Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1920-01-09
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 janvier 1920 09 janvier 1920
Description : 1920/01/09 (Numéro 9). 1920/01/09 (Numéro 9).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k292355n
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Vendredi 9 -.janvier 1920
Le Numéro quotidien :DiXCEMTlMESen fiance Etranger r VINGT CEhTÏMES
68me Année 3"»- Série N° 9
Gaston CALMETTE
Directeur (1902-19Î4)
RÉDACTION ADMINISTRATION
26, Rue Drouot, Parls (9= Arr1)
.(.M. ALFRED CAPUS
Rédaction en Chef j ROBERT DE FLERS
̃ POUR LA PUBLIC!TÉ
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Les Annonces et Réclames sont également reçues
à la Société C" des Annonces, 8, place de la Bourse
La Leçon ds Paul Verlaine
~e~00~
Nous recevons, à l'occasion de l'anniver-
saire dala mort de Verlaine, cette chronique
de M. Saint-Georges de Jiouhèlier, qui
vient, on le sait; de publier, en tête de sa
tragédie d'Œdipe, roi de Thèbes, une impor-
tante préface où il exp >so de fort intéres-
sautes théories en matière de théâtre et de
prosodie".
,;Sans en. adopter tous les points de vue,
nous sommes heureux de publier cet article
.éloquent; consacré à un grand poète par un
écrivain de grand talent.-
"Il y. â vingt-cinq. ans, par une belle
àiatinée toute scintillante de gel exac-
tement le 10 janvier s'en allait dor-
mir du' sommeil des morts, au cime-
tière dés BatignoUes, l'un dés poètes tes
plus étranges qui aient vécu sous le ciel,
le novateur le plus hardi qu'ait produit
le dernier siècle, l'homme qui, pour des
générations, restera longtemps le libéra-
teur. Dans la soirée du 8, versles sept
heures, à peine âgé de 51 ans, il s'était
éteint s,ur. son lit dé .pauvre,, veillé par
quelques rares amis acquis à son àmc
«t'enfant: II succombait à • l'indigence,
jproduotricé dés maux,qui l'ayaiént miné.
il habitait alors au 3'J, rue Ltescartes, un
,petit logement de deux pièces- et d'une
cuisineyçlont un ouvrier n'aurait pas
voulu, .mais que lui-même considérait
comme presque trop beau pour lui. Telle
avait été sa longue pénurie que, mis en I
possession de quelques mauvais meu-
bles dans son bureau salle à manger
il y avait une table, deux ou trois chaises
et un canapé d'une couleur passée il
se déclarait heureux de son sort et,
pourvu que la vie pût continuer ainsi,
il « n'aurait rien à envier à personne ».
Il me semble entendre encore ses pa-
roles. â'étais bien jeune quand j'allais
rue Descartes. En somme, je sortais du 1
et, dans mon désir d'émancipa-
tion, je m'étais mis en quête de guides
intellectuels qui ne fussent pas des sco-
̃lastique.s encombrés de préjugés,. mais
dés' esprits originaux, des créateurs. De
tous les poètes alors existants, Verlaine
s'était montré à moi comme le plus pro-
pre à m'all'ranchir des vieilles méthodes.
Quand, pour le voir, je gravissais son
misérable escalier, j'étais tremblant d'é-
motion comme si, l'homme n'avait pas
éfé une sorte d'épave de Ja société, en
somme un gibier de prison et d'hôpital
C'est ainsi que généralement l'on consi-
dérait t ce divin poète. îAaAs me m en
tenant 4 rien d'extérieur, je me sou-
ciais peu de cette opinion. L'humble
pièce banalement meublée où me rece-
vait ce grand malchanceux, mes yeux
ne la voyaient guère la présence du
maître était suffisante pour m'en faire
oublier les détails douloureux, le dispa-
rate, la laideur. Mon imagination absor-
bée par mon hôte recréait à ma fantai-
sie, et en le parant de lumière, le la-
mentable galetas. Il a fallu des ans pour
que le rêve s'effaçât. La complète indi-
gence où Verlaine a vécu m'apparaît
maintenant comme une chose navrante.
Quand Verlaine est venu dans la litté-
rature, le romantisme, alors à l'apogée,
'avait porté Hugo sur les sommets, et il
n'était pas un faiseur de vers qui, pour
une part souvent considérable, ne subît
son influence. Le lyrisme ampoulé du
dieu passait pour le summum de l'Art
et les -produits de son emphase pour des
modèles du sublime. Si l'on veut bien y
réfléchir, on verra que par .conséquent
l'essence du style purement français, à
savoir la décence de tan, se trouvait dès
lors Derdue. Exception faite pour quel-
'ques rares esprits, au nombre desquels
brillent surtout Baudelaire, Fromentin,
Musset et Beyle, le dix-neuvième siècle
avait iguoré ce qui constitue la nature
du Beau, et tant d'ouvrages où ne
s'exprime qu?un immense désordre in-
térieur en sont des signes suffisants.
,D' ailleurs, il faut avouer qu'héritiers en
éela d'une fâcheuse tradition, greffée
sur le vieil arbre issu du sol natal, les
Romantiques n'étaient pas-seuls à s'être
écartés de la bonne lignée. Car, du jour
où, foulant aux pieds tout ,e folklore
national, la Pléiade s'était séparée du
fonds .caltiq 110 et, sous couleur de re-
naissance,- s'était rattachée à l'italia-
nisme, elle.avait perdu la clé -du trésor
et s'était jetée sans retour possible sur
te chemin de l'erreur.
Mais voilà donc Verlaine qui, dans te
même instant où la mode du convenu
parait battre son plein, public ses petits
vers dévotement composés- des mots de
tous les jours. Il donne la Bonne chan-
>$on, !es Romances sans paroles, l'admi-
rable Sagesse, le dauléureux l3oahe~r.
Et imm ;ciiatement, comme le veut l'u-
sage, ii se voit reçu dans le monde des
lettres un peu comme un trouble fête.
Û -est celui qui vient apporter du nou-
veau, et tout d'abord il apparaît comme
ne se reliant à aucun!; École connue.
D'un siècle infatué de commer^ialisme
et en même temps acquis à la granaiio-
quenc3,il se lève, lui, in simple; il parle
comme un homme qui ne se connaîtrait,
sur la terre, que des frères, et l'on dirait
pourtant qu'il sort d'un autre monde,
tant son langage contraste avec celui des
autres, par sa nudité et sa vérité. Cepen-
dant voilà où tout se complique- il pas-
sera, lui, l'enfant à l'âme claire et
riaïve, pour un être obscur et alambi-
qué;on le déclarera incompréhensible',
et ia chanson qu il chanie, –faite
d'humbles phrases quelconques paré -s
parle g.rnie on la quai, liera sotte-
ment de déradente. Hélas !il n était ri n
de plus fraîchem int nouveau, de plus
suavement français, de plus can.Jide-
ïnent pur.
Verlaine, c'est le poète des rues, c'est
le bon trouvère qui rôde par le monde,
avec sa chanson comme une fleur aux
lèvres! En communication directe .avec
,la vie, il semble écrire sous sa dictée,
iMte;mÈà$ÊÈkmimmiMmÊàÊmmËmtmÊmaÊmm!Ètiàâ
Il « Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me presse
de rire de tout. de peur d'être bbligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.) '>̃
et l'en dirait qu'il lie sait pas quelle lu-
mière il porte en. lui., Inconnu à lui-
même, accablé de. misères, il est celui
qui va racontant son histoire, et il le fait
familièrement, comme on parle.au
confessionnal, .et à voix basse. Il na
rien d'hermétique, d'ailleurs, et il ne
veut ni éblouir ni instruire. Il se tient
devant vous comme un homme ordi-
naire; il a aimé les femmes et ne s'en
cache nullement ;il a beaucoup péchéet
en souffre toujours il est allé à Dieu et
s'accuse de ses fautes. En aucun de ses
livres on ne sent l'artifice; il n'y a pas
la moindre affectation en lui, il est
toute sincérité. Alors qu'autour de lui
sévit la rhétorique et que l'alexandrin
déchaîné par Hugo roule en nappes so-
lennelles dans un fracas de fer, lui note
sa discrète petite mélodie et il se trouve
qu'elle touche des cœurs, qui ne pour-
ront plus jamais 1 oublier. En vérité,
c'est là l'immense révolution. Verlaine
vient pour nous dire d'écouter en nous-
mêmes, il nous invite à vivre en toute
indépendance et dépouiller l'homme
de convention. Il nous oblige à croire
que, vu d'un certain angle, il y a dans
toute chose un pathétique profond. Il
nous apprend enfin que l'homme de
̃ tous les jours est un mystère infini.
La révolution, il l'a faite sans bruit,
sans déclarations de principes retentis-.
sautes, sans prétention d'aucune sorte.
