CONS CONS CONS CONS 907
lettres sont toujours pleines de tendresse, en-
tremêlée de quelques reproches « Je suis
guéri à distance, mais je retomberais en
m'approchant de vous. Croyez-vous que quel-
ques messes que vous entendez et quelques
aumônes que vous faites réparent le mal de
ces souffrances que vous répandez autour de
vous? Quand, après m'avoirlaissé espérer de
vous voir, vous me repoussiez et que je pas-
sais la nuit dans les larmes ou que, dans mon
angoisse, j'allais au salon perdre 10.000 francs.
ce qui m'est arrivé quatre ou cinq fois, croyez-
vous que ce fût bien innocent de votre pari?
Chacun a un moyen de nuire, et chacun est
également coupable quand il s'en sert, de-
puis l'homme qui poignarde jusqu'à la femme
qui veut s'assurer de son charme, au risque
de l'agonie à laquelle elle abandonne ensuite
le mâlheureua qui s'est laissé prendre.
Mme Récamier était trop accoutumée à de
pareils reproches pour y être bien sensible
et ne pouvait que s applaudir de ses rigueurs;
elles lui valaient au moins de n'être pas trai-
tée par Benjamin Constant comme son an-
cienne rivale, Mme de Staël. Mais, en lisant
cette correspondance, en voyant l'éminent
homme d'Etat si exclusivement occupé du
jeu et des femmes, on se demande dans quels
moments il faisait de la politique.
CONSTANT (Alphose-Louis), écrivain fran-
çais, né à Paris en 1816, mort dans la même
ville en 1875. Après de brillantes études, il
entra dans les ordres et fut professeur au
petit séminaire de Paris pendant plusieurs
années. Déjà il se révélait comme un esprit
bizarre, mystique, indiscipliné. Tantôt l'abbé
Constant s'occupait d'art et fréquentait assi-
dûment un atelier de peinture, où on lui re-
connaissait un certain talent; tantôt il s'oc-
cupait de politique et publiait une Bible de
la liberté, qui lui valait de la prison. Il re-
tournait ensuite à ses études théologiques et
écrivait un autre livre, la Mère de Dieu, dé-
bordant de mysticisme religieux et fourmil-
lant, paraît-il, d'hérésies, lequel lui valut
également de la prison, mais en outre la cen-
sure de ses supérieurs. Il se soumettait cepen-
dant encore à leur autorité, puisqu'il alla, à
plusieurs reprises, purger ses frasques par
des retraites de pénitence au séminaire d'E-
vreuxou àl'abbayedeSolesmes.Enfin,en 1848,
il jeta tout à fait le froc aux orties et épousa
Mlle Noémie CADIOT, qui se lit connaltre plus
tard comme romancière, sculpteur et journa-
liste sous le nom de Claude Viguon. Cette union
ne fut pas heureuse; elle futannulée au boutde
quelques années, sur la demande de Mme Cons-
tant la cour de Cassation admettant, à cette
époque, qu'un prêtre catholique ne pouvait
légalement contracter mariage. Une accalmie
semble s'être faite, à ce moment, dans l'es-
prit de Constant; il revint à ses premières
études et publia un Dictionnaire de Littéra-
ture chrétienne (1851, gr. in-8°), qui ne man-
que pas de mérite. Mais le mysticisme qui
couvait dans son cerveau, et dont il avait
donné tant de preuves, notamment en se rat-
tachant à la religion évadienne de Ganneau,
éclata au grand jour; il s'enfonça dans les
arcanes de la magie et de la kabbale, et, sous
le pseudonyme d Eliphas Lévi, il publia plu-
sieurs ouvrages qui, malgré leur insanité,
trouvèrent crédit auprès d'un certain nombre
de nos contemporains. Ce sont Dogme et
rituel de la haute magie (1854-1856, 2 vol.
in-8°); Histoire de la magie, avec une e.xposi-
lion claire et précise de ses procédés, de ses
rites et de ses mystères (1859, in-8°); la Clef
des grands mystères suivant flenock, Abra-
ham, Hermès-Trismégiste et Salomon (is6o,
in-8oj; le Sorcier de Meudon (1861, in-12);
Philosophie occulte, ire série: Fables et sym-
boles, avec leur explication ott sont révélés les
grands secrets de la direction du magnétisme
universel, etc. (1862, in-8o); Philosophie oc-
culte, 2e série Science des esprits, révéla-
tion du dogme secret des kabbalistes, esprit
occulte des Eaangiles, etc. (1865, in-8o). Mal.
idée incomplète de l'abbé Constant, si on ne
savait que, dans la première partie de sa vie,
il tournait fort bien le vers et cultivait les
refrains libres penseurs à la façon de Béran-
ger c'est ainsi qu'il disait à Voltaire
Tant de talents divers ne menèrent pas
l'abbé Constant à la fortune; car dans les
dernières années de sa vie il dut demander
ses moyens d'existence à un commerce de
fruiterie. Il finit, comme il avait commencé,
dans la religion catholique. On retrouve dans
l'amende honorable qu'il fit avant de mourir,
l'originalité qui a marqué toute sa vie. « Plein
de respect et enfant soumis de l'Eglise catho-
lique, écrivait-il, si elle déclarait que je suis
borgne, je lui demanderais de quel mil, afin
de le fermer a jamais et de ne plus regarder
et voir que de l'autre.
CONSTANT (Jean-Joseph-Benjamiu), pein-
tre français, né à Paris le 10 juin 1845. Il fit
ses études au collège de Toulouse, fréquenta
les cours de l'Ecole des B··aua-Arts de cette
Dieu, qui ne peut te regarder sans rire,
De ses docteurs se console avec toi;
Il t'a nommé, dans l'éternel empire,
Grand reviseur des articles de foi.
Et si pour toi les célestes phalanges
De nos églises épousent le mépris,
Il dit tout bas: Laisse brailler les anges.
