Titre : La Dépêche : journal quotidien
Éditeur : [s.n.] (Toulouse)
Date d'édition : 1900-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327558876
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mai 1900 01 mai 1900
Description : 1900/05/01 (A31,N11605). 1900/05/01 (A31,N11605).
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4116077q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10171
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/11/2018
LA DÉPÊCHE
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Le Numéro 5 Centimes
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Journal de la. Démocratie
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Edition de l'Aude ■ 9"
Edition de l'Ouest 10"
Gers, Lot-et-Garonne, Lot.
2 Edition de Toulouse Il. .
haut.e-Garonne. «Aric^jc»
2* Edition de Toulouse 1"
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France. Atecrie et Tunisie.. Ii h. to fI". 20 «s>. 6 cent. le N-
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FAITS DIVERS à la, y paft'-» ëoionSIS à. la a nS mesur6es en 7.... I £ 50 la. la fifS?
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les însf^oSs aont reçns, au fcuruu da jcsrual et'cliL 1», r» f V" 8 ir. s® la ligna
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LA DÉPÊCHK publie; chaque jottï ur
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PIHSRFS ET PAUL. LEI'iIASSO!\J
RAWC Edouard LOCKROY
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MM. MM.
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Léon MILLU«R POLI VILLON
BOR-iOQîî! JEAK DES VIQN33
BEffiO - B. MARCEL.
NICK Edouard COMTE
Camillo PELLETAN . Jean RENE
BTfknël SU Kl WOS-L.
ZAKETTO# Gustave GEFFROY
LA POLITIQUE
POLICE OU POLITIQUE?
if Comme dans ces ménages désaccordé
" où le mari et la femme conviennent i
chaque instant de ne plus se faire d
'• « scènes », et recommencent de p'l:w
; belle la minute d'après, ainsi les parle
mentaires ,avaient juré par tous leur:
grands fétiches qu'ils ne parleraien
plus de « l'Affaire » et, depuis ce temps
| pas un jour ne s'écoule qu'ils n'en par
I ! lent, qu'ils n'en hurlent, qu'ils n'en as
sourdissent le pays stupéfait. Si ces mes
; ; sieurs veulent empêcher la presse et l'ar
;j mée de manifester leur opinion, ils de.
) vraient bien commencer par se taire
I eux-mêmes, car rien ne peut être plus ri-
dicule et plus malfaisant pour la France
¥ que des séances comme celles d'hier.
M. Boni de Castellane, nationaliste
r* aristocrate, qui a épousé une financière
cosmopolite (7 millions de dot), a fait
ses débuts à la. tribune « non pas
comme interpellateur, mais comme ac-
I * ;usateur ». C'est lui du moins qui l'a dit.
I Aucun député ne s'est rencontré, pas
même à l'extrême gauche, pour rappe-
{ ler à ce débutant qu'ayant redoré son
I blason et- préparé sa candidature grâce
l'or étranger du père Gould, il était
peut-être mai venu à reprocher à M.
Waldeck-Rousseau ses « complicités »
! avec la finance cosmopolite...
M. Boni de Castellane n'était d'ailleurs
1 rçue* le grelot avantageux de l'équipage
où MM. Le Hérissé et Alphonse HUlTI-
| berl tiennent les rôles de sonneurs de
f tJDmne. l'honorable M. Krantz celui de
■j 'l\Úr:t' de chiens, et le vénérable M. Mé-
1 ine celui de vieux cocher de bonne mai-
?)!. - ■ .
ICet équipage, un peu mis en fête par
les élections nationalistes de Paris, (au
sens révolutionnaire desquelles il n'a
failleurs rien compris), s'est décidé à
donner la chasse au ministère Waldeck-
Rousseau et à lien pas démordre jus-
qu'à l'heure du hallali suprême.
Les deux prétextes ont été le discours
de M. Joseph Heinach, à Digne, et l'af-
faire Temps. Rendons à MM. Méline,
de Cassagnac, Humbert, de Castellane,
etc" etc., cette justice qu'ils n'avaient
pas mal choisi leur terrain.
H lJ y a peu de figures aussi antipathi-
h ques .que celle .de M. Joseph Reinach,
I™ et malheureusement sa politique n'est
pas faite pour nous consoler de sa figure.
M.Joseph Remach, neveu du baron pa-
namiste, incarne ce que la ploutocratie
politicienne a de plus désagréable et
le plus nuisible dans notre régime répu-
Wicain. Ce petit homme ambitieux et
Impertinent, à figure de faune exsangue,
\él-é^le mauvais génie de tous les grands
républicains qui se sont laissé fréquenter
Par lui. Gambetta lui a dû toute la sé-
quelle qui encombrait ses antichambres
a la fin de sa vie ; et d'autres encore,
p'il est inutile de nommer ici, ont en-
tre eux et la foule le reflet funeste de j
Son ombre dans leur atmosphère.
, J'avoue naïvement que si j'ai partagé
j^Qu'en juillet 1898 les préventions an-
i!clreyfusistes, c'est à M. Reinach que je
flojs cette erreur prolongée. Il m'avait
SUif! de savoir M. Joseph Reinach cn-
à fond dans cette affaire, qui est cle-
Venue « l'Affaire », pour m'en méfier,
jltis^ tard, l'admirable dialectique de
^aiirès, le suicide d'Henry, tout enfin me
"0n^raignit_à reconnaître, à défendre la
ente. Mais il me parut toujours dur
avoir à la défendre en compagnie d'un
Joseph Reinach !
est ce personnage qui, à la veille des
jetions municipales, et dans la dé-
_ nie progressive des querelles suscitées
Par le procès de Rennes, a éprouvé le
^ électoral) un discours, aussi insolent
stu pi de, dans lequel il annonçait
câpres un « loyal armistice » accordé
^îKÎant 1 Exposition, lui et, Il ses amis »
¡eenmmeneeraien t « 'j'Affaire ».
Aucunes paroles,en un pareil moment,
■ voi1?a*nS"iUneiPareil,e bouche, ne pnu-
ajent etre plus déplacées ni plus im-
B ies. El es assurèrent l'élection de trente
H ^.lonalistes à Paris, et rallumèrent par
■ fufo la France, dans la presse et dans
■ c?riTlee;' foyers de discorde près de
■6 peindre.
I J* vfJn le mystère Waldeck-Rous-
U]my dans la séance de jeudi dernier,
« n,vïf n conf're les paroles de M. Rei-
vî1,n' de la tribune, le
9 Uréci'i . conseil infligea h ce plou-
■ Vi"i'n e corriP^omettant une leçon de con-
9 Vpnl1 et. de rnndoslift bien méritée. Le
■ Ci,e Digne faisait trop les affai-
■ ' apposition nationaliste pour
■ fjtj'pl»0 Wninessayâfc pas de perdre le gou-
■ lVï nnl en liarit sa partie avec celle
I n , Heinach.
I ^ l'affaire Temps.
1 brig ÎjÎ1- f/l rîas !a prétention d'avoir corn-
I 'wbroglio de basse police dans
1 au i, pour la moitié au
1 ^m--r>a^'ssent falsifiés et intervertis
déjà une honte, pour une
I Bp<'yK!plr' ?na^on comme la nôtre, d'êLre
I ^iJifr. d ,occuper sa plus haute tribune
I ■ df Incidents aussi vils. Laissons
H Iarige la matière de ces incidente.
m et n'en retenons que la signification pol
ti tique. Celle-ci est très claire. Un officie
is nationaliste, du nom de Fritsch, a d<
tourné des documents secrets confiés
sa garde, et les a livrés à un journal ci
lèbre par ses faux, « l'Eclair ». Le rédai
teur en chef de ce journal, M. Alphons
Humbert (ancien rédacteur du « Pèr
Duchêne » aujourd'hui rattaché aux Cor
grégations et à l Etat-Major) s'est serv
de ces documents pour faire trébuche
le ministre de la guerre dans un
chausse-trappe inattendue.
_ Les mélimstes ont utilisé cette occa
sion incomparable. Ils ont essayé d'ac
crocher l'affaire Tomps au discours d
Digne, et de démontrer que l'une étai
la suite de l'autre. M. Boni de Castellani
- préparait ainsi les voies à M. Krantz, e
s tous deux espéraient bien que le minis
» tère Waldeck-Ftousseau ne se dépêtre
j rai t pas du piège où un insolent allié
' M. Joseph Reinach, et un félon servi
teur, le capitaine Fritsch, venaient suc
cessivement de l'embarrasser.
L'opposition avait compté sans la ri
3 gueur du général de Galliffet, et sans h
1 vigueur de M. Waldeck-Rousseau. Er
3 deux jours, le capitaine Fritsch a été mii
Ii en retrait d'emploi, l'agent Tomps a er,(,
. déplacé, le deuxième bureau a été sup
i primé, M. Joseph Reinach a été catégc.
; riquement démenti. Le ministère a af
, firmé sa volonté de ne laisser rouvrii
. « l'Affaire » ni par les nationalistes ni
. par les reinachiens.
Cela ne faisait pas les affaires du cen-
tre, de ce centre où M. Ribot, Messaline
des portefeuilles, apprend tous les jours
par la bouche de M. Méline cc qu'il n'y a
pas d'affaire Dreyfus. » Il s'agissait de
déloger à tout prix le ministère, et de
présider tout au moins à la clôture de
l'Exposition, puisque l'on n'avait pu pa-
rader à son inauguration.
Aussi un boucan des plus réussis fut-
il organisé par les distingués représen-
tants de la droite et du centre, lorsque
M. Waldeck-Rousseau caractérisa, com-
me il le méritait, l'officier « félon » qui
avait trahi, au profit d'un journal de
parti, les secrets confiés à son honneur
de capitaine et de fonctionnaire.
M. Alphonse Humbert et M. Edouard
Dru mont, M. Krantz et M. de Cassagnac,
la main dans la main (je n'exagéreras),
firent chorus dans ce vacarme. Ils fei-
gnirent de croire que le président du
conseil, stigmatisant « la félonie d'un of-
ficier » avait « insulté l'armée ! » On se
serait cru revenu aux belles journées du
Palais-de-Justice, lorsqu'Esterhazy, traî-
tre, escroc, souteneur et fa.-ussH.Íre. incar-
nait pour le prince d'Orléans et pour IVI.
Méline (c l'honneur de l'Armée.»...
Il faut rendre cette justice aux parle-
mentaires républicains de toute nuance,
et spécialement aux députés radicaux,
que leur conduite a été irréprochable
dans cette séance. Les 286 voix qui se
sont groupées autour de l'ordre du jour
Bourgeois, PelleLan et Isambert, sont
des voix exclusivement républicaines.
Au contraire, les 236 voix qui ont re-
poussé cet ordre du jour comprennent
toute la droite, tous les nationalistes, et
tous les mélinistes. On s'est étonné de
voir égarés dans cette coalition les noms
de MM. Berthelot et Puech, jeunes dé-
putés radicaux-socialistes de Paris, ou
plutôt, depuis les dernières élections mu-
nicipales, c'est du contraire que l'on au-
rait pu s'étonner !
