Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1942-01-19
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 janvier 1942 19 janvier 1942
Description : 1942/01/19 (Numéro 15). 1942/01/19 (Numéro 15).
Description : Note : supplément économique et financier pages 3... Note : supplément économique et financier pages 3 et 4.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k410965s
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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LE FIGARO ECONOMIQUE ET FINANCIER (oaae3)
̃ n p–p. p. DRiccnM L^vntm^m^tamm^mm^im-mni-mmùautMlBmmt.- LUNDI A f\ JANVIER 1942
DIRECTEUR. Pierre BRISSON N~5" 13 "n7.AM~
moMARCRA» No 15 I V 117» ANNEE
PARIS
14 Rond-Point
===== -les CHamns-EIvsées
Edition de Lyon
REDACTION ET ADMINISTRATION
12, rue de la Charité, 12 (2e)
Téléphone i FRANKLIN B4-14 et B*-16
Les `
manifestations
de la vie
agricole
DANS lé discours
qu'il vient de
prononcera à
Moulins, M.
Pierre Caziot,
–fjL-tTTH~i e
mmisice secreiaue u rjtau a
l'Agriculture, a lancé une idée
très intéressante et très heu-
reuse. Il a suggéré l'institu-
tion, chaque année, en France
d'une grande exposition agri-
cole où l'ensemble de nos pro-
duits végétaux, forestiers? ani-
maux serait présenté. Sans
doute existait-il déjà le « con-
cours général » qui se tenait à
Paris. Mais le secrétaire
d'Etat à l'Agriculture a très
justement fait observer que
son importance fut peu k. peu
réduite par une excessive di-
vision en spécialités. En fait,
ce concours n'intéressait
qu'une faible catégorie de
producteurs il ne jouait au-
cun rôle dans notre vie natio-
nale il ne déterminait en au-
cune façon ce « choc » qui
crée les mouvements d'opi-
nion, les émulations, un « cli-
-mat%, une énergie créatrice.
D'autre part, une grande ma-
nifestation d'ensemble n'a ja-
mais été réalisée sur le plan
agricole. Il serait donc excel-
lent qu'elle eût lieu, de la fa-
çon la plus éclatante, dès que
les circonstances le permet-
tront, et qu'elle marquât,
dans une France redevenue
elle-même, le point de départ
d'une nouvelle existence labo-
rieuse, fortement axée sur nos
ressources agricoles et sur la
paysannerie. Dans la suite,,
cette exposition agricole pour-
rait être annuellement organi-
sée avec éclat tour à tour dans'
chaque eapitale- de nos futures
provinces. Ce serait une ma-
nière de relier entre elles les
différentes parties de la Fran-
ce et ses diverses familles ru-
rales.
L'un des meilleurs moyens
de lutter contre le mortel dé-
peuplement des campagnes
• consiste sans doute à remettre
en honneur, à la fois, la vie
provinciale et la vie agricole
à rehausser, par des manifes-
tations capables de frapper
l'imagination et de réveiller
les fiertés, leur importance et
leurs richesses. C'est en créant
ainsi un perpétuel mouvement
autour de notre vie rurale
qu'on, lui restituera son attrait
et sa dignité.
Sans doute, les circonstan-
ces actuelles ont-elles mis les
choses de la terre en éviden-
ce. La dure pression des faits
a donné leur pleine valeur aux
champs, aux prés, aux bois.
Le « retour au sol est à la
mode. Ceux qui ne savaient
même pas distinguer le blé de
l'avoine et qui s'en moquaient
se déguisent aujourd'hui en
cultivateurs.. On a des atten-
drissements infinis pour une
ferme. Une basse-cour compte
plus de courtisans qu'une
cour. Mais, attention Il
s'agit là d'une explosion qui
n'ira pas bien loin. Dès que
les conditions de l'existence
redeviendront normales et
elles le redeviendront un jour
ou l'autre l'on se réaccoutu-
mera vite à considérer comme
naturel ce qui l'était hier.
C'est contre cette réaction, ou
plus exactement contre les
étourderies qu'elle risque de
comporter, qu'il faut se pré-
munir aujourd'hui, par une
politique à longue .portée.
Nous venons d'éprouver'trop
fortement que la vie agricole
est la meilleure garantie d'une
nation comme la nôtre pour
ne pas faire en sorte de l'en-
tourer des soins les plus vigi-
lants. C'est, d'ailleurs, à cette
nécessité que répondra l'or-
ganisation corporative dont le
secrétaire d'Etat a annoncé à
Moulins la prochaine mise en
application. Cette charte de
l'Agriculture doit jouer un rô-
le essentiel dans le relève-
ment de notre pays.
Wladimir d'ORMESSON.
DEMAIN
L'UNITE
CHRETIENNE
PAR LA PRIERE
par le Pasteur Marc BCEGNER
Président de la Fédération
Protestante de Francs
L'ATTAQUE JAPONAISE
CONTRE SINGAPOUR
Les Nippons annoncent qu'ils ont occupé
Batu-Pahat sur la côte orientale
Les Britanniques signalent des combats importants
dans la région de Gemas
Aux Philippines les forces du général Mac Arthur se
défendent avec acharnement dans la péninsule de Bataan
TROIS
CUIRASSES
BRITANNIQUES
seraient arrivés
dans la mer
de Chine
pour remplacer le Repulse
et le Prince of Walles
Tokio, 18 janvier. D'après
une information parvenue au
« Yomiure Shinbum », trois cui-
rassés ennemis de 30.000 ton-
neaux ont été aperçus dans les
parages de Singapour. C'est la
première fois qu'on signale la
présence de cuirassés dans le
Pacifique Sud depuis le torpil-
lage du Prince Of Walles et du
Repulse.
D'autre part, le correspon-
dant du Il Nichi Nichi » aux Phi-
lippines rapporte que quelques
groupes ennemis se sont réfu-
giés à l'intérieur de Mindanao
et tentent de continuer là gue-
rilla dans la jungle, à 60 kms
de Davao.
M. CHURCHILL
EST RENTRE
EN ANGLETERRE
Il fera prochcdnement
une déclaration
aux Communes
sur les conversations
qu'il a eues
à Washington
Londres, 18 janvier. M.
Winston Churchill, venant des
Etats-Unis à bord d'un hydravion
des Impérial Airways, est arrivé
à Londres accompagné de lord
Beaverbrook, de sir Dudley Pound,
amiral de la flotte, de sir Char-
les Portal, maréchal de l'Air, et
de sir Charles Wilson.
Le Premier fera probablement
dans quelques jours une déclara-
tion aux Communes sur les con-
versations qu'il a eues à Washing-
ton.
L'agence Reuter apprend que
les accords conclus, à Washington
n'entraîneront probablement pas
de changement quant à la com-
position même du gouvernement.
Par contre, il est possible qu'une
réorganisation ait lieu quant aux
fonctions et aux personnalités des
membres du gouvernement. Les
problèmes que M. Churchill a exa-
minés à Washington auront cer-
tainement pour résultat de modi-
fier la politique britannique dans
un sens conforme aux décisions
prises avec le président Roosevelt.
« ACCORD COMPLET »
Une dépêche de Washington
annonce d'après un communiqué
de la Maison Blanche qu'un « ac-
cord complet est intervenu dans
l'établissement en commun du
plan des opérations présentes et
futures.
