Presse et revues
4 pages
Titre : La Dépêche : journal quotidien
Éditeur : [s.n.] (Toulouse)
Date d'édition : 1890-08-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327558876
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 août 1890 30 août 1890
Description : 1890/08/30 (A21,N7972). 1890/08/30 (A21,N7972).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG09 Collection numérique : BIPFPIG09
Description : Collection numérique : BIPFPIG12 Collection numérique : BIPFPIG12
Description : Collection numérique : BIPFPIG31 Collection numérique : BIPFPIG31
Description : Collection numérique : Bibliothèque Rosalis... Collection numérique : Bibliothèque Rosalis (Toulouse)
Description : Collection numérique : Presse locale Collection numérique : Presse locale
Description : Collection numérique : Presse quotidienne Collection numérique : Presse quotidienne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4112607w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10171
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/11/2018
\nfflais«ojiSolidô .... t ljfst 437 50
Villede Ilai,iî 1 M> 538 .. t fione-Gtjelnia 4?s ..
— jS89 4X%> .. Ksi-Algérien*....i 42t> ..
— 1*71 410.. ©uôSt-Alffêrlfefa... 430.,
— f375 6i0 .. Sarttffossé.. 392 ..
— 1886 413 .. Kord-ftspagûë.... 415 ..
roncière 1879 471 50 Lombardos ano... 341 ..
— 1833..... 419 50 Portugais 357 ..
— 18S5 463.. Suez 50/0 612..
Communales J875. 521.. Panama 5 0/0 33..
— 1.8711. 472 .. — 1,000..... 34 ..
Midi 437 .. Algérien
( A TEnUB
iî)0/0 94 60 1 Crédit modilial'.. 430 ..
ï O/Oamortissabla 96 45 1 Bauq. imper, aut. 542 50
']! 0/0 nouv. n. lil) î Banque oltomane 612 50
11/2 % (1883).... 106 42 Nord 1830 ..
$gvple uniilée... 490 25 Ornant
alie5 0/0 95 42 Midi ..
Espagne 4 0/0.... 76 40 Paris-Lyon-Méd. 1467 50
Portugais 3 0/0... 63 50 Ouest
Husse 4 0/0 ( '880). 98 65 Est
Hongrie 4 0 0 oi". 91 90 Bone-Guelma
'A ulnche 4 610 or Est-Algérien
Turc 4 0/0 19 25 1 Méridionaux..... 711 25
Banque de France 4161 25 Autrichiens 555 ..
Crédit Foncier... 1308 75 1 Lombarde 35125
Comptoir d'ICéc... C25 .. | Saragosse 322 50
[Banquede Paris.. S43 75 Nord-Espagne,... 365 ..
tCrédit lyonnais.. 7S6 25 1 Portugais
Société générale. 497 50 Suez • 8340 ..
Banque d'Ksc 526 25 Panama 42 50
Gaz Parisc.ipital. 1405 . i Gaz de Paris
— jouiss | ........:R!o-'Cinto 62125
Banque ll'.-égyp. 545 .. t A'xerien. «
Buenos-Aprcs 28 août. — al', 242 ./..
BULLETIN FINANCIER
Paris, 29 août, soir.
Nous retrouvons les cours de clôture un peu au-dessous
de leur niveau de la rcille; pourtant aucune nouvelle n'est
venue les infltiencei-. Un calme complet n'a cessé de ré-
gnèi" àuif Oti" marché..Le 3 0/0 à reculé de 94 .67 à 94 CO
i1'únii clôture à l'autre, i. 'Amortissable, pas ^lùs lue fiièr,
S'a été côté à terme ; le 4.1/® a bâis.sô de 6 c. 1/2 A 406 fg.
Les fiètiôi111 dë nôS société de crédit ont été i'ojijëi de
qiielqùéà réalisations. Le Crédit foncier clôture à 1..308 75 ;
la Banque de Paris, à 843 75; le Crédit lyonnais, à 786 25;
la Société générale à 497 50; la Banque d'escompte, à
528 25. On voit que ces réalisations ont été facilement ab-
sorbées par de nouvelles demandes.
Pas de changement sur le Suez à 2,340. L'Italien conti-
nue à se montrer plus faible ; il reste à 95 42. Les valeurs
ottomanes sont très fermes. Le Turc à 19 25; la Banque
ottomane à 612 50. Peu d'affaires sur l'oxtérieur à 76 1/4.
Le Hongrois est sans changement à 91 11/16.
MARCHÉ DE TOULOUSE
Du 29 août 1890
Denrèes. — Bladettes supérieures, les 80 kil., 19 50 à
20. — Blés du Lauraguais, de 19 25 à 19 75. — Blés de Gas-
cogne, de 19 à 19 50. — Blés du Canal latéral, de 1S 80 à 19.
Blés Roussillon, de 19 75 à 20. — Blés mitadins fins, 18.
