Titre : L'Humanité : journal socialiste quotidien
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : L'Humanité (Paris)
Éditeur : L'HumanitéL'Humanité (Saint-Denis)
Date d'édition : 1934-01-07
Contributeur : Jaurès, Jean (1859-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 janvier 1934 07 janvier 1934
Description : 1934/01/07 (Numéro 12808). 1934/01/07 (Numéro 12808).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
L'HUMANITÉ
7-1-34
OR ET SANG
DU RAIL
•̃ ̃: .">♦». r-
(SUITE DE LA PREMIERE PAGE)
Le mécanicien, une burette à long
col à la main, graisse une dernière
fois les bielles. Plus loin, le chef «Je
train, drapé dans sa houppelande, vi-
site, une lampe feu rouge et blanc
à la main, le dessous des premiers
wagons.
Du monde là-bas. 'Ce sont les arri-
vées des grandes lignes.
Express de Nancy. Rapide de Stras-
bourg. Noms sinistres qui rappellent
tant de sang et de débris humains.
Par dizaines, des gens attendent.
Atmosphère fiévreuse devant le ta-
bleau d'affichage des retards 12 mi-
nutes de Château-Thierry, 2o minutes
d'Epernay, 35 minutes de Meaux.
Emotion collective. Discussion.
Vous savez que ce mécanicien
Paudignyj c'était celui qui, un mois
avant, avait évité une catastrophe.
Des bielles s'étaient cassées. On avait
laissé partir la, machine sans vérifi-
cations. Dans les dépôts, le temps de
vérification est réduit, il faut que la
machine parte, qu'elle roule 1
Bien sûr. On m'a dit que la
Compagnie avait, en deux ans, ren-
voyé 2.5oQ employés. Voiis savez, de
ceux qui n'étaient pas titularisés (i)-
̃ C'est formidable ce qui se passe 1
Ce sont deux hommes bien mis qui
échangent ces paroles en attendant,
« Français moyens » qui découvrent la
rationalisation capitaliste (sans çn dire
le mot) et ses tragiques méfaits. Con-
versation qui prouve que la campagne
de l'Humanité et de la fédération des
cheminots a porté 1
Tiens, tiens, voici deux, quatre, six
agents de Chiappe, précédés d'un hi>
gadier. Des policiers en civil ont-ils
prévenu de l'émotion qui régnait f
Les sept flics, importants, s'avancent
dans les groupes,
Braves voyageurs, cela vous montre
que chez ceux-là, on n'a pas comptes'
se le personnel Si lors d'une pro-
chaine catastrophe, blessés, vous man-
quez de civières, soyez sûrs- que les
flics ne manqueront pas, pour « cal*
mer », sur l'appel des administra-
teurs sanglants, les manifestations
contre l'assassinat collectif
Un murmure de satisfaction « Le
voilà I » Là-bas, un point blanc est
apparu, se rapproche.
Le haut du corps penché: au dehors,
le mécanicien, les lunettes relevées
sur son serre-tête de cuir, une main
sur la,manette du frein, fait glisser
son lourd convoi de plus en plus len-
tement sur les rails.
Un léger échappement de vapeur.
Stop,
On s'étonne de les voir tous deux
si calmes, regarder un court moment
les voyageurs défilant, encombrés de
valises.
Maintenant le chauffeur, courbé en
deux, s'active vers le foyer..
Le mécanicien, après un tour sur
l'étroite plate-forme, a pris, de ses
mains noircies, les feuillets de con-
trôle placés devant lui.
Le chef de train, chargé de saco-
ches lourdes, une lampe à la main,
passe, dit un mot, s'en va, harassé.
20 heures. Les voyageurs sont
maintenant chez' eux. Mais le mécani-
cien et le chauffeur sont encore au
dépôt, l'un faisant son rapport, l'au-
tre « montant » son feu de réserve.
A l'intérieur d'un logement, quel-
que part à la Chapelle ou à la Vil-
lette, la femme de l'un d'eux compte
les minutes. Il y a bientôt' 30 heures
qu'il est parti. C'est son heure.
30 heures, direz-vous ? Ecoutez ce
que dit ce mécanicien
–̃Le rapide 35 Paris-Nancy direct
(353 kilomètres saris arrêt) part à 17
heures 49. Le mécanicien et le chauf-
feur doivent venir au dépôt le matin
dès 7 heures, en réserve, sur le qui-
vive.
Arrivée à Nancy à 21 h. 37, Une
'demi-heure à l'arrivée encore. Repos
au dortoir du dépôt. Départ du '28
(Nancy-Paris) à 9 h. 9. 11 faut venir
plus d'une heure avant. Arrivée à Pa-
ris à 12 h. 40. Une demi-heure enco-
re au dépôt. Ça fait un total de zg
heures 30 dehors, au service de la
Compagnie.
Cela c'est un des côtés de la vie
des équipes de trains bolides. et des
autres. Nous la verrons plus en détail,
comme .nous verrons l'ensemble des
cheminots, producteurs de dividendes
et de tantièmes pour les capitalistes
du rail, bénéfices majorés ou mainte.
nus malgré la crise par une rationa-
lisation criminelle, cause d'accident*
et de catastrophes aux milliers de vie»
times or et sang du rail. MaRS;
-̃> MARS.
(1) Le chiffre est encore trop faible.
L'Humanité, il y a quelques jours, a pu-
blié le discours de Renaudin, président
du conseil d'administration, qui se féli.
citait de la suppression en deux ans de
près de 4.00D agents sur le réseau de
l'Est.
aaaHBaaBBaaaaBiBBaniMBaai
a'MZBBWa*)«)t1. L'A1~PLEUR IN®UIE DU SCANDALE
La seule affaire de Bayonne met en <
fcause 10 le ministère de la Justice et le 1
'Parquet qui ont lavé les vieilles histoires!
de Staviski et ont enterré les poursuites <
contre lui 2° la Sûreté générale, dont ]
il était, qui l'a couvert et le couvre i
S° l'administration des finances muni- {
cipales, le ministère des Finances et la j
Cour des Comptes qui n'ont pas opéré ]
les contrôles réglementaires ou les ont i
falsifiés -4° les politiciens qui ont été r
complices et intermédiaires de Staviski, (
comme Garat et J. Durand 5° les per-
sonnalités (dont un x ministériel) qui
se sont portées garantes de Staviski c
6° -le ministère du travail et nommément î
Dalimier qui ont imposé les faux bons t
Staviski comme placement aux caisses (
d'assurances sociales 7" les gestion-
naires de ces caisses qui ont mis ce
a conseil » en application 80 les inter- s
médiaires et courtiers de tout ce monde- c
là qui ont empoché les primes, d'émis- £
siqn 9° les compagnies d'assurances
privées qui ont placé des faux bons Sta- 1
viski ou ont spéculé sur eux 10° le 1
Parquet encore (et sa section financière r
surtout), la police encore les ministères
des Finances encore, des assurances ]
sociales encore, du Commerce, de ta l
Justice qui ont laissé faire cela ou l'ont
encouragé non gratuitement' 11" les
journaux à tout faire qui ont servi les t
opérations et les personnalités (dont
toujours le x ministériel) qui y ont r
accrédité .Staviski 12° les personnalités r
du grand monde, de la banque, des Ç
assurances, des ministères, de la haute r
justice, du Parlement, de la police, des
sa tons, des courses, etc., qui connais- S
saient et Staviski. et son passé, et ses
agissements 13° la police, qui mis
et met Staviski â l'abri.
Toute l'entreprise reposait sur -des
principes simples, que seules ces compli- r
poimesHHiges
LE NOUVEAU MINISTÈRE
An cas où le gouvernement
Chautemps rie fourrait répon-
dre aux multiples et brillan-
les obligations nationales qui
incombent présentement à la
République, on prête à M.
Lebrun l'intention de confier
le Pouvoir à l'homme oui
s'impose^ au- véritable maître de nos
au chef, M. Alexandre Sta-
vhki.
Celui-ci aura quelque peine à cons-
tituer son cabinet, non du fait d'abs-
tentions ou de refus, mais au contraire
à cause du grand nombre dé sollicita-
tions dont il est l'objet. Aussi spnge-t-
H faire un grand ministère d'Union
nationale. Voici les noms qu'on pro-
nonce
Présidence du conseil (avec droit de
regard dans tous les portefeuilles)
A. STAVISKI,
Justice Chautemps.
Finances Bonnet.
Travail Dalimier.
Commerce Julien Durand.
Education du contribuable; De Mon-
me. •̃
Poiriculture Qiieuille.
Affaires étrangères De Fontenay.
Intérieur et Sûreté générale: Malvy.
Guerre Général A, Bardi de Fou-
reton.
Cplonies Colonel de Monlalond
d'Avray.
Propagande Bonnaure.
Aide et Assistance Chiappe.
Santé Garai,
Pensions H. Rossignol.
SOUS-SECRETAIRES D'ETAT
Spéculations Guiboud-Ribaud.
Fortifications et Moralité publique-,
A. Tardieu.
Assurances sociales Lamoureux.
Etouffement de scandales René Re-
nottlt, ̃'̃
Fausses enquêtes Raynaldy.
Virement des fonds Buisson (C,
G. T.). ).
Faux et usages de faux •' Bayard.
Beaux-Arts Mlle Rita Georg.
Amnistie Curraî Fils.
Interpellations rentrées ̃ Blum.
Elections cartellisteg P, Faure,
Liberté de la presse Dubarry.
Cette liste ne saurait prétendre être
complète. De nombreuses personnali-
tés de divers partis n'ont pas encore
voulu, par modestie, laisser ébruiter
leur nom. ,̃*
L'AFFAIRE STAVISKI
-Que l'on prenne les sanctions
qui s'imposent
Entendu, Monsieur le Prési-
dent. Nous allons arrêter le por-
tier du Crédit Municipal.
1}
Le Dur de Cassis (3' épisode)
Contre la Société de ciments artifi-
ciels, qui veut leur imposer son usine
malsaine, les habitants de Cassis pro-
testent.
Mais c'est alors l'époque des élec-
tions avril 1932. Afin d'éviter le
scandale, la décision préfectorale est
ajournée.
Le dur Bouisson, dans la coulisse,
a couvert les manœuvres de la société.
Mais, en public, il n'ose alors le mon-
trer.
Aussi, aux élections, est-il réélu,
parce que ses victimes croient qu'il va
les défendre! l ̃ ̃'
Et, réélu, il fait donner l'autorisa-
tion à l'usine, à la faveur d'une crise
ministérielle ~A fuime)
> (A suivre)
->_»4.«^
tn cftesnînot tué à Tergnier
*«*
Tergnier, 6 janvier. L'émotion sou-
levëe par la mort affreuse des deux che-
minots brûlés vifs aux ateliers ̃ de maté-
riel routent est à peine calmée qu'un
autre ouvrier, au dépôt de-traction, cette
fois, vient d'être broyé entre deux tam-
pons. La cause ? une fois de plus le
travail au rendement organisé au mépris
des règles les plus élémentaires de 'sé-
curité. Le syndicat unitaire.
îit'és pouvaient permettre d'appliquer.
Stayiski déposait, au Crédit municipal des
ïages, vrais ou faux, des bijoux surtout.
~eux-ci étaient faux, première escroque-
*ie. S'ils étaient authentiques, les com-
)lices de Staviski les lui restituaient,
Hant sûrs que le déposant ne viendrait
amais les retirer. Seconde escroquerie.
Puis sur le prétendu dépôt, on tirait des
sons. Troisième escroquerie. Et non seu-
ement on en tirait jusqu'à équivalence
le la prétendue richesse en dépôt. mais
>n en tirait 10, 15 ou 20 fois plus. Qua-
rième escroquerie. On pouvait placer
:es bons ensuite en offrant ,uri fôrmlda-
)le pourcentage (jusqu'à 36 %) qui ne
îoûtait pas cher.
Mais h quoi lui ont servi ces millions?
