Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1937-06-05
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 juin 1937 05 juin 1937
Description : 1937/06/05 (Numéro 156). 1937/06/05 (Numéro 156).
Description : Note : supplément littéraire illustré pages 5 à 7. Note : supplément littéraire illustré pages 5 à 7.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
fcftftQ&RO LITTERAIRE- SAMEDI 5 JUIN 1937
-LE GRAND-PÈRE
DES PETITES FILLES MODÈLES
la curieuse existence du comte Rostopchine
C'était tout de même un fin politique,
ce Rostopchine. Lorsque, tout jeune sous-
lieutenant, il se présenta au général Sou-
varov, il n'eut garde, comme tant d'au-
tres, de se laisser démonter par les ex-
centricités de ce vieux fou.
C'est donc avec le plus grand naturel
qu'il regarda Souvàrby "éxéciHér les trois"
culbutes dont il saluait ses nouveaux hô-
tes, c'est avec une déférence parfaite
qu'il accueillit sa première question
Monsieur, combien y a-t-il de pois-
sons dans la Neva.?
Quatorze cent soixante et onze mille
huit cent douze, répondit-il -sans hésiter.
Parfait, apprpuva Souvarov; à table!'
Et il le soumit à sa dernière épreuve,
non la moins redoutable, celle du déjeu-
ner, dont le menu invariable comportait
du salé cru, de la tête de porc et de la
soupe pour finir.
Tels furent, en 1788, les débuts de Ros-
tqpchine dans 'une carrière tôt interrom-
pue. En 1792, il avait quitté l'année, sa
bonne fortune l'ayant attaché à la per-
sonne du grand-duc Paul, qui allait de»
venir tsar sous le nom de Paul I".
Autre fou, celui-là. Féru d'exercice à
la prussienne au point de mettre tout le
monde, civils et militaires, à l'ordonnance
et au pas cadencé, il exige de tous l'obéis-
sance passive à ses ordres les plus sau-
grenus. Pas de discussion possible. C'est
ainsi que le cointe Pahlen, ayant reçu
l'ordre de « laver la tête à à la princesse
Galitzine pour je ne sais quelle infrac-
tion à l'étiquette, se présenta chez elle
avec une cuvette et un savon et lui ad-
ministra un shampoing complet ordre
dé l'empereur, répondait-il à ses trépi-
gnements et à ses cris. Maintenant, peut-
etré l'avait-il fait pour ridiculiser son mai-
tre c'est encore une hypothèse possible.
Le marquis de Carabas
Mais revenons à Rostopchine, homme
sensé, celui-là, qui va se trouver aux pre-
mières places du fait des circonstances.
Sous Paul I", il n'est rien de moins, en
effet, que ministre des affaires étrangè-
res, puis chancelier. En qualité de mi-
nistre des affaires étrangères, c'est lui
qui pousse le tsar à un rapprochement
avec la Françe, resté d'ailleurs à l'état
d'ébauche. Il a tout naturellement de l'au-
torité et prend une grande importance
il est peut-être le seul à tenir tête à son
souverain quand il le juge nécessaire, et
certainement le seul qui ne risque pas,
à ce jeu, d'être brisé. Et cela crée entre
eux une amitié sincère.
Lorsqu'en mars 1801 Paul meurt assas-
•in'é, Rostopchine se démet sur l'heure
de ses fonctions, refuse de servir Alexan-
dre, qu'il considérera toujours comme un
mauvais fils. C'en est fini pour des an-
nées de sa vie publique.
Il se retire dans ses terres, à Voronovo,
cù jusqu'en 1812 il mènera, loin de toute
politique, la simple existence du gentil-
homme campagnard.
Oh un gentilhomme campagnard qui
du foin dans ses bottes. Sa retraite n'est
pas une chaumière, c'est un château à
trente-trois fenêtres de façade, entouré de
28,000 hectares, peuplés eux-mêmes d'une
population de 5,000 âmes. Paul g bien
failles chose% aussi géfiéreux qu'il était'
fSBT Le comte Rostopchine entretient un
haras de cent chevaux, sa femme des vp-
lières de perroquets le nombre de leurs
gens est tel qu'ils emplissent un grand
village.
En menant un train digne du marquis
de Carabas, le comte Rostopchine, cepen-
dant, s'ennuie. Naturellement grognon et
misanthrope, c'est un malade point tou-
jours imaginaire. Et c'est encore un hom-
me qui, évidemment, souffre de son éloi-
gnement volontaire des affaires. Des cha-
grins d'ordre intime viennent encore as-s
sombrir son caractère il a beaucoup souf-
fert de la conversion de sa femme au ca-
tholicisme.
Les années passent lentement. Depuis
1806, Rostopchine partage son temps en-
tre Voronovo et Moscou, oit il a acquis
pour l'hiver un magnifique palais. Il
s'ennuie toujours, écrit pamphlet poli-
tique, pièce de théâtre, bref tue le temps.
Et puis, c'est 1812, sa rentrée, aux heu-
res tragiques, dans la vie politique. Le tsar,
.qui ne l'aime pas, a beaucoup hésité à le
nommer gouverneur de Moscou.
Mais il n'est même pas militaire
a-t-il objecté.
C'est l'affaire d'un tailleur, a répli-
•qué la grande-duchesse Catherine.
Ce tailleur lui a assuré une place dans
l'histoire.
Du punch pour les Français
Je. n'ai pas l'intention de raconter l'in-
cendie de Moscou une fois de plus. L'in-
téressante biographie (1) de M. Maurice
de La Fuye donne, pour la première fois,
je crois, un document traduit du russe
qui ne laisse aucun doute sur les inten-
tions du gouverneur de Moscou. C'est le
texte d'une affiche de dernière heure
avant l'entrée des Français qui. d'ailleurs,
ne semble pas avoir été placardée, et dont
l'ironie est vraiment féroce
« Vous voulez tâter de nos bazars, de
nos femmes et de nos richesses. Eh bien
Messieurs les Français, au lieu d'eau-de-
vie vous aurez du punch brûlant si vous
aimez les chaudes amours, vous en aurez
aussi dans nos climats glacés si vous
aimez l'or, vous l'aurez tout fondu, il est
plus facile à emporter en lingots si
vous, aiméz le bal, vous l'aurez aux flam-
beaux, et je réponds que vous y verrez
clair si vous voulez savoir, enfin, comme
on danse en Russie, vous y ferez des sauts
comme nul n'en sait faire. Enfin, Mes-
sieurs les Français, je veux faire mentir
votre almanach, qui dit qu'il fait froid en
Russie. »
Si ce n'est pas là de la préméditation,
mettons que nous ne savons pas lire un
texte. On sait avec quel) froide résolution
Rostopchine accomplit son dessein, dont
au reste il n'avait p& sur le moment,
fait mystère. N'écrivait-il pas à Bagration,
avant la Moskowa
« Si vous êtes vaincus et forcés de re-
ctiler jusqu'à Moscou, j'enverrai à votre
secours 100,000 habitants arn^'s, Jt si cela
ne vous tire pas d'affaire, eh bien alors,
il ne restera aux scélérats, à la place de
Moscou, qu'un monceau de ruines. »
Au reste, quand il quitta Moscou en
flammes, ce fut, en se rendant à l'armée
russe, pour passer par Voronovo, qu'il in-
cendia lui-même. Et tandis que les volutes
de fumée noire s'inscrivaient dans le ciel,
il affichait sur la porte de l'église du vil-
lage cette proclamation
« J'ai été huit ans à embellir cette mai-
son de campagne, et j'y ai vécu heureux
au -sein de ma famille. Les habitants de
ce domaine, au nombre de 1;720, le quit-
tent à votre approché et je mets de ma
propre impulsion le feu à ma maison, afin
qu'elle ne soit pas souillée par votre pré-
sence. Français je vous ai abandonné 1
mes deux maisons de Moscou avec un
ameublement valant un demi-million de
roubles ici, vous ne trouverez que des
cendres. >
L'incendie de Moscou
Si j'accumule toutes ces précisions,
c'est pour arriver aux extraordinaires dé-
clarations de Rostopchine en 1823. Jus-
qu'en 1815, il avait erré en Russie et en
Allemagne à courir les villes d'éaux. En
1816, il arriva en France, où il connut
pour ia première fois le frisson de la
gloire il y fut accueilli, en effet, comme
un héros par le Paris de la Restauration.
