Titre : Elle : l'hebdomadaire de la femme : tous les mercredis / rédacteur en chef Hélène Gordon-Lazareff
Éditeur : Elle (Paris)
Éditeur : CMI PublishingCMI Publishing (Levallois-Perret)
Date d'édition : 1951-04-30
Contributeur : Gordon-Lazareff, Hélène (1909-1988). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343485686
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 avril 1951 30 avril 1951
Description : 1951/04/30 (N283). 1951/04/30 (N283).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k30768694
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-JO-3947
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2022
Des sourires et des hommes
James Mason sera le Rommel de la version américaine
du nouveau film consacré à la vie romancée du général.
Jean Anouilh va mettre Danv Robin aux prises avec la
convoitise masculine; c’est elle qui tiendra le rôle de la
pure jeune fille dans son prochain film: / .a petite / hèrcse.
Louis Jourdan cherche grande maison tout confort, prix
modéré, pour lui, sa femme, bébé à venir. Bonnes réfé
rences : a vécu 8 ans aux Etats-Unis, a tourné 4 films, est
considéré comme le Charles Boyer des temps modernes.
G.-H, Clouzot avait bâti des châteaux au Mexique: il
espérait y tourner les extérieurs du Salaire de la peur.
mais en réalité c’est en Espagne qu’il réalise son film.
Henri Decoin cumule et économise: il est metteur en
scène et vedette dans le même film. I! tourne en Kspagne
avec Martine Carol et Carmen Sévilla: Le Désir et
l'Autour ou la vie d’une vedette pendant le tournage et
l’on verra sur l’écran Henri Decoin et les techniciens.
Paul Claudel passe au répertoire de la Comédie-Fran
çaise avec LAnnonce fuite à Marie, mais il y a un envers
au décor : la pièce ne sera représentée qu'au début de 1953.
Julien Bertheau est éclectique: il va monter à la fois
[.'Homme que fai tué, de Maurice Rostand (la guerre
donne-t-elle le droit de tuer .') et Antigone, de Sophocle.
Clément Duhour se sépare de sa femme Viviane
Romance mais en bons termes et ils conservent leur maison
de production; en outre, il redevient chanteur de charme.
Viviane, elle, tourne Vêtir ceux oui sont nus; metteur en
scène : Mario Chiari ; producteur... Clément Duhour.
François Périer prend la direction du théâtre de la
Michodière en alternance avec Yvonne Printemps . un an
sur deux, c'est lui qui dirigera effectivement le théâtre. En
1951-1952, comme il partira en tournée avec « Bobos.se »,
Yvonne Printemps sera directrice. Dès la fin de 1952,
François Périer créera une nouvelle pièce d’André Roussin.
Georges Guétary a été accosté par un vieux monsieur
aussi pauvre que soigné qui lui a demandé « un peu d'ar
gent pour manger ». C’était le créateur du rôle de Don
Carlos "dans le film tourné en 1920 avec Musidora.
Clark Gable divorce de lady Ashley, sa quatrième femme.
Motif : incompatibilité d'humeur, il aime le sport et la
chasse ; elle aime les cocktails et les toilettes.
Bernard Lajarrige, le photographe de Méfiez-vous des
blondes, va tourner cet été. à Venise, avec Raymond Rou
leau (le journaliste), une suite policière de cette histoire.
« ELLE » a péché par omission en oubliant de vous
signaler que la photo de la page 1 t de son numéro sur
les Contemporains avait été prise (et bien prise) par
Jean Chevalier au musée des Arts Modernes. Pardon !
A Cannes, l’U.R.S.S. et ses trois
représentants restent en famille
. TW T ous n’avons pas apporté d'habit » ont déclaré, avec
^ consternation, les trois représentants de H .R.S.S. au
Festival de Cannes. Voyant que toutes les autres Jîer-
sonnalités arboraient la tenue de soirée, ils ont acheté chacun,
un nœud papillon. Et, à chaque réunion du Festival, Nicolas
Pcherkassov, vedette du film M oussoegsky et les metteurs en
scène Simenov et Poudovkhine. ont promené leur nœud papillon.
Cette semaine
w.
j.-J. Gautier inscrit au tableau d’honneur François Darbon
■
mi
lin
’est amusant, toutes les semaines, de cueillir,
sur les scènes ou les écrans de Paris, un visage
de jeune homme ou de jeune femme, et de jouer
à qui perd gagne avec des cartes encore neuves,
jeune acteur, c’est peut-être le Mounet-Sully ou
De Max de demain. line jeune actrice, la Sara h
Bernhardt d’après-demain. Oui sait ?
Cette fois-ci, je veux vous parler de François
l )arbon.