A vivre luxueusement, avec sa cour et
ion harem, oui. A corrompre les politi-
:iens et grands administrateurs, oui. A
icheter des journaux, oui.
Mats surtout, Staviski a jeté ces mil-
ions dans une autre et plus vaste affai-
̃e, dont il attendait une razzia encore
dus formidable et qui compromet de
louveaux !!ts
̃ond les institutions et le régime L'AF-
FAIRE. DE BONS HONGROIS.
Quand la Hongrie dut céder des terri-
oires, après guerre, h la Roumanie, à
a Yougoslavie, à la Tchécoslovaquie, les
iropriétaires hongrois de terres situées
tans les zones devenues étrangères re-
:urent, à titre de dommages ou d'indem-
lité, des bons remboursables.
Or l'opération traîna. Les bons se dê-
'alôrisèrent..
Staviski les racheta à vil prix {20
le leur valeur) ou promit à leurs déten-
pups une part de bénéfices s'ils les lui]
:0Hfinient. Il a trusté ces bons de dom-
nages (comme en France des spécula-,
LE PLUS GRAND SCANDALE DU REGINE
̃' m- -i.– ̃̃! •!̃̃̃̃ m .ii.
(SUJTE DE LA PREMIERE PAGE)
Zèle tardif n a du moins, à nos yeux,
un intérêt essentiel. Le communiqué
constitue l'aveu des « retards » de la
police et des complaisances des ,chats-
fcuiTâs,
Zèle tardif du successeur de Dalfmùr
Zèle tardif, disons-nous à propos de la
décision de Chautemps, II taut faire la
même remarque à propos de la décision
prise hier par M. Raynaldy, garde des
sceaux, successeur de Dalimier, qui lui
aussi veut faire montre de poigne. Il est
bien temps I Voici son communiqué
« Le garde des sceaux donne des ins-
tructions aux magistrats pour que, dans
les affaires pénales, il ne puisse être ac-
çnrdç qu'une seule remise pour conve-
nances reconnues légitimes des parties ou
de leurs conseils.
•' Tout autre renvoi ne pourra être ob-
tenu que pour des raisons graves et par
décision motivée qui sera immédiatement
̃portée à la connaissance des chels de
service.
« De plus, le garde des sceaux fait pro-
der à une enquête pour établir les rai-
sons qui ont motivé les remises succes-
sives de l'affaire Staviski.
« Pas que les résultats complets de
cette enquête lui seront parvenus il pro-
voquera toutes sanctions nécessaires s'il
apparaît que des négligences ou des
fautes ont été commises. »
Promettre et tenir, pour ces messieurs,
sont deux En tout cas, ici encore, AVEU
des complàisances qu'a, pour Staviski,
la « Justice », dont la lenteur voulue per-
mit à l'escroc laissé en liberté d'accom-
plir ses méfaits.
Ne quittons pas ce terrain bien parti-
culier sans dire un mot à la mère Ha-
nau
Dans sa feuille honorable, Forces, elle
cite le nom de 'l'avocat d'affaires Gui-
boud-Ribaud, compromis dans le scan-
dale, et s'empresse emboîtant le pas
à la Liberté de dauber soir le fait que
Guiboud-Ribaud fut avocat du S. R. I
Nos camarades du S. R. I. nous ont
déclaré que le personnage n'eut plus rien
à voir avec l'organisation depuis le mo-
ment– cela remonte à cinq ans où
les responsables du S. R. I. flairèrent
en lui un homme pen recommandable,
qui consentait à défendre des camarades
inculpés, mais dont la sincérité apparut
douteuse,
Pourquoi donc la mère Hanau se iper-
met-elle d'opérer un rapprochement com-
me celui qu'elle esquisse 7 Elle devrait,
plus que personne, se tenir tranquille »
en cette affaire Stavistd. ELLE BENE-
FIClE ~N EFFET DE COMPLAISANCES
QUI RESSEMBLENT ETRANGEMENT
A CELLES DONT PROFITA STAVISKI.
L'affaire Hanau est renvoyée périodi-
quement, après examen médical de l'in-
téressée par Cinq médecins commis par
la cour. DEPUIS QUATRE' ANS, tous
les trois mois environ, il y a remise i
Finira-t-on jamais par conduire l'ani-
matrice » en Voiture à l'audience 7
En tout cas, il ne sied pas à cette fem-
me .qe baver sur les organisations ou-
vrières, à la façon des gens de la Li.
berté.
Personne ne veut plus du Guiboud!
L« ministère de l'air a publié le com-
muniqué que voici
« Un journal dû soir a indiqué que
M. Gùiboud-Ribanid, avocat à la cour de
Paris, était officiellement chargé de mis-
sion au ministère de t'air.
«Le ministre de l'air tient à déclarer
que M. Gtiiboud-Ribaud n'a jamais fais
partie à quelque titre que ce soit de son
cabinet. »
M. Cot est prompt à la riposte. Mais
a dire vrai, c'est à M, Bonnet qu'on ré-
clame surtout des explications sur ses
attachés, chargés de missions, etc.
On va voir par ce qui suit que M. Bon-
net est beaucoup moins catégorique que
son ^collègue Pierre Cot.
Conseil des ministres
Les ministres et sous-secrétaires d'Etat
se réuniront en conseil de cabinet lundi
prochain, à 17 heures, au ministère de
l'intérieur, et en conseil des ministres
mardi, à 10 heures, à l'Elysée.
A cause de la rentrée, bien sûr.
Mais gageons qu'on parlera surtout
de Staviski 1
̃»"
Les amis politiques elles complices
de l'escroc Staviski
Bonnet, ministre des finances
se débat. et s'enferre
Comme un diable dans un bénitier, M.
Georges Bonnet se débat. Le grand ar-
gentier tente d'esquiver le discrédit qui
& menace. Il se refuse à faire partie de
la troupe Staviski et veut échapper aux
accusations que nous avons portées.
Mal lui en prend I Plus M. Bonnet se
débat, plus il s'enferre l'
Hier, nous écrivions
N'assure-t-on pas qu'à l'époque où
Staviski mijotait l'affaire des bons hon-
grois, à Stresa, la délégation française,
conduite par M. Georges Bonnet, aujour-
d'hui ministre des finances, comprenait
M. Guiboud-Ribaud, de qui on raconte
qu'il touchait une mensualité régulière
de Staviski ?
Ce M Guiboud-Ribaud est aujourd'hui
attaché au cabinet du ministre des finaii-
ces. S
Cette accusation précise a, paraît-il,
ému M. Bonnet. Et dans les couloirs de
La Chambre il essaya d6 riposter par la
déclaration suivante
Il peut se faire, dit-il, que l'escroc
ait séjourné à Stresa pendant la Confé-
rence économique dont j'ai présidé les
travaux. Que me reproche-t-on encore ?
D'avoir accepté la collaboration de M.
Guiboud-Ribaud ? C'est inexact. Il n'ap-
partint pas à mon cabinet.
Je n'ai jamais vu Staviski et ne l'ai
teurs trustèrent les « dommages de
guerre »).
Staviski voulait, naturellement, com-
mercialiser ces bons, en faire des sortes
d'effets de commerce, et empocher ainsi
un énorme bénéfice il offrait d'accep-
ter le remboursement à 80 de leur va-
leur. Pour se livrer à cette opération, il
lui fallait l'aval d'une Banque puissante
(garantie bancaire) avant de les mettre
en circulation.
D'autre part, pour obtenir que certains
gros détenteurs de bons consentissent à
les lui confier, il lui fallait aussi de for-
tes garanties en banque.
Qui a donne l'aualnécessaire à Sta-
viski ?
Quelle personnalité française a fait
pression sur un grand institut interna-
tional ?
Est-ce que M. Bonnet, actuel ministre
des finances, ne lut pas délégué de la
France aux règlements des affaires hon-
groises ?
N'eut-il pas pour collaborateur M. Gui-
boud-liibaud, collaborateur également de
Staviski ?
Au surplus, est-ce, que la caisse de
compensation roumano-hongroise avait
l'argent nécessaire pour payer ces som-
fnes fabuleuses à Slaviski ? Celui-ci ne.
cherchait-il pas à faire reporter la dette
sur les gouvernements hongrois et rou-
main ?
N'a-t-il pas bénéficié pour ce chantage
de concours puissants au quai d'Orsay
quelque, temps après les élections de
1932 ? P
On le ,voit, cette gigantesque affaire
montre les Affaires étrangères et les
Finances au service de Slaviski 1
Quand on envisage l'ampleur de l'opé-
ration, le scandale s'étend, encore.
jamais connu ni sous ce nom, ni sous
celui d'Alexandre.
Pardi Bonnet n'a pas connu Staviski.
Dalimier n'a pas. connu Staviski. Chau-
temps, de Monzie, Chiappe, etc. n'ont
pas connu Staviski. Sans doute n'ont-ils
pas connu les opérations de l'escroc et
ses complices ? Mais pour M. Bonnet,
d'ores et 'déjà son démenti est vain,
Guiboud-Ribaud bavarde
Guiboud-Ribaud riposte, et comment,
au démenti de bonnet
J'AI ETE, a-t-il déclaré a un grand
journal, LE DEFENSEUR ATTACHE AU
CABINET DE GEORGES BONNET PEN-
DANT TOUTE LA DUREE DU CABINET
DALADIER, DE FEVRIER A OCTOBRE
1933. V *̃̃̃̃̃
Donc, Bonnet nient pour sauver sa si-
tuation compromise. Or, qu'était donc ce
Guiboud-Ribaud, attaché à son cabinet ? p
N'était-il pas le conseil de Staviski î
N'était-il pas un commensal assidu de
l'aventurier Y
Quel fut, -Monsieur Bonnet, Le rôle de
l'ami de Staviski dans votre personnel de
février à octobre 1933 ? î
Il faudra répondre 1
Bonnaure-Bonnet-Staviski
Il faudra, Monsieur Bonnet, répondre
également de vos relations avec le député
Bonnaure.
Bonnaure était membre de votre parti
radical, mais il n'était pas que cela,
n'est-ce pas? Il était aussi l'avocat de
Staviski, son précieux agent.
Aujourd'hui, il est question d'incul-
për Bonnaure, mais il est clair que le
gouvernement tentera de le couvrir. Il
a ses raisons pour cela n'est-ce pas
Bonnaure, commensal de Staviski, qui
accompagna celui-ci à Budapest pour l'af-
faire des bons hongrois ? P
Le député Bonnaure n'était-il pas avec
Staviski au Claridge il y a une douzaine
de jours et n'a-t-il pas reçu en dépôt cer-
tains documents ?
OR, GEORGES BONNET, QUI NIE
AVOIR VU STAVISKI. OSERAIT-IL
AFFIRMER QU'IL N'A PAS VU, A
STRESA, LE DEPUTE BONNAURE,
HOMME LIGE DE L'AVENTURIER?
Pourrait-il même affirmer qu'il n'a pas
déjeuné, à Stresa, en compagnie de Bon-
naure et de 'Staviski ?
M. Bonnet a beau se débattre. Il a
beau mentir. Le faïfeest que le gouver-
nement, hésite à arrêter Bonnaure parce
qu'on craint qu'il ne mange le morceau.
̃Bonnet, comme Dalimier, est dans la
boue du scandale ̃ Stavisld.
.Sîaviski-de Monzie-Malvy
Mais Bonnet et Dalimier ne sont pas
les seuls membres du gouvernement
compromis dans le nouveau Panama.
Le ministre de l'instruction publique,
M. Anatole de Monzie, n'était-il pas un
commensal assidu de l'escroc ? f
M. de Monzie fait savoir à grand tam-
tam qu'il n'a jamais été l'avocat de Sta-
viski. La belle affaire Dalimier non
plus n'était pas l'avocat de l'aventurier
et pourtant, il fut son complice avoué.
Une chose que de Monzie ne peut dé-
mentir, c'est qu'il était le commensal de
Stavisld et qu'il fréquentait assidûment
la villa de La Celle-Saint-Cloud.
