P.TR
( 4*8 )
R1R
moment où la tension de toutes les forces vitnles
excède leur résistance, et la nature, pour met-
tre fin à une suffocation toujours croissante,
détermine par des éclats de rire ou des sanglots
un rire salutaire qui rétablit l'équilibre néces-
saire dans le jeu de tous les organes. Mainte-
nant, il faut le dire, entré les eonfins. du rire
expressif et les limites du sourire, il y a mille
gradations qui participent plus ou moins de l'un
et l'autre de ces deux phénomènes c'est dans
ces nuances délicates que se module dans toute
sa finesse et dans ses mille intonations ce mé-
lange du rire et du sourire, qui est le véritable
apanage de l'homme et surtout de l'homme
civilisé. Les affections morales qu'exprime ce
merveilleux instrument supposent toujours une
série de combinaisons et de jugements dont les
animaux ne sont point capables.
Etudions le mécanisme du rire et du sourire.
Le rire, dit Richerand, n'est qu'une suite d'in-
spirations et d'expirations très courtes et très
fréquentes. Longtemps cette opinion a eu force
de chose jugée; mais le docteur Roi est venu
depuis démontrer que le rire est un acte pure-
ment expiratoire dans lequel l'inspiration ne
concourt pour rien une véritable anhélation
ce qui, du reste, explique parfaitement tous les
accidents d'asphyxie, qui sont la suite d'un rire
immodéré. Le sourire, au contraire, consiste
tout entier dans le jeu des muscles moteurs des
lèvres tous les autres organes, particulièrement
la poitrine, lui sont étrangers.
Si nous examinons les causes du rire, nous
verrons qu'elles' sont morales ou physiques, les
unes qui déterminent le rire volontaire ou natu-
rel, les autres le rire involontaire ou forcé. Les
premières nous viennent de tous les objets ca-
pables d'imprimer dans notre âme l'image du
ridicule ou le sentiment.de la joie. La cause dû
rire à la comédie est une de ces choses plus sen-
ties que connues, dit. Voltaire. Des méprises,
des travestissements qui occasionnent les mé-
prises, les contrastes, qui en sont les suites,
produisent une hilarité générale, tandis qu'il y
a des caractères ridicules ou pour mieux dire,
plaisants dont la représentation amuse sans
exciter cette joie bruyante et communicative.
Une chose également digne de remarque, c'est
que la propension au rire résulte très souvent
des contrastes telle circonstance légère et mê-
me puérile soulève une hilarité que l'on a toutes
les peines du monde à contenir, par cela même
que]e lieu, la compagnie où l'on se trouve vous
condamne à plus de sévérité et de réserve c'est
alors surtout que le rire est contagieux les per-
sonnages les plus graves ne peuvent pas toujours
s'en défendre. Le sexe, la constitution et le
climat ont une grande influence sur le phéno-
mène qui nous occupe. Les femmes qui sont
en général plus excitables et plus nerveuses que
les hommes, sont aussi beaucoup plus disposées
au rire. Sous ce rapport, les hommes d'un tem-
pérament sanguin et ceux d'un tempérament
bilieux ne se ressemblent guère, et la même
différence s'observe d'un peuple à un autre.
Que l'on compare l'Anglais avec le Français
et l'on verra combien la variété des climats
apporte de modification dans la gaîté du carac-
tère. Quant à l'expression, les nuances ne sont
pas moins nombreuses. La joie chez un homme
loyal et bienveillant ne se manifeste pas de la
même façon que chez un fourbe et un orgueil-
leux le jeu de la physionomie trahit chez l'un
et chez l'autre les passions intérieures qui l'a-
gitent de là ces épithètes que l'on répète si
souvent dans le commerce de la vie rire ai-
mable, rire bienveillant rire franc, rire
moqueur, irônique, cruel.