Pauvre Voltaire, ils ne t'ont pas compris!
ville, obtint le prix annuel et fut reçu à
l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1867. Il
entra dans l'atelier deM. Cabanel et fut admis
à monter en loge; ses premiers envois au Sa-
lon datent de 1869 et de 1870. Après s'être
engagé pendant la guerre, il partit pour l'Es-
pagne, visita Madrid, Tolède, Cordoue, Gre-
nade, puis se fit attacher à l'ambassade de
Charles Tissot, au Maroc. On avait vu de lui
au Salon de 1872, Samson et Dalila. Dès 1873,
l'artiste se faisait, comme Regnault, comme
Clairin,le peintre de l'Orient; cette année
on remarquait de lui une Femme du Riff; en
1874, un Coin de rue et un Carrefour à Tan-
ger, d'une exécution lumineuse.. Ses Prison-
niers marocains (Salon de 1875), couchés le
long d'un mur crayeux, les poignets retenus
dans un carcan de bois, sous l'œil d'un vieux
gardien, au froncement de sourcils terrible,
ont, dit M. Jules Claretie, en dépit d'une cer-
taine sécheresse de modelé, une valeur con-
sidérable. Et peut-être, ajoute le même cri-
tique, préférerai-je encore à cette vaste toile
le tableau de chevalet que M. Benjamin ap-
pelle Femmes de Harem au Maroc: c'est un
coup de soleil encadré. Les étoffes, les tapis,
le ciel, le blanc aveuglant des murailles sont
enlevés avec cette verve brillante dont la
Sortie du paclra, de Regnault, demeure et
restera longtemps encore le chef-d'œuvre.
M. Charles Blanc reproche au grand tableau
l'Entrée de Mahomet Il à Constantinople, ex-
posée au Salon suivant, et revu en 1878, son
immensité inutlle. « M. Benjamin Constant, dit-
il, a dû mettre sur le premier plan des colosses
dont les formes se débrouillent malaisément;
il a dû éparpiller l'éclat de ses couleurs au lieu
de le concentrer. Il faudrait une reculée de
15 mètres au moins pour embrasser l'ensem-
ble de cette vaste peinture, où brille le colo-
ris d'Eugène Delacroix, tempéré par celui de
Gros, et dont chaque figure prise à part est
malheureusement plus belle que le tout. »
Après n'avoir montré en 1877 que des Por-
traits, M. Benjamin Constant reparut au Sa-
lon de 1878 avec deux tableaux importants,
la Soif et le Harem marocain. Au sujet de
cette dernière toile, M. Paul de Saint-Victor
s'exprime ainsi « Le regard s'éparpille sur
un papillotage d'accessoires; il s'accroche à
un grand tapis trop bien fait. Du talent sur
tout cela, des figures jolies et piquantes, une
dextérité surprenante dans le travail des
étoffes, de fins et brillants morceaux de cou-
leur. C'est le lien qui manque à ce fouillis ta-
pageur. » Si la critique faisait ainsi certaines
réserves au sujet des tableaux du peintre, il
n'en remportait pas moins auprès du public
un succès très vif. La plupart de ses toiles
étaient très fréquemment reproduites par la
gravure. Aucune ne le fut plus peut-être que
le Soir sur les terrasses; sur un tapis, une
femme est mollement étendue, accoudée et
contemplant l'azur de la Méditerranée, qui
s'étend au loin. Une de ses compagnes est
assise et laisse pendre ses jambes du haut
de la terrasse. Dans l'échappée à droite, on
aperçoit une portion de la ville où se répète
le même spectacle de farniente. Avec cette
toile, l'artiste en avait envoyé une autre, les
Fauorites de l'émir, où se voyaient deux
panthères à la robe mouchetée, que tient en
laisse, au moyen d'une chaine, un gardien en
riche costume oriental. On fut d'accord pour
convenir, lors du Salon de 1880, que l'ou-
vrage de M. Benjamin Constant, qui s'y
trouvait exposé et qui avait pour titre les
Derniers Rebelles (v. ce mot), était de beau-
coup supérieur aux précédentes productions
de 1 artiste. L'Etat fit l'acquisition de ce ta-
bleau pour le musée du Luxembourg. Dans
le Passe-temps d'un calife à Séville (1881),
M. Benjamin Constant donnait la menue
monnaie de son talent d'orientaliste. Une
jolie composition, très lumineuse dans les
fonds, très recherchée et très exacte dans
les détails, montrait l'artiste en pleine pos-
session de sa manière de faire. La figure
de femme qu'il exposait la même année,
sous le titre d'Hérodiade, marquait dans le
talent de l'artiste une étape nouvelle. On y
rencontrait une recherche évidente de finesse
de tons dans le modelé des carnations, d'har-
monie dans la gamme des soies rosées de la
robe, dans l'or éteint de la chevelure. Si
l'artiste paraissait moins bien inspiré au Sa-
lon de 1882, où il avait envoyé un Christ au
tombeau, sans grande originalité, et un Len-
demain de victoire à f Albambra, d'un aspect
un peu papillotant, Edmond About pouvait
dire du Caïd marocain Tahamy (1883): C'est
un diamant noir de plus dans l'écrin mer-
veilleux de M. Benjamin Constant et, en
1884, le peintre donnait l'œuvre dans laquelle
il s'est résumé avec le plus d'éclat, qui est la
fleur et la perle de son talent, les Chérifas
(v. ce mot). Il ne semble pas que, depuis,
M. Benjamin Constant ait fourni l'occasion d'é-
loges aussi décidés, aussi unanimes. On re-
trouva bien quelques-unes de ses brillantes
qualités dans la Justice du chérif (1885), dans
Justinien (1886) [v.cemotl L'Orphée, duSalon
de 1887, témoigne de recherches qui honorent
un artiste parvenu à lanotoriété; mais M.Ben-
jamin Constant paraissait moins suivre son
penchant naturel, et la critique ne lui ména-
gea pas la vérité lors du Salon de 1888, où le
peintre était représenté par un important
triptyque,destiné à la nouvelle Sorbonne, dans
lequel ne se reconnaissaient ni l'entente de la
décoration, ni le sentiment de l'harmonie, ni
la logiquu de la conception. M. Benjamin
Constant a reçu une médaille de 3e classe
en 1875, une médaille de 2e classe en 1876.11
a été fait chevalier de la Légion d'honneur en
1878 et officier en 1881.
