Titre : La Dépêche de Brest : journal politique et maritime ["puis" journal de l'Union républicaine "puis" journal républicain quotidien "puis" quotidien républicain du matin]...
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Brest)
Date d'édition : 1910-01-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755951g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 janvier 1910 24 janvier 1910
Description : 1910/01/24 (A24). 1910/01/24 (A24).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k337530t
Source : Bibliothèque municipale de Brest, PB A100
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/12/2020
XaA. DÉPÊCHE
jru« do la Dlieune est inquiétante. Plu-
sieurs habitations de Saînt-Léger-de-
Chéilly sont dans l'eau. Les communes de
la val'léo sont sans lumière, l'usine élec-
trique do Saint-Léger ayant été envahie
par les eaux. Le pont d'Igornay a été em-
porté. Depuis 1850, on n'avait vu sembla-
ble crue.
La vallée;de la Saône et celle du Doubs
Sont transformées en un immense lac qui
atteint 15 kilomètres do largeur sur cer-
tains points. Navilly, Saunières, Los Bordes,
Longepierre, Lays, Fretterans sont.eulière-
ment dans l'eau. Les habitants sont réfu-
giés au premier étage des maisons, ainsi
que le bétail, dont uine grande partie a" péri.
C'est par suite de la rupture de la digue
du Doubs, a Navilly, que toute la plaine a
été inondée.
6e matin, le service de la navigation
constate une baisse horaire da la- Saône de
un centimètre,"mais depuis hier la neige
[tombe sur toute la région et couvre ie sol
de plusieurs centimètres.
La neige tombe à Châlons-sur-Marne
Chàlons-sur-Marne, 23 janvier.
' Les eaux se retirent rapidement des par-
ties submergées. La Marne, ordinairement
très basse en aval, affleure encore aux ri-
ves. Les maisons sont encore bloquées. La
neige tombe.
Ruines considérables
j i Reims, 23 janvier.
{£ Saîntc-Menohoul4 l'Aisne, débordée
depuis plusieurs jours, inonde le quartier
bas de la ville. En certains endroits, la
nappe d'eau atteint jusqu'à 80 centimètres
de hauteur.
Dans les environs de Vitry-le-François,
les eaux s'étendent sur une largeur de plu-
sieurs kilomètres. On ne signale, jusqu'à
présent, aucun accident de personnes, mais
les ruines sont nombreuses dans la ville
même. A Vitry, le quartier de cavalerie est
recouvert d'une nappe d'eau de 50 centi-
mètres. Les soldats sont occupés au sauve-
tage des habitants menacés par l'inonda-
tion. Les routes avoisinantes sont coupées
par dos torrents impétueux. La ville do
iVitry-lc-François s© trouve presque isolée
au milieu d'un vaste lac. Les trains no cir-
culent plus régulièrement. Certaines voies
ne sont plus en état do service.
Entre Arrigny et Larzicourt, la Marne
■ est maintenue par dos digues en maçonne-
rie. Ces digues ont été renversées pendant
•la nuit par la poussée des eaux et une
nappe immense recouvre la campagne. Le
bureau do poste de Larzicourt est inondé et
plusieurs maisons se sont écroulées. Le vil-
lage de Blaey, situé à plus do trois kilo-
mètres de la Marne, est recouvert par une
nappe d'eau do 50 centimètres. Les villages
d'Oreonte et d'Heitz-le-Maurupt sont dans
la même situation. Entre Epernay et Dizy,
ta route est coupée. A Cumlères,. l'eau ar-
rive jusqu'aux premières maisons.
Le Rhône baisse
" Lyon, 23 janvier.
Le Rhône a baissé, cette nuit, de près de
50 centimètres. Tout danger do nouvelle
crue semble actuellement écarté, car le
jyent du nord souffle, empêchant la fonte
ïte la neigo tombée.
Hier, la côte officielle a enregistré, pour
la crue actuelle, 5 m. 58 au-dessus de l'é-
itiage, approchant de deux centimètres le
niveau do la crue de 1840. Une seule crue
ïiepuis Un siècle fut plus importante, celle
m 1856, qui marqua G m. 25. Quant à la
Saône, elle augmentera encore cinq jours,
en raison de la crue importante du Doubs.
La crue du haut Rhône, d'après le service
de navigation, a dépassé tout ce que l'on
avait vu. C'est ainsi qu'à Ssysse, l'échelle
enregistreuse, qui a une hauteur do cinq
mètres a été complète-mont noyée, alors
que le maximum n'avait jamais dépassé
■i m. 80.
A Lavoulte-sur-Rhône, les eaux ont en-
,vahi toute là plaine sur les deux rives et
les habitations ont dù être abandonnées.
Au Pouzin, localité déjà dévastée par
l'inondation de 1908, tes eaux commencent
'p envahir les parties basses. Au Teil on a
dû évacuer les maisons menacées. A Beau-
chastel, les îles sont submergées et les ha-
bitants ont dû fuir cette nuit en hâte.
Le quai Farcoamet, à Tournon, disparaît,
fous les eaux et la route nationale 86 est
thenacée.
Le vent du Nord arrête la fonte
* des neiges
M Annecy, 23 janvier.
I Le vent du Nord, qui souffle-depuis hier
èoir, a mis fin à la fonte des noig-es et par
suite au grossissement des torrents. Les
eaux du Rhône, de l'Arvo, du Fier et du
lac d'Annecy baissent rapidement. La baisse
subite de la température a transformé le
teliiamp-die-tMars du Paquier 4, inondé, en
lune magnifique patinoire,
i Doux accidents matériels à signaler :
! 1° Une partie de la ville d'Annecy est
privée d'eau par suite de la rupture de la
conduite maîtresse de la source du Var;
2° Los eaux du Fier ont atteint 36 mètres
aux gorges de Lovoguy (38 mètres en 1888)
'et emporté les passerelles sur une longueur
(te 200 mètres environ.
Tanneries inondées
f Ghâteaurenault, 23 janvier.
Les tanneries sont inondées et le travail
test suspendu. Beaucoup de maisons ont dû
itre abandonnées. Sur. la ligne de Tours à
jOhâteauroux, un pont a été enlevé, la nuit
clcrniôre. Entre ChâtiUon et Clion, la cir-
culation est interrompue.
La tempête redouble en Médi-
terranée
f Marseille, 23 janvier.
La tempête a redoublé celte nuit. Ce ma-
lin, le vent souffle en ouragan. La mer est
en furie. Aucun navire, fait très rare, n'est
entré dans le port do toute la matinée. Qn
Bramt des sinistres.
Dans le Cetnbresis
f Cambrai, 23 janvier.
La neigo est tombée en grande abon-
dance dans le Cambresis, oii le froid est
très vif.
Trols-mâts norvégien démâté
Perpignan, 23 janvier.
Le trois-mâts norvégien Walkyrie, ve-
nant du port de Taltal, au Chili, a été di-
luât é par la tempête sur les côtes do l'At-
lantique. H vient d'être remorqué à Port-
cendres.
Le Doubs et la Saône continuent
â grossir
Chalon-sur-Saône, 23 janvier.
Le Doubs et la Saône continuent à gros-
sir. Les villages de Navilly, Saunières, Les
Bordes, Fretterans, Longepierre, Lays, sur
le Doubs sont inondés jusqu'aux to'its des
maisons. Les secours manquent et le bé-
tail est noyé. Des digues ont été emportées,
ides maisons se sont effondrées. On a de
vives craintes, à Verdun-sur-ie-Doubs, des
tissures s'étant produites à la digue do pro-
tection.
Un exploit de Van don Bonn
Mourmelon, 23 janvier.
Van don Born, sur biplan, a effectué au-
jourd'hui le voyage Bouy-Guippes et re-
tour au milieu d'une tourmente de neige.
Entrée triomphale è Madrid
ties trompes du SVJaroc
f Madrid, 23 janvier.
Nous avons dit que les 7.000 hommes de
la brigade do chasseurs revenue du Maroc-
avaient fait, hier, une entrée triomphale
à. Madrid. Tous les soldats portaient des
bouquets à la pointe de leurs baïonnettes
ou de leurs sabres. L'encolure du cheval,
la selle, les étriers de la monture du gé-
néral Tovar étaient littéralement couverts
de fleurs et de lauriers.
Diverses délégations ouvrières, indus-
trielles et commerciales ont offert des cou-
ronnes d'argent et de bronze. Eu passant
devant lo théâtre Apollon, les artistes de
tous les théâtres madrilènes, qui s'y trou-
vaient réunis, ont offert plusieurs cou-
ronnes de lauriers au général Tovar, ai fait
une chaleureuse ovation aux troupes.
Un peu plus loin, se dressait la .tribune
des membres du .Parlement. Les présidents
do la Chambre et du Sénat ont prononcé
des allocutions, auxquelles le général To-
var a répondu.
En passant devant l'hôtel de la prési-
ilenc^ du conseil d'où le coros diploma-
tique assistait au défilé, le gênerai s'est
-arrêté et a salué du sabre. Une pluie de
fleurs est tombée sur lui et ses hommes, et
les ovations ont redoublé.
Une scène semblable s'est produite de-
vant lo ministère de l'Intérieur, sur la
Puerta Del Sol, puis devant l'hôtel de ville,
où le maire et le gouverneur civil ont pro-
noncé des allocutions. .
A côté de l'hôtel de villo, dans une tri-
bune, les officiers et soldats blesses au
■cours de la campagne assistaient au cleme
de leurs frères d'armes. Beaucoup por-
taient' encore leur bras en echarpe. Le
général Tovar s'est avancé vers eux pour
leur serrer les mains, mais la foule déli-
rante l'a empêché d'approcher. Le général
a dù se contenter d'envoyer son salut fra-
ternel aux blessés.
Le spectacle était impressionnant. C'était
un ouragan de vivats et d'applaudissements.
Devant le roi
Le cortège est passé devant le palais
royal, où, sur le balcon central, se tenaient
le roi, la reine, la reine douairière, le
prince des Asturies, héritier du trône;
l'infant Don Jaime, ainsi que tous les
autres membres do la famille royale.
Derrière le souverain, se trouvaient le
président du conseil, le capitaine général,
les maisons militaire et civile du roi. Aux
autres fenêtres et balcons du palais, se
pressaient les membres du gouvernement,
le haut personnel et les dignitaires.
La foule immense, qui couvrait la place
d'Orient et les rues avoisinantes a pousse
de longs vivats, lorsque la tête de la co-
lonne a débouché sur ta place, aux accords
de la Marcha royale. Le roi Alphonse a
salué militairement. Les reines et les in-
fants se sont inclinés en de profondes ré-
vérences, au passage des drapeaux.
Le prince des Asturies, qui est âgé de
trois ans, portait l'uniforme militaire et,
sur ses manches, on apercevait les galons
de caporal. Le prince est, en effet, enrôlé
dans le régiment d'infanterie du roi. Il a
salué militairement, pendant quç son jeune
frère, l'infant Don Jaime, battait joyeuse-
ment des mains. La foule leur a fait une
ovation enthousiaste.
Il était environ une heure et demie quand
la tête de la colonne est arrivée devant le
balcon royal, et deux heures plus tard le
défilé durait encore. La marche à travers
la villo a été, en effet, retardée par la
foule, qui se pressait tellement, que les
soldats ont dû afire presque tout lo trajet
en file indienne, malgré les efforts de la
police pour leur ouvrir un passage.
Dans le défilé, figuraient cinq Riffains,
qui ont combattu avec les soldats espa-
gnols, et qui ont mérité, de ce fait, d'être
incorporés dans les bataillons de Fugueras
et de Barbastro.
Le cheval qui portait le général Pintes,
lorsque celui-ci fut tué d'une balle rif-
faine, le 27 juillet dernier, était conduit
en mains, la selle couverte d'un crêpe et
l'encolure couronnée de lauriers.
» mm
E2ST SERBIE
Le prince Georges en révolte
Belgrade, 23 janvier.
Le prinsce Georges ne veut pas se rendre
à Gorni-Milanovats, pour y prendre lo
commandement d'une compagnie. Il a prié
le roi do faire annuler la décision qui le
rélégue dans un coin perdu de la Serbie.
Pierre I 01' s'est montré inflexible. Le
princo aurait ensuite déclaré à ses amis
que pour rien au monde il ne quitterait
Belgrade.
Le gouvernement paraît résolu, si le
prince no se soumet pas, dans le délai pres-
crit, à le traiter avec toute la rigueur des
lois militaires, sans en excepter la dégra-
dation.
La situation créée par l'entêtement du
prince ne laisse pas do causer une cer-
taine inquiétude, car, avec les éléments
dont ;1 s'est entouré, un coup de tête de sa
part est toujours à craindre.
Un scandale à Rome
Une affaire de faux
Rome, 23 janvier.
Il n'est bruit, ici, que d'un scandale sur-
venu dans ce qu'on appelle lo Monde noir,
et qui met dans la désolation une des plus
grandes familles do l'aristocratie pontifi-
cale. Il s'agit d'un faux commis par un
jeune duc, marié à la descendante d'une fa-
mille papale, neveu lui-même du cardinal,
qui a failli être pape au dernier conclave,
et fils d'un prince napolitain, chef du parti
légitimiste.
Le faux s'élève à 42.000 francs environ,
et aurait été commis au préjudice du car-
dinal illustre, enclo du jeune homme.
La Gonièrc del mattino publie que l'au-
teur de ce scandale est le duo de Gampo-
beilo, fils du baron do Pedrana, princo de
Buotnfornelîo, gentilhomme d'illustre fa-
mille napolitaine, qui avait épousé la soeur
du cardinal Rampolla. Le due do Campo-
bello, lui-même, a épousé, il y a quelques
années, la princesse Alghieri, appartenant
à la famille qui a donné le pape Clément X.
Le jeune duc de Campobello était un vi-
veur très élégant et très répandu dans les
milieux où on fait un peu la fête. On lui
attribuait pour maîtresses les actrices et
les demi-mondaines les plus brillantes de
Rome.
TRAIN SOUS LA GLACE
Quarante-cinq victimes
Ottava (Canada), 23 janvier.
La catastrophe de Sudbury est pleine-
ment oonfirmée. Les. wagons ont ote pré-
cipités dans la rivière recouverte de douze
pouces de glace, sous laquelle les voyageurs
se sont trouvés pris et ont tous péri.
Los scaphandriers recherchent les cada-
vres à une profondeur de 35 pieds. Les
wagons qui ont été précipités dans le
fleuve sont : un wagon d'émigrants, un
wagon de f/* classe et. un wagon de 2°
classe, qui heurta le pont Spanhisbridge.
Le wagon-restaurant dérailla, mais les
huit occupants qui s'y trouvaient échap-
pèrent à la mort.
Tous les voyageurs des. autres wagons
ont péri- On évalue, leur nombre à 45.
NI DIEU NI AMI
Les Nietzschéens ont pu, à la fin de l'année,
dernière, augmenter leur bibliothèque déjà co-
pieuse d'une" intéressante biographie (1) qu on
Se pourra lire sans éprouver un profond senti-
ment dû compassion pour lo créateur de cette
morale, d'ailleurs mal comprise, qui futpro-
mulamée par Zarathustra, en plusieurs jour-
nées de fièvre, et résumée on termes concis
« Devenez durs ! » Nul, au contraire, no roe-
rfta «lus-que lui de bénéficier de la morale des
esclaves qui s'obstinent à aimer et plaindre Ses
malheureux : « Il y a. des hommes à qui tu ne
do^s pas donner la main », dit l'impitoyable
philosophe, « mais seulement la patte, mais je
veux que la patte ait aussi des griffes. » Lo
conseil se retourna contre- Nietzsche : dans les
épreuves douloureuses qu'il subit, il rencontra
ûSrément une main secourable mais reçut sou-
vent des COUDS de patte, mémo des coups de
griffe Né- a Roëken, sur les •confins de la
Prusse et de la Saxe, le 15 octobre 1844, mort
a Wermar le 25 août 1900, il vécut un peu
moins de cinquante-six ans, sur lesquels il n'y
eut peut-être que trois jours qui furent mar
Son premier jour de bonheur se place dans
l'hiver rte 1868. Il était alors a Leipzig, où il
se livrait' fougueusement à des travaux sur l'hel-
lénisme. Un soir, il entendit les Maîtres chan-
teurs, « noble et familier poème », dit M. Daniel
Hâlévy, « où le peuple allemand, héros de
l'action, occupe la scène avec ses disputes,, ses
jeux, ses travaux, ses amours, et glorifie lui-
même son art, la musique. » Il sortit de la
représentation enthousiasmé : il avait décou-
vert le génie de Wagner. Quelque temps après,
un ami lui proposa de le présenter au maître;
il accepta avec transports. On prit date pour un
dimanche : « Pendant les jours qui suivirent »,
derit-ik à son ami Erwin Ronde, « mon humeur,
je t'assure, était h peu près romanesque; avoue
que ce début, cette présentation, ce héros que
nul n'approche, il y a là dedans quelque chose;
oui frise la légende. » It commanda, pour ce
beau dimanche, un habit noir; lo tailleur fut
exact, mais assez indiscret pour ne vouloir lais-
ser l'habit que contre paiement de la facture.
