Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1914-12-22
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 décembre 1914 22 décembre 1914
Description : 1914/12/22 (Numéro 356). 1914/12/22 (Numéro 356).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
?
LE FIGARO - MARDI 22 DECEMBRE 1914
proposition de ce genre ne serait pas
recevable réglementairement.
. Au cours du Conseil des ministres
d'hier, la question a été examinée.
M. Viviani, sollicité par un certain
nombre do députés, avait consenti à re-
chercher avec le président de la Cham-
bre s'il sérail possible de donner satis-
faction à cette demande. Il s'est donc
rendu avec M. Clementel, président de
la commission du budget, chez M. Paul
Deschanel pour le consulter.
Lo président do la Chambre jugea
absolument, contraire au règlement une
motion qui permettrait à la Chambre
texte d'entendre des explications confi-
dentiellcs des ministres sur des ques-
tions budgétaires.
Le règlement de la Chambre ne pré-
voit pas la possibilité pour ello do so
constituer en comité du budget. Si donc
une motion en ce sens était faite, elle ne
pourrait être mise aux voix.
Ce qui serait admissible, c'est que la
Chambre fût saisie d'un projet de réso-
lution tendant à modifier le règlement
on vue de lui donner la faculté de se
constituer en comité du budget. Il fau-
drait dans ce cas régler, en outre, le
mode d'intervention dans ce comité des
députés ne faisant pas déjà partie de la
commission du budget.
Si ce projet de résolution était déposé
aujourd'hui et que l'urgence et.la discus-
sion immédiate en fussent demandées,
le gouvernement laisserait à la Cham-
bre la liberté de se prononcer comme
elle le voudrait, estimant que la ques-
tion est exclusivement du ressort de
celle-ci.
C'est en ce sens que le Conseil des mi-
nistres s'est prononcé.
Mais, répétons-le, il n'y aura pas lieu
de recourir à cette procédure compli-
quée et extraordinaire.
A la lin de la journée ceux-là mêmes
«fui avaient paru ces jours derniers les
pJus ardents à proposer une réunion
secrète de la Chambre, n'insistaient pas.
- II y aura, disaient-ils, une session
ordinaire assez longue, au cours de la-
quelle nous pourrons obtenir toutes les
.explications nécessaires.
Déjà, en effet, on envisage une ses-
sion assez complète pour la rentrée
constitutionnelle de janvier...
C'est, pour le moment, la tendance
générale.
Mais do même que dans les milieux
parlementaires on a compris que tout
ce qui pourrait donner prétexte à une
Agitation politique serait mal interprété
par l'opinion publique, pour la session
extraordinaire, de même on se rendra
compte que le plus sûr moyen de main-
tenir cette « union sacrée » de tous les
Français à l'heure présente, c'est d'éviter
'les récriminations qui ne manqueraient
.pas de se produire si la session ordi-
naire de janvier se prolongeait outre
mesure.
Pour lo moment, une seule chose
s'impose : le silence. Un seul sentiment
domino : la confiance dans l'armée et
dans ses chefs.
Que les Chambres le proclament au-
jourd'hui : le pays ne leur demande pas
davantage.
Auguste Avril.
Autour de la Politique
Conseil des ministres
Los ministres 1, se son!; réunis hier malin, à
l'Elysée, sous la présidence de M. Poincaré.
M. Viviani, président du Conseil, a l'ait
savoir que la communication du gouverne-
ment sera faite aux Chambres aujourd'hui
mardi.
A la suite de cette lecture, le ministre des
finances déposera le projet do crédits dos
douzièmes provisoires. D'autres projets se-
ront déposes dont les Chambres pourront
fixer la discussion au cours de la session
ordinaire de janvier.
Le garde des sceau* a soumis au Conseil,
qui les a approuvés : 1° un projet de loi
permettant de rapporter, dans certains cas
déterminés, par décrets rendus en con-
seil des ministres, après avis du Conseil
d'Etat, les naturalisations de sujets d'une
puissance ennemies; 2° un projet de loi édic-
lant des sanctions sévères (peine de prison
et amende) contre quiconque, en violation
des prohibitions édictées par le gouverne-
ment, se livrera ou tentera de se livrer, soit
directement, soit par personne interposée, à
un acte de commerce avec un sujet d'une
puissance ennemie ou ses agents.
M. Malvy, ministre de l'intérieur, a fait
i signer un .décret rapportant le décret du
iî septembre 1914 instituant, pendant la durée
des hostilités, un comité chargé de régler les
questions intéressant la police et la sécurité
de Paris et du département de la Seine.
Par un autre décret rendu sur la proposi-
tion du ministre de l'intérieur, le Conseil gé-
néral de la Seine est convoqué en session
ordinaire pour les journées des 28 et 29 dé-
cembre prochains.
A la commission de l'armée
L'examen des projets
La commission de l'armée s'est réunie hier
matin à la Chambre, sous la présidence du
général Pédoya, pour entendre le ministre do
la guerre.
Elle a reçu toutes les communications re-
latives à l'armement des troupes et à l'en-
tretien des approvisionnements et munitions.
Elle s'e6t montrée unanimement satisfaite
des renseignements qui lui ont été donnés et
des mesures qui ont été prises par l'adminis-
tration de la guerre.
Elle a enfin approuvé un certain nombre
de projets de loi intéressant la défense na-
tionale, qui seront soumis aujourd'hui à l'ap-
probation des Chambres.
L'étal sanitaire de l'armée
On nous communique le procès-verbal
suivant :
La commission de l'hygiène publique a
entendu hier M. Troussaint, directeur du ser-
vice de santé militaire, qui lui a exposé les
conditions sanitaires actuelles des troupes en
campagne, 11 a donné l'assurance aux mem-
bres de la commission qu'il serait tenu lo
plus grand compte de leurs observations qui
tendent à l'amélioration indispensable des
services hospitaliers de l'intérieur et au bon
fonctionnement du service sanitaire sur lo
front.
La Guerre en Orient
Petrograd, 21 décembre.
Le communiqué de l'état-major de
l'armée du Caucase dit que le combat
avec les Turcs, qui avaient concentré
des forces considérables dans la direc-
tion de Van, se développe favorablement
pour nous.
Une attaque de nuit de l'ennemi, près
du village d'Alagoez, a été repoussée.
Les Turcs ont eu de nombreux lues.
EN RUSSIE
(Communiqués du
grand état-major)
Petrograd, 20 décembre.
Sur la rive gauche de la Vistule, sur
le front des rivières Bzoura et Rawska,
une série de combats ont été livr 's lo
19 décembre ; sur certains points, ils
ont pris un caractère de grande inten-
sité.
Deux compagnies allemandes qui tra-
versaient la Bzoura, près du village de
Dakhovo, sur un pont à demi-brûlé, ont
été attaquées par nos troupes et anéan-
ties; une cinquantaine d'hommes sur-
vivants ont été faits prisonniers.
On signale également une action dans
la région d'Opoczus.
En Galicie, il n'y a pas de modifica-
tions importantes. Sur certains points,
nous avorls effectué des contre-attaques
dans lesquelles nous avons fait des pri-
sonniers et nous nous sommes emparés
de mitrailleuses.
Dans la région de Przemysl, les Au-
trichiens ont tenté une sortie avec des
effectifs considérables ; mais ils ont
échoué d'une façon lamentable : pris
par nous en flanc," ils ont été culbutés,
laissant entre nos mains de nombreux
prisonniers.
*
Petrograd, 21 décembre.
Dans la région de Mlawa,les Allemands
ont reculé vers le front Lautenbourg-
Neidenbourg.
Sur la rive gauche de la Vistule, on ne
signale aucun incident notable.
En Galicie, l'offensive autrichienne est
définitivement entravée par nos troupes,
dont les opérations prennent un carac-
tère parfaitement favorable.
Une des divisions autrichiennes qui
opéraient dans la région de Doukla a été
mise en déroute par une attaque à la
baïonnette de nos troupes; l'ennemi a
laissé sur le champ de bataille cinq cents
morts, dont dix officiers, et nous avons
fait prisonniers plus de mille hommes.
Les tentatives faites par la garnison
de Przemysl pour rompre le -blocus ont'!
été repoussêes définitivement; la garni-
son, après avoir subi des pertes impor-
tantes, a été rejetée sur la ligne de forti-
fications de la place.
La garnison de Przemysl
Une dépêche de Vienne aux journaux
italiens annonce officiellement que la
garnison de Przemysl fit une sortie gé-
nérale; après quelques heures de com-
bat, elle dut rentrer dans la ville as-
siégée.
D'autre part, le Giornale d'italia re-
çoit de Lembcrg une information disant
que la garnison do Przemysl tenta une
sortie dans le but de rejoindre l'armée
autrichienne; elle fut repoussée avec
des pertes énormes. Les prisonniers ra-
content que la ville est un immense hô-
pital., Il y a de très nombreux cas de
choléra; les vivres sont épuisés. C'est
pour échapper aux horreurs du siège
que le commandant avait tenté cette
sortie qui échoua. 1
L'occupation de Petrokoff
Le correspondant du New York Herald
à Petrograd télégraphie qu'en Pologne
méridionale, l'occupation de Petrokoff
par les Allemands a eu lieu sans combat
sérieux. Les Russes avaient jugé préfé-
rable d'évacuer cette position sans im-
portance stratégique sans opposer une
sérieuse résistance.
Une nouvelle armée russe
en Galicie
Rome, 21 décembre.
Une dépêche de Petrograd annonce
qu'une nouvelle armée russe, très puis-
sante, est arrivée en Galicie.
La situation reste favorable
Petrograd, 21 décombre.
Le Messager de' F Armée résume ainsi
les dernières opérations :
En Prusse orientale et dans la région des
lacs de la Mazurie, aucune modification.
Dans la région do M ava, nos troupes ont
forcé l'ennemi à se retirer hâtivement vers
Soldau.
Sur la rive droite de la Vistule, pas d'in-
cident notable à signaler, si ce n'est une
tentative de l'ennemi d'amener de co côté
une partie de ses forces do la rive gauche ;
cette tentative a été déjouée par notre artil-
lerie qui a enlevé aux Allemands leurs pon-
tons.