CONSTANT (Charles), publiciste, né à Fon-
tainebleau en 1846. Après ses études de droit
il se fit inscrire au barreau de Paris. Il est
directeur de la France judiciaire et de
la Revue du droit commercial, industriel
et maritime m. On doit à cet écrivain les
ouvrages suivants Molière à Fontaine-
bleau (Meaux, 1874, in-8°); Histoire d'un
club jacobin en prouince Fontainebleau pen-
dant la Réuolution (1875, in-8°); Des listes
électorales, manuel pratique à l'usage des
électeurs, des maires et des Juges de paix (1881,
in-8°) De l'exécution des jugements étrangers
dans les divers pays,étude dedroit internatio-
liai privé (is83, in-8°) Code-manuel des com-
missaires-priseurs et des notaires, greffier de
justice de pnix et huissiers, considérés comme
officiers vendeurs et priseurs de meubles (1884,
2 vol. in-8°); Quelques notes juridiques sur les
breuets d'invention, à l'usage des industriels,
fabricants et commerçants (1884, in-12); l'Hy-
pothèque maritime (1885, in-8°); le Congrès
international de droit commercial d'Anvers
(1886, in-8°); etc. M. Constant a publié en
outre une série de volumes dans la collec-
tion intitulée Petite encyclopédie juridi-
que ».
CONSTANTE s. f. (kon-stan-te — rad. con-
stant). — Math. Nombre indépendant des va-
riables dans une équation, dans une expres-
sion algébrique, dans une intégrale.
Phys. Nombre qui traduit une propriété
caractéristique d'un corps ou d'un système
de corps.
Encycl. Les constanles, en physique,
ne sont autre chose que les expressions nu-
mériques des propriétés des corps. Les unes
se rapportent à un corps unique comme le
poids spécifique, le point de fusion, le point
d'ébullition, la chaleur spécifique, les cha-
leurs latentes de fusion et de volatilisation,
la densité et la force élastique maxima de la
vapeur, la tension et la chaleur de transfor-
mation allotropique, les coefficients de di-
latation, de compressibilité, de fiexion, de
torsion, d'absorption pour les diverses radia-
tions calorifiques, lumineuses ou chimiques,
l'indice de réfraction qui est lié à la vitesse
de propagation des ondulations lumineuses
dans les corps,la vitesse des ondes sonores,
le pouvoir rotatoire, l'angle des deux axes
dans les cristaux àdonble réfraction biaxiale,
les conductibilités calorifique et électrique,
le coefficient d'induction magnétique, etc.
D'autres constantes se rapportent à un appa-
reil ou à un système de corps, comme les
constantes d'une pile (la force électromo-
trice, et la résistance intérieure d'un élé-
ment de nature et de forme déterminées) ou
la constante d'un galvanomètre; le coeffi-
cient de frottement de deux corps l'un sur
l'autre, la chaleur de combinaison ou de dé-
composition, la tension de dissociation, les
limites d'éthérification, et, en général, d'équi-
libre chimique entre plusieurs corps mis en
présence.
D'autres constantes enfin se rapportent aux
propriétés générales de la matière, comme la
constante de l'attraction universelle, c'est-
à-dire la force qui s'exerce entre deux unités
de masse placées à l'unité de distance et
l'équivalent mécanique de la chaleur.
Pour justifier complètement leur nom, les
constantes devraient être tout à fait inva-
riables. C'est, en effet, ce qui a lieu si l'on a
soin de préciser convenablement les condi-
tions, mais ce qui est loin d'être toujours ob-
servé dans la pratique. Ainsi toutes les con-
stantes exigent les conditions suivantes
identité de la structure moléculaire du corps
en expérience identité des circonstances
extérieures comme la température et la pres-
sion.Dans certains cas, l'indication précise des
conditions est indispensable pour que la con-
stante ait un sens; ainsi la force élastique
maxima n'a de valeur que si l'on indique la
température correspondante et le point d'é-
bullition ne signifie rien sans l'indication de
la pression. Il en est de même toutes les fois
que les variations de la quantité mesurée ne
sont pas extrêmement petites par rapport
aux variations des conditions extérieures
mais il importe peu, dans l'état actuel de la
science, de préciser les conditions de pres-
sion quand il s'agit de la température de fu-
sion, car des pressions énormes sont néces-
saires pour la modifier sensiblement.Toute fois,
il devient nécessaire de donner sur ce point
des indications aussi exactes que possible, si
l'on se propose de déterminer l'influence de
la pression sur le point de fusion comme on
l'a fait, bien grossièrement, il est vrai, et pour
un petit nombre de corps, l'eau par exemple.
Les mêmes considérations s'appliquent aux
constantes des piles et des galvanomètres;
aussi, les conditions étant nécessairement va-
riables, tant en ce qui concerne la structure
intime qu'en ce qui se rapporte au milieu ex-
térieur, ces constantes ne peuvent-elles être
données qu'avec une approximation gros-
sière et doivent-elles être déterminées de nou-
veau à intervalles plus ou moins rapprochés.
Quant aux constantes relatives aux pro-
priétés générales de la matière, on ne peut
répondre de leur absolue fixité on peut seule-
ment dire que les variations, ai elles existent,
sont inférieures jusqu'à présent aux limites
des erreurs expérimentales.
