en bons du Trésor.
Sous une forme classique, mais
plus révolutionnaire, c’est la première
fois qu’un emprunt 3 % est émis au
pair. Après 1871, Tliiers émit l’em
prunt de la Libération Nationale
à 5 X, très au-dessous du pair. Au
point de vue financier, l’emprunt
nouveau est donc une Innovation et
la simplicité de sa formule plaira à
l’épargne paysanne.
En lançant cet emprunt, le but prin-
ipal du gouvernement n’est pas de
couvrir des besoins immédiats. Certes,
de vastes ressources financières sont
nécessaires pour payer les dépenses de
la guerre, comme celles de la recons
truction économique et de la rénovation
sociale. Mais la trésorerie du pays n’a
é de s’améliorer depuis la libéra
tion grâce à la bonne rentrée des im
pôts et grâce aussi au volume des sous
criptions aux'‘bons du Trésor.
Aussi, l’objet de l’emprunt est-il es
entiellemevt de commencer l’assainis
sement monétaire en retirant de la cir
culation une partie de la masse des
billets qui ont été émis pendant l’occu
pation sous la contrainte de l’ennemi
La pensée du gouvernement est que
le pays, après avoir puissamment, et
spontanément contribué à sa libération
militaire, doit savoir aussi procéder de
lui-même à sa libération monétaire.
Les nécessités qui s’imposeront ulté
rieurement, au gouvernement dépen
dront, dans une large mesure, de la
réponse qui va être faite par la nation
l’appel de confiance en elle-même
qu’il lui adresse aujourd’hui.
UN GRAND REPORTAGE DE FRANCE LIBRE
Sur lu Côte d'Azur
de la frontière italienne à Marseille
De notre envoyé spécial A. de Gobart
vu
La bataille pour Marseille
Marseille.est blessée terriblement clans tous les faubourgs et au cen
tre de la ville. La capitale du Midi a, cette fois, connu les horreurs de la
guerre et sort de l’aventure durement touchée. Les Allemands, qui occu
paient les forts à droite ef à gauche du vieux port, se sont acharnés ?tir
les vieilles maisons qui nous plaisaient par leur pittoresque coloré. Ils
ont tiré sur toute la ville, niais surtout sur le centre de Marseille et sur
les vieux quais, célèbres dans le monde entier. Tout manque pour essayer
de remettre en état les lieux. Voici un mois que le dernier Allemand est
parti comme prisonnier et les fenêtres des hôtels n’ont pas encore de
carreaux! A l’hôtel Beauveau, ré- _— .
quisitionné comme les autres, les françaises parurent aux Allemands
^ trop dures peut-etre. Toujours est-il
voyageurs enjambent des planches
jetées sur des trous énormes, causés
par les obus qui ont traversé l’hôtel
de part en part et l’ont laissé pan
telant après la dure bataille.
On connaît l’affaire ! Le général
Montsabert était entré dans Marseille
avec les tanks de l’armée de Lattre de
Tassigny. conduits par les F.F.I. de la
région. Les Allemands occupaient les
forts et les hauteurs qui encerclent la
rande ville.
Le général allemand et l’amiral de
i Kriegsmarine demandèrent cepen
dant l’armistice. Le général Montsa
bert accepta de faire connaître ses
conditions et les chefs allemands fixè
rent rendez-vous. Celui-ci fut pris au
vieux port, devant le restaurant Basso
et le Cintra, le long du quai des Belges.
L’heure fixée était 16 h. 30.
Le général Montsabert et ses offi
ciers se rendirent au rendez-vous avec
dix bonnes minutes d’avance. Sur la
place, entre le port et les hôtels, les
boches, aux aguets, virent arriver les
voitures et l’escorte. Ils n’avaient pas
été mis au courant du rendez-vous et
ouvrirent un feu d’enfer, parti des
deux forts. Mais pendant Je temps que
mirent les chefs allemands à faire ces
ser le feu, le dommage était causé, ir
réparable...
Après cet incident, les conditions
qu’à 6 heures, la bataille reprenait.
Elle dura quatre jours, que les Mar
seillais vécurent dans les abris. Mais
la victoire resta à l’armée française
et le général Montsabert revit à nou
veau les chefs allemande. Seulement,
cette fois, ce fut comme prisonniers
acoompagnés de 14.6C0 de leurs soldats
et officiers.
Mais Marseille était touchée, très sé
vèrement touchée. Pas une maison
n’est complètement intacte, m’a dit le
préfet.
Dans le port, qu’on aperçoit de loin,
le vieux pont transbordeur est détruit.
Il reste debout l’un des montants de
fer et une partie de la passerelle. Le
tout forme une immense croix de fer,
que Marseille a bien méritée. Le soir,
lorsque le clair de lune éclaire le spec
tacle de ce pont amputé de moitié
l’effet produit'est grandiose, de cette
haute croix qui domine les navires
américains et français rangés dans les
eaux calmes du vieux port que déjà
en 1942 les Allemands avaient ravagé
par la destruction du plus pittoresque
quartier, chanté par tant et tant de
visiteurs et de poètes de Marseille,
porte de l’Orient.
Et ne perdons pas de vue que si Lyon
ést la capitale de la Résistance, Mar
seille en est le berceau. Et quel ber
ceau !
(A suivre.)
(Cliché France libre.')
M. CAPITANT
1
M. Roosevelt ne prévoit
aucune accalmie sur le front
durant l'hiver
Le président Roosevelt a prononcé
jeudi soir, à la Maison-Blanche, son
deuxième discours radiodiffusé adressé
aux électeurs américains.
« Au moment même où nous menons
la principale phase de la guerre en
Europe, a-t-il déclaré, notre progres
sion dans le Pacifique en direction du
Japon est de plusieurs mois en avance
sur l’horaire prévu pourtant optimiste.
« En Europe, nous ne nous atten
dons pas à une accalmie cet hiver.
Nous prévoyons au contraire une con
tinuation do la lutte, tenant l’ennemi
en perpétuel mouvement, afin de le
frapper sans relâche et ne lui donner
aucun répit, pour atteindre notre ob
jectif final: Berlin.
« En Italie, malgré les difficultés
d’un pays montagneux et la résistance
énergique (les Allemands, les armées
alliées continuent d’avancer régulière
ment, désagrégeant la puissance de
combat allemande dans une lutte lente
et dure. »
Le colonel
LELONG
condamné
à mort
Il avait organisé
la contre-résistance
en liante-Savoie
C’est à Annecy que s’est déroulé,
hier, le procès de l'ex-intendant Le-
long, ancien directeur du Maintien de
l'ordre en Haute-Savoie.
Les débats étaient présidés par le
colonel de la 14* région, Les défen
seurs étaient MMes Francillon et La-
combre, du barreau d'Annecy.
Le colonel Lelong était accusé de
trahison.
De fin janvier à mai 1944. avec
3.000 hommes sous ses ordres, il avait
collaboré avec les agents de l’Alle
magne et dirigé des opérations mili
taires contre des forces françaises de
la Résistance.
Au coure de l’interrogatoire, on
évoque la tragédie de la Forge, près
de Thorens, où 18 jeunes gens péri
rent. dans un incendie allumé par la
milice, et un certain nombre d’arres
tations, notamment celles de trois pa
triotes qui furent fusillés pour avoir
tué un major allemand.
Pour ce qui est de J’affaire du pla
teau des Obères, Lelong plaida non
coupable.
« J’étais, explique-t-il, entouré d’es
pions, à telles enseignes que lorsque
Darnand vint à Annecy, il me repro
cha mon attitude équivoque, car
j’étais en relation avec l’armée se
crète. i> (Lui aussi !)
Après un réquisitoire sévère du
commissaire du gouvernement et une
éloquente plaidoirie de M' Francillon,
la Cour se retira pour délibérer et,
après une demi-heure, rapporta un
verdict condamnant l’ex-colonel Le
long à la peine de mort, à la dégra
dation civique et à la confiscation de
ses biens. -
M. CUTTOLI, octogénaire
M. STEEG, septuagénaire
L’un ou l’autre présidera
la séance d’ouverture
de mardi prochain
La première réunion, mardi, de l’As
semblée consultative risque de se dé
rouler dans la poussière des plâtres
flottant à travers le Palais du Luxem
bourg. Cette perspective inquiète quel
que peu M. Katz, qui, ne pouvant dis
poser pour l’instant des bureaux de
la questure, livrés également aux ou
vriers tapissiers, a bien voulu, en ar
pentant les couloirs, nous apprendre
que la liste des membres de l’Assem
blée n’était pas encore complète. Une
dizaine de noms manquent encore 6ur
la liste. Espérons que, mardi pro
chain, les 246 désignations seront ar
rêtées. En attendant, ce retard n’a
pas manqué de provoquer des flotte
ments dans l’attribution des pièces offi
cielles de reconnaissance indispensa
bles aux membres désignés pour siéger
à l’Assemblée. On y comptera une di
zaine de conseillères de la Résistance.
