Titre : L'Humanité : journal socialiste quotidien
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : L'Humanité (Paris)
Éditeur : L'HumanitéL'Humanité (Saint-Denis)
Date d'édition : 1925-05-24
Contributeur : Jaurès, Jean (1859-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 mai 1925 24 mai 1925
Description : 1925/05/24 (Numéro 7862). 1925/05/24 (Numéro 7862).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
4
INHUMANITÉ
La Journée des torturés
Aujourd'hui, le prolétariat pari-
sien va, suivant sa tradition sacrée,
saluer le mur où son tombés par
milliers les derniers Communards.
il faudrait rappeler encore une fois
ce qu'a été la semaine sanglante,
trop encore l'ignorent et jamais on
n'en connaîtra assez les terribles ̃épi-
sodés. Mais la place manque. Il fau-
drait expliquer comment depuis 1918,
la Semaine sanglante a été répétée
.des centaines de fois dans les Etats
'de la démocratique Europe. Ils sont
nombreux aujourd'hui ces pays dits
civilisés qui ont connu l'égorgement
,-par milliers des travailleurs^ luttant
pour, la nouvelle société communiste,
;et en ce moment même la hideuse
Bulgarie, du prof esseur Tsankolï re-
commencé depuis des mois tous les
'a.5.' jours une. nouvelle semaine san-
Dans la libre et démocratique
rance un silence commandé et
payé .s'est fait autour des prisons.
On. a changé le, nom des hideux, ba-
gnes militaires, mais les soldats
meurent toujours en, Afrique, sous
Jes coups des chaouchs.
Un gouvernement dit de gauche a
osé garder dans ses maisons -centra-
les, les milliers de déserteurs de la
grande guerre qu'il avait promis de
libérer avant les élections.
Et puisque la foule veut des noms
j'en citerai quelques-uns.
Il y a au large de Cayenne, à l'île
du Diable, condamné à perpétuité,
un homme qui par sa souffrance
marque l'éveil d'une race Cheikou
Cissé, tirailleur sénégalais, deux fois
!blessé aux Dardanelles et décoré,
condamné le 18 avril 1918, par le
conseil de guerre de Dakar pour
« Complot dans le but d'exciter la
guerre -civile Pour la première
fois, un noir se dressait sur sa terre
]d'esclavage pour dire à ses frères
qu'ils devaient se refuser à servir
ide chair à canun, cour la défense des
richesses de la bourgeoisie française.
'Après avoir souffert dans l'horrible
(prison Barberousse à Alger, il est la-
!bas pour la vie depuis 7 ans, et pas
tune voix ne s'est élevé pour l'arra-
La manifestation
du S-B-I'
"ïiais Bajmskni et Veicborlicviicii^ -as-
sassinés dans le train même qui les
ramenait à la frontière, russe où ils
̃'devaient recouvrer la liberté, grâce à
'la Russie soviétique, a causé parmi
'le prolétariat russe, une profonde
'émotion. Pour protester contre ce cri-
me commis avec une perfidie et une
lâcheté répugnantes, le S. R. L, de
Moscou, a 'organisé de puissante»
manifestation-, populaires En voici'
̃une qui a lasscmbU des dizaines de
de dans la
même indignation.
Des, insignes 1!1
Pas d'églantines
Le comité d'action de la Région pa-
risienne met en qat le les pavaMeuis
nui vœnebont au Mur contre les mar-
chands 'd'églantines qui, chaque année,
font .des aïUues sur le dos des orga-
nisations ouvrières
Afin' d'éviter toute le Co-
mité d'action a édité ICO 000 insignes
commémoratifs dont la vente permet
Da d'intensifier la lutte confie la guêt-
re du Mai oc.
Travailleurs n'achetez qu'aux v,en-
dentés U vendeur officiels.
Apus la Pentecôte de 1,S7/, il ne peut
̃wlui, aaoir Tri pan ni trêve les
tiavadleurt, de France et ceux qui t.'ap-
̃niopuent teurs piodmts. al main de
Je; d'une soldatcuve met rouan peut,
pour un temps plus oumoins lonq, en-
qlobti les dem classes dans op-
̃nresuon commune mais la lutte sç,
lenourelleia tou jouis sur une échelle
de plus en ûlus grande, et il ne peut y
de doute sur le point de savoir
iu nui doit la victone dtfinUiie
aU.1: eiploiieurs peu nombreux ou au
jiioducteuis qui forment immense ma-
parité ? K\RL11\RX
La, mort. de Varlin
Parmi les combattants de la Coin-
fîhunc, Eugène Varlin fut une des
'mlus belles figures. Lissagamy, dans
>son Hlistoiire de la Commune, ter-
(mine ainsi le le de la mort de
\Varlin.: Ce mort-lit est tout aux
jpuvriers ».
syndicat de relieurs c'est Varlin
li fut le de la première
[Union, de Syndicats parisiens Ici
fCli.am.bre fédérale des sociétés yu-
prières de Paris.
Il à été l'un des membres de l'In-
ternationale dès ses débuts. Il fut
'impliqué dans les premiers procès
de cette association, et condamné, à
trais mois de prison.
Elit membre do la Commune, il
Combattit sur les barricades et fil!
Sauvagement assassin par les Ver-
̃ paillais, le 28 mai 1871. Il avait. 3i
Noits empruntons aux Cahiers rou-
tes, de M. Maxime VuMaumc, des
'/passages ci-dessous relatant sa mort.
1 Où Varlin -a-t'il été exécuté
Le dimanche 28 mai 1871, vers
{trois" heures, Eugène Varlift est ar-
-[place Cadet.: Un passant, décoré,
« un prêtre en civil, a-t-on dit,
ge désigne au lieutenant Si'cre.
t« C'est Varlim. le membre de la
) commune. » Varlin nîa pas pris
soin de l'ignorer.
Mais il y a mieux. Le 15 août 1919
les armées françaises de Franchot-
d'Esperey écrasaient la République
des Soviets Hongrois et les conseils
de guerre français fonctionnaient
aussitôt. Trois de. ces condamnés de
la commune hongroise sont encore à
Cayenno
Pierre ICovacs, Bodor et Pathiol,
condamnés aux travaux forcés pour
propagande boleheviste, alors qu'ils
ne savaient pas .un mot de fran-
Les deux derniers étaient mes com-
pagnons de chaîne au bagne de Ni-
mes. Kovacs, condamné cinq ans a
fini sa peine, mais « doublé. » encore
cinq ans, mourant, de faim dans les
rues de Cayenne le 17 janvier, M3
Berthon réclamait pour eux la grâce
amnistiante le Ministre de la guer-
re d'Herriot répondait par lettre le
19 mars 1925, qu'il ne connaît pas
ces homme et qu'il n'a pas trouvé
trace de leur condamnation Mes-
sieurs du Bloc des Gauches rendent
des points aux jésuites, car le
meilleur moyen de refuser l'amnistie
est de., dire qu'il n'y -a pas de pri-
sonniers Il ne reste à Painlevé et
à Steeg qu'à envoyer l'ordre de''les
faire disparaître, sans laisser de
traces et la farce sera jouée. Misé-
rables'
Le prolétariat français va-t-il lais-
ser son gouvernement assassiner ces
hommes ? Va-t-ïl continuer à dormir
tandis que son gouvernement de
gauche approuve ou subventionne les
dirigeants bourreaux de Pologne, de
Roumanie et de Bulgarie ?
En ce jour du 24 mai, journée du
Secours Rouge. International, il doit
non seulement apporter la preuve
de la solidarité aux assassinés de la
République .bourgeoise; de Mai 1871,
mais surtout sa volonté d'arracher
des prisons des gouvernements ca-
pitalistes .de, France et d'ailleurs,
les milliers de 'travailleurs martyri-
sés par l'Inquisition démocratique
modems.
André MARTY.