LES JOURS SE SUIVENT
La connaissance du monde
~I L'actualité tient maintenant en
1 un mot dont les chemins sont
vastes le monde. Vastes pour
ceux qui, comme les enfants, ont
̃ le découvrir, « à la clarté des
> Lampes n. Nous devons avouer
que nous avions, en France.
beaucoup apprendre et que nos
1 illusions quand ce n'était pas
'̃ notre ignorance nous ont en-
tretenus dans une indifférence
• dov,t le moins qu'on puisse dire
est qu'elle n'était plus de saison.
Nous. essayons, en les tragiques
vacances dont nous disposons,
de rattraper le temps perdu.
C'est ainsi que derniers ve-
̃ nus dans l'arène nous lisons cà,
et là des études sur le Japon, des-
tinées à nous initier aux aspects
religieux, militaires et sociaux
de ce pays. Quelques-unes de ces
études parlent du Japon « moder-
ne n, d'un Japon qui n'aurait
plus de ressemblance avec ce
qu'il fut jadis et qui s'écarterait
de sa tradiliqn. Au vrai, le Japon
̃ est toujours semblable à ce qu'il
lut, comme tant de pays. Il est
une constance presque physiolo-
gique chez beaucoup de peuples
qu'on retrouve de siècles en siè-
cles fidèles à leurs croyances, à
leurs nêcessilés,à teur naturel Le
Japon n'a jamais cessé de super-
poser un très vif,instinct vital à
la contemplation asiatique, ni de
i donner pour sauvegarde à sa re-
ligion impériale le sabre des Sa-
mouraï. Le Mikado est de race
rüa)inn. t! f.<< ~
Tokio, 18 janvier. Les dépêches du front de Malalsie reçues ju*
qu'au 18 Janvier à midi signalent une forte résistance des Australiens
au sud de Battuannam. La prise de Batu-Pahat, le 16 janvier, a été
effectuée par des troupes débarquées sur la côte qui se joignirent i3
celles arrivant de Muar. Les Australiens arrivés récemment à Singa'
pour seraient envoyés d'urgence dans cette région.
Dans la partie orientale de la péninsule, les Japonais, remontant la
rivière Pahang, ont traversé celle-ci le 16 au soir, et avancent péni
blement à travers les montagnes, la jungle et les marécages infestés
de fauves, vers la crête montagneuse centrale.
Le correspondant aux Philippines du journal Asajhi télégraphie
qu'une violente attaque des Japonais a permis à ceux-ci d'effectué»
des percées à travers les positions américaines au nord du Mont
Nachibu dans la presqu'île de Bataan.
Les Américains ont reculé progressivement, cernés dans la partit
ta plus étroite au sud-est de la presqu'île.
[Batu-Pahat est un port de fa
côte occidentaLe malaise, dans le
détroit de Malacca, qui est à cet
endroit large d'environ 80 kilome-
t"T6S
Une entaine de kilomètres sépa-
rent'Batu-Pahat de Singapour.
LA SITUATION
1, EN EXTREME-ORIENT
L'intervention des divisions
australiennes fraîchement arrivées
à Singapour semble avoir ralenti
la marche très rapide ces der-
niers jours des colonnes- moto-
risées japonaises qui fonçaient
vers Singapour. Il est douteux tou-
tefois que ces renforts parvien-
nent à rétablir la situation. La
colonne nippbne qui avance le
long du chemin de fer de Singa-
pour après la prise de Malacca
aurait pris pied sur la rive mé-
ridionale de la rivière Mouak, pen-
dant que les Japonais avancent
également le long de la côte. Dans
l'île de Singapour, les Anglais
renforcent rapidement les défen-
ses du côté nord.
Il n'y a pas de changements im-
portants aux Philippines, ni à
Bornéo, ni aux nes Célèbes où les
Japonais 'sont maîtres de la pres-
qu'île .septentrionale (presqu'île
de Minahassa). L'activité des pa-
trouilles grandit à la frontière bir-
mane où l'armée anglo-chinoise
serait bientôt prête à lancer une
attaque pour couper de la Thai-
lande la péninsule de Kra, par
laquelle les Japonais avancent
vers Singapour. En Chine, les
forces de Tchang Kaï Chek restent
ble mais le Shogun veille sur
cette pérennité. Ce sont des che-
valiers qui du Japon tiennent,
de tous temps, la traîne d'Ama-
terasou, déesse du soleil et mè-
re du premier Empereur.
Les armes changent, se perfec-
tionnent, trouvent chez le Japo-
nais « moderne » un adepte et un
imitateur accomplis mais le
vieil esprit patient et conquérant
demeure le même qu'il y a trois
cents ans. Comment, s'il y eut
méprise, a-l-on pu se méprendre
sur le caractère permanent de
ce peuple ou de tant d'autres
communautés du mondn ? Ce
n'est pas pourtant que l'occasion
d'être initiés nous ait manqué, en
France, où il a paru nombre de
récits et d'études remarquables
sur l'Asie. Aujourd'hui on lirait
encore avec profit La Révolte de
l'Asie que Victor Bérard publiait
en 1905 quand ce savant et .pro-
fond écrivain promenait sa curio-
sité de ta Chaldée jusqu'au Paci-
fique. Les chapitres de ce livre
sur « l'Asie et t'Europe », « La
Descente Russe », •« L'Expansion
Japonaise sont prophétiques.
On en peut dire autant du livre
du Marquis de la Mazelière et de
celui, plus ancien encore (1877), de
G. Bousquet sur Le Japon de nos
jours. Nous n'avons pas en Fran-
ce manqué d'observateurs et mê-
me de prophètes mais nous li-
sions des romans.
GUERMANTES.
La rivière Pahang, qui a donm
son nom à un Etat de la côte orien
taie, est plus éloignée de ta gran
de base britannique. Il y a. en e/
f et, plus de 250 kilomètres dé e<
cours d'eau d Singapour.]
très actives et seraient parvenues,
à une centaine de kilomètres au
nord de Chang Cha, mais on
manque de détails. '̃
Il. EN U. R. S. 3. ̃
Sur tout le front; la situation
est assez confuse. Les attaques so-
viétiques paraissent se heurter à
une résistance de plus en plus
vive et à des contre-attaques de
nlus en plus fréquentes de l'adver-
saire; Elles auraient toutefois fait
quelques progrès dans le secteur
•de Leningrad, et en Crimée Où
des combats violents ont-lieu dans
la région de Simféropol, que les
Russes essaient de déborder par
le nord en venant de Kertch pour
faire leur jonction avec les déta-
chements débarqués à Eupatoria.
Sur le front de Moscou, l'aile
nord de la « tenaille » soviétique
parait toujours bloquée sur la li-
gne Rusa-Volokolamsk-Rjev, pen-
dant que l'aile sud (Mdyn-You-
khnov-Kirov) continue à faire
quelque progrès vers le nord (di-
rection de Viazma) et vers l'ouest,
au delà du chemin de fer Briansk-
viazma-Orel, Koursk et Kharkov
tiennent toujours.
III. EN AFRIQUE
Privée de ravitaillement et de
renforts, la garnison germano-ita-
lienne du col de Halfaya s'est
rendue, ce qui libère la grande li-
gne de communication côtière de
Marsa-Matrouh vers El Agheilat.
où le général Ritchie à besoin
de renforts pour reprendre ses at-
taques. De leur côté, les Germano-
Italiens semblent faire un gros
effort pour envoyer des troupes
fraîches au général Rommel, et
leur aviation est devenu beau-
coup plus active. Jacques DARCY.
Jacques DARCY.
