Titre : Le Populaire de 1841 : journal de réorganisation sociale et politique / dirigé par M. Cabet, ancien député
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1848-12-17
Contributeur : Cabet, Étienne (1788-1856). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb40167944p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 décembre 1848 17 décembre 1848
Description : 1848/12/17 (A7,N92). 1848/12/17 (A7,N92).
Droits : conditions spécifiques d'utilisation - BnF-partenariats, Presse Ancienne RetroNews
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3938570f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, FOL-LC2-1360
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/06/2022
Année. — Mensuel.
V 92 Dimanche 17 Décembre 1848.
ABONNEMENT.
F»ix or r eeiDovieàin
Partout, fü Franc** 8 fr
rXI.IDITiONS DI t’xtO.lUMMeilT
i «n paie en s aix-rnant
'*8 peut s’abonner pour 6. ou 3. ou
L'abonnement cesse s'il n’est pas me-
< tn paie dam les bureaux, ou aux cor-
respondun., ou p«r un tnindil «nr la
poste envoyé franco.
LE
POPULAIRE
DE 1841.
JOLRVAL DE REORGANISATION,
Rkd.gé p.h lu crroYKN CA BR F, ancien Dépoté, ancien Prücüreob - General.
BUREAUX
* paris.
K ne lean-.brqueS-PiOUSSne a» U
A R<>! EN.
rut Saiul- Aülome , n» b
A LYON,
Lue de la G recette. n i 25
A TOULUX,
Eue de l'Arme-lheu, n« 14
A MARSEILLE.
» lace Saint-Martin, n* 1
A TOUUHJSH,
Hue du Pulls-Vert, n» 1.
A NANTES,
Rue Basee-du-Châleau , n* 21.
A ALGER.
Café de l’Algérie. Place Mahoo.
AVIS AüX ABONNÉS.
VoeiN croyons indispensable de nlnai.llfler notre
administration et de ne publier le POPLL.ilKK
que nrtiiriLLEieiT nu lien d iitHbONADtiBinK^r
pendant notre absence, qui fera de trogne A qua-
tre ou cinq mol». — Xeanmoine. nous rewtoii» ce-
rand, le citoyen lions i.i, iim et mol. en noua ad-
joignant le citoyen Bn.izt:, à l’ordre ele qui non»
prions bovin no» Abonne» et toua no» Correspon-
dant de faire leur» mandatai sur la Poste et
leur» autre» mandat* oc billet».
MACHIAVÉLISME ARISTOCRATIQUE.
L’Aristocratie, les Légitimistes, les Monarchistes, même un-* grande
partie de la Bourgeoisie, ont appuyé la Révolution et la République
pour renverser Louis-Philippe.
Ils ont ensuite appuyé les cris a bas les Communistes, mort à
Cabet. pour abattre les Démocrates elles Républicains.
Ils viennent d'appuyer Louis-Napoléon Buonaparte, pour détruire la
République et la Révolution.
Puis, ils attaqueront, d’abord sourdement, enfin publiquement
Louis Napoléon Buonaparte, pour rétablir la Légitimité avec leur
Henry V ou leur Comte de Paris.
EFFROYABLE AVENIR.
Le Gouvernement provisoire pouvait consolider la République et
fermer à jamais l’aime des Révolutions.
Mais il a tout perdu ou du moins tout compromis.
Aujourd'hui, les Partis sont formés, organisés, et la division est
partout.
C'est la misère, qui est le mal principal, et quel est le Gouvernement
qui pourra faire disparaître la misère?
Plus de confiance, plus de crédit...
Par conséquent plus de commerce, plus d’industrie, plus de travail...
Par conséquent misère toujours croissante...
Malbeureuse France, malheureuse Humanité!...
ÉLECTION DE LOUIS-NAPOLÉON BONAPARTE.
Quoique le résultat général et complet des élections ne soit pas en-
tore connu, il paraît certain que Louis-Napoléon Buonaparte réunira la
majorité absolue des suffrages.
Qu'il réalise les espérances du peuple! qu’il défende l’honneur et
les intérêts de la France ! qu'il détruise la misère ! qu’il donne à tous
les Travailleurs du travail et le bien-être, avec la Liberté, l’Égalité et
la Fraternité!
Mais les Aristocrates et les privilégiés montrent trop de joie pour
que les vrais amis du Peuple n’aient pas lame remplie d'angoisses sur
le son de la Patrie.
AMNISTIE
Comment le frère de Godefroy Cavaignac a-t-il pu refuser une am-
nistie tant désirée, tant demandée, si juste et si nécessaire ! Ce refus
lui aura coûté cher !
Louis-Napoléon Buonaparte pourrait-il répéter une pareille faute?
Lettre d’an transporte û *a femme
* 19 novembre 1848.