A peine, dans son Art poétique, en es-
quisse-t-il les grandes lignes. Mais son
œuvre est d'une instruction assez lim-
pide. Par dessus trois siècles de classi-
cisme autrement dit: de style emper-
ruqué il rejoint ses frè-res en douleur
et en noblesse les Villon, les Rutebeuf,
les Char es d'Orléans. Ce sont des gens
de sa race. Il les retrouve et reprend
leur drapeau, et le combat éternel re-
commence. L'éternel combat pour la vé-
rité opposée à l'académisme, à la conven-
tion en art, telle'est la réformé intro-
duite par ce grand homme. Et aujour-
d'hui, si, chacun dans son genre, des
poètes s'essayent à ramener dans l'art
et jusque dans la tragédie, ce temple
i du faux sublime un peu de sincérité,
c'est à sa suite qu'ils s'y hasardent et
c'est pour avoir écouté sa leçon.
0 vous, qui routant d'hôpital en hôpi-
tal, avez vieilli dans le*mépris des igno-
rants, qu'elle est belle, votre revanche! 1
Vous que ma jeunesse a tellement aimé
et que j'ai vu bafoué et misérable, voilà
que la chance a-tourné pour vous, et à
mesure que le temps passe., vous gran-
dissez. Vous avez vécu dàrts rhilrhUitê,
mais vous étiez plus riche que vos con-
temporains puisque des miettes de votre,
table nous trouvons de quoi nourrir nos
cerveaux. Le monde n'a pas bien su quel
poète vous étiez, mais l'immortalité est
descendue sur vous et tout va tomber
dans l'oubli des fables qui accompa-
gnaient votre personne corporelle. Qu'im-
porte vos souffrances, si le sang de vos
plaies a Heuri dans votre œuvre afin de
la rendre encore plus précieuse! Vous
êtes l'initiateur d'une poésie nouvelle et
c'est à votre Ecole que, chaque jour plus
nombreux, viennent se former les poè-
tes. Mais si grande qu'ait été déjà votre
influence salutaire, il est permis de
croire qu'elle s'étendra encore, car,
après le lyrisme, elle fécondera la scène,
afin que partout reparaisse dans l'Art
le vrai génie de la France.
Saint-Georges de Bouhélier.
_n.r--
JOUR LE JOUR
L'dpéPaâlae.G.T.
C'était une bonne salle! Mais quelle cha-
leur, mon Dieu! quelle bousculade aux portes
et quel bruit, non pas seulement à l'orchestre
et sur la tribune, transformée en scène, (en
scénette) mais aux fauteuils d'orchestre et
aux loges de balcon, tout en haut, sous la
verrière. Il y a des gens partout, agrippés,
perchés, donner le vertige.
L'orchestre de l'Opéra se tasse comme il
peut au pied de la tribune, et les chœurs se
massent, dignes et stoïques, sur les planches,
inquiets sans doute de ne pouvoir évoluer.
M. Chevillard, droit, impassible, impavide,
conduit son orchestre avec sa maîtrise habi-
tuelle. L'ouverture de Guillaume Tell obtient
un silence relatif, je dis relatif, parce qu'on se
dispute à la porte et des vitres dégringolent.
Le finale est salué d'ovations et de cris.
M. Chevillàrd salue -comme à l'Opéra. La
foule exécute un double ban. Cette fois, M.
Chevillard sourit..
Des chanteurs retardataires essaient de
fendre la presse. « Laissez passer les chœurs! >
« De grand cœur dit quelqu'un.' « Lès
chœurs ont le ventre un peu gros », dit vin
autre. « C'est l'Opéra dans lé métro », ajoute
un troisième.
Mlle Bréval en impose tout de même à ce
parterre turbulent. Elle chante avec un triom-
phal succès deux mélodies exquises de' Lalo.
Mais ici, comme à la Chambre, comme à la
C. G. T., il y a des interrupteurs.
«'Ne fumez ûouc pas; band^ d'imbéciles »,
jette un grand diable à la voix perçante. •"
La Méditation cle Thaïs, jouée avec brio
par M. Firnjin Touche, semble émouvoir ces
cœurs intrépides, et les chœurs eux-mêmes,'
qui, pourtant, doivent la connaître. Elle faillit
être bissée. comme à l'Opéra
Les globes électriques des cintres, en s'al-
lumant tout à coup, semblent ajouter encore
de la chaleur.
«Quelle économie de charbon, ce soir » su-
surre une voix féminine à côté de nous.
Pendant le billet de Faust, les dames du
chœur coin nenc.mt à trouver lourds leurs
mi.iteaux, minciois et pirapluies et les dé-
posent tout simplement devant la rampe. Un
photographe tout à coup apparaît au premier
rang parmi elles, sans parvenir à intimider
M. Chevillàrd, qu'il vise pourtant soigneu-
sement.
Oh ce ballet de Faust, il souleva l'enthou-
siasme, et les casquettes de voler, et les dou-
blés bans da -retentir. La- fûul£>'amusa cornais
uiie;petitc folle.
Entr'acte Speech! Les demoiselles du
ballet vont passer parmi les. spectateurs.
Elles le font avec la légèreté qu'on pouvait
en attendre. Il n'y a :cjue leurs aumôniéres
qui, à la fin, sont lourdes. Le peuple est gé-
néreux Maintenant les. chœurs sont assis sur
la rampe.
Les explosions du magnésium surprennent
ces 'dames, qui sursautent et poussent des
cris. Elles ne sont habituées .qu'aux explo-
sions d'enfltousiasme..
.Le programme de la deuxième partie est
bouleversé. Tandis-qu'on s'y prépare, «Si nous
chantions V Internationale en attendant »,
propose enfin. une voix timide, et sans écho.
On ne pouvait choisir musique plus popu-
laire que celle "de la Damnation de Faust.
Wagner qui s'y connaissait, la -qualifia ainsi.
Elle surprend un peu ces néophytes de
l'Opéra.
Pourtant, .M. Delmont -remporte un succès
avec la chanson du.Jtal.
Pendant le ballet des Sylphes, les'-ballerines
ne pouvant baller, font danser les piécettes
blanches de leur quête sur le piano transformé:
en comptoir de banque et le son du billon se
mêle agréablement aux notes .perlées de la
harpe. « Chut, chut », fait-on « C'est pour-
tant le principal, cela », murmure une "de ces
dcmoisrlles.
Mlle Ijréi'alifroncéle-sburcil, 'le, .chant des;
piécettes "s'arrête et le sien commence ;;ïia-
romance de Marguerite est acclamée. M.
Ezanno remporte un succès triomphal dans
l'air des Roses..
Mais, monsieur, proteste une quêteuse,
l'ai encore 102 francs et quinze sous à vous
verser.
Huit cents francs de quête, me dit, ra-
dieux, le caissier. ̃ <;̃̃ ;i
.C'est bicri, 'jeunes éspf;itèf,je sijis content
de vous, clame "M, Ezaniio,. Sans doute pour
remercier la foule .d'une,tellp;génMl Chevillàrd s'esquiv^e, M. Busser .lui suc-
cède et le Chceùr des soldats, -oui, des sol-
dats, retentit.'Les murs d&la C> G. X. en
tremblent d'horreur. Pour comble, il est bissé.
Mais comme à l'Opéra, on ne sait pas 1' < In-
ternationale le peuple, qui reprend ses
droits à la sortie, la clame dans la rue. Il lui
fallaifbien cette petite revanche.
Ch. Tardieu.
BCHQS
7 M- Georges Clemenceau est certaine-.
nient riiomme,. de ^r^ncQ, qui -rgcôi t, le.
plus grand ridmbre dé cadeaux:" PaYmi"
les mille et un souvenirs qui lui arrivent
un peu de tous les points de la France,
il trouva, l'autre jour. une belle gra-,
vure en couleurs,, dont un citoyen de
Mulhouse lui faisait hommage, « en
souvenir de sa triomphale visite en
Alsace ». Elle représentait « le, cortège
officiel lors de la réunion de Mulhouse
à lu France, le. 15 mars- 1798 y>.
Notre Premier a pense que ce curieux
document avait sa place tout .indiquée;
dans notre admirable musée de la Ré-
volution française. Et il vient de l'en-
voyer à Carnavalet, où la gravure est
exposée depuis hier. -•-?:> t,
On nous .télégraphie 'de;' ̃Clërmont-
Fcrrand i. '/J/'
« Le département du P,Ujy-de-Dôme
aura quatre sénateurs à élire.-Poup ces
quatre sièges vingt-quatre candidats
sont en ligne; et plusieurs autres sont
annoncés »
Notre correspondant yeufc-il indiquer
que le Puy-de-pôme détient là un re-
cord, et en éprouve quelque orgueil? ?-
11 serait intéressant, en effet, de-sa-
voir si çg chjfjre a été dé.p§§s,é gjlleurs?
^O-0~
L «ATELlfen DE COURBET » ENTRE AU LOUVRE
M, d'Estournelles de Constant directeur
des Muççes nationaux, a signé hier l'achat de
cette toile,, qui représente, comme on sait, le
peintre dans'son atelier avec un modèle fémi-
nin nu auprès de lui, et des amis tels que
Champfleuryi Baudelaire «ît^rndhori.
Cette toile, de grandes dimensions, fut long-
temps le fastueux rideau du petit théâtre que
M. Desfossés avait fait aménager dans son
hôtel de la rue Galilée;
A la mort de son possesseur, le tableau
passa en vente publique..