DEMAIN, dans le
FIGARO LITTEPRIRE-
La poésie et son
expression écrite
par Paul Claudel
Le « Maréchal des Lettres »
aux mitaines de laine rouge
par Albert Flament
Chez Joë Bousquet,
le traducteur du silence
par René Nelli
Au SALON des HUMORISTES
Quelques œuvres
L'ANTI-LITTRE
De jour en jour Rencontre
d'un cycliste au Palais Royal
Les petites difficultés de
l'Institut.
Nos rubriques o
TRAVAUX DES ECRIVAINS
LES LIVRES NOUVEAUX
Dans un ancien couvent.
x
Jeune France crée
des mimes, des écrivains
des architectes
et prépare aussi.
un" chansonnier national
par Louis CHAUVET
UNE vieille rue montante. Un portail de bois s'ouvre sur
une ruelle-courette, d'où l'on découvre des murs vénérabbs
•et délabrés. On tourne à main droite, et soudain s'offre la
perspective d'un beau cloître. Nous sommes dans l'ancien
couvent lyonnais des Carmélites. Emergeant au-dessus d'un toit, t
une cheminée d'usine. Au centre de la cour, une hampe brandit les
couleurs. L'étoffe neuve du drapeau fait contraste avec le décor
v^t.nsta.
Et l'on s'engage-Hians l'escalier
majestueux aux pierres rongées,
à la rampe incertaine. Des bu-
reaux sont installés dans de vas-
tes malles qui ont aspect et sen-
teur de greniers. Un paravent
cache des tables de travail som-
maires devant lesquelles des
secrétaires emmitouflées de lai-
nages ont l'air de réfugiées mal
loties. Par-ci par-là, des lits de
camp.
C'est dans cette maison d'un
âge gracieux et noble, mais d'un
autre'âge, que sont installés, pé-
tulants, pleins d'ardeur, de zèle
volontaire, les jeunes collabora-
teur.s de « Jeune France n.
(Lire la suite en page 4)
Signature
d'une convention
militaire
germano-italo-
8
nippone
Berlin, 18 janvier. Une con-
vention militaire a été signée au-
jourd'hui à Berlin entre l'Alle-
magne, Italie, et le Japon tra-
çant les lignes directrices qui de.
vront être suivies par les Alliés
dans la lutte contre l'ennemi
commun.
Les signataires sont pour
l'Allemagne, le chef du haut
commandement de l'armée pour
l'Italie, un représentant accrédi.
té du commandant en chef de
l'armée italienne pour le Japon,
un représentant du chef de
l'état-major de l'armée japonaise,
ainsi qu'un autre du chef de
l'état-major général de la mari-
ne.
1.. (O. F. I.)
La guerre en Cyrénaïque
LA GARNISON DTÏALFAYA
S'EST RENDUE AUX BRITANNIQUES
COMMUNIQUE ITALIEN
Rome, 18 janvier. Communiqué
du grand quartier général des for-
ces armées italiennes
Les garnisons de Sollum et de
Halfaya, encerclées et soumises
sans interruption au bombarde-
ment de l'artillerie terrestre et na-
vàle'ainsi qu'à celui de l'aviation,
restées depuis trois jours sans ra-
vitaillement aérien, surtout en ce
qui concerne l'eau dont seuls les
blessés recevaient encore une îai-
ble quantité, en raison du mauvais
temps, ont renoncé à toute résis-
tance désormais impossible après
deux mois de lutte héroïque.
En Cyrénaïque occidentale, en
dépit des conditions atmosphéri-
ques défavorables, des formations
aériennes italiennes et allemandes
sont parvenues à attaquer des
aérodromes, des formations d'en-
gins mécanisés et des entrepôts
ennemis. On a pu observer des
incendies de grandes proportions.
Un de nos avions n'est pas ren-
tré à sa base.
Dès avions allemands ont bom-
bardé des navires mouillés dans
les ports et des camps d'aviation
au cours d'incursions sur l'lie de
Malte. Un avion Hurricane a été
abattu au cours d'engagements
aériens.
COMMUNIQUE BRITANNIQUE
Le Caire, 18 janvier. Le com-
muniqué du Caire annonce que
la garnison d'Halfaya s'est rendue
te 17 janvier dans la matinée. 5.500
prisonniers environ ont été faits.
A l'exception des troupes enne-
mies se trouvant à l'Est d'El
Agheila, secteur dans lequel il n'y
a eu aucun changement dans la
situation au cours de la journée
d'hier, toutes les forces de l'Axe
ont été nettoyées en Egypte et en
Cyrénaique à la suite de la chute
de Halfaya.
Les généraux de Georgis et But-
tafuoco, commandant en chef et
commandant en chef adjoint de
la 55' division Savona se sont ren-
due ainsi qu'un officier supérieur
allemand à Halfaya.
La reddition s'est effectuée sans
condition et prévoit la remise aux
britanniques de nombreux canons
intacts de tous calibres, et de
grandes quantités de matériel de
guerre qui avaient été accumulées
dans les positions fortement dé-
fendues de ce secteur.
T_
Le général
Delattre de Tassigny
nommé
au commandement <
de la 16e Division
à Montpellier
Tunis, 18 janvier. Le général
Delattre de Tassigny, commandant
supérieur des troupes de Tunisie,
vient de recevoir rang et préroga-
tives de général de corps d'armée.
Il a été affecté en cette qualité
au commandemant de la 16ème
division' militaire à Montpellier,
commandement qu'il doit prendre
le 7 février. Le général Barre,
chef d'état-major de la 19ème ré-
gion à Alger, nouvellement pro.
mu général de division est appelé
à prendre la succession du géné-
ral Delattre de Tassigny au com-
mandement supérieur des troupes
en Tunisie.
Secours National
VETIR CEUX QUI ONT FROID
NOURRIR ceux qui ont FAIM
CROISADE D'HIVER
COMMUNIQUE ALLEMAND
Berlin, 18 janvier. Le haut-
commandement des forces armées
communique
En Afrique du Nord, la faible
garnison de la base germano-ita-
tienne du secteur de Sollum, cou-
pée de toutes communications, a
offert la capitulation après avoir
épuisé ses réserves de munitions
et de ravitaillement, en une résis-
tance héroïque de plusieurs semai-
nes.
L'aviation allemande a dirigé des
attaques efficaces contre des Go-
lonnes de troupes et de ravitaille-
ment sur la route côtière.
Des sous-marins allemands ont
détruit, à l'Est de Sollum, un con-
tre-torpilleur britannique et ont
obtenu trois coups au but sur un
convoi dans les eaux de Tobrouk.
Il n'a pas pu être observé si les
bateaux ont coulé.
Carole Lombard
meurt carbonisée
dans un accident
d'avion qui fait
vingt-deux victimes
Los Angelès, 18 janvier. Un
avion qui transportait Carole Lom-
bard et sa mère a pris feu au
cours d'un atterrissage forcé dans
les hautes montagnes de la Su-
mas, à l'ouest de Los Angelès.
Vingt-deux personnes se trou-
vaient à bord, dont trois mem-
bres de l'équipage. Tous ont pé-
ri carbonisé.
Carole Lombard, la célèbre ve-
dette de l'écran, qui a trouvé la
mort dans la catastrophe, était
née à Fort Wayne, dans l'India-
na, en 1909. Elle avait débuté dans
les films burlesques de Mack Sen-
nett, avant d'interpréter les rôles
les plus divers. Elégante et fine,
elle devait bientôt mettre à la mo-
de le type de la jeune femme fan-
tasque, excentrique, qu'elle incar- `
nait avec tant de fantaisie.
