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LES PHILOSOPHES PARISIENS 227
philosophiques chez le baron d'Holbach, un physicien, chez le
comte de Mirabeau et chez Helvétius. Il avait coutume d'inscrire
tous les soirs dans ses Souvenirs, où il avait dîné, les noms de ceux
qu'il avait rencontrés et ce que l'un ou l'autre des esprits forts de
l'époque avait dit d'intéressant. Je donne un extrait de quelques
passages de ces souvenirs que l'infatigable observateur a scrupu-
leusement notés. [Introduction de Z.]
1767
Le 25 août. Aujourd'hui, j'ai de nouveau rendu visite à Diderot.
Cet homme célèbre s'est fait un revenu de 7 000 à 8 000 livres de
rentes. L'Impératrice de Russie lui a donné 80 000 livres, l'Ency-
clopédie lui en valait autant. Depuis l'Encyclopédie, il n'est plus
aussi familier avec d'Alembert qu'auparavant. Madame Diderot
est très dévote. Elle ne peut que prier pour la conversion de son
mari. Diderot n'est pas non plus en bons termes avec Forbonnais.
« Si je suis avec celui-là, dit-il, c'est comme si j'étais tout abreuvé
de fumée il m'en vend tellement que je souffle sans cesse pour
m'en débarrasser. » Un membre de la société raconta l'anecdote
suivante M. Pelletier d'Orléans faisait la collecte d'aumônes
pour les pauvres. Ce faisant, il importuna beaucoup un certain
marchand riche, fier et irascible qui le mit plusieurs fois à la porte
et finit par lui donner une gifle. « Bon, dit Pelletier avec calme,
ceci est pour moi mais que voulez-vous me donner pour les
pauvres ? » L'anecdote a failli arracher des larmes à Diderot qui
n'a cessé de s'exclamer « 0, c'est sublime, vraiment
sublime » 25.
M. de la Place nous régala d'un autre trait « Le vieux Crébillon
ne songeait à rien d'autre qu'à son divertissement. Vers la fin de
sa vie, il dilapidait, en plus de ses 12 000 [sic] livres de rentes, la
fortune de ses enfants. Malgré ses 84 ans, il entretenait des filles.
Crébillon le jeune, son fils, a environ 60 ans maintenant. Il tra-
vaille à ses Lettres athéniennes, est d'un caractère doux et vit très
content avec ses 4 000 livres de rentes. Sa femme, la tante du
Lord Stafford qui fit le mariage, est morte de chagrin sur la perte
de son fils unique. On sait cependant que le jeune Crébillon faisait
le fat quand son père était dans la plus affreuse misère 26. »
On en vint à parler des Allemands. « Maintenant ils vont gâter
leur langue par leur style entrelardé de Sylphes aériens, Séraphins
et Chérubins, remarqua Diderot, et plus que cela ils succombent
à la faute d'Homère qui, par le charme de ses poésies, justifia les
anciennes fables et contribua ainsi à la survie du paganisme 2'. »
philosophiques chez le baron d'Holbach, un physicien, chez le
comte de Mirabeau et chez Helvétius. Il avait coutume d'inscrire
tous les soirs dans ses Souvenirs, où il avait dîné, les noms de ceux
qu'il avait rencontrés et ce que l'un ou l'autre des esprits forts de
l'époque avait dit d'intéressant. Je donne un extrait de quelques
passages de ces souvenirs que l'infatigable observateur a scrupu-
leusement notés. [Introduction de Z.]
1767
Le 25 août. Aujourd'hui, j'ai de nouveau rendu visite à Diderot.
Cet homme célèbre s'est fait un revenu de 7 000 à 8 000 livres de
rentes. L'Impératrice de Russie lui a donné 80 000 livres, l'Ency-
clopédie lui en valait autant. Depuis l'Encyclopédie, il n'est plus
aussi familier avec d'Alembert qu'auparavant. Madame Diderot
est très dévote. Elle ne peut que prier pour la conversion de son
mari. Diderot n'est pas non plus en bons termes avec Forbonnais.
« Si je suis avec celui-là, dit-il, c'est comme si j'étais tout abreuvé
de fumée il m'en vend tellement que je souffle sans cesse pour
m'en débarrasser. » Un membre de la société raconta l'anecdote
suivante M. Pelletier d'Orléans faisait la collecte d'aumônes
pour les pauvres. Ce faisant, il importuna beaucoup un certain
marchand riche, fier et irascible qui le mit plusieurs fois à la porte
et finit par lui donner une gifle. « Bon, dit Pelletier avec calme,
ceci est pour moi mais que voulez-vous me donner pour les
pauvres ? » L'anecdote a failli arracher des larmes à Diderot qui
n'a cessé de s'exclamer « 0, c'est sublime, vraiment
sublime » 25.
M. de la Place nous régala d'un autre trait « Le vieux Crébillon
ne songeait à rien d'autre qu'à son divertissement. Vers la fin de
sa vie, il dilapidait, en plus de ses 12 000 [sic] livres de rentes, la
fortune de ses enfants. Malgré ses 84 ans, il entretenait des filles.
Crébillon le jeune, son fils, a environ 60 ans maintenant. Il tra-
vaille à ses Lettres athéniennes, est d'un caractère doux et vit très
content avec ses 4 000 livres de rentes. Sa femme, la tante du
Lord Stafford qui fit le mariage, est morte de chagrin sur la perte
de son fils unique. On sait cependant que le jeune Crébillon faisait
le fat quand son père était dans la plus affreuse misère 26. »
On en vint à parler des Allemands. « Maintenant ils vont gâter
leur langue par leur style entrelardé de Sylphes aériens, Séraphins
et Chérubins, remarqua Diderot, et plus que cela ils succombent
à la faute d'Homère qui, par le charme de ses poésies, justifia les
anciennes fables et contribua ainsi à la survie du paganisme 2'. »
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