C'EST EN EFFET PLUSIEURS FOIS
PAR MOIS QUE LE MINISTRE DE
L'EDUCATION NATIONALE ETAIT L'IN-
VITE DU FORBAN DE BAYONNE ET
DES BONS HONGROIS. Que discutait
donc, au cours de ces diners intimes,
Staviski et de Monzie, membre du gou-
vernement Chautemps ?
Certain président de la commission des
finances de la Chambre n'était-il pas
aussi l'ami de l'escroc î
.M. Malvy ne déjeuna-t-il pas, à,maintes
reprises, en compagnie de Dubarry et
de Staviski, au restaurant de la Réserve ?
On perquisitionnait hier chez Dubarry.
M:. '• CHaUtëhlps,i:i-! qui 'prétend1' vouloir/
• avec une inflexible rigueur », toute la
lumière, fera-t-il aussi perquisitionner
chez Malvy 7
Arrêtez Durand, ex-ministre
Interrogez Queuille.
M. Durand Joseph, sénateur et ex-mi-
nistre du commerce, se débat, à l'instar
de Bonnet.
Par de longs communiqués entortillés,
on tente de le tirer du pétrin.
Mais il y a les déclarations du maire
de Biarritz
Peu après la visite de Staviski, a
déclaré M. Irigoyen, j'ai reçu Joseph Ga-
rat, qui était accompagné de M. Cons-
tant, INSPECTEUR GENERAL AU MI-
NISTERE DU COMMERCE.
Il ne s'agissait rien moins que de faire
habiliter à Biarritz, pour y représenter
le Crédit municipal de Bayonne, un nom-
mé Digouin, créature à la solde de Sta-
viski.
Sur les ordres de qui agissait le haut
fonctionnaire si ce n'est sous les ordres
directe de Joseph Durand, ministre du
commerce à l'époque.
D'autre part, c'est sur les instances
réitérées de ce Joseph Durand et de
Staviski que Dahmier a recommandé
aux caisses d'assurances les faux bons
du Crédit de Bayonne.
Va-t-on^ enfin obliger l'ex-ministre Du-
rand à s'expliquer Qu'attend-on aussi
pour interroger le ministre de l'agricul-
ture, M. Queuille ?
Le démarcheur de Staviski qui a solli-
cité lia France Mutualiste, et qui lui a
fait souscrire pour 7– millions de faux
bons, est intervenu dans cette affaire
sous les auspices de M. Queuille, ministre
de l'agriculture.
Dalwniei-, Bonnet, Durand, de Monzie,
Queuille, voilà autant de ministres ou
ex-ministres qui ont trempé dans la
boue du scandale.
Tous, au banc du gouvernement, ont
favorisé les opérations du forban. Tous
ont plus ou moins fréquenté sa table et
ses salons.
C'est tout le gouvernement qui est dans
le bain.
Quelques questions aux "durs"
Blîim et Moutet
Posons, maintenant, quelques questions
à deux chefs de la S.F.I.O.
Est-il vrai que M. Léon Blum, mis en
possession depuis plusieurs mois d'un
dossier complet sur les affaires des bons
hongrois, s'est.toujours refusé à le porter
à la tribune de la Chambre ?
Est-il vrai que M. Marius Moutet, dé-
puté S.F.I.O., aurait reçu à son domi-
cile, 167, boulevard Malesherbes, la vi-
site de Stavisld, vers la fin décembre ?
Est-ce en raison de ces faits que le Po-
pulaire n'attaque pas actuellement le
gouvernement Chautemps-Staviski ? î
̃^r
Les multiples complicités j
de la police
i
Dégonflée, l'histoire de Staviski, agent
de l'Intelligence Service. Sous nos préci- 1
sions, ce pétard fait long feu et la
presse bourgeoise est contrainte de re-
connaître que l'escroc était fonctionnaire
de la Sûreté générale.
Staviski est un policier dépassant
tous les policiers de Paris, disait M. Pa-
chot, bien placé pour s'y connaître en
cette matière.
Eh oui ce repris de justice ne dépa- (
rait pas la collection des flics de Chiappe
et de Thomé. On a vu plus haut le com-
muniqué par lequel Chautemps avoue les t
« retards de sa police à pourchasser
Staviski et où il promet de châtier les
responsables.
Mais cette promesse n'efface rien.
Négligences? Non Complicités
Comment le gouvernement veut a re- t
chercher les négligences » ? Mais c'est
SUR SON ORDRE que la « justice » n'a r
pas fonctionné. t
Ce sont les gardes des sceaux succes-
sifs qui ont couvert l'aventurier, 1
C'est un haut fonctionnaire de la Sû- (
re j& générale, -M. BAYARD, QUI A SI-
GNE UNE CARTE DE LA SURETE AU
FORBAN STAVISKI.
Le repris de justice appartenait à la
Sûreté il était donc. sou» les ordres de
Chautemps, ministre de l'intérieur.
C'est la Sûreté générale, en accord
avec le ministère do l'intérieur, qui a
préparé la fuite de l'escroc de Bayonne.
Le 20 décembre, Staviski a été reçu
dans les bureaux de ta Sûreté générale.
C'est là'que furent prises les dernières
dispositions pour le départ de l'aventu.
rier.
Une opinion autorisée.
Mais il est tmp tard, le scandale a
éclaté.
On laisse filer Staviski. C'est seule-
ment dix jours après son départ que
l'on commence les perquisitions, sans
avoir apposé les scellés.
Naturellement, les coffres sont vides,
les papiers envolés, mais le comble, c'est
que l'on « oublie « de perquisitionner
aux domiciles particuliers du flibustier. .1
Les protecteurs continuent à agir, M.
Raynaïdy, garde des sceaux, poursuit
ainsi la besogne de ses .prédécesseurs, à
tel point que l'ancien commissaire aux
aéJégationa judiciaires, M. Pachot, a dé-
claré à un grand journal
Jamais on n'arrêtera Staviski. n en
sait trop long sur de puissants person-
nages.
Quels sont ces puisstots personnages,
M. Chautemps ? 11 serait si simple de
faire la lumière en entendant M. Pachot.
D'ailleurs, la lumière n'est-elle pas faite ? 2
Les protecteurs, ils sont dans le gou-
vernement ou dans son entourage immé-
diat. Ils s'appellent Chautemps, prési-
dent du Conseil, chef direct du flic et
escroc Staviski Dalimier, Queuille, Bon-
net, Durand, qui ont favorisé l'aventu.
rier..
Ils s'appellent de Monzie, Malvy
D'autres encore qui ont soutenu le
forban de toute leur influence.
M. Chautemps ministre de l'Intérieur,
pourrait-il maintenant répondre à quel-
ques questions ?
1° Où sont passés les rapports Pachot
demandant l'arrestation de l'escroc après
l'escroquerie d'Orléans ?
2° Où sont les onze rapports des deux
commissaires signalant, il y a neuf mois,
le trafic des [aux bons de Bayonne ? P
3° Pourquoi n'a-t-on pas perquisitionné
à temps aux- domiciles àe Staviski, place
Saint-Georges et rue de Ravignan ?
A cela, il faut répondre, Chautemps I
Il y a neuf mois, le scandale des faux
bons de Bayonne était signalé à la
Sûreté générale par des rapports de
commissaires. Et depuis neuf mois, on
a laissé Staviski sopérer, à son aise, une
rafle de 800 millions
Fallait-il que Staviski ait bien en mains
la Sûreté et le ministère de l'Intérieur
pour opérer ainsi impunément
D'ailleurs, la presse indique maintenant
ouvertement que le commissaire Hen-
net et l'inspecteur Boni, chargés actuelle
ment de l'enquête, étaient des familiers
de Staviski.
Quoi d'étonnant à ce que celui-ci puisse
se jouer des fausses menaces de Chau
temps, son chef direct à la Sûreté géné-
rale ?
r–+.
La police bat les baissons
Perquisitions à la Volonté"
et au domicile de Dubarry
MM. Ordonneau et Lapeyre juges
d'instruction, agissant sur commission
rogatoire du parquet de Bayonne, ont
perquisitioné hier soir dans les bureaux
de la Volon;é, 4, rue de la Michodière.
Tandis que M. Ordonneau perquisi-
tifl0ntj}!; au -.pr.eniiepi'étarge(,:dff Tteimeubte'
où se trouve la comptabilité de la Vo-
lonté,- le carnet de- la Semaine -et lare-:
vue La Rente, ainsi qu'une pièce réservée
à la société la « Sapience », en .liquida-
tion. (On sait que la « Sapience était
la société de publicité de Staviski). Toute
la comptabilité de la Volonté se confond
avec celle de la « Sapience».
M. Ordonneau a saisi diverse pièces
relatives à la constitution et à la vie de
la société « Sapience ».
Pendant te temps, M. Lapeyre, doyen
des juges d'instruction, opérait au troi-
sième étage de la Volonté où se trouve
̃le bureau directorial de M. Dubarry et
les salles de rédaction. Les policiers se
sont répartis la besogne. Ils ne saisirent
pas de pièces réellement utiles à la mar-
che de l'instruction. Mais, à un moment
donné, M. Lapeyre a trouvé une pièce
d'une importance telle qu'il a cru néces-
saire de procéder aussitôt l'audition de
Dubarry, qui a bien voulu s'y prêter
Cet interrogatoire a duré une heure et
demie. Dubarry s'est expliqué sur toutes
les questions qui lui ont été posées par
le juge Lapeyre. Le procès-verbal, rédi-
gé par le greffier Plichard, ne comporté
pas moins d'une dizaine de feuillets.
En quoi consistaient ces questions î II
est impossible de le savoir, car c'est le
juge de Bayonne qui doit en avoir la
primeur.
A l'issue de ces opérations judiciaires
une conférence a eu lieu dans le cabinet
de M. Pressard, procureur de la Répu-
blique, à laquelle ont pris part, outre
ce dernier, MM. Ordonneau; Lapeyre et
fontaine. Cette conférence a pris fin
vers 11 heures.
Dans les cages vides
M. Demay, juge d'instruction, accom-
pagné de son greffier Jouenne, s'est ren-
du dans la soirée à l'ancien pied-à-terre
de Staviski. rue de la Renaissance, 5, où
les scellés avaient été apposés hier. Les
scellés étaient intacts.
L'opération n'a donné aucun résultat
Les scellés ont été remis.
M Demay avait perquisitionné le ma-
tin 28, place Saint-Georges. Il a ouvert
un coffre-fort dont on. avait perdu la clé
et dans lequel on a trouvé P°Ur «^
francs de titres.
A Bayonne, où Garat se promène
Selon des informations de Bayonne, le
député Garat, complice de Staviski, avait
été inculpé hier. Mais bientôt le démen-
ti suivant arrivait LIiltiU
Bayonne, 6 janvier. –.Ce soir, à
itJi' 2?' ,tfi d'UhaU< iuoe d'instruction
rentrant de Pau, où il venait d'avoir une
conférence avec le Parquet général a
annoncé que M. Garai, député-maire de
Bayonne, n'était t'objet d'aucune incul-
alilT6' V°biet d'aucune incul-
« M. Garat a-t-il dit, n'est convoqué
que comme témoin. »
Le juge a ensuite pris contact avec M,
'lenneti, commissaire divisionnaire de la
Sûreté générale pour examiner tes résul-
tats des opérations judiciaires faites à
Paris et concernant la fuite et ta retraite 1
possible de Slaviski.
Ainsi, Garat, coupable, reste libre. Les
longues enquêtes de la journée se soldent
par zéro. Ce scandale va-t-il durer ?
Défenseur et enquêteurs sur place
Bordeaux, 6 janvier. On. mande de
Bayonne à la Petite Gironde
M" Jean-Charles Legrand est arrivé en
gure de Bayonne ce matin à 2 h. 20.