Mariée une première fois à Wil-
liam Powell, elle avait divorcé
pour épouser, il y a une dizaine
d'années, une autre célébrité de
l'écran, Clark Gable.
L'interprète fameux des « Révol-
tés du Bounty » se trouvait à l'aé-
rodrome, attendant sa femme,
lorsque le bruit de l'accident com-
mença de se* répandre. Hélas, la
terrible nouvelle fut bientôt con-
firmée.
Attaques et contre-attaques
en Crimée et dans les secteurs
central et septentrional
BERLIN ANNONCE UN SUCCES
DEVANT LENINGRAD
Lés troupes soviétiques ont repris
Chakhovskaya et I,otochino
COMMUNIQUE ALLEMAND
Berlin, 18 janvier. Du Quartier Général du Führer, le haut com-
mandement des forces armées communique
En Crimée, de nouvelles attaques de l'ennemi, devant Sébastopol,
ont été repoussées avec des pertes élevées pour l'adversaire.
Les troupes allemandes ont repoussé, au cours des rudes combats
qui continuent, de nombreuses attaques de l'ennemi, dans les secteurs
central et septentrional du front de l'Est.
En plusieurs endroits, des contre-attaques couronnées de succès
ont été effectuées..
Dans le cadre de ces combats, de puissantes formations d'avions
de chasse et de combat allemands ont été engagées. E"es ont détruit en
partie, à la suite d'attaques audacieuses en vol rasant, des centaines
de véhicules et d'autres moyens de transport, ainsi que de nombreuses
armes lourdes et autre matériel de combat de l'adversaire.
Au cours d'attaques aériennes contre des installations ferroviaires,
plusieurs trains de transports soviétiques, chargés ont été endommagés.
Au cours de l'attaque d'une division blindée dans le secteur central
du front, l'ennemi a été rejeté en laissant 450 morts sur le terrain.
Un détachement de S. S. a pris d'assaut, au cours d'entreprises
d'une troupe de choc, devant Leningrad, 15 blockhaus et positions de
combat, prenant de nombreuses armes et infligeant à l'adversaire de
lourdes pertes.
Un submersible ennemi a été coulé dans l'Océan Glacial Arctique
par l'armée sous-marine allemande-
EXTRAITS DES COMMUNIQUES SOVIETIQUES
MOSCOU, 18 janvier. Le communiqué du G. Q. G. de l'armée
rouge en date du 17 janvier au soir donne les renseignements sui-
vants
Durant la journée du 17 janvier nos troupes ont continué leur
progression. Elles Ont pris plusieurs localités dont les villes de
Chakhovskaya et de Lotochino (province de Moscou).
Moscou, 18 janvier- Le communiqué officiel du Grand Quartier
Général de l'Armée Rouge, en date du 18 janvier au matin, donne les
renseignements suivants
Au cours de la nuit, nos troupes ont poursuivi d'actives opérations
dans une série de secteurs du front.
Reoulant sous la pression des troupes soviétiques, dans un secteur
du front central, les Allemands ont abandonné, sur le champ de bataille
17 chars de combat et 143 camions incendiés.
Dans un autre secteur du même front, une unité a pris S chars,
31 camions, 12 tracteurs, plus de 300 fusils et 230.000 cartouches.
L'adversaire a laissé sur le terrain un millier de soldats et d'offi-
oiers tués.
Sur le front nord-ouest, une de nos unités à délogé l'ennemi de
plusieurs localités et-lui a infligé des pertes s'élevant à 800 tués et
liesses Elle s'est emparée en outre de 4 pièces d'artillerie lourde, 10
canons antichars, 14 lance-mines, 6 mltrajllëttset, 3 camions, et d'un
dépôt de munitions ainsi que d'un dépôt de matériel.
Péris en Mer.
par J. LE COUR GRANDMAISON
Vice-Président de la Fédération Nationale Catholique
E « Jumièges » a disparu corps et biens dans la
I tempête où sombré le « Lamoricière ». Cette
| brève nouvelle, au lendemain de l'effroyable ca-
tastrophe des Baléares, évoque des draines aux-
quels nous ne pensons guère en temps habituel.
Un paquebot, pour nous, c'est une de ces cons-
tructions prodigieuses où s'affirment, mieux que par-
tout ailleurs, le génie de l'homme et sa maîtrise des
forces de la nature. C'est une Normandie où l'on
ne sait qu'admirer davantage les audaces de la tech-
nique, les raffinements du luxe et du confort, les mer-
veilles de l'art. De tels navires, puissants, solides, do-
tés de tous les progrès de la science, se rient, semble-
t-il, de la mer, des brumes, des glaces ils suivent
avec la régularité de leurs chronomètres des horaires
arrêtés six mois à l'avance. L'hôte d'un de ces palaces
flottants peut traverser l'Océan sans savoir si le soleil
brille ou si des nuages bas courent sur les houles
s'il fait calme ou si le vent coupant du Nord-Est ba-
laie les ponts et les passerelles. Il pense avec une pi-
tié dédaigneuse aux pauvres voiliers d'antan, aux pe-
tites barques de pêche, jouets fragiles des tempêtes et
des courants. Combien lointaine, imprécise, étrange--
re à 'sa propre destinée lui apparaît, s'il y songe,
l'image entrevue jadis, quelque part, sur la çôte_ bre-
tonne un cimetière marin et, sur d'humbles croix de
bois, l'inscription fatidique Péri en mer.
Et puis, de temps à autre, un coup brutal nous
rend la vrai mesure de l'homme en face des éléments:
le feu dévore en un instant le « Georges-Philippar »
un iceberg éventre le « Titanic » un obscur voilier
coule la « Bourgogne » un coup de mer engloutit le
« Lamoricière n. Le naufrage, cette hantise des vieux
navigateurs, il nous semblait que c'était un mot vieil-
li, réservé aux histoires de Conrad ou de Peisson et
voilà que, soudain, le spectre se dresse devant nous et
qu'un journal nous apprend que toute une famille a
disparu, le fils d'un de mes anciens chefs, sa jeune
femme, leurs quatre enfants. Tout un foyer, tant
d'espoirs Péris en mer.
Et l'éclatant soleil de Minorque vous vous sou-
venez, ces affiches d'avant la guerre rit maintenant
sur des flots apaisés. Péris en mer I
Le naufrage, j'ai senti, en plusieurs occasions, sa
main froide. Une fois, entre autres. C'était en novem-
bre 1915, quelques jours après le combat de Coronel.
On s'attendait à voir déboucher dans l'Atlantique l'es-
cadre victorieuse de l'amiral von Spee. Des ravitail-
leurs avaient été signalés et le « Condé », sur lequel
j'étais embarqué, avait reçu l'ordre de fouiller les
recoins déserts de la côte vénézuélienne, abris possi-
bles de ces transports. Nous faisions donc route sur
l'un de ces points suspects, par une brume de beau
temps qui limitait la vue à quelques centaines de
mètres. Circonstance favorable à notre chasse, mau-
vaise pour la navigation la-terre demeurait invisible
et le soleil, rayonnement -diffus derrière une vapeur
dorée, ne permettait aucune observation. Nous navi-
guions donc .à l'estime, dans ces parages mal explo-
rés et sur lesquels nos cartes ne donnaient que de
maigres renseignements. La route et la vitesse avaient
été réglées en conséquence, de façon à atteindre
avant le coucher du soleil le point intéressant, le fond
de la baie, et à reprendre avant la nuit la direction
du large.
du large.' (Suite page 2, coL 5 et 6)
France et Colonies 70 » 130 » 250 B
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LE FIGARO ECONOMIQUE ET FINANCIER (oaae3)
̃ n p–p. p. DRiccnM L^vntm^m^tamm^mm^im-mni-mmùautMlBmmt.- LUNDI A f\ JANVIER 1942
DIRECTEUR. Pierre BRISSON N~5" 13 "n7.AM~
moMARCRA» No 15 I V 117» ANNEE
PARIS
14 Rond-Point
===== -les CHamns-EIvsées
Edition de Lyon
REDACTION ET ADMINISTRATION
12, rue de la Charité, 12 (2e)
Téléphone i FRANKLIN B4-14 et B*-16
Les `
manifestations
de la vie
agricole
DANS lé discours
qu'il vient de
prononcera à
Moulins, M.