CONSTANTIN, colonie allemande, fondée
en 1886 sur la côte de la Terre de l'Empe-
reur-Guillaume (Océanie), par 5° 30' de lat. N.
et 1430 24' 51" de long. E.,dans la partie sud-est
de la baie de l'Astrolabe, au milieu d'une
contrée couverte d'une riche végétation.
CONSTANTIN (Marc), chansonnier et pu.
bliciste français, né à Bordeaux le 31 décem-
bre 1810, mort à Paris le 27 janvier 1888. A
peine sorti du collège, il publia, dans les
journaux bordelais, quelques articles de cri-
tique littéraire qui appelèrent sur lui l'atten-
tion. En même temps, il faisait paraître des
chansons dont il composait la musique. Etant
venu à Paris à l'époque où les romances sen-
timentales étaient à la mode, il s'adonna à
ce genre avec un réel succès. Une de ses
œuvres, Jeanne, Jeannette et Jeanneton, de-
vint populaire et eut des milliers d'éditions.
Ses romances sont de vrais petits drames, où
l'action est simple, naïve parfois, mais sou-
vent mêlée à une pointe de philosophie scep-
tique. En quelques années il publia plus de
2.500 romances ou chansons dont il écrivit à
la fois les paroles et la musique. Plus tard, il
fit les paroles de valses et de polkas restées
célèbres la Valse des roses, par exemple, est
de lui. Constantin ne se bornait pas à éditer
des chansons: il écrivait dans les journaux
et dans les revues. Lors de la fondation du
« Petit Journal il en devint l'un des rédac-
teurs, et il continuajusqu'à sa mort à y colla-
borer. Il y traitait surtout les questions d'art.
Constantin a publié, entre autres écrits Phy-
siologie de l'amaat de cour (1842); Histoire
des cafés de Paris (t857) Manuel du savoir-
vivre (1857); le Nouveau Décaméron des jolies
/emmes (1859); les Bijoux de Jenanette, opéra-
comique en un acte, musique de Godard
(1878); le Pain d'épice, monologue en vers
(1882).
CONSTANTIN (Nicoluïewitch), grand-duc
de Russie, né le 21 (9) septembre 1827.―A l'a-
vènement de son neveu Alexandre III au
trône de Russie, le 13 mars 1881, le grand-
duc Constantin, tombé en disgrâce, fut rem-
placé comme amiral en chef de la flotte par
le grand-duc Alexis, et comme président du
conseil d'Etat par le grand-duc Michel. Les
rapports entre l'oncle et le neveu devinrent
même si tendus que le grand-duc dut quitter
la Russie et n'obtint l'autorisation d'y ren-
trer qu'en avril 1883. De son union avec la
princesse Alexandra d'Altenbourg (1t sep-
tembre 1848) il a eu quatre fils et deux fil-
les NICOLAS, né le 14 (2) février 1850, qui fut
exilé à Taschkend, le 5 avril 1881, convaincu
de menées dangereuses pour la sûreté do
l'Etat; CONSTANTIN, né le 22 août 1858; DMI-
TRI, né le 13 juin 1860, et WJATSCHESLAW, né
le 3 juin 1862, mort le 3 septembre 1879;
OLGA, née le 3 septembre 1851, mariée le 27 oc-
tobre 1867 au roi Georges ler de Grèce, et
WERA, née le 16 février 1854, qui a épousé le
duc Eugène de Wurtemberg (mort le 27 jan-
vier 1877) le 8 mai 1874.
CONSTANTINEA s. f. (kons-tan-ti-né-a
rad. Constantin, nom propre). Bot. Genre
d'algues gigartinées, caractérisées par leur
fronde caulescente, leurs rameaux à surface
plane Les CONSTANTINEA sont de belles algues
se rapprochant par leur struclure du genre
Kallimenia. (Manoury.)
CONSTANTINOPLE, capitale de la Tur-
quie d'Europe. — Sa population était en 1885
de s73.565 hab. La ville de Constantinople
proprement dite, ou Stamboul, n'a guère
changé. Cependant des rues ont dû être élar-
gies pour livrer passage aux voies des tram-
ways la gare de Roumélie a été élevée et
une ligne de chemin de fer, menant à An-
drinople, longe la côte de la mer de Marmara.
Après la catastrophe financière de 1875 les
travaux ont été interrompus. Les transfor-
mations ont été plus considérables dans les
quartiers de Péra et de Gnlata, situés sur
l'autre rive de la Corne-d'Or. Depuis 1874
un tunnel mène de la côte de Galata aux hau-
teurs de Péra. Galata, centre du grand com-
merce de Constantinople, renferme les agen-
ces de paquebots, la douane, les offices des
postes française, anglaise et allemande, la
Banque ottomane. Péra, détruit par un incen-
die le 5 juin 1870, a été reconstruit à l'euro-
péenne. La plus belle de ses rues, générale-
ment larges et bien entretenues, est l'avenue
de Péra, longue de 1.200 mètres, où se trou-
vent les ambassades de France, d'Angleterre
et de Russie. Péra possède de nombreuses con-
structions aux façades richement décorées,
comme la Cité de Péra, le lycée de Galata-
Seraï, la maison d'Abraham Pascha et deux
parcs publics: le jardin du Taxim et le
jardin des Petits-Champs, d'où s'étend une
vue délicieuse sur la Corne-d'Or. Au delà du
faubourg de Kabatasch se trouve le sérail de
Tschiragan, reconstruit en 1870, l'un des plus
beaux palais de la Turquie moderne. A The-
rapia et à Bajukdéré sont situées les maisons
de campagne des ambassadeurs européens.
Kadikeui, l'ancienne Chalcédoine, sur la
côte asiatique, est une ville toute moderne,
avec de belles villas et des jardins; elle est
habitée presqu'uniquement par des chrétiens.
Les Grecs, les Turcs et les Arméniens rési-
dent à Stamboul, les Israélites au fuubourg
de Haskai.