Sans aucune cause physique le rire peut être
porté à l'excès. Tout le monde connaît l'histoire
du philosophe Chrysippe. Les muscles entrent
dans un état d'activité permanente et convulsive
qui finit bientôt par les lasser, et pour leur
fournir un point d'appui, instinctivement on
presse avec force les deux mains sur les côtes;
cette prostration du système musculaii e se pro-
page aux parois de la poitrine qui sont frappés
d'inertie, le sang n'est plus vivifié et si l'on ne
peut faire cesser cet état spasmodique, il en
résulte une apoplexie mortelle. Sans que les
accidents soient portés jusqu'à ce point les
sphincters placés aux diverses ouvertures na-
turelles partagent la détente générale, et l'on
voit survenir, surtout chez les personnes de
complexion faible, des émissions involon-
taires.
Les causes physiques du rire sont l'aspiration
d'un certain gaz nommé pour ce fait exhilarant,
et surtout la titillation, connue sous le nom de
chatouillement. Les phénomènes dont nous ve-
nons de tracer la peinture se développent à
plus forte raison, dans le rire artificiel, qui est
un véritable supplice. Dans les dernières années
de ce règne, nos tribunaux ont été épouvantés
( 4*8 )
R1R
moment où la tension de toutes les forces vitnles
excède leur résistance, et la nature, pour met-
tre fin à une suffocation toujours croissante,
détermine par des éclats de rire ou des sanglots
un rire salutaire qui rétablit l'équilibre néces-
saire dans le jeu de tous les organes. Mainte-
nant, il faut le dire, entré les eonfins. du rire
expressif et les limites du sourire, il y a mille
gradations qui participent plus ou moins de l'un
et l'autre de ces deux phénomènes c'est dans
ces nuances délicates que se module dans toute
sa finesse et dans ses mille intonations ce mé-
lange du rire et du sourire, qui est le véritable
apanage de l'homme et surtout de l'homme
civilisé. Les affections morales qu'exprime ce
merveilleux instrument supposent toujours une
série de combinaisons et de jugements dont les
animaux ne sont point capables.
Etudions le mécanisme du rire et du sourire.
Le rire, dit Richerand, n'est qu'une suite d'in-
spirations et d'expirations très courtes et très
fréquentes. Longtemps cette opinion a eu force
de chose jugée; mais le docteur Roi est venu
depuis démontrer que le rire est un acte pure-
ment expiratoire dans lequel l'inspiration ne
concourt pour rien une véritable anhélation
ce qui, du reste, explique parfaitement tous les
accidents d'asphyxie, qui sont la suite d'un rire
immodéré. Le sourire, au contraire, consiste
tout entier dans le jeu des muscles moteurs des
lèvres tous les autres organes, particulièrement
la poitrine, lui sont étrangers.
Si nous examinons les causes du rire, nous
verrons qu'elles' sont morales ou physiques, les
unes qui déterminent le rire volontaire ou natu-
rel, les autres le rire involontaire ou forcé. Les
premières nous viennent de tous les objets ca-
pables d'imprimer dans notre âme l'image du
ridicule ou le sentiment.de la joie. La cause dû
rire à la comédie est une de ces choses plus sen-
ties que connues, dit. Voltaire. Des méprises,
des travestissements qui occasionnent les mé-
prises, les contrastes, qui en sont les suites,
produisent une hilarité générale, tandis qu'il y
a des caractères ridicules ou pour mieux dire,
plaisants dont la représentation amuse sans
exciter cette joie bruyante et communicative.
Une chose également digne de remarque, c'est
que la propension au rire résulte très souvent
des contrastes telle circonstance légère et mê-
me puérile soulève une hilarité que l'on a toutes
les peines du monde à contenir, par cela même
que]e lieu, la compagnie où l'on se trouve vous
condamne à plus de sévérité et de réserve c'est
alors surtout que le rire est contagieux les per-
sonnages les plus graves ne peuvent pas toujours
s'en défendre. Le sexe, la constitution et le
climat ont une grande influence sur le phéno-
mène qui nous occupe. Les femmes qui sont
en général plus excitables et plus nerveuses que
les hommes, sont aussi beaucoup plus disposées
au rire. Sous ce rapport, les hommes d'un tem-
pérament sanguin et ceux d'un tempérament
bilieux ne se ressemblent guère, et la même
différence s'observe d'un peuple à un autre.