Avec cette virile sincérité qui chez lui
se double d'un profond sens politique,
M. Léon Bourgeois a élevé le débat vers
des hauteurs dignes de la France et de
son idéal. Tandis que M. Waldeck-Rous-
seau, moins à son aise au Palais-Bour- !
bon qu'au Luxembourg, avait un peu
trop rabaissé la parole ministérielle à
une plaidoirie pour M. Tomps et à un
réquisitoire contre M. Fritsch, M. Léon
Bourgeois, plus conscient de la crise
française, plus maître de ses pensées et
de ses phrases, a dit les mots qu'il fallait
dire :
« Nous ne laisserons pas séparer la
cause de l'armée de celle de la Républi-
que. Cette équivoque est exploitée de-
puis bien longtemps. Si un parLi a le
droit de s'appeler national, cest celui
qui, depuis trente années, après l'inva-
sion, a poursuivi lentement, silencieu-
sement, avec une persévérance continue,
la reconstitution des forces militaires de
la France. ».
Déjà, la veille, à C h âl 0 n s -su r- M a m 0,
le même orateur avait fort éloquemment
déclaré : « Au nationalisme, il faut op-
poser le parti national républicain dont
les membres, quand la patrie sera en
danger, se feront tuer pour la nation. Ce
parti national républicain est celui qui
a donné au pays l'armée nationale et re-
constitué la défense nationale. Le parti
républicain a reformé l'empire national
français, dont les frontières furent faites
de chair, de pierre et de fer. Les nationa-
listes, en provoquant continuellement
les étrangers, affaiblissent l'idée de pa-
trie. »
Voilà donc enfin un homme d'Etat ré-
publicain qui comprend la situation, qui
se rend compte qu'il faut combattre le
nationalisme sur son propre terrain, en
lui opposant la véritable philosophie de
la Révolution française.
Espérons que le succès obtenu hier
par M. Léon Bourgeois auprès de ses col-
lègues l'engagera plus avant sur ce che-
min de nos traditions nationales les plus
hautes et les plus fécondes. Nous en
avons assez des rapports de police, et
des espions, et des contre-espions, et des
« Mathilde », et des Temps, et des Gué-
née, et des Fritsch, et des du Paty ! Nous
en avons assez de cette atmosphère de
sûreté où depuis deux ans notre politi-
que ressemble à une émeute de prison
centrale ! Nous voulons des hommes
d'Etat qui soient des hommes nationaux,
des politiques qui sachent penser et par-
ler au nom dei la France, de son génie
idéaliste, de sa destination universejie.
Que ces hommes s'appellent de tel ou
tel nom, peu nous importe, car nous
n'appartenons, ni ne voulons appartenir,
à aucune coterie, ni même à aucun parti.
Mais qu'ils commencent à renvoyer do
à dos les Castillane et les Reinach, qu'il
stigmatisent, comme il convient, devan
le pays, ces querelles de ploutocrates clé
ricaux ou juifs, qu'ils appliquent résc
lu ment la politique de réformes maté
rielles et idéales dont le peuple a besoin
— et alors, qu'ils se nomment Waldeck
Rousseau, Léon Bourgeois ou « l'In
connu », ces hommes auront bien ment<
de « la France éternelle. »
HENRY BERENGER.
^
LA DÉPÊCHE publiera demain un de
M. ED:JUARD LOCKROY
Petits Pamphlets
PÉRICHITO A TCHIKAYA
(Fragment)
« ... Paris est un bien grand et bien beau vil-
Isge, ma chère am/e, et l'Exposition une chose
éblouissante et étourdissante. L'autre jour, er,
revenant d'une visite au pavillon de notre pays
du Congo, nous sommes entrés au Palais-Bour-
bon qui est situé tout près de la porte monu-
mentale au-dessus de laquelle 011 aperçoit un
grand fétiche vêtu d'un long manteau. On est
admis gratuitement dans le Pa'ais-Bourbon. On
y voit des hommes qui parient et se menacent
du poing. C'est aussi curieux, mais c'est bien
plus bruyant que nos palabres.
» Je n'ai pas bie;1 compris de quoi il s'agis-
sait. L'interprète m'a pourtant traduit le dis-
cours au fur et à mesure qu'on le prononçait.
Tout ce que je peux te dire c'est qu'on s'occu-
pait d'une affaire qui a divisé le pays et qui est
maintenant terminée. Il y a au Palais-Bourbon
des hommes dont le désir est qu'on ne parle
plus jamais de cette affaire et d'àutres dont le
sentiment est qu'elle est réglée et appartient
désormais à l'histoire. Là-dessus, les premiers
ne cessent pas de demander des explications
aux seconds, et, ensuite, ils leur reprochent de
ne penser qu'à l'incident en question. Je trans-
cris ici que.ques-unes des épithètes dont ils les
accablent : « Menteurs! scélérats! bandits ! traî-
D iP6S! canailles! vendus! suppôts de Judas!
» assassins! agents de l'étranger! D. L'interprète
a refusé de m'en traduire davantage, parce que
les autres^ injures prononcées appartiennent,
m'a-t-il déclaré, à la langue verte. C'est, tu le
sauras, une langue qu'on n'emploie ni dans les
salons, ni dans les cours.
« Nous avions vu auparavant bien des specta-
c/e.s. Aucun ne m'a paru présenter l'intérêt qu'a
celui-ci pour un sauvage, venu comme moi des
grandes solitudes africaines. Il m'a permis d'ex-
périmenter que dix hommes peuvent faire par-
fois du bruit comme cent cinquante, et que les
blancs ont autant de difficulté à s'entendre
entre eux que nous avec les nègres nos frères.
J'ai même pu constater ■ .qu'Us se <7unrel'znt ici
volontiers sur les choses de la religion, et que
les prêtres voudraient exploiter certaines idées
en prétextant que c'est l'ordre du grand fétiche.
Eh bien !je te suppiie de croire qu'il n'y a qu'une
différence entre le Dieu des noirs et celui des
biancs : c'est que celui-ci est logé dans de plus
grandes cases que celui-là ! »
Traduit par : NOLL.
NOTA. — « Cases d est rapporté littéralement
il faut évidemment entendre « églises. »
CHRONIQUE
TOUJOURS LE MANOIR A L'ENVERS
Dans la crise que nous traversons, un
peu de psychologie nationale ne paraîtra
pas déplacé. Je comparais l'autre jour la
France de Henry, de Mercier et d'Ester-
liazy, de Billot et de son Méline, de Bois-
dteffre et de son Père du Lac, de du Paty
je Clam, de Gonse et de leur Jouaust, de
Iules Lemaître, de François Coppée, de
Déroulède et de Drumont à ce « Manoir
i l'envers » que l'Exposition nous montre
toits à la place des caves et caves à la
place des toits. Il n'est pas douteux.qu'un
jour l'historien, faisant le recensement
jes (c idées» qui ont agité notre peuple
3n ce temps, s'ébahira que l'effort le plus
caractérisé contre les plus belles tradi-
tions de l'esprit français ait pu revêtir
'aspect — même pour une heure — d'une
ïvolution légitime de la nationalité fran-
;aise.
Je ne fais point ici de polémique, et
surtout je ne rentre pas d'une façon dé-
ournée dans J'Affaire. Que tout ce mouve-
nent — auquel j'ai résisté dès l'origine —
aboutisse, en haine dé la justice et de la
iberté, à une tentative concertée pour la
lestruction de la République en France^
:'est> ce qu'il n'est plus possible aujour-
l'hui de nier. Tous les anciens partis
donnent d'un même effort au même point
le notre défense, aidés de quelques rené-
gats, de Méline à Alphonse Humbert qui
;e voit aujourd'hui même promettre un
3t5rtefeuille par le (c Gaulois» catholique
it. monarchiste du juif Arthur Meyer. Je
l'entreprends point la., description même
a plus sommaire de la lutte tragique où
10ns sommes engagés. Tous les intérêts
le classe organisés et hiérarchisés de l'an-
:i.en monde sont aux prises avec les va-
lues instincts de justice et de liberté que
'inorganisation et l'indiscipline de notre
eune démocratie laissent momentanément
ans force de victoire. Dans ce tumulte
onfus les aigrefins, les lâches, les imbé-
iles jouent leur rôle ordinaire. Les hom-
nes, les partis qui sont hors d'état de se
oanifester pour l'idée font appel aux
leux_ forces prédominantes de l'humanité
Irirnitive : le prêtre et le soldat, faussant
a vérité par la parole ou par l'écriture
,11 tant qu'il leur paraît nécessaire pour
tous imposer le joug du Grand-Féticheur
:ui parle au nom de la divinité, et du
irand-Sahreur dont l'unique vertu est de
Ósoudre par la mort la question de l'or-
"anisation de la vie. Si au moins tous
eux qui se donnent pour les représen-
ants de l'idée avaient confiance dans Fi-
ée, et la servaient dans la victoire après
,voir fait de sa force leur triomphe ! Ce
erait trop simple et trop beau, paraît-il,
ar cette joie jusqu'ici nous a été systé-
matiquement refusée.
Je veux écarter d'une étude pbiJosophi-
ue toute apparence de critique person-
lelle. Mais si le lecteur veut bien se dé-
intéresser, pour un moment, des espé-
ances qu'il a pu mettre en tel ou tel
lornme politique et des jugements plus
u moins favorables qui lui en sont res-
és,il lui faudra reconnaître que tous les
hommes d'Etat» qui depuis un quart de
ièc!e ont véritablement été chez nous les
nnîtres du pouvoir, ont perdu leur belle
onflance dans la puissance, de l'idée dès
qu'ils se sont crus capables de conduire
les hommes par l'intérêt. Ils ont appelé
cela cc gouverner », les pauvres ! et ils ont
traité férocement en ennemis ceux'qui les
avertissaient de l'erreur. Résultat : les
satisfactions d'intérêt, pas plus que sous
la monarchie, n'ont donné de force au
régime, et tous ceux qui ont des appétits
à satisfaire — de justice, comme la par-
tie consciente du populaire, et d'injustice
comme les mendiants de la dictature sa-
càdoto-militaire — n'ont cessé de protes-
ter plus ou moins heureusement suivant
1 heure. -
Ein ce moment, c'est la dictature du sa-
bre et du goupillon qui est à l'ordre du
jour, et les gouvernants qui la combattent
~ socialiste compris — n'ont rien trouvé
de mieux que de s'unir aux ennemis de
l'idée pour mettre l'idée en déroute, s'il
eet .possible, plus complètement encore.
Lidée c'est la liberté, l'idée c'est la jus-
tice. On pourvoit à la liberté en prépa-
rant contre la presse une loi supprimant
toute critique possible des chefs irrespon-
sables qui tiennent la France sous la
serre administrative. Et pour comble,
comme nous avons un brave homme de
président qui n'est pas aussi populaire
qu'on pourrait le désirer, on propose de
l'achever d'impopularité par des procès
de presse sous prétexte de le défendre.
Quant à l'idée de justice, on me permettra
de ne pas insister. La politique qui con-
siste, à faire reculer la loi devant le crime
pp«r mieux écraser l'innocence se livre
d'elle-même au jugement de la postérité.