L'inquisition
esthonienne
Le gouvernement esthonien sait
ré
Reval.ropinion publique s'est émue
des cris déchirants- qui traversent
jour et nuit les murs -des bâtiments
de la, Sûreté, Des .gens ont déclaré
à, la presse qu'ils étaient bou'ever-
sés par ces clameurs de détresse,
ces hurlements 'de douleur qui évo-
quent des scènes de tortures et de
Le camarade K'ingissep, mis il
mort après d'horribles tourments,
fut enchaîné, dans sa cellule avant
son exécution. Les poignets meur-
tris par des menottes d'acier, em-
pêché' de se. mouvoir, il souffrit plu-
sieurs jours de da faim et de la soif.
comme tant' d'autres la1 précau-
tion de se rendre méconnaissable. il
a garde son épaisse chevelure gri-
sonnante, rejetée en arrière. Il n'a
pas fait .tomber sa barbe, qu'ici porte
entière. Le lieutenant Siere s'empa-
re de Varlih. Il luii lie les maihis der-
rière le dos. Il appelle trois ou qua-
tre soldats. Le cortège s'engage dans
la rue Rpchechouart, prend la chaus-
sée Clignaiicourt, oblique sur !a rue
Ramey, oblique une seconde foiis sur.
la rue de la Foritenellé, et, toujours
montant, arrive h la mai'son qui!
porto le numéro 0 de la rue des
Rosiers. C'est la que, le 18 mars, ont
été fusillés les généraux Lncomle
et Clément Thomas. Depuis ,la prise
de Montmartre par l'armée de v°r-
saiMcs, le commandemept. miili'ta'.re
Y a itistallé une cour martiale..
Varlin comparaît devant lo géné-
ral Lavcaucoupet, puis devant te
prévôt, qui donne l'ordre do le fu-
silHer.
Où conduteit-on Varlin. au sortir
de la saile du jugement ?
La question, jusqu'ici, était restée,
obscure.
Le lieutenant SPcre, dans le ra.p-
port qu'il adressa à son colonel, re-
latant les circonstances de l'arresta-
1 lion et do la mort de Varlin, dit
Après avoir été préscnté devant^ M.
le général de division, interrogé et
ne voulant rien dire, il {Varlin) fut,
d'après les; ordres du général, con-
POUR LA COMMÉMORATION DE LA SEMAINE SANGLANTE
Secourez les victimes de la réaction
La. commémoration de la Se-
maine Sanglante si cluèrc au cœur
du prolétariat français revient
cette année .dans .une atmosphère
troublée par les provocations du
fascisme et les éclairs de la guerre
impérialiste.A l'intérieur, les trou-
pas de combat de la réaction me-
na,cent la classe ouvrière. Au Ma-
roc, la politique d'expansion du
capital fait à nouveau le
sang. L'impérialisme s'appuie sur
la, répression.
Partout, pour avoir les mains li-
bres, le capitalisme cherche à écra-
ser l'avant-gàrde consciente du
.prolétariat, qui se dresse contre ses
crimes Qu'il recoure à la terreur
sanglante ou à l'étranglement
sournois par la. justice de classe,
partout les lois libérales et démo-
oi atiques sont foulées aux pieds.
Les militants ouvriers. sont la
merci d'un complot policier, d'un
attentat fasciste. Dans la plupart
des pays d'Europe, le sang des ou-
vriers et des paysans a coulé à
flots depuis des années les pri-
sons sont bondées de 'travailleur^.
Ouvriers qui commémorez l'he-
roïque résistance de la Commune,
et le martyre des vaincus, songez
aux horreurs de la répression ca-
La manifestation de ce soir
a u Mu r des Fédérés
Ordre du cortège
PREMIER GROUPE
(angle de la rue Pierre Bayle et
du boulevard de Charonne),
n° 212.
André MARTY, BARBECOT. LAPORTE,
députés du B.O.P.
Association fraternelle des anciens
CE' da la C.G.T.U. Comité central
du P.'C: Comité centrât de l'A.R.A.C.
Groupes de pupilles la Région pa-
risienne.
4« Entente Jeunesses Communistes.
Fédération Sportive du Travail,
Rayons numéros 37, 40, 41, 42,
43. 44, 45, 46, 47, 49, 50, 51. 52.
Mantes, Limours, Persan-Beaumont,
Arpajon, Etampes, Clermont, Versail-
les, Saint-Germain, Nanterre, Bezons,
Argenteuil, Arriéres.
Organisations syndicales terras-
siers, tabacs, cochers-chauffeurs, com-
munaus.
Membres des sections de locataires
de Seine-et-Oise-
DEUXIEME GROUPE
(à la hauteur du 190 boulevard
de Charonne).
"BOURLOIS,1 CLAMAMUS, AUFFRAY,
députés du B.O.P.
CE de l'Union des Syndicats de la
R.P..Comité régional du P.C.
Rayons numéros n, 24; 25,-g?, :2S,-89;
Puteaux, Courbevoie, Boulogne,
Sceaux, Juvisy, Villeneuve-Saint-Geor-
ges Corbeil, Alfortville, La Varenne,
Cliêneviôre, Neuilly-Plaisance.
Organisations syndicale» Bâtiment,
transports en commun, cheminots, tra-
vailleurs municipaux.
Membres des sections de locataires
de la banlieue Seine.
TROISIEME GROUPE
(angle de la rue de Bagnolet et
boulevard de Charonne) n° 148.
BIZET, TERNAUX, HENRIET,
députés du ïl.O.P.
Comité fédéral de rA.R.A.C..
Sections de l'Arac ipe la région pa-
risienne.
duit par moi et l'escorte près du
mur du 'jardin oÙ furent assassinis,
le 18 mars, nos braves généraux Le-
comte et Clément Thomas, pour il
être fusillé.
On peut regretter que le, liieute-
nant Sicre ne donne pas de détails
plus précite. L'expression « près du
mur du jardin » prête à ambiguïté.
Elle s'applique tout aussi bi'en au
mur « intérieur » qu'au mur « ex-
térieur », et même à un endroit
quelconque, voisin du mur du jar-
iln. ̃̃'̃
Voicii maintenant une note,extrai!-
te d'un article- du Bien Public, nu-
méro du 23 juin 1871
On avait installé dans cette mai-
son (la maison de la rite des Rosiers),
si tristement célèbre, une prévôté,
présidée par un capitaine de chas-
seurs. On les mariait {les condam-
nés), quelques pas de lii, sur le
versant de la Butte, à l'endroit où se
trouvait, pendant le Siège, une batte-
rie dominant la route de Saint-De-
nis. C'est là aussi rgue le samedi 27
mai (silc), fut conduit Varlin, qu'on
eut mille contre
les violences de' la foule.
Témoignage
Un témoignage, aussi! précieux
qu'inattendu, devait m'être apporté,
tout récemment, par un témoin de
l'exécution.
Ce témoin témoin .unique à ce
jour, les récits des journaux de l'é-
poque, différant du reste les uns des
autres, étant anonymes c'est le gé-
néral Porcin, ancien commandant du
treizième corps d'armée,' ancien
pitaliste à travers le monde entier.
Actuellement 100.000 prolétaires
sont enfermés dans les geôles de
la bourgeoisie. Des dizaines de
milliers, chassés de leur pays par-
l'agression fasciste, sont traqués et
Rayons numéros 13, 15, 16, 17, 18,
Romainville, Pantin, Le Bourget,
Aulnay, ..Epiuay., Saint-Dsnis, Saint-
Ouen, Clichy, Levallois.
Organisations syndicales tonneau,
verrerie, livre, ameublement, monnaie,
médaille, cuirs et. peaux, papier-carton,
ports et dochs.
QUATRIEME GROUPE
(angle de la rue Alexandre=
Dumas et du boulevard de
Charonne).
VAILLANT-COUTURII;R, BARANTON,
PIQUEMAL, députés du B.O.P.
Rayons numéros 7, S, 9, 10, 11, 12.
Arrondissements, de Paris (rive gau-
Organisations syndicales textile, ha-
billement coiffure, enseignement, tein-
ture, produits chimiques, blanchissage.
établissements militaires.
Membres des sections de locataires
de Paris.
CINQUIEME GROUPE
(angle de la rue des Vignolles et
du boulevard de Charonne),
n° 80.
BARROUX 'ADAM, MULLER,
députés du B.O.P.
Rayons numéros 1, S, 3, 4. q. «•
'Arrondissements' de Paris (rive
droite). d t t
Organisations syndicales P.i;
alimentation, agriculture, .éclairage,
métaux, céramique, employés, specta-
TEIL, CASTELLAZ. confeill-ers muni-
cipaux de Paris.
Avis Important
Pour éviter ton.t incident et la 'sortie
des métro,s, tc,ç camarades sont priés de
ne déployer leurs drapeaux que sur
le lieu du rassemblement.
Pour les raïïiMfe étrangers
Pour éviter la répression, les cama-
ràdes étrangers sont priés 'Ne ne pas
former de groupes distincts et de se
membre du Conseill supérieur ile ia
Guerre.