Sur la rive gauche do la Vistulo, l'action
continue : tous les efforts désespérés des Al-
lemands contre nos positions ao la Bzoura
ont échoué.
Dans la Galicie occidentale, la lutte se
poursuit ; sur la rive gaucho de la Dounaietz,
les Allemands ont tenté d'enlever à la baïon-
nette le vi lage de Roudka, mais une contre-
attaque de nos troupes les a rejetés avec de
grosses pertes ; dans cette affaire, nous avons
fait mille prisonniers.
A Przemysl, nos troupes, après avoir re-
poussé la sortie de la garnison, forcèrent les
premiers barrages de fi s do fer et s'emparè-
rent d'un ouvrage de défense avancée, où ils
capturèrent une demi-compagnie et prirent
une mitrailleuse.
Les hostilités austro-serbes
-.i_-
L'offensive serbe en Bosnie
On mande de Nich au Messaggero de
Rome que l'armée serbe recommence
l'offensive en Bosnie et en Slavonie. La
marche sur Sarajevo est reprise éner-
giquement, d'accord avec les Monténé-
grins.
EN BELGIQUE
iii y m
A l'est de Nieuport
Londres, 21 décembre.
Une dépêche de l'Ecluse au Telegraaf
dit que le bruit selon lequel les allies au*
raient atteint Middelskerke, ' n'est pas
confirmé.
Sous la botte allemande
Amsterdam, 21 décembre.
Les autorités allemandes ont obligé
les neuf provinces belges à envoyer à
Bruxelles des représentant's qui, samedi,
ont tenu une s ance de « landtag ».
D'après un télégramme de Bruxelles
venu par Berlin, la réunion s'est occu-
pée de la levée d'un impôt de guerre de
480 millions de francs.
La Belgique devra verser cet impôt au
gouvernement allemand en douze paie-
ments mensuels. Les représentants des
neuf provinces belges ont décidé de
lancer des bons du Trésor sous la ga-
rantie des neuf provinces ; un groupe de
banques, ayant à leur tête la Société
Générale belge, ont promis d'avancer la
somme nécessaire.
Le gouverneur général allemand a
déclaré que tous les biens réquisitionnés
seraient payés comptant si, lès paiements
étaient effectués régulièrement.
SUR MER
Londres, 21 décembre.
L'amirauté annonce que le vapeur an-
glais Tritonia a heurté une mine sur la
côte septentrionale de l'Irlande ; on croit
que le vapeur est perdu, mais l'équipage
est sauvé.
AUTOUR DE LA GUERRE
Les princes de Parme
Rome, 21 décembre.
On annonce l'arrivée au château do Pia-
nore, on Toscane, des princes de Parme,
beaux-frères de l'archiduc héritier d'Autriche.
Ces princes, au nombre de sept, étaient
partis comme volontaires dans l'armée im-
périale au début de la guerre. On dit qu'ils
se retirent définitivement.
La Russie et la Serbie
Le nouveau ministre do Russie en Serbie
a présenté vendredi dernier ses lettres de
créance au prince régent Alexandre. Les
discours échangés à cette occasion expri-
ment les liens étroits de race qui unissent la
Russie et la Serbie et leur mutuelle con-
fiance dans le succès.
Brutalité allemande
Madrid, 21 décembre.
Depuis le commencement des hostilités,
plusieurs navires allemands sont ancrés
dans le port de Séville.
Hier soir, un capitaine allemand discutait
sur la guerre avec un matelot italien. Au
cours de la discussion, lo capitaine, furieux,
jeta par-dessus bord l'Italien qui fut retiré
noyé.
Le Parquet maritime a mis le capitaine
allemand en état d'arrestation: La réserve
des autorités empêche de donner de plus
amples détails.
La santé du Kaiser
Suivant des informations de Berlin, la
santé de l'Empereur s'est améliorée à co
point que les médecins l'ont autorisé à pren-
dre de l'exercice en plein air. 11 retournera
prochainement sur le front.
Samedi* l'Empereur et l'Impératrice ont
visité plusieurs hôpitaux à Potsdam.
Un zeppelin sur Varsovie
On annonce que Varsovie aurait été bom-
bardée, le 9 décembre, par un zeppelin qui a
lancé 18 bombes. Deux maisons auraient été
démolies, 90 personnes tuées et 50 blessées.
Le jour suivant, des aéroplanes- allemands
auraient lancé six bombes sur la ville.
Bombes allemandes sur Calais
Une dépêche de Calais au Times annonce
qu'un hydropiano allemand a lancé, avant-
hier après-midi, deux bombes sur la ville.
L'une d'elles est tombée en mer, près du
port, et l'autre près de la gare du chemin do
for, ne causant aucun dommage.
? - ..,, m
MORT DE
FERNAND SAMUEL
'*'?<* ' . V--.'.TV- '. V
Fernand Samuel est mort hier au
Cap-d'Ail. Malade depuis plusieurs an-
nées, il avait été surpris par la guerre
en pays basque f^il était venu à Paris, le
teint plus jaune, l'oeil inquiet, ot il
avait senti la nécessité de gagner plus
tôt que de coutumo cette villa Catiche,
achetée l'hiver dernier après les cruelles
menaces do la maladie qui vient de
l'emporter.
La nouvelle de cette mort, que nul ne
pensait si prompte, est arrivée à Paris
entre le communiqué de l'après-midi et
celui de la nuit,-car c'est ainsi que nous
marquons les heures. Si, dans les cir-
constances présentes, elle n'a pas apporté
sur les boulevards l'instant d immobilité
qui marque la fin d'une existence pari-
sienne, elle a profondément affligé la fa-
mille du théâtre qui perd avec Samuel
un oncle bourru et bienfaisant.
Fernand Louveau était, aux environs
de 1883, un jeune fils de famille qui ado-
rait le théâtre, rédigeait le « courrier »
du Globe et jouait la comédie aux « Arts
intimes», société d'amateurs qui précéda
nos « Escholiers ».
Encouragé par Sarcey, il décida de
prendre le théâtre de la Renaissance ; il
devint directeur, et Fernand Louveau
devint Fernand Samuel, « pour simpli-
fier les affaires ». Il avait pour secré-
taire général son ami Georges Feydeau,
dont il joua la première pièce, Tailleur
pour dames, et qui devait quelques an-
nées plus tard, sur la scène des Varié'
tés, conter dans l'Affaire Edouard, com-
ment Louveau était devenu Samuel, par
prudence ou par superstition, et sans le
concours d'un rabbin.
C'est au théâtre de la Renaissance que
Samuel gagna sa gloire, lorsqu'il eut le
zèle de jouer la Parisienne que créa An-
toine. C'est aux Variétés qu'il connut la
célébrité en devenant Samuel le Magni-
fique. Il y succédait, en 1891, à Bertrand,
nommé à l'Opéra. Il sut y réunir la
troupe, devenue fameuse, des Granier et
des Lavallière, des Brasseur, Guy, Max
Dearly, Prince. Il joua le Nouveau jeu
et le Vieux marcheur ; il joua la Veine
et les Deux écoles ; il joua Education de
prince-, il joua Miquette et sa mère, puis
le Roi, le Bois sacré, l'Habit vert.
Les noms de Lavedan, Capus, Donnay,
de Fiers et Caillavet disent la part qu'il
aura dans notre histoire dramatique. Il
était fier de ses succès, et cependant il
se plaisait à monter des opérettes et des
revues à grand défilés, à se donner mille
soucis matériels qu'il pensait éviter en
portant toujours dans son théâtre son
légendaire chapeau de paille, abandonné
ces dernières années pour un béret bas-
que. Les auteurs n'imaginaient pas Sa-
muel sans ses talismans, comme on se
représente Louis XI avec sa casquette à
médailles.
Et c'était une entreprise périlleuse
que de le surprendre, le buste sortant
d'un guignol qu'il faisait placer dans la
salle, aux premiers rangs de l'orchestre,
et qui ressemblait un peu à un fauteuil
perfectionné du Malade imaginaire. Le
buste en avant, son lorgnon penché sur
des,yeux de myope, avec sa moustache
et son impériale grise sur le£ eint jauni
des joues, il avait bien, et principale-
ment dans son agitation de metteur en
scène, la maladie du théâtre dont on
parlera, après la paix, quand on dira :
« Samuel fut un de nos grands directeurs
d'avant la guerre... »
Régis Giguoux.
DERNIÈRE HEURE
L'Allemagne commence
à voir clair
Petrograd, 20 décembre.
La conviction so répand que le Kaiser est
anxieux de propos -er ta paix pendant qu'il
est encore en possession de la Belgique et
d'une grande partie de la Pologne. Cette
conviction est fortifiée par les déclarations
officieuses qui sont quotidiennement pu-
bliées et qui démontrent que l'opinion alle-
mande intelligente se rend compte que la
prolongation de la guerre serait désastreuse
pour l'Allemagne.
On raconte, par exemple,aujourd'hui qu'un
membre du Reichstag aurait dit dans une
conversation particulière : « Si la guerre
continuait pendant plusieurs années,ce serait
pour l'Allemagne un recul d'un demi-siêcle
au moins. Il n'y a pas do doute que nous
aurons à payer non seulement nos dépensés,
mais aussi les dommages faits sur le terri-
toire des pays alliés et surtout en Belgique.
Mon opinion, partagée par une grande par-
tie des Allemands de la classe moyenne,
est que nous devons saisir toutes les occa-
sions d'offrir des conditions do paix, avant
que nous no soyons dans une situation à
n'avoir plus rien à offrir. Je sais que l'armée
rte partage pas cette opinion, mais je suis
certain qu'elle ne tardera pas à être publi-
quement exprimée. »
Cola a été communiqué aux journaux par
un bureau du gouvernement, et il est bon
que les pays alliés soient préparés à une
tentative possible de la dynastie dos Hohen-
zollern pour échapper au sort qui l'attend,
afin que l'on se mette en garde contre un
retour offensif des pacifistes. (Daily Mail.)