* Ma ibère amie,
Je viens de recevoir ta lettre du 15, dans laquelle tu me dis ne tu
es mairie de ma santé ; elle est assez ho, s.,'uf la souffrance moule
qut continue de assiéger, en pensant a l’venir. car il est gros d o-
rages. et mon seul désir est toujours de exercé. r en pa.s étranger les
?d"v Tiouin , CDCe q " e e' 1 Pi " rie l . n,e rebu ’ 1 ' Tu tâcheras de t’informer
S H y a toujours moyen d a» tromper notre projet daller en varie car
ëuo°nT.7v, T'i n,alh ™ r ™ se palpa ’ fera tranquille et heureuse;
et comme J aime la tranquillité avant tout, j’irais au bout du monde pour
r,‘ ’ e ‘ ce p lé la Fraifitqui est un pays de malheur et de désola-
h r. me dis de te mander si j’ai besoin de quelque chose, j’en suis
m" m* 1 ' ' nil . H , s insu fl*^iice de la nourriture et sa mauvaise qualité
re" ' ( ‘ P enfer ce Hue je pourrais économiser; car je suis assez
i' 6 P° Ur n< * ^ ,as ^ a * re d’ e } c fc s ' cl cependant je suis en ce moment
gaieté de 1 fr. et très souvent je manque de pain. Nous n’avons qu’un
repas passable à quatre heures , la soupe et le bœuf et un gobelet de
î,n * le malin un demi-pain bis, une soupe dégoûtante de pois à coteries,
fourgonnes ou fèves à cochons ou haricots , deux jours par semaine,
uu fromage seulement ou de la morue ; le tout se fait si salement et si
ma! assaisonné qu’d faudrait avoir été bien malheureux pour s’y tabouer.
Depuis bientôt cinq mois que je suis arrêté, je n’ai pas encore pu me
débarrasser de la vermine qui me dévoré, attendu que nous couchons
Mnsdraps, sur un matelas d’un deu imbue de large et épais comme la
: J h • r "d1 -m une i’I.ch he par ici re. une couverture< h.-val. nem-
letnent.Xuus somme s tomme les noyé' a la Morgue,sans bleu, sans réanime,
el pour toute lumière une lanterne grillée qu: est posée dans un escalier ;
presque toujours de la pluie ou du vent, pas de chaises, ni bancs, ni
tilles, obligés de manger par terre comme des chiens , nos elle s ex-
posés a la poussiez- ; enfin la vie la plus misérable que des voleurs;
ramai' détenus politiques n’ont été aussi mal traités sous la monarchie
d apures le dire d’anciens détenus qu sont avec nous ; enfin je prends
toQ rage, persuade que je suis une victime et non un coupable.
JE PARS.
C’est la douleur dans l’âme que j'apprends la situation de nos frères
en Amérique, et c'est la douleur dans l’âme que je quitte la France,
mes amis et ma famille.
Mais nos frères m’appellent là-bas, el courir à leur secours est mon
premier devoir, qui ne me remet pas d’hésiter.
Je brave donc tout, fatigues et dangers; je me dévoue, dans toute la
force du mot ; je suis déjà parti de Paris, et dans quelques minutes je
serai parti de Boulogne pour arriver à Folkestone, à Londres, a U ver-
pool, à New-York, à la Nouvelle-Orléans.
A mon retour, dans quelques mois, je me constituerai prisonnier
pour subir l’aveugle condamnation qui m’a frappé.
ICAR1E-
Dévoué au Peuple el à l‘Humanité, j’ai travaillé longtemps pour
chercher le moyen de les délivrer des maux qui les accablent el «l’as-
surer leur bonheur.
J’ai cru trouver ce moyen dans l’organisation L arienne, basée sur
la fraternité 1 . Je l’ai adoptée avec enthousiasme et l’ai proposée en la
soumettant à la discussion, à l’adoption libre et volontaire.
Beaucoup l’ont adoptée avec enthousiasme aussi.
Pour la réalisation, j’ai adopté sincèrement, et tous les Icariens ont
adopté sincèrement avec moi, le principe d’une propagande légale et
pacifique, ne voulant rien imposer par la violence, demandant tou*.à
la persuasion et à la conviction.
Cependant la persécution est venue nous entraver, nous inquiéter,
nous empêcher.
Alors j’ai proposé une émigration pour aller essayer et expérimenter
notre système Icai ien dans un désert de f Amérique.
J’ai proposé cette émigration ; elle a été acceptée.
De tous côtés on m’a pressé, tourmenté pour l'exécution.
J’ai pris tous les renseignements possibles, et j’ai tait deux voyages en
Angleterre pour consulter le vénérable Robert Owen, et me concerter
avec lui.
Le Texas, dans sa partie Nord-Ouest, le long de la Rivière-Rouge,
m’a paru réunir tous les avantages, sous le rapport de la salubrité, de
la température, de la fertilité, delà situation, de l'étendue, etc., etc.
Je traitai avec une compagnie qui me céda gratuitement de vastes
terrains, à la condition d’en commencer le défrichement avant le pre-
mier juillet.
Tout était subordonné dans mon plan à cette circonstance que la
Rivière-Rouge était navigable jusqu’à l’endroit de premier établissement,
où I on pourrait arriver en bateau, sans fatigues et sans danger.
Il était bien entendu d’ailleurs qu’on prendrait toutes les précautions
nécessaires pour une émigration et pour uue colonisation sur un sol
vierge el lointain.