Le Louvre avait réuni 55,OQO;francs; pour
l'acquérir, mais- aux enchères cette somme
fut insuffisante. L'Atelier fut racheté 6o,oo francs par les héritiers :de -M. Desfpssés.
Ce. fut un placement excellent, puisqu'ils: ~'i
purent récemment revendre la toile 600,000'
francs, à un marchand de tableaux, qui vient
de la. céder aux Musées; nationaux pour
700.000 francs. •
Dans ce prix, lé budget des Musées natio-
naux n'ehtre que pour 550,000. Le reste a été
fourni par de généreux souscripteurs.
Le « Supplément tchéco-slovaque », qui
accompagne aujourd'hui les feuilles de
Y Agence Economique et Financière (di-
rection Yves Guyot), publie d'impor-
tantes .déc}aratjons, de..M.Kuriès Sçnn-i Ii
fâg) ministre dps .finances de la Répu-| \1
blique tchéco-slovaque.
-<
Quelle.ville de banlieue- peut ^e van-
ter, en ce moment, de détenii;.le' record
des privations? '? •
On nous dit que ce pourrait bien être
la charmante commune du Raincy.
Pas de charbon. Pas de gaz. Pas d'é-
lectricité, plus de pétrple. L'acétylène
parfumé? un rêve. L'essence? un my-
the.* Au casino et dans tes cafés, on voit
des ombres d amateurs de manille ou de
jacquet, jouant avec des ombres de car-
tes ou de cornets à lalueur douteusedes
'quinquet's fumeux d'autan. La ville a
pourtant une. riaunicipalité toute-jeune et
toute-neuve. Leç. in tentions" sont excel-
lentes, mats les résultats faibles. 7 ̃. ̃̃̃
Et les .stoïques rappe|lent.,aYe<.>. une
certaine mëlahcolië qu'en pleine guerre,
la nuit même qu i précéda la bataille de
|a Marne, L'ivôteT de ville du Ftainey était
éclairé. comme jamais il ne le futde-
puis ce temps-là. "̃
11 est vrai que le général Maunoury -y-
avait son quartier général.
La guerre des rats.
On a. déclaré outre-Manche la guerre
aux rats La seconde semaine nationale
de destruction des rats vient de se ter-
miner. Le tableau est imposant 10 mil-
lions de rats tués par tous les moyens
possibles, y compris l'utilisation des
gaz fabriques par le Wai'-Office pour
être déversés sur les Boches. Tout le
stock qui restait y a été employé.
Le Masque de Fer.
Autour des traités
Arrivée de MM. Lloyd George et Nitti
MM. Lloyd George, premier ministre
de Grande-Bretagne, ci Nitti, président
du Conseil italien, accompagnés de lord
Curzon et de MM. Bonar Law et Scia-
loja, sont arrivés hier soir, à.six heures
dix, à la gare du Nord, venant de Lon-
dres. ,fl
Ifs ont été reçus à leur desceiite'dù
train par M. Clemenceau, accompagne
du général Mordacq, de M. Georges
Leygues, ministre de !a marine de lord
Derby, ambassadeur d'Angleterre, et du
comte Bonin Longare, ambassadeur
d'Italie, ainsi que par de nombreux offi-
ciers supérieurs français, anglais et ita-
liens.
̃M.* Clemenceau a souhaité la bien-
venue à MM. Lloyd George et Nitti et
s'est entretenu avec eux dans le salon
de réception de la gare du Nord.
••
De 'cette conversation rapide et des
conférences qu'a eues M. Nitti avec les
hommes politiques anglais, nous ne sa-
vons rien.
Mais nous croyons pouvoir affirmer
que le ministre italien apportera, dans
les courtoises discussions auxquelles
vont donner lieu ici le règlement de
.certaines affaires délicates, comme celle
de Fiume, par exemple, et qui tiennent
si justement au cœur des Italiens, cette
largeur d'esprit et cette hauteur de vues
qui permettent de subordonner les dé-
•tails à/Vintérôt général et facilitent les
solutions heureuses.
'i M.. Nitti trouvera en Fi*ance,avecrae-
îcuëil'lerpuis'sy'mpatlïiquci--res' dispbsi-
jjtîons les plus favorables ainsi que le
;:sincère -désir de voir les problèmes en-
core on litige se résoudre autant que
possible entre les principaux intéressés
d'une façon telle que la paix européenne
s'affermisse sans que soient lésées au-
cune des susceptibilités ni aucune des
aspirations nationales en jeu.
<̃ le jugement du Kaiser
Un -membre de la délégation britan-
nique, au départ de Londres, a déclaré
La présence du lord chancelier aux côtés
'de M. i-.lo.yd George indique clairement que
la Gouférôhce de Paris prendra des décisions
définitives au sujet du jugement de l'ex^kai-
ser et de ses complices. Ainsi apparaît la dé-
termination inaltérable de M. Lloyd George
de traduire devant nu tribunal ceux qui sont
responsables do la guerre et les auteurs des
atrocités commises au cours des hostilités.
L'attorney général, sir Gordon Hewant,
ira aussi probablement à Paris dans le cou-
rant de la semaine prochaine.
La délégation britannique restera à
Paris, croit-on, une quinzaine de jours.
La mise en vigueur du Traité
II se confirme que le traité de Ver-
sailles sera définitivement mis en vi-
guiur demain samedi.
C'est au ministère des affaires étran-
gères, dans le salon de l'Horloge, à
quatre heures de l'après-midi, qu'aura
lieu la cérémonie.
Celle-ci sera d ailleurs des plus sim-
ples.
On procédera d'abord à la signature
du protocole rédigé le lsr novembre.
Puis viendra réchange des ratifications.
Enfin, le président de la Conférence re-
mettra à M. von Lersner, président de
la délégation allemande, la lettre inter-
prétative du protocole, par laquelle cer-
tains: adoucissements seront apportées
aux conditions de livraison du matériel
nautique..
Toutes les puissances qui ont ratifié
le traité (elles sont au nombre de qua-
torze) seront représentées à la céré-
monie.
Les bâtiments autrichiens cédés à la France
Le personnel destiné à constituer ie
service de garde des bâtiments autri-
chiens se trouvant à Cattaro, et cédés à
la France, a embarqué hier à Toulon
pour Cattaro via Bizerte.
̃ Les bâtiments cédés seraient au nom-
bre d'une dizaine.
j*
La négociation du prince Sixte
Ou mande de Ronïe
« A la suite d'instructions reçues du gou-
vernement français, M. Barrôre, ambassa-
deur de France, a publié le communique
suivant
» Les, informations JDubliées par la
presseà l'égard des démarches du prince
Six! e de Bourbon et des déclarations de
i M: Poinoaré sont inexactes. MT,Poincaré
:a déeiaré.dès les premiers moments que
la France ne pouvait traiter ia paix avec
l'Autriche sans le concours de l'Italie,
,q.uil avait le devoir d'avertir i'mmédia-
tement. Le Président de la République
;ajoutait qu'il avait une confiance abso-
ue dans le roi Victor-Emmanuel et
]M. Sonnino. La France n'a jamais rien
caché au gouverment italien.
» Cette note a, produit ici la meilleure im-
jpr^-ss'ioh, »
AUX ETATS-UNIS
« ,t~ y
En faveur du Traité 1
Hommage des démocrates
au Président Wilson
Washington, 8 janvier.
La commission exécutive du parti dé-
mocrate national a adopté une résolution
approuvant le traité de Versailles et flé-
trissant comme antipatriotique l'attitude
de ceux des sénateurs qui mettront obs-
tacle à la ratification du traité, soit di-
rectement, soit au moyen de réserves de
nature à annuler les effets du traité.
La commission exécutive s'élève avec
vigueur contre l'arrogance des républi-
cains du Sénat qui se sont attirés le mé-
pris du monde entier par sept mois de
tergiversations au sujet du traité et elle
adjure le Sénat de cesser de se servir de
la ratification du traité comme d'un
jouet pour les politiciens.
Si le Sénat avait ratifié le traité avec
une promptitude, raisontiable, la paix
aurait été proclamée et le monde, en ce
moment, serait occupé par l'œuvre fé-
conde de sa restauration
'Nojjs repoussons -l'idée qu'après avoir
coopéré avec nos associés à une guerre qui
les conduit aujourd'hui au chaos, nous
allons les abandonner pour nous renfermer
dans un isolement dit traditionnel auquel
nous avons renoncé pour défendre nos droits
et aider l'humanité dans sa lutte.
Si nous adoptionspareillelignedeconduite,
50,000 Américains inhumés aujourd'hui dans
la terre de France seraient morts en vain et
les millions d'hommes qui ont sacrifié leur
existence pour la défense de la môme cause
qu'eux, auraient le droit de demander dans
quel but on leur a fait prendre les armes.
En ce qui concerne les actes législa-
tifs du •̃Président Wilson, et la façon
dont il a fait gagner la guerre, la com-
mission adresse ses félicitations au Pré-
sident et exprime l'espoir qu'il'retrou-
vera la santé qui a été dans une.si large
mesure compromise par s'es efforts en
vue de faire régner la paix dans l'uni-
vers.