Des sentiments de l'Eglise et de ses pré-
toriens, il n'y a plus grand'chose à dire
tant ils ont eux-mêmes pris soin de ne
pas nous laisser d'illusions là-dessus. Les
commentaires cannibalesques qui accom-
pagnaient les souscriptions au monument
de, Henry-le-faussaire caractérisent mieux
que personne n'aurait jamais pu faire la
mentalité des hommes qui prétendent,
sous le programme « nationaliste Il au gou-
vernement de la nation française. Deux
jolis traits cependant me paraissent à re-
lever. 11; Déroulède, à Saint-Sébastien,
fêtant avec les nouveaux élus de Paris la
grande victoire municipale des nationa-
listes, a prononcé les paroles suivantes :
Ce que je veux, ce que veulent avec moi
tous ceux qui m'appuient de leurs votes, de
leur influence, de leur talent et de leur dé-
vouement, c'est l'égalité de tous les citoyens.
Aux utopistes odieux lorsqu'ils sont habiles,
touchants lorsqu'ils sont sincères, de rêver
l'égalité de la fortune ou l'égalité du talent.
Il n'y en a qu'une de possible et qu'une de
juste : l'égalité du bulletin de vote.
Quelle conception de justice sociale?
Pour toute satisfaction égalitaire, l'éga-
lité... -,du bulletin de vote. Je ne lui fais
pas dire. A ce compte nous devrions jouir
déjà d'un bonheur sans mélange. Encore
le vote dont il s'agit est-il le vote plébis-
citaire par lequel l'électeur aliène d'un
-"-p wu.td sa liberté. Je sais bien que
les césariens n'ont jamais eu et ne peu-
vent pas avoir d'autre programme. Mais
ils n'osaient en faire l'aveu publiquement.
Aujourd'hui nous en sommes là que les
fauteurs de servitude croient se donner
des chances en faisant sonner devant la
plèbe les fers dont ils se proposent de
l'orner.
Dans une petite revue nationaliste
«l'Action française» je trouve le second
trait du caractère bien spécial à notre
temps. Il s'agit d'une enquête sur le pro-
testantisme, d'une enquête nationaliste,
bien entendu. Comment l'Eglise catholi-
que dont la dénomination même implique
l'internationalisme et qui se vante d'être
la puissance internationale par excellence
peut-elle être spécialement nationaliste
française, je l'ignore et aucun des pontifes
du nationalisme n'essaie de le dire. Cela
ne^ leur importe guère. Il n'y a pour eux
qu'un point. Comme il s'agit de livrer la
France à l'Eglise romaine, tout ce qui
n'est^ pas de l'obéissance romaine est en-
taché d'un vice irrémédiable au point de
vue français. Pour être de Paris, de Lyon,
ou de Toulouse, il faut être de Rome d'a-
bord. Telle est ingénument la sottise anti-
française que ces Français professionnels
mettent laborieusement en formules am-
phigouriques. S'ils ont conçu 1:1 pensée de
mettre les Juifs hors la loi, il n'est plus
permis d'avoir le moindre doute à cet
égard, après l'expérience de ces deux der-
nières années, M. Jules Lemaître qui est
chargé de régler le compte des francs-
maçons les excommunie chaque jour au
nom des congrégations. D'autres ont ré-
solu de nous débarrasser des protestants.
Quand nous irons tous à la messe la
France sera le premier pays du monde,
comme on en peut juger par l'Espagne,
[a Pologne et l'Irlande. Quant au protes-
tantisme, il est incompatible avec le dé-
veloppement des nations ; voyez plutôt
['Allemagne, l'Angleterre et les Etats-
Unis.
Te'Ucst le thème où se répondent MM.
Paul Bourget, Melchior de Vogue et je
tle sais combien d'autres moindres sei-
gneurs, à l'occasion de «l'enquête M menée
contre le protestantisme par « l'Action
rançaise». «Le catholicisme c'est le pa-
:rif;}t,;sme n, dit l'un d'eux. «Le protestan-
,isme c'est la religion antinationale n. Et
4. Paul Bourget : « Attaquer le catholi-
cisme, c'est contribuer à la décadence du
)ays. Par suite, défendre ce même catho-
icisme, c'est remplir un devoir civiqu,e n.
Homme vous pouvez le remarquer, il s'a- ;
pt, pour ces messieurs, de politique, non
le vérité religieuse. C'est par machiavé- ;
isrne que nous devons croire. D'autres
)aroles sont à cueillir, mais le plus beau j
oyau de l'écrin se trouve sans contredit j
ians cette conclusion de M. Gauthier- ]
iillars : (
Et puis, zut ! Je peine à comprimer ma
âge. Ce n'est pa.s en phrases polies que je <
'oudrais répondre, ami, navré de voir comme ]
lotre pauvre France se « chienlise », sans j
oie ! Raca sur l'esprit protestant — canstl- 1
nation spirituelle, laïcisation de la piété, j
.biigation des complets deuil pour la nudité j
les œuvres d'art. — Ah ! je regrette les temps (
le l'Ecole d'Alexandrie, et ({ Je, souhaite j
ïu'une guerre civile msss permette eniln de ]
las.scr de la littérature à l'action » : on ne ^
endra la santé 11 ce pays qu'en « riflant » un
iers des électeurs — au moins. £
« A suivre», ajoute l'enquêteur de « l'Ac- Eï
ion française »; Ce mot me rend rêveur, j
}ue pourra-t-on trouver après l'appel de c
;uerre civile et la proposition de « rifler 1
in tiers au moins des électeurs))? Nous c
oilà en progrès sur cet accusé de la
faute-Conr qui voulait seulement «dé- (
crveler Il les Juifs et leurs défenseurs.
"qutefois, n'est-ce pas dommage que pour 1
établir la France dans sa grandeur une c
elle Saint-Barthélémy soit nécessaire? i
jn tiers «au moins n des Français mas- }
acres par les deux autres tiers. De quel ]
munir faut-il aimer la France pour lui (
'ou}oir, dans l'intérêt de Rome, un bap- j
âine de sang comme n'en a encore fait
aucune barbarie ? Mais, j'y songe. Si le
tiers à massacrer — douze ou quinze mil-
lions de Français peut-être — n'était pas
a. humeur à se laisser faire, que d'ennuis
pour France romaine ! M. Gauthier-
Y-VrSn ne semble pas avoir prévu cette
difficulté. Je vous la soumets, bon lec-
teur, en vous engageant fort à lire l'en-
quête de «l'Action française ). Vous y
apprendrez ce qu'on peut académiquement
prêcher, de nos jours, dans «le Manoir
a. 1 pm,'f>rQ «
G. CLEMENCEAU.
LA DÉPÊCHE publiera demain un ar.ticle de
LAERTES
LE SECRET DU VOTE
De notre correspondant particulier :
Bruxelles, 29 mai. — « La Dépêche » a déjà
entretenu ses lecteurs des propositions dont
la Chambre est saisie et qui tendent à assu-
rer le secret du vote.
D autre part, la question de la représenta-
minorités, déjà posée par un projet
de M. Mirman. s'est trouvée tout naturelle-
ment agitée à la suite des élections munici-
pales. Et l 'on peut ajouter qu'elle a été exa-
minée avec la même bienveilance par les ré-
publicains modérés du « Temps » et M. Yves
Guyot, et par les représentants de l'idée so-
cialiste, l un d eux rappelait même très jus-
tement que dans un discours, prononcé na-
guère à Bevey, M. Millerand parlait de la
représentation des minorités, comme d'une
réforme que le parti socialiste devait avoir
à cœur de faire aboutir le plus tôt possible
Or, à côté des garanties sérieuses déjà ins-
crites dans le Code électoral belge pour as-
surer le secret du vote, nos aimables voisins
viennent d'ajouter un texte établisant la re-
présentation proportionnelle.
Sans parler de la question de savoir si le
corps électoral allait, soit chasser, soit ré-
duire a l'impuissance, soit maintenir — et il
a maintenu, en fait — le majorité cléricale
qui, d Anvers à Mons et de Bruges à Arlon,
livre ce pays riche et industrieux à la domi-
nation et à l'exploitation des couvents —
sans parler de la question politique, il y
avait donc intérêt à suivre de près le fonc-
tionnement de la machine électorale belge.
Ce que nous fîmes pour renseigner CI la Dé-
pêche » sur les opérations un peu compli-
quées qui viennent de se terminer seulement
dans cette nuit du lundi au mardi — et ce
que firent beaucoup avec nous. Le Japon lui-
même, savez-vous s'est intéressé à la pre-
mière a.pplication de la R. P. et, dimanche
son ministre à Bruxelles suivait attentive-
ment les opérations du bureau électoral de
la rue de la Paille...
— Je ne discute pas, nous disait, au cours
de ces opérations de la R. P., un avocat belge
rte talent et d esprit, de l'immoralité qui est
à la base de notre système- électoral, de ce
vote plural, qui fait peser sur la masse des
travailleurs qui n'ont que le produit de leur
volonté de ornelaues-
ms, ciseleurs a deux ou trois voix, parce que
propriétaires, rentiers, fonctionnaires, curés
officiers. Mais cela mis à part — et cela
ie tardera pas à être balayé par le suffrage
PiUr - vous devez avouer
Tu 'élep,toralement parlant, vous êtes encore
les barbares en France, En Belgique, nous
ïvons civilisé le sziffra,-e...
. ^ vérité nous forçait à avouer. Il est évi-
lent que, même en envisageant le seul côté
pittoresque de l'agitation électorale, nos
nœuis semblent un peu vieillotes comparées
1 celles que l 'on observe ici. Nous ne sommes
sas du dernier bateau, où l'on sait comment
1 faut intéresser, séduire et convaincre l'é-
.ecteur.
Nos agents électoraux laissent à d'autres in-
lustries la réclame par projections lumineu-
ses comme celles qui, samedi soir, rappe-
aient au flâneur bruxellois de la place Brouc-
ière que son devoir était de voter pour telle
iste, et aussi la publicité par d'énormes affi-
ihes illustrées, telles celles qui couvraient les
nurs d'Anvers, écrasant certain parti sous le
joids de bonnes ironies flamandes.
Nous ne connaissons guère les promenades
doctorales aux flambeaux, au cours desquel-
es les cuivres féroces répandent l'héroïsme
m cœur des convaicus et battent le rappel
les convictions hésitantes.
Et ce serait peut-être avec surprise qu'un
ilecteur francais recevrait des mains du gar-
:on chargé de lui doser l'absinthe et la gom-
ne, une carte ainsi libellée : « Prière de me
aire le grand plaisir de voter aux élections
énatoriales pour M. X... » Cette gracieuse in-
citation se distribuait dans un grand café de
Bruxelles, dont le propriétaire, homme char-
riant et digne entre tous, a été élu sur une des
istes les plus sympathiques.....
En Belgique, le vote est obligatoire et il est
ecret.
