ABBAYE DE VALMAGNE
par M. Marcel AUBERT
L’abbaye de Valmagne (I) fut fondée en 1138, sur un
terrain donné par Foulques, abbé d’Ardorel, au diocèse
de Castres, près d’une source abondante, par Raymond
Trencavel, vicomte de Béziers, et enrichie de nombreuses
donations faites par les seigneurs de la région. En 1139,
Raymond, évêque d’Agde, sanctionne cette donation et
rattache l’abbaye à son diocèse. Malgré l’abbé d’Ardo
rel, Valmagne se donna à Cîteaux en 1145, avec la per
mission du pape Eugène III. Deux ans plus tard, Ardo-
rel s’affiliait, elle aussi, à l’Ordre cistercien. Une abbaye
fut alors construite, dont il ne subsiste rien aujourd’hui ;
les travaux avancèrent lentement : en 1172, Guilhem de
Montpellier donne 500 sols melgoviens pour achever le
réfectoire, et, en 1227, Bernard, évêque de Béziers, lègue
la même somme pour la construction de l’église : suivant
l’habitude des Cisterciens, on élevait d’abord une cha
pelle très simple, indispensable à la vie de la nouvelle
communauté, que l’on remplaçait plus tard par une église
plus importante. En 1249, l’abbé Bertrand d’Auriac ob-
(1) Comm. de Villevayrac (Hérault). Appartient à M me la ba
ronne Portalis, que nous sommes heureux de remercier ici de son
aimable accueil.
Alfred Cabanis, L'abbaye de Valmagne, dans Mém. de la Soc. des
lettres, sciences et arts de l’Aveyron, t. V, 1844-1845, p. 424. — Pierre
de Gorsse, L’abbaye cistercienne Sainte-Marie de Valmagne, 1933.
•— Marcel Aubert, L’architecture cistercienne en France, avec la col
laboration de la marquise de Maillé, 2 e éd., 1947, t. I, passim,
plan dressé par H. Nodet, ancien inspecteur général des Monu
ments historiques, qui en a fait, en 1897, d’excellents relevés. Cf.
Archives de la Commission des Monuments historiques, publ. par
A. de Baudot et Perrault-Dabot, 1893-1903, t. IV.