La réunion de mardi sera une séance
au caractère purement inaugural. Elle
sera présidée par l’un des deux doyens
d’âge, qui sont : M. Cuttoli, sénateur
octogénaire de Constantine, ou M.
Steeg, sénateur septuagénaire de la
Seine. Au cours de la séance suivante,
aura lieu la constitution effective du
bureau, estime-t-on.
L’on présume, d’autre part, que l’As
semblée se réunira à l’avenir deux fois
par semaine en séances de travail. Il
lui appartiendra d’en fixer les jours,
qui ne devront pas coïncider avec ceux
des Conseils des ministres.
Aujourd’hui même, aura Heu une
répétition générale », au Palais du
Sénat, afin de familiariser les huissiers
en particulier avec les fonctions qui
les y attendent.
COUR D E JUSTICE DE PARIS
Le bagne à perpétuité
pour Claude Maubourguet,
milicien et journaliste
10 ans de travaux forcés
à François Mazeline,
speaker à Radio-Paris
Devant la Cour de Justice ont successivement comparu, hier, Claude
Manbourguet et François Mazeline, tous deux poursuivis pour intelligences
avec l'ennemi. Le premier, un jeune homme de 23 ans, se présente devant
ses juges la tête basse et une voix [
timide à souhait. Licencié ès lettres,
il est sorti de la Faculté pour entrer
directement dans la rédaction de
« Je suis partout », où son parrain,
le trop célèbre Lesca, exerçait les
fonctions de directeur.
« C’est un b l en mauvais milieu, re
marque en passant le président. En avril
1942, vous êtes secrétaire de Lesca. puis
vous devinez secrétaire de la rédaction »
Seulement, Maubourguet ne se con
tente pas de mettre en pages le journal.
U compose aussi des articles dont on
lit un specimen :
« Les événements ne sont pas écrits
d’avance... Nom désirons que le Reich
soit victorieux. Il faut tout mettre en
œuvre pour remporter cette victoire.■■ »
Avec une telle littérature, on com
prend que Maubourguet n’ait pas tardé
à se faire remarquer par Darnand qui
charge des services de presse au
secrétariat dit du maintien de l’ordre.
Ainsi, à 23 ans, Claude Maubourguet
se trouve à la tête d’une situation très
confortable. Sa collaboration à Je suis
partout lui vaut déjà 8.000 francs par
mois, auxquels s'ajoutent encore 8.000
francs pour le travail qu’il effectue
au secrétariat de Darnand. Mais son (Photo France-Presse.)
enthousiasme débordant pour la réno- u (nBOTippTiirT
vation de l’Europe ne devait pas le 1 LT .
satisfaire . de son activité purement au cowrs de son interrogatoire
journalistique. Il sent brûler en lui la 1944 ] e vo j c j qu j s’engage dans les
fievre des actions violentes et en jum f ra ncs-gardes.
« Vous avez participé à des opéra
tions contre le maquis, demande le pré
sident.
— Je n'ai pas participé à de telles opé
rations- J’ai seulement accompagné dans
sa visite d’inspection le commandant de
Burnanville. »
Malheureusement pour lui, il reste,
dans la collection de Je suis partout,
un numéro où l’on vante en termes
dithjTambiques les exploits du jeune
rédacteur engagé dans la lutte contre
les patriotes. Le président lit l’article
et l’on passe.
Victime du maréchal
Claude Maubourguet préfère évoquer
le moment où, dans les Alpes, il prêta
le serment de la milice.
Paul TURPAUD.
(Lire la suite en 2' page, 4' et 5* col.)
GEORGES SUAREZ
sera fusillé
La Cour spéciale de cassation créée
pour connaître des arrêts rendus par
la cour de justice, s’est saisie, hier,
du pourvoi du journaliste Georges
Suarez, directeur d’ « Aujourd’hui «,
condamné à mort la semaine dernière.
Après avoir entendu M" Talamant,
avocat, la Cour a rejeté le pourvoi.
La sentence de mort prononcée
contre Georges Suarez devient donc
exécutoire dès maintenant.
LES SOLDATS DE PLOMB
LE RETOUR DES CENDRES DE NAPOLEON I er
Une des plus curieuses reconstitutions de figurines historiques de l’Exposition « Petits
Soldats, Grandes Victoires » qui a été inaugurée, hier, par le général Kœnig, au
musée Cognacq-Jay, 25 , boulevard des Capucines (Photo France libre)
Sur le front
de Lorient
De notre correspondant
particulier
Ils sont encore 25 à 30.000 boches,
collés comme des sangsues à ce bout
de Morbihan qu’ils ont déjà tant
meurtri. Lorient est le pivot de ce
dernier retranchement. Chaque jour,
le ravitaillement y devient plus ma
laisé. Les conserves, les munitions
n’y manquent pas. mais il n’y a plus
de vivres frais. Alors, on fait des
coups de main, on lance une pa
trouille, on tente une sortie, qui n’a
pour but que la rapine. Car ces Al
lemands sont pris au piège. Ils ne
sont plus capables d’une offensive
d’envergure. Le danger d’une jonc
tion avec les forces ennemies du
front (le la Roche-Bernard a presque
disparu aujourd’hui : c’est à la té
nacité de nos F.F.I. de Bretagne
qu’on le doit.
Depuis le d ut d’août, des contin
gents réduits cernent les débris de la
Wehrmacht repliés d’Auray, de Van
nes sur Lorient. C'est une guerre sour
noise qui se joue là, dans un pays ri
che, détrempé, coupé de haies vives,
de sentiers encaissés, de bosquets, de
ravins. Leurs uniformes étaient les
moins « uniformes » qui se puissent
voir : vareuses, blouses civiles, panta
lons noirs, kakis ou bleus, cravates de
toutes couleurs, calots, bérets, képis,
casquettes, ou rien du tout..., tous les
vieux fonds de magasins que chaque
maquis avait raflés pour babiller ses
patriotes, dés brassardé tellement dif
férents (n’ayant de commun que leur
croix de Lorraine) qu’on se demande
s’il y a deux soldats qui en portent
deux semblables.
Depuis quelques jours on les babille,
certains d’entre eux ont « touché » des
capotes, des chemises, des souliers. On
va les équiper tous, exactement
comme les Américains, leurs frères
d’armes.
Le front, approximativement, va du
sud-ouest d’Auray au Pouldu, aux
confins du Finistère. Il suit, à une
distance qui varie entre quelques kilo
mètres et quelques centaines de mè
tres. la grand’route Vannes-Quim-
perlé : au sud de Landévant, de Bran-
dérion de Hennebont, de Pont-Scorff.
A11 sud de Quimperlé, il longe la Laita
jusqu’à la mer.
II n’y a pas de durs combats, mais
des duels d’artillerie et des escarmou
ches. Ce sont les villages de Nostang,
Kervignac, Merlevenez et Sainte-Hé
lène qui sont l’enjeu des plus violen
tes attaques. Chaque jour, des hommes
tombent...
Immédiatement derrière les lignes al
liées : la vie continue, intense. Les
vaches paissent, les .paysans font leur
cidre. On sert sans tickets, au restau
rant, de la viande, du beurre. Les
pommes abondent tellement que les
routes en sont jonchées. Beaucoup se
perdent faute de ramasseurs : les jeeps
en broient et le jus coule dans le
fossés. Le prix du litre de cidre -
du doux, tout nouveau — est tombé
à 5, 4,50, 4 francs (il avait coûté jus
qu’à 25 francs).
Les dégâts sont réduits. Du côté bo
che, on sait déjà que Lorient n’exiete
pratiquement plus.
Côté libéré. Pont-Scorff. en partie
évacuée, présente de sérieux délabre
ments. A Brandérion, le clocher est
troué. Mais à Auray, à Vannes (pour
tant prise entre deux feux), à Quim
perlé. les dommages' sont très rares.
