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14 JOHEL COUTURA
mortier en 1748. C'est là une carrière toute tracée pour un fils et petit-fils
de magistrat. Reçu par la Française dont il était membre en 1773, il en fut
le vénérable perpétuel dès 1779. « M. Le Berthon était un magistrat austère,
laborieux et digne du respect que toute la province lui témoignait. Il avait
la droiture de l'esprit, le sentiment de la justice, l'autorité de l'expérience,
l'amour de son état, les sympathies de ses collègues. Il lui manqua au milieu
d'une société en travail, l'éclat d'une intelligence supérieure et d'une volonté
moins flottante. Ce fut un honnête homme, opiniâtre dans la revendication
des prérogatives de sa compagnie » ; tel est le portrait qu'en fit La Rouve-
rade, son biographe, un siècle plus tard.
Le premier-président Le Berthon, entouré de l'ensemble des parlemen-
taires bordelais se vit signifier, le 4 septembre 1771, par le maréchal de
Richelieu, gouverneur de Guyenne, et l'intendant Esmangart, la « tragi-
que » décision royale qui supprimait pour cause de vénalité toutes les
charges parlementaires existantes et érigeait de nouveaux offices dont les
titulaires devraient désormais rendre la justice gratuitement. Une nouvelle
cour fut constituée, le nombre de ses membres considérablement allégé et
chacun perçut des gages fixes remplaçant les épices qui venaient d'être sup-
primées.
Le frère Jean-Baptiste-Pierre-Jules Dudon de Lestrade fut nommé avo-
cat général du nouveau parlement. Ses honorables collègues ne lui pardonnè-
rent pas d'avoir accepté cette nomination ; ainsi fut-il immédiatement mis
à l'écart au moment du retour de l'ancien parlement en 1775 ; il eut en
1783, la survivance de la charge de son père qui était procureur général ;
les rancœurs n'étaient toujours pas éteintes et son installation ne se fit pas
sans heurts et sans violence. Aucun franc-maçon n'éleva la voix pour défen-
dre le frère Dudon qui était vénérable de l' Amitié, l'un des principaux
ateliers de Bordeaux. Les parlementaires adressèrent une remontrance au
roi, présentant cette installation comme illégale : « Il fut inculpé pour ses
mœurs de la manière la plus cruelle » dit Lamontaigne dans ses Chroniques.
Les fascécieux parlementaires ne se contentèrent pas de colporter la rumeur
de bouche à oreille ou dans les salons, ils la firent imprimer et distribuer,
la Gazette de Leyde l'inséra dans ses colonnes « pour déchirer ce magistrat
et l'avilir aux yeux de toute l'Europe ». Cet incident, survenu au cœur du
monde maçonnico-parlementaire démontre une fois de plus combien la
solidarité maçonnique, si importante de nos jours, n'était guère de mise à
Bordeaux dans le dernier quart du XVIIIe siècle.
En 1771, le choix avait été donné à chacun des parlementaires pour
savoir s'il adhérait au nouveau corps où s'il préférait l'exil et l'assignation
à résidence. Le premier-président préféra l'exil et alla se reclure dans son
château de Virelade, au sud de Bordeaux. Il y partit sous une pluie battante,
pendant que le gouverneur de Guyenne faisait apposer les scellés sur les
portes du palais de l'Ombrière, siège inviolable du parlement bordelais. La
nuit, témoignage de l'affection que lui portait le peuple bordelais, une affiche
anonyme fut placardée dans la ville et sur le portail de son hôtel, rue du
Mirail. On pouvait y lire en quatre vers toute la peine des Bordelais et
l'assurance que son remplaçant ne serait jamais reconnu pour tel.
Le successeur de Le Berthon à la première-présidence nous est égale-
ment bien connu puisqu'il appartient à une grande famille de parlementaires
mortier en 1748. C'est là une carrière toute tracée pour un fils et petit-fils
de magistrat. Reçu par la Française dont il était membre en 1773, il en fut
le vénérable perpétuel dès 1779. « M. Le Berthon était un magistrat austère,
laborieux et digne du respect que toute la province lui témoignait. Il avait
la droiture de l'esprit, le sentiment de la justice, l'autorité de l'expérience,
l'amour de son état, les sympathies de ses collègues. Il lui manqua au milieu
d'une société en travail, l'éclat d'une intelligence supérieure et d'une volonté
moins flottante. Ce fut un honnête homme, opiniâtre dans la revendication
des prérogatives de sa compagnie » ; tel est le portrait qu'en fit La Rouve-
rade, son biographe, un siècle plus tard.
Le premier-président Le Berthon, entouré de l'ensemble des parlemen-
taires bordelais se vit signifier, le 4 septembre 1771, par le maréchal de
Richelieu, gouverneur de Guyenne, et l'intendant Esmangart, la « tragi-
que » décision royale qui supprimait pour cause de vénalité toutes les
charges parlementaires existantes et érigeait de nouveaux offices dont les
titulaires devraient désormais rendre la justice gratuitement. Une nouvelle
cour fut constituée, le nombre de ses membres considérablement allégé et
chacun perçut des gages fixes remplaçant les épices qui venaient d'être sup-
primées.
Le frère Jean-Baptiste-Pierre-Jules Dudon de Lestrade fut nommé avo-
cat général du nouveau parlement. Ses honorables collègues ne lui pardonnè-
rent pas d'avoir accepté cette nomination ; ainsi fut-il immédiatement mis
à l'écart au moment du retour de l'ancien parlement en 1775 ; il eut en
1783, la survivance de la charge de son père qui était procureur général ;
les rancœurs n'étaient toujours pas éteintes et son installation ne se fit pas
sans heurts et sans violence. Aucun franc-maçon n'éleva la voix pour défen-
dre le frère Dudon qui était vénérable de l' Amitié, l'un des principaux
ateliers de Bordeaux. Les parlementaires adressèrent une remontrance au
roi, présentant cette installation comme illégale : « Il fut inculpé pour ses
mœurs de la manière la plus cruelle » dit Lamontaigne dans ses Chroniques.
Les fascécieux parlementaires ne se contentèrent pas de colporter la rumeur
de bouche à oreille ou dans les salons, ils la firent imprimer et distribuer,
la Gazette de Leyde l'inséra dans ses colonnes « pour déchirer ce magistrat
et l'avilir aux yeux de toute l'Europe ». Cet incident, survenu au cœur du
monde maçonnico-parlementaire démontre une fois de plus combien la
solidarité maçonnique, si importante de nos jours, n'était guère de mise à
Bordeaux dans le dernier quart du XVIIIe siècle.
En 1771, le choix avait été donné à chacun des parlementaires pour
savoir s'il adhérait au nouveau corps où s'il préférait l'exil et l'assignation
à résidence. Le premier-président préféra l'exil et alla se reclure dans son
château de Virelade, au sud de Bordeaux. Il y partit sous une pluie battante,
pendant que le gouverneur de Guyenne faisait apposer les scellés sur les
portes du palais de l'Ombrière, siège inviolable du parlement bordelais. La
nuit, témoignage de l'affection que lui portait le peuple bordelais, une affiche
anonyme fut placardée dans la ville et sur le portail de son hôtel, rue du
Mirail. On pouvait y lire en quatre vers toute la peine des Bordelais et
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