Fixant le départ de la première Avant-Garde au mois de janvier ou
de Février 1848, j’envoyai un agent, Sully, aussi expérimenté qu'in-
trépide, pour arriver deux mois avant les autres, et pour explorer les
Prévoyant qu’il pourrait y avoir de graves changerions à opérer
dans notre plan Je l'autorisai à choisir et à acquérir un autre lieu pour
premier établissement provisoire.
Arrivé à Shrevepoi l, el découvrant là que la Rivière-Rouge n’tait
pas parfaitement navigable au-dessus, Sully choisit et acquit uue terme
avec uu vaste terrain à Sulphur-Praii le, à vingt ou vingt-cinq lieue» de
Shrevepori.
Si I on s’est-il arrêté la, on perdait il est vrai l’avantage du traité lait
avec la compagnie Peters ; mais c’était une nécessité, et l’on avait l’a-
vantage de commencer l'etablissement sans beaucoup de fatigues el
sans danger.
Pendant ce temps, la première Avant-Garde, qui ne devait être qu’une
commission de cinq uu dix, bleui, par suite de l’impatiencegenerale,
se trouva composée de soixante-neuf Icariens qui se présentaient comme
résolus à loup souffrir, cette première Avant Garde partit du Havre le 3
février el arriva à la Nouvelle-Orléans le 24 mars.
La, elle apprit 1a Révolution du 24 février, qui pouvait tout boulever-
ser dans notre entreprise.
Là encore, cinq des éinigrans, le médecin Leclerc, l'ingénieur Pique-
fard, qui m’avait servi de secrétaire et qui connaissait tous les détails de
l’affaire; Myet, fabricant, et deux autres, abandonnent leurs frère»,
abandon qui devait bleui causer uu immense préjudice.
Les autres, courageux et dévoué», n’eu coutiuucnl pas moins leur
marche, arrivent à Schreveport et se dirigent sur SulpLui -Prairie.
.s’ils s’arrêtaient la, malgré le changement opère par la Révolution du
24 février, tout pouvait être sauvé.
Mais le délégué Goubenanl les entrains vers le Cross-Timber.en ica-
rien, et tous, malgré les elfortsde Suliy pour les retenir, suivent Goube-
nana, en n'écoutant que leur ardeur. leur courage , leur dévouement,
leur désir d’avoir la gloire a’étire les premiers fondateurs d’Icarie.
On connaît les ditlicuités, les obstacle», les dangers elles les fatigues de
leur long voyage par terre, à plus de cent lieues, dans des déserts, sans
voiture et sans maternel.
Arrivant presque exténues, au lieu de se reposer, ils épuisent leurs
forces et compromettent leur santé en travaillant sans cesse pendant la
chaleur, pour commencer le défrichement avant le I e 'juillet.
Les premières lettres qu’ils écrivent et qui ne nous arrivent que deux
ou trois mois après. nous expriment leur satisfaction, leur joie, leur
bonheur d’ère en Icane.
Mais leurs fatigues extrêmes, leurs privations, leurs imprudences
mime, il faut le dire, pendant les mois elles les heures de chaleur, produi-
sent < nün leur enf. 1. et tous tombent plus ou muons malades en juillet et
août, saisis par une lièvre qui les affaiblit, qui les empêche de continuer
leurs travaux, et qui leur enlève même trois de leurs Travailleurs, puis
un quatrième, puis trois autres, tandis qu’un autre est tué par la foudre
et que quatre autres désertent leur poste.
S* le médecin, l’ingénieur et trois duiras n’avaient pas déjà déserté en
arrivant à la Nouvelle-Oriéans. si l’on s’était jarreté à bulpbur-Prairie, si
la révolution n'était pas arrivée, qui a tout bouleversé dans nos plans,
qui a disséminé nos hommes . qui a détruit nos ressources financières;
si, comme nous en avions le projet. nous avions pu envoyer des Avant-
| Gardes en mare, avril, mai, qui auraient porté de» secours de toutes
espèces, il n’y avait pins ni fatigues, ni privations, ni inquiétudes, et toua
réussissait .
Mais la désertion du médecin et de l’ingénieur, la non-navigabüilé de
la Rivièr»-Rouge au-delà de S< brève port. la téméraire entreprise d’un
long et périlleux vovag<_* par terre au lieu de s’arrêtera Sulphur-Prairie
et la Révolution, renversent toutes me» combinai»on*; la Révolution sur-
tout nous paralyse avec ses persécutions, avec ses cris de : u Las le*
Communistes, mort dix fois à quitter mon dosi< de pour éviter la violence et peut-être la
mort, en sorte que k, deuxième Avant-garde ne peut partir que le 3
juin et n emporter que peu d’hommes et peu d’argent, au milieu de
mille difficultés.
Mais auparavant, un fait immense s’est découvert contre i.ouhenant,
délégué pour diriger la première Avant-Garde, et ce fait, c’est qu’où
trouve. .i la Préfecture di* Toulouse, des lettres par lesquelles ce
Goubenant. à l’époque du procès de Toulouse en 1843, offrait au
Préfet de se vendre pour 200,000 fr. Oui. le délégué de la première
Avant-Garde, qui nous inspirait à tous une confiance extrême, qui
paraissait joindre la fidélité cl le dévoûm«*nt à l’intelligence et à l’expé-
rience, «'tait, le fait parait aujourd'hui certain, était un traître, barré
peut-être de l’infernale mission de faire échouer l’entreprise la plus
utile à l’Humanité.