Ou 7 au 15 décembre
PRINCIPAUX FAITS DE GUERRE
(Commmnniqué)
Au cours de la période du G au 15 décembre,
l'ascendant pris par notre infanterie nous a'
permis de réaliser en plusieurs parties du
front des progrès qui paraissent avoir inquiété
l'ennemi.
L'infanterie allemande est partout plus at-
tentive. Des tirailleries continuelles décèlent
chez elle une certaine nervosité. L'emploi de
plus en plus fréquent des projecteurs et des
fusées éclairantes révèle également la crainte
d'une attaque.
Après les coûteuses et vaines expériences
du mois dernier, nos adversaires paraissent
presque partout réduits à la défensive. Et
c'est nous, qui, sur tout le front, avons l'at-
titude agressive.
De môme, dans le duol (l'artillerie, nos
batteries affirment de plus en plus leur su-
périorité.
I. De la mer à l'Oise
Entre la mer et la Lys, l'ennemi, qui
s'était contenté dans les journées du G au 9
do bombarder nos lignes ot en particulier la
ville d'Ypres, a lancé lo 10, au sud do cette
ville, trois attaques d'infanterie contre nos
tranchées. Les deux premières ont été re-
poussées, la troisième est parvenue jusqu'à
nos tranchées de première ligne ; mais, dans
la nuit, nous avons repris nos positions.
Une nouvelle attaque ennemie était arrêtée
le 12.
Le 14, notre infanterie prônait à son tour
l'offensive. Malgré lo sol détrempé et le feu
des mitrailleuses, elle réussit à enlever les
tranchées ennemies sur une longueur de
plusieurs centaines de mètres et à s'y main-
tenir on dépit de violentes contre-attaqùes.
Le lendemain, avec la coopération des
troupes belges, nous avons réussi à débou-
cher de Nieuport et à prendre position à la
lisière ouest des villages do Lombaertzyde et
de Saint-Georges.
Au cours de ces diverses actions, l'artille-
rie allemande n'a prêté à son infanterie qu'une
aide très inefficace. c
Entre la Lys et l'Oise, nos progrès n'ont
pas été moins marqués. La prise du château
do' Vermelles, relatée dans lo dernier résumé
hebdomadaire, nous a permis de progresser
à la sape vors le village. Le 7, celui-ci, ainsi
que lo Rutoire, est tombé entre nos mains.
Dans les maisons minées, les explosifs
étaient encore en place. Les « pionniers »
n'avaient pas eu le temps d'y mettre le feu.
Dans les rues, nous avons tro ivé de nom-,
breux cadavres et tout un matériel 'aban-
donné. L'occupation de Vormelles par nos
troupes a contraint l'ennemi à reculer de
trois kilomètres.
Le même jour, nous enlevions des tran-
chées au sud do Carency et nous réalisions,
dans la région du Quesnoy, une avance va-
riant de 350 à 900 mètres. Nos tirailleurs
parviennent jusqu'aux fils de fer de la dé-
fense ennemie et réussissent à s'installer
sous un feu violent.
Le 8, des combats acharnés se livrent, sur
la route de Lille, au nord de Roclincourt,
autour d'une barricade qui finalement reste
entre nos mains.
Le 9, devant Parvillers et Fouquescourt,
nouveaux progrès; nous ne sommes plus
qu'à cent mètres des tranchées allemandes.
Devant Andéchy, progrès de 300 à 600 mè-
tres, Nous progressons en même temps à la
sape. Le 11, à l'est de la route de Lille, nous
faisons sauter à la mine une sape allemande.
Zouaves et sapeurs ont vite fait de bondir
dans l'entonnoir creusé par l'explosion et de
là ils bombardent les tranchées avec des pé-
tards de mélinite.
Le même jour, près do Lihons, une do nos
mines détruit une contre-mine allemande,
on voit les travailleurs ennemis projetés
dans les airs au milieu d'un nuage de fumée.
L'activité ennemie ne se manifeste que par
deux attaques dans la région de Fouques-
court et une attaque près d'Ovillers, facile-
ment contenues l'une ot l'autre. L'artillerie
allemande qui, le 14, bombarde Mareuil, ne
parvient à causer que quelques dégâts maté-
riels.
Au contraire, nos batteries affirment leur
supériorité. Le 13, elles bouleversent les
tranchées, gênent les travailleurs ennemis et
atteignent des rassemblements de troupes.
Lo 14, dos automobiles rassemblées sur la
route à La Bassée sont obligées de fuir de-
vant nos obus.
Malgré les rigueurs de décembre et les
pluies, qui font des tranchées un bourbier,'le
moral et la santé de nos troupes demeurent
parfaits. Leur ingéniosité pare à l'humidité
îles tranchées et à l'effondrement des terres
par des systèmes variés de clayonnage ou
par l'utilisation des toits en tôle ondulée,
des portos et do planches. Un prisonnier al-
lemand s'est déclaré frappé de la gaîté des
Français, qui fait contraste avec la lassi-
tude do ses camarades. Nos troupiers, bien
nourris, chaudement vêtus, sont pleins de
confiance. Le 13 décembre, un soldat alle-
mand s'avançait vers les tranchées, tenant
d'uno main "des cigares et de l'autre une
proclamation annonçant des défaites russes.
On no lui laissa, pas le temps d'engager des
pourparlers. Une balle bien placée mit fin à
sa tentative.
II. Entre l'Oise et l'Argonne
Sur ce front, du 6 au 16 décembre, c'est un
duel d'artillerie presque quotidien sans au-
cune action d'infanterie, si ce n'est dans la
nuit du 7 au 8, une attaque allemande sur
Tracy-le-Val, facilement repoussée.
L'artill rie allé nande s'acharne sur des
villes ou des villages. Le 6, elle bombarde
Soissons; le'10 et le 15, Trac y ; lo 10, les
faubourgs de Reims ; le 12, la ville de Reims ;
le 14, le village de Crouy.
Notre artillerie riposte, et a des coups
heureux : le 6, elle atteint des trains ; le 7,
I elle disperse des rassemblements ; le 9, elle
boulevers ? un réduit pour mitrailleuses et
un observatoire ; lo 10, ello détruit une bat-
teri ; lo 11, notre artill erie lourde fait taire
des mitrailleuses, le 75 éteint le feu d'un 77 ;
le 13, nos obus démolissent des tranché-s ; 1»
14, nos grosses pièces imposent silence aux 77.
III. En ' Angonne
C'est dans ce secteur que l'ennemi marque
toujours le plus d'activité. A la guerre de
sape so mêlent dos attaques d'infanterie.
Le 7, dans le bois de la Crurie, nous fai-
sons exploser un fourneau de mine et nous
portons en avant une de nos tranchées. Le 8,
nous progressons dans le bois de. Bolante. A
l'ouest de Perthes, nous mettons lo feu à
trois four neaux. Un bataillon donne l'assaut.
Les tranchées allemandes de première ligne
sont prises.
Le 9, deux attaques allemandes vors Ba-
gatelle, une attaque devant Saint-Hubert
sont repoussées. L'ennemi fait par deux fois
un infructueux et coûteux effort pour repren-
dre les tranchées qu'il a perdues à l'ouest de
Perthe 's.
Le 10, nous continuons, malgré une atta-
que, d'avancer vers Bagatello. Un officier
allemand qui incitait nos hommes à so ren-
dre, reçoit une balle dans la tête.
A Sàint-Hub rt, après un violent combat,
nous réussissons à maintenir notre front,
sauf sur un point ou une tranchée en retrait
est aussitôt organisée.
Vers Courte-Chausses, nous progressons à
la sape ot contraignons l'ennemi à évacuer
un petit ouvrage.
Le il, nous avons à subir au bois do la
Gruric et à Bolante un bombardement. L'en-
nemi essaie par des patrouilles de gêner nos
travaux. A la Haute-Chevauchée, il nous
attaque vainement par le l'eu, mais réussit à
faire sauter à la mine une de nos tranchées.
Le 12, les mines ennemies nous font perdre
à la Haute-Chevauchée d'autres tranchées.
Un barrage est établi ou arrière. Au bois de
la Grurie, nous gagnons 250 métros le 12, et
continuons de progresser légèrement le 13 et
le 15. Nous y faisons sauter une sape alle-
mande. Légers progrès également (50 mètres)
dans la partie sud do Bolante.
IV. De l'Argonne à la frontière suisse
Dans la région do Varennes et dans les
Hauts-de-Meuse, l'artillerie seule se montre
active.
L'ennemi bombarbe le 10, la région de
Cuisy, lo 12 et le 13, lo village d'Aubrcville,
le 14, la voie ferrée près de cette localité,
ainsi que la gare do Clermont ; il no réussit
qu'à causer des dégâts matériels facilement
réparables.
Notre artillerie travaille utilement. Ayant
pu repérer un centre de ravitaillement, elle
exécute dans les soirées du 8, du 9 et du 13,
un tir très efficace sur toutes les routes con-
vergeant en ce point. Lo 11, elle atteint une
colonne en marche près de Varennes, et en
faisant contrôler son tir par un aviateur,' elle
réussit à démolir deux batteries, l'une de
gros calibre, l'autre dirigée contre les avions ;
un blockhaus pour mitrailleuses est abattu.
Le 12, ello bouleverse des tranchées enne-
mies près de Varennes.
Entre Meuse et Moselle, du bois Leprêtrc,
nous avons, du 7 au 11, gagné chaque jour
du terrain en pre ant une mitrailleuse et en
faisant de nombreux prisonniers. Le moral
do ces hommes était très déprimé ; ils ont
dit avoir reçu de leurs officiers l'ordre de ne
pas tirer pour ne pas provoquer notre feu.
Une attaque de notre part, contre le bois
de Remières et le bois de la Sonnard, fut
moins heur use.. Nous avions reussi à y oc-
cuper une première" ligne dè tranchées enne-
mies. Mais d'une deuxième ligna située à
contre-pente et qui n'avait pu être battue par
notre artillerie, nos troupiers furent soumis
à un feu violent ; ils résisteront cependant à
uno contre-attaque. Mais ils so trouvaient
enlisés jusqu'aux genoux dans uno boue
qui rendait leurs fusils inutilisables. Une
deuxième contre-attaque eut raison d'eux.
