LA CATHÉDRALE ET LE CLOITRE DE CONDOM
par Marcel DURLIAT
Historique. —■ La cathédrale de Condom (1) possède valeur d’exemple, tant en
ce qui regarde l’histoire du chantier d’une cathédrale que pour ce qui concerne le
passage du gothique à l’art de la Renaissance dans les régions méridionales de la
France.
Il existait à Condom une ancienne abbaye bénédictine (2) dont l’église romane
était peut-être dotée d’un déambulatoire à chapelles rayonnantes (3) et plus sûre
ment encore possédait un portail sculpté. Des claveaux, remployés à l’époque gothique
dans la construction du clocher, étaient décorés de musiciens accroupis (4) représen
tant ou non les vieillards de l’Apocalypse. Ils avaient probablement appartenu à
(1) Abbé J.-M. Cazauran, Monographie de l’église Saint-Pierre de Condom, dans Revue de Gas
cogne, XIX, 1878, p. 437-447, 489-507, 551-556; XX, 1879, p. 25-32, ou tirage à part, Paris, 1879.
— J. Gardère, La cathédrale de Condom, dans Congrès archéologique d’Agen et Auch, 1901, p. 320-330 ;
Id., L’ancienne église cathédrale Saint-Pierre de Condom et ses constructeurs, Condom, 1903.—■ Ludovic
Mazéret, Chroniques de l’église de Condom, Condom, 1927. — Abbé S. Daugé et P. Rouleau, La cathé
drale de Condom, histoire et description, Condom, 1931. —• Henri Polge, Ancienne cathédrale Saint-
Pierre (de Condom), dans Dictionnaire des Églises de France; III A : Pyrénées-Gascogne, Paris,
1967, p. 48-51. La plupart de ces études ont bénéficié, directement ou indirectement, et la nôtre à
travers elles, des renseignements contenus dans une histoire manuscrite de la cathédrale de Condom
par Joseph Gardère, ancien archiviste de Condom, qui avait entrepris de longues recherches dans
les archives de la ville et les minutes notariales.
(2) Amable Plieux, Histoire de l’abbaye de Saint-Pierre de Condom, Auch, 1881.
(3) Abbé S. Daugé, Vestiges archéologiques romans de Condom, Auch, 1935, p. 4, d’après l’his
toire manuscrite de la cathédrale de Condom de Joseph Gardère, indique que « les chapelles de la
Vierge, de saint Jean-Baptiste, de saint Benoît et de saint Jean l’Evangéliste rayonnaient autour de
l’autel principal dédié à saint Pierre ». Ce renseignement pourrait peut-être aussi s’appliquer à un
« chevet bénédictin » pourvu de quatre absidioles, échelonnées deux à deux de chaque côté de l’ab
side principale.
(4) On retira ces claveaux, ainsi que d’autres pierres sculptées des maçonneries du clocher peu
après 1880, lorsque l’on reconstruisit la voûte inférieure de ce clocher. En 1913-1914, ils se trouvaient
dans un couloir de la Caisse d’épargne de Condom. Nous ignorons ce qu’ils sont devenus. Il est pro
bable que d’autres matériaux provenant de l’abbatiale romane furent de même employés à la cons
truction de l’église gothique (abbé S. Daugé, ouvr. cité, p. 11-12).
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