Presque aussitôt, il s'est rendu chez son
confrère M« Delmas, conseil de Tissier. «
M' Jean-Charles Legrand, qui assurera
avec Me Delmas et sur la demande du
premier défenseur, la tâche de répondre
à l'accusation, a pris connaissance du
dossier. Jusqu'à midi passé, en oompa.
gnie de M= Delmas; il a pénétré les di-
vers éléments de l'affaire et s'est mis
nu courant du système de défense de
Tissier, en même temps que des accusa-
tions de celui-ci..
A mi:ii 30, M» Jean-Charles Legrand et
M3 Delmas ont fait quelques communica-
tions très réservées.
M. John Henet, commissaire division-
naire de la Sûreté de Paris, est arrivé
ce matin à Bayonne. Il était accompa-
gné d'un volumineux bagage qui conte-
nait tous les documents recueillis il Pa-
ris sur l'escroquerie et aussi les faux
bons qui ont été confies à la justice.
M. Henet, qui a en main tous les élé-
ments de l'enquête et les résultats des
vérifications, est muni de tous pouvoirs.
Il a commencé aussitôt son enquête à
Bayonne.
Jusqu'à présent, il apparaît qu'aucun
élément de l'instruction n'est venu con-
tredire le système de défense adopté par
'l'issier. Les faits acquis nu cours de l'in-
formation judiciaire entreraient parfaite-
ment dans le cadre des aveux de l'incul-
pé. Celui-ci semblerait avoir dit la vérité
sur tous les points contrôles. (liavas.) ,)
Le « culot » de Carat
'Bayonne, 6 janvier. Venant de Pa-
ris, M. Garat, député, maire de Rayonne.
qui va être entendu par M. d'Hualt, juge
d'instruction, a fait les déclarations sui-
vantes à son arrivée à Bayonne
« Tout s'annonçait comme une œuvre
utile, créée sous les auspices des pouvoirs
publics, avec les encouragements du mi-
nistère du commerce.
« A côté des histoires fantaisistes ou
exagérées, il y a l'histoire vraie du « Cré-
dit municipal ». Le déchaînement de l'o-
pinion publique s'explique par la gravité
des faits et leurs conséquences effroya-
bles.
« Un jour viendra où l'opinion publi-
que se ressaisira. Elle comprendra des
choses, (les anomalies et des étrangetés
qui s'expliqueront (sic.)
Et le personnage, vraiment effronté, a
expliqué ensuite que toutes les vérifica-
tions opérées jusqu'à ces derniers temps,
quant aux opérations du Crédit munici-
pal, n'avaient point révélé d'irrégula-
rités.
Il a conclu avec une audace grandiose
« La comptabilité est irréprochable,
mais H y a une comptabilité occulte. Nul-
le banque privée, nul établissement .pu-
blic n'est à l'abri d'un cas de force ma-
leure cambriolage, escroquerie, abus de
confiance. »
'̃̃̃̃̃̃ ̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃
DERNIÈRE HEURE
La lâche
et piteuse défense
de M. DallHBîer
̃»̃
Peu avant minuit M. Datimier a com-
muniqué à la presse une longue note.
Son système est simple il accuse ses
services, dont il a signé « sans méfiance »
les documents favorables aux escroque-
ries du Crédit.
M. Dalimier explique que, les 16 et
20 juin 1932, le ministère du commerce a
attiré son attention sur l'intérét qu'il y
avait ce que les sociétés d'assurances
achètent des bons des crédits munici
paux.
M. Dalimier a transmis les lettres de
Durand ait service compétent. `
Le directeur de ce service, Aron, a pré-
paré pour le président du Comité géné-
ral des assurances une lettre rappalani
que les compagnies d'assurances sont lé-
galement autorisées à acheter des bons
des crédits municipaux.
Ces indications ont été signées par le
ministre du Travail et communiquées au
Commerce..
Le président dit Comité des assurances
a transmis ces précieuses indications of-
ficielles aux diverses sociétés.
El Dalimier arrive à l'essentiel. Ici, il
faut citer
« Pour la seconde lettre, celle du 30
septembre, la situation est aussi nette
bre le directeur de la Volonté a remis
une noie rappelant que les caisses de
CteM*mfâiï)hV$tâ\ivWmèm'W:iêmeî-
tre. des bons de caisse, la caisse du- Cré-
dit municipal de Bayonne serait heureuse
de voir ses bons émis, admis ait titre de
remploi par les Assurances sociales.
Celle note indiquait que ce désir était
celui du député-maire de Bayonne et pré-
sideni de la caisse.
.« J'ai envoyé celte note à la direction
générale des Assurances sociales sans
autre indication et sans aucune recom-
mandation de ma part, pour que ta ques-
Le commissaire de police BONNY
(à gauche) accompagne HAYOTTE
lion soit traitée administrativemehl. »
Dalimier explique ensuite que ce sont
les fonctionnaires Henry et -Nètter qui
rédigèrent la fameuse lettre dont se ser-
virent ultérieurement l'escroc Staviski et
ses complices. La lettre, dit Dalimier
« comportait un refus formel d'intervenir
auprès des caisses d'A.S. pour leur con-
seiller un placement quelconque. »
Oui mais Elle ajoutait « que la caisse
de Crédit municipal devrait s'adresser
directement aux caisses d'assurances so-
ciales et que les caisses de la région pa-
raissaient te plus susceptibles de répon-
dre à l'appel qui leur serait adressé, »
Et M. Dalimier fait tenir toute sa dé-
fense dans ces lignes honteuses
Si, dans la lettre, il a été indiqué que
les placements envisagés offraient des
garanties de sécurité, cela est vrai, puis-
qu'aussi bien les titres, émis par ces
caisses, figurent au nombre des place-
ments autorisés.
QUAND LA LETTRE EST PARVENUE
A MA, SIGNATURE, CE QUI M'A FRAP-
PE SURTOUT, C'EST QU'ELLE OPPO-
SAIT UN REFUS FORMEL A LA DE-
MANDE D'INTERVENTION AUPRES
DES CAISSES D'ASSURANCES SOCIA-
LES. Je suis convaincu que tout autre
ù ma place aurait agi comme moi.
Cette affaire a donc été réglée non pas
par mon cabinet, mais par les services
compétents du ministère qui ont agi se-
lon leur conscience et leur devoir. »
Ainsi Dalimier prétend N'AVOIR RE-
MARQUE dans la lettre qu'il a signée
QUE LES PASSAGES AVOUABLES.
Le reste. lui a échappé.
Ridicule Odieux monsieur Dalimier.
Vous ne vous en tirerez pas comme ça l
M~M'M~M.~t.M~M~
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120 fr.; 8 mois, 60 francs.
La seule issue o
Le pouvoir des Soviets
(SUITE DE LA PREMIERE PAGE)
Eh bien oui, c'est la seule voie, le
seul moyen Voilà pourquoi le parti
communiste affirme Il faut sortir de
la crise en prenant le pouvoir dans nos
mains de prolétaires. En l'arrachant aux
maîtres capitalistes, en organisant notre
Etat à nous l'Etat soviétique. En as-
surant, grâce au plan socialiste, l'essor
des forces productives ruinées par la
gestion capitaliste à base de profits et
d'exploitation de l'homme par l'homme.
En ouvrant' une perspective illimitée au
labeur créateur des hommes, maîtres des
machines, après qu'auront été expropriés
les capitalistes, les spéculateurs, les pro-
fiteurs de tous genres.
Or, pour prendre le pouvoir, pour
instaurer la dictature du prolétariat, les
prolétaires doivent être unis et organisés
sous une seule direction celle du parti
communiste. Les prolétaires, la direc-
tion communiste, doivent arracher les
masses de la jeunesse à l'emprise de la
bourgeoisie et de la social-démocratie
et les guider dans la seule voie qui as-
sure leur avenir. En outre, les prolétai-
res doivent gagner à leur cause, qui est
celle de tous les exploités, la masse des
petites gens, des besogneux de toutes
natures paysans pauvres, artisans, bou-
tiquiers, fonctionnaires, intellectuels.
La tâche principale des communistes
est donc de rassembler, d'organiser, de
diriger le mouvement des masses jus-
qu'aux combats pour la dictature du pro-
létariat. Comment réaliser cette tâche
en assurant mieux encore que nous ne
l'avons su faire jusqu'alors la défense
des plus petites revendications des tra-
vailleurs, En préparant et en dirigeant
toujours mieux chaque petite lutte, cha-
que bataille partielle, sans perdre la
perspective révolutionnaire. C'est-à-dire
en ne négligeant aucun besoin des mas-
ses, en dirigeant son action contre tou-
tes les formes d'oppression, contre tou-
tes les causes de mécontentement, sans v
jamais atténuer la pensée de notre Parti v
communiste sur l'aboutissant inévitable
et désirable de ces luttes, en ajoutant
de façon opportune le mot d'ordre poli-
tique à la revendication économique, en
faisant progresser le mouvement. C'est-
à-dire en recherchant, outre les succès
immédiats, les bénéfices durables qui
sont le progrès de la conscience révolu- '):
tionnaire du prolétariat et des masses la-
borieuses et le renforcement constant de
I organisation des forces révolutionnaires
et, avant tout, du parti communiste. En
un mot, en réalisant un travail bolchevik
de masses.
Notre Parti communiste français est
capable de réaliser les tâches que lui
fixe le 13e Exécutif.
Au cours de la dernière année, il a
su obtenir des succès dans ce sens. Il
a dirigé-de grandes grèves et de grandes
manifestations. Il a su influencer un
arge mouvement de front unique contre M
la guerre et contre le fascisme. Il a ga-
gné.,en influence. Cependant, déclarons»
franchement que c'est bien peu en rap-
port avec les exigences, avec la résponJ
sabihté internationale qui pèse sur le pro-
létariat de France et sur son Parti. Une
courageuse autocritique faite dans l'es-
prit du bolchavisme permettra de déce-
ler et d éliminer les défauts, les faibles-
ses, les lacunes, les erreurs, notamment
dans le domaine du front unique et de
la lutte contre la social-démocratie où
se sont manifestées, à plusieurs reprises
du sommet à la base, des hésitations de
caractère opportuniste ou de nature sec-
taire.
Sans négliger aucune des tâches fixées
par le 13° Exécutif nous y revien-1
drons il semble nécessaire de con-
centrer les efforts du Parti sur trois
points
1° ¥,lerurx utiliser l'arme incomparable
qu est* 1 Humanité. Notre journal doit
être le meilleur agitateur, le plus avisé
propagandiste, Il doit être l'organisateur
collectif des luttes ouvrièrçs. Pour cela,
étendre ses liens avec t'usine, tant pour
sa confection que pour sa diffusion.
2° Exiger de tous les membres du
Parti le travail effectif dans les syndi-
cats et dans les usines. Renforcer les
syndicats unitaires; qui sont seuls à or-
pmser et diriger les grèves. Et travail-
ler'auprès des ouvriers adhérant aux syn- `
dicats réformistes. Lutter pour l'unité
syndicale de classe. <
3° Elargir et organiser te front unique
à la base avec les ouvriers socialistes,
les entraîner nos côtés dans toutes les
actions contre la bourgeoisie. Dénoncer
avec des arguments convaincants ils `
ne manquent pas la trahison du parti
socialiste, de ses fractions rivales mais
unies dans leur défense commune du ré-
gime capitaliste, dans leur égale haine
du communisme et de l'Union soviéti-
que. Et démasquer et combattre plus
fortement la fraction Paul Faure-Blum,
qui est le principal danger.
Concentrant ainsi ses efforts, déployant
son activité sur un rythme bolchevik,
assurant à cet effet la cohésion de ses
rangs et la plus grande fermeté politi-
que, luttant intérieurement sur les deux
fronts contre les déviations opportunistes
et sectaires, le Parti communiste fera
des pas certains dans le travail de masse.
Le mot d'ordre, ;« le pouvoir des So-
viets », deviendra le but conscient de
millions et de millions de travailleurs de
France, prêts aux luttes et aux sacrifi- `
ces, pleins de courage et d" abnégation,
à l'exemple des glorieux pionniers qui
construisent le socialisme dans l'ancien
empire des Tsars.
