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LA PREMIÈRE RESTAURATION ET LES CENT-JOURS 233
même route, dans les environs de Mayenne. M. de
Morand prit, dans le département de la Sarthe, le com-
mandement de la légion qu'avait jadis commandée
M. le maréchal de camp baron Tranquille (t). M. le
colonel Guillot de la Potherie, depuis colonel de la
légion de la Mayenne, s'était chargé de lever, dans les
environs de Chàteau-du-Loir, son ancienne légion, qui
devait s'étendre jusque dans le Vendômois, et depuis
les portes de Blois jusqu'à celles de Tours. Cette légion
aurait rendu de grands services, si la guerre se fût pro-
longée; mais elle n'eut que le temps de préparer son
mouvement, sans pouvoir l'effectuer.
Il me fallait renouer les fils de l'ancienne insurrec-
hussards de Rohan armée anglaise, en 1795 à l'armée du comte de Scé-
peaux en Anjou; passé à l'armée du Maine, où il a été nommé chef de
la 7e légion, avec laquelle il a eu de nombreux succès; il y a reçu trois
coups de feu, dont un au travers du corps, un dans la jambe gauche, et
a eu le bras droit cassé du troisième. »
(1) Jean Châtelain, connu sous le surnom de Tranquille, qu'il devait
à son extrême vivacité, né à Cholet le 30 septembre 1765. Simple tisse-
rand, il prit les armes dès la première insurrection de la Vendée, et
bientôt, par son audace, s'éleva aux premiers rangs. Après la ruine de
la grande Vendée et le désastre de Savenay, il resta sur la rive droite.
M. de Rochecotte le nomma chef de bataillon et le reçut chevalier de
Saint-Louis en 1796. M. de Bourmont le nomma chef de légion, et c'est
lui qui commandait lors de la prise du Mans (15 octobre 1799). Le
21 janvier 1801, il fut arrêté à la Flèche et amené dans les prisons du
Mans, d'où il sortit à la pacification, mais, pour être, pendant tout
l'Empire, sous l'étroite surveillance de la police. Au mois de février
1814, ne pouvant se résigner à attendre le moment fixé par les anciens
chefs pour une prise d'armes, il réunit une cinquantaine d'hommes,
déserteurs ou appartenant à d'anciennes légions, et il eut une légère
escarmouche avec les gardes nationales de la Flèche, qui l'attaquèrent.
La première Restauration lui accorda le brevet de maréchal de camp
(30 décembre 1814). Pendant les Cent-Jours, il mit de nouveau son
épée au service du roi, qui, à son retour, lui accorda la décoration de
Saint-Louis et des lettres de noblesse (17 janvier 1816). Tranquille
est mort, le 11 juin 1848, à Echemiré (canton et arrondissement de
Baugé).
même route, dans les environs de Mayenne. M. de
Morand prit, dans le département de la Sarthe, le com-
mandement de la légion qu'avait jadis commandée
M. le maréchal de camp baron Tranquille (t). M. le
colonel Guillot de la Potherie, depuis colonel de la
légion de la Mayenne, s'était chargé de lever, dans les
environs de Chàteau-du-Loir, son ancienne légion, qui
devait s'étendre jusque dans le Vendômois, et depuis
les portes de Blois jusqu'à celles de Tours. Cette légion
aurait rendu de grands services, si la guerre se fût pro-
longée; mais elle n'eut que le temps de préparer son
mouvement, sans pouvoir l'effectuer.
Il me fallait renouer les fils de l'ancienne insurrec-
hussards de Rohan armée anglaise, en 1795 à l'armée du comte de Scé-
peaux en Anjou; passé à l'armée du Maine, où il a été nommé chef de
la 7e légion, avec laquelle il a eu de nombreux succès; il y a reçu trois
coups de feu, dont un au travers du corps, un dans la jambe gauche, et
a eu le bras droit cassé du troisième. »
(1) Jean Châtelain, connu sous le surnom de Tranquille, qu'il devait
à son extrême vivacité, né à Cholet le 30 septembre 1765. Simple tisse-
rand, il prit les armes dès la première insurrection de la Vendée, et
bientôt, par son audace, s'éleva aux premiers rangs. Après la ruine de
la grande Vendée et le désastre de Savenay, il resta sur la rive droite.
M. de Rochecotte le nomma chef de bataillon et le reçut chevalier de
Saint-Louis en 1796. M. de Bourmont le nomma chef de légion, et c'est
lui qui commandait lors de la prise du Mans (15 octobre 1799). Le
21 janvier 1801, il fut arrêté à la Flèche et amené dans les prisons du
Mans, d'où il sortit à la pacification, mais, pour être, pendant tout
l'Empire, sous l'étroite surveillance de la police. Au mois de février
1814, ne pouvant se résigner à attendre le moment fixé par les anciens
chefs pour une prise d'armes, il réunit une cinquantaine d'hommes,
déserteurs ou appartenant à d'anciennes légions, et il eut une légère
escarmouche avec les gardes nationales de la Flèche, qui l'attaquèrent.
La première Restauration lui accorda le brevet de maréchal de camp
(30 décembre 1814). Pendant les Cent-Jours, il mit de nouveau son
épée au service du roi, qui, à son retour, lui accorda la décoration de
Saint-Louis et des lettres de noblesse (17 janvier 1816). Tranquille
est mort, le 11 juin 1848, à Echemiré (canton et arrondissement de
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