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i98 MAGASIN PÏTTO-RESQUE.
moyen d'une muraille, à l'abri de laquelle les habitants vin-
rent se réfugier, abandonnantrintërieur de l'île. Ce dépla:-
cemsntiiyait en grande partie epntribuê a. concetitrec ta po-
pulation autour de Ghoa et de Dzaoudzi, à tel point que ~les
cases isolées au bord delà mer avaient cesse d'être habitées
et ne servaient plus qu'accidentellement aux pêcheurs indi-
gènes qui guettent la tortue quand eile~ient_a terre.
Nais depuis l'occupation française,.cet êtaFdeTchoses a
probablement changé, la population, qui n'était en 1840,
suiyantM. le capitaine Jehenne, que de i2QQ!iabi~
ayantdêja atteint, lors du recensement fait en'janvier i846,
lechiB'rede6000.
Presque tous les anciens habitants de Mayotte, appelés
~Soùti avaient fait fuir dans les !!es voisines, sont revenus
dans leur pays.
Cet ancien saltan, cegTterrier qtiialais~ dans oe pays-
de glorieux souvenirs, a quitté le pouvoir pour rentrer,-
comtue Sylla ,.dans la vie puvëë t,et il savoure aujourd'hut
les loisirs qM lui a faits le gouvernemebt français. Vers
i845,~une' expédition S(R!S -les prd~ du.comIilandanf
Desfosses ) aujourd'ItHt vtce'-àmiraÏ, ayant été ~yoyëe dans
tcs~ parages des Comorespo~ protéger: notre.cqmmercë à
Madagascar, un des vaisseaux q~u la composaient, ~ep-'
CMM, fut charge d'une'missibti pour -Mayotte. C'est d'un
OMicier'de ce. bâtiment qui à bien voulu nous communi-
quer, son journal, qus nous tenons les détails qui suivent:
'Souli, nous fumes introduits prës de lui par son intondant.'
Nous nous trouvâmes en face d~nn gros homme:~
cou enibncë dans les épaules, qui~ accroupi sur une natte,.
achevait son repas du soir, entoure de ses serviteurs et de
ses amis. En le voyant porter avidement à,ses lÉvres un
énorme bol de tafia, nous nous expliquâmes l'air hëbëte et
tgnoMe de cethomme, autrefois remarquable par son intel-
ligence etson courage.
» Le repas achevé, des esclaves en enleverentles restes,
et notre hôte nous annonça de la musique et des danses
de caractère. Trois musiciens composaient l'orchestre
une sorte de guitare a trois cordes était grattee'par un
Arabe à mine assez ëveiilee; un nègre cafre frappait des
doux poings deux tam-tams posés à terre, et le troisième
faisaitia partie vocale et s'escrimait sur un Mre avec
beaucoup d'adresse. Le bobre est un instrument de' mu-
sique très-usité chez les nègres africains, et qui se com-
pose d'un arc do bambou traversé a sa partie inférieure
par une .calebasse. En pressant.Ia corde suivant les notes,
i) l'uMo de petites baguettes, on fait rendre à cet instru-
ment un son analogue à celui .de la harpe..Notre nègre
ètait,.à ce qu'il paraît, un artiste distingué, caron lui 6t
jouer seul là romance intitulée M<:?'Not:o!~& s'ex ps-<
~MOTc. M accompagna son thème musical de variatioas
fort savaateSt ens'animant sUbrt et faisant coudr ses doigts
avec une telle. rapidité sur l'muque corde, que son &ont
ruisselait'desuëur.
Quand ilëutuhi, deux. danseuses arabes s'avancèrent
au mineu du ccrelo; mais leur talent ne fut pas Autant ap-
précié que celui du chanteur. Je.doisreconnaitre, à la yê-
< rité,qu'aIueurduMIeursiIIîouettedinëraitpeudeceI!e
de deux ours dressés à ce genre d'exercfce. Que nous étions
loin de la danse vive et animée des noirs de Bourbon!