— Blés mitadins ordinaires, de 17 à 17 50 . — Seigle, les
75 kil., de 11 50 à 12. — Orge, les 60 kil., de 10 à 10 50. —
Avoine, les 50 kil., 9. — Maïs blanc, les 75 kilogr., de
12 50 à 13. — Mais roux, les 75 kil., de 12 50 à 13. —
Haricots, l'hect., de 20 à 20 50. — Fèves, les 65 kil., do
10 à 10 50. — Vesces noires, les 80 k., 10 50 à 10 75. — Vesces
rousses, les 80 kil., do 12 50 à 13. — Graine de lin, les 66
kil., do 19 à 20. — Graine de colza, les 65 kil., de 16 à 17.
Farines et issues. — Minot, pris. moyen, la balle de
122 kil. 1/2, 43 50. — SS, prix moyen, la balle de 122 kil.
1/2, 41 50. — SO, prix moyen, la balle de 122 kil. 1/2, de
28 à 33. — Repasses, les 100 kil., de 1250 à 15. — Sons, les
100 kiL, de 12 à 12 50.
Graines fourragères. — Trèfle, les 100 kil., de 83 à 85. —
Luzerne (sainfoin de pays), les 100 kil., de 100 à 130.
MARCHÉ DE PARIS
Paris, 29 août, soir.
Sucres. — Roux, 35 35/25 ; raffinés, 108 50.
Alcools. — Courant, 35 25/,, >»; septembre, 35 75/36 *» ;
quatre derniers mois, 36 25/36 50 ; quatre premiers mois,
38 »/38 25.
i .PJt?'ole.¡- Disponible, 49 feO/Sl 50. — Éssençe -i àiàpç-
Bfbte, *78 >K» cout'ant; 78; septembre, 77 n; Quatre âër-
Bierf moi!, 77._ -, ^ :,
. — Boucherie âô J:'à¡.¡s, Mn; bouciierië clé pro-
vince, 64.
MARCHÉ DE LA VILLETTE
Paris, 29 août.
Veaux amenés, 740; vendus, 603; poids moyen, 80 kil.;
prix extrêmes, 120/180.
MARCHÉ DE BÉZIERS
Du 29 août
La récolte continue à s'annoncer sous les meilleurs aus-
pices.
Un temps humide et les ondées fréquentes favorisent la
mâturation du raisin. Les grains grossissent à vue d'oeil.
Rarement, on a vu une température aussi favorable.
■ Trois-six. — Bon goût, 100 fr.; marc, 75.
MARCHÉ DU HAVRE
Le Havre, 29 août, soir.
Cafés. — Fermes. — Vente, 20, 000 sacs. Août, »»> H;
septembre, H2 75; octobre, 108 50; novembre, 105 50;
décembre, 103 75 ; janvier, 101 50 ; lévrier, 100 50;
mars, 99 50 ; avril, 98 50; mai, 98; juin, 98.
Cotons. - Soutenus. — Ventes, 800 balles. Août, 74 n;
septembre, 72 n; octobre, 69 50; novembre, 68 25; décem-
bre, 63 »» ; janvier, 63 »»; février, 68 ,; mars, 68 n; avril,
68 12; mai, 68 25 ; juin, 63 50.
Laines. — Fermes. — Ventes. 600 balles. Août, n> » ;
décembre, 179 H; octobre, 179 H; novembre, 179 50;
décembre, 178 H; janvier, 175 H; février, 175 n ; mars!
175 »>; avril, 175»» ; mai, 174 »».
MARCHANDISES DISPONIBLES
Cafés. — Fermes. Vendu : 300 sacs Puerto Cabello non
grage trillados, 116 fr.; 200 sacs Guayra gragé, de 120 à
123 fr.; 325 sacs Guayra gragé, 121 fr.; 300 sacs Bahia non
lave, 93 fr.; 150 sacs Bahia non lavé, 107 fr.; 460 sacs Rio
non lavé, lOS fr.; 900 sacs Santos non lavé triages, 88 fr -
100 sacs Malabar, 120 fr.; 500 sacs Santos non lavé ordi-
naire, 107 fr.; 450 sacs Haïti Port-au-Prince façon gonaïves,
120 fr,; 350 Sacs 'Sàntos non lavé, Je 112 fr. M fi. fil fr -
3s0 éaci lîaïti Jaci9el.»llil,fr..
Côlons. — JCatm s Vendu : 20 bàllèl jjeijMe, t.;. à 50 fr.
: Citir$. — Soutenus. Vendu : 851 pièces MoritévicWb i«a»
taderos, vaches, à 48 fr. 50 ; 472 pièces Valparaiso salés
verts, bœufs, lourds, à 50 fr. ; 50 pièces Valparaiso salés
verts, bœufs, légers, à 44 fr. ; 612 pièces Valparaiso salés
verts, vaches, à 42 fr.
Laines. — Calmes. Vendu ; 20 balles Russie, suint, à
150 fr.