Pierre Caziot,
–fjL-tTTH~i e
mmisice secreiaue u rjtau a
l'Agriculture, a lancé une idée
très intéressante et très heu-
reuse. Il a suggéré l'institu-
tion, chaque année, en France
d'une grande exposition agri-
cole où l'ensemble de nos pro-
duits végétaux, forestiers? ani-
maux serait présenté. Sans
doute existait-il déjà le « con-
cours général » qui se tenait à
Paris. Mais le secrétaire
d'Etat à l'Agriculture a très
justement fait observer que
son importance fut peu k. peu
réduite par une excessive di-
vision en spécialités. En fait,
ce concours n'intéressait
qu'une faible catégorie de
producteurs il ne jouait au-
cun rôle dans notre vie natio-
nale il ne déterminait en au-
cune façon ce « choc » qui
crée les mouvements d'opi-
nion, les émulations, un « cli-
-mat%, une énergie créatrice.
D'autre part, une grande ma-
nifestation d'ensemble n'a ja-
mais été réalisée sur le plan
agricole. Il serait donc excel-
lent qu'elle eût lieu, de la fa-
çon la plus éclatante, dès que
les circonstances le permet-
tront, et qu'elle marquât,
dans une France redevenue
elle-même, le point de départ
d'une nouvelle existence labo-
rieuse, fortement axée sur nos
ressources agricoles et sur la
paysannerie. Dans la suite,,
cette exposition agricole pour-
rait être annuellement organi-
sée avec éclat tour à tour dans'
chaque eapitale- de nos futures
provinces. Ce serait une ma-
nière de relier entre elles les
différentes parties de la Fran-
ce et ses diverses familles ru-
rales.
L'un des meilleurs moyens
de lutter contre le mortel dé-
peuplement des campagnes
• consiste sans doute à remettre
en honneur, à la fois, la vie
provinciale et la vie agricole
à rehausser, par des manifes-
tations capables de frapper
l'imagination et de réveiller
les fiertés, leur importance et
leurs richesses. C'est en créant
ainsi un perpétuel mouvement
autour de notre vie rurale
qu'on, lui restituera son attrait
et sa dignité.
Sans doute, les circonstan-
ces actuelles ont-elles mis les
choses de la terre en éviden-
ce. La dure pression des faits
a donné leur pleine valeur aux
champs, aux prés, aux bois.
Le « retour au sol est à la
mode. Ceux qui ne savaient
même pas distinguer le blé de
l'avoine et qui s'en moquaient
se déguisent aujourd'hui en
cultivateurs.. On a des atten-
drissements infinis pour une
ferme. Une basse-cour compte
plus de courtisans qu'une
cour. Mais, attention Il
s'agit là d'une explosion qui
n'ira pas bien loin. Dès que
les conditions de l'existence
redeviendront normales et
elles le redeviendront un jour
ou l'autre l'on se réaccoutu-
mera vite à considérer comme
naturel ce qui l'était hier.
C'est contre cette réaction, ou
plus exactement contre les
étourderies qu'elle risque de
comporter, qu'il faut se pré-
munir aujourd'hui, par une
politique à longue .portée.
Nous venons d'éprouver'trop
fortement que la vie agricole
est la meilleure garantie d'une
nation comme la nôtre pour
ne pas faire en sorte de l'en-
tourer des soins les plus vigi-
lants. C'est, d'ailleurs, à cette
nécessité que répondra l'or-
ganisation corporative dont le
secrétaire d'Etat a annoncé à
Moulins la prochaine mise en
application. Cette charte de
l'Agriculture doit jouer un rô-
le essentiel dans le relève-
ment de notre pays.
Wladimir d'ORMESSON.
DEMAIN
L'UNITE
CHRETIENNE
PAR LA PRIERE
par le Pasteur Marc BCEGNER
Président de la Fédération
Protestante de Francs
L'ATTAQUE JAPONAISE
CONTRE SINGAPOUR
Les Nippons annoncent qu'ils ont occupé
Batu-Pahat sur la côte orientale
Les Britanniques signalent des combats importants
dans la région de Gemas
Aux Philippines les forces du général Mac Arthur se
défendent avec acharnement dans la péninsule de Bataan
TROIS
CUIRASSES
BRITANNIQUES
seraient arrivés
dans la mer
de Chine
pour remplacer le Repulse
et le Prince of Walles
Tokio, 18 janvier. D'après
une information parvenue au
« Yomiure Shinbum », trois cui-
rassés ennemis de 30.000 ton-
neaux ont été aperçus dans les
parages de Singapour. C'est la
première fois qu'on signale la
présence de cuirassés dans le
Pacifique Sud depuis le torpil-
lage du Prince Of Walles et du
Repulse.
D'autre part, le correspon-
dant du Il Nichi Nichi » aux Phi-
lippines rapporte que quelques
groupes ennemis se sont réfu-
giés à l'intérieur de Mindanao
et tentent de continuer là gue-
rilla dans la jungle, à 60 kms
de Davao.
M. CHURCHILL
EST RENTRE
EN ANGLETERRE
Il fera prochcdnement
une déclaration
aux Communes
sur les conversations
qu'il a eues
à Washington
Londres, 18 janvier. M.
Winston Churchill, venant des
Etats-Unis à bord d'un hydravion
des Impérial Airways, est arrivé
à Londres accompagné de lord
Beaverbrook, de sir Dudley Pound,
amiral de la flotte, de sir Char-
les Portal, maréchal de l'Air, et
de sir Charles Wilson.
Le Premier fera probablement
dans quelques jours une déclara-
tion aux Communes sur les con-
versations qu'il a eues à Washing-
ton.
L'agence Reuter apprend que
les accords conclus, à Washington
n'entraîneront probablement pas
de changement quant à la com-
position même du gouvernement.
Par contre, il est possible qu'une
réorganisation ait lieu quant aux
fonctions et aux personnalités des
membres du gouvernement. Les
problèmes que M. Churchill a exa-
minés à Washington auront cer-
tainement pour résultat de modi-
fier la politique britannique dans
un sens conforme aux décisions
prises avec le président Roosevelt.
« ACCORD COMPLET »
Une dépêche de Washington
annonce d'après un communiqué
de la Maison Blanche qu'un « ac-
cord complet est intervenu dans
l'établissement en commun du
plan des opérations présentes et
futures.