» Ayant salué le sultan, nous descendtmes au r'sage où
les roulements du tambour de la garnison annonçaient la
fermeture des portes. A cette heure/les Arabes rentrent
6hc2 eux paisibles et sans souci du lendemain, 'mainte-
nant que, grâce a M protection de }aFr&nce, ils n'ont
ptusà craindre la rapacité du tyran qui les dépouillait de
leurs biens les plus précieux, et, s'il éprouvait un refus,
n'hésitait pas & faire tomber les têtes de ses sujets. ?
Le sol de Mayottf} of&'e aux regards une'imniense quan-'
titë de.bananiers et de cocotiers, d'ananas, de magninques
manguiersdontles~fruits sont.d'une,saveur exquise. Des
.troupeaux de boeufs el'rent e~ et IA dans les-savanes. A.
mësufeque l'on s'avance vers la partie septentrionale de
l'île, on voit les arbres devenir plus rares, et la'végétation
dispara!trëpresqae°entiÈremeiit.
A une hauteur de 200 mètres environ au-dessus- du
niveau de la mer, on trouve un ancien volcan dont le cra-
tère s'est aujourd'hui transforme en ua lac. Ses bords sont
-découpes a pic en diS'ërents endroits, et sa profondeur, aa
milieu du bassin, est de 45 pieds. Des aiguilles de lave
pointentçaetH.ati-dessns de sa surface. Ses eaux sont'
d'une nature suifureuse, propres aguerir les maladies cu-
tanées Mquentes dans ce pays; mais les habitants n'en
savent nas~ser. Tout alentour s'élèvent de petits _m
.cuiës indiquant ditfei'entes pënodes :de, soulèvejNents.
A pëu"de distance se trouvent deux montagnes coniques, `-
qui. s'abaissent versie rivage par une. pente douce, où
l~herl)ès*epaissitetoù se moatrent/d&npuYëau.tes.arbre
-à l'ombre desquels; paissent une centaine d6/b(ëuis;appar-
tenan~t'Ëtat. :;y 7- 7
~-La culture du ïH,; qui acte introduite~d~
!'occu~ 1846.
La sëuiemdustrie~du'pays était alors~eHe de !â fabrication
de l'huile de coco.~queles Arabes font par des: procèdes
-peujnteiligents~CetfeMese~end sixtes !ieux~
de vingt-deux titres' pour une piastre. Les productions ve-
gêtaies y.ssnt.~HSsi. riche.$._qce sous les tropiques on y
trouve notMUïtent une grande quanfita de boisLpropres aux
constructions.
La population ai!ëe de l'ite est formëe de pigeons de
deux ou trois espèces :une,d'uhMeufoncé, alatëteet `
le cou blancs; l'autre, de couleur roux clair, a les yeux..
petits, le bec court et les pattes jaunes. On rencontre aussi
beaucoup d'éperviërs, et an bord des ravines on voit scin-
tiHerausoleiMepinmageëciatantduniartIn-pecheur.
Sur le rivage on trouve'la tortue caret, qui est recher-
chée pour son écaiHc. On n'y voit d'autres reptiles qu'une
'espèce dé boa inoffensif et queiquos couleuvres. Les p0!s-
sons, de. genres'tres-varies, sont de bonne qualitë, a l'ex-
ception d'une espèce vivant ait mitieu.des coraux.
Les coquillages abondent. 'Nous citerons entre autres
une grande variété de porcelaines': la tigrée, la géogra-
phique, la porcelaine à bandes; une..immense variété de
c6nës: lecoNBëcEit, là volute ponctuée, le tu
d'un vert emëraùde superbe fa vis crénelée, 'des harpes,
la fasciolaire, le fuseau dcnts-de-scig-Ie bënitier, l'lup-
pope maculée, etc. N'oublions pas une espèce charmante,
appelé communément la fraise; blanche, moucheté de rose,
et~ont la ressemblance avec ce fmit savoureux fait à
rœilune compIëte'iUusio!
ZsSKMesMKeSM
LA DERNIÈRE ËTAPE. 7
JOURNALC'tJNViEtU.MtC.,
Soite.–yoy.p.46,50,158,n8;M6.
XXIX (Suite). RENE FAIT DE M PH!t.OSOPH!E HtSTO~QUË
SANS LE SAVOIR.