Nous ajouterons une nouvelle républi-
que ouvrière et paysanne à l'Union des
Républiques Socialistes Soviétiques.
Maurice THOREZ.
AilfHIftir RHlimES- SBONÇHITES, TOUX
AUbUNC, GLAIREUSES, 1)UI»TES DE TOUTE
TfllBY NATURE MESSE fê COQUELUCHE
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7-1-34
OR ET SANG
DU RAIL
•̃ ̃: .">♦». r-
(SUITE DE LA PREMIERE PAGE)
Le mécanicien, une burette à long
col à la main, graisse une dernière
fois les bielles. Plus loin, le chef «Je
train, drapé dans sa houppelande, vi-
site, une lampe feu rouge et blanc
à la main, le dessous des premiers
wagons.
Du monde là-bas. 'Ce sont les arri-
vées des grandes lignes.
Express de Nancy. Rapide de Stras-
bourg. Noms sinistres qui rappellent
tant de sang et de débris humains.
Par dizaines, des gens attendent.
Atmosphère fiévreuse devant le ta-
bleau d'affichage des retards 12 mi-
nutes de Château-Thierry, 2o minutes
d'Epernay, 35 minutes de Meaux.
Emotion collective. Discussion.
Vous savez que ce mécanicien
Paudignyj c'était celui qui, un mois
avant, avait évité une catastrophe.
Des bielles s'étaient cassées. On avait
laissé partir la, machine sans vérifi-
cations. Dans les dépôts, le temps de
vérification est réduit, il faut que la
machine parte, qu'elle roule 1
Bien sûr. On m'a dit que la
Compagnie avait, en deux ans, ren-
voyé 2.5oQ employés. Voiis savez, de
ceux qui n'étaient pas titularisés (i)-
̃ C'est formidable ce qui se passe 1
Ce sont deux hommes bien mis qui
échangent ces paroles en attendant,
« Français moyens » qui découvrent la
rationalisation capitaliste (sans çn dire
le mot) et ses tragiques méfaits. Con-
versation qui prouve que la campagne
de l'Humanité et de la fédération des
cheminots a porté 1
Tiens, tiens, voici deux, quatre, six
agents de Chiappe, précédés d'un hi>
gadier. Des policiers en civil ont-ils
prévenu de l'émotion qui régnait f
Les sept flics, importants, s'avancent
dans les groupes,
Braves voyageurs, cela vous montre
que chez ceux-là, on n'a pas comptes'
se le personnel Si lors d'une pro-
chaine catastrophe, blessés, vous man-
quez de civières, soyez sûrs- que les
flics ne manqueront pas, pour « cal*
mer », sur l'appel des administra-
teurs sanglants, les manifestations
contre l'assassinat collectif
Un murmure de satisfaction « Le
voilà I » Là-bas, un point blanc est
apparu, se rapproche.
Le haut du corps penché: au dehors,
le mécanicien, les lunettes relevées
sur son serre-tête de cuir, une main
sur la,manette du frein, fait glisser
son lourd convoi de plus en plus len-
tement sur les rails.
Un léger échappement de vapeur.
Stop,
On s'étonne de les voir tous deux
si calmes, regarder un court moment
les voyageurs défilant, encombrés de
valises.
Maintenant le chauffeur, courbé en
deux, s'active vers le foyer..
Le mécanicien, après un tour sur
l'étroite plate-forme, a pris, de ses
mains noircies, les feuillets de con-
trôle placés devant lui.
Le chef de train, chargé de saco-
ches lourdes, une lampe à la main,
passe, dit un mot, s'en va, harassé.
20 heures. Les voyageurs sont
maintenant chez' eux. Mais le mécani-
cien et le chauffeur sont encore au
dépôt, l'un faisant son rapport, l'au-
tre « montant » son feu de réserve.
A l'intérieur d'un logement, quel-
que part à la Chapelle ou à la Vil-
lette, la femme de l'un d'eux compte
les minutes. Il y a bientôt' 30 heures
qu'il est parti. C'est son heure.
30 heures, direz-vous ? Ecoutez ce
que dit ce mécanicien
–̃Le rapide 35 Paris-Nancy direct
(353 kilomètres saris arrêt) part à 17
heures 49. Le mécanicien et le chauf-
feur doivent venir au dépôt le matin
dès 7 heures, en réserve, sur le qui-
vive.
Arrivée à Nancy à 21 h. 37, Une
'demi-heure à l'arrivée encore. Repos
au dortoir du dépôt. Départ du '28
(Nancy-Paris) à 9 h. 9. 11 faut venir
plus d'une heure avant. Arrivée à Pa-
ris à 12 h. 40. Une demi-heure enco-
re au dépôt. Ça fait un total de zg
heures 30 dehors, au service de la
Compagnie.
Cela c'est un des côtés de la vie
des équipes de trains bolides. et des
autres. Nous la verrons plus en détail,
comme .nous verrons l'ensemble des
cheminots, producteurs de dividendes
et de tantièmes pour les capitalistes
du rail, bénéfices majorés ou mainte.
nus malgré la crise par une rationa-
lisation criminelle, cause d'accident*
et de catastrophes aux milliers de vie»
times or et sang du rail. MaRS;
-̃> MARS.
(1) Le chiffre est encore trop faible.
L'Humanité, il y a quelques jours, a pu-
blié le discours de Renaudin, président
du conseil d'administration, qui se féli.
citait de la suppression en deux ans de
près de 4.00D agents sur le réseau de
l'Est.
aaaHBaaBBaaaaBiBBaniMBaai
a'MZBBWa*)«)t
La seule affaire de Bayonne met en <
fcause 10 le ministère de la Justice et le 1
'Parquet qui ont lavé les vieilles histoires!
de Staviski et ont enterré les poursuites <
contre lui 2° la Sûreté générale, dont ]
il était, qui l'a couvert et le couvre i
S° l'administration des finances muni- {
cipales, le ministère des Finances et la j
Cour des Comptes qui n'ont pas opéré ]
les contrôles réglementaires ou les ont i
falsifiés -4° les politiciens qui ont été r
complices et intermédiaires de Staviski, (
comme Garat et J. Durand 5° les per-
sonnalités (dont un x ministériel) qui
se sont portées garantes de Staviski c
6° -le ministère du travail et nommément î
Dalimier qui ont imposé les faux bons t
Staviski comme placement aux caisses (
d'assurances sociales 7" les gestion-
naires de ces caisses qui ont mis ce
a conseil » en application 80 les inter- s
médiaires et courtiers de tout ce monde- c
là qui ont empoché les primes, d'émis- £
siqn 9° les compagnies d'assurances
privées qui ont placé des faux bons Sta- 1
viski ou ont spéculé sur eux 10° le 1
Parquet encore (et sa section financière r
surtout), la police encore les ministères
des Finances encore, des assurances ]
sociales encore, du Commerce, de ta l
Justice qui ont laissé faire cela ou l'ont
encouragé non gratuitement' 11" les
journaux à tout faire qui ont servi les t
opérations et les personnalités (dont
toujours le x ministériel) qui y ont r
accrédité .Staviski 12° les personnalités r
du grand monde, de la banque, des Ç
assurances, des ministères, de la haute r
justice, du Parlement, de la police, des
sa tons, des courses, etc., qui connais- S
saient et Staviski. et son passé, et ses
agissements 13° la police, qui mis
et met Staviski â l'abri.
Toute l'entreprise reposait sur -des
principes simples, que seules ces compli- r
poimesHHiges
LE NOUVEAU MINISTÈRE
An cas où le gouvernement
Chautemps rie fourrait répon-
dre aux multiples et brillan-
les obligations nationales qui
incombent présentement à la
République, on prête à M.
Lebrun l'intention de confier
le Pouvoir à l'homme oui
s'impose^ au- véritable maître de nos
au chef, M. Alexandre Sta-
vhki.
Celui-ci aura quelque peine à cons-
tituer son cabinet, non du fait d'abs-
tentions ou de refus, mais au contraire
à cause du grand nombre dé sollicita-
tions dont il est l'objet. Aussi spnge-t-
H faire un grand ministère d'Union
nationale. Voici les noms qu'on pro-
nonce
Présidence du conseil (avec droit de
regard dans tous les portefeuilles)
A. STAVISKI,
Justice Chautemps.
Finances Bonnet.
Travail Dalimier.
Commerce Julien Durand.
Education du contribuable; De Mon-
me. •̃
Poiriculture Qiieuille.
Affaires étrangères De Fontenay.
Intérieur et Sûreté générale: Malvy.
Guerre Général A, Bardi de Fou-
reton.
Cplonies Colonel de Monlalond
d'Avray.
Propagande Bonnaure.
Aide et Assistance Chiappe.
Santé Garai,
Pensions H. Rossignol.
SOUS-SECRETAIRES D'ETAT
Spéculations Guiboud-Ribaud.
Fortifications et Moralité publique-,
A. Tardieu.
Assurances sociales Lamoureux.
Etouffement de scandales René Re-
nottlt, ̃'̃
Fausses enquêtes Raynaldy.
Virement des fonds Buisson (C,
G. T.). ).
Faux et usages de faux •' Bayard.
Beaux-Arts Mlle Rita Georg.
Amnistie Curraî Fils.
Interpellations rentrées ̃ Blum.
Elections cartellisteg P, Faure,
Liberté de la presse Dubarry.
Cette liste ne saurait prétendre être
complète. De nombreuses personnali-
tés de divers partis n'ont pas encore
voulu, par modestie, laisser ébruiter
leur nom. ,̃*
L'AFFAIRE STAVISKI
-Que l'on prenne les sanctions
qui s'imposent
Entendu, Monsieur le Prési-
dent. Nous allons arrêter le por-
tier du Crédit Municipal.
1}
Le Dur de Cassis (3' épisode)
Contre la Société de ciments artifi-
ciels, qui veut leur imposer son usine
malsaine, les habitants de Cassis pro-
testent.
Mais c'est alors l'époque des élec-
tions avril 1932. Afin d'éviter le
scandale, la décision préfectorale est
ajournée.
Le dur Bouisson, dans la coulisse,
a couvert les manœuvres de la société.
Mais, en public, il n'ose alors le mon-
trer.
Aussi, aux élections, est-il réélu,
parce que ses victimes croient qu'il va
les défendre! l ̃ ̃'
Et, réélu, il fait donner l'autorisa-
tion à l'usine, à la faveur d'une crise
ministérielle ~A fuime)
> (A suivre)
->_»4.«^
tn cftesnînot tué à Tergnier
*«*
Tergnier, 6 janvier. L'émotion sou-
levëe par la mort affreuse des deux che-
minots brûlés vifs aux ateliers ̃ de maté-
riel routent est à peine calmée qu'un
autre ouvrier, au dépôt de-traction, cette
fois, vient d'être broyé entre deux tam-
pons. La cause ? une fois de plus le
travail au rendement organisé au mépris
des règles les plus élémentaires de 'sé-
curité. Le syndicat unitaire.
îit'és pouvaient permettre d'appliquer.
Stayiski déposait, au Crédit municipal des
ïages, vrais ou faux, des bijoux surtout.
~eux-ci étaient faux, première escroque-
*ie. S'ils étaient authentiques, les com-
)lices de Staviski les lui restituaient,
Hant sûrs que le déposant ne viendrait
amais les retirer. Seconde escroquerie.
Puis sur le prétendu dépôt, on tirait des
sons. Troisième escroquerie. Et non seu-
ement on en tirait jusqu'à équivalence
le la prétendue richesse en dépôt. mais
>n en tirait 10, 15 ou 20 fois plus. Qua-
rième escroquerie. On pouvait placer
:es bons ensuite en offrant ,uri fôrmlda-
)le pourcentage (jusqu'à 36 %) qui ne
îoûtait pas cher.
Mais h quoi lui ont servi ces millions?
A vivre luxueusement, avec sa cour et
ion harem, oui. A corrompre les politi-
:iens et grands administrateurs, oui. A
icheter des journaux, oui.