Constantinople comprend 278 édificas pu-
lettres sont toujours pleines de tendresse, en-
tremêlée de quelques reproches « Je suis
guéri à distance, mais je retomberais en
m'approchant de vous. Croyez-vous que quel-
ques messes que vous entendez et quelques
aumônes que vous faites réparent le mal de
ces souffrances que vous répandez autour de
vous? Quand, après m'avoirlaissé espérer de
vous voir, vous me repoussiez et que je pas-
sais la nuit dans les larmes ou que, dans mon
angoisse, j'allais au salon perdre 10.000 francs.
ce qui m'est arrivé quatre ou cinq fois, croyez-
vous que ce fût bien innocent de votre pari?
Chacun a un moyen de nuire, et chacun est
également coupable quand il s'en sert, de-
puis l'homme qui poignarde jusqu'à la femme
qui veut s'assurer de son charme, au risque
de l'agonie à laquelle elle abandonne ensuite
le mâlheureua qui s'est laissé prendre.
Mme Récamier était trop accoutumée à de
pareils reproches pour y être bien sensible
et ne pouvait que s applaudir de ses rigueurs;
elles lui valaient au moins de n'être pas trai-
tée par Benjamin Constant comme son an-
cienne rivale, Mme de Staël. Mais, en lisant
cette correspondance, en voyant l'éminent
homme d'Etat si exclusivement occupé du
jeu et des femmes, on se demande dans quels
moments il faisait de la politique.
CONSTANT (Alphose-Louis), écrivain fran-
çais, né à Paris en 1816, mort dans la même
ville en 1875. Après de brillantes études, il
entra dans les ordres et fut professeur au
petit séminaire de Paris pendant plusieurs
années. Déjà il se révélait comme un esprit
bizarre, mystique, indiscipliné. Tantôt l'abbé
Constant s'occupait d'art et fréquentait assi-
dûment un atelier de peinture, où on lui re-
connaissait un certain talent; tantôt il s'oc-
cupait de politique et publiait une Bible de
la liberté, qui lui valait de la prison. Il re-
tournait ensuite à ses études théologiques et
écrivait un autre livre, la Mère de Dieu, dé-
bordant de mysticisme religieux et fourmil-
lant, paraît-il, d'hérésies, lequel lui valut
également de la prison, mais en outre la cen-
sure de ses supérieurs. Il se soumettait cepen-
dant encore à leur autorité, puisqu'il alla, à
plusieurs reprises, purger ses frasques par
des retraites de pénitence au séminaire d'E-
vreuxou àl'abbayedeSolesmes.Enfin,en 1848,
il jeta tout à fait le froc aux orties et épousa
Mlle Noémie CADIOT, qui se lit connaltre plus
tard comme romancière, sculpteur et journa-
liste sous le nom de Claude Viguon. Cette union
ne fut pas heureuse; elle futannulée au boutde
quelques années, sur la demande de Mme Cons-
tant la cour de Cassation admettant, à cette
époque, qu'un prêtre catholique ne pouvait
légalement contracter mariage. Une accalmie
semble s'être faite, à ce moment, dans l'es-
prit de Constant; il revint à ses premières
études et publia un Dictionnaire de Littéra-
ture chrétienne (1851, gr. in-8°), qui ne man-
que pas de mérite. Mais le mysticisme qui
couvait dans son cerveau, et dont il avait
donné tant de preuves, notamment en se rat-
tachant à la religion évadienne de Ganneau,
éclata au grand jour; il s'enfonça dans les
arcanes de la magie et de la kabbale, et, sous
le pseudonyme d Eliphas Lévi, il publia plu-
sieurs ouvrages qui, malgré leur insanité,
trouvèrent crédit auprès d'un certain nombre
de nos contemporains. Ce sont Dogme et
rituel de la haute magie (1854-1856, 2 vol.
in-8°); Histoire de la magie, avec une e.xposi-
lion claire et précise de ses procédés, de ses
rites et de ses mystères (1859, in-8°); la Clef
des grands mystères suivant flenock, Abra-
ham, Hermès-Trismégiste et Salomon (is6o,
in-8oj; le Sorcier de Meudon (1861, in-12);
Philosophie occulte, ire série: Fables et sym-
boles, avec leur explication ott sont révélés les
grands secrets de la direction du magnétisme
universel, etc. (1862, in-8o); Philosophie oc-
culte, 2e série Science des esprits, révéla-
tion du dogme secret des kabbalistes, esprit
occulte des Eaangiles, etc. (1865, in-8o). Mal.
idée incomplète de l'abbé Constant, si on ne
savait que, dans la première partie de sa vie,
il tournait fort bien le vers et cultivait les
refrains libres penseurs à la façon de Béran-
ger c'est ainsi qu'il disait à Voltaire
Tant de talents divers ne menèrent pas
l'abbé Constant à la fortune; car dans les
dernières années de sa vie il dut demander
ses moyens d'existence à un commerce de
fruiterie. Il finit, comme il avait commencé,
dans la religion catholique. On retrouve dans
l'amende honorable qu'il fit avant de mourir,
l'originalité qui a marqué toute sa vie. « Plein
de respect et enfant soumis de l'Eglise catho-
lique, écrivait-il, si elle déclarait que je suis
borgne, je lui demanderais de quel mil, afin
de le fermer a jamais et de ne plus regarder
et voir que de l'autre.
CONSTANT (Jean-Joseph-Benjamiu), pein-
tre français, né à Paris le 10 juin 1845. Il fit
ses études au collège de Toulouse, fréquenta
les cours de l'Ecole des B··aua-Arts de cette
Dieu, qui ne peut te regarder sans rire,
De ses docteurs se console avec toi;
Il t'a nommé, dans l'éternel empire,
Grand reviseur des articles de foi.
Et si pour toi les célestes phalanges
De nos églises épousent le mépris,
Il dit tout bas: Laisse brailler les anges.