MARCHÉ DE BORDEAUX
Bordeaux, 29 août, soir.
Blès. — Marché calme. Prix fermes. On cote les blés du
pays, 20 fr.; les roux d'hiver numéro 2, 20 fr.; les Plata,
IS fr. 50 ; le tout les 80 kilos.
Farines. — Marché calme. Prix fermes. "bn cote les
marques à cylindre sur septembre, 37 fr. 50; sur les qua-
tre derniers, 37 fr.; marques à meule sur septembre de
35 fr. à 35 fr. 50; sur les quatre derniers, de 34 fr. 75 à
35 fr. 25 ; le tout les 100 kilos.
Veaux. — Amenés : 2S7 ; vendus, 252 ; 1" qualité, 80 à
85 ; 2°; 75 à 80 ; 3°, 70 à 75 ; le tout les 50 kilos.
ÉTAT CIVIL DE TOULOUSE
DÉCÈS DU 29 AOUT
Justin Despie, 71 ans, rue Saint-Bernard, 12. — Jeanne
Garagne, 32 ans, rue Mage, 1. — Bernard Donat, 80 ans,
chemin de la Gloire, 77. — Marie-Manuel-Gabriel Viren-
que,22 mois, quartier de Lafourguette. — Pierre Cayre, 14
ans 1/2, rue Romiguières, 17. — Hospices, 2. — Asile, 3.
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES
DE M. BIANCHI A TOULOUSE
Altitude, 142 métrés. — Du 29 août
l i t'ino. (Minimum -L Il.e
Thermomètre ) T*ABRI (Maximum 17.
centigrade DltCOUVgRT f Minimum + n
1 f alaximuin + 2-1'
BttURM I - Bà.RO\[àTRIC ÉTA.T DU CIEL VKST)
9 h. du matin. 0"i515 Couvert. N.-O.
3 h. du soir.. 0'°7535 1 Nuageux. 1 Id.
Le baromètre monte, il est entre variable et beau temps
Le temps est bien nuageux. Il pleut par reprises.
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Par autorité de justice.
Le public est informé que le lundi
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mobiliers.
Le tout récolé, saisi-exécuté par
procès-verbal de notre ministère, sous
sa date, enregistré.
La vente sera faite par le ministère
de M" Mout'ère, commissaire-priseur.
On paiera comptant.
Fait et dressé à Toulouse, le 28 août
1890.
Pour extrait :
A. Villeneuve, signé.
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snrTITRES et REVENUS A | |^fgreTésd« Restîtution, de Nues-Propriétés. d'Usufruite,
Inaliénables ou I)OT #5lWJisnr Successions ouvertes, lyiûnpfl lM MEDIA TES
g hTWBBI b w* E. L. B. de RO U VILLE, 11, Rue de la Pépinière, Paris. célérité,Discrétion. At nii U1JU IMMEDIATES
209 FEUILLETON
LES
FIANCÉS D'ORCHAMPS
QUATRIÈME PARTIE
Le Saut du Doubs
XX
AUJOURD'HUI
La maison où il demeurait est - située sur
une falaise qui domine l'Océan et entourée de
jardins qui en font une sorte de paradis.
Avec douze mille francs de rentes et un
fonds de philosophie, on, peut vivre là dans
une abondance de toutes choses qu'un Pari-
sien qui n'a jamais quitté le boulevard ne sau-
rait se figurer.
Un louis de Paris ne vaut pas mieux qu'un
petit écu de Bretagne.
Avec son revenu, le baron Lambert était
donc un roi parmi les pauvres diables de pê-
cheurs de Loctudy.
Toutefois, malgré les avantages de sa con-
dition, il était sombre dans son manoir.
Le sang d'un être inoffensif qu'on a tué pour
de rargent pèse lourd sur la plus récalcitrante
des consciences.
; L'humeur du baron laissait à désirer.
; Le souvenir de Fernand Descombes lui aga-
jait les nerfs..
; Souvent, quand le vent sifflait en furie dans
les corridors et les cheminées de sa maison,
par les nuits d'automne ou d'hiver, il revoyait
la tête exsangue de sa victime étendue sur la
ravine de la villa de sir Richard, au bois de
Boulogne, et'sa. poitrine trouée d'un mortel ,
eoup d'épée.
D'autre part, le baron avait de gros sujets
de mécontentement.
Zoé Raimbaud, devenue baronne et attachée
à son existence, donnait des marques d'insu-
bordination et menaçait à chaque instant de
rompre le frêle lien qui la retenait à Loc-
tudy.
Elle avait la nostalgie des boues de Paris et
des mauvaises odeurs qu'on y respire.
Le boulevard l'attirait comme une machine
pneumatique.
Les scènes succédaient aux scènes, et si
l'amour de l'ancienne actrice avait des roses,
ces roses étaient accomprgnées d'une abon-
, dance d'épines extraordinaire et désolante.
Nous avons dit que Zoé était une fille à to-
quades.