Les Allemands reoccupêront leurs tranchées,
mais ils ne purent déboucher sur les nôtres.
Le jour même, nous r venions à l'attaque
et, malgré l'extrême difficulté du terrain dé-
trempé, nous repronions un front de tran-
chées de 500 mètres.
D'autres attaques ennemies furent repous-
sées le 13 au bois d'Ailly, le 15 au bois de
Mortmare où nous avions, l'avant-veille, en-
levé des tranchées allemandes.
Lo 12, un de nos avions avait réussi à in-
cendier un train à Pagny-sur-Moselle.
Le 13, la gare de Commercy et le quartier
voisin de celle-ci subirent un bombardement.
Dans les Vosges, les positions gagnées ont
été solidement maintenues malgré les atta-
ques allemandes ; le 7, à l'ouest de Senones,
lo 8, le 10 et le 12, près du signal do la Mère-
Henty, le 10 au sud de Senones.
Nos progrès d'autre part s'accentuent. Le
10, nos troupes s'emparent de la station d'As-
pach, au sud-est de Thann, avec des pertes
insignifiantes, et elles refoulent une contre-
attaque.
Le 13, nous occupons les hauteurs nord-
ouest de Cernay et le village dé Steinbach.
Un retour offensif de l'ennemi est repoussé et
lui coûte de grosses pertes. Lo 14, les Alle-
mands attaquent à nouveau et réussissent, au
prix de lourds sacrifices, à occuper Stein-
bach, mais ils no peuvent en déboucher et
les hauteurs qui dominent Cernay restent
dans nos mains. Un nouvel effort allemand,
le 15, vient s'y briser. La liaison est assurée
avec les troupes de Belfort, qui progressent
également.
La ville de Thann qui, jusqu'alors avait
été épargnée, a été bombardée le 11 et lo 13.
II y a eu cinq morts, dont une jeune fille.
Nos aviateurs, lo 13, ont réussi à jeter
dos bombes sur la gare de Fribourg-en-Bris-
gau et les hangars d'aviation. \
En résumé, sur un grand nombre de points
nous avons prononcé des attaques qui ont
été couronnées do succès.
Nulle part nous n'avons abandonné ce quo
nous avions gagné. Partout l'ennemi a dû
garder en face de nous une attitude défen-
sive qui a confirmé nos troupes dans la cons-
cience dé leur supériorité.
Nominations et Promotions
ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL DE L'ARMÉE
Par décrets en date du 1$ décembre
1914, rendus sur le rapport du ministre
de la guerre, ont été promus ou nommés
dans la première section du cadre de
l'état-major général de l'armée.
Au grade do général de division :
Le général do brigade Comby, en rempla-
cement do M. le général de division Leguay,
placé sur sa demande, par anticipation, pour
raison de santé, dans la section de réserve ;
Le général do division à titre temporaire
Blazer, on remplacement 4e M. le général de
division Colle, placé sur sa demande, par
anticipation, pour raisons de santé, dans la
section de réserve;
Le général de brigade Guignabaudet, en
remplacement de M. le général de division
Bioch, placé sur sa demande, par anticipa-
tion, pour raisons de santé, dans la section
de réserve ;
Le gé néral de brigade Graziani, en rempla-
cement de M. le général de division Brochin,
placé sur sa demande, par anticipation, pour
convenances personnelles, dans la section de
réserve ;
Le général do brigade Sorbets, en rempla-
cement de M. le général de division Mollard
placé sur sa demande, par anticipation, pour
convenances personnelles, dans la section de
réserve; /
Lo général de division à titre temporaire
Wirbel, en remplacement do M. le général
de division Woirhaye (F.-J.-L.), placé sur sa
demande, par anticipation, pour conve-
nances personnelles, dans la section de ré-
serve ;
Le général do division à titre temporaire
Hély'd'Oissel, on remplacement de M. le gé-
néral di- division do Castelli, placé sur sa
demande, par. anticipation, pour raisons do,
santé, duns la section de ré erve ;
Le général d brigade Malcor, en remplace-
ment de M. le général de division Martin,
placé dans la section de réserve le 19 dé-
cembre 1914 (pour prendre rang du 19 dé-
cembre 1914);
Lo général de brigade Baquet, en remplace-
mont de M. le général do division Sauret,
placé sur sa demande, par anticipation, pour
raisons de santé, dans la section de réserve,
le 21 décembre 1914 (pour prendre rang du
21 décembre 1914] ;
Lo général do division à titre temporaire
Alby, en remplacement de M. le général do
division Levillain, placé sur sa demande,
par anticipation, pour convenances person-
nelles, dans la section do réserve.
Au grade de général de brigade :
Lo colonel d'infanterie Lacotte, on rem-
placement do M. le général de brigade Bla-
zer, promu;
Le colonel d'infanterie Pelletier do Woillc-
mont, en remplacement de M. le général do
brigade Wirbel, promu;
Le colonel d'infanterie breveté Chrétien,
en remplacement do M. le général do brigade
Comby, promu ;
Lo général do brigade à titre temporaire do
Riols de Fonclare, en remplacement do M. lo
général de brigade Guignabaudet, promu;
Le colonel d'infanterie breveté Deville, en
remplacement do M. le général de brigade
Lavisse, placé sur sa demande, par anticipa-
tion, pour raisons de santé, dans la section
de réserve ;
Le colonel d'infanterie Aimé, en remplace-
ment de M. le général do brigade Graziani,
promu.
Le colonel d'infanterie breveté Brasier de
Thuy, en remplacement do M. lo général do
brigade Foucart, placé dans la section do ré-
serve;
Lo général do brigade à titre temporaire
de Cadoudal, en remplacement de M. le gé-
néral de brigade Morgain, placé sur sa de-
mande, par anticipation, pour raisons do
santé, dans la section de réserve (pour
prendre rang du 28 décembre 1914) ;
Le colonel de cavalerie Gouzil, en rempla-
cement de M. le général de brigade Hêly
d'Oissel, promu ;
Le colonel do cavalerie breveté Dodelicr,
en remplacement de M. le général de brigade
Sorbets, promu ;
Le colonel dé cavalerie breveté Peillard, en
remplacement de M le général de brigade
Leddet, placé sur sa demande, par anticipa-
tion, pour raisons de santé, dans la section
do réserve ;
Le colonel de cavalerie Dumas de Champ-
vallier, en remplacement de M. le général
do brigade Rossignol, placé sur sa demande,
par anticipation, pour convenances person-
nelles, dans la section de réserve ;
Le colonel de cavalerie Feraud, en rem-
placement de M. le général de brigade (P.-A.)
Bernard, placé sur sa demande, par antici-
pation, pour convenances personnelles, dans
la section de réserve ;
Le colonel d'artillerie breveté Huguet, eu
remplacement de M. le général de brigado
de Wignacourt, placé dans la section de ré-
serve ;
Le colonel d'artillerie breveté Crepey, en
remplacement de M. le général de brigade
Couillaud, placé dans la section de réserve;
Le colonel d'artillerie breveté Nollet, en
remplacement de M. le général de brigade de
Roffignac, placé dans la section do reserve ;
Le colonel d'artillerie Falque, en rempla-
cement de, M. le général de brigade Mengin, _
promu ; . <
Le colonel d'artillerie breveté Lancrenôn,
en rémplacèement de M. le général de bri-
gado Maloor, promu à dater du 19 décembre
1914 (pour prendre rang du 19 décembre
1914) ;
Le colonel d'artillerie breveté Jullian, eu
remplacement do M. le général de brigade
Baquet, promu à dater du 21 décembre 1914
(pour prendre rang du 21 décembre 1914).
Le colonel du génie Jullien, en remplace-
ment de M. le général de brigade Alby,
promu ;
Le colonel du génie Larretoche, en rem-
placement de M. lo général de brigade Lau-
rens, placé sur sa demande, par anticipation,
pour raisons de santé, dans la section de ré-
serve.
ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL
DES TROUPES COLONIALES
Par décrets en date du 18 décembre
1914, rendus sur le rapport du ministre
de la guerre, ont été promus ou nommés
dans la Ve section du cadre de l'état-
major général des troupes coloniales :
Au grade de général de division :
Le général do brigade Coullet, en rempla-
cement do M. lo général de division Penne-
quin, placé dans la section de réserve à da-
ter du 25 décembre 1914 (pour prendre rang
du 25 décembre 1914).
Au grade de générai de brigade :
Lo colonel d'infanterie coloniale Mazillier,
en remplacement de M. le général de brigade
Gaudrelier, tué à l'ennemi.
Le colonel d'infanterie coloniale breveté
Reymond, en remplacement de M- le général
de brigade Goullet, promu à dater du 25 dé-
cembre 1914 (pour prendre rang du 25 dé-
cembre 1914.
Le colonel d'infanterie coloniale breveté
Puyperoux, en remplacement de M. le géné-
ral de brigade Colonna de Giovellina, placé
dans la section de réserve à dater du 25 dé-
cembre 1914 (pour prendre rang du 25 dé-
cembre 1914).
Mort du fils de lord Hardinge
Le New York Herald annonce la mort, des
suites do ses blessures, du lieutenant-Har-
dinge, fils aîné de lord Hardinge, vice-roi des
Indes, qui est lo successeur désigné de M.
Francis Bertie, à l'ambassade d'Angleterre à
Paris.
NOS SOUSCRIPTIONS
- Pour les Prisonniers de guerre sans
ressources :
M. F. Colombel, abonné Fr. 1.000 »
- Pour les Réfugiés français :
M. F. Colombel, abonné Fr. 1.000 »
- Pour les Réfugiés belges :
M. F. Colombel, abonné Fr. 1.000 »
Une partie de bridge 11 50
Franco Wyoming Oil C° 100 »
Total Fr. 1.111 50
- Pour les Réfugiés de l'Aisne :
Mme Boursin (2e versement).. Fr. 2.000 »
M. C. Duvai 1 000 »
M. Emile Ferry 500 »
Total Fr. 3.500 »
- Pour la Fondation Koppe :
(Pour dix francs, la fondation nourrit un
pauvre pendant tin mois.)