Pauvre Voltaire, ils ne t'ont pas compris!
ville, obtint le prix annuel et fut reçu à
l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1867. Il
entra dans l'atelier deM. Cabanel et fut admis
à monter en loge; ses premiers envois au Sa-
lon datent de 1869 et de 1870. Après s'être
engagé pendant la guerre, il partit pour l'Es-
pagne, visita Madrid, Tolède, Cordoue, Gre-
nade, puis se fit attacher à l'ambassade de
Charles Tissot, au Maroc. On avait vu de lui
au Salon de 1872, Samson et Dalila. Dès 1873,
l'artiste se faisait, comme Regnault, comme
Clairin,le peintre de l'Orient; cette année
on remarquait de lui une Femme du Riff; en
1874, un Coin de rue et un Carrefour à Tan-
ger, d'une exécution lumineuse.. Ses Prison-
niers marocains (Salon de 1875), couchés le
long d'un mur crayeux, les poignets retenus
dans un carcan de bois, sous l'œil d'un vieux
gardien, au froncement de sourcils terrible,
ont, dit M. Jules Claretie, en dépit d'une cer-
taine sécheresse de modelé, une valeur con-
sidérable. Et peut-être, ajoute le même cri-
tique, préférerai-je encore à cette vaste toile
le tableau de chevalet que M. Benjamin ap-
pelle Femmes de Harem au Maroc: c'est un
coup de soleil encadré. Les étoffes, les tapis,
le ciel, le blanc aveuglant des murailles sont
enlevés avec cette verve brillante dont la
Sortie du paclra, de Regnault, demeure et
restera longtemps encore le chef-d'œuvre.
M. Charles Blanc reproche au grand tableau
l'Entrée de Mahomet Il à Constantinople, ex-
posée au Salon suivant, et revu en 1878, son
immensité inutlle. « M. Benjamin Constant, dit-
il, a dû mettre sur le premier plan des colosses
dont les formes se débrouillent malaisément;
il a dû éparpiller l'éclat de ses couleurs au lieu
de le concentrer. Il faudrait une reculée de
15 mètres au moins pour embrasser l'ensem-
ble de cette vaste peinture, où brille le colo-
ris d'Eugène Delacroix, tempéré par celui de
Gros, et dont chaque figure prise à part est
malheureusement plus belle que le tout. »
Après n'avoir montré en 1877 que des Por-
traits, M. Benjamin Constant reparut au Sa-
lon de 1878 avec deux tableaux importants,
la Soif et le Harem marocain. Au sujet de
cette dernière toile, M. Paul de Saint-Victor
s'exprime ainsi « Le regard s'éparpille sur
un papillotage d'accessoires; il s'accroche à
un grand tapis trop bien fait. Du talent sur
tout cela, des figures jolies et piquantes, une
dextérité surprenante dans le travail des
étoffes, de fins et brillants morceaux de cou-
leur. C'est le lien qui manque à ce fouillis ta-
pageur. » Si la critique faisait ainsi certaines
réserves au sujet des tableaux du peintre, il
n'en remportait pas moins auprès du public
un succès très vif. La plupart de ses toiles
étaient très fréquemment reproduites par la
gravure. Aucune ne le fut plus peut-être que
le Soir sur les terrasses; sur un tapis, une
femme est mollement étendue, accoudée et
contemplant l'azur de la Méditerranée, qui
s'étend au loin. Une de ses compagnes est
assise et laisse pendre ses jambes du haut
de la terrasse. Dans l'échappée à droite, on
aperçoit une portion de la ville où se répète
le même spectacle de farniente. Avec cette
toile, l'artiste en avait envoyé une autre, les
Fauorites de l'émir, où se voyaient deux
panthères à la robe mouchetée, que tient en
laisse, au moyen d'une chaine, un gardien en
riche costume oriental. On fut d'accord pour
convenir, lors du Salon de 1880, que l'ou-
vrage de M. Benjamin Constant, qui s'y
trouvait exposé et qui avait pour titre les
Derniers Rebelles (v. ce mot), était de beau-
coup supérieur aux précédentes productions
de 1 artiste. L'Etat fit l'acquisition de ce ta-
bleau pour le musée du Luxembourg. Dans
le Passe-temps d'un calife à Séville (1881),
M. Benjamin Constant donnait la menue
monnaie de son talent d'orientaliste. Une
jolie composition, très lumineuse dans les
fonds, très recherchée et très exacte dans
les détails, montrait l'artiste en pleine pos-
session de sa manière de faire. La figure
de femme qu'il exposait la même année,
sous le titre d'Hérodiade, marquait dans le
talent de l'artiste une étape nouvelle. On y
rencontrait une recherche évidente de finesse
de tons dans le modelé des carnations, d'har-
monie dans la gamme des soies rosées de la
robe, dans l'or éteint de la chevelure. Si
l'artiste paraissait moins bien inspiré au Sa-
lon de 1882, où il avait envoyé un Christ au
tombeau, sans grande originalité, et un Len-
demain de victoire à f Albambra, d'un aspect
un peu papillotant, Edmond About pouvait
dire du Caïd marocain Tahamy (1883): C'est
un diamant noir de plus dans l'écrin mer-
veilleux de M. Benjamin Constant et, en
1884, le peintre donnait l'œuvre dans laquelle
il s'est résumé avec le plus d'éclat, qui est la
fleur et la perle de son talent, les Chérifas
(v. ce mot). Il ne semble pas que, depuis,
M. Benjamin Constant ait fourni l'occasion d'é-
loges aussi décidés, aussi unanimes. On re-
trouva bien quelques-unes de ses brillantes
qualités dans la Justice du chérif (1885), dans
Justinien (1886) [v.cemotl L'Orphée, duSalon
de 1887, témoigne de recherches qui honorent
un artiste parvenu à lanotoriété; mais M.Ben-
jamin Constant paraissait moins suivre son
penchant naturel, et la critique ne lui ména-
gea pas la vérité lors du Salon de 1888, où le
peintre était représenté par un important
triptyque,destiné à la nouvelle Sorbonne, dans
lequel ne se reconnaissaient ni l'entente de la
décoration, ni le sentiment de l'harmonie, ni
la logiquu de la conception. M. Benjamin
Constant a reçu une médaille de 3e classe
en 1875, une médaille de 2e classe en 1876.11
a été fait chevalier de la Légion d'honneur en
1878 et officier en 1881.