Le général Percin, capitaine d'ar-
tillerie en entra 0ans Parte
avec l'armée de Versailles. Le dit-
manche 28 mail, il était, avec sa bat-
terie, aux Buttes-Montmartre. C'est
là qu'il assista,, .bien- fortuitement, à
la mort de Varlin,
J'errais sur la Butte nous
raconte le. général quand, vers
quatre heures, je vis s'avancer, à
quelques pas, entouré d'une cinquan-
taine de gens, hommes, femmes,
criant, hurlant, un prisonnier de
haute taille, tête nue, les mains liées
derrière le dos, Un caporal et deux
soldats l' encadraient. Il fut bientôt
tout près « C'esi
Varlin, le incmbre de la Commune.
On va 2e fusiller !» »
Le cortège longeait, un mur, qui
côtoyait un jardin. De l'autre côté,
en face, un terrain vague. A une cira-
quantaine de mètres en arrière, une
maison deux étages, avec une pe-
tite cour. On nie dit que cette mai-
son est celle oû ont été fusillés Le-
comte et Clément Thomas.
Le caporal 'et les deux honimes
avaient fait halte. Le prisonnier
s'était placd contre le mur. Je le vois
encore, droit, le regard f ixe, parlant
il la foule qui l'injurie. D'un moiivn-
ment brusque (le la tête, il rejette
en arrière sa longue chevelure gris-
sonnante.
Les soldats ont armé leurs fusils.
A mort crie la foule. A mort 1
qu'on le fusille
P2tis se reprenant
Non, pas ici. Plus loin. Là-
bas.
ne peuvent trouver nulle part une
terre d'asile qui les accueille. Près
de 80.000 révolutionnaires surit
tombés en Allemagne en Hongrie,
en Bulgarie, çn, Italie, en Pologne,
sous les balles des troupes blan-
ches, dans les guel-apens poli-
ciers.
Nul travailleur ne doit ignorer
ces atrocités. Prenez la défense
des persécutés, en dénonçant dans
les usines, dans les campagnes, les
f orf aits de la répression bourgeoi-
se, les iniquités de la justice de
classe.
Votez des ordres du jour de pro-
testation contre la terreur capita-
liste. Imposez la libération des em-
prisonnés. Empêchez, l'extermina-
tion de l'élite prolétarienne dans
les pays où on la massacre sauva-
gement.
En souvenir des martyrs de la
Commune, venez en aide ic tous
ceux que broie oit,' ensanglante la
répression. Organises des collectes,
des quêtes au 'profil des emprison-
nés, apportez votre secours aux
femmes et aux en f ants de ceus
qui sont tombés pour vous.
Adhérez au SECOURS ROUGE IN-
TERNATIONAL.
Aux membres de l'At R. A. Ce
Les camarades de ̃ l'A.R.A.C..font
priés de tenir compte des indications
publiées pbr l'Humanité pour la for-
matio-n du cortège.
Il est indispensable que les disposi-
tions prises par le. Comité d'action
soient suivies à la lettre par toutes les
sections qui doivent faire auprès de
.leurs adhérents l'appel le plus pres-
sant.
Les camarades mutilés prendront
place en tête du groupe de 1 A.R.A.u
Apporter les emblèmes pour le. défile.
L'appel des survivants
de, la semaine sanglante
L'Association fraternelle des Anciens
combattants et des Amis de la Commu-
ne' ira cette année. -comme les précé-
dentes, payer le tribut du souvenir à
ceux des leurs assassinés en mai 1871
par la réaction triomphants.
Rendez-vous dimanche il 2 heures .et
demie, ancienne • --lie L'excellent, bou-
levard Ménilmontant, pour se rendre
ensuite au Mur des Fédérés.
Quant h la manifestation au cime-
tière Montparnasse, elle aura .lieu le
dimanche 31 mai. Rendez-vous à 2 heu.
res et demie au coin de la rue de la
Gatté et du boulevard Erîgar-Quinet.
Le président -Elle
Manifestation de la Commune
è Clichy
Ce matin 9 heures très précises
une manifestation aura lieu à. Clichy j
organisée par le Comité local d'ac-
tion.. •̃'̃
Le souvenir des vaillants héros de 71
sera dignement célébré par tous les
travailleurs de la cité communiste.
Rendez-vous 9 heures a la mairie.
L'heure, matinale de la cérémonie per-
mettra aux camarades de se rendre,
aussitôt après, aux autres manifesta-
tions.
Le cortège se remet en marche.
La foule toujours vociférant.
Tas de lâches 1 criai- je, la cœur
soulevé. Tas de lâches C'est contre
moi que vous auriez crié à mort, si,
il ?j a quelques jours, j'étais tombé
dans vos mains.
On était arrivé au bout du mur,
à l'angle que faisait la rue avec une
autre voie descendante.
Ici. Qu'on le fusille ici
Les soldats s'arrêtèrent.
Varlin se plaça à environ un mètre
de l'angle des deux rues, contre le
de la rue descendante.
Encore une fois, les vociférations
s'élevèrent, couvrant la voix de Var-
lin, dont je voyais remuer les le-,
mes.
Comme Ù la station précédente, le
condamné se tenait très droit. Toute
so' attitude était celle d'un homme
brave.
Les soldats, pressés, par la foute,
ne sont qu'à trois ou quatre pas de.
Varlin.
Ils, tirent.
Les deux fusils ratent.,
Ils rechargent leu'rs-armes cl tirent
une seconde fois.
Varlin fléchit et tombe.
Quand il fut à terre, la foule bat-
lit des mains.
Les soldats dispersèrent avec le
canon du fusil cette tourbe humai-
ne. Et il ne resta plus, au pied dit
mur, que le mort, couché sur le
Tel fut lé récit du général Per-
ci'n. Il confirmait pleinement ce dont
je pouvais douter encore. Varliin
n'avait pas été fusillé di-ns le jardin
de lai'iïiaiison de la rue des Rosiers.
Victimes et bourreaux
Le supplice des innombrables vic-
times tombées depuis deux ans sous
les coups du gouvernement sangui-
naire de Sofia n'a pas suffi à «.'as-
surer l'ordre » en Bulgarie. Le bour-
reau Tsankov poursuit son œuvtre de
destruction, sa besogne de sang.
Peut-on imaginer jusqu'où va la
férocité des coupeurs de têtes ? Plus
de 200 enfants ont été tués après le
soulèvement de septembre 1923.
Les malheureux petits avaient vu
torturer leurs parents, fusiller en tas
des hommes et des femmes, piller et
brûler des maisons. On a supprimé ces
témoins innocents qui eussent pu ra-
conter les scènes effroyables gravées
pour toujours dans leur mémoire.
On n'a pu empêcher que la vérité se
fit jour. Maintenant les travailleurs
du monde entier 'connaissent lés
ignominies de la répression bulgare.
Interdiction de parler des assassi-
nés. Interdiction même de prier pour
eux. Un prêtre et son servant qui
avaient accepté de dire la messe des
morts en l'honneur de paysans fusil-
lés par la soldatesque, furent exé-
cutés sur le champ. Un prêtre et son
fils expièrent de la manière la plus
atroce le crime d'avoir enseveli pieu-
sement des réprouvés, dont le cada-
vie devait pourrir sur la route pour
l'édification des survivants. On les
attacha par les jambes, la tête traî-
nant sur le sol, à un char traîné par
des chevaux sauvages. Les chevaux
fouettés violemment bondirent. Les
suppliciés furent déohicruetés sur
les cailloux du chemin, leurs mem-
bres. brisés, la chair en lambeaux,
le visage réduit en bouillis
Depuis deux années, Je prolétariat
bulgare, écrasé, mutilé, torturé est
poussé à bout par un gouvernement
qui ne lui laisse que cette alternative
tragique le massacre ou la libéra-
tion. On ne saurait trop le répéter.
Ce sont les excès mêmes de la ter-
reur sanguinaire qui contraignent les
militants paysans et ouvriers à se
défendre par les armes, à répondre
par la. violence aux atrocités des ban.
dits de Tsankov.
Simeonof Georguief, jeune mili-
tant de valeur, appartenant au mou-
vement révolutionnaire bulgare a
été assassiné, il y a quelques semai-
nes nar les bandits de ïsankov. Cer-
né dans sa maison par la troupe ar-
mée de fusils, de mitrailleuses, de
grenades à mains, il se défendit hé-
roïquement jusqu'à la mort, n'igno-
rant point le sort effroyable, qui lui
était réservé, si on le capturait vi-
vant. Il préféra tomber sous les bal-
les, plutôt que de subir les tortures
de ,la prison, le tourment de la faim.