El cependant, il me priait et me suppliait de lui envoyer son jeune
Sans donner à cette affreuse découverte un édit qui me semble
plus nuisible qu’utile, je charge le Délégué de la deuxième Avant-
Garde d’interroger secrètement Goubenant, de lui présenter les preu-
ves en cas de dénégation, puis de le déférer au jugement de l’Asseœbl-
ée générale.
En arrivant, le 29 août, avec la moitié de la deuxième Avant-Garde
(l’aire moitié étant restée en arrière par suite de ses fatigues le Dé-
légué trouve la première Avant-Garde malade, découragée, démorali-
sée, décidée, contre l’avis de Goubenant et de deux autres seulement
à quitter I établissement pour se retirer à Sbreveport et à la Nouvelle-
Orléans. Il croit devoir ajourner l’accusation, aln d’utiliser Goubenant
pendant la retraite, en le surveillant. Mats, beaucoup accusant Goube-
nano île fautes énormes et même de trahison, le Délégué de la deuxième
Avant-Garde se décide à tout collier à l’Assemblêe générale.
Il n’y a qu’un cri contre Goubenant.... Il n’ose rien nier; il avoue...
On trouve dans sa ma.le des lettres, des brochures, des ornement
ou insignes, qui paraissent prouver qu’il est l’agent des Jésuites... On
le croit l'agent des Jésuites!...
Vous devinez l'émotion générale et l’irritation !
On le condamne comme traître... Tues orgueilleux, lui dit-on, de
ta belle aber< "tireel de la nielle barbe : tu seras puni dans ion orgueil;
ta chevelure ei la barbe seront rasées.
Il se résigne sans murmures et sans protestions, puis on le chasse
et i on exécute la retraite avec Kougicr, choisi pour le remplacer.
Ainsi, c’est peut-elle la main d’une police, ou la main des Jésuites
qui a conduit un nouveau Judas au milieu des déserts pour y travailler
a empêcher la réalisation de la fraternité.
On l’accuse même d'avoir empoisonné ses frères : mais le soleil seul
a pu causer le délire momentané de quelques-uns; leur force et leur
santé renaissent avec leur repos, et le fan serait trop atroce pour qu’il
soit possible de l’adaiellre.
Et nous tous Icariens. nous rebuterons-nous au premier échec?
Manquerons-nous de persévérance et de courage?
Non, rien n’a pu arrêter les trois grands départ» de novembre qui
connaissaient les revers : c’est une raison de plus, s’écriaient-ils, pour
aller au secours de no. frères, et Je toua dolés nous entendues dés von
qui crient : Courage, Constance, Persévérance!
Les femme» surtout, comme au temps des premiers Chrétiens, mon-
trent un admirable courage. En parlant de ceux qui avaient abandonné
leur poste, plusieurs Icariennes, dont les maris se trouvent a la pre-
mière Avant-Garde, s’écriaient : si mou mari désertait, je serai» plu»
insolée de sa làcbeié que de sa mort.
Nous devons être indiilgens cependant; car la faiigue.l» maladie,
affaiblissent le moral et dénaturent I homme, qui n'a plus alors l'énergie
que donnent la force et la santé.
Mais nous tirerons Je tous ces événement d'utiles leçons, pour être
sévères sur les admissions; plus que jamais il faut dire : mieux eaux
lu qualité que la quantité.
ANCIENNES LETTRES D’ICARIE.
Nous avons dés. cité beaucoup de lettres qui prouvent l'exceiieoie
opinion qu’avaient nos am s sur la salubrité et h fertilité des terrains
destinés pour Icaric. En voici d’autres qui prou veut encore celle bonne
opinion qui prouvent le courage elle dévouement de nos frères.
Brouillon d’une lettre écrite uu crayon pur liutllot
* »u < ouille
Nous avons beaucoup d’animaux que l’on ne peut approcher de
près, d faut les tirer a 200 et à 300 mètres, quelquefois phû près, mais
pas souvent; nous avuas beaucoup de chevreuils et autre» animaux,
comme antilopes, daims, des zèbres comme de petit» ânes, il y a aussi
des ours, loups, bu.'lles à l’eau, chevaux sauvages qui sont très beaux,
ma.s difficiles a prendre, il faut les tirer de très loin, principalement les
buffles a l’eau.
• Tâchez de venir le plus tôt possible, soit en septembre, soit eu
janvier. •
Brouillon du a M. Flamlrlson.
• M. Flamichon. nous sommes tous arrivés à bon port en Icaric,
qui se trouve au mil.eu du Texas. La partie où nous sommes, c’est un
cros-limber, le plus beau que I on puise désirer. I>* sol est ores fertile,
les terres >ont de première qualité ; nous n’avons pas de terres pareil-
les en Fram e ; ou nous sommes, il y a de belles paniez traversées par
descreexs qui nous donnent de lies belle et bonne eau; la chaleur
varie de la à 40 degrés centigrades. Ainsi, vous voyez que .e pays est
très beau ; les nuits sont ires ragues. la rosée commence au ; cuber
du soleil, elle le indu elle ne disparaît qu a six ou sept heures. >ou»
avons couché très longtemps dehors sans éprouver aucun rhume ■:
maladie ; c’est un pa.s ores sain. Nous avons eu bien du mJ pour arri-
ver a notre destination ; passer dans des bois vierges ou nui homme n'a
V 92 Dimanche 17 Décembre 1848.