Le congrès du parti
Washington, 8 janvier.
C'est à San Francisco que se tiendra
la convention nationale- du parti démo-
crate américain qui désignera son can-
didat à la présidence de la République.
̃ ̃ -v^»y»^
,»^EUT- ALLEMAGNE
,ë;
LE PRÔBliÊJVlE mtlfîlEpfllHE
L'Allemagne en est aussi à se de-
mander comment nourrir son peuple.
M. Wermuth, bourgmestre de Berlin,
assure que la ville n'est ravitaillée que
pour deux ou trois semaines. 11 a dé-
claré à un représentant de la Gazette de
Voss
Il est impossible que la prime d'encoura-
gement donnée aux agriculteurs pour la li-
vraison rapide des récoltes produise d'heu-
reux résultats. Le gouvernement a des illu-
sions à ce sujet; la situation est grave:
l'agglomération berlinoise a besoin de 10,000
tonnes de céréales par jour. Jusqu'au milieu
de novembre, les arrivages journaliers étaient
de 15 à 20,000 tonnes, mais depuis lors ils
sont tombés à 3 ou 4,000 tonnes et n'attei-
gnent aujourd'hui que 2 ou 3,000 tonnes. La
ville n'a dans ses magasins que 5,000 tonnes
de. pommes de terre. Il est donc à craindre
que d'ici quelque temps on soit obiigé de
réduire la ration de pommes de terre, qui est
déjà minime ('3 livres par semaine et par
habitant).
M. Erzberger est moins sceptique sur
les bons effets de la prime. Mais il an-
nonce d'énergiques mesures si les ré-
sultats ne répondaient pas à l'attente.
11 y a lieu. d'ailleurs, de remarquer
que l'Allemagne est riche de tout le ra-
vitaillement promis à l'Autriche etqu'elle
ne livrera pas en représailles de la poli-
tique de M. Renner. En outre, dans le
même temps où on lui consentait une
réduction très importante sur le bétail
à restituer à la Belgique et à la France,
l'Allemagne vendait aux neutres des
milliers de bestiaux, dont elle avait évi-
demment prévu le déficit.
EN RUSSIE
L'intervention du Japon
.H~
.?•̃ .1 Ml–
Londres, 8 janvier.-
L'Agence Reuler apprend, de source
japonaise autorisée, que jusqu'ici, au-
cune réponse n'a été reçue de Washing-
ton, au sujet des propositions japo-
naises, relativement à la politique sibé-
rienne.
L'ambassadeur japonais .à Washing-
ton, visitant M. Lansing, ily a deux ou
trois jours, a été informé qu'aucune dé-
cision n'avait encore été prise.
Selon les dernières nouvelles de source
japonaise, les forces japonaises en Si-
bérie, n'auraient pas été renforcées.
Les contingents japonais et améri-
cains gardent la voie ferrée du Transsi-
bérien depuis Irkoutsk jusqu'à V'.adi-
yostock. >
Le Rapatriement
des Tchéco-Slovaques
Washington, S janvier.
Le département d'Etat annonce que le
Shipping Board fournira des vaisseaux
pour le rapatriement dès troupes tchéco-
slovaques, polonaises, yougo-slaves et
roumaines actuellement en Sibérie.
Les vapeurs Président-Granl et Ame-
rica appareilleront à cet effet pour
Vladivostock où ils doivent arriver le
10 février.
En se retirant à. l'arrière de l'armée
sibérienne, les Tchèques ont eu plu-
H. DE VILLEMESSANT
Fondateur r
RÉDACTION ADMINISTRATION
26, Rue Drouot, Paris (9e Arr1)
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On s'abonne dans tous les bureaux de posta
de France et d'Algérie • >.
sieurs rencontres avec;des détachements
révolutionnaires.
L'armée de Kolichak sembic provisoi-
reiB'e'hi.iïiiçe Iiôr^dclcàiisé.. ̃̃̃̃̃̃•
Crédits américains et exportation
Depuis quelques mois, deux ou trois
douzaines d'idéologues ou deananiaques
exercent leur ingéniosité sur le pro-
blème de la liquidation immédiate et
universelle de là crise financière" que
l'Europe traverse. Jusqu'ici, cependant,
on n'a vu aucun financier sérieux ad-
mettre qu'une situation aussi grave, et
qui est la résultante de tant de causes
diverses, puisse être transformée par
par un coup de baguette magique ou
(suivant la méthode bolchevique) par
l'impression de quelques tonnes de pa-
pier-monnaie.
Les seuls remèdes possibles et effica-
ces, on les connaît. Ils ont été souvent t
énumérés ici même. Ils sont multiples
et variés et tous devrontètre employés
simultanément. Le temps galantuomo
fera le reste.
Si donc vraiment, comme l'annoncent
certaines dépêches assez obscures d'ail-,
leurs, sir George Paish a déclaré aux'
Américains que l'Europe avait besoin
de crédits se montant à 10 milliards de
dollars, c'est-à-dire plus de 100 milliards
de francs, rien ne nous autorise à sup-
poser qu'il les croie capables de nous
avancer pareillesomme ou disposés à le
faire. En mettant en avant de sembla-
bles chiffres, il aura simplement voulu
frapper l'imagination du public améri-
cain et l'amener à donner à cette ques-
tion des crédits plus d'attention qu'il ne
lui en a accordé jusqu'ici.
Sir George connaît trop bien les Etats-
Unis pour ne pas se rendre compte de
l'état d'esprit qui y règne. Pour la France
en particulier, que ce soit de notre
faute ou non, les Américains consi-
dèrent notre situation financière comme
très critique et notre crédit ne leur ins-
pire aucune confiance. Un des princi-
paux banquiers de là-bas disait à un
membre de la mission Schneider « Vous
êtes, sur le terrain économique et finan-
cier, à la veille d'une nouvelle bataille
de la. Marne, et ce qui désole vos amis,
c'est que vous ne semblez pas vous eh
inquiéter. »
Tous les discours que nous prononce-
rons, tous les appels que nous ferons à
leur esprit de solidarité n'atténueront
pas à leurs yeux ce fait capital que l'es-
cédenl des importations eli. France a
atteint 20 milliards en 1919, alors
qu'avant la guerre il était à peine de un
milliard. Un commerçant dont l'impru-
dence est poussée à ce point no. mérite,
d'après les Américains, aucun crédit.
Lui en consentir de nouveaux, c'est à la
fois, disent-ils, compromettre les fonds
du prêteur et encourager l'extravagance
du créancier. Les Américains s'y re-
fusent.
Si nous voulons changer leur menta-
lité à notre égard et obtenir dans quel-
ques mois les crédits à long terme dont
nous avons besoin, notre premier soin
doit être d'atténuer rapidement le désé-
quilibre de notre balance commerciale.
Donc exporter beaucoup et importer
peu.
On répond à cela pour exporter, il
faut produire largement et nous soutirons
d'une crise de production. Ceci n'est pas
exact, car il est quantité d'industries
françaises où la fabrication atteint ou
dépasse les chiffres d'avantTguerrc. Spu-
lement la consommation nationale a
tellement augmenté qu'il ne reste rien
ou très peu pour l'exportation. Voilà où.
est le mal.
Le remède, c'est, d'une part, de ré-
duire par des impôts les facultés de dé-
pense des consommateurs, et d'autre
part, d'obliger les fabricants à réserver
pour l'exportation une certaine propor-
tion de leur production. Tant pis si on
détermine ainsi chez nous une crise de
la parfumerie ou des bas de soie. L'in-
térêt général prime tout.
En même temps, il faut arriver à ré?
duire les importations. Pour cela, inter-
dire tout d'abord l'entrée de certains ar-,
ticles qui ne sont pas absolument indis-
pensables. Nous avons, depuis l'armis-
tice, entrepris au petit bonheur la re-
construction de nos usines détruites et
la rénovation de notre vieil outillage. Il
faut mettre de la méthode dans notre
façon de procéder et accorder un droit
de priorité, aux industries qui peuvent
nous fournir des produits d'exportation.
On réduira ainsi nos achats de machines
et de matériel à l'étranger. Pour les pro-
duits et matières premières destinés à
être transformée pas notre industrie, on
ne donnera de permis qu'à ceux qui,
comme je le dis plus haut, s'engageront
à réserver une certaine proportion de'
leur production pour l'exportation.
Enfin, et tout de suite, il faut amélio-
rer nos transports, car il n'y a d'expor-
tation possible que si notre réseau de
voies ferrées fonctionne normalement,
Il s'agit ici' de réformes morales autant
que matérielles, car s'il est vrai que nos
chemins de fer soient en mauvais état,
la discipline y est encore plus malade.
Il faut rétablir le principe d'autorité,
prendre des sanctions contre les mau-
vaises volontés, les faiblesses, les né-
gligences, les complaisances autant que
contre les trafiquants de wagons ou les
voleurs de colis.