M. F. Colombel, abonné Fr. 1.000 »
Franco Wyoming Oil C° 100 »
Total Fr. l.'lOU »
- Pour le Secours national :
Mme Dolaunay Fr. 1.000 »
L'abondance des matières nous oblige
à renvoyer à demain la suite de nos
souscriptions.
LE FIGARO - MARDI 22 DECEMBRE 1914
proposition de ce genre ne serait pas
recevable réglementairement.
. Au cours du Conseil des ministres
d'hier, la question a été examinée.
M. Viviani, sollicité par un certain
nombre do députés, avait consenti à re-
chercher avec le président de la Cham-
bre s'il sérail possible de donner satis-
faction à cette demande. Il s'est donc
rendu avec M. Clementel, président de
la commission du budget, chez M. Paul
Deschanel pour le consulter.
Lo président do la Chambre jugea
absolument, contraire au règlement une
motion qui permettrait à la Chambre
dentiellcs des ministres sur des ques-
tions budgétaires.
Le règlement de la Chambre ne pré-
voit pas la possibilité pour ello do so
constituer en comité du budget. Si donc
une motion en ce sens était faite, elle ne
pourrait être mise aux voix.
Ce qui serait admissible, c'est que la
Chambre fût saisie d'un projet de réso-
lution tendant à modifier le règlement
on vue de lui donner la faculté de se
constituer en comité du budget. Il fau-
drait dans ce cas régler, en outre, le
mode d'intervention dans ce comité des
députés ne faisant pas déjà partie de la
commission du budget.
Si ce projet de résolution était déposé
aujourd'hui et que l'urgence et.la discus-
sion immédiate en fussent demandées,
le gouvernement laisserait à la Cham-
bre la liberté de se prononcer comme
elle le voudrait, estimant que la ques-
tion est exclusivement du ressort de
celle-ci.
C'est en ce sens que le Conseil des mi-
nistres s'est prononcé.
Mais, répétons-le, il n'y aura pas lieu
de recourir à cette procédure compli-
quée et extraordinaire.
A la lin de la journée ceux-là mêmes
«fui avaient paru ces jours derniers les
pJus ardents à proposer une réunion
secrète de la Chambre, n'insistaient pas.
- II y aura, disaient-ils, une session
ordinaire assez longue, au cours de la-
quelle nous pourrons obtenir toutes les
.explications nécessaires.
Déjà, en effet, on envisage une ses-
sion assez complète pour la rentrée
constitutionnelle de janvier...
C'est, pour le moment, la tendance
générale.
Mais do même que dans les milieux
parlementaires on a compris que tout
ce qui pourrait donner prétexte à une
Agitation politique serait mal interprété
par l'opinion publique, pour la session
extraordinaire, de même on se rendra
compte que le plus sûr moyen de main-
tenir cette « union sacrée » de tous les
Français à l'heure présente, c'est d'éviter
'les récriminations qui ne manqueraient
.pas de se produire si la session ordi-
naire de janvier se prolongeait outre
mesure.
Pour lo moment, une seule chose
s'impose : le silence. Un seul sentiment
domino : la confiance dans l'armée et
dans ses chefs.
Que les Chambres le proclament au-
jourd'hui : le pays ne leur demande pas
davantage.
Auguste Avril.
Autour de la Politique
Conseil des ministres
Los ministres 1, se son!; réunis hier malin, à
l'Elysée, sous la présidence de M. Poincaré.
M. Viviani, président du Conseil, a l'ait
savoir que la communication du gouverne-
ment sera faite aux Chambres aujourd'hui
mardi.
A la suite de cette lecture, le ministre des
finances déposera le projet do crédits dos
douzièmes provisoires. D'autres projets se-
ront déposes dont les Chambres pourront
fixer la discussion au cours de la session
ordinaire de janvier.
Le garde des sceau* a soumis au Conseil,
qui les a approuvés : 1° un projet de loi
permettant de rapporter, dans certains cas
déterminés, par décrets rendus en con-
seil des ministres, après avis du Conseil
d'Etat, les naturalisations de sujets d'une
puissance ennemies; 2° un projet de loi édic-
lant des sanctions sévères (peine de prison
et amende) contre quiconque, en violation
des prohibitions édictées par le gouverne-
ment, se livrera ou tentera de se livrer, soit
directement, soit par personne interposée, à
un acte de commerce avec un sujet d'une
puissance ennemie ou ses agents.
M. Malvy, ministre de l'intérieur, a fait
i signer un .décret rapportant le décret du
iî septembre 1914 instituant, pendant la durée
des hostilités, un comité chargé de régler les
questions intéressant la police et la sécurité
de Paris et du département de la Seine.
Par un autre décret rendu sur la proposi-
tion du ministre de l'intérieur, le Conseil gé-
néral de la Seine est convoqué en session
ordinaire pour les journées des 28 et 29 dé-
cembre prochains.
A la commission de l'armée
L'examen des projets
La commission de l'armée s'est réunie hier
matin à la Chambre, sous la présidence du
général Pédoya, pour entendre le ministre do
la guerre.
Elle a reçu toutes les communications re-
latives à l'armement des troupes et à l'en-
tretien des approvisionnements et munitions.
Elle s'e6t montrée unanimement satisfaite
des renseignements qui lui ont été donnés et
des mesures qui ont été prises par l'adminis-
tration de la guerre.
Elle a enfin approuvé un certain nombre
de projets de loi intéressant la défense na-
tionale, qui seront soumis aujourd'hui à l'ap-
probation des Chambres.
L'étal sanitaire de l'armée
On nous communique le procès-verbal
suivant :
La commission de l'hygiène publique a
entendu hier M. Troussaint, directeur du ser-
vice de santé militaire, qui lui a exposé les
conditions sanitaires actuelles des troupes en
campagne, 11 a donné l'assurance aux mem-
bres de la commission qu'il serait tenu lo
plus grand compte de leurs observations qui
tendent à l'amélioration indispensable des
services hospitaliers de l'intérieur et au bon
fonctionnement du service sanitaire sur lo
front.
La Guerre en Orient
Petrograd, 21 décembre.
Le communiqué de l'état-major de
l'armée du Caucase dit que le combat
avec les Turcs, qui avaient concentré
des forces considérables dans la direc-
tion de Van, se développe favorablement
pour nous.
Une attaque de nuit de l'ennemi, près
du village d'Alagoez, a été repoussée.
Les Turcs ont eu de nombreux lues.
EN RUSSIE
(Communiqués du
grand état-major)
Petrograd, 20 décembre.
Sur la rive gauche de la Vistule, sur
le front des rivières Bzoura et Rawska,
une série de combats ont été livr 's lo
19 décembre ; sur certains points, ils
ont pris un caractère de grande inten-
sité.
Deux compagnies allemandes qui tra-
versaient la Bzoura, près du village de
Dakhovo, sur un pont à demi-brûlé, ont
été attaquées par nos troupes et anéan-
ties; une cinquantaine d'hommes sur-
vivants ont été faits prisonniers.
On signale également une action dans
la région d'Opoczus.
En Galicie, il n'y a pas de modifica-
tions importantes. Sur certains points,
nous avorls effectué des contre-attaques
dans lesquelles nous avons fait des pri-
sonniers et nous nous sommes emparés
de mitrailleuses.
Dans la région de Przemysl, les Au-
trichiens ont tenté une sortie avec des
effectifs considérables ; mais ils ont
échoué d'une façon lamentable : pris
par nous en flanc," ils ont été culbutés,
laissant entre nos mains de nombreux
prisonniers.
*
Petrograd, 21 décembre.
Dans la région de Mlawa,les Allemands
ont reculé vers le front Lautenbourg-
Neidenbourg.
Sur la rive gauche de la Vistule, on ne
signale aucun incident notable.
En Galicie, l'offensive autrichienne est
définitivement entravée par nos troupes,
dont les opérations prennent un carac-
tère parfaitement favorable.
Une des divisions autrichiennes qui
opéraient dans la région de Doukla a été
mise en déroute par une attaque à la
baïonnette de nos troupes; l'ennemi a
laissé sur le champ de bataille cinq cents
morts, dont dix officiers, et nous avons
fait prisonniers plus de mille hommes.
Les tentatives faites par la garnison
de Przemysl pour rompre le -blocus ont'!
été repoussêes définitivement; la garni-
son, après avoir subi des pertes impor-
tantes, a été rejetée sur la ligne de forti-
fications de la place.
La garnison de Przemysl
Une dépêche de Vienne aux journaux
italiens annonce officiellement que la
garnison de Przemysl fit une sortie gé-
nérale; après quelques heures de com-
bat, elle dut rentrer dans la ville as-
siégée.
D'autre part, le Giornale d'italia re-
çoit de Lembcrg une information disant
que la garnison do Przemysl tenta une
sortie dans le but de rejoindre l'armée
autrichienne; elle fut repoussée avec
des pertes énormes. Les prisonniers ra-
content que la ville est un immense hô-
pital., Il y a de très nombreux cas de
choléra; les vivres sont épuisés. C'est
pour échapper aux horreurs du siège
que le commandant avait tenté cette
sortie qui échoua. 1
L'occupation de Petrokoff
Le correspondant du New York Herald
à Petrograd télégraphie qu'en Pologne
méridionale, l'occupation de Petrokoff
par les Allemands a eu lieu sans combat
sérieux. Les Russes avaient jugé préfé-
rable d'évacuer cette position sans im-
portance stratégique sans opposer une
sérieuse résistance.
Une nouvelle armée russe
en Galicie
Rome, 21 décembre.
Une dépêche de Petrograd annonce
qu'une nouvelle armée russe, très puis-
sante, est arrivée en Galicie.
La situation reste favorable
Petrograd, 21 décombre.
Le Messager de' F Armée résume ainsi
les dernières opérations :
En Prusse orientale et dans la région des
lacs de la Mazurie, aucune modification.
Dans la région do M ava, nos troupes ont
forcé l'ennemi à se retirer hâtivement vers
Soldau.
Sur la rive droite de la Vistule, pas d'in-
cident notable à signaler, si ce n'est une
tentative de l'ennemi d'amener de co côté
une partie de ses forces do la rive gauche ;
cette tentative a été déjouée par notre artil-
lerie qui a enlevé aux Allemands leurs pon-
tons.