Toutes les louanges dont on l'accablait
pouvaient se résumer ainsi « Sans vous,
nous ne serions pas ici », ce qui était tout
de nlêitte, comme le remarque justement
M. de La Fuye, une manière assez simpli-
fiée d'écrire l'histoire.
C'est vous, monsieur le comte, lui
dit Mlle Flore au foyer des Variétés, vous,
si délicat et si galant, qui avez pu com-
mettre les horreurs que l'on raconte t
•– Mademoiselle ,lui répond-il, excepté
quelques petits crimes indispensables dans
nion métier de militaire et d'homme d'E-
tat, on n'a rien me reprocher.
Le comte Rostopchine en 1812
(D'après une aquarelle de Mgr de Ségur)
Et en 1823, toujours Parisiens, comme
s'il voulait mettre les choses au point, il
écrit sa brochure intitulée £.l'incendie de Moscou, faite pour dénion-
trer que ce n'est pas lui qui, en 1812, a
brûlé Moscou.
C'est une de ces surprises comme l'his-
toire en offre. Le général Cambronne, qui
se piquait d'être un homme bien élevé,
s'est toujours défendu d'avoir, dans l'ero-'
portement du combat, abrégé la célèbre
formule la garde meurt et ne se rend
pas, et, au fond, il est bieh difficile de
prouver le contraire.
Mais, pour Rostopchine, il n'en va pas
de même. Quand il dit qu'il n'a pas voulu
brûlejvJa ville, mais jes seules provisions
amassées dans les maisons, quand il af-
firme qu'aucun produit incendiaire n'a
été employé, que s'il a fait évacuer les
pompes c'était par un simple souci de bon
administrateur ne voulant laisser aucun
matériel aux mains de l'ennemi, que
c'est la faute du vent si des incendies' par-
tiels et tout fortuits se sont propagés au
point d'embraser la ville entière, il abuse
de notre crédulité.
Il n'ose tout de même pas accuser for-
mellement, encore qu'il le laisse entendre,
les Français d'avoir mis le feu il recon-
naît que des gens sans aveu de la popula-
tion russe ont pu allumer l'incendie ça
et là dans un but de pillage, mais quant à
avoir fait briller Moscou, lui, ce n'est pas
vrai. ·
<-< On aurait tort, remarque-t-il, de ne
pas ajouter foi à mes affirmations, puis-
que je renonce au plus beau rôle de 1 épo-
que et que je fais crouler moi-même l'édi-
fice de ma célébrité. »
Or, les textes cités plus haut ne permet-
tent même pas de discuter ses affirma-
tions Moscou a bien été brûlé par son
ordre. Pourquoi alors, onze ans après l'in-
cendie, a-t-il essayé de faire croire le con-
traire ? 2
Chacun sa vérité
M. Maurice de La Fuye, ave'c un sens
psychologique très fin, en donne deux
raisons qui me semblent les bonnes
Le feu n'ayant éclaté qu'après l'entrée
des Français, il fut aisé de faire croire
aux Russes que ceux-ci étaient les auteurs
de l'incendie, nouvelle qui les exaspéra
et donna un regain de vigueur à leur es-
prit guerrier. Il n'y avait donc pas intérêt
par fa suite à laisser raconter le contraire.
Je signale à l'auteur un curieux passage
des Mémoires de Betzy Balcombe confir-
mant l'intérêt que les alliés attachaient,
alors que l'Empereur était à Sainte-Hélène,
à voir répandre le bruit de la seule res-
ponsabilité des Français dans la 'destruc-
tion de Moscou.
D'autre part, la guerre finie, songez à
l'état d'esprit des habitants de Moscou
devant la disparition de leur ville; aqx
plaintes, aux protestations et finalement
aux demandes de réparations qui certai-
nement, onze ans après, battaient en-
core lepr plein. Réfléchissez qu'au mo-
ment où Rostopchine écrivait sa brochure
il était à la veille de rentrer en Russie
et imaginez l'existence qu'il allait avoir
au milieu de ses compatriotes ruinés et
exaspérés s'il était avéré qu'il était le vrai
auteur de leurs malheurs. Déjà en France,
c'est son fils qui l'a écrit, il était en butte
à leurs reproches. Qu'il ait pris ses pré-
cautions pour ne pas se voir rendre la vie
intenable à son retour à Voronovp, c'est
fort compréhensible, et cela explique bien
pourquoi lui-même a tenu, contre toute
évidence, à nier la vérité.
Riche, malade, amer, souffrant de la dis-
location morale de sa famille, il ne'ren-
trait chez lui, et le savait bien, que pour
mourir. JI tenait au moins il mourir tran.
quille. C'est ce qu'il fit, au mois de Jan-
vier 1826, dans ce château de Voronovo
que l'incendie, qu'il avait lui-mêriie allur
me, n'avait pas détruit entièrement.
Il écrivait alors, en conclusion de ses
Mémoires, cette phrase orgueilleuse
« J'attends la mort sans crainte comme
sans impatience. Ma vie a été un mélo-
drame à grand spectacle dans lequel j*ai
joué les héros, les tyrans, les amoureux, les
pères nobles, jamais les valets. »
Mais* pas davantage les bourrus bienfai-
sants. C'est vainement qu'on chercherait
dans la vie de ce bougon malheureux ce
qu'on attend à chaque page quelque trait
qui évoque le brave, sympathique, inou-
bliable général Dôurakine.
Georges Girard.