ABONNEMENT.
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Partout, fü Franc** 8 fr
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L'abonnement cesse s'il n’est pas me-
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LE
POPULAIRE
DE 1841.
JOLRVAL DE REORGANISATION,
Rkd.gé p.h lu crroYKN CA BR F, ancien Dépoté, ancien Prücüreob - General.
BUREAUX
* paris.
K ne lean-.brqueS-PiOUSSne a» U
A R<>! EN.
rut Saiul- Aülome , n» b
A LYON,
Lue de la G recette. n i 25
A TOULUX,
Eue de l'Arme-lheu, n« 14
A MARSEILLE.
» lace Saint-Martin, n* 1
A TOUUHJSH,
Hue du Pulls-Vert, n» 1.
A NANTES,
Rue Basee-du-Châleau , n* 21.
A ALGER.
Café de l’Algérie. Place Mahoo.
AVIS AüX ABONNÉS.
VoeiN croyons indispensable de nlnai.llfler notre
administration et de ne publier le POPLL.ilKK
que nrtiiriLLEieiT nu lien d iitHbONADtiBinK^r
pendant notre absence, qui fera de trogne A qua-
tre ou cinq mol». — Xeanmoine. nous rewtoii» ce-
rand, le citoyen lions i.i, iim et mol. en noua ad-
joignant le citoyen Bn.izt:, à l’ordre ele qui non»
prions bovin no» Abonne» et toua no» Correspon-
dant de faire leur» mandatai sur la Poste et
leur» autre» mandat* oc billet».
MACHIAVÉLISME ARISTOCRATIQUE.
L’Aristocratie, les Légitimistes, les Monarchistes, même un-* grande
partie de la Bourgeoisie, ont appuyé la Révolution et la République
pour renverser Louis-Philippe.
Ils ont ensuite appuyé les cris a bas les Communistes, mort à
Cabet. pour abattre les Démocrates elles Républicains.
Ils viennent d'appuyer Louis-Napoléon Buonaparte, pour détruire la
République et la Révolution.
Puis, ils attaqueront, d’abord sourdement, enfin publiquement
Louis Napoléon Buonaparte, pour rétablir la Légitimité avec leur
Henry V ou leur Comte de Paris.
EFFROYABLE AVENIR.
Le Gouvernement provisoire pouvait consolider la République et
fermer à jamais l’aime des Révolutions.
Mais il a tout perdu ou du moins tout compromis.
Aujourd'hui, les Partis sont formés, organisés, et la division est
partout.
C'est la misère, qui est le mal principal, et quel est le Gouvernement
qui pourra faire disparaître la misère?
Plus de confiance, plus de crédit...
Par conséquent plus de commerce, plus d’industrie, plus de travail...
Par conséquent misère toujours croissante...
Malbeureuse France, malheureuse Humanité!...
ÉLECTION DE LOUIS-NAPOLÉON BONAPARTE.
Quoique le résultat général et complet des élections ne soit pas en-
tore connu, il paraît certain que Louis-Napoléon Buonaparte réunira la
majorité absolue des suffrages.
Qu'il réalise les espérances du peuple! qu’il défende l’honneur et
les intérêts de la France ! qu'il détruise la misère ! qu’il donne à tous
les Travailleurs du travail et le bien-être, avec la Liberté, l’Égalité et
la Fraternité!
Mais les Aristocrates et les privilégiés montrent trop de joie pour
que les vrais amis du Peuple n’aient pas lame remplie d'angoisses sur
le son de la Patrie.
AMNISTIE
Comment le frère de Godefroy Cavaignac a-t-il pu refuser une am-
nistie tant désirée, tant demandée, si juste et si nécessaire ! Ce refus
lui aura coûté cher !
Louis-Napoléon Buonaparte pourrait-il répéter une pareille faute?
Lettre d’an transporte û *a femme
* 19 novembre 1848.