CONSTANT (Charles), publiciste, né à Fon-
tainebleau en 1846. Après ses études de droit
il se fit inscrire au barreau de Paris. Il est
directeur de la France judiciaire et de
la Revue du droit commercial, industriel
et maritime m. On doit à cet écrivain les
ouvrages suivants Molière à Fontaine-
bleau (Meaux, 1874, in-8°); Histoire d'un
club jacobin en prouince Fontainebleau pen-
dant la Réuolution (1875, in-8°); Des listes
électorales, manuel pratique à l'usage des
électeurs, des maires et des Juges de paix (1881,
in-8°) De l'exécution des jugements étrangers
dans les divers pays,étude dedroit internatio-
liai privé (is83, in-8°) Code-manuel des com-
missaires-priseurs et des notaires, greffier de
justice de pnix et huissiers, considérés comme
officiers vendeurs et priseurs de meubles (1884,
2 vol. in-8°); Quelques notes juridiques sur les
breuets d'invention, à l'usage des industriels,
fabricants et commerçants (1884, in-12); l'Hy-
pothèque maritime (1885, in-8°); le Congrès
international de droit commercial d'Anvers
(1886, in-8°); etc. M. Constant a publié en
outre une série de volumes dans la collec-
tion intitulée Petite encyclopédie juridi-
que ».
CONSTANTE s. f. (kon-stan-te — rad. con-
stant). — Math. Nombre indépendant des va-
riables dans une équation, dans une expres-
sion algébrique, dans une intégrale.
Phys. Nombre qui traduit une propriété
caractéristique d'un corps ou d'un système
de corps.
Encycl. Les constanles, en physique,
ne sont autre chose que les expressions nu-
mériques des propriétés des corps. Les unes
se rapportent à un corps unique comme le
poids spécifique, le point de fusion, le point
d'ébullition, la chaleur spécifique, les cha-
leurs latentes de fusion et de volatilisation,
la densité et la force élastique maxima de la
vapeur, la tension et la chaleur de transfor-
mation allotropique, les coefficients de di-
latation, de compressibilité, de fiexion, de
torsion, d'absorption pour les diverses radia-
tions calorifiques, lumineuses ou chimiques,
l'indice de réfraction qui est lié à la vitesse
de propagation des ondulations lumineuses
dans les corps,la vitesse des ondes sonores,
le pouvoir rotatoire, l'angle des deux axes
dans les cristaux àdonble réfraction biaxiale,
les conductibilités calorifique et électrique,
le coefficient d'induction magnétique, etc.
D'autres constantes se rapportent à un appa-
reil ou à un système de corps, comme les
constantes d'une pile (la force électromo-
trice, et la résistance intérieure d'un élé-
ment de nature et de forme déterminées) ou
la constante d'un galvanomètre; le coeffi-
cient de frottement de deux corps l'un sur
l'autre, la chaleur de combinaison ou de dé-
composition, la tension de dissociation, les
limites d'éthérification, et, en général, d'équi-
libre chimique entre plusieurs corps mis en
présence.
D'autres constantes enfin se rapportent aux
propriétés générales de la matière, comme la
constante de l'attraction universelle, c'est-
à-dire la force qui s'exerce entre deux unités
de masse placées à l'unité de distance et
l'équivalent mécanique de la chaleur.
Pour justifier complètement leur nom, les
constantes devraient être tout à fait inva-
riables. C'est, en effet, ce qui a lieu si l'on a
soin de préciser convenablement les condi-
tions, mais ce qui est loin d'être toujours ob-
servé dans la pratique. Ainsi toutes les con-
stantes exigent les conditions suivantes
identité de la structure moléculaire du corps
en expérience identité des circonstances
extérieures comme la température et la pres-
sion.Dans certains cas, l'indication précise des
conditions est indispensable pour que la con-
stante ait un sens; ainsi la force élastique
maxima n'a de valeur que si l'on indique la
température correspondante et le point d'é-
bullition ne signifie rien sans l'indication de
la pression. Il en est de même toutes les fois
que les variations de la quantité mesurée ne
sont pas extrêmement petites par rapport
aux variations des conditions extérieures
mais il importe peu, dans l'état actuel de la
science, de préciser les conditions de pres-
sion quand il s'agit de la température de fu-
sion, car des pressions énormes sont néces-
saires pour la modifier sensiblement.Toute fois,
il devient nécessaire de donner sur ce point
des indications aussi exactes que possible, si
l'on se propose de déterminer l'influence de
la pression sur le point de fusion comme on
l'a fait, bien grossièrement, il est vrai, et pour
un petit nombre de corps, l'eau par exemple.
Les mêmes considérations s'appliquent aux
constantes des piles et des galvanomètres;
aussi, les conditions étant nécessairement va-
riables, tant en ce qui concerne la structure
intime qu'en ce qui se rapporte au milieu ex-
térieur, ces constantes ne peuvent-elles être
données qu'avec une approximation gros-
sière et doivent-elles être déterminées de nou-
veau à intervalles plus ou moins rapprochés.
Quant aux constantes relatives aux pro-
priétés générales de la matière, on ne peut
répondre de leur absolue fixité on peut seule-
ment dire que les variations, ai elles existent,
sont inférieures jusqu'à présent aux limites
des erreurs expérimentales.