(1) Maurice de La Fuye Rostopchine, £?«
ropien ou Slqve ? (Pion.),
LA MUSIQUE INSPIRE-T-ELLE
LES ECRIVAINS
Oui, répond M. Maurice Donnay
M. Francis Carco gime Ravel et M. Pierre Mac-Ôflan
les chansons
On peut êtrç un très grand écrivain et ne
pas aimer la musique.
Ne 4it.ën pas que Maeterlinck se refusa
à entendre Pelïias ?
N'est-ce pas Victor Hugo qui défendait
ses vers contre les musiciens en ces termes
un peu dura « Il est interdit de déposer
de la musique le long de mes vers » ?
Et ne conte-t-on point que lorsque Renan
reçut la visite d'un tout jeune compositeur,
aujourd'hui célèbre, qui venait lui deman-
der l'autorisation de mettre en musique la
Prière sur l'Acropole, il se contenta de ré-
pondre mélancoliquement « Mettre eh mu-
sique la Prière sur l'Acropole ? Je croyais
déjà }'»vojr fait
Pour certains écrivains, la musique est
exaltante, elle est l'inspiratrice, le guide.
La musique a-t-elle joué un grand rôle
dans la vje des écrivains contemporains ? '?
C'est ce que nous avons demandé à quel-
quès-ufts d'entre eux..
M. AîCHfrice Donnay, dont le sourire est
toute bienveillance, me déclare
J'adore ta musique
s> J'ai été élevé. en musique
j> Mes soeurs, très musiciennes, jouaient
tous tes classiques, Mozart particulièrement
et Beethoven,
» Je ne si(is pas très ouvert à la musique
motferné. Elle m'a atteint trop tard. Il y
avait toute une éducation nouvelle à faire.
La musique est-elle pour vous une
source d'inspiration, ou une distraction ?
Quand je faisais du théâtre, la musique
était inspiratrice. Il m'est arrivé souvent, au
moment d'écrire une scène difficile, ou pqs-
sionnéé, d'écoipter une Symphonie de Mozart
ou de Beethoven.
La musique est un excellent véhicule
pour la réverie et la pensée. »
Acceptez-vous le concert par T.S.F. ?
Bien styr Autrefois, j'ai beaucoup suivi
tes concerts. Aujourd'hui la T. S. F. est la
seule façon agréable d'entendre de la musi-
que.
» Tout dernièrement, j'ai passé une très
jolie soirée à suivre une audition des Noces
de Figaro donnée à Florence.
? J'aime Offenbach et j'aime "Wagner
(Wagner affirmait qu'il n'y avait que deux
connaisseurs en mUsique. lui et Offenbach!)
» J'aime Massenet, Saint-Saëns, Reynaldo
Hahn.
» J'aime aussi. Le Temps des cerises et
La Tour Saint-Jacques. Mais oui Un air
bien venu, lune phrase qui chante, c'est telle-
ment agréable.
» J'àitrie la. mélodie.
> Et j'ai eu grande joie quand j'ai com-
poii des pièces en musique de collaborer
auçc Bruneau, Claude Terrasse, Rey-
naldo. »
M. Francis Cârco aimé la musique, mais
comme il n'a guère le temps d'aller au con-
cert il se contente d'un phonographe
Ravel, me dit-il, me procure un repos
extraordinaire. Je ne me lasse pas de Ra-
vel
» La musique nous permet d'envisager la
vie sous un angle moins réaliste.
» Elle peut même nous mettre dans une
sorte d'état de transes et devenir inspira-
SERVICE DES PASSAGES DES MESSAGERIES MARITIMES
m [12, Boulevard de la Madeleine, à Paris, ainsi qu'à toutes les agences de voyages.
MESSAGERIES MARITIMES
trice. Je n'aime guère ta musique classique.
« par trop classique ».
»Honegqer me plait autant Que Mozart »
'̃ ♦
Pour M. Pierre Mac Qrlan, l'influence de
la musique sur son œuvré est incontestable.
Mais, précise-t-il, mofl cas est, je crois,
particulier. Je n'ai pas besoin d'une musique
qif.ï ait une valeur intrinsèque. Ce n'est pas
t'art musical qui m'influence. C'est ce qui
passe dans une chanson populaire, une chan-
son de faubourg ou une chanson de soldat 1
» La chanson, c'est le prétexte qui accro-
clic quelque chose dq.ns mon imagination.
Alors, la musique classique ?.
La musique classique nie plait, mats
elle ne pénètre pas mon œuvre. Elle n'excite
pas mon cerveau.
» La chansonnette qi^i rtté donnera, elle,
l'impulsion, n'a aucune importance, elle peut
être stupide et maladroite, elle a ce pouvoir,
elle agit sur moi, je le constate, c'est tout.
» Les chansons de soldat me procurent
vraiment une émotion physique.
» Les chansons populaires. quel pouvoir
extraordinaire e,ll?$ ont sur moi Au delà
du bavardage plus Ou moins ingénieux, il y
a ta petite chose qui voiis touche, qui vous
bouleverse. Je suis infiniment sensible à
cela.
Et en dehors de cela, vers quelle mu-
sique vous sentez-vous attiré ?
Toute la jeune génération de musiciens
espagnols Granadas, Albeniz, Ravel, etc.
» Ici, à la càrnpagfne,. on a par moments
besoin de musique violente le jazz, d'une
sensualité primitive, c'est une détente agréa-
ble.
» Pour les gens qui vivent en solitaire, je
crois que le bruit repose. »
(A suivre.) Ch. Rabe(te.
IL FAUT LIRE.
PHILOSOPHIE
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l'être (coll. philosophie de l'Esprit). Ce
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CHARLES-ALBERT Crjgrja, Recensement
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Départs de Marseille 20 Juillet et 17 Août 1937
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CHOSES ET GENS DE LETTRES
APPRENTISSAGES
Au cours de la relation radiophonique
du Couronnement, j'avais relevé ce sincère
propos d'un des speakers « Je n'ai certes
pas la prétention de vous donner une idée
du spectacle splendide qui se déroule de-
vant mes yeux. »
Aveu dont je m'étais autorisé pour pro-
poser que, dorénavant, la diffusion des
grands events fût confiée à des suppléants
pris chez des spécialistes dont précisément
l'art consiste à savoir noter et peindre
autrement dit, nos littérateurs connus.
Se ralliant, dans les Nouvelles, à ma
proposition, M. Pierre Descaves l'élargit,
demandant, en sus de ces coadjuteurs de
luxe, la création d'une équipe de radio-
reporters dûment exercée, « organisme
indispensable à la formation d'un génie
radiophonique ».
Excellente initiative. Cependant, cet ap-
prentissage que souhaite M- Pierre Desca-
ves pour les speakers de métier, ne me
semblerait pas moins désirable pour leurs
suppléants éventuels. Car le travail écrit
devant un bureau et le travail oral devant
le micro sont choses fort différentes.