* Ma ibère amie,
Je viens de recevoir ta lettre du 15, dans laquelle tu me dis ne tu
es mairie de ma santé ; elle est assez ho, s.,'uf la souffrance moule
qut continue de assiéger, en pensant a l’venir. car il est gros d o-
rages. et mon seul désir est toujours de exercé. r en pa.s étranger les
?d"v Tiouin , CDCe q " e e' 1 Pi " rie l . n,e rebu ’ 1 ' Tu tâcheras de t’informer
S H y a toujours moyen d a» tromper notre projet daller en varie car
ëuo°nT.7v, T'i n,alh ™ r ™ se palpa ’ fera tranquille et heureuse;
et comme J aime la tranquillité avant tout, j’irais au bout du monde pour
r,‘ ’ e ‘ ce p lé la Fraifitqui est un pays de malheur et de désola-
h r. me dis de te mander si j’ai besoin de quelque chose, j’en suis
m" m* 1 ' ' nil . H , s insu fl*^iice de la nourriture et sa mauvaise qualité
re" ' ( ‘ P enfer ce Hue je pourrais économiser; car je suis assez
i' 6 P° Ur n< * ^ ,as ^ a * re d’ e } c fc s ' cl cependant je suis en ce moment
gaieté de 1 fr. et très souvent je manque de pain. Nous n’avons qu’un
repas passable à quatre heures , la soupe et le bœuf et un gobelet de
î,n * le malin un demi-pain bis, une soupe dégoûtante de pois à coteries,
fourgonnes ou fèves à cochons ou haricots , deux jours par semaine,
uu fromage seulement ou de la morue ; le tout se fait si salement et si
ma! assaisonné qu’d faudrait avoir été bien malheureux pour s’y tabouer.
Depuis bientôt cinq mois que je suis arrêté, je n’ai pas encore pu me
débarrasser de la vermine qui me dévoré, attendu que nous couchons
Mnsdraps, sur un matelas d’un deu imbue de large et épais comme la
: J h • r "d1 -m une i’I.ch he par ici re. une couverture< h.-val. nem-
letnent.Xuus somme s tomme les noyé' a la Morgue,sans bleu, sans réanime,
el pour toute lumière une lanterne grillée qu: est posée dans un escalier ;
presque toujours de la pluie ou du vent, pas de chaises, ni bancs, ni
tilles, obligés de manger par terre comme des chiens , nos elle s ex-
posés a la poussiez- ; enfin la vie la plus misérable que des voleurs;
ramai' détenus politiques n’ont été aussi mal traités sous la monarchie
d apures le dire d’anciens détenus qu sont avec nous ; enfin je prends
toQ rage, persuade que je suis une victime et non un coupable.
JE PARS.
C’est la douleur dans l’âme que j'apprends la situation de nos frères
en Amérique, et c'est la douleur dans l’âme que je quitte la France,
mes amis et ma famille.
Mais nos frères m’appellent là-bas, el courir à leur secours est mon
premier devoir, qui ne me remet pas d’hésiter.
Je brave donc tout, fatigues et dangers; je me dévoue, dans toute la
force du mot ; je suis déjà parti de Paris, et dans quelques minutes je
serai parti de Boulogne pour arriver à Folkestone, à Londres, a U ver-
pool, à New-York, à la Nouvelle-Orléans.
A mon retour, dans quelques mois, je me constituerai prisonnier
pour subir l’aveugle condamnation qui m’a frappé.
ICAR1E-
Dévoué au Peuple el à l‘Humanité, j’ai travaillé longtemps pour
chercher le moyen de les délivrer des maux qui les accablent el «l’as-
surer leur bonheur.
J’ai cru trouver ce moyen dans l’organisation L arienne, basée sur
la fraternité 1 . Je l’ai adoptée avec enthousiasme et l’ai proposée en la
soumettant à la discussion, à l’adoption libre et volontaire.
Beaucoup l’ont adoptée avec enthousiasme aussi.
Pour la réalisation, j’ai adopté sincèrement, et tous les Icariens ont
adopté sincèrement avec moi, le principe d’une propagande légale et
pacifique, ne voulant rien imposer par la violence, demandant tou*.à
la persuasion et à la conviction.
Cependant la persécution est venue nous entraver, nous inquiéter,
nous empêcher.
Alors j’ai proposé une émigration pour aller essayer et expérimenter
notre système Icai ien dans un désert de f Amérique.
J’ai proposé cette émigration ; elle a été acceptée.
De tous côtés on m’a pressé, tourmenté pour l'exécution.
J’ai pris tous les renseignements possibles, et j’ai tait deux voyages en
Angleterre pour consulter le vénérable Robert Owen, et me concerter
avec lui.
Le Texas, dans sa partie Nord-Ouest, le long de la Rivière-Rouge,
m’a paru réunir tous les avantages, sous le rapport de la salubrité, de
la température, de la fertilité, delà situation, de l'étendue, etc., etc.
Je traitai avec une compagnie qui me céda gratuitement de vastes
terrains, à la condition d’en commencer le défrichement avant le pre-
mier juillet.
Tout était subordonné dans mon plan à cette circonstance que la
Rivière-Rouge était navigable jusqu’à l’endroit de premier établissement,
où I on pourrait arriver en bateau, sans fatigues et sans danger.
Il était bien entendu d’ailleurs qu’on prendrait toutes les précautions
nécessaires pour une émigration et pour uue colonisation sur un sol
vierge el lointain.
Fixant le départ de la première Avant-Garde au mois de janvier ou
de Février 1848, j’envoyai un agent, Sully, aussi expérimenté qu'in-
trépide, pour arriver deux mois avant les autres, et pour explorer les
Prévoyant qu’il pourrait y avoir de graves changerions à opérer
dans notre plan Je l'autorisai à choisir et à acquérir un autre lieu pour
premier établissement provisoire.