Et s’il n’y avait l’affreux spectacle de
Hennebont, on pourrait ee croire loin
de la guerre.
Car, dans leur rage destructrice, les
boches se sont acharnés sur la petite
ville de Hennebont, que les patriotes
leur avaient enlevée. Il n’y reste, dans
le haut quartier et la rue Nationale
que quelques maisons et l’église. La
ville basse, les quatre ponts sur le
Blavet, ne sont plus qu’un amas de
décombres, que gardent une vingtaine
de F.F.I. barbus.
En face, à moins de 9 kilomètres
c’est le centre de Lorient, et, beau
coup plus près encore, les premières
lignes boches.
Jacques DAPILLY.
DERNIERE^ MINUTE
L anéantissement de la Ruhr
est en cours
oMontrT:’/ 1 ". H hcur “- 3 000 ”i»"« ciliés ont contint i
ÏTjZZZ*” '" d ■' Us ,oies d - “—(«*»•
l’aviation Yl uL aér °" au D ti< j' ue britannique a souligné que les attaques de
usnu’L r “ r 3 Ruhr alla,en * sc P° ur suivre plus violentes que jamais
jusqu a ce que cette reg.on soit totalement hors d’usage. Les Alliés s'atta
queront ensu.te a d’autres régions de l’Allemagne. *
Budapest en pleine révolution
Buda^esti’ 0 ^ BUCareS * annonce révolution bat son plein à
On sait que la capitale hongroise est maintenant directement menacée
par I approche imminente des troupes soviétiques.
Attaque française dans les Vosges
Dans les Vosges, les troupes de l’armée française ont attaqué les posi-
tions allemandes dans la région de Gérardmer. Fortement appuyées par
I artillerie, elles ont progressé rapidement et atteint tous les objectifs fixés.
EN ATTENDANT MIEUX..
PETIOT
devant
le jug e
— Votre profession ?
— Capitaine F.F.I.
a répondu le sinistre docteur.
Hier matin, le docteur assassin Pe
tiot a snbi devant M. Mariotte. juge
d’instruction, l’interrogatoire d’iden
tité.
A la question : « Quelle est votre
profession ? ». Petiot répondit sans
sourciller: « Capitaine F.F.I. »
Sans entrer dans le fond de l’af
faire, le magistrat a posé diverses
questions à Petiot, qui a fixé le nom
bre de ses victimes à 62 « Allemands »
ou « salauds » ! Le sinistre docteur,
après un court entretien avec son dé
fenseur, M' René Floriot, a été recon
duit au Dépôt.
Il apparaît que Petiot n’a pas été
« donné ». ainsi qu’il le prétend. U fut
tout simplement trahi par une lettre
écrite par lui et rendue publique.
Cette missive prouvant sa présence à
Paris, la police fit des recherches
dans les dossiers des casernes pari
siennes des F.F.I. et découvrit, à la
caserne Reuilly, l’écriture du tueur de
la rue Le Sueur. C’est ainsi que la
plume du capitaine F.F.I. « Jean Va
léry » conduisit Petiot au quai des Or
fèvres.
Du poisson
pour Paris i
300 marchands de poisson mani
festent au siège de leur comité
d’organisation et réclament le
départ du directeur
Non, monsieur Winck, ce n’est pas parce-
que vous avez été nommé par Vichy Direc
teur du « Comité d’organisation » de la
Poissonnerie, que vous continuerez à désor
ganiser le ravitaillement en poisson de la
région de Paris !
Si le Syndicat des marchands de pois
son de la région parisienne est venu vous
voir, hier après-midi, en vos bureaux, 211,
boulevard Saint-Germain, pour vous de
mander votre démission, après avoir cons
taté, une fois de plus, votre complète in
capacité, c’est parce qu’aujourd’hui, on
peut, en France, parler au nom des
CONSOMMATEURS, et que ceux-ci ont le
droit de vous demander pourquoi 43 ton
nes de sardines « Ceylan » ont été reje
tées à la mer le 23 septembre dernier !
Et aussi pourquoi la ville de Beauvais
reçoit sa ration de poisson deux fois par
semaine, tandis que Paris a ses poissonne-
ies fermées depuis 6 mois !...
Ce n’est pas au nom d’un parti poli
tique que 300 marchands de poisson sont
venus exiger votre démission, mais au
nom des 10 millions de consommateurs de
la région parisienne qui ne vçulent pas
non plus vous voir être élevé a., grade de
Commissaire à la répartition du poisson.
Les camions de transport sont prêts; ils
n’attendent qu’une chose, c’est de se dé
ranger UTILEMENT vers un port normand
où des inspecteurs que vous n’aurez pas
nommé signaleront la présence effective
d’une quantité suffisante de poisson.
(Photo France-Presse.)
L’ex-inspecteur Bony, de la Gestapo
parisienne, a comparu hier en correc
tionnelle sous l’inculpation de vol
simple. Il connaîtra, bientôt un autre
prétoire ; la Cour de justice
La reconstruction
des voies
de c ommunic ation
Le pont du chemin de fer
à Orléans sera rétabli
dans les premiers jours
de décembre
Unê déclaration
de M. René Mayer
M, René Mayer, ministre des Tra
vaux publics et des Transports, a repu
la Commission des voies et communi
cations du Conseil National de la Ré
sistance, présidé par M. J. Lecompte
Boinet.
La Commission a demandé au mi
nistre de bien vouloir préciser les dif
ficultés auxquelles il doit faire face
dans le domaine de la reconstruction
des voies et communications du pays.
M. René Mayer a fait un large ex
posé du problème de la reconstruction
des ports, des voies navigables, des
chemins de fer et des routes. Il a
souligné l’ampleur exceptionnelle des
destructions accomplies et indiqué les
mesures déjà prises pour y remédier.
Les travaux ont été entrepris sans
retard et sont poussés partout avec le
maximum d’activité compatible avec
le manque de gros outillage et de ma
tériaux. La main-d’œuvre ne fait pas
défaut, mais une grave difficulté ré
side actuellement dans la pénurie des
locaux pour le logement deg ouvriers
à proximité des chantiers; de sa solu
tion dépend un accroissement de la
cadence des travaux.
De nombreux itinéraires ferroviaires
et routiers sont d’ores et déjà réta
blis dans toutes les régions, sauf na
turellement dans l’Est où le combat
continue.
Le port de Marseille, cependant fort
endommagé, assure déjà un trafic
d’une importance appréciable. Le
pont d’Orléans, dont l’établissement
doit être achevé dans les premiers
jours de décembre, permettra de dis
poser d'une liaison importante et ef
ficace entre la zone sud et la zone
nord. La remise en état des voies
d’eau, enfin, contribuera sous peu au
ravitaillement en charbon de la ré
gion parisienne.
Prenant acte de ces déclarations, la
Commission du C.N.R. a remercié M.
René Mayer de sou exposé, qui cons
titue une mise au point particulière
ment nette et utile du problème de
la reconstruction et des moyens em
ployés par les pouvoirs publics pour
le résoudre.
La Loterie
Trente-deuxième tranche
Les N os 124.717 et 210.321
gagnent les gros, lots
Dernier
chiffre
du billet
Numéro
gagnant
11
027.991
210.321
251.931
277.551
098.242
107.282
2.533
8.623
012.343
049.503
135.583
4
0.514
1.634
040.054
057.674
173.174
293.664
045
5.395
012.905
134.715
158.035
229.245
251.375
6
009.466
012.636
184.156
247.146
252.816
124.717
131.147
134.107
158.417
001.628
086.858
1,67.488
223.958
249.998
129.809
221.879
247.839
124.770
225.530
297.790
Montant du lot
Série A Série B
400
25.000
6.000.000
50.000
25.000
25.000
25.000
8.000
12.000
50.000
25.000
100.000
200
10.000
6.000
1.000.000
50.000
1.000.000
25.000
2.000
4.000
50.000
25.000
50.000
100.000
25.000
200
750.000
25.000
50.000
25.000
25.000
6.000.000
250.000
100.000
100.000
25.000
100.000
750.000
50.000
25.000
25.000
250.000
25.000
50.000
25.000
KMUXW)
800
50.000
2.000.000
100.000
50.000
50.000
50.000
25.000
50,000
100.000
50.000
roo.ooo
200
40.000
15.000
1.000.000
100.000
1.000.000
50.000
4.000
îo.ooo
100.000
50.000
100.000
100.000
50.000
300
500.000
50.000
100.000
50.000
50.004
2.000.000
200.000
100.000
100.000
50.000
100.000
500.000
100.000
50.000
50.000
200.000
50.000
100.000
50.000
jon.mxi
Le prochain voyage
à Paris
de MM. Churchill
et Eden
I.e rédacteur diplomatique de l’agence
Reuter écrit que le voyage en France
de MM. Churchill et Eden marquera le
point final de quatre années de sépa
ration physique entre les peuples de
l rance et de Grande-Bretagne et inau
gurera le renouvellement des relations
directes entre les deux pays, dont le»
destinées sont plus étroitement liées
que, jamais.