On ne put s'entendre et l'étudiant, à court d'ar-
gent, mit revêtir sa vieille redingote. Le voilà
Îfl) la vie de Brédéria Nietzsche, par Daniet
ii^yy^ Librairie Calmann-LÉvyf - - -
tout de même devant Richard, à qui il exprime
sa vénération : « Je voudrais te donner une
idée des plaisirs de cette soirée, de nos jouis-
sances qui ont été si vives, si particulières,
qu'aujourd'hui môme je n'ai pas retrouvé mon
vieil équilibre et no puis mieux faire, cher ami,
que té raconter, en causant, un « conte mer-
veilleux ». Après, avant dîner, Wagner nous a
joué les principaux passages des Maîtres chan-
teurs... Entre temps, j'ai eu o.veo lui un long
entrelien sur Schopenliauer. Ah I tu l«f com-
prends, quelle joie ce fut pour moi, de l'en-
tendre parler avec une indescriptible chaleur
et diro ce qu'il doit a Schopenliauer, et expli-
quer que, seul d'entre les philosophes, le nôtre
a connu l'essence de la musique !.,. »
Il sorlit conquis, ayant sans le savoir fixé sa
destinée; quand il voudra briser l'entrave, il
sera trop tard : il traînera encore un bout de
chaîne. Dès cette première entrevue, il était
wagnérien, et avec une joie délirante. Le maître
comprit combien lui serait précieux ce rouveau
■disciple ; au printemps de l'année suivante,
étant installé dans une villa, à Triebsehen, sur
le lac des Quatre-Cantons, il l'invita à passer
une journée chez lui. Nietzsche n'eut garde d'y
manquer. 'M. Daniel Halévy s'imagine cotte pre-
mière visite : « Nietzsche avec ses manières
douces, sa voix intimidée, son regard violent et
voilé, son visage si jeune, malgré les longues
moustaches retombantes; Wagner dans la puis-
sance des cinquante-neuf années qu'il porte sans
faiblir, débordant d'intuitions et d'expériences,
de désirs et de promesses, exubérant de paroles
et de gestes... La joie de Nietzsche était grande.
Il souffrait depuis longtemps d'un excessif be-
soin d'aimer, d'admirer, d'écouter. Il n'avait pu
le satisfaire, n'ayant jamais rencontré un homme
digne d'être son maître; enfin, il rencontrait
celui-oi, pour lequel nulle admiration, nul amour
n'étaient trop vifs. 11 se donna tout entier et
résolut de servir ce solitaire inspiré, de lutter
avec lui contre les multitudes inertes, contre
l'Allemagne des Universités et dos Eglises, des
Parlements et des Cours. » En cette lune de
miel, il ignorait à auel maître ombrageux et
tyrannicrue il se liait.
Il habitat* alors Bàlc d'où il pouvait, en deux
ou trois heures, se rendre aux invitations de
Wagner. En effet, un jour d'avril 1808 — et
■ce fut son deuxième jour de bonheur, très rap-
proché du premier, — il avait été nommé pro-
fesseur de philologie a l'Université de Bâlo.
A vingt-quatre ans, c'était pour lui une situa-
tion inespérée, o'était la possibilité do tra-
vailler, do poursuivre la vérité, d'écrire les
oeuvres qu'il avait en tête et dont il redoutait
l'action brisante sur le monde. Lors de son dé-
part pour ses nouvelles fonctions, il envisageait
l'avenir avec tranquillité. De cruelles décep-
tions l'attendaient; l'audace destructive de ses
livres devait éloigner de lui ses collègues et
ses disciples. « Je fais, » disaiWl, « je fais la
chasse aux hommes, comme un véritable cor-
saire, non pour les vendre en esclavage mais
pour les emporter aveo moi dans la liberté. »
Mais le hardi corsaire n'avait point d'équipage;
on le fuyait. En 1879, après avoir composé son
recueil d'aphorismes Humain trop humain sur
le devenir de la morale, il donna sa démission.
Son état de santé, du reste, l'aurait empêché
de continuer un service actif.
Il avait repris sa complète indépendance,
aveo une pension de retraite de trois mille
francs. Il vécut désormais en nomade, tantôt
à Venise, tantôt à Nice ou dans les vallées de
la Haute-Engadine, mais revenant de temps I
autre chez sa mère, a Naumbourg, en Saxe, re-
prendre un peu do réconfort dans la chaleur
du nid. Il pouvait, celui que M. Henri Lichten-
berger, dans son bel ouvrage sur la Philosophie
de Nietzsche (1), définit un « aristocrate par
ses instincts, épris do .vérité et d'art, tout à la
fois intelloctuej et sensitif, volontaire et pas-
sionné, penseur, savant, musicien, poète », il
pouvait continuer sa mission parmi les philis-
tins, renverser la table des valeurs acceptées
par la foule moutonnière, en créer d'autres,
tuer Dieu. Son oeuvre capitale Ainsi parla Zara-
thoustra se formait lentement dans son cer-
veau. En 1881, il se retira a Sils-Maria, village
alors peu fréquenté do la Haute-Engadine, pour
en écrire la première partie. Il écarta ses amis :
« Un homme ici, au milieu de ces pensées qui
jaillissent de tous côtés en moi, ce serait une
terrible chose; et si je ne puis mieux défendre
ma solitude, je quitte l'Europe pour beaucoup
d'années, jo le jure ! Je n'ai plus de temps à
perdre. » Ce fut dans ces conjonctures que lui
advint son troisième bonheur, dont il conserva
le souvenir dans une page intitulée : <> Com-
(1) Cb.63 Félix Alcan.
mencement d'août 4881, à Sils-Maria, à 6.500
pieds au-dessus de la mer et beaucoup plus
au-dessus de toutes choses humaines. » L'idée
du Retour éternel, déjà trouvée à son insu par
d'autres, Henri Heine et Auguste Blanqui, for-
mulée dans le même instant par le docteur
Gustave Le Bon, lui apparut soudain : vision
éblouissante. , , . „ .
Il pensa : Le temps dont la durée est infinie,
doit ramener, do période en période, une dispo-
sition identique des choses. Cela est nécessaire;
donc il est nécessaire que toutes choses re-
viennent. Dans tel nombre de jours, imprévi-
sible, immense, mais limité, un homme en tout
semblable à moi, moi-même enfïn,_ assis à.
l'ombre de ce roc, retrouvera ici-même cette
même idée. Et cette même idée sera .par cet
homme retrouvée non pas seulement une fois,
mais un nombre de fois infini, car ce mouvement
qui ramène les choses est infini. Donc nous de-
vons écarter toute espérance et penser ferme-
ment : nul monde céleste me recevra i les
hommes, nul avenir meilleur ne les consolera.
Nous sommes les embres d'une nature aveugle
et monotone, les prisonniers de chaque instant.
Il paraît que l'émotion de la découverte fut
si vive qu'il pleura et resta longtemps abîme
dans les larmes. « Il vécut », dit M Daniel
Halévy, « durant quelques semâmes dans un
état de ravissement et d'angoisse... Il éprou-
vait un orgueil divin; mais dans le même ins-
tant, il avait peur et s'épouvantait, comme ces
prophètes d'Israël qui tremblent devant Dieu en
recevant l'ordre de leur mission. »
A la considérer froidement cette idée n est
qu'un mirage. Il n'est pas démontré scientifi-
quement que la nature ne possède qu'une liste
ne variatur de combinaisons; d'aulre part, il
n'appartient pas à notre raison limitée de com-
prendre l'infini, puisqu'il faudrait lo comprendre
infiniment. Aussi Nietzsche, qui s'était propose
do consolider sa doctrine par la théorie ato-
mique, renonça à son projet, mais n'en con-
serva pas moins le Retour éternel comme la
base de l'enseignement de Zarathustra.
Nous sommes au point culminant de la course
de Nietzsche à l'abîme; il est dorénavant la
proie de la fatalité qui l'entraîne. M. Daniel
Halévy nous montre comment il se sépara de
Waajner et de ses amis, soit par orgueil, soit
par l'impossibilité d'être compris et aimé comme
il eût voulu l'être. Dans le brouillon d'une
lettre qui no fut pas envoyée à Wagner, nous
lisons : « Je no connais personne qui soit ac-
tuellement en accord do .pensée avec moi. » Il
écrivait encore à sa soeur : « L'incommunica-
bilité est en vérité, la plus effroyable de toutes
les solitudes; être différent, c'est porter un
masque d'airain plus dur que tout masque
d'airain ; l'amitié parfaite n'est possible qu'entre
pairs... Un homme profond a besoin d'amis, à.
moins qu'il n'ait un dieu. » Or, il ne se con-
naissait point d'égaux; il quittait ses amis
les uns après les autres et avait aboli dans sa
conscience toute image divine, toute croyance
religieuse. Il ajoutait donc ces mots qui en-
ferment son existence dans un raccourci la-
mentable : « Je n'ai ni Dieu ni ami. »
Dans son isolement farouche, il continuait
de travailler, d'annoncer des livres nouveaux
bien que les éditeurs eussent mal vendu ou
refusé les anciens. Il était malade, pris et re-
pris par des migraines, des crampes d'estomac,
des élancements oculaires. Il se savait- con-
damné : « J'ai dû cesser de douter », écri-
vait-il un jour, « la maladie dont je suis atteint
est cérébrale; l'estomac, les yeux ne me font
tant souffrir qu'à cause d'un autre mal dont le
centre est ailleurs. Mon père est mort à trente-
six ans d'une inflammation du cerveau. Il est
possible quo pour moi les choses aillent plus
vite encore. » Maisyi tenait bon : « Mon état
est redevenu terrible, » disait-il trois ans plus
tard, « mes tortures sont atroces; suslinco,
absiineo, et je m'en- étonne moi-même. » Ses
souffrances, loin de l'abattre, activaient sa
pensée; il les acceptait comme un exercice spi-
rituel, avec sérénité' : un malade n'a pas le
droit d'être pessimiste.
Il vécut ainsi guinze ans. Un jour le vieux
Burckhardt, réminent historien, qui avait été
son collègue à l'Université .de Bàlc, reçut de
lui une lettre qui contenait des divagations telles
que celles-ci : « Je suis Ferdinand de Lcsseps
je suis Prado, je suis Chambige; j'ai été en-
seveli deux fois cet automne:.. » On alla cher-
cher le malheureux, qui résidait alors a Turin
On le trouva labourant le piano avec son coude
chantant et criant, sa gloirè dionysiaque
La mort ne l'affranchit que dix ans après —
et les disciples, auxquels so mêlèrent les «mobs
se pressèrent en foule autour de son ombre. "'
Paul d'ARïïïO
BULLETIN METEOROLOGIQUE
Heures dos marées
Aujourd'hui lundi Zî janvier : PUiaa mer
à Brest à S h. 13 du matin (hauteur C, m. 80)
et à 3 h. 38 du soir (hauteur 6 m. 80} ; à Lo-
rienf à 3 h. 01 du matin et à 3 h. 2* du soir;
au Légué à D h. 23 du matin tt à 5 h. 51
du soif;
Basse mer h Brest à 9 h. 33 du matin (hau-
teuï 1 m. 90) et à 9 h. 58 du soir (hauteur
1 m. 90); à Lorient à 9 h. 10 du matin et à
9 h. 41 du soir; au Légué à midi 19.
Demain mardi 25 janvier : Pleine mer à
Brest à 4 h. 02 du matin (hauteur 7 m. 05) et
à 4 h.- 23 du soir (hauteur 7 m.) ; à Lorient
à 3 h. 48 du matin et à 4 h. 08 du soir; au
Légué à G h. 10 du matin et à 0 h. 37 du
soir.
Basse mer à Brest à 10 h. 20 du matin (hau-
teur 1 m. 75) et à 10 Ii. 42 du soir (hauteur
1 m. 80) ; à Lorient à 10 h. 03 du matin et à
10 h. 25 du soir; au Légué à minuit 40 et à
1 h. 10 du soir.
A Brest, pour avoir l'heure locale, retrancher
27 minutes.
Calendrier
Aujourd'hui lundi 24 janvier, saint Babylas.
— Soleil : Lever à 7 îi. 43, coucher à 4 h. 42.
Lune : Lever à 3 H. 24 du soir, coucher à
7 h. 22 du matin.
Demain mardi 25 janvier, saint Paul. •— So-
leil : Lover à 7 h. 42, coucher à 4 h. 43.
Luno : Lever à 4 il. 35 du soii*, coucher à
8 h. 00 du matin.
Un éhûulemeni
a
Murs, jardins, escaliers s'éôroulent. — Trois
enfants sont enssvelis et 'blessés
Hier après-midi, vers quatre heures, le
bruit se répandait en ville qu'une maison
s'était effondrée à Rceouvran.ee. Los nom-
breuses personnes assistant à la matinée,
au théâtre, virent II. Villa, commissaire de
police, quitter précipitamment la saile, et
l'on s'inquiéta : aucun immeuble ne s'était
affaissé. Mais rue du Garpont, deux murs
s'étaient écroulés, entraînant dans leur
chute un jardin et un. escalier en pierres.
Trois enfants, ensevelis sous les décombres,
avaient été relevés plus ou moins griève-
ment blessés.
C'est là-bas, tout au fond de Ponianiou,
dans, lo quartier le plus pittoresque de
Brest, celui qui a conservé la physionomie
spéciale que les ancêtres lui ont donnée,
que cet éboulement s'est produit.
Bien des Brestois ignorent cet îlot, ha-
bité par toute une population besogneuse,
qui se loge comme elle peut dans des cham-
bres étroites et peu éclairées.
A chaque fenêtre sont accrochés des bâ-
tons, auxquels viennent so fixer des cordes
— à la façon des bouts-dehors des ba-
teaux —. et, sur ces cordes, le linge de la
famille est. étendu. Lorsqu'il fait beau, c'est
une véritable toiture multicolore de che-
mises, de pantalons et de camisoles que le
passant a sur la tête.
La rue du Carpont longe le mur de l'ar-
senal; elle est située sur une hauteur, tan-
dis que la rue Saint-Malo, qui lui est pa-
rallèle, so trouve dans un bas fond. Entre
ces deux voies, derrière les immeubles, ce
sont des jardinets, descendant en gradins,
des ponts jetés sur des cours obscures, des
escaliers aux marches branlantes et des
appentis servant de caveaux.
Le mur de soutènement qui s'est af-
faissé avait été récemment élevé derrière
l'immeuble neuf portant le numéro 14 do
la rue du Garpont, appartoiiaut à M. Louarn,
débitant.
Les récentes pluies endommagèrent très
probablement le sol, des tassements se
produisirent, et c'est à ceux-ci que l'on at-
tribue l'éboulement qui s'est produit.
I/oeeeîdcHÉ
Il était quatre heuroa de l'après-midi.
Le calme le plus complet régnait dans le
quartier lorsque les habitants furent mis
en émoi par un grand bruit ressemblant
à celui d un tombereau que l'on vide en
le faisant basculer.
Des cris partirent aussitôt du numéro
19 de la rue Saint-Malo et l'on se préci-
pita de ce côté. C'était — comme nous
l'avons déjà dit — le mur de M. Louarn
qui venait, de s'écrouler, entraînant dans
sa chute un autre mur, un escalier en pier-
res et un jardinet.