Cet héroHeme désespéré ne caraoté-
rise-t-il pas toute la résistance du
prolétariat bulgare, qui, cerné lui
aussi par un ennemi sauvage,doit se
défendre coûte que coûte par tous,,
les moyens, sachant bien qu'on ne
demande pas grâce à des bourreaux.
Bien qu'on se pût l'inculper de
l'attentat de la cathédrale, Fried-
mann a, été condamné à la pendâi-
son par des brutes militaires qui ne
cherchent pas à juger, mais seule-
ment à exécuter la consigne féroce
du gouvernement. Dans ce procès,
le,plus odieux, le plus cynique peut-
être qu'on ait fabriqué, car on y fei-
gnit de condamner des militants as-
sassïnés au lendemain de l'attentat,
le gouvernement voulut couvrir d'un
Le calvaire
J'ai voulu, avant d'écrire ces
gnes, /refaire, pas à pas, le calvaire
gravi par Varlin, dans l'après-mMJi
du dimanche 28 mai depuis
son arrestation place Cadet, jusqu'à
.la fusillade de la rue de la Bonne.
Le prisonnier, les mains liées de-
rière le dos, prend, avec le lieute-
nant Sitere et les quelques soldats
qui l'accompagnent, la rue Roche-
chouarl, puis, après avoir traversé
le boulevard extérieur, s'rengage
dans la chaussée GMgnancourt. On
s'arrête rue Ramey.
C'est à l'entrée de la rue Ra-
mey me .disait un vieill ami, Lu-
cien Barrois, qui m'accompagnait
qu'une bande de mégères hurlantes,
sorties on ne sait d'où, commencè-
rent à suivre Varlin.. Quand on se
fut engage dans l'étroite rue de la
Fontenelle, les injures redoublèrent.
Serrés de près, les soldats prirent te
pas accéléré. Le prisonnier dut fran-
chir en courant les quelques mar-
chefs quü coupent la montée rapide.
La rue le calvaire que gra-
vit Varlin n'a pas changé. Ce sont
toujours les mêmes pavés. Les mar-
ches avec les appuis de fer forgé.
Bordant la rue, dos maisons basses,
déjà là à l'époque. Des jardinets. Des
terrasses d'où l'on regardait passer
le cortège. Quand on gravi, une
centaine de, mètres, on arrive iL la
rue Lamarck, alors tout en terrains
vagues, un large sentier non pavé.
A gauche, en face du n° 12 actuel.
s'ouyrait, à flanc de butte, la porte
du bal-guinguette de la Tour Solfé-
rima. Le sentier que l'on voit, cou-
masque légal les représailles de Ja
soldatesque. Cette comédie sinistre
est inutile. Ainsi que l'a déclaré fie-
rement notre camarade Friedmann, j
ce ne sont pas des accusés qu'on
juge, mais des combattants vaincus
qui subisspnt la loi du vainqueur.
« Je veux tomber, ,a-t-il dit, soüs
les balles de vos soldats, les yeux ou*
verts, comme un fier soldat de lai
Révolution
Ces mêmes paroles qui reviennent
à travers l'histoire, que prononcé-' j
rent les Communards, collés au niU'ij
par les soldats de Thiers que répéta
au procès de Hambourg. UrbaLms*
condamné à 10 ans de forteresse par
les juges démocrates » d'AU.ema-i j
gne, elles: éclatent comme la suprê- j
me revendication du révolutionnaire!
qui jusqu'au poteau revendique son.
oeuvre et glorifie sa foi, comme le
dernier défi orgueilleux et stoïque à
l'iftTtominie capitaliste du militant
vaincu qui sait que son sacrifice n'est
pas vain, et que la victoire proléta-
rienne se 'forge danst l'expérience
des défaites les plus cruelles.
La guerre au Maroc
Voici une lettre d'un soldat, non com-
muniste qui'est suffisamment carac' --Z.
téi'istique de la mentalité qui règne an
Front marocain, 19 tuai.
C'est un solilit aa la elasse Vi prcmitr
contingent', <[iu \oii-, Lrnt In cinq
mois cinjion il i un nuais | u j)nn jitur
ilitie libei avant, pa.ict uu un in< uit fi-
éilement ici..
Je ne >=ais Pas si les journaux disent com-
bleu on it de tues et (le blessés mils vous
nouvt/ itu cei-tain (jur lis punies co-
l)in\b tombent comme des niourjies et, com-
me le service ne fonctionne il il a Jjemcoup de Messes qui ne revien-
nent pas En colonne, ceux qui ne peuvent
pas -juitip n.sttut Jj, les mulets sont pour
les c autiues des grades
Je vons prie <]< crofro qué la maiuntô
des copains en a assez. On nous fait ouor
(le toutes les façons; de faim, de soif do
J^t sais que les, con^Mnistea nous diront
de fraterniser. Lh bien, si ça dure long-
temps comme ça, on finira par le faire
peut-être que c'est lo seul rmoyen de finir.
guerre et de revenir en France
\oieez, Monsieur le Directeur le salut
amiral d'un soldat qui n oublie pas ceux;
(lui défendent les ouvrier-, J N
Une nouvelle « victoire »
"Saus avons donné hier le communi-
que officiel du 22 mai qui, enfin ia:^
Jat de « l'opération de grande cmei-
e,iue » nuluiLlue au centre par le, gé-
« ci ii de Cliainbiun « Les premières
nouvelles indiquent un plein succès
pour nos armes, 1 action s'est dcrouléa
dans la région d \m Aicha ;) Or, main-
cette opération grandiose est
devenue subitement une opération
« pour décongestionner ce secteur et
toute la région du Haut-Ouèrgiïa ».
Ln tous cas, le combat était dur et le
but proposé certainement 'plus loin
que les positions de départ. Car,
« après avoir ravitaillé et organisé les
petits, postes du massif de Taounat,.
les troupes du général de Chambrai!
se sont retirées
Le peuple ouvrier et paysan a asse^
des K.pleiïïs succès » de ce genre.
Communiqué officiel
Rabat' 23. mai. A l'ouest, le calme rè-
gaie sur le front, sauf quelques coups de
fusil tirés sur notre détachement, occupant
le IHocMiaus de Blbane.
Une nouvelle action de notre artillerie sur
les Beui-Z;erouals a provoqué chez eux des
pertes sérieuses et un commencement de pa-i
nique.
Au centre, il. été procède dans la jour-
née du S2 mai au dégagement des postes-de,
la rive gaûche du Haut Ouergha.
De nouvelles infiltrations sont signalées
dans la montagne1 des Senadja.
L'aviation a joué un rôle très actif du.
rant toute la journée du S!2 mM. Un.- grou-
pement d'escadrilles a effectué notamment
trente sorties lançant 30e bombes sur les
villages dissidents et des groupes ennemis,
circulant dans les vallées aux alentours de,
nos postes.
On confirme que les pertes des ennemis
au cours du combat du 23 mai ont été
lourdes.
Notre colonne de droite a eu aftaire pen-
dant deux journées, à de nombreux dissi-
dents appuyés par un groupe de 1.200 régu-
liers riffains extrêmement mordantes et ma-
nœuvriers
Nos partisans indigènes conduits par M
lieutenant-colonel rtozan,, ont joué un rôle
briDant pendant les mêmes combats.
A l'est la situation est calme. On con-
firme le mouvement de quelques fraction
Tiffaines en direction du haut Ouergha.
vert d'herbe, /est celui qui montait
la Tour. La rue Lamarck îranehile,
la rue de la Fontenelie continue sai
montée rapide, aujourd'hui par deS
escaliers do pi'erre.
C'est cette montée que gravit Var.;
lin. Cent pas encore, après avoir pas-,
sé devant la rue de là Bonne, il.fran-:
chit le seuildu numéro 6 de la rues
des Rosiers, où il allait paraître de-
vaut le général Laveaucoupet et le-
prévôt.
Face à la maison des généraux^
c'était la butte, les terrains vagues,
où, dans l'ombre de la vieille église
Saint-Pierre, étaient les canons du
18 mars. Ces canons avaient été, pen-
dant la Commune, enlevés pour êtret
répartis aux divers postes de, com-
bat, L'espace qu'ils remplissaient
était vide et nu. C'est la certaine-
ment que se trouvait le général Per-
cin, quand il ;vit devant lui la foule
qui entourait 'Varli'ji;
Maxime VUiLLAUME.
4"ENTENTE
DES JEUNESSES .'COMMUNISTES
Lundi 25,avril, à 20 h. 30; salle de
la Bellevilloïse, 23, rue Bayer
Assemblée générale de l'Entente
Ordre du jour La guerre du Ma-
roc.