Ce n’est pas un Parisien, mais un acteur du Centre
Dramatique de l’Est (Nancy, Strasbourg, Mulhouse, Met/, etc.) ; il est
venu jouer à Paris Les Centaures et II est minuit, docteur Schweitzer, de
Gilbert Cesbron. Auparavant, M. Darbon, qui est aussi un metteur en
scène intelligent, nous était apparu dans l n homme de Dieu, de
M. Gabriel Marcel. Le voilà dans un rôle d’administrateur des Colonies.
Cn pauvre homme plein de bonne volonté qui ne passera pas outre le
règlement et l’opinion publique. Il a des supérieurs. Il le sait. Ceux-ci le
notent. 11 1» Sait. Sa carrière dépend de la ferme exécution des ordres. Il le
sait. 11 appartient à la race qui obéit. Et qui, pour être obéie, a besoin de se
faire craindre. Il le sait, et, par moments, il éprouve une certaine aigreur
mal rentrée de ne pas s’imposer par le seul effet de son propre ascendant.
En dehors de cela, il oscille de l’ironie contenue à la brutalité ; du
cynisme à l’insolence à peine voilée. Il essuie le mépris des êtres supé
rieurs, avec une espèce de crispation, comme le pauvre acrobate cache,
sous un sourire forcé, les blessures que lui infligent les lazzis d’une
foule bien nourrie. J’ai l’air de parler d’un personnage
de roman ou de pièce, je ne fais, en réalité, que tra
duire ia mimique de M. Erançois Darbon, dans le
rôle du gouverneur Leblanc.
11 cligne d’un œil *>n remontant tout le côté gauche
de la figure et en fronçant la tempe : c’est comme-
un tic et un sourire qui tient du rictus, un sourire
qui mord. La main serre et roule en tampon un
mouchoir avec lequel il s'essuie le front et la nuque
où la sueur ruisselle. (Nous sommes au centre de
l’Afrique, en août.) I! penche la tête à droite pour ponctuer sa pensée. La
plus grande vertu de François Darbon, c’est le naturel. Il ne lise pas
stupidement son partenaire. 11 détourne te regard pendant que celui-ci
s’exprime et se retourne, avec brusquerie, vers lui pour lui décocher sa
réponse. 1! a de subites véhémences. C’est un violent qui se déchaîne.
Ouand, au contraire, il entreprend do se dominer, il se redresse, aspire
d’un grand coup par les narines, gonfle la poitrine, hausse les sourcils...
Nous éprouvons alors l’intensité de l’effort qu’il s’impose afin de conserver
son calme; mais, malgré lui, il finit par céder à son impulsion, donne
soudain furieusement de la voix. Cette voix est grave, ample, véhémente,
elle « adhère » parfaitement parce que la diction eSt bonne, l’acteur pnrle
sur son souffle, les mots viennent de l’intérieur, les phrases sont ressenties
par le corps, le spectateur a le sentiment qu’il existe des arrières-plans, et
que, si la marionnette ceSse d’agir, le personnage continue de vivre, jusque
dans la coulisse. Jean-Jacques GAUTIER.
James Mason sera le Rommel de la version américaine
du nouveau film consacré à la vie romancée du général.
Jean Anouilh va mettre Danv Robin aux prises avec la
convoitise masculine; c’est elle qui tiendra le rôle de la
pure jeune fille dans son prochain film: / .a petite / hèrcse.
Louis Jourdan cherche grande maison tout confort, prix
modéré, pour lui, sa femme, bébé à venir. Bonnes réfé
rences : a vécu 8 ans aux Etats-Unis, a tourné 4 films, est
considéré comme le Charles Boyer des temps modernes.
G.-H, Clouzot avait bâti des châteaux au Mexique: il
espérait y tourner les extérieurs du Salaire de la peur.
mais en réalité c’est en Espagne qu’il réalise son film.
Henri Decoin cumule et économise: il est metteur en
scène et vedette dans le même film. I! tourne en Kspagne
avec Martine Carol et Carmen Sévilla: Le Désir et
l'Autour ou la vie d’une vedette pendant le tournage et
l’on verra sur l’écran Henri Decoin et les techniciens.
Paul Claudel passe au répertoire de la Comédie-Fran
çaise avec LAnnonce fuite à Marie, mais il y a un envers
au décor : la pièce ne sera représentée qu'au début de 1953.
Julien Bertheau est éclectique: il va monter à la fois
[.'Homme que fai tué, de Maurice Rostand (la guerre
donne-t-elle le droit de tuer .') et Antigone, de Sophocle.
Clément Duhour se sépare de sa femme Viviane
Romance mais en bons termes et ils conservent leur maison
de production; en outre, il redevient chanteur de charme.
Viviane, elle, tourne Vêtir ceux oui sont nus; metteur en
scène : Mario Chiari ; producteur... Clément Duhour.
François Périer prend la direction du théâtre de la
Michodière en alternance avec Yvonne Printemps . un an
sur deux, c'est lui qui dirigera effectivement le théâtre. En
1951-1952, comme il partira en tournée avec « Bobos.se »,
Yvonne Printemps sera directrice. Dès la fin de 1952,
François Périer créera une nouvelle pièce d’André Roussin.