Sur la rive gauche do la Vistulo, l'action
continue : tous les efforts désespérés des Al-
lemands contre nos positions ao la Bzoura
ont échoué.
Dans la Galicie occidentale, la lutte se
poursuit ; sur la rive gaucho de la Dounaietz,
les Allemands ont tenté d'enlever à la baïon-
nette le vi lage de Roudka, mais une contre-
attaque de nos troupes les a rejetés avec de
grosses pertes ; dans cette affaire, nous avons
fait mille prisonniers.
A Przemysl, nos troupes, après avoir re-
poussé la sortie de la garnison, forcèrent les
premiers barrages de fi s do fer et s'emparè-
rent d'un ouvrage de défense avancée, où ils
capturèrent une demi-compagnie et prirent
une mitrailleuse.
Les hostilités austro-serbes
-.i_-
L'offensive serbe en Bosnie
On mande de Nich au Messaggero de
Rome que l'armée serbe recommence
l'offensive en Bosnie et en Slavonie. La
marche sur Sarajevo est reprise éner-
giquement, d'accord avec les Monténé-
grins.
EN BELGIQUE
iii y m
A l'est de Nieuport
Londres, 21 décembre.
Une dépêche de l'Ecluse au Telegraaf
dit que le bruit selon lequel les allies au*
raient atteint Middelskerke, ' n'est pas
confirmé.
Sous la botte allemande
Amsterdam, 21 décembre.
Les autorités allemandes ont obligé
les neuf provinces belges à envoyer à
Bruxelles des représentant's qui, samedi,
ont tenu une s ance de « landtag ».
D'après un télégramme de Bruxelles
venu par Berlin, la réunion s'est occu-
pée de la levée d'un impôt de guerre de
480 millions de francs.
La Belgique devra verser cet impôt au
gouvernement allemand en douze paie-
ments mensuels. Les représentants des
neuf provinces belges ont décidé de
lancer des bons du Trésor sous la ga-
rantie des neuf provinces ; un groupe de
banques, ayant à leur tête la Société
Générale belge, ont promis d'avancer la
somme nécessaire.
Le gouverneur général allemand a
déclaré que tous les biens réquisitionnés
seraient payés comptant si, lès paiements
étaient effectués régulièrement.
SUR MER
Londres, 21 décembre.
L'amirauté annonce que le vapeur an-
glais Tritonia a heurté une mine sur la
côte septentrionale de l'Irlande ; on croit
que le vapeur est perdu, mais l'équipage
est sauvé.
AUTOUR DE LA GUERRE
Les princes de Parme
Rome, 21 décembre.
On annonce l'arrivée au château do Pia-
nore, on Toscane, des princes de Parme,
beaux-frères de l'archiduc héritier d'Autriche.
Ces princes, au nombre de sept, étaient
partis comme volontaires dans l'armée im-
périale au début de la guerre. On dit qu'ils
se retirent définitivement.
La Russie et la Serbie
Le nouveau ministre do Russie en Serbie
a présenté vendredi dernier ses lettres de
créance au prince régent Alexandre. Les
discours échangés à cette occasion expri-
ment les liens étroits de race qui unissent la
Russie et la Serbie et leur mutuelle con-
fiance dans le succès.
Brutalité allemande
Madrid, 21 décembre.
Depuis le commencement des hostilités,
plusieurs navires allemands sont ancrés
dans le port de Séville.
Hier soir, un capitaine allemand discutait
sur la guerre avec un matelot italien. Au
cours de la discussion, lo capitaine, furieux,
jeta par-dessus bord l'Italien qui fut retiré
noyé.
Le Parquet maritime a mis le capitaine
allemand en état d'arrestation: La réserve
des autorités empêche de donner de plus
amples détails.
La santé du Kaiser
Suivant des informations de Berlin, la
santé de l'Empereur s'est améliorée à co
point que les médecins l'ont autorisé à pren-
dre de l'exercice en plein air. 11 retournera
prochainement sur le front.
Samedi* l'Empereur et l'Impératrice ont
visité plusieurs hôpitaux à Potsdam.
Un zeppelin sur Varsovie
On annonce que Varsovie aurait été bom-
bardée, le 9 décembre, par un zeppelin qui a
lancé 18 bombes. Deux maisons auraient été
démolies, 90 personnes tuées et 50 blessées.
Le jour suivant, des aéroplanes- allemands
auraient lancé six bombes sur la ville.
Bombes allemandes sur Calais
Une dépêche de Calais au Times annonce
qu'un hydropiano allemand a lancé, avant-
hier après-midi, deux bombes sur la ville.
L'une d'elles est tombée en mer, près du
port, et l'autre près de la gare du chemin do
for, ne causant aucun dommage.
? - ..,, m
MORT DE
FERNAND SAMUEL
'*'?<* ' . V--.'.TV- '. V
Fernand Samuel est mort hier au
Cap-d'Ail. Malade depuis plusieurs an-
nées, il avait été surpris par la guerre
en pays basque f^il était venu à Paris, le
teint plus jaune, l'oeil inquiet, ot il
avait senti la nécessité de gagner plus
tôt que de coutumo cette villa Catiche,
achetée l'hiver dernier après les cruelles
menaces do la maladie qui vient de
l'emporter.
La nouvelle de cette mort, que nul ne
pensait si prompte, est arrivée à Paris
entre le communiqué de l'après-midi et
celui de la nuit,-car c'est ainsi que nous
marquons les heures. Si, dans les cir-
constances présentes, elle n'a pas apporté
sur les boulevards l'instant d immobilité
qui marque la fin d'une existence pari-
sienne, elle a profondément affligé la fa-
mille du théâtre qui perd avec Samuel
un oncle bourru et bienfaisant.
Fernand Louveau était, aux environs
de 1883, un jeune fils de famille qui ado-
rait le théâtre, rédigeait le « courrier »
du Globe et jouait la comédie aux « Arts
intimes», société d'amateurs qui précéda
nos « Escholiers ».
Encouragé par Sarcey, il décida de
prendre le théâtre de la Renaissance ; il
devint directeur, et Fernand Louveau
devint Fernand Samuel, « pour simpli-
fier les affaires ». Il avait pour secré-
taire général son ami Georges Feydeau,
dont il joua la première pièce, Tailleur
pour dames, et qui devait quelques an-
nées plus tard, sur la scène des Varié'
tés, conter dans l'Affaire Edouard, com-
ment Louveau était devenu Samuel, par
prudence ou par superstition, et sans le
concours d'un rabbin.
C'est au théâtre de la Renaissance que
Samuel gagna sa gloire, lorsqu'il eut le
zèle de jouer la Parisienne que créa An-
toine. C'est aux Variétés qu'il connut la
célébrité en devenant Samuel le Magni-
fique. Il y succédait, en 1891, à Bertrand,
nommé à l'Opéra. Il sut y réunir la
troupe, devenue fameuse, des Granier et
des Lavallière, des Brasseur, Guy, Max
Dearly, Prince. Il joua le Nouveau jeu
et le Vieux marcheur ; il joua la Veine
et les Deux écoles ; il joua Education de
prince-, il joua Miquette et sa mère, puis
le Roi, le Bois sacré, l'Habit vert.
Les noms de Lavedan, Capus, Donnay,
de Fiers et Caillavet disent la part qu'il
aura dans notre histoire dramatique. Il
était fier de ses succès, et cependant il
se plaisait à monter des opérettes et des
revues à grand défilés, à se donner mille
soucis matériels qu'il pensait éviter en
portant toujours dans son théâtre son
légendaire chapeau de paille, abandonné
ces dernières années pour un béret bas-
que. Les auteurs n'imaginaient pas Sa-
muel sans ses talismans, comme on se
représente Louis XI avec sa casquette à
médailles.
Et c'était une entreprise périlleuse
que de le surprendre, le buste sortant
d'un guignol qu'il faisait placer dans la
salle, aux premiers rangs de l'orchestre,
et qui ressemblait un peu à un fauteuil
perfectionné du Malade imaginaire. Le
buste en avant, son lorgnon penché sur
des,yeux de myope, avec sa moustache
et son impériale grise sur le£ eint jauni
des joues, il avait bien, et principale-
ment dans son agitation de metteur en
scène, la maladie du théâtre dont on
parlera, après la paix, quand on dira :
« Samuel fut un de nos grands directeurs
d'avant la guerre... »
Régis Giguoux.
DERNIÈRE HEURE
L'Allemagne commence
à voir clair
Petrograd, 20 décembre.
La conviction so répand que le Kaiser est
anxieux de propos -er ta paix pendant qu'il
est encore en possession de la Belgique et
d'une grande partie de la Pologne. Cette
conviction est fortifiée par les déclarations
officieuses qui sont quotidiennement pu-
bliées et qui démontrent que l'opinion alle-
mande intelligente se rend compte que la
prolongation de la guerre serait désastreuse
pour l'Allemagne.
On raconte, par exemple,aujourd'hui qu'un
membre du Reichstag aurait dit dans une
conversation particulière : « Si la guerre
continuait pendant plusieurs années,ce serait
pour l'Allemagne un recul d'un demi-siêcle
au moins. Il n'y a pas do doute que nous
aurons à payer non seulement nos dépensés,
mais aussi les dommages faits sur le terri-
toire des pays alliés et surtout en Belgique.
Mon opinion, partagée par une grande par-
tie des Allemands de la classe moyenne,
est que nous devons saisir toutes les occa-
sions d'offrir des conditions do paix, avant
que nous no soyons dans une situation à
n'avoir plus rien à offrir. Je sais que l'armée
rte partage pas cette opinion, mais je suis
certain qu'elle ne tardera pas à être publi-
quement exprimée. »
Cola a été communiqué aux journaux par
un bureau du gouvernement, et il est bon
que les pays alliés soient préparés à une
tentative possible de la dynastie dos Hohen-
zollern pour échapper au sort qui l'attend,
afin que l'on se mette en garde contre un
retour offensif des pacifistes. (Daily Mail.)