Tout Belge ayant atteint l'âge électoral,
[u'il soit électeur à une, deux ou trois voix,
[u'il n'ait même qu'une « voix blanche c'est-
.-dire électeur pour la Chambre des représen-
ants seulement, tout Belge est tenu de se pré-
enter pour voter, lorsqu'il est convoqué. Si
depuis son inscription sur la liste électorale
1 a changé de domicile, l'Etat lui fera remet-
re un bon lui donnant droit au transport gra-
uit en chemin de fer de sa nouvelle résiden-
e, ou de la gare frontière s'il habite l'étran-
er, au lieu où il doit aller exercer son- droit
lectoral. Mais il doit voter. S'il ne le fait pas,
moins d'excuses valables, il est puni de l'a-
îende ; puis, en cas de récidive, son nom est
ffiché ; enfin, s'il persiste, il est rayé des lis-
3S électorales pendant dix ans et ne peut ob-
mir pendant ce temps ni emploi, ni fonction,
i distinction de. l'Etat, des provinces ou des
ommunes.
Le Belge est tenu de voter. Mais encore a-
il la certitude à peu près absolue que son
Ote demeurera secret. Nul ne peut l'obliger
déposer un bulletin rédigé d'avance.
On a plaisanté chez nous le système du com-
artim-ent isoloir, dans lequel l'électeur va,
j, rédiger, si l'on peut dire, son ou ses bul-
tins avec un crayon agréé par le gouverne-
ment belge. C'est une sottise et il suffit d a-
)ir assisté en Belgique à un scrutin, dans la
us arriérée des communes rurales pour être
iligé de reconnaître que le système est d'ap-
ication simple et facile, praticable même
)ur les plus ignorants et qu'il doit encore
re préféré au système de l'enveloppe dans
quelle l'électeur irait enfermer son bulletin.
Donc, lorsque les listes de candidats pré-
ntées pour chaque parti, quinze jours avant
Section par cent électeurs de l'arrondisse-
ent au moins (qui signent l'acte de Pfésen-
tion) sont connues, le magistrat de 1 ordre
diciaire présidant aux opérations électora-
s de l'arrondissement, fait imprimer à l'en-
e noire sur papier fourni par l'Etat — rose
mr les élections sénatoriales, blanches pour
s élections législatives — les bulletins de
~te qui seront remis à l'électeur.-
Sur ce bulletin, toutes les listes sont clas-
es conformément à un ordre déterminé par
tirage au sort. Les candidats isolés, s'il y
1 a, sont portés dans les dernières colonnes.
1 tête de chaque liste est imprimé en gros
.ractères un chiffre arabe correspondant au
iméro d'ordre de la liste ou du nom du can-
dat isolé.
Ce chiffre est placé à côté de la. case réser-
ve au vote. qui surmonte chacune des listes
mplètes ou incomplètes et chacun des noms
es candidats isolés. Une case semblable, :
ais de dimensions moindres, se trouvant à
lté du nom de chaque candidat. Cette case '
Iprimée en noir comporte au centre un point 1
issé blanc. C'est en noircissa.nt ce point, ;
'cc le crayon électoral, soit dans la case en-
te de la liste, soit dans la case en regard
un nom, que l'électeur manifestera sa vo- <
ntô..... '
Et pour ce faire, U n'est pas nécessaire qu 'il
- — w Agences dembl dm
les chiffres. Qu'il même sache cnrnntPUiSSe connaître
et barbouiller un pott compter blanc jusqu'à 4 ou 5
d un carré noir et il saura S- au milieu
due et exprimer sa nvi/- ce qu'il veut
les
la troisième,
belges qui, au lieu les afflcll.es électorales
clature des noms des candidats une simple nomen-
nous. sont une reproduction £-s comm9 chez
bulletin de vote. très agrandie du
des socia-
se profilait une main et ,?-us de la liste 4
toral. « Votez 6 û S 5 ,d un crayon élec-
lIques. toutes ornées de i« -S affiches catho-
Tout naturellement la main. •
n est pas distribué au'dnm- bulletin de vota
c ,est au lieu dix' vote qu'est ' dé de l'électeur.
tin imprimé sous la qnrvoln pose ce bulle:
nement, sur un papier surveillance fourni du le gouver-
nement, qui est le par e gOuver-
tous. st ie même partout et pour
des mains salle du président. du vote. qui l'électeur la reçoit
"a pourlieu, ;
bre des votes trois attribués inS' suivant dont le nom-
est appelé sur la liste électorale.celui le nom
mule Ion "veto® rend dans l'isoloir, il y for-
IULUC son VC>tô comme il ^ RIÎ+ • I
au
■ nte? p é en quatre à angle droit et nnr
a UeïVtT&JT? -?U le et votepor-
pli. il citoyen belge a voté. du Son devoir l'urne.accom-
P ùt stationner quitte à f-r d,u scrutin où nul ne
yuui, stationner à côté du bureau. Seuls. c;?.
fes témoins en des du SS * "*»' assesseurs,siè-
le
ont
mission rations ^îtrtnrZV^^la régularité des opé-
l'identité âf^f1 surtout de constater
srrnSn ■ se présentent au
réclamations cas échéant, ils font valoir leurs
♦ ,et les soumettent au bureau
moins qui It •Les réclamations des té-
™ procès-verbal. et la décision Il du bureau
te-ndant à permettre aux
candidats d avoir un représentant ou témoin
dente au bureau aJait été déposée devant la précé-
nous. Chambre par M. Jules Guesde, croyons-
En Belgique, où les candidatures multi-
ples sont interdites, il n'y a point de ballot-
tages avec la R. P. ; il n'y aura plus d'élec-
^?ns^Pa la nouvelle loi instituant des
députés suppléants dont nous reparlerons
Enfin, par une particularité à signaler, lors-
que le nombre des candidats présentés na
dépasse pas celui des sièges à pourvoir, ces
candidats sont proclamés élus de droit, sans
scrutin. Ce qui est arnvé pour les candidats
sénateurs dans la circonscription de Roulera
où l'on n'a pu goûter ainsi que de manière <
incomplète les agréments de la Repésenta-
tion Proportionnelle dont il nous reste à
parler.
F. C.
NOS
DÉPÊCHES
Par Fil spécial
GUERRE ANGLO-BOER
Au Transvaal
LES ANGLAIS A PRETORIA
Londres, 31 mai. — Le - Daily Mail » a reçu
de son correspondant spécial, lord Ro.siyn,
une dépêche datée de Pretoria. 30 mai, annon-
çant la reddition de Pretoria et la fuite du
président Kruger, qui s'est rendu à Waterval-
boven. Voici le texte de cette dépêche :
c Prétoria, 30 mai, 11 h. 40 matin. — Préto-
ria sera occupée aujourd'hui. le 30 mai, dans
deux heures environ, sans résistance. Le pré-
sident s'est rendu à W a t e r v a 1 b 0 v e n, Le bourg-
mestre de Souza est autorisé à recevoir les
Anglais. Une commission des principaux ci-
toyens a. été nommée pour préserver l'ordre.
Cette commission comprend le bourgmestre
: . de Souza, le chef de justice Gregorowski, M.
Samuel Marks et M. Loveday. Tout est tran-
| quille. Une nombreuse foule attend dans
Church-Square l'arrivée des Anglais.
» Craignant des troubles et l'effusion dlt
sang, M. Hay, consul des Etats-Unis, et M.
Leighwood ont obtenu la mise en liberté sur
parole de vingt officiers anglais qui se sont
rendus auprès de leurs hommes. On m'a per-
mis d'accompagner ces officiers. Tout était
tranquille parmi les prisonniers. Je viens da
m'en retourner.. » ROSSLYN ».
On se rappelle que lord Rosslyn avait été
fait prisonnier par les Boers et envoyé à Pré-
toria.
—L'agence Reuter publie, de son côté, la dé-
pêche suivante :
« Prétoria, 30 mai. — Des officiers anglais
sont actuellement à Prétoria, en train de dic-
ter des conditions de capitulation. L'avant-
garde anglaise est à moitié chemin, entre Jo^ •
hannesburg et Prétoria.
» On signale la présence d'une autre force
anglaise à Haterley.
» Tous les forts autour de Prétoria ont été
évacués.
A un meeting convoqué ce matin par la
bourgmestre, une commission a été nommée
pour maintenir l'ordre. Cette commission se
compose de MM. Gregorowski, Nel, Cherles,
Marias, Loveday, de Villiers, Zeederberg.
Bosch, Venderbye, F. Eloff et F. Grobler. Le
président est à yVatervalboven. »
Une dépêche de Prétoria au « Daily Mail »
annonce que c'est le général French, à la tête
d'une force de cavalerie, qui a dû occuper
Prétoria hier. Depuis le départ précipité du
président Kruger, la ville est administrée par
le bourgmestre. M. Souza, et une commission
dont font partie le premier juge, M. Grego-
rowski et M. Samuel Markx. Ils vont protéger
de leur mieux la vie et les propriétés des ha-
bitants contre les Anglais. Le nombre totaï
des prisonniers anglais internés à Prétoxiai
est de 177 officiers et 4,182 hommes.
LA MARCHE DES TROUPES ANGLAISES
Londres, 31 mai. — Le « Times » de ce ma-
tin publie les dépêches suivantes sur la
guerre :
« Avant garde de l'armée, 27 mai. — C'est
sans aucune opposition que, depuis notre
départ de Kroonstadt, nous nous sommes
avancés vers le Nord. Il nous semble qUI)
nous combattons désormais des adversaires
entièrement différents de ceux que nous at-
taquions au commencement de la guerre.
Sur le Vaal, l'ennemi devait nous opposer
une vive résistance. A Klip-River également
il devait y avoir un vif engagement» et nous
avons -passé le Vaal et sommes arrivés à
Klip-River presque sans tirer un coup de feu.,
Depuis Blœmfontein, c'est toujours la même
chose : on nous annonce une résistance dé-.
serrée, et nous ne voyons qu'une retraitai
précipitée.
- A l'heure actuelle, nous n'avons pas
moins de quatre colonnes envahissant le
Transvaal avec une division de cavalerie
indépendante, dont la mission est de tour-
ner toutes les positions que les Boers sont
susceptibles de défendre.
»Le service des renseignements a reçu l a-,
vis due le président Kruger était sérieuse-
ment indisposé, mais la nouvelle, jusqu'ici.
n'est pas confirmée.
» Une patrouille. qui avait récemment été.
perquisitionner la ferme du commandant
Crowther, dans le district do Ladybrand, «
trouvé un grand nombre de documents im-
portants, cachés d ans un oreiller. Ces uoew*
ÉDITIONS RÉGIONALES
Le Numéro 5 Centimes
EDITIONS RÉGIONALES
1.3 Fa Ire Edition du Centre
Haute-Vienne, Corrèze, Creuse, Dcrdogne.
2° Edition du Midi
Pyrénées-Orientales, (Aude), Catalogne.
3° . Edition de l'Hérault
40 Edition du Sud-Est
Gard, Bouches-du-Rhône, Vaucluse.
5° ire Edition de l'Ouest
Gers. Lot-et-Garonne. Tarn-et-Garonne, Gironde
W 2e Édition du Centrè
Areyroa, Cantal, Lot, Lozère.
Journal de la. Démocratie
RÉDACTION ET ADMINISTRATION : TOULOUSE,S7, RUE BAVARD
Sareaus de Pans : 41 rue eu Faubourg-Montx:a.artre
Edition du Sud-Ouest 7*
Hautes-Pyrénées, Basses-Pyrénées, Landes
Edition du Tarn 8*
: Tarn-et-Garonne, Tarn.