Tei écrivain le miçux doiié et qui, plume
en main, à sa table, vous tracera d'un épi-
sode, d'un site le tableau le plus remar-
quable risquera parfois de rester sec de-
vant l'appareil si, cette description, il lui
faut l'improviser de vive voix et séance
tenante. Ainsi voyez-vous, soumis à pa-
reille épreuve, un Flaubert qui pâlissait
oies semaines sur une page tout porte a
croire qu'au bout de trois mots, il eut
bafouille,
En outre, une aptitude que réclame le
micro et que, faute de la posséder*- nos
auteurs devront acquérir, c'est une diction
claire et prenante. Enfin, un sens qui leur
manque souvent dans leurs écrits, j'en-
tends le sens du public, de ses goûts, de
ses moyens, n'exigerait pas de leur part
moins d'études.
Aussi dirais-je volontiers à ces recrues
de marque, comme M. Pierre Descaves aux
radio-reporters avant de vous lancer là
dedans, d'abord à l'école
Fernand Vandérem.
JACQUES CHARDONNE
L'AMOUR
En un petit livre qui est
un joyau de l'édition fran-
çaise, avec un portrait de
l'auteur et une préface, les
lecteurs de « Romanesques »
trouveront la pensée de
Chardonne sur r l'Amour
l'amour dans la vie à deux,
c'est plus que l'amour; c'est
un chemin. (l5fr, Stock).
A LA SOCIETE DES GENS DE LETTRES
Le jury du Prix de la Littérature régionaliste
(Fondation Lucien-Graux, d'une valeur de cinq
mille francs) s'est réuni à la Société des Gens
de Lettres, sous la présidence de Mme Camille
Marbo.
Le prix pour 1937 est attribué à M. Jean-
Toussaint Saroat.
M. Jean-Toussaint Samat, qui est né à Mar-
seille et habite à Istres, a publié notamment
Sangar, taureau, épopée bovine; Camard, gar-
dian, et Cartacalha la Grue, dont l'action se
déroule en Camargue.
Côté roman policier, M. Samat, toujours
régionaliste, a donné la Provence pour cadre
à des oeuvres comme Le Mort de la Canne-
bière, L'Horrible mort de miss Gildchrist, etc.
f
CROISIÈRES D'ÉTÉ
PRIX i à partir dë francs 7.800
(Excursions en Indochine comprises)
Dé parts de Matseille i 6 Juin et 14 Juillet 193 7
Départ de Marseille 28 Juin 1937
MADAGASCAR. LA REUNION, MAURICE
Durée 65 jours
(Excursions à Madagascar, La Réunion et Maurice comprises)
Départ de Marseille 15 Juillet 1937
-Ii Durée 17 et 23 jours
PRIX à partir de francs 4.350
(Excursions comprises)
MARCEL
ARLAND
LES PLUS BEAUX
DE NOS JOURS
Récits
Une mélodie d'une déchirante pureté
ANDRÉ HOUSSEA.UX, Jje Figaro
Ainsi Les vins beaux «le nos jours
contient-il plusieurs contes S propos
desquels, si gros et si risqué fût-il, on
peut prononcer le mot de chef-d'œuvre.
«JEAN-PIERRE MAXËNCB, Grinsoire
Qu'on dise si ce climat poétique, for-
mé par des moyens si purs, n'a pas
quelque chose d'enivrant s'il n'y a pas
1:1 une issue pour'le monde.
J. de I.ACRETELI.E. J'Ami du Peuple
~s~h~M~t~sM~M~
NOUVELLES
LITTERAIRES :`
5
M. Paul Valéry nous prie de dire que, =
contrairement à ce qui a été publié, il ne fait
pas partie du jury du Prix de Poésie René
Vivien.
Le Prix du Roman d'aventures (8.000 fr.) V:
sera attribué mardi pour la première fois au
cours d'un déjeuner, place Saint-Michel. M.
Pierre Benoit préside le jury et il est assisté
de MM. René Bizet, Gus-Bofa, F. Boùtet,
Francis Carco, Constantin-Weyer, L. Deffoux,
Joseph Kessel, P. Mac Orlan, Emile Zavie.
Le docteur Ivan Prijatelj, le meilleur
historien de la littérature slovène, vient de
mourir à Ljubljana à l'âge de 60 ans.
A Rome, sur l'initiative de M. Joseph
Bottai, ministre de l'Education nationale, une
commission prépare des manifestations natio-
nales à l'occasion de la mort de Leopardi.
M. Bottai annonce une exposition d'environ
150 autographes et manuscrits du grand poète
romantique italien. L'exposition se tiendra à
la Bibliothèque de Naples et sera inaugurée le
14 juin prochain.
LES LIVRES NOUVEAUX
M. Pierre Lucius publie Un siècle et demi
de Révolution, 1789-1936. (Librairie de l'Arc.)
Vient de paraître, à la N. R. F., un roman
c d'histoire contemporaine », de M. Guy de
Pourtalès, La Pêche miraculeuse.
Des poèmes de M. Max Frantel aux
« Cahiers d'art et d'amitié » Dialogue sur la
tombe des hommes.
Vient de paraître en traductions
Du Voyage babylonien (N. R. F.), de
l'écrivain allemand Alfred Dœblin.
Du roman de P.-G. Wodehouse, J'ai trois
amourlfux (Hachette).
De Gens d'église (N. R. F.), de Nicolas
Leskôw.
De la biographie de John K. Winkler
sur Rackefeller.
Chez Rieder, une traduction par A.-E.
Auscher, du roman d'Ettore Settani, l'écrivain
italien, Les Hommes gris. « C'est dur sermon
sur la vanité et la bassesse de nos passions >,
écrit dans sa préface Valery Larbaud.
On annonce un nouveau roman de
M. Henry Bordeaux sur les jeunes filles
Le Parrain (Pion).
Mme Marie-Anne Comnène putylie un
recueil de nouvelles et de contes L'Homme
aux yeux gris (N.R.F.).
Un remarquable début de M. Christian
Mégret dans le roman Les Anthropophages
(Fayard).
De M. Henry de Monfreid, un roman .̃
Le Roi des abeilles (N.R.F.).
-LE GRAND-PÈRE
DES PETITES FILLES MODÈLES
la curieuse existence du comte Rostopchine
C'était tout de même un fin politique,
ce Rostopchine. Lorsque, tout jeune sous-
lieutenant, il se présenta au général Sou-
varov, il n'eut garde, comme tant d'au-
tres, de se laisser démonter par les ex-
centricités de ce vieux fou.
C'est donc avec le plus grand naturel
qu'il regarda Souvàrby "éxéciHér les trois"
culbutes dont il saluait ses nouveaux hô-
tes, c'est avec une déférence parfaite
qu'il accueillit sa première question
Monsieur, combien y a-t-il de pois-
sons dans la Neva.?
Quatorze cent soixante et onze mille
huit cent douze, répondit-il -sans hésiter.
Parfait, apprpuva Souvarov; à table!'