Sa toquade pour le baron Lambert était pas-
sée depuis longtemps, dès le jour où elle
avait livré au vieux Descombes, moyennant
finances, l'attestation qu'il avait lue aux ju-
ges du marquis de Chazey.
Il y avait eu des raccommodements ; mais,
en dépit des réparations, une maison trop sou-
vent replâtrée finit par s'écrouler.
A 1 heure même où Georgette et Jeanne
Jousset sortaient de la petite église des Fon-
tenelles, une querelle plus violente que les
autres éclata entre le baron Lambert et Zoé
JRàimbaud, ces deux forçats du mariage.
Le baron alla, pour calmer la fureur à la.
quelle il s'était abandonné, pêcher dans son
bateau, au milieu des innombrables ilôts dont
la côte est semée.
. Lorsque, quelques heures plus tard, il re-
vint i1 Loctudy, il chercha vainement la ba-
ronne dans ses appartements ou dans ses jar-
dins.
Il ne trouva qu'une lettre ainsi conçue :
« J'en ai assez.
» Je pars.
. _ » Je ne vous demande rien et n'accepterais
rien de vous. Je n'ai besoin de personne et je
sais comment me suffire à moi-même 1
» N'essayez pas de me suivre.
, » Si vous faites un pas de mon côté, je dis
tout.
i » D'ailleurs, vous n'oseriez pas rentrer à
Paris où personne ne vous tendrait la main.
» Je serai peut-être une fille perdue, com-
me vous me l'avez dit tant de fois et ce matin
même.
» Cela vaut toujours mieux que d'être un
assassin.
» J'ai honte de porter votre nom.
» Quand vous lirez cette lettre, je serai déjà
loin.
» Adieu pour toujours!
» ZOÉ. »
Le baron Lambert s'abattit sur une chaise
en s'arrachant les cheveux et en poussant des
cris inarticulés, cris de rage et de folie.
Lorsque sont domestique accourut, il le
trouva écumant, en proie à une fièvre in-
tense, les doigts crispés dans ses cheveux ra-
vagés, l'œil fixe, et délirant.
Un médecin de Quimper qu'on alla cher-
cher en toute hâte arriva dans la soirée, jugea
le cas très grave, donna ses instructions et
dit au recteur qui était accouru de son
côté :
— Cet homme mourra fou.
Il vous arrivera peut-être, si vous passez en
Franche-Comté pendant les mois d'été, ou à
Paris l'hiver, de rencontrer une femme jeune
encore, d'une merveilleuse beauté, brune,
d'une forme accomplie, avec des traits d'Espa-
gnole et de grands yeux de velours noir.
Il est impossible de la voir sans en être im.
pressionné.
Regardez-la bien. - .
Ce qui vous frappera surtout en elle, c'est
une tristesse- involontaire, imprimée comme
un stigmate sur ses adorables traits.
Observez-la mieux encore.
A l'Opéra, dans toute la splendeur de son
luxe ; au Bois, dans sa voiture toujours parfai-
tement attelée ; chez elle, parfois son cœur
se soulève et des larmes s'échappent de ses
yeux.
C'est surtout quand elle regarde sa fille uni-
que, une grande jeune fille, belle comme le
jour, moins belle que sa mère.
Rien n'a pu combattre cette tendance aux
larmes, souvenir des terribles émotions par
lesquelles elle a passé.
Ni l'amour de son mari, ni les soins du doc-
teur Rochard, son ami le plus intime, n'ont
enrayé cet indéfinissable malaise.
Du reste, à près de quarante ans, elle est
plus aimée que jamais et plus digne de l'être.
En Franche-Comté, on l'appelle la bonne
madame Descombes.
C'est le nom qui lui restera jusqu'à sa
mort.
Elle répand ses bienfaits à pleines mains sur
tous, sur ceux dont elle a pu se plaindre com-
me sur les autres.
Piquet, le batteur en grange de Cerneux, est
presque riche, grâce à elle, et s'améliore avec j
le temps.
La petite Marianne, qui vieillit, est au ser-
vice de son ancienne maîtresse et nage dans
l'abondance.
La prophétie du médecin a fini par se réa-
liser.
Abandonné de sa femme qui traîne son nom
dans la fange, n'osant rentrer à Paris, re-
poussé de tous, accablé sous le poids de son
indignité, le baron Lambert est devenu fou. Il
est enfermé à l'asile de Quimper.
Le commandant Bonnin vit avec sa sœur dé-
sabusée des plaisirs au château de Montrevers
qu'ils ont racheté à la succession de leur in-
fortunée Gabrielle.
Ils voient souvent cette sainte fille, qui s'ap-
pelle Marthe de Montglars et qui prie pour
l'âme de son frère, en répandant à pleines
mains l'argent sur les pauvres.
A Paris, tout le monde connaît le docteur
Philippe Rochard.
Nous avons dénaturé son nom à dessein, car
c'est de lui que nous tenons les détails de ce
drame.