Que l'on compare l'Anglais avec le Français
et l'on verra combien la variété des climats
apporte de modification dans la gaîté du carac-
tère. Quant à l'expression, les nuances ne sont
pas moins nombreuses. La joie chez un homme
loyal et bienveillant ne se manifeste pas de la
même façon que chez un fourbe et un orgueil-
leux le jeu de la physionomie trahit chez l'un
et chez l'autre les passions intérieures qui l'a-
gitent de là ces épithètes que l'on répète si
souvent dans le commerce de la vie rire ai-
mable, rire bienveillant rire franc, rire
moqueur, irônique, cruel.
Sans aucune cause physique le rire peut être
porté à l'excès. Tout le monde connaît l'histoire
du philosophe Chrysippe. Les muscles entrent
dans un état d'activité permanente et convulsive
qui finit bientôt par les lasser, et pour leur
fournir un point d'appui, instinctivement on
presse avec force les deux mains sur les côtes;
cette prostration du système musculaii e se pro-
page aux parois de la poitrine qui sont frappés
d'inertie, le sang n'est plus vivifié et si l'on ne
peut faire cesser cet état spasmodique, il en
résulte une apoplexie mortelle. Sans que les
accidents soient portés jusqu'à ce point les
sphincters placés aux diverses ouvertures na-
turelles partagent la détente générale, et l'on
voit survenir, surtout chez les personnes de
complexion faible, des émissions involon-
taires.
Les causes physiques du rire sont l'aspiration
d'un certain gaz nommé pour ce fait exhilarant,
et surtout la titillation, connue sous le nom de
chatouillement. Les phénomènes dont nous ve-
nons de tracer la peinture se développent à
plus forte raison, dans le rire artificiel, qui est
un véritable supplice. Dans les dernières années
de ce règne, nos tribunaux ont été épouvantés
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.57%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.57%.
- Collections numériques similaires Duplessis Georges Duplessis Georges /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Duplessis Georges" or dc.contributor adj "Duplessis Georges")Le peintre-graveur français, ou Catalogue raisonné des estampes gravées par les peintres et les dessinateurs de l'école française : ouvrage faisant suite au Peintre-graveur de M. Bartsch. Tome 3 / par A.-P.-F. Robert-Dumesnil /ark:/12148/bd6t5781374g.highres Eaux-fortes de J. Ruysdael / reprod. et publ. par Amand-Durand ; texte par Georges Duplessis /ark:/12148/bpt6k1428676c.highresBouchot Henri Bouchot Henri /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bouchot Henri" or dc.contributor adj "Bouchot Henri")
- Auteurs similaires Duplessis Georges Duplessis Georges /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Duplessis Georges" or dc.contributor adj "Duplessis Georges")Le peintre-graveur français, ou Catalogue raisonné des estampes gravées par les peintres et les dessinateurs de l'école française : ouvrage faisant suite au Peintre-graveur de M. Bartsch. Tome 3 / par A.-P.-F. Robert-Dumesnil /ark:/12148/bd6t5781374g.highres Eaux-fortes de J. Ruysdael / reprod. et publ. par Amand-Durand ; texte par Georges Duplessis /ark:/12148/bpt6k1428676c.highresBouchot Henri Bouchot Henri /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bouchot Henri" or dc.contributor adj "Bouchot Henri")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 422/804
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k37591s/f422.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k37591s/f422.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k37591s/f422.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k37591s/f422.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k37591s
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k37591s
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k37591s/f422.image × Aide