Ou 7 au 15 décembre
PRINCIPAUX FAITS DE GUERRE
(Commmnniqué)
Au cours de la période du G au 15 décembre,
l'ascendant pris par notre infanterie nous a'
permis de réaliser en plusieurs parties du
front des progrès qui paraissent avoir inquiété
l'ennemi.
L'infanterie allemande est partout plus at-
tentive. Des tirailleries continuelles décèlent
chez elle une certaine nervosité. L'emploi de
plus en plus fréquent des projecteurs et des
fusées éclairantes révèle également la crainte
d'une attaque.
Après les coûteuses et vaines expériences
du mois dernier, nos adversaires paraissent
presque partout réduits à la défensive. Et
c'est nous, qui, sur tout le front, avons l'at-
titude agressive.
De môme, dans le duol (l'artillerie, nos
batteries affirment de plus en plus leur su-
périorité.
I. De la mer à l'Oise
Entre la mer et la Lys, l'ennemi, qui
s'était contenté dans les journées du G au 9
do bombarder nos lignes ot en particulier la
ville d'Ypres, a lancé lo 10, au sud do cette
ville, trois attaques d'infanterie contre nos
tranchées. Les deux premières ont été re-
poussées, la troisième est parvenue jusqu'à
nos tranchées de première ligne ; mais, dans
la nuit, nous avons repris nos positions.
Une nouvelle attaque ennemie était arrêtée
le 12.
Le 14, notre infanterie prônait à son tour
l'offensive. Malgré lo sol détrempé et le feu
des mitrailleuses, elle réussit à enlever les
tranchées ennemies sur une longueur de
plusieurs centaines de mètres et à s'y main-
tenir on dépit de violentes contre-attaqùes.
Le lendemain, avec la coopération des
troupes belges, nous avons réussi à débou-
cher de Nieuport et à prendre position à la
lisière ouest des villages do Lombaertzyde et
de Saint-Georges.
Au cours de ces diverses actions, l'artille-
rie allemande n'a prêté à son infanterie qu'une
aide très inefficace. c
Entre la Lys et l'Oise, nos progrès n'ont
pas été moins marqués. La prise du château
do' Vermelles, relatée dans lo dernier résumé
hebdomadaire, nous a permis de progresser
à la sape vors le village. Le 7, celui-ci, ainsi
que lo Rutoire, est tombé entre nos mains.
Dans les maisons minées, les explosifs
étaient encore en place. Les « pionniers »
n'avaient pas eu le temps d'y mettre le feu.
Dans les rues, nous avons tro ivé de nom-,
breux cadavres et tout un matériel 'aban-
donné. L'occupation de Vormelles par nos
troupes a contraint l'ennemi à reculer de
trois kilomètres.
Le même jour, nous enlevions des tran-
chées au sud do Carency et nous réalisions,
dans la région du Quesnoy, une avance va-
riant de 350 à 900 mètres. Nos tirailleurs
parviennent jusqu'aux fils de fer de la dé-
fense ennemie et réussissent à s'installer
sous un feu violent.
Le 8, des combats acharnés se livrent, sur
la route de Lille, au nord de Roclincourt,
autour d'une barricade qui finalement reste
entre nos mains.
Le 9, devant Parvillers et Fouquescourt,
nouveaux progrès; nous ne sommes plus
qu'à cent mètres des tranchées allemandes.
Devant Andéchy, progrès de 300 à 600 mè-
tres, Nous progressons en même temps à la
sape. Le 11, à l'est de la route de Lille, nous
faisons sauter à la mine une sape allemande.
Zouaves et sapeurs ont vite fait de bondir
dans l'entonnoir creusé par l'explosion et de
là ils bombardent les tranchées avec des pé-
tards de mélinite.
Le même jour, près do Lihons, une do nos
mines détruit une contre-mine allemande,
on voit les travailleurs ennemis projetés
dans les airs au milieu d'un nuage de fumée.
L'activité ennemie ne se manifeste que par
deux attaques dans la région de Fouques-
court et une attaque près d'Ovillers, facile-
ment contenues l'une ot l'autre. L'artillerie
allemande qui, le 14, bombarde Mareuil, ne
parvient à causer que quelques dégâts maté-
riels.
Au contraire, nos batteries affirment leur
supériorité. Le 13, elles bouleversent les
tranchées, gênent les travailleurs ennemis et
atteignent des rassemblements de troupes.
Lo 14, dos automobiles rassemblées sur la
route à La Bassée sont obligées de fuir de-
vant nos obus.
Malgré les rigueurs de décembre et les
pluies, qui font des tranchées un bourbier,'le
moral et la santé de nos troupes demeurent
parfaits. Leur ingéniosité pare à l'humidité
îles tranchées et à l'effondrement des terres
par des systèmes variés de clayonnage ou
par l'utilisation des toits en tôle ondulée,
des portos et do planches. Un prisonnier al-
lemand s'est déclaré frappé de la gaîté des
Français, qui fait contraste avec la lassi-
tude do ses camarades. Nos troupiers, bien
nourris, chaudement vêtus, sont pleins de
confiance. Le 13 décembre, un soldat alle-
mand s'avançait vers les tranchées, tenant
d'uno main "des cigares et de l'autre une
proclamation annonçant des défaites russes.
On no lui laissa, pas le temps d'engager des
pourparlers. Une balle bien placée mit fin à
sa tentative.
II. Entre l'Oise et l'Argonne
Sur ce front, du 6 au 16 décembre, c'est un
duel d'artillerie presque quotidien sans au-
cune action d'infanterie, si ce n'est dans la
nuit du 7 au 8, une attaque allemande sur
Tracy-le-Val, facilement repoussée.
L'artill rie allé nande s'acharne sur des
villes ou des villages. Le 6, elle bombarde
Soissons; le'10 et le 15, Trac y ; lo 10, les
faubourgs de Reims ; le 12, la ville de Reims ;
le 14, le village de Crouy.
Notre artillerie riposte, et a des coups
heureux : le 6, elle atteint des trains ; le 7,
I elle disperse des rassemblements ; le 9, elle
boulevers ? un réduit pour mitrailleuses et
un observatoire ; lo 10, ello détruit une bat-
teri ; lo 11, notre artill erie lourde fait taire
des mitrailleuses, le 75 éteint le feu d'un 77 ;
le 13, nos obus démolissent des tranché-s ; 1»
14, nos grosses pièces imposent silence aux 77.
III. En ' Angonne
C'est dans ce secteur que l'ennemi marque
toujours le plus d'activité. A la guerre de
sape so mêlent dos attaques d'infanterie.
Le 7, dans le bois de la Crurie, nous fai-
sons exploser un fourneau de mine et nous
portons en avant une de nos tranchées. Le 8,
nous progressons dans le bois de. Bolante. A
l'ouest de Perthes, nous mettons lo feu à
trois four neaux. Un bataillon donne l'assaut.
Les tranchées allemandes de première ligne
sont prises.
Le 9, deux attaques allemandes vors Ba-
gatelle, une attaque devant Saint-Hubert
sont repoussées. L'ennemi fait par deux fois
un infructueux et coûteux effort pour repren-
dre les tranchées qu'il a perdues à l'ouest de
Perthe 's.
Le 10, nous continuons, malgré une atta-
que, d'avancer vers Bagatello. Un officier
allemand qui incitait nos hommes à so ren-
dre, reçoit une balle dans la tête.
A Sàint-Hub rt, après un violent combat,
nous réussissons à maintenir notre front,
sauf sur un point ou une tranchée en retrait
est aussitôt organisée.
Vers Courte-Chausses, nous progressons à
la sape ot contraignons l'ennemi à évacuer
un petit ouvrage.
Le il, nous avons à subir au bois do la
Gruric et à Bolante un bombardement. L'en-
nemi essaie par des patrouilles de gêner nos
travaux. A la Haute-Chevauchée, il nous
attaque vainement par le l'eu, mais réussit à
faire sauter à la mine une de nos tranchées.
Le 12, les mines ennemies nous font perdre
à la Haute-Chevauchée d'autres tranchées.
Un barrage est établi ou arrière. Au bois de
la Grurie, nous gagnons 250 métros le 12, et
continuons de progresser légèrement le 13 et
le 15. Nous y faisons sauter une sape alle-
mande. Légers progrès également (50 mètres)
dans la partie sud do Bolante.
IV. De l'Argonne à la frontière suisse
Dans la région do Varennes et dans les
Hauts-de-Meuse, l'artillerie seule se montre
active.
L'ennemi bombarbe le 10, la région de
Cuisy, lo 12 et le 13, lo village d'Aubrcville,
le 14, la voie ferrée près de cette localité,
ainsi que la gare do Clermont ; il no réussit
qu'à causer des dégâts matériels facilement
réparables.
Notre artillerie travaille utilement. Ayant
pu repérer un centre de ravitaillement, elle
exécute dans les soirées du 8, du 9 et du 13,
un tir très efficace sur toutes les routes con-
vergeant en ce point. Lo 11, elle atteint une
colonne en marche près de Varennes, et en
faisant contrôler son tir par un aviateur,' elle
réussit à démolir deux batteries, l'une de
gros calibre, l'autre dirigée contre les avions ;
un blockhaus pour mitrailleuses est abattu.
Le 12, ello bouleverse des tranchées enne-
mies près de Varennes.
Entre Meuse et Moselle, du bois Leprêtrc,
nous avons, du 7 au 11, gagné chaque jour
du terrain en pre ant une mitrailleuse et en
faisant de nombreux prisonniers. Le moral
do ces hommes était très déprimé ; ils ont
dit avoir reçu de leurs officiers l'ordre de ne
pas tirer pour ne pas provoquer notre feu.
Une attaque de notre part, contre le bois
de Remières et le bois de la Sonnard, fut
moins heur use.. Nous avions reussi à y oc-
cuper une première" ligne dè tranchées enne-
mies. Mais d'une deuxième ligna située à
contre-pente et qui n'avait pu être battue par
notre artillerie, nos troupiers furent soumis
à un feu violent ; ils résisteront cependant à
uno contre-attaque. Mais ils so trouvaient
enlisés jusqu'aux genoux dans uno boue
qui rendait leurs fusils inutilisables. Une
deuxième contre-attaque eut raison d'eux.