Mats surtout, Staviski a jeté ces mil-
ions dans une autre et plus vaste affai-
̃e, dont il attendait une razzia encore
dus formidable et qui compromet de
louveaux !!ts
̃ond les institutions et le régime L'AF-
FAIRE. DE BONS HONGROIS.
Quand la Hongrie dut céder des terri-
oires, après guerre, h la Roumanie, à
a Yougoslavie, à la Tchécoslovaquie, les
iropriétaires hongrois de terres situées
tans les zones devenues étrangères re-
:urent, à titre de dommages ou d'indem-
lité, des bons remboursables.
Or l'opération traîna. Les bons se dê-
'alôrisèrent..
Staviski les racheta à vil prix {20
le leur valeur) ou promit à leurs déten-
pups une part de bénéfices s'ils les lui]
:0Hfinient. Il a trusté ces bons de dom-
nages (comme en France des spécula-,
LE PLUS GRAND SCANDALE DU REGINE
̃' m- -i.– ̃̃! •!̃̃̃̃ m .ii.
(SUJTE DE LA PREMIERE PAGE)
Zèle tardif n a du moins, à nos yeux,
un intérêt essentiel. Le communiqué
constitue l'aveu des « retards » de la
police et des complaisances des ,chats-
fcuiTâs,
Zèle tardif du successeur de Dalfmùr
Zèle tardif, disons-nous à propos de la
décision de Chautemps, II taut faire la
même remarque à propos de la décision
prise hier par M. Raynaldy, garde des
sceaux, successeur de Dalimier, qui lui
aussi veut faire montre de poigne. Il est
bien temps I Voici son communiqué
« Le garde des sceaux donne des ins-
tructions aux magistrats pour que, dans
les affaires pénales, il ne puisse être ac-
çnrdç qu'une seule remise pour conve-
nances reconnues légitimes des parties ou
de leurs conseils.
•' Tout autre renvoi ne pourra être ob-
tenu que pour des raisons graves et par
décision motivée qui sera immédiatement
̃portée à la connaissance des chels de
service.
« De plus, le garde des sceaux fait pro-
der à une enquête pour établir les rai-
sons qui ont motivé les remises succes-
sives de l'affaire Staviski.
« Pas que les résultats complets de
cette enquête lui seront parvenus il pro-
voquera toutes sanctions nécessaires s'il
apparaît que des négligences ou des
fautes ont été commises. »
Promettre et tenir, pour ces messieurs,
sont deux En tout cas, ici encore, AVEU
des complàisances qu'a, pour Staviski,
la « Justice », dont la lenteur voulue per-
mit à l'escroc laissé en liberté d'accom-
plir ses méfaits.
Ne quittons pas ce terrain bien parti-
culier sans dire un mot à la mère Ha-
nau
Dans sa feuille honorable, Forces, elle
cite le nom de 'l'avocat d'affaires Gui-
boud-Ribaud, compromis dans le scan-
dale, et s'empresse emboîtant le pas
à la Liberté de dauber soir le fait que
Guiboud-Ribaud fut avocat du S. R. I
Nos camarades du S. R. I. nous ont
déclaré que le personnage n'eut plus rien
à voir avec l'organisation depuis le mo-
ment– cela remonte à cinq ans où
les responsables du S. R. I. flairèrent
en lui un homme pen recommandable,
qui consentait à défendre des camarades
inculpés, mais dont la sincérité apparut
douteuse,
Pourquoi donc la mère Hanau se iper-
met-elle d'opérer un rapprochement com-
me celui qu'elle esquisse 7 Elle devrait,
plus que personne, se tenir tranquille »
en cette affaire Stavistd. ELLE BENE-
FIClE ~N EFFET DE COMPLAISANCES
QUI RESSEMBLENT ETRANGEMENT
A CELLES DONT PROFITA STAVISKI.
L'affaire Hanau est renvoyée périodi-
quement, après examen médical de l'in-
téressée par Cinq médecins commis par
la cour. DEPUIS QUATRE' ANS, tous
les trois mois environ, il y a remise i
Finira-t-on jamais par conduire l'ani-
matrice » en Voiture à l'audience 7
En tout cas, il ne sied pas à cette fem-
me .qe baver sur les organisations ou-
vrières, à la façon des gens de la Li.
berté.
Personne ne veut plus du Guiboud!
L« ministère de l'air a publié le com-
muniqué que voici
« Un journal dû soir a indiqué que
M. Gùiboud-Ribanid, avocat à la cour de
Paris, était officiellement chargé de mis-
sion au ministère de t'air.
«Le ministre de l'air tient à déclarer
que M. Gtiiboud-Ribaud n'a jamais fais
partie à quelque titre que ce soit de son
cabinet. »
M. Cot est prompt à la riposte. Mais
a dire vrai, c'est à M, Bonnet qu'on ré-
clame surtout des explications sur ses
attachés, chargés de missions, etc.
On va voir par ce qui suit que M. Bon-
net est beaucoup moins catégorique que
son ^collègue Pierre Cot.
Conseil des ministres
Les ministres et sous-secrétaires d'Etat
se réuniront en conseil de cabinet lundi
prochain, à 17 heures, au ministère de
l'intérieur, et en conseil des ministres
mardi, à 10 heures, à l'Elysée.
A cause de la rentrée, bien sûr.
Mais gageons qu'on parlera surtout
de Staviski 1
̃»"
Les amis politiques elles complices
de l'escroc Staviski
Bonnet, ministre des finances
se débat. et s'enferre
Comme un diable dans un bénitier, M.
Georges Bonnet se débat. Le grand ar-
gentier tente d'esquiver le discrédit qui
& menace. Il se refuse à faire partie de
la troupe Staviski et veut échapper aux
accusations que nous avons portées.
Mal lui en prend I Plus M. Bonnet se
débat, plus il s'enferre l'
Hier, nous écrivions
N'assure-t-on pas qu'à l'époque où
Staviski mijotait l'affaire des bons hon-
grois, à Stresa, la délégation française,
conduite par M. Georges Bonnet, aujour-
d'hui ministre des finances, comprenait
M. Guiboud-Ribaud, de qui on raconte
qu'il touchait une mensualité régulière
de Staviski ?
Ce M Guiboud-Ribaud est aujourd'hui
attaché au cabinet du ministre des finaii-
ces. S
Cette accusation précise a, paraît-il,
ému M. Bonnet. Et dans les couloirs de
La Chambre il essaya d6 riposter par la
déclaration suivante
Il peut se faire, dit-il, que l'escroc
ait séjourné à Stresa pendant la Confé-
rence économique dont j'ai présidé les
travaux. Que me reproche-t-on encore ?
D'avoir accepté la collaboration de M.
Guiboud-Ribaud ? C'est inexact. Il n'ap-
partint pas à mon cabinet.
Je n'ai jamais vu Staviski et ne l'ai
teurs trustèrent les « dommages de
guerre »).
Staviski voulait, naturellement, com-
mercialiser ces bons, en faire des sortes
d'effets de commerce, et empocher ainsi
un énorme bénéfice il offrait d'accep-
ter le remboursement à 80 de leur va-
leur. Pour se livrer à cette opération, il
lui fallait l'aval d'une Banque puissante
(garantie bancaire) avant de les mettre
en circulation.
D'autre part, pour obtenir que certains
gros détenteurs de bons consentissent à
les lui confier, il lui fallait aussi de for-
tes garanties en banque.
Qui a donne l'aualnécessaire à Sta-
viski ?
Quelle personnalité française a fait
pression sur un grand institut interna-
tional ?
Est-ce que M. Bonnet, actuel ministre
des finances, ne lut pas délégué de la
France aux règlements des affaires hon-
groises ?
N'eut-il pas pour collaborateur M. Gui-
boud-liibaud, collaborateur également de
Staviski ?
Au surplus, est-ce, que la caisse de
compensation roumano-hongroise avait
l'argent nécessaire pour payer ces som-
fnes fabuleuses à Slaviski ? Celui-ci ne.
cherchait-il pas à faire reporter la dette
sur les gouvernements hongrois et rou-
main ?
N'a-t-il pas bénéficié pour ce chantage
de concours puissants au quai d'Orsay
quelque, temps après les élections de
1932 ? P
On le ,voit, cette gigantesque affaire
montre les Affaires étrangères et les
Finances au service de Slaviski 1
Quand on envisage l'ampleur de l'opé-
ration, le scandale s'étend, encore.
jamais connu ni sous ce nom, ni sous
celui d'Alexandre.
Pardi Bonnet n'a pas connu Staviski.
Dalimier n'a pas. connu Staviski. Chau-
temps, de Monzie, Chiappe, etc. n'ont
pas connu Staviski. Sans doute n'ont-ils
pas connu les opérations de l'escroc et
ses complices ? Mais pour M. Bonnet,
d'ores et 'déjà son démenti est vain,
Guiboud-Ribaud bavarde
Guiboud-Ribaud riposte, et comment,
au démenti de bonnet
J'AI ETE, a-t-il déclaré a un grand
journal, LE DEFENSEUR ATTACHE AU
CABINET DE GEORGES BONNET PEN-
DANT TOUTE LA DUREE DU CABINET
DALADIER, DE FEVRIER A OCTOBRE
1933. V *̃̃̃̃̃
Donc, Bonnet nient pour sauver sa si-
tuation compromise. Or, qu'était donc ce
Guiboud-Ribaud, attaché à son cabinet ? p
N'était-il pas le conseil de Staviski î
N'était-il pas un commensal assidu de
l'aventurier Y
Quel fut, -Monsieur Bonnet, Le rôle de
l'ami de Staviski dans votre personnel de
février à octobre 1933 ? î
Il faudra répondre 1
Bonnaure-Bonnet-Staviski
Il faudra, Monsieur Bonnet, répondre
également de vos relations avec le député
Bonnaure.
Bonnaure était membre de votre parti
radical, mais il n'était pas que cela,
n'est-ce pas? Il était aussi l'avocat de
Staviski, son précieux agent.
Aujourd'hui, il est question d'incul-
për Bonnaure, mais il est clair que le
gouvernement tentera de le couvrir. Il
a ses raisons pour cela n'est-ce pas
Bonnaure, commensal de Staviski, qui
accompagna celui-ci à Budapest pour l'af-
faire des bons hongrois ? P
Le député Bonnaure n'était-il pas avec
Staviski au Claridge il y a une douzaine
de jours et n'a-t-il pas reçu en dépôt cer-
tains documents ?
OR, GEORGES BONNET, QUI NIE
AVOIR VU STAVISKI. OSERAIT-IL
AFFIRMER QU'IL N'A PAS VU, A
STRESA, LE DEPUTE BONNAURE,
HOMME LIGE DE L'AVENTURIER?
Pourrait-il même affirmer qu'il n'a pas
déjeuné, à Stresa, en compagnie de Bon-
naure et de 'Staviski ?
M. Bonnet a beau se débattre. Il a
beau mentir. Le faïfeest que le gouver-
nement, hésite à arrêter Bonnaure parce
qu'on craint qu'il ne mange le morceau.
̃Bonnet, comme Dalimier, est dans la
boue du scandale ̃ Stavisld.
.Sîaviski-de Monzie-Malvy
Mais Bonnet et Dalimier ne sont pas
les seuls membres du gouvernement
compromis dans le nouveau Panama.
Le ministre de l'instruction publique,
M. Anatole de Monzie, n'était-il pas un
commensal assidu de l'escroc ? f
M. de Monzie fait savoir à grand tam-
tam qu'il n'a jamais été l'avocat de Sta-
viski. La belle affaire Dalimier non
plus n'était pas l'avocat de l'aventurier
et pourtant, il fut son complice avoué.
Une chose que de Monzie ne peut dé-
mentir, c'est qu'il était le commensal de
Stavisld et qu'il fréquentait assidûment
la villa de La Celle-Saint-Cloud.