Qui n'a vu cette tête intelligente, douce-
sérieuse, dont le regard est souvent tourné ^
haut, comme s'il cherchait dans les nuage-;
une image sans cesse poursuivie et caressée
Le docteur a aujourd'hui quarante-huit
Un de ses confrères les plus célèbres lui dl'
sait il y a quelques jours :
— Vous êtes riche ?
— A peu près.
— Vous êtes jeune encore.
— Eh î
— Vous avez tout ce qu'il faut pour plaire,
— J'en doute.
— Pas de modestie. Voulez-vous vous Oal
rier ?
— Avec qui?
— Avec une grosse fortune, qui est affiûU'
reuse de vous.
— Elle a?...
— Vingt-quatre ans et cent mille francs
I rentes.
— Merci.
— Vous refusez?
— Oui.
— Vous avez tort !
— Peut-être.
— Réfléchissez.
Apràs un silence, le docteur conclut.
— Mon cher, j'ai connu un ange. Je ii e"
serai jamais une femme.
Et ses yeux humides, fixés sur les piw.fot.
deurs du ciel, cherchèrent l'image r
aux régions des étoiles. I#
CHARLES MÉROUVEL
FIN
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Comptoir d'ICéc... C25 .. | Saragosse 322 50
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tCrédit lyonnais.. 7S6 25 1 Portugais
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Banque d'Ksc 526 25 Panama 42 50
Gaz Parisc.ipital. 1405 . i Gaz de Paris
— jouiss | ........:R!o-'Cinto 62125
Banque ll'.-égyp. 545 .. t A'xerien. «
Buenos-Aprcs 28 août. — al', 242 ./..
BULLETIN FINANCIER
Paris, 29 août, soir.
Nous retrouvons les cours de clôture un peu au-dessous
de leur niveau de la rcille; pourtant aucune nouvelle n'est
venue les infltiencei-. Un calme complet n'a cessé de ré-
gnèi" àuif Oti" marché..Le 3 0/0 à reculé de 94 .67 à 94 CO
i1'únii clôture à l'autre, i. 'Amortissable, pas ^lùs lue fiièr,
S'a été côté à terme ; le 4.1/® a bâis.sô de 6 c. 1/2 A 406 fg.
Les fiètiôi111 dë nôS société de crédit ont été i'ojijëi de
qiielqùéà réalisations. Le Crédit foncier clôture à 1..308 75 ;
la Banque de Paris, à 843 75; le Crédit lyonnais, à 786 25;
la Société générale à 497 50; la Banque d'escompte, à
528 25. On voit que ces réalisations ont été facilement ab-
sorbées par de nouvelles demandes.
Pas de changement sur le Suez à 2,340. L'Italien conti-
nue à se montrer plus faible ; il reste à 95 42. Les valeurs
ottomanes sont très fermes. Le Turc à 19 25; la Banque
ottomane à 612 50. Peu d'affaires sur l'oxtérieur à 76 1/4.
Le Hongrois est sans changement à 91 11/16.
MARCHÉ DE TOULOUSE
Du 29 août 1890
Denrèes. — Bladettes supérieures, les 80 kil., 19 50 à
20. — Blés du Lauraguais, de 19 25 à 19 75. — Blés de Gas-
cogne, de 19 à 19 50. — Blés du Canal latéral, de 1S 80 à 19.
Blés Roussillon, de 19 75 à 20. — Blés mitadins fins, 18.
— Blés mitadins ordinaires, de 17 à 17 50 . — Seigle, les
75 kil., de 11 50 à 12. — Orge, les 60 kil., de 10 à 10 50. —
Avoine, les 50 kil., 9. — Maïs blanc, les 75 kilogr., de
12 50 à 13. — Mais roux, les 75 kil., de 12 50 à 13. —
Haricots, l'hect., de 20 à 20 50. — Fèves, les 65 kil., do
10 à 10 50. — Vesces noires, les 80 k., 10 50 à 10 75. — Vesces
rousses, les 80 kil., do 12 50 à 13. — Graine de lin, les 66
kil., do 19 à 20. — Graine de colza, les 65 kil., de 16 à 17.
Farines et issues. — Minot, pris. moyen, la balle de
122 kil. 1/2, 43 50. — SS, prix moyen, la balle de 122 kil.
1/2, 41 50. — SO, prix moyen, la balle de 122 kil. 1/2, de
28 à 33. — Repasses, les 100 kil., de 1250 à 15. — Sons, les
100 kiL, de 12 à 12 50.
Graines fourragères. — Trèfle, les 100 kil., de 83 à 85. —
Luzerne (sainfoin de pays), les 100 kil., de 100 à 130.
MARCHÉ DE PARIS
Paris, 29 août, soir.
Sucres. — Roux, 35 35/25 ; raffinés, 108 50.