Vu l'extrême importance de l'ordre
du jour, tous les membres des jeu-
nesses doivent y assister.
INHUMANITÉ
La Journée des torturés
Aujourd'hui, le prolétariat pari-
sien va, suivant sa tradition sacrée,
saluer le mur où son tombés par
milliers les derniers Communards.
il faudrait rappeler encore une fois
ce qu'a été la semaine sanglante,
trop encore l'ignorent et jamais on
n'en connaîtra assez les terribles ̃épi-
sodés. Mais la place manque. Il fau-
drait expliquer comment depuis 1918,
la Semaine sanglante a été répétée
.des centaines de fois dans les Etats
'de la démocratique Europe. Ils sont
nombreux aujourd'hui ces pays dits
civilisés qui ont connu l'égorgement
,-par milliers des travailleurs^ luttant
pour, la nouvelle société communiste,
;et en ce moment même la hideuse
Bulgarie, du prof esseur Tsankolï re-
commencé depuis des mois tous les
'a.5.' jours une. nouvelle semaine san-
Dans la libre et démocratique
rance un silence commandé et
payé .s'est fait autour des prisons.
On. a changé le, nom des hideux, ba-
gnes militaires, mais les soldats
meurent toujours en, Afrique, sous
Jes coups des chaouchs.
Un gouvernement dit de gauche a
osé garder dans ses maisons -centra-
les, les milliers de déserteurs de la
grande guerre qu'il avait promis de
libérer avant les élections.
Et puisque la foule veut des noms
j'en citerai quelques-uns.
Il y a au large de Cayenne, à l'île
du Diable, condamné à perpétuité,
un homme qui par sa souffrance
marque l'éveil d'une race Cheikou
Cissé, tirailleur sénégalais, deux fois
!blessé aux Dardanelles et décoré,
condamné le 18 avril 1918, par le
conseil de guerre de Dakar pour
« Complot dans le but d'exciter la
guerre -civile Pour la première
fois, un noir se dressait sur sa terre
]d'esclavage pour dire à ses frères
qu'ils devaient se refuser à servir
ide chair à canun, cour la défense des
richesses de la bourgeoisie française.
'Après avoir souffert dans l'horrible
(prison Barberousse à Alger, il est la-
!bas pour la vie depuis 7 ans, et pas
tune voix ne s'est élevé pour l'arra-
La manifestation
du S-B-I'
"ïiais Bajmskni et Veicborlicviicii^ -as-
sassinés dans le train même qui les
ramenait à la frontière, russe où ils
̃'devaient recouvrer la liberté, grâce à
'la Russie soviétique, a causé parmi
'le prolétariat russe, une profonde
'émotion. Pour protester contre ce cri-
me commis avec une perfidie et une
lâcheté répugnantes, le S. R. L, de
Moscou, a 'organisé de puissante»
manifestation-, populaires En voici'
̃une qui a lasscmbU des dizaines de
de dans la
même indignation.
Des, insignes 1!1
Pas d'églantines
Le comité d'action de la Région pa-
risienne met en qat le les pavaMeuis
nui vœnebont au Mur contre les mar-
chands 'd'églantines qui, chaque année,
font .des aïUues sur le dos des orga-
nisations ouvrières
Afin' d'éviter toute le Co-
mité d'action a édité ICO 000 insignes
commémoratifs dont la vente permet
Da d'intensifier la lutte confie la guêt-
re du Mai oc.
Travailleurs n'achetez qu'aux v,en-
dentés U vendeur officiels.
Apus la Pentecôte de 1,S7/, il ne peut
̃wlui, aaoir Tri pan ni trêve les
tiavadleurt, de France et ceux qui t.'ap-
̃niopuent teurs piodmts. al main de
Je; d'une soldatcuve met rouan peut,
pour un temps plus oumoins lonq, en-
qlobti les dem classes dans op-
̃nresuon commune mais la lutte sç,
lenourelleia tou jouis sur une échelle
de plus en ûlus grande, et il ne peut y
de doute sur le point de savoir
iu nui doit la victone dtfinUiie
aU.1: eiploiieurs peu nombreux ou au
jiioducteuis qui forment immense ma-
parité ? K\RL11\RX
La, mort. de Varlin
Parmi les combattants de la Coin-
fîhunc, Eugène Varlin fut une des
'mlus belles figures. Lissagamy, dans
>son Hlistoiire de la Commune, ter-
(mine ainsi le le de la mort de
\Varlin.: Ce mort-lit est tout aux
jpuvriers ».
syndicat de relieurs c'est Varlin
li fut le de la première
[Union, de Syndicats parisiens Ici
fCli.am.bre fédérale des sociétés yu-
prières de Paris.
Il à été l'un des membres de l'In-
ternationale dès ses débuts. Il fut
'impliqué dans les premiers procès
de cette association, et condamné, à
trais mois de prison.
Elit membre do la Commune, il
Combattit sur les barricades et fil!
Sauvagement assassin par les Ver-
̃ paillais, le 28 mai 1871. Il avait. 3i
Noits empruntons aux Cahiers rou-
tes, de M. Maxime VuMaumc, des
'/passages ci-dessous relatant sa mort.
1 Où Varlin -a-t'il été exécuté
Le dimanche 28 mai 1871, vers
{trois" heures, Eugène Varlift est ar-
-[place Cadet.: Un passant, décoré,
« un prêtre en civil, a-t-on dit,
ge désigne au lieutenant Si'cre.
t« C'est Varlim. le membre de la
) commune. » Varlin nîa pas pris
soin de l'ignorer.
Mais il y a mieux. Le 15 août 1919
les armées françaises de Franchot-
d'Esperey écrasaient la République
des Soviets Hongrois et les conseils
de guerre français fonctionnaient
aussitôt. Trois de. ces condamnés de
la commune hongroise sont encore à
Cayenno
Pierre ICovacs, Bodor et Pathiol,
condamnés aux travaux forcés pour
propagande boleheviste, alors qu'ils
ne savaient pas .un mot de fran-
Les deux derniers étaient mes com-
pagnons de chaîne au bagne de Ni-
mes. Kovacs, condamné cinq ans a
fini sa peine, mais « doublé. » encore
cinq ans, mourant, de faim dans les
rues de Cayenne le 17 janvier, M3
Berthon réclamait pour eux la grâce
amnistiante le Ministre de la guer-
re d'Herriot répondait par lettre le
19 mars 1925, qu'il ne connaît pas
ces homme et qu'il n'a pas trouvé
trace de leur condamnation Mes-
sieurs du Bloc des Gauches rendent
des points aux jésuites, car le
meilleur moyen de refuser l'amnistie
est de., dire qu'il n'y -a pas de pri-
sonniers Il ne reste à Painlevé et
à Steeg qu'à envoyer l'ordre de''les
faire disparaître, sans laisser de
traces et la farce sera jouée. Misé-
rables'
Le prolétariat français va-t-il lais-
ser son gouvernement assassiner ces
hommes ? Va-t-ïl continuer à dormir
tandis que son gouvernement de
gauche approuve ou subventionne les
dirigeants bourreaux de Pologne, de
Roumanie et de Bulgarie ?
En ce jour du 24 mai, journée du
Secours Rouge. International, il doit
non seulement apporter la preuve
de la solidarité aux assassinés de la
République .bourgeoise; de Mai 1871,
mais surtout sa volonté d'arracher
des prisons des gouvernements ca-
pitalistes .de, France et d'ailleurs,
les milliers de 'travailleurs martyri-
sés par l'Inquisition démocratique
modems.
André MARTY.
L'inquisition
esthonienne
Le gouvernement esthonien sait
ré
Reval.ropinion publique s'est émue
des cris déchirants- qui traversent
jour et nuit les murs -des bâtiments
de la, Sûreté, Des .gens ont déclaré
à, la presse qu'ils étaient bou'ever-
sés par ces clameurs de détresse,
ces hurlements 'de douleur qui évo-
quent des scènes de tortures et de
Le camarade K'ingissep, mis il
mort après d'horribles tourments,
fut enchaîné, dans sa cellule avant
son exécution. Les poignets meur-
tris par des menottes d'acier, em-
pêché' de se. mouvoir, il souffrit plu-
sieurs jours de da faim et de la soif.
comme tant' d'autres la1 précau-
tion de se rendre méconnaissable. il
a garde son épaisse chevelure gri-
sonnante, rejetée en arrière. Il n'a
pas fait .tomber sa barbe, qu'ici porte
entière. Le lieutenant Siere s'empa-
re de Varlih. Il luii lie les maihis der-
rière le dos. Il appelle trois ou qua-
tre soldats. Le cortège s'engage dans
la rue Rpchechouart, prend la chaus-
sée Clignaiicourt, oblique sur !a rue
Ramey, oblique une seconde foiis sur.
la rue de la Foritenellé, et, toujours
montant, arrive h la mai'son qui!
porto le numéro 0 de la rue des
Rosiers. C'est la que, le 18 mars, ont
été fusillés les généraux Lncomle
et Clément Thomas. Depuis ,la prise
de Montmartre par l'armée de v°r-
saiMcs, le commandemept. miili'ta'.re
Y a itistallé une cour martiale..