Moellons et terre, le tout formant plu-
sieurs mètres cubes, vinrent se heurter con-
tre l'arrièro de l'immeuble portant le nu-
méro 19, brisant les vitres et obstruant
les fenêtres_des chambres occupées par
M% Lamour, journalier, et Mme Le Cann,
ménagère, mère de cinq enfants.
Au secours ! Au secoure ï — l.e
sauvetage des victimes
Tout à coup, dos. cris d'enfants partirent'
des décombres. MM. Puybaroux, 35 ans, ou
i Vnev. " l'arsenal; Hue, 17 ans, coiffeur:
\ Henri Démoule, ouvrier au port, et plu-
sieurs autres voisins, dont nous n'avons
pu nous procurer les noms, accoururent,
Ivanolement était général. Les femmes
criaient, pleuraient, tandis que les hommes
procédaient au sauvetage.
Jean Le Cann, 12 ans 1/2, et Auguste
Imzan, 13 ans, furent rapidement déga-
gi*& Mais il restait une troisième victime,
un petit garçon de quatre ans, Paul Le
Garni, dont la main sortait dos déblais
M. 'Puybaroux redoubla d'efforts, et fut
assez heureux do pouvoir déterrer le pau-
vre gosse, dont la ligure était inondéo de
de sang et qui portait une affreuse bles-
sure au poignet droit.
On prodigua les meilleurs soins h Au-
guste Inizan et à Jean Le Cann, puis l'on
transporta le jeune frère de ce dernier chez
M. Pochart, pharmacien, rue de la Porte.
Sur Ses lieux
A cinq heures, lorsque nous arrivons
sur les lieux avec MM. Le Mazurier, com-
missaire central; Pierre, adjoint-maire
spécial do Rccouvrance, et Marécal, con-
seiller municipal, M. Villa, commissaire
de police du 3° arrondissement, donne des
instructions. Il a fait établir un service
d ordre par ses agents, qui maintiennent à
distance les nombreuses personnes sta-
tionnant rue Saint-Malo; ils sont secondés
par deux gendarmes de la caserne du Gar-
pont,
Un appel général des habitants révèle
quil n'y a heureusement pas d'autres vic-
times.
M. Lo Mazurier tient à s'assurer que
toutes les mesures de prudence ont été pri-
ses.
Accompagné do MM. Pierre et -Marécal,
il visite 1 immeuble menacé, rassure les lo-
cataires et s'informe de l'état de santé des
blessés.
, Au rez-de-chaussée, les deux fenêtres
s ouvrant sur la cour sont complètement
obstruées; des pierres ont roulé dans les
appartement?, maintenant évacués.
Cet immeuble, qui comprend seize cham-
bres, est occupé par quinze familles d'ou-
vriers. L'émoi règne encore dans chacune
délies. Mais en calme leur fraveur, et, M.
Pierre fait demander l'avis d'un entrepre-
neur, qui rassure complètement les habi-
tants.
Les Messes
■ Nous nous rendons successivement près
do chaque, blessé.
Jean Lo Cann, 12 ans 1/2, est couché
chez une voisine. M. le docteur Thielmans
l'examine lorsque nous arrivons. L'enfant
ne porte aucune blessure apparente, mais
le praticien constate une forte contusion
de la jambe droite.
Auguste Inizan, 13 ans, dont la mère
était absente au moment de l'accident, a
été recueilli par M. et Mme Etienne Puy-
baroux. Il souffre aussi des jambes; son
état n'inspire cependant aucune inouié-
tude.
M. le docteur Thielmans, que nous sui-
vons, visite enfin un des sauveteurs, M.
Hue, 17 ans coiffeur, 7, ruo de la Source.
Atteint à la jambe droite par une pierre
de taille, il a dû s'aliter. Son indisponibi-
lité sera de dix jours environ.
Il nous restait à voir Paul Le Cann, qua-
tre ans, que l'on avait transporté d'ur-
gence à l'hospice civil. Dès son arrivée
dans cet établissement, il avait été soigné
par M. le docteur Civet. Lo pauvre petit a
des contusions multiples de la face et porte
une plaie profonde au poignet; toutefois,
l'os no semble pas atteint.
Le jeune Paul a été placé salle Sainte-
Marie, où il est l'objet d'une surveillance
toute particulière de la part des religieu-
ses ot des infirmières. Couché dans un pe-
tit lit do fer, il sommeillait hier soir, à
sept heures, îorsquo nous sommes allé
prendre de ses nouvelles.
C'est en allant donner à manger h des
lapins élevés en caisses, dans une cave, que
■ les trois enfants ont été surpris par l'ébou-
lomeiif. Chacun s'accorde à reconnaître
qu'ils n'ont échappé à la mort que par mi-
racle.
51. Villa ouvrira aujourd'hui une en-
quête, afin d'établir les responsabilités.
f Sfrciétc de bienfaisance des écoles laïques
Au cours de la réunion du comité, M.
Ch. Clavier, président, a donné des ren-
seignements sur le fonctionnement des dif- ï
férents services. Nous ne vodicas, aujour- I
d'bui, en retenir qu'un seul, relatiï aux
cantines scolaires. On y a distribué, pen-
dant le mois de décembre, 33.26G repas=
Les enfants y viennent toujours plus nom-
breux. Pour ne prendre qu'un exemple,
nous citerons la cantine du boulevard
Thiers, où l'on a servi, en décembre 1909,
9.075 repas, c'est-à-dire 1.36G de plus
qu'en décembre 1908.
C'est une preuve que les bienfaits des
cantines sont de plus en plus appréciés de
notre population scolaire. C'est une preuve
aussi que nos concitoyens ne sauraient
mieux manifester leur sympathie pour
l'école laïque qu'en venant en aide à la So-
ciété dans la mesure de leurs moyens.
1,5? maîsfflu «ïe cisnesit «l'iisllsoit
Pondant que les gramophones do toutes
sortes, sur ïe Champ-de-Bataille, font en-
tendre la voix des chanteurs modernes, et
que le cinéma, au ry thme d'une valse lente,
nous invite à assister aux funérailles de
Léopold ou à une course éoheveléo de cam-
brioleurs, personn0 ne pense à celui au-
quel nous devons toutes ces découvertes
qui bouleversent et révolutionnent nos an-
ciennes habitudes : jo veux parler du cé-
lèbre Edison, que beaucoup croient mort,
puisqu'on n'entend môme plus prononcer
son nom. Rassurons-nous; il existe tou-
jours, n'ayant rien perdu de son énergie
qui épouvante tous ses collaborateurs. Por-
tant fièrement ses soixante-deux ans, la
vigueur de l'esprit s'harmonise, chez lui,
avec la carrure du corps. Il n'y a pas un
homme au monde qui ait moins ménagé
sa peine et qui ait moins permis à ses col-
laborateurs de la ménager. Une preuve de
l'activité d'Edison, ce sont les 1.150 bre-
vets d'invention qu'il possède.
Deux inventions l'absorbent en ce mo-
ment : l'accumulateur léger, et la maison
de ciment,
L'accumulateur léger est définitivement
trouvé. Il a reçu sa dernière formule, il
y a quelques semaines : il est en fer et en
nickel, et des maisons industrielles de New-
York l'emploient déjà pour leurs automo-
biles électriques.
La maison do ciment est prête. C'est une
invention à laquelle Edison a attribué uno
grosse importance sociale.
Voici, en quelques mots, l'idée fondamen-
tale de cette découverte : on construit, pour
un type de maison donné, une forme cons-
tituée par un certain nombre de plaques
de fer qui peuvent être facilement ajus-
tées ou séparées, do façon qu'on puisse
les transporter d'un endroit dans un autre.
La forme, démontée, est placée sur le ter-
rain où la maison doit être édifiée. Lorsque
tout est à sa place, on verse, par un trou
laissé au sommet, un mélange liquide de
ciment, jusqu'à ce que la forme en soi;
remplie. On laisse ensuite solidifier le ci-
ment, et on enlève la forme. La maison
sort ainsi de celle-ci complètement ache-
vée dans toutes ses parties; il ne reste
plus qu'à y placer le mobilier.
Edison 'a mis un certain temps pour
trouver l'amalgame nécessaire à la fabri-
cation dc ce ciment, car il fallait qu'il fut
un liquide pour pouvoir être versé dans
la forme en for, ot durcir ensuite rapide-
ment. Le ciment, maintenant, est trouvé.
L'opération du coulage du ciment dernan le
doux ou trois jours, la solidification une
semaine. En moins de trois semaines, la
■maison peut être habitée.
Dans cette nouvelle invention, Edison a
poursuivi avant tout un but social. « Je
veux, dit-il, que ma maison soit d'abord
un bienfait pour les pauvres, et je no veux
pas que la compagnie qui exploite cette
invention en retire des bénéfices exagérés.»
Edison offre aux ctassos les plus pauvres
une maison en ciment avec jardin, et tout
ce qui est nécessaire pour la rendre habi-
table, à un prix inférieur à celui des plus
■misérables taudis des bas quartiers t'Jte
New-York.
Quand donc une société viendra-t-elle
construire, à Brest, des habitations à bon
•marché pour remplacer ces masures où
pourrissent les misérables. C'est bien, que
des mains généreuses viennent donner leur
obole pour payer la location do ces im-
meubles qu'on pourrait appeler des abat-
toirs humains. Il ne faudrait pas, cepen-
dant, que cet argent devienne une prime
à l'insalubrité. La loi de 1902 a permis de
frapper d'interdiction d'habitation, tous ces
nids à tuberculose, où la camarde frappe
à coups redoublés, mais il faut lrou\';i'
où loger tous ceux que la pioche du démo-
lisseur va mettre dans la rue, et qui ne
sauront où transporter leurs guenilles.
Quel est l'Edison qui viendra, élever des
abris où l'air et la lumière ne seront plus
marchandés et où l'ouvrier, rentrant chez
lui après son labeur accompli, trouvera
un intérieur propre et éclairé, au lieu de
ces 'bouges empuantis et sombres où
grouille une nuée d'enfants dont l'aspect
squelettique fait pitié.
Qu'on donne aux malheureux un loge-
ment aéré et ensoleillé, et l'assommoir aura
vécu; qu'on leur donne la perspective et
le moyen de devenir possesseurs de la mai-
son qu'ils habitent, et la question sociale
changera d'orientation.
En attendant, saluons le geste d'Edison,
lui qui a si bien compris la détresse des
malheureuses familles dans les cités ou-
vrières. « J'ai toujours travaillé, dit-il.
pour les classes les moins favorisées.
Toutes mes inventions sont venues leur
rendre la vie plus facile. Mes lampes élec-
triques leur ont donné la lumière à bon
marché, mon phonographe leur offre un
concert .à domicile, et à peu do frais; le
cinématographe leur a procuré des spec-
tacles à la portée de toutes les bourses;
par les tramways électriques, j'ai procuré
à tous des voitures et des promenades à
bas prix. Maintenant, je leur fournis une
maison propre et jolie pour quelques dol-
lars. Mon travail a toujours eu un but
utile. No travailler que pour avoir de l'ar-
gent, ne peut rendre heureux, et moi je
me trouve heureux. »
Que do millionnaires, en France et ail-
leurs, ne peuvent en. dire autant.
Docteur Aux.
lu:
ISuiis les SS»Ï«MÎS I8©«E'iïeÉ
M. Muraccioîe, le professeur de danses
bien connu, avait tenté, hier, une inner-
vation. Il s'agissait d'un bal par souscrip-
tion, mais plus spécialement offert aux fa-
milles de ses élèves. L'organisateur no
pouvait mieux choisir que les salons Bour-
det, à l'Auto-Garage. Dans le cadre ma-
gnifique des salons, danseuses et danseurs,
en toilette de circonstance, ont valsé et
po'ké avec aisance, malgré rafftuence. Un
excellent orchestre dc huit musiciens, di-
rigés par M. }?. Merle, a exécuté un. pro-
gramme de morceaux choisis, parmi les-
quels un nouveau boston des plus gracieux
composé par M. Muraccioîe; l'orchestration
en est due à M. Guillermit, qui a tenu lo
piano pendant l'exécution do cette danse,
très goûtée.
Ce bal de famille, d'une correction par-
faite, a été des plus réussis. Toutes nos
félicitations à M. Muraccioîe, à qui nous
souhaitons de recommencer une fête iden-
tique.
A la. salle «îe Venise
Malgré une température plutôt rigou-
reuse — froid, vent et pluie — le bai des
ouvriers coiffeurs, qui a eu lieu, hier soir,
à la salle de Venise, a obtenu mi très
grand succès.
Rarement on a vu une telle affiuonce
au bal de cette corporation; c'est la juste
récompense dos efforts du comité, com-
posé comme suit : MM. Lavergne, prési-
dent; Cévaer, vice-président; Four i or, tré-
sorier-; Lanseneur et Thomas, commissaires
généraux; Guilcher, Tanguy et Le Moa!,
commissaires.
MM. Pierre, adjoint maire spécial de Re-
couvrance;, Favet, secrétaire général de la
sous-préfecture, et Julou, président hono-
raire de la fête, honoraient le bal de leur
présence.
Vers 9 fa. 30, quand l'orchestre, dirigé
par M. Duprez, joua la Marseillaise, le cox*-
tège eut mille peines ù se frayer un étroit,
passage parmi la foule des invités. M.
Pierre, adjoint au maire, et Mlle Guilcher,
présidente du bal, ouvraient la marche.
Les danses ont commencé aussitôt, après la
rentrée, mais il était impossible do valser,
étant donïié l'affluence.
Durant uf: lancier, une quête a été faite;
le produit en est. deviné à des veuves,
d'ouvriers coiffeurs.
A minuit, les nombreux sociétaires et
leurs cavalières étaient réunis dans una
salie_spéciah\ où un punch a été servi. Les
représentants officiels et les invités étaient
à la place d'honneur.
Au Champagne, le président effectif de
la fête, M. Lavergne, se fait l'interprète
de ses camarades pour remercier MM.
Pierre, Favet et Julou, et les représentants
de la presse.
« Jo me félicite, dit-il, de la présence,
ce soir, parmi nous, de nombreux patrons
de notre profession, ce qui prouve que
l'entente règne entre ouvriers et patrons.
A ce propos, laissez-moi m'en féliciter, et
souhaiter que cette entente dure longtemps
encore. J'estime, cn effet, personnellement,
quo plus nous vivons rapprochés les uns
des autres, mieux nous nous comprendrons,
mieux nous nous estimerons. De cotte col-
laboration, que je voudrais voir de plus
on plus étroite, j'augure les résultats les
plus féconds.
« J'espère voir notre groupement cor-
poratif-augmenter et prospérer de jour en
jour. Voilà mon voeu le plus cher. Jjjvous
.prie de vouloir bien vous y associer. »
(Applaudissements.)
En terminant, M. Lavergne porte la santé
des dames et demoiselles; qui assurent le
succès do la fête.
Le, trésorier, M. Fourrier, préconise la
création d'un0 caisse dc secours, qui serait
d'une très grande utilité pour soulager les
infortunes passagères d'ouvriers coiffeurs.
Ces discours ont été très écoutés et ap-
plaudis. Le cortège s'est formé, et, à sa
rentrée dans la salle, les danses ont re-
commencé avec lo même entrain qu'au dé-
but, pour continuer ainsi jusqu'à la re-
traite.
Ajoutons qu'une ample distribution
d'.éyentajls et de caries parfumées a été
faite durant le bal.'
LE PROCflAIM MAL PÂMÉ & MASQUÉ
Le premier bal paré et masqué de la
saison aura lieu, samedi prochain, dans la
coquette et vaste salle «du Cinéma de la
rue do Siam.
Cette fêto carnavalesque, préparée avec
beaucoup de soin, remportera certaine-
ment le même grand succès que celles or-
ganisées, l'an dernier, par iM. Millet, di-
recteur du Cinéma Omnia.
Une comète en Bretagne
On nous écrit :
Brest, 23 janvier 1910.
Monsieur lo rédacteur en chef,
Pourquoi tant parler de ce qu'en a vu
dans les observatoires français et étran-
gers, alors que la comète de Johannesburg
est visible d'une façon splendide sur l'ho-
rizon de Brest ?