Et il le soumit à sa dernière épreuve,
non la moins redoutable, celle du déjeu-
ner, dont le menu invariable comportait
du salé cru, de la tête de porc et de la
soupe pour finir.
Tels furent, en 1788, les débuts de Ros-
tqpchine dans 'une carrière tôt interrom-
pue. En 1792, il avait quitté l'année, sa
bonne fortune l'ayant attaché à la per-
sonne du grand-duc Paul, qui allait de»
venir tsar sous le nom de Paul I".
Autre fou, celui-là. Féru d'exercice à
la prussienne au point de mettre tout le
monde, civils et militaires, à l'ordonnance
et au pas cadencé, il exige de tous l'obéis-
sance passive à ses ordres les plus sau-
grenus. Pas de discussion possible. C'est
ainsi que le cointe Pahlen, ayant reçu
l'ordre de « laver la tête à à la princesse
Galitzine pour je ne sais quelle infrac-
tion à l'étiquette, se présenta chez elle
avec une cuvette et un savon et lui ad-
ministra un shampoing complet ordre
dé l'empereur, répondait-il à ses trépi-
gnements et à ses cris. Maintenant, peut-
etré l'avait-il fait pour ridiculiser son mai-
tre c'est encore une hypothèse possible.
Le marquis de Carabas
Mais revenons à Rostopchine, homme
sensé, celui-là, qui va se trouver aux pre-
mières places du fait des circonstances.
Sous Paul I", il n'est rien de moins, en
effet, que ministre des affaires étrangè-
res, puis chancelier. En qualité de mi-
nistre des affaires étrangères, c'est lui
qui pousse le tsar à un rapprochement
avec la Françe, resté d'ailleurs à l'état
d'ébauche. Il a tout naturellement de l'au-
torité et prend une grande importance
il est peut-être le seul à tenir tête à son
souverain quand il le juge nécessaire, et
certainement le seul qui ne risque pas,
à ce jeu, d'être brisé. Et cela crée entre
eux une amitié sincère.
Lorsqu'en mars 1801 Paul meurt assas-
•in'é, Rostopchine se démet sur l'heure
de ses fonctions, refuse de servir Alexan-
dre, qu'il considérera toujours comme un
mauvais fils. C'en est fini pour des an-
nées de sa vie publique.
Il se retire dans ses terres, à Voronovo,
cù jusqu'en 1812 il mènera, loin de toute
politique, la simple existence du gentil-
homme campagnard.
Oh un gentilhomme campagnard qui
du foin dans ses bottes. Sa retraite n'est
pas une chaumière, c'est un château à
trente-trois fenêtres de façade, entouré de
28,000 hectares, peuplés eux-mêmes d'une
population de 5,000 âmes. Paul g bien
failles chose% aussi géfiéreux qu'il était'
fSBT Le comte Rostopchine entretient un
haras de cent chevaux, sa femme des vp-
lières de perroquets le nombre de leurs
gens est tel qu'ils emplissent un grand
village.
En menant un train digne du marquis
de Carabas, le comte Rostopchine, cepen-
dant, s'ennuie. Naturellement grognon et
misanthrope, c'est un malade point tou-
jours imaginaire. Et c'est encore un hom-
me qui, évidemment, souffre de son éloi-
gnement volontaire des affaires. Des cha-
grins d'ordre intime viennent encore as-s
sombrir son caractère il a beaucoup souf-
fert de la conversion de sa femme au ca-
tholicisme.
Les années passent lentement. Depuis
1806, Rostopchine partage son temps en-
tre Voronovo et Moscou, oit il a acquis
pour l'hiver un magnifique palais. Il
s'ennuie toujours, écrit pamphlet poli-
tique, pièce de théâtre, bref tue le temps.
Et puis, c'est 1812, sa rentrée, aux heu-
res tragiques, dans la vie politique. Le tsar,
.qui ne l'aime pas, a beaucoup hésité à le
nommer gouverneur de Moscou.
Mais il n'est même pas militaire
a-t-il objecté.
C'est l'affaire d'un tailleur, a répli-
•qué la grande-duchesse Catherine.
Ce tailleur lui a assuré une place dans
l'histoire.
Du punch pour les Français
Je. n'ai pas l'intention de raconter l'in-
cendie de Moscou une fois de plus. L'in-
téressante biographie (1) de M. Maurice
de La Fuye donne, pour la première fois,
je crois, un document traduit du russe
qui ne laisse aucun doute sur les inten-
tions du gouverneur de Moscou. C'est le
texte d'une affiche de dernière heure
avant l'entrée des Français qui. d'ailleurs,
ne semble pas avoir été placardée, et dont
l'ironie est vraiment féroce
« Vous voulez tâter de nos bazars, de
nos femmes et de nos richesses. Eh bien
Messieurs les Français, au lieu d'eau-de-
vie vous aurez du punch brûlant si vous
aimez les chaudes amours, vous en aurez
aussi dans nos climats glacés si vous
aimez l'or, vous l'aurez tout fondu, il est
plus facile à emporter en lingots si
vous, aiméz le bal, vous l'aurez aux flam-
beaux, et je réponds que vous y verrez
clair si vous voulez savoir, enfin, comme
on danse en Russie, vous y ferez des sauts
comme nul n'en sait faire. Enfin, Mes-
sieurs les Français, je veux faire mentir
votre almanach, qui dit qu'il fait froid en
Russie. »
Si ce n'est pas là de la préméditation,
mettons que nous ne savons pas lire un
texte. On sait avec quel) froide résolution
Rostopchine accomplit son dessein, dont
au reste il n'avait p& sur le moment,
fait mystère. N'écrivait-il pas à Bagration,
avant la Moskowa
« Si vous êtes vaincus et forcés de re-
ctiler jusqu'à Moscou, j'enverrai à votre
secours 100,000 habitants arn^'s, Jt si cela
ne vous tire pas d'affaire, eh bien alors,
il ne restera aux scélérats, à la place de
Moscou, qu'un monceau de ruines. »
Au reste, quand il quitta Moscou en
flammes, ce fut, en se rendant à l'armée
russe, pour passer par Voronovo, qu'il in-
cendia lui-même. Et tandis que les volutes
de fumée noire s'inscrivaient dans le ciel,
il affichait sur la porte de l'église du vil-
lage cette proclamation
« J'ai été huit ans à embellir cette mai-
son de campagne, et j'y ai vécu heureux
au -sein de ma famille. Les habitants de
ce domaine, au nombre de 1;720, le quit-
tent à votre approché et je mets de ma
propre impulsion le feu à ma maison, afin
qu'elle ne soit pas souillée par votre pré-
sence. Français je vous ai abandonné 1
mes deux maisons de Moscou avec un
ameublement valant un demi-million de
roubles ici, vous ne trouverez que des
cendres. >
L'incendie de Moscou
Si j'accumule toutes ces précisions,
c'est pour arriver aux extraordinaires dé-
clarations de Rostopchine en 1823. Jus-
qu'en 1815, il avait erré en Russie et en
Allemagne à courir les villes d'éaux. En
1816, il arriva en France, où il connut
pour ia première fois le frisson de la
gloire il y fut accueilli, en effet, comme
un héros par le Paris de la Restauration.