LES JOURS SE SUIVENT
La connaissance du monde
~I L'actualité tient maintenant en
1 un mot dont les chemins sont
vastes le monde. Vastes pour
ceux qui, comme les enfants, ont
̃ le découvrir, « à la clarté des
> Lampes n. Nous devons avouer
que nous avions, en France.
beaucoup apprendre et que nos
1 illusions quand ce n'était pas
'̃ notre ignorance nous ont en-
tretenus dans une indifférence
• dov,t le moins qu'on puisse dire
est qu'elle n'était plus de saison.
Nous. essayons, en les tragiques
vacances dont nous disposons,
de rattraper le temps perdu.
C'est ainsi que derniers ve-
̃ nus dans l'arène nous lisons cà,
et là des études sur le Japon, des-
tinées à nous initier aux aspects
religieux, militaires et sociaux
de ce pays. Quelques-unes de ces
études parlent du Japon « moder-
ne n, d'un Japon qui n'aurait
plus de ressemblance avec ce
qu'il fut jadis et qui s'écarterait
de sa tradiliqn. Au vrai, le Japon
̃ est toujours semblable à ce qu'il
lut, comme tant de pays. Il est
une constance presque physiolo-
gique chez beaucoup de peuples
qu'on retrouve de siècles en siè-
cles fidèles à leurs croyances, à
leurs nêcessilés,à teur naturel Le
Japon n'a jamais cessé de super-
poser un très vif,instinct vital à
la contemplation asiatique, ni de
i donner pour sauvegarde à sa re-
ligion impériale le sabre des Sa-
mouraï. Le Mikado est de race
rüa)inn. t! f.<< ~
Tokio, 18 janvier. Les dépêches du front de Malalsie reçues ju*
qu'au 18 Janvier à midi signalent une forte résistance des Australiens
au sud de Battuannam. La prise de Batu-Pahat, le 16 janvier, a été
effectuée par des troupes débarquées sur la côte qui se joignirent i3
celles arrivant de Muar. Les Australiens arrivés récemment à Singa'
pour seraient envoyés d'urgence dans cette région.
Dans la partie orientale de la péninsule, les Japonais, remontant la
rivière Pahang, ont traversé celle-ci le 16 au soir, et avancent péni
blement à travers les montagnes, la jungle et les marécages infestés
de fauves, vers la crête montagneuse centrale.
Le correspondant aux Philippines du journal Asajhi télégraphie
qu'une violente attaque des Japonais a permis à ceux-ci d'effectué»
des percées à travers les positions américaines au nord du Mont
Nachibu dans la presqu'île de Bataan.
Les Américains ont reculé progressivement, cernés dans la partit
ta plus étroite au sud-est de la presqu'île.
[Batu-Pahat est un port de fa
côte occidentaLe malaise, dans le
détroit de Malacca, qui est à cet
endroit large d'environ 80 kilome-
t"T6S
Une entaine de kilomètres sépa-
rent'Batu-Pahat de Singapour.
LA SITUATION
1, EN EXTREME-ORIENT
L'intervention des divisions
australiennes fraîchement arrivées
à Singapour semble avoir ralenti
la marche très rapide ces der-
niers jours des colonnes- moto-
risées japonaises qui fonçaient
vers Singapour. Il est douteux tou-
tefois que ces renforts parvien-
nent à rétablir la situation. La
colonne nippbne qui avance le
long du chemin de fer de Singa-
pour après la prise de Malacca
aurait pris pied sur la rive mé-
ridionale de la rivière Mouak, pen-
dant que les Japonais avancent
également le long de la côte. Dans
l'île de Singapour, les Anglais
renforcent rapidement les défen-
ses du côté nord.
Il n'y a pas de changements im-
portants aux Philippines, ni à
Bornéo, ni aux nes Célèbes où les
Japonais 'sont maîtres de la pres-
qu'île .septentrionale (presqu'île
de Minahassa). L'activité des pa-
trouilles grandit à la frontière bir-
mane où l'armée anglo-chinoise
serait bientôt prête à lancer une
attaque pour couper de la Thai-
lande la péninsule de Kra, par
laquelle les Japonais avancent
vers Singapour. En Chine, les
forces de Tchang Kaï Chek restent
ble mais le Shogun veille sur
cette pérennité. Ce sont des che-
valiers qui du Japon tiennent,
de tous temps, la traîne d'Ama-
terasou, déesse du soleil et mè-
re du premier Empereur.
Les armes changent, se perfec-
tionnent, trouvent chez le Japo-
nais « moderne » un adepte et un
imitateur accomplis mais le
vieil esprit patient et conquérant
demeure le même qu'il y a trois
cents ans. Comment, s'il y eut
méprise, a-l-on pu se méprendre
sur le caractère permanent de
ce peuple ou de tant d'autres
communautés du mondn ? Ce
n'est pas pourtant que l'occasion
d'être initiés nous ait manqué, en
France, où il a paru nombre de
récits et d'études remarquables
sur l'Asie. Aujourd'hui on lirait
encore avec profit La Révolte de
l'Asie que Victor Bérard publiait
en 1905 quand ce savant et .pro-
fond écrivain promenait sa curio-
sité de ta Chaldée jusqu'au Paci-
fique. Les chapitres de ce livre
sur « l'Asie et t'Europe », « La
Descente Russe », •« L'Expansion
Japonaise sont prophétiques.
On en peut dire autant du livre
du Marquis de la Mazelière et de
celui, plus ancien encore (1877), de
G. Bousquet sur Le Japon de nos
jours. Nous n'avons pas en Fran-
ce manqué d'observateurs et mê-
me de prophètes mais nous li-
sions des romans.
GUERMANTES.
La rivière Pahang, qui a donm
son nom à un Etat de la côte orien
taie, est plus éloignée de ta gran
de base britannique. Il y a. en e/
f et, plus de 250 kilomètres dé e<
cours d'eau d Singapour.]
très actives et seraient parvenues,
à une centaine de kilomètres au
nord de Chang Cha, mais on
manque de détails. '̃
Il. EN U. R. S. 3. ̃
Sur tout le front; la situation
est assez confuse. Les attaques so-
viétiques paraissent se heurter à
une résistance de plus en plus
vive et à des contre-attaques de
nlus en plus fréquentes de l'adver-
saire; Elles auraient toutefois fait
quelques progrès dans le secteur
•de Leningrad, et en Crimée Où
des combats violents ont-lieu dans
la région de Simféropol, que les
Russes essaient de déborder par
le nord en venant de Kertch pour
faire leur jonction avec les déta-
chements débarqués à Eupatoria.
Sur le front de Moscou, l'aile
nord de la « tenaille » soviétique
parait toujours bloquée sur la li-
gne Rusa-Volokolamsk-Rjev, pen-
dant que l'aile sud (Mdyn-You-
khnov-Kirov) continue à faire
quelque progrès vers le nord (di-
rection de Viazma) et vers l'ouest,
au delà du chemin de fer Briansk-
viazma-Orel, Koursk et Kharkov
tiennent toujours.
III. EN AFRIQUE
Privée de ravitaillement et de
renforts, la garnison germano-ita-
lienne du col de Halfaya s'est
rendue, ce qui libère la grande li-
gne de communication côtière de
Marsa-Matrouh vers El Agheilat.
où le général Ritchie à besoin
de renforts pour reprendre ses at-
taques. De leur côté, les Germano-
Italiens semblent faire un gros
effort pour envoyer des troupes
fraîches au général Rommel, et
leur aviation est devenu beau-
coup plus active. Jacques DARCY.
Jacques DARCY.