Hier samedi, à six heures du soir, je l'ai
observée du haut du boulevard Thiers,
pendant une écîaircie qui s'est prolongée
une dizaine de minutes; de ce point on
apercevait l'astre près du clocher de
Saint-Sauveur, en bas ot à droite de Vé-
nus (la planète brillante que les Cherbour-
geois prirent en 1903 pour un bolide, un
ballon lumineux, que sais-je encore ?) On
remarque parfaitement le noyau, que les
Marseillais ont comparé à juste titre à
Mercuro, la chevelure et la queue, qui est
magnifique, tournée comme toujours à
l'opposé du soleil.
Il est probable que si l'horizon est. dé-
gagé, on continuera à l'apercevoir après le
coucher du soleil, pendant quelques jours-
Croyez, etc. A.' M.
D'autre part, nous recevons les lettres
suivantes, qui confirment la première :
Brest, 23 janvier 1910.
Hier soir, samedi, vers six heures, on pou-
vait voir uno comète; elle était à l'Ouest un.
peu au Nord. Le noyau aussi gros qu'une étoile
de première grandeur, la queue, dirigée vertica-
k'ni'T.t, un pou iniicelii.! sur la gauche, et de
bas en haut. Sa largeur, deux l'ois le diamètre
do la lune et sa longueur, environ cinq fois lo
même diamètre.
Ma femme, mes enfants et moi. nous ne l'a-
vons vue que quelques minutes, un gros
nuage noir l'ayant peu a peu masquée. J'estime
que sans ce. nuage, nous aurions pu la voir
pendant pi%: d^ne heure. Bien quo le nuage
qui l'a masquée eût été très épais, la queue
de la comète s'apercevait encore par transpa-
rence, mais par moments seulement.
li/'cevez, elc. L.P.
Morlaix, 23 janvier.
La comète de Johannesburg a été vue ici'
hier soir vers six heures â l'ouest, un peu au-
dessus de l'horizon. L'étoile Vénus, qui la sur-
montait de quelques degrés, brillait d'un éclat
inaccoutumé.
PorliijîUii'.ii, 22 janvier.
Entre six et sept heures du soir, 'les habi-
tants dc Qujberon ont aperçu dans l'Ouest, une
comète très brillante-, la queue tournée vers te
ciel. Elle a été visible pendant trois-quarts
d'heure environ.
Carnac, 22 janvier.
Uno comète a été vue à Carnac, hier soir, dc
cinq heures à sept heures du soir, dans la di-
rection Sud-Ouest. Malgré le clair de luno on a
pu l'observer pendant deux heures. Elle était
très visible. Cetic comète avait une queue as-
sez étendue vers le haut et légèrement pen-
chée vers le Sud à son extrémité.
On a remarqué que son reflet changeait de
minute en minute. Elle s'est couchée dans la
direction du soleil, et sa vitesse était d'envi-
ron le double dc la lune dans le firmament.
Plounévez-Lochrist, 23 janvier.
La nouvelle comète a été aperçue hier soir,
ft 5 h. 45. Elle apparaissait dans la direction de
l'Ouest, assez basse sur l'horizon et à gauche
du soleil couchant. Cette comète était pourvue
d'une queue étincelante.
deux coups de poignée de baïonneft,, !
la tote. ""«te Su_
Créach — qui s'est refusé à mnn» i
plainte — a été conduit à l'hospice: é; -il
sur sa demande. MViW
Quant, aux coloniaux, qui ont pu étahr
qu'ils avaient été provoqués par les n
ils n'ont pas été inquiétés. mM
LA LAMPE TANTALE
C'est la plus robuste et la plus éconouùrm
des lampes électriques à filament de mi
ta}. Vente: Paz et Silva, ù Paris et partout
Conférences de la Société académicra»
—- Ce soir lundi, à S h. 30, salle del h*
Bourse, conférence par M. Louis Delouv
me!, bibliothécaire-archiviste de la v.H]ô
de Brest : La terreur ù Brest. — Procès et
exécution des vingt-six administrateurs M
Finistère cn tCi
— Le mercredi 2 février, à S h. 30, dans,
la même salle, conférence, sous le patro-
nage de la Société académique, par M. René
Bazin, de 1-Académio- française : Les camJ
poQ-nes françaises.
Tous ceux — et ils sont nombreux dans
notre, villo — qui ont lu les' beaux ouvra-
ges de M. René Bazin : Les Noëllet, La
Terre qui meurt, Le Blé qui lève, L'Isolée,
etc., voudront entendre la parole éloquente
de l'éminent académicien sur un sujet qu'il
affectionne et qu'il a si magistralement
ttfaité dans ses livres.
Le prix des places est fixé à 2 fr. 50. On
peut so procurer des cartes chez le con-
cierge de la Bourse.
Les membres do la Société académique
auront droit à une réduction de un frane
par place, à raison de trois places par fa-
mille. Ils sont priés de vouloir bien faire
retirer les cartes qui leur sont attribuées
chez M. le docteur Hébert, président de la
Société, tous les jours, de midi à trois
heures. "|
PARIS-TAILLEUR, 29, rue Meiip
Pardessus pure-laine, val. 49.»», mis à 25.»»',
Complets pure laine, val- 49.»», mis à, 25.»*,
Pèlerines pure laine, val. 19-»», mis à 10.»»,
Pantalons pure laine, val. 12.»», mis à 5.95,
Chemises belle flanelle, val. 6.»», mis à 2.95,
1690
. Roscoff, 23. janvier.
La comète a été aperçue hier, vers six heu-
res, dans le Sud-Ouest. Vue a l'aide de jumel-
les mannes, la queue avait un mètre de lon-
gueur.
DEUXIÈME ESCADRE
Les contre-torpilleurs de la 2° escadre,
qui, ainsi qu'on le sait, ont été obligés de
relâcher à Lorient à cause de la tempête,
ont reçu, hier, un télégramme du ministre
disant de no pas quitter Lorient jusenrà
nouvel ordre. Il est probable qu'ils ne fe-
ront pas la tournée do Lisbonne et atten-
dront à Lorient lo retour do l'escadre pour
les tirs de Quiberon,
Ou annonce, d'autre part, que la 2* es-
cadre -arrivera on rade des Trousses îe 10
février, où elle procédera à son ravitaille-
ment en charbon et matières grasses.
Brest-Plymouth. —• h'Antolope est ar-
mé samedi soir, à l'heure habituelle. Du-
rant le congé du capitaine Muihall, le com-
mandement du steamer a été confié au se-
cond, M. Roborts.
M.Nicholas, directeur des docks dc la G.
W. R. à Plymouth, était au nombre des
pa-sagers. Il vient dans notre région pour
étudier la création d'un autre service, afin
d'écouter rapidement sur les marchés
d'Angleterre les nombreuses tonnes de
choux-fleurs provenant du nord du .Finis-
tère». Outre son service . régulier actuel,
VAntelope partirait do Brest le dimanche
soir pour revenir dans notre port le mardi
matin. Les voyageurs pourront également
profiter do ce dédoublement de la ligne.
Le mauvais temps. — Dans la nuit de
samedi à dimanche, le vent a augmenté de
force, et jusqu'à, six heures du soir, hier,
la température a été plutôt fraîche. Une
pluie fine ot pénétrante est tombée à par-
tir de six heures, tandis que dans la soirée
la force du vent augmentait sensiblement.
Ce changement de température a encore
retardé l'appareillage des remorqueurs la-
faligable et Taillebourg, qui devaient quit-
ter notre port, hier matin, pour remorquer
le garde-côtes cuirassé Caïman h Roche-
fort. Il est à craindre que ce bâtiment ne
puisse arriver au chef-lieu du 4° arron-
dissement maritime avant une quinzaine
de jours, à cause de la marée.
Lo vapeur anglais Cognac, qui avait re-
lâché samedi pour réparer une avarie de
machine, a appareillé hier matin pour Li-
verpool.
Tentative de suicide.- — Charles Guya-
der, 38 ans, ouvrier à l'arsenal, domicilié
59» rue Louis Pasteur, a tenté de se suici-
der, samedi, à une heure de l'après-midi,
en so jetant par dessus le grand pont- Des
passants sont arrivés ù temps pour 1 em-
pêcher do mettre son projet à exécution-
Rixe. Hier matin, vers 2 h. 15, une
rixe éclatait, rue Guyot, entre soldats
d'infanterie coloniale et des civils, parmi
lesquels Auguste Jourdren, chiffonnier,
domicilié ruo Kéravel, 28, et Erançeis
Créach-, portefaix, demeurant 12,, ruo Klé-
ber.
Un des civils ayant sorti son couteau, le
soldat Rousseau se défendit avec sou épée-
baïonnetto qu'il tenait par la pointe.
Au cours de cette bataille. Créacli reçut
L'horloge de l'arsenal. — Fait extraordw
naire, l'horloge de l'arsenal, d'une si graiù
de utilité, est détraquée; nous l'avoué
constaté hier. Les aiguilles marquaient
sept heures moins dix minutes. i:
Peut-être aussi l'horloge a-t-olle chôme
hier, dimanche, pour son repos hebdomaJ
dairo, les ouvriers n'étant pas dans ïea
atelier?.
Ce matin, le sonneur sera obligé do se
fier à sa montre — s'il en a une — pout
avertir les ouvriers de la prise et de la
cessation du travail-
Puisqu'il est question de l'horloge, di-
sons que le cadran a besoin d'être blan-i
chi et les chiffres noircis. , ,
Petits faits locaux. —• Emile Moulin, 14
ans, passant, samedi après-midi, rue du Cime,
ticre, a été mordu, à la main droite, par 1(
chien de M. Wirix, chapelier, ruo de Paris. C<
dernier a été invité à faire visiter -son chien
par un vétérinaire.
— Une charrette chargée de fumier, apparte-
nant à M. Labat, de Kérigonan, passait, sàfapé
soir, place de la Liberté, lorsque soudain h
roue droite se brisa. Le contenu do la charrells
a élé transbordé dans un autre véhicule, et 1s
voiture avariée a été enlevée de la rue.
BfsEsr MA^mmE & GOKSMERVIA i
MARINS DE COMMERCi t.
Sont entrés, hier : j
Le v. (ilaneuse, c. "Ven, de Dmiarnenez;
Le d. Albert, c. Guéncc, de Cardiîï; .' ..
Le d. Saint-Yves, Hervizic, de Boyardville;
Le d. Risson, & Jouanjan, de; Cherbourg;
La g. Espiègle, c. Le Clicvanlon, do Boulogne;
La g. Univers, c. Sénat de ElaneThr:
La g. Quo Vaclix, c auegot, Os swiibsca. .
Sont sortis
e v. Pluton, c. nieumegarde, p. Nantes; i
c v. Cognac, c. Callum, p. Liverpool. g
— » m»- ~3
Théâtres, Fêtes ê Concert*
'•;-" IHEATIUS MCJXKlirAI/ :. >'"f
Mardi, Sapho. Cette nouvelle Incarnai ion sers
certainement pour Mlle taure Duchèno l'occa-
sion d'un, nouveau triomphe; de même pont
l'artiste si consciencieux Gabiel; Si les prévi-
sions des répétitions se réalisent, et elles s«
réaliseront, nous aurons une représentation d<
Sapho bien au point.
Les répétitions de Ionise sont poussées actii
vement.
Mercredi, 13" de la revue. ' V
Vendredi, 14e dc la revue.
Jeudi, représentation de comédie : nennaim
a de la vertu et Le Poulailler, deux bonnes
pièces. Bien sûr, il ne saurait en être autre-i
ment, le temps plus que nécessaire ayant été
donné pour l'élude dos rôles, et nous savons
tous que nos acteurs ont beaucoup de talent,
CINEMA PAXliE-OMîîIA ;
A 8 h. 45 : Les Précieuses ridicules, comS\
die de Molière; Lo galant commissaire; Lof
funérailles du prince Ito à ïokio; Les singe-
ries du signor.Ravioli; Idylle mar a mangé une éponge.
Samedi prochain 29 janvier, premier graw.'i
bal paré et masqué dc la saison.
"Les « Prévoyants do l'Avenir ». — Les
sociétaires sont avises que l'assemblée générale
annuelle aura lieu te 27 février, à 9 h. 30 pré:
oises du matin, a la Bourse du commerce, plaça.
du Champ-de-Bataille de Brest, à moins d'avis
contraire. Elle est obligatoire pour tous les so-
ciétaires; les dames, quoique non amendante»,
sont instamment priées d'y assister. Uno amenda
do un franc, prévue aux statuts, sera infligée à
tous ceux qui, n'y assistant pas, -ne so seront
pas fait excuser ù l'avance, par letton ou.carte
postale, adressée au président, M. Taillefer, 74,
vue de Siam, ou au secrétaire, -M. Ch. Salaun, 0,
plaça Joseph Goëz, à Recouvrance.
www»
Société de SCCOQI'8 mutuels n" 2. — Les
membres de la commission de la Société de se-
cours mutuels n" 2, chargée d'organiser uno ré-
ception en l'honneur do -MM. I'érouas et Bassot,
vice-présisidcnls, qui ont récemment, obtenu do
M. le ministre du Travail et do la Prévoyance
sociale, lo premier la. médaille d'or et le'second
la médaille d'argent de la Mutualité, so sont
réunis le 20 janvier à la salle de la Bresioisc.
Ils ont, a. l'unanimité, décidé l'organisa-tion d'un
vin d'honneur qui aura lieu, le 19 mars dans une
salle qui sera ultérieurement désignée. Lo pris
do la 'cotisation a été fixée, à 1 fr. 25 pour les
grandes personnes et a 0 fr. 75, pour les jeunes
sociétaires au-dessous de 16 ans. On pourra sa
procurer des tickets à partir du 1er-février aux
adresses suivantes : MM. Ingouff, ruo Conseil,
25; Pellé, ruo Buguay-Trouin, 13; Blein, ruo
Gcat-ar-Guéven, 26; Poulmarch, ruo do la Mai-
rie -il; Forgette, ruo Ambroiso Thomas, 4;
Yv'es Bardu, ruo Louis Pasteur, 25 (ou à la mai-
rie de Brest, bureaux do l'état-civil).
En outre les 10 et 11 février, ainsi quo les 10
et 11 mars, jours de paiement des cotisations
mensuelles, un des membres do la commission,
so tiendra à la disposition des sociétaires pour
la délivrance do ces tickets. La commission es-
père auo tous les membres do la société vou-
dront bien so joindre à elle, pour donner en
ce Ito circonstance, à JIM. Pérouas et Bassot, les
deux honorables doyens do la Mutualité, bres-
- toise, uno marque éolatanto tTaffcctuousu
sympathie.
Pertes «Se Tx^otivaill©®
Perdu, hier dimanche, un sac en soie broché,
noir contenant une clef de sûreté, deux grosses
clefs, une lettre au nom do M. Serre Pen-
gueux, une paire de lunettes, une clef de bmte
noMres, un papier, et un porto-monnaie çon-
tenui ciiHi francs, dont, deux pièces de deux
fr"ncs e deux de 0 fr. 50, ou dans le tramway
^ Saint-Mare ou en suivant la. route du fort
du Guclmeur jusqu'au n° 48 de la ruo du
Gnelraeur. Le remettre au journal, contre re-
compense.
— La personne qui a été vue ramassant uns
montra en argent, entra, les Quatre-Mouiin 1»
et lo Valy, est .priée de la remettre chea Mme
Houérou, vue de la Porte, 28.
— Perdu, hier, uno broche en or, de la
rarapo du port dc commerce au cours d'Ajot.
La rapporter au journal.
— Perdu un couvercle do caisson d'auomobwç»
en chéne gaflni de cuivre^ cntire Brest m
Gnuesnon. En informer la Dépêche, M
— Perdu une fourrure loutre, do la 1U~
Violer Hugo au Champ-de-Bataille. La rapr
porter chez Mme Roudaut, 64, rue "Victor Hug^
au 2". Récompense. , ..J
— Trouvé, au théâtre : deux parapMira
un fume-cigarettes, mie broche d'eniaid, »'
gant et une clef. Les réclamer au concierge- .