Edition de l'Aude ■ 9"
Edition de l'Ouest 10"
Gers, Lot-et-Garonne, Lot.
2 Edition de Toulouse Il. .
haut.e-Garonne. «Aric^jc»
2* Edition de Toulouse 1"
Toulouse-Ville.
[ABONNEMENTS mois six mis Un au Pnréf iteiltatt»
France. Atecrie et Tunisie.. Ii h. to fI". 20 «s>. 6 cent. le N-
Etranger (Union rostre).... 8 Sr. «Sfe. 36 fr. cent. te N°
Ils sont payables d*ayance. Envoyer 58 cent. pour changement d'adresak
Les abonnements de 3 mois, 6 mois et 1 an partent du 1" et d¡,t te de ctuiaue maïs.
LES MANO'SCKirS NON IKSE&ES NE SONT PAS lUSKDUS
SI* Année - VENDREDI 1er JUIN 10OO — N" 11,605 ~
ANNONCES à la 4* Page (9 colonnes à la nae-P) I ~~ ^
RÉCLAMÉS à. la v page (0 colonnes à î? Pîz®»' m®snrées en 7.... il fr. io ».
FAITS DIVERS à la, y paft'-» ëoionSIS à. la a nS mesur6es en 7.... I £ 50 la. la fifS?
CHRONIQUE à la a;. hze fo colonne! fff ggg; ggJÈ® en ,.... « fr. -r BiO la S
les însf^oSs aont reçns, au fcuruu da jcsrual et'cliL 1», r» f V" 8 ir. s® la ligna
A. Paris, Buco,, tue dufi-M
LA DÉPÊCHK publie; chaque jottï ur
j!tic,lz politique ou économique et -un. art
die. litiérair* d&s oollaboratcroxs oi-dessoru
désignés :
COLLABORATEURS POLITIQUES
MM. MM.
FS5_!_ETAf9 Cl CL,EISj££SC6&U
jean FRONT!ERS Rens QOSî-ET
Kenyi BEÎÎKWQEH 1 H. AILI^Iiti-TARâé
Jean JAUGES FRANÇAIS
PIHSRFS ET PAUL. LEI'iIASSO!\J
RAWC Edouard LOCKROY
CC IX.ABQKATEURS LITTERAI& ,
MM. MM.
armend sn.. VESTRS Octave UX&NNE
Léon MILLU«R POLI VILLON
BOR-iOQîî! JEAK DES VIQN33
BEffiO - B. MARCEL.
NICK Edouard COMTE
Camillo PELLETAN . Jean RENE
BTfknël SU Kl WOS-L.
ZAKETTO# Gustave GEFFROY
LA POLITIQUE
POLICE OU POLITIQUE?
if Comme dans ces ménages désaccordé
" où le mari et la femme conviennent i
chaque instant de ne plus se faire d
'• « scènes », et recommencent de p'l:w
; belle la minute d'après, ainsi les parle
mentaires ,avaient juré par tous leur:
grands fétiches qu'ils ne parleraien
plus de « l'Affaire » et, depuis ce temps
| pas un jour ne s'écoule qu'ils n'en par
I ! lent, qu'ils n'en hurlent, qu'ils n'en as
sourdissent le pays stupéfait. Si ces mes
; ; sieurs veulent empêcher la presse et l'ar
;j mée de manifester leur opinion, ils de.
) vraient bien commencer par se taire
I eux-mêmes, car rien ne peut être plus ri-
dicule et plus malfaisant pour la France
¥ que des séances comme celles d'hier.
M. Boni de Castellane, nationaliste
r* aristocrate, qui a épousé une financière
cosmopolite (7 millions de dot), a fait
ses débuts à la. tribune « non pas
comme interpellateur, mais comme ac-
I * ;usateur ». C'est lui du moins qui l'a dit.
I Aucun député ne s'est rencontré, pas
même à l'extrême gauche, pour rappe-
{ ler à ce débutant qu'ayant redoré son
I blason et- préparé sa candidature grâce
l'or étranger du père Gould, il était
peut-être mai venu à reprocher à M.
Waldeck-Rousseau ses « complicités »
! avec la finance cosmopolite...
M. Boni de Castellane n'était d'ailleurs
1 rçue* le grelot avantageux de l'équipage
où MM. Le Hérissé et Alphonse HUlTI-
| berl tiennent les rôles de sonneurs de
f tJDmne. l'honorable M. Krantz celui de
■j 'l\Úr:t' de chiens, et le vénérable M. Mé-
1 ine celui de vieux cocher de bonne mai-
?)!. - ■ .
ICet équipage, un peu mis en fête par
les élections nationalistes de Paris, (au
sens révolutionnaire desquelles il n'a
failleurs rien compris), s'est décidé à
donner la chasse au ministère Waldeck-
Rousseau et à lien pas démordre jus-
qu'à l'heure du hallali suprême.
Les deux prétextes ont été le discours
de M. Joseph Heinach, à Digne, et l'af-
faire Temps. Rendons à MM. Méline,
de Cassagnac, Humbert, de Castellane,
etc" etc., cette justice qu'ils n'avaient
pas mal choisi leur terrain.
H lJ y a peu de figures aussi antipathi-
h ques .que celle .de M. Joseph Reinach,
I™ et malheureusement sa politique n'est
pas faite pour nous consoler de sa figure.
M.Joseph Remach, neveu du baron pa-
namiste, incarne ce que la ploutocratie
politicienne a de plus désagréable et
le plus nuisible dans notre régime répu-
Wicain. Ce petit homme ambitieux et
Impertinent, à figure de faune exsangue,
\él-é^le mauvais génie de tous les grands
républicains qui se sont laissé fréquenter
Par lui. Gambetta lui a dû toute la sé-
quelle qui encombrait ses antichambres
a la fin de sa vie ; et d'autres encore,
p'il est inutile de nommer ici, ont en-
tre eux et la foule le reflet funeste de j
Son ombre dans leur atmosphère.
, J'avoue naïvement que si j'ai partagé
j^Qu'en juillet 1898 les préventions an-
i!clreyfusistes, c'est à M. Reinach que je
flojs cette erreur prolongée. Il m'avait
SUif! de savoir M. Joseph Reinach cn-
à fond dans cette affaire, qui est cle-
Venue « l'Affaire », pour m'en méfier,
jltis^ tard, l'admirable dialectique de
^aiirès, le suicide d'Henry, tout enfin me
"0n^raignit_à reconnaître, à défendre la
ente. Mais il me parut toujours dur
avoir à la défendre en compagnie d'un
Joseph Reinach !
est ce personnage qui, à la veille des
jetions municipales, et dans la dé-
_ nie progressive des querelles suscitées
Par le procès de Rennes, a éprouvé le
^
stu pi de, dans lequel il annonçait
câpres un « loyal armistice » accordé
^îKÎant 1 Exposition, lui et, Il ses amis »
¡eenmmeneeraien t « 'j'Affaire ».
Aucunes paroles,en un pareil moment,
■ voi1?a*nS"iUneiPareil,e bouche, ne pnu-
ajent etre plus déplacées ni plus im-
B ies. El es assurèrent l'élection de trente
H ^.lonalistes à Paris, et rallumèrent par
■ fufo la France, dans la presse et dans
■ c?riTlee;' foyers de discorde près de
■6 peindre.
I J* vfJn le mystère Waldeck-Rous-
U]my dans la séance de jeudi dernier,
« n,vïf n conf're les paroles de M. Rei-
vî1,n' de la tribune, le
9 Uréci'i . conseil infligea h ce plou-
■ Vi"i'n e corriP^omettant une leçon de con-
9 Vpnl1 et. de rnndoslift bien méritée. Le
■ Ci,e Digne faisait trop les affai-
■ ' apposition nationaliste pour
■ fjtj'pl»0 Wninessayâfc pas de perdre le gou-
■ lVï nnl en liarit sa partie avec celle
I n , Heinach.
I ^ l'affaire Temps.
1 brig ÎjÎ1- f/l rîas !a prétention d'avoir corn-
I 'wbroglio de basse police dans
1 au i, pour la moitié au
1 ^m--r>a^'ssent falsifiés et intervertis
déjà une honte, pour une
I Bp<'yK!plr' ?na^on comme la nôtre, d'êLre
I ^iJifr. d ,occuper sa plus haute tribune
I ■ df Incidents aussi vils. Laissons
H Iarige la matière de ces incidente.
m et n'en retenons que la signification pol
ti tique. Celle-ci est très claire. Un officie
is nationaliste, du nom de Fritsch, a d<
tourné des documents secrets confiés
sa garde, et les a livrés à un journal ci
lèbre par ses faux, « l'Eclair ». Le rédai
teur en chef de ce journal, M. Alphons
Humbert (ancien rédacteur du « Pèr
Duchêne » aujourd'hui rattaché aux Cor
grégations et à l Etat-Major) s'est serv
de ces documents pour faire trébuche
le ministre de la guerre dans un
chausse-trappe inattendue.
_ Les mélimstes ont utilisé cette occa
sion incomparable. Ils ont essayé d'ac
crocher l'affaire Tomps au discours d
Digne, et de démontrer que l'une étai
la suite de l'autre. M. Boni de Castellani
- préparait ainsi les voies à M. Krantz, e
s tous deux espéraient bien que le minis
» tère Waldeck-Ftousseau ne se dépêtre
j rai t pas du piège où un insolent allié
' M. Joseph Reinach, et un félon servi
teur, le capitaine Fritsch, venaient suc
cessivement de l'embarrasser.
L'opposition avait compté sans la ri
3 gueur du général de Galliffet, et sans h
1 vigueur de M. Waldeck-Rousseau. Er
3 deux jours, le capitaine Fritsch a été mii
Ii en retrait d'emploi, l'agent Tomps a er,(,
. déplacé, le deuxième bureau a été sup
i primé, M. Joseph Reinach a été catégc.
; riquement démenti. Le ministère a af
, firmé sa volonté de ne laisser rouvrii
. « l'Affaire » ni par les nationalistes ni
. par les reinachiens.
Cela ne faisait pas les affaires du cen-
tre, de ce centre où M. Ribot, Messaline
des portefeuilles, apprend tous les jours
par la bouche de M. Méline cc qu'il n'y a
pas d'affaire Dreyfus. » Il s'agissait de
déloger à tout prix le ministère, et de
présider tout au moins à la clôture de
l'Exposition, puisque l'on n'avait pu pa-
rader à son inauguration.
Aussi un boucan des plus réussis fut-
il organisé par les distingués représen-
tants de la droite et du centre, lorsque
M. Waldeck-Rousseau caractérisa, com-
me il le méritait, l'officier « félon » qui
avait trahi, au profit d'un journal de
parti, les secrets confiés à son honneur
de capitaine et de fonctionnaire.
M. Alphonse Humbert et M. Edouard
Dru mont, M. Krantz et M. de Cassagnac,
la main dans la main (je n'exagéreras),
firent chorus dans ce vacarme. Ils fei-
gnirent de croire que le président du
conseil, stigmatisant « la félonie d'un of-
ficier » avait « insulté l'armée ! » On se
serait cru revenu aux belles journées du
Palais-de-Justice, lorsqu'Esterhazy, traî-
tre, escroc, souteneur et fa.-ussH.Íre. incar-
nait pour le prince d'Orléans et pour IVI.