Toutes les louanges dont on l'accablait
pouvaient se résumer ainsi « Sans vous,
nous ne serions pas ici », ce qui était tout
de nlêitte, comme le remarque justement
M. de La Fuye, une manière assez simpli-
fiée d'écrire l'histoire.
C'est vous, monsieur le comte, lui
dit Mlle Flore au foyer des Variétés, vous,
si délicat et si galant, qui avez pu com-
mettre les horreurs que l'on raconte t
•– Mademoiselle ,lui répond-il, excepté
quelques petits crimes indispensables dans
nion métier de militaire et d'homme d'E-
tat, on n'a rien me reprocher.
Le comte Rostopchine en 1812
(D'après une aquarelle de Mgr de Ségur)
Et en 1823, toujours Parisiens, comme
s'il voulait mettre les choses au point, il
écrit sa brochure intitulée £.l'incendie de Moscou, faite pour dénion-
trer que ce n'est pas lui qui, en 1812, a
brûlé Moscou.
C'est une de ces surprises comme l'his-
toire en offre. Le général Cambronne, qui
se piquait d'être un homme bien élevé,
s'est toujours défendu d'avoir, dans l'ero-'
portement du combat, abrégé la célèbre
formule la garde meurt et ne se rend
pas, et, au fond, il est bieh difficile de
prouver le contraire.
Mais, pour Rostopchine, il n'en va pas
de même. Quand il dit qu'il n'a pas voulu
brûlejvJa ville, mais jes seules provisions
amassées dans les maisons, quand il af-
firme qu'aucun produit incendiaire n'a
été employé, que s'il a fait évacuer les
pompes c'était par un simple souci de bon
administrateur ne voulant laisser aucun
matériel aux mains de l'ennemi, que
c'est la faute du vent si des incendies' par-
tiels et tout fortuits se sont propagés au
point d'embraser la ville entière, il abuse
de notre crédulité.
Il n'ose tout de même pas accuser for-
mellement, encore qu'il le laisse entendre,
les Français d'avoir mis le feu il recon-
naît que des gens sans aveu de la popula-
tion russe ont pu allumer l'incendie ça
et là dans un but de pillage, mais quant à
avoir fait briller Moscou, lui, ce n'est pas
vrai. ·
<-< On aurait tort, remarque-t-il, de ne
pas ajouter foi à mes affirmations, puis-
que je renonce au plus beau rôle de 1 épo-
que et que je fais crouler moi-même l'édi-
fice de ma célébrité. »
Or, les textes cités plus haut ne permet-
tent même pas de discuter ses affirma-
tions Moscou a bien été brûlé par son
ordre. Pourquoi alors, onze ans après l'in-
cendie, a-t-il essayé de faire croire le con-
traire ? 2
Chacun sa vérité
M. Maurice de La Fuye, ave'c un sens
psychologique très fin, en donne deux
raisons qui me semblent les bonnes
Le feu n'ayant éclaté qu'après l'entrée
des Français, il fut aisé de faire croire
aux Russes que ceux-ci étaient les auteurs
de l'incendie, nouvelle qui les exaspéra
et donna un regain de vigueur à leur es-
prit guerrier. Il n'y avait donc pas intérêt
par fa suite à laisser raconter le contraire.
Je signale à l'auteur un curieux passage
des Mémoires de Betzy Balcombe confir-
mant l'intérêt que les alliés attachaient,
alors que l'Empereur était à Sainte-Hélène,
à voir répandre le bruit de la seule res-
ponsabilité des Français dans la 'destruc-
tion de Moscou.
D'autre part, la guerre finie, songez à
l'état d'esprit des habitants de Moscou
devant la disparition de leur ville; aqx
plaintes, aux protestations et finalement
aux demandes de réparations qui certai-
nement, onze ans après, battaient en-
core lepr plein. Réfléchissez qu'au mo-
ment où Rostopchine écrivait sa brochure
il était à la veille de rentrer en Russie
et imaginez l'existence qu'il allait avoir
au milieu de ses compatriotes ruinés et
exaspérés s'il était avéré qu'il était le vrai
auteur de leurs malheurs. Déjà en France,
c'est son fils qui l'a écrit, il était en butte
à leurs reproches. Qu'il ait pris ses pré-
cautions pour ne pas se voir rendre la vie
intenable à son retour à Voronovp, c'est
fort compréhensible, et cela explique bien
pourquoi lui-même a tenu, contre toute
évidence, à nier la vérité.
Riche, malade, amer, souffrant de la dis-
location morale de sa famille, il ne'ren-
trait chez lui, et le savait bien, que pour
mourir. JI tenait au moins il mourir tran.
quille. C'est ce qu'il fit, au mois de Jan-
vier 1826, dans ce château de Voronovo
que l'incendie, qu'il avait lui-mêriie allur
me, n'avait pas détruit entièrement.
Il écrivait alors, en conclusion de ses
Mémoires, cette phrase orgueilleuse
« J'attends la mort sans crainte comme
sans impatience. Ma vie a été un mélo-
drame à grand spectacle dans lequel j*ai
joué les héros, les tyrans, les amoureux, les
pères nobles, jamais les valets. »
Mais* pas davantage les bourrus bienfai-
sants. C'est vainement qu'on chercherait
dans la vie de ce bougon malheureux ce
qu'on attend à chaque page quelque trait
qui évoque le brave, sympathique, inou-
bliable général Dôurakine.
Georges Girard.
(1) Maurice de La Fuye Rostopchine, £?«
ropien ou Slqve ? (Pion.),
LA MUSIQUE INSPIRE-T-ELLE
LES ECRIVAINS
Oui, répond M. Maurice Donnay
M. Francis Carco gime Ravel et M. Pierre Mac-Ôflan
les chansons
On peut êtrç un très grand écrivain et ne
pas aimer la musique.
Ne 4it.ën pas que Maeterlinck se refusa
à entendre Pelïias ?
N'est-ce pas Victor Hugo qui défendait
ses vers contre les musiciens en ces termes
un peu dura « Il est interdit de déposer
de la musique le long de mes vers » ?
Et ne conte-t-on point que lorsque Renan
reçut la visite d'un tout jeune compositeur,
aujourd'hui célèbre, qui venait lui deman-
der l'autorisation de mettre en musique la
Prière sur l'Acropole, il se contenta de ré-
pondre mélancoliquement « Mettre eh mu-
sique la Prière sur l'Acropole ? Je croyais
déjà }'»vojr fait
Pour certains écrivains, la musique est
exaltante, elle est l'inspiratrice, le guide.
La musique a-t-elle joué un grand rôle
dans la vje des écrivains contemporains ? '?