C'EST EN EFFET PLUSIEURS FOIS
PAR MOIS QUE LE MINISTRE DE
L'EDUCATION NATIONALE ETAIT L'IN-
VITE DU FORBAN DE BAYONNE ET
DES BONS HONGROIS. Que discutait
donc, au cours de ces diners intimes,
Staviski et de Monzie, membre du gou-
vernement Chautemps ?
Certain président de la commission des
finances de la Chambre n'était-il pas
aussi l'ami de l'escroc î
.M. Malvy ne déjeuna-t-il pas, à,maintes
reprises, en compagnie de Dubarry et
de Staviski, au restaurant de la Réserve ?
On perquisitionnait hier chez Dubarry.
M:. '• CHaUtëhlps,i:i-! qui 'prétend1' vouloir/
• avec une inflexible rigueur », toute la
lumière, fera-t-il aussi perquisitionner
chez Malvy 7
Arrêtez Durand, ex-ministre
Interrogez Queuille.
M. Durand Joseph, sénateur et ex-mi-
nistre du commerce, se débat, à l'instar
de Bonnet.
Par de longs communiqués entortillés,
on tente de le tirer du pétrin.
Mais il y a les déclarations du maire
de Biarritz
Peu après la visite de Staviski, a
déclaré M. Irigoyen, j'ai reçu Joseph Ga-
rat, qui était accompagné de M. Cons-
tant, INSPECTEUR GENERAL AU MI-
NISTERE DU COMMERCE.
Il ne s'agissait rien moins que de faire
habiliter à Biarritz, pour y représenter
le Crédit municipal de Bayonne, un nom-
mé Digouin, créature à la solde de Sta-
viski.
Sur les ordres de qui agissait le haut
fonctionnaire si ce n'est sous les ordres
directe de Joseph Durand, ministre du
commerce à l'époque.
D'autre part, c'est sur les instances
réitérées de ce Joseph Durand et de
Staviski que Dahmier a recommandé
aux caisses d'assurances les faux bons
du Crédit de Bayonne.
Va-t-on^ enfin obliger l'ex-ministre Du-
rand à s'expliquer Qu'attend-on aussi
pour interroger le ministre de l'agricul-
ture, M. Queuille ?
Le démarcheur de Staviski qui a solli-
cité lia France Mutualiste, et qui lui a
fait souscrire pour 7– millions de faux
bons, est intervenu dans cette affaire
sous les auspices de M. Queuille, ministre
de l'agriculture.
Dalwniei-, Bonnet, Durand, de Monzie,
Queuille, voilà autant de ministres ou
ex-ministres qui ont trempé dans la
boue du scandale.
Tous, au banc du gouvernement, ont
favorisé les opérations du forban. Tous
ont plus ou moins fréquenté sa table et
ses salons.
C'est tout le gouvernement qui est dans
le bain.
Quelques questions aux "durs"
Blîim et Moutet
Posons, maintenant, quelques questions
à deux chefs de la S.F.I.O.
Est-il vrai que M. Léon Blum, mis en
possession depuis plusieurs mois d'un
dossier complet sur les affaires des bons
hongrois, s'est.toujours refusé à le porter
à la tribune de la Chambre ?
Est-il vrai que M. Marius Moutet, dé-
puté S.F.I.O., aurait reçu à son domi-
cile, 167, boulevard Malesherbes, la vi-
site de Stavisld, vers la fin décembre ?
Est-ce en raison de ces faits que le Po-
pulaire n'attaque pas actuellement le
gouvernement Chautemps-Staviski ? î
̃^r
Les multiples complicités j
de la police
i
Dégonflée, l'histoire de Staviski, agent
de l'Intelligence Service. Sous nos préci- 1
sions, ce pétard fait long feu et la
presse bourgeoise est contrainte de re-
connaître que l'escroc était fonctionnaire
de la Sûreté générale.
Staviski est un policier dépassant
tous les policiers de Paris, disait M. Pa-
chot, bien placé pour s'y connaître en
cette matière.
Eh oui ce repris de justice ne dépa- (
rait pas la collection des flics de Chiappe
et de Thomé. On a vu plus haut le com-
muniqué par lequel Chautemps avoue les t
« retards de sa police à pourchasser
Staviski et où il promet de châtier les
responsables.
Mais cette promesse n'efface rien.
Négligences? Non Complicités
Comment le gouvernement veut a re- t
chercher les négligences » ? Mais c'est
SUR SON ORDRE que la « justice » n'a r
pas fonctionné. t
Ce sont les gardes des sceaux succes-
sifs qui ont couvert l'aventurier, 1
C'est un haut fonctionnaire de la Sû- (
re j& générale, -M. BAYARD, QUI A SI-
GNE UNE CARTE DE LA SURETE AU
FORBAN STAVISKI.
Le repris de justice appartenait à la
Sûreté il était donc. sou» les ordres de
Chautemps, ministre de l'intérieur.
C'est la Sûreté générale, en accord
avec le ministère do l'intérieur, qui a
préparé la fuite de l'escroc de Bayonne.
Le 20 décembre, Staviski a été reçu
dans les bureaux de ta Sûreté générale.
C'est là'que furent prises les dernières
dispositions pour le départ de l'aventu.
rier.
Une opinion autorisée.
Mais il est tmp tard, le scandale a
éclaté.
On laisse filer Staviski. C'est seule-
ment dix jours après son départ que
l'on commence les perquisitions, sans
avoir apposé les scellés.
Naturellement, les coffres sont vides,
les papiers envolés, mais le comble, c'est
que l'on « oublie « de perquisitionner
aux domiciles particuliers du flibustier. .1
Les protecteurs continuent à agir, M.
Raynaïdy, garde des sceaux, poursuit
ainsi la besogne de ses .prédécesseurs, à
tel point que l'ancien commissaire aux
aéJégationa judiciaires, M. Pachot, a dé-
claré à un grand journal
Jamais on n'arrêtera Staviski. n en
sait trop long sur de puissants person-
nages.
Quels sont ces puisstots personnages,
M. Chautemps ? 11 serait si simple de
faire la lumière en entendant M. Pachot.
D'ailleurs, la lumière n'est-elle pas faite ? 2
Les protecteurs, ils sont dans le gou-
vernement ou dans son entourage immé-
diat. Ils s'appellent Chautemps, prési-
dent du Conseil, chef direct du flic et
escroc Staviski Dalimier, Queuille, Bon-
net, Durand, qui ont favorisé l'aventu.
rier..
Ils s'appellent de Monzie, Malvy
D'autres encore qui ont soutenu le
forban de toute leur influence.
M. Chautemps ministre de l'Intérieur,
pourrait-il maintenant répondre à quel-
ques questions ?
1° Où sont passés les rapports Pachot
demandant l'arrestation de l'escroc après
l'escroquerie d'Orléans ?
2° Où sont les onze rapports des deux
commissaires signalant, il y a neuf mois,
le trafic des [aux bons de Bayonne ? P
3° Pourquoi n'a-t-on pas perquisitionné
à temps aux- domiciles àe Staviski, place
Saint-Georges et rue de Ravignan ?
A cela, il faut répondre, Chautemps I
Il y a neuf mois, le scandale des faux
bons de Bayonne était signalé à la
Sûreté générale par des rapports de
commissaires. Et depuis neuf mois, on
a laissé Staviski sopérer, à son aise, une
rafle de 800 millions
Fallait-il que Staviski ait bien en mains
la Sûreté et le ministère de l'Intérieur
pour opérer ainsi impunément
D'ailleurs, la presse indique maintenant
ouvertement que le commissaire Hen-
net et l'inspecteur Boni, chargés actuelle
ment de l'enquête, étaient des familiers
de Staviski.
Quoi d'étonnant à ce que celui-ci puisse
se jouer des fausses menaces de Chau
temps, son chef direct à la Sûreté géné-
rale ?
r–+.
La police bat les baissons
Perquisitions à la Volonté"
et au domicile de Dubarry
MM. Ordonneau et Lapeyre juges
d'instruction, agissant sur commission
rogatoire du parquet de Bayonne, ont
perquisitioné hier soir dans les bureaux
de la Volon;é, 4, rue de la Michodière.
Tandis que M. Ordonneau perquisi-
tifl0ntj}!; au -.pr.eniiepi'étarge(,:dff Tteimeubte'
où se trouve la comptabilité de la Vo-
lonté,- le carnet de- la Semaine -et lare-:
vue La Rente, ainsi qu'une pièce réservée
à la société la « Sapience », en .liquida-
tion. (On sait que la « Sapience était
la société de publicité de Staviski). Toute
la comptabilité de la Volonté se confond
avec celle de la « Sapience».
M. Ordonneau a saisi diverse pièces
relatives à la constitution et à la vie de
la société « Sapience ».
Pendant te temps, M. Lapeyre, doyen
des juges d'instruction, opérait au troi-
sième étage de la Volonté où se trouve
̃le bureau directorial de M. Dubarry et
les salles de rédaction. Les policiers se
sont répartis la besogne. Ils ne saisirent
pas de pièces réellement utiles à la mar-
che de l'instruction. Mais, à un moment
donné, M. Lapeyre a trouvé une pièce
d'une importance telle qu'il a cru néces-
saire de procéder aussitôt l'audition de
Dubarry, qui a bien voulu s'y prêter
Cet interrogatoire a duré une heure et
demie. Dubarry s'est expliqué sur toutes
les questions qui lui ont été posées par
le juge Lapeyre. Le procès-verbal, rédi-
gé par le greffier Plichard, ne comporté
pas moins d'une dizaine de feuillets.
En quoi consistaient ces questions î II
est impossible de le savoir, car c'est le
juge de Bayonne qui doit en avoir la
primeur.
A l'issue de ces opérations judiciaires
une conférence a eu lieu dans le cabinet
de M. Pressard, procureur de la Répu-
blique, à laquelle ont pris part, outre
ce dernier, MM. Ordonneau; Lapeyre et
fontaine. Cette conférence a pris fin
vers 11 heures.
Dans les cages vides
M. Demay, juge d'instruction, accom-
pagné de son greffier Jouenne, s'est ren-
du dans la soirée à l'ancien pied-à-terre
de Staviski. rue de la Renaissance, 5, où
les scellés avaient été apposés hier. Les
scellés étaient intacts.
L'opération n'a donné aucun résultat
Les scellés ont été remis.
M Demay avait perquisitionné le ma-
tin 28, place Saint-Georges. Il a ouvert
un coffre-fort dont on. avait perdu la clé
et dans lequel on a trouvé P°Ur «^
francs de titres.
A Bayonne, où Garat se promène
Selon des informations de Bayonne, le
député Garat, complice de Staviski, avait
été inculpé hier. Mais bientôt le démen-
ti suivant arrivait LIiltiU
Bayonne, 6 janvier. –.Ce soir, à
itJi' 2?' ,tfi d'UhaU< iuoe d'instruction
rentrant de Pau, où il venait d'avoir une
conférence avec le Parquet général a
annoncé que M. Garai, député-maire de
Bayonne, n'était t'objet d'aucune incul-
alilT6' V°biet d'aucune incul-
« M. Garat a-t-il dit, n'est convoqué
que comme témoin. »
Le juge a ensuite pris contact avec M,
'lenneti, commissaire divisionnaire de la
Sûreté générale pour examiner tes résul-
tats des opérations judiciaires faites à
Paris et concernant la fuite et ta retraite 1
possible de Slaviski.
Ainsi, Garat, coupable, reste libre. Les
longues enquêtes de la journée se soldent
par zéro. Ce scandale va-t-il durer ?
Défenseur et enquêteurs sur place
Bordeaux, 6 janvier. On. mande de
Bayonne à la Petite Gironde
M" Jean-Charles Legrand est arrivé en
gure de Bayonne ce matin à 2 h. 20.