Ces exportations, peu importe qu'elles
aillent vers les Etats-Unis dont le dollar
fait la plus forte prime, ou vers laSuisse,
l'Espagne, ou même les pays dont le
change est plus bas que le nôtre. Car, il
faut le répéter sans cesse pour ceux qui
persistent à ignorer les notions les pius
élémentaires en matière de change, la
balance du commerce d'un pays doit êtrc
considérée dans son ensemble.Les chan-
ges agissent à la façon d'un liquide dans
des vases communicants; en .vendant
à l'a Suisse ou à l'Allemagne, nousamé-
Le Numéro quotidien :DiXCEMTlMESen fiance Etranger r VINGT CEhTÏMES
68me Année 3"»- Série N° 9
Gaston CALMETTE
Directeur (1902-19Î4)
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.(.M. ALFRED CAPUS
Rédaction en Chef j ROBERT DE FLERS
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Les Annonces et Réclames sont également reçues
à la Société C" des Annonces, 8, place de la Bourse
La Leçon ds Paul Verlaine
~e~00~
Nous recevons, à l'occasion de l'anniver-
saire dala mort de Verlaine, cette chronique
de M. Saint-Georges de Jiouhèlier, qui
vient, on le sait; de publier, en tête de sa
tragédie d'Œdipe, roi de Thèbes, une impor-
tante préface où il exp >so de fort intéres-
sautes théories en matière de théâtre et de
prosodie".
,;Sans en. adopter tous les points de vue,
nous sommes heureux de publier cet article
.éloquent; consacré à un grand poète par un
écrivain de grand talent.-
"Il y. â vingt-cinq. ans, par une belle
àiatinée toute scintillante de gel exac-
tement le 10 janvier s'en allait dor-
mir du' sommeil des morts, au cime-
tière dés BatignoUes, l'un dés poètes tes
plus étranges qui aient vécu sous le ciel,
le novateur le plus hardi qu'ait produit
le dernier siècle, l'homme qui, pour des
générations, restera longtemps le libéra-
teur. Dans la soirée du 8, versles sept
heures, à peine âgé de 51 ans, il s'était
éteint s,ur. son lit dé .pauvre,, veillé par
quelques rares amis acquis à son àmc
«t'enfant: II succombait à • l'indigence,
jproduotricé dés maux,qui l'ayaiént miné.
il habitait alors au 3'J, rue Ltescartes, un
,petit logement de deux pièces- et d'une
cuisineyçlont un ouvrier n'aurait pas
voulu, .mais que lui-même considérait
comme presque trop beau pour lui. Telle
avait été sa longue pénurie que, mis en I
possession de quelques mauvais meu-
bles dans son bureau salle à manger
il y avait une table, deux ou trois chaises
et un canapé d'une couleur passée il
se déclarait heureux de son sort et,
pourvu que la vie pût continuer ainsi,
il « n'aurait rien à envier à personne ».
Il me semble entendre encore ses pa-
roles. â'étais bien jeune quand j'allais
rue Descartes. En somme, je sortais du 1
et, dans mon désir d'émancipa-
tion, je m'étais mis en quête de guides
intellectuels qui ne fussent pas des sco-
̃lastique.s encombrés de préjugés,. mais
dés' esprits originaux, des créateurs. De
tous les poètes alors existants, Verlaine
s'était montré à moi comme le plus pro-
pre à m'all'ranchir des vieilles méthodes.
Quand, pour le voir, je gravissais son
misérable escalier, j'étais tremblant d'é-
motion comme si, l'homme n'avait pas
éfé une sorte d'épave de Ja société, en
somme un gibier de prison et d'hôpital
C'est ainsi que généralement l'on consi-
dérait t ce divin poète. îAaAs me m en
tenant 4 rien d'extérieur, je me sou-
ciais peu de cette opinion. L'humble
pièce banalement meublée où me rece-
vait ce grand malchanceux, mes yeux
ne la voyaient guère la présence du
maître était suffisante pour m'en faire
oublier les détails douloureux, le dispa-
rate, la laideur. Mon imagination absor-
bée par mon hôte recréait à ma fantai-
sie, et en le parant de lumière, le la-
mentable galetas. Il a fallu des ans pour
que le rêve s'effaçât. La complète indi-
gence où Verlaine a vécu m'apparaît
maintenant comme une chose navrante.
Quand Verlaine est venu dans la litté-
rature, le romantisme, alors à l'apogée,
'avait porté Hugo sur les sommets, et il
n'était pas un faiseur de vers qui, pour
une part souvent considérable, ne subît
son influence. Le lyrisme ampoulé du
dieu passait pour le summum de l'Art
et les -produits de son emphase pour des
modèles du sublime. Si l'on veut bien y
réfléchir, on verra que par .conséquent
l'essence du style purement français, à
savoir la décence de tan, se trouvait dès
lors Derdue. Exception faite pour quel-
'ques rares esprits, au nombre desquels
brillent surtout Baudelaire, Fromentin,
Musset et Beyle, le dix-neuvième siècle
avait iguoré ce qui constitue la nature
du Beau, et tant d'ouvrages où ne
s'exprime qu?un immense désordre in-
térieur en sont des signes suffisants.
,D' ailleurs, il faut avouer qu'héritiers en
éela d'une fâcheuse tradition, greffée
sur le vieil arbre issu du sol natal, les
Romantiques n'étaient pas-seuls à s'être
écartés de la bonne lignée. Car, du jour
où, foulant aux pieds tout ,e folklore
national, la Pléiade s'était séparée du
fonds .caltiq 110 et, sous couleur de re-
naissance,- s'était rattachée à l'italia-
nisme, elle.avait perdu la clé -du trésor
et s'était jetée sans retour possible sur
te chemin de l'erreur.
Mais voilà donc Verlaine qui, dans te
même instant où la mode du convenu
parait battre son plein, public ses petits
vers dévotement composés- des mots de
tous les jours. Il donne la Bonne chan-
>$on, !es Romances sans paroles, l'admi-
rable Sagesse, le dauléureux l3oahe~r.
Et imm ;ciiatement, comme le veut l'u-
sage, ii se voit reçu dans le monde des
lettres un peu comme un trouble fête.
Û -est celui qui vient apporter du nou-
veau, et tout d'abord il apparaît comme
ne se reliant à aucun!; École connue.
D'un siècle infatué de commer^ialisme
et en même temps acquis à la granaiio-
quenc3,il se lève, lui, in simple; il parle
comme un homme qui ne se connaîtrait,
sur la terre, que des frères, et l'on dirait
pourtant qu'il sort d'un autre monde,
tant son langage contraste avec celui des
autres, par sa nudité et sa vérité. Cepen-
dant voilà où tout se complique- il pas-
sera, lui, l'enfant à l'âme claire et
riaïve, pour un être obscur et alambi-
qué;on le déclarera incompréhensible',
et ia chanson qu il chanie, –faite
d'humbles phrases quelconques paré -s
parle g.rnie on la quai, liera sotte-
ment de déradente. Hélas !il n était ri n
de plus fraîchem int nouveau, de plus
suavement français, de plus can.Jide-
ïnent pur.
Verlaine, c'est le poète des rues, c'est
le bon trouvère qui rôde par le monde,
avec sa chanson comme une fleur aux
lèvres! En communication directe .avec
,la vie, il semble écrire sous sa dictée,
iMte;mÈà$ÊÈkmimmiMmÊàÊmmËmtmÊmaÊmm!Ètiàâ
Il « Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me presse
de rire de tout. de peur d'être bbligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.) '>̃
et l'en dirait qu'il lie sait pas quelle lu-
mière il porte en. lui., Inconnu à lui-
même, accablé de. misères, il est celui
qui va racontant son histoire, et il le fait
familièrement, comme on parle.au
confessionnal, .et à voix basse. Il na
rien d'hermétique, d'ailleurs, et il ne
veut ni éblouir ni instruire. Il se tient
devant vous comme un homme ordi-
naire; il a aimé les femmes et ne s'en
cache nullement ;il a beaucoup péchéet
en souffre toujours il est allé à Dieu et
s'accuse de ses fautes. En aucun de ses
livres on ne sent l'artifice; il n'y a pas
la moindre affectation en lui, il est
toute sincérité. Alors qu'autour de lui
sévit la rhétorique et que l'alexandrin
déchaîné par Hugo roule en nappes so-
lennelles dans un fracas de fer, lui note
sa discrète petite mélodie et il se trouve
qu'elle touche des cœurs, qui ne pour-
ront plus jamais 1 oublier. En vérité,
c'est là l'immense révolution. Verlaine
vient pour nous dire d'écouter en nous-
mêmes, il nous invite à vivre en toute
indépendance et dépouiller l'homme
de convention. Il nous oblige à croire
que, vu d'un certain angle, il y a dans
toute chose un pathétique profond. Il
nous apprend enfin que l'homme de
̃ tous les jours est un mystère infini.
La révolution, il l'a faite sans bruit,
sans déclarations de principes retentis-.
sautes, sans prétention d'aucune sorte.