Il y a lieu de' se féliciter, ajoute
le rédacteur, que cette visite ne vienne
qu’après la reconnaissance du Gouver
nement provisoire par les Alliés. Le
peuple de Paris sera ainsi en mesure
d’accueillir ses visiteurs au moment où
la France, reconnue comme égale et
associée de ses grands Alliés, s’attelle
à la tâche de reconstruction. Cette vi
site fournira au peuple de Paris sa
première occasion de manifester ses
sentiments à l’égard de l’homme qui,
plus que tout autre, est pour les Pari
siens l’incarnation de tout ce qu’a
voulu défendre la Grande-Bretagne au
cours des quatre dernières années.
Paris reconnaîtra également en la per
sonne de M. Eden un ami éprouvé de
la France, qui a, depuis longtemps été
partisan de la reconnaissance revendi
quée par le C.F.L.N. et, plus tard, par
le Gouvernement provisoire.
La visite des hommes d’Etat britan
niques, conclut le journaliste anglais,
doit enfin contribuer à développer les
échanges de vues franco-britanniques
dans tous les domaines. Le sentiment
d’une destinée commune, qui avait sus
cité Iq projet Churchill d’une nation
commune dans les jours les plus som
bres de 1910, a été renforcé plutôt qu«
diminué chez les Français, du fait des
quatre années de séparation physique.
Le peuple de France se rend compte
de ce que représente la réalisation
d’une entente profonde et sincère avec
la Grande-Bretagne. »
Le nouveau
régime
du gaz
Le Conseil parisien de libération
annonce qu’à partir de lundi prochain
le gaz, pourra être utilisé, pour la cui
sine, pendant une heure à midi et une
heure et demie le soir.
Les délégués G.L.V.
à l'Assemblée
Consultative
(Suite)
Etienne NOUVEAU, né à Paris, le
10 juillet 1891, est avocat à b
Cour d'Appel de Paris. Il est l’au
teur d’études sur le « Risque so
cial », les « Appellations d'origine »,
les « Questions d'Extrême-Orient ».
)))
Mobilisé pendant la guerre
1914-1918, il fut blessé au cours
de l’attaque du plateau de
Craonne et de Californie le 5 mai
1917, et amputé du bras droit.
Cité à l’ordre du jour de l’armée,
il fut décoré de la Croix de Guerre
et de la Médaille Militaire. Il est
officier d ef la Légion d’honneur.
Il fut membre du Conseil d’ad
ministration de la Confédération
Nationale des Anciens Combat
tants et victimes de la guerre
jusqu'à la cessation de son acti
vité en 1939.
Il est secrétaire général du Co
mité d’entente des grands invar
lides de guerre. Président de la
Fédération des amputés de guerre
de France depuis 1933, il fut dé
missionné d’office en 1942 par or
dre de l’amiral Platon.
Il a milité dans la résistance
depuis le début de l’occupation
ennemie, notamment en 1941, avec
le colonel Touny et Maxime Bloch,
puis en liaison avec les dirô'vofi t»
deg corps francs « Vengeance ».
Il fut membre du Comité direc
teur institué par « Vengeance »
en 1943. Président de ce Comité
en janvier 1944 après l’arresta
tion de deux de ses membres, il
opéra la fusion des corps francs
« Vengeance » avec « Ceux de la
Libération » en mars 1944.
Pierre Henri RUHLMANN, né 1
Saint-Denis, le 26 mai 1909.
Mobilisé en 1940, à la section
interalliée du G.Q.G. En novem
bre 1940, en liaison avec les offi
ciers restés dans l’armée, il par
ticipe à un service de renseigne
ments qui est en liaison directe
avec Londres.
En 1942, à la suite de l’arres
tation des principaux responsa»
blés du service, il entre au Co
mité directeur de « Ceux de la
Libération-Vengeance », sous le
patronage de Médéric, et il est
chargé des questions concernant
le recrutement et la propagande.
Le président R... étant arrêté,
son successeur L... le confirme
dans les mêmes fonctions, aux
quelles il adjoint celle du noyau
tage des administrations publi
ques, et à ce titre le charge de
représenter le groupement à la
Commission N.A.P. Il est égale
ment chargé de représenter le
groupement an C.P.L.
Ces fonctions ont été confir
mées par le commandant Ginas,
successeur de L..., puis par Mut-
ter, président actuel, qui lui
confie l’organisation civile et po
litique de la propagande du
groupement.
(A suivre).
mÉiéâééii «I
Direction-Rédaction : 31, rue du Louvrs
Tel. : CENTRAL 67-60
Après 19 h. ; 10, Faubourg-Montmartre (9*)
Tel. : TAITBOUT 70-80
France libre
Le Carrefour de VArmistice
QUOTIDIEN DO MATIN A f
FONDÉ EN 1941 Zm 1V
Quatrième année. — N’ 230 4. X #
appartient ,à tous les Français .
Tous les Français auront à cœur
Samedi 4 Novembre 1944
309 e jour de l’année. - Demain : Ste Bertil
TOUJOURS A L'A VA N T - G A R D E DU PROGRÈS SOCiAL
o.rspy jT ' ~ —.—.
de contribuer à le restaurer.
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Directeur: Raoul PEIGNE j jf
Président-Fondateur du Syndicat des Journalistes Français de la Libération ç
CONSEIL DE REDACTION .
André MUTTER - Etienne NOUVEAU - Pierre RUHLMANN
Président et Membres du Comité Directeur de « Ceux de la Libération-Vengeance »
Rédacteur en Chef : AYME-GUERRIN
President-Fondateur du Mouvement de Résistance «Vercingétorix»
LE CŒUR DE PARIS
NE visite inattendue m’a inspiré les lignes
douloureuses parues hier dans « France
libre ». Combien je le bénis, ce blessé
inconnu, au bras en écharpe, venu droit
vers nous pour parler à Paris, au nom de
nos soldats du front ! Je le bénis, car, dès
la première heure, hier matin, j’avais en
main la réponse de Paris. Elle m’arrivait de partout : du
centre et des ba^’ieues, par billets, par visites, par coups
de téléphone hâufs; ce soldat sans asile, cent asiles se le
disputaient : de tous les milieux on voulait le connaître
et l’aimer.
Mais, de ces appels, celui qui m’a le plus profondé
ment touché, c’est le vôtre, ô femme que je ne nommerai
pas, épouse d’un de mes lieutenants que la Gestapo est
venu cueillir, voilà juste un an, et qui s’en est allé vers
Compïègne, puis vers l’Allemagne... Depuis de longs
mois vous êtes sans nouvelles de lui; mais votre cœur n’a
pas failli; et maintenant, ne pouvant rien pour votre
soldat qui souffre du lointain exil, vous n’avez qu’un désir:
soulager la misère des autres qui souffrent ici.
Alors je me tourne vers tous les hommes et toutes
les femmes de chez nous; à tous les membres de cette
grande famille « France libre » j’adresse, du fond du
cœur, cet appel pour nos déshérités. Combien d’entre eux
échouent à Paris, désemparés et misérables! Cette guerre
a creusé de terribles blessures; des familles sont ravagées
ou dispersées; la Gestapo les a parfois saisies en entier,
ou détruites dans le feu et dans le sang. Je vois cette lettre
d’Oradour, écrite par la survivante d’une famille de vingt-
trois personnes, qui n’avait même plus la force de pleurer
sur des cadavres, et qui ne trouvait même plus de cada
vres sur lesquels pleurer; j’y lis encore : « Nous avons
marché dans l’église, sur les cendres des nôtres, et c’est
tout; nous ne pourrons même pas aller porter des fleurs
sur leurs tombes. »
Que de misères et de solitude ! A des degrés divers,
elles sont les mêmes pour beaucoup, surtout pour nos
jeunes du maquis, devenus soldats réguliers et dont la
famille a souvent payé le magnifique refus de la défaite.