— Trouvé une ceinture dc dame, à la JJfi.
de la messe de neuf heures à l'église sm>K
Louis. La réclamer chez M. Babo, rnârcna"^
de., machines, nltce Saiint-Loms
jru« do la Dlieune est inquiétante. Plu-
sieurs habitations de Saînt-Léger-de-
Chéilly sont dans l'eau. Les communes de
la val'léo sont sans lumière, l'usine élec-
trique do Saint-Léger ayant été envahie
par les eaux. Le pont d'Igornay a été em-
porté. Depuis 1850, on n'avait vu sembla-
ble crue.
La vallée;de la Saône et celle du Doubs
Sont transformées en un immense lac qui
atteint 15 kilomètres do largeur sur cer-
tains points. Navilly, Saunières, Los Bordes,
Longepierre, Lays, Fretterans sont.eulière-
ment dans l'eau. Les habitants sont réfu-
giés au premier étage des maisons, ainsi
que le bétail, dont uine grande partie a" péri.
C'est par suite de la rupture de la digue
du Doubs, a Navilly, que toute la plaine a
été inondée.
6e matin, le service de la navigation
constate une baisse horaire da la- Saône de
un centimètre,"mais depuis hier la neige
[tombe sur toute la région et couvre ie sol
de plusieurs centimètres.
La neige tombe à Châlons-sur-Marne
Chàlons-sur-Marne, 23 janvier.
' Les eaux se retirent rapidement des par-
ties submergées. La Marne, ordinairement
très basse en aval, affleure encore aux ri-
ves. Les maisons sont encore bloquées. La
neige tombe.
Ruines considérables
j i Reims, 23 janvier.
{£ Saîntc-Menohoul4 l'Aisne, débordée
depuis plusieurs jours, inonde le quartier
bas de la ville. En certains endroits, la
nappe d'eau atteint jusqu'à 80 centimètres
de hauteur.
Dans les environs de Vitry-le-François,
les eaux s'étendent sur une largeur de plu-
sieurs kilomètres. On ne signale, jusqu'à
présent, aucun accident de personnes, mais
les ruines sont nombreuses dans la ville
même. A Vitry, le quartier de cavalerie est
recouvert d'une nappe d'eau de 50 centi-
mètres. Les soldats sont occupés au sauve-
tage des habitants menacés par l'inonda-
tion. Les routes avoisinantes sont coupées
par dos torrents impétueux. La ville do
iVitry-lc-François s© trouve presque isolée
au milieu d'un vaste lac. Les trains no cir-
culent plus régulièrement. Certaines voies
ne sont plus en état do service.
Entre Arrigny et Larzicourt, la Marne
■ est maintenue par dos digues en maçonne-
rie. Ces digues ont été renversées pendant
•la nuit par la poussée des eaux et une
nappe immense recouvre la campagne. Le
bureau do poste de Larzicourt est inondé et
plusieurs maisons se sont écroulées. Le vil-
lage de Blaey, situé à plus do trois kilo-
mètres de la Marne, est recouvert par une
nappe d'eau do 50 centimètres. Les villages
d'Oreonte et d'Heitz-le-Maurupt sont dans
la même situation. Entre Epernay et Dizy,
ta route est coupée. A Cumlères,. l'eau ar-
rive jusqu'aux premières maisons.
Le Rhône baisse
" Lyon, 23 janvier.
Le Rhône a baissé, cette nuit, de près de
50 centimètres. Tout danger do nouvelle
crue semble actuellement écarté, car le
jyent du nord souffle, empêchant la fonte
ïte la neigo tombée.
Hier, la côte officielle a enregistré, pour
la crue actuelle, 5 m. 58 au-dessus de l'é-
itiage, approchant de deux centimètres le
niveau do la crue de 1840. Une seule crue
ïiepuis Un siècle fut plus importante, celle
m 1856, qui marqua G m. 25. Quant à la
Saône, elle augmentera encore cinq jours,
en raison de la crue importante du Doubs.
La crue du haut Rhône, d'après le service
de navigation, a dépassé tout ce que l'on
avait vu. C'est ainsi qu'à Ssysse, l'échelle
enregistreuse, qui a une hauteur do cinq
mètres a été complète-mont noyée, alors
que le maximum n'avait jamais dépassé
■i m. 80.
A Lavoulte-sur-Rhône, les eaux ont en-
,vahi toute là plaine sur les deux rives et
les habitations ont dù être abandonnées.
Au Pouzin, localité déjà dévastée par
l'inondation de 1908, tes eaux commencent
'p envahir les parties basses. Au Teil on a
dû évacuer les maisons menacées. A Beau-
chastel, les îles sont submergées et les ha-
bitants ont dû fuir cette nuit en hâte.
Le quai Farcoamet, à Tournon, disparaît,
fous les eaux et la route nationale 86 est
thenacée.
Le vent du Nord arrête la fonte
* des neiges
M Annecy, 23 janvier.
I Le vent du Nord, qui souffle-depuis hier
èoir, a mis fin à la fonte des noig-es et par
suite au grossissement des torrents. Les
eaux du Rhône, de l'Arvo, du Fier et du
lac d'Annecy baissent rapidement. La baisse
subite de la température a transformé le
teliiamp-die-tMars du Paquier 4, inondé, en
lune magnifique patinoire,
i Doux accidents matériels à signaler :
! 1° Une partie de la ville d'Annecy est
privée d'eau par suite de la rupture de la
conduite maîtresse de la source du Var;
2° Los eaux du Fier ont atteint 36 mètres
aux gorges de Lovoguy (38 mètres en 1888)
'et emporté les passerelles sur une longueur
(te 200 mètres environ.
Tanneries inondées
f Ghâteaurenault, 23 janvier.
Les tanneries sont inondées et le travail
test suspendu. Beaucoup de maisons ont dû
itre abandonnées. Sur. la ligne de Tours à
jOhâteauroux, un pont a été enlevé, la nuit
clcrniôre. Entre ChâtiUon et Clion, la cir-
culation est interrompue.
La tempête redouble en Médi-
terranée
f Marseille, 23 janvier.
La tempête a redoublé celte nuit. Ce ma-
lin, le vent souffle en ouragan. La mer est
en furie. Aucun navire, fait très rare, n'est
entré dans le port do toute la matinée. Qn
Bramt des sinistres.
Dans le Cetnbresis
f Cambrai, 23 janvier.
La neigo est tombée en grande abon-
dance dans le Cambresis, oii le froid est
très vif.
Trols-mâts norvégien démâté
Perpignan, 23 janvier.
Le trois-mâts norvégien Walkyrie, ve-
nant du port de Taltal, au Chili, a été di-
luât é par la tempête sur les côtes do l'At-
lantique. H vient d'être remorqué à Port-
cendres.
Le Doubs et la Saône continuent
â grossir
Chalon-sur-Saône, 23 janvier.
Le Doubs et la Saône continuent à gros-
sir. Les villages de Navilly, Saunières, Les
Bordes, Fretterans, Longepierre, Lays, sur
le Doubs sont inondés jusqu'aux to'its des
maisons. Les secours manquent et le bé-
tail est noyé. Des digues ont été emportées,
ides maisons se sont effondrées. On a de
vives craintes, à Verdun-sur-ie-Doubs, des
tissures s'étant produites à la digue do pro-
tection.
Un exploit de Van don Bonn
Mourmelon, 23 janvier.
Van don Born, sur biplan, a effectué au-
jourd'hui le voyage Bouy-Guippes et re-
tour au milieu d'une tourmente de neige.
Entrée triomphale è Madrid
ties trompes du SVJaroc
f Madrid, 23 janvier.
Nous avons dit que les 7.000 hommes de
la brigade do chasseurs revenue du Maroc-
avaient fait, hier, une entrée triomphale
à. Madrid. Tous les soldats portaient des
bouquets à la pointe de leurs baïonnettes
ou de leurs sabres. L'encolure du cheval,
la selle, les étriers de la monture du gé-
néral Tovar étaient littéralement couverts
de fleurs et de lauriers.
Diverses délégations ouvrières, indus-
trielles et commerciales ont offert des cou-
ronnes d'argent et de bronze. Eu passant
devant lo théâtre Apollon, les artistes de
tous les théâtres madrilènes, qui s'y trou-
vaient réunis, ont offert plusieurs cou-
ronnes de lauriers au général Tovar, ai fait
une chaleureuse ovation aux troupes.
Un peu plus loin, se dressait la .tribune
des membres du .Parlement. Les présidents
do la Chambre et du Sénat ont prononcé
des allocutions, auxquelles le général To-
var a répondu.
En passant devant l'hôtel de la prési-
ilenc^ du conseil d'où le coros diploma-
tique assistait au défilé, le gênerai s'est
-arrêté et a salué du sabre. Une pluie de
fleurs est tombée sur lui et ses hommes, et
les ovations ont redoublé.
Une scène semblable s'est produite de-
vant lo ministère de l'Intérieur, sur la
Puerta Del Sol, puis devant l'hôtel de ville,
où le maire et le gouverneur civil ont pro-
noncé des allocutions. .
A côté de l'hôtel de villo, dans une tri-
bune, les officiers et soldats blesses au
■cours de la campagne assistaient au cleme
de leurs frères d'armes. Beaucoup por-
taient' encore leur bras en echarpe. Le
général Tovar s'est avancé vers eux pour
leur serrer les mains, mais la foule déli-
rante l'a empêché d'approcher. Le général
a dù se contenter d'envoyer son salut fra-
ternel aux blessés.
Le spectacle était impressionnant. C'était
un ouragan de vivats et d'applaudissements.
Devant le roi
Le cortège est passé devant le palais
royal, où, sur le balcon central, se tenaient
le roi, la reine, la reine douairière, le
prince des Asturies, héritier du trône;
l'infant Don Jaime, ainsi que tous les
autres membres do la famille royale.
Derrière le souverain, se trouvaient le
président du conseil, le capitaine général,
les maisons militaire et civile du roi. Aux
autres fenêtres et balcons du palais, se
pressaient les membres du gouvernement,
le haut personnel et les dignitaires.
La foule immense, qui couvrait la place
d'Orient et les rues avoisinantes a pousse
de longs vivats, lorsque la tête de la co-
lonne a débouché sur ta place, aux accords
de la Marcha royale. Le roi Alphonse a
salué militairement. Les reines et les in-
fants se sont inclinés en de profondes ré-
vérences, au passage des drapeaux.
Le prince des Asturies, qui est âgé de
trois ans, portait l'uniforme militaire et,
sur ses manches, on apercevait les galons
de caporal. Le prince est, en effet, enrôlé
dans le régiment d'infanterie du roi. Il a
salué militairement, pendant quç son jeune
frère, l'infant Don Jaime, battait joyeuse-
ment des mains. La foule leur a fait une
ovation enthousiaste.
Il était environ une heure et demie quand
la tête de la colonne est arrivée devant le
balcon royal, et deux heures plus tard le
défilé durait encore. La marche à travers
la villo a été, en effet, retardée par la
foule, qui se pressait tellement, que les
soldats ont dû afire presque tout lo trajet
en file indienne, malgré les efforts de la
police pour leur ouvrir un passage.
Dans le défilé, figuraient cinq Riffains,
qui ont combattu avec les soldats espa-
gnols, et qui ont mérité, de ce fait, d'être
incorporés dans les bataillons de Fugueras
et de Barbastro.
Le cheval qui portait le général Pintes,
lorsque celui-ci fut tué d'une balle rif-
faine, le 27 juillet dernier, était conduit
en mains, la selle couverte d'un crêpe et
l'encolure couronnée de lauriers.
» mm
E2ST SERBIE
Le prince Georges en révolte
Belgrade, 23 janvier.
Le prinsce Georges ne veut pas se rendre
à Gorni-Milanovats, pour y prendre lo
commandement d'une compagnie. Il a prié
le roi do faire annuler la décision qui le
rélégue dans un coin perdu de la Serbie.
Pierre I 01' s'est montré inflexible. Le
princo aurait ensuite déclaré à ses amis
que pour rien au monde il ne quitterait
Belgrade.
Le gouvernement paraît résolu, si le
prince no se soumet pas, dans le délai pres-
crit, à le traiter avec toute la rigueur des
lois militaires, sans en excepter la dégra-
dation.
La situation créée par l'entêtement du
prince ne laisse pas do causer une cer-
taine inquiétude, car, avec les éléments
dont ;1 s'est entouré, un coup de tête de sa
part est toujours à craindre.
Un scandale à Rome
Une affaire de faux
Rome, 23 janvier.
Il n'est bruit, ici, que d'un scandale sur-
venu dans ce qu'on appelle lo Monde noir,
et qui met dans la désolation une des plus
grandes familles do l'aristocratie pontifi-
cale. Il s'agit d'un faux commis par un
jeune duc, marié à la descendante d'une fa-
mille papale, neveu lui-même du cardinal,
qui a failli être pape au dernier conclave,
et fils d'un prince napolitain, chef du parti
légitimiste.
Le faux s'élève à 42.000 francs environ,
et aurait été commis au préjudice du car-
dinal illustre, enclo du jeune homme.
La Gonièrc del mattino publie que l'au-
teur de ce scandale est le duo de Gampo-
beilo, fils du baron do Pedrana, princo de
Buotnfornelîo, gentilhomme d'illustre fa-
mille napolitaine, qui avait épousé la soeur
du cardinal Rampolla. Le due do Campo-
bello, lui-même, a épousé, il y a quelques
années, la princesse Alghieri, appartenant
à la famille qui a donné le pape Clément X.
Le jeune duc de Campobello était un vi-
veur très élégant et très répandu dans les
milieux où on fait un peu la fête. On lui
attribuait pour maîtresses les actrices et
les demi-mondaines les plus brillantes de
Rome.
TRAIN SOUS LA GLACE
Quarante-cinq victimes
Ottava (Canada), 23 janvier.
La catastrophe de Sudbury est pleine-
ment oonfirmée. Les. wagons ont ote pré-
cipités dans la rivière recouverte de douze
pouces de glace, sous laquelle les voyageurs
se sont trouvés pris et ont tous péri.
Los scaphandriers recherchent les cada-
vres à une profondeur de 35 pieds. Les
wagons qui ont été précipités dans le
fleuve sont : un wagon d'émigrants, un
wagon de f/* classe et. un wagon de 2°
classe, qui heurta le pont Spanhisbridge.
Le wagon-restaurant dérailla, mais les
huit occupants qui s'y trouvaient échap-
pèrent à la mort.
Tous les voyageurs des. autres wagons
ont péri- On évalue, leur nombre à 45.
NI DIEU NI AMI
Les Nietzschéens ont pu, à la fin de l'année,
dernière, augmenter leur bibliothèque déjà co-
pieuse d'une" intéressante biographie (1) qu on
Se pourra lire sans éprouver un profond senti-
ment dû compassion pour lo créateur de cette
morale, d'ailleurs mal comprise, qui futpro-
mulamée par Zarathustra, en plusieurs jour-
nées de fièvre, et résumée on termes concis
« Devenez durs ! » Nul, au contraire, no roe-
rfta «lus-que lui de bénéficier de la morale des
esclaves qui s'obstinent à aimer et plaindre Ses
malheureux : « Il y a. des hommes à qui tu ne
do^s pas donner la main », dit l'impitoyable
philosophe, « mais seulement la patte, mais je
veux que la patte ait aussi des griffes. » Lo
conseil se retourna contre- Nietzsche : dans les
épreuves douloureuses qu'il subit, il rencontra
ûSrément une main secourable mais reçut sou-
vent des COUDS de patte, mémo des coups de
griffe Né- a Roëken, sur les •confins de la
Prusse et de la Saxe, le 15 octobre 1844, mort
a Wermar le 25 août 1900, il vécut un peu
moins de cinquante-six ans, sur lesquels il n'y
eut peut-être que trois jours qui furent mar
Son premier jour de bonheur se place dans
l'hiver rte 1868. Il était alors a Leipzig, où il
se livrait' fougueusement à des travaux sur l'hel-
lénisme. Un soir, il entendit les Maîtres chan-
teurs, « noble et familier poème », dit M. Daniel
Hâlévy, « où le peuple allemand, héros de
l'action, occupe la scène avec ses disputes,, ses
jeux, ses travaux, ses amours, et glorifie lui-
même son art, la musique. » Il sortit de la
représentation enthousiasmé : il avait décou-
vert le génie de Wagner. Quelque temps après,
un ami lui proposa de le présenter au maître;
il accepta avec transports. On prit date pour un
dimanche : « Pendant les jours qui suivirent »,
derit-ik à son ami Erwin Ronde, « mon humeur,
je t'assure, était h peu près romanesque; avoue
que ce début, cette présentation, ce héros que
nul n'approche, il y a là dedans quelque chose;
oui frise la légende. » It commanda, pour ce
beau dimanche, un habit noir; lo tailleur fut
exact, mais assez indiscret pour ne vouloir lais-
ser l'habit que contre paiement de la facture.