DEMAIN, dans le
FIGARO LITTEPRIRE-
La poésie et son
expression écrite
par Paul Claudel
Le « Maréchal des Lettres »
aux mitaines de laine rouge
par Albert Flament
Chez Joë Bousquet,
le traducteur du silence
par René Nelli
Au SALON des HUMORISTES
Quelques œuvres
L'ANTI-LITTRE
De jour en jour Rencontre
d'un cycliste au Palais Royal
Les petites difficultés de
l'Institut.
Nos rubriques o
TRAVAUX DES ECRIVAINS
LES LIVRES NOUVEAUX
Dans un ancien couvent.
x
Jeune France crée
des mimes, des écrivains
des architectes
et prépare aussi.
un" chansonnier national
par Louis CHAUVET
UNE vieille rue montante. Un portail de bois s'ouvre sur
une ruelle-courette, d'où l'on découvre des murs vénérabbs
•et délabrés. On tourne à main droite, et soudain s'offre la
perspective d'un beau cloître. Nous sommes dans l'ancien
couvent lyonnais des Carmélites. Emergeant au-dessus d'un toit, t
une cheminée d'usine. Au centre de la cour, une hampe brandit les
couleurs. L'étoffe neuve du drapeau fait contraste avec le décor
v^t.nsta.
Et l'on s'engage-Hians l'escalier
majestueux aux pierres rongées,
à la rampe incertaine. Des bu-
reaux sont installés dans de vas-
tes malles qui ont aspect et sen-
teur de greniers. Un paravent
cache des tables de travail som-
maires devant lesquelles des
secrétaires emmitouflées de lai-
nages ont l'air de réfugiées mal
loties. Par-ci par-là, des lits de
camp.
C'est dans cette maison d'un
âge gracieux et noble, mais d'un
autre'âge, que sont installés, pé-
tulants, pleins d'ardeur, de zèle
volontaire, les jeunes collabora-
teur.s de « Jeune France n.
(Lire la suite en page 4)
Signature
d'une convention
militaire
germano-italo-
8
nippone
Berlin, 18 janvier. Une con-
vention militaire a été signée au-
jourd'hui à Berlin entre l'Alle-
magne, Italie, et le Japon tra-
çant les lignes directrices qui de.
vront être suivies par les Alliés
dans la lutte contre l'ennemi
commun.
Les signataires sont pour
l'Allemagne, le chef du haut
commandement de l'armée pour
l'Italie, un représentant accrédi.
té du commandant en chef de
l'armée italienne pour le Japon,
un représentant du chef de
l'état-major de l'armée japonaise,
ainsi qu'un autre du chef de
l'état-major général de la mari-
ne.
1.. (O. F. I.)
La guerre en Cyrénaïque
LA GARNISON DTÏALFAYA
S'EST RENDUE AUX BRITANNIQUES
COMMUNIQUE ITALIEN
Rome, 18 janvier. Communiqué
du grand quartier général des for-
ces armées italiennes
Les garnisons de Sollum et de
Halfaya, encerclées et soumises
sans interruption au bombarde-
ment de l'artillerie terrestre et na-
vàle'ainsi qu'à celui de l'aviation,
restées depuis trois jours sans ra-
vitaillement aérien, surtout en ce
qui concerne l'eau dont seuls les
blessés recevaient encore une îai-
ble quantité, en raison du mauvais
temps, ont renoncé à toute résis-
tance désormais impossible après
deux mois de lutte héroïque.
En Cyrénaïque occidentale, en
dépit des conditions atmosphéri-
ques défavorables, des formations
aériennes italiennes et allemandes
sont parvenues à attaquer des
aérodromes, des formations d'en-
gins mécanisés et des entrepôts
ennemis. On a pu observer des
incendies de grandes proportions.
Un de nos avions n'est pas ren-
tré à sa base.
Dès avions allemands ont bom-
bardé des navires mouillés dans
les ports et des camps d'aviation
au cours d'incursions sur l'lie de
Malte. Un avion Hurricane a été
abattu au cours d'engagements
aériens.
COMMUNIQUE BRITANNIQUE
Le Caire, 18 janvier. Le com-
muniqué du Caire annonce que
la garnison d'Halfaya s'est rendue
te 17 janvier dans la matinée. 5.500
prisonniers environ ont été faits.
A l'exception des troupes enne-
mies se trouvant à l'Est d'El
Agheila, secteur dans lequel il n'y
a eu aucun changement dans la
situation au cours de la journée
d'hier, toutes les forces de l'Axe
ont été nettoyées en Egypte et en
Cyrénaique à la suite de la chute
de Halfaya.
Les généraux de Georgis et But-
tafuoco, commandant en chef et
commandant en chef adjoint de
la 55' division Savona se sont ren-
due ainsi qu'un officier supérieur
allemand à Halfaya.
La reddition s'est effectuée sans
condition et prévoit la remise aux
britanniques de nombreux canons
intacts de tous calibres, et de
grandes quantités de matériel de
guerre qui avaient été accumulées
dans les positions fortement dé-
fendues de ce secteur.
T_
Le général
Delattre de Tassigny
nommé
au commandement <
de la 16e Division
à Montpellier
Tunis, 18 janvier. Le général
Delattre de Tassigny, commandant
supérieur des troupes de Tunisie,
vient de recevoir rang et préroga-
tives de général de corps d'armée.
Il a été affecté en cette qualité
au commandemant de la 16ème
division' militaire à Montpellier,
commandement qu'il doit prendre
le 7 février. Le général Barre,
chef d'état-major de la 19ème ré-
gion à Alger, nouvellement pro.
mu général de division est appelé
à prendre la succession du géné-
ral Delattre de Tassigny au com-
mandement supérieur des troupes
en Tunisie.
Secours National
VETIR CEUX QUI ONT FROID
NOURRIR ceux qui ont FAIM
CROISADE D'HIVER
COMMUNIQUE ALLEMAND
Berlin, 18 janvier. Le haut-
commandement des forces armées
communique
En Afrique du Nord, la faible
garnison de la base germano-ita-
tienne du secteur de Sollum, cou-
pée de toutes communications, a
offert la capitulation après avoir
épuisé ses réserves de munitions
et de ravitaillement, en une résis-
tance héroïque de plusieurs semai-
nes.
L'aviation allemande a dirigé des
attaques efficaces contre des Go-
lonnes de troupes et de ravitaille-
ment sur la route côtière.
Des sous-marins allemands ont
détruit, à l'Est de Sollum, un con-
tre-torpilleur britannique et ont
obtenu trois coups au but sur un
convoi dans les eaux de Tobrouk.
Il n'a pas pu être observé si les
bateaux ont coulé.
Carole Lombard
meurt carbonisée
dans un accident
d'avion qui fait
vingt-deux victimes
Los Angelès, 18 janvier. Un
avion qui transportait Carole Lom-
bard et sa mère a pris feu au
cours d'un atterrissage forcé dans
les hautes montagnes de la Su-
mas, à l'ouest de Los Angelès.
Vingt-deux personnes se trou-
vaient à bord, dont trois mem-
bres de l'équipage. Tous ont pé-
ri carbonisé.
Carole Lombard, la célèbre ve-
dette de l'écran, qui a trouvé la
mort dans la catastrophe, était
née à Fort Wayne, dans l'India-
na, en 1909. Elle avait débuté dans
les films burlesques de Mack Sen-
nett, avant d'interpréter les rôles
les plus divers. Elégante et fine,
elle devait bientôt mettre à la mo-
de le type de la jeune femme fan-
tasque, excentrique, qu'elle incar- `
nait avec tant de fantaisie.