Arrivé à Shrevepoi l, el découvrant là que la Rivière-Rouge n’tait
pas parfaitement navigable au-dessus, Sully choisit et acquit uue terme
avec uu vaste terrain à Sulphur-Praii le, à vingt ou vingt-cinq lieue» de
Shrevepori.
Si I on s’est-il arrêté la, on perdait il est vrai l’avantage du traité lait
avec la compagnie Peters ; mais c’était une nécessité, et l’on avait l’a-
vantage de commencer l'etablissement sans beaucoup de fatigues el
sans danger.
Pendant ce temps, la première Avant-Garde, qui ne devait être qu’une
commission de cinq uu dix, bleui, par suite de l’impatiencegenerale,
se trouva composée de soixante-neuf Icariens qui se présentaient comme
résolus à loup souffrir, cette première Avant Garde partit du Havre le 3
février el arriva à la Nouvelle-Orléans le 24 mars.
La, elle apprit 1a Révolution du 24 février, qui pouvait tout boulever-
ser dans notre entreprise.
Là encore, cinq des éinigrans, le médecin Leclerc, l'ingénieur Pique-
fard, qui m’avait servi de secrétaire et qui connaissait tous les détails de
l’affaire; Myet, fabricant, et deux autres, abandonnent leurs frère»,
abandon qui devait bleui causer uu immense préjudice.
Les autres, courageux et dévoué», n’eu coutiuucnl pas moins leur
marche, arrivent à Schreveport et se dirigent sur SulpLui -Prairie.
.s’ils s’arrêtaient la, malgré le changement opère par la Révolution du
24 février, tout pouvait être sauvé.
Mais le délégué Goubenanl les entrains vers le Cross-Timber.en ica-
rien, et tous, malgré les elfortsde Suliy pour les retenir, suivent Goube-
nana, en n'écoutant que leur ardeur. leur courage , leur dévouement,
leur désir d’avoir la gloire a’étire les premiers fondateurs d’Icarie.
On connaît les ditlicuités, les obstacle», les dangers elles les fatigues de
leur long voyage par terre, à plus de cent lieues, dans des déserts, sans
voiture et sans maternel.
Arrivant presque exténues, au lieu de se reposer, ils épuisent leurs
forces et compromettent leur santé en travaillant sans cesse pendant la
chaleur, pour commencer le défrichement avant le I e 'juillet.
Les premières lettres qu’ils écrivent et qui ne nous arrivent que deux
ou trois mois après. nous expriment leur satisfaction, leur joie, leur
bonheur d’ère en Icane.
Mais leurs fatigues extrêmes, leurs privations, leurs imprudences
mime, il faut le dire, pendant les mois elles les heures de chaleur, produi-
sent < nün leur enf. 1. et tous tombent plus ou muons malades en juillet et
août, saisis par une lièvre qui les affaiblit, qui les empêche de continuer
leurs travaux, et qui leur enlève même trois de leurs Travailleurs, puis
un quatrième, puis trois autres, tandis qu’un autre est tué par la foudre
et que quatre autres désertent leur poste.
S* le médecin, l’ingénieur et trois duiras n’avaient pas déjà déserté en
arrivant à la Nouvelle-Oriéans. si l’on s’était jarreté à bulpbur-Prairie, si
la révolution n'était pas arrivée, qui a tout bouleversé dans nos plans,
qui a disséminé nos hommes . qui a détruit nos ressources financières;
si, comme nous en avions le projet. nous avions pu envoyer des Avant-
| Gardes en mare, avril, mai, qui auraient porté de» secours de toutes
espèces, il n’y avait pins ni fatigues, ni privations, ni inquiétudes, et toua
réussissait .
Mais la désertion du médecin et de l’ingénieur, la non-navigabüilé de
la Rivièr»-Rouge au-delà de S< brève port. la téméraire entreprise d’un
long et périlleux vovag<_* par terre au lieu de s’arrêtera Sulphur-Prairie
et la Révolution, renversent toutes me» combinai»on*; la Révolution sur-
tout nous paralyse avec ses persécutions, avec ses cris de : u Las le*
Communistes, mort dix fois à quitter mon dosi< de pour éviter la violence et peut-être la
mort, en sorte que k, deuxième Avant-garde ne peut partir que le 3
juin et n emporter que peu d’hommes et peu d’argent, au milieu de
mille difficultés.
Mais auparavant, un fait immense s’est découvert contre i.ouhenant,
délégué pour diriger la première Avant-Garde, et ce fait, c’est qu’où
trouve. .i la Préfecture di* Toulouse, des lettres par lesquelles ce
Goubenant. à l’époque du procès de Toulouse en 1843, offrait au
Préfet de se vendre pour 200,000 fr. Oui. le délégué de la première
Avant-Garde, qui nous inspirait à tous une confiance extrême, qui
paraissait joindre la fidélité cl le dévoûm«*nt à l’intelligence et à l’expé-
rience, «'tait, le fait parait aujourd'hui certain, était un traître, barré
peut-être de l’infernale mission de faire échouer l’entreprise la plus
utile à l’Humanité.
El cependant, il me priait et me suppliait de lui envoyer son jeune
Sans donner à cette affreuse découverte un édit qui me semble
plus nuisible qu’utile, je charge le Délégué de la deuxième Avant-
Garde d’interroger secrètement Goubenant, de lui présenter les preu-
ves en cas de dénégation, puis de le déférer au jugement de l’Asseœbl-
ée générale.