On ne put s'entendre et l'étudiant, à court d'ar-
gent, mit revêtir sa vieille redingote. Le voilà
Îfl) la vie de Brédéria Nietzsche, par Daniet
ii^yy^ Librairie Calmann-LÉvyf - - -
tout de même devant Richard, à qui il exprime
sa vénération : « Je voudrais te donner une
idée des plaisirs de cette soirée, de nos jouis-
sances qui ont été si vives, si particulières,
qu'aujourd'hui môme je n'ai pas retrouvé mon
vieil équilibre et no puis mieux faire, cher ami,
que té raconter, en causant, un « conte mer-
veilleux ». Après, avant dîner, Wagner nous a
joué les principaux passages des Maîtres chan-
teurs... Entre temps, j'ai eu o.veo lui un long
entrelien sur Schopenliauer. Ah I tu l«f com-
prends, quelle joie ce fut pour moi, de l'en-
tendre parler avec une indescriptible chaleur
et diro ce qu'il doit a Schopenliauer, et expli-
quer que, seul d'entre les philosophes, le nôtre
a connu l'essence de la musique !.,. »
Il sorlit conquis, ayant sans le savoir fixé sa
destinée; quand il voudra briser l'entrave, il
sera trop tard : il traînera encore un bout de
chaîne. Dès cette première entrevue, il était
wagnérien, et avec une joie délirante. Le maître
comprit combien lui serait précieux ce rouveau
■disciple ; au printemps de l'année suivante,
étant installé dans une villa, à Triebsehen, sur
le lac des Quatre-Cantons, il l'invita à passer
une journée chez lui. Nietzsche n'eut garde d'y
manquer. 'M. Daniel Halévy s'imagine cotte pre-
mière visite : « Nietzsche avec ses manières
douces, sa voix intimidée, son regard violent et
voilé, son visage si jeune, malgré les longues
moustaches retombantes; Wagner dans la puis-
sance des cinquante-neuf années qu'il porte sans
faiblir, débordant d'intuitions et d'expériences,
de désirs et de promesses, exubérant de paroles
et de gestes... La joie de Nietzsche était grande.
Il souffrait depuis longtemps d'un excessif be-
soin d'aimer, d'admirer, d'écouter. Il n'avait pu
le satisfaire, n'ayant jamais rencontré un homme
digne d'être son maître; enfin, il rencontrait
celui-oi, pour lequel nulle admiration, nul amour
n'étaient trop vifs. 11 se donna tout entier et
résolut de servir ce solitaire inspiré, de lutter
avec lui contre les multitudes inertes, contre
l'Allemagne des Universités et dos Eglises, des
Parlements et des Cours. » En cette lune de
miel, il ignorait à auel maître ombrageux et
tyrannicrue il se liait.
Il habitat* alors Bàlc d'où il pouvait, en deux
ou trois heures, se rendre aux invitations de
Wagner. En effet, un jour d'avril 1808 — et
■ce fut son deuxième jour de bonheur, très rap-
proché du premier, — il avait été nommé pro-
fesseur de philologie a l'Université de Bâlo.
A vingt-quatre ans, c'était pour lui une situa-
tion inespérée, o'était la possibilité do tra-
vailler, do poursuivre la vérité, d'écrire les
oeuvres qu'il avait en tête et dont il redoutait
l'action brisante sur le monde. Lors de son dé-
part pour ses nouvelles fonctions, il envisageait
l'avenir avec tranquillité. De cruelles décep-
tions l'attendaient; l'audace destructive de ses
livres devait éloigner de lui ses collègues et
ses disciples. « Je fais, » disaiWl, « je fais la
chasse aux hommes, comme un véritable cor-
saire, non pour les vendre en esclavage mais
pour les emporter aveo moi dans la liberté. »
Mais le hardi corsaire n'avait point d'équipage;
on le fuyait. En 1879, après avoir composé son
recueil d'aphorismes Humain trop humain sur
le devenir de la morale, il donna sa démission.
Son état de santé, du reste, l'aurait empêché
de continuer un service actif.
Il avait repris sa complète indépendance,
aveo une pension de retraite de trois mille
francs. Il vécut désormais en nomade, tantôt
à Venise, tantôt à Nice ou dans les vallées de
la Haute-Engadine, mais revenant de temps I
autre chez sa mère, a Naumbourg, en Saxe, re-
prendre un peu do réconfort dans la chaleur
du nid. Il pouvait, celui que M. Henri Lichten-
berger, dans son bel ouvrage sur la Philosophie
de Nietzsche (1), définit un « aristocrate par
ses instincts, épris do .vérité et d'art, tout à la
fois intelloctuej et sensitif, volontaire et pas-
sionné, penseur, savant, musicien, poète », il
pouvait continuer sa mission parmi les philis-
tins, renverser la table des valeurs acceptées
par la foule moutonnière, en créer d'autres,
tuer Dieu. Son oeuvre capitale Ainsi parla Zara-
thoustra se formait lentement dans son cer-
veau. En 1881, il se retira a Sils-Maria, village
alors peu fréquenté do la Haute-Engadine, pour
en écrire la première partie. Il écarta ses amis :
« Un homme ici, au milieu de ces pensées qui
jaillissent de tous côtés en moi, ce serait une
terrible chose; et si je ne puis mieux défendre
ma solitude, je quitte l'Europe pour beaucoup
d'années, jo le jure ! Je n'ai plus de temps à
perdre. » Ce fut dans ces conjonctures que lui
advint son troisième bonheur, dont il conserva
le souvenir dans une page intitulée : <> Com-
(1) Cb.63 Félix Alcan.
mencement d'août 4881, à Sils-Maria, à 6.500
pieds au-dessus de la mer et beaucoup plus
au-dessus de toutes choses humaines. » L'idée
du Retour éternel, déjà trouvée à son insu par
d'autres, Henri Heine et Auguste Blanqui, for-
mulée dans le même instant par le docteur
Gustave Le Bon, lui apparut soudain : vision
éblouissante. , , . „ .
Il pensa : Le temps dont la durée est infinie,
doit ramener, do période en période, une dispo-
sition identique des choses. Cela est nécessaire;
donc il est nécessaire que toutes choses re-
viennent. Dans tel nombre de jours, imprévi-
sible, immense, mais limité, un homme en tout
semblable à moi, moi-même enfïn,_ assis à.
l'ombre de ce roc, retrouvera ici-même cette
même idée. Et cette même idée sera .par cet
homme retrouvée non pas seulement une fois,
mais un nombre de fois infini, car ce mouvement
qui ramène les choses est infini. Donc nous de-
vons écarter toute espérance et penser ferme-
ment : nul monde céleste me recevra i les
hommes, nul avenir meilleur ne les consolera.
Nous sommes les embres d'une nature aveugle
et monotone, les prisonniers de chaque instant.
Il paraît que l'émotion de la découverte fut
si vive qu'il pleura et resta longtemps abîme
dans les larmes. « Il vécut », dit M Daniel
Halévy, « durant quelques semâmes dans un
état de ravissement et d'angoisse... Il éprou-
vait un orgueil divin; mais dans le même ins-
tant, il avait peur et s'épouvantait, comme ces
prophètes d'Israël qui tremblent devant Dieu en
recevant l'ordre de leur mission. »
A la considérer froidement cette idée n est
qu'un mirage. Il n'est pas démontré scientifi-
quement que la nature ne possède qu'une liste
ne variatur de combinaisons; d'aulre part, il
n'appartient pas à notre raison limitée de com-
prendre l'infini, puisqu'il faudrait lo comprendre
infiniment. Aussi Nietzsche, qui s'était propose
do consolider sa doctrine par la théorie ato-
mique, renonça à son projet, mais n'en con-
serva pas moins le Retour éternel comme la
base de l'enseignement de Zarathustra.
Nous sommes au point culminant de la course
de Nietzsche à l'abîme; il est dorénavant la
proie de la fatalité qui l'entraîne. M. Daniel
Halévy nous montre comment il se sépara de
Waajner et de ses amis, soit par orgueil, soit
par l'impossibilité d'être compris et aimé comme
il eût voulu l'être. Dans le brouillon d'une
lettre qui no fut pas envoyée à Wagner, nous
lisons : « Je no connais personne qui soit ac-
tuellement en accord do .pensée avec moi. » Il
écrivait encore à sa soeur : « L'incommunica-
bilité est en vérité, la plus effroyable de toutes
les solitudes; être différent, c'est porter un
masque d'airain plus dur que tout masque
d'airain ; l'amitié parfaite n'est possible qu'entre
pairs... Un homme profond a besoin d'amis, à.
moins qu'il n'ait un dieu. » Or, il ne se con-
naissait point d'égaux; il quittait ses amis
les uns après les autres et avait aboli dans sa
conscience toute image divine, toute croyance
religieuse. Il ajoutait donc ces mots qui en-
ferment son existence dans un raccourci la-
mentable : « Je n'ai ni Dieu ni ami. »
Dans son isolement farouche, il continuait
de travailler, d'annoncer des livres nouveaux
bien que les éditeurs eussent mal vendu ou
refusé les anciens. Il était malade, pris et re-
pris par des migraines, des crampes d'estomac,
des élancements oculaires. Il se savait- con-
damné : « J'ai dû cesser de douter », écri-
vait-il un jour, « la maladie dont je suis atteint
est cérébrale; l'estomac, les yeux ne me font
tant souffrir qu'à cause d'un autre mal dont le
centre est ailleurs. Mon père est mort à trente-
six ans d'une inflammation du cerveau. Il est
possible quo pour moi les choses aillent plus
vite encore. » Maisyi tenait bon : « Mon état
est redevenu terrible, » disait-il trois ans plus
tard, « mes tortures sont atroces; suslinco,
absiineo, et je m'en- étonne moi-même. » Ses
souffrances, loin de l'abattre, activaient sa
pensée; il les acceptait comme un exercice spi-
rituel, avec sérénité' : un malade n'a pas le
droit d'être pessimiste.
Il vécut ainsi guinze ans. Un jour le vieux
Burckhardt, réminent historien, qui avait été
son collègue à l'Université .de Bàlc, reçut de
lui une lettre qui contenait des divagations telles
que celles-ci : « Je suis Ferdinand de Lcsseps
je suis Prado, je suis Chambige; j'ai été en-
seveli deux fois cet automne:.. » On alla cher-
cher le malheureux, qui résidait alors a Turin
On le trouva labourant le piano avec son coude
chantant et criant, sa gloirè dionysiaque
La mort ne l'affranchit que dix ans après —
et les disciples, auxquels so mêlèrent les «mobs
se pressèrent en foule autour de son ombre. "'
Paul d'ARïïïO
BULLETIN METEOROLOGIQUE
Heures dos marées
Aujourd'hui lundi Zî janvier : PUiaa mer
à Brest à S h. 13 du matin (hauteur C, m. 80)
et à 3 h. 38 du soir (hauteur 6 m. 80} ; à Lo-
rienf à 3 h. 01 du matin et à 3 h. 2* du soir;
au Légué à D h. 23 du matin tt à 5 h. 51
du soif;
Basse mer h Brest à 9 h. 33 du matin (hau-
teuï 1 m. 90) et à 9 h. 58 du soir (hauteur
1 m. 90); à Lorient à 9 h. 10 du matin et à
9 h. 41 du soir; au Légué à midi 19.
Demain mardi 25 janvier : Pleine mer à
Brest à 4 h. 02 du matin (hauteur 7 m. 05) et
à 4 h.- 23 du soir (hauteur 7 m.) ; à Lorient
à 3 h. 48 du matin et à 4 h. 08 du soir; au
Légué à G h. 10 du matin et à 0 h. 37 du
soir.
Basse mer à Brest à 10 h. 20 du matin (hau-
teur 1 m. 75) et à 10 Ii. 42 du soir (hauteur
1 m. 80) ; à Lorient à 10 h. 03 du matin et à
10 h. 25 du soir; au Légué à minuit 40 et à
1 h. 10 du soir.
A Brest, pour avoir l'heure locale, retrancher
27 minutes.
Calendrier
Aujourd'hui lundi 24 janvier, saint Babylas.
— Soleil : Lever à 7 îi. 43, coucher à 4 h. 42.
Lune : Lever à 3 H. 24 du soir, coucher à
7 h. 22 du matin.
Demain mardi 25 janvier, saint Paul. •— So-
leil : Lover à 7 h. 42, coucher à 4 h. 43.
Luno : Lever à 4 il. 35 du soii*, coucher à
8 h. 00 du matin.
Un éhûulemeni
a
Murs, jardins, escaliers s'éôroulent. — Trois
enfants sont enssvelis et 'blessés
Hier après-midi, vers quatre heures, le
bruit se répandait en ville qu'une maison
s'était effondrée à Rceouvran.ee. Los nom-
breuses personnes assistant à la matinée,
au théâtre, virent II. Villa, commissaire de
police, quitter précipitamment la saile, et
l'on s'inquiéta : aucun immeuble ne s'était
affaissé. Mais rue du Garpont, deux murs
s'étaient écroulés, entraînant dans leur
chute un jardin et un. escalier en pierres.
Trois enfants, ensevelis sous les décombres,
avaient été relevés plus ou moins griève-
ment blessés.
C'est là-bas, tout au fond de Ponianiou,
dans, lo quartier le plus pittoresque de
Brest, celui qui a conservé la physionomie
spéciale que les ancêtres lui ont donnée,
que cet éboulement s'est produit.
Bien des Brestois ignorent cet îlot, ha-
bité par toute une population besogneuse,
qui se loge comme elle peut dans des cham-
bres étroites et peu éclairées.
A chaque fenêtre sont accrochés des bâ-
tons, auxquels viennent so fixer des cordes
— à la façon des bouts-dehors des ba-
teaux —. et, sur ces cordes, le linge de la
famille est. étendu. Lorsqu'il fait beau, c'est
une véritable toiture multicolore de che-
mises, de pantalons et de camisoles que le
passant a sur la tête.
La rue du Carpont longe le mur de l'ar-
senal; elle est située sur une hauteur, tan-
dis que la rue Saint-Malo, qui lui est pa-
rallèle, so trouve dans un bas fond. Entre
ces deux voies, derrière les immeubles, ce
sont des jardinets, descendant en gradins,
des ponts jetés sur des cours obscures, des
escaliers aux marches branlantes et des
appentis servant de caveaux.
Le mur de soutènement qui s'est af-
faissé avait été récemment élevé derrière
l'immeuble neuf portant le numéro 14 do
la rue du Garpont, appartoiiaut à M. Louarn,
débitant.
Les récentes pluies endommagèrent très
probablement le sol, des tassements se
produisirent, et c'est à ceux-ci que l'on at-
tribue l'éboulement qui s'est produit.
I/oeeeîdcHÉ
Il était quatre heuroa de l'après-midi.
Le calme le plus complet régnait dans le
quartier lorsque les habitants furent mis
en émoi par un grand bruit ressemblant
à celui d un tombereau que l'on vide en
le faisant basculer.
Des cris partirent aussitôt du numéro
19 de la rue Saint-Malo et l'on se préci-
pita de ce côté. C'était — comme nous
l'avons déjà dit — le mur de M. Louarn
qui venait, de s'écrouler, entraînant dans
sa chute un autre mur, un escalier en pier-
res et un jardinet.