Varlin comparaît devant lo géné-
ral Lavcaucoupet, puis devant te
prévôt, qui donne l'ordre do le fu-
silHer.
Où conduteit-on Varlin. au sortir
de la saile du jugement ?
La question, jusqu'ici, était restée,
obscure.
Le lieutenant SPcre, dans le ra.p-
port qu'il adressa à son colonel, re-
latant les circonstances de l'arresta-
1 lion et do la mort de Varlin, dit
Après avoir été préscnté devant^ M.
le général de division, interrogé et
ne voulant rien dire, il {Varlin) fut,
d'après les; ordres du général, con-
POUR LA COMMÉMORATION DE LA SEMAINE SANGLANTE
Secourez les victimes de la réaction
La. commémoration de la Se-
maine Sanglante si cluèrc au cœur
du prolétariat français revient
cette année .dans .une atmosphère
troublée par les provocations du
fascisme et les éclairs de la guerre
impérialiste.A l'intérieur, les trou-
pas de combat de la réaction me-
na,cent la classe ouvrière. Au Ma-
roc, la politique d'expansion du
capital fait à nouveau le
sang. L'impérialisme s'appuie sur
la, répression.
Partout, pour avoir les mains li-
bres, le capitalisme cherche à écra-
ser l'avant-gàrde consciente du
.prolétariat, qui se dresse contre ses
crimes Qu'il recoure à la terreur
sanglante ou à l'étranglement
sournois par la. justice de classe,
partout les lois libérales et démo-
oi atiques sont foulées aux pieds.
Les militants ouvriers. sont la
merci d'un complot policier, d'un
attentat fasciste. Dans la plupart
des pays d'Europe, le sang des ou-
vriers et des paysans a coulé à
flots depuis des années les pri-
sons sont bondées de 'travailleur^.
Ouvriers qui commémorez l'he-
roïque résistance de la Commune,
et le martyre des vaincus, songez
aux horreurs de la répression ca-
La manifestation de ce soir
a u Mu r des Fédérés
Ordre du cortège
PREMIER GROUPE
(angle de la rue Pierre Bayle et
du boulevard de Charonne),
n° 212.
André MARTY, BARBECOT. LAPORTE,
députés du B.O.P.
Association fraternelle des anciens
CE' da la C.G.T.U. Comité central
du P.'C: Comité centrât de l'A.R.A.C.
Groupes de pupilles la Région pa-
risienne.
4« Entente Jeunesses Communistes.
Fédération Sportive du Travail,
Rayons numéros 37, 40, 41, 42,
43. 44, 45, 46, 47, 49, 50, 51. 52.
Mantes, Limours, Persan-Beaumont,
Arpajon, Etampes, Clermont, Versail-
les, Saint-Germain, Nanterre, Bezons,
Argenteuil, Arriéres.
Organisations syndicales terras-
siers, tabacs, cochers-chauffeurs, com-
munaus.
Membres des sections de locataires
de Seine-et-Oise-
DEUXIEME GROUPE
(à la hauteur du 190 boulevard
de Charonne).
"BOURLOIS,1 CLAMAMUS, AUFFRAY,
députés du B.O.P.
CE de l'Union des Syndicats de la
R.P..Comité régional du P.C.
Rayons numéros n, 24; 25,-g?, :2S,-89;
Puteaux, Courbevoie, Boulogne,
Sceaux, Juvisy, Villeneuve-Saint-Geor-
ges Corbeil, Alfortville, La Varenne,
Cliêneviôre, Neuilly-Plaisance.
Organisations syndicale» Bâtiment,
transports en commun, cheminots, tra-
vailleurs municipaux.
Membres des sections de locataires
de la banlieue Seine.
TROISIEME GROUPE
(angle de la rue de Bagnolet et
boulevard de Charonne) n° 148.
BIZET, TERNAUX, HENRIET,
députés du ïl.O.P.
Comité fédéral de rA.R.A.C..
Sections de l'Arac ipe la région pa-
risienne.
duit par moi et l'escorte près du
mur du 'jardin oÙ furent assassinis,
le 18 mars, nos braves généraux Le-
comte et Clément Thomas, pour il
être fusillé.
On peut regretter que le, liieute-
nant Sicre ne donne pas de détails
plus précite. L'expression « près du
mur du jardin » prête à ambiguïté.
Elle s'applique tout aussi bi'en au
mur « intérieur » qu'au mur « ex-
térieur », et même à un endroit
quelconque, voisin du mur du jar-
iln. ̃̃'̃
Voicii maintenant une note,extrai!-
te d'un article- du Bien Public, nu-
méro du 23 juin 1871
On avait installé dans cette mai-
son (la maison de la rite des Rosiers),
si tristement célèbre, une prévôté,
présidée par un capitaine de chas-
seurs. On les mariait {les condam-
nés), quelques pas de lii, sur le
versant de la Butte, à l'endroit où se
trouvait, pendant le Siège, une batte-
rie dominant la route de Saint-De-
nis. C'est là aussi rgue le samedi 27
mai (silc), fut conduit Varlin, qu'on
eut mille contre
les violences de' la foule.
Témoignage
Un témoignage, aussi! précieux
qu'inattendu, devait m'être apporté,
tout récemment, par un témoin de
l'exécution.
Ce témoin témoin .unique à ce
jour, les récits des journaux de l'é-
poque, différant du reste les uns des
autres, étant anonymes c'est le gé-
néral Porcin, ancien commandant du
treizième corps d'armée,' ancien
pitaliste à travers le monde entier.
Actuellement 100.000 prolétaires
sont enfermés dans les geôles de
la bourgeoisie. Des dizaines de
milliers, chassés de leur pays par-
l'agression fasciste, sont traqués et
Rayons numéros 13, 15, 16, 17, 18,
Romainville, Pantin, Le Bourget,
Aulnay, ..Epiuay., Saint-Dsnis, Saint-
Ouen, Clichy, Levallois.
Organisations syndicales tonneau,
verrerie, livre, ameublement, monnaie,
médaille, cuirs et. peaux, papier-carton,
ports et dochs.
QUATRIEME GROUPE
(angle de la rue Alexandre=
Dumas et du boulevard de
Charonne).
VAILLANT-COUTURII;R, BARANTON,
PIQUEMAL, députés du B.O.P.
Rayons numéros 7, S, 9, 10, 11, 12.
Arrondissements, de Paris (rive gau-
Organisations syndicales textile, ha-
billement coiffure, enseignement, tein-
ture, produits chimiques, blanchissage.
établissements militaires.
Membres des sections de locataires
de Paris.
CINQUIEME GROUPE
(angle de la rue des Vignolles et
du boulevard de Charonne),
n° 80.
BARROUX 'ADAM, MULLER,
députés du B.O.P.
Rayons numéros 1, S, 3, 4. q. «•
'Arrondissements' de Paris (rive
droite). d t t
Organisations syndicales P.i;
alimentation, agriculture, .éclairage,
métaux, céramique, employés, specta-
TEIL, CASTELLAZ. confeill-ers muni-
cipaux de Paris.
Avis Important
Pour éviter ton.t incident et la 'sortie
des métro,s, tc,ç camarades sont priés de
ne déployer leurs drapeaux que sur
le lieu du rassemblement.
Pour les raïïiMfe étrangers
Pour éviter la répression, les cama-
ràdes étrangers sont priés 'Ne ne pas
former de groupes distincts et de se
membre du Conseill supérieur ile ia
Guerre.