Hommes et femmes de Paris, ouvrez-leur vos foyers;
matériellement, ils ne demandent rien; c’est moralement
que tout leur manque. Donnez-nous vos noms; acceptez
de correspondre avec eux, de les aimer, de rompre, en un
mot, cet isolement qui les déchire; ils ont tout supporté :
les duretés du maquis, l’isolement, la mort même des
êtres chers; ils sont prêts à souffrir encore : ils ne vous
demandent que de les aimer !
AYMÉ-GUERRIN.
MÉDAILLON
M. RENE CAPITANT V*f,® ïensd ’”? e
, , „ „ de I Assemblée
IL ministre de I Education Nationale J! r .,
Consu fauve
Le grand, maître de l’Université, du Gouvernement Provisoire de la
République Française, M. René Capitant , est lui-même un universitaire.
Il possède donc l’expérience et les connaissances nécessaires pour présider
aux destinées d’un ministère dont le rôle principal est de diriger et de
former la jeunesse.
C’est lui-même un « jeune », étant né le 19 août 1901, à la Tronche
(Isère).
M. Capitant, après de brillantes études, fut nommé en 1929 professeur
à la Faculté de Droit et des Sciences
Politiques de l’Université de Stras
bourg\ où ses cours et conférences
jurent des plus remarqués.
Bientôt, M. Capitant décida d’aller
étudier en Allemagne le Mouvement
National Socialiste qui venait de pren
dre son essor. A son retour en France,
il dénonça le danger devant lequel se
trouvait notre pays s’il n’intervénait
pas utilement.
M. Capitant prit alors la direction à
Strasbourg du Centre d’Etudes Germa
niques et suivit l’évolution de la nou
velle politique allemande, réunissant
une importante documentation.
Devenu, en 1937, président du Comité
de Vigilance des Intellectuels de la ré
gion strasbourgeoise, on le voit multi
plier les réunions antinazies, où il se
révèle orateur éloquent et précis. L'an
née suivante, il prend la tête du mou
vement, munichois devant les diverses
tendances qui se manifestent.
En 1939, mobilisé, M. Capitant est à
l’état-major de la .5’ armée. Là, il fait
la connaissance du colonel Charles de
Gaulle. Les deux hommes sympathisent
vite : leurs idées, leur patriotisme de
vaient les réunir et en faire de grands
am is.
Après le honteux armistice signé par
Pétain , M. Capitant, démobilisé, entre
délibérément dans la Résistance et de
vient l’animateur d’un groupement
clandestin.
F,n 1911, prévoyant ce qui devait se
passer en Afrique du Nord, il obtient
.son transfert à l’Université d’Alger. Il
continue en Algérie à mener le com
bat contre les ennemis de la France.
Il fonde un mouvement de résistance
et participe activement au putsch des
tiné à favoriser le débarquement allié
du 8 novembre 1912. Il prend aussi
nettement la tête du mouvement de
protestation contre le « régime Dar-
lan » et demande l’installation à Alger
du gouvernement présidé par le général
de Ga-ulle.
Depuis, M. Capitant continua, avec
une rare activité, son action clandes
tine. Le 11 novembre 1913, le clandes
tin gui avait fait preuve de si grandes
qualités et surtout d’énergie se voyait
confier le poste de commissaire à l’Edu
cation Nationale.
Devenu ministre après la libération
de Paris, M. Capitant, qui a pris fer
mement en main les services du mi
nistère de la rue de Grenelle, assume
une lourde tâche qu’il saura conduire
à bien.
Sur son initiative, de grands projets,
de nécessaires réformes sont à l'étude
et, en bonne voie de réalisation. Le
grand maître de l’Université s’est
donné pour mission de rajeunir l’En
seignement dans tous ses degrés, d’ani
mer le professorat dans un sens dé
mocratique et de faire des écoliers et
des étudiants de France de fervents
patriotes, de grands citoyens, en qui le
pays tout entier doit mettre son espoir.
Nicole RIGAL.
L’emprunt
de la
Libération
sera émis
lundi
C’est un 3 0/0 perpétuel
souscrit au pair
en espèces
et en bons du Trésor
Au cours du Conseil des ministres,
tenu Mer soir, le gouvernement a
décidé d’émettre, à partir du lundi
6 novembre, un grand emprunt de la
libération. Cet emprunt sera un 3 %
perpétuel, du même type que l’an
cien 3 %, avec lequel il formera un
seul et même fonds. Il sera émis au
pair et les souscriptions seront reçues
en espèces et en bons du Trésor.
Sous une forme classique, mais
plus révolutionnaire, c’est la première
fois qu’un emprunt 3 % est émis au
pair. Après 1871, Tliiers émit l’em
prunt de la Libération Nationale
à 5 X, très au-dessous du pair. Au
point de vue financier, l’emprunt
nouveau est donc une Innovation et
la simplicité de sa formule plaira à
l’épargne paysanne.
En lançant cet emprunt, le but prin-
ipal du gouvernement n’est pas de
couvrir des besoins immédiats. Certes,
de vastes ressources financières sont
nécessaires pour payer les dépenses de
la guerre, comme celles de la recons
truction économique et de la rénovation
sociale. Mais la trésorerie du pays n’a
é de s’améliorer depuis la libéra
tion grâce à la bonne rentrée des im
pôts et grâce aussi au volume des sous
criptions aux'‘bons du Trésor.
Aussi, l’objet de l’emprunt est-il es
entiellemevt de commencer l’assainis
sement monétaire en retirant de la cir
culation une partie de la masse des
billets qui ont été émis pendant l’occu
pation sous la contrainte de l’ennemi
La pensée du gouvernement est que
le pays, après avoir puissamment, et
spontanément contribué à sa libération
militaire, doit savoir aussi procéder de
lui-même à sa libération monétaire.
Les nécessités qui s’imposeront ulté
rieurement, au gouvernement dépen
dront, dans une large mesure, de la
réponse qui va être faite par la nation
l’appel de confiance en elle-même
qu’il lui adresse aujourd’hui.
UN GRAND REPORTAGE DE FRANCE LIBRE
Sur lu Côte d'Azur
de la frontière italienne à Marseille
De notre envoyé spécial A. de Gobart
vu
La bataille pour Marseille
Marseille.est blessée terriblement clans tous les faubourgs et au cen
tre de la ville. La capitale du Midi a, cette fois, connu les horreurs de la
guerre et sort de l’aventure durement touchée. Les Allemands, qui occu
paient les forts à droite ef à gauche du vieux port, se sont acharnés ?tir
les vieilles maisons qui nous plaisaient par leur pittoresque coloré. Ils
ont tiré sur toute la ville, niais surtout sur le centre de Marseille et sur
les vieux quais, célèbres dans le monde entier. Tout manque pour essayer
de remettre en état les lieux. Voici un mois que le dernier Allemand est
parti comme prisonnier et les fenêtres des hôtels n’ont pas encore de
carreaux! A l’hôtel Beauveau, ré- _— .
quisitionné comme les autres, les françaises parurent aux Allemands
^ trop dures peut-etre. Toujours est-il
voyageurs enjambent des planches
jetées sur des trous énormes, causés
par les obus qui ont traversé l’hôtel
de part en part et l’ont laissé pan
telant après la dure bataille.
On connaît l’affaire ! Le général
Montsabert était entré dans Marseille
avec les tanks de l’armée de Lattre de
Tassigny. conduits par les F.F.I. de la
région. Les Allemands occupaient les
forts et les hauteurs qui encerclent la
rande ville.
Le général allemand et l’amiral de
i Kriegsmarine demandèrent cepen
dant l’armistice. Le général Montsa
bert accepta de faire connaître ses
conditions et les chefs allemands fixè
rent rendez-vous. Celui-ci fut pris au
vieux port, devant le restaurant Basso
et le Cintra, le long du quai des Belges.
L’heure fixée était 16 h. 30.
Le général Montsabert et ses offi
ciers se rendirent au rendez-vous avec
dix bonnes minutes d’avance. Sur la
place, entre le port et les hôtels, les
boches, aux aguets, virent arriver les
voitures et l’escorte. Ils n’avaient pas
été mis au courant du rendez-vous et
ouvrirent un feu d’enfer, parti des
deux forts. Mais pendant Je temps que
mirent les chefs allemands à faire ces
ser le feu, le dommage était causé, ir
réparable...