Les Allemands reoccupêront leurs tranchées,
mais ils ne purent déboucher sur les nôtres.
Le jour même, nous r venions à l'attaque
et, malgré l'extrême difficulté du terrain dé-
trempé, nous repronions un front de tran-
chées de 500 mètres.
D'autres attaques ennemies furent repous-
sées le 13 au bois d'Ailly, le 15 au bois de
Mortmare où nous avions, l'avant-veille, en-
levé des tranchées allemandes.
Lo 12, un de nos avions avait réussi à in-
cendier un train à Pagny-sur-Moselle.
Le 13, la gare de Commercy et le quartier
voisin de celle-ci subirent un bombardement.
Dans les Vosges, les positions gagnées ont
été solidement maintenues malgré les atta-
ques allemandes ; le 7, à l'ouest de Senones,
lo 8, le 10 et le 12, près du signal do la Mère-
Henty, le 10 au sud de Senones.
Nos progrès d'autre part s'accentuent. Le
10, nos troupes s'emparent de la station d'As-
pach, au sud-est de Thann, avec des pertes
insignifiantes, et elles refoulent une contre-
attaque.
Le 13, nous occupons les hauteurs nord-
ouest de Cernay et le village dé Steinbach.
Un retour offensif de l'ennemi est repoussé et
lui coûte de grosses pertes. Lo 14, les Alle-
mands attaquent à nouveau et réussissent, au
prix de lourds sacrifices, à occuper Stein-
bach, mais ils no peuvent en déboucher et
les hauteurs qui dominent Cernay restent
dans nos mains. Un nouvel effort allemand,
le 15, vient s'y briser. La liaison est assurée
avec les troupes de Belfort, qui progressent
également.
La ville de Thann qui, jusqu'alors avait
été épargnée, a été bombardée le 11 et lo 13.
II y a eu cinq morts, dont une jeune fille.
Nos aviateurs, lo 13, ont réussi à jeter
dos bombes sur la gare de Fribourg-en-Bris-
gau et les hangars d'aviation. \
En résumé, sur un grand nombre de points
nous avons prononcé des attaques qui ont
été couronnées do succès.
Nulle part nous n'avons abandonné ce quo
nous avions gagné. Partout l'ennemi a dû
garder en face de nous une attitude défen-
sive qui a confirmé nos troupes dans la cons-
cience dé leur supériorité.
Nominations et Promotions
ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL DE L'ARMÉE
Par décrets en date du 1$ décembre
1914, rendus sur le rapport du ministre
de la guerre, ont été promus ou nommés
dans la première section du cadre de
l'état-major général de l'armée.
Au grade do général de division :
Le général do brigade Comby, en rempla-
cement do M. le général de division Leguay,
placé sur sa demande, par anticipation, pour
raison de santé, dans la section de réserve ;
Le général do division à titre temporaire
Blazer, on remplacement 4e M. le général de
division Colle, placé sur sa demande, par
anticipation, pour raisons de santé, dans la
section de réserve;
Le général de brigade Guignabaudet, en
remplacement de M. le général de division
Bioch, placé sur sa demande, par anticipa-
tion, pour raisons de santé, dans la section
de réserve ;
Le gé néral de brigade Graziani, en rempla-
cement de M. le général de division Brochin,
placé sur sa demande, par anticipation, pour
convenances personnelles, dans la section de
réserve ;
Le général do brigade Sorbets, en rempla-
cement de M. le général de division Mollard
placé sur sa demande, par anticipation, pour
convenances personnelles, dans la section de
réserve; /
Lo général de division à titre temporaire
Wirbel, en remplacement do M. le général
de division Woirhaye (F.-J.-L.), placé sur sa
demande, par anticipation, pour conve-
nances personnelles, dans la section de ré-
serve ;
Le général do division à titre temporaire
Hély'd'Oissel, on remplacement de M. le gé-
néral di- division do Castelli, placé sur sa
demande, par. anticipation, pour raisons do,
santé, duns la section de ré erve ;
Le général d brigade Malcor, en remplace-
ment de M. le général de division Martin,
placé dans la section de réserve le 19 dé-
cembre 1914 (pour prendre rang du 19 dé-
cembre 1914);
Lo général de brigade Baquet, en remplace-
mont de M. le général do division Sauret,
placé sur sa demande, par anticipation, pour
raisons de santé, dans la section de réserve,
le 21 décembre 1914 (pour prendre rang du
21 décembre 1914] ;
Lo général do division à titre temporaire
Alby, en remplacement de M. le général do
division Levillain, placé sur sa demande,
par anticipation, pour convenances person-
nelles, dans la section do réserve.
Au grade de général de brigade :
Lo colonel d'infanterie Lacotte, on rem-
placement do M. le général de brigade Bla-
zer, promu;
Le colonel d'infanterie Pelletier do Woillc-
mont, en remplacement de M. le général do
brigade Wirbel, promu;
Le colonel d'infanterie breveté Chrétien,
en remplacement do M. le général do brigade
Comby, promu ;
Lo général do brigade à titre temporaire do
Riols de Fonclare, en remplacement do M. lo
général de brigade Guignabaudet, promu;
Le colonel d'infanterie breveté Deville, en
remplacement do M. le général de brigade
Lavisse, placé sur sa demande, par anticipa-
tion, pour raisons de santé, dans la section
de réserve ;
Le colonel d'infanterie Aimé, en remplace-
ment de M. le général do brigade Graziani,
promu.
Le colonel d'infanterie breveté Brasier de
Thuy, en remplacement do M. lo général do
brigade Foucart, placé dans la section do ré-
serve;
Lo général do brigade à titre temporaire
de Cadoudal, en remplacement de M. le gé-
néral de brigade Morgain, placé sur sa de-
mande, par anticipation, pour raisons do
santé, dans la section de réserve (pour
prendre rang du 28 décembre 1914) ;
Le colonel de cavalerie Gouzil, en rempla-
cement de M. le général de brigade Hêly
d'Oissel, promu ;
Le colonel do cavalerie breveté Dodelicr,
en remplacement de M. le général de brigade
Sorbets, promu ;
Le colonel dé cavalerie breveté Peillard, en
remplacement de M le général de brigade
Leddet, placé sur sa demande, par anticipa-
tion, pour raisons de santé, dans la section
do réserve ;
Le colonel de cavalerie Dumas de Champ-
vallier, en remplacement de M. le général
do brigade Rossignol, placé sur sa demande,
par anticipation, pour convenances person-
nelles, dans la section de réserve ;
Le colonel de cavalerie Feraud, en rem-
placement de M. le général de brigade (P.-A.)
Bernard, placé sur sa demande, par antici-
pation, pour convenances personnelles, dans
la section de réserve ;
Le colonel d'artillerie breveté Huguet, eu
remplacement de M. le général de brigado
de Wignacourt, placé dans la section de ré-
serve ;
Le colonel d'artillerie breveté Crepey, en
remplacement de M. le général de brigade
Couillaud, placé dans la section de réserve;
Le colonel d'artillerie breveté Nollet, en
remplacement de M. le général de brigade de
Roffignac, placé dans la section do reserve ;
Le colonel d'artillerie Falque, en rempla-
cement de, M. le général de brigade Mengin, _
promu ; . <
Le colonel d'artillerie breveté Lancrenôn,
en rémplacèement de M. le général de bri-
gado Maloor, promu à dater du 19 décembre
1914 (pour prendre rang du 19 décembre
1914) ;
Le colonel d'artillerie breveté Jullian, eu
remplacement do M. le général de brigade
Baquet, promu à dater du 21 décembre 1914
(pour prendre rang du 21 décembre 1914).
Le colonel du génie Jullien, en remplace-
ment de M. le général de brigade Alby,
promu ;
Le colonel du génie Larretoche, en rem-
placement de M. lo général de brigade Lau-
rens, placé sur sa demande, par anticipation,
pour raisons de santé, dans la section de ré-
serve.
ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL
DES TROUPES COLONIALES
Par décrets en date du 18 décembre
1914, rendus sur le rapport du ministre
de la guerre, ont été promus ou nommés
dans la Ve section du cadre de l'état-
major général des troupes coloniales :
Au grade de général de division :
Le général do brigade Coullet, en rempla-
cement do M. lo général de division Penne-
quin, placé dans la section de réserve à da-
ter du 25 décembre 1914 (pour prendre rang
du 25 décembre 1914).
Au grade de générai de brigade :
Lo colonel d'infanterie coloniale Mazillier,
en remplacement de M. le général de brigade
Gaudrelier, tué à l'ennemi.
Le colonel d'infanterie coloniale breveté
Reymond, en remplacement de M- le général
de brigade Goullet, promu à dater du 25 dé-
cembre 1914 (pour prendre rang du 25 dé-
cembre 1914.
Le colonel d'infanterie coloniale breveté
Puyperoux, en remplacement de M. le géné-
ral de brigade Colonna de Giovellina, placé
dans la section de réserve à dater du 25 dé-
cembre 1914 (pour prendre rang du 25 dé-
cembre 1914).
Mort du fils de lord Hardinge
Le New York Herald annonce la mort, des
suites do ses blessures, du lieutenant-Har-
dinge, fils aîné de lord Hardinge, vice-roi des
Indes, qui est lo successeur désigné de M.
Francis Bertie, à l'ambassade d'Angleterre à
Paris.
NOS SOUSCRIPTIONS
- Pour les Prisonniers de guerre sans
ressources :
M. F. Colombel, abonné Fr. 1.000 »
- Pour les Réfugiés français :
M. F. Colombel, abonné Fr. 1.000 »
- Pour les Réfugiés belges :
M. F. Colombel, abonné Fr. 1.000 »
Une partie de bridge 11 50
Franco Wyoming Oil C° 100 »
Total Fr. 1.111 50
- Pour les Réfugiés de l'Aisne :
Mme Boursin (2e versement).. Fr. 2.000 »
M. C. Duvai 1 000 »
M. Emile Ferry 500 »
Total Fr. 3.500 »
- Pour la Fondation Koppe :
(Pour dix francs, la fondation nourrit un
pauvre pendant tin mois.)
M. F. Colombel, abonné Fr. 1.000 »
Franco Wyoming Oil C° 100 »
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