Noùssommes an plus fort de notre débat surcc'point
lorsque René arrive tout troublé, ït est quelque temps
avant de pouvoir s& faire comprendre; il se dandine d'une.
jambe surl'autre. Roger s'impatiente, et le pauvre garcod
moyen d'une muraille, à l'abri de laquelle les habitants vin-
rent se réfugier, abandonnantrintërieur de l'île. Ce dépla:-
cemsntiiyait en grande partie epntribuê a. concetitrec ta po-
pulation autour de Ghoa et de Dzaoudzi, à tel point que ~les
cases isolées au bord delà mer avaient cesse d'être habitées
et ne servaient plus qu'accidentellement aux pêcheurs indi-
gènes qui guettent la tortue quand eile~ient_a terre.
Nais depuis l'occupation française,.cet êtaFdeTchoses a
probablement changé, la population, qui n'était en 1840,
suiyantM. le capitaine Jehenne, que de i2QQ!iabi~
ayantdêja atteint, lors du recensement fait en'janvier i846,
lechiB'rede6000.
Presque tous les anciens habitants de Mayotte, appelés
~
dans leur pays.
Cet ancien saltan, cegTterrier qtiialais~ dans oe pays-
de glorieux souvenirs, a quitté le pouvoir pour rentrer,-
comtue Sylla ,.dans la vie puvëë t,et il savoure aujourd'hut
les loisirs qM lui a faits le gouvernemebt français. Vers
i845,~une' expédition S(R!S -les prd~ du.comIilandanf
Desfosses ) aujourd'ItHt vtce'-àmiraÏ, ayant été ~yoyëe dans
tcs~ parages des Comorespo~ protéger: notre.cqmmercë à
Madagascar, un des vaisseaux q~u la composaient, ~ep-'
CMM, fut charge d'une'missibti pour -Mayotte. C'est d'un
OMicier'de ce. bâtiment qui à bien voulu nous communi-
quer, son journal, qus nous tenons les détails qui suivent:
'Souli, nous fumes introduits prës de lui par son intondant.'
Nous nous trouvâmes en face d~nn gros homme:~
cou enibncë dans les épaules, qui~ accroupi sur une natte,.
achevait son repas du soir, entoure de ses serviteurs et de
ses amis. En le voyant porter avidement à,ses lÉvres un
énorme bol de tafia, nous nous expliquâmes l'air hëbëte et
tgnoMe de cethomme, autrefois remarquable par son intel-
ligence etson courage.
» Le repas achevé, des esclaves en enleverentles restes,
et notre hôte nous annonça de la musique et des danses
de caractère. Trois musiciens composaient l'orchestre
une sorte de guitare a trois cordes était grattee'par un
Arabe à mine assez ëveiilee; un nègre cafre frappait des
doux poings deux tam-tams posés à terre, et le troisième
faisaitia partie vocale et s'escrimait sur un Mre avec
beaucoup d'adresse. Le bobre est un instrument de' mu-
sique très-usité chez les nègres africains, et qui se com-
pose d'un arc do bambou traversé a sa partie inférieure
par une .calebasse. En pressant.Ia corde suivant les notes,
i) l'uMo de petites baguettes, on fait rendre à cet instru-
ment un son analogue à celui .de la harpe..Notre nègre
ètait,.à ce qu'il paraît, un artiste distingué, caron lui 6t
jouer seul là romance intitulée M<:?'Not:o!~& s'ex ps-<
~MOTc. M accompagna son thème musical de variatioas
fort savaateSt ens'animant sUbrt et faisant coudr ses doigts
avec une telle. rapidité sur l'muque corde, que son &ont
ruisselait'desuëur.
Quand ilëutuhi, deux. danseuses arabes s'avancèrent
au mineu du ccrelo; mais leur talent ne fut pas Autant ap-
précié que celui du chanteur. Je.doisreconnaitre, à la yê-
< rité,qu'aIueurduMIeursiIIîouettedinëraitpeudeceI!e
de deux ours dressés à ce genre d'exercfce. Que nous étions
loin de la danse vive et animée des noirs de Bourbon!
» Ayant salué le sultan, nous descendtmes au r'sage où
les roulements du tambour de la garnison annonçaient la
fermeture des portes. A cette heure/les Arabes rentrent
6hc2 eux paisibles et sans souci du lendemain, 'mainte-
nant que, grâce a M protection de }aFr&nce, ils n'ont
ptusà craindre la rapacité du tyran qui les dépouillait de
leurs biens les plus précieux, et, s'il éprouvait un refus,
n'hésitait pas & faire tomber les têtes de ses sujets. ?