Après cet incident, les conditions
qu’à 6 heures, la bataille reprenait.
Elle dura quatre jours, que les Mar
seillais vécurent dans les abris. Mais
la victoire resta à l’armée française
et le général Montsabert revit à nou
veau les chefs allemande. Seulement,
cette fois, ce fut comme prisonniers
acoompagnés de 14.6C0 de leurs soldats
et officiers.
Mais Marseille était touchée, très sé
vèrement touchée. Pas une maison
n’est complètement intacte, m’a dit le
préfet.
Dans le port, qu’on aperçoit de loin,
le vieux pont transbordeur est détruit.
Il reste debout l’un des montants de
fer et une partie de la passerelle. Le
tout forme une immense croix de fer,
que Marseille a bien méritée. Le soir,
lorsque le clair de lune éclaire le spec
tacle de ce pont amputé de moitié
l’effet produit'est grandiose, de cette
haute croix qui domine les navires
américains et français rangés dans les
eaux calmes du vieux port que déjà
en 1942 les Allemands avaient ravagé
par la destruction du plus pittoresque
quartier, chanté par tant et tant de
visiteurs et de poètes de Marseille,
porte de l’Orient.
Et ne perdons pas de vue que si Lyon
ést la capitale de la Résistance, Mar
seille en est le berceau. Et quel ber
ceau !
(A suivre.)
(Cliché France libre.')
M. CAPITANT
1
M. Roosevelt ne prévoit
aucune accalmie sur le front
durant l'hiver
Le président Roosevelt a prononcé
jeudi soir, à la Maison-Blanche, son
deuxième discours radiodiffusé adressé
aux électeurs américains.
« Au moment même où nous menons
la principale phase de la guerre en
Europe, a-t-il déclaré, notre progres
sion dans le Pacifique en direction du
Japon est de plusieurs mois en avance
sur l’horaire prévu pourtant optimiste.
« En Europe, nous ne nous atten
dons pas à une accalmie cet hiver.
Nous prévoyons au contraire une con
tinuation do la lutte, tenant l’ennemi
en perpétuel mouvement, afin de le
frapper sans relâche et ne lui donner
aucun répit, pour atteindre notre ob
jectif final: Berlin.
« En Italie, malgré les difficultés
d’un pays montagneux et la résistance
énergique (les Allemands, les armées
alliées continuent d’avancer régulière
ment, désagrégeant la puissance de
combat allemande dans une lutte lente
et dure. »
Le colonel
LELONG
condamné
à mort
Il avait organisé
la contre-résistance
en liante-Savoie
C’est à Annecy que s’est déroulé,
hier, le procès de l'ex-intendant Le-
long, ancien directeur du Maintien de
l'ordre en Haute-Savoie.
Les débats étaient présidés par le
colonel de la 14* région, Les défen
seurs étaient MMes Francillon et La-
combre, du barreau d'Annecy.
Le colonel Lelong était accusé de
trahison.
De fin janvier à mai 1944. avec
3.000 hommes sous ses ordres, il avait
collaboré avec les agents de l’Alle
magne et dirigé des opérations mili
taires contre des forces françaises de
la Résistance.
Au coure de l’interrogatoire, on
évoque la tragédie de la Forge, près
de Thorens, où 18 jeunes gens péri
rent. dans un incendie allumé par la
milice, et un certain nombre d’arres
tations, notamment celles de trois pa
triotes qui furent fusillés pour avoir
tué un major allemand.
Pour ce qui est de J’affaire du pla
teau des Obères, Lelong plaida non
coupable.
« J’étais, explique-t-il, entouré d’es
pions, à telles enseignes que lorsque
Darnand vint à Annecy, il me repro
cha mon attitude équivoque, car
j’étais en relation avec l’armée se
crète. i> (Lui aussi !)
Après un réquisitoire sévère du
commissaire du gouvernement et une
éloquente plaidoirie de M' Francillon,
la Cour se retira pour délibérer et,
après une demi-heure, rapporta un
verdict condamnant l’ex-colonel Le
long à la peine de mort, à la dégra
dation civique et à la confiscation de
ses biens. -
M. CUTTOLI, octogénaire
M. STEEG, septuagénaire
L’un ou l’autre présidera
la séance d’ouverture
de mardi prochain
La première réunion, mardi, de l’As
semblée consultative risque de se dé
rouler dans la poussière des plâtres
flottant à travers le Palais du Luxem
bourg. Cette perspective inquiète quel
que peu M. Katz, qui, ne pouvant dis
poser pour l’instant des bureaux de
la questure, livrés également aux ou
vriers tapissiers, a bien voulu, en ar
pentant les couloirs, nous apprendre
que la liste des membres de l’Assem
blée n’était pas encore complète. Une
dizaine de noms manquent encore 6ur
la liste. Espérons que, mardi pro
chain, les 246 désignations seront ar
rêtées. En attendant, ce retard n’a
pas manqué de provoquer des flotte
ments dans l’attribution des pièces offi
cielles de reconnaissance indispensa
bles aux membres désignés pour siéger
à l’Assemblée. On y comptera une di
zaine de conseillères de la Résistance.
La réunion de mardi sera une séance
au caractère purement inaugural. Elle
sera présidée par l’un des deux doyens
d’âge, qui sont : M. Cuttoli, sénateur
octogénaire de Constantine, ou M.
Steeg, sénateur septuagénaire de la
Seine. Au cours de la séance suivante,
aura lieu la constitution effective du
bureau, estime-t-on.
L’on présume, d’autre part, que l’As
semblée se réunira à l’avenir deux fois
par semaine en séances de travail. Il
lui appartiendra d’en fixer les jours,
qui ne devront pas coïncider avec ceux
des Conseils des ministres.
Aujourd’hui même, aura Heu une
répétition générale », au Palais du
Sénat, afin de familiariser les huissiers
en particulier avec les fonctions qui
les y attendent.
COUR D E JUSTICE DE PARIS
Le bagne à perpétuité
pour Claude Maubourguet,
milicien et journaliste
10 ans de travaux forcés
à François Mazeline,
speaker à Radio-Paris
Devant la Cour de Justice ont successivement comparu, hier, Claude
Manbourguet et François Mazeline, tous deux poursuivis pour intelligences
avec l'ennemi. Le premier, un jeune homme de 23 ans, se présente devant
ses juges la tête basse et une voix [
timide à souhait. Licencié ès lettres,
il est sorti de la Faculté pour entrer
directement dans la rédaction de
« Je suis partout », où son parrain,
le trop célèbre Lesca, exerçait les
fonctions de directeur.
« C’est un b l en mauvais milieu, re
marque en passant le président. En avril
1942, vous êtes secrétaire de Lesca. puis
vous devinez secrétaire de la rédaction »
Seulement, Maubourguet ne se con
tente pas de mettre en pages le journal.
U compose aussi des articles dont on
lit un specimen :
« Les événements ne sont pas écrits
d’avance... Nom désirons que le Reich
soit victorieux. Il faut tout mettre en
œuvre pour remporter cette victoire.■■ »
Avec une telle littérature, on com
prend que Maubourguet n’ait pas tardé
à se faire remarquer par Darnand qui
charge des services de presse au
secrétariat dit du maintien de l’ordre.
Ainsi, à 23 ans, Claude Maubourguet
se trouve à la tête d’une situation très
confortable. Sa collaboration à Je suis
partout lui vaut déjà 8.000 francs par
mois, auxquels s'ajoutent encore 8.000
francs pour le travail qu’il effectue
au secrétariat de Darnand. Mais son (Photo France-Presse.)
enthousiasme débordant pour la réno- u (nBOTippTiirT
vation de l’Europe ne devait pas le 1 LT .
satisfaire . de son activité purement au cowrs de son interrogatoire
journalistique. Il sent brûler en lui la 1944 ] e vo j c j qu j s’engage dans les
fievre des actions violentes et en jum f ra ncs-gardes.
« Vous avez participé à des opéra
tions contre le maquis, demande le pré
sident.
— Je n'ai pas participé à de telles opé
rations- J’ai seulement accompagné dans
sa visite d’inspection le commandant de
Burnanville. »
Malheureusement pour lui, il reste,
dans la collection de Je suis partout,
un numéro où l’on vante en termes
dithjTambiques les exploits du jeune
rédacteur engagé dans la lutte contre
les patriotes. Le président lit l’article
et l’on passe.