Alcools. — Courant, 35 25/,, >»; septembre, 35 75/36 *» ;
quatre derniers mois, 36 25/36 50 ; quatre premiers mois,
38 »/38 25.
i .PJt?'ole.¡- Disponible, 49 feO/Sl 50. — Éssençe -i àiàpç-
Bfbte, *78 >K» cout'ant; 78; septembre, 77 n; Quatre âër-
Bierf moi!, 77._ -, ^ :,
. — Boucherie âô J:'à¡.¡s, Mn; bouciierië clé pro-
vince, 64.
MARCHÉ DE LA VILLETTE
Paris, 29 août.
Veaux amenés, 740; vendus, 603; poids moyen, 80 kil.;
prix extrêmes, 120/180.
MARCHÉ DE BÉZIERS
Du 29 août
La récolte continue à s'annoncer sous les meilleurs aus-
pices.
Un temps humide et les ondées fréquentes favorisent la
mâturation du raisin. Les grains grossissent à vue d'oeil.
Rarement, on a vu une température aussi favorable.
■ Trois-six. — Bon goût, 100 fr.; marc, 75.
MARCHÉ DU HAVRE
Le Havre, 29 août, soir.
Cafés. — Fermes. — Vente, 20, 000 sacs. Août, »»> H;
septembre, H2 75; octobre, 108 50; novembre, 105 50;
décembre, 103 75 ; janvier, 101 50 ; lévrier, 100 50;
mars, 99 50 ; avril, 98 50; mai, 98; juin, 98.
Cotons. - Soutenus. — Ventes, 800 balles. Août, 74 n;
septembre, 72 n; octobre, 69 50; novembre, 68 25; décem-
bre, 63 »» ; janvier, 63 »»; février, 68 ,; mars, 68 n; avril,
68 12; mai, 68 25 ; juin, 63 50.
Laines. — Fermes. — Ventes. 600 balles. Août, n> » ;
décembre, 179 H; octobre, 179 H; novembre, 179 50;
décembre, 178 H; janvier, 175 H; février, 175 n ; mars!
175 »>; avril, 175»» ; mai, 174 »».
MARCHANDISES DISPONIBLES
Cafés. — Fermes. Vendu : 300 sacs Puerto Cabello non
grage trillados, 116 fr.; 200 sacs Guayra gragé, de 120 à
123 fr.; 325 sacs Guayra gragé, 121 fr.; 300 sacs Bahia non
lave, 93 fr.; 150 sacs Bahia non lavé, 107 fr.; 460 sacs Rio
non lavé, lOS fr.; 900 sacs Santos non lavé triages, 88 fr -
100 sacs Malabar, 120 fr.; 500 sacs Santos non lavé ordi-
naire, 107 fr.; 450 sacs Haïti Port-au-Prince façon gonaïves,
120 fr,; 350 Sacs 'Sàntos non lavé, Je 112 fr. M fi. fil fr -
3s0 éaci lîaïti Jaci9el.»llil,fr..
Côlons. — JCatm s Vendu : 20 bàllèl jjeijMe, t.;. à 50 fr.
: Citir$. — Soutenus. Vendu : 851 pièces MoritévicWb i«a»
taderos, vaches, à 48 fr. 50 ; 472 pièces Valparaiso salés
verts, bœufs, lourds, à 50 fr. ; 50 pièces Valparaiso salés
verts, bœufs, légers, à 44 fr. ; 612 pièces Valparaiso salés
verts, vaches, à 42 fr.
Laines. — Calmes. Vendu ; 20 balles Russie, suint, à
150 fr.
MARCHÉ DE BORDEAUX
Bordeaux, 29 août, soir.
Blès. — Marché calme. Prix fermes. On cote les blés du
pays, 20 fr.; les roux d'hiver numéro 2, 20 fr.; les Plata,
IS fr. 50 ; le tout les 80 kilos.
Farines. — Marché calme. Prix fermes. "bn cote les
marques à cylindre sur septembre, 37 fr. 50; sur les qua-
tre derniers, 37 fr.; marques à meule sur septembre de
35 fr. à 35 fr. 50; sur les quatre derniers, de 34 fr. 75 à
35 fr. 25 ; le tout les 100 kilos.
Veaux. — Amenés : 2S7 ; vendus, 252 ; 1" qualité, 80 à
85 ; 2°; 75 à 80 ; 3°, 70 à 75 ; le tout les 50 kilos.
ÉTAT CIVIL DE TOULOUSE
DÉCÈS DU 29 AOUT
Justin Despie, 71 ans, rue Saint-Bernard, 12. — Jeanne
Garagne, 32 ans, rue Mage, 1. — Bernard Donat, 80 ans,
chemin de la Gloire, 77. — Marie-Manuel-Gabriel Viren-
que,22 mois, quartier de Lafourguette. — Pierre Cayre, 14
ans 1/2, rue Romiguières, 17. — Hospices, 2. — Asile, 3.