Mariée une première fois à Wil-
liam Powell, elle avait divorcé
pour épouser, il y a une dizaine
d'années, une autre célébrité de
l'écran, Clark Gable.
L'interprète fameux des « Révol-
tés du Bounty » se trouvait à l'aé-
rodrome, attendant sa femme,
lorsque le bruit de l'accident com-
mença de se* répandre. Hélas, la
terrible nouvelle fut bientôt con-
firmée.
Attaques et contre-attaques
en Crimée et dans les secteurs
central et septentrional
BERLIN ANNONCE UN SUCCES
DEVANT LENINGRAD
Lés troupes soviétiques ont repris
Chakhovskaya et I,otochino
COMMUNIQUE ALLEMAND
Berlin, 18 janvier. Du Quartier Général du Führer, le haut com-
mandement des forces armées communique
En Crimée, de nouvelles attaques de l'ennemi, devant Sébastopol,
ont été repoussées avec des pertes élevées pour l'adversaire.
Les troupes allemandes ont repoussé, au cours des rudes combats
qui continuent, de nombreuses attaques de l'ennemi, dans les secteurs
central et septentrional du front de l'Est.
En plusieurs endroits, des contre-attaques couronnées de succès
ont été effectuées..
Dans le cadre de ces combats, de puissantes formations d'avions
de chasse et de combat allemands ont été engagées. E"es ont détruit en
partie, à la suite d'attaques audacieuses en vol rasant, des centaines
de véhicules et d'autres moyens de transport, ainsi que de nombreuses
armes lourdes et autre matériel de combat de l'adversaire.
Au cours d'attaques aériennes contre des installations ferroviaires,
plusieurs trains de transports soviétiques, chargés ont été endommagés.
Au cours de l'attaque d'une division blindée dans le secteur central
du front, l'ennemi a été rejeté en laissant 450 morts sur le terrain.
Un détachement de S. S. a pris d'assaut, au cours d'entreprises
d'une troupe de choc, devant Leningrad, 15 blockhaus et positions de
combat, prenant de nombreuses armes et infligeant à l'adversaire de
lourdes pertes.
Un submersible ennemi a été coulé dans l'Océan Glacial Arctique
par l'armée sous-marine allemande-
EXTRAITS DES COMMUNIQUES SOVIETIQUES
MOSCOU, 18 janvier. Le communiqué du G. Q. G. de l'armée
rouge en date du 17 janvier au soir donne les renseignements sui-
vants
Durant la journée du 17 janvier nos troupes ont continué leur
progression. Elles Ont pris plusieurs localités dont les villes de
Chakhovskaya et de Lotochino (province de Moscou).
Moscou, 18 janvier- Le communiqué officiel du Grand Quartier
Général de l'Armée Rouge, en date du 18 janvier au matin, donne les
renseignements suivants
Au cours de la nuit, nos troupes ont poursuivi d'actives opérations
dans une série de secteurs du front.
Reoulant sous la pression des troupes soviétiques, dans un secteur
du front central, les Allemands ont abandonné, sur le champ de bataille
17 chars de combat et 143 camions incendiés.
Dans un autre secteur du même front, une unité a pris S chars,
31 camions, 12 tracteurs, plus de 300 fusils et 230.000 cartouches.
L'adversaire a laissé sur le terrain un millier de soldats et d'offi-
oiers tués.
Sur le front nord-ouest, une de nos unités à délogé l'ennemi de
plusieurs localités et-lui a infligé des pertes s'élevant à 800 tués et
liesses Elle s'est emparée en outre de 4 pièces d'artillerie lourde, 10
canons antichars, 14 lance-mines, 6 mltrajllëttset, 3 camions, et d'un
dépôt de munitions ainsi que d'un dépôt de matériel.
Péris en Mer.
par J. LE COUR GRANDMAISON
Vice-Président de la Fédération Nationale Catholique
E « Jumièges » a disparu corps et biens dans la
I tempête où sombré le « Lamoricière ». Cette
| brève nouvelle, au lendemain de l'effroyable ca-
tastrophe des Baléares, évoque des draines aux-
quels nous ne pensons guère en temps habituel.
Un paquebot, pour nous, c'est une de ces cons-
tructions prodigieuses où s'affirment, mieux que par-
tout ailleurs, le génie de l'homme et sa maîtrise des
forces de la nature. C'est une Normandie où l'on
ne sait qu'admirer davantage les audaces de la tech-
nique, les raffinements du luxe et du confort, les mer-
veilles de l'art. De tels navires, puissants, solides, do-
tés de tous les progrès de la science, se rient, semble-
t-il, de la mer, des brumes, des glaces ils suivent
avec la régularité de leurs chronomètres des horaires
arrêtés six mois à l'avance. L'hôte d'un de ces palaces
flottants peut traverser l'Océan sans savoir si le soleil
brille ou si des nuages bas courent sur les houles
s'il fait calme ou si le vent coupant du Nord-Est ba-
laie les ponts et les passerelles. Il pense avec une pi-
tié dédaigneuse aux pauvres voiliers d'antan, aux pe-
tites barques de pêche, jouets fragiles des tempêtes et
des courants. Combien lointaine, imprécise, étrange--
re à 'sa propre destinée lui apparaît, s'il y songe,
l'image entrevue jadis, quelque part, sur la çôte_ bre-
tonne un cimetière marin et, sur d'humbles croix de
bois, l'inscription fatidique Péri en mer.
Et puis, de temps à autre, un coup brutal nous
rend la vrai mesure de l'homme en face des éléments:
le feu dévore en un instant le « Georges-Philippar »
un iceberg éventre le « Titanic » un obscur voilier
coule la « Bourgogne » un coup de mer engloutit le
« Lamoricière n. Le naufrage, cette hantise des vieux
navigateurs, il nous semblait que c'était un mot vieil-
li, réservé aux histoires de Conrad ou de Peisson et
voilà que, soudain, le spectre se dresse devant nous et
qu'un journal nous apprend que toute une famille a
disparu, le fils d'un de mes anciens chefs, sa jeune
femme, leurs quatre enfants. Tout un foyer, tant
d'espoirs Péris en mer.
Et l'éclatant soleil de Minorque vous vous sou-
venez, ces affiches d'avant la guerre rit maintenant
sur des flots apaisés. Péris en mer I
Le naufrage, j'ai senti, en plusieurs occasions, sa
main froide. Une fois, entre autres. C'était en novem-
bre 1915, quelques jours après le combat de Coronel.
On s'attendait à voir déboucher dans l'Atlantique l'es-
cadre victorieuse de l'amiral von Spee. Des ravitail-
leurs avaient été signalés et le « Condé », sur lequel
j'étais embarqué, avait reçu l'ordre de fouiller les
recoins déserts de la côte vénézuélienne, abris possi-
bles de ces transports. Nous faisions donc route sur
l'un de ces points suspects, par une brume de beau
temps qui limitait la vue à quelques centaines de
mètres. Circonstance favorable à notre chasse, mau-
vaise pour la navigation la-terre demeurait invisible
et le soleil, rayonnement -diffus derrière une vapeur
dorée, ne permettait aucune observation. Nous navi-
guions donc .à l'estime, dans ces parages mal explo-
rés et sur lesquels nos cartes ne donnaient que de
maigres renseignements. La route et la vitesse avaient
été réglées en conséquence, de façon à atteindre
avant le coucher du soleil le point intéressant, le fond
de la baie, et à reprendre avant la nuit la direction
du large.
du large.' (Suite page 2, coL 5 et 6)
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