Presque aussitôt, il s'est rendu chez son
confrère M« Delmas, conseil de Tissier. «
M' Jean-Charles Legrand, qui assurera
avec Me Delmas et sur la demande du
premier défenseur, la tâche de répondre
à l'accusation, a pris connaissance du
dossier. Jusqu'à midi passé, en oompa.
gnie de M= Delmas; il a pénétré les di-
vers éléments de l'affaire et s'est mis
nu courant du système de défense de
Tissier, en même temps que des accusa-
tions de celui-ci..
A mi:ii 30, M» Jean-Charles Legrand et
M3 Delmas ont fait quelques communica-
tions très réservées.
M. John Henet, commissaire division-
naire de la Sûreté de Paris, est arrivé
ce matin à Bayonne. Il était accompa-
gné d'un volumineux bagage qui conte-
nait tous les documents recueillis il Pa-
ris sur l'escroquerie et aussi les faux
bons qui ont été confies à la justice.
M. Henet, qui a en main tous les élé-
ments de l'enquête et les résultats des
vérifications, est muni de tous pouvoirs.
Il a commencé aussitôt son enquête à
Bayonne.
Jusqu'à présent, il apparaît qu'aucun
élément de l'instruction n'est venu con-
tredire le système de défense adopté par
'l'issier. Les faits acquis nu cours de l'in-
formation judiciaire entreraient parfaite-
ment dans le cadre des aveux de l'incul-
pé. Celui-ci semblerait avoir dit la vérité
sur tous les points contrôles. (liavas.) ,)
Le « culot » de Carat
'Bayonne, 6 janvier. Venant de Pa-
ris, M. Garat, député, maire de Rayonne.
qui va être entendu par M. d'Hualt, juge
d'instruction, a fait les déclarations sui-
vantes à son arrivée à Bayonne
« Tout s'annonçait comme une œuvre
utile, créée sous les auspices des pouvoirs
publics, avec les encouragements du mi-
nistère du commerce.
« A côté des histoires fantaisistes ou
exagérées, il y a l'histoire vraie du « Cré-
dit municipal ». Le déchaînement de l'o-
pinion publique s'explique par la gravité
des faits et leurs conséquences effroya-
bles.
« Un jour viendra où l'opinion publi-
que se ressaisira. Elle comprendra des
choses, (les anomalies et des étrangetés
qui s'expliqueront (sic.)
Et le personnage, vraiment effronté, a
expliqué ensuite que toutes les vérifica-
tions opérées jusqu'à ces derniers temps,
quant aux opérations du Crédit munici-
pal, n'avaient point révélé d'irrégula-
rités.
Il a conclu avec une audace grandiose
« La comptabilité est irréprochable,
mais H y a une comptabilité occulte. Nul-
le banque privée, nul établissement .pu-
blic n'est à l'abri d'un cas de force ma-
leure cambriolage, escroquerie, abus de
confiance. »
'̃̃̃̃̃̃ ̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃
DERNIÈRE HEURE
La lâche
et piteuse défense
de M. DallHBîer
̃»̃
Peu avant minuit M. Datimier a com-
muniqué à la presse une longue note.
Son système est simple il accuse ses
services, dont il a signé « sans méfiance »
les documents favorables aux escroque-
ries du Crédit.
M. Dalimier explique que, les 16 et
20 juin 1932, le ministère du commerce a
attiré son attention sur l'intérét qu'il y
avait ce que les sociétés d'assurances
achètent des bons des crédits munici
paux.
M. Dalimier a transmis les lettres de
Durand ait service compétent. `
Le directeur de ce service, Aron, a pré-
paré pour le président du Comité géné-
ral des assurances une lettre rappalani
que les compagnies d'assurances sont lé-
galement autorisées à acheter des bons
des crédits municipaux.
Ces indications ont été signées par le
ministre du Travail et communiquées au
Commerce..
Le président dit Comité des assurances
a transmis ces précieuses indications of-
ficielles aux diverses sociétés.
El Dalimier arrive à l'essentiel. Ici, il
faut citer
« Pour la seconde lettre, celle du 30
septembre, la situation est aussi nette
une noie rappelant que les caisses de
CteM*mfâiï)hV$tâ\ivWmèm'W:iêmeî-
tre. des bons de caisse, la caisse du- Cré-
dit municipal de Bayonne serait heureuse
de voir ses bons émis, admis ait titre de
remploi par les Assurances sociales.
Celle note indiquait que ce désir était
celui du député-maire de Bayonne et pré-
sideni de la caisse.
.« J'ai envoyé celte note à la direction
générale des Assurances sociales sans
autre indication et sans aucune recom-
mandation de ma part, pour que ta ques-
Le commissaire de police BONNY
(à gauche) accompagne HAYOTTE
lion soit traitée administrativemehl. »
Dalimier explique ensuite que ce sont
les fonctionnaires Henry et -Nètter qui
rédigèrent la fameuse lettre dont se ser-
virent ultérieurement l'escroc Staviski et
ses complices. La lettre, dit Dalimier
« comportait un refus formel d'intervenir
auprès des caisses d'A.S. pour leur con-
seiller un placement quelconque. »
Oui mais Elle ajoutait « que la caisse
de Crédit municipal devrait s'adresser
directement aux caisses d'assurances so-
ciales et que les caisses de la région pa-
raissaient te plus susceptibles de répon-
dre à l'appel qui leur serait adressé, »
Et M. Dalimier fait tenir toute sa dé-
fense dans ces lignes honteuses
Si, dans la lettre, il a été indiqué que
les placements envisagés offraient des
garanties de sécurité, cela est vrai, puis-
qu'aussi bien les titres, émis par ces
caisses, figurent au nombre des place-
ments autorisés.
QUAND LA LETTRE EST PARVENUE
A MA, SIGNATURE, CE QUI M'A FRAP-
PE SURTOUT, C'EST QU'ELLE OPPO-
SAIT UN REFUS FORMEL A LA DE-
MANDE D'INTERVENTION AUPRES
DES CAISSES D'ASSURANCES SOCIA-
LES. Je suis convaincu que tout autre
ù ma place aurait agi comme moi.
Cette affaire a donc été réglée non pas
par mon cabinet, mais par les services
compétents du ministère qui ont agi se-
lon leur conscience et leur devoir. »
Ainsi Dalimier prétend N'AVOIR RE-
MARQUE dans la lettre qu'il a signée
QUE LES PASSAGES AVOUABLES.
Le reste. lui a échappé.
Ridicule Odieux monsieur Dalimier.
Vous ne vous en tirerez pas comme ça l
M~M'M~M.~t.M~M~
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120 fr.; 8 mois, 60 francs.
La seule issue o
Le pouvoir des Soviets
(SUITE DE LA PREMIERE PAGE)
Eh bien oui, c'est la seule voie, le
seul moyen Voilà pourquoi le parti
communiste affirme Il faut sortir de
la crise en prenant le pouvoir dans nos
mains de prolétaires. En l'arrachant aux
maîtres capitalistes, en organisant notre
Etat à nous l'Etat soviétique. En as-
surant, grâce au plan socialiste, l'essor
des forces productives ruinées par la
gestion capitaliste à base de profits et
d'exploitation de l'homme par l'homme.
En ouvrant' une perspective illimitée au
labeur créateur des hommes, maîtres des
machines, après qu'auront été expropriés
les capitalistes, les spéculateurs, les pro-
fiteurs de tous genres.
Or, pour prendre le pouvoir, pour
instaurer la dictature du prolétariat, les
prolétaires doivent être unis et organisés
sous une seule direction celle du parti
communiste. Les prolétaires, la direc-
tion communiste, doivent arracher les
masses de la jeunesse à l'emprise de la
bourgeoisie et de la social-démocratie
et les guider dans la seule voie qui as-
sure leur avenir. En outre, les prolétai-
res doivent gagner à leur cause, qui est
celle de tous les exploités, la masse des
petites gens, des besogneux de toutes
natures paysans pauvres, artisans, bou-
tiquiers, fonctionnaires, intellectuels.
La tâche principale des communistes
est donc de rassembler, d'organiser, de
diriger le mouvement des masses jus-
qu'aux combats pour la dictature du pro-
létariat. Comment réaliser cette tâche
en assurant mieux encore que nous ne
l'avons su faire jusqu'alors la défense
des plus petites revendications des tra-
vailleurs, En préparant et en dirigeant
toujours mieux chaque petite lutte, cha-
que bataille partielle, sans perdre la
perspective révolutionnaire. C'est-à-dire
en ne négligeant aucun besoin des mas-
ses, en dirigeant son action contre tou-
tes les formes d'oppression, contre tou-
tes les causes de mécontentement, sans v
jamais atténuer la pensée de notre Parti v
communiste sur l'aboutissant inévitable
et désirable de ces luttes, en ajoutant
de façon opportune le mot d'ordre poli-
tique à la revendication économique, en
faisant progresser le mouvement. C'est-
à-dire en recherchant, outre les succès
immédiats, les bénéfices durables qui
sont le progrès de la conscience révolu- '):
tionnaire du prolétariat et des masses la-
borieuses et le renforcement constant de
I organisation des forces révolutionnaires
et, avant tout, du parti communiste. En
un mot, en réalisant un travail bolchevik
de masses.
Notre Parti communiste français est
capable de réaliser les tâches que lui
fixe le 13e Exécutif.
Au cours de la dernière année, il a
su obtenir des succès dans ce sens. Il
a dirigé-de grandes grèves et de grandes
manifestations. Il a su influencer un
arge mouvement de front unique contre M
la guerre et contre le fascisme. Il a ga-
gné.,en influence. Cependant, déclarons»
franchement que c'est bien peu en rap-
port avec les exigences, avec la résponJ
sabihté internationale qui pèse sur le pro-
létariat de France et sur son Parti. Une
courageuse autocritique faite dans l'es-
prit du bolchavisme permettra de déce-
ler et d éliminer les défauts, les faibles-
ses, les lacunes, les erreurs, notamment
dans le domaine du front unique et de
la lutte contre la social-démocratie où
se sont manifestées, à plusieurs reprises
du sommet à la base, des hésitations de
caractère opportuniste ou de nature sec-
taire.
Sans négliger aucune des tâches fixées
par le 13° Exécutif nous y revien-1
drons il semble nécessaire de con-
centrer les efforts du Parti sur trois
points
1° ¥,lerurx utiliser l'arme incomparable
qu est* 1 Humanité. Notre journal doit
être le meilleur agitateur, le plus avisé
propagandiste, Il doit être l'organisateur
collectif des luttes ouvrièrçs. Pour cela,
étendre ses liens avec t'usine, tant pour
sa confection que pour sa diffusion.
2° Exiger de tous les membres du
Parti le travail effectif dans les syndi-
cats et dans les usines. Renforcer les
syndicats unitaires; qui sont seuls à or-
pmser et diriger les grèves. Et travail-
ler'auprès des ouvriers adhérant aux syn- `
dicats réformistes. Lutter pour l'unité
syndicale de classe. <
3° Elargir et organiser te front unique
à la base avec les ouvriers socialistes,
les entraîner nos côtés dans toutes les
actions contre la bourgeoisie. Dénoncer
avec des arguments convaincants ils `
ne manquent pas la trahison du parti
socialiste, de ses fractions rivales mais
unies dans leur défense commune du ré-
gime capitaliste, dans leur égale haine
du communisme et de l'Union soviéti-
que. Et démasquer et combattre plus
fortement la fraction Paul Faure-Blum,
qui est le principal danger.
Concentrant ainsi ses efforts, déployant
son activité sur un rythme bolchevik,
assurant à cet effet la cohésion de ses
rangs et la plus grande fermeté politi-
que, luttant intérieurement sur les deux
fronts contre les déviations opportunistes
et sectaires, le Parti communiste fera
des pas certains dans le travail de masse.
Le mot d'ordre, ;« le pouvoir des So-
viets », deviendra le but conscient de
millions et de millions de travailleurs de
France, prêts aux luttes et aux sacrifi- `
ces, pleins de courage et d" abnégation,
à l'exemple des glorieux pionniers qui
construisent le socialisme dans l'ancien
empire des Tsars.
Nous ajouterons une nouvelle républi-
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