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES
DE M. BIANCHI A TOULOUSE
Altitude, 142 métrés. — Du 29 août
l i t'ino. (Minimum -L Il.e
Thermomètre ) T*ABRI (Maximum 17.
centigrade DltCOUVgRT f Minimum + n
1 f alaximuin + 2-1'
BttURM I - Bà.RO\[àTRIC ÉTA.T DU CIEL VKST)
9 h. du matin. 0"i515 Couvert. N.-O.
3 h. du soir.. 0'°7535 1 Nuageux. 1 Id.
Le baromètre monte, il est entre variable et beau temps
Le temps est bien nuageux. Il pleut par reprises.
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Etude de M" Auguste VILLENEUVE,
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VENTE
Par autorité de justice.
Le public est informé que le lundi
1" septembre prochain, à midi, sur la
place Matabiau, à Toulouse. il sera
procédé à la vente aux enchères pu-
o1iques par autorité de justice :
D'un matériel propre au commerce
de limonadier, tables marbre blanc,
banquettes, glaces, appareils à gaz,
rideaux, verres, bouteilles, plateaux et
autres accessoires;
D'un magnifique billard et de ses
accessoires, bilies, queues, tableau
à marquer les carambolages, tableau
pour la poule, etc..
Et d'une quantité de meubles et effets
mobiliers.
Le tout récolé, saisi-exécuté par
procès-verbal de notre ministère, sous
sa date, enregistré.
La vente sera faite par le ministère
de M" Mout'ère, commissaire-priseur.
On paiera comptant.
Fait et dressé à Toulouse, le 28 août
1890.
Pour extrait :
A. Villeneuve, signé.
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LES
FIANCÉS D'ORCHAMPS
QUATRIÈME PARTIE
Le Saut du Doubs
XX
AUJOURD'HUI
La maison où il demeurait est - située sur
une falaise qui domine l'Océan et entourée de
jardins qui en font une sorte de paradis.
Avec douze mille francs de rentes et un
fonds de philosophie, on, peut vivre là dans
une abondance de toutes choses qu'un Pari-
sien qui n'a jamais quitté le boulevard ne sau-
rait se figurer.
Un louis de Paris ne vaut pas mieux qu'un
petit écu de Bretagne.
Avec son revenu, le baron Lambert était
donc un roi parmi les pauvres diables de pê-
cheurs de Loctudy.
Toutefois, malgré les avantages de sa con-
dition, il était sombre dans son manoir.
Le sang d'un être inoffensif qu'on a tué pour
de rargent pèse lourd sur la plus récalcitrante
des consciences.
; L'humeur du baron laissait à désirer.
; Le souvenir de Fernand Descombes lui aga-
jait les nerfs..
; Souvent, quand le vent sifflait en furie dans
les corridors et les cheminées de sa maison,
par les nuits d'automne ou d'hiver, il revoyait
la tête exsangue de sa victime étendue sur la
ravine de la villa de sir Richard, au bois de
Boulogne, et'sa. poitrine trouée d'un mortel ,
eoup d'épée.
D'autre part, le baron avait de gros sujets
de mécontentement.
Zoé Raimbaud, devenue baronne et attachée
à son existence, donnait des marques d'insu-
bordination et menaçait à chaque instant de
rompre le frêle lien qui la retenait à Loc-
tudy.
Elle avait la nostalgie des boues de Paris et
des mauvaises odeurs qu'on y respire.
Le boulevard l'attirait comme une machine
pneumatique.
Les scènes succédaient aux scènes, et si
l'amour de l'ancienne actrice avait des roses,
ces roses étaient accomprgnées d'une abon-
, dance d'épines extraordinaire et désolante.
Nous avons dit que Zoé était une fille à to-
quades.
Sa toquade pour le baron Lambert était pas-
sée depuis longtemps, dès le jour où elle
avait livré au vieux Descombes, moyennant
finances, l'attestation qu'il avait lue aux ju-
ges du marquis de Chazey.
Il y avait eu des raccommodements ; mais,
en dépit des réparations, une maison trop sou-
vent replâtrée finit par s'écrouler.
A 1 heure même où Georgette et Jeanne
Jousset sortaient de la petite église des Fon-
tenelles, une querelle plus violente que les
autres éclata entre le baron Lambert et Zoé
JRàimbaud, ces deux forçats du mariage.
Le baron alla, pour calmer la fureur à la.
quelle il s'était abandonné, pêcher dans son
bateau, au milieu des innombrables ilôts dont
la côte est semée.
. Lorsque, quelques heures plus tard, il re-
vint i1 Loctudy, il chercha vainement la ba-
ronne dans ses appartements ou dans ses jar-
dins.
Il ne trouva qu'une lettre ainsi conçue :
« J'en ai assez.
» Je pars.
. _ » Je ne vous demande rien et n'accepterais
rien de vous. Je n'ai besoin de personne et je
sais comment me suffire à moi-même 1
» N'essayez pas de me suivre.