Moellons et terre, le tout formant plu-
sieurs mètres cubes, vinrent se heurter con-
tre l'arrièro de l'immeuble portant le nu-
méro 19, brisant les vitres et obstruant
les fenêtres_des chambres occupées par
M% Lamour, journalier, et Mme Le Cann,
ménagère, mère de cinq enfants.
Au secours ! Au secoure ï — l.e
sauvetage des victimes
Tout à coup, dos. cris d'enfants partirent'
des décombres. MM. Puybaroux, 35 ans, ou
i Vnev. " l'arsenal; Hue, 17 ans, coiffeur:
\ Henri Démoule, ouvrier au port, et plu-
sieurs autres voisins, dont nous n'avons
pu nous procurer les noms, accoururent,
Ivanolement était général. Les femmes
criaient, pleuraient, tandis que les hommes
procédaient au sauvetage.
Jean Le Cann, 12 ans 1/2, et Auguste
Imzan, 13 ans, furent rapidement déga-
gi*& Mais il restait une troisième victime,
un petit garçon de quatre ans, Paul Le
Garni, dont la main sortait dos déblais
M. 'Puybaroux redoubla d'efforts, et fut
assez heureux do pouvoir déterrer le pau-
vre gosse, dont la ligure était inondéo de
de sang et qui portait une affreuse bles-
sure au poignet droit.
On prodigua les meilleurs soins h Au-
guste Inizan et à Jean Le Cann, puis l'on
transporta le jeune frère de ce dernier chez
M. Pochart, pharmacien, rue de la Porte.
Sur Ses lieux
A cinq heures, lorsque nous arrivons
sur les lieux avec MM. Le Mazurier, com-
missaire central; Pierre, adjoint-maire
spécial do Rccouvrance, et Marécal, con-
seiller municipal, M. Villa, commissaire
de police du 3° arrondissement, donne des
instructions. Il a fait établir un service
d ordre par ses agents, qui maintiennent à
distance les nombreuses personnes sta-
tionnant rue Saint-Malo; ils sont secondés
par deux gendarmes de la caserne du Gar-
pont,
Un appel général des habitants révèle
quil n'y a heureusement pas d'autres vic-
times.
M. Lo Mazurier tient à s'assurer que
toutes les mesures de prudence ont été pri-
ses.
Accompagné do MM. Pierre et -Marécal,
il visite 1 immeuble menacé, rassure les lo-
cataires et s'informe de l'état de santé des
blessés.
, Au rez-de-chaussée, les deux fenêtres
s ouvrant sur la cour sont complètement
obstruées; des pierres ont roulé dans les
appartement?, maintenant évacués.
Cet immeuble, qui comprend seize cham-
bres, est occupé par quinze familles d'ou-
vriers. L'émoi règne encore dans chacune
délies. Mais en calme leur fraveur, et, M.
Pierre fait demander l'avis d'un entrepre-
neur, qui rassure complètement les habi-
tants.
Les Messes
■ Nous nous rendons successivement près
do chaque, blessé.
Jean Lo Cann, 12 ans 1/2, est couché
chez une voisine. M. le docteur Thielmans
l'examine lorsque nous arrivons. L'enfant
ne porte aucune blessure apparente, mais
le praticien constate une forte contusion
de la jambe droite.
Auguste Inizan, 13 ans, dont la mère
était absente au moment de l'accident, a
été recueilli par M. et Mme Etienne Puy-
baroux. Il souffre aussi des jambes; son
état n'inspire cependant aucune inouié-
tude.
M. le docteur Thielmans, que nous sui-
vons, visite enfin un des sauveteurs, M.
Hue, 17 ans coiffeur, 7, ruo de la Source.
Atteint à la jambe droite par une pierre
de taille, il a dû s'aliter. Son indisponibi-
lité sera de dix jours environ.
Il nous restait à voir Paul Le Cann, qua-
tre ans, que l'on avait transporté d'ur-
gence à l'hospice civil. Dès son arrivée
dans cet établissement, il avait été soigné
par M. le docteur Civet. Lo pauvre petit a
des contusions multiples de la face et porte
une plaie profonde au poignet; toutefois,
l'os no semble pas atteint.
Le jeune Paul a été placé salle Sainte-
Marie, où il est l'objet d'une surveillance
toute particulière de la part des religieu-
ses ot des infirmières. Couché dans un pe-
tit lit do fer, il sommeillait hier soir, à
sept heures, îorsquo nous sommes allé
prendre de ses nouvelles.
C'est en allant donner à manger h des
lapins élevés en caisses, dans une cave, que
■ les trois enfants ont été surpris par l'ébou-
lomeiif. Chacun s'accorde à reconnaître
qu'ils n'ont échappé à la mort que par mi-
racle.
51. Villa ouvrira aujourd'hui une en-
quête, afin d'établir les responsabilités.
f Sfrciétc de bienfaisance des écoles laïques
Au cours de la réunion du comité, M.
Ch. Clavier, président, a donné des ren-
seignements sur le fonctionnement des dif- ï
férents services. Nous ne vodicas, aujour- I
d'bui, en retenir qu'un seul, relatiï aux
cantines scolaires. On y a distribué, pen-
dant le mois de décembre, 33.26G repas=
Les enfants y viennent toujours plus nom-
breux. Pour ne prendre qu'un exemple,
nous citerons la cantine du boulevard
Thiers, où l'on a servi, en décembre 1909,
9.075 repas, c'est-à-dire 1.36G de plus
qu'en décembre 1908.
C'est une preuve que les bienfaits des
cantines sont de plus en plus appréciés de
notre population scolaire. C'est une preuve
aussi que nos concitoyens ne sauraient
mieux manifester leur sympathie pour
l'école laïque qu'en venant en aide à la So-
ciété dans la mesure de leurs moyens.
1,5? maîsfflu «ïe cisnesit «l'iisllsoit
Pondant que les gramophones do toutes
sortes, sur ïe Champ-de-Bataille, font en-
tendre la voix des chanteurs modernes, et
que le cinéma, au ry thme d'une valse lente,
nous invite à assister aux funérailles de
Léopold ou à une course éoheveléo de cam-
brioleurs, personn0 ne pense à celui au-
quel nous devons toutes ces découvertes
qui bouleversent et révolutionnent nos an-
ciennes habitudes : jo veux parler du cé-
lèbre Edison, que beaucoup croient mort,
puisqu'on n'entend môme plus prononcer
son nom. Rassurons-nous; il existe tou-
jours, n'ayant rien perdu de son énergie
qui épouvante tous ses collaborateurs. Por-
tant fièrement ses soixante-deux ans, la
vigueur de l'esprit s'harmonise, chez lui,
avec la carrure du corps. Il n'y a pas un
homme au monde qui ait moins ménagé
sa peine et qui ait moins permis à ses col-
laborateurs de la ménager. Une preuve de
l'activité d'Edison, ce sont les 1.150 bre-
vets d'invention qu'il possède.
Deux inventions l'absorbent en ce mo-
ment : l'accumulateur léger, et la maison
de ciment,
L'accumulateur léger est définitivement
trouvé. Il a reçu sa dernière formule, il
y a quelques semaines : il est en fer et en
nickel, et des maisons industrielles de New-
York l'emploient déjà pour leurs automo-
biles électriques.
La maison do ciment est prête. C'est une
invention à laquelle Edison a attribué uno
grosse importance sociale.
Voici, en quelques mots, l'idée fondamen-
tale de cette découverte : on construit, pour
un type de maison donné, une forme cons-
tituée par un certain nombre de plaques
de fer qui peuvent être facilement ajus-
tées ou séparées, do façon qu'on puisse
les transporter d'un endroit dans un autre.
La forme, démontée, est placée sur le ter-
rain où la maison doit être édifiée. Lorsque
tout est à sa place, on verse, par un trou
laissé au sommet, un mélange liquide de
ciment, jusqu'à ce que la forme en soi;
remplie. On laisse ensuite solidifier le ci-
ment, et on enlève la forme. La maison
sort ainsi de celle-ci complètement ache-
vée dans toutes ses parties; il ne reste
plus qu'à y placer le mobilier.
Edison 'a mis un certain temps pour
trouver l'amalgame nécessaire à la fabri-
cation dc ce ciment, car il fallait qu'il fut
un liquide pour pouvoir être versé dans
la forme en for, ot durcir ensuite rapide-
ment. Le ciment, maintenant, est trouvé.
L'opération du coulage du ciment dernan le
doux ou trois jours, la solidification une
semaine. En moins de trois semaines, la
■maison peut être habitée.
Dans cette nouvelle invention, Edison a
poursuivi avant tout un but social. « Je
veux, dit-il, que ma maison soit d'abord
un bienfait pour les pauvres, et je no veux
pas que la compagnie qui exploite cette
invention en retire des bénéfices exagérés.»
Edison offre aux ctassos les plus pauvres
une maison en ciment avec jardin, et tout
ce qui est nécessaire pour la rendre habi-
table, à un prix inférieur à celui des plus
■misérables taudis des bas quartiers t'Jte
New-York.
Quand donc une société viendra-t-elle
construire, à Brest, des habitations à bon
•marché pour remplacer ces masures où
pourrissent les misérables. C'est bien, que
des mains généreuses viennent donner leur
obole pour payer la location do ces im-
meubles qu'on pourrait appeler des abat-
toirs humains. Il ne faudrait pas, cepen-
dant, que cet argent devienne une prime
à l'insalubrité. La loi de 1902 a permis de
frapper d'interdiction d'habitation, tous ces
nids à tuberculose, où la camarde frappe
à coups redoublés, mais il faut lrou\';i'
où loger tous ceux que la pioche du démo-
lisseur va mettre dans la rue, et qui ne
sauront où transporter leurs guenilles.
Quel est l'Edison qui viendra, élever des
abris où l'air et la lumière ne seront plus
marchandés et où l'ouvrier, rentrant chez
lui après son labeur accompli, trouvera
un intérieur propre et éclairé, au lieu de
ces 'bouges empuantis et sombres où
grouille une nuée d'enfants dont l'aspect
squelettique fait pitié.
Qu'on donne aux malheureux un loge-
ment aéré et ensoleillé, et l'assommoir aura
vécu; qu'on leur donne la perspective et
le moyen de devenir possesseurs de la mai-
son qu'ils habitent, et la question sociale
changera d'orientation.
En attendant, saluons le geste d'Edison,
lui qui a si bien compris la détresse des
malheureuses familles dans les cités ou-
vrières. « J'ai toujours travaillé, dit-il.
pour les classes les moins favorisées.
Toutes mes inventions sont venues leur
rendre la vie plus facile. Mes lampes élec-
triques leur ont donné la lumière à bon
marché, mon phonographe leur offre un
concert .à domicile, et à peu do frais; le
cinématographe leur a procuré des spec-
tacles à la portée de toutes les bourses;
par les tramways électriques, j'ai procuré
à tous des voitures et des promenades à
bas prix. Maintenant, je leur fournis une
maison propre et jolie pour quelques dol-
lars. Mon travail a toujours eu un but
utile. No travailler que pour avoir de l'ar-
gent, ne peut rendre heureux, et moi je
me trouve heureux. »
Que do millionnaires, en France et ail-
leurs, ne peuvent en. dire autant.
Docteur Aux.
lu:
ISuiis les SS»Ï«MÎS I8©«E'iïeÉ
M. Muraccioîe, le professeur de danses
bien connu, avait tenté, hier, une inner-
vation. Il s'agissait d'un bal par souscrip-
tion, mais plus spécialement offert aux fa-
milles de ses élèves. L'organisateur no
pouvait mieux choisir que les salons Bour-
det, à l'Auto-Garage. Dans le cadre ma-
gnifique des salons, danseuses et danseurs,
en toilette de circonstance, ont valsé et
po'ké avec aisance, malgré rafftuence. Un
excellent orchestre dc huit musiciens, di-
rigés par M. }?. Merle, a exécuté un. pro-
gramme de morceaux choisis, parmi les-
quels un nouveau boston des plus gracieux
composé par M. Muraccioîe; l'orchestration
en est due à M. Guillermit, qui a tenu lo
piano pendant l'exécution do cette danse,
très goûtée.
Ce bal de famille, d'une correction par-
faite, a été des plus réussis. Toutes nos
félicitations à M. Muraccioîe, à qui nous
souhaitons de recommencer une fête iden-
tique.
A la. salle «îe Venise
Malgré une température plutôt rigou-
reuse — froid, vent et pluie — le bai des
ouvriers coiffeurs, qui a eu lieu, hier soir,
à la salle de Venise, a obtenu mi très
grand succès.
Rarement on a vu une telle affiuonce
au bal de cette corporation; c'est la juste
récompense dos efforts du comité, com-
posé comme suit : MM. Lavergne, prési-
dent; Cévaer, vice-président; Four i or, tré-
sorier-; Lanseneur et Thomas, commissaires
généraux; Guilcher, Tanguy et Le Moa!,
commissaires.
MM. Pierre, adjoint maire spécial de Re-
couvrance;, Favet, secrétaire général de la
sous-préfecture, et Julou, président hono-
raire de la fête, honoraient le bal de leur
présence.
Vers 9 fa. 30, quand l'orchestre, dirigé
par M. Duprez, joua la Marseillaise, le cox*-
tège eut mille peines ù se frayer un étroit,
passage parmi la foule des invités. M.
Pierre, adjoint au maire, et Mlle Guilcher,
présidente du bal, ouvraient la marche.
Les danses ont commencé aussitôt, après la
rentrée, mais il était impossible do valser,
étant donïié l'affluence.
Durant uf: lancier, une quête a été faite;
le produit en est. deviné à des veuves,
d'ouvriers coiffeurs.
A minuit, les nombreux sociétaires et
leurs cavalières étaient réunis dans una
salie_spéciah\ où un punch a été servi. Les
représentants officiels et les invités étaient
à la place d'honneur.
Au Champagne, le président effectif de
la fête, M. Lavergne, se fait l'interprète
de ses camarades pour remercier MM.
Pierre, Favet et Julou, et les représentants
de la presse.
« Jo me félicite, dit-il, de la présence,
ce soir, parmi nous, de nombreux patrons
de notre profession, ce qui prouve que
l'entente règne entre ouvriers et patrons.
A ce propos, laissez-moi m'en féliciter, et
souhaiter que cette entente dure longtemps
encore. J'estime, cn effet, personnellement,
quo plus nous vivons rapprochés les uns
des autres, mieux nous nous comprendrons,
mieux nous nous estimerons. De cotte col-
laboration, que je voudrais voir de plus
on plus étroite, j'augure les résultats les
plus féconds.
« J'espère voir notre groupement cor-
poratif-augmenter et prospérer de jour en
jour. Voilà mon voeu le plus cher. Jjjvous
.prie de vouloir bien vous y associer. »
(Applaudissements.)
En terminant, M. Lavergne porte la santé
des dames et demoiselles; qui assurent le
succès do la fête.
Le, trésorier, M. Fourrier, préconise la
création d'un0 caisse dc secours, qui serait
d'une très grande utilité pour soulager les
infortunes passagères d'ouvriers coiffeurs.
Ces discours ont été très écoutés et ap-
plaudis. Le cortège s'est formé, et, à sa
rentrée dans la salle, les danses ont re-
commencé avec lo même entrain qu'au dé-
but, pour continuer ainsi jusqu'à la re-
traite.
Ajoutons qu'une ample distribution
d'.éyentajls et de caries parfumées a été
faite durant le bal.'
LE PROCflAIM MAL PÂMÉ & MASQUÉ
Le premier bal paré et masqué de la
saison aura lieu, samedi prochain, dans la
coquette et vaste salle «du Cinéma de la
rue do Siam.
Cette fêto carnavalesque, préparée avec
beaucoup de soin, remportera certaine-
ment le même grand succès que celles or-
ganisées, l'an dernier, par iM. Millet, di-
recteur du Cinéma Omnia.
Une comète en Bretagne
On nous écrit :
Brest, 23 janvier 1910.
Monsieur lo rédacteur en chef,
Pourquoi tant parler de ce qu'en a vu
dans les observatoires français et étran-
gers, alors que la comète de Johannesburg
est visible d'une façon splendide sur l'ho-
rizon de Brest ?