A peine, dans son Art poétique, en es-
quisse-t-il les grandes lignes. Mais son
œuvre est d'une instruction assez lim-
pide. Par dessus trois siècles de classi-
cisme autrement dit: de style emper-
ruqué il rejoint ses frè-res en douleur
et en noblesse les Villon, les Rutebeuf,
les Char es d'Orléans. Ce sont des gens
de sa race. Il les retrouve et reprend
leur drapeau, et le combat éternel re-
commence. L'éternel combat pour la vé-
rité opposée à l'académisme, à la conven-
tion en art, telle'est la réformé intro-
duite par ce grand homme. Et aujour-
d'hui, si, chacun dans son genre, des
poètes s'essayent à ramener dans l'art
et jusque dans la tragédie, ce temple
i du faux sublime un peu de sincérité,
c'est à sa suite qu'ils s'y hasardent et
c'est pour avoir écouté sa leçon.
0 vous, qui routant d'hôpital en hôpi-
tal, avez vieilli dans le*mépris des igno-
rants, qu'elle est belle, votre revanche! 1
Vous que ma jeunesse a tellement aimé
et que j'ai vu bafoué et misérable, voilà
que la chance a-tourné pour vous, et à
mesure que le temps passe., vous gran-
dissez. Vous avez vécu dàrts rhilrhUitê,
mais vous étiez plus riche que vos con-
temporains puisque des miettes de votre,
table nous trouvons de quoi nourrir nos
cerveaux. Le monde n'a pas bien su quel
poète vous étiez, mais l'immortalité est
descendue sur vous et tout va tomber
dans l'oubli des fables qui accompa-
gnaient votre personne corporelle. Qu'im-
porte vos souffrances, si le sang de vos
plaies a Heuri dans votre œuvre afin de
la rendre encore plus précieuse! Vous
êtes l'initiateur d'une poésie nouvelle et
c'est à votre Ecole que, chaque jour plus
nombreux, viennent se former les poè-
tes. Mais si grande qu'ait été déjà votre
influence salutaire, il est permis de
croire qu'elle s'étendra encore, car,
après le lyrisme, elle fécondera la scène,
afin que partout reparaisse dans l'Art
le vrai génie de la France.
Saint-Georges de Bouhélier.
_n.r--
JOUR LE JOUR
L'dpéPaâlae.G.T.
C'était une bonne salle! Mais quelle cha-
leur, mon Dieu! quelle bousculade aux portes
et quel bruit, non pas seulement à l'orchestre
et sur la tribune, transformée en scène, (en
scénette) mais aux fauteuils d'orchestre et
aux loges de balcon, tout en haut, sous la
verrière. Il y a des gens partout, agrippés,
perchés, donner le vertige.
L'orchestre de l'Opéra se tasse comme il
peut au pied de la tribune, et les chœurs se
massent, dignes et stoïques, sur les planches,
inquiets sans doute de ne pouvoir évoluer.
M. Chevillard, droit, impassible, impavide,
conduit son orchestre avec sa maîtrise habi-
tuelle. L'ouverture de Guillaume Tell obtient
un silence relatif, je dis relatif, parce qu'on se
dispute à la porte et des vitres dégringolent.
Le finale est salué d'ovations et de cris.
M. Chevillàrd salue -comme à l'Opéra. La
foule exécute un double ban. Cette fois, M.
Chevillard sourit..
Des chanteurs retardataires essaient de
fendre la presse. « Laissez passer les chœurs! >
« De grand cœur dit quelqu'un.' « Lès
chœurs ont le ventre un peu gros », dit vin
autre. « C'est l'Opéra dans lé métro », ajoute
un troisième.
Mlle Bréval en impose tout de même à ce
parterre turbulent. Elle chante avec un triom-
phal succès deux mélodies exquises de' Lalo.
Mais ici, comme à la Chambre, comme à la
C. G. T., il y a des interrupteurs.
«'Ne fumez ûouc pas; band^ d'imbéciles »,
jette un grand diable à la voix perçante. •"
La Méditation cle Thaïs, jouée avec brio
par M. Firnjin Touche, semble émouvoir ces
cœurs intrépides, et les chœurs eux-mêmes,'
qui, pourtant, doivent la connaître. Elle faillit
être bissée. comme à l'Opéra
Les globes électriques des cintres, en s'al-
lumant tout à coup, semblent ajouter encore
de la chaleur.
«Quelle économie de charbon, ce soir » su-
surre une voix féminine à côté de nous.
Pendant le billet de Faust, les dames du
chœur coin nenc.mt à trouver lourds leurs
mi.iteaux, minciois et pirapluies et les dé-
posent tout simplement devant la rampe. Un
photographe tout à coup apparaît au premier
rang parmi elles, sans parvenir à intimider
M. Chevillàrd, qu'il vise pourtant soigneu-
sement.
Oh ce ballet de Faust, il souleva l'enthou-
siasme, et les casquettes de voler, et les dou-
blés bans da -retentir. La- fûul£>'amusa cornais
uiie;petitc folle.
Entr'acte Speech! Les demoiselles du
ballet vont passer parmi les. spectateurs.
Elles le font avec la légèreté qu'on pouvait
en attendre. Il n'y a :cjue leurs aumôniéres
qui, à la fin, sont lourdes. Le peuple est gé-
néreux Maintenant les. chœurs sont assis sur
la rampe.
Les explosions du magnésium surprennent
ces 'dames, qui sursautent et poussent des
cris. Elles ne sont habituées .qu'aux explo-
sions d'enfltousiasme..
.Le programme de la deuxième partie est
bouleversé. Tandis-qu'on s'y prépare, «Si nous
chantions V Internationale en attendant »,
propose enfin. une voix timide, et sans écho.
On ne pouvait choisir musique plus popu-
laire que celle "de la Damnation de Faust.
Wagner qui s'y connaissait, la -qualifia ainsi.
Elle surprend un peu ces néophytes de
l'Opéra.
Pourtant, .M. Delmont -remporte un succès
avec la chanson du.Jtal.
Pendant le ballet des Sylphes, les'-ballerines
ne pouvant baller, font danser les piécettes
blanches de leur quête sur le piano transformé:
en comptoir de banque et le son du billon se
mêle agréablement aux notes .perlées de la
harpe. « Chut, chut », fait-on « C'est pour-
tant le principal, cela », murmure une "de ces
dcmoisrlles.
Mlle Ijréi'alifroncéle-sburcil, 'le, .chant des;
piécettes "s'arrête et le sien commence ;;ïia-
romance de Marguerite est acclamée. M.
Ezanno remporte un succès triomphal dans
l'air des Roses..
Mais, monsieur, proteste une quêteuse,
l'ai encore 102 francs et quinze sous à vous
verser.
Huit cents francs de quête, me dit, ra-
dieux, le caissier. ̃ <;̃̃ ;i
.C'est bicri, 'jeunes éspf;itèf,je sijis content
de vous, clame "M, Ezaniio,. Sans doute pour
remercier la foule .d'une,tellp;gén
cède et le Chceùr des soldats, -oui, des sol-
dats, retentit.'Les murs d&la C> G. X. en
tremblent d'horreur. Pour comble, il est bissé.
Mais comme à l'Opéra, on ne sait pas 1' < In-
ternationale le peuple, qui reprend ses
droits à la sortie, la clame dans la rue. Il lui
fallaifbien cette petite revanche.
Ch. Tardieu.
BCHQS
7 M- Georges Clemenceau est certaine-.
nient riiomme,. de ^r^ncQ, qui -rgcôi t, le.
plus grand ridmbre dé cadeaux:" PaYmi"
les mille et un souvenirs qui lui arrivent
un peu de tous les points de la France,
il trouva, l'autre jour. une belle gra-,
vure en couleurs,, dont un citoyen de
Mulhouse lui faisait hommage, « en
souvenir de sa triomphale visite en
Alsace ». Elle représentait « le, cortège
officiel lors de la réunion de Mulhouse
à lu France, le. 15 mars- 1798 y>.
Notre Premier a pense que ce curieux
document avait sa place tout .indiquée;
dans notre admirable musée de la Ré-
volution française. Et il vient de l'en-
voyer à Carnavalet, où la gravure est
exposée depuis hier. -•-?:> t,
On nous .télégraphie 'de;' ̃Clërmont-
Fcrrand i. '/J/'
« Le département du P,Ujy-de-Dôme
aura quatre sénateurs à élire.-Poup ces
quatre sièges vingt-quatre candidats
sont en ligne; et plusieurs autres sont
annoncés »
Notre correspondant yeufc-il indiquer
que le Puy-de-pôme détient là un re-
cord, et en éprouve quelque orgueil? ?-
11 serait intéressant, en effet, de-sa-
voir si çg chjfjre a été dé.p§§s,é gjlleurs?
^O-0~
L «ATELlfen DE COURBET » ENTRE AU LOUVRE
M, d'Estournelles de Constant directeur
des Muççes nationaux, a signé hier l'achat de
cette toile,, qui représente, comme on sait, le
peintre dans'son atelier avec un modèle fémi-
nin nu auprès de lui, et des amis tels que
Champfleuryi Baudelaire «ît^rndhori.
Cette toile, de grandes dimensions, fut long-
temps le fastueux rideau du petit théâtre que
M. Desfossés avait fait aménager dans son
hôtel de la rue Galilée;
A la mort de son possesseur, le tableau
passa en vente publique..