, » Si vous faites un pas de mon côté, je dis
tout.
i » D'ailleurs, vous n'oseriez pas rentrer à
Paris où personne ne vous tendrait la main.
» Je serai peut-être une fille perdue, com-
me vous me l'avez dit tant de fois et ce matin
même.
» Cela vaut toujours mieux que d'être un
assassin.
» J'ai honte de porter votre nom.
» Quand vous lirez cette lettre, je serai déjà
loin.
» Adieu pour toujours!
» ZOÉ. »
Le baron Lambert s'abattit sur une chaise
en s'arrachant les cheveux et en poussant des
cris inarticulés, cris de rage et de folie.
Lorsque sont domestique accourut, il le
trouva écumant, en proie à une fièvre in-
tense, les doigts crispés dans ses cheveux ra-
vagés, l'œil fixe, et délirant.
Un médecin de Quimper qu'on alla cher-
cher en toute hâte arriva dans la soirée, jugea
le cas très grave, donna ses instructions et
dit au recteur qui était accouru de son
côté :
— Cet homme mourra fou.
Il vous arrivera peut-être, si vous passez en
Franche-Comté pendant les mois d'été, ou à
Paris l'hiver, de rencontrer une femme jeune
encore, d'une merveilleuse beauté, brune,
d'une forme accomplie, avec des traits d'Espa-
gnole et de grands yeux de velours noir.
Il est impossible de la voir sans en être im.
pressionné.
Regardez-la bien. - .
Ce qui vous frappera surtout en elle, c'est
une tristesse- involontaire, imprimée comme
un stigmate sur ses adorables traits.
Observez-la mieux encore.
A l'Opéra, dans toute la splendeur de son
luxe ; au Bois, dans sa voiture toujours parfai-
tement attelée ; chez elle, parfois son cœur
se soulève et des larmes s'échappent de ses
yeux.
C'est surtout quand elle regarde sa fille uni-
que, une grande jeune fille, belle comme le
jour, moins belle que sa mère.
Rien n'a pu combattre cette tendance aux
larmes, souvenir des terribles émotions par
lesquelles elle a passé.
Ni l'amour de son mari, ni les soins du doc-
teur Rochard, son ami le plus intime, n'ont
enrayé cet indéfinissable malaise.
Du reste, à près de quarante ans, elle est
plus aimée que jamais et plus digne de l'être.
En Franche-Comté, on l'appelle la bonne
madame Descombes.
C'est le nom qui lui restera jusqu'à sa
mort.
Elle répand ses bienfaits à pleines mains sur
tous, sur ceux dont elle a pu se plaindre com-
me sur les autres.
Piquet, le batteur en grange de Cerneux, est
presque riche, grâce à elle, et s'améliore avec j
le temps.
La petite Marianne, qui vieillit, est au ser-
vice de son ancienne maîtresse et nage dans
l'abondance.
La prophétie du médecin a fini par se réa-
liser.
Abandonné de sa femme qui traîne son nom
dans la fange, n'osant rentrer à Paris, re-
poussé de tous, accablé sous le poids de son
indignité, le baron Lambert est devenu fou. Il
est enfermé à l'asile de Quimper.
Le commandant Bonnin vit avec sa sœur dé-
sabusée des plaisirs au château de Montrevers
qu'ils ont racheté à la succession de leur in-
fortunée Gabrielle.
Ils voient souvent cette sainte fille, qui s'ap-
pelle Marthe de Montglars et qui prie pour
l'âme de son frère, en répandant à pleines
mains l'argent sur les pauvres.
A Paris, tout le monde connaît le docteur
Philippe Rochard.
Nous avons dénaturé son nom à dessein, car
c'est de lui que nous tenons les détails de ce
drame.
Qui n'a vu cette tête intelligente, douce-
sérieuse, dont le regard est souvent tourné ^
haut, comme s'il cherchait dans les nuage-;
une image sans cesse poursuivie et caressée
Le docteur a aujourd'hui quarante-huit
Un de ses confrères les plus célèbres lui dl'
sait il y a quelques jours :
— Vous êtes riche ?
— A peu près.
— Vous êtes jeune encore.
— Eh î
— Vous avez tout ce qu'il faut pour plaire,
— J'en doute.
— Pas de modestie. Voulez-vous vous Oal
rier ?
— Avec qui?
— Avec une grosse fortune, qui est affiûU'
reuse de vous.
— Elle a?...
— Vingt-quatre ans et cent mille francs
I rentes.
— Merci.
— Vous refusez?
— Oui.
— Vous avez tort !
— Peut-être.
— Réfléchissez.
Apràs un silence, le docteur conclut.
— Mon cher, j'ai connu un ange. Je ii e"
serai jamais une femme.
Et ses yeux humides, fixés sur les piw.fot.
deurs du ciel, cherchèrent l'image r
aux régions des étoiles. I#
CHARLES MÉROUVEL
FIN
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2/3, rua da Magdalena 2°. 0
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