Méline (c l'honneur de l'Armée.»...
Il faut rendre cette justice aux parle-
mentaires républicains de toute nuance,
et spécialement aux députés radicaux,
que leur conduite a été irréprochable
dans cette séance. Les 286 voix qui se
sont groupées autour de l'ordre du jour
Bourgeois, PelleLan et Isambert, sont
des voix exclusivement républicaines.
Au contraire, les 236 voix qui ont re-
poussé cet ordre du jour comprennent
toute la droite, tous les nationalistes, et
tous les mélinistes. On s'est étonné de
voir égarés dans cette coalition les noms
de MM. Berthelot et Puech, jeunes dé-
putés radicaux-socialistes de Paris, ou
plutôt, depuis les dernières élections mu-
nicipales, c'est du contraire que l'on au-
rait pu s'étonner !
Avec cette virile sincérité qui chez lui
se double d'un profond sens politique,
M. Léon Bourgeois a élevé le débat vers
des hauteurs dignes de la France et de
son idéal. Tandis que M. Waldeck-Rous-
seau, moins à son aise au Palais-Bour- !
bon qu'au Luxembourg, avait un peu
trop rabaissé la parole ministérielle à
une plaidoirie pour M. Tomps et à un
réquisitoire contre M. Fritsch, M. Léon
Bourgeois, plus conscient de la crise
française, plus maître de ses pensées et
de ses phrases, a dit les mots qu'il fallait
dire :
« Nous ne laisserons pas séparer la
cause de l'armée de celle de la Républi-
que. Cette équivoque est exploitée de-
puis bien longtemps. Si un parLi a le
droit de s'appeler national, cest celui
qui, depuis trente années, après l'inva-
sion, a poursuivi lentement, silencieu-
sement, avec une persévérance continue,
la reconstitution des forces militaires de
la France. ».
Déjà, la veille, à C h âl 0 n s -su r- M a m 0,
le même orateur avait fort éloquemment
déclaré : « Au nationalisme, il faut op-
poser le parti national républicain dont
les membres, quand la patrie sera en
danger, se feront tuer pour la nation. Ce
parti national républicain est celui qui
a donné au pays l'armée nationale et re-
constitué la défense nationale. Le parti
républicain a reformé l'empire national
français, dont les frontières furent faites
de chair, de pierre et de fer. Les nationa-
listes, en provoquant continuellement
les étrangers, affaiblissent l'idée de pa-
trie. »
Voilà donc enfin un homme d'Etat ré-
publicain qui comprend la situation, qui
se rend compte qu'il faut combattre le
nationalisme sur son propre terrain, en
lui opposant la véritable philosophie de
la Révolution française.
Espérons que le succès obtenu hier
par M. Léon Bourgeois auprès de ses col-
lègues l'engagera plus avant sur ce che-
min de nos traditions nationales les plus
hautes et les plus fécondes. Nous en
avons assez des rapports de police, et
des espions, et des contre-espions, et des
« Mathilde », et des Temps, et des Gué-
née, et des Fritsch, et des du Paty ! Nous
en avons assez de cette atmosphère de
sûreté où depuis deux ans notre politi-
que ressemble à une émeute de prison
centrale ! Nous voulons des hommes
d'Etat qui soient des hommes nationaux,
des politiques qui sachent penser et par-
ler au nom dei la France, de son génie
idéaliste, de sa destination universejie.
Que ces hommes s'appellent de tel ou
tel nom, peu nous importe, car nous
n'appartenons, ni ne voulons appartenir,
à aucune coterie, ni même à aucun parti.
Mais qu'ils commencent à renvoyer do
à dos les Castillane et les Reinach, qu'il
stigmatisent, comme il convient, devan
le pays, ces querelles de ploutocrates clé
ricaux ou juifs, qu'ils appliquent résc
lu ment la politique de réformes maté
rielles et idéales dont le peuple a besoin
— et alors, qu'ils se nomment Waldeck
Rousseau, Léon Bourgeois ou « l'In
connu », ces hommes auront bien ment<
de « la France éternelle. »
HENRY BERENGER.
^
LA DÉPÊCHE publiera demain un de
M. ED:JUARD LOCKROY
Petits Pamphlets
PÉRICHITO A TCHIKAYA
(Fragment)
« ... Paris est un bien grand et bien beau vil-
Isge, ma chère am/e, et l'Exposition une chose
éblouissante et étourdissante. L'autre jour, er,
revenant d'une visite au pavillon de notre pays
du Congo, nous sommes entrés au Palais-Bour-
bon qui est situé tout près de la porte monu-
mentale au-dessus de laquelle 011 aperçoit un
grand fétiche vêtu d'un long manteau. On est
admis gratuitement dans le Pa'ais-Bourbon. On
y voit des hommes qui parient et se menacent
du poing. C'est aussi curieux, mais c'est bien
plus bruyant que nos palabres.
» Je n'ai pas bie;1 compris de quoi il s'agis-
sait. L'interprète m'a pourtant traduit le dis-
cours au fur et à mesure qu'on le prononçait.
Tout ce que je peux te dire c'est qu'on s'occu-
pait d'une affaire qui a divisé le pays et qui est
maintenant terminée. Il y a au Palais-Bourbon
des hommes dont le désir est qu'on ne parle
plus jamais de cette affaire et d'àutres dont le
sentiment est qu'elle est réglée et appartient
désormais à l'histoire. Là-dessus, les premiers
ne cessent pas de demander des explications
aux seconds, et, ensuite, ils leur reprochent de
ne penser qu'à l'incident en question. Je trans-
cris ici que.ques-unes des épithètes dont ils les
accablent : « Menteurs! scélérats! bandits ! traî-
D iP6S! canailles! vendus! suppôts de Judas!
» assassins! agents de l'étranger! D. L'interprète
a refusé de m'en traduire davantage, parce que
les autres^ injures prononcées appartiennent,
m'a-t-il déclaré, à la langue verte. C'est, tu le
sauras, une langue qu'on n'emploie ni dans les
salons, ni dans les cours.
« Nous avions vu auparavant bien des specta-
c/e.s. Aucun ne m'a paru présenter l'intérêt qu'a
celui-ci pour un sauvage, venu comme moi des
grandes solitudes africaines. Il m'a permis d'ex-
périmenter que dix hommes peuvent faire par-
fois du bruit comme cent cinquante, et que les
blancs ont autant de difficulté à s'entendre
entre eux que nous avec les nègres nos frères.
J'ai même pu constater ■ .qu'Us se <7unrel'znt ici
volontiers sur les choses de la religion, et que
les prêtres voudraient exploiter certaines idées
en prétextant que c'est l'ordre du grand fétiche.
Eh bien !je te suppiie de croire qu'il n'y a qu'une
différence entre le Dieu des noirs et celui des
biancs : c'est que celui-ci est logé dans de plus
grandes cases que celui-là ! »
Traduit par : NOLL.
NOTA. — « Cases d est rapporté littéralement
il faut évidemment entendre « églises. »
CHRONIQUE
TOUJOURS LE MANOIR A L'ENVERS
Dans la crise que nous traversons, un
peu de psychologie nationale ne paraîtra
pas déplacé. Je comparais l'autre jour la
France de Henry, de Mercier et d'Ester-
liazy, de Billot et de son Méline, de Bois-
dteffre et de son Père du Lac, de du Paty
je Clam, de Gonse et de leur Jouaust, de
Iules Lemaître, de François Coppée, de
Déroulède et de Drumont à ce « Manoir
i l'envers » que l'Exposition nous montre
toits à la place des caves et caves à la
place des toits. Il n'est pas douteux.qu'un
jour l'historien, faisant le recensement
jes (c idées» qui ont agité notre peuple
3n ce temps, s'ébahira que l'effort le plus
caractérisé contre les plus belles tradi-
tions de l'esprit français ait pu revêtir
'aspect — même pour une heure — d'une
ïvolution légitime de la nationalité fran-
;aise.
Je ne fais point ici de polémique, et
surtout je ne rentre pas d'une façon dé-
ournée dans J'Affaire. Que tout ce mouve-
nent — auquel j'ai résisté dès l'origine —
aboutisse, en haine dé la justice et de la
iberté, à une tentative concertée pour la
lestruction de la République en France^
:'est> ce qu'il n'est plus possible aujour-
l'hui de nier. Tous les anciens partis
donnent d'un même effort au même point
le notre défense, aidés de quelques rené-
gats, de Méline à Alphonse Humbert qui
;e voit aujourd'hui même promettre un
3t5rtefeuille par le (c Gaulois» catholique
it. monarchiste du juif Arthur Meyer. Je
l'entreprends point la., description même
a plus sommaire de la lutte tragique où
10ns sommes engagés. Tous les intérêts
le classe organisés et hiérarchisés de l'an-
:i.en monde sont aux prises avec les va-
lues instincts de justice et de liberté que
'inorganisation et l'indiscipline de notre
eune démocratie laissent momentanément
ans force de victoire. Dans ce tumulte
onfus les aigrefins, les lâches, les imbé-
iles jouent leur rôle ordinaire. Les hom-
nes, les partis qui sont hors d'état de se
oanifester pour l'idée font appel aux
leux_ forces prédominantes de l'humanité
Irirnitive : le prêtre et le soldat, faussant
a vérité par la parole ou par l'écriture
,11 tant qu'il leur paraît nécessaire pour
tous imposer le joug du Grand-Féticheur
:ui parle au nom de la divinité, et du
irand-Sahreur dont l'unique vertu est de
Ósoudre par la mort la question de l'or-
"anisation de la vie. Si au moins tous
eux qui se donnent pour les représen-
ants de l'idée avaient confiance dans Fi-
ée, et la servaient dans la victoire après
,voir fait de sa force leur triomphe ! Ce
erait trop simple et trop beau, paraît-il,
ar cette joie jusqu'ici nous a été systé-
matiquement refusée.
Je veux écarter d'une étude pbiJosophi-
ue toute apparence de critique person-
lelle. Mais si le lecteur veut bien se dé-
intéresser, pour un moment, des espé-
ances qu'il a pu mettre en tel ou tel
lornme politique et des jugements plus
u moins favorables qui lui en sont res-
és,il lui faudra reconnaître que tous les
hommes d'Etat» qui depuis un quart de
ièc!e ont véritablement été chez nous les
nnîtres du pouvoir, ont perdu leur belle
onflance dans la puissance, de l'idée dès
qu'ils se sont crus capables de conduire
les hommes par l'intérêt. Ils ont appelé
cela cc gouverner », les pauvres ! et ils ont
traité férocement en ennemis ceux'qui les
avertissaient de l'erreur. Résultat : les
satisfactions d'intérêt, pas plus que sous
la monarchie, n'ont donné de force au
régime, et tous ceux qui ont des appétits
à satisfaire — de justice, comme la par-
tie consciente du populaire, et d'injustice
comme les mendiants de la dictature sa-
càdoto-militaire — n'ont cessé de protes-
ter plus ou moins heureusement suivant
1 heure. -
Ein ce moment, c'est la dictature du sa-
bre et du goupillon qui est à l'ordre du
jour, et les gouvernants qui la combattent
~ socialiste compris — n'ont rien trouvé
de mieux que de s'unir aux ennemis de
l'idée pour mettre l'idée en déroute, s'il
eet .possible, plus complètement encore.