CONSTANTIN, colonie allemande, fondée
en 1886 sur la côte de la Terre de l'Empe-
reur-Guillaume (Océanie), par 5° 30' de lat. N.
et 1430 24' 51" de long. E.,dans la partie sud-est
de la baie de l'Astrolabe, au milieu d'une
contrée couverte d'une riche végétation.
CONSTANTIN (Marc), chansonnier et pu.
bliciste français, né à Bordeaux le 31 décem-
bre 1810, mort à Paris le 27 janvier 1888. A
peine sorti du collège, il publia, dans les
journaux bordelais, quelques articles de cri-
tique littéraire qui appelèrent sur lui l'atten-
tion. En même temps, il faisait paraître des
chansons dont il composait la musique. Etant
venu à Paris à l'époque où les romances sen-
timentales étaient à la mode, il s'adonna à
ce genre avec un réel succès. Une de ses
œuvres, Jeanne, Jeannette et Jeanneton, de-
vint populaire et eut des milliers d'éditions.
Ses romances sont de vrais petits drames, où
l'action est simple, naïve parfois, mais sou-
vent mêlée à une pointe de philosophie scep-
tique. En quelques années il publia plus de
2.500 romances ou chansons dont il écrivit à
la fois les paroles et la musique. Plus tard, il
fit les paroles de valses et de polkas restées
célèbres la Valse des roses, par exemple, est
de lui. Constantin ne se bornait pas à éditer
des chansons: il écrivait dans les journaux
et dans les revues. Lors de la fondation du
« Petit Journal il en devint l'un des rédac-
teurs, et il continuajusqu'à sa mort à y colla-
borer. Il y traitait surtout les questions d'art.
Constantin a publié, entre autres écrits Phy-
siologie de l'amaat de cour (1842); Histoire
des cafés de Paris (t857) Manuel du savoir-
vivre (1857); le Nouveau Décaméron des jolies
/emmes (1859); les Bijoux de Jenanette, opéra-
comique en un acte, musique de Godard
(1878); le Pain d'épice, monologue en vers
(1882).
CONSTANTIN (Nicoluïewitch), grand-duc
de Russie, né le 21 (9) septembre 1827.―A l'a-
vènement de son neveu Alexandre III au
trône de Russie, le 13 mars 1881, le grand-
duc Constantin, tombé en disgrâce, fut rem-
placé comme amiral en chef de la flotte par
le grand-duc Alexis, et comme président du
conseil d'Etat par le grand-duc Michel. Les
rapports entre l'oncle et le neveu devinrent
même si tendus que le grand-duc dut quitter
la Russie et n'obtint l'autorisation d'y ren-
trer qu'en avril 1883. De son union avec la
princesse Alexandra d'Altenbourg (1t sep-
tembre 1848) il a eu quatre fils et deux fil-
les NICOLAS, né le 14 (2) février 1850, qui fut
exilé à Taschkend, le 5 avril 1881, convaincu
de menées dangereuses pour la sûreté do
l'Etat; CONSTANTIN, né le 22 août 1858; DMI-
TRI, né le 13 juin 1860, et WJATSCHESLAW, né
le 3 juin 1862, mort le 3 septembre 1879;
OLGA, née le 3 septembre 1851, mariée le 27 oc-
tobre 1867 au roi Georges ler de Grèce, et
WERA, née le 16 février 1854, qui a épousé le
duc Eugène de Wurtemberg (mort le 27 jan-
vier 1877) le 8 mai 1874.
CONSTANTINEA s. f. (kons-tan-ti-né-a
rad. Constantin, nom propre). Bot. Genre
d'algues gigartinées, caractérisées par leur
fronde caulescente, leurs rameaux à surface
plane Les CONSTANTINEA sont de belles algues
se rapprochant par leur struclure du genre
Kallimenia. (Manoury.)
CONSTANTINOPLE, capitale de la Tur-
quie d'Europe. — Sa population était en 1885
de s73.565 hab. La ville de Constantinople
proprement dite, ou Stamboul, n'a guère
changé. Cependant des rues ont dû être élar-
gies pour livrer passage aux voies des tram-
ways la gare de Roumélie a été élevée et
une ligne de chemin de fer, menant à An-
drinople, longe la côte de la mer de Marmara.
Après la catastrophe financière de 1875 les
travaux ont été interrompus. Les transfor-
mations ont été plus considérables dans les
quartiers de Péra et de Gnlata, situés sur
l'autre rive de la Corne-d'Or. Depuis 1874
un tunnel mène de la côte de Galata aux hau-
teurs de Péra. Galata, centre du grand com-
merce de Constantinople, renferme les agen-
ces de paquebots, la douane, les offices des
postes française, anglaise et allemande, la
Banque ottomane. Péra, détruit par un incen-
die le 5 juin 1870, a été reconstruit à l'euro-
péenne. La plus belle de ses rues, générale-
ment larges et bien entretenues, est l'avenue
de Péra, longue de 1.200 mètres, où se trou-
vent les ambassades de France, d'Angleterre
et de Russie. Péra possède de nombreuses con-
structions aux façades richement décorées,
comme la Cité de Péra, le lycée de Galata-
Seraï, la maison d'Abraham Pascha et deux
parcs publics: le jardin du Taxim et le
jardin des Petits-Champs, d'où s'étend une
vue délicieuse sur la Corne-d'Or. Au delà du
faubourg de Kabatasch se trouve le sérail de
Tschiragan, reconstruit en 1870, l'un des plus
beaux palais de la Turquie moderne. A The-
rapia et à Bajukdéré sont situées les maisons
de campagne des ambassadeurs européens.
Kadikeui, l'ancienne Chalcédoine, sur la
côte asiatique, est une ville toute moderne,
avec de belles villas et des jardins; elle est
habitée presqu'uniquement par des chrétiens.
Les Grecs, les Turcs et les Arméniens rési-
dent à Stamboul, les Israélites au fuubourg
de Haskai.
Constantinople comprend 278 édificas pu-
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