Le général Percin, capitaine d'ar-
tillerie en entra 0ans Parte
avec l'armée de Versailles. Le dit-
manche 28 mail, il était, avec sa bat-
terie, aux Buttes-Montmartre. C'est
là qu'il assista,, .bien- fortuitement, à
la mort de Varlin,
J'errais sur la Butte nous
raconte le. général quand, vers
quatre heures, je vis s'avancer, à
quelques pas, entouré d'une cinquan-
taine de gens, hommes, femmes,
criant, hurlant, un prisonnier de
haute taille, tête nue, les mains liées
derrière le dos, Un caporal et deux
soldats l' encadraient. Il fut bientôt
tout près « C'esi
Varlin, le incmbre de la Commune.
On va 2e fusiller !» »
Le cortège longeait, un mur, qui
côtoyait un jardin. De l'autre côté,
en face, un terrain vague. A une cira-
quantaine de mètres en arrière, une
maison deux étages, avec une pe-
tite cour. On nie dit que cette mai-
son est celle oû ont été fusillés Le-
comte et Clément Thomas.
Le caporal 'et les deux honimes
avaient fait halte. Le prisonnier
s'était placd contre le mur. Je le vois
encore, droit, le regard f ixe, parlant
il la foule qui l'injurie. D'un moiivn-
ment brusque (le la tête, il rejette
en arrière sa longue chevelure gris-
sonnante.
Les soldats ont armé leurs fusils.
A mort crie la foule. A mort 1
qu'on le fusille
P2tis se reprenant
Non, pas ici. Plus loin. Là-
bas.
ne peuvent trouver nulle part une
terre d'asile qui les accueille. Près
de 80.000 révolutionnaires surit
tombés en Allemagne en Hongrie,
en Bulgarie, çn, Italie, en Pologne,
sous les balles des troupes blan-
ches, dans les guel-apens poli-
ciers.
Nul travailleur ne doit ignorer
ces atrocités. Prenez la défense
des persécutés, en dénonçant dans
les usines, dans les campagnes, les
f orf aits de la répression bourgeoi-
se, les iniquités de la justice de
classe.
Votez des ordres du jour de pro-
testation contre la terreur capita-
liste. Imposez la libération des em-
prisonnés. Empêchez, l'extermina-
tion de l'élite prolétarienne dans
les pays où on la massacre sauva-
gement.
En souvenir des martyrs de la
Commune, venez en aide ic tous
ceux que broie oit,' ensanglante la
répression. Organises des collectes,
des quêtes au 'profil des emprison-
nés, apportez votre secours aux
femmes et aux en f ants de ceus
qui sont tombés pour vous.
Adhérez au SECOURS ROUGE IN-
TERNATIONAL.
Aux membres de l'At R. A. Ce
Les camarades de ̃ l'A.R.A.C..font
priés de tenir compte des indications
publiées pbr l'Humanité pour la for-
matio-n du cortège.
Il est indispensable que les disposi-
tions prises par le. Comité d'action
soient suivies à la lettre par toutes les
sections qui doivent faire auprès de
.leurs adhérents l'appel le plus pres-
sant.
Les camarades mutilés prendront
place en tête du groupe de 1 A.R.A.u
Apporter les emblèmes pour le. défile.
L'appel des survivants
de, la semaine sanglante
L'Association fraternelle des Anciens
combattants et des Amis de la Commu-
ne' ira cette année. -comme les précé-
dentes, payer le tribut du souvenir à
ceux des leurs assassinés en mai 1871
par la réaction triomphants.
Rendez-vous dimanche il 2 heures .et
demie, ancienne • --lie L'excellent, bou-
levard Ménilmontant, pour se rendre
ensuite au Mur des Fédérés.
Quant h la manifestation au cime-
tière Montparnasse, elle aura .lieu le
dimanche 31 mai. Rendez-vous à 2 heu.
res et demie au coin de la rue de la
Gatté et du boulevard Erîgar-Quinet.
Le président -Elle
Manifestation de la Commune
è Clichy
Ce matin 9 heures très précises
une manifestation aura lieu à. Clichy j
organisée par le Comité local d'ac-
tion.. •̃'̃
Le souvenir des vaillants héros de 71
sera dignement célébré par tous les
travailleurs de la cité communiste.
Rendez-vous 9 heures a la mairie.
L'heure, matinale de la cérémonie per-
mettra aux camarades de se rendre,
aussitôt après, aux autres manifesta-
tions.
Le cortège se remet en marche.
La foule toujours vociférant.
Tas de lâches 1 criai- je, la cœur
soulevé. Tas de lâches C'est contre
moi que vous auriez crié à mort, si,
il ?j a quelques jours, j'étais tombé
dans vos mains.
On était arrivé au bout du mur,
à l'angle que faisait la rue avec une
autre voie descendante.
Ici. Qu'on le fusille ici
Les soldats s'arrêtèrent.
Varlin se plaça à environ un mètre
de l'angle des deux rues, contre le
de la rue descendante.
Encore une fois, les vociférations
s'élevèrent, couvrant la voix de Var-
lin, dont je voyais remuer les le-,
mes.
Comme Ù la station précédente, le
condamné se tenait très droit. Toute
so' attitude était celle d'un homme
brave.
Les soldats, pressés, par la foute,
ne sont qu'à trois ou quatre pas de.
Varlin.
Ils, tirent.
Les deux fusils ratent.,
Ils rechargent leu'rs-armes cl tirent
une seconde fois.
Varlin fléchit et tombe.
Quand il fut à terre, la foule bat-
lit des mains.
Les soldats dispersèrent avec le
canon du fusil cette tourbe humai-
ne. Et il ne resta plus, au pied dit
mur, que le mort, couché sur le
Tel fut lé récit du général Per-
ci'n. Il confirmait pleinement ce dont
je pouvais douter encore. Varliin
n'avait pas été fusillé di-ns le jardin
de lai'iïiaiison de la rue des Rosiers.
Victimes et bourreaux
Le supplice des innombrables vic-
times tombées depuis deux ans sous
les coups du gouvernement sangui-
naire de Sofia n'a pas suffi à «.'as-
surer l'ordre » en Bulgarie. Le bour-
reau Tsankov poursuit son œuvtre de
destruction, sa besogne de sang.
Peut-on imaginer jusqu'où va la
férocité des coupeurs de têtes ? Plus
de 200 enfants ont été tués après le
soulèvement de septembre 1923.
Les malheureux petits avaient vu
torturer leurs parents, fusiller en tas
des hommes et des femmes, piller et
brûler des maisons. On a supprimé ces
témoins innocents qui eussent pu ra-
conter les scènes effroyables gravées
pour toujours dans leur mémoire.
On n'a pu empêcher que la vérité se
fit jour. Maintenant les travailleurs
du monde entier 'connaissent lés
ignominies de la répression bulgare.
Interdiction de parler des assassi-
nés. Interdiction même de prier pour
eux. Un prêtre et son servant qui
avaient accepté de dire la messe des
morts en l'honneur de paysans fusil-
lés par la soldatesque, furent exé-
cutés sur le champ. Un prêtre et son
fils expièrent de la manière la plus
atroce le crime d'avoir enseveli pieu-
sement des réprouvés, dont le cada-
vie devait pourrir sur la route pour
l'édification des survivants. On les
attacha par les jambes, la tête traî-
nant sur le sol, à un char traîné par
des chevaux sauvages. Les chevaux
fouettés violemment bondirent. Les
suppliciés furent déohicruetés sur
les cailloux du chemin, leurs mem-
bres. brisés, la chair en lambeaux,
le visage réduit en bouillis
Depuis deux années, Je prolétariat
bulgare, écrasé, mutilé, torturé est
poussé à bout par un gouvernement
qui ne lui laisse que cette alternative
tragique le massacre ou la libéra-
tion. On ne saurait trop le répéter.
Ce sont les excès mêmes de la ter-
reur sanguinaire qui contraignent les
militants paysans et ouvriers à se
défendre par les armes, à répondre
par la. violence aux atrocités des ban.
dits de Tsankov.
Simeonof Georguief, jeune mili-
tant de valeur, appartenant au mou-
vement révolutionnaire bulgare a
été assassiné, il y a quelques semai-
nes nar les bandits de ïsankov. Cer-
né dans sa maison par la troupe ar-
mée de fusils, de mitrailleuses, de
grenades à mains, il se défendit hé-
roïquement jusqu'à la mort, n'igno-
rant point le sort effroyable, qui lui
était réservé, si on le capturait vi-
vant. Il préféra tomber sous les bal-
les, plutôt que de subir les tortures
de ,la prison, le tourment de la faim.
Cet héroHeme désespéré ne caraoté-
rise-t-il pas toute la résistance du
prolétariat bulgare, qui, cerné lui
aussi par un ennemi sauvage,doit se
défendre coûte que coûte par tous,,
les moyens, sachant bien qu'on ne
demande pas grâce à des bourreaux.