Lidée c'est la liberté, l'idée c'est la jus-
tice. On pourvoit à la liberté en prépa-
rant contre la presse une loi supprimant
toute critique possible des chefs irrespon-
sables qui tiennent la France sous la
serre administrative. Et pour comble,
comme nous avons un brave homme de
président qui n'est pas aussi populaire
qu'on pourrait le désirer, on propose de
l'achever d'impopularité par des procès
de presse sous prétexte de le défendre.
Quant à l'idée de justice, on me permettra
de ne pas insister. La politique qui con-
siste, à faire reculer la loi devant le crime
pp«r mieux écraser l'innocence se livre
d'elle-même au jugement de la postérité.
Des sentiments de l'Eglise et de ses pré-
toriens, il n'y a plus grand'chose à dire
tant ils ont eux-mêmes pris soin de ne
pas nous laisser d'illusions là-dessus. Les
commentaires cannibalesques qui accom-
pagnaient les souscriptions au monument
de, Henry-le-faussaire caractérisent mieux
que personne n'aurait jamais pu faire la
mentalité des hommes qui prétendent,
sous le programme « nationaliste Il au gou-
vernement de la nation française. Deux
jolis traits cependant me paraissent à re-
lever. 11; Déroulède, à Saint-Sébastien,
fêtant avec les nouveaux élus de Paris la
grande victoire municipale des nationa-
listes, a prononcé les paroles suivantes :
Ce que je veux, ce que veulent avec moi
tous ceux qui m'appuient de leurs votes, de
leur influence, de leur talent et de leur dé-
vouement, c'est l'égalité de tous les citoyens.
Aux utopistes odieux lorsqu'ils sont habiles,
touchants lorsqu'ils sont sincères, de rêver
l'égalité de la fortune ou l'égalité du talent.
Il n'y en a qu'une de possible et qu'une de
juste : l'égalité du bulletin de vote.
Quelle conception de justice sociale?
Pour toute satisfaction égalitaire, l'éga-
lité... -,du bulletin de vote. Je ne lui fais
pas dire. A ce compte nous devrions jouir
déjà d'un bonheur sans mélange. Encore
le vote dont il s'agit est-il le vote plébis-
citaire par lequel l'électeur aliène d'un
-"-p wu.td sa liberté. Je sais bien que
les césariens n'ont jamais eu et ne peu-
vent pas avoir d'autre programme. Mais
ils n'osaient en faire l'aveu publiquement.
Aujourd'hui nous en sommes là que les
fauteurs de servitude croient se donner
des chances en faisant sonner devant la
plèbe les fers dont ils se proposent de
l'orner.
Dans une petite revue nationaliste
«l'Action française» je trouve le second
trait du caractère bien spécial à notre
temps. Il s'agit d'une enquête sur le pro-
testantisme, d'une enquête nationaliste,
bien entendu. Comment l'Eglise catholi-
que dont la dénomination même implique
l'internationalisme et qui se vante d'être
la puissance internationale par excellence
peut-elle être spécialement nationaliste
française, je l'ignore et aucun des pontifes
du nationalisme n'essaie de le dire. Cela
ne^ leur importe guère. Il n'y a pour eux
qu'un point. Comme il s'agit de livrer la
France à l'Eglise romaine, tout ce qui
n'est^ pas de l'obéissance romaine est en-
taché d'un vice irrémédiable au point de
vue français. Pour être de Paris, de Lyon,
ou de Toulouse, il faut être de Rome d'a-
bord. Telle est ingénument la sottise anti-
française que ces Français professionnels
mettent laborieusement en formules am-
phigouriques. S'ils ont conçu 1:1 pensée de
mettre les Juifs hors la loi, il n'est plus
permis d'avoir le moindre doute à cet
égard, après l'expérience de ces deux der-
nières années, M. Jules Lemaître qui est
chargé de régler le compte des francs-
maçons les excommunie chaque jour au
nom des congrégations. D'autres ont ré-
solu de nous débarrasser des protestants.
Quand nous irons tous à la messe la
France sera le premier pays du monde,
comme on en peut juger par l'Espagne,
[a Pologne et l'Irlande. Quant au protes-
tantisme, il est incompatible avec le dé-
veloppement des nations ; voyez plutôt
['Allemagne, l'Angleterre et les Etats-
Unis.
Te'Ucst le thème où se répondent MM.
Paul Bourget, Melchior de Vogue et je
tle sais combien d'autres moindres sei-
gneurs, à l'occasion de «l'enquête M menée
contre le protestantisme par « l'Action
rançaise». «Le catholicisme c'est le pa-
:rif;}t,;sme n, dit l'un d'eux. «Le protestan-
,isme c'est la religion antinationale n. Et
4. Paul Bourget : « Attaquer le catholi-
cisme, c'est contribuer à la décadence du
)ays. Par suite, défendre ce même catho-
icisme, c'est remplir un devoir civiqu,e n.
Homme vous pouvez le remarquer, il s'a- ;
pt, pour ces messieurs, de politique, non
le vérité religieuse. C'est par machiavé- ;
isrne que nous devons croire. D'autres
)aroles sont à cueillir, mais le plus beau j
oyau de l'écrin se trouve sans contredit j
ians cette conclusion de M. Gauthier- ]
iillars : (
Et puis, zut ! Je peine à comprimer ma
âge. Ce n'est pa.s en phrases polies que je <
'oudrais répondre, ami, navré de voir comme ]
lotre pauvre France se « chienlise », sans j
oie ! Raca sur l'esprit protestant — canstl- 1
nation spirituelle, laïcisation de la piété, j
.biigation des complets deuil pour la nudité j
les œuvres d'art. — Ah ! je regrette les temps (
le l'Ecole d'Alexandrie, et ({ Je, souhaite j
ïu'une guerre civile msss permette eniln de ]
las.scr de la littérature à l'action » : on ne ^
endra la santé 11 ce pays qu'en « riflant » un
iers des électeurs — au moins. £
« A suivre», ajoute l'enquêteur de « l'Ac- Eï
ion française »; Ce mot me rend rêveur, j
}ue pourra-t-on trouver après l'appel de c
;uerre civile et la proposition de « rifler 1
in tiers au moins des électeurs))? Nous c
oilà en progrès sur cet accusé de la
faute-Conr qui voulait seulement «dé- (
crveler Il les Juifs et leurs défenseurs.
"qutefois, n'est-ce pas dommage que pour 1
établir la France dans sa grandeur une c
elle Saint-Barthélémy soit nécessaire? i
jn tiers «au moins n des Français mas- }
acres par les deux autres tiers. De quel ]
munir faut-il aimer la France pour lui (
'ou}oir, dans l'intérêt de Rome, un bap- j
âine de sang comme n'en a encore fait
aucune barbarie ? Mais, j'y songe. Si le
tiers à massacrer — douze ou quinze mil-
lions de Français peut-être — n'était pas
a. humeur à se laisser faire, que d'ennuis
pour France romaine ! M. Gauthier-
Y-VrSn ne semble pas avoir prévu cette
difficulté. Je vous la soumets, bon lec-
teur, en vous engageant fort à lire l'en-
quête de «l'Action française ). Vous y
apprendrez ce qu'on peut académiquement
prêcher, de nos jours, dans «le Manoir
a. 1 pm,'f>rQ «
G. CLEMENCEAU.
LA DÉPÊCHE publiera demain un ar.ticle de
LAERTES
LE SECRET DU VOTE
De notre correspondant particulier :
Bruxelles, 29 mai. — « La Dépêche » a déjà
entretenu ses lecteurs des propositions dont
la Chambre est saisie et qui tendent à assu-
rer le secret du vote.
D autre part, la question de la représenta-
minorités, déjà posée par un projet
de M. Mirman. s'est trouvée tout naturelle-
ment agitée à la suite des élections munici-
pales. Et l 'on peut ajouter qu'elle a été exa-
minée avec la même bienveilance par les ré-
publicains modérés du « Temps » et M. Yves
Guyot, et par les représentants de l'idée so-
cialiste, l un d eux rappelait même très jus-
tement que dans un discours, prononcé na-
guère à Bevey, M. Millerand parlait de la
représentation des minorités, comme d'une
réforme que le parti socialiste devait avoir
à cœur de faire aboutir le plus tôt possible
Or, à côté des garanties sérieuses déjà ins-
crites dans le Code électoral belge pour as-
surer le secret du vote, nos aimables voisins
viennent d'ajouter un texte établisant la re-
présentation proportionnelle.
Sans parler de la question de savoir si le
corps électoral allait, soit chasser, soit ré-
duire a l'impuissance, soit maintenir — et il
a maintenu, en fait — le majorité cléricale
qui, d Anvers à Mons et de Bruges à Arlon,
livre ce pays riche et industrieux à la domi-
nation et à l'exploitation des couvents —
sans parler de la question politique, il y
avait donc intérêt à suivre de près le fonc-
tionnement de la machine électorale belge.
Ce que nous fîmes pour renseigner CI la Dé-
pêche » sur les opérations un peu compli-
quées qui viennent de se terminer seulement
dans cette nuit du lundi au mardi — et ce
que firent beaucoup avec nous. Le Japon lui-
même, savez-vous s'est intéressé à la pre-
mière a.pplication de la R. P. et, dimanche
son ministre à Bruxelles suivait attentive-
ment les opérations du bureau électoral de
la rue de la Paille...
— Je ne discute pas, nous disait, au cours
de ces opérations de la R. P., un avocat belge
rte talent et d esprit, de l'immoralité qui est
à la base de notre système- électoral, de ce
vote plural, qui fait peser sur la masse des
travailleurs qui n'ont que le produit de leur
volonté de ornelaues-
ms, ciseleurs a deux ou trois voix, parce que
propriétaires, rentiers, fonctionnaires, curés
officiers. Mais cela mis à part — et cela
ie tardera pas à être balayé par le suffrage
PiUr - vous devez avouer
Tu 'élep,toralement parlant, vous êtes encore
les barbares en France, En Belgique, nous
ïvons civilisé le sziffra,-e...
. ^ vérité nous forçait à avouer. Il est évi-
lent que, même en envisageant le seul côté
pittoresque de l'agitation électorale, nos
nœuis semblent un peu vieillotes comparées
1 celles que l 'on observe ici. Nous ne sommes
sas du dernier bateau, où l'on sait comment
1 faut intéresser, séduire et convaincre l'é-
.ecteur.
Nos agents électoraux laissent à d'autres in-
lustries la réclame par projections lumineu-
ses comme celles qui, samedi soir, rappe-
aient au flâneur bruxellois de la place Brouc-
ière que son devoir était de voter pour telle
iste, et aussi la publicité par d'énormes affi-
ihes illustrées, telles celles qui couvraient les
nurs d'Anvers, écrasant certain parti sous le
joids de bonnes ironies flamandes.
Nous ne connaissons guère les promenades
doctorales aux flambeaux, au cours desquel-
es les cuivres féroces répandent l'héroïsme
m cœur des convaicus et battent le rappel
les convictions hésitantes.