C'est ce que nous avons demandé à quel-
quès-ufts d'entre eux..
M. AîCHfrice Donnay, dont le sourire est
toute bienveillance, me déclare
J'adore ta musique
s> J'ai été élevé. en musique
j> Mes soeurs, très musiciennes, jouaient
tous tes classiques, Mozart particulièrement
et Beethoven,
» Je ne si(is pas très ouvert à la musique
motferné. Elle m'a atteint trop tard. Il y
avait toute une éducation nouvelle à faire.
La musique est-elle pour vous une
source d'inspiration, ou une distraction ?
Quand je faisais du théâtre, la musique
était inspiratrice. Il m'est arrivé souvent, au
moment d'écrire une scène difficile, ou pqs-
sionnéé, d'écoipter une Symphonie de Mozart
ou de Beethoven.
La musique est un excellent véhicule
pour la réverie et la pensée. »
Acceptez-vous le concert par T.S.F. ?
Bien styr Autrefois, j'ai beaucoup suivi
tes concerts. Aujourd'hui la T. S. F. est la
seule façon agréable d'entendre de la musi-
que.
» Tout dernièrement, j'ai passé une très
jolie soirée à suivre une audition des Noces
de Figaro donnée à Florence.
? J'aime Offenbach et j'aime "Wagner
(Wagner affirmait qu'il n'y avait que deux
connaisseurs en mUsique. lui et Offenbach!)
» J'aime Massenet, Saint-Saëns, Reynaldo
Hahn.
» J'aime aussi. Le Temps des cerises et
La Tour Saint-Jacques. Mais oui Un air
bien venu, lune phrase qui chante, c'est telle-
ment agréable.
» J'àitrie la. mélodie.
> Et j'ai eu grande joie quand j'ai com-
poii des pièces en musique de collaborer
auçc Bruneau, Claude Terrasse, Rey-
naldo. »
M. Francis Cârco aimé la musique, mais
comme il n'a guère le temps d'aller au con-
cert il se contente d'un phonographe
Ravel, me dit-il, me procure un repos
extraordinaire. Je ne me lasse pas de Ra-
vel
» La musique nous permet d'envisager la
vie sous un angle moins réaliste.
» Elle peut même nous mettre dans une
sorte d'état de transes et devenir inspira-
SERVICE DES PASSAGES DES MESSAGERIES MARITIMES
m [12, Boulevard de la Madeleine, à Paris, ainsi qu'à toutes les agences de voyages.
MESSAGERIES MARITIMES
trice. Je n'aime guère ta musique classique.
« par trop classique ».
»Honegqer me plait autant Que Mozart »
'̃ ♦
Pour M. Pierre Mac Qrlan, l'influence de
la musique sur son œuvré est incontestable.
Mais, précise-t-il, mofl cas est, je crois,
particulier. Je n'ai pas besoin d'une musique
qif.ï ait une valeur intrinsèque. Ce n'est pas
t'art musical qui m'influence. C'est ce qui
passe dans une chanson populaire, une chan-
son de faubourg ou une chanson de soldat 1
» La chanson, c'est le prétexte qui accro-
clic quelque chose dq.ns mon imagination.
Alors, la musique classique ?.
La musique classique nie plait, mats
elle ne pénètre pas mon œuvre. Elle n'excite
pas mon cerveau.
» La chansonnette qi^i rtté donnera, elle,
l'impulsion, n'a aucune importance, elle peut
être stupide et maladroite, elle a ce pouvoir,
elle agit sur moi, je le constate, c'est tout.
» Les chansons de soldat me procurent
vraiment une émotion physique.
» Les chansons populaires. quel pouvoir
extraordinaire e,ll?$ ont sur moi Au delà
du bavardage plus Ou moins ingénieux, il y
a ta petite chose qui voiis touche, qui vous
bouleverse. Je suis infiniment sensible à
cela.
Et en dehors de cela, vers quelle mu-
sique vous sentez-vous attiré ?
Toute la jeune génération de musiciens
espagnols Granadas, Albeniz, Ravel, etc.
» Ici, à la càrnpagfne,. on a par moments
besoin de musique violente le jazz, d'une
sensualité primitive, c'est une détente agréa-
ble.
» Pour les gens qui vivent en solitaire, je
crois que le bruit repose. »
(A suivre.) Ch. Rabe(te.
IL FAUT LIRE.
PHILOSOPHIE
SIMON FRANK. La Connaissance de
l'être (coll. philosophie de l'Esprit). Ce
livre attachera tous ceux qui demandent
à un philosophe de leur apprendre comment
il conçoit la relation de l'homme avec
l'absolu. (Aubier, éditions Montaigne, quai
Conti, Paris. Un vol. 36 fr.)
TOURISME-VOYAGES
Dans l'Algérie de C. ALZONNE, et le Maroc
de R. Thomasset (deux volumes admirable-
ment illustrés), qui viennent de paraître
dans la collection « Pays et Cités d'Art »,
vous trouverez tout ce qui fait l'attrait iné-
puisable de ces pays, où la vie nouvelle a su
respecter le passé et conserver intacts, dans
des sites d'une réelle grandeur, le pittores-
que indigène m.êlé aux souvenirs des civili-
sations antérieures.
Chaque vqlùjne relié, 20 francs. (Fernand
Nathan, éditeur, Paris.)
• REVUES :U,t" ;;̃ ̃'̃
NOUVELLE REVUE FRANÇAISE (1"
juin). Francis JAMMÉS, Feux Màbie-
ANNE CoMWÈjn;, La Haute Maison; RAINER
Marja Rilke, Lettre à un jeune poète (fin)
CHARLES-ALBERT Crjgrja, Recensement
JEAN PRÉVOST, La Chasse du matin (IV)
Documents. Chroniques. Notes. L'Air du
mois.
EN INDOCHINE
MARSEILLE, PORT-SAÏD, DJIBOUTI, COLOMBO (excursion à KANDY), MADRAS,
PONDICHERY, SINGAPORE, SAIGON (excursion aux ruines d'ANGKOR), TOURANE,
HAIPHONG (excursion, à la baie d'ALONG), HANOI et retour à MARSEILLE
Durée 80 jours
EN OCEANIE >,
ALGERIE, LES ANTILLES, PANAMA, TAHITI, NOUVELLES-HEBRIDES, NOUVELLE.
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ITALIE, GRECE, TURQUIE, MER NOIRE, SYRIE, PALESTiNE, EGYPTE
Départs de Marseille 20 Juillet et 17 Août 1937
Pour ton* renseignements, brochures illustrées et itinéraires détaillés s'adresser au
CHOSES ET GENS DE LETTRES
APPRENTISSAGES
Au cours de la relation radiophonique
du Couronnement, j'avais relevé ce sincère
propos d'un des speakers « Je n'ai certes
pas la prétention de vous donner une idée
du spectacle splendide qui se déroule de-
vant mes yeux. »
Aveu dont je m'étais autorisé pour pro-
poser que, dorénavant, la diffusion des
grands events fût confiée à des suppléants
pris chez des spécialistes dont précisément
l'art consiste à savoir noter et peindre
autrement dit, nos littérateurs connus.