Victime du maréchal
Claude Maubourguet préfère évoquer
le moment où, dans les Alpes, il prêta
le serment de la milice.
Paul TURPAUD.
(Lire la suite en 2' page, 4' et 5* col.)
GEORGES SUAREZ
sera fusillé
La Cour spéciale de cassation créée
pour connaître des arrêts rendus par
la cour de justice, s’est saisie, hier,
du pourvoi du journaliste Georges
Suarez, directeur d’ « Aujourd’hui «,
condamné à mort la semaine dernière.
Après avoir entendu M" Talamant,
avocat, la Cour a rejeté le pourvoi.
La sentence de mort prononcée
contre Georges Suarez devient donc
exécutoire dès maintenant.
LES SOLDATS DE PLOMB
LE RETOUR DES CENDRES DE NAPOLEON I er
Une des plus curieuses reconstitutions de figurines historiques de l’Exposition « Petits
Soldats, Grandes Victoires » qui a été inaugurée, hier, par le général Kœnig, au
musée Cognacq-Jay, 25 , boulevard des Capucines (Photo France libre)
Sur le front
de Lorient
De notre correspondant
particulier
Ils sont encore 25 à 30.000 boches,
collés comme des sangsues à ce bout
de Morbihan qu’ils ont déjà tant
meurtri. Lorient est le pivot de ce
dernier retranchement. Chaque jour,
le ravitaillement y devient plus ma
laisé. Les conserves, les munitions
n’y manquent pas. mais il n’y a plus
de vivres frais. Alors, on fait des
coups de main, on lance une pa
trouille, on tente une sortie, qui n’a
pour but que la rapine. Car ces Al
lemands sont pris au piège. Ils ne
sont plus capables d’une offensive
d’envergure. Le danger d’une jonc
tion avec les forces ennemies du
front (le la Roche-Bernard a presque
disparu aujourd’hui : c’est à la té
nacité de nos F.F.I. de Bretagne
qu’on le doit.
Depuis le d ut d’août, des contin
gents réduits cernent les débris de la
Wehrmacht repliés d’Auray, de Van
nes sur Lorient. C'est une guerre sour
noise qui se joue là, dans un pays ri
che, détrempé, coupé de haies vives,
de sentiers encaissés, de bosquets, de
ravins. Leurs uniformes étaient les
moins « uniformes » qui se puissent
voir : vareuses, blouses civiles, panta
lons noirs, kakis ou bleus, cravates de
toutes couleurs, calots, bérets, képis,
casquettes, ou rien du tout..., tous les
vieux fonds de magasins que chaque
maquis avait raflés pour babiller ses
patriotes, dés brassardé tellement dif
férents (n’ayant de commun que leur
croix de Lorraine) qu’on se demande
s’il y a deux soldats qui en portent
deux semblables.
Depuis quelques jours on les babille,
certains d’entre eux ont « touché » des
capotes, des chemises, des souliers. On
va les équiper tous, exactement
comme les Américains, leurs frères
d’armes.
Le front, approximativement, va du
sud-ouest d’Auray au Pouldu, aux
confins du Finistère. Il suit, à une
distance qui varie entre quelques kilo
mètres et quelques centaines de mè
tres. la grand’route Vannes-Quim-
perlé : au sud de Landévant, de Bran-
dérion de Hennebont, de Pont-Scorff.
A11 sud de Quimperlé, il longe la Laita
jusqu’à la mer.
II n’y a pas de durs combats, mais
des duels d’artillerie et des escarmou
ches. Ce sont les villages de Nostang,
Kervignac, Merlevenez et Sainte-Hé
lène qui sont l’enjeu des plus violen
tes attaques. Chaque jour, des hommes
tombent...
Immédiatement derrière les lignes al
liées : la vie continue, intense. Les
vaches paissent, les .paysans font leur
cidre. On sert sans tickets, au restau
rant, de la viande, du beurre. Les
pommes abondent tellement que les
routes en sont jonchées. Beaucoup se
perdent faute de ramasseurs : les jeeps
en broient et le jus coule dans le
fossés. Le prix du litre de cidre -
du doux, tout nouveau — est tombé
à 5, 4,50, 4 francs (il avait coûté jus
qu’à 25 francs).
Les dégâts sont réduits. Du côté bo
che, on sait déjà que Lorient n’exiete
pratiquement plus.
Côté libéré. Pont-Scorff. en partie
évacuée, présente de sérieux délabre
ments. A Brandérion, le clocher est
troué. Mais à Auray, à Vannes (pour
tant prise entre deux feux), à Quim
perlé. les dommages' sont très rares.
Et s’il n’y avait l’affreux spectacle de
Hennebont, on pourrait ee croire loin
de la guerre.
Car, dans leur rage destructrice, les
boches se sont acharnés sur la petite
ville de Hennebont, que les patriotes
leur avaient enlevée. Il n’y reste, dans
le haut quartier et la rue Nationale
que quelques maisons et l’église. La
ville basse, les quatre ponts sur le
Blavet, ne sont plus qu’un amas de
décombres, que gardent une vingtaine
de F.F.I. barbus.
En face, à moins de 9 kilomètres
c’est le centre de Lorient, et, beau
coup plus près encore, les premières
lignes boches.
Jacques DAPILLY.
DERNIERE^ MINUTE
L anéantissement de la Ruhr
est en cours
oMontrT:’/ 1 ". H hcur “- 3 000 ”i»"« ciliés ont contint i
ÏTjZZZ*” '" d ■' Us ,oies d - “—(«*»•
l’aviation Yl uL aér °" au D ti< j' ue britannique a souligné que les attaques de
usnu’L r “ r 3 Ruhr alla,en * sc P° ur suivre plus violentes que jamais
jusqu a ce que cette reg.on soit totalement hors d’usage. Les Alliés s'atta
queront ensu.te a d’autres régions de l’Allemagne. *
Budapest en pleine révolution
Buda^esti’ 0 ^ BUCareS * annonce révolution bat son plein à
On sait que la capitale hongroise est maintenant directement menacée
par I approche imminente des troupes soviétiques.
Attaque française dans les Vosges
Dans les Vosges, les troupes de l’armée française ont attaqué les posi-
tions allemandes dans la région de Gérardmer. Fortement appuyées par
I artillerie, elles ont progressé rapidement et atteint tous les objectifs fixés.
EN ATTENDANT MIEUX..
PETIOT
devant
le jug e
— Votre profession ?
— Capitaine F.F.I.
a répondu le sinistre docteur.
Hier matin, le docteur assassin Pe
tiot a snbi devant M. Mariotte. juge
d’instruction, l’interrogatoire d’iden
tité.
A la question : « Quelle est votre
profession ? ». Petiot répondit sans
sourciller: « Capitaine F.F.I. »
Sans entrer dans le fond de l’af
faire, le magistrat a posé diverses
questions à Petiot, qui a fixé le nom
bre de ses victimes à 62 « Allemands »
ou « salauds » ! Le sinistre docteur,
après un court entretien avec son dé
fenseur, M' René Floriot, a été recon
duit au Dépôt.
Il apparaît que Petiot n’a pas été
« donné ». ainsi qu’il le prétend. U fut
tout simplement trahi par une lettre
écrite par lui et rendue publique.
Cette missive prouvant sa présence à
Paris, la police fit des recherches
dans les dossiers des casernes pari
siennes des F.F.I. et découvrit, à la
caserne Reuilly, l’écriture du tueur de
la rue Le Sueur. C’est ainsi que la
plume du capitaine F.F.I. « Jean Va
léry » conduisit Petiot au quai des Or
fèvres.
Du poisson
pour Paris i
300 marchands de poisson mani
festent au siège de leur comité
d’organisation et réclament le
départ du directeur
Non, monsieur Winck, ce n’est pas parce-
que vous avez été nommé par Vichy Direc
teur du « Comité d’organisation » de la
Poissonnerie, que vous continuerez à désor
ganiser le ravitaillement en poisson de la
région de Paris !
Si le Syndicat des marchands de pois
son de la région parisienne est venu vous
voir, hier après-midi, en vos bureaux, 211,
boulevard Saint-Germain, pour vous de
mander votre démission, après avoir cons
taté, une fois de plus, votre complète in
capacité, c’est parce qu’aujourd’hui, on
peut, en France, parler au nom des
CONSOMMATEURS, et que ceux-ci ont le
droit de vous demander pourquoi 43 ton
nes de sardines « Ceylan » ont été reje
tées à la mer le 23 septembre dernier !