Et ce serait peut-être avec surprise qu'un
ilecteur francais recevrait des mains du gar-
:on chargé de lui doser l'absinthe et la gom-
ne, une carte ainsi libellée : « Prière de me
aire le grand plaisir de voter aux élections
énatoriales pour M. X... » Cette gracieuse in-
citation se distribuait dans un grand café de
Bruxelles, dont le propriétaire, homme char-
riant et digne entre tous, a été élu sur une des
istes les plus sympathiques.....
En Belgique, le vote est obligatoire et il est
ecret.
Tout Belge ayant atteint l'âge électoral,
[u'il soit électeur à une, deux ou trois voix,
[u'il n'ait même qu'une « voix blanche c'est-
.-dire électeur pour la Chambre des représen-
ants seulement, tout Belge est tenu de se pré-
enter pour voter, lorsqu'il est convoqué. Si
depuis son inscription sur la liste électorale
1 a changé de domicile, l'Etat lui fera remet-
re un bon lui donnant droit au transport gra-
uit en chemin de fer de sa nouvelle résiden-
e, ou de la gare frontière s'il habite l'étran-
er, au lieu où il doit aller exercer son- droit
lectoral. Mais il doit voter. S'il ne le fait pas,
moins d'excuses valables, il est puni de l'a-
îende ; puis, en cas de récidive, son nom est
ffiché ; enfin, s'il persiste, il est rayé des lis-
3S électorales pendant dix ans et ne peut ob-
mir pendant ce temps ni emploi, ni fonction,
i distinction de. l'Etat, des provinces ou des
ommunes.
Le Belge est tenu de voter. Mais encore a-
il la certitude à peu près absolue que son
Ote demeurera secret. Nul ne peut l'obliger
déposer un bulletin rédigé d'avance.
On a plaisanté chez nous le système du com-
artim-ent isoloir, dans lequel l'électeur va,
j, rédiger, si l'on peut dire, son ou ses bul-
tins avec un crayon agréé par le gouverne-
ment belge. C'est une sottise et il suffit d a-
)ir assisté en Belgique à un scrutin, dans la
us arriérée des communes rurales pour être
iligé de reconnaître que le système est d'ap-
ication simple et facile, praticable même
)ur les plus ignorants et qu'il doit encore
re préféré au système de l'enveloppe dans
quelle l'électeur irait enfermer son bulletin.
Donc, lorsque les listes de candidats pré-
ntées pour chaque parti, quinze jours avant
Section par cent électeurs de l'arrondisse-
ent au moins (qui signent l'acte de Pfésen-
tion) sont connues, le magistrat de 1 ordre
diciaire présidant aux opérations électora-
s de l'arrondissement, fait imprimer à l'en-
e noire sur papier fourni par l'Etat — rose
mr les élections sénatoriales, blanches pour
s élections législatives — les bulletins de
~te qui seront remis à l'électeur.-
Sur ce bulletin, toutes les listes sont clas-
es conformément à un ordre déterminé par
tirage au sort. Les candidats isolés, s'il y
1 a, sont portés dans les dernières colonnes.
1 tête de chaque liste est imprimé en gros
.ractères un chiffre arabe correspondant au
iméro d'ordre de la liste ou du nom du can-
dat isolé.
Ce chiffre est placé à côté de la. case réser-
ve au vote. qui surmonte chacune des listes
mplètes ou incomplètes et chacun des noms
es candidats isolés. Une case semblable, :
ais de dimensions moindres, se trouvant à
lté du nom de chaque candidat. Cette case '
Iprimée en noir comporte au centre un point 1
issé blanc. C'est en noircissa.nt ce point, ;
'cc le crayon électoral, soit dans la case en-
te de la liste, soit dans la case en regard
un nom, que l'électeur manifestera sa vo- <
ntô..... '
Et pour ce faire, U n'est pas nécessaire qu 'il
- — w Agences dembl dm
les chiffres. Qu'il même sache cnrnntPUiSSe connaître
et barbouiller un pott compter blanc jusqu'à 4 ou 5
d un carré noir et il saura S- au milieu
due et exprimer sa nvi/- ce qu'il veut
les
la troisième,
belges qui, au lieu les afflcll.es électorales
clature des noms des candidats une simple nomen-
nous. sont une reproduction £-s comm9 chez
bulletin de vote. très agrandie du
des socia-
se profilait une main et ,?-us de la liste 4
toral. « Votez 6 û S 5 ,d un crayon élec-
lIques. toutes ornées de i« -S affiches catho-
Tout naturellement la main. •
n est pas distribué au'dnm- bulletin de vota
c ,est au lieu dix' vote qu'est ' dé de l'électeur.
tin imprimé sous la qnrvoln pose ce bulle:
nement, sur un papier surveillance fourni du le gouver-
nement, qui est le par e gOuver-
tous. st ie même partout et pour
des mains salle du président. du vote. qui l'électeur la reçoit
"a pourlieu, ;
bre des votes trois attribués inS' suivant dont le nom-
est appelé sur la liste électorale.celui le nom
mule Ion "veto® rend dans l'isoloir, il y for-
IULUC son VC>tô comme il ^ RIÎ+ • I
au
■ nte? p é en quatre à angle droit et nnr
a UeïVtT&JT? -?U le et votepor-
pli. il citoyen belge a voté. du Son devoir l'urne.accom-
P ùt stationner quitte à f-r d,u scrutin où nul ne
yuui, stationner à côté du bureau. Seuls. c;?.
fes témoins en des du SS * "*»' assesseurs,siè-
le
ont
mission rations ^îtrtnrZV^^la régularité des opé-
l'identité âf^f1 surtout de constater
srrnSn ■ se présentent au
réclamations cas échéant, ils font valoir leurs
♦ ,et les soumettent au bureau
moins qui It •Les réclamations des té-
™ procès-verbal. et la décision Il du bureau
te-ndant à permettre aux
candidats d avoir un représentant ou témoin
dente au bureau aJait été déposée devant la précé-
nous. Chambre par M. Jules Guesde, croyons-
En Belgique, où les candidatures multi-
ples sont interdites, il n'y a point de ballot-
tages avec la R. P. ; il n'y aura plus d'élec-
^?ns^Pa la nouvelle loi instituant des
députés suppléants dont nous reparlerons
Enfin, par une particularité à signaler, lors-
que le nombre des candidats présentés na
dépasse pas celui des sièges à pourvoir, ces
candidats sont proclamés élus de droit, sans
scrutin. Ce qui est arnvé pour les candidats
sénateurs dans la circonscription de Roulera
où l'on n'a pu goûter ainsi que de manière <
incomplète les agréments de la Repésenta-
tion Proportionnelle dont il nous reste à
parler.
F. C.
NOS
DÉPÊCHES
Par Fil spécial
GUERRE ANGLO-BOER
Au Transvaal
LES ANGLAIS A PRETORIA
Londres, 31 mai. — Le - Daily Mail » a reçu
de son correspondant spécial, lord Ro.siyn,
une dépêche datée de Pretoria. 30 mai, annon-
çant la reddition de Pretoria et la fuite du
président Kruger, qui s'est rendu à Waterval-
boven. Voici le texte de cette dépêche :
c Prétoria, 30 mai, 11 h. 40 matin. — Préto-
ria sera occupée aujourd'hui. le 30 mai, dans
deux heures environ, sans résistance. Le pré-
sident s'est rendu à W a t e r v a 1 b 0 v e n, Le bourg-
mestre de Souza est autorisé à recevoir les
Anglais. Une commission des principaux ci-
toyens a. été nommée pour préserver l'ordre.
Cette commission comprend le bourgmestre
: . de Souza, le chef de justice Gregorowski, M.
Samuel Marks et M. Loveday. Tout est tran-
| quille. Une nombreuse foule attend dans
Church-Square l'arrivée des Anglais.
» Craignant des troubles et l'effusion dlt
sang, M. Hay, consul des Etats-Unis, et M.
Leighwood ont obtenu la mise en liberté sur
parole de vingt officiers anglais qui se sont
rendus auprès de leurs hommes. On m'a per-
mis d'accompagner ces officiers. Tout était
tranquille parmi les prisonniers. Je viens da
m'en retourner.. » ROSSLYN ».
On se rappelle que lord Rosslyn avait été
fait prisonnier par les Boers et envoyé à Pré-
toria.
—L'agence Reuter publie, de son côté, la dé-
pêche suivante :
« Prétoria, 30 mai. — Des officiers anglais
sont actuellement à Prétoria, en train de dic-
ter des conditions de capitulation. L'avant-
garde anglaise est à moitié chemin, entre Jo^ •
hannesburg et Prétoria.
» On signale la présence d'une autre force
anglaise à Haterley.
» Tous les forts autour de Prétoria ont été
évacués.
A un meeting convoqué ce matin par la
bourgmestre, une commission a été nommée
pour maintenir l'ordre. Cette commission se
compose de MM. Gregorowski, Nel, Cherles,
Marias, Loveday, de Villiers, Zeederberg.
Bosch, Venderbye, F. Eloff et F. Grobler. Le
président est à yVatervalboven. »
Une dépêche de Prétoria au « Daily Mail »
annonce que c'est le général French, à la tête
d'une force de cavalerie, qui a dû occuper
Prétoria hier. Depuis le départ précipité du
président Kruger, la ville est administrée par
le bourgmestre. M. Souza, et une commission
dont font partie le premier juge, M. Grego-
rowski et M. Samuel Markx. Ils vont protéger
de leur mieux la vie et les propriétés des ha-
bitants contre les Anglais. Le nombre totaï
des prisonniers anglais internés à Prétoxiai
est de 177 officiers et 4,182 hommes.
LA MARCHE DES TROUPES ANGLAISES
Londres, 31 mai. — Le « Times » de ce ma-
tin publie les dépêches suivantes sur la
guerre :
« Avant garde de l'armée, 27 mai. — C'est
sans aucune opposition que, depuis notre
départ de Kroonstadt, nous nous sommes
avancés vers le Nord. Il nous semble qUI)
nous combattons désormais des adversaires
entièrement différents de ceux que nous at-
taquions au commencement de la guerre.
Sur le Vaal, l'ennemi devait nous opposer
une vive résistance. A Klip-River également
il devait y avoir un vif engagement» et nous
avons -passé le Vaal et sommes arrivés à
Klip-River presque sans tirer un coup de feu.,
Depuis Blœmfontein, c'est toujours la même
chose : on nous annonce une résistance dé-.
serrée, et nous ne voyons qu'une retraitai
précipitée.
- A l'heure actuelle, nous n'avons pas
moins de quatre colonnes envahissant le
Transvaal avec une division de cavalerie
indépendante, dont la mission est de tour-
ner toutes les positions que les Boers sont
susceptibles de défendre.
»Le service des renseignements a reçu l a-,
vis due le président Kruger était sérieuse-
ment indisposé, mais la nouvelle, jusqu'ici.
n'est pas confirmée.
» Une patrouille. qui avait récemment été.
perquisitionner la ferme du commandant
Crowther, dans le district do Ladybrand, «
trouvé un grand nombre de documents im-
portants, cachés d ans un oreiller. Ces uoew*
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