Hier samedi, à six heures du soir, je l'ai
observée du haut du boulevard Thiers,
pendant une écîaircie qui s'est prolongée
une dizaine de minutes; de ce point on
apercevait l'astre près du clocher de
Saint-Sauveur, en bas ot à droite de Vé-
nus (la planète brillante que les Cherbour-
geois prirent en 1903 pour un bolide, un
ballon lumineux, que sais-je encore ?) On
remarque parfaitement le noyau, que les
Marseillais ont comparé à juste titre à
Mercuro, la chevelure et la queue, qui est
magnifique, tournée comme toujours à
l'opposé du soleil.
Il est probable que si l'horizon est. dé-
gagé, on continuera à l'apercevoir après le
coucher du soleil, pendant quelques jours-
Croyez, etc. A.' M.
D'autre part, nous recevons les lettres
suivantes, qui confirment la première :
Brest, 23 janvier 1910.
Hier soir, samedi, vers six heures, on pou-
vait voir uno comète; elle était à l'Ouest un.
peu au Nord. Le noyau aussi gros qu'une étoile
de première grandeur, la queue, dirigée vertica-
k'ni'T.t, un pou iniicelii.! sur la gauche, et de
bas en haut. Sa largeur, deux l'ois le diamètre
do la lune et sa longueur, environ cinq fois lo
même diamètre.
Ma femme, mes enfants et moi. nous ne l'a-
vons vue que quelques minutes, un gros
nuage noir l'ayant peu a peu masquée. J'estime
que sans ce. nuage, nous aurions pu la voir
pendant pi%: d^ne heure. Bien quo le nuage
qui l'a masquée eût été très épais, la queue
de la comète s'apercevait encore par transpa-
rence, mais par moments seulement.
li/'cevez, elc. L.P.
Morlaix, 23 janvier.
La comète de Johannesburg a été vue ici'
hier soir vers six heures â l'ouest, un peu au-
dessus de l'horizon. L'étoile Vénus, qui la sur-
montait de quelques degrés, brillait d'un éclat
inaccoutumé.
PorliijîUii'.ii, 22 janvier.
Entre six et sept heures du soir, 'les habi-
tants dc Qujberon ont aperçu dans l'Ouest, une
comète très brillante-, la queue tournée vers te
ciel. Elle a été visible pendant trois-quarts
d'heure environ.
Carnac, 22 janvier.
Uno comète a été vue à Carnac, hier soir, dc
cinq heures à sept heures du soir, dans la di-
rection Sud-Ouest. Malgré le clair de luno on a
pu l'observer pendant deux heures. Elle était
très visible. Cetic comète avait une queue as-
sez étendue vers le haut et légèrement pen-
chée vers le Sud à son extrémité.
On a remarqué que son reflet changeait de
minute en minute. Elle s'est couchée dans la
direction du soleil, et sa vitesse était d'envi-
ron le double dc la lune dans le firmament.
Plounévez-Lochrist, 23 janvier.
La nouvelle comète a été aperçue hier soir,
ft 5 h. 45. Elle apparaissait dans la direction de
l'Ouest, assez basse sur l'horizon et à gauche
du soleil couchant. Cette comète était pourvue
d'une queue étincelante.
deux coups de poignée de baïonneft,, !
la tote. ""«te Su_
Créach — qui s'est refusé à mnn» i
plainte — a été conduit à l'hospice: é; -il
sur sa demande. MViW
Quant, aux coloniaux, qui ont pu étahr
qu'ils avaient été provoqués par les n
ils n'ont pas été inquiétés. mM
LA LAMPE TANTALE
C'est la plus robuste et la plus éconouùrm
des lampes électriques à filament de mi
ta}. Vente: Paz et Silva, ù Paris et partout
Conférences de la Société académicra»
—- Ce soir lundi, à S h. 30, salle del h*
Bourse, conférence par M. Louis Delouv
me!, bibliothécaire-archiviste de la v.H]ô
de Brest : La terreur ù Brest. — Procès et
exécution des vingt-six administrateurs M
Finistère cn tCi
— Le mercredi 2 février, à S h. 30, dans,
la même salle, conférence, sous le patro-
nage de la Société académique, par M. René
Bazin, de 1-Académio- française : Les camJ
poQ-nes françaises.
Tous ceux — et ils sont nombreux dans
notre, villo — qui ont lu les' beaux ouvra-
ges de M. René Bazin : Les Noëllet, La
Terre qui meurt, Le Blé qui lève, L'Isolée,
etc., voudront entendre la parole éloquente
de l'éminent académicien sur un sujet qu'il
affectionne et qu'il a si magistralement
ttfaité dans ses livres.
Le prix des places est fixé à 2 fr. 50. On
peut so procurer des cartes chez le con-
cierge de la Bourse.
Les membres do la Société académique
auront droit à une réduction de un frane
par place, à raison de trois places par fa-
mille. Ils sont priés de vouloir bien faire
retirer les cartes qui leur sont attribuées
chez M. le docteur Hébert, président de la
Société, tous les jours, de midi à trois
heures. "|
PARIS-TAILLEUR, 29, rue Meiip
Pardessus pure-laine, val. 49.»», mis à 25.»»',
Complets pure laine, val- 49.»», mis à, 25.»*,
Pèlerines pure laine, val. 19-»», mis à 10.»»,
Pantalons pure laine, val. 12.»», mis à 5.95,
Chemises belle flanelle, val. 6.»», mis à 2.95,
1690
. Roscoff, 23. janvier.
La comète a été aperçue hier, vers six heu-
res, dans le Sud-Ouest. Vue a l'aide de jumel-
les mannes, la queue avait un mètre de lon-
gueur.
DEUXIÈME ESCADRE
Les contre-torpilleurs de la 2° escadre,
qui, ainsi qu'on le sait, ont été obligés de
relâcher à Lorient à cause de la tempête,
ont reçu, hier, un télégramme du ministre
disant de no pas quitter Lorient jusenrà
nouvel ordre. Il est probable qu'ils ne fe-
ront pas la tournée do Lisbonne et atten-
dront à Lorient lo retour do l'escadre pour
les tirs de Quiberon,
Ou annonce, d'autre part, que la 2* es-
cadre -arrivera on rade des Trousses îe 10
février, où elle procédera à son ravitaille-
ment en charbon et matières grasses.
Brest-Plymouth. —• h'Antolope est ar-
mé samedi soir, à l'heure habituelle. Du-
rant le congé du capitaine Muihall, le com-
mandement du steamer a été confié au se-
cond, M. Roborts.
M.Nicholas, directeur des docks dc la G.
W. R. à Plymouth, était au nombre des
pa-sagers. Il vient dans notre région pour
étudier la création d'un autre service, afin
d'écouter rapidement sur les marchés
d'Angleterre les nombreuses tonnes de
choux-fleurs provenant du nord du .Finis-
tère». Outre son service . régulier actuel,
VAntelope partirait do Brest le dimanche
soir pour revenir dans notre port le mardi
matin. Les voyageurs pourront également
profiter do ce dédoublement de la ligne.
Le mauvais temps. — Dans la nuit de
samedi à dimanche, le vent a augmenté de
force, et jusqu'à, six heures du soir, hier,
la température a été plutôt fraîche. Une
pluie fine ot pénétrante est tombée à par-
tir de six heures, tandis que dans la soirée
la force du vent augmentait sensiblement.
Ce changement de température a encore
retardé l'appareillage des remorqueurs la-
faligable et Taillebourg, qui devaient quit-
ter notre port, hier matin, pour remorquer
le garde-côtes cuirassé Caïman h Roche-
fort. Il est à craindre que ce bâtiment ne
puisse arriver au chef-lieu du 4° arron-
dissement maritime avant une quinzaine
de jours, à cause de la marée.
Lo vapeur anglais Cognac, qui avait re-
lâché samedi pour réparer une avarie de
machine, a appareillé hier matin pour Li-
verpool.
Tentative de suicide.- — Charles Guya-
der, 38 ans, ouvrier à l'arsenal, domicilié
59» rue Louis Pasteur, a tenté de se suici-
der, samedi, à une heure de l'après-midi,
en so jetant par dessus le grand pont- Des
passants sont arrivés ù temps pour 1 em-
pêcher do mettre son projet à exécution-
Rixe. Hier matin, vers 2 h. 15, une
rixe éclatait, rue Guyot, entre soldats
d'infanterie coloniale et des civils, parmi
lesquels Auguste Jourdren, chiffonnier,
domicilié ruo Kéravel, 28, et Erançeis
Créach-, portefaix, demeurant 12,, ruo Klé-
ber.
Un des civils ayant sorti son couteau, le
soldat Rousseau se défendit avec sou épée-
baïonnetto qu'il tenait par la pointe.
Au cours de cette bataille. Créacli reçut
L'horloge de l'arsenal. — Fait extraordw
naire, l'horloge de l'arsenal, d'une si graiù
de utilité, est détraquée; nous l'avoué
constaté hier. Les aiguilles marquaient
sept heures moins dix minutes. i:
Peut-être aussi l'horloge a-t-olle chôme
hier, dimanche, pour son repos hebdomaJ
dairo, les ouvriers n'étant pas dans ïea
atelier?.
Ce matin, le sonneur sera obligé do se
fier à sa montre — s'il en a une — pout
avertir les ouvriers de la prise et de la
cessation du travail-
Puisqu'il est question de l'horloge, di-
sons que le cadran a besoin d'être blan-i
chi et les chiffres noircis. , ,
Petits faits locaux. —• Emile Moulin, 14
ans, passant, samedi après-midi, rue du Cime,
ticre, a été mordu, à la main droite, par 1(
chien de M. Wirix, chapelier, ruo de Paris. C<
dernier a été invité à faire visiter -son chien
par un vétérinaire.
— Une charrette chargée de fumier, apparte-
nant à M. Labat, de Kérigonan, passait, sàfapé
soir, place de la Liberté, lorsque soudain h
roue droite se brisa. Le contenu do la charrells
a élé transbordé dans un autre véhicule, et 1s
voiture avariée a été enlevée de la rue.
BfsEsr MA^mmE & GOKSMERVIA i
MARINS DE COMMERCi t.
Sont entrés, hier : j
Le v. (ilaneuse, c. "Ven, de Dmiarnenez;
Le d. Albert, c. Guéncc, de Cardiîï; .' ..
Le d. Saint-Yves, Hervizic, de Boyardville;
Le d. Risson, & Jouanjan, de; Cherbourg;
La g. Espiègle, c. Le Clicvanlon, do Boulogne;
La g. Univers, c. Sénat de ElaneThr:
La g. Quo Vaclix, c auegot, Os swiibsca. .
Sont sortis
e v. Pluton, c. nieumegarde, p. Nantes; i
c v. Cognac, c. Callum, p. Liverpool. g
— » m»- ~3
Théâtres, Fêtes ê Concert*
'•;-" IHEATIUS MCJXKlirAI/ :. >'"f
Mardi, Sapho. Cette nouvelle Incarnai ion sers
certainement pour Mlle taure Duchèno l'occa-
sion d'un, nouveau triomphe; de même pont
l'artiste si consciencieux Gabiel; Si les prévi-
sions des répétitions se réalisent, et elles s«
réaliseront, nous aurons une représentation d<
Sapho bien au point.
Les répétitions de Ionise sont poussées actii
vement.
Mercredi, 13" de la revue. ' V
Vendredi, 14e dc la revue.
Jeudi, représentation de comédie : nennaim
a de la vertu et Le Poulailler, deux bonnes
pièces. Bien sûr, il ne saurait en être autre-i
ment, le temps plus que nécessaire ayant été
donné pour l'élude dos rôles, et nous savons
tous que nos acteurs ont beaucoup de talent,
CINEMA PAXliE-OMîîIA ;
A 8 h. 45 : Les Précieuses ridicules, comS\
die de Molière; Lo galant commissaire; Lof
funérailles du prince Ito à ïokio; Les singe-
ries du signor.Ravioli; Idylle
Samedi prochain 29 janvier, premier graw.'i
bal paré et masqué dc la saison.
"Les « Prévoyants do l'Avenir ». — Les
sociétaires sont avises que l'assemblée générale
annuelle aura lieu te 27 février, à 9 h. 30 pré:
oises du matin, a la Bourse du commerce, plaça.
du Champ-de-Bataille de Brest, à moins d'avis
contraire. Elle est obligatoire pour tous les so-
ciétaires; les dames, quoique non amendante»,
sont instamment priées d'y assister. Uno amenda
do un franc, prévue aux statuts, sera infligée à
tous ceux qui, n'y assistant pas, -ne so seront
pas fait excuser ù l'avance, par letton ou.carte
postale, adressée au président, M. Taillefer, 74,
vue de Siam, ou au secrétaire, -M. Ch. Salaun, 0,
plaça Joseph Goëz, à Recouvrance.
www»
Société de SCCOQI'8 mutuels n" 2. — Les
membres de la commission de la Société de se-
cours mutuels n" 2, chargée d'organiser uno ré-
ception en l'honneur do -MM. I'érouas et Bassot,
vice-présisidcnls, qui ont récemment, obtenu do
M. le ministre du Travail et do la Prévoyance
sociale, lo premier la. médaille d'or et le'second
la médaille d'argent de la Mutualité, so sont
réunis le 20 janvier à la salle de la Bresioisc.
Ils ont, a. l'unanimité, décidé l'organisa-tion d'un
vin d'honneur qui aura lieu, le 19 mars dans une
salle qui sera ultérieurement désignée. Lo pris
do la 'cotisation a été fixée, à 1 fr. 25 pour les
grandes personnes et a 0 fr. 75, pour les jeunes
sociétaires au-dessous de 16 ans. On pourra sa
procurer des tickets à partir du 1er-février aux
adresses suivantes : MM. Ingouff, ruo Conseil,
25; Pellé, ruo Buguay-Trouin, 13; Blein, ruo
Gcat-ar-Guéven, 26; Poulmarch, ruo do la Mai-
rie -il; Forgette, ruo Ambroiso Thomas, 4;
Yv'es Bardu, ruo Louis Pasteur, 25 (ou à la mai-
rie de Brest, bureaux do l'état-civil).
En outre les 10 et 11 février, ainsi quo les 10
et 11 mars, jours de paiement des cotisations
mensuelles, un des membres do la commission,
so tiendra à la disposition des sociétaires pour
la délivrance do ces tickets. La commission es-
père auo tous les membres do la société vou-
dront bien so joindre à elle, pour donner en
ce Ito circonstance, à JIM. Pérouas et Bassot, les
deux honorables doyens do la Mutualité, bres-
- toise, uno marque éolatanto tTaffcctuousu
sympathie.
Pertes «Se Tx^otivaill©®
Perdu, hier dimanche, un sac en soie broché,
noir contenant une clef de sûreté, deux grosses
clefs, une lettre au nom do M. Serre Pen-
gueux, une paire de lunettes, une clef de bmte
noMres, un papier, et un porto-monnaie çon-
tenui ciiHi francs, dont, deux pièces de deux
fr"ncs e deux de 0 fr. 50, ou dans le tramway
^ Saint-Mare ou en suivant la. route du fort
du Guclmeur jusqu'au n° 48 de la ruo du
Gnelraeur. Le remettre au journal, contre re-
compense.
— La personne qui a été vue ramassant uns
montra en argent, entra, les Quatre-Mouiin 1»
et lo Valy, est .priée de la remettre chea Mme
Houérou, vue de la Porte, 28.
— Perdu, hier, uno broche en or, de la
rarapo du port dc commerce au cours d'Ajot.
La rapporter au journal.
— Perdu un couvercle do caisson d'auomobwç»
en chéne gaflni de cuivre^ cntire Brest m
Gnuesnon. En informer la Dépêche, M
— Perdu une fourrure loutre, do la 1U~
Violer Hugo au Champ-de-Bataille. La rapr
porter chez Mme Roudaut, 64, rue "Victor Hug^
au 2". Récompense. , ..J
— Trouvé, au théâtre : deux parapMira
un fume-cigarettes, mie broche d'eniaid, »'
gant et une clef. Les réclamer au concierge- .
— Trouvé une ceinture dc dame, à la JJfi.
de la messe de neuf heures à l'église sm>K
Louis. La réclamer chez M. Babo, rnârcna"^
de., machines, nltce Saiint-Loms
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