Bien qu'on se pût l'inculper de
l'attentat de la cathédrale, Fried-
mann a, été condamné à la pendâi-
son par des brutes militaires qui ne
cherchent pas à juger, mais seule-
ment à exécuter la consigne féroce
du gouvernement. Dans ce procès,
le,plus odieux, le plus cynique peut-
être qu'on ait fabriqué, car on y fei-
gnit de condamner des militants as-
sassïnés au lendemain de l'attentat,
le gouvernement voulut couvrir d'un
Le calvaire
J'ai voulu, avant d'écrire ces
gnes, /refaire, pas à pas, le calvaire
gravi par Varlin, dans l'après-mMJi
du dimanche 28 mai depuis
son arrestation place Cadet, jusqu'à
.la fusillade de la rue de la Bonne.
Le prisonnier, les mains liées de-
rière le dos, prend, avec le lieute-
nant Sitere et les quelques soldats
qui l'accompagnent, la rue Roche-
chouarl, puis, après avoir traversé
le boulevard extérieur, s'rengage
dans la chaussée GMgnancourt. On
s'arrête rue Ramey.
C'est à l'entrée de la rue Ra-
mey me .disait un vieill ami, Lu-
cien Barrois, qui m'accompagnait
qu'une bande de mégères hurlantes,
sorties on ne sait d'où, commencè-
rent à suivre Varlin.. Quand on se
fut engage dans l'étroite rue de la
Fontenelle, les injures redoublèrent.
Serrés de près, les soldats prirent te
pas accéléré. Le prisonnier dut fran-
chir en courant les quelques mar-
chefs quü coupent la montée rapide.
La rue le calvaire que gra-
vit Varlin n'a pas changé. Ce sont
toujours les mêmes pavés. Les mar-
ches avec les appuis de fer forgé.
Bordant la rue, dos maisons basses,
déjà là à l'époque. Des jardinets. Des
terrasses d'où l'on regardait passer
le cortège. Quand on gravi, une
centaine de, mètres, on arrive iL la
rue Lamarck, alors tout en terrains
vagues, un large sentier non pavé.
A gauche, en face du n° 12 actuel.
s'ouyrait, à flanc de butte, la porte
du bal-guinguette de la Tour Solfé-
rima. Le sentier que l'on voit, cou-
masque légal les représailles de Ja
soldatesque. Cette comédie sinistre
est inutile. Ainsi que l'a déclaré fie-
rement notre camarade Friedmann, j
ce ne sont pas des accusés qu'on
juge, mais des combattants vaincus
qui subisspnt la loi du vainqueur.
« Je veux tomber, ,a-t-il dit, soüs
les balles de vos soldats, les yeux ou*
verts, comme un fier soldat de lai
Révolution
Ces mêmes paroles qui reviennent
à travers l'histoire, que prononcé-' j
rent les Communards, collés au niU'ij
par les soldats de Thiers que répéta
au procès de Hambourg. UrbaLms*
condamné à 10 ans de forteresse par
les juges démocrates » d'AU.ema-i j
gne, elles: éclatent comme la suprê- j
me revendication du révolutionnaire!
qui jusqu'au poteau revendique son.
oeuvre et glorifie sa foi, comme le
dernier défi orgueilleux et stoïque à
l'iftTtominie capitaliste du militant
vaincu qui sait que son sacrifice n'est
pas vain, et que la victoire proléta-
rienne se 'forge danst l'expérience
des défaites les plus cruelles.
La guerre au Maroc
Voici une lettre d'un soldat, non com-
muniste qui'est suffisamment carac' --Z.
téi'istique de la mentalité qui règne an
Front marocain, 19 tuai.
C'est un solilit aa la elasse Vi prcmitr
contingent', <[iu \oii-, Lrnt In cinq
mois cinjion il i un nuais | u j)nn jitur
ilitie libei avant, pa.ict uu un in< uit fi-
éilement ici..
Je ne >=ais Pas si les journaux disent com-
bleu on it de tues et (le blessés mils vous
nouvt/ itu cei-tain (jur lis punies co-
l)in\b tombent comme des niourjies et, com-
me le service ne fonctionne
nent pas En colonne, ceux qui ne peuvent
pas -juitip n.sttut Jj, les mulets sont pour
les c autiues des grades
Je vons prie <]< crofro qué la maiuntô
des copains en a assez. On nous fait ouor
(le toutes les façons; de faim, de soif do
J^t sais que les, con^Mnistea nous diront
de fraterniser. Lh bien, si ça dure long-
temps comme ça, on finira par le faire
peut-être que c'est lo seul rmoyen de finir.
guerre et de revenir en France
\oieez, Monsieur le Directeur le salut
amiral d'un soldat qui n oublie pas ceux;
(lui défendent les ouvrier-, J N
Une nouvelle « victoire »
"Saus avons donné hier le communi-
que officiel du 22 mai qui, enfin ia:^
Jat de « l'opération de grande cmei-
e,iue » nuluiLlue au centre par le, gé-
« ci ii de Cliainbiun « Les premières
nouvelles indiquent un plein succès
pour nos armes, 1 action s'est dcrouléa
dans la région d \m Aicha ;) Or, main-
cette opération grandiose est
devenue subitement une opération
« pour décongestionner ce secteur et
toute la région du Haut-Ouèrgiïa ».
Ln tous cas, le combat était dur et le
but proposé certainement 'plus loin
que les positions de départ. Car,
« après avoir ravitaillé et organisé les
petits, postes du massif de Taounat,.
les troupes du général de Chambrai!
se sont retirées
Le peuple ouvrier et paysan a asse^
des K.pleiïïs succès » de ce genre.
Communiqué officiel
Rabat' 23. mai. A l'ouest, le calme rè-
gaie sur le front, sauf quelques coups de
fusil tirés sur notre détachement, occupant
le IHocMiaus de Blbane.
Une nouvelle action de notre artillerie sur
les Beui-Z;erouals a provoqué chez eux des
pertes sérieuses et un commencement de pa-i
nique.
Au centre, il. été procède dans la jour-
née du S2 mai au dégagement des postes-de,
la rive gaûche du Haut Ouergha.
De nouvelles infiltrations sont signalées
dans la montagne1 des Senadja.
L'aviation a joué un rôle très actif du.
rant toute la journée du S!2 mM. Un.- grou-
pement d'escadrilles a effectué notamment
trente sorties lançant 30e bombes sur les
villages dissidents et des groupes ennemis,
circulant dans les vallées aux alentours de,
nos postes.
On confirme que les pertes des ennemis
au cours du combat du 23 mai ont été
lourdes.
Notre colonne de droite a eu aftaire pen-
dant deux journées, à de nombreux dissi-
dents appuyés par un groupe de 1.200 régu-
liers riffains extrêmement mordantes et ma-
nœuvriers
Nos partisans indigènes conduits par M
lieutenant-colonel rtozan,, ont joué un rôle
briDant pendant les mêmes combats.
A l'est la situation est calme. On con-
firme le mouvement de quelques fraction
Tiffaines en direction du haut Ouergha.
vert d'herbe, /est celui qui montait
la Tour. La rue Lamarck îranehile,
la rue de la Fontenelie continue sai
montée rapide, aujourd'hui par deS
escaliers do pi'erre.
C'est cette montée que gravit Var.;
lin. Cent pas encore, après avoir pas-,
sé devant la rue de là Bonne, il.fran-:
chit le seuildu numéro 6 de la rues
des Rosiers, où il allait paraître de-
vaut le général Laveaucoupet et le-
prévôt.
Face à la maison des généraux^
c'était la butte, les terrains vagues,
où, dans l'ombre de la vieille église
Saint-Pierre, étaient les canons du
18 mars. Ces canons avaient été, pen-
dant la Commune, enlevés pour êtret
répartis aux divers postes de, com-
bat, L'espace qu'ils remplissaient
était vide et nu. C'est la certaine-
ment que se trouvait le général Per-
cin, quand il ;vit devant lui la foule
qui entourait 'Varli'ji;
Maxime VUiLLAUME.
4"ENTENTE
DES JEUNESSES .'COMMUNISTES
Lundi 25,avril, à 20 h. 30; salle de
la Bellevilloïse, 23, rue Bayer
Assemblée générale de l'Entente
Ordre du jour La guerre du Ma-
roc.
Vu l'extrême importance de l'ordre
du jour, tous les membres des jeu-
nesses doivent y assister.
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