Le Louvre avait réuni 55,OQO;francs; pour
l'acquérir, mais- aux enchères cette somme
fut insuffisante. L'Atelier fut racheté 6o,oo
Ce. fut un placement excellent, puisqu'ils: ~'i
purent récemment revendre la toile 600,000'
francs, à un marchand de tableaux, qui vient
de la. céder aux Musées; nationaux pour
700.000 francs. •
Dans ce prix, lé budget des Musées natio-
naux n'ehtre que pour 550,000. Le reste a été
fourni par de généreux souscripteurs.
Le « Supplément tchéco-slovaque », qui
accompagne aujourd'hui les feuilles de
Y Agence Economique et Financière (di-
rection Yves Guyot), publie d'impor-
tantes .déc}aratjons, de..M.Kuriès Sçnn-i Ii
fâg) ministre dps .finances de la Répu-| \1
blique tchéco-slovaque.
-<
Quelle.ville de banlieue- peut ^e van-
ter, en ce moment, de détenii;.le' record
des privations? '? •
On nous dit que ce pourrait bien être
la charmante commune du Raincy.
Pas de charbon. Pas de gaz. Pas d'é-
lectricité, plus de pétrple. L'acétylène
parfumé? un rêve. L'essence? un my-
the.* Au casino et dans tes cafés, on voit
des ombres d amateurs de manille ou de
jacquet, jouant avec des ombres de car-
tes ou de cornets à lalueur douteusedes
'quinquet's fumeux d'autan. La ville a
pourtant une. riaunicipalité toute-jeune et
toute-neuve. Leç. in tentions" sont excel-
lentes, mats les résultats faibles. 7 ̃. ̃̃̃
Et les .stoïques rappe|lent.,aYe<.>. une
certaine mëlahcolië qu'en pleine guerre,
la nuit même qu i précéda la bataille de
|a Marne, L'ivôteT de ville du Ftainey était
éclairé. comme jamais il ne le futde-
puis ce temps-là. "̃
11 est vrai que le général Maunoury -y-
avait son quartier général.
La guerre des rats.
On a. déclaré outre-Manche la guerre
aux rats La seconde semaine nationale
de destruction des rats vient de se ter-
miner. Le tableau est imposant 10 mil-
lions de rats tués par tous les moyens
possibles, y compris l'utilisation des
gaz fabriques par le Wai'-Office pour
être déversés sur les Boches. Tout le
stock qui restait y a été employé.
Le Masque de Fer.
Autour des traités
Arrivée de MM. Lloyd George et Nitti
MM. Lloyd George, premier ministre
de Grande-Bretagne, ci Nitti, président
du Conseil italien, accompagnés de lord
Curzon et de MM. Bonar Law et Scia-
loja, sont arrivés hier soir, à.six heures
dix, à la gare du Nord, venant de Lon-
dres. ,fl
Ifs ont été reçus à leur desceiite'dù
train par M. Clemenceau, accompagne
du général Mordacq, de M. Georges
Leygues, ministre de !a marine de lord
Derby, ambassadeur d'Angleterre, et du
comte Bonin Longare, ambassadeur
d'Italie, ainsi que par de nombreux offi-
ciers supérieurs français, anglais et ita-
liens.
̃M.* Clemenceau a souhaité la bien-
venue à MM. Lloyd George et Nitti et
s'est entretenu avec eux dans le salon
de réception de la gare du Nord.
••
De 'cette conversation rapide et des
conférences qu'a eues M. Nitti avec les
hommes politiques anglais, nous ne sa-
vons rien.
Mais nous croyons pouvoir affirmer
que le ministre italien apportera, dans
les courtoises discussions auxquelles
vont donner lieu ici le règlement de
.certaines affaires délicates, comme celle
de Fiume, par exemple, et qui tiennent
si justement au cœur des Italiens, cette
largeur d'esprit et cette hauteur de vues
qui permettent de subordonner les dé-
•tails à/Vintérôt général et facilitent les
solutions heureuses.
'i M.. Nitti trouvera en Fi*ance,avecrae-
îcuëil'lerpuis'sy'mpatlïiquci--res' dispbsi-
jjtîons les plus favorables ainsi que le
;:sincère -désir de voir les problèmes en-
core on litige se résoudre autant que
possible entre les principaux intéressés
d'une façon telle que la paix européenne
s'affermisse sans que soient lésées au-
cune des susceptibilités ni aucune des
aspirations nationales en jeu.
<̃ le jugement du Kaiser
Un -membre de la délégation britan-
nique, au départ de Londres, a déclaré
La présence du lord chancelier aux côtés
'de M. i-.lo.yd George indique clairement que
la Gouférôhce de Paris prendra des décisions
définitives au sujet du jugement de l'ex^kai-
ser et de ses complices. Ainsi apparaît la dé-
termination inaltérable de M. Lloyd George
de traduire devant nu tribunal ceux qui sont
responsables do la guerre et les auteurs des
atrocités commises au cours des hostilités.
L'attorney général, sir Gordon Hewant,
ira aussi probablement à Paris dans le cou-
rant de la semaine prochaine.
La délégation britannique restera à
Paris, croit-on, une quinzaine de jours.
La mise en vigueur du Traité
II se confirme que le traité de Ver-
sailles sera définitivement mis en vi-
guiur demain samedi.
C'est au ministère des affaires étran-
gères, dans le salon de l'Horloge, à
quatre heures de l'après-midi, qu'aura
lieu la cérémonie.
Celle-ci sera d ailleurs des plus sim-
ples.
On procédera d'abord à la signature
du protocole rédigé le lsr novembre.
Puis viendra réchange des ratifications.
Enfin, le président de la Conférence re-
mettra à M. von Lersner, président de
la délégation allemande, la lettre inter-
prétative du protocole, par laquelle cer-
tains: adoucissements seront apportées
aux conditions de livraison du matériel
nautique..
Toutes les puissances qui ont ratifié
le traité (elles sont au nombre de qua-
torze) seront représentées à la céré-
monie.
Les bâtiments autrichiens cédés à la France
Le personnel destiné à constituer ie
service de garde des bâtiments autri-
chiens se trouvant à Cattaro, et cédés à
la France, a embarqué hier à Toulon
pour Cattaro via Bizerte.
̃ Les bâtiments cédés seraient au nom-
bre d'une dizaine.
j*
La négociation du prince Sixte
Ou mande de Ronïe
« A la suite d'instructions reçues du gou-
vernement français, M. Barrôre, ambassa-
deur de France, a publié le communique
suivant
» Les, informations JDubliées par la
presseà l'égard des démarches du prince
Six! e de Bourbon et des déclarations de
i M: Poinoaré sont inexactes. MT,Poincaré
:a déeiaré.dès les premiers moments que
la France ne pouvait traiter ia paix avec
l'Autriche sans le concours de l'Italie,
,q.uil avait le devoir d'avertir i'mmédia-
tement. Le Président de la République
;ajoutait qu'il avait une confiance abso-
ue dans le roi Victor-Emmanuel et
]M. Sonnino. La France n'a jamais rien
caché au gouverment italien.
» Cette note a, produit ici la meilleure im-
jpr^-ss'ioh, »
AUX ETATS-UNIS
« ,t~ y
En faveur du Traité 1
Hommage des démocrates
au Président Wilson
Washington, 8 janvier.
La commission exécutive du parti dé-
mocrate national a adopté une résolution
approuvant le traité de Versailles et flé-
trissant comme antipatriotique l'attitude
de ceux des sénateurs qui mettront obs-
tacle à la ratification du traité, soit di-
rectement, soit au moyen de réserves de
nature à annuler les effets du traité.
La commission exécutive s'élève avec
vigueur contre l'arrogance des républi-
cains du Sénat qui se sont attirés le mé-
pris du monde entier par sept mois de
tergiversations au sujet du traité et elle
adjure le Sénat de cesser de se servir de
la ratification du traité comme d'un
jouet pour les politiciens.
Si le Sénat avait ratifié le traité avec
une promptitude, raisontiable, la paix
aurait été proclamée et le monde, en ce
moment, serait occupé par l'œuvre fé-
conde de sa restauration
'Nojjs repoussons -l'idée qu'après avoir
coopéré avec nos associés à une guerre qui
les conduit aujourd'hui au chaos, nous
allons les abandonner pour nous renfermer
dans un isolement dit traditionnel auquel
nous avons renoncé pour défendre nos droits
et aider l'humanité dans sa lutte.
Si nous adoptionspareillelignedeconduite,
50,000 Américains inhumés aujourd'hui dans
la terre de France seraient morts en vain et
les millions d'hommes qui ont sacrifié leur
existence pour la défense de la môme cause
qu'eux, auraient le droit de demander dans
quel but on leur a fait prendre les armes.
En ce qui concerne les actes législa-
tifs du •̃Président Wilson, et la façon
dont il a fait gagner la guerre, la com-
mission adresse ses félicitations au Pré-
sident et exprime l'espoir qu'il'retrou-
vera la santé qui a été dans une.si large
mesure compromise par s'es efforts en
vue de faire régner la paix dans l'uni-
vers.
Le congrès du parti
Washington, 8 janvier.
C'est à San Francisco que se tiendra
la convention nationale- du parti démo-
crate américain qui désignera son can-
didat à la présidence de la République.