Le sol de Mayottf} of&'e aux regards une'imniense quan-'
titë de.bananiers et de cocotiers, d'ananas, de magninques
manguiersdontles~fruits sont.d'une,saveur exquise. Des
.troupeaux de boeufs el'rent e~ et IA dans les-savanes. A.
mësufeque l'on s'avance vers la partie septentrionale de
l'île, on voit les arbres devenir plus rares, et la'végétation
dispara!trëpresqae°entiÈremeiit.
A une hauteur de 200 mètres environ au-dessus- du
niveau de la mer, on trouve un ancien volcan dont le cra-
tère s'est aujourd'hui transforme en ua lac. Ses bords sont
-découpes a pic en diS'ërents endroits, et sa profondeur, aa
milieu du bassin, est de 45 pieds. Des aiguilles de lave
pointentçaetH.ati-dessns de sa surface. Ses eaux sont'
d'une nature suifureuse, propres aguerir les maladies cu-
tanées Mquentes dans ce pays; mais les habitants n'en
savent nas~ser. Tout alentour s'élèvent de petits _m
.cuiës indiquant ditfei'entes pënodes :de, soulèvejNents.
A pëu"de distance se trouvent deux montagnes coniques, `-
qui. s'abaissent versie rivage par une. pente douce, où
l~herl)ès*epaissitetoù se moatrent/d&npuYëau.tes.arbre
-à l'ombre desquels; paissent une centaine d6/b(ëuis;appar-
tenan~t'Ëtat. :;y 7- 7
~-La culture du ïH,; qui acte introduite~d~
!'occu~ 1846.
La sëuiemdustrie~du'pays était alors~eHe de !â fabrication
de l'huile de coco.~queles Arabes font par des: procèdes
-peujnteiligents~CetfeMese~end sixtes !ieux~
de vingt-deux titres' pour une piastre. Les productions ve-
gêtaies y.ssnt.~HSsi. riche.$._qce sous les tropiques on y
trouve notMUïtent une grande quanfita de boisLpropres aux
constructions.
La population ai!ëe de l'ite est formëe de pigeons de
deux ou trois espèces :une,d'uhMeufoncé, alatëteet `
le cou blancs; l'autre, de couleur roux clair, a les yeux..
petits, le bec court et les pattes jaunes. On rencontre aussi
beaucoup d'éperviërs, et an bord des ravines on voit scin-
tiHerausoleiMepinmageëciatantduniartIn-pecheur.
Sur le rivage on trouve'la tortue caret, qui est recher-
chée pour son écaiHc. On n'y voit d'autres reptiles qu'une
'espèce dé boa inoffensif et queiquos couleuvres. Les p0!s-
sons, de. genres'tres-varies, sont de bonne qualitë, a l'ex-
ception d'une espèce vivant ait mitieu.des coraux.
Les coquillages abondent. 'Nous citerons entre autres
une grande variété de porcelaines': la tigrée, la géogra-
phique, la porcelaine à bandes; une..immense variété de
c6nës: lecoNBëcEit, là volute ponctuée, le tu
d'un vert emëraùde superbe fa vis crénelée, 'des harpes,
la fasciolaire, le fuseau dcnts-de-scig-Ie bënitier, l'lup-
pope maculée, etc. N'oublions pas une espèce charmante,
appelé communément la fraise; blanche, moucheté de rose,
et~ont la ressemblance avec ce fmit savoureux fait à
rœilune compIëte'iUusio!
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LA DERNIÈRE ËTAPE. 7
JOURNALC'tJNViEtU.MtC.,
Soite.–yoy.p.46,50,158,n8;M6.
XXIX (Suite). RENE FAIT DE M PH!t.OSOPH!E HtSTO~QUË
SANS LE SAVOIR.
Noùssommes an plus fort de notre débat surcc'point
lorsque René arrive tout troublé, ït est quelque temps
avant de pouvoir s& faire comprendre; il se dandine d'une.
jambe surl'autre. Roger s'impatiente, et le pauvre garcod
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