Se ralliant, dans les Nouvelles, à ma
proposition, M. Pierre Descaves l'élargit,
demandant, en sus de ces coadjuteurs de
luxe, la création d'une équipe de radio-
reporters dûment exercée, « organisme
indispensable à la formation d'un génie
radiophonique ».
Excellente initiative. Cependant, cet ap-
prentissage que souhaite M- Pierre Desca-
ves pour les speakers de métier, ne me
semblerait pas moins désirable pour leurs
suppléants éventuels. Car le travail écrit
devant un bureau et le travail oral devant
le micro sont choses fort différentes.
Tei écrivain le miçux doiié et qui, plume
en main, à sa table, vous tracera d'un épi-
sode, d'un site le tableau le plus remar-
quable risquera parfois de rester sec de-
vant l'appareil si, cette description, il lui
faut l'improviser de vive voix et séance
tenante. Ainsi voyez-vous, soumis à pa-
reille épreuve, un Flaubert qui pâlissait
oies semaines sur une page tout porte a
croire qu'au bout de trois mots, il eut
bafouille,
En outre, une aptitude que réclame le
micro et que, faute de la posséder*- nos
auteurs devront acquérir, c'est une diction
claire et prenante. Enfin, un sens qui leur
manque souvent dans leurs écrits, j'en-
tends le sens du public, de ses goûts, de
ses moyens, n'exigerait pas de leur part
moins d'études.
Aussi dirais-je volontiers à ces recrues
de marque, comme M. Pierre Descaves aux
radio-reporters avant de vous lancer là
dedans, d'abord à l'école
Fernand Vandérem.
JACQUES CHARDONNE
L'AMOUR
En un petit livre qui est
un joyau de l'édition fran-
çaise, avec un portrait de
l'auteur et une préface, les
lecteurs de « Romanesques »
trouveront la pensée de
Chardonne sur r l'Amour
l'amour dans la vie à deux,
c'est plus que l'amour; c'est
un chemin. (l5fr, Stock).
A LA SOCIETE DES GENS DE LETTRES
Le jury du Prix de la Littérature régionaliste
(Fondation Lucien-Graux, d'une valeur de cinq
mille francs) s'est réuni à la Société des Gens
de Lettres, sous la présidence de Mme Camille
Marbo.
Le prix pour 1937 est attribué à M. Jean-
Toussaint Saroat.
M. Jean-Toussaint Samat, qui est né à Mar-
seille et habite à Istres, a publié notamment
Sangar, taureau, épopée bovine; Camard, gar-
dian, et Cartacalha la Grue, dont l'action se
déroule en Camargue.
Côté roman policier, M. Samat, toujours
régionaliste, a donné la Provence pour cadre
à des oeuvres comme Le Mort de la Canne-
bière, L'Horrible mort de miss Gildchrist, etc.
f
CROISIÈRES D'ÉTÉ
PRIX i à partir dë francs 7.800
(Excursions en Indochine comprises)
Dé parts de Matseille i 6 Juin et 14 Juillet 193 7
Départ de Marseille 28 Juin 1937
MADAGASCAR. LA REUNION, MAURICE
Durée 65 jours
(Excursions à Madagascar, La Réunion et Maurice comprises)
Départ de Marseille 15 Juillet 1937
-Ii Durée 17 et 23 jours
PRIX à partir de francs 4.350
(Excursions comprises)
MARCEL
ARLAND
LES PLUS BEAUX
DE NOS JOURS
Récits
Une mélodie d'une déchirante pureté
ANDRÉ HOUSSEA.UX, Jje Figaro
Ainsi Les vins beaux «le nos jours
contient-il plusieurs contes S propos
desquels, si gros et si risqué fût-il, on
peut prononcer le mot de chef-d'œuvre.
«JEAN-PIERRE MAXËNCB, Grinsoire
Qu'on dise si ce climat poétique, for-
mé par des moyens si purs, n'a pas
quelque chose d'enivrant s'il n'y a pas
1:1 une issue pour'le monde.
J. de I.ACRETELI.E. J'Ami du Peuple
~s~h~M~t~sM~M~
NOUVELLES
LITTERAIRES :`
5
M. Paul Valéry nous prie de dire que, =
contrairement à ce qui a été publié, il ne fait
pas partie du jury du Prix de Poésie René
Vivien.
Le Prix du Roman d'aventures (8.000 fr.) V:
sera attribué mardi pour la première fois au
cours d'un déjeuner, place Saint-Michel. M.
Pierre Benoit préside le jury et il est assisté
de MM. René Bizet, Gus-Bofa, F. Boùtet,
Francis Carco, Constantin-Weyer, L. Deffoux,
Joseph Kessel, P. Mac Orlan, Emile Zavie.
Le docteur Ivan Prijatelj, le meilleur
historien de la littérature slovène, vient de
mourir à Ljubljana à l'âge de 60 ans.
A Rome, sur l'initiative de M. Joseph
Bottai, ministre de l'Education nationale, une
commission prépare des manifestations natio-
nales à l'occasion de la mort de Leopardi.
M. Bottai annonce une exposition d'environ
150 autographes et manuscrits du grand poète
romantique italien. L'exposition se tiendra à
la Bibliothèque de Naples et sera inaugurée le
14 juin prochain.
LES LIVRES NOUVEAUX
M. Pierre Lucius publie Un siècle et demi
de Révolution, 1789-1936. (Librairie de l'Arc.)
Vient de paraître, à la N. R. F., un roman
c d'histoire contemporaine », de M. Guy de
Pourtalès, La Pêche miraculeuse.
Des poèmes de M. Max Frantel aux
« Cahiers d'art et d'amitié » Dialogue sur la
tombe des hommes.
Vient de paraître en traductions
Du Voyage babylonien (N. R. F.), de
l'écrivain allemand Alfred Dœblin.
Du roman de P.-G. Wodehouse, J'ai trois
amourlfux (Hachette).
De Gens d'église (N. R. F.), de Nicolas
Leskôw.
De la biographie de John K. Winkler
sur Rackefeller.
Chez Rieder, une traduction par A.-E.
Auscher, du roman d'Ettore Settani, l'écrivain
italien, Les Hommes gris. « C'est dur sermon
sur la vanité et la bassesse de nos passions >,
écrit dans sa préface Valery Larbaud.
On annonce un nouveau roman de
M. Henry Bordeaux sur les jeunes filles
Le Parrain (Pion).
Mme Marie-Anne Comnène putylie un
recueil de nouvelles et de contes L'Homme
aux yeux gris (N.R.F.).
Un remarquable début de M. Christian
Mégret dans le roman Les Anthropophages
(Fayard).
De M. Henry de Monfreid, un roman .̃
Le Roi des abeilles (N.R.F.).
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