Et aussi pourquoi la ville de Beauvais
reçoit sa ration de poisson deux fois par
semaine, tandis que Paris a ses poissonne-
ies fermées depuis 6 mois !...
Ce n’est pas au nom d’un parti poli
tique que 300 marchands de poisson sont
venus exiger votre démission, mais au
nom des 10 millions de consommateurs de
la région parisienne qui ne vçulent pas
non plus vous voir être élevé a., grade de
Commissaire à la répartition du poisson.
Les camions de transport sont prêts; ils
n’attendent qu’une chose, c’est de se dé
ranger UTILEMENT vers un port normand
où des inspecteurs que vous n’aurez pas
nommé signaleront la présence effective
d’une quantité suffisante de poisson.
(Photo France-Presse.)
L’ex-inspecteur Bony, de la Gestapo
parisienne, a comparu hier en correc
tionnelle sous l’inculpation de vol
simple. Il connaîtra, bientôt un autre
prétoire ; la Cour de justice
La reconstruction
des voies
de c ommunic ation
Le pont du chemin de fer
à Orléans sera rétabli
dans les premiers jours
de décembre
Unê déclaration
de M. René Mayer
M, René Mayer, ministre des Tra
vaux publics et des Transports, a repu
la Commission des voies et communi
cations du Conseil National de la Ré
sistance, présidé par M. J. Lecompte
Boinet.
La Commission a demandé au mi
nistre de bien vouloir préciser les dif
ficultés auxquelles il doit faire face
dans le domaine de la reconstruction
des voies et communications du pays.
M. René Mayer a fait un large ex
posé du problème de la reconstruction
des ports, des voies navigables, des
chemins de fer et des routes. Il a
souligné l’ampleur exceptionnelle des
destructions accomplies et indiqué les
mesures déjà prises pour y remédier.
Les travaux ont été entrepris sans
retard et sont poussés partout avec le
maximum d’activité compatible avec
le manque de gros outillage et de ma
tériaux. La main-d’œuvre ne fait pas
défaut, mais une grave difficulté ré
side actuellement dans la pénurie des
locaux pour le logement deg ouvriers
à proximité des chantiers; de sa solu
tion dépend un accroissement de la
cadence des travaux.
De nombreux itinéraires ferroviaires
et routiers sont d’ores et déjà réta
blis dans toutes les régions, sauf na
turellement dans l’Est où le combat
continue.
Le port de Marseille, cependant fort
endommagé, assure déjà un trafic
d’une importance appréciable. Le
pont d’Orléans, dont l’établissement
doit être achevé dans les premiers
jours de décembre, permettra de dis
poser d'une liaison importante et ef
ficace entre la zone sud et la zone
nord. La remise en état des voies
d’eau, enfin, contribuera sous peu au
ravitaillement en charbon de la ré
gion parisienne.
Prenant acte de ces déclarations, la
Commission du C.N.R. a remercié M.
René Mayer de sou exposé, qui cons
titue une mise au point particulière
ment nette et utile du problème de
la reconstruction et des moyens em
ployés par les pouvoirs publics pour
le résoudre.
La Loterie
Trente-deuxième tranche
Les N os 124.717 et 210.321
gagnent les gros, lots
Dernier
chiffre
du billet
Numéro
gagnant
11
027.991
210.321
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107.282
2.533
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Montant du lot
Série A Série B
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200.000
50.000
100.000
50.000
jon.mxi
Le prochain voyage
à Paris
de MM. Churchill
et Eden
I.e rédacteur diplomatique de l’agence
Reuter écrit que le voyage en France
de MM. Churchill et Eden marquera le
point final de quatre années de sépa
ration physique entre les peuples de
l rance et de Grande-Bretagne et inau
gurera le renouvellement des relations
directes entre les deux pays, dont le»
destinées sont plus étroitement liées
que, jamais.
Il y a lieu de' se féliciter, ajoute
le rédacteur, que cette visite ne vienne
qu’après la reconnaissance du Gouver
nement provisoire par les Alliés. Le
peuple de Paris sera ainsi en mesure
d’accueillir ses visiteurs au moment où
la France, reconnue comme égale et
associée de ses grands Alliés, s’attelle
à la tâche de reconstruction. Cette vi
site fournira au peuple de Paris sa
première occasion de manifester ses
sentiments à l’égard de l’homme qui,
plus que tout autre, est pour les Pari
siens l’incarnation de tout ce qu’a
voulu défendre la Grande-Bretagne au
cours des quatre dernières années.
Paris reconnaîtra également en la per
sonne de M. Eden un ami éprouvé de
la France, qui a, depuis longtemps été
partisan de la reconnaissance revendi
quée par le C.F.L.N. et, plus tard, par
le Gouvernement provisoire.
La visite des hommes d’Etat britan
niques, conclut le journaliste anglais,
doit enfin contribuer à développer les
échanges de vues franco-britanniques
dans tous les domaines. Le sentiment
d’une destinée commune, qui avait sus
cité Iq projet Churchill d’une nation
commune dans les jours les plus som
bres de 1910, a été renforcé plutôt qu«
diminué chez les Français, du fait des
quatre années de séparation physique.
Le peuple de France se rend compte
de ce que représente la réalisation
d’une entente profonde et sincère avec
la Grande-Bretagne. »
Le nouveau
régime
du gaz
Le Conseil parisien de libération
annonce qu’à partir de lundi prochain
le gaz, pourra être utilisé, pour la cui
sine, pendant une heure à midi et une
heure et demie le soir.
Les délégués G.L.V.
à l'Assemblée
Consultative
(Suite)
Etienne NOUVEAU, né à Paris, le
10 juillet 1891, est avocat à b
Cour d'Appel de Paris. Il est l’au
teur d’études sur le « Risque so
cial », les « Appellations d'origine »,
les « Questions d'Extrême-Orient ».
)))
Mobilisé pendant la guerre
1914-1918, il fut blessé au cours
de l’attaque du plateau de
Craonne et de Californie le 5 mai
1917, et amputé du bras droit.
Cité à l’ordre du jour de l’armée,
il fut décoré de la Croix de Guerre
et de la Médaille Militaire. Il est
officier d ef la Légion d’honneur.
Il fut membre du Conseil d’ad
ministration de la Confédération
Nationale des Anciens Combat
tants et victimes de la guerre
jusqu'à la cessation de son acti
vité en 1939.
Il est secrétaire général du Co
mité d’entente des grands invar
lides de guerre. Président de la
Fédération des amputés de guerre
de France depuis 1933, il fut dé
missionné d’office en 1942 par or
dre de l’amiral Platon.
Il a milité dans la résistance
depuis le début de l’occupation
ennemie, notamment en 1941, avec
le colonel Touny et Maxime Bloch,
puis en liaison avec les dirô'vofi t»
deg corps francs « Vengeance ».
Il fut membre du Comité direc
teur institué par « Vengeance »
en 1943. Président de ce Comité
en janvier 1944 après l’arresta
tion de deux de ses membres, il
opéra la fusion des corps francs
« Vengeance » avec « Ceux de la
Libération » en mars 1944.
Pierre Henri RUHLMANN, né 1
Saint-Denis, le 26 mai 1909.
Mobilisé en 1940, à la section
interalliée du G.Q.G. En novem
bre 1940, en liaison avec les offi
ciers restés dans l’armée, il par
ticipe à un service de renseigne
ments qui est en liaison directe
avec Londres.
En 1942, à la suite de l’arres
tation des principaux responsa»
blés du service, il entre au Co
mité directeur de « Ceux de la
Libération-Vengeance », sous le
patronage de Médéric, et il est
chargé des questions concernant
le recrutement et la propagande.
Le président R... étant arrêté,
son successeur L... le confirme
dans les mêmes fonctions, aux
quelles il adjoint celle du noyau
tage des administrations publi
ques, et à ce titre le charge de
représenter le groupement à la
Commission N.A.P. Il est égale
ment chargé de représenter le
groupement an C.P.L.
Ces fonctions ont été confir
mées par le commandant Ginas,
successeur de L..., puis par Mut-
ter, président actuel, qui lui
confie l’organisation civile et po
litique de la propagande du
groupement.
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