̃ ̃ -v^»y»^
,»^EUT- ALLEMAGNE
,ë;
LE PRÔBliÊJVlE mtlfîlEpfllHE
L'Allemagne en est aussi à se de-
mander comment nourrir son peuple.
M. Wermuth, bourgmestre de Berlin,
assure que la ville n'est ravitaillée que
pour deux ou trois semaines. 11 a dé-
claré à un représentant de la Gazette de
Voss
Il est impossible que la prime d'encoura-
gement donnée aux agriculteurs pour la li-
vraison rapide des récoltes produise d'heu-
reux résultats. Le gouvernement a des illu-
sions à ce sujet; la situation est grave:
l'agglomération berlinoise a besoin de 10,000
tonnes de céréales par jour. Jusqu'au milieu
de novembre, les arrivages journaliers étaient
de 15 à 20,000 tonnes, mais depuis lors ils
sont tombés à 3 ou 4,000 tonnes et n'attei-
gnent aujourd'hui que 2 ou 3,000 tonnes. La
ville n'a dans ses magasins que 5,000 tonnes
de. pommes de terre. Il est donc à craindre
que d'ici quelque temps on soit obiigé de
réduire la ration de pommes de terre, qui est
déjà minime ('3 livres par semaine et par
habitant).
M. Erzberger est moins sceptique sur
les bons effets de la prime. Mais il an-
nonce d'énergiques mesures si les ré-
sultats ne répondaient pas à l'attente.
11 y a lieu. d'ailleurs, de remarquer
que l'Allemagne est riche de tout le ra-
vitaillement promis à l'Autriche etqu'elle
ne livrera pas en représailles de la poli-
tique de M. Renner. En outre, dans le
même temps où on lui consentait une
réduction très importante sur le bétail
à restituer à la Belgique et à la France,
l'Allemagne vendait aux neutres des
milliers de bestiaux, dont elle avait évi-
demment prévu le déficit.
EN RUSSIE
L'intervention du Japon
.H~
.?•̃ .1 Ml–
Londres, 8 janvier.-
L'Agence Reuler apprend, de source
japonaise autorisée, que jusqu'ici, au-
cune réponse n'a été reçue de Washing-
ton, au sujet des propositions japo-
naises, relativement à la politique sibé-
rienne.
L'ambassadeur japonais .à Washing-
ton, visitant M. Lansing, ily a deux ou
trois jours, a été informé qu'aucune dé-
cision n'avait encore été prise.
Selon les dernières nouvelles de source
japonaise, les forces japonaises en Si-
bérie, n'auraient pas été renforcées.
Les contingents japonais et améri-
cains gardent la voie ferrée du Transsi-
bérien depuis Irkoutsk jusqu'à V'.adi-
yostock. >
Le Rapatriement
des Tchéco-Slovaques
Washington, S janvier.
Le département d'Etat annonce que le
Shipping Board fournira des vaisseaux
pour le rapatriement dès troupes tchéco-
slovaques, polonaises, yougo-slaves et
roumaines actuellement en Sibérie.
Les vapeurs Président-Granl et Ame-
rica appareilleront à cet effet pour
Vladivostock où ils doivent arriver le
10 février.
En se retirant à. l'arrière de l'armée
sibérienne, les Tchèques ont eu plu-
H. DE VILLEMESSANT
Fondateur r
RÉDACTION ADMINISTRATION
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de France et d'Algérie • >.
sieurs rencontres avec;des détachements
révolutionnaires.
L'armée de Kolichak sembic provisoi-
reiB'e'hi.iïiiçe Iiôr^dclcàiisé.. ̃̃̃̃̃̃•
Crédits américains et exportation
Depuis quelques mois, deux ou trois
douzaines d'idéologues ou deananiaques
exercent leur ingéniosité sur le pro-
blème de la liquidation immédiate et
universelle de là crise financière" que
l'Europe traverse. Jusqu'ici, cependant,
on n'a vu aucun financier sérieux ad-
mettre qu'une situation aussi grave, et
qui est la résultante de tant de causes
diverses, puisse être transformée par
par un coup de baguette magique ou
(suivant la méthode bolchevique) par
l'impression de quelques tonnes de pa-
pier-monnaie.
Les seuls remèdes possibles et effica-
ces, on les connaît. Ils ont été souvent t
énumérés ici même. Ils sont multiples
et variés et tous devrontètre employés
simultanément. Le temps galantuomo
fera le reste.
Si donc vraiment, comme l'annoncent
certaines dépêches assez obscures d'ail-,
leurs, sir George Paish a déclaré aux'
Américains que l'Europe avait besoin
de crédits se montant à 10 milliards de
dollars, c'est-à-dire plus de 100 milliards
de francs, rien ne nous autorise à sup-
poser qu'il les croie capables de nous
avancer pareillesomme ou disposés à le
faire. En mettant en avant de sembla-
bles chiffres, il aura simplement voulu
frapper l'imagination du public améri-
cain et l'amener à donner à cette ques-
tion des crédits plus d'attention qu'il ne
lui en a accordé jusqu'ici.
Sir George connaît trop bien les Etats-
Unis pour ne pas se rendre compte de
l'état d'esprit qui y règne. Pour la France
en particulier, que ce soit de notre
faute ou non, les Américains consi-
dèrent notre situation financière comme
très critique et notre crédit ne leur ins-
pire aucune confiance. Un des princi-
paux banquiers de là-bas disait à un
membre de la mission Schneider « Vous
êtes, sur le terrain économique et finan-
cier, à la veille d'une nouvelle bataille
de la. Marne, et ce qui désole vos amis,
c'est que vous ne semblez pas vous eh
inquiéter. »
Tous les discours que nous prononce-
rons, tous les appels que nous ferons à
leur esprit de solidarité n'atténueront
pas à leurs yeux ce fait capital que l'es-
cédenl des importations eli. France a
atteint 20 milliards en 1919, alors
qu'avant la guerre il était à peine de un
milliard. Un commerçant dont l'impru-
dence est poussée à ce point no. mérite,
d'après les Américains, aucun crédit.
Lui en consentir de nouveaux, c'est à la
fois, disent-ils, compromettre les fonds
du prêteur et encourager l'extravagance
du créancier. Les Américains s'y re-
fusent.
Si nous voulons changer leur menta-
lité à notre égard et obtenir dans quel-
ques mois les crédits à long terme dont
nous avons besoin, notre premier soin
doit être d'atténuer rapidement le désé-
quilibre de notre balance commerciale.
Donc exporter beaucoup et importer
peu.
On répond à cela pour exporter, il
faut produire largement et nous soutirons
d'une crise de production. Ceci n'est pas
exact, car il est quantité d'industries
françaises où la fabrication atteint ou
dépasse les chiffres d'avantTguerrc. Spu-
lement la consommation nationale a
tellement augmenté qu'il ne reste rien
ou très peu pour l'exportation. Voilà où.
est le mal.
Le remède, c'est, d'une part, de ré-
duire par des impôts les facultés de dé-
pense des consommateurs, et d'autre
part, d'obliger les fabricants à réserver
pour l'exportation une certaine propor-
tion de leur production. Tant pis si on
détermine ainsi chez nous une crise de
la parfumerie ou des bas de soie. L'in-
térêt général prime tout.
En même temps, il faut arriver à ré?
duire les importations. Pour cela, inter-
dire tout d'abord l'entrée de certains ar-,
ticles qui ne sont pas absolument indis-
pensables. Nous avons, depuis l'armis-
tice, entrepris au petit bonheur la re-
construction de nos usines détruites et
la rénovation de notre vieil outillage. Il
faut mettre de la méthode dans notre
façon de procéder et accorder un droit
de priorité, aux industries qui peuvent
nous fournir des produits d'exportation.
On réduira ainsi nos achats de machines
et de matériel à l'étranger. Pour les pro-
duits et matières premières destinés à
être transformée pas notre industrie, on
ne donnera de permis qu'à ceux qui,
comme je le dis plus haut, s'engageront
à réserver une certaine proportion de'
leur production pour l'exportation.
Enfin, et tout de suite, il faut amélio-
rer nos transports, car il n'y a d'expor-
tation possible que si notre réseau de
voies ferrées fonctionne normalement,
Il s'agit ici' de réformes morales autant
que matérielles, car s'il est vrai que nos
chemins de fer soient en mauvais état,
la discipline y est encore plus malade.
Il faut rétablir le principe d'autorité,
prendre des sanctions contre les mau-
vaises volontés, les faiblesses, les né-
gligences, les complaisances autant que
contre les trafiquants de wagons ou les
voleurs de colis.
Ces exportations, peu importe qu'elles
aillent vers les Etats-Unis dont le dollar
fait la plus forte prime, ou vers laSuisse,
l'Espagne, ou même les pays dont le
change est plus bas que le nôtre. Car, il
faut le répéter sans cesse pour ceux qui
persistent à ignorer les notions les pius
élémentaires en matière de change, la
balance du commerce d'un pays doit êtrc
considérée dans son ensemble.Les chan-
ges agissent à la façon d'un liquide dans
des vases communicants; en .vendant
à l'a Suisse ou à l'Allemagne, nousamé-
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