Georges Guétary a été accosté par un vieux monsieur
aussi pauvre que soigné qui lui a demandé « un peu d'ar
gent pour manger ». C’était le créateur du rôle de Don
Carlos "dans le film tourné en 1920 avec Musidora.
Clark Gable divorce de lady Ashley, sa quatrième femme.
Motif : incompatibilité d'humeur, il aime le sport et la
chasse ; elle aime les cocktails et les toilettes.
Bernard Lajarrige, le photographe de Méfiez-vous des
blondes, va tourner cet été. à Venise, avec Raymond Rou
leau (le journaliste), une suite policière de cette histoire.
« ELLE » a péché par omission en oubliant de vous
signaler que la photo de la page 1 t de son numéro sur
les Contemporains avait été prise (et bien prise) par
Jean Chevalier au musée des Arts Modernes. Pardon !
A Cannes, l’U.R.S.S. et ses trois
représentants restent en famille
. TW T ous n’avons pas apporté d'habit » ont déclaré, avec
^ consternation, les trois représentants de H .R.S.S. au
Festival de Cannes. Voyant que toutes les autres Jîer-
sonnalités arboraient la tenue de soirée, ils ont acheté chacun,
un nœud papillon. Et, à chaque réunion du Festival, Nicolas
Pcherkassov, vedette du film M oussoegsky et les metteurs en
scène Simenov et Poudovkhine. ont promené leur nœud papillon.
Cette semaine
w.
j.-J. Gautier inscrit au tableau d’honneur François Darbon
■
mi
lin
’est amusant, toutes les semaines, de cueillir,
sur les scènes ou les écrans de Paris, un visage
de jeune homme ou de jeune femme, et de jouer
à qui perd gagne avec des cartes encore neuves,
jeune acteur, c’est peut-être le Mounet-Sully ou
De Max de demain. line jeune actrice, la Sara h
Bernhardt d’après-demain. Oui sait ?
Cette fois-ci, je veux vous parler de François
l )arbon.
Ce n’est pas un Parisien, mais un acteur du Centre
Dramatique de l’Est (Nancy, Strasbourg, Mulhouse, Met/, etc.) ; il est
venu jouer à Paris Les Centaures et II est minuit, docteur Schweitzer, de
Gilbert Cesbron. Auparavant, M. Darbon, qui est aussi un metteur en
scène intelligent, nous était apparu dans l n homme de Dieu, de
M. Gabriel Marcel. Le voilà dans un rôle d’administrateur des Colonies.
Cn pauvre homme plein de bonne volonté qui ne passera pas outre le
règlement et l’opinion publique. Il a des supérieurs. Il le sait. Ceux-ci le
notent. 11 1» Sait. Sa carrière dépend de la ferme exécution des ordres. Il le
sait. 11 appartient à la race qui obéit. Et qui, pour être obéie, a besoin de se
faire craindre. Il le sait, et, par moments, il éprouve une certaine aigreur
mal rentrée de ne pas s’imposer par le seul effet de son propre ascendant.
En dehors de cela, il oscille de l’ironie contenue à la brutalité ; du
cynisme à l’insolence à peine voilée. Il essuie le mépris des êtres supé
rieurs, avec une espèce de crispation, comme le pauvre acrobate cache,
sous un sourire forcé, les blessures que lui infligent les lazzis d’une
foule bien nourrie. J’ai l’air de parler d’un personnage
de roman ou de pièce, je ne fais, en réalité, que tra
duire ia mimique de M. Erançois Darbon, dans le
rôle du gouverneur Leblanc.
11 cligne d’un œil *>n remontant tout le côté gauche
de la figure et en fronçant la tempe : c’est comme-
un tic et un sourire qui tient du rictus, un sourire
qui mord. La main serre et roule en tampon un
mouchoir avec lequel il s'essuie le front et la nuque
où la sueur ruisselle. (Nous sommes au centre de
l’Afrique, en août.) I! penche la tête à droite pour ponctuer sa pensée. La
plus grande vertu de François Darbon, c’est le naturel. Il ne lise pas
stupidement son partenaire. 11 détourne te regard pendant que celui-ci
s’exprime et se retourne, avec brusquerie, vers lui pour lui décocher sa
réponse. 1! a de subites véhémences. C’est un violent qui se déchaîne.
Ouand, au contraire, il entreprend do se dominer, il se redresse, aspire
d’un grand coup par les narines, gonfle la poitrine, hausse les sourcils...
Nous éprouvons alors l’intensité de l’effort qu’il s’impose afin de conserver
son calme; mais, malgré lui, il finit par céder à son impulsion, donne
soudain furieusement de la voix. Cette voix est grave, ample, véhémente,
elle « adhère » parfaitement parce que la diction eSt bonne, l’acteur pnrle
sur son souffle, les mots viennent de l’intérieur, les phrases sont ressenties
par le corps, le spectateur a le sentiment qu’il existe des arrières-plans, et
que, si la marionnette ceSse d’agir, le personnage continue de vivre, jusque
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