En arrivant, le 29 août, avec la moitié de la deuxième Avant-Garde
(l’aire moitié étant restée en arrière par suite de ses fatigues le Dé-
légué trouve la première Avant-Garde malade, découragée, démorali-
sée, décidée, contre l’avis de Goubenant et de deux autres seulement
à quitter I établissement pour se retirer à Sbreveport et à la Nouvelle-
Orléans. Il croit devoir ajourner l’accusation, aln d’utiliser Goubenant
pendant la retraite, en le surveillant. Mats, beaucoup accusant Goube-
nano île fautes énormes et même de trahison, le Délégué de la deuxième
Avant-Garde se décide à tout collier à l’Assemblêe générale.
Il n’y a qu’un cri contre Goubenant.... Il n’ose rien nier; il avoue...
On trouve dans sa ma.le des lettres, des brochures, des ornement
ou insignes, qui paraissent prouver qu’il est l’agent des Jésuites... On
le croit l'agent des Jésuites!...
Vous devinez l'émotion générale et l’irritation !
On le condamne comme traître... Tues orgueilleux, lui dit-on, de
ta belle aber< "tireel de la nielle barbe : tu seras puni dans ion orgueil;
ta chevelure ei la barbe seront rasées.
Il se résigne sans murmures et sans protestions, puis on le chasse
et i on exécute la retraite avec Kougicr, choisi pour le remplacer.
Ainsi, c’est peut-elle la main d’une police, ou la main des Jésuites
qui a conduit un nouveau Judas au milieu des déserts pour y travailler
a empêcher la réalisation de la fraternité.
On l’accuse même d'avoir empoisonné ses frères : mais le soleil seul
a pu causer le délire momentané de quelques-uns; leur force et leur
santé renaissent avec leur repos, et le fan serait trop atroce pour qu’il
soit possible de l’adaiellre.
Et nous tous Icariens. nous rebuterons-nous au premier échec?
Manquerons-nous de persévérance et de courage?
Non, rien n’a pu arrêter les trois grands départ» de novembre qui
connaissaient les revers : c’est une raison de plus, s’écriaient-ils, pour
aller au secours de no. frères, et Je toua dolés nous entendues dés von
qui crient : Courage, Constance, Persévérance!
Les femme» surtout, comme au temps des premiers Chrétiens, mon-
trent un admirable courage. En parlant de ceux qui avaient abandonné
leur poste, plusieurs Icariennes, dont les maris se trouvent a la pre-
mière Avant-Garde, s’écriaient : si mou mari désertait, je serai» plu»
insolée de sa làcbeié que de sa mort.
Nous devons être indiilgens cependant; car la faiigue.l» maladie,
affaiblissent le moral et dénaturent I homme, qui n'a plus alors l'énergie
que donnent la force et la santé.
Mais nous tirerons Je tous ces événement d'utiles leçons, pour être
sévères sur les admissions; plus que jamais il faut dire : mieux eaux
lu qualité que la quantité.
ANCIENNES LETTRES D’ICARIE.
Nous avons dés. cité beaucoup de lettres qui prouvent l'exceiieoie
opinion qu’avaient nos am s sur la salubrité et h fertilité des terrains
destinés pour Icaric. En voici d’autres qui prou veut encore celle bonne
opinion qui prouvent le courage elle dévouement de nos frères.
Brouillon d’une lettre écrite uu crayon pur liutllot
* »u < ouille
Nous avons beaucoup d’animaux que l’on ne peut approcher de
près, d faut les tirer a 200 et à 300 mètres, quelquefois phû près, mais
pas souvent; nous avuas beaucoup de chevreuils et autre» animaux,
comme antilopes, daims, des zèbres comme de petit» ânes, il y a aussi
des ours, loups, bu.'lles à l’eau, chevaux sauvages qui sont très beaux,
ma.s difficiles a prendre, il faut les tirer de très loin, principalement les
buffles a l’eau.
• Tâchez de venir le plus tôt possible, soit en septembre, soit eu
janvier. •
Brouillon du a M. Flamlrlson.
• M. Flamichon. nous sommes tous arrivés à bon port en Icaric,
qui se trouve au mil.eu du Texas. La partie où nous sommes, c’est un
cros-limber, le plus beau que I on puise désirer. I>* sol est ores fertile,
les terres >ont de première qualité ; nous n’avons pas de terres pareil-
les en Fram e ; ou nous sommes, il y a de belles paniez traversées par
descreexs qui nous donnent de lies belle et bonne eau; la chaleur
varie de la à 40 degrés centigrades. Ainsi, vous voyez que .e pays est
très beau ; les nuits sont ires ragues. la rosée commence au ; cuber
du soleil, elle le indu elle ne disparaît qu a six ou sept heures. >ou»
avons couché très longtemps dehors sans éprouver aucun rhume ■:
maladie ; c’est un pa.s ores sain. Nous avons eu bien du mJ pour arri-
ver a notre destination ; passer dans des bois vierges ou nui homme n'a
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